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Тексти лекцій
Тексти лекцій
Мар’яна Лук’янченко
ІСТОРІЯ ОСНОВНОЇ
ІНОЗЕМНОЇ МОВИ
(французької)
ТЕКСТИ ЛЕКЦІЙ
Дрогобич
2018
1
УДК 811.133.1
Л 87
Рецензенти:
Коваль Н. Є. кандидат філологічних наук, доцент кафедри германських мов і
перекладознавства Дрогобицького державного педагогічного університету
імені Івана Франка;
Лук’янченко М. П.
Л 87 Історія основної іноземної мови (французької): тексти
лекцій / Мар’яна Петрівна Лук’янченко. – Дрогобич : Редакційно-
видавничий відділ Дрогобицького державного педагогічного
університету імені Івана Франка, 2018. – 72 с.
УДК 811.133.1
Редакційно-видавничий відділ
Дрогобицького державного педагогічного
університету імені Івана Франка, 2018.
2
ЗМІСТ
La période de l’ancien français (IX – XIIIe ss.)………………………………………7
e
Questions d’autocontrôle……………………………………………………………...67
Питання для самоконтролю
Index bibliographique…………………………………………………………………69
Бібліографічний покажчик
5
ВСТУП
6
LA PÉRIODE DE L’ANCIEN FRANÇAIS (IXe – XIIIe SS.)
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Tout d’abord le domaine de Hugue Capet se limitait à l’Île-de-France. Si les
premiers Capétiens furent encore incapable de lutter même contre les vassaux de leur
domaine, avec Louis VI (1108-1137) s’amorce le renforcement du pouvoir royal.
Au cours des XIIe et XIIIe s., la France se transforme de pays de morcellement
féodal en monarchie centralisée. L’affaiblissement de la puissance des féodaux
locaux et le renforcement du pouvoir royal centralisé s’accompagne et contribue au
développement des villes. À partir du XIe s., les villes luttent contre les féodaux pour
l’obtention du droit d’autonomie. Dans cette lutte contre l’ennemi commun, entre le
roi et les villes s’établit une alliance.
Attention! L’obstacle le plus important au renforcement du pouvoir royal et à
l’unification de la France était le duché de Normandie. Peu à peu, ce duché, passé
entre les mains des ducs d’Anjou, s’était transformé, soit par conquête, soit par
mariage avantageux, en un puissant domaine comprenant les deux tiers du territoire
de la France, plus exactement tout l’Ouest de la France: la Normandie, la Maine, la
Bretagne, l’Anjou, le Poitou, la Gascogne et l’Auvergne.
Il se créa ainsi en France une situation dangereuse où un vassal était devenu plus
puissant que son suzerain. C’est alors que va se poser avec le plus d’acuité le
problème de savoir qui effectuera l’unité de la France à son profit: le roi de France ou
le duc d’Anjou. Mais à cette époque, toutes les chances semblent être du côté des
Plantagenets, c’est-à-dire de la dynastie des ducs d’Anjou, car leur domaine en
France avec la Grande-Bretagne forme l’«Empire Angevin», qui atteint son apogée
sous Henri II Plantagenet (1154-1189) et Richard Cœur-de-Lion (1189-1199).
C’est sous le règne de Philippe II Auguste (1180-1223) que la dynastie des
Capétiens triomphe dans sa lutte opiniâtre contre les Plantagenets. Philippe Auguste
reprend au roi d’Angleterre Jean sans Terre (1199-1216) la Normandie, le Poitou, la
Touraine et le Maine (1202-1204). Voulant reprendre ses terres perdues, Jean sans
Terre reussit à former contre la France une coalition redoutable comprenant
l’empereur d’Allemagne Othon IV, les comtes de Flandre, de Hollande et de
Boulogne. Mais en 1214, les Français battirent l’armée de Jean sans Terre à la Roche-
au-Maine, près d’Angers, et l’armée d’Othon IV et de ses alliés à Bouvines, près de
Lille.
Ces deux victoires assuraient toutes les conquêtes de Philippe II Auguste et
resserraient l’alliance de la monarchie avec les villes. Le processus de centralisation
du pouvoir royal, nécessaire au développement de l’économie, et l’agrandissement du
domaine royal se poursuivirent et s’accentuèrent sous le règne des successeurs de
Philippe Auguste.
13
4) La disparition de la voyelle nasalisée [ẽn]
L’un des premiers changements dans le développement des voyelles nasalisées a
été au XIe siècle le passage ẽn > ãn:
parẽnt > parãnt (parent).
– La délabialisation de kw et gw.
C’est tout d’abord kw qui se délabialise (au Xe siècle):
quare > kwar > kar (car);
quando > kwant > kant (quand).
Ensuite c’est le tour de gw:
want > gwant > gant (gant).
Cette délabialisation a été également provoquée par la tendance à la
simplification des groupes de consonnes.
14
2) La perte des consonnes interdentales
La consonne interdentale postvocalique finale ţ (Ө):
cantat > t∫ãntet > t∫ãntə (chante).
15
Le I-er groupe se compose des subtantifs qui exprimaient nettement la catégorie
du cas à l’aide de la flexion -s, aussi bien au singulier qu’au pluriel:
Sing. Nom. mürs (< murus) Plur. Nom. mür (< muri)
Obl. mür (< muru) Obl. mürs (< muros)
Sing. Nom. pere (< pater) Plur. Nom. pere (< patri)
Obl. pere (< patrem) Obl. peres (< patres)
senator – senatorem;
infans – infantem.
Sing. Nom. tens cors braz Plur. Nom. tens cors braz
Obl. tens cors braz Obl. tens cors braz
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LES ADJECTIFS EN ANCIEN FRANÇAIS
Masculin Féminin
Sing. Nom. bons (< bonus) Nom. bone (< bona)
Obl. bon (< bonu) Obl. bone (< bona)
Plur. Nom. bon (< boni) Nom. bones (< bonas)
Obl. bons (< bonos) Obl. bones (< bonas)
Le 2-ième groupe se compose des adjectifs qui ne forment pas le féminin à l’aide
de la terminaison -e. Quant à leur origine, ce sont des adjectifs de la III-e déclinaison
latine: fortis, grandis, qui avaient une seule forme pour les deux genres:
Le 3-ième groupe se compose des adjectifs, qui, aussi bien au masculin qu’au
féminin, ont la terminaison -e, ce qui ne leur permet pas d’exprimer le genre au
nominatif singulier. Quant à leur origine, ce sont des adjectifs de la II-e et de la III-e
déclinaisons latines, qui n’avaient pas de -s dans la terminaison du nominatif
singulier: tener, dexter, asper, sinister, alter, pauper, et qui ont conservé au cours de
leur évolution phonétique la voyelle d’appui -e:
Masculin Féminin
Sing. Nom. tendre (< tener) Nom. tendre (< tenera)
Obl. tendre (< teneru) Obl. tendre (< tenera)
Plur. Nom. tendre (< teneri) Nom. tendres (< teneras)
Obl. tendres (< teneros) Obl. tendres (< teneras)
Certains adjectifs ont conservé les formes synthétiques d’expression des degrés
de comparaison:
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bons, mieldre, li mieldre
petiz, miendre, li meindre
L’ARTICLE DÉFINI
L’article défini provient du pronom démonstratif latin ille et avait les formes
suivantes en ancien français:
Masculin Féminin
Sing. Nom. li (< ille) Nom. la (< illa)
Obl. le (< illum) Obl. la (< illam)
Plur. Nom. li (< illi) Nom. les (< illas)
Obl. les (< illos) Obl. les (< illas)
Singulier Pluriel
de le > del > du de les > des
à le > al > au à les > as > aus > aux
en le > enl > el > eu > ou en les > ès
Les formes contractées avec la préposition disparaissent aux XVe – XVIe ss. La
forme ès ne s’est maintenue jusqu’aujourd’hui que dans les tournures: licencié ès
lettres (ès sciences). La forme du féminin de l’article n’avait pas de forme contractée
au singulier. L’article défini s’employait beaucoup plus rarement en ancien français
qu’en français contemporain. Il ne s’employait que lorsque le substantif avait un sens
concret bien marqué et était bien individualisé.
L’article indifini provient du numéral latin unus, una et avait en français les
formes suivantes:
Masculin Féminin
Sing. Nom. uns Nom. une
Obl. un Obl. une
Plur. Nom. un Nom. unes
Obl. uns Obl. unes
Les alternances des voyelles du radical les plus répandues dans la conjugaison de
l’ancien français étaient les suivantes:
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é / a : léves – lavéz; declére – declarón;
aĩ´ / a : ´aĩm-es – améz;
ié / e : liéves – levéz;
éi / e : déis – devéz;
ué / u : pruéves – pruvéz;
óu / u : plóures – pluréz.
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notions indispensables à la vie quotidienne: femme, ome, pere, mere, citet, mansion,
soleil, vent, fier, bel, etc.
Les vocables celtiques et germaniques sont de beaucoup moins nombreux, se
rapportant à des domaines restreints et spécialisés. Les mots d’origine celtique
s’attachent à l’activité des paysans, à la campagne: charrue, soc, etc. Les Francs,
peuple à l’esprit guerrier, ont fourni surtout le lexique militaire (guarder, hache,
fleche, orgoil, honte, hardi, etc.).
Les particularités du vocabulaire de l’ancien français:
A. À la différence du latin populaire et du gallo-roman qui ont éliminé la plus
grande partie du vocabulaire abstrait, le développement de la scolastique et surtout
l’épanouissement de la littérature courtoise en ancien français appellent la création
d’un nouveau vocabulaire abstrait.
La dérivation
La dérivation propre
Cette voie d’enrichissement est la plus féconde en ancien français, surtout la
suffixation.
Les principaux suffixes pour former les substantifs sont les suivants: -age, -
aison, -ance, -ement, -eüre, -aille, -erie, -ise, -or, -our, -ier. Pour former le féminin
des noms la langue recourt aux suffixes -esse, -issa, -eresse: duchesse, grassesse,
demanderesse, etc. Les suffixes -eis, -ois ajoutés au nom du pays ou de la ville
forment les noms de leurs habitants: franceis, sarraguceis, etc.
Il existe plusieurs suffixes synonymiques qui s’ajoutent presque indifféremment
à un même radical: parlance, parlement, parlerie, parleuse, etc. Le lecteur
contemporain n’arrive pas à saisir toutes les nuances de sens de ces synonymes, qui
sont incontestablement évidentes pour le Français de l’époque.
Les suffixes en ancien français sont polysémantiques, par ex., le suffixe -erie
peut désigner:
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1) un métier: archerie;
2) une couche sociale: chevalerie;
3) une qualité: legerie;
4) un lieu: banquerie;
L’ancien français tout comme le latin vulgaire marque une vive prédilection
pour les suffixes diminutifs -on, -el, -et: tronçon, chaton, fablel, chapel, oiselet,
oisillon, floret(te), etc.
Les suffixes les plus usités du vebre sont ceux du premier groupe -er, -ier, etc.
L’affixe le plus productif pour former les adverbes reste le suffixe -ment:
gran(d)ment, doucement, etc.
La préfixation caractérise surtout le verbe. Il existe toute une variété de préfixes
avec de différentes nuances: a-, es-, re-, for-, por-, sor-, sur-, mes-, en-, des-, etc.
Notons aussi la formation de dérivés parasynthétiques qui est propre surtout aux
verbes: anuitier, enorgueillir.
La dérivation impropre
La dérivation impropre peut être présentée sous deux aspects: la dérivation
régressive et la conversion.
La dérivation régressive c’est la formation de mots nouveaux sans
suffixes: arest < arester, acointe < acointier, regart < regarder, etc.
La conversion c’est le passage du mot d’une catégorie grammaticale à une autre.
Ce sont surtout les substantifs qui se forment par la conversion à partir des infinitifs
correspondants (la substantivation): li plorers, le dormir, le perdre,etc. Parfois les
infinitifs se substantivisent définitivement et sont supplantés par d’autres
formes: plaisir > le plaisir – plaire, etc.
La composition
Ce moyen de formation des mots nouveaux n’est pas très répandu en ancien
français: adieu, maleür, petit-fils, gentilhomme, chevrefeuille, etc. Les composés dont
le deuxième élément est un nom propre survivent dans les noms de lieu: Bourg-
Sainte-Marie, Bois-l’Evêque, etc.
L’emprunt
Quant au nombre d’emprunts il est relativement faible.
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À l’époque la source essentielle de l’emprunt devient le latin, langue de
l’administration et de l’enseignement, de la science et du culte.
La coéxistence du latin et du français rend l’emprunt plus facile. En plus, les
scribes, les clercs sont bilingues, ils se servent de deux idiomes, ce qui contribue
aussi à la pénétration des vocables latins en français. Les premières traductions du
latin en français facilitent, elles aussi, le contact des deux langues.
Les emprunts les plus archaïques sont des mots d’église, remontant à la langue
grecque: apostre, evesque, virginitet etc.
Le développemnt de la science fait apparaître les mots du langage de la
médecine, du droit, de la rhétorique: dilatation, excessif, opposition, spirituellement,
spectacle, etc.
La forme phonique des emprunts latins fait voir le caractère savant de ces mots:
ils n’ont pas passé par l’évolution phonétique qu’ont subie les mots du fonds primitif.
Cela explique leur aspect phonétique qui est étranger à celui des vocables de l’ancien
français. Par exemple, les consonnes intervocaliques latines ont disparu au cours de
l’évolution phonétique: vita > vie, tandis que dans les mots savants elles se
maintiennent: vital. La consonne c est palatalisée dans les vocables
primitifs: caput > chief, mais dans les mots savants cette transformation phonétique
n’a pas eu lieu: cavalier. La seule assimilation que l’on observe dans les emprunts
récents au latin c’est le déplacement de l’accent sur la syllabe finale: càlicis > calìce.
À la suite de l’emprunt au latin, il se forme en ancien français deux séries
parallèles de vocables: les mots dits savants et les mots d’origine populaire. Ce
phénomène s’explique par le fait qu’un mot remontant au latin et faisant partie du
fonds primitif du français reçoit en ancien français et surtout en moyen français son
doublet étymologique. Cela veut dire que le même vocable pénètre une deuxième fois
dans la langue, mais cette fois-ci sous sa forme latine, sans passer par l’évolution
phonétique des Ve – VIIIe ss.
Ce n’est pas seulement la forme phonique qui diffère les doublets étymologiques
de leurs confrères populaires. La signification des mots d’origine populaire est plus
concrète, tandis que le sens des mots dits savants est le plus souvent abstrait ou
scientifique: (h)ostel – (h)ospital, avoué – advocat, etc.
On trouve les doublets étymologiques même parmi les suffixes: -aison et -ation
qui remontent au même suffixe latin -ationem. De même: -ale(m) a donné deux
suffixes: -el d’origine populaire et -al d’origine savante.
L’épanouissement de la littérature courtoise en Provence fait pénétrer au nord de
l’ancienne Gaule les mots d’origine provençale: abeille, balade, cabane, cap, salade,
etc.
Les Croisades apportent un certain nombre de mots arabes et persans: tasse,
alchimie, caravane, échecs, etc. Au total le français emprunte à la langue arabe
quelque 270 mots: alambic, amiral, arsenal, avarie, azur, calibre, camphre, coton,
douane, gazelle, goudron, hasard, jupe, magasin, matelas, nuque, orange, raquette
sirop, sucre, tambour, zénith, zéro, etc.
Les Arabes avaient repris l’héritage grec tombé en quenouille et, par
l’intermédiaire du latin médiéval et de leurs nombreux savants et intellectuels, ont
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transmis à l’ancien français des mots arabes scientifiques, en particulier du domaine
de la médecine, de l’alchimie, des mathématiques et de l’astronomie: al-gabr
(ar.) > algèbre (fr.), sifr (ar.) > chiffre (fr.).
Les descendants des Vikings ont apporté quelques mots du domaine de la mer: la
maîtrise de la navigation sur mer: cingler, crique, carlingue, homard, flotte, narval,
quille, vague, viking, etc., ainsi que certains mots de la langue commune: duvet,
édredon, geyser, guichet, flâner, girouette, joli, marquer, regretter, étrave, etc.
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Quelques mots issus des langues germaniques se sont implantés dans la langue
française se rapportant à 1) la guerre: guerre, balafre, broyer, butin, effrayer, éperon,
épieu, galoper, garder, guetter, hache, maréchal, sénéchal, taper; 2) aux institutions
et fêtes: bannir, baron, danser, fief, gage, rang; 3) aux sentiments: émoi, épanouir,
haïr, honte, orgueil, regretter; 4) aux vêtements: broder, coiffe, écharpe, étoffe, gant,
haillon, housse, moufle, poche; 5) à la nourriture: cruche, gâteau, gaufre, groseille,
souper; 6) au corps et mouvements: babines, crampe, guérir, hanche, heurter, rider,
saisir, tomber; 7) aux animaux: brème, chouette, épervier, esturgeon, hanneton,
hareng, mulot; 8) aux constructions: beffroi, halle, loge, salle; 9) aux couleurs:
blafard, blanc, bleu, brun, gris, sale; ainsi que quelques adverbes: trop, guère.
Selon les chercheurs, l’âge du moyen français est l’époque où la vieille langue se
détruit, où la langue moderne se forme [1; 7; 9; 10]. C’est au XIVe siècle qu’a lieu la
décadence de l’ancien français parce que les changements deviennent à la fois plus
généraux et plus rapides [Ibidem]. L’âge du moyen français est donc une période de
transition entre l’ancien français et le français contemporain, tandis que la période du
français de la Renaissance en est le début de sa formation. La période du XIVe et du
XVe siècles est également l’époque de la pré-Renaissance, ce qui aura pour résultat le
renforcement de l’influence de la culture latine sur la culture française, et, par
conséquent, de la langue latine sur la langue française.
27
8) l’élargissement des activités des traducteurs du latin en français et
l’intensification de l’influence du latin sur la structure du français: le processus
de la relatinisation du français.
30
pièces satiriques, farces, monologues et sermons joyeux, qui mettaient en scène un
personnage ridicule.
31
LE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME PHONÉTIQUE DU MOYEN
FRANÇAIS
32
Les voyelles inaccentuées a, e, o en hiatus, c’est-à-dire devant une autre voyelle,
tombent comme de règle. Dans d’autres cas, la voyelle en hiatus s’affaiblit:
a+a>a gaaignier > gaignier > gagner;
a+o>o Saone > Sone (Saône), aorner > orner;
a+u>u saoul > soul (soûl [su]), aoust > oust (août [u]);
a+ɔ>ɑ paɔn > pɑn (paon [pɑ]);
e+a>a cheance > chance;
e+i>i veismes > vimes, feis > fis;
e+o>o reond > rond;
e+ü>ü seür > sür.
On observe aussi le maintien de deux voyelles en hiatus avec affaiblissement de
la première transformée par la suite en semi-consonne, semi-voyelle:
o+e>u+e doer (< dotare) > douer, loer (< locare) > louer;
o+i>u+i joir > jouir;
i + e > i + e > je crier, oublier;
i + a > i + a > ja viande;
ü + e > ü + e > [ɥe] tuer (< tutare), ruer (< rutare), suer (< sudare), muer
(< mutare), manuel (< manualis), muet (< mutus);
ü + i > ü + i > [ɥi] puir > puer (XVIIe s.).
33
LE CONSONANTISME DU MOYEN FRANÇAIS
35
4) L’approfondissement des tendances des moyens analytiques de l’expression
des valeurs grammaticales des mots
A) La transformation de l’article en marque obligatoire du substantif. L’article se
transforme de plus en plus, en moyen français, en marque obligatoire du substantif.
Toutefois, on observe que l’article défini s’emploie plus fréquemment que l’article
indéfini.
B) Le remplacement des formes du pluriel de l’article indéfini uns / unes par la
forme des. En même temps, les formes uns / unes continuaient de s’employer lorsque
le substantif possédait la signification d’une quantité indéterminée.
C) La parution de l’article partitif. Il commence à s’employer plus ou moins
régulièrement avec les substantifs exprimant des objets non-nombrables.
D) L’emploi de plus en plus fréquent des pronoms-sujets avec le verbe. Depuis
le XIIIe siècle, le pronom personnel conjoint avait tendance à accompagner le verbe
de plus en plus régulièrement. Mais c’est aux XIVe – XVe siècles que cette tendance
s’intensifie. Ceci était dû à des changements dans la morphologie du verbe qui avait
eu pour résultat de rendre de moins en moins distinctes les flexions des trois
premières personnes du singulier. L’introduction des terminaisons e et s à la I-re
personne du singulier avait eu pour effet de la rendre semblable à II -e (avec s) et à la
III-e (avec e). L’emploi du pronom personnel conjoint devenait donc nécessaire.
36
c) certaines formes ne se sont pas unifiées:
Singulier Pluriel
œil yeux
bœuf [´bœf] bœufs [bǿ]
ciel cieux
L’interventionnisme linguistique
Avec ses 15 millions d’habitants, la France restait le pays le plus peuplé
d’Europe et les impôts rendaient le roi de France plus riche que ses rivaux, ce qui
avait contribué à asseoir son autorité et à promouvoir sa langue. Une autre cause
explique également l’expansion du français à cette époque: l’interventionnisme de
l’État sur la langue. Déjà, en 1510, une ordonnance de Louis XII «sur la réformation
de la justice» a prescrit le déroulement de certains actes judiciaires, soit les enquêtes
civiles et les procédures, en «vulgaire et langage du pays» (et non plus en latin):
Ordonnons [...] que dorénavant tous les procès criminels et lesdites enquêtes, en
quelque manière que ce soit, seront faites en vulgaire et langage du pays [...]
autrement ne seront d’aucun effet ni valeur.
À l’époque, le français, plutôt que le latin, commençait à être perçu comme un
moyen d’unifier la justice tout en la rendant plus proche du peuple. Mais l’événement
le plus important fut la célèbre ordonnance royale de François Ier en 1539: l’édit de
Villers-Cotterêts. C’est dans son château de Villers-Cotterêts que François Ier a signé
l’édit qui imposait le français comme langue administrative au lieu du latin. Le même
édit obligeait les curés de chacune des paroisses du royaume de tenir un registre des
naissances: cela a été le début de l’état civil.
44
7. La formation de deux courants dans la Renaissance française: élitaire et
démocratique
Dans la solution de ces trois problèmes, on observe deux courants, déterminés
par les particularités de la Renaissance française. Le XVIe siècle n’est pas seulement,
en France, la période de la forte manifestation de la conscience nationale et
linguistique, mais la période de la Renaissance, c’est-à-dire de la forte influence de la
culture antique. Les œuvres des écrivains grecs et romains étaient considérées comme
inégalées et non surpassées, dignes uniquement d’imitation. Les savants admiraient la
perfection du grec et du latin. Toutes ces circonstances historiques ont exercé une
influence considérable sur le développent des théories linguistiques en France au
XVIe siècle.
Les représentants du premier courant reconnaissaient au français le droit d’une
existence indépendante, mais ils ne s’étaient pas débarassés de l’opinion selon
laquelle le français serait du «latin corrompu». C’est pourquoi ils estimaient que les
efforts des savants et des écrivains devaient tendre à restaurer en français les modèles
latins. Leur aspiration à s’écarter des sources populaires pour l’enrichissement du
français, leur tendance à dédaigner les capacités créatrices des larges couches de la
population, leur manière de considérer les savants et les lettres comme les uniques
créateurs de la langue et la Cour des rois comme une institution législative de la
norme de la langue, tout cela permet de distinguer dans la Renaissance française un
courant dit élitaire et aristocratique.
Les représentants du deuxième courant reconnaissaient non seulement au
français le droit d’une existence indépendante, mais ils estimaient qu’il fallait enrichir
cette langue afin qu’elle devienne un moyen de communication des gens dans toutes
les sphères de l’activité humaine, dans toutes les occasions de la vie. Ils étaient
profondément convaincus qu’il fallait chercher les sources de l’enrichissement de la
langue maternelle dans le français lui-même. On peut considérer les partisants de
cette opinion comme appartenant à un courant nationale démocratique.
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10. La parution de la «Déffense et illustration de la langue françoyse» (1549)
de Joachim du Bellay et le problème du perfectionnement de la langue française
C’est en 1549 qu’a paru le traité de Joachim du Bellay «Déffense et illustration
de la langue françoyse». Bien que cette œuvre soit avant tout un traité poétique, sa
portée sort du cadre de la théorie purement littéraire. Le traité de Joachim du Bellay
était une sorte de manifeste d’un cercle de jeunes poètes humanistes la Pléiade,
groupés par le désir de l’étude collective de la littérature antique, principalement
grecque, sous la direction de l’helléniste Jean Dorat, célèbre connaisseur de
l’Antiquité. Parmi les membres les plus importants de ce cercle, il y avait le grand
poète français de la Renaissance Pierre de Ronsard (1524-1585), Joachim du Bellay
et Jean-Antoine de Baïf (1532-1589).
Le manifeste «Déffense et illustration de la langue françoyse» avait à la fois un
caractère littéraire et linguistique. Les membres de la Pléiade étaient, avant tout, des
écrivains, et ce qui les intéressait, en premier lieu, c’étaient les problèmes, concernant
le développement de la littérature française. Les révendications de la Pléiade avaient
pour fondement ses aspirations de rehausser la poésie française au niveau du prestige
européen, la nécessité de créer une poésie sérieuse, capable de glorifier la France et
de donner des modèles, égaux aux meilleures œuvres de l’Antiquité et de la littérature
italienne. Un grand élan patriotique visant à créer une culture nationale constituait le
trait caractéristique du programme poétique de la Pléiade et conférait à son activité
humaniste une haute portée sociale.
La «Déffense» attaquait violemment la poésie courtisane et la poésie en latin. Il
s’agissait ici de l’aptitude du français à créer une littérature nationale. Le nouveauté
de la «Déffense» consiste dans le fait que pour la première fois la langue et la
littérature sont considérées comme des phénomènes qui témoignent de la dignité d’un
peuple et du niveau de sa culture.
L’«Illustration» du français a été difinie comme la tâche primordiale et urgente
afin que le français puisse servir dans toutes les sphères de la vie intellectuelle. Il
s’agissait donc non de l’élaboration de normes orthoépiques uniques ni de
l’établissement de règles de grammaire, mais de l’enrichissement du vocabulaire
français. Toutes les fois que le français était confronté au latin, ce qui était le plus
évident, c’était, pour le français, la pauvreté du lexique, le manque de termes
appropriés, de synonymes pour l’expression des nuances les plus fines de la pensée.
Dans la «Déffense et illustration de la langue françoyse» Joachim du Bellay
propose les voies suivantes de l’enrichissement du lexique de la langue française:
1) la création de néologismes, c’est-à-dire de mots nouveaux, en partant des
ressources de la langue française elle-même, à l’aide de l’affixation et de la
composition et d’autres moyens de formation des mots;
2) l’emprunt de mots aussi bien aux langues classiques, elles que le grec et le
latin, qu’aux langues modernes;
3) l’utilisation des archaïsmes qui sont sortis d’usage en choisissant parmi ceux-
ci les plus expressifs;
4) l’utilisation des mots les plus expressifs des divers dialectes;
5) l’utilisation des termes techniques et de métiers.
47
LE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME PHONÉTIQUE DU FRANÇAIS
DE LA RENAISSANCE
49
3) La poursuite de la chute des consonnes finales
Si, au XIIIe siècle, les consonnes finales ont cessé de se prononcer dans la chaîne
parlée devant la consonne initiale du mot suivant ce qui était lié au processus de la
simplification des groupes de consonnes et de la transformation de l’accent de mot en
accent rythmique, au XVIe siècle les consonnes finales ont cessé de se prononcer
également devant une pause. Ce processus de la chute des consonnes finales
concerne, dans l’ensemble, les consonnes: t – peti(t), toi(t), for(t); d – pie(d), ni(d);
c – blan(c), ban(c); g – san(g), lon(g); p – cou(p), dra(p), tro(p).
51
4) L’établissement d’un nouveau système d’opposition fonctionnelle
(déterminatif / pronom) des possessifs et des démonstratifs
Dans les possessifs s’établit définitivement la différence entre les pronoms et les
adjectifs possessifs. On commence à moins employer la tournure concurrente des
adjectifs possessifs formée de la préposition et du pronom personnel: la mère d’elle.
On trouve encore au XVIe siècle des cas de l’emploi des pronoms possessifs toniques
mien, tien, sien joints à un nom avec un article, un démonstratif et autres
déterminatifs: la sienne intention. On trouve très souvent la possessif tonique en
postposition: ce livre mien. Le possessifs toniques sont plus employés avec les
articles indéfinis qu’avec les articles définis: un sien tel enfant. Les possessifs
toniques mien, tien, sien sont fréquents avec les démonstratifs, les indéfinis et les
relatifs: quelque sienne dévotion; autres siens ouvrages.
Le pronom démonstratif cil cède le pas à la forme celui, mais il se maintient
encore néanmoins chez les poètes. Au XVIe siècle s’établit également la différence
entre les adjectifs et les pronoms démonstratifs. Si encore au cours du XVI e siècle, on
pouvait rencontrer celui temps, celle beauté, au commencement du XVIIe siècle, cet
usage ne s’est conservé que dans l’unique expression à celle fin (dans ce but). À
partir de cette période, seuls les démonstratifs ce, cet, cette et ces s’emploient comme
adjectifs démonstratifs, renforcés parfois par les particules ci et là.
52
8) La confusion des désinences du passé simple et de l’imparfait du subjonctif
comme témoignage de la disparition de ces formes de la langue parlée
a) La confusion des désinences du passé simple.
On observe au XVIe siècle l’emploi parallèle de la désinence -arent et -erent à la
3e personne du pluriel de la première conjugaison. C’est la terminaison -erent qui
finit par triompher chez les grammairiens. On remarque aussi des hésitations dans les
autres conjugaisons entre les passés simples en -is et les passés simples en -us. La
forme en -us semble s’imposer par analogie avec le participe passé. Toutes ces
hésitations dans l’emploi des formes du passé simple peuvent s’expliquer par la
disparition progressive de ce temps de la sphère de la langue parlée.
b) La confusion des désinences à l’imparfait du subjonctif.
On observe également des confusions dans l’emploi des désinences de
l’imparfait du subjonctif. On constate que les imparfaits du subjonctif en -sisse cèdent
la place à des formes en -usse. Cette confusion des désinences témoigne également
de disparition progressive de ce mode de l’usage de la langue parlée, tout comme
celui du passé simple.
9) L’unification des désinences à la première et deuxième personnes du pluriel
du présent du subjonctif en faveur de -ions et -iez
Les désinences -ions et -iez ont fini par trimpher. On note cependant une certaine
indécision entre les formes en -ons / -ions et -ez /-iez par la confusion syntaxique des
modes, qui permet souvent d’employer à volonté l’indicatif et le subjonctif.
10) La disparition de l’alternance de la voyelle du radical dans les verbes
Le phénomène le plus important dans la conjugaison au XVI e siècle est l’entière
assimilation des radicaux toniques et atones. Ceci concerne:
– l’alternance a – ai: amer – aime;
– l’alternance e – ei: lever – lieve (les restes de cette alternance se sont conservés
dans les verbes irréguliers: venir: je viens – nous venons; acquérir: j’acquiers – nous
acquérons; tenir: je tiens – nous tenons; asseoir: j’assieds – nous asseyons);
– l’alternance e – oi: peser – poise (cette alternance s’est conservée dans les
verbes irréguliers devoir, boire et dans les verbes irrégulier en -cevoir);
– l’alternance eu – ou: demeure – demourons (cette alternance s’est maintenue
seulement dans les verbes irréguliers: mouvoir: je meux – nous mouvons; mourir: je
meurs – nous mourons; pouvoir: je peux – nous pouvons; vouloir: je veux – nous
voulons.
I particularité
1) La dérivation impropre, c’est-à-dire le passage du mot d’une catégorie lexico-
grammaticale à une autre. Au XVIe siècle, elle donne presque exclusivement des
substantifs:
a) formation des substantifs tirés d’infinitifs: le songer, le taire, le poursuivre.
Les mots en français qui sont restés de cette formation: le dîner, le souper, le devoir,
le pouvoir;
b) formation des substantifs tirés d’adjectifs: l’humide, le chaud, l’harmonieux.
Ce procédé de dérivation impropre est assez productif en français contemporain: le
malade, le calme etc., mais au XVIe siècle il servait plus souvent à mettre en relief et
souligner une épithète: l’harmonieux de sa voix;
c) formation des substantifs tirés des participes présents et passés: le commis, le
démenti, le restaurant.
2) La dérivation propre (l’affixation) était l’un des procédés de formation des
mots les plus répandus pour l’enrichissement du vocabulaire:
a) la suffixation:
aa) les substantifs:
les suffixes -eur: éducateur,
-iste, -isme: légiste, artiste, juriste, latinisme, rhumatisme;
-ade: accolade, promenade;
-té, -ité: stupidité, anxiété;
bb) les adjectifs:
les suffixes: -ique, -able, -ible: académique, analogique, méthodique,
incroyable, inflammable, plausible, transmissible;
cc) les verbes:
les suffixes: -ifier, -iser: justifier, sacrifier, tranquiliser, égaliser;
b) la préfixation:
les préfixes le plus productifs: anti-, dis-, in-, archi-.
II particularité
On utilisait des mots les plus expressifs des divers dialectes français. Certains
mots occitans sont entrés dans le vocabulaire français au XVIe siècle et s’y sont
maintenus: accolade, auberge, caserne, etc.
III particularité
Les œuvres des écrivains du XVIe siècle abondent en mots archaïques, mais dans
le français contemporain très peu de ces mots se sont maintenus. Ainsi donc, les
55
efforts des écrivains portés à l’utilisation des mots dialectaux et des mots archaïques
ne se sont-ils pas couronnés de succès.
IV particularité.
Les emprunts restent au XVIe siècle l’un des moyens les plus importants de
l’enrichissement de la langue. C’est au XVIe s. que l’on observe le plus grand nombre
d’emprunts. La source principale des emprunts continue d’être, comme en moyen
français, les langues classiques anciennes: le latin et moins le grec, ensuite l’italien,
l’espagnol, les langues germaniques.
Les latinismes en français: explication, concours, funèbre, sympathie,
pédagogie, phrase, tentative, etc.
Les germanismes: sabre, trinquer, bière et d’autres.
Les italianismes: colonnel, attaquer, bataillon, soldat, escorte, ambassade,
carnaval, page, caresse, violon, banque, crédit, caprice, canaille, charlatan, poltron,
réussir etc.
56
1) L’établissement par Henri IV de la paix religieuse en France: l’Édit de
Nantes (1598)
La période du français moderne ou classique est la période de la normalisation et
de la standartisation de la langue nationale littéraire écrite. Ce processus se produit
parallèlement et sous l’influence de la consolidation et l’affermissement de
l’absolutisme français. Après la crise des guerres de religion, une période de
stabilisation de la vie économique et politique s’établit en France.
Après l’assassinat du dernier représentant des Valois Henri III en 1589, la
couronne passa au représentant de la dynastie des Bourbons Henri IV (1589-1610), le
chef des huguenots qui se convertit au catholicisme pour devenir rois de France. La
même année, c’est-à-dire en 1589, fut publié l’Édit de Nantes qui mit fin aux guerres
de religion en France. Cet édit réglait les questions de religion en instaurant en France
la tolérance religieuse et les droits politiques des huguenots. Ils obtenaient non
seulement le droit de professer librement le calvinisme dans les châteaux des grands
seigneurs et de la noblesse, ainsi que dans les villes du sud de la France, mais encore
des libertés souvent incompatibles avec l’organisatin d’un état centralisé telles que: le
droit de convoquer leurs assemblées politiques, d’avoir des représentants à la Cour
afin de pouvoir toujours être en liaison avec le roi, d’accéder à tous les emplois
publics (d’exercer des magistratures publiques au même titre que les catholiques).
Comme garantie, les huguenots conservaient près de deux cents places de sûreté, dont
les plus importants étaient La Rochelle, Montauban, Saumur.
L’Édit de Nantes était un acte politique tout à fait particulier et nécessaire à cette
époque; il avait un caractère provisoire et de compromis. Pour le moment, cet édit
rétablissait la paix dans le royaume et celle-ci était nécessaire avant toute chose, car
elle contribuait à la renaissance économique du pays.
58
5) La formation de l’idéologie de l’absolutisme et la transformation de la Cour
royale en législatrice des normes
Le renforcement du pouvoir royal absolu est accompagné du développement et
de la formation de son idéologie. À la place de la liberté créatrice de la Renaissance
apparaît l’aspiration à la réglementation, à la soumission à l’autocratie. Cette nouvelle
idéologie fut le mieux exprimée dans la doctrine esthétique du classicisme, qui
engloba toutes les sphères de la culture: littérature, architecture, peinture, musique. Et
c’est la Cour royale qui devint la véritable législatrice des normes dans tous ces
domaines.
61
LE VOCALISME DU FRANÇAIS MODERNE OU CLASSIQUE
62
En ce qui concerne la dénasalisation de [ẽ] et de [œ] on observe encore des
fluctuations.
Le fait le plus significatif de cette époque est que l’article devient l’unique
marque du nombre et du genre. Vers la fin du XVIIIe siècle, on observe la
stabilisation définitive des normes de l’emploi de l’article défini, indéfini et partitif,
63
propre au français contemporain. C’est par le cas de l’omission de l’article que le
français classique se différencie du français contemporain.
a) Le genre.
Ce qui provoque les discussions des grammairiens et les fluctuations dans
l’usage, c’est le genre de certains mots d’origine savante et des emprunts aux langues
étrangères. La langue tend à féminiser les mots terminés par un e muet, autrement dit,
dans la langue parlée, par une consonne prononcée: une étude, une horloge, une
huile, qui, en latin, était neutre. Tandis que pour: évangile, épisode etc., c’est le
masculin qui s’est fixé.
De cette période d’hésitations, le français a conservé des lois «étranges» comme:
les substantifs amour, délice sont masculins au singulier et féminins au pluriel: un
amour malheureux, mais on revient toujours à ses premières amours (proverbe).
Dans le domaine de la formation du féminin s’établit une nouvelle règle. Il s’agit
des substantifs en -eur, qui, auparavant, formaient leur féminin à l’aide de
l’adjonction d’un -e; ils ont commencé à le faire par analogie avec les adjectifs
qualificatifs du type heureux – heureuse, moyennant la terminaison -euse: voleur –
voleuse, menteur – menteuse.
b) Le nombre.
Avec la chute des consonnes finales, et de -s en particulier, la différence entre les
formes du singulier et du pluriel cesse d’exister.
Exceptions: les mots en -al et quelques cas particuliers (bœuf – bœufs, œuf –
œufs, ciel – cieux).
64
L’ADJECTIF QUALIFICATIF DANS LE FRANÇAIS MODERNE OU
CLASSIQUE
a) Le genre.
La chute du e caduc final a abouti à un nouveau système d’expression du genre
des adjectifs qualificatifs.
1) La disparition de la distinction du genre.
À la suite de la chute du -e final, certains adjectifs cessent de distinguer
oralement le genre et ne le font que dans l’orthographe: mortel – mortelle, cher –
chère, mûr – mûre, etc.
2) La distinction du genre à l’aide de la prononciation de la consonne finale
muette: grand – grande, petit – petite.
3) La dfistinction du genre à l’aide de la dénasalisation de la voyelle nasale
finale absolue et de la prononciation de la consonne nasale finale: bon – bonne,
plein – pleine.
4) La distinction du genre à l’aide de l’alternance de la consonne finale: vif –
vive, blanc – blanche.
b) Les degrés de comparaison.
On observe la tendance à remplacer les formes synthétiques par des formes
analytiques: meilleur – plus bon, pire – plus mauvais, moindre – plus petit.
a) Morphologie.
Le processus de la régularisation de la morphologie du verbe se caractérise par:
1) l’unification des formes, qui s’effectue par l’élimination des doublets et des
formes archaïques: je trouve, je vais éliminent je treuve, je vas;
2) la réglementation dans l’emploi des verbes auxiliaires;
3) les particularités de l’accord du verbe avec le sujet: dans les propositions
relatives les verbes s’accordent souvent avec le pronom relatif;
4) le processus de la grammaticalisation des périphrases verbales aller + Infinitif
et venir de + Infinitif – parmi les périphrases verbales, souvent employées à cette
époque, seules aller + Infinitif et venir + Infinitif se sont conservées et
grammaticalisées;
5) l’établissement de la distinction entre le participe présent, l’adjectif verbal et
le gérondif.
66
ПИТАННЯ ДЛЯ САМОКОНТРОЛЮ
6. Nommez les catégories grammaticales que possèdent les substantifs et les adjectifs
en ancien français.
67
16. Nommez les phénomènes accompagnant de la disparition de la déclinaison à deux
cas.
68
Бібліографічний покажчик
ІНФОРМАЦІЙНІ РЕСУРСИ
11.http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s5_Renaissance.htm
12.http://thaloe.free.fr/francais/historic1.html
13.http://www.espacefrancais.com/histoire-de-la-langue-francaise/
14.http://bbouillon.free.fr/univ/hl/hl.htm
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69
16.http://ebooks.grsu.by/history_french_lang/l-ancien-fran-ais-la-syntaxe-le-
vocabulaire.htm
17.http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HIST_FR_s4_Moyen-
francais.htm
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_Jean_20Pruvost_20La_20langue_20francaise_20Une_20longue_20histoire_1
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70
Навчальне видання
Мар’яна Лук’янченко
ІСТОРІЯ ОСНОВНОЇ
ІНОЗЕМНОЇ МОВИ
(французької)
ТЕКСТИ ЛЕКЦІЙ
Редакційно-видавничий відділ
Дрогобицького державного педагогічного університету
імені Івана Франка
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Коректор
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Здано до набору 27.03.2018 р. Підписано до друку 23.04.2018 р.
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Ум. друк. арк.7,5. Зам. 33.
Редакційно-видавничий відділ Дрогобицького державного педагогічного
університету імені Івана Франка. (Свідоцтво про внесення суб’єкта видавничої
справи до державного реєстру видавців, виготівників і розповсюджувачів
видавничої продукції ДК № 5140 від 01.07.2016 р.) 82100, Дрогобич, вул.
І. Франка, 24, к. 42, тел. 2 – 23 – 78.
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