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Institut LINGUAPHONE Gecion 8. 9 12, rue tincoln - PARIS SCIENCE ET VIE Tome iXVil - Ne 328 SOMMAIRE % Les trois. premiéres semaines du débarquement de Normandie, par Pierte Belleroche . pee Son gmp emerge regina 8 gate * Les applications alimentaires et industrielles du sorgho sucrier, par le docieur Delucq. “ * La bataille aéronavale des Philippines et ses enseignements, par Camille Rougeron... seveeeeeee 12 *. Les applications et l'avenir des métaux pulvérulents, par M. Gautier....2...... 0.00 cece eee seb ates soe * Larithmétique de Vinfini, par Maurice Fréchet....:.... 38 . Débarquer en pleine plage plusieurs dizaines de milliers d’hommes par jour,.metre & leur disposition le matériel , innombrable qu'exige la conduite de la’ guerre moderne, armes, munitions, véhicules légers et lourds, carburant, vivres, médicaments, etc..., était une en‘reprise qui pou- vait paraftre gigantesque et difficilement réalisable méme par des nations aussi puissamment équipées industriellement we les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le débarquement ‘de Normandie a constitué la plus ex raordinaire opération de débarquement jamais réalisée jusqu'ici, menée A bien malgré tous les obstacles qu’offraient les fortificatons cétié- res, l’action de l'aviation et celle des sous-marins et vede tes rapides. Prés de'4000 navires de toutes sortes et d'innom- brables engins de débarquement, encadrés de forces navales légéres et couverts en altitude par un déploiement prodi- gieux d’avions de combat, ont, en un immense convoi continu, alimenté les batailles terrestres qui ont décidé de la Itbération de l'Oues: de l'Europe. (Voir page 3 l'article sur le débarguement de Normandie) « Science et Vie », magazine mensuel des Sciences et de leurs applications a la vie moderne. Rédaction, Administration, Publicité : actuellement 3, rue d’Alsace-Lorraine, Toulouse. Chéque postal : n® 184.05 Toulouse. Téléphone : 230-27. Adresse. télé"raphique : SIENVIE’ Toulouse. Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Copyright by « Science et Vie», Janvier mil neuf cent quarante-cing. Registre du Commerce : Totlouse 3235 B. Abonnements : France et Colonies, un an : cent dix francs. Janvier 1945 SCIENCE ET VIE q ‘gusof isu jopyitin p10d d] sump pBsnYO?D ys jatisqvM 97 ‘aisoz D] 9 soande 82] Juassjun ‘aplvU DL ap SJusUaanoW 89}, a1ayns inod sazuDIIO4 “SaassnDYD FOP ‘squod sap suwmos sobsvT “we QQT ap sbuoy Su0U0L, IDE SPNDLOWAL JUDdIN{ SadqOL op 3a SINNS ap saugowopy WuzA “191941710 quod np sounp-asiaq $2] 49U10f umod vpyn0d puasnJ-SaijapU ap SauIto} ayy Juod buo AGNVWYON BLOD VI Jd SIMLYW AA SANIVINID SINOTIND V SIFINCO LA SIFIEWASSV “AMLY YNOd AHONVH VT SUGAVEL V SHBNOUOWIY GLY LNO ‘SIVIONY SLUOA SAT SNVG SIBNONIGVA ‘NOLFA NI. SNOLLDAS STI INCOM ‘SSHONYHOWAY A THIILY 1YOd Ad SAWVT-ISINS m1 ‘saiqrydiup suoyuvo sop no soyswupd sop Sump jos ‘Suonwva zy SojqissaooD sapzoh sa] uns JuawWoT0IEp gOS LES TROIS PREMIERES SEMAINES DU DEBARQUEMENT DE NORMANDIE oe par Pierre BELLEROCHE : Liassaut dela « forteresse Europe » fut donné au matin du 6 juin 1944. Moins de trois mois plus tard,.la presque totalité du territoire francais se trouvait libe- rée, tandis que les armées allemandes, défaites dans les dures batailles de Nor- mandie, harcelées, par les: Forces Frangaises de I'Intérieur, ayant abandonné au total six cent mille prisonniers, cherchaient-un refuge vers les lignes fortifiées de PEst, laissant en place, le long des cétes de I' Atlantique et de la Manche, des gar- nisons sacrifiées, chargées de tenir cofite que cotite,.dans.le but-de retarder I’ afflux des approvisionnements. Les opérations conduites du 6 au 27 juin, pendant les trois premiéres semaines del’ «invasion», du jour de débarquement 4 la prise de Cherbourg, furent marquées par la plus étroite collaboration entre les forces ter- restres, navales et aériennes, et par la ‘mise en ceuvre coordonnée de matériels de mise au point récente, qui mériteraient une étude spéciale. Les armées alliées ont di, tout d’abord, prendre pied par l’air ef par mer sur un littoral puissam- ment garni de défenses; élargir progressivement les tétes de pont conquises les premiers jours; subir victorieusement l’épreuve des premiéres réactions des divi- sions blindées adverses; enfin conquérir le grand port en eau profonde dont les installations étaient indispensables (1) pour la mised la terre de I Equipement destiné a@ la. percée qui,-un mois plus tard, jour pour jour, aprés la prise de Cherbourg, devait permettre l'irruption des forces alliées en Bretagne et entre Loire et Seine. Dans cette période de trois semaines, qui s’étend du jour « J» a la prise de Cherbourg, le débarquement du matériel lourd en pleine plage ne fut possible que grace a Paménagement d’in port artificiel; construit al avance sur les cétes d’ Angleterre, et remorqué pour étre placé en un point choisi du littoral francais, 4 Arromanches. troupes & terre, et prendre part & la bataille des Le choix de Cherbourg E dernier soldat britannique avait & peine, +] en 1940, quitté le sol de Europe conti- mentale, que |’Etat-Major de Londres mettait & l'étude un plan de débarque- ment. Dans ce but, il organisait des troupes spéciales, les « Commandos », et faisait étudier les chalands porte-chars. . Dés 1941, aprés examen de la situation euro- péenne, le choix de Cherbourg s'imposa comme objectit poostaphique principal. e ret, de par sa situation stratégique, le. port de. Cherbourg, & l’extrémité d'une pénin- sule, apparaissait comme propice Ala consti- tution d'une tate de pont facile A défendre. Une armée restreinte pouvait y tenir, méme en cas de-violente réaction ennemie, sans risquer ‘d’étre chassée, surtout avec l'appui de Tartillerie d'une flotte maitresse de la mer. La superficie de la rade de Chetbourg-et ses quais transatlantiques permettaient d’effectuer, sans préoccupation, des marées ou des conditions atmosphériques, le trafic. indispensable A une ar- mée de plusieurs centaines de mille hommes, alourdie par un. énorme matériel. Enfin, étant donné la. proximité du Cotentin des bases aériennes anglaises, les chasseurs pou- vaient couvrir efficacement'les transports et ‘les (1) Voir : « Une armée de plusieurs millions hommes peut-elle franchir 1a Manche de vive force? (Science et Vie, n° 304, décembre 1942, p, 255). de Cherbo: plages. “ Em résumé, dés 1941, l'Etat-Major britannique estimait possible la prise de: C) jourg avec une ou deux divisions, mais, dans ces conditions, le succ’s apparaissait inexploitable. {] n’était pas sans intérét cependant d’immobiliser, & peu de frais, ‘dans le Cotentin, plusieurs centaines ‘de : mille hommes. Cette conception limitée du_« se- cond front’» se maintint jusqu’en | ot l’opé- ration de Dieppe, le 19 aoit 1942, montra que les résultats resteraient douteux sans ure inter- vention massive de .l'aviation et en patticulier sans un intense bombardement aérien préalable des défenses cdtiéres. Les études relatives'& la Normandie restérent “en sommeil & partir de l’automne’ 1942, du fait des opérations d’Afrique du Nord. Pendant I’été de 1943, aprés la réussite du débarquement de Sicile, fut enfin réalisé l'accord des Etats Majors britannique et américain sur un plan d'invasion de la Normandie, qui englobait une zone allant urg & Caen, de maniére A utiliser les plages du Calvados, propicés & une action mas- sive de « landing-crafts » et de chalands porte- chars. Cherbourg restait toujours l'cbjectif prin- cipal, mais le développement de |’opération fut envisagé du Cotentin a la Baie de Seine, dans le sens de |’ « invasion ». L’ordre de bataille adopté fut le suivant : l’aile gauche, qui devait subir le choc .des forces alle- mandes, fut confiée aux Anglaise et aux Cana- 4 diens : le champ de bataille étant la plaine de Caen, entre Cherbourg et Paris, L'investissement de Cherbourg, pris A revers par voie de terre, fut réservée aux troupes amé- ricaines. ° C'est A la Conférence de Téhéran, en décem- bre 1943, que la date_du débarquement fut fixée’ a'une semaine prée. Enfin, le plan fut complete par des. études concernant notamment l'aména- ement d'un port artificiel en pleine plage, dans fe Calvados, pour.suppléex A la destruction possi- EP VIR L’offensive aérienne prépare le débarquement La premiére condition di succés du débarque- ment était de s'assurer la mai‘rise de |’air, tant au-dessus des ports de concentration des. forces. alliées qu'au-dessus dela Manche et des plager de débarquement: en France. La solution du probléme consistait & s’a*taquet tout d’abord & la Luftwaffe pour la détruire aur ses aérodromes et méme 4 sa source ; dans see Fic. |,.—- LES OPERATIONS DE ble des. installations portuaires de Cherbourg, — le initiale, et la pose du moins pendant la périod Manche pour d'un pipe-line sous-marin sous ‘la économiser le ‘tonnage pé‘rolier. . Au début de 1944, le commandement de ]'opé- ration fut organ'sé. commandement en chef, on le sait, était assuré par le général Dwight Eisenhower (américain) avec comme adjoint T'Air Marshal] Sir Arthur Tedder (anglais): Sous leurs ordres se trouvaient les’ forces aériennes tactiques de |’Air Marshall Mallory (anglais), et Jes forces terrestres du général Montgomery {an- glais), Ces derniérss comprenaient la I"* Armée américaine du. général Bradley (américain) et la 2° Armée britannique du général Dempsey jais), En outre, étaient misés A la disp: de Tarmée d'invasion les forces aériennes. stra- tégiques sous les ordres du général Spaatz (amé- ticain), et comprenant les flottes aériennes n° 8 (Grande-Bretagne} et n®’15 (Italie). Enfin, les: forces navales étaient placées sous le commandement de |’Amiral Bertram Ramsay fae ais). avec, sous ses ordres, les escadres de "Amiral Vian (anglais) et de 'Amiral Kirk (amé- ricain). Du cété allemand, la défense cétiére fixe était ‘eonfiée au général Blaskovitz ‘et les forces mobi- les au maréchal Rommel, le tout sous l'autorité dw vieux maréchal von Rundstedt. -abandonnérent leurs objectifs lointains pour NCRMANDIE “ET LE TRACE APPROXIMATIF DU’ FRONT AU 20 yun 1944, UNE SEMAINE AVANT LA PRISE DE CHERBOURG usines producttices. Cette taché revenait aux for- ces aétiennes stratégiques (général Spaatz). La préparation aérienne ‘méthodicue du dé- barquement s'est étendue sur une trés longue. période, atteignaht prés de cing mois. Depuis le II janvier 1944 jusqu’é la fin de février, des bombardements: massifs ont pilonne Jes usines de production de l'aviation de chasse nazie et attaqué des aé¢rodromes; & partir du mois de mars, l'opposition rencontrée dans le ciel ennemi fléchit néttement, l’ennemi parais- sant contraint d'économiser son. aviation de chasse. . . C'est A cette époque que Jes objectifs ferro- ° viaires commencent_@ apparaitre dans les com- muniqués, mais la phase aigué de l’offensive con- tre les communications ferroviaitres de la Belgi- que et du Nord de la France ne commenga que Te 15 avril. A cette date, les Forces a nnes stratégiques lonner les gares de triage en France et partic per A la destruction des wagons. L'attaque des communications routiéres ne commenga qu’au début de-juin, trois jours avant le jour « J », fixé A.lorigine au 5 juin, mais que le mauvais temps fit reculer ati 6 juin. Dans la’ dernére période de la préparation aérienne, .les “honibardiers. lourds entrérent er. LE DEBARGL -action contre les objectifs tactigues du Littoral. En 36 heures, les 2’ et 3 juin, 5000 tonnes de bombes furent déversées sur les défenses cotigres de la Manche et sur le Pas de Calais. L'opération fut répétée dans la auit du 5 au 6. ° Cet'e méme nuit, ils prononcérent une offen- sive de la derniére heure sur les. ponts de Ja Seine gui furent tous détruits ou endommagés, PT DE NORMANDIE —- des. mines terrestres sur les plages mmes ou en retrait; — des fortins échelonnés depuis les plages “jusqe’A Muntérieur, parfois trés profondément, et abricant de nombreuses piéces d’artillerie de tous calibres. il ne fallait pas que les attaques préalables de ce dispositif puissent faire soupgonner A l’en- FIG, 2, — UNE FORMATION D’AVIONS DE COMBAT ‘MARTIN ‘ MARAUDER », APPARTENANT A LA 9° FLOSTE AERIENNE AMERICAINE SURVOLE, AU-DESSUS ‘BE LA MANCHE, UN CONVOI A DESTINATION DE LA NORMANDIE (0.W.1.) oupant ainsi le Nord de la France de ia Nor- mandie. La destruction des 10 ponte de la Seine compris entre Paris et Rouen, A partir du 27 mai, et de ceux de la Loire entre Orléans et Nantes, délimitait la zone stratégique intéressée par le -débarquement d'invasion. Enfin, & laube du 6 juin, 750 bombardiers -américains déverstrent 2200 tonnes de bombes sur les: défenses littorales, tandis que les chas- seurs monoplaces Hawker « Typhoon » lance- fusées détruisaient toutes les stations de repérage radioélectrique. ; Les défenses littorales Les travaux de défense littorale 'réalisés par les Allemands pour rendre. inabordables les plages cdu Nord-Ouest de la France comprenaient — des obstructions sous-marhies en champs ou isolées, trés denses; pieux de béton; barbe- lés, mines sous-marines des modéles les plus divers; nemi les points de débarquement choisis.- Aussi, les opérations d’assainissement de la mer et de destruction des défenses cétitres furent-elles me- nées simultanément et au tout dernier moment. Le jour « J » avait été fixé précisément le 5 juin (nous’ avons dit qu'il fut différé de 24 heures), & cause de l'ampleur de la marée ce jour-l&. Les destructions des obstacles sous-ma- rins furent effectuées A pied sec A l’heure de la basse-mer dans la nuit du 5 au 6. A partir de 23 h, le 5 juin, une pluie d’ex- plosifs retournait la bande cétiére, tandis que des Aottilles de dragueurs ‘nettoyaient les zones de mouillage prévues pour les convois, et ‘Jes chenaux par o& les engins de débarquement devaient gagner la céte. Des milliers-de mines de types divers furent détruites dans ces opé- rations. Le 6 et le 7 juin, aprés une diversion sur-le Havre, les batiments de guere alliés ‘canon- nérent les. objectifs sur les plages ou derriére les plages. Le lendemain, ils réduisirent au SCIENCE E® VIE ae A ®&G 8 ® s - LE DEBARQUEMENT DE NORMANDIE . silence les batteries de la Dive, et trois divisions aéroportées_ qui 5. iments américains’ — 4 proximité de Caen, au nord-ouest et au et pour deux tiers nord-est, avec |"espoir, décu par la suite, que de. batiments’- bri ces troupes s’empareraient rapidement de la ville indée, tanniques. Des uni-. et de l’aérodrome de Carpiquet; a Seeaeeyes &22 383 § SESZS —— cétigres du Havre furent déposées par planeurs, Ces trois divi- o6 ae ee et de Houlgate. sion aéroportées, la 6° britannique, la 82° et la ae Se sess £8 Précisons, ici que 101° américaines, furent transportées par un mil- Be" See eSeS28 les navires d'inva- liers de planeurs du type Horsa et Waco (I). BER we SSB" eg sion, aunombre de. Les principaux points sur lesquels les troupes 5H ss age? prés de 4000 au,to- aéroportées ont atterri (environ 20 % des_pla- & BSS sses* tal,étaientcomposés _neurs n’atteignirent pas leur point d'atterrisage) w5” sSS3SSey - pouruntiers de ba- ' furent les suivants : 3 SSeS 8 Bosse & ROR S S889 8x88 » SON ENVERGURE, DE 12 M 70 ET SA VITESSE MAXIMUM 8 S38 Ss OR Bs = a 58 ° 35 2 23 Ey Ee g a< 3s Zu Saree ae tés francaises, po- — entre Valognes et Carentan et '& la pointe QR= -acee sk, lonaises, hollandai- de Barfleur; . SMa BE sessss ses, norvégienhes —- entre Coutances et, Lessay, ‘coupant. ainsi 25 = fs Seas st grecques ont pa’ les voies de communication entre. Cherbourg et os Saessstes tcipé aux opéra- - Avranches; . . . +Q 0 ELESESSSS - tions navales d’es- | — au sud de Trouville et vers la rive sud de Bin ESohySSae -entte et d’appu'. lestuaire de la Seine; AN8 38 Pgs ne Braient présents, en — loin gue les arriéres entre Falaise et Argen- a5 Boe 5 gess8 particulier : quatre _ tan, et en Bretagne. 202 SySS" 888 — euirassés anglais Dans l'erisemble, ces troupes se heurttrent & woe Coke ee {Nelson, Rodney, de tres grosses difficultés et livrérent de trés a7 WSl et ss Ramillies et War- durs combats. . fg So oNSag3., spite). trois cuiras- __ Quant aux opérations de débarquement mari- 3 &S5288S8 2 sés américains (Ne- time, elles constituérent une réussite complete. ‘ SBR pakSSESE2 vada, Texas, Ar- Au soir du deuxiéme jour, le 7 juin, la pre- 88a 8. Sesskss kansas), notre vieux mitre phase de constitution des tétes de pont B86 Beasts ges Courbet, 8 croi- pouvait @tre considérée comme terminée. x & B82" 23 so. - gens britanniques, A Vest 3 divisions de la 2° Armée britanni- Rha SSesSe8s américains et jue (général lempsey) avaient ‘pris pied sur za2 sS8SSS253 francais (Georges: 40 km envivon, de lembouchure de LOme a | Oot. ESCEe ses Leygies et. Moni- a Port-en-Bessin. [ = I ga Se tEESES= © calm). Négligeant des mids de résistance locale (dont Be7S gSessssi ss Des forces nava- certains devaient « tenir.» une quinzaine de TEE gSESHSG SSE les légdres considé- es) elle avait occupé Bayeux — & 10 km & Bre ORCAS US sables, des navires lintérieur — et-une partie de la route de Bayeux Bao Se8as8e8S5 auxiliaires transfor 4 Caen. Elle avait été arrétée a 6 km au nord BBwe SREN™ 2 SESS més et une multi de cette derniére ville par des ‘contre-attaques SELB Essee8S8" 3 tude d'engins de de blindés. & §ESSSSE8g% débarquement de Dans cette poche de Bayeux, tout au long de Bow SE eeS oe ok tonnages divers en- laquelle Ja. « muraille de |’Atlantique » était Se2 SESSsSSh5 — cadraient. les ba. brisée, les alliés avaient pu mettre’ & terre trois 225 §gohs -°S8 + teaux marchands divisions dont une blindée. : Za 2 Bee akes et gardaient le Un peu plus dans J’ouest, une petite téte Bin geei=888e Scheu d'inva de pont avalt été établie cur 3 ou 4 bm & haw. “ko g°SSPete8 sion » que sillon- teur de Saint-Laurent-sur-Mer, mais la liaison a a2 Sag sSSs5 nérent sans inter- n’était pas encore faite, oz Feed gee ruption, pendant || Enfin, des troupes aéroportées, déposées & goQ Sss8sress les premigres se- l'ouest de Caen, aprés avoir tenté sans succés “ie gegovste. maines, en un im- de s’emparer de la ville, combattaient isolément SOR BSE sg.8°s Tense convo ¢on- entre I'Orne et Troarn. | + oO eRSSESe 98 tinu, les milliers A I’Ouest, dans le secteur de la I" Armée EZR sag lEews de navires qui ali- américaine, les forces parachutées_américaines nd go Fier Sst mentaient le front. menaient de difficiles combats 4 |'embouchure eee SSssSe8s2 En outre, un port de la Vire et dans la région de Sainte-Mére- BeO ESSE CSSa. artificiel fut amené — 'Eglise, sur la route de Cherbourg & Carentan. weS SS E0888 A travers Ja Man- Elles n’avaient pas encore de liaisons sires avec Bee Sessa 8 che et déposé sur les troupes débarquées par’ mer comportant deux za SU oS less la plage d’Arro- divisions, qui paraissent avoir rencontré de gtos- BSG LU eSess 8 — manches. ses difficultés et n'avoir pris pied que difficile- axZ 8725 8 E 2 ment en certains points de la céte, entre l’em- aga Seses Fs Débarquement bouchure de la Vire et la rade de Saint-Vaast- Zig Sesh she ‘que: la-Hougue. La pointe de la Percée constituait Bat B°Ss8eXeS par mer et par la séparation entre le dispositif anglais et le dis- 529 ©BSe8es5 air + positif américain. . ~ $88 SPEC OE . Les premiéres forces alliées jetées sur le conti- Bo® ek8eeeiss . . Le débarquement nent trouvaient immédiatement en face d'elles we Z ESESSSSSE initial de viveforce six divisions allemandes : quatze divisions d'in- wi ECSVESess Porta sur cing di- fanterie et deux divisions blindées : la 21° Pan- [88 cscs eses visions, déployées zer et la 12° Panzer S, S. Ce ne fut que quatre -ZR B8SS2 oss. sur un front de jours aprés, le 10 juin, que l'ennemi put mettre w58 88.588 mer de 65 km en- " " P 138 BESS Qog8 . ‘ . ~ gt Be ES eds tre l'embouchure (1)_Voir : « Les planeurs » (Science et Vie, n° 325, ESR wsSeSHS88 de la Vire et celle octobre 1944).

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