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On: 3 April 2010


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Publisher Taylor & Francis
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Grana
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Morphologie et ultrastructure du pollen des Siparunaceae (Laurales)


Marc Pignal ; Bernard Lugardon ; Jol Jérémie ;Annick Le Thomas

To cite this Article Pignal, Marc , Lugardon, Bernard , Jérémie, Jol andThomas, Annick Le(1999) 'Morphologie et
ultrastructure du pollen des Siparunaceae (Laurales)', Grana, 38: 4, 210 — 217
To link to this Article: DOI: 10.1080/001731300750044591
URL: http://dx.doi.org/10.1080/001731300750044591

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Grana 38: 210±217, 1999

Morphologie et ultrastructure du pollen des Siparunaceae


(Laurales)
È L JEÂRE
MARC PIGNAL, BERNARD LUGARDON, JOE Â MIE and ANNICK LE THOMAS

Pignal, M., Lugardon, B., Jeremie, J. & Le Thomas, A. 1999. Morphologie et ultrastructure du pollen
des Siparunaceae (Laurales). ± Grana 38: 210±217. ISSN 0017-3134.
The pollen morphology of Siparuna, Bracteanthus and Glossocalyx, and the ultrastructure of S.
decipiens and G. longicuspis are described. All the species have small, inaperturate (omniaperturate),
apolar, radiosymmetric, spherical and echinulate pollen grains. The ectexine consists of three layers: 1)
a thin, wavy tectum linking the bases of large spines, with some small spines and rare ®laments; 2) an
infratectum with large, subglobose granules continuous with the large spines, connecting the tectum
and the foot-layer , called « columellar granules », and mixed with more or less numerous small
granules, especially near the tectum; 3) a very thin, but well-de®ned foot-layer with oblique and short
lamellae extending into the underlying layer. This inner layer is continuous and granulose and is
interpreted as endexine or « endexine-like ». This type of exine represents an intermediate state between
columellar and granular struture. The intine is much thicker than the exine and uniform around the
pollen grain and consists of three zones in the mature pollen of Glossocalyx in which the inner layer is
very thick and channelled. This palynological study con®rms the status of the Siparunaceae as a
separate family, but neither supports no contradicts the relationships with the Gomortegaceae.
Marc Pignal; JoeÈl JeÂreÂmie, Laboratoire de PhaneÂrogamie, Museum national d'Histoire naturelle, 16, rue
Buffon, F-75005; Bernard Lugardon, Laboratoire de Biologie veÂgeÂtale, Universite Paul Sabatier, 39 alleÂes
Jules Guesde, F-31400, Toulouse; Annick Le Thomas, Laboratoire de Biologie et Evolution des Plantes
vasculaires, E.P.H.E, 16, rue Buffon, F-75005, Paris. E-mail: lethomas@mnhn.fr.
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(Manuscript accepted 25 November 1999)

L'eÂtude des Monimiaceae par Money et al. (1950), a conduit Siparuna par Philipson (1993). Les deux genres se distin-
ces auteurs aÁ distinguer quatre sous-familles: les Hortonioi- guent cependant par plusieurs caracteÁres (Money et al.
deae, les Monimioideae, les Atherospermatoideae et les 1950): d'une part, Bracteanthus a atteint un niveau de
Siparunoideae. Par la suite, Schodde (1970) a eÂleve les speÂcialisation structural du bois supeÂrieur aÁ celui de
Siparunoideae au rang de famille, les Siparunaceae, en se Siparuna, d'autre part, il posseÁde (comme Glossocalyx) un
fondant essentiellement sur la structure du bois secondaire hypoderme aÁ cellules distinctement plus larges que les
(perforations simples des vaisseaux, ®bres geÂneÂralement non cellules de l'eÂpiderme. De plus, l'in¯orescence a une
septeÂes, rayons eÂtroits), mais aussi sur plusieurs autres structure diffeÂrente dans les deux genres: celle de Siparuna
caracteÁres: vascularisation des noeuds en forme d'arc simple, preÂsente un bourgeon veÂgeÂtatif susceptible de produire une
preÂsence d'un voile (velum) ¯oral, antheÁres aÁ clapets, grains tige feuilleÂe, situe aÁ l'aisselle d'une feuille et ¯anqueÂ
de pollen intecteÂs aÁ surface granulaire, ovules dresseÂs, et lateÂralement de deux cymes; celle de Bracteanthus ne
hypanthium fructifeÁre peÂrigyne charnu. Des eÂtudes morpho- comporte pas de bourgeon veÂgeÂtatif et se compose d'une
anatomiques (Perkins & Gilg 1901, Endress 1980, 1990) ont seule cyme. Les bracteÂoles de ce dernier genre sont
montre que les antheÁres sont bisporangieÂes, les carpelles deÂveloppeÂes, contrairement aÁ celles de Siparuna qui sont
uniovuleÂs, les ovules anatropes aÁ un seul teÂgument. La reÂduites ou absentes. Les ¯eurs sont actinomorphes dans les
famille des Siparunaceae est constitueÂe de trois genres: deux genres.
Siparuna Aubl., Bracteanthus Ducke et Glossocalyx Benth. Glossocalyx comporte 1(-3?) espeÁces d'Afrique tropicale
Des eÂtudes moleÂculaires reÂcentes (Renner et al. 1997, Renner de l'Ouest (Cameroun, Gabon, GuineÂe Equatoriale, Niger,
1998, 1999) con®rment les liens treÁs eÂtroits des genres Congo). Ce sont des arbustes aÁ feuilles en apparence
Siparuna et Glossocalyx, deÂjaÁ mis en eÂvidence par les alternes, mais en reÂalite opposeÂes et anisophylles, l'une des
observations morphologiques et anatomiques. deux feuilles opposeÂes eÂtant reÂduite et preÂcocement caduque.
Les Siparunaceae sont des arbres et des arbustes Les ¯eurs naissent isoleÂment ou par deux sur les rameaux ou
monoõÈques ou dioõÈques. Les ¯eurs ont une structure aÁ l'aisselle d'une feuille et sont zygomorphes. Il n'y a pas de
particulieÁre, le voile (Endress 1980) qui proteÁge l'androceÂe parenchyme ligneux dans le bois secondaire (Money et al.
et le gyneÂceÂe. Les eÂtamines et les carpelles sont inseÂreÂs en 1950).
spirale. Les eÂtamines s'ouvrent successivement (une par jour Les Monimiaceae s.l. ont fait l'objet de nombreuses eÂtudes
chez Siparuna poeppigii). palynologiques (Walker 1976, Sampson 1977, 1993, 1996,
Siparuna est un genre compose de 80 aÁ 100 espeÁces 1997; JeÂreÂmie et al. 1984, Sampson & Endress 1984,
d'AmeÂrique tropicale. Le genre Bracteanthus comprend Foreman & Sampson 1987, Sampson & Foreman 1988,
seulement 2 espeÁces du BreÂsil et a eÂte confondu avec 1990; Rowley & Flynn 1991) qui ont mis en eÂvidence la

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Palynology of Siparunaceae 211

grande diversite des caracteÁres polliniques dans la famille. A Plusieurs techniques ont eÂte utiliseÂes pour la preÂparation du
l'exception d'Hedycarya angustifolia, H. arborea et Kibar- mateÂriel observe en microscopie eÂlectronique aÁ balayage apreÁs
opsis caledonica dont le pollen est en teÂtrades, toutes les reÂhydratation des eÂtamines dans un liquide mouillant: 1/
®xation dans du glutaraldeÂhyde meÂlange aÁ du tampon
autres Monimiaceae s.l. qui ont eÂte eÂtudieÂes ont des grains
cacodylate de sodium pendant une nuit, deÂshydratation dans
de pollen simples, isopolaires et inapertureÂs, avec une l'alcool et seÂchage au point critique, ce qui a eu tendance aÁ
ornementation gemmeÂe, verruqueuse, eÂchinuleÂe ou eÂtoileÂe. provoquer l'eÂclatement des grains; 2/ aceÂtolyse partielle pour
Il en est de meÃme pour la plupart des familles retenues dans observer une surface plus propre; 3/ le plus souvent, montage de
l'ordre des Laurales (APG 1998), sauf chez les Atheros- grains seulement regon¯eÂs dans le liquide mouillant et rinceÂs au
permataceae ouÁ le pollen est disulque ou meÂridionosulqueÂ. cacodylate. Les observations ont eÂte effectueÂes sur un micro-
La structure de l'exine des Monimiaceae s.l. est eÂgalement scope Jeol (CIME, Universite Paris VI et Museum).
Pour l'observation en MeT, le pollen non aceÂtolyse a eÂte ®xeÂ
treÁs varieÂe. Seules les Atherospermataceae ont une exine par le formaldeÂhyde et le teÂtroxyde d'osmium, puis inclus dans
tecteÂe-columellaire avec une foot-layer bien deÂveloppeÂe l'eÂpon. Les coupes ont eÂte effectueÂes avec un couteau de
(Sampson 1996). Les Monimiaceae s.s. ont une exine ne diamant et traiteÂes par l'aceÂtate d'uranyle et le citrate de plomb
comportant le plus souvent que deux couches ectexiniques: un avant observation sur un microscope Hitachi (Laboratoire de
tectum relativement diversi®e et une couche infratectale Biologie veÂgeÂtale de l'Universite de Toulouse).
constitueÂe d'eÂleÂments radiaux, eÂgalement appeleÂs « radial La terminologie morphologique des grains de pollen suit celle
du glossaire Punt et al. (1994).
processes » et « rod-shaped elements » (Sampson 1977,
Foreman & Sampson 1987, Sampson & Foreman 1990) ou
« bacules » (Rowley & Flynn 1991). Jusqu'aÁ preÂsent, l'exine la RESULTATS
plus reÂduite a eÂte mise en eÂvidence dans les deux genres
australiens, Steganthera et Tetrasynandra, ouÁ des verrues et Morphologie externe
gemmules spinuleÂes constituent l'unique couche ectexinique. Onze espeÁces de Siparuna, et une espeÁce de chacun des
L'endexine est absente dans tous les groupes, sauf peut-eÃtre genres Glossocalyx et Bracteanthus ont eÂte eÂtudieÂes en MeB
chez certaines Atherospermataceae (Sampson 1996). (Table I). Le pollen de ces trois genres montre une treÁs
Le pollen des Siparunaceae est, en revanche, treÁs peu grande homogeÂneÂiteÂ. Il est toujours simple, isopolaire,
connu et n'a fait l'objet d'aucune eÂtude ultrastructurale. Il spheÂrique, le diameÁtre eÂtant compris entre 27 et 32 mm, et
nous a donc paru utile de l'eÂtudier pour le comparer aÁ inapertureÂ. L'ornementation de l'exine est gemmeÂe-eÂchinuleÂe
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l'ensemble des reÂsultats palynologiques publieÂs sur les (Figs. 1 ± 3, 10 ± 17).


Monimiaceae s.l.

Ultrastructure
MATERIEL ET METHODES
Elle a eÂte eÂtudieÂe pour deux espeÁces: Siparuna decipiens et
La plus grande partie de cette eÂtude a eÂte effectueÂe sur du Glossocalyx longicuspis.
mateÂriel d'herbier aÁ partir de preÂleÁvements sur les ¯eurs maÃles, aÁ
l'exception de Siparuna thecaphora ®xe au FAA. L'obtention
d'une quantite suf®sante de pollen a preÂsente des dif®culteÂs, Siparuna decipiens
d'une part parce que les eÂtamines de chaque ¯eur murissent
successivement de sorte qu'il n'y a qu'une seule eÂtamine muÃre et Les coupes ultra-®nes montrent que l'exine comporte un
encore pleine par ¯eur, d'autre part en raison du nombre tectum mince, onduleÂ, constitue de grains ayant un diameÁtre
relativement restreint de grains de pollen par eÂtamine. moyen de 80 nm, geÂneÂralement disposeÂs sur une seule

Table I. Liste du meÂteÂriel eÂtudieÂ.

Nom d'espeÁces: Collecteurs Herbier Origine Traitement

Bracteanthus glycycarpus Ducke Ducke 24209 P BreÂsil TeÂtralzNature


Glossocalyx longicuspis Benth. Letouzey 15290 P Cameroun TeÂtralzNature
Le Testu 1751 P Gabon TeÂtralzNature
Siparuna andina (Tul.) A.DC. Contrecaras 2079 P Guatemala Nature
Siparuna apiocyce (Tul.) A.DC. Vauthier 42 P BreÂsil Nature
Siparuna cristata (Poepp. & Endl.) A.DC. Irwin et al. 47518 P BreÂsil Nature
Siparuna cujabana (Tul.) A.DC. Irwin et al. 8410 P BreÂsil Point critique
Siparuna cuspidata (Tul.) A.DC. Oldeman s.n. P Guyane francËaise AceÂtolyse
P Point critique
Siparuna decipiens (Tul.) A.DC. Sastre s.n. P Guyane francËaise Point critique
Oldeman B 1905 P Guyane francËaise Nature, AceÂtolyse
Siparuna glabrescens (Presl.) A.DC. JeÂreÂmie 1098 P Martinique Nature
Siparuna guianensis Aubl. Burchell 6112 P BreÂsil Nature z teÂtral
Siparuna pachyantha A.C. Smith Mori & al. 23332 CAY Guyane francËaise Point critique
Siparuna poeppigii (Tul.) A.DC. Poncy 966 P Guyane francËaise AceÂtolyse
Siparuna thecaphora (Poepp. & Endl.) A.DC. Pignal 309 (H678) P BreÂsil Nature

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Figs. 1 ± 6. Siparuna decipiens. 1 ± 3. SEM micrographs. Scale Bar ± 1 mm: (1) Pollen grain, (2) Pollen surface non acetolysed,
(3) Pollen surface acetolysed. 4 ± 6. TEM-micrographs. (4) Section of an immature pollen grain 67500, (5) Part of exine showing
the details of the tectum 640000, (6) Section of the wall of two pollen grains showing the different exine layers 630000. (T ± tectum;
S ± spines; GC ± columellar granules; G ± granules; F ± foot-layer; f ± ®lament; En ± endexine; In ± intine).

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Figs. 7 ± 9. TEM-micrographs of Siparuna decipiens (T ± tectum; S ± spines; GC ± columellar granules; G ± granules; F ± foot-
layer; f ± ®lament; En ± endexine; In ± intine; L ± lamellae).: (7 ± 8) Transverse sections of the pollen wall showing the details of all
the different layers, 650000, (9) Section of a part of the pollen wall showing the granules of the foot-layer, 650000.
Figs. 10 ± 15. SEM-micrographs of Siparuna thecaphora (10, 11), Siparuna glabrescens (12, 13), and Bracteanthus glycycarpus (14, 15).
Scale Bar ± 1 mm.

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Figs. 16 ± 20. Glossocalyx longicuspis. 16 ± 17. SEM. Scale bars ± 10 mm.: (16) Pollen grain, (17) Pollen surface non acetolysed. 18-10.
TEM (T ± tectum; S ± spines; GC ± columellar granules; G ± granules; F ± foot-layer; f ± ®lament; En ± endexine; In ± intine).:
(18) Transverse section of a mature pollen grain, 67500, (19) Section of the wall of two pollen grains showing the different layers,
625000, (20) Transverse section of the pollen wall showing the details of the different layers, 650000.

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eÂpaisseur, soudeÂs les uns aux autres en une couche continue petits eÂleÂments denses pre®gurant les tubules preÂsents en
(Figs. 4, 6). Ces grains sont intimement unis au niveau de la grand nombre dans l'intine muÃre de Glossocalyx.
surface externe du tectum qui est aÁ peu preÁs lisse. Ils sont
plus nettement distincts l'un de l'autre vers la face interne du
Glossocalyx longicuspis
tectum au niveau de laquelle chacun d'eux forme une petite
saillie arrondie (Fig. 7). Quelques-uns des grains tectaux, Le tectum treÁs mince et onduleux est, comme dans l'exine de
apparemment reÂpartis au hasard, sont plus volumineux que Siparuna decipiens, compose de petits grains soudeÂs en une
les autres et portent soit une petite eÂpine conique (Figs. 5, 7), couche continue raccordeÂe aÁ la base des fortes eÂpines
soit, plus rarement, un ®lament ayant un diameÁtre reÂgulier coniques surmontant les eÂleÂments de l'infratectum (Figs. 19,
de l'ordre de 40 nm et une longueur qui peut deÂpasser 20). Les grains du tectum ont des dimensions et des formes
0.75 nm (Fig. 5). Ce tectum d'un type treÁs particulier est plus variables que chez S. decipiens, et la surface tectale est
rattache aÁ la base des fortes eÂpines qui surmontent les gros parsemeÂe de petites protubeÂrances arrondies, hautes d'une
eÂleÂments du niveau sous-jacent, et s'in¯eÂchit entre ces centaines de nanomeÁtres, formeÂes par des grains sensible-
derniers jusqu'aÁ venir parfois au contact de la foot-layer ment plus volumineux que les autres. Les petites eÂpines
(Figs. 7, 8). porteÂes par le tectum sont souvent plus deÂveloppeÂes, mais
L'infratectum est essentiellement caracteÂrise par des gros apparemment moins nombreuses que chez Siparuna, et
eÂleÂments, plus ou moins globuleux et espaceÂs qui supportent aucun ®lament supratectal n'a eÂte observeÂ.
le tectum aÁ la manieÁre de columelles. Chacun de ces « grains L'infratectum montre des « grains columellaires »
columellaires » est prolonge par une eÂpine conique saillante (Fig. 20) treÁs comparables aÁ ceux de S. decipiens. Les
au-dessus de l'insertion du tectum (Figs. 7, 8). Sur les coupes minimes diffeÂrences pouvant eÃtre noteÂes concernent essen-
ultra-minces, certains d'entre-eux semblent deÂpourvus tiellement la densite de ces eÂleÂments infratectaux qui sont ici
d'eÂpine apicale et seÂpareÂs du tectum qui les surmonte plus nombreux, plus rapprocheÂs et parfois soudeÂs lateÂrale-
(Fig. 5), ce qui est duà au fait que leur reÂgion axiale n'est pas ment l'un aÁ l'autre (Figs. 18, 19), et d'autre part la forme de
comprise dans la coupe. Ces « grains columellaires », ainsi leur eÂpine apicale qui preÂsente, en reÁgle geÂneÂrale, une base
que leur eÂpine apicale, paraissent homogeÁnes et massifs. plus large et un sommet moins ef®le que chez Siparuna
Leur seule particularite structurale notable est la preÂsence de (Fig. 20). Les petits grains infratectaux sont rares.
petite lacunes de forme irreÂgulieÁre jalonnant la zone de La foot-layer treÁs reÂduite, souvent presque indistincte, a
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jonction entre leur large base et la foot-layer (Fig. 8). La une eÂpaisseur maximale de 35 nm et paraõÃt treÁs discontinue
couche infratectale comporte en outre quelques grains (Fig. 20). En de nombreux points, elle est repreÂsenteÂe
beucoup plus petits, comparables aÁ ceux qui composent le seulement par une ou deux lamelles treÁs ®nes (moins de
tectum, irreÂgulieÁrement disseÂmineÂs entre les volumineux 15 nm d'eÂpaisseur) qui, aÁ partir de la base des grains
grains columellaires, mais plus freÂquents aÁ proximite du columellaires, s'eÂtendent sur des distances geÂneÂralement
tectum auquel ils sont parfois plus ou moins soudeÂs (Fig. 7). courtes aÁ la surface ou aÁ l'inteÂrieur de la couche ®nement
La foot-layer est treÁs mince (30 ± 60 nm), mais bien granuleuse sous-jacente. Cette dernieÁre couche est un peu
de®nie. Elle montre une surface externe plus ou moins moins eÂpaisse (60 aÁ 180 nm) que dans le pollen de Siparuna,
irreÂgulieÁre, aÁ laquelle de petits grains de l'infratectum sont mais elle montre les meÃmes caracteÁres ®ns et peut eÂgalement
parfois soudeÂs (Fig. 9) et des discontinuiteÂs irreÂgulieÁrement eÃtre rapporteÂee aÁ l'exine (Figs. 19, 20).
reÂparties. Par endroits, des lamelles eÂpaisses de 10 aÁ 20 nm, L'intine compleÁtement deÂveloppeÂe a une eÂpaisseur (1 mm
geÂneÂralement peu eÂtendues, se deÂtachent de sa face interne et ou davantage) treÁs supeÂrieure aÁ celle de l'exine (Fig. 18). Elle
s'enfoncent obliquement dans la couche sous-jacente (Figs. montre une mince zone externe claire et homogeÁne (60 ±
7, 8). Ces lamelles sont nettement en continuite avec la foot- 200 nm), une treÁs large zone meÂdiane comportant de
layer et preÂsentent un contraste et une texture identiques aÁ nombreux tubules, et une eÂtroite zone profonde plus ou
ceux de cette dernieÁre; leur appartenance aÁ la foot-layer moins homogeÁne et contrasteÂe suivant les points.
paraõÃt donc tout-aÁ-fait certaine.
La couche continue qui s'eÂtend en-dessous de la foot-
DISCUSSION
layer, large de 100 aÁ 200 nm suivant les points, est composeÂe
d'un mateÂriel preÂsentant une texture ®nement granuleuse Le pollen des trois genres de Siparunaceae est treÁs homogeÁne
(Figs. 6 ± 8). Elle montre une densite variable, plus forte en du point de vue morphologique, tant par sa forme, sa taille
geÂneÂral dans sa partie profonde, et est creuseÂe cËaÁ et laÁ de et son type inaperture gemmeÂ-eÂchinule (Figs. 1 ± 3, 10 ± 17).
lacunes aux contours impreÂcis. Sa nature n'a pas pu eÃtre Dans les deux espeÁces de Siparuna et Glossocalyx eÂtudieÂes
deÂtermineÂe, le mateÂriel disponible n'ayant pas permis au MeT, la structure exinique est eÂgalement treÁs comparable
d'effectuer d'aceÂtolyse, ni de test de ThieÂry. Cependant, il et ne montre aucune diffeÂrenciation aperturale. Elle est
est treÁs vraisemblable que cette couche appartient aÁ l'exine. constitueÂe de trois couches ectexiniques: un tectum mince,
En effet, l'intine, bien qu' aÁ feine eÂbaucheÂe dans les onduleÂ, forme de grains soudeÂs et reliant la base des grandes
speÂcimens du pollen de Siparuna eÂtudieÂs, montre des eÂpines entre elles; un infratectum relativement eÂpais
caracteÁres distinctifs nets, comparables aÁ ceux de l'intine comprenant, d'une part des gros eÂleÂments plus ou moins
compleÁtement formeÂe de Glossocalyx: elle a deÁs ce stade un globuleux et espaceÂs, d'autre part des grains beaucoup plus
aspect heÂteÂrogeÁne duà aÁ la diffeÂrenciation preÂcoce de ses deux petits, disposeÂs principalement aÁ proximite du tectum; une
composants essentiels, une substance peu contrasteÂe aÁ foot-layer treÁs mince et plus ou moins discontinue, mais bien
texture granuleuse ou ®brillo-granuleuse laÃche, et des de®nie. Les gros eÂleÂments subspheÂriques de l'infratectum

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assurent la liaison entre le tectum et la foot-layer. On peut sous-tectaux. Chez Peumus boldus (Sampson & Foreman
donc les interpreÂter comme des grains treÁs deÂveloppeÂs jouant 1990, Fig. 4A), on observe un tectum comparable, mais il se
le meÃme roÃle que des columelles, ainsi que l'exprime le terme rattache aÁ la base des grosses eÂpines sous lesquelles on
de « grains columellaires » qui leur est donne dans ce travail. observe des eÂleÂments radiaux et des petits grains.
La preÂsence de petits grains isoleÂs suppleÂmentaires, situeÂs en MeÃme si le pollen de certaines Monimiaceae s.s. preÂsente
majorite en dessous du tectum, conduit aÁ comparer ce type certains cas de structure intermeÂdiaire, eÂleÂments radiaux et
d'infratectum aÁ ceux que l'on rencontre chez certaines grains, celui des Siparunaceae paraõÃt donc original par
Annonaceae ouÁ ils ont eÂte de®nis comme une structure mixte l'absence d'eÂleÂments radiaux et la preÂsence de gros « grains
ou intermeÂdiaire (Le Thomas 1980). columellaires » reliant le tectum et la foot-layer. De plus,
La couche continue et ®nement granuleuse s'eÂtendant la couche grenue continue, situeÂe sous la foot-layer, n'a
sous la foot-layer a une structure treÁs comparable aÁ celle du encore eÂte observeÂe dans aucun autre pollen de Monimia-
mateÂriel interstitiel de la reÂgion ectexinique profonde de ceae s.s. Cette structure exinique est eÂgalement diffeÂrente de
certaines Monimiaceae, Kibaropsis, Hedycarya ou Palmeria, celle des Atherospermataceae (Walker 1976, Sampson 1996)
chez lesquelles ce mateÂriel est deÂtruit par l'aceÂtolyse (JeÂreÂmie chez lesquelles elle est columellaire ainsi que de celle des
et al. 1984, Pl.3, Fig. 5, Pl. 5, Figs. 1, 4, Foreman & Lauraceae ouÁ elle est particulieÁrement reÂduite (Walker 1976)
Sampson 1987, Fig. 9). De meÃme, dans les genres Peumus et grenue (Hesse & Kubitzki 1983, Lugardon: comm. pers.).
(Foreman & Sampson 1987), Steganthera et Tetrasynandra Chez les Gomortegaceae, l'exine est treÁs mince, compareÂe aÁ
(Sampson 1997), le pollen preÂsente un mateÂriel exinique de l'intine, mais elle est constitueÂe d'eÂleÂments tectaux seÂpareÂs
meÃme structure entre les verrues ou sous les gemmules. Chez par de larges perforations et d'eÂleÂments columellaires assez
aucune de ces plantes, ce mateÂriel n'a eÂte reÂellement assimile bien caracteÂriseÂs (columellae-like) entre lesquels on observe
aÁ de l'endexine. Le cas des pollens de Siparuna est diffeÂrent, un mateÂriel granulaire de meÃme densite (Hesse & Kubitzki
semble-t-il, puisque cette couche granuleuse continue est 1983, Fig. 5b.) Il n'existe aucune trace de foot-layer, ni de
compleÁtement formeÂe alors que leur intine est encore aÁ peine couche grenue sous-jacente.
eÂbaucheÂe ou meÃme pas du tout. Dans les pollens de Ainsi, l'eÂtude du pollen inaperture des Siparunaceae
Glossocalyx, cette couche granuleuse persiste lorsque l'intine montre la particularite de sa structure exinique parmi les
est compleÁte et diffeÂrencieÂe en plusieurs zones. Cette couche Laurales et con®rme l'unite morphologique de la famille.
paraõÃt donc pouvoir eÃtre interpreÂteÂe comme de l'endexine de Toutefois, elle ne soutient ni ne contredit les relations mises
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structure peu coheÂrente, « endexine-like », comparable aÁ en eÂvidence avec les Gomortegaceae (Renner et al. 1997,
celle que l'on observe chez Berberis (Roland-Heydacker Renner 1999).
1974).
L'intine, beaucoup plus eÂpaisse que l'exine, est
reÂgulieÁrement reÂpartie tout autour du grain, comme dans
de treÁs nombreux pollens inapertureÂs qu'on peut quali®er REFERENCES
d'omniapertureÂs (Thanikaimoni 1978). Dans le cas des
APG. 1998. An ordinal classi®cation for the families of ¯owering
Siparunaceae, elle paraõÃt constitueÂe de trois zones, la partie plants. ± Ann. Mo. Bot. Gard 85: 531 ± 553.
meÂdiane eÂtant nettement plus eÂpaisse et faiblement Endress, P. K. 1980. Ontogeny, function and evolution of externe
tubulaire. ¯oral construction in Monimiaceae. ± Plant Syst. Evol. 134:
La structure de l'exine des Monimiaceae s.s. dispose 79 ± 120.
apparemment d'une remarquable plasticite si l'on en juge Endress, P. K. 1990. Patterns of ¯oral construction in ontogeny and
par les travaux de Sampson (1997), en particulier en ce qui phylogeny. ± Biol. J. Linn. Soc. 39: 153 ± 179.
concerne les « eÂleÂments radiaux » de l'infratectum. Par Foreman, D. B. & Sampson, F. B. 1987. Pollen morphology of
exemple, chez Hedycarya loxocarya (Figs. 22 ± 23.), leur . Palmeria scandens and Wilkiea (Monimiaceae). ± Grana 26:
127 ± 133.
sommet n'atteint pas la limite externe de l'exine, chez Kibara
Hesse, M. & Kubitzki, K. 1983. The sporoderm ultrastructure in
rigidifolia, ils s'eÂtendent du sommet aÁ la base de l'exine, et
Persea, Nectandra, Hernandia, Gomortega and some other
chez Austromatthaea elegans (Fig. 17), ils se soudent au Lauralean genera. ± Plant Syst. Evol. 141: 299 ± 311.
sommet pour former un tectum plus ou moins continu. Si JeÂreÂmie, J., Lugardon, B. & Le Thomas, A. 1984. Ultrastucture du
l'on consideÁre la base de ces eÂleÂments radiaux, ils peuvent se sporoderme du pollen d'Hedycarya et de Kibaropsis (Monimia-
souder en une foot-layer plus ou moins bien de®nie
.
(Fig. 17), eÃtre extreÃmement reÂduits (Fig. 32.) ou inexistants
ceae). ± Pollen Spores 26: 161 ± 180.

.
Le Thomas, A. 1980. Ultrastructural characters of the pollen grains
chez Tetrasynandra laxi¯ora (Fig. 35.). Lorsqu'ils existent, of African Annonaceae and their signi®cance for the phylogeny
on retrouve toujours ces eÂleÂments radiaux, constitueÂs ou non of primitive angiosperms. I. ± Pollen Spores 22: 267 ± 342.
de grains, sous les gemmules, les eÂpines ou les eÂtoiles de Money, L. L., Bailey, I. W. & Swamy, B. G. 1950. The morphology
l'ornementation exinique (JeÂreÂmie et al. 1984, Sampson & and relationships of the Monimiaceae. ± J. Arnold Arbor. 31:
372 ± 404.
Foreman 1990, Sampson 1997).
Perkins, J. R. & Gilg, E. 1901. Monimiaceae. ± In: Das
Le cas du pollen des Siparunaceae est diffeÂrent puisqu'il
P¯anzenreich. IV.101.h.4 (ed. H. G. A. Engler), 122 pp. ± W.
n'existe pas d'eÂleÂment radial au sens ouÁ ils ont eÂte deÂcrits Engelmann, Berlin.
chez les Monimiaceae s.s., mais seulement une structure Philipson, W. R. 1993. Monimiaceae. ± In: The families and genera
infratectale grenue-columellaire, constitueÂe de gros eÂleÂments of ¯owering plants (ed. K. Kubitzki, J. G. Rohwer & V.
subspheÂriques prolongeÂs par des eÂpines ef®leÂes aÁ la base Bittrich), pp. 426 ± 437. ± Springer, Berlin.
desquelles se rattache le tectum ondule et de petits grains Punt, W., Blackmore, S., Nilsson, S. & Le Thomas, A. 1994.

Grana 38 (1999)
Palynology of Siparunaceae 217

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Grana 38 (1999)

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