See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/281668716

Transgender voice and communication treatment: Review of the literature

Article  in  Revue de laryngologie - otologie - rhinologie · January 2014

CITATION READS

1 1,167

7 authors, including:

Jérôme Lechien Véronique Delvaux

Hôpital Foch Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS)
192 PUBLICATIONS   1,517 CITATIONS    81 PUBLICATIONS   545 CITATIONS   

SEE PROFILE SEE PROFILE

Huet Kathy Mohamad Khalife

Université de Mons EpiCURA
75 PUBLICATIONS   360 CITATIONS    31 PUBLICATIONS   712 CITATIONS   

SEE PROFILE SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Dysphagia View project

YO-IFOS (Young Otolaryngologists of IFOS) View project

All content following this page was uploaded by Jérôme Lechien on 03 November 2015.

The user has requested enhancement of the downloaded file.

REV LARYNGOL OTOL RHINOL.
2014;135,2:97-103.
La prise en charge communicationnelle
chez les patients transsexuels
Transgender voice and communication treatment:
Review of the literature
Résumé
La population transsexuelle représente une population
croissante dans les services d’ORL et d’orthophonie. Parmi
cette population, les hommes désirant devenir des femmes
présentent généralement plus de difficultés quant aux modifica-
tions vocales, lesquelles représentent l’ultime obstacle à leur
nouvelle représentation sexuelle. La prise en charge médico-
chirurgicale de ces patients constitue un réel challenge et se
centre principalement sur des modifications de la fréquence
fondamentale parlée et des phénomènes de résonance qui, à
eux deux, constituent les principales caractéristiques nécessai-
res à la perception d’une voix considérée comme féminine.
L’intonation, la pragmatique et la communication non verbale
constituent des éléments secondaires mais importants à prendre
en considération dans le traitement médical.
Mots-clés : Transsexuels, voix, communication, traitement.
DÉFINITION ET ÉPIDÉMIOLOGIE
Le transsexualisme est un profond désir de vivre et
d’être accepté en tant que personne appartenant au sexe
opposé [1]. Ce désir trouve son origine dans une situation
psychologique conflictuelle d’inacceptation de son
propre sexe anatomique accompagnée du souhait de subir
diverses interventions médico-chirurgicales afin de
rendre son corps aussi conforme que possible au genre
1. Institut de recherche en Sciences et Technologie du Langage de
l’UMONS, Service de métrologie et sciences du langage, Université
de Mons, place du parc, 18, B-7000 Mons, Belgique.
E-mail : Jerome.Lechien@umons.ac.be
2. Institut de recherche en Sciences et Technologies de la Santé,
Service d’Anatomie et de biologie cellulaire, Université de Mons,
Avenue du Champ de Mars 6, B-7000 Mons, Belgique.
3. RHMS Baudour (EpiCURA), Service d’ORL, Rue Louis Caty, 136,
B-7331 Baudour, Belgique.
4. CHU Saint-Pierre, Université Libre de Bruxelles, Service d’ORL et
de Chirurgie Cervico-Faciale, Rue Haute 322, B-1000 Bruxelles,
Belgique.
# Les auteurs ont contribué de la même façon à la relecture et à la
supervision de l’article.
Article reçu : 12/11/14 accepté : 17/12/14
La prise en charge communicationnelle chez les patients transsexuels, Lechien JR, Delvaux V, Huet K, Khalife M, et al
P H O N I AT R I E
E TAT D E L’ A R T
Lechien J. R. 1/2
Delvaux V. 1
Huet K. 1
Khalife M. 3
Piccaluga M. 1
Harmegnies B. 1#
Saussez S. 1/2/3/4#
(Mons)
Summary
Transgender persons constitute a small but growing
population in ENT department: as a matter of fact, many voice
parameters significantly contribute to the perception of gender
(fundamental frequency, supraglottic resonance patterns, etc.).
The persons involved in transition processes may therefore aim
at changing their own voice properties, either by means of
speech therapy or by medical intervention (hormonotherapy
and/or surgery). The current voice assessment and outcome
measures for this population before and after treatment are
nevertheless still lacking validity. A well-accepted general
framework including self-perception, subjective assessment of
the practitioner and objective measures is not well documented.
This review is therefore meant as a contribution to the develop-
ment of a state of the art in the field.
Key-words: Transsexual, transgender, voice, communication, treatment.
désiré. Une expertise et un suivi psychiatrique sont
néces saires pour tous les patients désirant bénéficier
d’interventions médico-chirurgicales avec comme objec-
tif le changement de sexe [2]. Parmi les différents
facteurs contribuant à la souffrance des transsexuels
hommes désirant devenir des femmes (male to female,
MTF), la voix semble occuper un rôle prépondérant. En
effet, la différence entre la voix des MTF et leur nouvelle
apparence est très souvent source d’embarras dans leur
vie sociale, pouvant engendrer un handicap communica-
tionnel, un isolement et une souffrance psychologique
[3]. Peu de données épidémiologiques sont disponibles.
Cependant, la prévalence du transsexualisme chez les
adultes aux Pays-Bas serait de 1 cas pour 11 900 hommes
et de 1 pour 30 400 femmes. Septante-cinq pourcent de la
population transsexuelle serait des MTF [2, 4]. Depuis
quelques décennies, de plus en plus de demandes éma-
nent de cette communauté afin de modifier leur voix, la
problématique vocale concernant plus souvent les hom-
mes désirant devenir des femmes que les femmes
désirant devenir des hommes (female to male, FTM).
Dans cet article, nous présentons les connaissances
97
actuelles de la littérature en abordant les différences
commu nicationnelles de genre et les aspects physio -
logiques, acoustiques et thérapeutiques.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
Les comportements communicatifs les plus fréquents
et les plus sophistiqués sont, chez l’être humain, basés
sur le traitement (tant productif que réceptif) de phéno-
mènes acoustiques à propagation aérienne. Au cours de
son évolution, l’homme s’est en effet montré capable
d’adaptation notamment en développant son contrôle
d’éléments de ses appareils respiratoire et digestif afin
d’en user pour produire efficacement des sons différen-
ciés susceptibles d’être gérés par son système cognitif.
Sur le plan respiratoire, les poumons, la paroi thoracique
et certains muscles respirateurs sont indispensables à
l’existence d’une bonne soufflerie subglottique et de
facto à une bonne pression subglottique, source d’énergie
dans la phonation. Sur le plan des organes digestifs, le
pharynx et la cavité orale constituent des éléments essen-
tiels à la modulation et à l’amplification du son laryngé
de base produit lors de la mise en condition vibratoire du
larynx, et plus particulièrement des cordes vocales. En
regard de ces considérations, la voix peut être définie
comme un phénomène acoustique produit par le larynx
placé en condition vibratoire. Comme le souligne Cornut
(1990), l’«appareil vocal» n’a donc d’existence qu’en
tant qu’entité fonctionnelle basée sur l’utilisation de
structures anatomiques dont la fonction première n’a rien
de phonatoire. C’est dès lors en les détournant momenta-
nément de leur mission primordiale que le locuteur
utilise ces éléments pour établir un flux aérique (géré par
le système respiratoire) susceptible de rencontrer des
structures qui, sous l’effet de l’écoulement de l’air,
génèrent une excitation soit périodique (au niveau du
larynx) soit non périodique (au niveau des structures
supraglottiques) appliquées à un ensemble résonantiel
(pharynx, bouche, cavités nasales) pour, finalement,
former des sons rayonnés aux lèvres et observables par
des tiers.
Lorsque la production d’un son nécessite un voise-
ment laryngé, le bord libre des cordes vocales vibre pour
émettre un son périodique complexe de base appelé flux
laryngé caractérisé par une fréquence fondamentale (F0).
Celle-ci est typiquement située entre 80 et 120 Hz chez
les hommes et entre 180 et 224 Hz chez les femmes [5].
La vibration cordale et l’émission d’un son périodique
complexe mettent en relation plusieurs paramètres physi-
ques impliquant la pression subglottique, le débit aérien,
la pression supraglottique, la tension cordale, diverses
forces de rappel élastiques, la résistance et la compliance
des tissus laryngés. Ces paramètres physiques sont
étroitement liés à la structure moléculaire des cordes
vocales qui doit à la fois assurer souplesse et résistance
tant au niveau du corps que de la couverture cordale. Le
phénomène de Bernoulli est un phénomène impliqué
permettant le mouvement de fermeture glottique lors de
la vibration cordale. Nous définissons le conduit vocal
98
comme l’ensemble des structures anatomiques situées sur
le passage du son depuis son excitateur laryngé jusqu’au
bord antérieur des lèvres. Le larynx possède une impor-
tante musculature intrinsèque et extrinsèque. Ces muscles
modifient la conformation glottique et les caractéristi-
ques acoustiques du son émis. Le muscle cricothyroïdien
est un muscle qui permet de tendre les cordes vocales et
d’élever la fréquence fondamentale parlée. L’épaisseur et
la tension des cordes vocales sont également modifiées
par la contraction du muscle vocal qui diminue la
fréquence fondamentale parlée.
Différences de genre dans la production et la per-
ception vocale
Plusieurs paramètres sont importants dans la percep-
tion vocale du genre comme la fréquence fondamentale
parlée, l’intonation, le timbre, l’articulation, et l’intensité.
Diverses caractéristiques anatomiques laryngées et supra-
glottiques peuvent différencier les hommes des femmes
et sont génératrices de ces différences acoustiques per-
çues par l’oreille humaine dans l’identification vocale du
genre. D’une part, la structure des cordes vocales et leurs
caractéristiques vibratoires sont responsables d’une F0
plus élevée chez les femmes en comparaison aux hom-
mes qui possèdent des cordes vocales plus longues, plus
larges et plus épaisses. La longueur moyenne des cordes
vocales chez les hommes et les femmes est de respecti-
vement 16 mm et 10 mm [2]. La fréquence fondamentale
est également influencée par la pression subglottique, qui
reste en moyenne plus élevée chez les hommes. Les
différents paramètres physiques influençant la F0 sont
décrits à la figure 1. Plusieurs auteurs ont étudié la
relation entre différentes valeurs de F0 et la perception
du genre que celles-ci laissent entrevoir. Il semblerait que
pour qu’une voix soit perçue comme féminine, une F0 de
155–165 Hz soit nécessaire ; à partir de 180 Hz, la voix
étant clairement considérée comme féminine [6, 7].
D’autre part, le conduit vocal est plus long et large chez
les hommes (23 cm) en comparai son aux femmes
(k) Rigidité
(m) Masse cordale
(σ) Stress
(L) Longueur cordale
(T) Epaisseur
(D) Profondeur du tissu en vibration
(σ TD) Tension longitudinale du tissu
Fig. 1 : Equation de Titze.
Selon la théorie de Titze (1994), les paramètres impliqués dans la fré-
quence fondamentale peuvent se résumer à deux équations. La fréquen-
ce fondamentale (F0) est proportionnelle à la racine carrée du rapport
de la rigidité (k) sur la masse (m). Autrement dit, la fréquence augmente
si la masse en vibration diminue ou si la rigidité augmente. La rigidité
(k) est quant à elle proportionnelle à la tension longitudinale du tissu et
inversément proportionnelle à la longueur cordale [37].
REV LARYNGOL OTOL RHINOL. 2014;135,2:97-103.
(17 cm) ce qui explique notamment les fréquences de
résonance plus basse chez les hommes [8, 9]. D’autres
caractéristiques secondaires semblent différencier les
hommes des femmes. En effet, en anglais et en français,
les femmes parleraient avec une intonation plus variée,
une intensité plus faible, un débit plus lent, et une articu-
lation plus marquée que les hommes [2, 10, 11]. Celles-ci
feraient également moins d’élisions que les hommes [12].
Les sujets de conversation, le vocabulaire et le temps
utilisés sont également des facteurs différenciant le genre
[2, 13]. Les femmes utiliseraient plus souvent le condi-
tionnel dans leurs interactions communicationnelles [2].
Concernant les sujets de conversation, celles-ci privilé-
gieraient les sujets ayant trait au ressenti, les discours
plus nuancés, et tiendraient compte davantage du con-
texte global en comparaison avec les hommes [12]. Sur le
plan des aspects non verbaux, le contact visuel, le rire, la
toux, l’éternuement, la distance à l’inter locuteur, les
expressions faciales, et la posture sont des éléments
impor tants dans la distinction du genre. Les femmes
regarderaient plus leurs interlocuteurs dans les yeux,
baisseraient plus facilement le regard en cas d’inter-
actions négatives, et feraient davantage de hochements de
tête montrant leur approbation pendant le discours [2].
Elles marqueraient également une distance plus
importante entre elles et l’interlocuteur masculin que les
hommes vis-à-vis de l’interlocuteur féminin [12]. Celles-
ci auraient également tendance à se pencher en avant
lorsqu’elles conversent contrairement aux hommes qui se
pencheraient légèrement en arrière [2]. Enfin, les femmes
possèdent généralement une voix plus soufflée et un
timbre plus voilé suite à respectivement une meilleure
ouverture glottique postérieure et la présence plus
fréquente d’une fente longitudinale sur le plan glottique
en phonation [14]. Les différences liées au débit de
parole restent controversées ; certains auteurs rapportent
un débit plus rapide chez les hommes ; d’autres ne
trouvent pas de différence statistiquement significative
entre les genres [10]. Ces divergences peuvent en partie
être expliquées par les différences interlinguistiques.
Enfin, l’apparence physique de l’interlocuteur est égale-
ment un facteur important influençant la perception
vocale du genre [15].
TRAITEMENT
Introduction
La prise en charge de la transsexualité débute systé-
matiquement par un avis psychiatrique. En effet, avant
d’entamer tout traitement engendrant des modifications
physiques, le patient doit être certain de son choix et ne
présenter aucun trouble psychiatrique ou conflit psychi-
que quant à son devenir. Une fois l’avis psychiatrique
concluant, le patient peut alors entamer le traitement
médical, paramédical et, ensuite, si nécessaire, des modi-
fications chirurgicales irréversibles. Avant le début du
traitement, il est également conseillé de mettre en contact
le patient transsexuel avec d’autres patients ayant suivi
La prise en charge communicationnelle chez les patients transsexuels, Lechien JR, Delvaux V, Huet K, Khalife M, et al
un traitement similaire et ce, dans le but de le conforter
dans sa décision.
Prise en charge médicale
Le traitement médical débute par la prise de diverses
hormones propres au sexe désiré. Ce traitement modifie
sensiblement une partie des caractéristiques sexuelles
secondaires chez les patients transsexuels, quel que soit
leur sexe. Les MTF présentent une modification capillai-
re, le développement d’une gynécomastie, et un stockage
adipeux à phénotype féminin. Leur thérapie comporte
l’administration concomitante d’un œstrogène (17 β-
œstradiol per os) et d’un suppresseur andro génique
(acétate de cyproterone per os) [16, 17]. Le principe du
traite ment hormonal chez les FTM est d’induire une
virili sation, une modification capillaire, un arrêt des
menstruations, et une réduction de la fréquence fonda-
men tale parlée. Pour cela, l’administration intra -
musculaire d’un ester de testostérone combiné à un
progestatif est le traitement de choix. Le changement
vocal survient généralement après 6 à 10 semaines et est
irréversible [18]. Ce traitement hormonal chez les FTM
suffit à engendrer les modifications anatomiques
laryngées attendues (allongement des plis vocaux et
accroissement de la taille du larynx), lesquelles se tradui-
sent par un abaissement de la F0. Concernant les MTF, le
traitement hormonal n’a aucun effet sur la configuration
laryngée et de facto sur la voix [2, 19, 20]. Les contre-
indications au traitement hormonal chez les MTF concer-
nent la présence ou la prédisposition à des cancers
hormono-dépendants (essentiellement sein et ovaires) ou
la présence de prolactinome. Les contre-indications des
FTM au traitement androgénique concernent la présence
d’un cancer hormono-dépendant et les troubles cardio-
vasculaires sévères [21]. Les contre-indications relatives
s’appliquent aux patients présentant une obésité morbide,
un diabète de type 2 non contrôlé, une insuffisance hépa-
tique, et des antécédents thromboemboliques [18, 22].
Dans le cas d’une hospitalisation alitant le patient pour
une longue durée, il est également conseillé d’arrêter le
traitement hormonal.
Orthophonie
Une fois le traitement hormonal correctement suivi et
selon l’évolution vocale du patient, la prise en charge
vocale se poursuit par un traitement orthophonique ou
chirurgical ; ces deux derniers concernant essentiellement
les MTF. La prise en charge orthophonique débute par
une consultation chez un ORL phoniatre afin i) d’exclure
toute pathologie vocale sous-jacente, et ii) de prescrire le
traitement orthophonique. Le but de ce traitement reste le
développement d’une meilleure maîtrise vocale en per-
mettant l’essor d’un timbre harmonieux en relation avec
le sexe choisi. En parallèle à ces considérations acousti-
ques, il est important de travailler plusieurs aspects
communicationnels verbaux et non verbaux. Le traite-
ment orthophonique est régulièrement ponctué par des
99
auto-évaluations subjectives (Voice Handicap Index
(VHI), Transgender Self-Evaluation Questionnaire
(TSEQ) ou Voice-Related Quality of Life (V-RQOL)),
des évaluations subjectives pratiquées par les praticiens
[Grade, Roughness, Breathiness, Astheny, Strain,
Instability (GRBASI)] et la mesure des paramètres acous-
tiques et des formants (F0, premier formant (F1), second
formant (F2) et troisième formant (F3)) [13]. L’ajuste-
ment de la F0 est une partie cruciale dans la prise en
charge orthophonique.
L’intonation est également un paramètre majeur à
travailler puisque les femmes utilisent des intonations
descendantes de moindre amplitude et des intonations
montantes plus fréquentes [2]. La prise en charge ortho-
phonique est caractérisée par l’utilisation de multiples
exercices de lecture où l’attention sera portée sur l’into-
nation, sur une réduction de l’intensité vocale, sur une
diminution du nombre d’élisions, sur la prononciation
des syllabes par le biais d’une surarticulation, et sur
l’ajout d’un discret filet d’air dans la voix et d’un timbre
voilé [2, 12, 13]. Une attention sera également portée
pour éviter les attaques vocales et autres coups de glotte
par le biais d’exercices de prononciation de mots com-
mençants par des voyelles visant à accoler doucement les
cordes vocales [2]. Le choix conversationnel est essentiel
vu les différences hommes/femmes évoquées précédem-
ment. Dans le but d’agir sur le mécanisme de résonance
dans la reconnaissance vocale du genre, Carew et al ont
décrit une thérapie modifiant la position de la langue en
la déplaçant vers l’avant au cours de la production orale.
La modification de la position de la langue engendre une
modification de la conformation des cavités supra -
glottiques modifiant drastiquement l’amplification de
certaines fréquences et de facto la valeur des trois
premiers formants (F1, F2 et F3). Cette thérapie agirait
efficacement sur la fréquence fondamentale et plus
particulièrement sur l’émission des voyelles [23]. Enfin,
l’orthophoniste doit prêter une attention particulière au
risque de forçage vocal secondaire à un travail vocal trop
intense. Afin de réduire ce risque, il pourra pratiquer des
exercices de détente globale et localisée de la ceinture
scapulaire, nucale et cervicale ainsi que des exercices
centrés sur la coordination pneumophonique [2, 24]. Le
rire, la toux et l’éternuement sont des réflexes importants
à féminiser tout au long de la prise en charge
orthophonique [3]. Dans la majorité des cas, la prise en
charge orthophonique suffit à féminiser la voix par le
biais de profon des modifications de la fréquence
fondamentale, la mélodie, l’intonation et la diction [3].
Interventions chirurgicales
Avant d’entreprendre toute intervention chirurgicale
irréversible, le patient doit être observé pendant une
période d’environ un an appelée «the real life test»
(RLT). Cette période correspond aux prémisses de la
nouvelle vie du patient dans la peau d’un membre du
sexe opposé. Cette durée approximative d’un an corres-
pond à la durée du traitement hormonal précédent la
100
chirurgie vocale. Tout au long de cette année, il est
généralement conseillé d’évaluer à de multiples reprises
la détermination du patient et sa motivation au change-
ment de sexe [18]. Cette période «test» est nécessaire
pour réduire le risque de regret après la chirurgie. Ce
risque implique 1 à 2 % de la population transsexuelle et
concerne essentiellement les patients qui ont développé
leur dysphorie sexuelle tardivement, après l’adolescence
[25]. La chirurgie est principalement indiquée chez les
patients MTF n’ayant pas répondu correctement au
traitement orthophonique. Plusieurs techniques ont été
développées pour répondre à trois principes fondamen-
taux : i) l’augmentation de la tension cordale, ii) la
diminution de la masse des cordes vocales, et iii) l’altéra-
tion de la consistance des cordes vocales [26]. L’altéra-
tion de la consistance du corps cordal est cependant
controversée vu le risque de dysphonie qu’elle engendre
[27]. Les différentes modifications anatomiques engen-
drées par la phonochirurgie ont toutes comme objectif
une élévation de la fréquence fondamentale jusqu’à un
niveau minimal de 145 Hz à 165 Hz [28].
La cricothyropexie est de loin la technique la plus
utilisée. Décrite originalement en 1974 par Isshiki et
modifiée à plusieurs reprises au cours des vingt années
qui suivirent, cette technique consiste en une réduction de
la distance crico-thyroïdienne par le biais d’une suture
antérieure des cartilages thyroïde et cricoïde (figure 2).
Le cartilage cricoïde est donc poussé vers l’arrière et le
haut tandis que le thyroïde vers l’avant et le bas [3]. Cette
pexie permet de tendre les cordes vocales et dans la plu-
part des études, d’augmenter la fréquence fondamentale
Incisure thyroïdienne
Cornes
supérieure
supérieures
Cartilage
thyroïde
Membrane
crico-
thyroïdienne
Cartilage
cricoïde
Fig. 2 : Cricothyropexie.
Cette technique d’abord chirurgical externe débute par une petite inci-
sion horizontale dans la région antérieure du cou. Ensuite, les cartilages
thyroïde et cricoïde sont suturés ensemble généralement à l’aide de fils
de nylon reliant des traverses métalliques placées au préalable sur les
deux cartilages. Diverses variantes existent ; certains chirurgiens préfé-
rant utiliser des clips métalliques pour unifier les deux cartilages. Suite
à ce rapprochement, le cartilage thyroïde bascule vers l’avant ce qui
accroit la tension cordale. Cet accroissement de la tension cordale aug-
mente la rigidité de la couverture cordale et donc la fréquence fonda-
mentale.
REV LARYNGOL OTOL RHINOL. 2014;135,2:97-103.
parlée du patient après 6 à 18 mois [29, 30]. La
Cale
majorité des études rapportent des taux de
cartilagineuse
satisfaction élevés pouvant atteindre 85 %
[4, 31, 32]. Notons cependant que le seuil Cales
cartilagineuses
fréquentiel où la F0 est considérée comme fémi-
nine (et donc le traitement comme efficace)
varie d’une étude à l’autre. De plus, tous les Chondrotomie
auteurs n’ont pas quantifié la satis fac tion
personnelle du patient de la même manière. Il est
donc difficile d’établir une compa rai son
rigoureuse entre les études vu les disparités dans
les variables étudiées et l’absence de consensus
dans les éléments qui composent les critères de
réussite. Cette technique est considérée par les Fig. 4 : Suture antérieure des cordes vocales.
experts comme première ligne chirurgicale. Les Cette technique est actuellement réalisée par voie endoscopique. Elle consiste en une dé-
quelques rares complications décrites concernent épithélialisation du tier antérosupérieur des plis vocaux, suivi d’une suture des bords libres des
des ruptures de la cricothyropexie, des saigne- cordes vocales à cet endroit. Cette procédure raccourcit donc la longueur de vibration de façon à
ments, et des infections du site opératoire [3, 10, ce que seuls les deux tiers postérieurs des cordes vocales vibrent lors de l’émission d’un son
voisé. En regard des équations modélisantes de Titz, une réduction de la longueur de vibration
26]. accroit la F0. L’augmentation de la fréquence fondamentale est effective même si les patients
La technique d’avancement de la commis- peuvent présenter des problèmes d’intensité vocale ; cet effet indésirable disparaissant après
sure anté rieure a été introduite en 1983 par thérapie orthophonique.
Lejeune et al et modifiée par plusieurs chirur-
giens par la suite [33, 34]. Globalement, cette approche En 1982, Donald et al ont décrit pour la première
consiste à avancer la commissure antérieure dans une fois la suture antérieure des cordes vocales. Dans cette
petite fenêtre sculptée dans la partie médiosagitalle et technique chirurgicale, le chirurgien va suturer les deux
antérieure du cartilage thyroïde (figure 3). Cette augmen- bords libres des cordes vocales après résection de la mu-
tation de tension dans les cordes vocales engendre une queuse cordale dans son tiers antérosupérieur (figure 4).
augmentation de la fréquence fondamentale. Bien qu’effi- A l’heure actuelle, elle est pratiquée par voie endosco-
cace, cette technique demeure compliquée dans sa réali- pique et est considérée comme une approche chirurgicale
sation ce qui la place en seconde ligne dans le traitement efficace dans l’élévation de la fréquence fondamentale
chirurgical [3]. parlée [26]. Elle a été développée suite à la constatation
que les hommes possédant un petit larynx et des petites
cordes vocales avaient un bord libre plus court et une
Commissure
fréquence fondamentale plus élevée [20]. L’approche
antérieure Epiglotte endoscopique et son efficacité sur le long terme sont ses
principaux avantages. Le principal inconvénient reste le
risque potentiel d’altération de l’intensité vocale. La
suture antérieure des cordes vocales et la cricothyropexie
peuvent être pratiquées de concert dans le but d’accroitre
la probabilité de bons résultats.
Cordes
Enfin, la vaporisation au laser CO2 est également une
vocales
technique développée récemment dans le but d’augmen-
ter la fréquence fondamentale. Cette technique se base
Repli ary- sur l’utilisation du laser CO2 pour brûler la muqueuse
épiglottique
Cartilages cordale à 1-3 mm du bord libre des cordes vocales. La
aryténoïdes cicatrice engendrée par la fibrose post-opératoire aug-
menterait la fréquence fondamentale par le biais d’une
réduction de la masse du corps cordal. Ceci permettrait
Fig. 3 : Avancement de la commissure antérieure.
une ondulation plus rapide du bord libre des cordes
Cette technique se réalise par voie externe. Après une incision cervicale
vocales. Cette technique semble donc préserver la ferme-
horizontale, une petite fenêtre est créée au sein du cartilage thyroïde
juste en avant de la commissure antérieure. Le petit rectangle cartilagi-
ture glottique, la symétrie, et l’amplitude de l’ondulation
neux, solidaire de la commissure antérieure, est ensuite avancé dans le cordale [35]. Parmi les désavantages de cette technique,
site de chondrotomie. Cet avancement permettra de tendre les cordes l’enrouement engendré chez les patients peut représenter
vocales et d’augmenter la tension au sein de celles-ci. Il sera placé un handicap communicationnel majeur. C’est une des
antérieurement au cartilage thyroïde et stabilisé par deux lambeaux raisons pour laquelle cette approche n’a pas fait l’objet
cartilagineux soigneusement découpés de part et d’autre de l’incisure d’un développement extensif et n’est actuellement pas
thyroïdienne supérieure. Ces deux structures cartilagineuses servant de
recommandée.
cale seront suturées à l’aide de fils résorbables.

La prise en charge communicationnelle chez les patients transsexuels, Lechien JR, Delvaux V, Huet K, Khalife M, et al 101
 Malgré le développement extensif des diverses tech-
niques chirurgicales, aucune guideline n’est actuellement
disponible concernant l’élaboration de critères de réussite
de la chirurgie. En effet, il est important de noter que les
recommandations chirurgicales diffèrent d’une école à
l’autre et reposent essentiellement sur des avis d’experts
dans la littérature. De multiples études sont souhaitables
afin de rationnaliser la démarche chirurgicale ainsi que
les critères démontrant la réussite de celle-ci et de mieux
comprendre les causes d’échec du traitement.
Suivi
Le suivi phoniatrique tout au long du traitement
permet d’apprécier les modifications anatomiques laryn-
gées et acoustiques. Les critères d’évaluation spécifiques
appréciant le résultat de ces techniques chirurgicales ne
sont pas encore standardisés et restent difficiles à décrire.
Cette difficulté est en partie due au manque de critères
spécifiques pour une voix jugée comme féminine. Cepen-
dant, beaucoup de transsexuels MTF rapportent comme
satisfaisant le fait qu’on les appelle «Madame» lorsqu’il
décroche le téléphone. Vu cette difficulté de rationaliser
les résultats de la chirurgie, une échelle anglo-saxonne
d’auto-évaluation subjective, le TSEQ, a été développée
afin de mesurer la satisfaction du patient [13]. Une autre
méthode d’auto-évaluation subjective reste l’évaluation
de la satisfaction sur une échelle analogique allant de 1
(très insatisfait) à 10 (très satisfait). La traditionnelle
échelle d’évaluation subjective phoniatrique, le GRBASI,
est également utilisée. Il est important de préciser que les
résultats des échelles d’auto-évaluation subjectives ne
concordent pas forcément avec l’évaluation par le
praticien [3]. L’état psychologique du patient est égale-
ment très important à apprécier étant donné qu’il pourrait
influencer l’état de satisfaction après la chirurgie [35]. A
ce titre, il semble important de préciser que 63 % des
MTF et 56 % des FTM sont en dépression ; 32 % des
sujets compris dans cette population auraient déjà tenté
de se suicider [36]. L’effet placebo lié à l’intervention
chirurgicale pourrait également avoir un rôle essentiel
dans la prédiction de l’état de satisfaction du patient.
CONCLUSION
Plusieurs paramètres et caractéristiques de la voix
contribuent à la perception du genre. Ces éléments
communicationnels sont étudiés dans le but d’aider les
transsexuels à modifier leur comportement vocal pour
que celui-ci soit en adéquation avec le sexe choisi. Le
développement de ces modifications vocales représente
un challenge important dans la conversion sexuelle
globale. La prise en charge des patients transsexuels est
multidisciplinaire où ORL, chirurgiens, endocrinologues,
psychiatres, orthophonistes, et psychologues travaillent
ensemble dans le but d’accompagner le patient tout au
long de sa transformation. Plusieurs outils sont exploi-
tables pour le clinicien dont l’hormonothérapie, l’ortho-
phonie, et la chirurgie. La prise en considération des
facteurs sociologiques et culturels est incontournable
102
dans le but de développer à l’avenir de meilleurs outils
d’évaluation de l’efficacité du traitement.
Aucun conflit d’intérêt.
Références
1. CIM-10/ICD-10 Classification internationale des maladies,
Dixième révision, chapitre V, Troubles mentaux et troubles du
comportement, critères diagnostiques pour la recherche. OMS,
Masson, 1994.
2. DESCLOUX P, ISOARD-NECTOUX S, MATOSO B,
MATTHIEU-BOURDEAU L, SCHNEIDER F, SCHWEIZER V.
Transsexuality: Speech therapy supporting the "voice" of trans-
formation. REV LARYNGOL OTOL RHINOL (BORD). 2012;133(1):41-4.
3. WAGNER I, FUGAIN C, MONNERON-GIRARD L, CORDIER
B, CHABOLLE F. Pitch-raising surgery in fourteen male-to-female
transsexuals. LARYNGOSCOPE. 2003;113(7):1157-65.
4. The Harry Benjamin international gender dysphoria association’s.
Standards of care for gender identity disorders. Sixth version
february 2001.
5. HANCOCK AB, GARABEDIAN LM. Transgender voice and
communication treatment: a retrospective chart review of 25 cases.
INT J LANG COMMUN DISORD. 2013;48(1):54-65.
6. GÜNZBURGER D. Voice adaptation by transsexuals. C LIN
LINGUIST PHON. 1989;3(2):163-72.
7. SISTY NL, WEINBERG B. Formant frequency characteristics of
esophageal speech. J SPEECH HEAR RES. 1972 ;15(2):439-48.
8. VAN BORSEL J, DE MAESSCHALCK D. Speech rate in males,
females, and male-to-female transsexuals. CLIN LINGUIST PHON.
2008;22(9):679-85.
9. DACAKIS G, DAVIES S, OATES JM, DOUGLAS JM,
JOHNSTON JR. Development and Preliminary Evaluation of the
Transsexual Voice Questionnaire for Male-to-Female Transsexuals.
J VOICE. 2013;27(3):312-20.
10. DAVIES S, GOLDBERG J. Transgender Speech Feminization/
Masculinization: Suggested Guidelines for BC Clinicians.
Transgender Health Program, Vancouver, BC, Canada. 2006.
11. DACAKIS G, OATES J, DOUGLAS J. Beyond voice: Perceptions
of gender in male-to-female transsexuals. C URR O PIN O TO
LARYNGOL HEAD NECK SURG. 2012;20(3):165-70.
12. ANDREWS ML, SCHMIDT CP. Gender presentation: perceptual
and acoustical analyses of voice. J VOICE. 1997;11(3):307-13.
13. GELFER MP, SCHOFIELD KJ. Comparison of acoustic and
perceptual measures of voice in male-to-female transsexuals
perceived as female versus those perceived as male. J VOICE. 2000;
14(1):22-33.
14. GORHAM-ROWAN M, MORRIS R. Aerodynamic analysis of
male-to-female transgender voice. J VOICE. 2006;20(2):251-62.
15. VAN BORSEL J, DE CUYPERE G, VAN DEN BERGHE H.
Physical appearance and voice in male-to-female transsexuals. J
VOICE. 2001;15(4):570-5.
16. MOORE E, WISNIEWSKI A, DOBS A. Endocrine treatment of
transsexual people: A review of treatment regimens, outcomes, and
adverse effects. J CLIN ENDOCRINOL METAB. 2003;88(8):3467-73.
17. LEVY A, CROWN A, REID R. Endocrine intervention for trans-
sexuals. CLIN ENDOCRINOL (OXF). 2003;59(4):409-18.
18. GOOREN L. Hormone treatment of the adult transsexual patient.
HORM RES. 2005;64 Suppl 2:31-6.
19. SPENCER LE. Speech characteristics of male-to-female trans-
sexuals: A perceptual and acoustic study. FOLIA PHONIATR (BASEL).
1988;40(1):31-42.
20. DONALD PJ. Voice change surgery in the transsexual. HEAD NECK
SURG. 1982;4(5):433-7.
21. ELBERS JM, GILTAY EJ, TEERLINK T, SCHEFFER PG,
ASSCHEMAN H, SEIDELL JC, GOOREN LJ. Effects of sex
steroids on components of the insulin resistance syndrome in trans-
sexual subjects. CLIN ENDOCRINOL (OXF). 2003;58(5):562-71.
REV LARYNGOL OTOL RHINOL. 2014;135,2:97-103.
 22. FUTTERWEIT W. Endocrine therapy of transsexualism and poten-
tial complications of long-term treatment. ARCH SEX BEHAV. 1998;
27(2):209-26.
23. CAREW L, DACAKIS G, OATES J. The effectiveness of oral
resonance therapy on the perception of femininity of voice in male-
to-female transsexuals. J VOICE. 2007;21(5):591-603.
24. DACAKIS G. Long-term maintenance of fundamental frequency
increases in male-to-female transsexuals. J VOICE. 2000;14(4):549-
56.
25. PFAFFLIN F. Regrets after sex reassignement surgery. J PSYCHOL
HUM SEX 2004;5:69-81.
26. GROSS M. Pitch-raising surgery in male-to-female transsexuals. J
VOICE. 1999;13(2):246-50.
27. TANABE M, HAJI T, HONJO I, ISSHIKI N. Surgical treatment for
androphonia. An experimental study. FOLIA PHONIATR (BASEL).
1985;37(1):15-21.
28. OATES JM, DACAKIS G. Speech pathology considerations in the
management of transsexualism a review. BR J DISORD COMMUN.
1983;18(3):139-51.
29. SPIEGEL JH. Phonosurgery for pitch alteration: Feminization and
masculinization of the voice. OTOLARYNGOL CLIN NORTH AM. 2006;
39(1):77-86.
30. ISSHIKI N, MORITA H, OKAMURA H, HIRAMOTO M. Thyro-
plasty as a new phonosurgical technique. ACTA OTOLARYNGOL.
1974;78(5-6):451-7.
31. NEUMANN K, WELZEL C, BERGHAUS A. Operative voice
pitch raising in male-to-female transsexuals. A survey of our
technique and results. HNO. 2003;51(1):30-7.
32. DE JONG F. Surgical raise of vocal pitch in male to female
transsexuals. Paper presented at the XVIII Biennial Symposium of
the Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association,
Gent, Belgium. 2003 September.
33. LEJEUNE FE, GUICE CE, SAMUELS PM. Early experiences
with vocal ligament tightening. ANN OTOL RHINOL LARYNGOL.
1983;92(5 Pt 1):475-7.
34. TUCKER HM. Anterior commissure laryngoplasty for adjustment
of vocal fold tension. ANN OTOL RHINOL LARYNGOL. 1985;94(6 Pt
1):547-9.
35. ORLOFF LA, MANN AP, DAMROSE JF, GOLDMAN SN. Laser-
assisted voice adjustment (LAVA) in transsexuals. LARYNGOSCOPE.
2006;116(4):655-60.
36. LOMBARDI E. Enhancing transgender health care. AM J PUBLIC
HEALTH. 2001;91(6):869-72.
37. TITZE IR. Generation and propagation of sound. In: Principles of
voice production, Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall. 1994:112-
135.

COURS DE DISSECTION CERVICALE

BORDEAUX - Jeudi 9 & Vendredi 10 Avril 2015 NO
Président d’honneur : Pr Louis TRAISSAC (Bordeaux) UV
EA
Avec la participation de Erwan de MONES (Bordeaux) - Sébastien VERGEZ (Toulouse) U
Xavier CARRAT (Bordeaux) - Christophe HENRY (Vannes)

JEUDI 9 AVRIL 2015

08h45/09h00 Introduction
Equipe de 2 participants par pièce anatomique + 1 moniteur par poste …
Dans une équipe de 2, 1 opère, 1 joue le rôle de l’aide et vice-versa en suivant les différents temps opératoires.
09h00/10h00 Instructions préliminaires. Toute dissection est précédée de topo, description, démonstration
Méthode de travail et utilisation du livret «Atlas».
10h00/12h30 Travaux pratiques (1ère session) : « Parotidectomie totale avec préservation du nerf facial (1er côté) »
12h30/13h30 Déjeuner sur place
13h30/15h30 Travaux pratiques (2ème session) « Thyroïdectomie : lobo-isthmectomie bilatérale »
16h00/17h30 Travaux pratiques (2ème session) « Curage fonctionnel puis radical (1er côté) »

VENDREDI 10 AVRIL 2015

08h30/10h30 Travaux pratiques (3ème session) « Parotidectomie totale avec préservation du nerf facial (2ème côté) »
11h00/12h30 Travaux pratiques (3ème session) « Curage fonctionnel puis radical (2ème côté) »
12h30/13h30 Déjeuner sur place
13h30/16h30 Travaux pratiques (4ème session) « Laryngectomie totale avec trachéostomie »
16h30/17h00 Conclusion, discussion, remise des diplômes & fin du cours

 Cours avec dissection : 800 €  Cours sans dissection : 400 €  Déjeuner du jeudi : 20 €
(20% de réduction pour les membres de l’Institut Portmann, Internes, Chefs de Clinique, étudiants)  Déjeuner du vendredi : 20 €

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS www.institut-portmann.org

INSTITUT G. PORTMANN - 114 avenue d'Arès - 33074 Bordeaux Cedex France
Tel : +33 (0)556 24 30 15 - Fax : +33 (0)557 81 58 48 - E.mail : institut.portmann@wanadoo.fr
N° enregistrement organisme formateur 72.33.03049.33 N° agrément Conseils Nationaux de la Formation Médicale Continue 100 222

La prise en charge communicationnelle chez les patients transsexuels, Lechien JR, Delvaux V, Huet K, Khalife M, et al 103

View publication stats