Comité Des Signataires, Communiqué de Raphaël Mapou

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Raphaêl MAPOU

Docteur en droit public


Secrétaire Général du comité RHEEBU NUU

COMMUNIQUE : un COMPROMIS DOUTEUX et DESQUILIBRE


au Comité des Signataires à Paris

Le journal les NC débute son article « Des compromis trouvés au bout de la nuit » par ce qui suit :
« L’Avenir en confiance voulait juillet 2020.Calédonie Ensemble ne souhaitait pas de précipitation, et
le FLNKS voulait fin octobre ou début novembre 2020. Les positions étaient intangibles, les discussions
étaient tendues, parfois inflexibles, mais c’est la magie des longs voyages et des longues nuits
parisiennes, le Premier Ministre a réussi à mettre tout le monde d’accord… » .

En réalité, nous ne pouvons qu’être dubitatifs sur les conditions qui président depuis 20 ans, aux
réunions du COMITE DES SIGNATAIRES dont ce dernier.

Cette fois-ci encore une fois, le COMPROMIS PARAIT BIEN DESEQUILIBRE ET DOUTEUX
puisqu’il conforte les anomalies constatées sur le corps électoral ( le corps électoral spécial référendaire
par définition la plus restrictive est supérieur de 5000 électeurs au corps électoral des provinces) et la
volonté politicienne d’assimilation. Il y a donc lieu de se demander sur la base de quels intérêts et
objectifs sont discutées les grandes questions touchant à l’avenir du peuple kanak et des Calédoniens ?!

- S’agit-il de la décolonisation de la Kanaky-Calédonie ? Alors pourquoi, les politiques


publiques de l’Identité Kanak ne sont pas pris en compte, que ce soit en matière du « lien à
la terre » et de réforme foncière, en matière d’éducation et de promotion de la jeunesse, en
matière d’aménagement et de mise en valeurs des terres coutumières, en matière de
formation des cadres dans le sens d’un rééquilibrage dans les postes de responsabilité dans
l’administration et le privé ?

- S’agit-il de la construction du « destin commun » ? Alors pourquoi, le Congrès et le


Gouvernement de la NC, n’adoptent-ils pas la Charte du peuple kanak pour conforter le
« pluralisme juridique et institutionnel » né de l’accord de Nouméa et ne donnent pas toute
sa place aux droits coutumiers ainsi qu’aux institutions/autorités coutumières dans la
gouvernance des territoires et du pays.

- S’agit-il d’un projet de société bénéfique aux populations kanak et Calédoniennes ? alors
pourquoi, les inégalités sociales continuent de se creuser dans le contexte d’une société
moderne marqué par la cherté de vie, l’opulence, l’individualisme et le consumérisme ?

Après 20 années d’accord, ne faut-il pas considérer que le Comité des Signataires, fait encore une fois
la démonstration que les intérêts qui président in fine aux discussions sur l’avenir du Pays, sont dictés
une volonté d’ASSIMILATION et par les pouvoirs politiques provinciaux notamment par les choix
stratégiques imposés par la Province Sud.

Aussi nous sommes nombreux à considérer, au vu du bilan des « compromis » consentis depuis 20 ans,
sur l’hôtel des intérêts Provinciaux et d’un destin commun plein d’illusions,

1) Que la politique d’assimilation perpétuant le choc culturel et sociétal et n’est pas synonyme de
paix dans un pays marqué par une histoire coloniale violente ;
2) Que l’Etat français ne peut être arbitre dans une discussion où sont en jeux, ses intérêts directs
aux côtés des ressortissants qu’il a lui-même installé dans le pays. Ainsi force est de constater
que le comité des signataires de l’accord de Nouméa a perdu toute cérdibilité pour discuter des
questions portant sur l’autodétermination de la NC en tant que pays inscrit sur la liste de l’ONU
des territoires à décoloniser ;

3) Que l’Etat français doit accepter une implication plus forte des Pays des Fer de Lance et du
comité des 24, dans la discussion sur la tenue des référendums à venir et sur l’indépendance du
pays ;

4) Que l’Etat français et les signataires doit reconnaître, le droit du peuple kanak à
s’autodéterminer comme le prévoit l’article 3 de la déclaration des Nations Unis sur les droits
des peuples autochtones ;

En pays Djubéa le 12 octobre 2019, R. MAPOU

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