Victor Méric, Octave Mirbeau

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Les Hommes du jour

Dessin de A. Delannoy Texte de Flax

OCTAVE MIRBEAU

3 Octobre 1908. N° 37 RÉDACTION KT ADMINISTRATION Abonueineuu,

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LES HOMMES DU JOUR

OCTAVE MïRBEAU

La première fois que j'ai vu Octave Mirbeau, ou doxes audacieux. C'est le chef-d'œuvre où l'on sent que
plutôt que je l'ai entendu, dans la fumée d'une réunion l'auteur a mis de son sang et de ses nerfs; où il a
publique, c'était pendant l'affaire Dreyfus. Il présidait laissé déborder, éclater son cœur gonflé de pitié et
je ne sais plus quel meeting dans je ne sais plus quel d'amour.
quartier. Il m'a donné l'impression d'un énergique et
d'un solide. Ses sourcils proéminents, ses mâchoires puis-
santes, son cou de taureau, ses moustaches énormes
embroussaillant la bouche étroite tout cet ensemble de où nous
L'époque, particulièrement ignominieuse,
traits nettement accusés lui composait une physionomie vivons connaît peu d'écrivains de cette trempe. La
terrible de vieux capitaine en retraite ou de lutteur de domesticité littéraire et artistique reflète très fidèlement
foire. Ajoutez à cela l'accent brutal avec lequel il par- notre temps de démocratie et de suffrage universel.
lait à ses auditeurs, ses gestes saccadés, ses brusqueries. Littér.iteurs et artistes, autrefois valets et courtisans, sont
Octave Mirbeau, ce soir là, m'est apparu comme un
aujourd'hui les larbins de la bourgeoisie triomphante.
rude, crâne et farouche batailleur. Dans ce troupeau de timorés et de flagorneurs,
Je l'ai rencontré, depuis, chez Durand- Rue! et dans parmi ces pieds-plats pressés de jouir et en quête
différentes expositions. Ce n'était plus le batailleur. Il l'homme de génie se développe pénible-
d'adulations,
paraissait, au contraire, fatigué et comme désenchanté. ment l'écrivain de tempérament a quelque peine à se
Il semblait porter péniblement le poids de quelque manifester. Dès qu'il balbutie, le troupeau inquiet se
vieille et invincible douleur. Et j'ai cru surprendre, tourne vers lui, cherche à l'étouffer. Mais s'il persiste,
dans ses yeux clairs, derrière la barre des sourcils, une s'il fait front à ses adversaires, s'il rend coups pour coups,
expression d'indicible souffrance, comme un reflet de s'il attaque, alors le boycottage s'organise, le silence se
désespérance et d'irrémédiable nostalgie. fait autour de lui on le laisse se débattre dans le vide
et mourir d'inanition.
Deux écrivains robustes, deux tempéraments ont
résisté et persisté Octave Mirbeau, Léon Bloy. Du
second, nous aurons à nous occuper. Quand au pre-
Et tout Mirbeau me paraît tenir là, dans ces deux mier, il a su de bonne heure s'imposer, forcer l'indiffé-
attitudes. Batailleur, certes, il l'est, et ses adversaires en rence. Il a bien fallu qu'on l'accepte. Son génie est
savent quelque chose. Mais c'est aussi un être tout de apparu de façon si claire qu'il a été impossible de nier.
sensibilité et de faiblesse. Ce polémiste redoutable qui Seulement, il s'est attiré des haines qui ne par-
se jette à corps perdu dans la mêlée, qui se précipite donnent pas. Il a eu du génie alors qu'autour de lui
sur ses ennemis et porte des coups furieux à droite et à on avait du mal à obtenir du simple talent. Il a dit des
vérités alors qu'autour de lui on s'efforçait de répandre
gauche, a des timidités de jeune fille, des tendresses de
gamin. Il adore les fleurs il a le culte des oiseaux. Ah le mensonge. Il s'est montré audacieux et vaillant alors
surtout des oiseaux auxquels il ne veut pas qu'on qu'autour de lui on s'applatissait. Il a été une leçon
touche. Rappelez-vous Isidore Lechat qui, dès son vivante de virilité, d'énergie, de révolte, alors que le
entrée en scène, fait chasser de son parc un pauvre troupeau bêlait autour de lui. Aussi, sans l'attaquer
petit oiseau. Dans ce geste, Mirbeau a voulu symboliser ouvertement, il faut voir comment on le déchire sour-
toute la crapulerie et toute la méchanceté humaines. noisement comment on s'efforce de le déchiqueter des
Pour lui, un homme qui n'aime pas les oiseaux est dents et des ongles comment on signale ses erreurs,
classé c'est une brute, un criminel capable de tous les ses fantaisies, ses travers; comment on cherche à le
forfaits. A côté de ça, Mirbeau aime les chiens sauf, diminuer, à le rapetisser, à le rendre semblable aux
peut-être, l'horrible petite bête du Calvaire. Enfin, il autres.
aime les hommes, malgré qu'il les connaisse trop Ses erreurs, ses travers, certes nous les connaissons,
bien et qu'il soit devenu le maître dans l'art de pré- et nous pouvons les signaler. Mais, faut-il l'avouer,
senter leurs vices et leurs travers; mais il les aime quand nous aimons Mirbeau jusque dans ses défauts et même
ils sont faibles, chétifs, misérables quand ils peuvent à cause de ses défauts qui manifestent si bien son tem-
l'inciter à la pitié fraternelle quand ils se rangent pérament et qui sont peut-être ses meilleures qualités.
Nous les noterons sans regret, par excès d'impartialité.
parmi les vaincus de la vie.
Et toute cette tendresse qu'il conserve au fond de Cela nous permettra ensuite de prendre l'homme en
lui-même toute cette sensibilité qu'il dissimule gau- bloc et de le hisser sur un piédestal.
chement par crainte peut-être du ridicule mais
qui transparait malgré tout dans ses œuvres toute
cette réserve de sentiments, d'aspirations, de désirs
humains, fraternels, secourables, qu'il comprime et
qu'il refoule opiniâtrement tout cela soudain fait Octave Mirbeau est né le 16 février 1850 à Tré-
explosion c'est de la colère, de l'indignation, de la véhé- vières, dans le Calvados il est le compatriote de Flau-
mence. Et alors c'est une de ces pages merveilleuses de bert il est aussi celui de Barbey d'Aurevilly.
clarté, de précision, où tonnent les imprécations, où Sa famille du côté paternel était une vieille
roulent les anathèmes, où les mots rageurs ou brûlants famille de tabellions, dont un, sous Louis XIII, fut, on
bouillonnent impétueusement c'est le torrent déchaîné ne sait pour quel crime, décapité à Mortagne. Son père
qui emporte tout, charrie dans ses eaux tumultueuses était médecin à Regmalard, dans l'Orne, où le jeune
les invectives féroces, les métaphores hardies, les para- Mirbeau passa son enfance. Sa mère qu'il adorait et
FiaUKES CONTEMPORAINES

dont, vraisemblablement, il a hérité les qualités de sen- femme. Il voulut gagner de l'argent et se fit bour-
sibilité, était une femme charmante et douce. Il y avait sier. Il parait qu'il y réussit et qu'il arriva à gagner
aussi dans sa famille, un oncle, ce terrible abbé Jules jusqu'à douze mille francs par an. Mais bientôt, après
dont l'écrivain nous a conté l'histoire. une déception cruelle, il acheta un bateau de pêche en
Mirbeau, d'ailleurs, nous a donné l'histoire de sa Bretagne et, pendant dix-huit mois, se mit à naviguer,
famille et de ses premières années dans ses romans. fuyant le monde, fuyant les femmes.
Nous trouvons son père dans le Calvaire et dans l'Abbé Puis il revint à la littérature. En 1882, il publie
Jules, avec la description des vallées de l'Orne, des champs dans le Figaro un article, le Comédien, qui lui vaut des
et des forêts du Besnin, d'Isigny, « avec des pommiers, polémiques retentissantes. Ensuite, il fonde les Grimaces
des peupliers et la mer comme fond de tableau ». avec Grosclaude et Paul Hervieu. Il y attaquait sur-
L'enfance de l'écrivain s'écoula donc au milieu des tout les républicains. Il y ridiculisait ses confrères. Des
arbres, en pleine nature et il s'en souvint plus tard. duels s'en suivirent avec Déroulède, avec Etienne, avec
Puis, avec Sébastien Roch, nous le voyons chez les Bonnetain. Depuis, Mirbeau n'a plus voulu entendre
jésuites de Vannes où il nous montre comment on parler de duel. Il a refusé de se battre avec Bernstein,
flétrit l'intelligence d'un enfant. jugeant qu'il s'est assez battu pour avoir le droit de ne
Au sortir du collège, il hésita quelque temps. plus se battre.
Devait-il faire son droit ou sa médecine ? Finalement
il opta pour le droit et vint à Paris.
Après ça ce fût la guerre de 1870. Mirbeau servit
comme lieutenant de mobiles dans l'armée de la Loire.
Il s'est souvenu de cette période et dans le Calvaire En 1886, il publie son premier volume Lettres de
encore, on trouve un merveilleux chapitre où Mirbeau ma chaumière, série de contes et de nouvelles dont
nous dit son horreur de la guerre et des massacres. quelques-uns peuvent bien soutenir le parallèle avec
les œuvres de Maupassant, son ami. En 1887, il donne
son premier roman, un pur chef d'œuvre, le Calvaire,
que traverse un souffle de passion et d'agonie, avec des
cris de rage et de souffrance. Le Calvaire le meilleur
Ses premières années à Paris furent assez agitées. drame d'amour qui nous ait été donné de lire la
Le jeune homme n'avait pas encore trouvé sa voie. Il passion de Jean Mintié, la perversité et l'insconscience
s'essayait à la littérature. Dugué de la Fauconnerie, de Juliette Roux, une héroïne un peu mieux campée et
ami de sa famille le fit rentrer à l'Ordre qu'il venait de plus vivante que ses compagnes Sapho et La Glu.
fonder. Le premier article de Mirbeau fut un article En 88, parait l'Abbé Jules. C'est l'histoire de son
lyrique sur, Manet, Monet, Cézanne, avec de terribles oncle, un curé réfractaire et vicieux qui fait le déshon-
injures à l'adresse des académiciens. Cet article lui fit neur de sa famille et meurt de ses vices, misérable-
tout simplement retirer la critique picturale. Il passa ment, dans un spasme et une dernière tentative d'obs-
alors à la critique théâtrale. Mais en peu de mois, après cénité.
avoir consciencieusement éreinté nombre d'artistes, il En 90 Sébastien Roch, l'histoire d'un enfant élevé
avait fâché le journal avec tous les directeurs de théâtre. chez les jésuites, perverti moralement et physiquement,
Alors, raconte Edmond de Goncourt, il passa se révoltant contre la tyrannie imbécile de ses maitres.
quatre mois à fumer de l'opium il a rencontré quel- Et ce qu'il faut le plus louer dans ces livres, outre
qu'un de retour de la Cochinchine qui lui a dit que ce la passion qui déborde, la vigueur et le coloris des
qu'a écrit Beaudelaire sur la fumerie de l'opium est une paysages, c'est la clarté, la limpidité d'un style abon-
pure blague, que ça procure au contraire un bien-être dant, coulant comme un fleuve majestueux ou se pré-
charmant, et l'embaucheur lui donne une pipe, une robe cipitant comme un impétueux torrent. Ce qu'il faut
cochinchinoise. Et le voilà pendant quatre mois dans louer aussi, c'est la réalité et la justesse de l'observa-
sa robe à fleurs, à fumer des pipes, des pipes, des pipes, tion, la profonde vérité de ses personnages qui souffrent,
allant jusqu'à cent quatre-vingt par jour et ne mangeant pleurent, vivent, autrement que les mannequins de Zola
plus, ou mangeant un œuf à la coque tous les vingt- ou les baudruches vides de Bourget.
quatre heures. Enfin il arrive à un anéantissement com-
plet, confessant que l'opium donne une certaine hila-
rité au bout d'un petit nombre de pipes, mais que, passé
cela, la fumerie amène un vide, accompagné d'une tris-
tesse, d'une tristesse impossible à concevoir. C'est alors
Depuis Mirbeau a abordé le théâtre avec les Mau-
que son père, auquel il avait écrit qu'il était en Italie, vais Bergers, pièce révolutionnaire et un peu trop
le découvre, le tire de sa robe et de son logement, et
le promène, pas mal crevard, pendant quelques mois, en romantique. II a continué avec des actes tels que l'Epi-
démie, le Portefeuille, où se révèlent ses qualités d'iro-
Espagne. »• niste et qui font songer à Aristophane. Il a publié
aussi Le Jardin des Supplices, le journal d'une Femme
de chambre, les Vingt et un jour d'un Neurasthénique, la
Rétabli, Mirbeau qui, à cette époque, était franche- 628-E8, son dernier livre, celui où s'accusent le plus
ment réactionnaire, blaguait et combattait les républi- nettement ses défauts et ses qualités, celui où Mirbeau
cains, fut nommé sous-préfet de Saint-Girons, pendant se montre le mieux tel qu'il est, c'est-à-dire changeant,
le 16 Mai. Mais quel sous-préfet il fit. Il lui arriva de mordant, sentimental, amer, emporté, se trompant par-
scandaliser son administration par sa brusquerie et ses fois, souvent même, mais toujours de bonne foi.
paradoxales allures. Il ne tarda pas à abandonner ce Il a fait jouer enfin, après Scrupules, après le Porte-
poste et revint au journalisme. 11 entra au Gaulois. feuille après les Amants, son chef-d'oeuvre au théâtre, qui
A ce moment, il eut une terrible passion pour une est aussi l'un des chefs-d'œuvre du siècle les Affaires

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OCTAVE MIRBEAU

sout les Affaires. Là encore, il y a des défauts et d'ex- Etrusques, a l'immense Rodin et le place au-dessus.
traordinaires qualités de style et d'observation. Ce qu'il fait dans !;i critique d'art, il Je fait également
dans le roman, dans le théâtre, dans la presse il exa-
gère. Les Amants, petit acte, dirigé contre la comédie de
l'amour, tombe dans ki farce de café-concert, pour vou-
loir être trop puissamment comique. Le Journal d'une
Gœthe écrivait Tout ce qu'on ne dit pas avec un Femme deChct?nbre,\cs Vmgl-ut-ioi Jours d'un Arcuras-
parti-pris passionné ne vaut pas la peine d'être dit. » contiennent des passages déconcer-
On ne pourra faire à Mirbeau le reproche de ne ihéniqi*e, surtout,
tants, des appréciations énormes. De même encore,
pas mettre de parti-pris passionné dans ce qu'il écrit. dans la 628-ES, des ani-
Peut-être même, en met-il trop et c'est là qu'apparaît quand il juge de l'intelligence
maux d'après la diligence qu'ils mettent à Fe garer de
ce qu'on a appellé ses défauts. Avec la même sincérité l'automobile et qu'il donne la prime aux oies sauveuses
dans la haine que dans l'amitié, il part en guerre. Il ne de Capitoles.
tient pas compte des contingences, des circonstances, vibrant et en-
Les voilà ses défauts à cet écrivain
des mobiles. Il juge âprement, condamne ou exalte. Il
thousiaste, enthousiaste même dans le scepticisme et le
a des ardeurs subites et inexplicables, des passions sou-
dégoût. Les voilà ses léfauts qui sont énormes comme
daines puis des dégoûts, des brusqueries il fait com- ses qualités, et que nous aimons parce que ce sont les
prendre merveilleusement cette phrase de Maupassant défauts de Mirbeau et qu'il faut admirer Mirbeau ou le
qu'on dirait écrite pour lui
« En certains jours, j'éprouve l'horreur de ce qui rejeter complètement.
est, jusqu'à désirer la mort; en certains autres, au con-
traire, je jouis, tout à la façon d'un animal. »
Mais, quand il est parti, rien ne l'arrête; il y va car-
rément, avec sa belle vaillance. Que ce soit dans le Bornons-non^. Nous n'avons pas la place suffisante
domaine de l'art ou de la politique, il apporte la même
pour examiner l'écrivain et l'homme. Aussi liien, dans
féroce intransigeance, quitte à se retourner ensuite, cette brève silhouette, nous n'avons p.is l'intention
sans cesser pourtant d'être sincère. C'est ainsi qu'il a été d'écrire une page de critique littéraire, ni même de
autrefois antisémite, et qu'on l'a vu prendre, plus tard, donner la psychologie de notre personnage. Nous nous
parti pour Dreyfus. Il est vrai que la fréquentation contentons de dire notre admiration et de tracer – très
d'Arthur Meyer, ainsi qu'il l'a expliqué lui-méme, jus-
tifie son antisémitisme. synthétiquement – la physionomie tourmentée, brutale
et si attirante d'Octave Mirbeau.
Octave Mirbeau est le seul tempérament (avec Léon
Bloy, nous l'avons dit), depuis Jules Vallès auquel il
ressemble par tant de côtés, par son enfance malheu-
On l'a vu rompre des lances pour certains artistes reuse, par sa sauvagerie, sa verve férocc.ses indignations.
dont la plupart sont de grands artistes. Mais il n'est pas Mais c'est surtout pour l'instant – le seul roman-
critique d'art. Il juge avec trop de passion. 11 ne sait cier de génie, le seul que les Français puissent opposer
pas analyser froidement, examiner les détails. Il sent une au grand Tolstoï dont il n'est pas loin d'être le dis-
œuvre; il en apprécie la qualité et il sait admirablement ciple philosophie mise à part. Il a d'ailleurs pour
exprimer ce qu'il sent. Dans une langue merveilleuse Tolstoï la plus profonde admiration et l'on peut voir
de simplicité et de précision, il nous montre « les ciels chez lui un portrait de l'écrivain russe avec une dédi-
légers, joyeusement respirables, de Giverny et de cace enthousiaste écrite de la main de l'apôtre de la
Vetheuil les atmosphères translucides et les pesantes résignation.
mers de la Méditerranée ». Mais lorsque il se trompe, C'est, en outre, malgré ses bizarreries, ses brutalités
comme il demeure tout aussi excessif, l'impression pro- voulues, ses dehors grossiers affectés, l'écrivain le plus
duite est pénible. Dans la Ô28-ES, le livre ou Mirbeau sensible et le plus humain. On sent passer à travers ses
est le mieux lui-même, parce que ce livre est conçu pages une douleur immense qui se transforme souvent
sans ordonnance et sans méthode, écrit à la va-que-je- en colère, parfois en ironie. Tout ce qui est faiblesse et
te-pousse, avec une verve endiablée et parce que son souffrance l'attire et l'appitoie. Et c'est encore l'écri-
talent de polémiste a trouvé matière à s'exercer mieux vain le plus clair, le plus net, le plus délicieusement
encore que dans le Journal d'une Femme de Chambre, poète et le plus brutalement réaliste.
mieux qu'au théâtre, mieux que dans ses chroniques de C'est pourquoi pour une fois nous avons
journaux; dans cette 628-E8 donc, Mirbeau nous raconte tenté ce panégyrique que d'autres trouveront sans doute
tranquillement qu'après avoir admiré toute une journée excessif, mais qui nous parait n'indiquer que faible-
Rembrandt, il n'a pu trouver qu'un seul peintre capable ment ce que nous pensons. Notre excuse, on la cherchera
de venir immédiatement au second rang. Et il nomme dans la difficulté de l'entreprise et l'on songera que
Van Gogh. C'est aller un peu loin, surtout quand on pour dire Mirbeau, il faudrait avoir à sa disposition, la
songe que ce n'est pas pour le vain plaisir de paraître langue de Mirbeau lui-même.
paradoxal. Ailleurs, il oppose Mayol, pâle héritier des

A NOS AMIS, A NOS LECTEURS


PROMETHEE
®
Denombreuses marques de sympathie nous sont par-
venues de partout. Nous remerçions bien sincèrement Revue mensuelle ® â~e
tous ceux qui s'intéressent à notre publication et leur
de nous continuer leur Rédaction et Administration 4, boulevard St-André. PARIS
demandons concours. Ils peu-
vent nous aider en répandant les « HOMMES DU
JOUR » dans leur milieu en veillant à co que libraires
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NOTRE PROCÈS bation au texte de Flax; Francis Jourdain, Grandjouan,


Perrin, directeur de {'Assiette aie Beurre. D'autres avaient
envoyé leur témoignage par écrit, dont Laroche, ancien
Nous sommes très satisfaits du résultat de notre pro- gouverneur de Madagascar, qui flétrit les atrocités
cès. Le président s'est montré exquis l'avocat-général coloniales; Séverine, Descaves qui approuvent la cam-
a été délicieux; les jurés ont fait preuve d'une amabilité pagne menée contre les horreurs marocaines.
sans bornes.
Il n'y a que les accusés qui se sont montrés récalci-
Après de telles dépositions et surtout apres les
trants. Ces deux sauvages se sont entêtés dans un sys-
tème de défense ridicule qui a eu, d'ailleurs, le don preuves apportées par Sembat, les jurés étaient dans
de corid imner. Nos amis devenaient dan-
d'exaspérer leurs avocats. l'obligation
Flax (Méric) a eu le mauvais goût de déclarer gereux. Ils se permettaient d'avoir raison. Ils établis-
en
insistant saient leur bonne foi et la véracité de leurs accusations.
y qu'il avait la haine du militarisme et
l'horreur du sang versé sur les champs de bataille. Il a Donc, il fallait les mettre hors d'état de nuire. C'est un
ajouté qu'il n'était devenu antimilitariste grand honneur qu'on leur a fait.
que grâce aux
Ce sera notre conclusion. Deux ans de prison et
articles de Clemenceau et de Briand, ce qui est évi-
demment un mensonge, chacun sachant 6.000 francs d'amende, c'est peu, si l'on considère que
que jamais
Clemenceau ni Briand n'ont écrit une ligne ou pro- le banditisme de nos soldats lâchés sur le Maroc a été
noncé une parole contre notre admirable armée. Enfin, flétri publiquement et si l'on songe à la répercussion

pour terminer, Flax a eu le toupet de demander aux qui s'est produite dans l'opinion.
En attendant, notre intention est de persister dans
jurés une condamnation, s'ils ne pensaient pas comme
lui et s'ils voulaient faire leur devoir de défenseurs de dans la mauvaise voie. D'abord les Hommes du Jour
ne cesseront pas de paraitre. Nous nous attendions à la
l'ordre social. On n'a pas idée d'une semblable aber-
sont
ration et c'est vraiment pousser la fantaisie trop loin. condamnation qui nous frappe. Nos numéros
Delannoy a mis le comble à l'indignation en décla- prêts à être publiés au fur et à mesure des événements.
Nous demandons à nos lecteurs de
rant qu'il se solidarisait avec Flax et qu'il était prêt à simplement
nous continuer leur confiance et leur sympathie et
continuer, condamné ou non.
d'aider les Hommes du Jour dans l'œuvre de propa-
gande entreprise contre les canailles qui nous gou-
vernent et les institutions dont nous sommes victimes.
Les avocats ont très bien parlé naturellement. Tous
deux se sont efforcés d'obtenir l'acquittement de leurs
clients. Lafont, très habile et plein d'esprit Sembat,
mordant à son habitude, ont montré le ridicule des
poursuites et fait le procès des bandits marocains.
Dans le défilé des témoins, à noter Maurice Allard,
Les Criminels
député du Var, qui, malgré tous les efforts du prési- aiment à se repré-
n'y a pas que lesjeunes filles qui « auteur
dent, a réussi à déposer comme il lui plaisait et à don- senter la personne physique et morale de leur
ner quelques tuyaux inédits sur les dessous du Nous sommas tous plus ou moins portes à ce
procès aréféré».
Lhermitte qui est venu montrer aux jurés un dessin travail d'imagination.
Ne nous est-il jamais arrivé, mis en présence d'un écri-
représentant le général de Pellieux en boucher et publié de
vain ou d'un peintre que vous goûte^ particulièrement,
dans Y 'Aurore de Clemenceau; Gohier qui a parl£ de, C'est bien ainsi je l'imaginais?
vous dire que
alors une légère
la campagne de Chine; Vaillant qui Le contraire arrive souvent; c'est
donné, sapsippr'V
5:L,,s ·,i'·
LES HOMMES DU JOUR

déception, à laquelle se mêle un peu de dépit, et l'on n'est A parler franc, il est difficile de le classer. Méric n'est
pas éloigné d'en vouloir au quidam comme d'un vilain abus ni un doctrinaire, ni un homme départi. Il n'est pas non
de confiance. J'ai connudeux ou trois déceptions de ce genre. plus un homme d'action. Sembat a exagéré en lui prétant
Aussi me saure^-vous gré, puisque les circonstances en l'âme d'un Polyeucte. Il n'a dans les partis constitués que
des ennemis. Il s'est mis un grand nombre d'anarchistes à
font des hommes du jour, de vous présenter ceux sur
lesquels vous ne savet rien, sinon que l'un s'appelle Victor dos, parce qu'il n'a pu résister au plaisir de plaisanter leurs
Méric, qu'il signe Flax, qu'il cstjîls d'un « père conscrit » travers. Il n'est pas pris au sérieux par les socialistes,
ce qui ne suffit pas, malgré son esprit de contradiction, parce qu'il s'accomode mal du rituel et du charabia des
à expliquer son antimilitarisme, Les uns le soupçonnent d'arrivisme. Les autres le
que l'autre s'appelle groupes.
Delannoy, qu'ils viennent l'un et l'autre de récolter un an prennent pour un farceur sans foi ni convictions,
de prison et qu'ils ont tous deu x dit talent ce que leurs Les uns et les autres se trompent. Méric n'a pas la foi,
amis eux-mêmes ne contestent pas. mais il a des convictions. Il manque d'enthousiasme, voilà
tout, et son esprit critique est trop développé en sorte
Victor MÉRIC que, des hommes et des théories, il voit, avant toute autre
chose, les défauts et les faiblesses.
Des hommes comme Méric ne sont pas fait pour les
partis et les sectes. Leur rôle est de se tenir à la lisière
des partis. Ils y accomplissent toujours une belle et utile
besogne, et il leur est facile de se consoler de leur isole-
ment en pensant que la lisière a toujours mieux valu que
le drap.
A. DELANNOY
T)elannoy est né à Béthune (1874)- Si l'extérieur
de son complice contrarie sonorigine, celui-là ne peut pas
nier la sienne.
"Delannoy c'est l'Homme du Nord, sobre de paroles,
sobre de gestes, ours ours bien léché, mais ours tout
de méme.
Il se prénomme Aristide. Flax dirait et il est Juste.
pour épuiser le sujet et, comme l'autre, son
Ajoutons,
ingrate patrie l'a frappé.
A quinze ans, Delannoy était sourd comme un pot et
Victor Méric (Flax depuis deux ans) est né à Marseille
caporal au bataillon scolaire. C'est un rôle où il doit
(1876). Il n'y parait d'ailleurs point. Du Marseillais, il
n'a ni Tassent, ni la pétulance, ni la faconde, ce qui est déjà falloir gueuler beaucoup.
Ses parents, petits commerçants dans l'horlogerie,
surprenant – ni la suffisance, ce qui l'est plus encore. pour le com-
Il a été, dit-on, un enfant terrible, un élève récalcitrant, étaient fiers de son grade et de ses aptitudes
mandement, mais se sentaient humiliés de sa surdité.
un soldat indiscipliné. Il fit le désespoir de ses professeurs
Son enfance fut loin d'être heureuse.
au lycée de Toulon qui lui prédirent les pires fins.
Parce qu'il ne parlait pas et que son infirmité lui don-
Engagé volontaire au 7e génie, il connut la prison et la nait un air bigarre, on le disait idiot. Les parents
cellule militaires plus encore qu'il ne connaîtra la prison font
aux enfants ces blagues-là.
et la cellule civiles pour son « général d'Amade ». Il affronta payer cher
le Conseil de guerre pour- abandon de poste. Simple
pioupiou, il eût été expédié en Afrique. Mais il était
caporal. Son galon le sauva de Biribi. Le Conseil crut
l'humilier en le cassant de son grade. Méric rendit, sans
honte, ses « sardines et tira deux mois de prison dont ses
juges l'avaient gratifié par surcroît.
De cette jeunesse agitée, il ne parait pas davantage. A
le lire on le prend pour un enthousiaste c'est un pessi-
miste. Ily a tout à l'heure dix ans que je fréquente Méric.
J'ai toujours douté qu'il eût des nerfs. Je l'ai vu dans les
meetings houleux, dans les salles chargées d'électricité; je
l'ai vu dans les manifestations avec autour de lui des gens
qui vociféraient, travaillés par la passion, qui se colletaient
sans paraître sentir les horions ni voir le danger: lui était
là, comme absent, la mine triste, l'air de l'homme qui
« n'en est pas » et qui, tout à l'heure, fera le compte des
blessés.
Sa vie de militant commence avec l'alaire Dreyfus. Il Un beau jour, Delannoy se plaignit qu'on lui cassât les
est de toutes les réunions, de toutes les batailles. Il écrit au oreilles, et fila sur la capitale.
Libertaire, LaTribuneinternationale. Ilpublie unebrochure: A Paris, il lâcha la surdité preuve que ces gens du
Lettre à un conscrit et un acte Le Bétail qu'il n'aime pas Nord sont capables de résolutions viriles etse fit inscrire
qu'on lui rappelle. Il participe à la préparation du Congrès aux Beaux-Arts. L'ex-caporal au bataillon scolaire se
antimilitaristed'Amsterdam. L'A. l. A. créée, il se risque sentait de la vocation pour la peinture; et de fait, il ne
à parler en public et s'en tire parfaitement. Il fonde des tarda pas à se révéler exceptionnellement doué.
sections, part en tournée de conférences, fait un long stage Mais, à cette époque-là, comme de nos jours, la peinture
à Marseille et revient à "Paris pour collaborer à la Guerre ne nourissait pas son hommz. Entre temps, il s'était marié
sociale et fonder, avec Fabre, les Hommes du jour un enfant lui était né et les femmes comme les gosses,
Qu'est-il ? quelles sont ses idées ? Est-il anarchiste n'ont jamais rien compris aux exigences de l'Art. Primum
comme il l'a cru lui-même un moment? Ne l'est-il pas? vivere – Delannoy accrocha sa palette, prit un crayon
Est-il socialiste ? Est-il ceci ? Est-il cela ? et courut les journaux illustrés.
LES HOMMES DU JOUR

C'est ainsi que cet homme, qui est avant tout un peintre, Voilà pourquoi Maurice Leblond est nommé sous
qui ne trouve de joie véritable et de bonheur parfait qu'à préfet à Lisieux.
fixer sur la toile les loyales et infinies variétés de la
lumière, ne peut pas faire de peinture. A la Santé
de longs mois, la prison de la Santé hospi-
Faut-il chercher, dans cette injustice du sort, la cause
Depuis
talise plusieurs des rédacteurs de la Guerre
de sa révolte contre l'ordre bourgeois? D'avoir été blessé
dans son intimité la plus secrète, Delannoy a-t-il été amené ^U)k^ Sociale.
bait-on à quoi s'amusent ces
à se pencher avec plus de bienveillance sur les malheureux
farouches antimilitaristes?
et les écrasés de notre monde ? Est-ce, au contraire, sa
Merle et Almereyda jouent
bonté native qui l'a fait se ranger, d'instinct, du côté des aux dames. Ils jouent fort mal
parias ? Je l'ignore, et sans doute tout cela se confond-il, d'ailleurs. Alors Gustave Hervé
mêlé à d'autres influences encore.
Ce qui est sûr, c'est que Delannoy est un révolté et un qui connait tous les coups inter-
révolutionnaire. Ses préoccupations amoureux vient, donne des conseils, pousse
d'artiste, les pions, va à dame et finit par
de la couleuret du mouvement, qui détachent tant de braves
et droites natures de nos luttes et de nos espoirs, n'ont rien exaspérer l'un des deux parte-
naires celui qui perd.
atténué de ses colères et de ses dégoûts. Il a des haines, des
haines froides et têtues de flamand, et la raison pour
laquelle il ne déteste pas tout à fait son crayon de dessina- D'autrefois, Gustave Hervé se souvient qu'il a
teur, c'est que celui-ci lui permet de les traduire. été professeur d'histoire. Ses co-détenus deviennent ses
élèves et minutieusement, détail par détail, Hervé leur
explique la camgagne de 70-71, signalant les fautes des
Delannoy colkilor,> à un grand nombre de publications généraux, montrant comment ils se firent battre.
illustrées. Mais c'est dans /'Assiette au Beurre, la Guerre Si Gustave Hervé avait vécu à cette époque, bien
Sociale et les Hommes du Jour qu'il donne ses pages les des revers nous auraient été épargnés
plus remarquables.
C'est que, dans ces journaux, il est che\ lui aussi y
crayonne-t-il comme un sourd. M, A.
Le plus drôle des journaux
le journal l'Anarchie. On le connait trop peu
C'est et nous le recommandons à nos lecteurs.
NOS ECHOS Cet hebdomadaire est le plus drôle, le plus spirituel,
le plus fantaisiste, le plus humoristique des journaux de
ce genre. Il dépasse le Pêle-Mêle, le Bon Vivant, le
Vieux Marcheur.
Les rédacteurs excellent dans la blague. Il suffit
d'ailleurs, de citer leurs noms. Ils signent Levieux,
Comment il les paie Ollogue le Cynique, Iodure de Potassium, Manche-à-
balai, etc.
ON les croyait brouillés « à vie » et le ressentiment On trouve X Anarchie dans tous les salons de coif-
de l'un était si grand et le mépris de l'autre si fure.
profond qu'un rapprochement semblait impossible. Lisez l'Anarchie, le plus drôle des journaux hebdo-
La brouille remonte à quelques années. En ce madaires.
temps-là, l'un, Clemenceau, n'était que le premier jour-
naliste de France et dirigeait Aurore; l'autre, Maurice Un Converti
Leblond, assurait dans ce journal la « chronique artis-
tique ». de A. Retté qu'il s'agit. A. Retté qui vient de
Il fallait
fitliait un
ii~icalculateiir
calculateur. C'EST tomber dans un bénitier, publie un volume le
Clemenceau qui, comme tous les hommes, a ses Règne de la bête, dans lequel il raconte des horreurs
petites faiblesses, acceptait le fait, se contentant sur ses anciens copains, les anarchistes.
lorsqu'on parlait devant lui de son collaborateur de Il faut qu'on sache qu'autrefois A. Retté était plus
proclamer Leblond ? c'est un c. anarchiste que nature et avec lui plusieurs littérateurs
Un jour pourtant son sens d'artiste se révolta. Il de marque. C'est ainsi que le jour où Vaillant lança sa
s'agissait du compte rendu de l'exposition Whitsler. bombe, à la Chambre des députés, A. Retté se distingua
« Ah ! cette fois, pas Leblond, hein » et le patron particulièrement.
chargea un autre rédacteur du soin de présenter Le soir de ce même jour A. Retté assistait à un
Wliitsler aux lecteurs de V Aurore. banquet de la Plume. Il y avait là lbels, Riotor, Ver-
Leblond se fâcha tout rouge, et partit en claquant laine. Rodin présidait et Zola discourait.
la porte. Depuis ils s'ignoraient. Tout à coup,on annonça l'événement. Grand émoi.
Il y a quelques mois, la réconciliation se fit. Le pauvre Verlaine qui ne comprenait pas ces choses
Clemenceau cherchait quelqu'un pour signer le là devint tout pâle. Les autres se mettent à commenter
livre sur la crise viticole, livre récemment paru et qui l'attentat. Alors A. Retté se lève, va vers Ibels et lui
n'est autre chose que le rapport policier des événe- susurre à l'oreille Il faut porter un toast à Vaillant.
ments. Plusieurs jeunes littérateurs, de ceux qui Et Ibels, bon garçon, se dresse, verre en main
menèrent bataille aux côtés du Grand Pan, au temps de Messieurs, je vous propose de boire à la vail-
l'Affaire, avaient été pressentis. Tous s'étaient récriés lance.
« Ah! non! Tout de m~me » Là-dessus, applaudissements. Chacun a compris
On commençait à désespérer quand Clemenceau l'allusion. On trinque, on boit.
dit « Appelez Leblond, lui marchera. » C'est ainsi que A. Retté, auteur du Règne de la bête,
Et Leblond a marché. manifestait autrefois son anarchisme.
LES HOMMES DU JOUR

AUX MILITANTS
Petite
Correspondance L'étude de la question sexuelle, si importante :LIES
au triple point de vue individuel, familial et so-

P., AVOCATa LACour, Paris. Vous faisons


parvenir les numéros demandés. N'avons pas
fait tirer sur papier d'autres portraits que les
quatre annonces.
cial. s impose à tous ceux qui veulent
de l'Humanité.
Rarement
par conséquent,
prudence
une doctrine
le bonheur

a été aussi décriée et,


plus méconnue,
procréatrice.
que celle de la
HOMMES
DUJOUR
Peu l'ont étudiée, tons en parlcnt, ne la con-
S. S., A NICE.- Nons sommes à la disposition naissant que par les diiraimuioiis des puribonds
de votre ami, dépositaire tic journaux, et des reactionnaires.
Mais il peut avoir, toutes les semaines, tous A tous ceux qui cherchent sincèrement !a vérité, ù
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Dessins
deA.Delannoy. deFlax
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Les Hommes du Jour continueront à paraître.
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taire des naissances. Parait le iSde chaque mois.
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tion, vous pouvez les envoyer. Nous les utilise- Envoi gratuit d'an numéro ipleimen tur ii< mande.
rons, dès que son tour viendra. Administration 37, ras dô la Duêo, PARIS (SX-)

Maurice BARRÈS
« Les Hcsnmes du Jour » ont obtenu
depuis leur premier numéro, un succès <|iii
va sans cesse grandissant. Les biographies de
nosœntompoiMiiB notoires, sont tracées avec
humour et innitrist) pur Flax. L'excellent
dessinateur A. Delannoy a joliment eravonné
leur porirait. Eu peu de temps « IL es îtiom-
mes du Jour » se sont classés parmi les
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La Colleclion cles Hommes du Jour
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Le faéro tiré sur papierdo' luxe, 10 centimes


Hommes du Jour parus:
i" jérie. Clemenceau, Hervé, Janrbs,
Drumont, Picquart, Fallières, Rochefort,
Guesde, Déroulède, Combes, Rochetto,
d'Amade.
2*série. – Brisson. Yvetot, Lépine, Sembat,
Bunau-Varilla, Sébastien Faure, Barres,
R. Bérenger, Vaillant, Paul Deschanel,
Pelletan, Jean Grave.
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(d'Ivry), Rouvicr, Claretie, Allemane, Mille-
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Chaque numéro, 0 fr. 10 chaque série, i fr. 20,
franco, 1 fr. 30. Les séries i et 2 sont brochées,
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quai de l'Hôtel-da-Ville, Paris (IV'J,
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