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c u -tr a c k consul romain, pendant que dans la coulisse on coupe la tête à .d o
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Jean-Baptiste? Heureusement pour M. Massenet, la religion israélite


n'est nulle part religion d'Etat, comme l'est le christianisme, et les
chrétiens eux-mêmes ne sont pas partout aussi respectueux pour la
Bible que le sont les Anglais, ainsi que les Génevois, chez qui
_Hérodiade_ a rencontré la même opposition.

[Illustration: décoration]

[Illustration: décoration]

VI

LA FOLIE, L'EXTASE, LE MYSTICISME ET LA SATYRE EN MUSIQUE

On dit généralement que la musique exprime des sentiments; j'en


conclus qu'elle ne peut pas rendre ce qui appartient purement à
l'intelligence, et que, par conséquent, elle ne peut pas non plus en
peindre les aberrations. Telles sont la folie, l'extase, le
mysticisme. Je ne veux empêcher personne de croire à l'extase
religieuse ou autre; je raisonne seulement au point de vue
psychologique et musical.

Dans la _Muette de Portici_, Masaniello perd la raison un peu avant


d'être assassiné. A part le retour intempestif de fragments de la
barcarolle du second acte, le désordre est dans les paroles, mais non
pas dans la musique. Le plus souvent, la folie n'est qu'un prétexte à
airs de bravoure; mais comme on emploie continuellement des airs de ce
genre sans qu'il y ait folie, la musique est la même, qu'un personnage
ait son bon sens ou qu'il ne l'ait pas. La situation théâtrale sert
simplement d'excuse; par exemple Lucie de Lamermoor, au troisième acte
de l'opéra de Donizetti, ne songerait pas à chanter un air de
bravoure, si elle avait conservé sa raison. A cela près, l'air qu'elle
dit n'est pas plus fou que celui qu'elle a chanté auparavant. On
appliquera les mêmes observations à la folie d'Ophélie, dans _Hamlet_
de M. A. Thomas, à la folie de Catherine, dans _l'Etoile du Nord_ de
Meyerbeer et à celle de Dinorah, dans le _Pardon de Ploërmel_.

L'extase de Sélika, au cinquième acte de _l'Africaine_, est une folie


causée par les émanations délétères attribuées par Scribe aux fleurs
du mancenillier. L'extase de Marcel, dans les _Huguenots_, est moins
maladive; pour la rendre musicalement, Meyerbeer a écrit une mélodie
large, quelque peu italienne et qui n'est certes pas une des
meilleures de l'ouvrage. Raoul et Valentine chantent absolument comme
Marcel, quoiqu'ils ne soient pas visionnaires comme lui. Quant aux
moyens d'instrumentation qu'on peut employer en pareil cas, la harpe,
les violons avec sourdines, le tremolo à l'aigu, les effets doux de
flûte, de hautbois, de clarinette, de cors et de bassons, on s'en sert
également dans des scènes qui n'ont rien d'extatique.

Iseult aussi meurt dans une sorte d'extase; voici ses dernières
paroles: «Dans les ondes de l'océan de délices, dans la sonore
harmonie des vagues de parfums, dans l'haleine infinie de l'âme
universelle, se perdre, s'abîmer sans conscience, suprême volupté!» R.
Wagner, cependant, n'a prétendu mettre dans sa musique ni mysticisme,
ni panthéisme: la partie instrumentale et, par endroits aussi, la
partie vocale sont empruntées, pour l'essentiel, au duo d'amour du

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