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Traducteur: Julie Jourdan

Relecteur: Elisabeth Buffard

La déesse de la Lune, Ix Chel, observait


patiemment une araignée au travail.

Elle pourrait mettre à profit


ses compétences, pensait-elle.

Grâce à une observation attentive


et à l’imitation,

elle devint rapidement


une tisseuse habile.

Le dieu du Soleil, Kinich Ahau,


était impressionné par son travail,

et l’admirait de loin.

Mais le grand-père de la déesse


était très possessif

et ne laisserait pas le dieu Soleil


approcher sa petite-fille bien aimée.

Pour contourner le grand-père,


le dieu Soleil se déguisa

en colibri.

Alors qu’il buvait


du miel de fleur de tabac,

la déesse de la Lune le repéra


et demanda à son grand-père

de capturer l’oiseau pour elle.

Le grand-père tira une fléchette

sur le dieu Soleil déguisé,


ce qui l’étourdit.

Ix Chel soigna l’oiseau blessé


jusqu’à sa guérison,

et bientôt, il put déployer ses ailes


et voler à nouveau.

Il se transforma à nouveau en dieu Soleil


et invita la déesse de la Lune

à s’enfuir avec lui.

Ils s’en allèrent en canoé,

mais le grand-père appela


le puissant dieu de la tempête
pour l’aider à les arrêter.

Sentant le danger, la déesse de la Lune


sauta du canoé dans l’eau

et se transforma en crabe.

Mais le dieu de la tempête avait


déjà lancé un éclair,

qui frappa le crabe,


lui transperça le cœur, et la tua.

Des centaines et des centaines


de libellules se rassemblèrent,

bourdonnant des chansons et


battant de leurs ailes transparentes.

Elles formèrent un épais nuage magique


sur le corps de la déesse de la Lune.

Treize jours durant, elles coupèrent,

nettoyèrent et évidèrent treize bûches

Au cours de la treizième nuit,


les bûches éclatèrent,

et la déesse de la Lune apparut,


vivante et plus brillante que jamais.

Le dieu Soleil ne perdit pas de temps


et la demanda en mariage.

La déesse de la Lune accepta avec joie.

Côte à côte, ils étaient prêts à éclairer


le ciel de leurs rayons puissants.

Malheureusement,
l’histoire ne s’arrête pas là.

Le frère du dieu Soleil leur rendait


souvent visite.

Sentant qu’il était aussi amoureux


d’Ix Chel,

le dieu Soleil devint jaloux

et commença à la maltraiter.

Un jour, Ix Chel était assise


au bord de la rivière,

furieuse contre son mari.


Un énorme oiseau descendit en planant

et lui proposa de l’emmener


vers les sommets des montagnes.

Pour s’éloigner du cruel dieu Soleil,


elle accepta.

Là, elle rencontra le roi des vautours.

Le roi vautour était gentil


et aimait s’amuser —

un bien meilleur partenaire


que le violent dieu Soleil.

La déesse de la Lune trouva, avec lui,


un nouveau foyer dans les montagnes.

Quand le dieu Soleil entendit


cette histoire, il fut bouleversé.

Il se cacha dans une carcasse de cerf

jusqu’à ce qu’un vautour affamé


se précipite,

il sauta sur son dos et le chevaucha


jusqu’au royaume des montagnes

où la déesse de la Lune vivait désormais


avec le roi vautour.

Il la supplia de rentrer
à la maison avec lui,

s’excusant pour la façon


dont il l’avait traitée.

La déesse, gentille et indulgente,


eut pitié de lui et accepta de repartir.

Mais Kinich Ahau montra bientôt


à nouveau sa vraie nature.

Il la frappa, lui marquant le visage


et atténuant ses rayons lumineux.

Ix Chel s’envola dans l’obscurité.

Dès lors, elle jura de


n’apparaître que la nuit.

Elle se lia d’amitié avec les étoiles

et combina ses rayons bleu pâle


avec leur lumière

pour guider les voyageurs


la nuit en toute sécurité.

Elle utilisa son don de guérison,

qu’elle avait autrefois utilisé


sur le dieu Soleil blessé,

pour soigner les malades.

Aujourd’hui, Ix Chel est tellement connue

qu’elle est devenue un symbole


de la culture maya.

Mais des preuves archéologiques suggèrent


que pour les anciens Mayas

Ix Chel et la déesse de la Lune


étaient des divinités distinctes.

Dans les récits des Mayas


et les dossiers des anthropologues,

les deux ont fusionné


pour que l’histoire d’Ix Chel se prolonge

au-delà des limites


du récit historique.

Son histoire, comme tous les mythes,


n’est pas qu’une histoire :

les variantes, anciennes et modernes,


parle de ce que les gens apprécient,

et comment ils se voient


dans leurs héros mythologiques.

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