Cheyne George - Regles Sur La Sante Et Sur Les Moyens de Prolonger La Vie PDF

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REGLES SUR LA SANTE, : | ET SUR LES MOYENS DE PROLONGER LA VIE, aduit de VAnglis de M. CHEYNE, 7 Dodeur en Medecine , & Membre de ’ - fa Societé Royale de Londres. Par M. *.* * A BRUXELLES Chez Jean Leonarp , Libraire-ffaprimeut 3 rat de la Cour 1727. oe een eee emenereeensnnND AVEC APPROBATION & PRIVILEGE, 3 LSE SOK ESTE PREFACE, wes N de mes amis étane ~ # venu |’Automne der- “7s nier a Bath pour y fora tifier fa fanté , me pria en partant de lui doriner quel~ ques inftructions par écrit pour le diriger dans la cons duite de fa fanté 4 l’avenir , & la maniere de maintenir fes efprits libres 8 pleins, dans les grandes affaires qui Pocu- ent. J’étois alors dans l’em= Darras que rious donne le tems des Bains, & il m’é- . : my iv PREFACE _ toit impoffible de répondré’ A fon atcente auffi-rdt, que fon merite, & eftime fin- Tere que j’ai pour lui fe de-° mandoient: Je me crus donc obligé auffi-tét que j’eus le foifir , de faire voir mon exa- titude a obdir a fes ordres, Prémierément, je mis en or- dre la plipare de ces Régles, gui font 2 fa fin des Chapi- tres differens’; mais aprés quelques. réflexions , je crus ue ce n’étoit pas avoir aflés Pégard a fa capacité & a fon bon got 4 juger des raifons des _chofes , de lui prefcrire des directions fimples & fe- ches dans des matieres de fi_ grandeimportancé. J’ajottai PREFACE, x donc les raifons Philofophi- ~ ques de ces Reégles, qui font lecorpsdes chapitres mémes, _ J'ai remarqué long-tems 8 fouvent , avec: beaucoup de compaffion & de.regret, que plufieurs perfonnes. trés-fa, vantes , ingenieufes, & mé- me vertueules, qui-ctant foi+ bles & délicates (comme el- le le font ordinairement } Ont fouffert jafqu’a la der niere extrémité faute d’un re- gime. de vivre convenable , & dautres Régles générales pour la fanté. Elles avoient aflés de bon fens pour com- ~ prendre la force & la neceffi- té de femblables Reégles ; el= Tes failoient affes de cas de la vj PREFACE. fanté, & méprifvient affes Jes fatisfaGtions fenfuelles en comparaifon des plaifirs de Yefprit, pour pouvoir & vou- Joir s'abftenir de tout ce qui eft nuifible, fe réfufer les cho- fes que leurs apetits fouhai- toient, & fe conformer aux Régles faites pour fe main- tenir dans un ieee tolerable de fanté, de contentement , & de liberté des efprits : mais ne fcachant pas comment fe regler , de quoi s’abftenir, ni de quoi elles devoient ufer, te quetles devoient s'interdi- re, ou ce qu’elles fe pouvoient permettre ; cles ont fouffert jefqu’aux agonies mortelles, élles qui aurojent coule leurs PREFACE. vij vies‘dans un contentement & un repos paffable , fi elles a- voient été mieux dirigées & mieux inftruites. Ceft uni- ‘quement pour ces perfonnes cue le Trhite faivane « eft def- tiné. Les robuftes, les in- continens , les amis de la bouteille, les débauchés , & Jes abandonnés , n’ont rien a faire ici ; leur tems n’eft pas encore venu. Mais j’efpere que tes gens maladifs & les vieillards , les perfonnes fe- dentaires , & ceux qui s’apli- quent 3 l’érude, ceux qui ont les nerfs foibles, & les Sa- vans ; ft Diew benit ce Frai- té {uivant, pourrent fe met- tre en ¢tat-de pourfuivee leuss *4 wij PREFACE: etudes & leurs emplois avéc — une feuret¢ & une aplication plus grande, & cependane «anferver leur fanté, 1a liber~ ré des efprits plus entiere & plus lang-tems, Mais je fais anoralement certain, que & javais connu il y atrente ans, & que jeulle été anf con- wvaincu dela néceflite des Ré- gles qui font décrites ici , que je le fuis a prefent , j’aurois moins fouffert , & la liberse des: efprits qurait ¢ré plus rande que celle dant jai goiii, Mais tout ce qui eft ar- sivé eft bon, excepté les er- -reurs & les fautes de nos vo-~ Jontés libres, Je n’ai amis au- seun moyen utile que je fache PREFACE” ix pour conferver la. fanté: 8 prolonger la vie, ni aucune coutume pernicieufe que je n’aye marquée ; & j’ai donne les raifons Jes plus claires, les plus familieres ,- & les plus preffantes que j’ai pa pour les Régles que j’ai prefcrites ici: La plipare de mes argumens ¢ comme il éroit néceflaire.) ont tirés de Poeconomie & des fondtions animales : Eq Jes expliquant je n’y ai mdlé de fubrilis¢ qu’aurant quel’¢- tat prefent de la. Philofophie naturelle le pauyoit permett tre. Jé:me suis fouvent cont tengé de faits clairs & comer mmuns: pour rendre compte ades aparonces d.des précis x PREFACE, tions qui en font déduites ; je pouvois, felon le godt de no- tre fiecle, me jetter dans les {péculations fubtiles de Me- taphyfique ou de Mathema~ tique 5 mais je me fuis con- tenté de philofopher eraffo modo ; parce que nous ne {e- rons jamais capables de faire des récherches affés parfai- - tes des Ouvrages du Tout- puiffant , pour penetrer dans Ja nature interne des chofes, Dans les Régles fuivan- tes, les raifons , & la Phi- lofophie fur lefquettes je les fonde , je n’ai confulté que ma propre experience , & ‘mes Rémarques fur ma conf- titutiog foible, caduque, && PREFACE. x far les infirmités ces autres que j’ai traitées ; de forte que s'il y a quelque chofe d’em- prunté ailleurs , elle s’eft prefentée 4 moi comme mon propre bien. Mais j’ai abre- gé ces raifons Philofophi- ques , autant que les autori- tés le permettent. Ce n’eft pas que plufieurs Auteurs par- ticuliers , & tous ceux qui ont écrit des fyftémes de Phy- fique , n’ayent traité le mé- me fujet.: mais, outre qué leurs Régles nes’acordent pas fouvent avec Ja raifon , ou font contraires 4 l’experien- . ce ; ils les ont expofees dans des termes fi generaux, fiin- © deter mines, {1 indefinis, quid xij PREFAGE. n’y a que.peu ou point de cers titude ; quand on les aplique a des cas particuliers , “elles manquent dy exactitude ne- ceflaire, &. par la elles dé- viennent ¢mbaraffaates , ou inutiles : & enfin, quand el+ Jes viennent 4 donner. les rai+ fons & |g Philofophiede leurs diretions , ce qu’on y trou- ve rarement, elles n’ont point Ja clarté & la maniere natu; relle de_convaincre-les pers fonnes d’¢fprit , les gens:ma+ ladifs , ou-délicats, & ceux qui fouffrent , chofes.pour- tant fi néceffaires pour leg rendre de bonne humeur. & pour les porter 4 fouffrig des contraintes fi feveres

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