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PRÉFACE DES SULTANADES, DE HANDREY ET LORYS

J’ai lu vos Sultanades. L’inspiration en est haute et terrible. Votre œuvre a ce


frémissement de colère, de vengeance, d’espérance expiatrice, qui circule à travers les
châtiments !
Hélas ! je crains que ce frémissement n’arrive pas jusqu’à la « Bête Rouge » dans ce
palais sanglant et fermé, où, gorge de meurtres, hideuse et suant la peur, elle cuve ses
saouleries de massacres, sous la garde des cimeterres.
L’Europe, elle, lira peut-être vos vers ; elle les lira avec la même indifférence qu’elle
eut en assistant aux crimes dont l’impunité est la grande honte de ce temps, la faillite
ignominieuse des diplomates et des gouvernants .
Mais il y a le doux et farouche inconnu, celui qui va, rêvant de justice, par les
chemins… Celui-là, parfois, écoute les voix qui passent, les voix qui pleurent, les voix qui
meurent…
C’est pour lui que vous aviez écrit ces poèmes… J’espère qu’il écoutera votre voix.
9 décembre 1902

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