Professional Documents
Culture Documents
Le volet « protection des œuvres » s’est traduit, à compter du 1er octobre 2010, par la mise en œuvre
effective de la « réponse graduée » destinée à prévenir le téléchargement illégal, mission de la Haute
Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) aux côtés de sa
mission d’encouragement au développement de l’offre légale.
L’action en faveur du développement d’une offre légale diversifiée et attractive se traduit notamment
par le lancement de la Carte Musique, préconisée par la mission de MM. Zelnik-Toubon-Cerutti, et par
la création d’un « label Hadopi » qui permettra aux consommateurs d’identifier clairement les offres
qui respectent les droits des créateurs.
La mission de médiation sur la gestion des droits de la musique en ligne confiée à Emmanuel Hoog
par le ministre de la culture et de la communication le 15 février 2010 constitue une nouvelle
illustration de ce volet « développement de l’offre légale ».
Au terme de cette mission, le moment est venu pour l'ensemble des acteurs de la filière musicale
de souscrire aux engagements concrets et urgents qui permettront d'assurer l’essor en France de
la musique en ligne.
La médiation s'est traduite par une quarantaine d'entretiens bilatéraux et par trois journées de
discussion collective qui ont permis de réunir tous les acteurs du secteur de la musique en ligne et de
faire progresser leur réflexion commune.
La proposition d'instaurer une gestion collective, volontaire ou obligatoire, des droits voisins pour
l’ensemble des modes d’exploitation en ligne telle que posée par le rapport de MM. Zelnik, Toubon et
Cerutti n'a pas recueilli de consensus. Malgré le soutien apporté par certains acteurs, cette proposition
s'est heurtée à des objections qui, de l'avis du médiateur, empêchent sa mise en œuvre dans un délai
suffisamment rapproché pour répondre aux enjeux du secteur.
L'ensemble des parties prenantes du secteur de la musique en ligne et les pouvoirs publics signataires
du présent accord ont donc décidé de s'engager sur 13 mesures concrètes et réalistes propres à réaliser
cet objectif en intégrant ces mesures dans la définition d'une véritable politique de la filière musicale
en France.
*
I. 13 mesures pour un engagement collectif
3.1 ) à limiter les avances à des montants étroitement liés aux données réelles du marché numérique
de la musique ou à des coûts ou des prestations précis et identifiés (prestations techniques d’accès aux
catalogues, coûts marketing...)
3.2 ) à faciliter l’échelonnement du paiement des avances sur l’ensemble de la période contractuelle et
sans contrepartie ;
3.3) à définir de bonne foi, à partir du premier renouvellement de contrat, des objectifs de résultats
raisonnables,
3.4) à définir les modalités de répartition et de paiement aux artistes interprètes des avances qu'ils
perçoivent des éditeurs de service en ligne.
4.1) à limiter les minima garantis demandés aux éditeurs de services en ligne de musique à des
montants reposant sur des modalités de calcul transparentes et fondées sur les données réelles du
marché de la musique numérique.
4.2) à définir de bonne foi, à partir du premier renouvellement de contrat, des objectifs de résultats
raisonnables,
4.3) à définir les modalités de répartition et de paiement aux artistes interprètes des minima garantis
qu’ils perçoivent des éditeurs de service en ligne.
Pour les éditeurs de services en ligne qui réalisent moins de 50 millions d'euros de chiffre
d'affaires net global et qui réalisent une part majoritaire de leur chiffre d'affaires net sur la base
de l'exploitation de la musique enregistrée :
a) à limiter les avances éventuellement demandées aux éditeurs de services en ligne de musique à une
part significative des minima garantis, tels que définis au 4.1, mais sans qu’elles puissent les atteindre
en totalité ni a fortiori les dépasser ;
b) à permettre aux éditeurs de services de pouvoir continuer à recouper les avances versées en
exécution des précédents contrats sans limitation de durée.
c) à ce que le montant cumulé de ces minima garantis, quelle qu’en soit la forme (minimum garanti ou
préachat, par période et/ou par usage, par stream, téléchargement et/ou abonné, etc.), soit plafonné à
une part significative des rémunérations proportionnelles prévues par contrat sur l’année N-1, hors
minima garantis.
d) à limiter les minima garantis demandés aux éditeurs de nouveaux services en ligne de musique,
l’année de leur lancement, à des montants raisonnables fondés sur les coûts de fourniture des fichiers
pour favoriser le développement des offres légales de musique en ligne.
e) à définir et appliquer, pour les services d’écoute en ligne (streaming), des modes de calcul des
minima garantis qui ne se fondent pas exclusivement sur un calcul selon le nombre de morceaux
écoutés (valorisation des streams) mais prennent en compte d’autres critères, notamment l'audience
des sites.
- 12. Œuvres d'expression originale française : Les éditeurs de services en ligne s'engagent à
assurer dans leur offre une exposition significative des œuvres d'expression originale française fondée
notamment sur une diversité de catalogues (engagement n°12).
Les sociétés de perception et de répartition des droits des artistes interprètes et les producteurs de
phonogrammes signataires s’engagent à discuter de bonne foi de la conclusion d’un accord relatif à la
mise en œuvre des délégations de créances régulièrement consenties par les artistes interprètes à leur
producteur et signifiées aux sociétés de perception et de répartition des droits des artistes interprètes
ainsi qu'aux conditions d'accès de ces sociétés à l'ensemble des éléments nécessaires à la répartition
des rémunérations aux artistes interprètes. Un accord devra être trouvé dans un délai de 3 mois.
Après la conclusion de cet accord, à l’instar des pratiques déjà en place dans l’audiovisuel relatives à
la gestion collective volontaire de certaines des rémunérations dues aux comédiens dans le cadre de
certaines utilisations secondaires de leurs enregistrements, les producteurs de phonogrammes
s’engagent à mettre en œuvre une gestion collective partagée de certains droits musicaux sur internet.
Ainsi, les syndicats de producteurs de phonogrammes et les syndicats d’artistes représentatifs dans le
champ de la convention collective nationale de l’édition phonographique (CCNEP) ouvriront des
négociations afin d’adopter des rémunérations complémentaires proportionnelles au bénéfice des
artistes-interprètes principaux pour les modes d’exploitation ne relevant pas du mode A de l’article
III.22.2. de l’annexe III, titre III de ladite convention collective. Cette négociation sera suivie de la
conclusion d'un avenant avec les sociétés de perception et de répartition compétentes tel que le stipule
ladite convention (Article III-24-3 de l'annexe Artistes). Les producteurs s’engagent à apporter
volontairement ces modes d’exploitation en gestion collective à leurs sociétés de perception et de
répartition de droits, ce qui est notamment le cas pour le webcasting et le webcasting semi-interactif.
En outre, les producteurs et leurs sociétés de perception et de répartition s’engagent à verser aux
sociétés de perception et de répartition des droits des artistes interprètes signataires, sur les sommes
perçues au titre de ces exploitations, une quote-part dont le montant serait fixé par un avenant à la
convention collective précitée pour rémunérer les artistes interprètes principaux, sans augmenter le
niveau de perception sur ces exploitations.
Les montants des sommes ainsi confiées aux sociétés de perception et de répartition des droits des
artistes interprètes signataires par les producteurs de phonogrammes et leurs sociétés de perception et
de répartition pourront se substituer à ceux actuellement versés aux artistes principaux pour ces modes
d’exploitation dans le cadre de leurs relations directes avec leurs producteurs, sous réserve que ces
montants ne défavorisent pas les artistes concernés.
A compter du moment où les parties prenantes auront commencé la mise en œuvre de leurs
engagements, les pouvoirs publics s'engagent à :
- œuvrer au niveau européen pour la mise en place d'un taux de TVA réduit pour notamment les
services en ligne de musique, à l'occasion de la désignation d'un ambassadeur itinérant sur les
questions de TVA relative aux biens et services culturels. En complément de cette démarche, ils se
mobiliseront contre les distorsions de concurrence que pourraient induire en Europe l'application de
règles différentes en matière de calcul de la TVA selon la localisation des éditeurs de services ;
- engager avec l’ensemble des acteurs concernés une réflexion sur la constitution d'un outil de
soutien à la filière musicale dans toutes ses composantes, dans la perspective d'une mise en œuvre
dans le cadre de la loi de finances pour 2012.
- Au titre de la mission d'encouragement au développement de l'offre légale qui lui a été confiée
par le législateur, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet
est chargée de suivre et faciliter la mise en œuvre, par les parties, de ces engagements. Après un
premier rapport d'étape rendu à l'issue d'un délai de trois mois, elle établira un rapport définitif sur la
mise en œuvre de l'intégralité de ces engagements au terme d'un délai de six mois à compter de la
signature du présent accord.
- Dans ce cadre, elle conduira dans un délai de six mois à compter de la signature du présent
accord l'étude sur l'économie du secteur et sur l'état actuel du partage de la valeur entre les acteurs de
la filière.
- Elle rendra compte de sa mission au ministre de la culture et de la communication dans son
rapport prévu à l'article L. 331-14 du Code de la propriété intellectuelle.
***
SIGNATAIRES :
ADAMI
Apple
Beezik
Deezer
GESTE
MMFF
NRJ
ORANGE
Qobuz
SACEM
SCPP
SDLC
SFA
SNAM
SNEP
SPEDIDAM
SPPF
Starzik. Com
Syrol
UPFI
VIRGINMEGA
La Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet