You are on page 1of 2
[BP 798, Route d'Ttsandra Moroni tl: 763 26 66 Fax 77385 26 Email: fcdcom cenfoot aha te ‘Web: ww fedcomfoothaLeom Comité Exécutif National Moroni, le 15 mars 2019 A Madame Fatma Samoura SecrétaireGénérale de la FIFA Zurich Suisse Objet : Litige FFC /CAF Madame, Nous attirons votre attention urgente sur un dysfonctionnement du systéme de résolution des différends prévu par les statuts de la FIFA et de la Confédération Africaine de Football (CAF), @ savoir le recours au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Sans intervention de la part de la FIFA d'ici au lundi 18 mars 2019 4 midi (heure de Moroni), ia FFC sera contrainte de se tourer vers les tribunaux ordinaires égyptiens. II s'agit d'un litige dont la FIFA est informée : la FFC a voulu contester devant le TAS la décision de la CAF d’enfreindre le réglement de la Coupe d'Afrique des Nations, en refusant de suspendre léquipe de la fédération a laquelle avait été retirée Forganisation de F'édition 2019 de la CAN. s'est avéré depuis que : Premiérement, le Tribunal arbitral du sport a refusé a la FFC le bénéfice de la gratuité des procédures, alors que cette gratuité est expressément prévue par l'article R65 du Réglement TAS dans les cas d’appels contre des décisions de fédérations intemationales dans le cadre d'affaires disciplinaires La FFC avait pourtant pris soin de signaler au TAS que ses ressources sont pour l'essentiel pré-affectées par les donateurs et que le montant appelé par le TAS était disproportionné ‘aux moyens de la FFC. Les montants exigés par le TAS sont en effet de GHF 24.000 pour la seule FFC, le méme montant étant requis de la CAF, soit un total de CHF 48.000 Pour information, ce montant correspond a environ soixante fois le PIB par habitant des Comores. La FFC, personne morale, ne peut pas bénéficier du programme d'assistance judiciaire du TAS, qui est réservé aux personnes physiques. De plus, le motif retenu par le TAS pour refuser & la FFC le bénéfice de la gratuité de la procédure est inexplicablement formaliste : le TAS a considéré qu'un litige portant, comme C'est le cas en l'espéce, sur le refus de la CAF de prononcer une sanction disciplinaire, était pas rendu dans le cadre d'une affaire disciplinaire. Deuxiémement, la CAF a également réagi a la lettre de la FFC, en écrivant elle-méme au TAS pour signifier qu'elle refusait de payer sa propre part de l'avance de frais, alors méme qu'elle en a les moyens financiers et qu'elle admet payer d’habitude les avances de frais demandées par le TAS. Cela impose a la FFC de payer elle-méme la part de l'avance de frais due par la CAF, ce qu'elle n’est pas en mesure de faire Il s'agit done d'une tentative flagrante de la CAF de profiter des moyens restreints de la FFC pour obtenir la fin de la procédure arbitrale sans que la FFC puisse étre entendue. Surtout, en refusant de respecter les exigences du Réglement TAS, alors que ses propres Statuts imposent le recours a cette institution, la CAF viole son obligation de se conformer de bonne foi a ses réglements (Tribunal fédéral suisse, 121 Ill 350; TAS 2002/0/373). En refusant de payer sa part de l'avance de frais, la CAF renonce aussi 4 l'arbitrage TAS. Les tribunaux ordinaires égyptiens, compétents en raison du siége de la CAF et du lieu diorganisation de la CAN 2019, deviennent désormais seuls susceptibles de prévenir un déni de justice. Nous relevons & cet égard l'article 10.1 de la Loi égyptienne 27/1994 sur arbitrage, qui prévoit que « {t}he arbitration agreement is an agreement by which the two parties agree to submit to arbitration in order to resolve all or certain disputes which have arisen or which may arise between them in connection with a defined legal relationship, whether contractual or not. » (nous soulignons). Afin d’éviter que la FFC se voit contrainte de recourir a des tribunaux ordinaires plutot qu’a la justice sportive, la FFC prie la FIFA de : (i) inviter urgemment la CAF a se conformer a ses obligations en payant sa part de Vavance de frais ; et (ii) fournir a la FFC le moyen de régler sa propre avance a cet égard. En plus de ce qui précéde, la FFC entend poser la question du recours au TAS comme instance juridictionnelle indépendante. Lorsque la FIFA, puis la CAF, ont choisi le TAS comme instance de recours, l'article R65 du Reglement TAS était largement entendu et la gratuite des appels était la régle. Depuis lors, le TAS a constamment restreint l'application de cet article pour limiter les cas de gratuité de la procédure. La présente affaire est illustrative d'une tendance du TAS @ facturer ses services a toute force, et A des montants qui peuvent sembler tolérables a une institution basée en Suisse, mais sont exorbitants pour certaines fédérations Pour un litige entre une fédération africaine et la Confédération africaine de Football, quelle est aujourd'hui la justification du recours un tribunal arbitral européen? La FFC entend réunir d'autres fédérations africaines autour de cette question et de la mise en place d'une instance arbitrale ordinaire et indépendante adaptée aux réalités africaines. Nous vous prions de croire, Madame la Secrétaire Générale, a 'expression de notre sincére ee ehatry silk considération. IEE /s

You might also like