Professional Documents
Culture Documents
CTC Rapport SMTI
CTC Rapport SMTI
CTC Rapport SMTI
AVANT-PROPOS
Le présent rapport d’observations définitives, une fois délibéré, est adressé aux
représentants légaux des collectivités ou organismes contrôlés afin qu’ils apportent, s’ils le
souhaitent, une réponse qui a vocation à l’accompagner lorsqu’il sera rendu public. C’est un
document confidentiel réservé aux seuls destinataires, qui conserve un caractère confidentiel
jusqu’à l’achèvement de la procédure contradictoire. Sa divulgation est donc interdite,
conformément à l’article L. 262-48 du code des juridictions financières.
1
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 3
RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 9
RAPPELS D’OBLIGATION JURIDIQUE ............................................................................. 10
INTRODUCTION .................................................................................................................... 11
1 LA GOUVERNANCE DU SYNDICAT ............................................................................ 12
1.1 Le cadre juridique de gouvernance du SMTI ............................................................... 12
1.1.1 Le cadre juridique des transports routiers de personnes en Nouvelle-Calédonie ........... 12
1.1.2 Le cadre statutaire du SMTI et ses problèmes ................................................................ 17
1.2 Le fonctionnement de la gouvernance .......................................................................... 28
1.2.1 La gouvernance externe .................................................................................................. 29
1.2.2 La gouvernance interne................................................................................................... 32
2 LE PILOTAGE DU SYNDICAT ........................................................................................ 48
2.1 Le pilotage opérationnel ............................................................................................... 48
2.1.1 Modalités d’exploitation mises en place ......................................................................... 48
2.1.2 Les défaillances du système d’exploitation .................................................................... 54
2.2 Le pilotage financier ..................................................................................................... 61
2.2.1 L’absence de maitrise et de fiabilité des procédures budgétaires et comptables ............ 62
2.2.2 L’absence de maitrise de l’équilibre budgétaire ............................................................. 72
2.2.3 Plan de redressement ...................................................................................................... 80
3 REPONSE DU SMTI .......................................................................................................... 84
2
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
SYNTHÈSE
(2) Un cadre de compétences clair dans ses principes mais des pratiques floues
Les textes applicables confèrent la qualité d’autorité organisatrice de transport en commun
à la Nouvelle-Calédonie (article 22-12° de la loi organique) ainsi qu’aux communes pour ce qui
est de leur ressort géographique (article L. 121-25 du code des communes).
Depuis le début des années 90, les provinces sont intervenues hors cadre légal comme
autorités organisatrices de transports routiers de voyageurs. Elles ont ouvert des lignes de transport
en commun, agréé des transporteurs privés, fixé les tarifs des liaisons interurbaines pour
l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.
L’interprétation assimilant les provinces à des autorités organisatrices a été avalisée par la
réglementation locale des transports routiers de voyageurs à la fin des années 90. Cette
réglementation est édictée par le congrès (délibération n° 540 du 30 janvier 1995). Elle a été
modifiée en 1998 pour intégrer la notion de lignes provinciales (délibération n° 273/CP
du 17 avril 1998 « relative aux services de transport public routier de personnes d’intérêt
territorial ») donnant ainsi un habillage juridique à l’intervention des provinces et à leur statut
d’autorité organisatrice.
Cette question est déterminante, car l’interprétation du rôle des provinces a fondé leur
présence au sein du syndicat comme membres fondateurs et le choix pour cet établissement de la
formule du syndicat mixte pour exercer une compétence conçue comme mixte alors qu’elle ne
l’est pas.
3
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
4
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
La compétence générale de gestion du SMTI est attribuée au comité syndical dont les
compétences couvrent l’ensemble des missions du syndicat. Il vote le programme annuel et le
budget, suit sa réalisation au travers de l’examen d’un rapport d’activité et se prononce sur toute
décision engageant de façon importante et durable le syndicat mixte.
Or, cette supervision de l’exploitation lui a depuis l’origine échappé : ni le programme
annuel, ni les ouvertures et non-exploitations de lignes, ni les tarifs, ni les activités accessoires ne
lui ont été soumis pour approbation. Il n’a pas été consulté sur les décisions engageant de façon
importante et durable le syndicat. De nombreuses défaillances caractérisent aussi les modalités
pratiques de fonctionnement du comité, telles les convocations, l’ordre du jour ou les
procès - verbaux. Pour les marchés publics qui nécessitent son approbation ainsi que celle de la
commission d’appel d’offres formée des mêmes membres, les modalités de consultation ont été
respectées dans l’ensemble mais parfois inappropriées.
Par une délibération du 18 avril 2017, le comité syndical a adopté une résolution en
15 points demandant un retour à un mode de fonctionnement respectueux de ses prérogatives. La
chambre invite le syndicat au respect de l’ensemble des dispositions prévoyant l’intervention ou
l’information du comité syndical.
La fonction exécutive du syndicat n’est pas satisfaisante.
L’organisation actuelle ne précise pas les niveaux de responsabilité du président du comité
syndical qui est l’ordonnateur et du directeur qui est censé être le dirigeant opérationnel, disposant
du pouvoir hiérarchique et exécutant les décisions du comité syndical. Le poste de directeur adjoint
est prévu statutairement et a été pourvu sans que ses fonctions et ses responsabilités ne soient
définies.
La fonction exécutive partagée entre le président du comité syndical, son directeur et le
directeur adjoint a été à l’origine des dysfonctionnements affectant le comité syndical et elle a
largement échoué dans le pilotage opérationnel et budgétaire du syndicat.
Son principal succès est le développement du trafic qui a atteint 400 000 passagers en 2016,
soit beaucoup plus que le trafic sous l’ancien système de gestion pratiqué jusqu’en 2013, reposant
sur des transporteurs privés agréés.
Le public est satisfait, mais l’activité du syndicat est déficitaire et elle n’a pu se poursuivre
jusqu’ici qu’au prix d’acrobaties et d’irrégularités juridiques, budgétaires et comptables.
5
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Les premiers marchés de conduite ont été conclus pour trois ans de 2014 à 2017 et les
nouveaux marchés ont été conclus pour neuf mois renouvelables à compter du 1er septembre 2017,
le nombre de renouvellement étant a priori de deux mais ce point n’est pas certain.
Ces marchés de conduite ont mal fonctionné dès leur origine. De multiples avenants et
accords transactionnels ont dû être passés pour rectifier des erreurs de rédaction et combler l’écart
entre les dispositions contractuelles et les prestations effectives. Les premiers marchés n’ont pas
été renouvelés à leur terme (en mars 2017) et l’exploitation s’est poursuivie jusqu’en
septembre 2017 hors marchés. Conclus à compter du 1er septembre 2017, les nouveaux marchés
n’avaient pas encore été exécutés début décembre 2017.
Le fonctionnement hors marchés mis en place à compter de janvier 2017 est organisé de la
manière suivante.
Le règlement mensuel – émission du titre de recettes pour les ventes de billets du
transporteur et du mandat pour sa facture de conduite – n’est pas effectué. Les transporteurs
conservent la trésorerie encaissée à bord. Afin d’assurer une trésorerie suffisante aux transporteurs,
la vente des billets en gare de Nouméa a été fermée de janvier à août puis à nouveau à compter de
décembre.
Par ce dispositif, le syndicat a pu ne pas payer les transporteurs tout en leur assurant un
revenu dans l’attente de la régularisation de leur situation qui se traduira par un versement
complémentaire du SMTI à leur profit. Ce mode d’exploitation ne correspond pas au système
initialement prévu.
La chambre demande au syndicat de faire cesser ce mode d’exploitation, d’assurer
l’ensemble des procédures prévues pour la vente des billets et la rémunération des transporteurs et
de régulariser les situations en instance avec ces derniers.
Début avril 2018, les nouveaux marchés sont exécutés. La documentation relative à ces
marchés a été régularisée en début d’année. Toutefois, l’exécution des marchés au - delà du mois
de mai 2018 suppose une mise en cohérence des dispositions de durée entre les délibérations et les
actes d’engagement. En outre, la poursuite de la ligne de Lifou se fait toujours hors marché. La
régie qui avait été fermée le 4 décembre 2017 est de nouveau ouverte depuis le 15 janvier 2018.
6
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
section d’investissement et il n’a pas été procédé au rattachement des produits et charges à
l’exercice concerné. La régie de recettes a présenté des dysfonctionnements qui ont motivé un
retrait par le comptable public de l’agrément du régisseur en avril 2017. Depuis lors, un nouveau
régisseur a été nommé.
Les nombreux risques auxquels est exposé le syndicat mixte n’ont été ni estimés ni
provisionnés, signe d’une absence de gestion des risques.
Le syndicat ne maîtrise pas la règlementation des marchés. Cela est illustré par les
difficultés décrites dans la gestion des marchés de conduite et par le fait que des dépenses ont été
effectuées avec des prestataires pour la maintenance, les réparations et les fournitures de pneus à
un niveau qui aurait justifié la mise en place de marchés. Un marché à lots est en cours
d’élaboration pour purger cette irrégularité.
Le calendrier budgétaire n’est pas respecté. Le compte administratif 2015 a été voté hors
délai. Le budget 2017 a été voté hors délai. Le compte administratif 2016 et le budget
supplémentaire 2017 n’ont pas été votés. Le budget primitif 2018 a été voté après le 31 mars 2018.
La chambre demande au syndicat de rétablir l’ordre public budgétaire et comptable en
procédant à la régularisation de l’ensemble des points soulevés.
7
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
8
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
RECOMMANDATIONS
9
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
10
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
INTRODUCTION
Le présent rapport porte sur le contrôle des comptes et de la gestion du syndicat mixte de
transport interurbain (SMTI) de Nouvelle-Calédonie à compter de 2013. Par un courrier du
20 juin 2017, le haut-commissaire de la République en Nouvelle - Calédonie avait souhaité que la
chambre puisse procéder à un examen de la gestion et des comptes de cet établissement. La
chambre, compétente pour les syndicats mixtes auxquels participent les provinces ou la
Nouvelle-Calédonie en application de l’article L.O. 262-2 du code des juridictions financières, a
inscrit ce contrôle à son programme 2017.
La lettre notifiant l’ouverture du contrôle a été transmise le 17 août 2017 à
M. Gilbert Tyuienon, président du SMTI depuis son élection à cette fonction par le comité syndical
de l’établissement le 27 juillet 2011. Il en accusé réception le 18 août 2017.
La chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie (CTC) a arrêté le
14 décembre 2017 les observations provisoires faisant suite à l'examen de la gestion du Syndicat
mixte de transport interurbain (SMTI) pour les exercices 2013 et suivants.
Ce dernier a été notifié le 19 décembre 2017 au président du comité syndical du SMTI, au
président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, aux présidents des assemblées des provinces
Sud et Nord ainsi qu’au haut-commissaire. Le président de l’assemblée de la province Sud en a
accusé réception le 20 décembre 2017 et les autres destinataires le 21 décembre 2017. Le rapport
a été notifié le 17 janvier 2018 au directeur des finances publiques de la Nouvelle-Calédonie qui
en a accusé réception le jour même.
Le président du comité syndical a répondu le 16 février 2018, la réponse ayant été
enregistrée le 19 février au greffe de la chambre. Par un courrier en date 20 février 2018, le
président du gouvernement a sollicité un délai de réponse supplémentaire (soit jusqu’au
8 mars 2018), demande à laquelle le président de la chambre a répondu favorablement le
28 février 2018. La réponse a finalement été enregistrée par le greffe de la chambre le 9 mars 2018,
elle est datée de ce même jour. Le président de l’assemblée de la province Sud a répondu par un
courrier du 1er mars 2018 reçu le 6 mars 2018.
Une réflexion était engagée depuis 2002 par la Nouvelle-Calédonie sur la restructuration
des transports territoriaux de personnes communément désignés comme les « lignes de brousse ».
De cette réflexion s’étaient dégagés trois enjeux : l’amélioration du programme des lignes
interurbaines dans le cadre d’une politique publique globale des transports et des déplacements ;
le renouvellement des modalités de desserte des lignes de brousse (régie directe ou délégation de
service public ou marchés de service) ; la création de gares, d’arrêts de bus et d’équipements de
billetterie.
Le SMTI a été créé en réponse à ce triple enjeu. L’analyse de sa gouvernance (partie 1) et
de son pilotage (partie 2) appelle les observations et recommandations suivantes.
Les destinataires du rapport d’observations – le président du SMTI, le président du
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le président de l’assemblée de la province Sud et le
directeur des finances publiques – ont indiqué en réponse approuver la nécessité d’améliorer le
fonctionnement de la structure, notamment par la mise en œuvre des recommandations et des
rappels d’obligation juridique formulés dans le présent rapport.
11
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
1 LA GOUVERNANCE DU SYNDICAT
La Nouvelle-Calédonie
L’article 40-17° du décret n°57-811 du 22 juillet 1957 portant institution d’un conseil du
gouvernement et extension des attributions de l’Assemblée Territoriale en
Nouvelle-Calédonie avait attribué à celle-ci la compétence en matière de « transports terrestres,
circulation, roulage ».
L’alinéa 9-3° de la loi n°88-1028 du 9 novembre 1988 portant dispositions statutaires et
préparatoires à l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998 avait attribué à la
Nouvelle - Calédonie la « réglementation de la circulation et des transports routiers ».
1
Cette notion a été utilisée par la loi d’orientation des transports intérieurs n° 82-1153 du 30 décembre 1982
dite loi Loti. En métropole, la répartition des compétences en matière de transports en commun de voyageurs a été
fixée, en dernier lieu, par la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République,
afin de déterminer pour chaque secteur de transport, l’autorité organisatrice.
12
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Les communes
Traditionnellement, et aujourd’hui en application de l’article L. 121-253 du code des
communes de la Nouvelle-Calédonie, les communes bénéficient d’une clause de compétence
générale pour les affaires d’intérêt communal.
Elles sont compétentes pour les questions relatives au transport en commun intéressant leur
ressort géographique, mais cette compétence n’est pas exclusive et doit se combiner avec celle des
autres autorités compétentes.
• Les provinces
2
Le Conseil d’Etat était amené à se prononcer sur la répartition des compétences entre la
Nouvelle-Calédonie, les provinces et les communes en matière de transport scolaire. Cet avis énonce : « (…) en
Nouvelle-Calédonie, le transport scolaire par voie terrestre, qui constitue une forme de transport public routier de
personnes, ressortit à la compétence des autorités de la Nouvelle-Calédonie. Cette compétence comprend non
seulement la réglementation du transport scolaire mais aussi (…) l’organisation de ce service public. ».
3
« Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune. ».
4
Chaque province est compétente dans toutes les matières qui ne sont pas dévolues à l’Etat ou à la
Nouvelle - Calédonie par la présente loi, ou aux communes par la législation applicable en Nouvelle-Calédonie.
13
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Pour les transports routiers, la rédaction montre au contraire qu’il s’agit d’une compétence
conçue par le législateur organique comme relevant de la Nouvelle-Calédonie dans son ensemble.
Aucune formulation ne réserve en effet la compétence des provinces. A l’instar des transports
aériens intérieurs et extérieurs (alinéa 22-9°), des établissements hospitaliers (alinéa 22-24°) ou du
transport de l’énergie électrique (alinéa 22-26°), la loi attribue l’intégralité de la compétence à la
Nouvelle - Calédonie5.
L’intention du législateur organique est d’autant plus claire qu’il est prévu dans trois
domaines, dont celui des transports routiers6, la possibilité pour les provinces de demander à établir
des conventions7 permettant d’adapter la réglementation territoriale. Cette disposition n’a
cependant pas été mise en œuvre car les provinces sont intervenues directement dans le domaine
des transports routiers.
2. La province Sud a fixé les tarifs des liaisons en transport en commun non seulement entre
les communes de son territoire mais également entre toutes les autres communes de la
Grande Terre par ses arrêtés n°787-94/PS du 11 juillet 1994 et
n° 270-95/PS du 2 mars 1995 « agréant les tarifs de transport public en commun des lignes
interprovinciales ». Ces deux arrêtés ont été cosignés par la province Nord.
Ce considérant n’avait fait que rappeler le partage des compétences sur le réseau routier
découlant à l’époque de l’article 9-16° de la loi du 9 novembre 1988, lequel précisait que
la Nouvelle-Calédonie était compétente pour le « réseau routier d’intérêt territorial ». Il
5
Hormis pour les transports urbains pour lesquels cette compétence s’exerce concurremment avec celle des
communes dont les conseils municipaux ont, en application de l’article L. 121-25 du code des communes de la
Nouvelle-Calédonie, toute compétence pour régler par leurs délibérations les « affaires de la commune ».
6
Outre les transports routiers, il s’agit de la règlementation en matière d’hygiène publique, de santé et de
protection sociale et de la règlementation pour le placement des demandeurs d’emploi.
7
L’article 47 de la loi organique prévoit qu’à la demande d’une assemblée de province, le congrès peut
donner compétence aux autorités de la province pour « adapter et appliquer la réglementation des transports routiers ».
Cette délégation de compétence doit prendre la forme d’une convention.
14
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Cette extension du raisonnement juridique relatif aux réseaux routiers aux transports
routiers a été ensuite traduite dans le droit local.
5. Au visa de cette délibération du 17 avril 1998 érigeant les notions de lignes d’intérêt
territorial et d’intérêt provincial, la province Sud, par sa délibération n° 34 - 99 / APS, a
approuvé, « en sa qualité d’autorité organisatrice », le principe d’une délégation de service
public de la province pour l’exploitation du réseau de transport en commun suburbain de
l’agglomération du Grand Nouméa (Dumbéa, Mont-Dore, Païta).
L’article 1er des statuts du syndicat indique que les provinces Nord et Sud et la Nouvelle-
Calédonie sont membres du SMTI « en tant qu’autorités organisatrices de transport ».
L’article 5 des statuts du SMTI confie au syndicat l’exploitation de « lignes d’intérêt
territorial » et de « lignes d’intérêt provincial ».
15
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Réglementation générale
Au fur et à mesure du développement des moyens de transport en Nouvelle-Calédonie,
plusieurs textes, tous de niveau territorial, ont été pris dans le domaine des transports en général
et des transports en commun en particulier, arrêtés du gouverneur puis délibérations de l’assemblée
territoriale. Les premiers textes disponibles datent des années cinquante :
- arrêté n° 798 du 20 juin 1952 portant règlementation des services de transport en commun ;
- arrêté n° 1946 du 23 décembre 1955 portant réglementation des services de transports en
commun ;
- délibération de l’assemblée territoriale n° 234 des 30 juin et 1er juillet 1965, portant
réglementation des services de transports en commun.
Les textes suivants, qui forment la règlementation applicable, ont été pris il y a une
vingtaine d’années :
Aucun texte n’a été pris depuis, hormis une modification récente de la délibération
n° 540 du 25 janvier 1995 (délibération n° 67/CP du 19 avril 2017).
Tarifs
La réglementation des tarifs relève de la Nouvelle-Calédonie ou des communes pour les
réseaux de transports communaux. Cependant, les provinces sont intervenues dans ce domaine.
1. L’article 5 de la délibération n° 540 du 25 janvier 1995 relative aux transports en commun
indique que les « tarifs applicables …/… permettent une juste rémunération du
transporteur ». L’article 7 fixe que « la politique tarifaire est définie par l’autorité
organisatrice en concertation avec les représentants de la profession des transporteurs
publics routiers de personnes ».
2. Aux termes des dispositions combinées de cette délibération et de l’alinéa 22-12° de la loi
organique, la Nouvelle-Calédonie, unique autorité organisatrice des transports routiers
interurbains, est compétente pour fixer les tarifs des transports publics de personnes.
3. Comme indiqué plus haut, les tarifs n’ont pas été fixés par la Nouvelle-Calédonie mais par
un arrêté cosigné des provinces Sud et Nord. Depuis la création du SMTI, le seul texte
16
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
existant est resté celui arrêté en 1995 par la province Sud et la province Nord8 sans base
légale pour le prendre. Ce texte n’était plus respecté, la plupart des tarifs des transporteurs
privés - qui ont poursuivi leur activité jusqu’en 2013 – étant supérieurs à ceux définis par
cette grille.
4. Dans ce cadre, l’article 4 des statuts du syndicat confie au SMTI, en sa qualité d’autorité
organisatrice, la « fixation des tarifs, la gestion tarifaire, de la billetterie et de ses recettes
afférentes » ainsi que celle d’œuvrer en faveur d’une « réelle intégration tarifaire afin de
favoriser des chaînes complètes de déplacements entre réseaux ». Le quatrième alinéa de
l’article 8-3 des statuts indique que le comité syndical « fixe les tarifs ».
Sur cette base, la gestion des tarifs par le SMTI s’est avérée particulièrement confuse
(cf. 1.1.2, p. 23).
Un syndicat mixte
L’article 54 de la loi organique fixe qu’un « syndicat mixte peut être constitué par accord
entre la Nouvelle-Calédonie, des provinces, des communes, des établissements publics de
coopération intercommunale, des chambres de commerce et d’industrie territoriales, d’agriculture,
de métiers et d’autres établissements publics, en vue d’activités ou de services présentant une
utilité pour chaque personne morale intéressée.
Le syndicat mixte est un établissement public ; il comprend au moins une collectivité
territoriale ou un établissement public de coopération intercommunale.
Il est institué par des délibérations concordantes des assemblées et organes délibérants des
personnes morales concernées, qui en approuvent les statuts9. »
Par leurs délibérations du mois de juin 200810, les deux provinces ont décidé de « participer
au syndicat mixte de transport interurbain de Nouvelle-Calédonie initié par le gouvernement. ».
Sa création et ses statuts ont été approuvés ensuite par la délibération du congrès n° 450 du
30 décembre 2008.
La suite de la procédure est fixée par l’article 9 de la loi simple modifiée n° 99-210 du
19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie, seul texte applicable régissant les syndicats mixtes
en Nouvelle-Calédonie.
8
Arrêté n° 270-95/PS du 2 mars 1995.
9
Il existait quatre syndicats mixtes en Nouvelle-Calédonie : l’Institut d’archéologie de Nouvelle - Calédonie,
l’Institut agronomique de Nouvelle-Calédonie, le syndicat mixte des Grandes Fougères et l’Aquarium de Nouméa et
de la province Sud.
10
Délibération n° 36-2008 du 27 juin 2008 de la province Sud et délibération n° 2008 - 135 du 20 juin 2008
de la province Nord.
17
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
L’alinéa 3 du I de cet article prévoit que la création du syndicat est autorisée par arrêté du
haut-commissaire de la République.
Cette autorisation a été prise par l’arrêté n° 280/DIRAG/SAJ du 5 mars 2009.
Un financement incluant l’affectation d’une partie des taxes sur les produits pétroliers
11
Article 4 des statuts du SMTI.
18
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Source : CTC
o Les dotations
Les dotations des membres sont régies par les articles 12-1 et suivants des statuts.
12
La taxe sur les produits pétroliers (TPP) et la taxe additionnelle sur les produits pétroliers (TAPP) perçues
par la Nouvelle-Calédonie sur les hydrocarbures importés ont été instaurées par la loi du pays n° 2006-5
du 29 mars 2006 portant réforme de la fiscalité des produits pétroliers. La loi du pays n° 2011-9 du 30 décembre 2011
a prévu l’affectation d’une partie du produit de ces taxes au SMTI selon des modalités à déterminer par délibération
du congrès. La délibération n°243 du 27 décembre 2012 a procédé à l’affectation d’une partie de la TPP.
19
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
13
Cette rédaction du mode de calcul par rapprochement des recettes perçues et des charges prévisionnelles
n’est pas pratique. Il conviendrait que le calcul soit fait au réel avec une avance correspondant au déficit prévisionnel.
20
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
14
Ce montant correspond à la participation demandée à la province Nord au budget 2016 dans le courrier du
SMTI du 24 août 2016. Ce montant avait été rectifié dans un courrier du 24 novembre 2016 à 6 000 000 F CFP.
21
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Contrôle du syndicat
L’article 9 de la loi simple modifiée n° 99-210 du 19 mars 1999 relative à la
Nouvelle-Calédonie, seul texte applicable aux syndicats mixtes, ne prévoit pas de procédure de
tutelle, ou de contrôle du syndicat par ses membres15.
Les décisions et le budget du SMTI une fois votées par le comité syndical, sont exécutoires
dès leur transmission et leur publication au JONC, sans intervention possible des membres.
Le contrôle par la Nouvelle-Calédonie de la mise en œuvre de la compétence transférée ne
peut transiter que par le comité syndical de l’établissement, organe délibérant au sein duquel
siègent les représentants désignés par les membres.
Juridiquement indépendant de ses membres, le SMTI l’est également sur le plan financier
parce qu’il bénéficie de recettes fiscales affectées16.
Le contrôle de la Nouvelle-Calédonie sur l’utilisation de ces recettes fiscales n’est pas aisé
puisque, comme indiqué ci-dessus, aucune procédure n’est prévue par la réglementation en vigueur
des syndicats mixtes.
Le dialogue financier entre un syndicat mixte et ses membres s’établit souvent, en pratique,
à l’occasion de la négociation des dotations budgétaires que lui versent chaque année ces
derniers17. Le fait de bénéficier de recettes fiscales18 n’a pas rendu nécessaire un dialogue annuel
continu du SMTI avec ses membres.
15
L’article 9 de la loi modifiée n°99-210 renvoie aux règles de finances communales et soumet les syndicats
mixtes au contrôle de légalité, au contrôle budgétaire et au jugement des comptes.
16
Concomitamment à l’affectation de recettes fiscales au SMTU (syndicat mixte des transports urbains).
17
L’article 12-6 des statuts prévoyant que le syndicat mixte « communiquera ses besoins de financement à
ses différents membres lors de leurs phases de préparation budgétaire pour l'année suivante. ».
18
Le financement de l’établissement provenant pour l’essentiel des recettes fiscales affectées et des ventes
de billets, les dotations des membres n’ont pas eu d’importance déterminante jusqu’en 2017.
22
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Ce n’est qu’en 2017, avec la demande de financement de 538 MF CFP présentée par le
syndicat mixte19, dont 504 MF CFP pour la Nouvelle-Calédonie, qu’un dialogue de gestion
budgétaire s’est engagé entre le SMTI et ses membres.
19
Délibération n° 2017-019/SMTI du 13 juin 2017 prenant acte de la contribution des collectivités membres
au budget 2017 du syndicat mixte.
20
Délibération n°2015-024/SMTI.
21
Le 23 août 2016, le comité syndical a adopté une délibération autorisant le président à lancer une
consultation restreinte de prestations de transport pour l’exploitation de la ligne de Lifou. Il est fait état dans les
discussions relatives à ce projet d’une part de la délibération n°2015-007/SMTI du 25 mars 2015 par laquelle le
syndicat mixte a pris acte de la décision d’adhésion de la province des Iles, d’autre part de la délibération
n° 2015 – 024 / SMTI du 15 décembre 2015 par laquelle la grille tarifaire a été adoptée. La lecture du procès - verbal
montre que personne ne s’interroge plus sur la validation du tarif par le congrès.
23
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
22
L’instruction budgétaire et comptable M. 4 applicable aux SPIC a fixé les secteurs suivants :
- M. 41 pour les services publics de distribution d’énergie électrique et gazière ;
- M. 42 pour les services publics des abattoirs ;
- M. 43 développé pour les services publics locaux de transport de personnes disposant de trois véhicules et
plus ;
- M. 43 abrégé pour les services publics locaux de transport de personnes ne disposant que de deux véhicules
au maximum ;
- M. 44 pour les établissements publics fonciers locaux ;
- M. 49 développée pour les services publics d’assainissement et de distribution d’eau potable ;
- M. 49 abrégée pour les services publics d’assainissement et de distribution d’eau potable, que les communes
ou les groupements de moins 10 000 habitants et les services affermés peuvent appliquer ;
- M. 4 pour tous les autres services publics locaux à caractère industriel ou commercial.
23
L’alinéa 7-II de la loi dite « loti » d’orientation des transports intérieurs du 30 décembre 1982 fixe que
pour les transports publics réguliers de personnes, « l'exécution du service est assurée soit en régie par une personne
publique sous forme d'un service public industriel et commercial, soit par une entreprise ayant passé à cet effet une
convention à durée déterminée avec l'autorité compétente. ».
24
Ces dispositions n’interdisent pas des co-financements par d’autres personnes que les usagers (question
écrite de Michel Heinrich, n°12992, journal officiel de l’Assemblée nationale du 7 mai 2013).
24
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
La qualification par les textes n’existant pas dans ce cas précis en Nouvelle - Calédonie, la
jurisprudence du conseil d’Etat s’applique25.
En Nouvelle-Calédonie, l’article 3 de la délibération n° 540 du 25 janvier 1995 portant
réglementation des transports routiers de personnes sur le territoire fixe que le transport routier de
personnes est un service public. Il ne précise pas sa nature.
L’article 6 indique que « le financement des services de transport public routier de
personnes … /… est assuré par les usagers, le cas échéant par les collectivités publiques et les
autres bénéficiaires publics ou privés qui sans être usagers des services, en retirent un avantage
direct ou indirect. ». La nature administrative ou industrielle et commerciale de cette activité
n’étant pas fixée par la délibération qui la règlemente, la structure de son financement, l’un des
trois critères de la jurisprudence, est à cet égard déterminante.
Depuis 2009, environ 60% du financement du SMTI a été assuré par des recettes fiscales.
L’article 12-1 des statuts prévoit de plus que les membres du syndicat mixte doivent compenser la
différence entre les recettes perçues sur les usagers et les charges annuelles.
En conséquence et sauf à ce que la Nouvelle-Calédonie prenne une délibération qualifiant
le service public de transport routier de personnes de service public industriel et commercial,
l’établissement serait de nature administrative.
Il y aurait alors lieu d’appliquer l’instruction budgétaire et comptable M. 52 rendue
applicable en Nouvelle-Calédonie à compter de 2012 par l’arrêté du 22 avril 2011 « relatif à
l’expérimentation par la collectivité de Nouvelle-Calédonie, les provinces et leurs établissements
publics administratifs de l’instruction budgétaire et comptable M. 52 applicable aux départements
et à leurs établissements publics administratifs ».
D’autres enjeux dépendent de la nature administrative ou industrielle et commerciale du
service rendu.
1. En matière de fiscalité directe, un EPIC est assujetti à l’impôt sur les sociétés alors
qu’un EPA est hors du champ d’application de l’impôt. Selon la qualification retenue, des
obligations fiscales pourraient être à la charge du syndicat26 ;
2. Au regard de la TGC, la loi du pays n°2016-14 instaurant la TGC codifiée aux articles
Lp478 et suivants du code des impôts, prévoit des différences importantes entre un EPIC
(établissement public de nature industrielle et commerciale) et un EPA (établissement
public de nature administrative) :
- un EPIC serait, en qualité d’assujetti, redevable de la TGC sur ses ventes de tickets de
transport (en application des dispositions de l’article 3 de la délibération n°175 du
19 octobre 2016 fixant les taux de la TGC et l’article 4 de l’arrêté n° 2017 – 209 / GNC
25
CE, Ass, 16 novembre 1956 Union syndicale des industries aéronautiques : pour être qualifié de SPIC, un
service public doit satisfaire à trois critères cumulatifs : une activité comparable à celle d’une entreprise privée, des
modalités de fonctionnement et d’organisation proche du secteur privé et des ressources provenant des usagers du
service et non de subventions ou de recettes fiscales.
26
L’établissement devrait le cas échéant être assujetti à l’impôt sur les sociétés. Il devrait donc effectuer une
revue du traitement fiscal de ses revenus (produit des ventes de titres de transport, revenus accessoires, contributions
financière des membres).
25
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
du 17 janvier 2017, le transport de personnes est soumis au taux réduit qui pendant la
période de la marche à blanc a été fixé à 0,25%) ;
- un EPA est un non-assujetti qui ne doit pas appliquer la TGC sur les produits qui lui sont
versés ; c’est la pratique actuelle. Depuis l’entrée en vigueur de la TGC dans le cadre de
la marche à blanc27, les ventes de titres de transport n’ont pas été soumises à la TGC.
3. En matière de régime indemnitaire, EPA et EPIC ne sont pas soumis aux même règles.
- Pour les EPA de la Nouvelle-Calédonie et des provinces, le régime indemnitaire
applicable est celui prévu par la délibération du congrès n°393 du 25 juin 2008 relatif au
régime indemnitaire des personnels d’encadrement et assimilés. Conformément à
l’article 2 de cette délibération, l’application effective de ce régime est soumise à
l’adoption d’une délibération en ce sens du conseil d’administration de l’établissement.
- Pour les EPIC, ils fixent par délibération le régime applicable à leurs agents.
27
1er avril 2017.
26
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
28
L’article fixe que le syndicat mixte est dissous de plein droit « à l’expiration de la durée pour laquelle il a
été institué » ou « à la fin de l’opération qu’il avait pour objet de conduire » et qu’il peut être dissous avant terme par
décret pris après avis conforme du conseil d’Etat ou sur demande formulée à l’unanimité des membres et fixant les
modalités de la dissolution, par arrêté du haut-commissaire de la République.
29
L'agence sanitaire et sociale est administrée par un conseil d'administration de onze membres composé
comme suit :
- cinq représentants de la Nouvelle-Calédonie désignés par le gouvernement dont un membre du gouvernement
ou son représentant, président, et quatre membres du congrès ou leur représentant,
- le président de l'assemblée de la province Nord ou son représentant,
- le président de l'assemblée de la province Sud ou son représentant,
- le président de l'assemblée de la province des Iles Loyauté ou son représentant,
- le directeur de la CAFAT ou son représentant,
- le président du conseil de l'ordre des médecins de la Nouvelle-Calédonie ou son représentant,
- une personnalité qualifiée désignée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
27
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
compétences tel que fixé par la loi organique. La composition du conseil d’administration
permettrait la représentation des provinces comme actuellement au comité syndical.
Le contrôle de l’établissement serait facilité par une telle évolution. Les règles de contrôle
des établissements publics de la Nouvelle-Calédonie sont en effet précisées par la loi organique30
et elles ont été renforcées par une délibération récente de la Nouvelle-Calédonie prise pour
l’ensemble de ses établissements publics31.
Les délibérations des établissements publics de la Nouvelle-Calédonie32 ne sont
exécutoires qu’après leur transmission au gouvernement, lequel peut demander une nouvelle
délibération. Les délibérations budgétaires ne deviennent applicables que par un arrêté du
gouvernement publié au journal officiel de la Nouvelle-Calédonie. Les tarifs doivent être
approuvés.
30
L’article 209-17 de la loi organique prévoit que :
- « Les établissements publics à caractère administratif de la Nouvelle-Calédonie et des provinces
sont soumis aux dispositions budgétaires et comptables prévues par les articles 209-3 à 209-5, 209-
11, premier et deuxième alinéas, et 209-12 à 209-15.
- Les actes des conseils d’administration de ces établissements publics sont soumis au contrôle de
légalité prévu par l’article 204. ».
Les articles 209-18 à 209-23 de la loi ajoutent à ces règles de fonctionnement auxquelles renvoie
l’article 209 - 17 plusieurs dispositions spécifiques dont, notamment, l’article 209-22 qui indique que « sans préjudice
des dispositions de statuts prévoyant l’approbation de leurs actes, les établissements publics à caractère administratif
de la Nouvelle-Calédonie sont soumis aux articles 84 et 84-1. ». Ces derniers fixent les règles de base en matière
d’élaboration du budget.
31
Délibération n° 157 des 11 août et 22 septembre 2016 portant modification de dispositions statutaires
d’établissements publics de la Nouvelle-Calédonie.
32
Il s’agit d’établissements publics que l’Etat lui a transférés ou dont il a autorisé la création, tels que l’Office
des postes et télécommunication, l’Institut de formation aux professions sanitaires et sociales ou l’agence pour la
prévention et l’indemnisation des catastrophes agricoles et naturelles. L’organisation en régie dotée de l’autonomie
financière et morale donne de l’autonomie et de la responsabilité en gestion et permet un financement par recettes
affectées, tout en assurant le contrôle de la Nouvelle-Calédonie par la tutelle sur les délibérations et par une convention
financière d’objectifs et de moyens.
28
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
33
Le règlement intérieur a été adopté par la délibération n° 2014-039 du SMTI du 18 septembre 2014. Ce
document traite essentiellement des modalités de fonctionnement du comité syndical : ordre du jour, police, questions
orales, procès-verbaux, débat d’orientation budgétaire.
29
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
3. par trois courriers en date des 18 octobre et 21 décembre 2016 et du 10 janvier 2017, la
province Sud a adressé au SMTI une demande de documents aux fins de faire réaliser un
audit par son service de contrôle de gestion. Par un courrier en date du 6 février 2017, le
président du syndicat mixte a fait savoir en réponse qu’il ne serait pas donné suite à cette
demande, que le comité syndical était la seule instance habilitée à commander un audit et
que le rapport d’audit KPMG serait adressé à la province Sud en lieu et place des
documents demandés. Il rappelle enfin à la province Sud qu’en qualité de membre du
comité syndical, elle est partie prenante à la décision de l’audit KPMG et en recevrait le
rapport34.
34
Dans son courrier du 21 décembre 2016, la province Sud avait déjà eu l’occasion d’indiquer que le
périmètre de l’audit de KPMG ne correspondait pas à l’audit purement financier qu’elle entendait faire réaliser par
son service de contrôle de gestion.
30
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
35
La province Nord avait confié à des transporteurs privés dans le cadre de marché de gré à gré l’exploitation
des lignes Koumac/Poum, Koumac/Pouébo, Pouébo/Poindimié, Poindimié/Houaïlou. Entre 2014 et 2016, ces lignes
ont été reprises par le SMTI.
36
Par la délibération n°2011-266/APN du 24 juin 2011, la province Nord a décidé le transfert au SMTI des
lignes provinciales Koumac/Poum et Pouébo/Poindimé.
37
L’article 9 du règlement intérieur énonce que « le comité syndical peut décider de la création d’un groupe
de travail sur une question ou un thème particulier. Il donne mission à ce groupe d’en établir un rapport de synthèse
et de le présenter au comité syndical. (…) ». La création du groupe de travail dit « groupe de techniciens » ne s’inscrit
pas dans ce cadre.
31
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Titulaire Suppléant
M. Gilbert Tyuienon
M. Jean-Louis D’Anglebermes
(président du comité syndical)
Source : CTC
38
Article 8-1 des statuts.
39
Article 8-2 des statuts.
40
Arrêté modifié n°2015-1165/GNC du 30 juin 2015, arrêté n°2016-1643/GNC du 9 août 2016, arrêté
n°2016-2141/GNC du 4 octobre 2016, délibération n°47-2015/APS du 17 décembre 2015, délibération
n° 2014-199/APN du 20 juin 2014.
32
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Ses compétences sont définies comme suit par l’article 8-3 des statuts41 :
- « il dispose d'une compétence générale pour gérer l'ensemble des activités du syndicat
mixte et prendre notamment, sans que cette liste soit exhaustive, toutes les décisions se
rapportant au vote du budget, à l'approbation du compte administratif, à l'inscription des
dépenses obligatoires, etc.... ;
- il arrête le budget prévisionnel des recettes et dépenses, et ses éventuelles modifications ;
il fixe les tarifs ;
- il arrête les inventaires et le compte financier et décide de l'affectation des résultats de
l'exercice ;
- il adopte l'éventuel règlement intérieur et ses modifications ;
- il élit le président et le vice-président dans les conditions de l'article 942 ;
- il nomme et révoque le directeur, et le directeur adjoint, sur proposition du président, et
en fixe les conditions de rémunération ;
- il adopte, des contrats types fixant notamment les conditions générales de recrutement,
d'emploi et de rémunération des personnels de celui-ci ;
- il arrête le programme d'activités annuel et dégage les perspectives d'activité à moyen et
long termes ;
- il adopte le rapport annuel d'activités ;
- il délibère sur la souscription de tout emprunt, l'acceptation ou le refus des dons et legs,
les acquisitions et aliénations de biens immobiliers ;
- il habilite le président à ester en justice ; il crée les commissions de travail ;
- il délibère sur les modifications des conditions initiales de composition et de
fonctionnement du syndicat mixte ;
- il peut transférer le siège de l'établissement ;
- et d'une manière générale, il délibère sur toute décision engageant de façon importante et
durable le syndicat mixte. »
Parmi ces compétences, certaines n’ont pas été exercées et d’autres ont été mises en œuvre
dans des conditions dégradées. Les observations qui suivent listent l’ensemble des pratiques
constatées.
41
Article 8-3 des statuts.
42
Le président et le vice-président du comité syndical sont élus au scrutin secret et à la majorité absolue par
et parmi les membres délibérants pour une durée de 3 ans renouvelable.
Si aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue à la fin du premier tour de scrutin, il est procédé à un
deuxième tour de scrutin et l'élection a lieu à la majorité relative.
En cas d'égalité des suffrages, le plus âgé est déclaré élu.
33
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Aux termes de l’article 8-3 des statuts, le comité syndical arrête « le programme d’activité
annuel ». Plus généralement, « il dispose d’une compétence générale pour gérer l’ensembles des
activités du syndicat mixte » ainsi que pour « délibérer sur toute décision engageant de façon
importante et durable le syndicat mixte ». En application de ces dispositions, il lui revient de fixer
le programme annuel pour l’ensemble des lignes du réseau Raï.
Le comité syndical aurait dû arrêter un programme annuel à compter de 2014 car
l’exploitation a débuté en mars 2014 - création du réseau - et s’est développée depuis avec la mise
en exploitation de 21 lignes au total jusqu’en 201743.
Le comité syndical n’a cependant jamais délibéré ni été saisi du programme annuel du
syndicat.
Source : CTC
43
Douze lignes ont été ouvertes en 2014, cinq ont été ouvertes en 2015 puis quatre en 2016. Quatre ayant été
fermées dans le courant de l’année 2017, 17 lignes étaient en exploitation à la date de dépôt du présent rapport.
44
L’article 5 des statuts prévoit que « Le syndicat mixte est chargé d'assurer, en particulier, l'exploitation des
lignes suivantes.
Lignes d'intérêt territorial :
- Nouméa / Koné / Nouméa ;
- Nouméa / Koumac / Nouméa ;
- Nouméa / Pouébo / Nouméa ;
- Nouméa / Canala / Nouméa ;
- Nouméa / Kouaoua / Nouméa ;
- Nouméa / Houaïlou / Nouméa ;
- Nouméa / Poindimié / Nouméa ;
- Nouméa / Hienghène / Nouméa.
34
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
35
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Pour cinq lignes ou extension (Nouméa - Poum, Nouméa - Koumac via Népoui,
Nouméa- Bourail via Sarraméa, Arama - Koumac, Koumac - Ouegoua), le comité a autorisé la
signature du marché de conduite ou de l’avenant.
Pour deux extensions des lignes (celles de Koné et de Houaïlou jusqu’à Temala et Poro),
les membres du comité syndical ont autorisé la signature des avenants étendant les marchés de
conduite alors que le service était en place depuis plus d’un an46. Il n’y a pas eu non plus de
décision formelle de création en amont de la procédure de marché public.
Pour la ligne créée à Lifou, le comité a autorisé son président à lancer la procédure de
marché - par appel d’offres restreint - mais il n’est pas intervenu ensuite pour autoriser la signature
du marché de conduite de la ligne. Un marché de conduite a été signé hors procédure pour opérer
la ligne. De plus, Lifou étant une commune47, la ligne n’est pas interurbaine et n’entre pas dans le
champ de compétence du syndicat48.
• Absence de contrôle du comité sur les autres aspects de gestion des lignes et des services
46
La ligne Nouméa-Houailou étendue jusqu’à Poro depuis le 1er juillet 2014, la ligne Nouméa-Koné étendue
jusqu’à Temala depuis le 1er avril 2014.
47
En raison de la compétence légale exclusive de la Nouvelle-Calédonie en matière de transport routier, le
fait que la ligne se situe sur le territoire d’une province non membre ne pose pas de difficulté. Des délibérations ont
par ailleurs été prises par la province des Iles et le SMTI en faveur de cette adhésion (Délibération n°2015-05/API du
11 mars 2015 ; délibération n°2015-007/SMTI du 25 mars 2015). Il reste à modifier les statuts.
48
La récente délibération n° 67/CP du 19 avril 2017 modifiant la délibération n° 540 du 25 janvier 1995
portant réglementation des transports routiers de personnes sur le territoire indique qu’on « appelle transports publics
urbains les transports assurés en agglomération ou effectués à l’intérieur d’un périmètre appelé périmètre de transport
urbain défini par la commune sur son territoire ou une partie de son territoire ou par l’autorité compétente en matière
de services publics réguliers de transports en commun sur son territoire après avis du maire de chaque commune
concernée. La définition d’un périmètre urbain à Lifou ne permettrait pas, en tout état de cause, de considérer un
service à Lifou comme interurbain.
49
Délibération n°2014-025.
50
Délibération n°2015-018.
36
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Enfin, des lignes ont cessé d’être exploitées courant 2017. Il s’agit des lignes
Nouméa - Bourail (y compris la boucle via Sarraméa), Nouméa - Poum et Koumac - Ouégoa.
L’exploitation de ces lignes a effectivement pris fin au terme des marchés en cours c’est-à-dire au
premier semestre 2017. Ces décisions n’ont été ni validées ni discutées par le comité syndical. La
fin de l’exploitation de trois de ces lignes a été portée à la connaissance du comité syndical lors de
sa réunion du 18 avril 201751.
Le tableau ci-après retrace les dates et modalités d’ouverture de lignes et les arrêts
d’exploitation intervenus en 2017.
Source : CTC
L’absence d’information ou de décision du comité sur le détail des services par ligne
Lors de la séance du 13 juillet 2016, les membres du comité syndical sont « informés » de
la modification des horaires et de l’itinéraire de la ligne Nouméa-Bourail-Nouméa.
Il s’agit du seul exemple d’information du comité syndical sur les modalités de desserte
d’une ligne du réseau.
51
Le procès-verbal de la réunion du comité syndical du 18 avril 2017 indique que le responsable administratif
et financier « informe que la ligne de Poum a été arrêtée et une autre sur Bourail. ».
37
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Ces services supplémentaires ne sont pas irréguliers au fond puisque, d’une part, l’article
4 des statuts confie au syndicat « l’organisation, la gestion et l’exploitation, en lieu et place de ses
membres, de tout autre service de transport » que le transport routier de personnes et que, d’autre
part, s’il est interdit à un établissement d’exercer des activités étrangères à sa mission, cela est
possible si celles-ci en sont le complément normal et sont directement utiles pour l’amélioration
des conditions d’exercice de celles-ci (CE, 29 décembre 1999, Sté Consortium français de
localisation).
Le transport de médicaments entre dans le périmètre de l’article 4 des statuts et la vente
d’espaces publicitaires sur les véhicules correspond aux activités de complément définies par la
jurisprudence du Conseil d’Etat.
Le comité syndical n’a cependant pas formellement autorisé ces deux activités.
Le comité a voté une délibération n° 2016-003/SMTI du 31 mars 2016 qui a instauré le
tarif de transport de cartons de médicaments52 sans que cette délibération ait été précédée d’une
décision formelle concernant cette activité.
Dans sa réponse, le SMTI indique que ce service de livraison de médicaments était assuré
avant la création du syndicat. Il s’inscrit dans la continuité de l’exploitation ce qui expliquerait
l’absence de décision formelle du comité syndical.
Il a voté la délibération n° 2017-003/SMTI du 18 avril 2017 qui a approuvé la reprise par
le SMTI de l’activité de vente d’espaces publicitaires et validé la grille tarifaire des annonces53.
52
L’instauration du tarif a bien été fixé par délibération du SMTI. Il n’a pu être vérifié si la fixation de ce
tarif est préalable ou non à l’exercice de cette activité.
53
Le SMTI avait contracté en 2014 avec une entreprise privée chargée de commercialiser la vente d’espaces
publicitaires à des annonceurs. La somme reversée par l’intermédiaire au SMTI à ce titre n’a pu être encaissée par le
syndicat mixte en raison de l’irrégularité du montage. Le syndicat mixte a décidé de procéder directement à cette
activité. Le comité a eu à connaitre de cette situation à l’occasion de l’examen du projet de délibération permettant à
l’établissement de réaliser directement cette commercialisation.
38
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Le comité syndical n’a jamais arrêté ces tarifs à l’exception de celui appliqué à Lifou54.
• Absence de consultation sur des décisions engageant de façon importante et durable le syndicat
mixte
Une compétence générale est attribuée au comité syndical sur les questions engageant de
façon importante et durable le syndicat. L’article 8-3 des statuts fixe que d'une manière générale,
il délibère sur toute décision engageant de façon importante et durable le syndicat mixte.
Or, plusieurs décisions ont été prises unilatéralement par le président du conseil
d’administration ou le directeur, sans validation ni consultation préalable du comité syndical.
Cela a été le cas notamment pour les décisions suivantes.
54
Le 15 décembre 2015, un projet de délibération adoptant une grille tarifaire pour le transport interurbain
exploité sur la commune de Lifou est soumis à l’examen du comité syndical et adopté. Le procès-verbal de cette
réunion indique « Cependant, il reviendra in fine au congrès de la Nouvelle-Calédonie de légaliser les tarifs ». Le
corps de la délibération ne prévoit toutefois aucune disposition suspendant la prise d’effet de la décision du SMTI. Et
la délibération ne semble d’ailleurs pas avoir été transmise à cette fin au congrès.
39
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
En tout état de cause, la situation aurait dû être abordée au sein du comité syndical avant
toute communication à l’égard de l’extérieur.
55
Par une note d’information en date du 11 janvier 2017, le directeur en qualité de délégataire du président
indique en effet « suite à la réunion du 9 janvier 2017, il a été convenu entre le SMTI et les prestataires présents,
l’autorisation de vendre les tickets à bord pour la période du lundi 16 janvier au dimanche 29 janvier 2017. Nous vous
rappelons que celle-ci est exceptionnelle et comptons sur votre organisation (présentation 30 minutes avant le départ
à la gare Moselle pour l’encaissement). Nous informerons les usagers par voie d’affichage à la Gare, dans les cars et
sur les réseaux sociaux de la fermeture de la billetterie pour des raisons de travaux informatiques. ».
40
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
L’examen des convocations adressées par le SMTI aux membres du comité syndical sur le
période 2015 à 2017 révèle que le délai de quinze jours précité a été rarement respecté. En outre,
le dossier correspondant à l’ordre du jour n’est jamais joint à la convocation. Il est généralement
adressé ultérieurement à la convocation dans un délai précédant la réunion compris entre une
semaine et quelques jours.
Certains membres du comité syndical ont à plusieurs reprises alerté le président du comité
syndical sur le non-respect de la procédure statutaire et sur la difficulté pratique de préparer les
sujets à traiter dans de telles conditions56.
L’article 8-2 des statuts fixe que le comité syndical peut être convoqué à la demande du
tiers au moins de ses membres.
Par un courrier en date du 10 mai 2017, deux membres du comité syndical ont demandé la
mise en œuvre de cette disposition en précisant les questions qu’ils souhaitaient voir aborder :
approbation du procès-verbal de la réunion du 18 avril 2017, présentation du registre spécial
mentionnant cette délibération, état d’avancement des mesures de la résolution votée le
18 avril 2017. Il n’y a pas été donné réponse à ce courrier. Cependant, la réunion suivante du
comité syndical tenue le 13 juin 2017 a traité de ces points57.
56
Courriel du 10 décembre 2015 d’un des représentant de la Nouvelle-Calédonie, courriels du
11 décembre 2015 et du 21 mars 2016 et courrier du 13 mars 2017 de la représentant de la province Sud.
57
Sous réserve de la présentation du registre spécial qui n’a pas eu lieu.
58
Cf. procès-verbaux du 24 novembre 2015, du 18 avril 2017, du 14 novembre 2017.
41
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Les procès-verbaux des débats et des délibérations sont transmis aux personnes publiques
membres du syndicat mixte et soumis à l’approbation définitive du comité syndical. »
L’article 7 du règlement intérieur fixe que « les débats sont retranscrits dans un
procès-verbal de réunion qui sera diffusé aux membres. Toute observation ou demande de
modification devront être effectuées lors du comité syndical suivant. Le procès-verbal est
approuvé lors de la première réunion du comité syndical qui suit celle à laquelle il se rapporte. Il
est signé par le président du comité syndical et le secrétaire de séance. Le président du comité
syndical veille à la diffusion, dans les meilleurs délais possibles, du procès-verbal. Ce document
ne constitue pas un compte-rendu sténographique, mais résume les interventions essentielles. ».
59
Article 7 du règlement intérieur.
60
Courriel du 11 décembre 2015 de la représentante de la province Sud relevant le caractère incomplet des
interventions retranscrites. Demande de modification en date du 19 décembre 2016 concernant le procès - verbal de
la séance du 6 décembre 2016. Un courrier interne de la province Sud en date du 6 janvier 2017 relève que « très peu
d’interventions des membres sont retranscrites. ».
61
Procès-verbaux des séances du 1er février et 19 mars 2013 (examinés le 13 mai 2013), procès - verbaux
examinés le 31 mars 2016, procès-verbal de la séance du 21 décembre 2016 (examiné le 18 janvier 2017).
62
Procès-verbaux des séances du 5 juin 2013, du 14 novembre 2017.
42
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
63
Deux procès-verbaux ont été identifiés comme manquants dans la transmission faite à la chambre
(procès - verbaux des séances du 28 octobre et du 6 décembre 2013), deux délibérations n°2017-003/SMTI ont été
identifiées sous juridoc (en date du 18 janvier 2017 et du 18 avril 2017).
64
Le président du comité syndical reçoit délégation pour signer les marchés, contrats, baux et conventions,
dans les conditions fixées par le conseil d'administration (Article 10 de la délibération
n° 344-2013/BAPS/CMDD du 17 juin 2013 portant approbation des statuts modifiés de l'Institut Agronomique
néo - calédonien). Le directeur général reçoit délégation pour signer les conventions, contrats, baux, approuvés par le
conseil d’administration (article 19 de la délibération n° 448 du 30 décembre 2008 portant création du syndicat mixte
« institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique » et approbation de ses statuts).
43
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
*
* *
Rappel d’obligation juridique n°2 : la chambre rappelle au syndicat que l’ensemble des
prérogatives du comité syndical doivent être mises en œuvre de même que les procédures
d’information du comité prévues par les statuts et le règlement intérieur.
65
L’article 12 du règlement intérieur prévoit la procédure suivante : une réunion de la CAO pour l’ouverture
des plis et, le cas échéant, l’analyse des offres, une réunion de la CAO pour le choix de l’attributaire du marché sur la
base des éléments transmis dans le rapport d’analyse des offres et éventuellement une réunion de la CAO en seconde
lecture si les éléments fournis dans le rapport d’analyse des offres ne lui permettaient pas de se prononcer sur
l’attribution du marché.
44
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
• L’exécutif du syndicat
Composition
o Le directeur
Le directeur67 est nommé par le comité syndical sur proposition de son président.
Le directeur assure « sous l’autorité du président, l’administration générale du syndicat
mixte et l’exécution des décisions du comité syndical ».
Il « prépare les programmes d’activités annuels ainsi que les propositions budgétaires. Il
gère, dirige et exerce le pouvoir hiérarchique sur les personnels. ».
De manière générale, l’article 10 des statuts précise que « le directeur exerce ses fonctions
dans le cadre des décisions adoptées par le conseil syndical et dans la limite des missions de
l’établissement, sous réserve des fonctions et des pouvoirs attribués par la loi, les présents statuts
et le règlement intérieur à son président. »
66
Article 9 des statuts.
67
Article 10 des statuts.
45
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
46
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
L'examen de la gestion porte sur la régularité des actes de gestion, sur l'économie des
moyens mis en œuvre et sur l'évaluation des résultats atteints par rapport aux objectifs fixés par
l'organe délibérant. L'opportunité de ces objectifs ne peut faire l'objet d'observations (… ) ».
Aux termes de l’article R 262-59 du code précité, « si, à l'occasion de ses contrôles, la
chambre territoriale des comptes découvre des faits de nature à motiver l'ouverture d'une procédure
judiciaire, le ministère public en informe le procureur de la République ainsi que le procureur
général près la Cour des comptes qui avise le garde des sceaux. »
Dans le cadre du présent rapport, elle développe l’ensemble des défaillances qu’elle a pu
constater.
Aucun élément de l’instruction n’a permis de caractériser autrement ces défaillances.
Il revient désormais aux membres en charge de la gouvernance du syndicat mixte, dont la
province Sud, d’en tirer les conclusions qu’ils jugeront utiles. Chacun a indiqué en réponse
partager la volonté d’améliorer le fonctionnement de cette structure.
47
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
2 LE PILOTAGE DU SYNDICAT
Le rôle du SMTI n’a pas été celui imaginé initialement c’est-à-dire superviser, en tant
qu’autorité organisatrice l’exploitation conduite par des partenaires privés possédant leurs propres
véhicules, comme par le passé, mais dans un cadre modernisé.
En effet, ces partenaires n’ont pas été en mesure de répondre à ce besoin, c’est-à-dire
d’investir dans une flotte de bus homogènes acquis en défiscalisation.
Le syndicat a alors décidé d’acquérir une flotte de véhicules neufs sur emprunt et de les
faire conduire par les transporteurs privés. Des procédures ont été mises en place pour rémunérer
les transporteurs et permettre à leurs chauffeurs de vendre des titres de transport dans le véhicule
sans contrevenir aux principes de la comptabilité publique (2.1.1).
Ce système n’a pas bien fonctionné. Il doit être assaini et, en perspectives, un autre système
d’exploitation doit être envisagé (2.1.2).
48
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Les transports routiers publics étaient assurés par des transporteurs privés dans le cadre
d’autorisations délivrées par la Nouvelle-Calédonie et comme indiqué plus haut, parfois par les
provinces. L’offre se dégradait et n’était pas suffisante face aux besoins68.
La restructuration envisagée s’inspirait de celle mise en œuvre à Nouméa pour les
transports en commun de la commune. Il s’agissait de regrouper les transporteurs dans un
groupement d’intérêt économique (GIE) qui aurait soumissionné à un appel d’offres lancé par le
SMTI. Cette structure aurait financé l’acquisition de la flotte par recours à la défiscalisation.
A cette fin, de 2005 à 2008, il avait été versé aux transporteurs privés des indemnités de
cessation d’activité en vue de leur permettre de répondre à l’appel d’offres du SMTI qu’il était
prévu de créer à la fin de l’année 2008 ce qui fut effectivement le cas.
Au début de l’année 2009, le SMTI a lancé un appel d’offres pour l’ensemble des lignes
dans lequel le titulaire du marché aurait fourni les véhicules et le service. Le montant du marché
était de 3,1 Mds F CFP et sa durée de huit ans, de 2011 à 201869. Cet appel d’offre ayant été déclaré
infructueux en mars 2010, il a été relancé et déclaré à nouveau infructueux en décembre 201070.
En 2011, un appel d’offres a été lancé pour trois lots correspondant à une répartition
géographique des lignes. Il a été attribué à deux groupements de transporteurs71. Cependant, ces
deux titulaires se sont révélés ne pas être en mesure d’acquérir les véhicules nécessaires. Les
marchés ont donc dû finalement être résiliés72.
68
Rapport NC 2025- orientations et moyens, Elaboration du schéma global des transports et de la mobilité
(SGTM), tenue de forums de la mobilité.
69
Délibération n° 2010-002/SMTI du 8 mars 2010 habilitant le président du comité syndical à signer un
marché de prestations de services pour la production kilométrique du réseau de transport interurbain routier de
personne de la Nouvelle-Calédonie.
70
Délibération n°2010-006/SMTI du 10 mars 2010 puis délibération n°2010-20/SMTI du 27 décembre 2010
déclarant sans suite l’appel d’offres pour la production kilométrique du réseau de transport interurbains routier de
personnes.
71
Le marché a été attribué par décision du 23 septembre 2011 aux GIE Transport Interprovincial (lot 2) et à
la SAS Nord Sud Voyageur (lots 1 et 3). Le GIE Transport Interprovincial a demandé l’annulation de la décision
d’attribution et la résiliation du marché devant le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie qui, par un jugement
n°12036 du 14 juin 2012, avait considéré comme tardives ses conclusions tendant à l’annulation et à la résiliation du
marché mais avait fait partiellement droit à ses conclusions indemnitaires. Le GIE Transport Interprovincial a fait
appel devant la cour administrative d’appel de Paris par une requête du 2 septembre 2012 avant de se désister. La
procédure s’est néanmoins poursuivie en raison de l’appel incident du SMTI. Par une décision n° 12PA03741 du
31 décembre 2013, la Cour administrative d’appel a relevé un manquement aux règles de publicité et de mise en
concurrence entachant d’irrégularité la procédure de passation de marché entre le SMTI et la SAS Nord Sud Voyageur.
72
Compte rendu de réunion de la direction de l’aménagement et du foncier de la province Nord du
13 juillet 2012.
73
Le marché fait état de 40 bus interurbains de 12 mètres.
49
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
les transporteurs qui avaient souscrit aux premiers appels d’offres du SMTI. Aucune réflexion n’a
été menée sur le trafic prévisionnel des lignes et la configuration de la flotte. Il n’a pas été envisagé
d’acquérir des véhicules de différentes capacités alors que selon les lignes, le trafic prévisionnel
et la géographie routière justifient des véhicules de différentes tailles. Ce point n’a pas été pris en
compte.
L’une des principales recommandations de l’audit opérationnel et financier du syndicat
réalisé en 2016 par la société KPMG est d’optimiser les lignes, notamment en modulant l’offre, ce
qui passe par le choix de capacités de transport différentes.
Le syndicat s’est en revanche entouré des conseils nécessaires pour définir une solution
opérationnelle fiable basée sur un système de billettique embarqué à bord des véhicules.
Pour la réalisation de cette opération d’acquisition et le lancement de son activité, le
syndicat a été accompagné par plusieurs cabinets d’expertise et de conseil. Le cabinet
Néo-Calédonienne de Conseil a réfléchi sur les outils informatiques nécessaires en particulier la
billettique et a accompagné le syndicat dans la procédure d’appel d’offres qui a permis de
sélectionner les prestataires informatiques.
Ce cabinet a également été sollicité sur la procédure de sélection. Il a élaboré un projet de
cahier des charges, mais n’a, par la suite, pas été associé à la transaction qui a été poursuivie par
le seul syndicat74.
Une procédure d’appel d’offres ouvert à la concurrence a été lancée en 2013 pour un
marché de fourniture et de maintenance de matériel roulant. Cinq offres ont été soumises. La
commission d’appel d’offres du SMTI a retenu la société SIDAPS. Par délibération n°2013-009
du 5 juin 201375, le comité syndical a autorisé son président à signer le marché public avec cette
société pour un montant global de 1 083 800 000 F CFP TTC76. L’acquisition porte sur 40 bus de
la marque HIGER.
Par la délibération n°2013-007 du 13 mai 2013, le comité syndical a autorisé son président
à signer le marché public pour l’outil de billetterie et du système d’aide à l’exploitation du SMTI
avec les sociétés ACD et ISI pour un montant de 20 281 800 F CFP.
Ces investissements ont été financés par emprunt à hauteur de 1,2 Md F CFP auprès d’un
pool bancaire regroupant la Société Générale Calédonienne de Banque (SGCB) et la Banque de
Nouvelle - Calédonie (BNC). Une garantie d’emprunt a été accordée par la Nouvelle - Calédonie
sur l’intégralité du montant77.
74
Un expert technique l’entreprise de transport Transdev a été un temps consulté. Le cabinet DLF a également
fait de l’assistance à maitrise d’ouvrage sur les aspects financiers.
75
Délibération n° 2013-016/SMTI du 2 juillet 2013 modifiant l'article 1er alinéa 2 de la délibération
n° 2013-009/SMTI du 5 juin 2013.
76
Ce marché a fait l’objet d’une demande d’annulation de la part de la SARL Cipac Industrie (requête du
23 août 2013). Cette requête se fondait sur de multiples qui ont été écartés par le tribunal administratif de
Nouvelle - Calédonie. Par un jugement n° 1300275 du 22 mai 2014, la requête de la SARL Cipac Industrie a été
rejetée.
77
Délibération n° 345 du 20 janvier 2014 accordant la garantie de la Nouvelle-Calédonie à un contrat de prêt
passé par le Syndicat Mixte de Transport Interurbain (SMTI) avec la Banque Nouvelle-Calédonie (BNC) et la Société
Générale (SGCB) et habilitant le gouvernement à conclure l’acte de garantie correspondant.
50
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
La mise en place d’un montage permettant de financer l’acquisition par défiscalisation n’a
pas été étudiée. La priorité a été donnée au lancement rapide de l’exploitation.
• L’absence de réalisation des arrêts, des gares routières et des bus haut de gamme
A la création du SMTI, un programme d’investissement portant sur la construction de gares
et d’arrêts matérialisés par des abribus était prévu78. Le syndicat a été chargé de porter ce
programme d’investissement, ces missions statutaires mentionnant « la création et la gestion de
biens mobiliers et immobiliers relatifs à la gestion et l’exploitation du réseau ».
Le réseau compte de l’ordre de 360 points d’arrêts. Ils ne sont pas tous matérialisés. Un
programme d’équipement de ces points d’arrêts en poteaux de signalisation et en abribus serait en
cours. Il est également prévu que quatre gares de brousse (Bourail, Poindimié, Koné, Koumac)
soient construites. Le SMTI indique en réponse que la réalisation de ces infrastructures incombe
aux collectivités concernées. La chambre relève que cela ne correspond pas à ce qui était prévu
initialement.
La construction d’un complexe de logistique et de maintenance est étudiée par le syndicat.
Outre la question du financement qui concerne l’ensemble des investissements mobiliers et
immobiliers envisagés par le SMTI, ce dernier projet n’a actuellement pas d’assise foncière.
La gare de Nouméa qui était jusqu’en 2017 positionnée en face du marché de Nouméa à
proximité du cinéma, a été déplacée à la sortie de la ville sur le site du parking de l’ancien hôpital
Gaston Bourret déménagé au Médipôle. Ce projet est en cours de finalisation.
Les services haut de gamme annoncés sur certaines lignes n’ont pas été mis en place. Par
une délibération du 15 juillet 2015, le comité syndical avait en effet intégré au réseau une ligne
« Koumac-Nouméa Service Plus » et « Hienghène-Nouméa Service Plus ». Le projet d’acquérir
quatre bus VIP avait été évoqué au congrès la même année. Ces projets n’ont pas abouti et n’étaient
plus d’actualité au moment du contrôle.79
• La mise en place d’un dispositif de conduite de la flotte du SMTI par des conducteurs privés
La flotte d’autocars du SMTI portant le sigle du Raï est opérée par des prestataires privés
ayant signé avec le syndicat des « marchés de conduite ». Chaque marché attribue une ligne à un
transporteur. Le marché fixe le kilométrage de la ligne, le prix au kilomètre versé au transporteur
et le nombre de rotations hebdomadaires, ce qui permet de calculer le montant annuel du marché.
Le SMTI affecte un véhicule pour une semaine à chaque transporteur. Le marché prévoit
que la rémunération qui lui est versée couvre la prestation de conduite, le carburant et autres fluides
et le nettoyage intérieur et extérieur du véhicule. Le transporteur doit s’assurer de la sécurité du
véhicule y compris à l’arrêt et au parking. Il est chargé de procéder à la vente de tickets à bord à
partir d’une tablette embarquée (cf. ci-dessous) et de vérifier la validation du ticket de toute
personne montant à bord.
78
S’agissant des arrêts, leur emplacement a été déterminé en concertation avec les communes. Les
cent dix arrêts seront équipés d’abribus et d’une zone d’arrêt sécurisée sur accotement. Les cinq gares seront situées
dans les grandes communes : Nouméa, Bourail, Koné, Koumac, Poindimié (…) ». (Extrait des débats du congrès).
79
Compte-rendu des débats du 17 septembre 2015, JONC du 30 mars 2016 p.57.
51
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Pour cette prestation, le prestataire doit être rémunéré chaque mois en fonction du nombre
de kilomètres parcourus. La facture présentée par le prestataire du marché doit donner lieu à
l’établissement d’un mandat.
Le SMTI doit assurer l’entretien et la maintenance des bus. Il opère le cas échéant leur
dépannage et réparation. En qualité de propriétaire, il prend à sa charge l’assurance des véhicules.
Une inspection d’inventaire est normalement réalisée avant chaque prise en charge d’un bus par
un prestataire.
• La mise en place d’un dispositif de vente de tickets à bord des véhicules par les transporteurs
privés
La vente de titres de transport s’opère en priorité aux guichets de la gare au départ de
Nouméa (régie du SMTI80). Ces recettes sont déposées par la régie au comptable assignataire.
Hors de Nouméa, et à titre normalement exceptionnel au départ de Nouméa, la vente de
billets s’opère directement à bord des bus. Il n’y a pas de régie de recettes en gare hors de Nouméa.
A bord du véhicule, la transaction est réalisée par un transporteur privé selon les modalités
suivantes.
Chaque bus est équipé d’une tablette informatique81 qui imprime le titre de transport
demandé par le passager. Le transporteur devient alors propriétaire du ticket et le doit au SMTI. Il
le vend au passager et encaisse la recette pour son propre compte. A la fin du mois, la somme
globale due par leur transporteur correspond à toutes les ventes à bord et fait l’objet d’un titre de
recettes du SMTI sur le transporteur. Chaque fin de mois, le transporteur est débiteur du syndicat
pour le montant des ventes à bord et créancier pour le montant mensuel du marché de conduite.
80
La régie de recettes a été créée par la délibération n° 2014-013/SMTI du 28 février 2014 avec un montant
d’encaisse de 1 000 000 F CFP porté à 8 000 000 F CFP par la délibération n°2014-047 du 18 septembre 2014.
81
L’équipement billettique est automatiquement connecté à l’application informatique du SMTI lorsque le
véhicule est en zone de couverture 3G. Les opérations de billetterie sont suivies ainsi en direct par le SMTI, sauf
lorsque le véhicule se trouve hors de la couverture 3 G. Dans ce dernier cas, une synchronisation s’opère lorsque le
véhicule est de nouveau en zone de couverture. La numérotation des titres comporte une racine permettant d’identifier
la tablette émettrice et donc le bus et la ligne concernés, elle est incrémentale.
82
Le délai global de mandatement du solde est fixé à 45 jours à compter de la date de réception de la facture.
52
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Ce système n’est pas décrit par les marchés de conduite. Il conviendrait d’expliciter les
actions attendues du transporteur en matière de gestion des recettes. Ce point devrait être régularisé
dans les marchés en cours.
83
Documentation relative à la capacité et l’autorisation de conduite en application de la réglementation
existante et sur la déclaration appropriée des conducteurs à la CAFAT.
53
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Le montant de pénalités mis à la charge des transporteurs s’est élevé à 12,6 MF CFP dont
7,4 MF CFP (soit 60% du total) de majorations applicables au bout de trois infractions. Il est
précisé que neuf transporteurs sont redevables de ces majorations84.
En parallèle de cet encadrement répressif, la SMTI mène une politique préventive en
délivrant gratuitement des formations aux transporteurs.
Le niveau de ces pénalités, environ 5 MF CFP par an, apparaît comme modeste au regard
du chiffre d’affaires des transporteurs qui s’élève à 300 MF CFP.
Un alourdissement des pénalités a été mis en œuvre dans les nouveaux marchés. Les
pénalités portent désormais sur des montants allant de 10 000 F CFP à 150 000 F CFP.
84
Rapport d’audit de 2016 de la société KPMG.
85
Compte-rendu des débats du congrès du 17 septembre 2015 publié au JONC du 30 mars 2016 : Monsieur
Lecourieux, représentant de la Nouvelle-Calédonie au SMTI déclare : « S’agissant du transport interurbain, les
investissements réalisés par le SMTI, ont eu un succès incontestable au niveau à la fois de la fréquentation et de la
sécurité du réseau. » ; Mme Julié, présidente du bureau de la commission des infrastructures publiques, de
l’aménagement du territoire, du développement durable, de l’énergie, des transports et de la communication, exprime :
« (…) eu égard à la nécessité de poursuivre le désenclavement des populations du Nord et d’améliorer la mobilité des
habitants des iles, et devant le succès que rencontre le réseau RAÏ depuis sa création, il convient de trouver les
financements nécessaires à son développement. »
54
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
86
La société ISIS a fourni l’équipement et la société ACD a développé l’application.
87
La procédure d’attribution d’un numéro unique à chaque équipement est désormais incontournable puis
que l’équipement ne peut fonctionner qu’une fois cette attribution et qu’il n’y a plus d’attribution d’un numéro par
défaut comme cela était le cas précédemment.
88
A la validation du titre, son statut est modifié et la date de validation est renseignée.
89
Le saut peut porter sur plusieurs numéros si l’acquisition en cours portait sur plusieurs titres.
90
44 sauts de numérotation répertoriés sur un total de 176 456 titres émis.
55
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
91
Courrier de la TREPUNC au SMTI en date du 27 novembre 2014.
56
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Des difficultés du même ordre ont affecté la mise en œuvre du marché de conduite
Nouméa-Koumac.
92
La SARL Transports Dubois dit avoir abandonné ses procédures devant le tribunal administratif
conformément aux dispositions des accords transactionnels conclus avec le SMTI.
93
L’accord transactionnel porte sur montant global de 27 214 488 F CFP.
94
La société a perçu 40% du montant dû (10 885 796 F CFP).
57
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
o Avenants ayant eu pour objet de prolonger la durée des marchés 2014 - 2017
au - delà des trois ans
Ces marchés n’ayant pas été renouvelés à leur terme, le syndicat a tenté de les prolonger
par des avenants.
Le président du SMTI a été autorisé par une délibération n°2017-003/SMTI du
18 janvier 2017 à signer un avenant de prorogation des marchés de conduite sans que soit spécifiée
la période de prorogation pour ces marchés. Certains marchés ont ainsi fait l’objet d’avenant96
mais pas tous. Les autres ont été prorogés de fait jusqu’au 31 août, la date du
1er septembre correspondant à celle de l’entrée en vigueur théorique des nouveaux marchés.
La péremption des marchés a fait l’objet de plusieurs échanges et réunions entre la direction
du SMTI et le haut-commissariat97.
95
La délibération n°2016-028/SMTI du 23 août 2016 a autorisé le président du comité syndical à lancer une
consultation restreinte pour l’exploitation de cette ligne. Aucune délibération n’est intervenue depuis lors.
96
Par exemple, les lignes Nouméa-Koné (Témala) et Nouméa-Koumac ont fait l’objet d’un avenant en date
du 13 mars 2017 prorogeant d’un mois le marché soit jusqu’au 31 mars 2017.
97
Réunions du 6 décembre 2016 et 29 juin 2017, courriers des 27 mars et 27 juin 2017 du SMTI, courriers
58
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Ce dernier a alerté la direction du syndicat mixte sur le fait qu’une prolongation jusqu’au
31 août 2017 impliquerait une majoration du montant du marché au-delà du taux de 15% admis
par la délibération n°13698 .
Finalement ces avenants n’ont pas été mis en œuvre et les services des lignes concernées
se sont poursuivis jusque fin août 2017 hors cadre budgétaire et comptable, c’est-à-dire sans
émission de titres ni de mandats.
59
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
la trésorerie encaissée à bord. Cet apport lui permet d’assurer un revenu a minima dans l’attente
de la régularisation de sa situation qui se traduira par un versement complémentaire du SMTI à
son profit.
Pour certains transporteurs cette situation perdure depuis plusieurs années.
Par exemple, le prestataire de la ligne Nouméa – Koumac explique dans son mémoire
précité du 28 septembre 2017 que le SMTI lui doit 53,7 MF CFP depuis l’entrée en vigueur du
marché en 2014, mais que, 32,1 MF CFP ayant déjà été encaissés dans les ventes à bord, le montant
dû par le SMTI est de 21,6 MF CFP.
En 2017 ce mode de gestion a été généralisé à l’ensemble des lignes.
La régie de recettes en gare de Nouméa a été fermée100. Il a été demandé par la direction
aux transporteurs d’arriver trente minutes plus tôt afin de pouvoir réaliser les ventes à bord des
véhicules avant leur départ.
Ceci a augmenté les ventes à bord et donc la trésorerie encaissée par les transporteurs.
Celle-ci a été conservée en dehors du cadre prévu car les titres ont cessé d’être émis en fin de mois.
Ce système a permis d’assurer la rémunération des transporteurs en 2017 mais sans aucune
régularisation en recettes ou en dépenses.
L’extension des ventes à bord a permis ainsi la poursuite irrégulière de l’exploitation en
dehors du cadre budgétaire et comptable.
En réponse le président du SMTI indique que « cette décision de l’exécutif a permis
d’assurer la continuité du service public durant la période de transition entre les marchés.
Aujourd’hui, des accords transactionnels sont prévus, sur les conseils du Haut - Commissariat,
pour assurer ladite régularisation des recettes et des dépenses. ».
La chambre observe en conclusion, que les défaillances de gestion du syndicat ont conduit
celui-ci à créer des conditions juridiques et comptables particulièrement et durablement dégradées
pour maintenir le service public aux usagers.
100
Du 16 janvier 2017 au 31 août 2017 puis à compter du 4 décembre jusqu’à mi-janvier 2018.
101
En l’absence de système permanent de supervision et de contrôle des entrées à bord, ce risque est effectif.
60
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Rappel d’obligation juridique n°4 : la chambre rappelle au syndicat qu’il doit réactiver
l’ensemble des procédures prévues pour la vente des billets et la rémunération des
transporteurs et régulariser les situations en instance avec ces derniers.
61
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Le syndicat mixte a rencontré des difficultés récurrentes à mettre en œuvre les procédures
réglementaires. Les défaillances relevées concernent le domaine budgétaire d’une part, celui de
l’exécution des dépenses et des recettes d’autre part.
102
Le caractère tardif du vote du budget a été relevé par le haut-commissariat dans un courrier du
15 mai 2017.
62
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
103
Le solde correspond à des immobilisations incorporelles pour 29 MF CFP, à des installations générales et
agencements pour 1 MF CFP et à du matériel de bureau, matériel informatique et mobilier pour 53 MF CFP.
104
La délibération n°2011-002/SMTI du 22 mars 2011 avait adopté les durées d’amortissement suivantes :
4 ans pour le matériel de transport (sans distinction), 3 ans pour le matériel de bureau et l’informatique, 5 ans pour le
mobilier, 15 ans pour les installations et aménagement.
105
La direction du SMTI a décidé de suspendre son partenariat avec la société SIDAPS en raison de
défaillances constatées sur les prestations rendues par cette société.
63
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
L’exécution comptable a été arrêtée en septembre. Des transporteurs et des tiers n’ont pas
été réglés sur le dernier trimestre (environ 150 MF CFP de factures non mandatées au
31 décembre 2016) et la dernière échéance d’emprunt de l’année 2016 n’a pas été honorée dans
les temps (50 MF CFP) 106.
011 Charges à caractère général 505,8 505,1 0,7 70 Ventes 405,0 333,4 -71,6
012 Charges de personnel 175,1 170,9 4,2 74 Subventions d'exploitation 150,0 5,8 -144,2
65 Autres charges de gestion courante 0,7 0,4 0,3 75 Autres produits de gestion courante 411,0 460,4 49,4
66 Charges financières 49,6 34,5 15,1 77 Produits exceptionnels 20,0 7,0 -13,0
67 Charges exceptionnelles 24,5 4,3 20,2 002 Excédent reporté 20,1 -20,1
042 Op.d'ordre de transfert entre sections 187,2 0 187,2
023 Virement à la section d'investissement 63,2 63,2
Total dépenses de fonctionnement 1 006,1 715,2 290,9 Total recettes de fonctionnement 1 006,1 806,6 -199,5
Source : CTC
106
Procès-verbaux des réunions du comité syndical des 13 et 28 juin 2017.
64
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Pour le budget primitif 2017, trois projets budgétaires ont été transmis ou soumis à examen
les 21 et 28 mars et 18 avril 2017 avec une différence de 430 MF CFP entre la version 1 et la
version 3 du budget.
Le tableau ci-dessous montre les variations des différentes versions produites.
011 Charges à caractère général 645,4 973,9 1 046,8 70 Ventes 521,8 551,8 563,8
012 Charges de personnel 180,2 180,2 173,1 74 Subventions d'exploitation 173,0 490,0 538,7
65 Autres charges de gestion courante 0,9 0,9 0,4 75 Autres produits de gestion courante 450,0 450,0 460,0
66 Charges financières 34,2 42,7 60,2 76 Produits financiers - - 4,0
67 Charges exceptionnelles 20,1 30,1 25,0 77 Produits exceptionnels 11,0 11,0 14,0
042 Op.d'ordre de transfert entre sections 275,0 275,0 275,0 002 Excédent reporté
023 Virement à la section d'investissement
Total dépenses de fonctionnement 1 155,8 1 502,80 1 580,5 Total recettes de fonctionnement 1 155,8 1 502,8 1 580,5
Source : CTC
La version 3 du budget intègre des retards de paiement aux transporteurs et aux tiers, la
régularisation de l’échéance d’emprunt du mois de novembre 2016 non encore réglée, des agios
engendrés par les défauts de paiement, le retard des encaissements sur 2016 - 2017 et le produit
estimé de la vente d’espace publicitaire sur les bus.
En ce qui concerne la TPP, la prévision initiale était de 450 MF CFP contre 460 MF CFP
en 2016. La version 3 du budget prévoit un montant de TPP de 460 MF CFP (+ 2 %) sans que
cette estimation ne soit véritablement étayée.
Pour les recettes d’exploitation, la prévision initiale tenait compte de l’augmentation
tarifaire envisagée sur 2017 (impact estimé de + 60 MF CFP). L’augmentation constatée dans les
versions V2 et V3 du budget (+8%) provient de la prise en compte des retards d’encaissement sur
2016-2017 et des recettes provenant de la vente d’espaces publicitaires. Ces recettes se sont
avérées non réalisables.
En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement, il peut être relevé, entre la première et
la troisième version, une augmentation de 62 % des charges à caractère général et de 76% des
charges financières correspondant à une mise à jour de la situation de l’exécution comptable du
syndicat. Le niveau exact des régularisations n’est pas précisément déterminé.
Mécaniquement, la contribution des membres a été portée de 173 MF CFP à 539 MF CFP
soit une progression de 212 %.
Sur le volet investissement, le poste immobilisations incorporelles a été modifié de
21 MF CFP à 5 MF CFP.
La revalorisation du poste remboursement d’emprunt vient de la prise en compte de
l’échéance de novembre qui avait été omise dans les deux précédentes versions.
65
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Au 18 octobre 2017, le taux d’exécution des prévisions budgétaires était de 31% pour le
chiffre d’affaires et de 66% concernant le produit de taxes affectées. Une revue exhaustive devra
être opérée au cours de l’exercice 2018 (cf. rappel d’obligation juridique n° 10).
En réponse, le président du SMTI explique les difficultés constatées en indiquant qu’il « ne
disposait d’aucune information économique et financière concernant l’exploitation du réseau
interurbain. De ce fait, le syndicat s’est donné trois années pour évaluer le coût de fonctionnement
du réseau. ».
L’autre élément d’explication avancée dans sa réponse est que l’établissement n’a pas
défini de procédure avec ses membres pour fixer leurs dotations budgétaires.
La chambre observe que ces sujets auraient dû être traités plus rapidement par
l’établissement en lien avec les membres du syndicat.
107
Ce point a été relevé par le comptable public dans un courrier du 21 décembre 2015.
108
Délibération n°2015-025/SMTI.
66
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Les incertitudes en matière de TGC n’ont pas été traitées en temps et en heure. Si le SMTI
était un établissement public industriel et commercial, il encourrait un risque de redressement, la
TGC étant applicable aux ventes de billets. Ce risque n’a été ni chiffré, ni provisionné.
La prise en charge de colis de médicaments à la demande des pharmacies a fait l’objet
d’une convention qui n’a toutefois pas été transmise à la chambre. Le cadre juridique de cette
activité mériterait d’être précisé d’autant qu’aujourd’hui le transport est sous-traité auprès d’un
tiers. Le marché de conduite signé entre le SMTI et le transporteur des lignes concernées ne
mentionne pas cette activité. Le transport de médicaments est une activité juridiquement encadrée
en métropole. En Nouvelle-Calédonie, une réglementation est en cours d’élaboration109.
Par ailleurs, la conduite d’un bus appartenant au SMTI par un transporteur avec lequel il
est lié par une convention dont la signature n’a pas été validée par le comité syndical, pourrait
poser une question de responsabilité en cas d’accident ou de dommage causé à un usager ou à un
tiers. Les modalités de mise en jeu de l’assurance souscrite par le syndicat devraient être vérifiées.
Cette potentielle exposition du syndicat mixte à un risque de responsabilité civile ne semble pas
avoir été examinée.
Enfin, par un courrier du 22 novembre 2017, la société Dikkenek Media à laquelle le SMTI
avait sous-traité la vente d’espaces publicitaires aux termes d’une convention de partenariat en
date du 6 juin 2014 pour une durée de cinq ans (cf. infra), a demandé une indemnisation pour
résiliation unilatérale du contrat. La demande porte sur un montant de 9 MF CFP110. Aucun crédit
budgétaire n’a été prévu au budget primitif 2017 pour provisionner ce risque.
109
Loi du pays n°2017-10 du 20 avril 2017 (article Lp 5121-5), des textes d’application devraient être adoptés
en 2018.
110
7 MF CFP au titre de dommages et intérêts en raison de son préjudice matériel et 2 MF CFP au titre du
préjudice moral.
67
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
d’espaces publicitaires sur les bus. Dans cette convention, il est conféré à la société Dikkenek
Media la qualité de régisseur.
La création d’une régie par un établissement public obéit une procédure précise et est
subordonnée au respect de conditions de fond non remplies en l’espèce111. L’encaissement du
produit des ventes par Dikkenek Media n’entre pas dans ce cadre. L’activité envisagée par le SMTI
ne devait pas être externalisée de la sorte.
Une somme de 554 KF CFP correspondant aux recettes 2014 et 2015 demeure entre les
mains de la société car le comptable public ne peut émettre de titre sur la base de la convention
conclue entre le syndicat et la société112. Au dépôt du présent rapport, le dossier était en instance.
A compter de 2017, le syndicat a décidé d’exercer cette activité en interne113. Cependant
faute de capacités en interne, la vente d’espaces publicitaires n’a pas encore repris.
111
Par un courrier du 30 décembre 2015, la trésorière a relevé cette situation et refusé de procéder à
l’encaissement des sommes dues par la société au SMTI.
112
Courrier du 30 décembre 2015 de la TREPUNC au président du SMTI.
113
Délibération n° 2017-003/SMTI du 18 avril 2017.
68
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Il est établi par ce cabinet que les recettes encaissées à bord des bus au titre du dernier
trimestre 2016 et non encore titrées fin 2016 compte tenu du décalage induit par l’organisation de
l’exploitation portent sur un montant de 57 MF CFP.
L’écart résiduel de 39 MF CFP provient de ce qu’il existe d’autres recettes encaissées non
titrées, et ce depuis 2014, de la même manière qu’il existe des prestations de transport non réglées
depuis 2014 (notamment ligne Nouméa-Témala et ligne de Lifou).
La détermination de restes à réaliser en fonctionnement comme en investissement et le
rattachement des charges et produits à l’exercice concerné doivent impérativement être mis en
place pour une fiabilité des comptes.
Difficultés de la régie
Les vérifications de la régie par le comptable public du syndicat114 indiquent plusieurs
dysfonctionnements : un montant d’encaisse supérieur au plafond autorisé (34 MF CFP pour une
encaisse autorisée de 8 MF CFP), une absence de titrage pendant plusieurs mois (d’août à
décembre 2015), l’absence de pointage du compte chèque postal, l’omission de mandatement des
frais de tenue de compte, l’existence d’une différence de caisse inexpliquée, etc.
L’insuffisance de formation et d’expérience de la régisseuse serait à l’origine de ces
irrégularités.
Le 26 avril 2017, l’agrément de la régisseuse a été retiré par la trésorière. Par une
délibération n°2017-018/SMTI du 28 juin 2017, le responsable administratif et financier a été
nommé au poste de régisseur principal.
Erreurs dans l’appréhension du régime de la taxe de solidarité sur les services (TSS).
L’exonération de la taxe de solidarité sur les services (TSS) prévue à l’article Lp 918 J (5°)
du code des impôts pour les « transports terrestres publics en commun de personnes et dont la
location est effectuée à la place » a été considérée par le syndicat comme applicable aussi bien à
ses propres prestations rendues à la population qu’aux prestations de transports facturées à
lui - même par les conducteurs.
114
Vérifications en date du 20 avril 2017 et du 18 novembre 2015.
69
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Les marchés de conduite rédigés par le SMTI précisaient : « Les prix s’entendent hors TSS,
compte tenu de l’exonération prévue par l’alinéa 5 de l’article 8 du chapitre premier de la loi du
pays n° 2011-013 du 31 décembre 2001 qui dispose « Exonérations diverses – sont exonérés de la
taxe : les transports terrestres publics en commun de personnes et dont la location est effectuée à
la place ». ». Cependant, ces marchés indiquaient également que les prix étaient donnés toutes
taxes comprises.
Cependant, la prestation rendue par les transporteurs au SMTI ne devait pas être exonérée
ce qui a été confirmé par la direction des services fiscaux. Les transporteurs sont exposés à un
risque de régularisation.
Les nouveaux marchés conclus en 2017 ne prévoyaient pas non plus de TSS. Ce point a
été relevé par le comptable public115 et des avenants régularisant ce point ont été pris.
115
Ce dernier avait tout d’abord indiqué par courriel que les marchés étaient exonérés.
116
Article 2 de l’acte d’engagement.
70
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Par une délibération n°013-016 du 2 juillet 2013, le SMTI a précisé que le prix du marché
correspondait exclusivement à la fourniture de matériel roulant, de telle sorte que la facturation de
la société SIDAPS pour ces interventions autres que celles couvertes par la garantie se fondait sur
l’application du bordereau de prix unitaires joint au marché117.
117
Extrait du procès-verbal de la réunion du 2 juillet 2013 : « Ce prix ne couvre que la fourniture du matériel
roulant. Le coût de la maintenance (dépense d’exploitation) fait partie d’un bordereau de prix unitaire distinct. Le titre
générique qui avait été utilisé de « marché de fourniture et de maintenance de matériel roulant » avait pour but
d’engager les candidats sur leur capacité à fournir et à maintenir les véhicules proposés dans leurs offres. ».
118
Le SMTI doit à la société SIDAPS de l’ordre de 25 MF CFP au titre des prestations d’entretien et
maintenance mais considère que la société SIDAPS lui est redevable de pénalités d’immobilisation de véhicules.
119
La résolution adoptée le 18 avril 2017 par le SMTI mentionne la nécessité de passer un marché sur ce
volet : Extrait de la résolution : « 5. La maintenance et l’entretien des bus doivent impérativement faire l’objet d’un
appel à concurrence, à organiser dans les plus brefs délais. Ce marché devra comporter un lot pneumatique et un lot
pièces détachées. A défaut un appel à concurrence dédié pour chacun de ces lots devra être lancé. ».
71
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
72
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Source : CTC
o Recettes
Comme indiqué ci-dessus, l’insincérité du budget 2016 conduit à devoir se reporter à
l’exercice 2015 pour analyser les comptes du syndicat.
En 2015 les recettes se répartissaient entre les redevances pour ventes de billets
représentant 355 MF CFP les taxes affectées représentant 381 MF CFP et 11 MF CFP de diverses
recettes. Il n’y a pas eu de contribution des membres en 2015.
Le format des recettes a augmenté en 2016 et 2017 avec l’ouverture de nouvelles lignes et
le développement du trafic. Cependant toutes les sommes n’ont pas été titrées.
o Dépenses
Les principaux postes de charges d’exploitation sont au nombre de quatre : 125 MF CFP
pour les frais d’entretien et réparation, 305 MF CFP pour les marchés de conduite avec les
transporteurs, 182 MF CFP pour les charges de personnel et 49 MF CFP pour les charges
financières. Le total des autres dépenses s’élève à 116 MF CFP.
Le format des dépenses 2015 est cependant inférieur à celui des dépenses 2016 et 2017
grevé par l’ouverture de plusieurs lignes.
73
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
120
Les agents sont tous contractuels, pour la plupart en contrat à durée indéterminée. D’après le rapport
KPMG, le salaire brut mensuel moyen sur les cinq dernières années est de 280 KF CFP pour les employés non-cadres
et de 846 KF CFP pour les employés cadres. Des intérimaires ont été recrutés en 2015 et en 2016 pour les fonctions
d’accueil, de secrétariat ou de conduite de véhicules. Trois employés ont le statut de cadre.
74
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Organigramme 2017
Président
Directeur
Directeur adj.
Source : CTC
La capacité d’autofinancement
Le SMTI ne dispose d’aucune capacité d’autofinancement.
Source : CTC
75
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Il dépasse le seuil d’alerte du ratio d’équilibre financier global ce qui signifie qu’il ne peut
financer toutes ses dépenses.
Source : CTC
Source : CTC
121
Renouvellement de l’outil billettique, poursuite du programme de matérialisation des arrêts, édification
d’une nouvelle gare à Nouméa et d’un centre logistique.
76
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Source : CTC
Le résultat de clôture
Le résultat de clôture du syndicat qui représente son épargne budgétaire a été en
augmentation sur la période 2012-2014. Il est passé de 72 MF CFP en 2012 à 225 MF CFP en
2013 et à 244 MF CFP en 2014. L’affectation d’une part de la taxe sur les produits pétroliers au
syndicat a été une contribution essentielle à cette évolution.
Dans les deux années qui ont suivi, la situation budgétaire du syndicat s’est retournée. Entre
2015 et 2014, le résultat de clôture a reculé de 92% (20 MF CFP en 2015). En 2016, le résultat de
clôture est devenu négatif (- 35 MF CFP) alors que les chiffres de cet exercice n’intègrent pas tous
les flux.
77
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Solde
-4 915 246 -4 915 246 -10 082 701 -14 997 947 -14 997 947
d’exécution (SI)
2013
Résultat (SF) 76 731 955 4 915 246 71 816 709 71 816 709 168 417 200 168 417 200 240 233 909
TOTAL 71 816 709 66 901 463 158 334 499 153 419 253 225 235 962
Solde
-14 997 947 -14 997 947 -58 652 751 -63 567 997 -73 650 698
d’exécution (SI)
2014
Résultat (SF) 240 233 909 4 915 246 235 318 663 235 318 663 82 630 293 82 630 293 317 948 956
TOTAL 225 235 962 220 320 716 23 977 542 19 062 296 244 298 258
Solde
-73 650 698 -73 650 698 -120 708 743 -194 359 441 -194 359 441
d’exécution (SI)
2015
Résultat (SF) 317 948 956 73 650 698 244 298 258 244 298 258 -29 839 652 -29 839 652 214 458 606
TOTAL 244 298 258 170 647 560 -150 548 395 -224 199 093 20 099 165
Solde
-194 359 441 -194 359 441 47 401 228 -146 958 213 -146 958 213
d’exécution (SI)
2016
Résultat (SF) 214 458 606 194 359 441 20 099 165 20 099 165 91 379 097 91 379 097 111 478 262
TOTAL 20 099 165 -174 260 276 138 780 325 -55 579 116 -35 479 951
Source : CTC
Cette détérioration sur trois ans provient du fait qu’à partir de 2015, le résultat dégagé par
la section de fonctionnement n’a plus permis d’absorber le déficit de la section investissement.
Le solde courant sans affectation des deux sections est le plus significatif car il mesure
l’équilibre budgétaire et financier propre à l’exercice.
Ce solde, véritable baromètre de la santé du syndicat, est passé de 153 MF CFP en 2013 à
19 MF CFP en 2014 puis – 224 MF CFP en 2015. Il s’est établi à – 55 MF CFP en 2016 mais ce
chiffre n’intègre pas toutes les dépenses de l’exercice pour les raisons évoquées plus haut.
La trésorerie
Le syndicat est tributaire, outre des recettes de la régie, du versement des taxes affectées et
du paiement par les membres du syndicat mixte de leur contribution financière.
Le produit de la TPP a été reversé par la Nouvelle-Calédonie sur une base mensuelle de
l’ordre de 35 MF CFP/mois, la taxe recouvrée le mois M étant reversée au mois M+1. Le seul
décalage d’une année sur l’autre correspond à la taxe afférente au mois de décembre122. Aucun
retard majeur n’a été identifié dans le versement de la taxe affectée sur la période 2015 à 2016.
Cependant, les membres n’ont pas répondu aux demandes de contribution financière leur
ayant été adressées en 2015 et 2016 (cf. encadré partie 1.1.2, p. 21). Au total, 225 MF CFP n’ont
de ce fait pas été versés au syndicat.
122
Par exemple la TPP de décembre 2015 pour un montant de 51 MF CFP a été versée en janvier 2016.
78
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
Source : CTC
Dans ce contexte, plusieurs échéances des emprunts auprès de la SGCB et de la BNC n’ont
été honorées qu’avec retard en 2016 engendrant l’application de pénalités (20,6 MF CFP).
Au 31 décembre 2016, l’insuffisance de trésorerie avait été chiffrée par le cabinet KPMG
à 400 MF CFP selon le détail ci-dessous.
Tableau n°16. Analyse des sommes dues aux tiers (rapport KPMG)
En KF CFP
Situation de trés orerie au 31/12/2016 -115 134
(1)
Dettes envers les trans porteurs 2016 non réglées -114 000
Accord trans actionnel de 2014 SIDAPS non réglé -19 000
(2)
Factures non parvenues trans porteurs -110 609
(3)
Factures non parvenues tiers divers -36 543
Échéance d'em prunt novem bre 2016 et intérêts -50 000
Titres ém is non perçus en 2016 45 000
Insuffisance de trésorerie au 31/12/2016 -400 286
Source : KPMG
79
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
80
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
en raison de leur caractère déficitaire, pour la dernière citée par suite du désengagement du
transporteur. Ceci fera diminuer mécaniquement les charges.
En outre, dans le cadre de la passation des marchés 2017 avec les transporteurs privés, le
prix unitaire du kilomètre a été abaissé. Par exemple, sur la ligne Nouméa-Koné, il est passé de
193 F TTC à 123 F HT soit 129 F TTC après application d’une TSS de 5%123. Cela représente une
baisse de 33%. La facturation se fera désormais au kilométrage réellement parcouru. Dans
l’ensemble, le syndicat estime que les dépenses de sous-traitance vont être réduites d’environ 12%
(de 421 MF CFP en 2016 à 372 MF CFP estimés pour 2018).
Par ailleurs, le comité syndical a autorisé le président à lancer un appel d’offres pour un
contrat d’entretien de la flotte de bus124 dont l’appel d’offres a été publié le 31 mars 2018. Il
conviendra d’accompagner la mise en place de ce marché par un suivi des prestations d’entretien
et de réparation commandées et réalisées par le titulaire du marché, tant d’un point de vue financier
que d’un point de vue technique.
Le syndicat pourrait utilement examiner les marges dont il dispose pour réduire ses charges
de structure. Il s’agit principalement des charges de personnel. Si le licenciement du directeur et
du directeur adjoint décidé par la résolution du 18 avril 2017, est mené à son terme, la fusion de
ces deux postes pourrait être opérée. Au surplus, l’organisation des services d’exploitation et de
gestion de parc pourrait être revue- par exemple, le recoupement de ces deux services sous un
même responsable- en étudiant l’opportunité de conserver ou supprimer certains postes.
L’opportunité de réorganiser le contrôle en ne recourant plus aux vérifications physiques
impliquant une patrouille de contrôleurs devrait être également mise à l’étude.
123
Une TGC de 0,25% est aussi appliquée.
124
Délibération n°2017-012 du 18 avril 2017.
81
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
Les marchés de prestations de transport passés en 2017 ont été conclus pour neuf mois
renouvelables deux fois125. Dans cet intervalle, le syndicat doit redéfinir son programme de
desserte et ses modalités d’exploitation.
125
Sous réserve des approximations relevées sur ce point entre les délibérations et les actes d’engagement
(cf. page 59).
82
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
126
Au contraire, en cas de délégation de service public par concession, les frais de premier établissement sont
à la charge du délégataire. Ce dernier se voit confier à la fois l’acquisition ou la construction de l’ouvrage (installations,
équipements…).
127
Sous réserve d’une ventilation différente des responsabilités prévue par les dispositions contractuelles.
83
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
3 REPONSE DU SMTI
84
SYNDICAT MIXTE DE TRANSPORT INTERURBAIN
85
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES
86
Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie
13 Boulevard Vauban - BP 2392
98846 Nouméa Cedex
ctcnc@crtc.ccomptes.fr