Sur Les Ensembles Analytiques

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icm Sur les ensembles analytiques. Par Nicolas Lusin (Woscou). Introduetion. En 1905, M. Henri. Lebesgue a donné, dans son Mémoire Sur des foncttons représentables analytiquement, wne construction péné- trante Wun ensemble de points qui a été employé par lui comme un instrument transitoire au cours de la recherche d'une fon- otion-individu échappant & tout mode de représentation analytique. A cause du réle auxiliaire que cet ensemble 1 jous la, V'illustre auteur, préoceupé @achever plus vite la détermination d'une fon- ction non définissable analytiquement, a omis une analyse appro- fondie de cet ensemble préliminaire E, car elle paraissait devoir étre longue et pénible aux lecteurs et, en méme temps, tout super- flue pour le but final. C'est cette fonction non définissable analytiquement nommée par Yauteur sans Pemploi de PAxiome du Choix qui fat la véritable origine d’une série do recherches desquelles so dégageait, de plus en plus nettement, la notion d’ensemble analytique. ‘A présent, quand la théorie des ensembles analytiques est ‘for melletnent achevée, il est impportant de reconnaftre en employant des raisonnements habituels de la Théorie des Fonctions que c'est cet ensemble auxiliaire H de M. H. Lebesgue qui est lui-méme un ensemble analytique ne faisant pas partie de la famille des en- sembles mesurables B, et que dans sa construction est contenue, comme dans un germe, toute la théorie des ensembles analytiques, Fondamenta Mathomations t. X. 1 2 N. Lusin: CHAPITRE I. La construction de M. H. Lebesgue et ses généralisations. I. La construction de M. H. Lebesgue. 1. Voici la construction de ensemble auxiliaire HZ. Nous re- produisons ici presque textuellement ce passage de M. H. Le- besgue #): | Nous supposons les nombres ratiénnels compris entre 0 et 1 rangés dans un certain ordre que nous ne précisons pas mais que nous supposons précisé; soit r,, 7,,.-. la suite considérée, Nous prenons une valour a comprise entre O et 1 ot nous I'éerivons dans le systéme de numération de base 2, en employant toujours un nombre infini de fois le chiffre 1; Yexpression de x est bien déterminde des: que a est donné: Bh & weet ite Barrons dans la suite r,, r2,... tous les 7, qui correspondent aux indices i des chiffres @ qui sont auls; soient ri, rj,... les r conservés, Marquons dans V'intervalle (0,1) tous les points ayant ces ry Payee pour abseisses. Deux: cas seulement sont possibles : Premier cas. — Les points marqués forment dans (0,1) un ensemble bien ordonné suivant cette convention que le rang de ces points soit conforme & Vordre dans lequel on les recontre en par- courant de gauche & droite V'intervalle (0,1); Deuxime cas, — Los poiuts marqués ne forment pas dans (0,1) un tel ensemble, Désignons par & la totalité des points de l’intervalle (0< x < 1) pour lesquels les premier cas est rempli et par E Yensemble des points « pour lesquels a lieu le deuxiéme cas.” 1) Sur les fonctions représentables analytiquement (Journal de Jordan, 1905, p. 218, lignes 25—82 et p. 214, lignea 117). Pour simplifier Je plus pos- sible des raisomnements, nous ne nous permettons de faire qu'un changement in signifiant dans 1s construction de M, H, Lebesgue concernant Vemploi dans tous Jes cas des développements & une infinité des chiffros 1 co qui ajoute & l'ensemble E de M. H, Lebesgue seulement des points rationnels, icm Sur les ensembles analytiques. . 3 Lensemble £ est le complémentaire de la totalité 6, et on voit bien que la totalité 6 est nommée par M. H. Lebesgue d’une maniere positive ot que la définition de ensemble E n'est que négative. Or, nous verrons dans ce qui auit que clest inverse qui a pré- cisement lieu: nous démontrerons que l'ensemble # de M. H. Le- besgue est un ensemble analytique et, par suite, est un ensemble & definition positive et finie. Quant & la totalité § de M. H. Lebes- que, nous n'avons aucune autre définition positive de cette totalité que celle de M. H. Lebesgue. I. Le crible canonique de M. Henri Lebesgue. 2, La forme géométrique que l’on peut donner & cette construction de M. H. Lebesgue le rendra peut-étre plus claire: considérons deux axes rectungulaires et un carré dont les e6tés ont pour équations e=0,e=1; ¥=0,y=1. Marquons dans le cété gauche vertical «—=0 du carré tous les points rationnels r,, 74,...; leur ensemble R est partout dense dans ce cété. Menons & Vintériour du carré par le point r, la parallale 4 axe des a, ol, en la divisant en 2" intervalles égaux, numérotons- ‘les au moyen des entiers 1,2,3,...,2" de gauche & droite, Si Yon supprime de cette paralldle les intervalles ayant les numéros impairs, Yensemble des points restants est formé de tous les points de segments équidistants termés, en nombre 2", dont la longueur commune est 1 :2*, Ainsi on voit que dans chacune des paralliles y=, y¥=Payu) y=r,,.. sont placés des segments fermés n’ayant aucun point commun et en nombre fini. Nous appellerons crible canonique de M. H. Lebesgue la réunion de tous ces segments et nous le désignerons par C. 3. Par définition méme, le crible canonique C est un ensemble dénombrable de segments fermés particuliers paralléles & Yaxe des a répandu d’une maniére spéciale dans l’intérieur-du carré; d’ailleurs, il est clair que cet ensemble est partout dense dans ce carré. Tl est aisé de justifier la dénomination de crible. En effet, soit # un point quelconque appartenant au semi-segment !) 0<2<1 4) On oppolle semi-segment tout segment fermé diminné d'une et une seule do wos oxtrémités, 4" 4 N. Lusin: de axe OX; le point x est done situé sur le cété inférieur du carré. Désignons par P, une perpendiculaire élevée en ce point x a Vaxo OX. Il est clair que cette perpendiculaire coupe Je erible Cen wn ensemble au plus dénombrable de points; désignons-le par R,, Comme les ordonnées des points de R, sont tous des nom- bres rationnels, la projection orthogonale de P, sur Yaxe OY est contenue dans Yensemble R des points rationnels qui appartiennent au e6té w= 0 du carré. Mais une remarque bien plus importante et qui est relative & une des plus belles propriétés du crible canonique ( de M. H. Lebesgue est la suivante: un point 7, du coté =O du carré appartient & la projection de R, sur Yaxe OY si Yun a 6,—=1, et dans ce’ cas seulement. Il en résulte que ensemble dénombrable BR, forme sur la per- pendiculaire P, un ensemble bien ordonné pour tous les points x dle Ta totalité 8, le rang des points de R, étant conformed Pordre dans lequel on les rencontre sur la pérpendiculaire P, parcourue do bas en haut, ot R, n'est bien ordonné, en adoptant la méme con- vention de rang, pour aucun point a de Vensemble B. On en conclut immédiatement que R, admet une partic n’ayant pas d'élément initinl pour tout point w de ensemble H; il serait done possible de déterminer, dans ce cas, une suite décroissante a,, dy, Sormée @éléments de R,, chacun plus bas que le précédent et qui tendent manifestement vers un point j situé sur la perpendiculaire P,, Ainsi, les points de R, admettent, dans co cas, le mouvement rétrograde, et il est clair que, parmi les points limtles de £, dans chacun desquels Yensemble R, a le mouvement rétrogride, nous avons un point le plus bas; désignons par (2) Yordonnée de ce point. En résumé: c'est la collection elle-méine des segments fermés de C qui crible une mani’re automatique des points de Vinter- valle fondamental O..,De ce qui sera démontré dans 1a suite, il résulte que les ensembles me- sorables B sout ceux qui peuvent étre définis par des dgalités ou indgalités ana- lytiques; pour cotte raison ils mériteraient d'étre nommés ensembles analytiquese. (Sur les fonctions représentables analytiquement, p, 165). La proposition inverse (c'est-a-dire que tout ensemble défini par des dgalités ou inégalités analytiques est un ensemble mesurable B) n'est pas vraie, Dans les cadres limités de nos Notes des Comptes Rendus (Souslin — Sur une definition des ensembles mesurables B sane nombres transfinis; N. Lusin— Sur la classification de M. René Baire, t. 164, p. 88 et p. 91, séance du 8 jan- vier 1917) o& Y'on trouve tous les résultats principaux sur les ensembles analyti- ques énoneés, d’ailleurs, sans faire les Aémonstrations, nous avons appelé los on- sembles nalytiques par le nom suecint d'ensembles (A), icm Sur les ensembles analytiques. 7 infinité dénombrable, nous pouvons muméroter tous cos rectangles construits au moyen des entiers positifs (1) Ds Ayres Qureee Nous désignerons par «, Vabscisse de Yextrémité droite de la base de Q,- . , Ceci pos, occupons-nous de la construction d'une fonction f(t) discontinue seulement en une infiuité dénombrable de points de Vintervalle (0<¢<1) dont V'ensemble des valeurs coincide aveo Vensomble lebesguien 2. Soit ¢ un nombre incommensurable quelconque compris entre 0 et 1 et défini par un développement de la forme ,, %, %,... étant des entiers positife déterminés. Faisons correspondre & ¢ une suile bien déterminée (2) ee ee formée des extrémités droites des bases de certains rectangles Q, définie par Ja relation de réeurrence suivante: 1° By = a,; on a done x, = 2,5 2° le nombre w,,,_, étant défini, considérons tous les rectangles Q qui sont intériours au rectangle Q,__,; leur ensemble forme uno partie de la suite (1), donc, il est une snite. Le nombre x, sera -défini comme égal au terme de rang @,, de cette suite. Tl est clair que la suite (8) formée de nombres positifs est décroissante; done, elle a une limite. Comme cette limite est déter- minge d'une maniére unique par la connaissance de ¢, nous la dé- signerons par /(t). 6. I] ext aisé de démontrer que la fonction /(f) ainsi construite eat continue en chaque point irrationnel t, relativement & Vensemble de tous les points irrationnels, : En effet, désignons par J l'ensemble de tous les nombres irra- tionnels de Vintervalle (0 1, concevons, dans chacun des parallélépipddes de rang »—1, une suite bien déterminée, dénumbrable ou finie, de parallélépipédes fermés analogues n’ayant aucun point commun deux & deux, et nommons-les, pour abréger, rarallélépipides de rany n, ete. Comme tous les parallélépipedes de rang n sont en nombre dé- nombrable (ou fini), leur ensemble-somme est nécossairement mesu- rable B; designons le par S,. Il résulte immédiatement de la que la partie commune & tous les ensembles-sommes S,, S,, S,,... est forcement un ensemble mesurablé B; désignons-le par 6 et posons la définition suivante: Définition, —- Nous appellerons ensemble élémentaire Pensemble @ ainsi construit, On voit que tout ensemble 4lémentaire est un ensemble d’une nature pas trop compliquée, mais ce n’est, en tout rigueur, que bieh relativement), Remarquons que l'ensemble formé dun seul point ost évidem- ') La >simplicitée des ensembles élémentaires nous parait bien illasoire, La traduction de le défnition densemble élémentaire on langage do I'Arithmétique se heurte & toutes les controverses relatives A la Théorie de la croiseance. Il som- ble que toutes les difficultés de 1a théorie des ensombles projectifa sont contenucs dans les ensembles éémentaires comme dans un gorme, icm Sur les ensembles analytiques. 19 ment élémentaire; de méme, tout ensemble isolé (c’est-A-dire tel que chaque son point soit un point isolé) est encore élémentaire. 19. Cotte définition étant posée, nous allons démontrer. la pro- position suivante: Tout ensemble analytique linéaire est la projection orthogonale @un ensenible élémentaire plan, Pour le démonirer, il suffit de considérer la fonction F(t) con- tinu du c6té droit en chaque point que nous avons défini précé- demment (n° 16). : En effet, prenons un semi-segment quelconque d de rang n. Soient H et.h respectivement le maximum et le minimum de F(z) dans d. Les points du plan dont les abscisses appartionnent au segment fermé d (lextrémité droite y comprise) et dont les ordon- nées sont compris dans le segment (h, Fundamenta Mathomations +, V, 189. icm Sur les ensembles analytiques. 25 2° les projections des parties de @ enfermées dans » et dans m' sont toutes les deux encore non dénombrables, Dés lors, nous sommes dans les mémes conditions qu’auparavant, et nous pouvous déterminer, dans chacun des deux parallélépipédes m et n’, deux parallélépipades nouveaux jouissant des mémes pro- priétés; nous obtenons ainsi quatre parallélépipsdes déterminés. Nous continuons & opérer’ de la méme maniére dans chacun d’eux et nous obtenons huit parallélédipedes déterminés, jouissant des mémes pro- priétés, et ainsi indéfiniment, Il est clair que Yensemble des points qui uppartiennent chacun A une infinité de parallélépipédes ainsi déterminés est un ensemble parfait contenu dans lensemble élémentaire e. D'ailleurs, les pro- Jections de deux ses points supposés différents sont toujours distinctes. Il en résulte que 1a projection de cet ensemble parfait est encore un ensemble parfait. Et comme ce dernier est manifestement con- tonu dans Vensemble analytique donné H, nous obtenons la propo- sition suivante: Tout ensemble analytique nan dénombrable contient nécessairement un ensemble parfait, done a la puissance du continu 2). Mesure. 26. Soit H un ensemble analytique queleonque sur lequel on soit seulement qu'il a une mesure extérieure non nulle, mE>0. Tout @abord, nous faisons cette remarque bien triviale que pour démontrer qu’un ensemble de points H quelconque, de mesure exté- rieure non nulle, est mesurable, il fant constater qu’il contient un ensemble fermé F’ dont la mesure est supérieure & m,E—e, & étant un nombre positif aussi petit que lon veut; et cela -suffit. En effet, @une part, on peut enfermer les points de H en une série de parallélépipddes (intervalles, rectangles) dont Vétendue (lon- gueur, sire, volume) totale est inférieure A mH +e. D'autce part, tous les points qui n’appartiennent pas & E sont évidemment com- pris dans une série de parallélépipédes extérieurs & l'ensemble fermé F dont Vétendue totale est inférieure & 1—m F + e. Done, Pétendue totale de tous les deux séries de parallélépip&des est inférieure & m,E-e+1—mF+2<1-+3e; dono, H est mesurable, Malgré son extréme banalité, cette remarque nous sera bien utile. *) Cost un résultat de Souslin, Voir ma Noto dans les Comptes Rendus, 1917. 26 N. Lusin: Encore une remarque: si nous avons une suite Hy, H,,... d'en- sembles queleonques qui ne sont assujeltis & aucune restriction, la mesure extérieure de l’ensemble-somme des » premiers termes de la suite tend vers la mesure extérieure de la réunion de tous les termes de Ja suite, lorsque » croft indéfiniment, Il en’résulte qu’on peut prendre un nombre n, de parallélépi- pédes de rang 1 suffisamment grand pour qué Ja partie de l'ensemble ‘élémentairé ¢ comprise dans cos parallélépipédes. ait ‘une projection dont la mesure extérleure est supérieure 6 m,E—e. Qpérons de méme sur les parallélépipédes de rang 2 contenus dans les parallélépipsdes choisis de rang 1: nous pouvons prendre un nombre », suffisamment grand pour que la partie de ¢ comprise dans coux-ci ait une projection dont la mesure extérieure est supé- rieure & mE — a— &, et ainsi de suite. On formera ainsi des collections K,, K,, Ky,... de parallélépi- podes fespectivement de rangs 1,2,8,..., chacune composée d’un nombre fini de coux-ci et intérieure & la précédente, telles que la projection de la partie de Vensemble élémentaire ¢ comprise dans Jes parallélépipédes de la collection K, ait la mesure extérieure plus grande que m,E— e—& —...—&; ici la série & termes positifs & +,-+... est convergente et de sommo ¢, e étant aussi petit quion veut. Il on résulte que la projection des points de K, est un ensemble parfait de mesure plus grande que m,H—«; nous le désignons par F. ‘ D’autre part, la partie commune aux collections K,, K,,... est un ensemble de points manifestement formé, et il ost clair que Yensemble F est une projection de co dernier. Done, l'ensemble J’ est contenu dans l'ensemble analytique donné E. Nous sommes ainsi amenés & la proposition suivante: Tout ensemble analytigue est mesurable 2), Catégorie. 27. Il s'agit do démontrer qu'aueun ensemble analytique n'est jamais de ceux que M. H. Lebesgue a appelés autre fois ensembles *) Théorbme V de ma Note (1917): «Tout ensemble (4) eat mesurable (L)>;, N, Lusin ot W. Siorpitiski: «Sur quelques propriéide des ensembles (A)>, , Acad, Cracovie 1918, p. 44, s icm Sur les ensembles analytiques. 27 qui ne sont pas Z, ou, pour reprendre une dénomination de M, A. Denjoy, qu'un ensemble analytique n’est jamais inexhaustible résiducl, En dautros tormes, il s'agit de faire voir que, quel que soit un ensemble purfuit 1’, il existe une portion w de P telle que de pre- mibre catéorie dans m est: ou bien Vensemble analytique donné & ou len -son complémentaire CL. Il suflfit évidemment de gonstater que si Yensemble analytique donné E n'est de premidre catégorie dans aucune portion de P, Yensomble complémentaire CH est do premidre catégorie dans P. Tout d‘ubord, dans Pespace 2 m--1 dimensions oi Pensemble élémentaire ¢ ost situé, nous considérons le cube fondamental comme un parallélépipade unique de rang 0. Nous commengous par supprimer tous les parallélépipedes, quel que soit leur rang, tels que les parties de ¢ qui leur appartiennent, aint des projections de premidre catégorie dans P; il est clair. quil y 4 des parallélépipddes conservés de tous les ranga Cela posé, nous opérons sur chacun des parallélépipddes restants, quel quo soit son rang, de la mani’re suivante: soit A ce parallé- lépipéde; nous considérons la partie de Yensemble élémentaire ¢ qui appartient & A. Comme A est un des parallélépipédes conservés, la projection do cette partic de e nest pas de premiére catégorie dans P. Done, il existe dans ? un ensemble fermé bien déterminé F tel que cette projection ‘ne soit jamais de premiére catégorie dans aucune portion a de P qui ne contient pas de points de F, et cela wait pas lieu si la portion x est contenue dans F. Ce premier point établi, nous faisons déterminer pour chaque parallélépipéde conservé A , contenu dans A et de rang immédia- tement suivant, un ensemble fermé F’ correspondant. Tl est clair que la partie commune & tous ces ensembles fermés F’ est un ensemble mon dense dans toute portion « de P qui ne contient pas de points de F. Donc, Pensemble des points communs & tous lea F’ et qui n’appartiennent pas & F est un ensemble non dense dans P; nous le désignons par H(A). Ainsi, & tout parallélépiptde A, quel que soit son rang, corres- pond un ensemble bien déterminé H(A) non dense dans P. Il sen suit que la réunion de tous ces ensembles H(A) est un ensemble de premidre catégorie dans P. Désignons-le par H. Nous allons démontrer que chaque point m de P qui n'appartient pas @ H est un point de Vensemble analytique donné E. 28 N. Lusin: En effet, comme m n'appartient pas & H(A,), 0% Ao est le cube fondamental; il existe, dans Ay, ua parallélépipéde A, de rang 1 tel que le point m soit extérieur & Pensemble fermé F, qui correspond A A,; comme ‘m n’appartiont pas & H(A,); il existe, dans A, , un parallélépipdde A, de rang 2 tel que m soit extérieur & Ponsemble fermé F, qui correspond &- Ay, et ainsi de suite, On formera ainsi des parallélépipédes Ay, Ar, As»... de rangs respectivement égaux 4 0,1,2,..., chacun intérieur au précédent et tels que le point m n’appartienno jamais & aucun des ensembles formés F,. Done, le point m sippartiont nécessairement a la pro- jection de chacun des parallélépipédes Ay, Ay, As,-..- Nous con- cluons de ld que le point m est projection d’un point de l'ensemble élémentaire ¢, donc appartient & E *). aqfid 28. La forme analytique que Yon pout donner A cette proposi- tion la rendra peut-stre plus claire: cousidérons, dans Vespace eu- clidien & m dimensions, un ensemble analytique arbitraire H. Soit une fonetion égale & 1 pour les points de H et & 0 en dehors de E. Si P est un ensemble parfait queleonque situé dans l'espace considéré, il y a des portions de P dans lesquelles de premiére caté- gorie: est ou bien E, ou bien son complémentaire CE. Done, la fon- ction f ainsi définie posséde une propriété nécessaire de M, R. Baire qui appartient & toutes Jes fonctions de sa classification; clest-b-dire: F est ponctuellement discontinue sur tout ensemble parfait P quand on néglige des ensembles de premitre catégorie par rapport & cet ensemble parfait P. 29. Remarque. — Nous compléterons ces résultats par la re- ‘marque suivante, Si un ensemble est mesurable, son complémen- taire est aussi, et nous avons la méme conclusion pour la propriété @étre un ensemble Z. Done, Le complémentaire d’un ensemble analytique est mesurable et est un ensemble Z (n’est pas un ensemble inexhaustible non résiduel). 4) Théoréme VI de ma Note (1917): »Lorequ'un ensemble E, qui est sin ensemble (4) formé & Vaide de pointe d'un ensemble parfait P, est de seconde catégorie sur P, il existe un intervalle contenant des points de P et dans lequal Ts complémentaire de E par rapport @ P est de premidre catégorie«, V. anesi N, Lusin’ ot W. Siorpidski: »Sur un ensemble non mesurable (B)s, Journal de Mathématiques t. I (1928), p. 68; 0, Nikodym: Fondamenia Mathématicae t. VII, p. 153, Sur les ensembles analytiques. 29 CHAPITRE IL La mesurabilité B. VIL. Les idées de M. Emile Borel. 30. La notion d’ensemble mesurable B. — Il est temps d’exa- miner les relations des ensembles criblés (analytiques) avec les en- sombles dits mesurables B. Nous ne chercherons pas A donner une définition générale du mot ,mesurable BY: il nous parait qu'il y a li une chose suffisam- ment “dangereuse pour qu’une définition générale on soit pratiquée sans précaution extréme, On appelle habituellement ensemble mesurable B tout ensemble de points qui peut ére obtenu par Vapplication répétée des deus opé- rations fondamentales (addition d'une infinité dénombrable d’ensem- bles, partic commune & uno infinits dénombrable d’ensembles) & par- tir dintervalles. Cette définition parait.sans donte particulirement claire quand il s'agit des ensembles déj réalisés; mais ello n’a point encore une nettelé suffisante pour pouvoir figurer dans une démonstration ma- thématique, dans laquelle on raisonne sur un ensemble mesurable B dont la réalisation est dans le virtuel. La nécessité de faire de tels raisopnements s'impose immédiatement si Yon se propose d’étudier les propristes générales d’ensembles mosurables B. Et alors on cherche & préciser cette définition au moyen de phrases supplémentaires. Dans co but, aprés avoir énoncé la définition considérée, on fait habituellement connaftre quo les deux opérations fondamenteles, par Jesquelles on construit des ensembles mesurables B au moyen d’in- tervalles, peuvent étre combinées muluellement’ d’une maniére trés compliquée, puisque, pour avoir un ensemble désiré F mesurable B, on doit bien souvent préparor préalablement une infinité d'autres ensembles préliminaires, également mesursbles B, dont une compo- sition au moyen des opérations fondamentales nous améne, en dé- finitive, & posséder Yensemble résultant Z. Ces exiplications, nécessaires d’aillours si l'on g0 propose d'étudier Jes ensembles mesurables B dans leur généralité, mettont nettement

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