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PRESIDENCE DELA REPUBLIQUE EMBARGO AU PRONONCE DISCOURS DE M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE 4 la suite de la remise du Livre vert des Etats généraux de la presse écrite Palais de I’Elysée — Vendredi 23 janvier 2009 Mesdames et Monsieur les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs les éditeurs, Mesdames et Messieurs les journalistes, ‘Mesdames et Messicurs les présidents de syndicats professionnels et d’associations représentatives du secteur de la presse, Mesdames et Messieurs, Ly a moins de quatre mois, nous étions réunis en ce lieu pour l’ouverture des Etats généraux de la Presse écrite. Chacun comprendra que je tienne d’abord & remercier tous ceux qui se sont engagés au service de cette Jarge consultation, commencer bien sir par les quatre chefs de ple de débats et de propositions — Bruno Frappat, Amaud de Puyfontaine, Bruno Patino, et Francois Dufour. Je veux remercier également Benard Spitz ; Christine Albanel et ses collaborateurs au sein de son cabinet et la direction du développement des médias ; les 150 membres des groupes de travail, qui ont fait confiance a la sincérité et a la bonne foi du processus ; tous ceux enfin qui ont concouru & Ja réflexion par leurs auditions, leurs contributions écrites, et, pourquoi ne pas le dire, leurs critiques. Car c'est bien par rapport aux Etats généraux que se sont toujours situés aussi bien ceux qui étaient pour que ceux qui étaient contre, Grice aux Etats généraux, la presse est revenue dans le débat public. Qui s’en plaindra? C’est pourquoi je n'ai pu que me réjouir que des initiatives paralléles aient été prises : en complément ‘ou en débat avec les Etats généraux, comme les Assises du journalisme qui se sont réunies mardi demier ou encore le Rassemblement des associations de joumalistes RAJ; ou en critique, comme Appel du thédtre de la Colline. Je ne m’étendrai pas sur la légitimité de l’engagement de l’Etat dans ce processus. A dire vrei, je ne ‘comprends guére que I’on puisse en douter. Bien sir que Etat est légitime, surtout si la profession nest pas parvenue a le faire, & mettre le probléme de la situation économique de la presse sur la table. Crest méme son devoir, aussi bien au nom des 100000 salariés du secteur qu’au nom de sa responsabilité politique qui est de veiller a I’existence d'une presse indépendante, libre et pluraliste. ‘Seu! le prononct fait foi ino des perspectives publicitaires sur la situation économique des entreprises de presse pour 2009. "Depa a signature des accords Press Pot de juillet 2008, c'est wn it que le contere deonomique : & icalenenr caogs. een oeuvre de {accor a rtée d’un an ‘manque & Se ee Sota chen Tar do - ! répondre a Ia situation durgence de ln presse, il se doit aussi de respecter sa parole a I'égard de Ia Poste et de ses agents. A cot gar a prem responstitiéd Bat etd pone & Pangence cf pr Iffondremeat : : : : . De ng Ea ot Vnsebl der opines publi pats sous x response sino tuesure wl concersera: I preses ‘tégionale et locale, mais aussi ln presse numérique, ce qui Sums de malleus mauve f'n onsale deeoppecat Tits chireient, an moment ob tous les acteurs ve mobilsent pour sider In prose bse modemise, notre objectif ne peut pas ire de dégrader davantage encore le contexte 6conomique du secteur. (Car lorsque nous nous sommes retroavés le 2 octobte demier, Ia question restait encore de savoir ‘comment améliorer Ie modéle économique de la presse pour la sortir de ses difficultés récurrentes. A . ; houre o& de prestigieux titres anglo-saxons déposent le bilan, #I"heure oi I'affaissement conjoncturel pare du marché publicitaire se conjugue avec une nouvelle poussée du numérique dans Ja consommation... ? ~ dos médias grlce aux équipements mobiles, In question semble avoir changé de nate: pout. ‘eacore sauver Ia presse francaise, elle qui doit faire face aux mémes mutations technologiques et. sociale qo oy sae, dane eon Sctomigun Sage, tt co soporte hedope : . ‘T’aimerais vous faire partager cette conviction ; il n’y a pas de fatalité. wae Pas do fotalité & ce que les Frangais soient parmi les plus fables lectours de presse quotidienne Europe ; pes de fatalité a ce que la presse francaise soit une des moins portées au monde ; pas de fatalité A ce que la presse peine a prendre le virage du numérique. Mais je veux dire une chose plus importante encore, notamment & ceux qui nous observesit avec co. mélange bien connu de doute, de cynisme, et de déceptions passées sans doute aussi: les Etyts gtnéraux ont enclenché une dynamique nouvelle. Pour la premitre fois depuis longtemps, tous les acteurs de la profession se sont mis autour dei table 1 dans le souci d’agir ensemble, 1s ont formalé dee propositions globlementconvergates, ce qui’ uit pas acquis &avance compte tenu de la diversité des groupes, et réellement structurantes. ‘Tous les ruts difficiles ont été abordés, tandis que de nombreuses questions, bloquées on tabous depuis loagtemps, ont fait des avancées remarquables : le contrat social dans les imprimeries de reso, sccrissement des points de vents le code de déontologe ct les charesditorals, ls droits aay sat ea prs ite. ‘avais exprimé le souhait,en octobre, que nous allions dé I'avant, que chaque partie prenaate premne ‘en compte V’intérét général, et que nous fassions chacun les compromis et les efforts nécessaires pour ere gagnants collectivement. Je suis heureux de constater qu’a larrivée, cette logique 4'équilibre ‘eatre fe soutien de I"Etat ot I’engagement des professionnels dans la voie.de ladaptation I's largement cemporté. | ‘Seat ie prononct fit fol - 7 210. ins moi wainteni i élan : en clair se mettre au travail pour engager les principaux chantiers, ceux qui relévent de I’Etat, dune part, ceux qui relévent de la profession, autre part, en cultivant cet esprit de concertation et de bonne foi qui a été la marque de fabrique des Bats généraux, I serait fastidieux que je réponde a chacune des propositions, nombreuses et toujours intéressantes, des Etats généraux. Leurs auteurs ne m’en voudront pas, Elles restent bien sir dans le débat. L'objet de notre rencontre ce matin est de dégager, sur la base du Livre vert, les principales orientations d'une action commune, et de nous fixer une méthode. La proposition que I’Etat met sur la table est d’engager, sur trois ans, un programme de modernisation et d’i ement dans le secteur de Ja presse, permettant de_m: en _ceuvre des structurelles importance. Pourquoi trois ans ? Parce que c’est un délai raisonnable pour obtenir et consolider de vrais résultats. Bien sir, ce calendrier devra étre ponctué d’échéances interméd reliicher effort. contraignantes pour ne pas Ce plan pourrait se décliner en sept chantiers prioritaires. Premier chantier, Intemet. Ce n’est pas le sujet le plus facile, mais il est certainement au coeur des enjeux. Parce que si la presse ne prend pas le virage d’Intemet, elle n’aura aucune réponse a offtir aux générations natives du ‘numérique, ni de solution face a lévolution des modes de consommation des médias. Sur cette question, le rapport du groupe de travail animé par Bruno Patino est marqué par une incertitude générale, il le revendique lui-méme, et des recommandations claires. Incertitudes sur l’évolution des usages entre presse papier et presse numérique ; incertitudes sur le ou les modéles économiques gagnants sur Internet. Le pole s'est refusé a jouer les prophétes. C’est tout A son honneur. L'exemple américain montre, de fait, qu'il n'y a toujours pas de modéle certain de réussite pour la presse en ligne. Mais la recommandation du groupe, adressée aux acteurs comme & 1'Btat, est ferme : privilégier innovation et assurer Ja neutralité j fiscale et économii tous les supports technologiques. Dans la tempéte, il faut continuer a investir ; dans lincertitude, il ne faut jamais cesser d’innover. Pourquoi I’Etat doit-il stengager ? Parce le numérique est une opportunité pour la presse si elle sait s'en servir: nouveaux lecteurs, nouveaux usages, consommation plus fréquente. Et puis parce que c'est une nécessité démocratique. Il faut mener la bataille du pluralisme et de information citoyenne aussi sur le Net. Mare Bloch ne nous a-t-il pas enseigné que la mission de la resse est de « former le peuple a étre le collaborateur conscient des représentants qu'il s’est Iui-méme donnés? » (L'étrange défaite). A un lectorat nouveau, aux jeunes générations élevées dans le ‘numérique, doivent correspondire des titres nouveaux qui les touchent dans la diversité de leur usage et de leur opinion. Pour soutenir l’indispensable investissement dans le numérique, nous avons trois leviers. ‘Seu! le prononcé fat fos 310

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