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Comité Exécutif National
Moroni, le 15 mars 2019
A
Madame Fatma Samoura
SecrétaireGénérale de la FIFA
Zurich
Suisse
Objet : Litige FFC /CAF
Madame,
Nous attirons votre attention urgente sur un dysfonctionnement du systéme de résolution
des différends prévu par les statuts de la FIFA et de la Confédération Africaine de Football
(CAF), @ savoir le recours au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Sans intervention de la part
de la FIFA d'ici au lundi 18 mars 2019 4 midi (heure de Moroni), ia FFC sera contrainte
de se tourer vers les tribunaux ordinaires égyptiens.
II s'agit d'un litige dont la FIFA est informée : la FFC a voulu contester devant le TAS la
décision de la CAF d’enfreindre le réglement de la Coupe d'Afrique des Nations, en refusant
de suspendre léquipe de la fédération a laquelle avait été retirée Forganisation de F'édition
2019 de la CAN.
s'est avéré depuis que :
Premiérement, le Tribunal arbitral du sport a refusé a la FFC le bénéfice de la gratuité des
procédures, alors que cette gratuité est expressément prévue par l'article R65 du Réglement
TAS dans les cas d’appels contre des décisions de fédérations intemationales dans le cadre
d'affaires disciplinaires
La FFC avait pourtant pris soin de signaler au TAS que ses ressources sont pour l'essentiel
pré-affectées par les donateurs et que le montant appelé par le TAS était disproportionné
‘aux moyens de la FFC. Les montants exigés par le TAS sont en effet de GHF 24.000 pour la
seule FFC, le méme montant étant requis de la CAF, soit un total de CHF 48.000 Pour
information, ce montant correspond a environ soixante fois le PIB par habitant des Comores.
La FFC, personne morale, ne peut pas bénéficier du programme d'assistance judiciaire du
TAS, qui est réservé aux personnes physiques.
De plus, le motif retenu par le TAS pour refuser & la FFC le bénéfice de la gratuité de la
procédure est inexplicablement formaliste : le TAS a considéré qu'un litige portant, comme
C'est le cas en l'espéce, sur le refus de la CAF de prononcer une sanction disciplinaire,
était pas rendu dans le cadre d'une affaire disciplinaire.
Deuxiémement, la CAF a également réagi a la lettre de la FFC, en écrivant elle-méme au
TAS pour signifier qu'elle refusait de payer sa propre part de l'avance de frais, alors mémequ'elle en a les moyens financiers et qu'elle admet payer d’habitude les avances de frais
demandées par le TAS. Cela impose a la FFC de payer elle-méme la part de l'avance de
frais due par la CAF, ce qu'elle n’est pas en mesure de faire
Il s'agit done d'une tentative flagrante de la CAF de profiter des moyens restreints de la FFC
pour obtenir la fin de la procédure arbitrale sans que la FFC puisse étre entendue.
Surtout, en refusant de respecter les exigences du Réglement TAS, alors que ses propres
Statuts imposent le recours a cette institution, la CAF viole son obligation de se conformer de
bonne foi a ses réglements (Tribunal fédéral suisse, 121 Ill 350; TAS 2002/0/373). En
refusant de payer sa part de l'avance de frais, la CAF renonce aussi 4 l'arbitrage TAS.
Les tribunaux ordinaires égyptiens, compétents en raison du siége de la CAF et du lieu
diorganisation de la CAN 2019, deviennent désormais seuls susceptibles de prévenir un
déni de justice. Nous relevons & cet égard l'article 10.1 de la Loi égyptienne 27/1994 sur
arbitrage, qui prévoit que « {t}he arbitration agreement is an agreement by which the two
parties agree to submit to arbitration in order to resolve all or certain disputes which have
arisen or which may arise between them in connection with a defined legal relationship,
whether contractual or not. » (nous soulignons).
Afin d’éviter que la FFC se voit contrainte de recourir a des tribunaux ordinaires plutot
qu’a la justice sportive, la FFC prie la FIFA de :
(i) inviter urgemment la CAF a se conformer a ses obligations en payant sa part de
Vavance de frais ; et
(ii) fournir a la FFC le moyen de régler sa propre avance a cet égard.
En plus de ce qui précéde, la FFC entend poser la question du recours au TAS comme
instance juridictionnelle indépendante. Lorsque la FIFA, puis la CAF, ont choisi le TAS
comme instance de recours, l'article R65 du Reglement TAS était largement entendu et la
gratuite des appels était la régle. Depuis lors, le TAS a constamment restreint l'application
de cet article pour limiter les cas de gratuité de la procédure. La présente affaire est
illustrative d'une tendance du TAS @ facturer ses services a toute force, et A des montants
qui peuvent sembler tolérables a une institution basée en Suisse, mais sont exorbitants pour
certaines fédérations
Pour un litige entre une fédération africaine et la Confédération africaine de Football, quelle
est aujourd'hui la justification du recours un tribunal arbitral européen? La FFC entend
réunir d'autres fédérations africaines autour de cette question et de la mise en place d'une
instance arbitrale ordinaire et indépendante adaptée aux réalités africaines.
Nous vous prions de croire, Madame la Secrétaire Générale, a 'expression de notre sincére
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considération. IEE
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