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Ne1219 Avni 2019 CTA a OF Pe ello Eletie)/(e a RON Ee aeuca si) Des prébiotiques évitent ‘la transmission a enfant xt nest ciniqu cng C seitasentie 2018 au GHU de Nantes sus a hhoulete du: darmatologue Ssbastien Barbarot et de Marie Bodinier. char- sgé60 de recherche & l'nra. Pres de 4400 femmes enceintes y partcipent. Leur point commun: elles souffrent toutes d'allergies alimentaires, cuta | nées ou respiratoires, De ce fait, leur ‘bébé a naftre présente un risque accra de souffi & son tour d'une allergie. Mais ce n'est pas une fatalité! Car Vobjectif de cet essai clinique baptisé Pregrall est, précisément, de réduire | cerisque de transmission. Dis les premiers mois de grossesse ‘ot jusqu’a leur accouchement, les volontaires sont réparties en deux groupes: au premier est prescrit {quotidiennement une poudre const- tuée de prébiotiques, un mélange de | fibres alimentaires dont sont friandes | les bactéries intestinales, tandis que le deuxiéme regit un placebo. "Mome s'il existe un caractére géné- tique dans Ie développement des | allergies, elles sont aussi ides @ des | aisfonctionnements res précoces ds icrobiote”, explique Marie Bodie rier. Comment? Chez les personnes concemées, les bactéries de Y'intes- tin provoqueraient un déséquilibre biochimique aux effets en cascade sur les muqueuses intestinales et le systéme de défense immunitaire. Sans que tout soit parfaitement ex- pliqué, les chercheurs ont constaté que cela perturbe la maturation de Vimmunité du nouveauné: le sys- tame immunitaire considére en effet des molécules inoffensives comme dangereuses et déclenche une réac- tion allergique.D’oi Tidée d'interve- nir tris tot, avant méme la naissance de enfant. “Sachant qu'il hérite en Nous avons déié montré avec lz souris que la pri pendent la gestation et/ou la lactation prévientI'alergie a chez le souriceau se de prébiotiques ntaire Dans le lboratoire nr, un mix e fore alimentares apprécié des bacté- ris ntestinales(c-contr) est mis au point: ce prébntique est prescrt des femmes encentes alleriques pour limiter le risque de transmission au bébé. grande partie du microbiote de la ‘ire, notre objectif est de moduler ccelui-ci pour qu'll soit le plus riche ot le plus équilibré possible”, indique Ja chercheuse UNE THERAPIE MIGROBIOTIQUE Liidée n'est pas totalement nouvelle. Dans les années 2000, V’équipe fi landaise q'Erika Isolauri avait, la premiére, montré que prescrire des souches bactériennes sélectionnées (probiotiques) pendant la grossesse et Yllaitement permettait de diminuer lerisque de dermatite atomique chez les bebes & risque. Néanmoins, pré- cise Stéphane Hazebrouck, chercheur au laboratoire d'immuno-allergi ali- ‘mentaire au CEA de Saclay, “aucun effet n'a jomais été rapporté pourles autres maladies allergiques tees que Vasthme ou les allergies alimentaires. in’ya pas consensus surla question. Pour preuve, si Organisation mon- diale de V'allergie recommande a meu DEPRESSION |} Une alimentation saine initie la guérison 208 25% dela ppulaten dont 154 20% pour a derma tine, ‘Ta 10% pour'ashmo, 5% dos nants pours aleries aleentaies Nombre fessais en cours Une dane suralerge chez es nants et 2 avant nasa prise de probiotiques (des souches bactériennes} aux femmes enceintes | etellatantes qui ont un risque élové avoir un enfantellergique, "OMS, elle, ne la recommendle pas” Maria Bodinier, pour se part, « prétéré tester les_prébiotiques “Contrairement aux probitiques, cette approche n’a jamais été ex plorée chez les femmes encentes. Or note équpe et plusieurs autres | ‘ont mont que cela fnctionne tes bien chez la oui: la prise de pré biotigues pendant la gestation e/ a la lactation permet de prévenic| Vallergie alimentaire chez le souri- | coau.”En 2016, Perth en Australie Wéquipe de Susan Prescot et Debra Palmer égplementinitié un essai clinique presque identique a celui conduit au CHU de Nantes, mais comme en France leurs résultats ne seront connus que d'ici 2 ou 3 ans. Poureition imaginer eppliquer une telle thérepie microbiotique pour traiter des adultes? Rien nest | moins str malheureusement Carls | reresessais menésjusqu’aprésont ‘ont pas monteé 'ficacit sur os allergies dj installées. Mais pave- ni empécherqu'lles sinstallent | chezun individ ext jan exploit. | [leet tres, non hile d’olive, poissons gras au détriment de la viande rouge et des produits transformés. Des | consetls courants en cardiologie ou en | diabétologie. “Et qui devraient Iétre ussien psychiatrie” affirme Tesnime Akbaraly, épidémiologiste lTaserm. | Pour preuve, les étonnants résultats |qurelle a publiés en 2009: “Nous | avons montré chez une cohoite de ‘Patients anglais que le risque de dé- ‘pression était réduit de 26 % chez les | personnes qui suivaient le mieux un | régime alimentaire riche en légumes, | fruits et poissons, alors qu'il augmen- tait de 60% chez ceux dont le régime @tait plus riche en produits rafinés, gras of sucrés,” Des résultats confi | més, depuis, sur d'autres cohorts. LAPISTE INFLAMMATOIRE Mieux: deux essais cliniques menés en Australie et publiés en 2017 ont ‘montré quill est méme possible deré- lire les symptomes de a dépression, voire dinduire une rémission, grace a de simples conseils nutritionnel. Liéquipe de Felice Jacka, chercheuse Vuniversité Deakin, @ ainsi obtenu tun taux de némission de 32,3% dans | un groupe de patients dépressifsayant beneficié d'un soutien dietétique, contre 8% dans le groupe dont le soutien était axé sur les liens sociaux. | Or, Pune des hypothéses qui expli- | quorait ces résultats sefondejustement | sur notre microbiote. “Lalimentation est/'une des faons les plus simples de Je moduler, explique Jo8| Doré, AVIn- re, Consommer suffisamment de fibres variéesstimule la croissance de bacté: ries supposées bénéfiques pour notre santé, qui fabriquent, notamment, de petites molécules comme le butyrate, ux propriété anti-inflammatoles.” Conjuguées & d'autres molécules aux ‘propriétés anti-inflammatoires (omé g2.3 de Ihuile dolive ou du poisson) et aux molécules antionydantes des fruits, celles-ci permettaient de Kimi- ter Vinflammation chronique de Yor sganisme dont lerble dans apparition do maladies psychiatriques semble de plusen plus certain, Cest d'ailleurs la découverte nat tendue de cet état inflammatoire qui ‘a permis deremonterla piste qui mine de notre cerveau & notre ventre: en eft, les bactéies intestinales, selon leurs interactions et leurs productions moléculsires, peuvent détraquer la bariére intestinale et, par ricochet, perturber les actions inflammatosres de 'organisme, qui réagit alors comme silétat agress6. “Microbiote, perméa- bilitéintestinaleet inflammation sont imbriqués et entretiennent un cercle viciewx. Il faudrait done agir sur les trois en méme temps”, souligne Joél Doré. Bt c'est justement ce que l'on peut faire & travers son alimentation. Nombre de malades potentiels 6% ds Fangals sant touches par un node dress Au cous oe sve, 1 sur fre une cépression Nombre essas en cours 15, cont avec régime meteranden, 4 avec transpiration de microbe fécaletS avec probiotaues AVRIL | 2019 1SMI_75

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