Supports Cours 2017

Partenariat Responsabilité Transparence Simplicité Apprentissage Application Etendue
Module de Formation sur la

Gestion Axée sur Les Résultats - GAR
Manuel du Participant
Mars 2017
Jean NDIAYE
Auteur du Livre : La Gestion sur les Résultats
Soubassement de l’Emergence.
Email : jniexpert@gmail.com
Jean NDIAYE, Ingénieur Télécoms & Mines, DEA en Ingénierie des Organisations Masters en Informatique Page | 1
Contenu
Introduction
Origine et Définition
Vocabulaire
Principes de la GAR
Démarche de la GAR
Méthodologie
Phases
Outils de la GAR
Cadre d’Analyse Logique
Cadre de Mesure du Rendement
Indicateurs de Rendement
Cadre d’Analyse des Risques
Plan de Travail Axé sur les Résultats
Etude de Cas
I – Introduction
I-1 Origine et Définition de la GAR
L’activité de la Société Civile Internationale à partir de la dernière

décennie du 20ème Siècle a révélé la nécessité de revoir l’efficacité de
l’aide au développement. La Banque Mondiale, l’OCDE et des organismes
de coopération bilatérale ont reconnu qu’il fallait prendre les mesures
idoines pour que les fonds d’aides au développement soient utilisés
efficacement.
Des rencontres internationales eurent lieu pour discuter de cet état de fait
et agir. La conférence internationale sur le financement du
développement tenue à Monterrey (Mexique) en 2002 a analysé les
exigences financières et opérationnelles à observer pour matérialiser les
résultats de développement définis à l’échelle internationale. En 2004 une
Table Ronde Internationale, consacrée à la GAR fut organisée à
Marrakech (Maroc).
La rencontre de 2005 à Paris a produit une déclaration dont les principes

sont énoncés ci-après :
a) L’Appropriation : les pays partenaires exercent une réelle maîtrise

sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent la
coordination de l’action à l’appui du développement.
b) L’Alignement : le soutien des donneurs repose sur les stratégies
nationales de développement, les institutions et les procédures des
pays partenaires.
c) L’Harmonisation : les actions des donneurs sont mieux
harmonisées et plus transparentes, et permettent une plus grande
efficacité collective.
d) La Gestion Axée sur les Résultats : gérer les ressources et
améliorer le processus de décision en vue d’obtenir des résultats de
développement.
e) La Responsabilité mutuelle : les donneurs et les pays partenaires
sont responsables des résultats obtenus en matière de
développement.
Définition
La Gestion Axée sur les Résultats ou GAR
« La Gestion Axée sur les Résultats est une approche de gestion fondée
sur les résultats mesurables répondant aux objectifs et aux cibles
définis préalablement en fonction des produits et services à fournir.»
Secrétariat du Conseil du Trésor du Québec.
I-2 Vocabulaire
Objectif de développement
Représente ce que l’organisation vise à long terme comme changement

sur le plan du développement et qui se traduit par un résultat appelé
impact.
But
Correspond à ce que l’organisation vise à moyen terme comme

changement sur le plan du développement et qui se traduit par un
résultat appelé effet.
Résultat attendu
C’est un changement descriptible ou mesurable amené par une relation

de cause à effet.
Les responsables s’efforcent à ce que chaque résultat soit :
Spécifique car, il précise le changement, le groupe cible ou

l’étendue
Mesurable car, il peut être mesuré par des indicateurs
Atteignable car, il peut être atteint de façon réaliste, dans un temps

donné
Pertinent car, il répond au besoin identifié.
Activités
Concernent ce que l’organisation fait à court terme sur le plan

opérationnel qui vise un changement sur le plan du développement et qui
se traduit par un résultat appelé extrant ou produit.
Indicateur
Unité de mesure qui aide à évaluer les progrès réalisés vers

l’accomplissement d’un résultat attendu.
Projet
Ensemble d’activités coordonnées mises en œuvre pour atteindre des

objectifs spécifiques selon un calendrier, un budget et des paramètres de
performance définis. Les projets visant à atteindre un objectif commun
forment un programme.
Programme
Ensemble de projets coordonnés mis en œuvre pour atteindre des

objectifs spécifiques selon un calendrier, un budget et des paramètres de
performance définis. Les programmes visant à atteindre un objectif
commun sont regroupés sous une entité commune (plan national, etc.).
II – Principes de la GAR
La GAR repose sur six principes :
1 Partenariat
La collaboration parfaite avec tous les partenaires pour une entente

commune sur les résultats à atteindre et sur les activités et ressources à
mettre en œuvre pour y parvenir.
2 Responsabilité
Tous les acteurs engagés dans le partenariat ont participé à la définition

des résultats. Ils sont conscients de leur imputabilité dans l’atteinte de ces
résultats.
3 Transparence
Le système d’information met à la disposition de tous les acteurs une

information à jour sur le cheminement vers les résultats.
4 Simplicité
Pour que le projet ou programme soit facile à comprendre, simple à

mettre en œuvre, à exécuter et à suivre, il faut limiter le nombre de
résultats au démarrage de l’application de la GAR.
5 Apprentissage
La mise en œuvre d’un projet ou programme suit un processus itératif

d’apprentissage et de perfectionnement successifs.
6 Application étendue
La GAR doit être appliquée à tous les projets et programme lorsque cela
est possible.
III – Démarche de la GAR
III-1 Méthodologie
La mise en œuvre adéquate de la GAR nécessite la réalisation exhaustive

des actions suivantes :
1- L’identification claire des bénéficiaires et la conception des

projets ou programmes qui correspondent aux besoins et
priorités des bénéficiaires.
2- La définition de résultats réalistes basés sur l’analyse appropriée

des réalités de la localité du projet ou programme.
3- L’utilisation de l’information sur les résultats pour une prise de

décisions efficaces pour la gestion.
4- Le suivi au moyen d’indicateurs appropriés des résultats attendus

et les ressources utilisées.
5- L’accroissement des connaissances et l’amélioration des pratiques

grâce aux leçons tirées.
6- L’identification des risques pour bien les gérer.
7- L’élaboration d’un rapport sur les résultats et les ressources

utilisées. Rapport partagé avec tous les partenaires pour une
meilleure transparence.
III-2 Les Phases de la démarche
1- S’engager à
Définir l’environnement et à déterminer la qualité des services à

rendre aux bénéficiaires.
Définir les activités à entreprendre et les ressources à engager

pour les réaliser.
2- Réaliser les activités menant à l’atteinte des résultats
Mise en œuvre des activités par tous les acteurs avec chacun à
son niveau de responsabilité.
Gestion du personnel et des ressources
Evaluation de l’atteinte des résultats à l’aide des indicateurs et

adaptation des activités si nécessaire.
3- Rendre compte
Mesurer, évaluer les résultats et apprécier la performance.
Rendre compte devant toutes les parties prenantes en interne

comme à l’extérieur de l’organisation.
4- Apprendre et s’adapter
Analyser et dresser le bilan des opérations, et des nouvelles

connaissances acquises
Recueillir des commentaires et procéder à un bilan des

apprentissages.
Déterminer les améliorations et les conseils nécessaires.
Elaborer des recommandations pour améliorer les procédures

cycles de gestion et les services aux bénéficiaires.
IV – Les Outils de la GAR
Pour son Application, la GAR met en œuvre plusieurs outils.
Outil N°1 : Le cadre d’Analyse Logique
Il illustre la logique interne d’une chaîne de résultats d’un projet qui se

présente comme suit :
Intrants
Les ressources humaines, organisationnelles et physiques mises en

œuvre.
Activités
L’ensemble des activités à mener pour l’atteinte des résultats.

Extrants
Les résultats immédiats qui sont les conséquences logiques des activités
exécutées.
Effets
Les résultats à moyen terme qui sont les conséquences logiques des
extrants.
Impact
C’est un résultat à long terme qui est la conséquence logique de
l’obtention d’un ensemble d’extrants et d’effets.
Logique interne de la chaîne de Résultats
Outil N°2 : Le cadre de Mesure du Rendement
Il sert à planifier de façon systématique la collecte des données pour

l’atteinte des résultats. Le cadre de mesure du rendement sert à
constituer une base de données qui alimente le système de suivi du
rendement afin d’informer les décideurs, déterminer l’état
d’avancement vers les extrants, des effets et de l’impact, enfin de
garantir la collecte des données à intervalles réguliers.
Cadre de mesure du rendement
Outil N°3 : Les Indicateurs de Rendement
Ils permettent de contrôler les progrès vers l’obtention des

résultats prévus au niveau des effets et des impacts, prendre des
décisions éclairées et établir des plans de travail plus efficaces. Les
indicateurs servent également à accroître le rendement et l’impact
du projet sur le développement ainsi que pour atténuer les risques
qui pourraient nuire à l’obtention des résultats.
Les indicateurs de rendement sont des mesures qualitatives ou

quantitatives des résultats.
Outil N°4 : Le Cadre d’Analyse des Risques
Les risques sont les facteurs négatifs externes et internes qui affectent
la qualité de l’atteinte des résultats du projet ou programme. Il faut
alors déterminer le risque pour lequel certaines hypothèses soient
fausses. Pour chaque hypothèse allant dans le sens de la réussite du
projet ou programme, il faut analyser le risque et travailler à ce qu’il
soit absent. L’analyse des risques suppose l’identification de ceux qui
menacent le plus le projet ou programme et pour lesquels il faudra
élaborer une stratégie d’atténuation qui correspond aux efforts
additionnels à déployer pour réduire la probabilité qu’un risque se
concrétise et réduire les répercussions sur la réussite du projet.
Outil N°5 : Le Plan de Travail Axé sur les Résultats – PTAR
Il sert à planifier le travail à effectuer dans un horizon donné. Il

contient :
Les options stratégiques
Les objectifs et les résultats prévus
Les activités prévues
Le calendrier des réalisations
Le budget.
Outils Pratiques
Analyse du Contexte
Eléments de Contexte Caractéristiques Forces Faiblesses
Contexte environnemental
1-Environnement
2-Climat
3-Ressources naturelles
4-Population
5-Mortalité
Contexte politique
6-Situation politique
7-Décentralisation
8-Justice
Contexte économique
9-Ressources local
10-Emploi, chômage
11-Trafics existants
Contexte socio économique
12-Structuration des relations

sur le terroir
13-Scolarisation
Contexte technologique
14-Accès internet, médias
Cadre logique d’un Projet de pistes rurales
Résultats Indicateurs Source de Vérification Hypothèses Risques
Impacts
Effets
.
Extrants
Activités
Exemple de budget de Projet de pistes rurales
Résultat Activités Désignation Montant
(x 1000 Fcfa)
Résultat 1 Une étude détaillée de la situation dans la zone du Projet est disponible 385 000
Activité 1.1 Etude de la situation des transports dans la zone 285 000
Activité 1.2 Etude des solutions pour le désenclavement 100 000
Résultat 2 Les pistes existantes sont réhabilitées 1 120 000
Activité 2.1 Lancement des appels d’offres pour les travaux de réhabilitation 9 000
Activité 2.2 Exécution des travaux de réhabilitation 1 111 000
Total Global 1 505 000
Répartition des dépenses par Type d’activité
Type d’activité Total %

Etudes 385 000 000 25,58
Appels d’Offres 9 000 000 0,60
Travaux 1 111 000 000 73,82
Totaux 1 505 000 000 100
Plan d’action
Chronogramme d’exécution du projet
V – Etude de Cas : Les Pistes rurales
La gestion axée sur les résultats est une approche globale de la gestion
des projets et des programmes qui vise principalement à définir des
résultats mesurables, ainsi que les méthodologies et les outils à utiliser
pour obtenir ces résultats. Elle contribue à améliorer la performance et la
responsabilité grâce à une logique claire : il s’agit de planifier, de gérer et
de mesurer une intervention en vous concentrant sur les résultats
attendus.
Les résultats attendus sont utilisés comme les bases de la planification,
tandis qu’on s’efforce d’anticiper sur les risques éventuels pour les éviter
ou les limiter autant que possible.
V-1 Le cycle de Projet de Piste Rurale
Pour mettre en œuvre l’approche de la Gestion Axée sur les Résultats,

nous adoptons le « cycle de projet» qui se déroule, pour une piste rurale,
selon les phases représentées sur le schéma ci-dessous :
Identification
Gestion et Entretien
Mise en œuvre
post-investissement
Réception
L’exécution du cycle nous permet de tirer de leçons, donc apprendre.
L’identification
Consiste, à partir d’une analyse complète du contexte, des facteurs locaux

et des besoins exprimés, à réfléchir sur les orientations et interventions
possibles et à définir les grandes lignes du projet.
Votre projet doit avant tout répondre à un besoin exprimé et

formulé par un groupe de bénéficiaires. C’est un élément essentiel
à tout projet qui suppose que les bénéficiaires soient à l’initiative
du projet et impliqués à toutes ses étapes.
La mise en œuvre, suivi et évaluation
Mise en place du projet, en conformité avec les objectifs visés, par la

réalisation d'activités orientées vers l'obtention de résultats précis. Cette
phase s’accompagne d’une vérification régulière et continue de la bonne
marche du projet pour apporter, si nécessaire, des changements. Mais
également de bilans à des périodes données pour apprécier et mesurer
l’atteinte des objectifs.
La réception
Le maître d’œuvre effectue la réception technique des travaux et assiste le

maître d’ouvrage pour la réception des travaux.
Gestion et entretien post-investissement
L’enjeu de la gestion post-investissement des pistes rurales réside

essentiellement dans la mise en place des moyens pour assurer la
longévité de la piste construite, conformément à l’évolution du trafic.
Au quotidien, elle doit assurer les activités d’entretien et de protection de

la piste pour la pérenniser afin de rendre rentable les investissements
effectués.
V-2 Les caractéristiques de la méthodologie du cycle de projet
La méthodologie du cycle de projet est principalement conçue pour une

intervention présentant les caractéristiques suivantes :
La méthodologie est un mécanisme visant à résoudre un problème

défini explicitement.
Elle possède un calendrier, une date de fin et des paramètres de

performance spécifiés.
Elle tire parti des opportunités offertes par le contexte et des

capacités locales.
Elle dispose d’une quantité fixe de ressources.
Elle bénéficie à un groupe spécifique.
Elle est menée par une équipe sous l’autorité d’un responsable.
Source : documentation FASCS2015
V-3 Identification et Avant Projet Sommaire (APS)
L’identification se fait moyennant l’élaboration d’un Avant Projet

Sommaire (APS).
Le préfinancement de l’action est conditionné par l’approbation du dossier

d’Avant Projet Sommaire (APS) au niveau de l’Unité de Gestion de Projet
(UGP).
Le rôle de l’UGP consiste à vérifier que tous les éléments nécessaires à

assurer la viabilité de l’action ont été pris en compte par la commune.
L’identification se décline en huit (8) points :
1/ Une analyse du contexte : une connaissance générale du contexte

étant nécessaire à une bonne identification des problèmes à résoudre,
cette analyse doit permettre de bien comprendre l’environnement du
projet et de lister les facteurs externes qui peuvent avoir une influence sur
celui-ci. Elle doit permettre de bien comprendre les besoins des groupes
cibles. Le projet doit naitre parce qu’un besoin a été formulé.
Elle décrit la Commune en précisant la localisation, le degré d’accessibilité,

le nombre de localités concernées et la population de ces localités. Les
caractéristiques de cette population comme leurs activités économiques,
les potentialités et les contraintes de leur environnement ainsi que leurs
partenaires au développement sont également prises en compte.
La description des infrastructures existantes et degré de fonctionnalité

sont mentionnés sur des cartes qui indiquent leur état et les organismes
susceptibles de les prendre en charge.
2/ Une analyse de la demande : traite de l’origine et de la justification

de la demande du Projet.
La formulation de l’origine de la demande précise les évènements, dates,

les organismes d’appui ou de financement, le niveau de priorité accordé
au projet et les personnes concernées ou consultées. Elle signale
également les éventuelles tentatives précédentes de recherche
partenaires.
La justification peut porter sur l’explication des éléments suivants:
- L’origine des carences ou manque à gagner qui justifie projet
- Les problèmes que le projet veut résoudre
Cette justification doit se baser sur les besoins des utilisateurs et

considérer le type d’intervention à effectuer:
- ouverture de nouvelle piste,
- réhabilitation,
- amélioration de la capacité de la piste
Ainsi que la vision de la commune concernant l’évolution de son réseau :
- solution provisoire
- solution définitive
3/ Une description des problèmes à résoudre et des résultats attendus
Les problèmes sont les situations insatisfaisantes auxquelles il serait

souhaitable de remédier.
Les points à décrire dans cette partie sont les suivants:
- Les problèmes évoqués,
- Les localités concernées,
- Le nombre de bénéficiaires,
- Les résultats attendus.
Les résultats attendus:
- Longueur de piste praticable toute l’année,
- Nombre de localités pouvant accéder facilement aux services de base.
4/ Une estimation de la consistance des travaux
Décrit les ouvrages et équipements à réaliser. C’est au cours de phase du

Projet qu’a lieu la contractualisation avec le maître d’œuvre chargé
d’élaborer l’APS Technique et d’assister la Commune dans la mise en
œuvre.
La sensibilisation sur les activités permettant une gestion post
investissement adéquate est également nécessaire.
5/ Une estimation du coût du Projet
L’évaluation du coût doit intégrer les éléments suivants :
1- Le salaire du modérateur communal
2- Le coût des travaux, déterminé à partir de l’APS technique
3- Le coût des prestations de services:
- contractualisation du maître d‛œuvre.
- prise en charge du contrôle de chantier par un tiers si la

commune ne dispose pas des compétences correspondantes
en son sein.
5- Le coût administratif
6/ Une programmation financière
Conforme au calendrier d’exécution de l’action et intégrant les apports des

différentes parties prévues dans le contrat ou hors contrat (communes,
population concernée, subvention…)
7/ Modalités de gestion post-investissement
Description de la modalité de gestion post-investissement à adopter, par

exemple :
- Gestion par un service technique de la commune
- Gestion par une association des usagers de la piste (AUP)
- Gestion par une Organisation Publique de Coopération Intercommunale

(OPCI)
- Contrat de gestion/entretien avec une micro-entreprise locale
8/ Faisabilité financière
Explication de la couverture des charges de fonctionnement, d’entretien et

d’amortissement moyennant la présentation d’un compte d’exploitation et
d’un compte de trésorerie prévisionnelle.
Analyse des parties prenantes et leurs rôles
Une « partie prenante » est une personne ou un groupe de personnes

ayant un intérêt dans l’intervention planifiée. L’« analyse des parties
prenantes » est une technique utilisée pour définir et évaluer les intérêts
des personnes, groupes ou institutions que l’intervention vise à aider, et
d’autres acteurs qui pourraient avoir une influence significative sur la
réussite de l’intervention.
1 – La commune et ses rôles
La commune entame, en collaboration avec les populations concernées et

selon les modalités pratiques accordées avec elles, les actions nécessaires
permettant d’identifier les éléments d’informations et d’analyses
nécessaires à l’élaboration de l’APS.
Confie l’élaboration de l’Avant Projet Sommaire Technique (APS

Technique), à un maître d’œuvre selon les modalités pratiques indiquées
dans le guide «passation des marchés».
Pour ce faire, la commune:
Constitue la commission d’appel d’offres.
Lance l’appel d’offres en vue de recruter le maître d’œuvre,
Signe le contrat avec le maître d’œuvre pour l’élaboration de l’avant

projet sommaire technique (APS Technique)
Emet l’ordre de service pour la réalisation de l’Avant-projet sommaire

technique.
Suit de près la prestation du maître d’œuvre et évalue les variantes

techniques proposées par le maître d’œuvre.
Elabore sur la base des étapes précédentes, la proposition d’APS
Présente la proposition d’APS pour approbation auprès du Conseil

Communal et inscrit le montant de l’action dans le budget de la commune.
Envoie une demande de préfinancement de l’action auprès de l’UGP

incluant les éléments suivants:
a) PV accord de la population concernée sur l’action
b) APS
c) APS Technique
d) Budget communal de l’exercice concerné visé par l’autorité de tutelle et

comportant l’inscription prévisionnelle de l’action envisagée dans la
partie «investissement»
e) Un exemplaire du compte administratif de l’exercice antérieur visé par

l’autorité de tutelle comportant l’inscription budgétaire des coûts
récurrents des équipements financés dans le Plan d’Investissement Annuel
(PIA) précédent.
2 – La commission d’appel d’offres et ses rôles
Sélectionne sur base de manifestation d’intérêt les candidats à inviter pour

la maîtrise d’œuvre
Evalue les offres et propose un attributaire du marché de maîtrise d’œuvre

à la commune.
3 – La commission de réception
Valide le dossier d’appel d’offres pour la maîtrise d’œuvre.
Valide la proposition d’APS Technique de la solution retenue suite à l’étude

de faisabilité élaborée par le maître d’œuvre.
4 – Le maître d’œuvre
Elabore l’APS technique, ce qui comporte:
a) Collecte des données de base:
- Collecte des données techniques
- Collecte des données socio-économiques et en particulier sur les

caractéristiques du trafic
b) Elaboration des schémas d’itinéraire et d’aménagement
c) Etudes des projets spécifiques pour les points critiques et les

ouvrages de franchissement
d) Proposition des variantes auprès de la commune
e) Finalisation de la proposition finale après aval de la commune
Entre en contact avec le ministère déconcentré des travaux publics en vue

de collecter de plus amples informations techniques et en vue de faire
vérifier les plans types des ouvrages.
Travaille en étroite collaboration avec la commune et les populations

concernées pour que l’APS technique fasse partie des argumentations des
choix effectués au niveau de l’APS social…
Rédige l’APS technique.
V-4 Mise en œuvre du Projet
V-4-1 Les rôles dans la mise en œuvre
1- La Commune
Emet l’ordre de service au maître d’œuvre pour commencer les études

d’Avant Projet Détaillé (APD).
Lance la procédure d’appels d’offres pour les travaux, préside la

commission de dépouillement des offres, notifie le marché et signe les
contrats.
Ordonne le début des travaux, établit les mandats de paiement et inflige

les pénalités et sanctions le cas échéant.
Effectue la réception des travaux, émet les réserves ou prononce la

réception des travaux.
Prend les dispositions pour le fonctionnement et l’entretien de la piste.
2 - Le rôle du maître d’œuvre
Elabore l’Avant Projet Détaillé (APD).
Assiste le maître d’ouvrage pour la passation de marché :
- Préparation du DAO
- Assistance à la sélection de l’adjudicataire du marché des travaux
- Préparation du contrat
Assure le suivi technique et la supervision de l’exécution de l’ouvrage,

Prépare les bénéficiaires à la gestion post-investissement
Prépare et participe aux réceptions des travaux.
3 - Le rôle de la commission de réception
Valide le dossier d’Avant Projet Détaillé (APD)
Valide le dossier d’appel d’offres pour les travaux
4 - Le rôle de la Commission d’Appel d’Offres (C A O)
Evalue les offres et propose un attributaire du marché à la commune.
V-4-2 Les étapes de la mise en œuvre
1- La préparation de l’Avant Projet Détaillé (A P D)
Lorsque la commune a reçu les garanties nécessaires sur le financement

de l’action, elle émet auprès du maître d’œuvre l’ordre de service pour
commencer les études d’APD.
Le maître d’œuvre élabore l’APD et le présente pour validation à la CAO
La commission de réception évalue l’APD et émet ses remarques.
Le maître d’œuvre prend en compte les remarques et constitue l’APD

définitif.
La commission de réception valide l’APD définitif.
2- La préparation de la gestion post-investissement
Le maître d’œuvre réalise les études nécessaires pour la mise en place du

système de gestion post-investissement souhaité au niveau de l’APS.
Le maître d’œuvre prépare le manuel de maintenance et d’exploitation

technique des ouvrages.
La commune initie la démarche de constitution des structures chargés de

la gestion post-investissement ainsi que des éventuels cantonniers
chargés de l’entretien de la piste.
Le maître d’œuvre forme «sur le tas» les tâcherons et appui la commune

pour la mise en opérabilité de la structure choisie.
3 - La préparation du Dossier d’Appel d’Offres (D A O)
Le Maître d’œuvre prépare le dossier d’appel d’offres (DAO) pour la

réalisation des travaux.
La Commission de réception valide le Dossier d’Appel d’Offres.
La commune lance la procédure d’appel d’offres des travaux.
La CAO évalue les offres déposées avec l’appui du maître d’œuvre et

propose un attributaire à la commune.
La commune notifie le marché, signe le contrat des travaux, et émet un

ordre de service pour le démarrage des travaux.
4- Exécution, suivi et exécution des travaux
L’entreprise sélectionnée exécute les travaux qui contiennent notamment

la mise en place des déviations pour assurer la libre circulation des biens
et des personnes le maître d’œuvre assure la direction, le contrôle et la
surveillance des travaux.
La commune en tant que maître d’ouvrage assure un suivi rapproché de

ses prestataires et effectue les paiements des travaux selon les modalités
stipulées dans le contrat.
La commune appuyée par le maître d’œuvre met en place les

règlementations utiles pour la bonne marche des travaux (barrière de
pluie, déviation ainsi que l’animation de la population pour le respect de
nouvelles règlementations et l’exécution des apports éventuels (abattage

d’arbre, expropriation, …)
V-4-3 Réception des travaux et mise en exploitation de la piste
1- La Commune
La commune effectue la réception des travaux en tant que maître

d’ouvrage
2- Le rôle du maître d’œuvre
Le maître d’œuvre effectue la réception technique des travaux et assiste

le maître d’ouvrage pour la réception des travaux.
3- Le rôle de la commission de réception
Les responsables des travaux publics appuient la commune à la réception

des travaux
4- Le rôle de la commission de réception
L’exploitation de l’axe doit être maintenue autant que possible durant les
travaux afin d’assurer la libre circulation des personnes et des biens, des
déviations peuvent être créées à cet effet.
V-4-4 Gestion et entretien post-investissement
Ainsi, dans cette partie, nous abordons :
- Les modalités de gestion
- Les fonctions types pour assurer l’entretien de la piste
- Les travaux d’entretien
- Les actions de prévention
- Les sources de financement
1- Les modalités de gestion
En tant que maître d’ouvrage public la commune est chargée de la gestion

des pistes dans sa circonscription hormis les routes nationales et les
routes provinciales. Mais elle peut déléguer cette gestion pour être plus
efficace. Plusieurs schémas existent dont :
Gestion par un service technique de la commune :

Les agents de ce service seront recrutés et rémunérés par la commune, et
pourront s’occuper des autres infrastructures sous la responsabilité de la
commune. La difficulté réside dans la capacité financière de la commune à
maintenir en permanence le service.
Gestion par une association des usagers de la piste (AUP) :

L‛AUP est une structure associative indépendante qui regroupe les
bénéficiaires et détenteurs d’intérêt de la piste en question. Sur un réseau
de piste rurale, les associations des usagers de piste se réunissent pour
améliorer leur performance.
Organisation Publique de Coopération Intercommunale (OPCI):

Elle est pratique pour assurer l’uniformité de l’entretien d’une piste reliant
plusieurs communes.
Contrat de gestion/entretien avec une micro-entreprise locale:

Ces micro-entreprises peuvent être rémunérées sur la base de leur
performance ou selon les quantités réalisées. Leur sélection se fait sur
appel d’offre.
2- Les fonctions types pour assurer l’entretien d’une piste
Pour rendre effectif l’entretien d’une piste en terre, trois fonctions doivent
être assurées.
Le maître d’ouvrage : Premier responsable de l’entretien routier

selon la charte routière,
La structure pour la préservation: Gérer les barrières de pluie,

surveiller les gabarits et constater les infractions,
Les techniciens pour les travaux d’entretien : Programmer, évaluer

et surveiller, exécuter les travaux.
3- Les travaux d’entretien
C’est l’ensemble des travaux nécessaires pour maintenir et préserver

l’état de l’infrastructure.
Il y a deux sortes d’entretien :
- L’entretien courant qui se fait chaque jour pendant toute l’année
- L’entretien périodique
1- Les entretiens courants
- Elagage
- Désherbage
- Curage fossé / buse
- Enlèvement des éboulis
- Remise en état fossé terrassé
- Ouverture saignée et exutoire
- Rechargement affouillement / érosion
- Nettoyage des abords des ouvrages...
2- Les entretiens périodiques
- Reprofilage chaussée
- Rechargement des couches de roulement
- Réparation des ouvrages d’art
- Réparation des ouvrages d’assainissement
- Enlèvement des grands éboulements
- Remblaiement des brèches
- Renforcement des chaussées
Les travaux à faire sont organisés en fonction du temps, voici une

présentation synthétique de la logique suivie :
1- Juste après la période de pluie : ouverture des tronçons coupés
2- Pendant la période non pluvieuse : réparation des dégradations
3- Avant la période de pluie : amélioration de l’écoulement de l’eau
4- Pendant la pluie : surveillance des causes de dégradation de la piste et

des causes du mauvais écoulement de l’eau
4- Les actions de préservation
Des actions de prévention doivent être mises en œuvre pour protéger la

route d’une utilisation qui dépasse sa capacité et pouvant provoquer une
réduction de sa durée de vie.
Des infrastructures spécifiques peuvent être construites dans cette

optique comme les gabarits, barrières de pluie, panneaux de signalisation,
des règlements ou dina devraient être établis par la commune.
Par exemple :
- Règlementation sur les barrières de pluies
- Limitation du tonnage et mise en place de gabarit
- Limitation de vitesse
- Maîtrise des feux de brousse
- Application du principe de «destructeur – payeur »
Un effort particulier doit être déployé par le comité chargé de la gestion de

la piste pour sensibiliser les usages et faire appliquer ces règlementations.
5- Les sources de financements
En tant que maître d’ouvrage public, chargé de l’entretien de la route, la

commune a l’obligation de rechercher les sources de financement pour
honorer son obligation. En voici quelques exemples de source de
financement :
1- Ressources propres de la commune et notamment de la Région si la

piste concernée est classée route régionale
2- Les recettes de la piste (application des dina ou des règlementations,

droit de passage, …)
3- Contribution des détenteurs d’intérêt (opérateurs locaux, …)
4- Action communautaire
5- Fonds d’Entretien Routier.
Bibliographie
La Gestion Axée sur les Résultats, soubassement de l’Emergence

Jean NDIAYE
Editions JNI, Juillet 2015
Guide de la Chaîne de Résultats

ACDI, Décembre 2000
Documentation FASCS2015
Guide Piste
Source Ecole des Mines d’Alès

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