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Chapitre 21

Développements limités

Objectifs

– Établir la formule de Taylor avec différentes expressions du reste.


– Définir la notion de développement limité d’une fonction au voisinage d’un point (notion de partie régulière et
de reste).
– Établir les développements limités en 0 des fonctions usuelles ainsi que les règles de calculs sur les développe-
ments limités (somme, produit, composition).
– Étudier des applications des développements limités.

Sommaire
I) Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1) Avec reste intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2) Majoration du reste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3) Formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II) Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2) Existence et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3) Développements usuels (compléments) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
III) Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1) Recherche d’une limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2) Étude locale d’une fonction au voisinage d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3) Étude locale au voisinage de l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4) Recherche d’un équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
IV) Étude locale en un point d’une courbe paramétrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1) Tangente en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2) Classification des points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
V) Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

I) Formules de Taylor
1) Avec reste intégrale

THÉORÈME 21.1
Ð Soit f : I → C une fonction de classe C n+1 sur l’intervalle I, alors on a la formule suivante :
Ð
Ð
Ð
f (k) (a)
n Z x
(x − t)n (n+1)
Ð X
∀ a, x ∈ I, f (x) = k
(x − a) + (t) d t.
Ð
Ð f
Ð k! k=0
n! a

Preuve: Celle-ci est laissée en exercice, il s’agit d’une simple récurrence sur n. ƒ

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Formules de Taylor Chapitre 21 : Développements limités

DÉFINITION 21.1
Soit f : I → C une fonction, et soit a ∈ I, si f possède des dérivées jusqu’à l’ordre n en a, alors on
appelle polynôme de Taylor de f en a à l’ordre n, la fonction polynomiale notée Tn, f ,a et définie par :
n
X f (k) (a)
Tn, f ,a (x) = (x − a)k .
k=0
k!

La différence f (x) − Tn, f ,a (x) est notée R n, f ,a (x) est appelée reste de f en a à l’ordre n.

Remarque: D’après le théorème précédent, si f est de classe C n+1 sur I, alors


Z x
(x − t)n (n+1)
R n, f ,a (x) = f (t) d t.
a
n!

THÉORÈME 21.2
Ð ” —0
Ð Si f est n + 1 fois dérivable en a, alors : T
n+1, f ,a (x) = Tn, f 0 ,a (x).

Preuve: Celle-ci est simple et laissée en exercice. ƒ


Exemples: Rx
x2 xn (x−t)n t
– f (x) = e x = 1 + x + 2
+ ... + n!
+ 0
n!
e d t.
x2
R x (x−t)n
n+1 x n
– f (x) = ln(1 + x) = x − 2 + . . . + (−1) n
+ (−1)n 0 (1+t)n+1 d t.
3
x 2n+1
R x (x−t)2n+1
– f (x) = sin(x) = x − x6 + . . . + (−1)n (2n+1)! + (−1)n+1 0 (2n+1)! sin(t) d t.
2
x 2n
R x (x−t)2n
– f (x) = cos(x) = 1 − x2 + . . . + (−1)n (2n)! + (−1)n+1 0 (2n)! sin(t) d t.

2) Majoration du reste

THÉORÈME 21.3 (inégalité de TAYLOR-LAGRANGE 1 )

Si f : I → C est de classe C n+1 sur I et si | f (n+1) | est majorée par un réel M , alors :
Ð
Ð
Ð
Ð
Ð |x − a|n+1
∀ x, a ∈ I, f (x) − Tn, f ,a (x) ¶ M .
Ð
(n + 1)!
Ð

Preuve: Cette inégalité découle de la forme avec reste intégrale. ƒ


Exemples:
– Soit z ∈ C, pour t ∈ [0; 1] on pose f (t) = e tz , cette fonction est de classe C ∞ sur [0; 1], pour n ∈ N, on a
f (n+1) (t) = z n+1 e tz , en posant z = a + i b, on a | f (n+1) (t)| ¶ |z|n+1 e t a ¶ |z|n+1 M où M désigne le maximum de
la fonction e t a sur [0; 1], appliquons l’inégalité de Taylor-Lagrange entre 0 et 1 à l’ordre n :

n k

z X z |z|n+1
e − ¶M .

k=0
k! (n + 1)!

On voit que le majorant tend vers 0 lorsque n → +∞, par conséquent :


n
X zk
∀ z ∈ C, ez = lim .
n→+∞
k=0
k!

– Avec la fonction sin : toutes ses dérivées sont majorées par 1, on a donc pour x ∈ R et n ∈ N, en appliquant
l’inégalité de Taylor-Lagrange entre 0 et x à l’ordre 2n + 1 :

n 2k+1
X x |x|2n+2
sin(x) − (−1)k .


k=0
(2k + 1)! (2n + 2)!

1. LAGRANGE Joseph Louis (1736 – 1813) : mathématicien qui fut un précurseur dans de nombreux domaines scientifiques.

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Développements limités Chapitre 21 : Développements limités

Là encore, on voit que le majorant tend vers 0 lorsque n → +∞ on en déduit donc que :
n
X x 2k+1
∀ x ∈ R, sin(x) = lim (−1)k .
n→+∞
k=0
(2k + 1)!

– Soit f : I → C une fonction de classe C n+1 sur I. Que peut-on dire de f lorsque f (n+1) = 0 ?

3) Formule de Taylor-Young

THÉORÈME 21.4
Ð Soit n ∈ N, soit f : I → C une fonction de classe C n sur l’intervalle I, on a : R n, f ,a (x) = o((x − a)n ),
Ð
Ð a
f (x)−Tn, f ,a (x)
= 0.
Ð
Ð c’est à dire : lim
(x−a)n
x→a

Preuve: Par récurrence sur n : pour n = 0 il s’agit de la définition de continuité en a. Supposons le théorème démontré
au rang n, et supposons f de classe C n+1 sur I, supposons a < x et pour t ∈ [a; x] posons h(t) = f (t) − Tn+1, f ,a (t),
on a h dérivable et h0 (t) = f 0 (t) − Tn, f 0 ,a (t). On se donne " > 0, l’hypothèse de récurrence appliquée à f 0 permet
(t−a)n+1
d’affirmer qu’il existe un voisinage V de a tel que t ∈ V ∩ I =⇒ |h0 (t)| ¶ "(t − a)n = g 0 (t) avec g(t) = " n+1 ,
l’inégalité des accroissements finis généralisée nous donne alors pour x ∈ V : |h(x) − h(a)| ¶ g(x) − g(a), c’est à dire
(x−a)n+1
x ∈ V ∩ I =⇒ | f (x) − Tn+1, f ,a (x)| ¶ " n+1 ¶ "(x − a)n+1 , ce qu’il fallait démontrer. Le raisonnement est similaire
pour x < a. ƒ
Remarques:
– Sous les mêmes hypothèses, on peut écrire qu’il existe une fonction " telle que :
f (x) = Tn, f ,a (x) + (x − a)n "(x) avec lim "(x) = 0
x→a

– Si f est de classe C sur I alors la formule de Taylor-Young s’applique en tout point a de I et à n’importe quel
ordre, c’est le cas des fonctions usuelles (avec a = 0) :
2 n
– e x = 1 + x + x2 + . . . + xn! + o(x n ).
0
x2 n
– ln(1 + x) = x − 2
+ . . . + (−1)n+1 xn + o(x n ).
0
x3 x 2n+1
€ Š
– sin(x) = x − 6
+ . . . + (−1)n (2n+1)! + o x 2n+1 .
x2 x 2n
€0 Š
– cos(x) = 1 − 2
+ . . . + (−1)n (2n)! + o x 2n .
0

II) Développements limités


1) Définition

DÉFINITION 21.2
Soit f : I → C une fonction et soit a ∈ I ou une borne réelle de I. Soit n ∈ N, on dit que f admet un
développement limité d’ordre n en a (ou un dln (a)) lorsqu’il existe un polynôme P ∈ Cn [X ] tel que :

f (x) = P(x − a) + o((x − a)n ).


a

Si c’est le cas, alors le polynôme P(x − a) est appelé partie régulière du dln (a).

Remarques:
n
– Le polynôme P(x − a) s’écrit P(x − a) = ak (x − a)k , dans la pratique on ne développe jamais les termes
P
k=0
(x − a)k .
– Le reste du dln (a) , c’est à dire o((x − a)n ) peut aussi se mettre sous la forme (x − a)n "(x) où lim "(x) = 0.
a x→a
– Si f est une fonction polynomiale : f (x) = αk x k , alors d’après la formule de Taylor des polynômes,
P
k
f (k) (a)
on peut écrire f (x) = (x − a)k , en séparant les termes d’indice k ¾ n + 1, on obtient : f (x) =
P
k!
k
n
f (k) (a)
(x − a)k + o((x − a)n ). D’après la définition, c’est un dln (a) de f .
P
k! a
k=0

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Développements limités Chapitre 21 : Développements limités

THÉORÈME 21.5 (unicité du dl)


Si f admet un dln (a) alors celui-ci est unique.
Ð

Preuve: Si f (x) = P(x − a) + o((x − a)n ) = Q(x − a) + o((x − a)n ), avec P, Q ∈ Cn [X ], alors en posant R(X ) =
a a
P(X ) − Q(X ), on a que R(x − a) = o((x − a)n ), ou encore que R(u) = o(un ), or deg(R) ¶ n, ce qui entraîne que R = 0,
a 0
i.e. P = Q. ƒ
Changement de variable : on peut toujours se ramener en a = 0 :
– On pose u = x − a, on a alors f (x) = f (u + a) = g(u), d’où :

f admet un dln (a) ⇐⇒ ∃ P ∈ Cn [X ], f (x) = P(x − a) + o((x − a)n )


a
⇐⇒ ∃ P ∈ Cn [X ], g(u) = P(u) + o(u ) n
0
⇐⇒ g admet un dln (0).

– Si f est définie au voisinage de ±∞ : on pose u = 1/x, on a alors f (x) = f (1/u) = g(u). Si g


admet un dln (0) ; alors il existe un polynôme P ∈ Cn [X ] tel que g(u) = P(u) + o(un ), ce qui donne
0
f (x) = P(1/x)+ o (1/x n ), on dit alors que f admet un développement asymptotique en 1/x d’ordre
±∞
n en ±∞, on remarquera que la partie régulière n’est pas un polynôme en x mais en 1/x.

2) Existence et propriétés

THÉORÈME 21.6

Ð Soit f : I → C et soit a ∈ I, si f est de classe C sur l’intervalle I, alors f admet un dln (a) et sa
Ð n

partie régulière est Tn, f ,a (x), c’est à dire son polynôme de Taylor en a à l’ordre n.
Ð

Preuve: Celle-ci découle directement de la formule de Taylor-Young. ƒ

Si f est de classe C ∞ sur I, alors f admet un dl en tout point de I et à n’importe quel ordre.

Application aux fonctions usuelles en 0 :


n
xk
– exp(x) = + o(x n ).
P
k! 0
k=0
n k
– ln(1 + x) = (−1)k−1 xk + o(x n ).
P
k=1 0
n
x 2k+1
Š €
– sin(x) = (−1)k (2k+1)! + o x 2n+2 (il s’agit du dl2n+2 (0)).
P
k=0 0
n
x 2k
Š €
– cos(x) = (−1)k (2k)! + o x 2n+1 (il s’agit d’un dl2n+1 (0)).
P
k=0 0
n 2k+1 € Š
x
– sh(x) = + o x 2n+2 (il s’agit du dl2n+2 (0)).
P
(2k+1)! 0
k=0
n 2k Š €
x
– ch(x) = + o x 2n+1 (il s’agit d’un dl2n+1 (0)).
P
(2k)!
0
k=0
n α α α(α − 1) · · · (α − k + 1)
   
α
– (1 + x) = k n
x + o(x ), où =
P
, formule des coefficients du
k=0 k 0 k k!
binôme généralisée.

THÉORÈME 21.7
Ð f admet un dl0 (a) ssi f admet une limite finie en a.
Ð
f admet un dl1 (a) ssi f admet un prolongement continue dérivable en a.
Ð
Ð
Si f admet un dln (0), alors la partie régulière a la même parité que f .
Ð

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Développements limités Chapitre 21 : Développements limités

Preuve: La preuve des trois points est simple et laissée en exercice. Montrons cependant qu’une fonction peut avoir un
dl2 (a) sans être deux fois dérivable en a : f (x) = exp(−1/x 2 ) sin(exp(1/x 2 )), on a pour tout entier n, f (x) = o(x n ),
0
donc f admet des dl en 0 à n’importe quel ordre et la partie régulière est nulle, en particulier f se prolonge par
continuité en 0 en posant f (0) = 0, et ce prolongement est dérivable en 0 avec f 0 (0) = 0. Pour x = 6 0, on a
f 0 (x) = 2/x 3 f (x) − 2/x 3 cos(exp(1/x 2 )), or la fonction x 7→ x14 cos(exp(1/x 2 )) n’a pas de limite en 0 (considérer
1 f 0 (x)
par exemple la suite un = p ), on en déduit que x
n’a pas de limite en 0 et donc que f n’est pas deux fois
ln(nπ)
dérivable en 0. ƒ

THÉORÈME 21.8 (règles de calculs)


Si f , g admettent un dln (0), f (x) = P(x) + o(x n ) et g(x) = Q(x) + o(x n ), avec P, Q ∈ Cn [X ].
Ð
Ð
Ð 0 0
Ð
Ð – ∀ λ ∈ C, λ f + g admet un dln (0) dont la partie régulière en λP(x) + Q(x).
Ð
Ð – f (x) × g(x) admet un dln (0) dont la partie régulière est [P(x)Q(x)]n (polynôme P(x) × Q(x)
Ð
Ð tronqué au degré n).
Ð – Si lim g(x) = 0, alors f (g(x)) admet un dln (0) dont la partie régulière est [P(Q(x))]n .
x→0
Ð
– Si f 0 admet un dln (0) dont Rla partie régulière est P(x), alors f admet un dln+1 (0) dont la
Ð
Ð
x
partie régulière est : f (0) + 0 P(t) d t.
Ð
Ð

Preuve: Donnons un exemple pour la composition avec n = 2 : f (x) = a + bx + c x 2 + x 2 u(x) et g(x) = αx + β x 2 +


x 2 v(x), avec u et v de limite nulle en 0, on en déduit en composant : f (g(x)) = a + b(αx + β x 2 + x 2 v(x))) + c(αx +
β x 2 + v(x))2 + (αx + β x 2 + x 2 v(x))2 u(g(x)), ce qui donne après avoir
€ Šdévelopper et regrouper les puissances de x
strictement supérieures à 2 : f (g(x)) = a + bαx + [bβ + cα2 ]x 2 + o x 2 , on peut vérifier que la partie régulière est
0
la troncature au degré 2 de P(Q(x)).
Pour le dernier point : on a f 0 (t) = P(t) + t n u(t) avec lim u(x) = 0. On se donne " > 0, au voisinage de 0 on aura
x→0
| f 0 (t) − P(t)| ¶ |t|Rn ", en appliquant l’inégalité des accroissements finis généralisée, on obtient pour x au voisinage de
x
0, | f (x) − f (0) − 0 P(t) d t| ¶ "|x|n+1 , ce qui prouve le résultat. ƒ

3) Développements usuels (compléments)


n
1−x n+1
Pour x 6= 1, on a xk =
P
1−x
, on en déduit :
k=0

n n
1 X x n+1 X
= xk + = x k + o(x n ).
1− x k=0
1− x k=0
0

En substituant −x à x, on obtient :
n
1 X
= (−1)k x k + o(x n ).
1+ x k=0
0

En intégrant ce dernier développement, on obtient :


n
X x k+1 € Š
ln(1 + x) = (−1)k + o x n+1 .
k=0
k+1 0

En substituant x 2 à x dans l’avant dernier, on obtient :


n
1 X € Š
= (−1)k x 2k + o x 2n+1 c’est un dl2n+1 (0).
1 + x2 k=0
0

En intégrant ce dernier développement, on obtient :


n
X x 2k+1 € Š
arctan(x) = (−1)k + o x 2n+2 .
k=0
2k + 1 0

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Développements limités Chapitre 21 : Développements limités

On a :
n 
1 −1/2
X 
p = x k + o(x n ).
1 + x k=0 k 0

−1/2 1×3×...×(2k−1) (2kk)


Or k
= (−1)k k!2k
= (−1)k 4k
, on a finalement :

n 2k
1 X
k
p = (−1)k xk + o(x n ).
1+ x k=0
4k 0

On en déduit que :

n 2k
1 X
k
€ Š
= x 2k + o x 2n+1 .
4k
p
0
1 − x2 k=0

En intégrant, obtient :

n 2k
X
k
€ Š
arcsin(x) = x 2k+1 + o x 2n+2 .
k=0
4k (2k + 1) 0

et :

n 2k
π X
k
€ Š
arccos(x) = − x 2k+1 + o x 2n+2 .
2 k=0
4k (2k + 1) 0

Exemples:
– Calculer un dl3 (0) de exp(sin(x)).
3
u2 u3
€ Š € Š
On a sin(x) = x − x6 + o x 3 et exp(u) = 1 + u + 2
+ 6
+ o u3 . Comme lim sin(x) = 0, on peut appliquer
0 0 x→0
le théorème de composition, et composer les parties régulières jusqu’à l’ordre 3, ce qui donne :

x2 € Š
exp(sin(x)) = 1 + x + + o x3 .
2 0

– Calculer un dl4 (0) de (1 + sin(x)) x .


3 € Š
L’expression est égale à exp[x ln(1 + sin(x))]. Un dl3 (0) de sin(x) est sin(x) = x − x6 + o x 3 , et ln(1 + u) =
0
3 € Š 2 3 € Š
u − 2u + u3 + o u3 , on obtient par composition, ln(1 + sin(x)) = x − x2 + x6 + o x 3 et donc x ln(1 + sin(x)) =
0 0
3 4 2 € Š
x 2 − x2 + x6 + o x 4 . On a également exp(v) = 1 + v + v2 + o v 2 , d’où par composition :

0 0

x3 x4 € Š
exp[x ln(1 + sin(x))] = 1 + x 2 − +2 + o x4 .
2 3 0

– Calculer un dl5 (0) de tan(x) :


1 x3 x5 1 1
On a tan(x) = sin(x) × cos(x) . sin(x) = x − +
+ o x 5 . D’autre part cos(x) = 1+u avec u = cos(x) − 1,

0 6 120
2 4 € Š
1
comme u → 0, on pourra donc composer, cos(x) − 1 = − x2 + 24 x
+ o x 5 et 1+u = 1 − u + u2 + o u2 , ce qui

0 0
2
1 x4
= 1 + x2 + 5 24 + o x 5 . On effectue ensuite le produit avec le dl de sin(x), ce qui donne :

donne : cos(x)
0

x3 2x 5 € Š
tan(x) = x + + + o x5 .
3 15 0

Autre méthode : on a tan(x) = 0 + o(1), d’où 1 + tan(x)2 = 1 + o(1), en intégrant, on obtient tan(x) = x + o(x).
0 0 0
€ Š 3 € Š
Puis on recommence : 1 + tan(x)2 = 1 + x 2 + o x 2 et donc tan(x) = x + x3 + o x 3 , mais alors 1 + tan(x)2 =
0 0
4 3 5
1 + x 2 + 2x3 + o x 4 , et donc tan(x) = x + x3 + 2x + 5
 
15
o x ... etc
0 0

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Applications Chapitre 21 : Développements limités

III) Applications
1) Recherche d’une limite
x 2 −1−2x ln(x)
– Soit f (x) = x(x−1) ln(x)
, calculer lim f (x).
x→1
Il s’agit bien d’une forme indéterminée, on ramène le problème en 0 en posant u = x − 1, ce qui
u2 +2u−2(1−u) ln(1+u) u2 +2u−2(1+u) ln(1+u)
donne f (x) = u(1+u) ln(1+u)
∼ u2
. On cherche alors un dl2 (0) du numérateur,
€ Š 0
ce qui donne o u , on a donc f (x) = f (1 + u) ∼ o(1) et donc la limite cherchée est nulle.
2
0 0 0
x
– Calculer lim x 2 ln( 1+x ) + x − 1.
x→+∞
Il s’agit bien d’une forme indéterminée, on se ramène en 0 en posant u = 1/x, on a alors f (x) =
f (1/u) = −1u2
ln(1 + u) + 1u − 1, ce qui donne f (1/u) = −1
2
+ o(1), et donc la limite cherchée est −1
2
.
0

2) Étude locale d’une fonction au voisinage d’un point


€ Š
Si f a un dl2 (a), f (x) = a0 + a1 (x − a) + a2 (x − a)2 + o (x − a)2 , alors on voit que lim f (x) = a0 ,
a x→a
on peut donc prolonger f par continuité en a, en posant f (a) = a0 (si ce n’est pas déjà fait !). Le taux
f (x)−a
d’accroissement en a s’écrit : x−a 0 = a1 + o(1), donc ce prolongement est dérivable en a et f 0 (a) = a1 .
a
L’équation de la tangente à la courbe au point d’abscisse a est y = a1 (x − a) + a0 , et l’étude de la position
courbe-tangente se fait en étudiant le signe de f (x) − [a0 + a1 (x − a)] = (x − a)2 [a2 + o(1)], d’où la
a
discussion :
– si a2 > 0 : alors au voisinage de a on a [a2 + o(1)] > 0 et donc f (x) > a0 + a1 (x − a), i.e. la courbe
a
est au-dessus de sa tangente au voisinage de a.
– si a2 < 0 : c’est la situation inverse.
– si a2 = 0 : on ne peut rien dire, il faut aller plus loin dans le développement limité. Dans la pratique
on s’arrête au premier terme non nul de degré supérieur ou égal à 2.
x ln(x)
Exemple: Soit f (x) = x 2 −1
effectuons une étude locale en a = 1 : on pose u = x − 1 d’où f (x) = f (1 + u) =
,
ln(1+u) u2
1
€ Š
u
(1+u) 2[1+u/2] , le calcul donne f (x) = f (1+u) = 12 − 12 + o u2 . On en déduit que f se prolonge par continuité
0
en 1 en posant f (1) = 12 , ce prolongement est dérivable en 1 et f 0 (1) = 0, de plus, au voisinage de 1, la courbe est
en-dessous de la tangente.

3) Étude locale au voisinage de l’infini


Si f est définie au voisinage de ∞ et admet une limite infinie, alors on peut étudier la branche infinie
f (x)
de f de la manière suivante : on pose g(x) = x , on se ramène en 0 en posant u = 1/x, ce qui donne
€ Š
g(x) = g(1/u) = u f (1/u), et on cherche un dl2 (0) de cette expression : u f (1/u) = a0 + a1 u + a2 u2 + o u2 ,
0
ce qui donne en revenant à x, f (x) = a0 x + a1 + a2 1x + o 1x , d’où lim f (x) − [a0 x + a1 ] = 0, donc la
€ Š
∞ x→∞
droite d’équation y = a0 x + a1 est asymptote à C f au voisinage de ∞. Pour la position courbe-asymptote, on
étudie la différence : f (x) − [a0 x + a1 ] = 1x [a2 + o (1)], l’étude du signe se fait comme dans le paragraphe

précédent si a2 6= 0. Lorsque a2 = 0 il faut aller plus loin dans le développement pour avoir le signe.
q
x4
Exemple: f (x) = 3
x−3
au voisinage de +∞.
On voit que f est définie au voisinage de +∞ et que f (x) ∼ x, il y a donc une branche infinie de
+∞ € Š
direction asymptotique y = x. Posons u = 1/x, on a alors f (x)/x = u f (1/u) = 1 + u + 2u2 + o u2 , d’où
0
f (x) = x + 1 + 2x + o 1x . Donc la droite d’équation y = x + 1 est asymptote à la courbe de f en +∞, et
€ Š
+∞
au voisinage de +∞ la courbe de f est au-dessus.

4) Recherche d’un équivalent

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Étude locale en un point d’une courbe paramétrée Chapitre 21 : Développements limités

THÉORÈME 21.9
Ð Si f admet un dln (a), alors f (x) est équivalente en a au terme non nul de plus bas degré de la
Ð
partie régulière, s’il existe.
Ð

Preuve: Soit a p (x − a) p le premier terme non nul, on a alors f (x) = a p (x − a) p + o((x − a) p ) = (x − a) p [1 + o(1)],
a a
ce qui prouve l’équivalence annoncée. ƒ
Remarques:
– En se ramenant en 0, on peut également trouver un équivalent d’une fonction en ±∞.
– Avec ce théorème, on retrouve tous les équivalents dits « classiques ».
arcsin(x) 3x
Exercice: Équivalent en 0 de la fonction f (x) = p 2 − 3−2x 2
.
1−x
x2 4 3 5
Réponse: On a p 1 = 1+ + 3x8
+ o x 5 , en intégrant on obtient arcsin(x) = x + x6 + 3x + o x 5 , en
 
1−x 2 2 0 40 0
arcsin(x) 3 5
effectuant le produit, il vient que : p 2 = x + 2x3 + 8x + 5

15
o x .
1−x 0
2x 2 4 3 5
D’un autre côté, on a 3−2x 2 = x 1−2x 2 /3 = x[1 + 3 + 4x9 + o x 4 ] = x + 2x3 + 4x9 + o x 5 . Finalement, on a
3x 1  
0 0
5
f (x) = 4x + o x 5 , et donc :

45 0
4x 5
f (x) ∼ .
0 45

IV) Étude locale en un point d’une courbe paramétrée


1) Tangente en un point
Soit C = (I, f , Γ) une courbe de classe C n (n ¾ 1), on suppose que ∀ t ∈ I, ∃ k ∈ [[1..n]], tel que
(k)
f (t) 6= 0.
DÉFINITION 21.3
Soit t ∈ I, on appelle premier entier caractéristique au point M (t) le plus petit entier p ∈ [[1..n]],
tel que f (p) (t) 6= 0. On remarquera que M (t) est régulier ⇐⇒ p = 1.

Soit t 0 ∈ I, effectuons un développement limité de f (t) en t 0 à l’ordre p :

hp
f (t 0 + h) − f (t 0 ) = f (p) (t 0 ) + hp "(h) avec lim "(h) = 0.
p! h→0

p! −−−−−−−−−−−→ p! −−−−−−−−−−−→
On en déduit que hp
M (t 0 )M (t 0 + h) = f (p) (t 0 ) + o(1), or le vecteur hp
M (t 0 )M (t 0 + h) est un vecteur
0
directeur de la droite (M (t 0 )M (t 0 + h)), donc lorsque h tend vers 0, cette droite « tend » vers la droite qui
passe par M (t 0 ) et dirigée par le vecteur f (p) (t 0 ).
DÉFINITION 21.4
La droite qui passe par M (t 0 ) et dirigée par f (p) (t 0 ) est appelée tangente à la courbe au point
M (t 0 ).

En un point régulier la tangente est portée par le vecteur vitesse, car p = 1.

2) Classification des points


Soit C = (I, f , Γ) une courbe de classe C n (n ¾ 2), on suppose que ∀ t ∈ I, ∃ k ∈ [[ p + 1..n]] tel que
(k)
f (t 0 ) soit non colinéaire à f (p) (t 0 ), i.e. detB ( f (p) (t 0 ), f (k) (t 0 )) 6= 0.
DÉFINITION 21.5
On appelle deuxième entier caractéristique au point M (t) le plus petit des entiers k ∈ [[ p + 1..n]]
tel que detB ( f (p) (t 0 ), f (k) (t 0 )) 6= 0, cet entier est noté q. On remarquera que M (t) est birégulier

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Exercices Chapitre 21 : Développements limités

⇐⇒ p = 1 et q = 2.
Le développement de Taylor de f en t 0 à l’ordre q donne :

hp (p)
hq
f (t 0 + h) − f (t 0 ) = f (t 0 ) + . . . + f (q) (t 0 ) + o(hq ).
p! q! 0

Tous les vecteurs figurant dans les points de suspension sont colinéaires à f (p) (t 0 ), d’autre part le
vecteur o(hq ) est combinaison linéaire des vecteurs f (p) (t 0 ) et f (q) (t 0 ), on peut donc écrire :
0

−−−−−−−−−−−→ hp hq
M (t 0 )M (t 0 + h) = f (t 0 + h) − f (t 0 ) = [1 + o(1)] f (p) (t 0 ) + [1 + o(1)] f (q) (t 0 ).
p! 0 q! 0

−−−−−−−−−−−→
Posons V1 = f (p) (t 0 ) et V2 = f (q) (t 0 ), lorsque h est voisin de 0, la coordonnée de M (t 0 )M (t 0 + h) sur
V1 est du signe de hp , et celle sur V2 est du signe de hq . Ce qui permet de faire la classification suivante :

p impair p pair
q pair point ordinaire rebroussement de 2ième espèce
q impair point d’inflexion rebroussement de 1ière espèce

f (q) (t 0 ) f (q) (t 0 )

f (p) (t 0 ) f (p) (t 0 )

Point ordinaire Point d’inflexion

f (q) (t 0 ) f (q) (t 0 )

f (p) (t 0 ) f (p) (t 0 )

Rebroussement 1ère espèce Rebroussement 2ème espèce

La tangente est portée par le vecteur f (p) (t 0 ) et un point birégulier est un point ordinaire.

V) Exercices
ÆExercice 21.1
Calculer les développements limités suivants en 0, à l’ordre indiqué :

n
tan(x) exp(x) sin(x)

a) (5) b) p (3) c) exp(ch(x)) (4) d) (4) e) (1+sin(x))1/x (2).
2 + cos(x) 1 + 2x x

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Exercices Chapitre 21 : Développements limités

ÆExercice 21.2
Calculer les développements limités suivants :

a) dl3 (π/4) de tan(x). b) dl2 (π/4) de arctan(x).


ln(1 + x) p
c) dl3 (1) de . d) dl3 (π/4) de tan(x).
x2
e) dl2 (π/3) de sin(π cos(x)).
ÆExercice 21.3
Calculer les limites suivantes :
π € Š
a) x tan(x) − en π/2. b) x 2 e1/x − e1/(1+x) en ∞.
2 cos(x)
πx
2 1  x ‹tan( 2a )
c) − en 0. d) 2 − en a.
sin(x)2
p 1 − cos(x)
p a
3
e) x 2 + x + 1 − x 3 + a x 2 + 1 en +∞.
ÆExercice 21.4
1 1
a) Étude locale au voisinage de 0 de la fonction f (x) = − .
sin(x) x
x2 + 1
b) Étude locale au voisinage de +∞ de la fonction f (x) = arctan(x).
x
1 + e1/x 4x + 1
c) Déterminer un équivalent en +∞ de la fonction f (x) = ln( )− .
2 8x 2
d) Déterminer un équivalent en 1 de la fonction f (x) = arccos(x).
ÆExercice 21.5
Soit I un intervalle de R contenant 0, soit f : I → J une bijection de classe C n sur I (n ¾ 1) telle
que f (0) = 0 et telle que f 0 ne s’annule pas.
a) Montrer que f −1 admet un dln (0).
b) Montrer qu’à partir de la relation f −1 ◦ f (x) = x, et à partir du dln (0) de f , on peut obtenir
le dln (0) de f −1 .
c) Exemple : montrer que la fonction f (x) = e x − x 2 − 1 induit une bijection au voisinage de 0,
et calculer un dl4 (0) de la réciproque.
ÆExercice 21.6 p
Soit f une fonction de classe C 2 sur R telle que k f k∞ ¶ 1 et k f 00 k∞ ¶ 1. Montrer que k f 0 k∞ ¶ 2.
On pourra appliquer Taylor-Lagrange entre x + h et x, puis entre x − h et x.
ÆExercice 21.7
Soient f de classe C 2 sur R telles que :

∀x, y ∈ R, f (x − y) f (x + y) ¶ f 2 (x)

Montrer que ∀x ∈ R, f (x) f 00 (x) ¶ f 02 (x).


ÆExercice 21.8
n x 2k
Montrer que ∀ x ∈ R, cos(x) = lim (−1)k
P
.
n→+∞
k=0 (2k)!
ÆExercice 21.9
Soient a, b ∈ R non tous deux nuls, pour t ∈ R, on pose f (t) = e at sin(bt). Calculer pour n ∈ N un
dln (0) de f . Plus généralement, pour t 0 ∈ R, calculer un dln (t 0 ) de f .
ÆExercice 21.10
¨
x(t) = cos(t)
a) Étudier la courbe paramétrée par : , t ∈ [0; 2π].
y(t) = sin(t)[1 + cos(t)]
b) Déterminer les points d’inflexions.

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Exercices Chapitre 21 : Développements limités

ÆExercice 21.11
On considère la courbe paramétrée par x(t) = 2 cos(2t) et y(t) = sin(3t).
a) Montrer que l’on peut réduire le domaine d’étude à [0; π2 ].
π
b) Déterminer la tangente au point de paramètre 2
.
c) Étudier et représenter cette courbe.

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