The Wailers

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K Pe ST ae Ppa ee ae L ETIQUETTE SONIQUE Rencontre impromptue avec John Ormsby, an- cien bassiste des Wailers et producteur, au fin fond des années soixante américaines, de morceaux qui avaient nom «Psycho», «The Witch», «Strych- nine». arbu, ilavait dit..Et barbuil était. De retour du Midem et avant de rejoindre son QG de Seattle, John Ormsby était a Paris pour deux petits jours. Chez un ami local. A la station de métro Duroc. Gag lourd me direz-vous. Sans doute, et pourtant... Rendez-vous chez New Rose, chez son pote Mathé, en. compagnie de son bras droit Gary Soriano (un autre biicheron non moins pileux), pour évoquer le passé Supersonique et les nouveaux Etiquetés.. Nineteen John “Buck” Ormsby au Midem ? L'antinomie des mots sonne mal, John Ormsby : AA stirement ! Mais le Midem n'est pas seulement cette grosse plaisanterie qui focalise Vattention des média. C'est éga- lement un liew de travail privilégié, presque un séminaire. Toutes les maisons de disques soni représentées, y compris les indépen- dants du monde entier. Nous avions tellement de gens d voir et d'affaires d traiter que nous wavons assisté &@ aucun des shows... Peu. importe dailleurs, le but unique de notre déplacement était une reprise de contacts avec tous nos confreres européens : leur faire savoir que le label Etiquette reprenait du Service, rencontrer ceux qui ont en licence des disques des Sonics ou des Wailers, et surtout présenter nos nouvelles productions comme l'album live des Sonics (Fanz Only), le premier Lp des Kinetics, un jeune trio de Seattle (Snakedance), ou le prochain Kent Morrill (NDA : ancien chanteur des Wai- lers, voir également !’A.F.’s paper dans le n° 18 pour tout détail biographique précis, et pour court-circuiter tout risque de rado- tage). Bref, notre séjour cannois n'a rien eu d'une sinécure. 19 : Le show-business a- vraiment changé depuis les années soixante ? 5.0. : Qui et non, il s‘'agit en fait d'une histoire cyelique qui aprés des périodes de gachis insensé et de n'importe quoi, retrouve avec les vaches maigres le gout des produits honnétes et des petites unités actives. Quel que soit le secteur d'activité, la qualité revient é l'ordre du jour. Méme le techno-pop radiophonique reprend aujourd'hui une cer- taine valeur artistique. C’est rassurant non ? Lorsque la musique se retrouve coincée dans une impasse, comme ces derniéres années, il y @ toujours des gens pour créer de petits labels et jouer les explorateurs. I] ne faut jamais s’inguiéter pour l'avenir de la musi- que. Au bout du compre, le bouillonnement actuel est aussi important que celui qui a secoué les sixties. 19 : C'est tout de méme les gros qui en définitive profitent, ou profiteront, du défrichage. J.O. : Ce n'est pas aussi systématique. C'est aux groupes de savoir olt se situe leur intérét. Nul ne peut négocier a leur place. Il faut absolument qu’ils sachent ot ils veulent aller... Ei cette remarque est aussi valable pour les labels. Sil'on a suffisamment d'ami- tié et de respect pour un groupe il nous faut aussi savoir le laisser partir si la structure proposée ne lui permet plus de s’épanouir. Aprés, c'est une histoire de licence et de retombées commerciales a négocier au coup par coup. Bref, une histoire de marchand de soupe... Pas trop mon rayon. 19 : Pourle moins ! Vous étes surtout connu comme “le” producteur maison d’Eti- quette. Pourriez-vous vous présenter un peu plus longuement ? J.O. : Well... Une enfance assez classique a Seattle jusqu’a ma découverte de la guitare et la formation de mon premier groupe vers quatorze ans. Déjé nous jouions un mélange de country et de rhythm'n'blues. Nous nous appelions Little Bill And The Blue Notes (rien 4 voir avec le premier groupe de Cindy “Beity Boop” Lauper) mats cela n’avait rien de trés formel en fait. Les choses sérieuses ont commencé en 59 avec les Wailers dont J étais le bassiste. Notre cote a grimpé trés- vite autour de Seattle puis sur toute le cote nord-ouest. C'est d ce moment-lé qu'il a fall S'organiser de facon décente. Kent Morrill, Rockin’ Robin et moi-méme avons donc décidé de monter notre propre label : Eti- quette... Nous nous sommes lancés dans cette aventure un peu @ l’aveugletie mais des le départ en vrais professionnels : Kent et moi pour les décisions, les signatures, plus un manager et deux secrétaires pour la gestion, le courrier... Nous avions un bureau et nous travaillions en coproduction avec un petit studio deux pistes du coin pour les enregistre- ments. La distribution est longtemps restée notre point faible, nous contrélions assez bien nes affaires localement, puisqu’étant le seul indépendant de Searile nous en étions également le plus gros (tires discrets dans leurs barbes respectives). Mais il était encore difficile & cette époque de franchir les limites de l'état, Nous avions des contacts a droite et d gauche, & Cleveland, New-York, Los Angeles, mais rien de irés conséquent. 19 : Avant Texplosion des Kingsmen, Sonics, Wailers, Don And The Good Times, ou bien sir Paul Revere And The Raiders, Seattle devait ressembler a un désert. J.O. : Pas tout d fait ! I y avait déjé une petite scéne jazz tres active et pas mal de dance-groups bétards. Mais il y avait surtout des tas de kids préts & soutenir quelque chose de neuf. Nous avions réguliérement deux ow trois mille personnes pour nos premiers concerts. C'est énorme et c'est principale- ment cela qui explique qu'un bled comme Seattle ait eu une scéne rock dynamique bien JOHN ORMSBY En 65, bassiste des Wailers. avant San Francisco ou d'autres villes. Meme Tes radios locales ont fait leur part de travail en soutenant intensivement les jeunes com- bos locaux, avec un léger contre-temps certes, mats consciencieusement. 19 : Et comment les Sonics sont-ils arrivés dans cette mélée ? J.O. : Ils nous avaient envoyé une bande invraisemblable, enregistrée dans leur garage, toute suintante déja de leur énergie si particuliére. En quelques jours, en quelques secondes en fait, comme un flash amoureux, Vaffaire était conclue et nous commencions & travailler sur “The witch’. Sessions dont sont également sortis “Psycho” et “Keep-a- Knockin’, qui donnérent les trois premiers simples. Evidemment aucune radio n'en a voulu au départ : trop sauvage, trop neuf... I fallait rappeler les programmateurs tous les jours, enles tannant jusqu’é les énerver. Mais les Sonics étaient des mecs particuliérement courageux et fenaces. Nous avons done fini par décrocher le Top a force de volonté et de travail. 19 : Leurs influences de base ressemblaicnt un peu A celles de beaucoup de groupes anglais de l’époque, non ? J.0. : Houlala! ly avait sans doute un trone commun de rock'n'roll et de rythm’n'blue 37 JOHN ORMSBY Buck Ormsby, 1980. mais invasion massive de groupes anglais nous a porté un tel préjudice qu'il faut pluiét s'intéresser aux différences. Les radios, nos radios, se sont tournées st vite vers les nou- veaux conguérants britanniques qu'il fallait presque se battre désormais pour imposer nos disques. Noire audience et celle de toute la scéne du Nord-Quest s'est anémiée a ce moment-ld de facon inquiétante... Es puis é vrai dire les seuls groupes qui nous intéres- saient vraiment (Kinks, Stones, Yardbirds) avaient en fait de solides racines améri- caines, voire noires américaines. Les Sonics étaient donc 'un des groupes les plus améri- cains de ’époque, c'est tout | 19 : Leur son, surtout, était assez unique. J.O. : Crest ce qui maitirait en premier lieu, jene voulais pas en faire un Wailers-bis. Quel intérét ? Le plus difficile en fait c’ était de les “capturer” en studio sans les apprivoiser : en gardant intact le timbre sauvage de Gerrie Roslie ou la frappe exceptionnelle de Bob Bennett. Et sans overdubs, si possible. Nature... Les entendre se racler le fond de la gorge ou attaquer méchamment les cordes. Live en somme. Nous y sommes arrivés, je pense. Ou plutdt, tls y sont arrivés. Si tu écoutes le troisiéme album des Sonics, Intro- ducing... (le premier a ne pas étre paru chez Etiquette), tu ne les reconnais plus : les gens de Jerden ont trop voulu les modeler. Notre seul tour de force en fait fur de ne pas les trahir, de les aimer pour ce qu’ils étaient. Na- ture, je te dis. 19 : Leur départ marqua la fin du label Etiquette. J.O. : Disons quaprés I’ invasion britannique mes associés se sont découragés les uns apres Tes autres. Ii devenait impossible de promou- voir et done de vendre nos disques, alors, devant la précarité de la situation, nous avons souhaité le départ des Sonics. Notre considération pour eux dépassatt de loin toute forme de jalousie : nous ne voulions pas les voir couler avec nous. L’ameriume et les regrets sont apparus @ I’ écoute de ce troi- eme album... 19 : Je pense que vous n’étes pas resté inac- tif aprés le sabordage d’Etiquette. J.O. : Non, bien sitr. J'ai produit quelques disques : ceux de Jr. Cadillac entre autres dont j étais le bassiste. Rien d'exceptionnel : du vieux rock'n'roll pour occuper les week- 38 ends. Juste pour garder la main. Nous avons tout de méme édité six albums assez solides et une bonne poignée de singles. Mais pen- dant toutes ces années le désir de remonter Etiquette s'est fait de plus en plus pressant. Le courrier affluait des quatre coins du monde, les Sonics devenaient une invraisem- blable bombe @ retardement. En 79, nous avons monté un show de réunion des Wailers qui eut un tel retentissement dans la région de Seattle que j'ai pris la décision qui s'impo- sait. Et revoici Etiquette aujourd hui, couplé @ un label satellite, Suspicious Records, qui publiera lui des nouveautés (‘brand new records !”) de la scéne rhythm'n'blues, comme les Kinetics. 19 : Vous recevez des cassettes de groupes frangais ? J.0.': Cela nous arrive. Rarement, mais il faut que les gens sachent que nous sommes ouverts a toute proposition, a toute nou- veauté. Et si Nineteen veut bien publier notre adresse. Jean-Luc MANET @ Etiquette Records : 2442 N.W. Market Street, Suite 273, Seattle, WASH. 98107, USA. DISCOGRAPHIE ETIQUETTE I - LES SIXTIES - @ 45 tours : - 1: Rockin’ Robin Roberts : Louie Louie Maryann : The Wailers : Mashi / Velva : The Wailer: eu QUewe Seo The witch / Psycho : The Wailers : : The Wailers : Gail Harris : Be my baby / So much : Doin’ the seaside / Stompin’ Willie : Kent Morrill : This pain in my heart / T had a dream : The Wailers : We're goin’ surfin’/Shakedown : The Wailers : Partytime USA / Seattle : The Marshans : I remember / It’s almost tomorrow : The Wailers : Frenzi / Tall cool one : The Bootmen : 1,2,3,4 / Black widow : The Sonics : The witch / Keep-a-knocking ; Psycho / Keep-a- knocking ‘ou better believe it / Don’t take it so hard : May Alta Page : You're so fine / Don’t worry about me baby The Rooks : Believe in you / I'll be the one : You weren't using your head/Back to you - 16 : The Sonics : The hustler / Boss hoss CHqers Rh - 17: The Galaxies : I’m a worker / Make love to me baby - 18: The Sonics : Don’t be afraid of the dark / Shot down - 19: The Wailers : The Galaxies ity robber / Hang up On the beach / She said 1 do - 21: The Wailers : Out of our tree / I got me - 22 : The Sonics : The Wailers : It’s you alone / Tears Don’t believe in Christmas / The Wailers : Christmas spirit - 23 : The Sonics : Cinderella / Louie Louie = 25 : The Galaxies : 1, who have nothing / I'm yours - 26: Robin Roberts : You don’t love me / You weren’t using your head @ Albums : - 1: The Wailers : The Fabulous Wailers At The Castle - 022 : The Xailers : Wailers & Co : The Sonics : Here Are The Sonics : The Wailers : Out Of Our Tree : The Sonics : The Sonics Boom Northwest Collection Volume I : The Wailers : Wailers Wailers Every where : Wailers/Sonics/Galaxies : Merry Christmas : Wailers/Sonics/Galaxies/Gayle Harris/Marylin Lodge/Robin Roberts : -? : The Wailers’ Reunion Package (Fabulous Wailers At The Castle + Wailer’s Greatest Hits) ETIQUETTE II - LES EIGHTIES (Les références annotées* indiquent du matériel des années 60, rééditions ou inédits, Les autres correspondent a des enregistrements récents). © Etiquette : - ETPL 001* : The Wailers : - ETLP 024* : The Sonics - ETLP 025* : Compilatios The Fabulous Wailers At The Castle Here Are The Sonics Merry Christmas - ETLP 026* : The Wailers : Out Of Our Tree - ETLP 027* : The Sonics : The Sonics Boom - ETLP 1184* : The Sonics : Full Force - ETLP 1185* : The Sonics - ETLP 1186 : The Kinetics : Snakedance -ETLP 1187* : Compilation : Required Etiquette - ETLP 1189 : The Neil Rush Band : Still On The Run - ETEP 084 : The Neil Rush Band : See You Soon © Suspicious : Live, Fanz Only - SUSLP 2101 : Kent Morrill : Hard To Rock Alone - SUSLP 2102 : Compilation : Mechanics On Duty ~ SUSLP 2103 : Jerry Roslie : ?

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