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Le Dualisme Platonisant Au Debut Du Xvii - Sup - e - Sup - Siecle Et La Revolution Cartesienne
Le Dualisme Platonisant Au Debut Du Xvii - Sup - e - Sup - Siecle Et La Revolution Cartesienne
CARTESIENNE
Author(s): Geneviève Rodis-Lewis
Source: Rivista di Storia della Filosofia (1984-) , 1988, Vol. 43, No. 4 (1988), pp. 677-696
Published by: FrancoAngeli srl
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Filosofia (1984-)
di Geneviève Rodis-Lewis
1 1 . Cette interprétation augustiņ ien ne est reprise dans 'les Pensées de jeunesse
de Descartes, fragment des «Qlympica», AT, X, 218, sans qu'on puisse assurer
que Desoartes Fait lue dans S. Augustin. Elle se retrouve dans les notes d'une
Bible parue à Douai en 1617.
12. Son Corps de Philosophie paraît en 1602, avec de nombreuses rééditions.
Mais il est rarement complet, et nous n'avons trouvé la «Physique», avec la
«Métaphisyques», que dans une édition de Rome, 1640.
me et de sa fin11). Franço
à éplucher et sonder la nat
lorsqu'il fait l'âme humain
du même rang. Mais Plat
commun avec les choses
elle relève de la métaphy
ministère du corps, ou qu
A son retour à Paris, Des
mortalité de l'âme déclarée
et libertins (1621). Certain
il leur insufflera un sens
théologie et réflexion rat
foi sont par dessus, mais
rejettent la fausse inter
philosophie enseigne la v
la foi à la vraie philosoph
guments et raisons natur
démonstrations mathém
esprit médiocre y peut v
jésuite joint, en une volon
d'Aristote sur l'âme-form
Certaines formules pourr
qui conservera aussi la fo
mer l'«umion» des deux su
à l'égard des deux grand
stitué l'esprit à l'esprit»15
propre organisation, sans
vie de Platon, ou par les
selon Aristote. Richeome cite donc d'abord le De anima : elle est l'acte
premier d'un corps naturel, organisé, ayant la vie en puissance. L'hom-
me tient d'elle vie, sentiment et intelligence» (p. 21). Et parce qu'elle
est «forme (...) substantielle et spirituelle», elle est «ce qui est j
et marié à la matière qui tient lieu de mère, dit Platon, et fais
deux ensemble un composé et un tout» (p. 24-25). La forme app
la specifické (ainsi la taille fait briller le diamant: p. 28-29)
tendement est appelé «esprit comme les anges, mais non comple
me les anges» (p. 27). L'homme, «pour l'âme, porte la semblance
anges dont il est proche», et pour le corps celle des bêtes (p
61...). Par ce «mariage divin de l'esprit et du corps», plus ric
les anges, l'homme fait la «liaison des deux extrêmes de cet un
(p. 56-57), «petit monde ainsi (= mais aussi) grand monde, h
de l'univers, comme rappellent les platoniciens» (p. 58). Ce
du microcosme était développé chez certains Pères de l'Eglis
les quatre fonctions reprises par Pico de la Mirandola et Bérulle:
me a l'être avec les éléments, la vie comme les arbres, le sentim
avec les animaux, et l'entendement avec les esprits célestes
Certes Platon a tort d'identifier dans Y Alcibiade l'homme et son âme:
c'est (reproche opposé par Aristote, et que reprendra Descartes16)
la «faire seulement assister à la façon que le batelier est l'âme du
bateau lui donnant mouvement» (p. .31); mais bientôt on trouve «Pla-
ton excusé» (p. 35); car il «voulait signifier qu'elle est la principale
partie de l'homme, et qu'elle peut subsister séparée du corps, comme
le batelier peut subsister sans le bateau» (p. 35). Cette subsistance,
qui la fait substance, est à la base de l'immortalité, qu'ont reconnue
tous les grands philosophes, sauf Epicure (p. 76-78), remis à l'honneur
par les libertins. «Aristote sévère envers Platon» (p. 70), le critique
d'avoir dit que l'âme est «Harmonie»17. Mais le Timée en fait une
«semblance ayant part à la nature divine» (p. 73). La première raison
est métaphysique: «toute substance spirituelle est incorruptible et im-
mortelle», parce qu'elle ne dépend que de Dieu, qui l'a tirée du néant
par sa toute-puissance (p. 83-84). Et il est frappant que Richeome,
plus loin énonce ce qui conduira Descartes à limiter la démonstration
rationnelle à la spiritualit
sance de Dieu qui nous l'a
ce qu'il a fait, s'il voulai
sent avec raison, aussi n
Dieu a une fois arrêté en
(p. 231). La Bible le con
l'homme», et lui donne
Comme Descartes dans l
pas de franc-arbitre» (p.
talité (p. 89), jouissant i
contraire les arguments p
l'inquiétude même de l'h
leur (p. 89); et sans l 'imm
turelle» (p. 96-97). «La c
pour affectionner, est inf
de savoir» (p. 113-114)
«L'homme doit connaître l
oeuvres admirables» (p.
choses spirituelles: «Le s
de diamètre, l'âme sait q
que la mer est verte, le
l'âme n'en croit rien et s
rence» (p. 154). Et l'âme a
miques (il nomme «Galile
médicaments pour la sant
possession de toute la n
gneur» (p. 187-190) jusqu
se des milliers de volume
a la part belle. «Quant est
c'est une leçon chrétienn
(p. 182): Descartes le redira à Chanuit (6 juin 1647; AT, V, 53).
Mais dans son élan conciliateur et optimiste, Richeome rencontre, com-
18. Méditations ; Abrégé et 2e Réponses; AT, IX, 10 et 120: l'esprit n'est pas
sujet à mourir avec le corps; mais sa conservation ou sa destruction dépen-
dent de Dieu seul: «Et puisqu'il nous a maintenant révélé que cela n'arrivera
pas, il ne nous doit plus rester, touchant cela, aucune doute». Richeome ajoute
«le décret éternel de Dieu, fondement des sciences» (p. 231), expression frappan-
te, mais commentée en fonction des «modèles éternels» de Platon (p. 235).
19. AT, X, 219. C'est probablement la dernier fragment de la sections «Olym-
pica». La thèse est banale. Mais Descartes souligne «actionibus valde perfects»:
la perfection de l'instinct appuiera plus tard la réduction des bêtes à des ma-
chines.
24. Principes, I, a. 23. C'est un écho de la thèse sur la création par Dieu de
«toutes choses», dont les vérités éternelles, qui «sont quelque chose» et de leur
innéité dans les esprits crées, où entendement et volonté sont distincts. Mais
«c'est en Dieu une même chose d'entendre, de vouloir et de créer» (à Mersenne,
27 mai 1630; AT, I, 152-153): c'est le contraire même de la formule de Silhon.
25. Méditation III, AT, IX, 33. Ce principe de causalité, appliqué à la réa-
lité représentative (ou «objective») de chaque idée n'apparaissait pas dans le
Discours. Son importance est soulignée dans l'Abrégé des Méditions (IX, 11).
26. Dans cette lettre de mars ou avril 1648 (Silhon proposé comme desti-
nataire en AT, XII, 465, au lieu de Newcastle, admis au t. V), Descartes ac-
corde à son correspondant que la vision beatifique sera intuitive (terme aussi
employé dans la lettre de 1637; AT, I, 353), et qu'en cette vie nous n'avons
pas, sans miracle, une «impression directe de la clarté divine»: nous raisonnons,
difficilement, à partir «des idées et des notions naturelles qui sont en nous».
Mais Silhon se détourne «du droit chemin», en posant une radicale diff
«en la façon de connaître» (AT, V, 136-137): avec les aristotéliciens, il as
ici-bas l'entendement humain à abstraire du sensible.
27. Particulièrement dans L'Homme criminel ou la corruption de la nature
par le péché (1644), l'Oratorien Senault accorde à Adam une pensée tout
intellectuelle; mais depuis le péché rien n'est dans l'entendement qui n'ait
passé par les sens (p. 127-130 et 139).
28. A plusieurs reprises, Silhon insiste sur la nécessité d'un entendement
«séparé» selon Aristote, et distingué d'un entendement «pâtissant et pourris-
sant» ( Immortalité , fin de l'Introduction et c. 2-3).
29. Contre la conception reflexive de la conscience, commune à ses contem-
porains (par un retour se détachant du premier objet, sensible, de la pensée,
vers le sujet), Descartes insiste sur son immédiateté: textes groupés dans Le
problème de l'Inconscient..., p. 39-41, notamment la définition de la pensée:
2e Réponses, définition 1; Principes , I, a. 9, et la critique dans les 6e Réponses,
AT, IX, 225.
Méditations reprendront
à l'époque, et notamment
trouve chez le jeune Des
d'idées librement forgée
médiatement connue), et d
raient venir du dehors à n
cette pensée, qui s'affirm
dence et la certitude, se d
dépassée par une perfecti
le pouvait, comme elle se
(«je suis (...) mais combie
pense»: Méditation , II, AT
à moi, sans que je puisse
1 'experience en son imm
vérité de tout ce que je dé
avec une perfection qui dé
présentent une ligne abs
tifie, et découvre les prop
essences.
38. Ibid., 167: «et même, en ce sens là, il est indivisible», si son ampu
n'exclut pas la vie, condition de l'union.
39. Froidmont, 3 octobre 1637, § 9, AT, I, 420. Le § 2, ibid., 414-415, op-
pose, en s'appuyant sur plusieurs textes bibliques, le principe de vie des bêtes,
leur sang, et «mentes humanas», qui ne peuvent être tirés de la matière; ce
qui est un très fort argument contre les athées. La description de ce cas est
reprise dans les Principes, IV, a. 196.
40. Après le Cogito, le Discours explicite que je peux encore «feindre que je
n'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde» (AT, VI, 32). La Médi-
tation I, à partir de la folie, et des illusions du rêve, vécues par tous, met en
doute, après la complexion de mon corps (certains s'imaginent être de verre:
AT, IX, 14) le fait d'«avoir une tête, des mains...» (ibid., 16). L'illusion des
amputés appairaît, pour raviver ce doute, dans la Méditation VI (AT, IX, 61):
cela confirmerait qu'elle a été observée par Descartes après l'interruption du
commencement de métaphysique en 1629 (cf. «Hypothèses sur l'élaboration
progressive des Méditations de Descartes», Archives de Philosophie, 1987, p.
109-123).
41. L'«assurance morale» suffit dans le Discours, après que l'existence de
Dieu ait écarté le risque d'une erreur généralisée (AT, VI, 37-38); ce qui est
repris dans l'Abrégé des Méditations (AT, IX, 12).
42. Sans qu'on puisse affirmer qu'il y ait participé, après le printemps (1620),
il en a vu les horreurs (Entrée des estropiés dans le Ballet pour la Naissance de
la Paix; rééd. AT, V, 621). Il pouvait dès lors penser qu'un mutilé n'est pas
moins homme, sans connaître l'illusion des amputés.
Mais, en la période où pa
(évoquée dans la Pensée
vrai homme sans tête... C
logée dans la tête, même s
«siège» pour éclairer un
et de sa reaction: il a d'ab
à tout le corps», en tant q
tion de l'union. Non plu
sitions» requises pour q
naissance, par cette «union
n'a précisé à quel momen
à l'organisme en format
diverses fonctions, local
Descartes déclare qu'elle
qui est au milieu du cerv
un point, qui serait enco
compatible avec son essen
de l'hypophyse44) comme
prédécesseurs de Galien
tière subtile qui passe par
s'être distillée dans le coeu
face du dualisme; et, sans
qu'en l'absence à l'époque
leur seule structure, Desca
de la fermentation, sourc
Reste à se demander si
pêcher d'imprévisibles ac
fermeté, reste Pidéal de
qu'on puisse pour faire au