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25, 03 81 SHOTINISN We font vevenir sor Vineilent des Faw Tons hoo coméiens et les droite anpyeans quills sar am mépris de tonte p que cette pro rehos, et ch rigourensem tiqu Jour. Ii faut tation a reneontré aeun @ teav A honheur de kim aires. Meme des eri fait, en gu conte los gons de lettres et paraissait vous 4 ce noble miétier de les défendre quand méme, ont &é une dureté et d'un dédain devant Yemploi des- quels jcusse moi-méme peut-tire reculé. M. Au- guste Vita a trite MM. les sociétaires de la Comédic-Francaise dimbéciles et d'igaorants — les mots y soat. — Enfing de toutes parts, i n'y eu quiune voix pour se plaindre de Toutrecui- dance de ces incorrigibles eabots et pour fétrir leurs procédés. comme M, Vita, qui jusqu'iel s' 1e sorte, le soutien des coméd examen A sation est Jouable assarément, et je suis i ne Mais je ar my eae 1 nest ss v gue Mier, et ile en poraissen! tout stops it que cela est pont eax chose nouvel 0 si cil pas nae belle découverte! porrin, Téminen! administroteur de Jee ancaise, a voulu, dans un eatretion ave stear du Matin, expliquer cette inexy aflaire, espérant sans donte faire eesser win brait qui Tincommode. On sent @ail- leurs, sous Ja politesse des phrases, que Ix cause de MM. les comédiens est mauvaise et qu'il ue Ta defend qu’a cantre Lors de « mon affaire » aver los comédiens, Ja presse entire me donna tort. On chanta sur tous les tons la bonte, la charité, les vertus dé famille, la modestic, le dévoiiment des comédicns. EUM. Delaunay fut décoré du coup. Les plus bienveillants voulurent bien me faire quelques observations amicales : « Vous aves raison, Aisaientils, mais vous auriez dt établir des excep- tions et metire tout a fait a part messicurs de la io dle vrais « messicurs ». Jo r6p surtout contre eux que mon article est dirigé, ear ce sont les plus dangerovx ets plus intolérables parmi tous les cabotins. Que me fait le pauvre diable des Batignolles? I! n’existe pas; tandis que les sociétaires de la Con ‘mallicurcusement trop et qu'ils prennent dans notre monde une place ridicule et qui ne “eur appartient pas. » Je erois qu’aujourd hui l'opinion est faite a l'égard de ces porsonnages; mais il faut avoner qu'il fallu du temps pour cela. Je faisais remarquer Vautre jour que la consti- tution de la Comédie-Frangaise était une forme monstrueuse d'anarchie, et qu'il était urgent quion y remédiat-ll n'est pas admissible, en effet, qu'une bande de personnes ignares s'érigen juges souverains de littérature et qu'un écrivain en soit réduit a toujours passer sous les fourches caudines de leurs sottises et de leurs tripotages. Que des comédienis se réunissent, i Jours risques et périls, pour exploiter un théitre, ce sera tou- jours navrant, et personne ne peut empécher ces ‘associations, si ce n’est la faillite. Mais que ces coméiiens regoivent en quelque sorte une inves- titure officielle, qu’ils touchent des subventions de Etat, quilsenarrivent Aétre considérés comme des fonctionnaires, voila oti se trouve l'exorbitant. En un temps oi l'on bouleverse tant de choses, oti!’on détruit tant d’iastitutions du passé, res- angaise. Co sont des vrais artistes ot is : « Mais c'est Jie-Frangaise existent ial de Moscou, qui ragit encore le Théitre Frangais, me semble une cou- pable folie ct un illogisme notoire. Je me demande par quelles suites ininterrom- jpues d'shervations ce privilege a pu étre conservé et comment tous les gouvernements ont protégé de leurs administrations et de leurs budgets les Coquelins passés, les Delaunays présents et les Féraudy faturs pour permettrea eeux-ci de épo- ser au long do nos chefs-d’@uvre leurs crottes fétides et de harbouiller Molidre avee leurs fards raneis. Et nous on yenons a ce point d'imbécile tyrannie, que la Comédie-Frangaise recoit des pitces extra-mauvaises de M. Paul Delair, parce que M. Delairest l'ami de Goquelin et son collabo- rateur ordinaire,et qu’elle refuse un chef-d'ccuvre, partout acclamé, comme les Faur Bonshommes. Mais I'administration, cette admirable et indes- tructible routine qui régae sur la France, — soit quielle porte A la main le sceptre impérial ou le triangle égalitaire, — ne sera pas émue, et elle laissera les choses en état. Elle laissera les cabo- ting triomphants piétiner & leur aise sur notre héritage de gloire, et elle continuera de leur donner de V'argent, Iésinant, comme une vicille avare, lorsquill s'agit de défendre notre drapeau en péril dans des contrées lointaines, et refusant les moindres ressources de hardis ot dévoués explorateurs qui s'en vont conquérir des moades nouveaux pour la France. , Quant aux auteurs dramatiques — que cela vol inp esse pourtant — ils n'écouteront point le ‘conseil que je Teur donnais de mettre le Théitre- Vrancais ea interiii, et d’aller porter leurs pitves ailleurs, Cest grand domnmage. Ce serait pourtant le seul moyen de ramener MM. les sociétaires Ja vérité de leur situation, et d’en faire des come diens comme les autres, ni plus ni moins mali sans que les autres, qui amusent quand ils sont Groles, qu’on paie quand ils vous ont amusé, et ont on ne se souvient pas plus que de la fille de Ja rue qui vous a vendu un plaisir d'une heure, dans soa lit banal. Hn de mes amis, un écrivain et auteur drama- tique de beaucoup de talent, me racontait tout dernidrement Te résultat de ses lectures A la Comédie-Francaise Sa piéee, qui est de tout point remarquable, venait d'etre refusée gravement par lo comité. Comme il s'en allait, son manuserit sous le bras, M. Got, croyant sans doute devoir panser sa blessure, le prit familiérement yar a main et lui ait — Voyez-vous, mon cher monsicur, votre pidce a des qualités! il ye de bonnes scénes, de esprit, un souffle dramatique assez puissant : bref, ce n'est point & tout prendre une mauvaise pitco, Mais il ya des expressions choquantes, trop familidres, que nous ne pouvons tolérer. La Jangue n'est point telle que nous 1a souhaitons. ‘Ainsi, vous dites d’une femme, ou troisitme acte, je crois, d'une fomme quelle est stérile! — Sans doute! Et puis... — Comment, et puis? Mais vous ne comprenez done pas? Mais c'est abomi On ne peut pas ire d'une femme, & Ia Comédie-Frangaise, quielle est sterile. En vérité, cela ne se peut pas. Nous avons conservé Ja tradition du beau lan- gage, et dire d'une femme qu'elle est stérile, ce nest pas convenable, Comment youlexvous admettre que je puisse, moi, par exemple, dire en plein public : ¢ Valérie était trés malheureuse de Ja stérilité de so ehre fille. » Voyons, mon cher monsicur, voyons, rélléchissea! — Alors c'est de J obscénité? Je ne dis pas cela, tout & fait, mais c'est un manque de tact littéraire. Stérile, sterilité! Bstil possible? —Mais quel mot vouliez-vous que je misse? Yous auriez peut-&tre préféré : bréhaigne. M. Got faillit s’évanouir, ot il s’enfuit épou- vanté. Ob! Je tact. Oh! la délicatesse. Oh! le beau Jangage. Oh! la pudeur des comédiens. Oh !Ja la! (La France, 25 mars 1885.)

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