en I, cest-i-dire Ia représentation anti-
cipée de la relation prédicative, éventuellement, validée. On aura
done la forme IE, 1, ob IE prépondérant référe 8 ce qui est le cas
au moment od le sujet produit I'énoneé.
(2) On obtient, par un raisonnement symétrique. IE. 1 od IE
designe 1a zone qui localise , pour situé en ty Quant
41, il marque qu’en t,, est validé, Ici encore, I prépondérant
référe & ce qui est le cas au moment oi le sujet produit lénoneé.
(3) Poursuivant le cheminement ordonné (structure en came)
de zone a zone, on obtiendra I, E. En tq (ce qui est le cas), on situe
validé; en t, (ultérieur), on situe la représentation de
cen E, c'est-i-dire & Extérieur, que le procés se soit altéré en autre
chose ou quill n'y ait plus de procés (vide).
(4) On a enfin I, E, En te, on situe validé (procés en
n ty (ce qui est Te cas), on situe en E (sur ce point,
dessus).
Ces quatre représentations métalinguistiques fournissent la
forme schématique d'un certain nombre de marqueurs; 4 IE, 1
correspond « pas-encore » (je rappelle que dans de nombreuses
langues il existe une négation spécifique du « pas-encore » qui
apparait dans le paradigme verbal); a IE, I correspond « déja »;
41, E correspond « encore »; a1, E correspond « ne-plus ». On
obtient ainsi un dispositif permettant de calculer les interrelations,
les transformations, les valeurs aspectuelles et modales, ainsi que
les équivalences (frangais : encore équivaut & toujours, une fois de
plus, etc:). Si V'on value Ia relation entre les. représeniations
couplées, on obtient, par construction, Ia surprise (agréable ou
désagréable), le souhait ou Ie iejel, etc. On installe au corur de
activité de langage la possibilité de référer a des états de choses
complexes avec anticipation, rétrospection, visée, téléonomie
(conation; ratage), etc, On peut aussi fabriquer des gloses du genre
‘La Négation : maryacers et opérations 105
«jai déja_mangé » équivaut a « je ne suis plus dans le pas-
encore-mangé », histoire de marquer que des marqueurs « po
{ifs » comportent des opérations de négation (on voit que
«ne-plus » marque le passage & « autre-que-I », c'esta-dire dans
le couple I, E le passage de I prépondérant aE prépondérant. Si
on applique V'opération « passage & autre-que() » au couple 1E,
J, on voit que l'on obtient a partir de IF, I le couple IE, 1 oT
est prépondérant),
Dans ce qui précéde, nous avons travaillé sur le paramétre
TT, méme si, par l'opération de valuation, nous avons ré-introduit
S. Opérons maintenant sur S prépondérant : nous retrouvons une
situation proche de celle que nous avons grossi¢rement décrite &
propos de limpératif. A partir de TE, nous construisons les deux
‘chemins valués qui conduisent d'un c6té en I, de l'autre en E. On
aura donc d'une part IE—+ I (oi la fléche représente le hiatus 3
lation de ) qui représente la
bonne validation et IE— E qui représente la mauvaise validation.
Ainsi, soit la relation prédicative dont la validation
est visée par l'énonciateur. On en tire « validé » est
bon, et « non validé » est mauvais, tout comme
« n'est pas le cas», cest-i-dire « validé ». En d'autres termes, le déontique HI faut que Lue
vienne se raméne formellement a un hiatus & combler (If faut) entre
4 en IE » et « en I», avec élimina-
tion de « en E », qui est le mauvais chemin. On a
done construction d'un couple I, E, avec élimination de E,
C'est-a-dire construction d’un et un seul chemin IE— 1. Si l'on
passe au négatif (Equivalence de I! ne faut pas que Lue viene et
1 faut que Luc ne vienne pas, & la modulation prés), on voit que
le premier énoncé barre le chemin IE— I, d'ot un seul chemin
restant IE— E (A moins que l'on n’ait IE—+ TE : d'un cdté, on
fait en sorte que Luc ne viene pas, de autre on n’envisage méme
pas qu'il puisse venir). Dans le second énoncé, on distingue IE»
E comme le bon objectif a atteindre, ce qui dlimine IE—» 1.
I est intéressant de noter qu’en japonais un equivalent de
1 faut manger est tabenakereba narimasen, composé de
tabe-« manger », nakereba forme conditionnelle de nai (« n’existe
pas», «n'est pas le cas»), narimasen forme négative de naru
(traduction approximative « ga ne convient pas », « ce n'est pas
bon »). Ainsi, une traduction littérale donne : « si manger n'est pas
le cas, ga n'est pas bon ». A dire vrai, naru (dans narimasen)