Un siécle et demi d’études sur Decclésiologie de saint Augustin Essai Bibliographique La présente bibliographie a été établie en marge et dans le prolongement des recherches entreprises pour préparer un ouvrage sur I'Viglise céleste selon S. Augustin. On s’expliquera ainsi plus facilement le point de vue théologique qui a présidé A 1’éaboration du travail. OBJET ET METHODE Ecclésiologie est pris dans un sens trés large, susceptible de recouvrir tout ce que théologiens ou historiens de diverses tendances peuvent comprendre sous ce mot. On a d’abord voulu inclure ce qui se rapporte a la nature de I'glise, A ses rapports avec le Christ, a ses membres, A son gouvernement, & ses institutions, 4 ses sacrements, & son culte, A ses relations avec les sociétés temporelles. On s'est non seulement intéressé Ala doctrine de S. Augustin sur 1’Figlise mais encore A son attitude concréte vis-a-vis d’elle, & la place qu’elle occupait dans sa vie, A son activité Pastorale, tout cela pouvant contribuer a fournir une idée plus exacte de la conception augustinienne de I’Bglise. Il a paru nécessaire également de tenir compte des principales études sur la situation de I’iglise d’ Afrique au temps de S. Augustin et ses relations avec le Siége de Rome ow les pouvoirs civils, en un mot, sur le contexte immédiat indispensable A une juste appréciation de I’enseignement et de I’action de !’évéque d’Hippone. Tes travaux se rapportant aux sources de Ja doctrine ecclésiologique augustinienne ou a son influence ont également trouvé place ici L/abondante littérature au sujet du théme des deux cités posait un probléme particulier. Sans prendre position sur les rapports précis entre Ecclesia et Civitas Det, on peut affirmer que les deux notions sont dans un rapport si étroit que l'on se condamnerait d’avance a négliger toute une ¥. Travail accepté en juin 1960 comme thése de doctorat 4 Ja Faculté de théologie de la Leopold-Franzens-Universitat, Innsbruck; & paraltre prochainement aux Etudes Awgus- tiniennes, & Paris, 12 EMILIEN LAMIRANDE section de l’ecclésiologie augustinienne si on laissait de cété les études portant sur les divers aspects de la cité de Dieu. Nous avons pourtant omis de signaler, A part quelques-unes qui présentent un intérét parti- culier, les nombreuses introductions a des éditions complétes ou partielles ou a des traductions du De civitate Dei, méme si l’on y trouve souvent des réflexions sur le théme central de l’ouvrage. Comme ces travaux sont ordinairement catalogués sous le nom de S. Augustin, il est d’ailleurs telativement facile de les repérer au besoin’ Il va de soi que pour plusieurs sujets, en eux-mémes de premiére impor- tance, mais considérés comme périphériques par rapport a l’ecclésiologie proprement dite, nous ne pouvions songer & étre complet sans donner & notre étude des proportions trop considérables et sans risquer de 1a rendre inutilisable. Nous n’avons, par exemple, retenu sur la Bible et S. Augustin que quelques titres pouvant guider dans des recherches sur la place de l’Ecriture dans la vie de 1’Jiglise ou des rapports entre son autorité et celle de I’Riglise. Parmi les travaux consacrés 4 S. Augustin prédicateur ou catéchéte, nous avons choisi ceux qui envisagent davan- tage le ministére de la parole comme fonction proprement pastorale, Giminant ceux qui se rapportent uniquement ou principalement a l’aspect pédagogique ou littéraire’, Tout en se maintenant dans les cadres que nous venons d’indiquer, la présente bibliographie parait propre a intéresser, en plus des augustinisants et des ecclésiologues, plusieurs autres catégories de théologiens, les his- toriens de I’Viglise d’Afrique et, en particulier, ceux du donatisme, les historiens de 1a théologie pastorale et de la missiologie, de 1a liturgie, des sciences politiques, les spécialistes de 1a théologie ou de 1a philosophie de l'histoiret. 2. Signalons une publication moins connue : Gumersindo Atanenr, éditeur, Exposicis sobre Io libre « De civitate Dei » de Sant Agusti, dans Boletin de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelona, 6, (1911-1912), Pp. 267-275, 281-295, 440-455, 547-355; 7 (1913-x9r4), PP. 58-70, 140-150, 193-214, 252-262, 374-383, 516-526 ; 8 (I9T5-1916), DD. 51-62, 123-134, 182-191, 257- 262, 345-357, 486-503, 550-360 ; 9 (1917-1920), PP. 4-62, 125-235, 193-216 ; 10 (921-1924), pp. 1x3-120. I s'agit de Ia traduction catalane du commentaire de Raoul de Presies, @'aprés un manuscrit de la bibliotheque du Séminaire de Barcelone. 1a publication a été interrompue aprés Te commentaire du troisiéme livre. 3. Pour cé qui concerne Vactivité pastorale de S. Augustin, on se reportera utilement aux biographies dont on trouvera une liste dans NeBREDA, Bibliogrephia augustiniana, pp. 38-62. ‘Sur des sujets comme V'apologétique, la philosophic de l'histoire, Ia doctrine sociale on politique de S. Augustin, on coustiltera les ouvrages spécialisés ; plusieurs titres sont réunis dans les répertoires mentionnés plus loin et parle R. P. José MonAn, 0.8.A., dans Obras de San A gustin, tomo XVI-XVII, La Ciudad de Dios, Madrid, B.A.C., 1958, pp. VIX. 4. Nous Idissons de cété les études concernant histoire littéraire et ne mentionnoris pas les éditions des ceuvres de S. Augustin, mémes de celles qui, comme le De civitate Dei, portent plus directement sur I'Eglise, ni, en régle générale, les anthologies oi figurent des extraits sur ’Eglise, a moins que le recueil soit particuliérement important ou soit tout entier cousacré & un sujet de portée ecclésiologique. Pour les dditions et les traductious de textes ou les anthologies, on se référera aux répertoires généraux ou aux grands catalogues, au nom de S. Augustin (BritishBIBLIOGRAPHIE SUR L'ECCLESIOLOGIE AUGUSTINIENNE 3 Nous avons adopté un classement chronologique. Les inconvénients de cette méthode sont suffisamment corrigés, croyons-nous, par les tables dauteurs et de sujets. D'autre part, les avantages de ce systéme paraissent décisifs. En parcourant Jes pages qui suivent, on pourra déja se rendre compte au premier coup d’ceil du mouvement des études sur I’ecclésio- logie augustinienne pour la période qui nous a retenu : le lent démarrage au milieu du siécle dernier, la part prédominante prise d’abord par les savants allemands puis l’entrée successive de la France, de 1’Angleterre et des autres pays; les temps forts, notamment ceux des grands jubilés de 1930 et de 1954, et le ralentissement causé par les deux guerres mon- diales ; 1a diversité, selon les époques, des centres d'intérét. Historiens et ecclésiologues discerneront ainsi facilement les courants d’idées et les filiations. LIMITES CHRONOLOGIQUES Si nous ne tenons compte que des travaux parus depuis le début du x1x® sidcle, ce n'est pas que I’on ne puisse rien trouver, avant cette date, sur Lecclésiologie de $. Augustin. Il suffit de parcourir la Bibliographia Augustiniana de Nebreda pour trouver mentionnés les commentaires classiques du De civitate Dei (ceux de Nicolas Triveth, O.P., de Louis Vives, de Léonard Coquaeus, 0.8.A. ; voir n° 25-27) ; des exposés d’ensem- ble de la doctrine théologique de S. Augustin qui font une place explicite & son enseignement sur I'Eglise et les sacrements, par exemple celui de Jean Piscatorius paru en 1537 ot il est question de I'Tiglise, de son autorité, de ses ministres, de l’eucharistie et du baptéme (n° 595) ou celiti de Laurent Alticotius, un grand ouvrage en six tomes parus de 1744 & 1761 (n° 7165) ; ‘Museum, Bibliothéque nationale de Paris, bibliothéque du Congrés de Washington, Gesamt- hatalog der preussischen Bibliotheken). En fait de traductions d'études particuliéres nous men- tionnons Jes traductions francaises de travaux parus en d'autres langues. Pour ce qui est des théses inédites intéressant V'ecelésiologic augustinienue, nous n’avons pu faire tes recherches méthodiques qui permettraient d’en dresser une liste complete, excepté pour celles de 1'Uni- versité Grégorienne (Rome), depuis ta mise en vigueur de la constitution Deus Scientiarum Dominus ; nous signalons cependant toutes celles qui sont parvenues A notre connaissance, 5. On nous saura peut-étre gré de donner une idée du contenu de la troisiéme partie intitulée # De vera Christi Hcclesia » et qui constitue déja une synthese suffisamment complate de Iecclé- siologie augustinienne, —T,a premiére question « De corpore Ecclesiae # traite ; x° de la nécessité de 1’Bglise pour le salut ; 2° de 'appartenance des hérétiques et des schismatiques au corps de Pibglise ; 9° de Pappartenance des fidéles réprouvés ou péchents au corps de ITiglise ; 4° de fa question de savoir s'il est licite de se retirer de P'figlise a cause de la présence des pécheurs ; 5° de Punité, de In saintets, de 1a cathollelté, de apostolicité et de la ¢ romanité » de léglise ; 6° de la visibilité de I'Eglise ; 7° de Pindéfectibilité de PBglise. — La seconde question + De conspicuo Keclesiae capite » comporte des articles relatifs : 1° au caractére monarchique de Viiglise ; 2° a la primauté de Pierre ; 3° au séjour de Pierre A Rome et a la succession apostoli- gue ; 4° aux relations entre Pierre et Paul ; 5° 8 la juridiction du souverain pontife ; 6° & 1 faillibilité du souverain pontife, Parmi les travaux anclens sur Vecclésiologie de S, Augustin it ne faudrait pas oublicr Je bon exposé que Yon trouve au tome IX de I'Histoire générale des autuurs saorés of ccclésiastiques, de Dom R, Cerium,