Karol Cytrowski, L'Abbé Jules D'octave Mirbeau en Tant Qu'exemple de L'influence de Fiodor Dostoïevski Sur Le Roman Français de La 2e Moitié Du XIXe Siècle
Lucía Campanella, "Le Journal D'une Femme de Chambre" Et "Puertas Adentro" de Florencio Sánchez: Rencontre Interocéanique de Deux Écrivains Anarchisants
LUEUVRE INEDITE
D'OCTAVE MIRBEAU
Le mattre écrivain laisse, parmi ta
| matiere d’une douzaine de volu-
mes, un roman qui comptera
au nombre de ses metlleurs.
Mirboaw a laissé, en cartons, 1a matiora
de dix a donze volumes de conte’, nouvelles,
articies Iiftéraires et socianx dont il vemet-
fait, sans cesse, 1a. publication & plus tard.
lest que ce grand ¢erivain était d'une mo-
destie déconcertante et que la guerre avait,
aggravée, Le plus sir moyen de le mettre
et colere n'était-il pas de Iii adresser des
Ievanges ? Aw premier mot, il détousnait 1a
les ‘au secoud, if s'empourprait ; au tole
sidme, il eviait 7
—"Rais, mon. panvre monsieur, laissez
‘moi done franquille!.. Mes livres, des chels-
<“fern’ai jamais pit me défendre d'un cer
tain romontisme qui anatare lout ce avs
Feerls.
La seule ceuvre dont il consentit & perler
sans en dite trop de mal élait Un Gentil
homme. Ce roman devait compter deax. vo-
umes. fl est reslé. malheureusement ina-
chevé. Je erois, avec tous ceux qui ont Ju,
quon y" frouvera quelquescunes des plas
Belles poyes de Mirbeaw-
dcuvte? Les avez-vous seulement lus mes
Tivres, pour me débiter de pareilles sotlises ?
Dare Pintimils meme, Mirbean cherehail
4 justifer son. méeontonfement de lul-méme,
in'repétait souvent +
"Ce n'est pas in mauvais livre, me dk
sait-il, Ce n'est pas aussi manvais que Is
Testa. Hl y.a des pages humaines.... Je
enois... Je me frompe petl-Ctre Pan
EL plus bas ¢
= Je' vous lirai un jour quelques pas-
sages.
‘Cette promesse souvent répétée n'a mal-
nenreusement pas sé tenue, Depuis, Mmo
Mirbeau ma raconlé qu'en écrivant Un Gen-
tilkomme il se laissait aller & croire & ser
genie el dieait :
wou! e'est & soixanle, ans! C'est seule
ment soixanle “ans qu'on commence: &
orire !
Son écriture élait souple et arrendio,
serrée, impeccable. Ts lignes se. suivaient
Gtroitement, ne laissant pas la place 4 une
sureharge, ct si, un moment, la plume sat
yelait, sj une Phrase ou un simple mot déto-
hait, Mirbeau jetait la feuille ea Fair ob
reeommencait.
‘Au dout dune heure cu devx, Particle
Gtail. achevs, La page blanche sélait rem:
ple rapidement, eb ‘une seule page de se
main constilualt ces articles de deux ou
trois colghnes «de journal qui éclatafent, le
Tendemain, comme un rire fercené, comune
an_eri amour oa comme un-souttlet for-
midable.
“Minbeuy est mort au milict do la gucise,
Al était stopéfait d'avoir sappulé au-des-
sous de ce quelles sunt Ia eruanté et la
Dilise ematiee, Enenre n'étaitee pas. tant
‘eranmtte que la betise qui le poussait au
désespoir. .
See hommes ne sont pas méchants, diUNE DES DERNIBRES PHOTOGRAPHIES
D’OcTAVE MIRBEAU
sait-il, il sont melfaisants.,. malfaisants
paree’quils sont betes, iene
‘Et, parfois, quand je lui parlais de layee
nin, des progrés moraux et sociaux & rear
ser, il me disait tristemnent :
— Vous aver, encore des illusions...
Pais il me regardait longuement, la bow:
che ouverte comme pour ne melédiction,
‘avec un air douloureux et tragique :
— Vous ne connaissez pas encore Ia be
tise 1... Ia bétise 1... In betise !..,
TL sa voix élait rauque, haletante, ot il
lovait et abaissait le bras ‘iévreusememy
‘pour évoquer ce myr inébranlabie,
‘Voici plus d'un an que le Mattre est mo!
My avait trois ans déja que Ja maladie limi-
tail son action a de courtes manifestations.
Et c'est un grand malheur pour nous, can
autrement, if cut été, dans cette guerre, und
woix qui Nous manque.
Grave, sage, génévenx, il englobait dans
sa pitié’ mtind Getto betise qu'il avait fait
semblant de hutr, Il y edt des heures ot il
voulut, non pas ja flétrir par le sarcasm
mais la convainere par la tendresse. Lisez
« Pour sagrandir », un des plus | beaux
contes qu'il ail jamaié gcrits, Lisez-le, et vous
veriez Is belise, mais une bétise altendris.
sante, auouvan'e, snr laquelle on voudrait,
pleuer, devant laquelle on voudrait
houiller-aiin qu'elle consente-as'
ipen, un tout pelil peu, & la lumibre et & 1a
joie
Alor
on comprendra que pour une oeuvre
de régéneration sociale comme eclle qu'on
poursuil aujourd'hui Mirbea était a cent
pieds andessus des intellectuels que nous
Vovons garder un si augnste silence, parce
Geil clit plein dwn sentient dunt fs sont
dépourvus :Tamour de 1 it.
‘lbor! ADES.
Karol Cytrowski, L'Abbé Jules D'octave Mirbeau en Tant Qu'exemple de L'influence de Fiodor Dostoïevski Sur Le Roman Français de La 2e Moitié Du XIXe Siècle
Lucía Campanella, "Le Journal D'une Femme de Chambre" Et "Puertas Adentro" de Florencio Sánchez: Rencontre Interocéanique de Deux Écrivains Anarchisants