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Patrick Charaudeau - Dominique Maingueneau - Dictionnaire D'analyse Du Discours-Seuil (2002)
Patrick Charaudeau - Dominique Maingueneau - Dictionnaire D'analyse Du Discours-Seuil (2002)
Dominique Maingueneau
DICTIONNAIRE
D'ANALYSE
DU DISCOURS
Avec [a collaboration de Jean-Michel Adam,
Simone Bonnafous, Jjosiane Boutet,
Sonia Branca-Rosoff, Catherine Kerbrat-Orecchioni,
Sophie Moirand, Christian Plantin
TTL
| …. 34 [e4 10 C}
N° d'invene :& TY SF. …… |
Éditions du Seuil
2 rue Jacob, Paris VI*
CET OUVRAGE EST PUBLIÉ PAR THIERRY MARCHAISSE Avant-propOs
La France à été l'un des centres majeurs du développement de avec des sens différents (« archive », « captation »...), d'autres enfin
l'analyse du discours. Dans les années 60, les travaux de « l'École fran- pouvaient être considérés comme « transversaux » (« discours »,
çaise » et les réflexions de M. Foucault dans L'Archéoliogie du Savoir ont &« éNONCÉ », « entre »...). AUSS, POur éviter Une trop grande dispersion
donné une image très forte aux recherches francophones ; mais cela ou des redondances, nous a-t-il fallu faire une répartition équilibrée,
n'a pas été sSans dommages car ces problématiques ont auss|i contribué nous réserver [a plupart des termes « transversaux » et parfois mettre
à masquer la grande diversité des travaux menés en France Sur des cor- en regard dans un même article différentes définitions. De plus, pour
puset avec des démarches très différents. Aujourd'hui, l'analyse du dis- quelques — rares — entrées que ni [es responsables du dictionnaire ni les
cours est devenue internationale, mais [a diffusion de plus en plus vaste équipes associées au projet ne pouvaient ou ne voulaient traiter, nous
des travaux, la mise en contact de plus en plus forte de courants qui avons fait appel à des chercheurs de disciplines voisines.
auparavant S'ignoraient n'impliquent pas l'uniformité des probléma-
tiques et des terminologies. L'internationalisation va plutôt dans le 5ens Quelles ont été nos options concernant [a nomenclature et le trai-
de la constitution de réseaux (les adeptes de telle ou telle forme d'ana- tement des définitions ?
Iyse du discours se répartissent dans Un grand nombre de pays). Pour définir une nomenclature qui soit utile à ceux qui mènent
En matière de recherche, on ne peut pas raisonner comme s'il des recherches en analyse du discours et à ceux qui lisent les publica-
S'agissait d'uniformiser des poids et des mesures. Le problème n'est tions qui s'y rapportent, nous avons demandé aux différentes équipes
pas Seulement de terminologie, {| touche aussi aux préSupposés des de nous indiquer les termes qui leur paraissaient devoir faire l'objet
recherches; les recherches en analyse du discours ne 5e développent d'une entrée. Par ailleurs, comme les deux responsables de ce diction-
pas Sur le même terreau en Europe continentale, et plus particulière- naire travaillent à partir de présupposés et sur des objets très diffé-
ment en France, et dans d'autres régions du monde. L'analyse du dis- rents, l'établissement de [a nomenclature et les multiples arbitrages
COUuUrs S'y appuie à la fois Sur une longue tradition d'étude de textes, qu'il a fallu opéêrer ont fait eux-mêmes l'objet d'une négociation. Ainsi
où ja rhétorique, l'herméneutique littéraire ou religieuse, [a philolo- avons-nous évité toute définition à priori de manière à proposer Un
gie ont laissé des traces profondes, et Sur une histoire, beaucoup plus Ouvrage Qui ne Soit pas monolithique et reflète toute la diversité d'un
courte, des sciences humaines et sociales, de [a psychanalyse ou de |a champ de recherche.
philosophie. Le développement des recherches en analyse du discours L'établissement d'une telle nomenclature n'a pas été s5ans posèr”
retire le plus grand profit de [ja confrontation de démarches qui relà- des problèmes considérables, 5ans doute plus délicats à résoudre
vent d'univers théoriques divers. qu'ailleurs. L'analyse du discours est en effet une discipline carrefour,
car, d'une part, le discours intégre des dimensions sSociologiques, psy-
Notre intention àa donc été de faire de ce dictionnaire l'expression chologiques, anthropologiques... et, d'autre part, il 5e trouve au cœur
d'un cham de recherches appréhendé dans àa diversits, «t non de ces mêmes disciplines... Cela pose d'ailleurs des problèmes de rela-
l'expression de [a Seule doctrine de es auteurs, comme c'est [le cas dans tions complexes avec ces autres disciplines qui travaillent Sur |e dis-
d'autres ouvrages. Mais Nous ne pouvions pas non plus nous 5atisfaire cours, la question des frontières — ou de l'absence de frontières - étant
du tout-venant, offrir un paysage conceptue] chaotique. AuUss| nous Source de discussions permanentes : rhétorique ou théorie de l'argu-
Sommes-nous efforcés de définir une voie qui nous àa paru réaliste. mentation, Sociolinguistique, linguistique textuelle, analyse des
Nous avons pris acte des différents domaines existant dans le champ conversations, Sty]listique.….. 5j nous avions dû introduire dans ce dic-
des études du discours et avons fait appel aux Spécialistes, constitués en tionnaire [a totalité des termes qu'un lecteur es5t Susceptible de ren-
équipe, qui les étudient. Évidemment, il est très vite apparu que cer- contrer dans un article ou un livre qui traite du discours, c'est [a quasi-
tains termes étaient réservés à tel ou tel domaine (« minimisateur », totalité du champ des Sciences humaines et Sociales qu'il aurait fallu
« intrusion »...), d'autres étaient communs à plusieurs domaines mais mobiliser. Force àa donc été de faire des choix qui ont été guidés par
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AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS
deux Soucis : d'une part, privilégier les termes que jes dictionnaires ou tions qu'il est fort difficile de démêler pour qui n'a pas l'expérience de
encyclopédies déjà existants jgnoraient ou marginalisaient; d'autre ce type de recherche. Comment, dès lors, faire apparaître plusieurs
part, faire figurer |es termes qui sont indispensables pour les définitions Sans tomber dans un long exposé des différentes théories
recherches en analyse du discours. Aussi trouvera-t-on dans ce livre dans lesquelles ils s'inscrivent, ce qui aurait rendu je dictionnaire inex-
deux Sous-ensembles de termes : |e premier - de loin le plus impor- tricable ? Une autre Solution aurait été de procéder à une Simple
tant - constitué de termes apparus ces dernières décennies dans les recension des acceptions, mais une telle recension 5ans mise en per-
travaux Sur le discours (« tour de parole », « formation discursive », Spective n'éclairerait guère le lecteur. Auss| avons-nous opté pour Un
« action langagière », « intradiscours », etc.) ; l'autre constitué de ceux exposé des différents emplois des termes en nous référant aux diffé-
qui Sont apparus dans des problématiques ou des disciplines voisines rents auteurs qui les ont définis, Sans renoncer pour autant à mettre
(« anaphore », « reformulation », « trope », « argument »...), mais en perspective ces notions. || n'empêche que l'on trouvera certains
traités du point de vue de l'analyse du discours, et non de [a manière articles qui privilégient nettement la mise en perspective théorique et
dont ils auraient été abordés dans un dictionnaire relevant de la lin- d'autres qui insistent plutôt Sur ja recension des emplois.
Quistique, de [a rhétorique, de [a Sociologie... De plus, nous n'avons
pas retenu d'entrées liées à des types de corpus comme les médias, le En outre, un s5ys5tème de renvois internes permet au lecteur de
discours religieux ou Scolaire, ni à des genres de discours comme |e mieux circuler entre toutes ces définitions. || opère à deux niveaux. Au
tract politique, [a consultation médicale, le journal télévisé.……. Ainsi, Sein des articles, Un astérisque placé en fin de tel ou tel terme indique
face à l'impossibilité de clore une nomenclature qui prétendrait cou- que celui-ci fait par ailleurs l'objet d'une entrée dans le dictionnaire.
vrir l'infinie diversité des recherches empiriques, avons-nous voulu éla- Cet astérisque est régulièrement placé devant le premier terme lors-
borer Un ouvrage d'un volume raisonnable qui puisse donner des qu'on a affaire à un groupe de mots. Ainsi, pour « acte de [langage »,
points de repère théoriques et méthodologiques. est-il placé Sur « acte”y, conformément à l'ordre alphabétique Suivi
A ces choix, il faut ajouter une caractéristique importante de ce par ce dictionnaire. Ce choix ne va pas 5ans inconvénients, certes, mais
dictionnaire : Sauf exceptions, {| enregistre [a terminologie en u5age le choix contraire en présentait davantage. De plus, pour ne pas trop
dans les travaux francophones d'analyse du discours, mêrne 5i un charger la typographie, nous n'avons pas répété cet astérisque au 5ein
grand nombre de ces termes sSont traduits ou adaptés d'autres du même article, 5eule la première occurrence en est pourvue. Le
langues, de l'anglais en particulier pour ce qui concerne l'analyse recours à l'astérisque n'est cependant pas 5yS5tématique : nous n'avons
conversationnelle. || 5e trouve en effet que les pays francophones -— pas placé un astérisque à chaque occurrence de termes comme « dis-
mais aussi, et de plus en plus, un certain nombre de pays de langues cours » OU « texte », par exemple, Qui reviennent constamment. À [ja
romanes, hispanophones et [us5ophones en particulier —- Sont particu- fin de chaque article, en gras, Sont indiqués quelques autres articles
lièrement impliqués dans [es recherches menées en analyse du dis- qui permettent d'enrichir [a lecture ; i[ ne s'agit pas de tous les articles
cours : Il Suffit de Songer à la richesse et à [a diversité des travaux qui SUSceptibles d'éclairer l'entrée concernée, Seulement d'une Sélection
Sont menés dans l'espace de [a Seule Suisse romande. || nous a semblé d'articles réellement complémentaires.
en tout cas que le public qui 5'intéresse aux recherches inspirées par
l'analyse du discours francophone avait tout intérêt à disposer d'une Enfin, dans ce genre d'ouvrage, [a bibliographie es5t Source de dif-
terminologie en français. ficultés. Nous avons renoncé à placer à la fin de chaque article une
bibliographie de lectures conseillées et les avons en quelque Sorte
Quant au traitement des définitions, || nous àa fallu résoudre Un insérées dans le fil du texte Selon [es conventions aujourd'hui domi-
autre problème. ll est rare que dans le domaine du discours les notions nantes. Ces références jouent deux rôles, qui Souvent 5e cumulent ; [les
Soient Uunivoques. En général, {| existe pour un terme plusieurs accep- Unes Signalent une publication qui vient à l'appui du propos du rédac-
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AVANT-PROPOS
teur de l'article, les autres indiquent ja référence d'une citation. Une Les auteurs
bibliographie détaillée à [la fin de l'ouvrage recueille toutes [les indica-
tions bibliographiques données à l'intérieur des articles.
Pour terminer, nous voudrions remercier tous ceux qui ont accepté
de collaborer à cet ouvrage, en 5e pliant à des contraintes parfois Patrick CHARAUDEAU (P C.) : Professeur à l'université Paris xXllL.
rébarbatives. Nous avons toujours reçu [|e meilleur accueil de [eur part Dominique MAINGUENFEAU (D. M.) : Professeur à l'université Paris XI.
et ils ont fait preuve de la plus grande patience. Nous voulons voir là
je Signe qu'ils ont conscience que cette entreprise va au-delà de |a Jean-Michel ApAMw L.-M. A.) : Professeur à l'université de Lausanne.
Simple mise au point d'un ouvrage utile, qu'elle consacre l'émergence Simone BONNAFoUS (5. B.) : Professeur à l'université Paris XI.
d'un nouveau champ de Savoir, l'aboutissement de plus de quatre Joslane Bourer V. 8.) : Professeur à l'institut universitaire de formation
décennies d'efforts longtemps demeurés dans l'obscurité pour faire des maîtres de Paris.
prévaloir des démarches que Souvent les tenants des disciplines plus Sonia BRANCA-ROSOFF (5. B.-R.) : Professeur à l'université Paris |11.
anciennes considéraient marginales ou Superflues. || est indéniable Catherine KERBRAT-OREccHIONI! (C. K.-O.) : Professeur à l'université Lyon |1.
qu'il est beaucoup plus difficile de justifier l'existence de recherches Sophie MORAND (5. M.) : Professeur à l'université Paris |l1.
Sur le discours que Sur le [|angage, la littérature, [a psyché, la société, Christian PLANTIN (C. P.) : Directeur de recherches au CNRS.
l'histoire.….. Mais les recherches en analyse du discours ne sSont pas le
fruit de quelques esprits originaux, elles témoignent d'une transfor- Véronique TRAVERSO (V T.) : Chargée de recherches au CNRS.
mation profonde de la relation que notre s5ociété entretient avec 5es Fabienne CuUSIN-BeRcHE (+) (F C.-B.) : Maitre de conférences à l'université
énoncés, présents Ou passés. Une telle entreprise en est encore à 5es Paris 11.
débuts, mais, pour [la première fois dans l'histoire, c'est [a totalité des Jean-Claude BeAcco V.-C. 8.) : Professeur à l'université Paris |11.
productions verbales, dans leur multiplicité, qui peut devenir objet Gérard Penr (G. P.)-: Maître de conférences à l'université Paris x.
d'étude ; des échanges les plus quotidiens aux énoncés les plus insti- Sylvie BRUXELLES (5. Br.) : Ingénieur d'études au CNRS.
tutionnels, en passant par jes productions des médias de masse. Que Jacques GUILHAUMOU (. G.) : Directeur de recherches au CNRS.
l'homme 5oit un être de jangage, voilà ce que l'on ne cesse de dire Maurice TOURNIER (M. T.) : Directeur de recherches émérite au CNRS.
depuis bien [jongtemps ; qu'il Soit un homme de discours, voilà une Béatrice FRAENKEL (B. F.) : Maître de conférences à l'université Paris 111.
inflexion dont il es5t encore impossible de mesurer [ja portée, mais qui Jacques COSNIER V. C.) : Professeur honoraire à l'université Lyon |.
touche à quelque chose d'essentie]. Claude CHABROL (C. C.) : Professeur à l'université Paris |11.
Patrick CHARAUDEAU / Dominique MAINSUENEAU Marc BONHOMME (M. B.) : Professeur à l'université de Berne.
Ruth AMos5r (R. À.) : Professeur à j'université de Tel-Aviv.
André CoLLiNorT (À. C.) : Maître de conférences à l'université Paris |1L.
Philippe LANE (P L): Maître de conférences à l'université de Rouen.
Bernard GARDIN (8. G.) : Professeur à l'université de Rouen.
Pascal MARCHAND (P M.) : Maître de conférences à l'université
Toulouse ll.
Henning NoLkE (H. N.) : Professeur à l'université d'Aarhus (Danemark).
Pierre FALA (P F.) : Maître de conférences à l'université Paris XI.
Michèle GROSIEAN (M. G.) : Maître de conférences à l'université Lyon ll.
Annie BoRzeIx (À. B.): Directrice de recherches au CNRS.
Actant
Le terme d'actant 5ert à désigner les différents participants qui
Sont impliqués dans une action en y tenant un rôle actif ou passif.
En linquistique, cette notion S'inscrit dans le cadre de la phrase.
Chez L. Tesnière, par exemple, « les actants sont les êtres ou [es choses
qui [|...] participent au procès » (1965), lesquels 5'opposent aux « cir-
constants » (de temps ou de lieu). || propose de distinguer trois types
d'actants : l'agent (celui qui agit comme responsable de l'action), l'ohb-
jet (celui qui Subit l'action), le bénéficiaire (celui au bénéfice ou au
détriment duquel se réalise l'action). Dans « Jacques offre des fleurs à
Catherine », « Jacques » est l'agent (actant premier), « fleurs » l'objet
(actant Second), « Catherine » le bénéficiaire (actant troisième).
Cette désignation 5'es5t étendue, dans ce que l'on à appelé |a
grammaire des cas (ou grammaires casuelles ou grammaires actan-
tielles) à d'autres participants comme le destinataire, l'adjuvant ou
l'opposant à l'action (Fillmore 1975), mais en restant dans le cadre
Strict de [a Syntaxe de [a phrase (plus ou moins explicite puisque les
cas, chez Ch.]. Fillmore, 5e trouvent à un niveau plus profond que celui
de L. Tesnière).
En Sémiotique narrative, dans le cadre de l'analyse Structurale du
récit, le terme d'« actant » désigne les différents protagonistes qui
participent du procès narratif. [ls peuvent être considérés à différents
niveaux : Un niveau de Surface qui concerne l'organisation narrative
de l'énoncé, où l'on trouve [es actants de [a narration déterminés par
les rôles” (agent, patient, bénéficiaire, etc.) qu'ils remplissent dans |e
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ACTE DE LANGAGE
ACTE DE LANGAGE
déroulement de l'histoire racontée (« actant » 5'oppose alors à « per- ont la propriété de pouvoir dans certaines conditions accomplir l'acte
Sonnage », UN même personnage pouvant rernplir des rôles actantiels qu'ils dénomment, c'est-à-dire de « faire » quelque chose du Seul fait
différents, et deux personnages |e même rôle) (Propp 1970) ; un de le « dire » : énoncer « je te promets de venir », c'es5t jpso facto
niveau profond qui concerne l'organisation de la mise en scène du accomplir un acte, celui de promettre.
récit, où l'on trouve les oppositions entre Sujet vs objet de l'acte éNON- Mais on peut aussi promettre par d'autres moyens, par exemple en
cif et destinateur vs destinataire de l'acte d'énonciation (Greimas et disant tout Simplement « Je viendrai ». À côté des performatifs expli-
Courtès 1979). cites, 1.L. Austin en vient alors à reconnaître l'existence de performa-
En analyse du discours, ce terme e5t également utilisé comme en tifs implicites (ou «< primaires ») — et, de proche en proche, ce Sont tous
Sémiotique narrative [lorsqu'il s'agit d'analyser l'aspect narratif d'un les énoncés qui 5e trouvent dotés d'une force illocutionnaire, ou illo-
texte, mais il 5ert également à désigner les instances de l'acte de com- cutoire (ces deux adjectifs étant concurremment utilisés en francais
munication. Certains auteurs utilisent le terme d'« interactants » pour pour traduire l'anglais illocutionary); ou plutôt, tous les énoncés
désigner les locuteur” et interlocuteur* de l'acte de langage. Cette amalgament pour 1.L. Austin trois sSortes d'actes, appelés respective-
notion, en tout état de cause, doit être distinguée de celle d'acteur”. ment « locutoires » (actes de « dire quelque chose »), « illocutoires »
{actes effectués « en disant quelque chose ») et « perlocutoires »
Acteur, Interlocuteur, Locuteur, Récit, Rôle
PC (actes effectués « par je fait de dire quelque c<chose »). On trouve
encore dans le texte de 1.L. Austin une classification des différentes
Sortes de « malheurs » (infeiicities : échecs, insuccès et abus) qui peu-
Acte de langage vent affecter les actes illocutionnaires, ainsi qu'une proposition d'in-
Que l'on puisse agir par le moyen du jangage, j'idée n'est pas nou- ventaire et de classification de ces mêmes actes.
velle. Mais c'est Seulement dans la deuxième moitié de ce siècle que Toutes ces notions Sont reprises et Systématisées par J.R. Searle,
ect édifiée Sur cette base, dans le champ de la philosophie analytique d'abord dans Speech Acts (paru en 1969, trad. fr. Les Actes de jangage,
anglo-5axonne, Une véritable théorie pragmatique du langage : |a mais d'autres auteurs préfèrent parler d'« actes de discours » ou
théorie des Speech acts. d'« actes de parole »), puis dans Expression and Meaning (1979, trad.
fr. 5ens et expression). 1.R. Searle insiste Sur [a nécess5ité de distinquer
LA THÉORIE DES & SPEECH ACTS y» (Dles actes illocutoires (qui correspondent aux différentes actions que
l'on peut réaliser par des moyens langagiers : promettre, ordonner,
On admet généralement que [a publication, en 1962, de l'ouvrage
remercier, critiquer, etc.) ; (2) les forces ou valeurs illocutoires (com-
de }L. Austin How to do Things with Words (ouvrage regroupant les
posantes d'un énoncé qui [ui permettent de fonctionner comme un
douze conférences prononcées en 1955 par le philosophe anglais à
acte particulier, en 58 combinant avec | contenu propositionne!
l'université Harvard) constitue le véritable acte de naissance de cette
théorie. Traduit en français par Quand dire c'est faire (1970), le titre
propre à cet énoncé) ; et (3) les verbes illocutoires, unités lexicales qui
permettent dans une ljangque donnée de désigner les différents actes
de l'ouvrage énonce clairement l'hypothèse de départ : « dire », c'e5t
(par exemple : le verbe « ordonner » désigne en français l'acte
gays doute transmettre à autrui certaines informations 5ur l'objet dont
d'ordre, que réalise Un énoncé tel que « Ferme la porte », dans lequel
on parle, mais c'est aussi « faire », c'est-à-dire tenter d'agir 5ur Son
interlocuteur, voire 5ur le monde environnant. Au lieu d'opposet, la valeur d'ordre entre en composition avec un contenu proposition-
comme on le fait Souvent, la parole à l'action, il convient de considé- nel particulier). En outre, L.R. Searle révise [a classification proposée
rer que la parole elle-même est une forme et un moyen d'action. par L.L. Austin, distinguant quant à lui cing grandes catégories d'actes
À [a Source de [a théorie austinienne, il y a la découverte de l'exis- de langage : les assertifs, les directifs, jes promissifs, [es expressifs et
tence d'un type particulier d'énoncés, les énoncés performatifs*, qui les déclaratifs. || approfondit également la question des conditions de
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ACTE DE LANGAGE
ACTE DE LANGAGE INDIRECT
réussite (fejicity) qu'un énoncé doit remplir afin que puisse aboutir 5a des valeurs qui s'attachent à un énoncé donné (il yena généralement
visée illocutoire. Enfin, il 5'intéresse aux différentes façons, directes et plusieurs, diversement organisées, et plus ou moins négociabies dans
indirectes, dont peuvent 5e réaliser [es actes de |angage (probléma- l'interaction). Cette notion n'en est pas moins indispensable à la des-
tique des actes” de langage indirect). cription du fonctionnement des discours et des interactions.
b Acte de langage indirect, Échange, Face, Politesse, Pragmatique,
L'APPROCHE INTERACTIONNISTE Relation interpersonnellie
Les actes de [langage tels que [es envisage ja théorie « Standard » C. K-0.
correspondent en général à des phrases. Mais on peut aussi envisager,
au niveau plus large du texte ou du discours, des macro-actes*, pro- Acte de langage indirect
duits par l'intégration Successive de micro-actes (Van Dijk 19/7fb, Nef Les actes* de [langage 5e réalisent linguistiquement en 5« incar-
1980) (par exemple, un discours électoral] aura pour valeur pragma- nant » dans des énoncés. Mais il n'y àa pas à cet égard de CorrespOn-
tique globale |a valeur incitative de « Votez pour moi »). dance biunivoque entre tel s5ignifiant (forme déclarative, interrogative
D'autre part, dans la communication ordinaire, qui met en pré- Ou impérative de l'énoncé) et te] signifié (valeur d'assertion, de ques-
Sence plusieurs interlocuteurs, les énoncés, et [es actes de [langage tion ou d'ordre). En effet ; un même acte de langage peut recevoir Un
qu'ils réalisent, Sont pris dans un circuit d'échange. Considérer |es grand nombre de réalisations différentes (par exemple, dans certaines
énoncés comme des actes, c'est alors admettre qu'ils Sont faits pour circonstances, [les énoncés Suivants 5ont pragmatiquement équiva-
agir Sur autrui, mais aussi pour l'amener à réagir: quand dire, c'est lents ; « Ferme la porte », « TU peux/pourrais fermer [a porte ? », « TU
non Seulement faire, mais aussi faire faire. Tout en récupérant |a Veux /voudrais fermer la porte ? », « J'aimerais bien que tu fermes |a
notion d'acte de langage, l'approche interactionniste l'a considéra- porte », « La porte est ouverte |», «|[[ y à des courants d'air », etc.).
blement enrichie, par exemple (1) en admettant que, |jorsqu'un Inversement, une même Structure peut exprimer des valeurs illocu-
énoncé S'adresse à plusieurs destinataires, {| peut fort bien être chargé toires diverses : « |[ y à des courants d'air » peut ainsi exprimer UN
de valeurs différentes pour ces différents destinataires (Clark et Carl- constat, une plainte, une requête, et même tout cela à [la fois. Les dif-
SON 1982) ; (2) en envisageant l'organisation Séquentielle des actes de férentes valeurs peuvent en effet s'additionner: quand dire, c'est
langage, et les règles qui jeur permettent d'entrer en composition faire plusieurs choses à Ja fois ; ou Se Substituer l'une à l'autre : quand
pour constituer des échanges”, Simples ou complexes (les échanges dire, c'est faire Une chose Sous les apparences d'une autre.
Simples ou paires” adjacentes étant constitués d'un acte initiatif et On parle d'acte de langage indirect (expression elliptique pour
d'un acte réactif, exemple : Salutation-salutation, question-réponse, acte de jangage formulé indirectement) [orsqu'un acte S'exprime SOUS
offre-acceptation/refus, etc.) ; (3) en envisageant le rôle que peuvent le couvert d'un autre acte. Par exemple, dans « Tu peux fermer la
jouer les actes de jangage dans [a construction de ja relation” inter- porte ? », ja valeur d'ordre s'exprime par je biais d'un acte apparent
personnelle : l'ordre ou l'aveu, l'excuse ou le compliment n'instaurent de question (valeur « normale » de ja Structure interrogative).
pas le même type de relation; en particulier, ils peuvent avoir des LR. Searle (1982 : chap. 2) appelle alors « secondaire » l'acte de ques-
effets extrèmement variables Sur les faces* des participants. tion, et « primaire » l'acte de requête, mais du point de vue de l'inter-
prétation, [a valeur de question peut être dite « littérale », et ja valeur
La notion d'acte de [angage laisse aujourd'hui bien des problèmes de requête « dérivée ». Les actes de [langage indirects S'apparentent
non réso]| us, concernant entre autres, au niveau du Système : [eur en effet, à bien des égards, à des tropes*+ (voir Kerbrat-Orecchioni
inventaire, [eur délimitation (il sSemble bien que l'on ait plutôt affaire 1986 et 2001 Sur ces tropes illocutoires).
à un continuum d'un acte à l'autre), leur <classification, leur Universa- Comme les autres tropes, les actes de [langage indirects peuvent
lité: au niveau de leur fonctionnement en discours : l'identification être conventionnels ou non-conventionnels (principe d'opposition qui
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ACTE DE LANGAGE INDIRECT ACTEUR
est en réalité graduel) : dans le cas de « Tu peux fermer [a fenétre ? », rôle décisif dans le fonctionnement de [a politesse” et [a gestion de [a
tout le monde admet que, hors certains contextes particuliers, [a 5truc- relation” interpersonnelle.
ture vaut pour une requête ; cette valeur, qui peut encore être ren- p Acte de langage, Adoucisseur, Face, Maxime conversationneile,
forcée par Un marqueur te] que « s'il te plaît », es5t « convention- Politesse, Trope
nelle ». En revanche, 5 l'énoncé « {ly a des courants d'air » peut dans C. K.-O.
certaines circonstances recevoir cette même valeur, elle est alors
« NonN-conventionnelle », et très largement tributaire du contexte (on Acte de parole + Acte de langage
parle aussi dans ce cas de « dérivation allusive »).
Par ailleurs, L.R. Searle à montré qu'accomplir un acte de langage Acte directeur +7 Échange
indirect consistait Souvent à affirmer ou questionner ur l'une des
conditions de réussite auxquelles est Soumis l'acte en question : « J'ai- Acte Subordonné «= Échange
merais que tu fermes la fenêtre » asserte [a condition de Sincérité
(portant sur je locuteur), « Tu pourrais/ voudrais fermer la fenêtre ? »
Acteur
questionne Sur certaines conditions de réussite concernant [je destina-
taire, « La porte est ouverte » affirme une caractéristique de l'état de Ce terme qui, à l'origine, était employé pour désigner le person-
choses (lequel ne doit pas être déjà réalisé au moment de l'énoncia- nage d'une pièce de théâtre, puis l'artiste qui joue au théâtre ou au
tion de la requête pour que celle-ci « réussisse »), etc. cinéma un rôle de personnage, à fini par prendre Un s5ens beaucoup
Le décodage des actes de langage indirects implique, outre |a plus large et désigner toute personne qui prend une part active dans
nature du contenu propositionnel, la s5tructure de l'énoncé, et, à l'oral, une activité quelconque (« || a été un acteur important de [la dernière
l'accompagnement prosodique et mimogestuel : certaines « règles de querre »).
dérivation illocutoire » (Anscombre 1980) ; l'intervention de ces Sous l'influence de la Sociologie et de la psychologie Sociale es5t
« mMaximes* conversationnelles » dont H.P. Grice à montré [je rôle également employé le terme acteur Social qui désigne les acteurs de |a
qu'elles jouaient dans [a genèse des implicatures*, ainsi que certaines communication mais du point de vue de jeur Statut 5ocial et des repré-
données contextuelles pertinentes, dans |e cas Surtout des formula- Sentations* Sociales dont ils sont porteurs, et non nécessairement
tions indirectes non-conventionnelles (plus une valeur illocutoire es5t Selon je rôle langagier qu'ils peuvent être amenés à jouer: « Les
fortement codée en langue, moins elle à besoin du contexte pour 5'ac- acteurs Sociaux pour interagir 5e réfèrent à des représentations SUup-
tualiser, et inversement). Mécanisme fort complexe donc : jl n'est pas posées partagées des normes, rôles et plans, Scénarios et scripts atten-
étonnant que l'identification des valeurs indirectes prête 5ouvent à dus et Spécifiques » (Chabrol 1994 : 92).
des malentendus (généralement involontaires, parfois volontaires), En analyse du discours, on parlera des acteurs de Ja communica-
malentendus qui peuvent être dus (1) à une Surinterprétation (le des- tion pour désigner les locuteurs* et interlocuteurs*, externes à l'acte
tinataire voit une valeur indirecte [à où le locuteur prétendait parler de langage, qui Sont impliqués dans l'échange communicatif. Dans ce
directement) ; (2) à une Sous-interprétation (le destinataire ne perçoit cas, ce terme a Un Sens plus précis que celui de participants”. || peut y
pas, ou feint de ne pas percevoir, [a valeur dérivée); (3) à une inter- avoir plusieurs participants dans une discussion de groupe Sans que
prétation erronée (le destinataire Se trompe de valeur, par exemple : nécessairement ||s interviennent tous en même temps ni qu'ils Soient
« Vous étes motorisée ? », question à valeur de requête pour [|e locu- impliqués au même titre. C'est dans l'instant où Un participant prend
teur, pourra étre interprété comme une offre par le destinataire). Les [a parole en 5'adressant à un autre participant que ces deux interve-
actes de langage indirects, en tant qu'adoucisseurs* des « actes mena- nants deviennent acteurs de [a communication. Restera à 5pécifier leur
cants pour les faces*» des parties en présence, jouent également un identités et [les rôles* qu'ils jouent. Ainsi, on dira d'un individu qu'il
20 21
ACTION
ACTION
est journaliste, en tant qu'acteur Social, et que, selon la s5ituation de Quoi qu'il en Soit, pour l'ethnométhodologie, la finalité de l'échange
communication dans laquelle il 5e trouve, jl pourra assumer différents étant l'intercompréhension, || s'agit de décrire les phénomènes de
rôles communicatifs, d'« interviewer », de « chroniqueur », d'« ana- régulation qui rendent celle-ci possible, à 5avoir : es processus de
lyste », etc. ritualisation (Goffman 1974).
Dans la perspective Sociophilosophique d'Habermas, une théorie
p Cadre participatif, ldentité, Réle, Sujet parlant
PC.
du langage doit s'inscrire dans une théorie de l'action, théorie qu'il
nomme « l'agir communicationnel » (1987 a). Celle-ci se caractérise par
le fait que toute action est : finalisée, dans [a meure où les acteurs
Action Sociaux mettent en œuvre des Stratégies efficaces, rationnelles, pour
Si [a notion d'action es5t centrale dans là plupart des sciences aboutir à des consensus ; régulée, dans [a mesure où |es mouvements
humaines, celle-ci est considérée différemment Selon les disciplines. actionnels dépendent de normes qui sont édictées par le groupe dont
ces mêmes acteurs font partie; intersubjiective, dans la mesure où [es
Dans certaines perspectives psychologiques, l'action est définie à
acteurs Sociaux 5e mettent en Scène pour, tout en offrant à l'autre une
[a fois Selon 5a finalité (« buts ») qui l'inscrit dans un cadre d'inten-
certaine image de 5o|, produire un certain effet Sur celui-ci.
tionnalité et la Structure en « plan d'action », et comme phénomène
Dans la perspective d'une psychologie Sociale du langage, l'action
de régulation qui l'inscrit dans un cadre intersubjectif du fait de l'exis-
humaine est considérée d'emblée en tant qu'activité Sociale car tou-
tence d'une interactivité (action-réaction). Ce point de vue fonde une
jours orientée vers Une Signification sSocialement pertinente. es fon-
théorie psychologique de l'action : « Parler, on le sait, ne consiste pas
dements Sont interactionnels et intersubjectifs. En Somme, pour elle,
Seulement dans [a mise en fonctionnement d'un sy5tème linguistique,
une théorie de la communication langagière (l'agir communication
objet de l'attention des linquistes, mais c'est d'abord une forme d'ac-
nel) est une partie d'une théorie de l'inter-action Symbolique car toute
tion Sociale... » (Bange 1989 : 27). Ce point de vue à quelque affinité
action est « Un comportement Signifiant, mutuellement orienté et
avec le principe interactionnel des conversationnalites ; « Un des prin-
Socialement intégré » (M. Weber, cité par 1.-P. Bronckart 1996).
cipaux mérites de Grice est peut-être d'avoir rappelé cette vérité toute
Pour agir de façon communicationnelle, il faut donc que les parte-
Simple : le jeu de langage 5e joue à deux. C'est-à-dire que [a commu-
naires au départ et en cours de route puissent définir ce que l'on peut
nication verbale exige un ajustement permanent entre locuteur et
faire ensembile soit les buts de l'interaction et 5e [es représenter de
auditeur |...) » (Caron 1988 : 124).
façon de plus en plus concordante (Chabro] 1994 : 29). Les cogniti-
Dans la perspective pragmatique, on rappellera que L.L. Austin et
vistes ont montré que des catégorisations et des schématisations rela-
LR. Searle avaient Suggéré que une théorie du langage est une partie
tivement partagées des 5ituations et des évènements (« frames » de
d'une théorie de l'action », et que celle-ci 5e définit en fonction de 5a
Van Dijk 1977 à) Sont nécessaires comme des connaissances en partie
finalité, jouant un rôle de régulation dans un cadre intersubjiectit.
communes Sur [es déroulements et les réSultats de l'action collective
Dans la perspective de l'analyse conversationnelle j55ue des prin-
qui permettent de planifier ou du moins de guider et de corriger |e
cipes de l'ethnométhodologie”, est postulée l'existence d'un cadre
intersubjiectif (Garfinkel 1967) dans lequel 5e construit [e 5ens en rela- déroulement (Richard 1990).
L'action communicationnelle es5t Structurée elle-même par des
tion avec les intentions et intérêts réciproques des partenaires de
visées d'action socialement 5ignifiante Sur (influence) et avec
l'échange conversationnel. Cette position est critiquée par 1. Haber-
(co-construction) autrui. Chabro] et Bromberg (1999 : 298-300) carac-
arome rr
actions 5e réduient à des actes de parole et que les interactions catégories ou Sphères : (5e) faire Savoir (s'informer pour définir un
orme
Sociales 5e réduient implicitement à des conversations » (1987 b : 414). modèle de la réalité publique), (co-)évaluer (gestion des normes et
pme
23
22
Terres
ACTION
ACTION LANGAGIÈRE
croyances majoritaires), s'identifier (co-élaboration des identités et en garantit |e Succès. [.….] L'action 5'accompli
t de façon "“unidirection-
des relations), (5e) faire faire (de l'incitation à l'engagement) et réqu- nejile”, [.…..] dans un Space d''irréversibilité clos” » (1995c : 150). Le
ler la communication (gestion des interlocutions en fonction de |a langage, comme acte de Communication,
obéit à une finalité tout
représentation des normes et des buts liés à [a 5ituation). autre. Celle-ci « s'accomplit de façon à
|a fois Symétrique et asymé-
On peut articuler jes visées communicationnelles et les buts d'in- trique, elle ne dépend pas de [a décision d'une
Seule jnstance mais des
teraction Si l'on prend en compte les enjeux (motivations) des acteurs deux en réciprocité Ouverte, [….] et donc
s'instaure dans un Space de
Sociaux (Ghiglione et Trognon 1993 : 104). Les Stratégies discursives réversibilité Ouvert” » (1995c : 152). Ainsi
l'acte de communication se
mises en œuvre par les Sujets communicants, en production comme en définit à travers une visée Qui « constitue
Une tension vers |a "résolu-
interprétation, apparaissent ainsi comme des comportements adapta- TON
; du problème” posé par l'existence de l'au ……
tre et [..] un projet
/
teurs, choisis parmi d'autres, dans l'espace de contraintes posées par d'influence c : 153).
» (1995
les cadres Situationnels et les buts d'action pour composer au mieux bp Action / évènement (en narratologie),
Action langagière
leurs enjeux. Ces Stratégies déterminent aussi des caractéristiques
PCetC. C
constitutives de l'identité, 5ociale et personnelle, des 5ujets du discours
(< profils interlocutoires ») que l'on peut définir justement à partir des Action langagière
actes de parole et de Jeurs contenus sSémantiques. Des applications
Dans [|e cadre de « l'interactionnisme SOci0
intéressantes de ces démarches sont développées en didactique pour -discursif » défendu par
1.-P. Bronckart, l'action langagière const
l'apprentissage des connaissances (|. Beaudichon et àa/. 1988 et |. Olry- itue l'unité fondamentale
d'analyse. Elle reçoit deux définitions (Bron
Louis et àa]. 1999) et dans l'analyse des débats télévisés ou des talk- ckart 1996 : 101) qui cor-
respondent à deux points de vue distincts
Shows (Charaudeau et Ghiglione 1999). : Sociologique (« portion de
1 activité langagière du groupe, découpée
Dans le cadre d'une linguistique du discours 5e posent un certain par le mécanisme général]
des évaluations Sociales et imputée à Un
nombre de problèmes qui tiennent à ce qu'il y a différentes façons de organisme humain Sin U-
lier ») et p5ychologique (« [à COnNnaissance,
considérer et de traiter l'action. On peut considérer l'action comme : disponible en l'organiane
actif, des différentes facettes de 53 Propr
(TD un enchaînement de faits formant une « Structure praxéologique » e responsabilité dans l'inter-
vention verbale »). Ce n'est donc pas une
(E. Roulet 1995 : 131) dont la logique aboutit à un certain résultat, et entité d'ordre linguistique :
une même action langagière peut Corr
dont on cherchera à décrire [a motivation ; (2) un objet de représen- espondre à des textes empi-
riques très divers. Quant à la Situation
tation qui donne lieu à la construction d'un récit, dont on cherchera à d'action langagière, elle
désigne des ensembles de représentations
décrire les actants* et les processus qui les relient; (3) résultant de Sociales, « |es propriétés des
mondes formels (physique, 5ocial et Subje
l'acte de langage lui-même, moment de coincidence entre ce qui 5e ctif) qui s5ont SUSceptibles
d exercer Une influence Sur [a production
passe dans l'action et ce qui 5e dit dans le jangage faisant que Je |an- textuelle » (1996 : 93). C'est
la Sltuation langagière interne, celle qu'a
gage devient action (acte performatih; (4) un comportement langa- intériorisée l'agent Ui
influe réellement sur |à production.
gier qui construit Un univers d'influence entre les partenaires de cet Me
Contexte, Discours
acte tendant à modifier leurs états intellectifs et émotionnels.
Charaudeau (1995 €) propose d'articuler (1) à (4) en opposant les D. M.
notions d'action et but aux notions de jangage et visée. « L'action 5e
fonde Sur l'atteinte du but inscrit dans un projet finalisé, pour [a réa-
lisation duquel doit être Suivie une logique d'enchaînement sSéquen-
tiel linéaire des faits (plans d'action), dont l'expérience dit que c'est
l'application correcte des régles d'ordonnancement des séquences qui
24
25
ACTIONS / ÉVÉNEMENTS ACTUALISATION
s
évènements
Act/ ion (en narratologie) Actualisation
La réflexion Sur l'agir humain intéresse aussi bien la psychologie Notion apparue chez C. Bally et 6. Guillaume dans l'entre-deux-
du comportement et [a Sociologie de l'action que l'éthique (depuis le guerres ; elle est étroitement liée à celle de discours* puisqu'elle sert à
livre [11 de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote) et ja philosophie analy- désigner la conversion, dans chaque prise de parole, du 5y5tème lin-
tique (des actes* de langage à la théorie de l'action d'E. Anscombe Ou quistique en énoncé Singulier; mais 5a valeur reste instable.
A. Danto). Toutefois, comme le dit C. Brémond : « Les actions “en « Actualisation » est Solidaire des distinctions du type janque/
elles-mêmes” ne nous Sont pas moins inaccessibles que les chos5es en parole. On se réfère en général à C. Bally (1965 : 82) : « L'actualisation
s0i de [a métaphysique ancienne; |.…..] il appartient à un certain type a pour fonction de faire passer [ja [|angue dans Ia parole : c'est par
de discours, appelé le récit, de les mettre en forme pour les rendre l'actualisation modale qu'un ou plusieurs mots exprimant une repré-
intelligibles » (1973 : 128). Cette idée à été prolongée par des théories Sentation deviennent une phrase (la phrase est l'acte de parole par
récentes du récit” plus attentives à la complexité de [a notion même excellence) ; c'est aussi par l'actualisation que les signes de la |angue
d'action (Ricœur et Tiffeneau 1977, Ricœur 1983-1985, Gervais 1990, peuvent devenir des termes de [a phrase. »
Revaz 1997). Dans cette notion 5e mêlent diverses oppositions : entre les mots
Toute construction diégétique* expose deux types de faits réels ou jiso]lés et intégrés dans une phrase, entre un mot avec déterminant et
imaginaires : des évènements et des actions. 5, dans les deux cas, Sans déterminant, entre l'abstrait et le concret, entre le virtuel et
quelque chose et/ou quelqu'un e5t modifié, transformé, l'action 5e l'effectif. On oscille entre deux conceptions de l'actualisation, que
caractérise par [a présence d'un agent —- acteur humain ou anthropo- l'on pourrait dire « large » et « étroite ». Dans [ja conception
morphe —- qui provoque le changement (ou tente de l'empêcher), tan- « large », « actualisation » est proche d'« énonciation”», c'est un pro-
dis que l'évènement advient Sous l'effet de causes, sans intervention cessus foncièrement modal qui concerne l'ensemble de l'énoncé;
intentionnelle d'un agent.
dans la conception « étroite », « actualisation » désigne Seulement
Pour cerner l'intentionnalité des actions humaines, outre les buts jes traces de ce processus : actualiser un Signe, c'est alors convertir un
ou finalités, tirés vers l'aval de l'action, jl faut distinguer, en amont, les concept en Une représentation particulière de Sujets parlants, l'ins-
motifs et les causes. Dans |e cas d'une relation de cause à effet, l'anté- crire dans |e temps et l'espace, |e déterminer. Les affixes flexionnels
cédent, logiquement disjoint du conséquent, peut être décrit indé- de personne, temps, nombre, genre... les déterminants du nom (défi-
pendamment de [ui : 5i un ouragan dévaste une région, on peut iden- nis, démonstratifs...) Sont les marqueurs privilégiés de cette actualisa-
tifier Séparément la tempête et les dégâts qui ont résulté de 5on tion « étroite ».
passage. En fevanche, il existe toujours un lien entre l'action d'un
agent et ce qui l'a poussé à agir, à Savoir 5on motif. Ce motif (ou raison Le concept d'actualisation « ouvre des pistes prometteuses en vue
d'agir) n'est pensable qu'à partir de l'action. La distinction entre cause d'explorer la dimension processuelle du langage » (Barbéris, Bres et
et motif ne s5ignifie pas que, dès qu'un acteur humain est présent, tout Siblot 1998 : 47). Mais il à l'inconvénient de 5e trouver au cœur des
n'est que motivation pure : les frontières Sont Souvent floues entre Sujets les plus controversés de la réflexion contemporaine Sur |e lan-
causaiité et motivation. Qage. || Soulève en effet [a question des relations entre Sy5tème [in-
Tout récit — et pas Seulement [|e genre policier - peut être défini Quistique et us5age de ce Sy5téme, mais aussi celles de [la référence”,
comme une interrogation portant Sur les raisons d'agir, 5ur |es degrés des actes de jangage, de l'énonciation”, du contexte...
d'intentionnalité (motifs, buts) et donc Sur la responsabilité des Sujets. Acte de langage, Contexte, Énonciation, Référence
pp Récit
L-M. À.
26 21}
ADOUCISSEUR
ADOUCISSEUR
La panoplie des adoucisseurs et des intensifieurs, en français facteurs hétérogènes (âge des interlocuteurs, type de lien s5ocial,
comme dans la plupart des langues, est riche et diversifiée. Ces procé- degré de connaissance, caractéristiques de [a 5ituation communicative,
dés jouent en effet un rôle fondamental dans |e 5y5tème de mméênage- etc.).
ment /valorisation des faces des interlocuteurs, garant du bon fonc- e Les noms d'adresse, qui comportent de nombreuses 5ous-classes
tionnement de l'interaction. (André-Larochebouvy 1980, Braun 1988): noms propres (prénoms
p Acte de langage indirect, Euphémisme, Face, Litote, Politesse et/ou noms de famille, diminutifs et Surnomms), termes de parenté
(d'un usage limité en français, mais très fréquents dans de norn-
C kK.-0.
breuses [angues comme |e vietnamien, où ils s'emploient avec une
valeur métaphorique aussi bien que littérale), titres, termes de pro-
Adresse (termes d'-) fession, termes affectueux ou injurieux, ainsi bien sSÙr que ces appella-
Par termes d'adresse, on entend l'ensemble des expressions dont tifs « passe-partout » que Sont Monsieur / Madame / Mademoiselilie, et
le locuteur dispose pour désigner son allocutaire (alors que les appel- que certains assimilent à des titres, ce qui n'a d'autre justification
latifs peuvent désigner aussi bien le délocuté, voire |e locuteur). Ces qu'historique.
expressions ont très généralement, en plus de leur valeur déictique Le choix de telle ou telle forme au Sein du paradigme des noms
(exprimer la « deuxième personne », c'est-à-dire référer au destina- d'adresse obéit également à des règles floues et variables (| n'y à pas
taire du message), une valeur relationnelle, Servant à établir entre les de corrélation automatique entre te] type de relation —- collègues,
interlocuteurs un certain type de lien socio-affectif (dans une concep- parent / enfant, professeur/ élève — et telle forme d'adresse) et peut
tion étendue de [a déixis*, on dira que ces expressions relèvent à |a prêter à négociation” entre [es interlocuteurs. Outre le type de terme
fois de |a « déixis personnelle » et de [à « déixis s5ociale »). Par à utiliser, le problème 5e pose de avoir dans quelle condition il
exemple, pour reprendre les termes de RW. Brown et À. Gilman convient de recourir à un terme d'adresse (c'est-à-dire avec quel acte
(1960), les formes Tu et Vous, employées concurremment en français de langage, et dans quelle Situation).
pour désigner un allocutaire Singulier, 5'opposent de [a façon 5Ui-
vante : si leur uUs5age est réciproque, T et V 5'opposent selon l'axe de |a FONCTIONS DES TERMES D'ADRESSE
« distance », V exprimant une grande distance, et T une distance plus
Les termes d'adresse ont des fonctions diverses : interpellation et
réduite (familiarité, intimité, Solidarité) ; 5| leur usage es5t non-réci- désignation de l'interlocuteur, marquage de fin d'un tour* de parole
progque, T et V expriment une différence de Statut hiérarchique entre et désignation du « Successeur », marquage de la rejation, etc. Comme
les interlocuteurs (axe du « pouvoir »). ce Sont des unités directement liées au contexte Social, {| n'est pas
étonnant que leur 5y5tème varie considérablement d'une culture à
PRONOMS ET NOMS D'ADRESSE l'autre - dans la plupart des langues, le 5ys5tème des formes de
Les termes d'adresse 5e répartissent en deux grandes catégories ; l'adresse e5t beaucoup plus riche et complexe que |e nôtre, en parti-
e Les pronoms d'adresse : le français ne connaît que deux formes, culier dans les [langues asiatiques où ces formes Sont indissociables de
Tu et Vous (5ans parler du cas très particulier de l'« jiloiement », c'est-à- l'ensemble des procédés « honorifiques » (kKerbrat-Orecchioni 1992 :
dire de l'utilisation d'une forme de troisième personne pour désigner 1854.) —, mais aussi diachroniquement. C'est ainsi que Brown et Gil-
Son interlocuteur, exemple : « Qu'est-ce qu'elle veut [la dame} ? »), man ont montré (1960 : 266) que, dans nos Sociétés occidentales, on
alors que d'autres langues possèdent un paradigme plus riche de pro- assiste à partir du x1x° Siècle à l'installation progressive d'une « forte
noms d'adresse (quant à l'anglais ou l'arabe, ils 5e contentent d'une idéologie égalitaire visant à Supprimer toute expression convention-
forme unique). Les principes qui président au choix de l'une ou l'autre neile d'une asymétrie de pouvoir » (recul des titres, raréfaction
de ces deux formes Sont difficiles à expliciter, impliquant de nombreux des Situations marquées par Un u5age dissymétrique du pronorn
30 31
ALLOCUTAIRE AMBIGUITÉ
d'adresse), et corrélativement, Sur l'axe horizontal, à une tendance à rence le Sujet communiquant fe) et le Sujet” interprétant (tu). Ceux-
la diminution de la distance (ce qu'ils résument par [la formule « Shift ci 5e trouvent dans une relation interactionnelle non-5ymétrique du
from power to Solidarity »). En France, il Semble bien en outre (en fait qu'ils remplissent chacun un rôle différent : l'un de production du
l'absence de toute étude précise 5ur [a question) que |'on assiste Sens de l'acte de [|angage, l'autre d'interprétation du 5ens de cet acte.
aujourd'hui à une raréfaction notable de l'emploi des noms « || 5'instaure donc entre les deux partenaires Un regard évaluateur de
d'adresse : dans bien des Situations communicatives, [a 5alutation et le réciprocité qui postule l'existence de l'autre comme condition pour |[a
remerciement ne s'accompagnent plus automatiquement d'un nom consStruction de l'acte de communication dans lequel 5e co-construit le
d'adresse comme le recommandent grammaires et traités de 5avoir- Sens » (1995 à).
vivre (en revanche, le nom d'adresse apparaît volontiers aux côtés lInfiuence (principe d'-), Pertinence (principe de -), Régulation
d'un reproche, d'une protestation ou d'une réclamation, c'est-à-dire {principe de -—)
Qu'il à Souvent une connotation polémique).
PC.
En dépit de cette crie relative des termes d'adresse en français,
ceux-<i jouent toujours un réle fondamental pour le marquage de |a
relation” interpersonnelle.
Ambiguité
Déixis, Relation interpersonnelle L'ambiguité est un phénomène lié à la mise en discours d'un
C K-0. énoncé. Ce phénomène 5e produit lorsqu'une même phrase présente
plusieurs 5ens et est donc Susceptible d'être interprétée de diverses
façons.
Allocutaire > Destinataire
L'ambiquité peut avoir des causes diverses. Elle peut être d'ordre
Allocutif (acte -) Locutif (acte -) lexical du fait de la poliysémie des mots (un 5ignifiant ayant plusieurs
Signifiés). Ainsi, la phrase « J'ai une nouvelle cuisinière » era ambiqué
Altérité (principe d'-) Si le Sujet interprétant ne ait pas à quoi référer « cuisinière » (une
personne ou un objet). Elle peut également être d'ordre Syntaxique,
Cette notion est ijs55ue de la philosophie où elle sert à définir l'être
dans la mesure où, cette fois, c'est la construction de [a phrase qui est
dans une relation qui est fondée Sur la différence : le moi ne peut
en cause, lorsque celle-ci ne révèle pas dans 5àa Structure de Surface à
prendre conscience de 5on étre-moi que parce qu'il existe un non-moi
quelle construction sSous-jacente elle correspond. Ainsi, la phrase
qui est autre, qui est différent. || 5'oppose alors au concept d'identité
« L'amour des parents » ne dit pas de façon explicite s'il s'agit de
qui Signifie que la relation entre deux êtres est conçue sur le mode du
« l'amour que [es parents portent aux enfants » ou de « celui que |es
même. Ricœur, pour 5a part, « met en couple l'altérité avec l'ipséité
enfants portent aux parents » ; de même, « Pierre à fait danser [es
[de Sorte] qu'elle puisse être constitutive de l'ipséité elle-même »
filles » ne dit pas 5i « Pierre à dansé avec les filles » ou 5« il à fait en
(1990 : 13).
Sorte qu'elles dansent en jouant de [a musique ».
En analyse du discours, ce terme est repris avec cette même défi- En anaiyse du diScours, on peut parler d'ambiguifté discursive lors-
nition appliquée à la relation de communication. || est employé par qu'elle porte non pas 5ur |e s5ens des mots du lexique ou de |a
Charaudeau (1995 b) dans l'expression principe d'altérité (parfois, construction phrastique, mais Sur le Sens implicite”. En effet, un même
principe d'interaction, 1993 à) pour désigner l'un des quatre principes énoncé peut avoir Une Signification différente selon l'inférence* que
qui fondent l'acte de langage (avec les principes d'influence, de l'on est conduit à produire pour l'interpréter. Par exemple, le Seul
régulation et de pertinence). Ce principe définit l'acte de [langage énoncé « J'ai trente ans » ne permet pas de comprendre 5! le Sujet par-
comme un acte d'échange entre deux partenaires que 5ont en l'occur- lant dit qu'il est « vieux » ou « jeune ». s'il s'agit d'un Sportif, ily a des
32 33
ANALOGIE ANALOGIE
chances pour que le locuteur Signifie implicitement « qu'il e5t déjà tématiquement les relations Spécifiques entre certains objets de dis-
vieux et qu'il doit 5e retirer de [a compétition » : mais s'il S'agit d'un cours (par exemple dans [e cadre d'une définition, d'une explication,
artiste, il est probable qu'il voudra Signifier « qu'il est encore jeune et d'une reprise dans des chaînes anaphoriques*) ou décrire les actuali-
qu'il à devant [jui des années d'activité artistique ». L'ambiquité dis- Sations linguistiques de certains d'entre eux dans le cadre de ces caté-
cursive est donc constitutive de tout fait de communication, car || n'y gories rhétoriques : celles-ci enregistrent à leur manière [|e fait, fonda-
a pas d'acte de discours qui ne soit porteur d'un ou de plusieurs impli- mental pour l'analyse, que les discours construisent [leurs ystèmes de
cites. Le phénomène de désambiquisation consiste, par voie de consé- coréférence, lesquels traduisent linguistiquement des représentations
quence, à produire des inférences” qui, en S'appuyant Sur des indices Sociales ou idéologiques. Ainsi, [a quantification ou la définition
contextuels et du Savoir préalablement enregistré en mémoire, (dans un cadre discursif) peuvent s'effectuer au moyen de tropes de
construisent les implicites prévus par le Sujet parlant. Ce phénomène nature analogique. Par exemple, dans les discours scientifiques des
est lié à l'implicitation® et l'explicitation”. médias quotidiens, on rencontre des formulations comme « La loi de
pp Explicitation / implicitation, implicite, Inférence Hubble décrit l'univers comme une outre qui 5'enfle avec le temps »
PC. (Le Monde, 23 avril 1997). Dans les discours de divulgation des
connaissances Scientifiques, on relève l'utilisation d'éléments lexicaux,
retenus pour leur valeur éclairante et donc non Spécifiques à la disci-
Analogie
pline. ls Sont censés appartenir à l'expérience du lecteur et ainsi
Concept employé dès l'Antiquité classique, dans les premières dis- mieux expliciter des concepts SuUpposés inconnus de celui-ci par des
cussions Sur Ja grammaire (Baratin 1989), et qui désigne les ressem mots ou des représentations familières. Plus généralement, l'analogie
blances de toute nature entre les éléments d'une langue. joue discursivement un rôle d'illustration, d'exemple ou de preuve,
Pour Aristarque et l'école d'Alexandrie, l'analogie définit je carac- puisqu'elle à partie liée avec l'explication”, bien qu'elle s'en distingque
tère régulier des langues naturelles. Celui-ci 5e manifeste à des grou- (Grize 1990 : 96-109). Certains discours peuvent même être Sous-ten-
pements de formes, les paradigmes, qui présentent des rapports de dus par des analogies fondatrices, qui ont partie liée avec les Stéréo-
ressemblance Stables : dans les déclinaisons nominales ou [a flexion types*. Pour N. Charbonnel (1993), le discours ur l'éducation, indé-
verbale, les variations des formes des 5ignes linguistiques 5ont préêvi- pendamment des époques ou du niveau théorique, est Structuré par
Sibles et ces formes Sont déductibles les unes des autres (ro5à / rosam, une dizaine d'analogies récurrentes : [éducation est présentée comme
aquilalaquilam). À l'opposé, les grammairiens anomalistes mettaient Un combat, Une architecture, comme jouant [je rôle de [a jumière.
en avant la complexité des langues et [eur caractère fortement irré-
ANALOGIE, MÉTAPHORE ET MÉTONYMIE
qulier. Dans 5on De lingua latina (45-44 av. 1-C.), au livre Vil}, Varron 5e
fait l'écho de ce débat. C'est ce point de vue analogique qui explique Tropes* de ja rhétorique classique très connus, qui ont donné lieu
pourquoi, d'une certaine manière, F. de Saussure pose |e concept de à d'innombrables théorisations, ces figures caractérisent des relations
paroie” individuelle comme non descriptible, précisèment parce que analogiques particulières créées en discours ou Stabilisées en lexique.
celle-ci Semble imprévisible. Le concept de discours*, fondateur des La métaphore” e5t [a figure par laquelle on désigne un référent en uti-
champs disciplinaires nommés d'après jui, pose au contraire que les lisant un autre Signe que celui qui le désigne couramment, par une
discours peuvent être abordés en tant que présentant des régularités comparaison Sous-entendue comme on la définit d'ordinaire (le prin-
qui ne Sont pas cependant celles du syStème de [a jangque. temps de la vie = ja jeunesse) ; [a métonymie” consiste à désigner un
Dans l'analyse de données textuelles, l'examen des réalisations référent par un Signe qui est distinct du Signe habituellement employé
Sémantiques relevant de l'analogie constitue une entrée descriptive mais qui [ui es5t lié par Un rapport définissable (comme partie pour |e
Souvent très éclairante. Dans un corpus donné, on peut examiner 5y5- tout : toft pour maison, ou contenant pour le contenu : boire un verre)
34 35
ANALYSE AUTOMATIQUE DU DISCOURS ANALYSE CONVERSATIONNELLE
(Le Guern 1973). Pour décrire le lexique, on peut utiliser [es rapports de discours doctrinaires Stables et clôturables (Pécheux 1983). Du point
métaphore ou de métonymie ou, récemment, des relations analo- de vue des outils d'analyse, cette AAD 69 adopte l'analyse harrissienne
giques d'un autre ordre, qui permettent d'identifier des combinatoires qui dégage des classes d'énoncés élémentaires en relation de para-
préférentieliles en langue, sorte de clichés du discours apparentés aux phrase® Sans tenir aucun compte de l'énonciation.
locutions. Ainsi, dans des formulations comme : pluie / diluvienne, pieu- Les années 80 voient [a critique du recours homogénéisant aux pro-
rer! à chaudes larmes, reproche / grave, diluvienne est à pluie ce que cédures de Z.5. Harris et [a place de pjus en plus importante faite à |a
grave est à reproche, Une expression lexicale de [àa quantité ; ce qui problématique de l'hétérogénéité”: 1.-]. Courtine et I.-M. Marandin
conduit à postuler l'existence d'une « fonction » intensité (Mel'cuk (1981), 1-1. Courtine (1981) ou |. Authier-Revuz (1982 à), Suivis par
1993 : 89) qui se fonde Sur des rapports analogiques identiques. beaucoup d'autres, explorent 5yS5tématiquement l'intrication entre une
On privilégie volontiers la métaphore dans la description de cer- formation discursive et 5on extérieur, mettant en cause [a possibilité
tains discours. Par exemple, elle 5ert Souvent à caractériser [es textes même d'une exploration 5tructurale du corpus. Alors que la méthode
Scientifiques, à Ja fois comme manipulation scientifiquement non harrissienne obligeait à « délinéariser » les corpus, la nouvelle AAD
contrôlée des destinataires ou comme moyen, légitime Sur le plan alterne des moments d'analyse linguistique Syntaxique (analyseur
didactique tout autant qu'heuristique, de transmettre ou de diffuser Deredec dans Plante 1988) et des moments d'analyses Séquentielles
les connaissances : « La métaphore |.….….] e5t un "“catalyseur” de compré- abordant l'étude de [a construction d'objets discursifs (Marandin 1986)
hension. Elle “parle” à l'imagination, elle visualise, incarne, sSpécifie ce et faisant une place importante à l'hétérogénéité énonciative (formes
qui, Selon le jugement du rédacteur, ne peut être "saisi” intellectuel- d'hétérogénéité montrée et d'hétérogénéité constitutive étudiées par
lement autrement » (Loffler-Laurian 1994 : 718). 1. Authier-Revuz). Le dernier article de M. Pécheux (1984) 5e penche
pp Paradigme définitionnel / désignationnel SUr [a tension (« miroitement ») entre les effets de sens des deux ana-
L-C.B. lyses possibles d'une même forme Syntaxique.
p Conditions de production, Corpus, Formation discursive, Matéria-
Analyse automatique du discours lité discursive, Méthode harrissienne
Le sSyntagme « analyse automatique du discours » renvoie S. B.-R.
d'abord au titre du livre de M. Pécheux paru en 1969 (désormais AAD).
Cet ouvrage, comme ceux qui SUivront, constitue une mise en question Analyse conversationnelle
des intuitions de [a lecture empirique : le travail critique proposé 5'ap- Analyse conversationnelle est l'expression utilisée en français pour
puie à la fois Sur les procédures automatisées de l'informatique, Sur [a traduire Conversation Anaiysis, expression désiqnant un courant de
lingquistique de Z.5. Harris et 5ur une théorie globale de l'interpréta- l'ethnométhodologie® qui 5'es5t développé aux États-Unis à [a fin des
tion articulant linguistique, p5ychanalyse et matérialisme historique. années 70 à l'instigation de H. Sacks et es collaborateurs (FE. Schegloff,
M. Pécheux dénonce les illusions du Sujet parlant (et celles de [a 6. Jefferson).
Sémantique qui les redouble en considérant qu'un texte communique
un Sens que le lecteur peut dégager à partir de la combinatoire des Malgré ce Sens extrêmement précis, Un certain flottement peut
mots et des phrases de ce Seul texte). L'analyse de discours permet au parfois entourer ce terme, et cela pour différentes raisons. Tout
contraire d'avancer l'idée que le 5ens dépend de la formation discur- d'abord, l'emploi étendu qui y est fait du mot conversation”, employé
Sive à laquelle je texte appartient. Pour repérer ces correspondances ici comme générique. Par ailleurs, anaiyse conversationnelile àa pu être
entre formations discursives et interprétations, jl faut constituer en utilisé pour désigner des modes d'analyse des échanges verbaux
COTPUSÉ Un ensemble de textes permettant de confronter des effets de authentiques, relevant d'autres traditions que l'ethnométhodologie,
Sens hétérogènes. Ce premier modéle (« AAD 69 ») 5e focalise Sur des en particulier de l'analyse de discours. Ces deux approches du même
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ANALYSE CONVERSATIONNELLE ANALYSE DE CONTENU
objet 5e distinguent Sur différents points (discutés en détail dans Levin- ce Qui explique ja très large part accordée dans les ouvrages relevant
SON 1983), qui concernent, outre leur origine disciplinaire (5ociologie de ce courant de recherche aux procédures de constitution des corpus
ou lingquistique), leurs méthodes : approche déductive, fondée sur |a (enregistrement et Surtout transcription). Cette base méthodologique
délimitation d'unités et de catégories dont on cherche à formuler les est essentielle puisque, résolument inductive, l'analyse conversation-
règles d'enchaînement et de composition pour l'analyse de discours; nelle part des données et refuse les catégorisations préliminaires que
approche inductive, fondée sur le repérage de régularités et de récur- pourrait effectuer l'analyste : ce ont celles effectuées par les partici-
rences dans [a construction collaborative et ordonnée des échanges pants qu'elle entend au contraire mettre au jour.
produits en Situation pour l'analyse conversationnelle (cette mise en Par ces deux postulats méthodologiques - l'approche inductive et
contraste est aussi discutée dans Coulthard et Brazil 1992, Moeschler et la prééminence accordée à [a Séquentialisation dans la description -
Reboul 1994). Afin d'éviter ces confusions, jl est 5ans doute préférable l'analyse conversationnelle se distingue tant de l'analyse de discours,
de réserver analyse conversationnelile pour Conversation Analysis, et que des approches interactionnistes inspirées par E. Goffman qui, à
d'employer d'autres termes pour d'autres traditions d'analyse : ana- côté des contraintes de 5y5tèmes (qui s'apparentent à la sSéquentialité),
Iyse des interactions verbales — expression choisie par exemple dans les accorde une place importante, voire prédominante, aux contraintes
titres de P. Bange (éd., 1987), C. Kerbrat-Orecchioni (1990 /92
/ 94) rituelles* (voir par exemple B. Conein 1987, qui compare ces deux
analyse du discours en interaction, analyse des conversations et autres approches Sur |e traitement de [a 5alutation ;: voir aussi les deux
formes d'interactions verbales ; l'École de Genève, quant à elle, comme conceptions de [a réparation”).
on le voit dans le titre de l'ouvrage de 1985 (L'Articulation du discours p Conversation, Ethnométhodologie, Interaction, Paire adjacente,
en français contemporain), ne distingue pas les conversations des Réparation, Séquerice, Tour de parole
autres formes de discours, ainsi que l'explique E. Roulet : « J'utilise le wT
terme discours de manière générique pour désigner tout produit d'une
interaction à dominante langagière, qu'il soit dialogique ou monolo- Analyse de contenu
dique, oral ou écrit, Spontané ou fabriqué, dans es dimensions lin-
Lanalyse de contenu est chronologiquement antérieure à l'ana-
qguistiques, textuelle et Situationnelle » (1999 : 188).
lyse de discours qui s'e5t en partie construite en opposition à elle.
Considérant ja parole (talk) comme une activité centrale de ja vie
Forte dans les années 70, l'antinomie entre les deux approches s'est
Sociale, l'analyse conversationnelle se concentre sur la façon dont elle
aujourd'hui atténuée et il n'est pas rare que des études es5aient de
est organisée dans les échanges quotidiens. La question centrale est
concilier les deux méthodes.
celle de l'ordre co-élahboré par [es participants à une rencontre pour
l'accomplissement des actions. Elle conduit d'une part à décrire des L'anaiyse de contenu est née aux États-Unis au début du Siècle
arrangements jocaux, qu'il 5S'agisse des procédures d'organisation, dans [le cadre des recherches empiriques ur les effets de [a communi-
telles celles à l'œuvre dans l'alternance des tours” de parole, ou des cation et de [a Sociologie fonctionnaliste des médias. C'est dans les
procédures de Séquentialisation, telles celles qui régissent |e fonction- années 40-50 que Lasswell, Berelson et Lazarsfeld en Systématisent [les
nement de [a paire” adjacente, mettant ainsi en évidence le caractère règles et que Berelson en donne une définition devenue célèbre :
ordonné des conversations et autres types d'interactions. D'autre part, « L'analyse de contenu es5t une technique de recherche pour ja des-
à travers la description de ces procédures, elle montre comment les cription objective, Systématique et quantitative du contenu manifeste
participants à une interaction Sont mutuellement orientés et 5e ren- de [a communication » (Bardin 1993 : 21). Les deux opérations fonda-
dent mutuellement intelligible ce qu'ils 5ont en train de faire. mentales de l'analyse de contenu Sont [a précatégorisation théma-
Sur le plan des méthodes, l'analyse conversationnelle 5e fonde ur tique des données textuelles et leur traitement quantitatif, générale
l'enregistrement d'interactions naturelles dans des s5ituations variées, ment informatique, comme en témoigne dès 1966 |e célèbre Generaij
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ANALYSE DE CONTENU ANALYSE DU DISCOURS
Inquirer, premier ouvrage d'importance à traiter des procédures Blanchet 1991), et des études traitant des actes” de langage, de l'énon-
automatisées de recherche. Cette conception et cette pratique, très ciation, des modalisations”, etc. (CAD 1999).
normatives et limitatives, de l'analyse de contenu, sont restées domi- pp Analyse du discours
nantes en France jusque dans les années 70 et ont Surtout été utilisées 8. B.
dans le cadre d'études de marketing ou d'enquêtes.
En France, l'anaiyse de discours des années 70 5'est conçue comme Analyse du discours
une extension de [a linguistique au domaine du discours. Articulant
théories de [a langue”, du discours*, de l'inconscient et des idéolo- Discipline relativement récente qui constitue l'objet de ce diction-
naire, l'analyse du discours 5e voit attribuer des définitions les plus
aies*, elle fut le plus Souvent très critique à l'égard de l'analyse de
variées: trés [jarges, quand on [a considère comme un équivalent
contenu. Les reproches portaient d'abord ur [a neutralisation des dif-
d'« étude du discours », ou restrictives quand, distinguant diverses dis-
férences entre signifiants et l'absence de prise en compte de [a s5truc-
ciplines qui prennent le discours pour objet, on réserve cette étiquette
turation des textes : « |.…..] ces études négligent le niveau discursif en
à l'une d'elles.
tant que tel, comme 5i les idéologies ne 5e donnaient pas aussi en tant
que Sys5tème de représentations dans des discours et comme 5i l'ordre
HISTORIQUE
du discours, Sa Structure, ne comportait pas d'implication idéolo-
gique » (Robin 1973 : 61). Mais ils portaient aussi Sur les à priori impli- llest difficile de retracer l'histoire de l'analyse du discours puis-
cites de [a catégorisation des données textuelles: « Autre danger qu'on ne peut pas [a faire dépendre d'un acte fondateur, qu'elle
ensuite, celui du redoublement de l'évidence idéologique. 5i les réSulte à la fois de la convergence de courants récents et du renouvel-
notions Sont données dans [a transparence de [eur Sens, {| ne sera pas lement de pratiques d'études des textes très anciennes (rhétoriques,
possible de les expliquer, de les analyser, d'en rendre compte. ll ne res- philologiques ou herméneutiques).
tera qu'à Se lover dans l'intérieur du Sys5tème idéologique qu'on est Le terme même d'« analyse du discours » est j55u d'un article de
censé expliquer et |e redoubler au plan de [a paraphrase -— ce silence LS. Harris (1952), qui entendait par [à l'extension des procédures dis-
bavard - en acceptant 5ans questionnement le jeu de es évidences et tributionnelles à des unités transphrastiques. [| faut attendre le milieu
de Ses représentations » (Robin 19/3 : 63). des années 60 pour que 5e dessinent les courants qui vont façonner
Les années 80 et 90 ont connu une double évolution : celle d'abord l'actuel champ de l'analyse du discours. On Signalera en particulier
de l'analyse du discours, marquée par [a diversification des approches l'ethnographie* de [a communication (Gumperz et Hymes 1964),
linguistiques, l'intérêt pour des corpus médiatiques et d'enquête et [a l'analyse® conversationnelle d'inspiration ethnométhodologiste”
(Garfinkel 1967), l'École” française ; à cela s'ajoute le développement
montée des études de commande, mais aussi celle de l'analyse de
contenu qui s'est largement ouverte à d'autres techniques que l'ana- des courants pragmatiques*, des théories de l'énonciation et de |a
linguistique® textuelle. [| Faut aussi accorder une place à des réflexions
lyse catégorielle, dont certaines d'inspiration linguistique. Analyses de
venues d'autres domaines, telle celle de M. Foucault (1969 b) qui
l'énonciation (D'Unrug 1974), de l'expression et de l'évaluation, parce
déporte l'histoire des idées vers l'étude des dispositifs énonciatifs, ou
qu'elles utilisent des indicateurs d'ordre formel tout en visant des infé-
celle de M. Bakhtine, pour ce qui concerne en particulier les genres”
rences d'ordre Social ou p5ychologique, ont ainsi fait [|e lien entre ana-
de discours et [a dimension dialogique” de l'activité discursive.
lyse de discours et analyse du contenu (Bardin 1993 : 4° partie). || n'est
donc pas rare aujourd'hui que, reprenant en cela une pratique inau-
DÉFINITIONS
qurée par Des tracts en politique (Demonet et a]. 1978), des recherches
portant Sur de vastes corpus combinent des variantes de l'analyse de Certains chercheurs, à l'instar de Z.5. Harris, appellent « analyse du
contenu, comme l'analyse propositionnelle du discours (Ghiglione et discours » ce qu'on désigne aussi par « linguistique textuelle ». C'est
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ANALYSE DU DISCOURS ANALYSE DU DISCOURS
[e cas de M. Charolles et B. Combettes (1999) ou d'A. Reboul et de mettre en évidence et d'interpréter la relation entre |jes réqularités
]. Moeschler, qui contestent d'ailleurs 5a légitimité ; « La motivation du langage et les 5ignifications et les finalités ("purposes”) exprimées
de l'analyse de discours es5t double : les phrases contiennent des élé- à travers le discours » (Nunan 1993 : 7). Mais on n'est pas obligé de rai-
ments qui ne peuvent 5'interpréter au niveau de [a phrase elle-même Sonner en termes de « finalité » pour y voir une discipline qui ne 5e
et l'interprétation d'un discours donné ne 5e réduit pas à la 5omme réduit ni à l'analyse linguistique d'un texte ni à une analyse Sociolo-
des interprétations des phrases qui le composent » (1998 ; 153). Qique ou psychologique du « contexte ». Pour D. Maingueneau, l'ana-
Mais en général, comme dans le présent dictionnaire, on rapporte lyse du discours n'a pour objet « ni l'organisation textuelle en elle-
plutôt l'analyse du discours à [a relation entre texte et contexte. On même, ni la situation de communication », mais doit « penser |e
ne parle donc pas d'analyse du discours pour des travaux de pragma- dispositif d'énonciation qui lie une organisation textuelle et un lieu
tique, ceux d'O. Ducrot par exemple, qui portent ur des énoncés Social déterminés » (1991 / 1997 : 13). Dans cette perspective, j'analyse
décontextualisés. du discours à affaire de manière privilégiée avec les genres” de dis-
L'analyse du discours comme étude du discours. 5| elle es5t conçue cours. Ains|i entendue comme une des disciplines qui étudient [je dis-
comme étude du discours, 5ans Spécification plus précise, « l'étude de Cours, l'analyse du discours peut s'intéresser aux mêmes corpus que |[a
l'usage réel du langage, par des locuteurs réels dans des Situations Sociolinguistique, l'analyse conversationnelle, etc. mais, tout en 5'ap-
réelles » (Van Dijk 1985 : |, 2, l'analyse du discours apparaît comme |a puyant Sur elles, avec un point de vue différent. L'étude d'une consul-
discipline qui étudie le langage comme activité ancrée dans un tation médicale, par exemple, amène à prendre en compte les régies
contexte produisant des unités transphrastiques, comme « utilisation du dialogue (objet de l'analyse conversationnelle), les variétés [anga-
du langage à des fins Sociales, expressives et référentielles » (Schiffrin gières (objet de [a 5ociolinguistique), les modes d'arqumentation
1994 : 339). Dans ces conditions, l'analyse du discours fait coexister des {objet de la rhétorique), etc. mais ces divers apports Sont intégrés à
« approches » (Schiffrin 1994) très diverses : analyse de [a conversa- une recherche dont la visée est distincte.
tion, ethnographie de [a communication, Sociolinguistique interac- Lanalyse du discours étant située au carrefour des sciences
tionnelle (0. Gumperz), etc. humaines, elle est très instable. || existe des analystes du discours plu-
L'analyse du discours comme étude de ja conversation. Surtout tôt sociologues, d'autres plutôt linguistes, d'autres plutôt psycho-
dans les pays anglo-5axons, beaucoup, considérant |e discours comme logues. À ces divisions s'ajoutent des divergences entre de multiples
une activité fondamentalement interactionneile, identifient plus ou courants. Ainsj, aux États-Unis, l'analyse du discours est-elle très mar-
moins analyse du discours et analyse conversationnelle. À l'intérieur quée par l'anthropologie. Indépendamment des préférences person-
de l'analyse conversationnelle, 5.C. Levinson (1983) oppose deux cour nelles de tel ou te] chercheur, il existe des affinités naturelles entre
rants ; l'analyse du discours (« discourse analysis ») fondée 5ur une certaines Sciences Sociales et certaines disciplines de l'analyse du dis-
analyse linguistique hiérarchique des textes conversationnels, et l'ana- cours: entre ceux Qui travaillent Sur les médias et [a 5ociologie ou |a
Iyse conversationnelle (« conversation analysis ») proprement dite, qui psychologie Sociale, entre ceux qui étudient [es conversations et
Serait dans la mouvance de l'ethnométhodologie”. Le premier courant l'anthropologie, entre ceux qui étudient les discours constituants* et
Serait représenté par des linguistes comme J.Mc.H. Sinclair et l'histoire ou la philosophie, etc.
RM. Coulthard (1975) ou les premiers travaux de l'École de Genève Parfois, dans [a littérature francophone, on cherche à établir une
(Roulet et a]. 1985). Cette distinction est reprise par |. Moeschler et distinction entre « analyse du discours » et « analyse de discours »,
mp.— pg
A. Reboul (1994). mais elle ne 5'est pas imposée. 1.-M. Adam (1999 : 40), de 5on côté,
L'analyse du discours comme point de vue Spécifique Sur je dis- propose de distinquer entre « analyse DE / pu discours », qui Serait
cours. Dans les nombreux travaux inspirés du linguiste britannique « une théorie générale de [a discursivité », et « analyse pes discours
MAK. Halliday, le but ultime de l'analyste du discours est « à la fois
— nur
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ANALYSE DU DISCOURS ANAPHORE
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ANAPHORE ANAPHORE
relations. L'usage est cependant répandu d'utiliser anaphore comme mécanisme interprétatif doit aussi prendre en compte les propriétés
étiquette unique pour renvoyer aux deux. jexicales et Syntaxiques des expressions mises en relation.
Traditionnellement, depuis €. Benveniste, on oppose l'emploi La conception cognitive 5'appuie Sur le critère de « saillance préa-
anaphorique d'une expression à 5on emploi déictique®. L'anaphore [able » (Kleiber 1993 à: 25) : le référent est déjà connu de |l'inter-
peut se définir comme [a mise en relation interprétative, dans un locuteur car présent dans la mémoire immédiate (univers de discours
énoncé ou une Suite d'énoncés, d'au moins deux Séquences, [a pre- pour Lyons 1980; « mémoire discursive » pour Berrendonner 1986;
mière guidant l'interprétation de l'autre ou des autres. Deux concep- « modèle du discours » pour Cornish 1986, 1988, 1990). L'avantage
tions de ce phénomène 5'opposent : l'une voit dans l'anaphore un de cette conception est de renoncer à [Ja nécessité d'un détour par
phénomène textuel, l'autre Surtout une mise en relation cognitive- une Séquence antérieure et donc d'admettre comme anaphoriques
ment déterminée. des énoncés rejetés par [a précédente approche (« /| est encore en
retard | »). Ainsi, elle généralise le traitement de certaines Séquences
DEUX CONCEPTIONS DE L'ANAPHORE pronominales et plus généralement admet comme anaphoriques jes
emplois que ja conception classique n'envisage que comme déictiques.
La conception textuelle définit une expression anaphorique La Saillance préalable du référent peut être fournie par le cotexte, le
« comme Une expression dont l'interprétation référentielle dépend
contexte 5ituationnel ou bien es connaissances partagées des prota-
d'une autre expression (ou d'autres expressions) mentionnée dans le gonistes. Toutefois, ici encore, la Structure lexico-sémantique des
texte et généralement appelée 5on antécédent » (kKleiber 1993 à : 22). Séquences mises en présence doit être prise en compte. Ceci permet-
La relation entre les deux expressions est orientée, l'anaphorisé 5e trait d'expliquer pourquoi, face à « Flile tient » (elle = « [a neige »), on
Situant obligatoirement avant l'anaphorique dans le texte. Elle est à ne peut avoir « ll neige et elle tient » (Kleiber 1993à : 28).
l'origine de la conceptualisation de la cataphore, définie comme une Avec ces deux conceptions, l'identification de l'antécédent s'appuie
relation inversée positionnellement : l'expression reformulante pré- Soit Sur les données textuelles et discursives, soit Sur des informations
céde dans le texte le reformulé. fournies par le contexte extralinguistique et/ou ressortissant aux
La relation entre l'antécédent et l'anaphorique peut ne pas rele- connaissances partagées des locuteurs. Elle s'appuiera s5oit Sur les régles
ver de la coréférence”: « Jean à mis son manteau et Paul je ien » ou Sémantiques et Syntaxiques de construction des phrases (accord en
bien « La voiture est en panne. La SuSpension à lâché » (Corblin 1985). genre, en nombre, position référentielle, proximité des données thé-
Toutefois, l'interprétation référentielle de l'anaphorique doit néces- matiques), Soit Sur [je principe de pertinence. Kleiber (1993 à : 30 54.)
Sairement prendre en compte celle de son antécédent. Cette dernière Souligne les excès d'une démarche pragmatique, en ce qu'elle viserait
exigence, trop puissante, interdit de considérer comme anaphoriques à valider des anaphores parfaitement transparentes mais par ailleurs
les phrases elliptiques du type « je ne connaissais pas Paris, alors j'ai agrammaticales : « || neige et elle tient » ; « Nous arrivâmes dans un
visité. — Je n'ai d'ailleurs pas tellement aimé » (Corblin 1985), appelées village. Cette égiise était Située Sur une hauteur ».
également anaphore zéro, du fait que la position anaphorique n'est
pas remplie par du matériau lexical. Ceci à conduit à une définition PLUSIEURS TYPES D'ANAPHORES
plus large du phénomène : « On à donc anaphore [jorsqu'une Structure
manifeste in Situ une incomplétude déterminée pour une position ; Dans l'anaphore pronominale, l'anaphorisé est une Séquence lin-
cela ne peut 5e concevoir naturellement que par comparaison avec Qquistique (Syntagme) et l'anaphorique un pronom : « Paul avait froid.
une Structure complète [.…..]. Le moteur de |'anaphore serait [a néces- Il avait oublié de mettre Son pull ». Usuellement, on considère que cer-
Sité de 5e ramener, grâce au contexte, à une Structure complète à tains pronoms, dits représentants, reprennent Un groupe nominal
chaque fois que celle-ci ne l'est pas » (Corblin 1985). Toutefois, pour antécédent. Toutefois, comme l'ont démontré 6. Brown et 6. Yule
G. Kleiber (1993 à), cette nécessité ne 5e Suffit pas à elle-même, |je (1983), il Semble plutôt que [le pronom ait pour fonction principale
46 47
ANAPHORE ANAPHORE
d'assurer une continuité référentielile. Pareillement, 5 les pronoms de comme « Ne lui offre pas ce livre, il [a déjà » (kKleiber 1993 à : 29) peut
première et deuxième personne (singulier et pluriel) 5e voient impar- être considéré comme anaphore divergente 5| je renvoie à un exern-
tis une fonction d'identification déictique, dans « Paul à dit: "j'ai plaire précis, mais pas s'il réfère à une entité définie par Son titre
faim” », l'interprétation de je s'établit relativement à l'antécédent comme Le Rouge et je Noir. La notion de métonymie intégrée (Klei-
Paul. ber 1988) permet de résoudre les cas métonymiques d'anaphores dites
Dans l'anaphore lexicale (Milner 1982), l'expression anaphorique non-coréférentielles.
est un groupe nominal : « Un chien àa mordu Paul. L'animal! était Une anaphore fidèle 5e définit comme une reprise lexico-5yn-
affamé ». Le nom téte de l'expression anaphorique doit entretenir taxique de l'antécédent avec Simple changement de déterminant ;
une relation de Synonymie ou d'hyperonymie avec l'antécédent (Un « Un chien... Ce chien... » L'anaphore est infidèle quand l'anapho-
chien... L'animal..….). Cette relation 5e 5itue en Jjangue ou bien est rique est [lexicalement différent de l'anaphorisé: « Un chien... L'ani-
construite par le discours. Dans ce cas, elle repose généralement 5ur mal... » L'anaphore est dite conceptuelle ou encore résomptive quand
des termes axiologiques (Paul... Cet imbécile...) ou Sur des unités l'expression anaphorique condense ou résume le contenu de l'antécé-
cohyponymes : « [| y a trois timbres-poste ur l'enveloppe. Ces fiqu- dent, celui-ci étant alors constitué d'un Syntagme étendu ou d'une
Hines Sont Sans valeur ». Ce type d'anaphore lexicale est à l'origine de phrase : « Les footballeurs français ont battu les brésiliens. Cette vic-
la conceptualisation, en lexicologie et en analyse du discours, des toire les àa faits champions du monde ». On rangera également dans
paradigmes désignationnels par Mortureux (1993). l'anaphore conceptuelle certains phénomènes attribués à l'anaphore
L'anaphore associative s'appuie Sur [a conceptualisation de l'ana- adjectivale. M. Riegel, R. Rioul et 1.-C. Pellat (1994 : 616) considèrent
phore lexicale (Charolles 1990, Kleiber 1993 b, 1997 à et b). Dans que « Cet adolescent à réussi à arracher un enfant d'une voiture en
« Nous Sommes arrivés dans le village. L'égiise était fermée » ou bien flammes. Une telle conduite lui à valu la médaille du Sauvetage » est
« J'ai porté ma voiture au garage. La SuSpension avait [âché », l'anté- Une occurrence d'anaphore adjectivale (à cause de [a reprise par telle).
cédent (village, voiture) est uni à l'anaphorique (église, Suspension) Or c'est le groupe nominal entier une telle conduite qui anaphorise,
par une relation de type partie-tout jocative (l'église 5e trouve dans le en le condensant et l'interprétant, le contenu exprimé par la phrase
Village) ou méronymique (la SusSpension est une partie constituante de précédente.
la voiture). L'anaphore présSuppositionneile n'est traditionnellement pas
L'anaphore adverbiale consiste en [a reprise d'une expression par reconnue comme anaphore. Dans une relation comme « Parmentier...
Un adverbe : « Paul 5'est rendu hier à la bibliothèque universitaire. Là L'homme qui à introduit en France ja culture de ja pomme de
il n'a pas trouvé le livre qu'il cherchait. Moi j'y Suis allé, et j'y ai trouvé terre... », on considère que [a Seconde expression, coréférentielle de
ce que je voulais ». la première, n'est pas anaphorique mais indépendante, du fait que
Une anaphore est dite « coréférentielle » quand les expressions Son interprétation 5e Suffit à elle Seule. Cette approche es5t contestée
mises en jeu renvoient au même référent :; « Un chien errant à mordu par Kleiber (1993 à : 22) dans la mesure où cette seconde expression
Paul. L'animal était affamé //| était affamé ». Elle est dite divergente présSuppose une identité référentielle avec [a première (Parmentier est
(ou « indirecte », « in absentia ») quand les Séquences ne renvoient l'homme qui...) inscrite dans Ijes connaissances partagées des |ocu-
pas aux mêmes référents : « J'ai préparé ma communication. Est-ce teurs. Un pontage de type anaphorique s'établit donc entre les deux.
que tu as pensé à [a tienne ? ». L'anaphore 5e Situe alors au niveau De plus, dans une Suite comme : « François Mitterrand a assisté aux
conceptuel (ou coréférence virtuelle Selon Milner 1982). Toutefois, cer- cérémonies commémoratives. Le président à prononcé un bref dis-
tains énoncés restent ambigus. « L'examen des différents types d'ana- COuUrs », l'incomplétude de |l'expression anaphorique je président
phores reconnues comme divergentes fait en effet apparaître des cas nécessite [a prise en compte de [l'antécédent pour être saturée (en SuUp-
de fausses anaphores divergentes » (kKleiber 1993 a : 29). Un énoncé plément de la présupposition). De fait, [es anaphores présupposition-
48 49
ANTIPHRASE APPRÉCIATION
nelles présentent Structurelilement les propriétés des expressions ana- thèse peut intervenir de rès locale ou 5tructurer l'ensemble
phoriques classiques. d'un texte. En outre, elle peut s'appuyer ur des relations déjà établies
> Chaîne de référence, Coréférence, Paradigme définitionnel / dési- par la langue ou la doxa®, ou au contraire créer des oppositions
gnationnel, Référence inédites pour une culture ou un positionnement* déterminés.
G.P D. M.
590 51
APPRÉCIATION APPRÉCIATION
par rapport auquel « je Sujet exprime Un avis positif ou négatif, mais mêmes, lorsqu'ils Sont axiologiques (péjoratifs/ mélioratifs). On ren-
ne calcule pas » (1997 àa : 9). « Je crois que le président 5e mettra de contre ici des catégories comme celles des noms de qualité (génie,
nos côtés » Serait Une « opinion » ; « je trouve bien que [je président imbécile, idiot, abruti...) et des injures (Milner 1978), des uffixes péj0o-
Se Soit mis de notre côté » Serait Une « appréciation ». ratifs (vinasse, froussard.…….), des niveaux de langue (flic / policier
baraque / maison.….), des mots tabous (liés au exe ou scatologiques).….
LES MARQUES D'APPRÉCIATION Les verbes Subjectifs impliquent pour C. kKerbrat-Orecchioni
En la matière, la terminologie n'est pas Stabilisée. On peut (1980 à : 101) une triple distinction : (1) Qui porte le jugement évalua-
employer « appréciation » de manière très générale pour toutes les tif? Le locuteur (ex. crjailler, prétendre) ou un actant du procès (ex.
« Paul Souhaite que... »). (2) Sur quoi porte l'évaluation ? Sur le procès
marques, d'ordre non-déictique”, par lesquelles le locuteur exprime 5a
(ex. brailler), Sur l'objet du procès (ex. y dans « x déteste y »). (3) Quelle
Subjectivité ; le plus Souvent, on en exclut toutefois les modalités
logiques. L'appréciation recouvre alors tout ce qui est de l'ordre de |[a est la nature du jugement évaluatif ? Bon / mauvais (axiologique) ou
réaction affective ou du jugement de valeur. Mais on peut auss| [ui vrai / faux / incertain (imodaliation) ; dans ce dernier cas, on 5ort de
conférer Un Sens plus restrictif, comme le fait C. Kerbrat-Orecchioni l'appréciation au Sens Strict. On peut ainsi distinguer (1) les verbes SUb-
(1980 à), qui voit dans appréciatif un équivalent d'évaluatif (en neu- Jjectifs occasionnels, qui ne véhiculent une évaluation que s'ils sont
conjugués à la première personne (« j'espère.….. », « je déplore... »,
tralisant l'opposition appréciation vs dépréciation) et l'oppose à affec-
« j'accuse.…. »); (2) les verbes intrinséquement SUbjectifs, dont l'éva-
tf. Le affectif » indique à la fois une propriété de l'objet ou de l'état
de choses considéré et une réaction émotionnelle du Sujet parlant. luation a toujours pour Source |e locuteur (« {| pue », « || avoue... »).
« Appréciatives » Ou « affectives », ces marques Sont réparties Sur tOus
DU POINT DE VUE DE L'ANALYSE DU DISCOURS
les plans de la Structure linguistique : du 5uffixe à |a prosodie”; mais jl
est extrêmement difficile de les recenser car i| s'agit de phénomènes La prise en compte des marques appréciatives est d'une grande
essentiellement graduels et très instables, très sSensibles au cotexte et importance pour l'analyse du discours. Mais elle ne peut 5e faire qu'à
à la Situation de communication. Elles trouvent néanmoins des points plusieurs conditions : (1) On doit admettre qu'il y àa le plus Souvent
d'ancrage privilégiés dans certaines catégories lexicales. interaction entre les potentialités de [a [angque et [les valeurs en dis-
En ce qui concerne Iles adjectifs, on peut considérer, avec C. kKer- cours : Un cotexte approprié peut atténuer, annuler, voire inverser Un
brat-Orecchioni, comme « affectifs » des termes comme « drôle », grand nombre d'appréciations. (2) Celles-ci ne 5e montrent pas néces-
« Splendide ».….., tandis que les « évaluatifs » 5e divisent en axiolo- Sairement comme telles au même degré, elles peuvent 5e dissimuler
giques et non-axiologiques. Les « axiologiques » (beau, bon...) impli- plus ou moins ; le Simple relevé de marques ne Suffit donc pas, il faut
quent une double norme : interne à la classe de l'objet (la beauté auss| prendre en compte [a manière dont l'énoncé les intègre ;: « que
n'est pas ja même pour un drapeau et Un camion), relative aux 5y5- c'est beau | » met en évidence l'appréciation, ce qui n'est pas je cas
tèmes d'évaluation du locuteur, qui porte par [à un jugement de dans « c'est beau », qui efface [a présence de l'énonciateur. (3) On doit
valeur positif ou négatif. Les « non-axiologiques » (grand, chaud, rapporter les marques d'appréciation à l'ensemble de [la Situation de
cher...) Sont des adjectifs qui, « sans énoncer de jugement de valeur, communication ; en analyse du discours, on à par définition affaire à
ni d'engagement affectif du locuteur |.…..], impliquent une évaluation des textes Situés et les appréciations sont liées aux Stratégies de
qualitative ou quantitative de l'objet dénoté par le Substantif qu'ils construction de l'image du locuteur et d'action Sur le destinataire,
déterminent » (1980 a : 85-86). Mais ces trois catégories ne Sont pas mais aussi aux contraintes propres à un genre® de discours ou à un
tranchées ; il existe par exemple des « affectivo-axiologiques ». positionnement*. Certains genres de discours, par exemple, excluent
Les Substantifs posent les mêmes problèmes que les adjectifs la présence d'appréciations (rapport de police, dictionnaire, articles
quand ils en s5ont dérivés (ex. petit > petitesse), mais aussi par eux- Scientifiques.….), ce qui donne un Statut particulier à celies qui y fiqu-
52 53
ARCHÉOLOGIQUE ARCHÉOLOGIQUE
rent quand même. L'esthétique naturaliste incitait les romanciers à » ce Archéologie » esft à entendre comme acte de dénomination
effacer [a présence du narrateur par rapport à l'histoire racontée, ce qui aurait pour effet illocutoire de constituer en archives des
qui n'est pas le cas d'autres esthétiques narratives. ensembles d'énoncés construisant un Segment de Savoir dans |a
Émotion, Énonciation, Modalité, Subjectivité contingence d'un espace-temps donné. M. Foucault Se livre [à à un
D. M.
double braconnage terminologique par lequel {il détourne l'emploi
des mots de leur valeur normée d'usage : (1) « Archéologie |.…..]
comme Son nom l'indique d'une manière trop évidente, c'est le repé-
Archéologique (analyse -—) rage et [a description de l'archive » (1994, |: 681). (2) « J'appellerai
Le projet d'analyse du discours de M. Foucault a trouvé Son point archive, Non pas la totalité des textes qui ont été conservés par Une
d'aboutissement théorique avec [a parution de L'Archéologie du civilisation |…..] mais le jeu des règles qui déterminent dans une culture
Savoir (1969 b). Dans son introduction, Foucault écrivait qu'il était l'apparition et [a disparition des énoncés, [eur rémanence et leur effa-
temps de donner cohérence aux tâches qu'il n'avait fait qu'esquisser cement, leur existence paradoxale d'évènements et de choses » (ibid. :
dans es ouvrages précédents (Histoire de ja folie à l'âge classique, 108). De fait, ce sont ces énoncés considérés comme des faits discur-
1962 ; Naissance de ja clinique. Archéologie du regard médical, 1963 ; Sifs, SUurvenus à tel ou tel moment de l'histoire d'une société, qui vont
Les Mots et les choses. Une archéologie des Sciences humaines, 1966). étayer |e savoir perçu dans son historicité.
On envisagera ici l'entreprise foucaldienne Sous un double aspect: e Le ee Savoir » apparait ici comme ja visée uſtime du projet d'ana-
c'est Un exercice de rétrospection 5ur un trajet textuel daté où je Iyse archéologique du discours. M. Foucault le définit par voie négative,
terme « archéologie » 5e trouve deux fois mentionné et dont l'objec- en l'opposant au thème de la connaissance :'« On peut dire que |e
tif est de vouloir écrire une histoire des sy5tèmes de discours constitu- Savoir, comme champ d'historicité où apparaissent les sciences, est libre
tifs des Sciences de l'homme ; c'est un programme de recherches Ur de toute activité constituante, affranchi de toute référence à une ori-
[a formation et les mutations des pratiques* discursives, excluant gine ou à une téléologie historico-transcendantale, détaché de tout
toute forme d'analyse lingquistique des faits de jangue. Ains|, ce pro- appui Sur Une Subjectivité fondatrice » (ibid. : 3131). Le Savoir Serait
jet d'analyse archéologique clôt et ouvre à la fois une procédure formé à partir d'énoncés-archives, perçus dans leur performativité dans
d'analyse qui 5e veut totalisante et prend [je discours comme Un esSpace-temps déterminé. Le Savoir ne Serait pas Soumis aux régles
ensemble de faits déterminants pour une histoire discursive de |a logiques du vrai / faux. Sa validité, Son efficace seraient de l'ordre de
pensée. Après cet essai pour Une analyse archéologique des discours l'historicité. des discours qui |e constituent. Cette conception du Savoir
constitutifs d'un Savoir anonyme, M. Foucault 5'acheminera vers une Compris comme Un espace où 5e déploie et 5e transforme le dicible Sur
généalogie des formes institutionnelles de pouvoirs et de préserva- la folie ou le corps Souffrant ou encore ur des domaines d'objets
tion du Souci de 5oi. «Le généalogiste a compris que [es pratiques comme [ja nature, les richesses, je langage, 5e manifestera dans ce que
culturelles étaient plus fondamentales que les formations discursives M. Foucault appelle une épistéèméè. Une épistémé Se présente comme Un
(ou que n'importe quelle théorie) et que le Sérieux de ces discours ne esSpace de formation, de transformation, de corrélation des énoncés
pouvait être compris que dans [a mesure où ils s'intègrent au proces- qui permet de « décrire non pas [a Somme des connaissances d'une
Sus de développement historique de [a société » (Dreyfus et Rabinow époque, l'esprit d'un Siècle » ou Une étape du progrés continu de [ja rai-
1984 : 183). SON, « mais l'écart, les distances, les oppositions, les différences, les rela-
tions de ses multiples discours Scientifiques : [|.…..J]c'est un champ ouvert
ARCHIVE, SAVOIR, ÉPISTÉMÉ et Sans doute indéfiniment descriptible de relations » (ibid. : 676).
Dans le titre L'Archéologie du Savoir, les deux termes de l'expres- On notera que Jes couples terminologiques archéologie / archive,
Sion Sont à interroger : Savoir! épistéméè 5e présentent non pas en termes d'éléments mais plu-
54 55
ARCHÉOLOGIQUE
ARCHÉOLOGIQUE
par Un travail d'archéologue collectant des faits discursifs dans les dif- le temps (ex. l'idée d'évolution depuis Buffon jusqu'à Darwin) ni la
férents territoires où 5'énhonce ce qui pourra être rassemblé Sous le dialectique de leurs conflits ne Suffisent à individualiser un ensemble
nom de « folie ». Ce qui pose [a question de l'instance énonciative. d'énoncés » (1994, |: 718). D'où ja mise en place du niveau de ce que
e Au niveau des modalités énonciatives. L'unité d'une formation M. Foucault appelle « champ de possibilités Stratégiques », défini
discursive « n'est pas [a manifestation, majestueusement déroulée, comme « ja loj de formation et de dispersion de toutes les options
d'un Sujet qui pense, qui connaît, et qui dit ; c'est au contraire Un possibles » (1994, |: 719). ll s'agirait, en d'autres termes, d'établir ce
ensemble où peuvent 5e déterminer [ja dispersion du Sujet et 5a dis- qui rendrait possible la dispersion des énoncés selon [es options pos-
continuité avec lui-même » (1969 : 74). À l'hétérogénéité du domaine Sibles prises en fonction des emplacements des discours. Par ailleurs,
d'objet, correspond celle du Sujet, conçu comme un faisceau de voix M. Foucault montre que ce champ de possibilités Stratégiques inté-
dispersées dans une multiplicité de lieux institutionnels. En prenant grerait, comme éléments formateurs, Ijes éléments jugés perturba-
exemple Sur le discours clinique, M. Foucault dira que l'unité de ce dis- teurs, exclus, refoulés par la doxa d'une époque. Dans Les Mots et Jjes
choses (1966 : 221-222), Sous l'intitulé « Le désir et la représentation »,
Cours n'est pas constituée Selon une linéarité formelle, syntactique ou
M. Foucault écrit à propos du renversement de l'épistéméèé de la repré-
Sémantique mais qu'elle est repérable dans une diversité d'instances
Sentation, contemporain de Sade : « |.…….] cette œuvre inlassable -— celle
énonciatives Simultanées (protocoles d'expériences, règlements admi-
de Sade - manifeste le précaire équilibre entre la loji 5ans loi du désir
nistratifs, politique de [a 5anté publique, etc.). M. Foucault appelle
(des modalités énoncia- et l'ordonnance méticujeuse d'une représentation discursive |.…..] lily a
« écart énonciatif » « [a règle de formation
un ordre s5trict de la vie libertine ;: toute représentation doit s'animer
tives) de ces énoncés dans leur hétéfogénéité, dans leur impossibilité
aussitôt dans le corps vivant du désir, tout désir doit 5' énoncer dans [a
même à 5'intégrer en Une Seule chaîne Syntactique » (1994, |: 714).
pure lumière d'un discours représentatif. »
* AU Niveau QU résSeau conceptuel Ou réSeau théorique. L'objectif
Positivité. Cette procédure d'analyse déployée 5ur quatre niveaux,
de l'analiyse serait ici d'établir [a permanence et la cohérence des
qui permet de décrire une formation discursive, donne une visibilité à
concepts entre eux. En voulant caractériser, dans Les Mots et jes
des phénomènes discursifs qui restaient invisibles à la Surface des dis-
choses, ce qui fonde l'unité du discours de [a grammaire générale (xv
COUTS, Sans pour autant avoir une existence cachée dans les plis du dis-
et xvi Siècle), à Savoir les couples de notions attribution et articula-
cours. « Ce Système |...) qui régit une formation discursive et doit
tion, désiqnation et dérivation, M. Foucault emploie le terme de
rendre compte non de ses éléments communs mais du jeu de es
Schèmes. || entend par là Signifier qu'il ne s'agit pas de concepts expli-
écarts, de es interstices, de es distances.….. c'est cela que je proposerai
citement définis dans les textes analysés, mais de processus de forma-
d'appeler Sa positivité » (1994, |: 7119).
tion de concepts, mis en place par l'archéologue du discours pour
configurer en formation discursive une pluralité d'énoncés dans |a
LA PROCÉDURE ARCHÉOLOGIQUE
mesure où l'on peut attester à [a fois leur régularité et Jeur rareté,
leurs relations d'équivalence ou d'incompatibilité (1994, | : 716). Ces Que pourrait-on retenir d'un ensembie de propositions que ras-
Schèmes de formation de concepts ainsi articulés au cours de l'analyse Semble Sous forme de procédure d'analyse du discours le nom
constituent le réseau théorique comme espace de visibilité d'une for- d'a archéologie du Savoir » :
mation discursive. Cette procédure appelle des choix Stratégiques e Une telle procédure d'anaiyse est délibérément orientée vers
dans la tenue des discours. une pragmatique sSocio-historique des pratiques discursives en tant
» Au niveau du champ des possibilités s5tratégiques. Certes, écrit qu'elles Sont conceptualisables en faits de discours construits dans |e
M. Foucault, « on pourrait essayer de constituer des unités de discours cadre de l'espace-temps d'une épistémé.
à partir d'une identité d'opinion » (1994, | : 716) ; position qu'il consi- e L'énoncé est perçu dans 5à pure événementialité, hors de 5es
dère comme fallacieuse, car « ni la permanence des opinions à travers formes de jangue. Le Seul fait d'avoir été dit ou écrit permet d'envisa-
58 59
ARCHÉTEXTE
ARCHIVE
ger l'énoncé-évènement comme un moment de discours qui n'a de nise autour d'archétextes qui Sont des autorités absolues, alors que,
consistance que dans et par le jeu complexe de es relations avec dans le discours Scientifique moderne, les archétextes (par exemple les
d'autres moments d'énonciation. L'analyse consiste alors dans |a Principia d'1. Newton) Sont 5eulement exemplaires, ils ne peuvent avoir
(re)construction archéologique d'une mémoire discursive faite, force d'autorité. Certains archétextes Sont partagés, reconnus comme
comme toute mémoire, de rémanences et d'oublis. À noter que cette tels par l'ensemble des acteurs d'un champ” discursif- d'autres Sont
notion d'évènementialité énonciative est à double détente : en éri- locaux, car ils ne Sont pas reconnus comme tels par tout [|e monde : [es
geant tel ou tel énoncé en évènement, le discours de l'analyse est [ui- Écrits de Lacan ne Sont pas Un archétexte pour un disciple de Jung.
même événement. Chaque positionnement dans un champ discursif lutte pour imposer 5a
e Le discours, en tant qu'il est constitutif d'un s5avoir, est régi par propre distribution des archétextes.
Un ordre à multiples contraintes (Foucault 1971) : des contraintes pp Constituant (discours -)
externes qui excluent Sur [je mode de la folie ou de la volonté de vérité
D. MM.
les discours qui mettent en jeu [ja part du pouvoir et du désir (1971:
10-23); des contraintes internes qui Sont le fait des discours eux- Architextualité «> intertextualité
mêmes qui exercent leur propre contrôle (1971: 23) par le commen-
taire, le système des disciplines, les régulations institutionnelles (1971:
Archive
38-47). C'est ainsi qu'en dernier ressort l'analyse du discours renoncera
à 5à Visée archéologique pour S'orienter vers une généalogie des Notion héritée de L'Archéologie du 5avoir de M. Foucault et
formes'de comportement non pius excusivement discursives mais employée en analyse du discours avec trois valeurs distinctes.
principalement institutionneliles et personnelles (19711: 62-12).
Chez M. Foucault (1969 b : 171), l'archive permet de penser les pra-
p Archive, Discours, Énoncé, Évènement discursif, Évènement tiques discursives d'une société : « Entre [la ſanque qui définit |e Système
linquistique de construction des phrases possibles, et le corpus qui recueille passive-
A. C. ment les paroles prononcées, l'archive définit Un niveau particulier :
celui d'une pratique qui fait Surgir une multiplicité d'énoncés comme
Archétexte autant d'évènements réguliers, comme autant de choses offertes au
Notion introduite par D. Maingueneau et F. Cossutta (1995 : 118) traitement et à [a manipulation [.…..] entre la tradition et l'oubli elle fait
apparaître les règles d'une pratique qui permet aux énoncés de SUbsis-
pour désigner les œuvres qui ont un Statut exemplaire, qui appartien-
nent au corpus de référence d'un ou plusieurs positionnements* d'un ter et de 5e modifier régulièrement. C'est je sy5tème général de ja for-
discours constituant”. mation et de [ja transformation des énoncés. » Prolongeant cette pers-
pective, ]. Guilhaumou et D. Maldidier (1990) fondent l'analyse du
Les Dialogues de Platon ou les jnvestiqations philosophiques de discours « Sur deux Supports matériels : l'archive et [a langue ». Cette
L. Wittgenstein dans le discours philosophique, la Bible dans le dis- archive « n'est pas l'ensemble des textes qu'une sSociété à [aissés », Di
cours religieux chrétien, La Légende des Siècles de V. Hugo ou les « [je cadre institutionnel qui à permis de conserver les traces », Mais
Fables de La Fontaine dans le discours littéraire, etc. 5ont autant « chaque dispositif d'archive établit 5a propre mise en ordre. Ainsi, du
d'archétextes. En tant que tels, ils figurent dans les manuels, les côté de l'archive, [le sens est convoqué à partir d'une diversité maximale
anthologies et font l'objet d'incessants commentaires. de textes, de dispositifs d'archive Spécifiques d'un thème, d'un évène-
Leur Statut pragmatique varie en fonction du discours constituant ment, d'un itinéraire » (in Guilhaumou, Maldidier et Robin 1994 - 195).
dans lequel ils s'inscrivent. En littérature, on parle de « chefs Pour M. Péêcheux et C. Fuchs (1975 : 29), l'archive est prise dans
d'œuvre », objets d'admiration esthétique ; le discours religieux 5'orga- Une opposition entre [es corpus obtenus par voie expérimentale, dans
60
61
ARGOT ARGOT
jaquelle l'analyste monte « une mise en s5cène » qui « reproduit une cedé). En verlan, procédé très productif dans le parler des jeunes, on
"Situation concrète” », et les corpus produits par [ja voie archiviste, inverse l'ordre syllabique dans les disyllabiques (cramé > mécra) ou on
c'est-à-dire découpés par l'analyste parmi les énoncés qui ont été inverse les constituants dans |es monosyllabiques (à > àh). L'ensemble
cOnserVés, ceux SUr lesquels peuvent travailler les historiens. de ces procédés pouvant 5e combiner (voleur > tireur en argot > reurti
À la place de celle de « formation!" discursive », D. Maingueneau en verlan).
(1991) introduit [a notion d'archive pour rassembler des énoncés rele- Ce n'est donc pas tant en jangue qu'on peut montrer une Spécifi-
vant d'un même positionnement*, tout en Soulignant (à travers |[a cité des argots que dans leur énonciation en discours, dans leurs
polysémie de l'étymon d'archive, le grec archéion) que ces énoncés us5ages ainsi que dans les Situations Sociales d'emploi. Les argots relé-
Sont inséparables d'une mémoire” et d'institutions qui leur confèrent vent ainsi d'une sociolinguistique.
leur autorité tout en 5e légitimant à travers eux. Les fonctions des argots ont fait l'objet d'un débat. La fonction
> Archéologique (analyse -), Configuration / archive. Formation cryptique (Guiraud 1963), longtemps mise en avant, est fortement
discursive remise en cause au profit des fonctions judiques et identitaires. Ne tra-
D. M. vaillant plus à partir des Seules Sources lexicographiques et de l'écrit,
les études récentes Sur les usages réels de ces argots dans des interac-
tions effectives, ainsi que jes enquêtes Sur les représentations des [ocu-
Argot
teurs, montrent que les argots 5ont clairement des marqueurs de
La plupart des dictionnaires de langue donnent comme première cohésion de groupe, groupe d'âge, groupe Social, groupe profession-
attestation de ce terme [a date de 1628 avec un premier Sens de « cor- nel (Labovu 1976, Goudailler 1997). En ce s5ens, s'il n'est pas juste de
poration, confrérie des gueux, des mendiants ». De cette origine parler d'un « code secret » comme peuvent l'être les langages de l'ini-
découle le fait que ce terme àa Souvent été associé à des groupes tiation, l'usage des argots conduit néanmoins à créer des démarca-
Sociaux plus ou moins marginaux : argot des malfrats, langue verte tions au Sein d'une communauté linguistique entre ceux qui parlent
des prisonniers. Le terme à connu un élargissement de 5on acception argot, « Nous », et ceux qui ne le font pas, « eux ». Le cas des SuUrnoms
et on parle désormais d'« argot des jeunes » ou d'« argots de en milieu professionne] iliustre bien cette propriété ; l'encadrement
métiers ». est Souvent renommé par les salariés mais ces appellations argotiques
D'un point de vue Jexicologique, les argots constituent des 5ous- ne peuvent fonctionner qu'au Sein du groupe des Subordonnés et en
ensembles du vocabulaire commun et la plupart des procédés de créa- aucun cas dans [a communication entre ces deux groupes.
tion argotique Sont intégrés à [a morphologie du français Standard : L'argot des jeunes. L'existence d'un parler Spécifique aux jeunes
la dérivation morphologique ([a taule > [a taulière), la troncation (un défavorisés 5'est imposée dans les années 80. Les termes de « français
maquereau > mac Ie capitaine > pitaine), l'affixation (gaſtouse, valise des banlieues, des cités, des quartiers » Sont apparus dans ja presse.
> valoche), les emprunts (à l'anglais, destroy chot ; au romani, chou Les caractéristiques du français des jeunes ne sont pas que lexicales,
raven). De nombreux procédés rhétoriques Sont aussi à l'œuvre comme mais aussi phonétiques, mélodiques et Syntaxiques. C'est cependant
[a métaphore (Ja porte > [a lourde), la métonymie (avoir les chocottes), les mots utilisés, et en particulier le verlan, qui frappent Je plus
l'euphémisation (l'hôpital > je château), l'hyperbole (je bloc opéra- (Séguin et Teillard 1996). Une des caractéristiques de ce parler des
toire > ja flinqueuse). jeunes est je recours conjoint à l'ensemble des procédés morpholo-
D'autres procédés, en revanche, Sont Spécifiques ; ils consistent giques de création disponibles en français. Ainsi le mot « deblèdou »,
généralement à modifier l'agencement Syllabique de mots du français qui Signifie « pas malin, mal dégross| », provient de trois opérations
commun. Par exemple, en largonji, on remplace la consonne initiale morphologiques: emprunt à l'arabe « bled », verlanisation en
par<l»et on la place en finale de mot (en douce > en jouce > en jou- « deblèd », puis Suffixation en « ou ».
62 63
ARGUMENT ARGUMENT
Les argots de métier. Pour désigner les vocabulaires créés au tra- EN LITTÉRATURE
vail, plusieurs termes Sont disponibles comme « vocabulaires de
métier, jargons, argots ». S'ils ne Sont pas entièrement Substituables L'argument d'une pièce de théâtre ou d'un roman correspond au
les uns aux autres, ils renvoient au même phénomène Sociolinguis- Schéma, au réSumé ou au fil directeur de l'intrigue. La critique litté-
raire n'utilise pas jes dérivés « argumenter », « argumentation » avec
tique ; le foisonnement de [a création lexicale en milieu professionnel
les 5ens correspondant à cette acception, qui, par ailleurs, ne 5'oppose
(Boutet 2001). Ce fait à été perçu depuis longtemps, et dès |le
pas à « conclusion ».
XIXe Siècle on à des recueils de vocabulaires professionnels (Boutmy
1883). Cette activité de renomination porte Sur l'ensemble de l'envi-
EN RHÉTORIQUE ARGUMENTATIVE
ronnement du travail : les personnes (dans un service, on nomme
« pampers » Un chef particulièrement dur parce qu'on « chie dans La théorie rhétorique arqumentative distingque traditionnellement
Son froc » en le voyant), les activités productives (on dit « tailler un trois types d'arguments (ou preuves”) : jes arguments éthiques, pathé-
bifteck » dans l'imprimerie quand on coupe les grands rouleaux qui tiques et logiques. Les arguments éthiques, liés à [a personne du |ocu-
alimentent les rotatives), les objets de l'activité (les tailleurs de pierre teur (Son autorité, Son étho5*), ainsi que jes arguments pathétiques,
désignent par l'euphémisme « mon caillou » je bloc de piusieurs d'ordre émotionnel” (pathos”), ne 5'expriment pas obligatoirement par
tonnes qu'ils doivent travailler). un énoncé. Pour inspirer [a confiance ou émouvoir, la meilleure s5traté-
gie n'est pas forcément de dire qu'on est une personne de confiance ou
Mot, Vocabulaire / lexique
qu'on est ému, il est préférable d'agir dans des registres s5émiotiques
LB.
non-verbaux. Seul l'argument dit logique e5t propositionnel : c'est un
énoncé (ou un fragment de discours) vraisemblable”* qui exprime une
Argument raison avancée pour accréditer une proposjtion controversée, ayant |e
D'après À. Rey, le mot « argument » n'est devenu courant qu'au Statut de concusion. Pour exprimer [a relation argument
/ conclusion,
xxe Siècle « avec des applications particulières à [a publicité et à |la on a également recours aux oppositions Suivantes : (1) énoncé consen-
vente » (1998 : article « Argument »). ll est utilisé dans trois domaines, Suel / énoncé dissensue], contesté, disputé; (2) énoncé relevant de |a
avec des acceptions différentes. En jogique, {| correspond à un terme doxa* / énoncé exprimant un point de vue Spécifique ; (3) énoncé plau-
désignatif; en littérature, à Un discours abrégeant un autre discours; Sible / énoncé douteux ; (4) énoncé Sur lequel ne pêèse pas la charge de
en rhétorique arqumentative, il se définit comme un énoncé légiti- la preuve /énoncé qui Supporte ja charge de [a preuve ; (5) du point de
mant une conciusion. vue fonctionnel, énoncé légitimant/ énoncé légitimé.
Arguments vrais et vraisemblabies. Les énoncés arguments Sont
EN LOGIQUE considérés (ou présentés) comme hors de doute Sur des bases extré-
mement diverses : (1) Factuelle: l'énoncé exprime un état de fait,
On désigne par argument d'une fonction chacune des places vides accessible par [es sSens (« La neige est blanche »). (2) De droit : l'énoncé
Ou variables (notées x, y, 7...) associées à cette fonction. En grammaire fait l'objet d'un consensus général dans une communauté (« Tu ne tue-
de la jangue naturelle, [la fonction correspond au verbe (prédicat) ; ras pas »). (3) Par convention : l'énoncé fait l'objet d'un accord explicite
ainsi le verbe « donner » correspond à un prédicat à trois arguments entre les disputants, dans le cadre d'une dispute dialectique, ou entre
«x donne y à z ». Le nombre d'arguments correspond à la vajence du le public et l'orateur dans un cadre rhétorique. (4) Par simpie constat
verbe. Lorsque des noms d'objets convenablement choisis (respectant de fait : l'énoncé n'est mis en cause ni par l'adversaire ni par le public.
les relations de Sélection imposées par je verbe) sont Substitués à cha- Sll'arqument est contesté, || doit alors être [lui-même légitimé. Au
cune des variables, on obtient une phrase, exprimant une proposition cours de cette nouvelle opération, {| àa le Statut de conciusion avancée
(vraie ou fausse) : « Pierre donne une pomme à Jean ». par un locuteur et Soutenue par une Série d'arguments, qui Sont des
GA 65
ARGUMENTATION ARGUMENTATION
SoOus-arquments par rapport à [a conclusion primitive. 5i l'accord ne 5e relle, l'activité argumentative est coextensive à l'activité de parole
réalise 5ur aucun énoncé, la régression peut être infinie et [a dispute (énoncer, c'est schématiser*; signifier, c'est donner une orientation”
éternelle. L'accord du public sur les énoncés Stables, Susceptibles de arqumentative).
Servir de Support à la conclusion, n'est pas forcément assuré, celui de On distinquera l'argumentation définie comme j'expression d'un
l'adversaire encore moins. Le choix de ce qui Sera retenu comme vrai- point de vue, en plusieurs énoncés, ou en Un Seul, voire en un Seu!|
Semblable est donc une affaire de s5tratégie, adoptée en fonction des mot ; et l'argumentation comme mode Spécifique d'organisation
ciFconstances. d'une constellation d'énoncés — les deux définitions n'étant d'ailleurs
pas incompatibles.
« Argument » est parfois pris au sens d'« argumentation ». Appar-
tiennent à [a même famille conceptuelle les mots argumentateur, L'ARGUMENTATION COMME PRÉSENTATION D'UN POINT DE VUE,
celui qui argumente, et argumentaire, ensemble d'arguments mobili- ÉCLAIRAGE, SCHÉMATISATION
Sables en vue d'un objectif particulier (argumentaire d'un parti politi- Si l'on définit l'argumentation comme une tentative pour modifier
que, argumentaire de vente.…..). Le mot est récent, 1960 (Rey 1998 :
les représentations de l'interlocuteur, il est clair que toute information
« Argument »). Par extension, l'argumentaire attaché à une question joue ce rôle et qu'elle peut être dite argqumentative en ce sens (Ben-
est constitué par l'ensemble des arguments mobilisés par l'une ou veniste 1966 ; 242). Tout énoncé, toute Succession cohérente d'énon-
l'autre partie lorsque [a question est débattue. cés (descriptive, narrative) construit un point de vue ou « Schématisa-
> Argumentation, Doxa, Preuve tion », dont l'étude constitue l'objet de [a logique” naturelle. Pour
CP J.-B. Grize, l'argumentation est « une démarche qui vise à intervenir
Sur l'opinion, l'attitude, voire le comportement de quelqu'un », par les
Argumentation moyens du discours. « Telle que je l'entends, l'argumentation <onsi-
dère l'interlocuteur, non comme un objet à manipuler, mais comme un
L'argumentation e5t au cœur de [a conception ancienne de la rhé- alter eg0 auquel il s'agira de faire partager 5a vision. Agir Sur lui, c'est
torique”. Après avoir connu une forme de discrédit, lié au déclin de la chercher à modifier les diverses représentations qu'on Jui prête, en
rhétorique et à l'emprise de certaines formes de scientisme, les études mettant en évidence certains aspects des choses, en en occultant
d'argumentation ont été refondées dans |a Seconde partie du d'autres, en en proposant de nouvelles, et tout cela à l'aide d'une
Xx Siècle à partir des travaux de C. Perelman et L. Olbrechts-ſyteca Schématisation appropriée » (Grize 1990 : 40). Un énoncé informatif
(1970), 5. Toulmin (1958), CL. Hamblin (1970), ainsi que ceux de classique comme « || est 8 heures » es5t argumentatif en ce 5ens:
}L.-B. Grize et O. Ducrot dans les années 70 (Plantin 1990, 1996). « Argumenter, cela revient à énoncer certaines propositions qu'on
Le discours argumentatif àa été caractérisé de façon intradiscursive choisit de composer entre elles. Réciproquement, énoncer, cela revient
par ses différentes formes sStructurelles et, de façon extradiscursive, à argumenter, du Simple fait qu'on choisit de dire et d'avancer cer-
par l'effet perlocutoire qui [ui Serait attaché, la persuasion”. Cet effet tains 5ens plutôt que d'autres » (Vignaux 1981: 91, Vignaux 1988).
est mis au premier plan par la définition néo-classique de C. Perelman
et L. Olbrechts-Tyteca, pour qui « l'objet de [la théorie de l'argumen-
— —
Ou d'accroître l'adhésion des esprits aux thèses qu'on présente à leur Comme discours logique, l'argumentation est traditionnellement
assentiment » (1970 : 5). Le domaine de l'argumentation à été étendu définie dans le cadre d'une théorie des trois opérations mentales :
au-delà des grands genres rhétoriques traditionnels, pour coincider l'appréhension, le jugement et le raisonnement. Par l'appréhension,
avec celui du débat Sous toutes es formes. Plus encore, pour [a théo- l'esprit conçoit une idée d'un objet ; par je jugement, il affirme ou il
rie de l'arqumentation dans la langue, comme pour [a logique natu- nie quelque chose de cette idée, pour aboutir à une proposition
mer
Gb 67
ARGUMENTATION ARGUMENTATION
(« L'homme est mortel ») ; par je raisonnement, jl enchaîne des juge- Arqument, concusion, topos”. Généralement, le lien arqument-
ments, de façon à progresser du connu à l'inconnu. Sur le plan lin- concusion es5t assuré par Un topos, Souvent implicite ; la cohérence de
Quistique, ces opérations cognitives correspondent respectivement à : l'enchaînement « Le vent 5e lève, {| va pleuvoir » est fondée 5ur |e
(1) l'ancrage référentiel du discours au moyen d'un terme ; (2) |a topos « En généra], quand le vent 5e lève, il pleut ». On dit parfois
consStruction de l'énoncé par imposition d'un prédicat à ce terme; qu'il y a plus dans l'argument que dans [a conclusion, dans la mesure
(3) l'enchaînement des propositions ou argumentation, par leque] on où l'argument est plus assuré que [a conclusion (qui n'est qu'une pro-
produit des propositions nouvelles à partir de propositions déjà jection hypothétique de l'argument). On peut aussi dire qu'il y àa
connues. L'argumentation Sur |e plan discursif correspond ainsi au rai- moins, dans la mesure où [a conclusion ne fait pas que développer
Sonnement Sur le plan cognitif. analytiquement l'argument, elle est le produit de cet argument enri-
Comme discours naturel monologique, l'argumentation « part de chi par Sa combinaison avec un principe général ou topos.
propositions non douteuses ou vraisemblables, et en tire ce qui, consi- Le modèle de 5. Touimin (1958 : chap. 3) articule la cellule argu-
déré Seul, paraïît douteux ou moins vraisemblable » (Cicéron, Divi-
mentative monologique autour de cina éléments :
S5ions : 46). Dans cette perspective, l'argumentation est une procédure
e Donnée (D) (« Data ») : « Harry est né aux Bermudes ».
permettant de Stabiliser un énoncé contesté en le connectant à un
e Concusion (C) {« Claim », « Conclusion ») : « Harry est citoyen
énoncé Soustrait à [à contestation.
britannique ».
Dans une perspective dialogique-rationnelle, « l'argumentation
s Loi de passage ou Garant (L) (« Warrant ») : « puisque les gens
est une activité verbale et Sociale, ayant pour but de renforcer ou d'af-
nés aux Bermudes Sont généralement citoyens britanniques ».
faiblir l'acceptabilité d'un point de vue controversé auprès d'un audi-
Support (5) («< Backing ») : « étant donné les Statuts et décrets
teur ou d'un lecteur, en avançant une constellation de propositions
destinées à justifier (ou à réfuter) ce point de vue devant un juge Suivants... » En fondant la [oi de passage Sur une garantie, on entame
rationnel » (Van EFemeren et 3!. 1996 : 5). une régression potentielle à l'infini (la garantie doit elle aussi être
garantie). La même régression pourrait S'observer Sur l'argument, qui
FORMES DU DISCOURS ARGUMENTATIF PROPOSITIONNEL peut demander lui-même à être étayé.
e Modalisateur (M) (« Quaiifier »), qui correspond à un adverbe et
La lingquistique® textuelle distingue cina types de Séquences”: nar- renvoie à une Restriction (R) (« Rebuttal ») : « à moins que es deux
ratif, descriptif, argumentatif, explicatif et dialogal (Adam 1996 : 33). parents n'aient été étrangers ou qu'il n'ait été naturalisé américain ».
On peut considérer que les Structures Suivantes correspondent à
On peut considérer que |e modalisateur représente [a trace monolo-
autant de caractérisations, compatibles, de [a Séquence de base argu-
gique d'un possible contre-discours.
mentative.
Ce qui est résumé par le Schéma Suivant :
Argument, conclusion”. Soit une Suite d'énoncés {(F,, E;}. Cette
Suite es5t argumentative 5i l'on peut [a paraphraser par Un ou plusieurs D > donc M, C
|
des énoncés Suivants: « E, appuie, étaie, motive, justifie... FE, », «E,,
donc, d'où... FE, » ; « E,, puisque, étant donné que... FE, ».
La théorie de l'argumentation dans [a [langue formule ja même
relation Sous un mode qui s'est avéré extrêmement fertile ; [a concu- puisque | à moins que R
Sion, c'est ce qu'on à en vue, ce à quoi on veut en venir quand On
énonce l'argument : « 5i le locuteur énonce F,, c'est dans la perspec-
tive de EFE. » > « La raison pour laquelle il énonce E,, cestE, » => « Le
Sens de FE. cest FE, ». étant donné 5
68 69
ARGUMENTATION ARGUMENTATION
Selon ce modèle, [je discours argumentatif pleinement développé teur à justifier ce point de vue. Comme le doute demande lui-même à
ge Structure donc en cing composantes fonctionnelles. On àa [à une pro- être justifié, [a Situation argumentative typique 5e caractérise dialecti-
position à mettre en parallèle avec d'autres visions du discours argu- quement par le développement et [a confrontation de points de vue
mentatif, par exemple celle que l'on trouve dans [a Rhétorique à Here en contradiction” à propos d'une même question”.
nius (auteur inconnu) Selon laquelle « l'argumentation [a plus complète Cette définition de la Situation argqumentative est fondamentale
et la plus parfaite [l'épichérème] est celle qui comprend cina parties : [a pour ja dialectique*, qu'elle Soit ancienne et d'orientation logique et
proposition, ja preuve, la confirmation de la preuve, ja mise en valeur, philosophique, ou « nouvelle » et s'intéressant au règlement de diffé-
je réSumé » (l1, 28 : 58) — en d'autres termes, la conclusion, l'argument, rends Sous le contrôle de normes de raison et de discours. Elle est à ja
les Sous-arquments, la reformulation (ornementale), le résumé. base de l'argumentation rhétorique ancienne, où l'on trouve, avec [a
Il faut encore ajouter qu'une même conclusion peut être Soute- théorie des questions” ou « états de cause », la première problémati-
nue par plusieurs arguments. Parfois chacun d'eux apporte une ation des différends. Elle est reprise dans des approches d'orientation
condition nécessaire dont la conjonction est nécessaire et Suffisante interactionnistes; ainsi, pour D. Schiffrin, « l'argumentation est Un
« || pleut, je Suis loin de l'arrêt de bus, je prends un taxi | » Générale- mode de discours ni purement monologique ni purement dialo-
ment, on àa plutôt affaire au cumul d'arguments convergents (conglo- gique... un discours par lequel les [Jocuteurs défendent des positions
bation) qui, pris Séparément, ne Sont ni nécessaires ni suffisants, mais discutables » (1987 : 17, 18).
Qui, pris en bloc, 5e renforcent et peuvent emporter l'adhésion (deux
raisons valent mieux qu'une) : « Mon ordinateur commence à vieillir, LES QUESTIONS POUR UNE THÉORIE DE L'ARGUMENTATION LANGAGIÈRE
il ya des promotions Sur ma marque favorite, je viens de toucher une
L'explosion des interrogations théoriques autour de [a notion d'ar-
prime, j'achète | »
gumentation (Van Eemeren et à/. 1996), la multiplicité des disciplines
concernées, rendent réductrice et risquée toute définition globale et
DE LA COMPOSITION D'ÉNONCÉS À L'ÉNONCÉ ET RETOUR
incitent plutôt à caractériser le domaine par le faisceau des problèmes
Du point de vue de la théorie de. [a connaissance, la condition fon- qui l'organisent. Toute vision de l'argumentation pourrait être carac-
damentale de validité d'une argumentation est qu'elle s'exprime par térisée par l'ensemble des réponses apportées à des questions comme
une Séquence coordonnée « argument + conclusion » ; la conclusion les Suivantes.
n'est pas Une reformulation” de l'argument, les deux énoncés Sont Une conception des objets (hypothèses externes). Chaque théorie
distincts et évaluables Séparément : « Le vent s'e5t |evé, {| va pleu- a 5e5 données préférenhtielles ;: l'argumentation comme point de vue
voir ». Dans [je discours ordinaire, l'énoncé-arqument
peut être 5'étudie typiquement Sur des Suites cohérentes d'énoncés ; [a théorie
enchâssé dans l'énoncé-conclusion Sous forme de Subordonnée, ou de des orientations arqumentatives ou argumentation dans la langue,
tea FEE
déterminant d'un des termes de l'énoncé-conclusion (« Ces gens vien- SUr la paire d'énoncés ; l'argumentation rhétorique, Sur [|e discours
nent pour travailler dans notre pays, accueillons-les » - « Accueillons monologique planifié ; l'argumentation dialectique, sur |e dialogue
ces gens Qui Viennent pour travailler ») ; à la limite, il s'intègre au Sens normé ; l'argumentation interactive, Sur |e débat plurilocuteurs. Les
AT
d'un des termes de l'énoncé (« Accueillons ces travailleurs »). Dans ce réSultats établis Sur [les faits prototypiques Sont ensuite étendus à de
cas, l'énoncé es5t auto-argqumenté, {| exprime un point de vue complet, nouvelles données.
qui 5e donne pour évident. Une conception de ja théorie (hypothèses internes, liées aux hypo-
thèses externes), qui SUppose des décisions touchant notamment aux
L'ARGUMENTATION COMME DIALOGUE ET INTERACTION points Suivants : faut-il attribuer l'argumentativité au langage ou à la
Pour les théories dialogiques, le déclencheur de l'activité argu- pensée ? Si l'argumentativité est langagière, 5'agit-i] d'un fait de
mentative est |e doute jeté ur un point de vue, obligeant l'interlocu- langue, de parole en général, ou d'une caractéristique de certaines
10 11
ARGUMENTATION AUDITOIRE
formes de discours ? S'il S'agit d'un fait discursif, s'agit-il fondamenta- Assertion
lement de monologue ou de dialogue ? Cette notion d'assertion a fait l'objet de discussions dans le champ
Une décision Sur la question des normes du discours argumenta- philosophique depuis Descartes, en passant par À. Arnauld et G. Lan-
tif; on peut choisir pour norme : celot pour qui, dans [à Grammaire de Port-Royal, l'assertion 5e
e La cohérence textuelle : tous [es enchaînements présentés
confond avec l'affirmation qui est l'opération par laquelle un prédicat
comme argumentatifs sSont argumentatifs. La Seule évaluation porte est attribué au Suſet, le verbe étant « un mot dont |e principal usage
Sur la cohérence du discours. La théorie est descriptive. est de Signitier l'affirmation, c'est-à-dire de marquer que le discours
e L'efficacité : je meilleur discours est celui qui fait le mieux faire,
où ce mot est employé est le discours d'un homme qui ne conçoit pas
du point de vue du locuteur, qu'il 5'agisse de voter, d'acheter ou d'ai- Seulement les choses, mais qui en juge et qui les affirme » (1969 : 66).
mer. La rhétorique est ainsi justifiée 5ur [a base de 5on utilité.
e La véridiction : le bon discours est celui qui Sélectionne des pré- Plus tard, la logique formelle avec Frege propose de considérer
misses vraies et qui transmet correctement [a vérité des prémisses à |a que l'assertion ne se réalise pas au niveau de [a proposition, mais dans
conclusion. l'articulation qui unit deux propositions. Est débattue alors [a question
e La rectitude éthique : le bon discours est celui qui est conforme à de Savoir 5|, par exemple, {| n'était pas contradictoire de qualifier
Un Système de normes politico-morales (pour [a parole publique) ; ou d'assertion une phrase conditionnelle, 5i l'on pouvait opposer phrase
religieuses (pour Ja parole religieuse). assertive à phrase interrogative et impérative, et 5 assertion 5'oppose
La prise en compte de normes plus fortes que [a Simple cohérence à négation. La question est donc de 5avoir 5 l'assertion désigne Seule-
fonde la possibilité d'une critique du discours argumentatif. ment les énoncés qui Seraient donnés pour vrais par le Sujet parlant,
Ou 5j Une assertion peut être contestée dans 5a véracité, et donc 5 l'on
RHÉTORIQUE ET ARGUMENTATION peut parler d'assertions fausses, d'assertions mensongères et du même
coup d'assertion vraie lorsque l'on veut insister Sur 5a véracité.
Le titre de l'ouvrage de C. Perelman et L. Olbrechts-Tyteca, Traité
de l'argumentation. La nouvelle rhétorique (1958), à puissamment On pourra utiliser ce terme pour désigner tout énoncé qui
contribué à assimiler ces deux termes. On cherche parfois à isojer une contient un certain propos ur le monde, que celui-ci 5e présente Sous
argumentation épurée de toute rhétorique en neutralisant les mani- forme positive, négative, hypothétique ou conditionnelle. L'assertion
festations ou manipulations éthiques et pathétiques, fonction des per- concerne le fait même de mettre en relation des éléments pour dire
Sonnes en interaction, ainsi que les caractéristiques Spatio-temporelles quelque chose Sur |e monde, indépendamment de sa forme négative,
Spécifiques de l'énonciation et de l'interaction en général. À la limite, affirmative ou interrogative. « Ains|i, dans Le plombier est venu est
le dire e5t vu comme Une opération purement intellectuelle, et le pas- affirmée "la venue du plombier”, et dans Le plombier n'est pas venu
Sage au langage logique permet d'éliminer [a langue naturelle. Appli- est niée “la venue du plombier”. Dans les deux cas est assertée une
qué à la lettre, ce programme d'une argumentation sans rhétorique vérité qui ne porte pas Sur l'existence de tel ou tel élément du
ferait du discours décontextualisé, alexithymique (« 5ans mot pour contenu de l'énoncé, mais ur ce que l'on peut appeler l'évènement
TT
exprimer l'émotion »), l'idéal du discours argumentatif. || ne permet de disScours qui met en relation deux éléments » (Charaudeau 1992 < :
évidemment pas l'analyse du discours ordinaire, où l'argumentation 553)
EE ME
est toujours Située et vécue par des Sujets porteurs d'intérêts, de pas- PC
Sions et de valeurs.
Auditeur > Destinataire, Récepteur
> Argument, Conclusion, Contre-argumentation, Interaction, Logi-
que / discours, Persuasion, Question (en argumentation), Rhétorique
CP
Auditoire x Destinataire
ne
ne
12 13
mr
AUTEUR AUTEUR
Auteur d'« analyse Structurale du mythe ». ÀA.-]. Greimas, à Son tour, tentera
En français, |e terme apparaît lié à l'écriture et à l'œuvre. La une Synthèse des travaux de V. Propp et de C. Lévi-Strauss pour fonder
notion d'auteur se transforme durant le xwi° et le xviyi® Siècle à mesure une « Sémantique Structurale » (Greimas 1966). Ces travaux Sont tous
js5uSs de l'analyse d'œuvres à priori 5ans auteurs : contes populaires,
que 5e construit [|e « premier champ littéraire » (Viala 1985). L'auteur
mythes. Les « modèles actantiels » greimassiens ne prennent en
est tout d'abord celui qui répond de es écrits, il est [a cible potentielle
compte ni l'auteur ni le lecteur ; le micro-univers de l'œuvre 5e Suffit à
de la censure et c'est à ce titre qu'il doit 5igner es œuvres. Parallèle-
lui-même.
ment à cette obligation, la revendication d'un droit de propriété par
les écrivains Sur leurs propres œuvres s'affirme : on 5ait que ce 5ont
Surtout les libraires qui en bénéficieront quand, en 1/77, les premières DANS LES SCIENCES DU LANGAGE
dispositions juridiques Seront prises. Le débat Sur |e principe même des La notion d'« Auteur Modèle » proposée par U. Eco le définit
droits d'auteur Sera vif. À une conception de l'œuvre comme n'appar- comme Une & hypothèse interprétative » construite par le lecteur (Eco
tenant à personne, car faite d'une langue et d'idées qui appartien- 1985 à). L'auteur joue alors un rôle actantiel au même titre qu'un per-
nent à tous, s'oppose je principe d'une reconnaissance de l'œuvre Sonnage du récit ; il est distinct de l'auteur « empirique », Sujet indivi-
comme & Ouvrage », produit d'un travail et à ce titre Susceptible d'une duel. La mise en relation de l'Auteur Modèle et de son équivalent |e
appropriation et d'une rémunération. Lecteur Modèle, « hypothèse interprétative » forgée par l'auteur,
définit « [a coopération interprétative ». Ce type de modéle, bien qu'il
LA & FONCTION-AUTEUR » Serve Surtout à expliciter les processus interprétatifs mis en œuvre par
En 1968, R. Barthes annonce « [a mort de l'auteur » : « Le [angage le lecteur, n'est pas 5ans rappeler les travaux de M. Bakhtine (1979),
connaît un Sujet, non Une personne » (Barthes 1984 : 63), exprimant qui fut Sans doute, parmi les fondateurs de [a sSociolinquistique, celui
par cette formule provocatrice [a nécessité d'une « nouvelle critique », qui s5'est préoccupé le plus de l'auteur.
d'une approche des œuvres littéraires débarrassée de [a recherche
vaine des intentions de l'auteur. M. Foucault, à [a même époque, dans LES AUTEURS NON-LITTÉRAIRES
Une conférence restée célèbre, « Qu'est-ce qu'un auteur ? » (1969 à),
L'importance des débats 5ur l'auteur littéraire àa certainement
avance la thèse que l'auteur est une fonction qui permet d'organiser
contribué à retarder encore l'identification d'autres types d'auteurs
l'univers des discours. Le nom d'auteur agit comme une marque dis-
que l'on pourrait nommer globalement des auteurs non-littéraires qui
tinctive, les textes qui en Sont pourvus forment [à catégorie des
n'en Sont pas moins des « figures ». Ainsi, d'un point de vue juridique,
œuvres et 5'opposent aux autres textes, anonymes ou Simples produits
la notion d'auteur fait l'objet d'une conceptualisation particulière.
d'un quelconque Sujet. Ces critiques accompagnent à [ja diffusion d'un
Pour réaliser un acte juridique, deux auteurs 5ont nécessaires : l'auteur
puissant courant d'analyse, celui de l'analyse 5tructurale des récits, qui
de l'action, celui qui s'engage, et l'auteur de l'acte, celui qui repré-
a contribué à faire disparaître de la scène Scientifique l'auteur jusque-
Sente l'autorité habilitée à établir le document original. Dans je
[à omniprésent.
monde du travail, l'examen des phénomènes d'énonciation dans les
écrits de travail met en évidence la complexité de la notion d'auteur
EN ANALYSE STRUCTURALE
qui est tout à [la fois responsable de es actes et membre d'un collectif,
Ce Sont les travaux de V. Propp (1970) Sur les fonctions narratives d'une organisation elle-même responsable juridiquement des activités
dans les contes russes qui Sont à la Source de l'analyse Structurale et de es agents (Pene 1997). La question Simple : « Qui à écrit cette
de la narratologie. C. Lévi-Strauss (1958) fut un des premiers à utiliser lettre ? » peut Susciter des réponses variées, selon qu'elle es5t posée du
les fonctions dégagées par V. Propp pour développer Son programme point de vue du travail effectué ou du point de vue de l'imputation
14 15
AUTODÉSIGNATION AUTOMATIQUE
d'une responsabilité (Fraenkel 1997). Dans le premier cas, on dési- Automatique (analyse -—)
gnera un rédacteur ; dans le 5econd, un auteur. Le recours à l'informatique pour analyser des textes émane de deux
Écrit
/ oral, Énonciateur, Locuteur, Poliyphonie préoccupations : (1) L'enquête à base de données dites « qualitatives »
B. F (questions ouvertes, protocoles verbaux, entretiens, articles de
presse.….) : dans l'univers des mots possibles, quels 5ont ceux qui ont
Autodésiqgnation été choisis et comment 5'organisent-ils ? (2) Les « Sy5tèmes experts » ;
comment Simuler |e raisonnement humain dans la production et |[ja
Terme utilisé en analyse du discours pour renvoyer à l'ensemble
compréhension de Séquences verbales ? Dans les deux cas, {| s'agit de
des procédés Servant à l'énonciateur d'un texte pour 5e désigner [ui-
définir les mots, leurs fonctions, jeurs relations, Soit pour révéler des
même, comme individu ou comme membre d'un collectif.
Structurations textuelles ou linguistiques, soit pour créer des outils de
L'étude des marqueurs de l'autodésignation 5e concentre en géné- traduction ou de résSumé automatique, de Synthèse vocale et d'édition
ral sur deux grandes catégories de formes : les pronoms personnels et automatique, d'indexation et de recherche documentaire pour les nou-
les groupes nominaux. Elle renvoie donc linguistiquement à la fois aux velles technologies de l'information et de [a communication.
questions d'embrayage” et aux questions de catégorisations nomi- Depuis une dizaine d'années, l'évolution des théories de [ja con-
nales et de préconstruits*. munication et de l'outil informatique àa rendu possible l'élaboration
Les études des Us5ages Sociopolitiques du nous et du on ont été de méthodes d'Analyse du discours assistée par ordinateur (Marchand
particulièrement abondantes et fécondes. Outre les recherches 1998), qui permettent de passer de [la « saisie » du texte à la lecture de
fondatrices de L. Courdesses (1971) et de L. Guespin (1976) sur les résSultats avec une facilité accrue par des interfaces et des aides de |jec-
TF
embrayeurs dans le discours 5ocialiste et communiste, on en trouvera ture de plus en plus accessibles aux non-informaticiens, et dans des
Un bon aperçu dans le numéro 10 de [a revue Mots (1985). Y 5ont sou- durées de plus en plus réduites. Deux approches peuvent être distin-
lignés en particulier la force illocutoire® de l'énonciation du nous et |e quées : celle de |a s5tatiStique lexicale (l'analyse des données textuelles
rapport entre la cohésion d'un nous et l'exclusion d'un tiers. ou lexicométrie”) et celle des Sciences humaines (sciences du langage,
L'étude des formes nominales de l'autodésignation a Souvent été Sciences cognitives) confrontées aux phénomènes de communication
couplée avec celle des termes de l'altérité (Ebel et Fiala 1983, Bonna- dl'analyse du discours, de l'énonciation, [a pragmatique).
fous 1991), dont elle constitue en quelque 5orte le miroir. D'où la fré-
quence de ces études en rapport avec |es discours nationalistes, DÉFINITION DES UNITÉS D'ANALYSE
racdstes et racisants. Quelle que Soit l'approche, |e point de départ commun est |a
L'étude de l'autodésignation Se distingue de l'étude de l'auto- nécessité de sSegmenter le texte « 5aisi » en machine (ou corpus") en
qualification qui renvoie plutôt aux formules attributives, de type « je unités analysables automatiquement. Le « mot» est ainsi défini
SUIS XK» OU «je SUIS UN X ». Ces dernières participent du travail de comme une forme graphique, c'est-à-dire une Suite de caractères com-
construction de l'image de 50! au ens goffmanien. « Le jour où vous prise entre deux caractères délimiteurs. [| faut donc, avant tout, défi-
aurez compris que je Suis un rigide qui évolue, un austère qui 5e marre nir les caractères pertinents (lettres, chiffres, Symboles) ainsi que jes
et un protestant athée, vous écrirez moins de bêtises », déclare L. 105- délimiteurs pertinents (le caractère « blanc », « es5pace » ou « », |e
pin aux journalistes, [je 18 décembre 1999. « retour à la ligne », [a ponctuation). Dès ce moment apparaissent un
Bien que distincts, ces deux types d'étude 5e complètent bien sÙr certain nombre d'ambiguités qui nécessitent d'ajouter à la seule
pour éclairer la figure du locuteur. reconnaissance des caractères des règles Spécifiques, pour repérer, par
Embrayage, Éthos, Préconstruit, Schématisation exemple à l'aide de dictionnaires d'analyse, les locutions ou les expres-
SB. Slons figées (Gross et Senellart 1998, Silhberztein 1993, 1998).
16 13
AUTOMATIQUE AUTOMATIQUE
La lemmatisation est également une opération commune aux rie à chaque mot, et à appliquer les régles de relations entre les caté-
diverses approches automatiques des corpus textuels: {| s'agit de gories. Cette approche repose, d'une part, ur [à constitution de
regrouper les différentes flexions d'une même forme lexicale. Deux dictionnaires de formes fléchies (jemmes, pluriels, féminins, verbes
opérations Sont ici possibles : (1) À partir de l'index alphabétique des conjugués, etc.), de types de flexions (accords, conjugaisons), de ter-
formes du corpus, on peut réduire à la racine commune (ou lemme) minaisons, etc. auxquels |e corpus à analyser va être comparé, et,
les formes qui commencent par les mêmes lettres et 5e terminent par d'autre part, Sur la définition d'algorithmes permettant d'identifier |a
un Suffixe Uusuel de [a langue française (marqueurs de Syntaxe, de fonction des formes au sein de [à proposition grammaticale ou de |a
genre, de nombre...) (Reinert 1990). (2) Lors de [a Segmentation, phrase. Outre la constitution de dictionnaires exhaustifs, la difficulté
chaque forme du lexique peut être « étiquetée » 5elon es caractéris de cette approche es5t la levée des ambiquités*, c'est-à-dire l'apparte-
tiques de morphologie et de s5yntaxe. Par exemple (Sabah 1988-1989), nance d'une même forme lexicale à plusieurs dictionnaires. L'automa-
l'entrée de dictionnaire ferma sera représentée par le Schéma : tisation de la levée d'ambiquité Syntaxique doit prendre en compte les
règles de combinaison des formes dans des phrases grammaticaje-
Catégorie = Verbe ment correctes et repose Sur des algorithmes informatiques (5ilberz-
Temps = Passé impie tein 1993) ou Sur une logique d'intelligence artificielle (Sabah 1988-
Type = Action
Racine = Fermer 1989; Ghiglione, Bromberg, Landré et Molette 1998). Ainsi, la pro-
Lex = Ferme position « Les poules du couvent couvent » n'est plus ambigué dès lors
qu'on considère que le premier « couvent », précédé du déterminant
EE Ie
Cette dernière procédure permet de ramener les formes fléchies à « du », ne peut être un verbe. :
leur racine, tout en gardant, Sous forme d'étiquette, une trace de ja On concoit aisément l'importance de telles indexations morpho-
forme initiale. Elle nécessite [a construction de dictionnaires impor- Syntaxiques pour Ja construction de « 5y5tèmes experts ». En analyse
tants (M. Gross 1975, 1986, Gross et Senellart 1998). du discours, elles permettent également de calculer des Statistiques de
Une fois le corpus « 5egmenté », on peut dresser la liste des formes fréquence de chacune des catégories pour un corpus. Une Synthèse de
lexicales : l'ensemble des formes lexicales constitue [a taille du corpus ces inventaires exprimera alors un diagnostic de [ja façon dont un [ocu-
et le nombre de formes différentes constitue Son vocabulaire (l'index). teur décrit, identifie ou c<lassifie quelque chose ou quelqu'un, et per-
Le rapport entre la taille et le vocabulaire est à la base d'indices de mettra d'en déduire, soit le Style général du texte analysé (Charau-
richesse du vocabulaire (Labbé, Thoiron et Serant 1988). On pourra deau 1992), soit des Stratégies cognitivo-discursives mises en œuvre
également rechercher les concordances* d'une forme lexicale particu- par le recours privilégié à certains « marqueurs sociolangagiers »
lière et repérer les Segments répétés. (Scherer et Giles 1977, Ghiglione et a!. 1998, Marchand 1998).
18 19
AUTOMATIQUE AUTOMATIQUE
généralement « j'analyse” de contenu ») ; ja Seconde cherche d'abord des caractères morphologiques (au niveau de l'expression 5ignifiante).
à établir des catégories et des relations sémantiques générales dans [a [|] L'objet d'une lexicologie Structurale consiste à identifier, définir,
langue, pour les appliquer ensuite à divers corpus à analyser. analyser et classer les catégories [exicales dont l'ensemble constitue |a
L'analyse de contenu thématique (Bardin 1993) 5e présente langue. » On se référera à 6. Sabah (1988-89) pour Un détail des diffé-
comme une quantification de « données qualitatives ». Les logiciels les rentes théories de réseaux Sémantiques. Le [ogiciel Tropes (Ghiglione
plus répandus dans ce domaine permettent de diviser le texte en et a]. 1998) permet des regroupements automatiques Sur la base de
Séquences (propositions, phrases, paragraphes...) auxquelles on relations de 5ens paradigmatiques telles que hyponymie / hyperony-
affecte des codes prédéfinis pour pouvoir calculer des corrélations mie, cohyponymie, Synonymie ou antonymie. [| intègre un dictionnaire
entre les codes eux-mêmes ou entre codes et caractéristiques de pro- (plus d'un million de formes fléchies), et un réseau Sémantique du fran-
duction du texte. Le courant angio-5axon CAQDAS (Computer AssjSted çais (160 000 classifications canoniques), ce qui [ui permet actuellement
Qualitative Data Analysis Software) est as5ez majoritairement corm- d'analyser sémantiquement Un corpus en repérant des c<lasses d'équi-
posé d'outils de ce type (Weitzman et Miles 1995, Bulletin de métho- valents, qui regroupent les mots (noms communs ou noms propres) qui
doljogie Sociologique, 1997). Le fait que cette méthode soit aidée par apparaissent fréquemment dans le texte et qui possèdent une signifi-
ordinateur ne l'exempte pas des reproches fondamentaux qui ont pu cation vojisine. Trois niveaux peuvent être utilisés pour visualiser les
être adressés à l'analyse de contenu, concernant notamment ja fidé- classes d'équivalents et l'exemple Suivant, tiré de la notice de Tropes,
lité et là validité des opérations de codage (Ghiglione et Matalon permet d'illustrer cette catégorisation par paliers.
1978 : 170-172).
L'analyse automatique des contenus (Ghiglione, Bromberg, Lan- Mots Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3
dré et Molette 1998) diffère radicalement de l'analyse thématique en Communisme communisme doctrine politique politique
ce qu'elie cherche, non pas à interpréter [a signification d'un texte Marxisme communisme doctrine politique politique
Capitalisme libéralisme doctrine politique politique
donné, mais à définir des relations sémantiques et pragmatiques Libéralisme libéraiisme doctrine politique politique
générales dans une langue. Cette perspective est associée à l'utilisa- Chef d'État chef d'État homme politique politique
tion de dictionnaires qui permettent de regrouper jes termes d'un cor- Président
de la République chef d'État homme politique politique
pus en un nombre limité de catégories sSémantiques en fonction de Garde des sceaux ministre homme politique politique
règles définies en dehors de toute démarche interprétative. Le Gene- Ministre ministre homme politique politique
ral Inquirer (Stone, Bales, Namenwirth et Ogilvie 1962) est l'un des Gouvernement gouvernement | instance politique politique
pionniers de ce type d'analyses, développé à l'origine au Laboratoire Ministère gouvernement | instance politique politique
80 81
AUTONYMIE AUTONYMIE
vement rapidement et avec des chances d'erreurs qui 5'amenuisent En analyse du disScours, l'autonyme 5e caractérise par le fait qu'il
d'année en année. {| peut alors révéler des indicateurs d'intention que s'agit d'une Séquence linguistique (un Signe constitué d'un phonème,
l'on emploie Sans en avoir forcément conscience, à condition toutefois d'un morphème, d'un lexème ou d'un syntagme) formellement iden-
de ne pas confondre complexité technologique des traitements et Sta- tique à une Séquence ordinaire, mais qui à un comportement Syntac-
tut Scientifique des résultats (Jenny 1997). tico-Sémantique Spécifique dans [a mesure où elle s'inscrit en rupture
Analyse de contenu, Concordance, Cooccurrence, Lexicométrie, cotextuelle par rapport à l'énoncé qui l'actualise et parce qu'elle fonc-
Spécificités tionne de manière autoréférentielle. D'un point de vue Sémantique,
PM. le Signe autonyme à pour particularité d'être « un Signe du métalan-
gage désignant le 5igne du langage qui es5t son homonyme, et qui a
Autonymie une partie de son 5ignifié en commun » (Rey-Debove 1978 : 132). Le
Statut autonymique de certaines Séquences peut prêter à confusion,
L'autonymie est au centre de préoccupations philosophiques et Sauf 5i celles-ci 5ont munies d'indices formels [evant l'équivoque, par
logiques d'ampleur avant que ce concept ne Soit réexaminé par les lin- exemple elles peuvent être précédées d'un présentateur métalinquis-
Qquistes et utilisé en analyse du discours. Le terme autonyme, qui 5igni- tique (te] que mot ou phrase : « Le mot "truc ne convient pas dans la
fie littéralement « nom de [lui-même », provient du néologisme alle- phrase "ça va truc” »), être détachées du cotexte par des quillemets*
mand autonym, forgé par le logicien R. Carnap (1934). ou des italiques. Contrairement aux mots métalinguistiques, |a
Séquence autonymique ne dispose ni de synonyme ni d'antonyme et
DE LA LOGIQUE À L'ANALYSE DU DISCOURS n'est pas traduisible.
Les précurseurs. Aristote n'ignore pas [a potentialité métalinquis-
tique du langage, mais il conçoit comme un défaut des langues met- CONNOTATION AUTONYMIQUE
tant en péril l'existence d'un lien « naturel » entre mot et chose ce Dans une perspective Sémiotico-linguistique, |]. Rey-Debove
que l'on appelle aujourd'hui je fait autonymique - qui 5e manifeste (1978 : 253) - se fondant Sur le sy5tème sémiotique mis au jour par
lorsque le(s) motis) réfèreint) au(x) motis) et non aux choses. Alors L. Hjelmslev (1943) et revisité par R. Barthes (1964 a) — propose
que Saint AUgusStin, convaincu de l'arbitrarité du 5igne et 5Souscrivant à d'appeler « la 5ituation d'un 5igne qui Signifie, comme connotateur,
la conception Stolcienne du Signe à double face, propose, pour rendre Son Signifiant et Son Signifié dénotatif » : connotation! jangagière
compte du phénomène autonymique, d'établir une distinction entre réflexive, ou autonymique. Par exemple, dans l'énoncé « Pierre est un
les mots qui fonctionnent comme des « sjgnes de choses », qui ren- marginal, comme on dit aujourd'hui », le terme marginal est employé
voient à «ja chose Signifiée », et ceux qui s5ont des «< s5iqnes de d'abord de manière usuelle pour parler de [a chose (signifié dénota-
Signes », QUI renvoient aux « mots pris comme Signes ». tif) puis, Sous l'effet du commentaire métalinquistique, est désigné en
Les logiciens, en particulier les médiévistes, qui s'attachent à tant que Signe (s5ignifié connotatif). Le commentaire métalingquistique
répertorier les propriétés logiques des mots dans le discours, parlent peut être remplacé par des marqueurs typographiques qui isolent [a
de Suppositio formaliis lorsque |e mot es5t actualisé pour ce qu'il 5igni- Séquence linguistique concernée par [a connotation autonymique
fie (ex. « L'autonyme imite la [langue dans le 5y5tème du monde », Rey- (« Pierre est un “marginal” »). D'après ]. Rey-Dehbove, un mot à <conno-
Dehbove 1978 ; 139), et de Suppositio materialis quand |e mot es5t tation autonymique 5e distingue d'un autonyme par le fait qu'il repré-
employé pour lui-même (ex. « Le mot "autonyme” àa été jugé inap- Sente un Seul et même mot pourvu de Sens différents, ainsi relève-t-il
proprié »). Enfin, de manière plus contemporaine, VW. Quine (1951. de la polysémie et non de l'homonymie.
23), à travers la formule dichotomique mot en Usage / mot en men-
tion, prolonge [a pensée de R. Carnap.
82 83
AUTORITÉ AUTORITÉ
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AUTORITÉ
EN ANALYSE DU DISCOURS
87
rr
CADRAGE CADRE PARTICIPATIF
Sation ou occultation de certaines « données » par les |[ocuteurs. p Breton (1997), M. Doury (1997) et 5. Bonnafous (1998). Malgré des
Toutes les études comparées de presse abordent cette question qui va anhalyses très proches des techniques de définition, de présentation et
bien sùÙr à l'encontre des prétentions à l'objectivité de certains médias d'association-dissociation, ces trois auteurs divergent Sur [a notion
(Bonnafous 1991, Koren 1996, etc.). D. Maingueneau parle de « cadre de manipulation. Pour P. Breton, il y aurait des « cadrages manipula-
Scénique » pour définir l'« espace Stable à l'intérieur duquel l'énoncé teurs », « menteurs » OU « abusifs » (Breton 199/ : 101 54.) alors que
prend Sens, celui du type et du genre de discours » (1998 b : 70). Pour 5. Bonnafous et M. Doury refusent au chercheur cette posture nor-
le discours télévisue], le Centre d'analyse du discours de Paris Xlll dis- mative —- qui SUuppose une définition préalable du « bon » cadrage -—
tingue cadre Sſtuationnel et cadre diScursif (Lochard et Soulages 1998 ; et préfèrent en rester à une pure description, laissant au public
80). Dans tous les cas, il S'agit bien de repéèrer les contraintes sociale- le Soin de distinguer, en fonction de 5es propres cadres de perception,
ment et idéologiquement déterminées qui président à la production un cadrage argumentatif d'un cadrage manipulateur. Cette diver-
des énoncés comme à leur réception. gence explique la différence terminologique entre jes deux commen-
Le Second usage s'inscrit plutôt dans je cadre des études de taires que font 5. Bonnafous et P Breton de ja même interview de
réception et du public et renvoie expressément à E. Goffman et à 5a L-M. Le Pen.
notion de cadrer participatif. 5. Livingstone et P. Lunt considèrent Ce débat à en tout cas le mérite de montrer que, quels que Soient
ainsi que chaque production télévisuelle propose es cadres participa- les uS5ages des notions de cadre et de cadrage en analyse du discours -—
tHfs et que [a même émission peut être appréhendée Selon plusieurs et on voit qu'ils Sont très nombreux - la référence, au moins implicite,
cadres de participation. « La modification du cadre de participation aux thèses goffmaniennes -— et avant lui à celles de 6. Bateson ou de
affecte la nature des échanges communicatifs en affectant les droits P. Watzlawick -n'est jamais très join.
des participants mis en Scène, en leur donnant Ja responsabilité d'agir
p Argumentation, Cadre participatif
de telle ou telle façon, en fonction d'un ensemble Spécifique de cri-
Ss. B.
tères évaluatifs. Elle affecte aussi l'ensemble des gratifications que
l'on peut tirer de l'émission, et, en dernière instance, [a nature du
processus Social dont l'émission fait partie » (Livingstone et Lunt Cadre participatif
1993 : 155).
Le trosième usage relève des analyses arqumentatives. || prend En analyse des conversations et autres formes d'interactions ver-
Sa Source dans [a distinction qu'opèrent C. Perelman et L. Olbrechts- pales, la notion de cadre participatif compte parmi les paramètres per-
Tyteca entre « point de départ de l'argumentation » et « techniques mettant de caractériser une Situation de communication : on y étudie
argumentatives » proprement dites. Pour ces deux fondateurs du les participants”, leur nombre, leur qualité et les relations qui les unis-
renouveau des études rhétoriques”, l'accord sur les valeurs et les Sent lors d'un échange communicatif. || faut distinguer entre une
lieux, la Sélection des données et leur présentation Sont « une prépa- acception générale de cette notion et ja conception très Spécifique
ration au raisonnement qui, plus qu'une mise en place des éléments, qu'en àa donnée E. Goffman dans 5on approche microsociologique des
constitue déjà un premier pas dans leur utilisation persuasive » (Perel- comportements conversationnels (1987).
man et Olbrechts-Tyteca 1970 : 8/7). C'est cette distinction qu'a récem-
ment reprise P. Breton, avec [a notion de « double détente argu- D'une manière générale, le cadre participatif relève des éléments
mentative » : « On notera que ces deux opérations Sont à |a fois du contexte” qui sont à la fois préétablis et co-élahborés au fur et à
indispensables l'une à l'autre et obligatoirement Successives: on mesure du déroulement de l'interaction : 5i le nombre de participants
"cadre" d'abord, on lie” ensuite » (Breton 1996 : 43). On trouve dif- est, avec le site, une des données constitutives du cadre interaction-
férentes illustrations des techniques de cadrage et recadrage chez nel, il n'est en rien garant du nombre de locuteurs effectivement
88 89
CADRE PARTICIPATIF CANAL
engagés dans les différentes séquences conversationnelles. De même que Soit le foyer d'attention déployée (de l'écoute attentive mais
Si les rôles interactionnels (5ociaux) peuvent étre définis d'emblée à muette au « grognement occasionnel » dans j'accomplissement d'une
partir d'une typologie des interactions, l'hypothèse centrale de travail tâche, ou aux interventions plus ou moins coopératives), le type
en analyse des interactions pose que ces rôles sont l'objet d'une co- d'interaction envisagée (privée ou institutionnelle, conversation duelle
élaboration constante au cours de [a rencontre en fonction des actions ou plurilocuteurs, adresse à un auditoire à partir de Scènes plus ou
accomplies et des images identitaires projetées à tout instant par les moins médiatiques), et la Séquence interactive retenue (dominante ou
interactants (à ce Sujet, cf. notamment la notion d'« espace interjocu- Subordonnée, dissimulée ou affichée). Dans cette perspective, |a
tif »chez Vion 1992 et l'analyse des « rapports de place » par Kerbrat- conception du destinataire* 5e trouve d'une part considérablement
Orecchioni 1992). L'étude de [a relation Sociale, telle qu'elle ressort complexifiée, du fait de 5on éclatement en diverses fiqures, et d'autre
des évolutions apportées au cadre participatif lors d'une interaction, a part radicalement dynamisée dans la mesure où la distribution inter-
débordé |e cadre des Seules interactions duelles (voir Le Trilogue, Ker- locutive est 5ans cesse rejoutée au fil des Séquences.
brat-Orecchioni et Plantin éds, 1995) et connu de nombreuses appli- C'est par les modifications apportées au cadre de participation et
cations, en particulier depuis les années 80, dans le domaine des inter- au format de production - les deux éléments constitutifs de [a notion
actions de travail (cf. les études 5ur |es collectifs de travail, par de position ou footing” d'E. Goffman - que les acteurs livrent à eux-
exemple celle conduite sous la direction de Joseph ur les centres de mêmes et à leurs partenaires leur interprétation de l'évènement com-
contrôle du RER [1993], ou celle de Grosjean et Lacoste 1999 dans |e municatif et de leur engagement dans jes activités en cours. Pour
domaine médical). l'analyste des interactièns, l'étude des positionnements participatifs
des acteurs, qui repose Sur des indices linguistiques plus ou moins fins,
Chez E. Goffman, la notion de cadre participatif est d'acception Souvent non-verbaux, constitue un mode d'accès privilégié à la com-
plus restreinte. Elle est relative aux rôles interlocutifs potentiels lors préhension des forces et des res5ources mises en œuvre par |es acteurs
d'une réunion Sociale : « La relation de chaque membre à [une] énon- d'une Scène interactive quelconque.
ciation devient 5on "Statut participationne|l” par rapport à l'énoncia- p Contexte, Destinataire, Dialogue, Footing, Interaction, Rôle
tion, et celle de l'ensemble des membres est [le “cadre participation- 5. Br
nel” pour ce moment de parole. Ces deux termes demeurent utilisables
Si l'on déplace le point de référence vers quelque chose de plus vaste,
Canal (de transmission)
à Savoir [a totalité de l'activité dans la 5ituation. |.…..] L'énonciation ne
découpe pas le monde autour du locuteur en précisément deux parties, Ce terme est employé en théorie de ja communication pour dési-
récipiendaires et non-récipiendaires, mais ouvre au contraire tout Un ner les moyens par lesquels les 5ignaux d'un code sont transmis d'une
éventail de possibilités Structurellement différenciées, posant ainsi |e Source à un lieu de réception du message.
cadre participationnel au sein duquel le locuteur dirige 5a production » En analyse de discours, ce terme est peu employé, Sauf lorsque,
(1987 : 146-147). Le locuteur occupant une place à part dans ce dispo- voulant parler des circonstances matérielles de [a communication, on
Sitif descriptif (5on mode de participation est analysé à l'aide de |a est conduit à prendre en compte [es particularités du Support phy-
notion de « format de production »), ce s5ont donc les autres partici- Sique qui Sert de véhicule au transport de [a parole d'un émetteur à
pants qui Sont visés par |e cadre participatif, et plus pbrécisément |a un récepteur. On parle alors des caractéristiques du cana] de transmis-
diversité de leur Statut participatif Selon [es moments de parole : ils Sion. Ces caractéristiques ont une influence certaine Sur les modes de
Sont ainsi repérables comme participants « ratifiés », qu'ils 5oient ou la communication, à commencer par le fait que l'on ne manie pas |e
non désiqgnés en tant que tels, ou comme participants « non-ratifiés », langage de la même façon Selon que l'on communique par oral ou par
c'est-à-dire tiers à la présence plus ou moins <landestine — et ce quel écrit, de façon directe ou différée, par |e biais d'un moyen de diffu-
90 91
CANONIQUE CAPTATION
Sion à Support papier, audio-oral ou audiovisuel. La médiologie” est la ou perSuader [je partenaire de l'échange communicatif de telle sorte
discipline qui s'occupe, entre autres choses, de l'étude des particulari- que celui-ci finisse par entrer dans l'univers de pensée qui Sous-tend
tés des Supports ou canaux de transmission (Debray 1994 ; voir auss| la l'acte de communication, et partage ainsi l'intentionnalité, les valeurs
revue Les Cahiers de médiologie, Gallimard, Paris). et les émotions dont il est porteur » (1994 b : 40). « Pour ce faire, je
Écrit
/ oral, Médiologie Sujet parlant peut choisir deux types d'attitude : (à) polémique”, qui
PC l'amène à mettre en cause certaines des valeurs que défend 5on par-
tenaire (ou un tiers qui fait référence), ou à mettre en cause [a légiti-
mité même de celui-ci ; (b) de dramatisation, qui amène le Sujet à
Canonique (genre -—) mettre en œuvre Une activité discursive faite d'analogies, de compa-
Notion introduite par F Cossutta (1996 : 164) pour l'étude du dis- raisons, de métaphores, etc. et qui s'appuie davantage 5ur des
cours philosophique mais qui peut être étendue à l'ensemble des dis- croyances que Sur des connaissances, pour forcer l'autre à ressentir
cours constituants+ et plus largement aux discours qui impliquent un certaines émotions » (1998a ; 14).
positionnement* fortement doctrinal (politique, par exemple). Les Stratégies de captation donnent lieu à des configurations dis-
cursives particulières seljon [es Situations de communication. Par
Le genre dialogue ou le genre méditation sont les genres cano-
exemple, dans ja communication médiatique, elles « consistent à
niques respectivement du platonisme et du cartésianisme, dans |a mettre en Scène l'information, de telle sorte que celle-ci participe d'un
mesure où c'est dans ces genres que ces positionnements ont trouvé Spectacle qui, comme tout Spectacle, doit toucher [a sensibilité du
le mode de manifestation discursive je plus approprié à leurs doc-
Spectateur » (Charaudeau 1994 àa : 1/). C'est pourquoi les médias trai-
trines. On peut étendre cette idée à d'autres types de discours. Par
tent l'information en tentant de produire des effets discursifs de
exemple au discours littéraire : le roman est canonique pour je natu- connivence (jeux de mots), d'émotion (descriptions du « désordre
ralisme de la fin du xix Siècle, mais pas [a poésie lyrique. Social ») (2000 àa : 148). Dans la communication publicitaire, elles
cette notion qui revient à attribuer un gradient d'adéquation aux consistent à fabriquer différentes figures de destinataire pour tenter
textes relevant d'un même positionnement n'est pas Sans évoquer, SU de Séduire le consommateur potentiel (1994b : 40).
Un tout autre plan, la prototypicité des Sémanticiens. Elle permet de
Crédibilité (stratégie de -), Légitimation (stratégie de -), Stratégie
Structurer [a diversité des genres de discours associés à un même
de discours
positionnement.
P C.
Genre de discours, Investissement générique, Positionnement
D. M.
Ik. CAPTATION V5 SUBVERSION
92 93
L.,
CHAÎNE DE RÉFÉRENCE
CATAPHORE
tiques. La relation qui unit un pronom (ou un groupe nominal Champ discursif
démonstratif, ou une description définie) avec son antécédent est ſin-
QuiStique en ce que l'anaphorique présente par définition une incom- Introduite par D. Maingueneau (1983 : 15), conjointement avec
plétude Sémantique qui nécessite [a prise en compte d'un élément du celles d'univers discursif et d'espace discursif, cette notion — qui n'est
cotexte* pour être saturée. Toutefois, les facteurs qui vont guider |e pas Sans rapports avec Ja théorie des « champs » développée par le
pontage vers [a Séquence Source Sélectionnent parfois le bon candidat Sociologue P. Bourdieu (1976) - est Solidaire du principe de [a pri-
en fonction de 5a pertinence (cohérence textuelle), c'est-à-dire Sur |a mauté de l'interdiscours* ur le discours.
base de considérations pragmatiques. Dans l'univers discursif, c'est-à-dire dans l'ensemble des discours
Dans l'optique de C. Chastain et F Corblin, les chaînes de coréfé- qui interagissent dans une conjoncture donnée, l'analyste du discours
rents ne Sont pas constituées Sur des bases linquistiques, mais font cru- est amené à découper des champs discursifs, où un ensemble de for-
cialement intervenir des connaissances 5ur je monde. Cette position mations* discursives (ou de positionnements”) sont en relation de
est contestée par 6. Kleiber (1993 à : 22), pour qui ji| existe un pontage concurence au 5ens large, 5e délimitent réciproquement : par
interprétatif entre les deux les rapprochant des anaphores lexicales et exemple, les différentes écoles philosophiques ou les courants politi-
en particulier des paradigmes désignationnels. ques qui S'affrontent, explicitement ou non, dans une certaine
Les relations d'anaphore liée Sont également écartées des chaînes conjoncture, pour détenir le maximum de légitimité énonciative.
de référence pour des raisons Symétriques à celles de [a coréférence : Le champ discursif n'est pas une Structure Statique mais un jeu
leur détermination n'est pas pragmatique mais exclusivement /inguis- d'équilibre instable. À côté de transformations locales, il existe des
tique. L'antécédent du pronom réfléchi n'est défini que par des règles moments où l'ensemble du champ entre dans une nouvelle confiqu-
Syntaxiques et Sémantiques. Ces Suites constituent, dans [ja terminolo- ration. || n'est pas non plus homogène : il y à des positionnements
oie de F. Corblin (1995), des « chaînes anaphoriques », le 5ens d'« ana- dominants et des dominés, des positionnements centraux et d'autres
phorique étant restreint à un type Spécifique d'anaphore ». périphériques. Un positionnement « dominé » n'est pas nécessaire-
Pour l'analyse de discours, la notion de chaîne de référence, tout ment « périphérique », mais tout positionnement « périphérique » est
comme celle de chaîne anaphorique, ne 5ont que rarement convo- « dominé ».
quées en tant que telles, c'est-âà-dire sous leur dénomination et avec Le plus Souvent, on n'étudie pas [la totalité d'un champ discursif,
leur définition, hormis dans des cercles restreints. Leur Sont préférées mais on en extrait un Sous-ensemble, un espace discursif, constitué
des conceptualisations hyponymes comme celle de paradigme” dési- d'au moins deux positionnements discursifs dont l'analyste juge |a
gnationnel ou bien annexes comme celle de cohésion” qui, indirecte- mise en relation intéressante pour 5a recherche.
ment, donne accès aux phénomènes d'anaphore, mais aussi de coré-
Formation discursive, Positionnement
férence. D'une manière générale, l'étude des chaînes de référence
permet de déterminer [a topicalisation du discours. La variation entre
les divers reformulants d'une même Séquence permet d'interpréter |a
Schématisation® qui en est faite par le discours et, à terme, l'implicite* Circonstances de communication
Sur lequel elle repose. > Contrat de communication, Situation
P Anaphore, Cataphore, Coréférence de communication, Situationnel (niveau -—)
G.P
Cliché eæ Stéréotype
96
CODE LANGAGIER COHÉRENCE
98 99
COLINGUISME
COHÉSION
et au moins autant une marque de connexité et de cohésion 5éman- approche originale, pluridisciplinaire, des phénomènes de communi-
tique inscrite dans la matérialité textuelle qu'une instruction interpré- cation dans l'espace public. Plutôt que d'un concept Stabilisé, il s'agit
tative de recherche, dans le co(in)texte, d'un candidat au rôle d'anté- d'une problématique large qui traite, dans [eur interaction, d'une
cédent. C'est ainsi que 5'expliquent, par exemple, les anaphores part, les processus politiques et historiques qui ont conduit à faire cor-
associatives. Un connecteur” argumentatif donne |l'instruction de respondre des langues avec des territoires politiques et, d'autre part,
rechercher et construire des inférences menant à des conclusions les représentations lettrées des langues.
convergentes OU opposées. Les marqueurs de cohésion ne 5onf que Par opposition au concept de plurilinguisme dont on 5e 5ert pour
des indices d'une cohérence à construire par un travail interprétatif, aborder les répartitions sociales entre les parlers, le colinguisme traite
ils ne sSont [à que pour faciliter ce travail. Prenant appui sur des ins- de l'institution des langues qui met en jeu leur Symbolisation par l'écri-
tructions co-textuelles et con-textuelles, le jugement de cohérence ture et les actes politiques qui les dotent d'un statut officie] en les
textuelle permet de formuler des hypothèses pragmatiques Sur la Situant par opposition à d'autres langues, elles aussi dotées d'un Statut
visée du texte (configuration et macro-acte* de langage), insépa- officiel ou culture]. La problématique du colinguisme donne une place
rable de 5a pertinence 5ituationnelle. déterminante aux instances législatives, juridiques et scolaires qui dif-
Dans le but d'« articuler l'unité contradictoire du texte, objet for- fusent et enseignent des normes de communication communes ou qui
mel abstrait, et du discours, pratique Sociale concrète », D. Slakta règlent les tensions entre la langue dominante et d'autres pratiques
(1975 : 30) considère que la cohésion se détermine linguistiquement langagières (idiomes locaux, langue du clergé, us5age administratif, etc.).
au plan de l'ordre (interne et abstrait) du texte. La linguistique tex- Une deuxième perspective relève plus centralement de l'analyse
tuelle à donc pour objet principal la théorisation de la cohésion. La des discours puisqu'elle envisage jes formes de conscience lingquistique
cohérence étant, en revanche, de l'ordre des pratiques discursives, elle élaborées par l'élite intellectuelle, et leurs effets Sur la construction
relève plutôt d'une analyse de discours attentive au genre” de dis- imaginaire des identités lingquistiques et 5ur les pratiques discursives
cours, à la visée du texte, aux Savoirs réciproques des co-énonciateurs” effectives. Selon R. Balibar, Je propre des lettrés est de Surmonter
dans le contexte d'une interaction donnée. Cette redéfinition prag- l'enfermement dans |e monolinguisme. Parce qu'ils maïtrisent piu-
matique de la cohérence place toutefois cette notion au croijsement Sieurs langues, les lettrés 5ont à même de transférer dans leur [angque
de la linguistique textuelle et de l'analyse de discours. natale des concepts et des « appareils » venus de l'horizon colingue.
> Anaphore, Configuration, Connecteur, Macro-acte de langage, Le colinguisme es5t alors un « organisme d'équilibre qui ne cesse pas
Texte, Thème /rhème d'élaborer la communication Sous [a forme de concepts et d'appareils
I-M. À. définis continuellement remplacés » (1993 : 18).
100 101
COMMUNAUTÉ DE COMMUNICATION
COLLOCATION
paramètres d'analyse des évènements de communication propres à Dans Ja problématique de D. Maingueneau (1984, 1987), ja notion
une communauté de communication est en effet constitué par des de communauté discursive est solidaire de celle de formation discur-
règles de communication à proprement parler (norms), conventions Sive. L'hypothèse Sous-jacente est en effet qu'on ne peut pas 5e
Souvent implicites qui Sont à l'œuvre. Celles-ci peuvent déterminer ce contenter d'opposer les formations discursives en termes purement
qu'il convient de dire et les formes appropriées, et parfois formulaires, textuels : d'un discours à un autre, || y à « changement dans la 5truc-
de ce dire, comme les 5alutations et les ouvertures de conversations ture et le fonctionnement des groupes qui gèrent ces discours »
(de Salins 1987) ou les formes de [la politesse* verbale. Ces régulations (1984 : 135). En d'autres termes, les modes d'organisation des
Sont constitutives de l'identité linguistique des genres* discursifs. hommes et de leurs discours 5ont indissociables, les doctrines 5ont
Une communauté de communication peut Se caractériser par des inséparables des institutions qui les font émerger et les maintiennent.
différenciations internes, dont D. Hymes ne précise pas [a nature. Une Cette hypothèse concerne au premier chef les groupes de producteurs
communauté de communication est perceptible comme homogène 5i de textes, qui ne doivent pas être considérés comme des médiateurs
On la compare à d'autres, mais elle peut tout aussi bien étre caractéri- transparents. Une telle hypothèse récuse toute interprétation naïve
Sée au niveau de Sous-ensembles particuliers, où 5e développent des de la distinction entre « intérieur » et « extérieur » d'une formation
cultures communicatives Spécifiques. La plupart des études disponibles discursive. Dans cette perspective, la notion de communauté discursive
ont été effectuées Sur des groupes circonscrits, comme [a c<classe de permet Surtout de caractériser les locuteurs relevant de positionne-
langue, l'usine et l'entreprise. || n'est guère possible, en l'état actuel ments” (un journal, un parti politique, une école Scientifique...) qui
des connaissances, de reconstituer [es règles générales communes à Sont concurrents dans Un même champ discursif. On peut aussi 5e
tous les membres d'une communauté de communication. Du point de demander 5 [a communauté discursive doit n'incure que les produc-
vue de l'analyse du discours, il revient à la description de caractériser teurs de textes ou s'étendre à ceux qui participent à l'élaboration ou à
le répertoire communicatif, c'est-à-dire l'expérience et l'expertise des la diffusion des textes.
genres discursifs (en interprétation et/ou en production) des Sous- On peut élargir cette notion à toute communauté de communi-
groupes de locuteurs ainsi que les régulations discursives des genres cation restreinte organisée autour de [a production de discours, quelle
discursifs premiers ou Savants. Un locuteur peut appartenir à diffé- qu'en sSoit [a nature : journalistique, scientifique, etc. Leurs membres
rentes Sous-communautés de communication, au Sein d'une même partagent un certain nombre de modes de vie, de normes, etc. : dans
communauté de communication globale, ou à deux communautés de ce cas, les divergences entre positionnements sont mis au Second plan.
communication distinctes, comme ce peut être le cas pour les enfants Exemple de ce type de communauté discursive : les communautés”
de migrants arabophones installés en France. discursives translangagières (Beacco 1992 b : 15).
Communauté de communication est aussi interprétable Sous |a
Divers types de communautés disScursives peuvent étre distinqués.
forme de communauté* discursive (Maingueneau 1984), dénomina-
L-C. Beacco (1999 : 14) évoque ainsi : (1) Les communautés discursives
tion par laquelle on envisage les communautés de communication Sous
à dominante économique (entreprises, administrations...). Tous leurs
des dimensions moins culturalistes et plus nettement institutionnelles.
membres n'ont pas le droit de produire certains genres de textes; [a
Communauté discursive, Formation discursive distinction entre communications interne et externe y est nette. (2) Les
L-C.B. communautés discursives « à dominante idéologique qui Sont produc-
trices de valeurs, d'opinions et de croyances » (partis politiques, as550-
Communauté discursive ciations..….). Elles produisent de nombreux textes prosélytes. (3) Les
Cette notion relativement univoque à ses débuts dans les communautés à dominante Scientifique et technique qui produisent
années 80 à été progressivement chargée de sens multiples au fil des des connaissances. Elles sont productrices de textes fermés”, accessibles
années 90, Symptôme d'une évolution de l'analyse du discours. essentiellement à leurs membres. (4) Les communautés de l'espace
104 105
COMMUNAUTÉ TRANSLANGAGIÈRE COMMUNAUTÉ TRANSLANGAGIÈRE
médiatique, qui diffusent et confrontent connaissances, opinions, travaux inspirés du comparatisme (en particulier days le domaine de
valeurs en organisant un marché de textes ; elles sont fondamentale la Stylistique) et réintroduit [a diversité des langues naturelles dans un
ment tournées vers jeur extérieur et partagent des traits à [a fois des domaine, comme celui de l'analyse du discours, 5ouvent centré 5ur des
communautés idéologiques et des communautés économiques. productions verbales en une Seule langue.
Pour P Charaudeau (2001), {| existe trois types de communautés
On appelle communauté discursive translangagière une commu-
(liés à trois types de mémoire) dont l'identité est de pensée et d'opi-
nauté de communication particulière, dans laquelle les échanges
nion. Une communauté communicationneile dont l'identité e5t mar-
sS'effectuent ordinairement en pjusieurs langues naturelles, car celles-
quée par ja reconnaissance par ses membres des dispositifs et
cj Sont constituées, au moins partiellement, de locuteurs bilingues ou
contrats de communication ;: l'existence d'un tel type de commu-
plurilingues. Le fonctionnement de ces communautés ne présente pas
nauté permet de comprendre pourquoi le même discours (par
de différences fondamentales avec d'autres communautés de commu-
exemple Sur « [a mort ») s5era accepté par une communauté de télé-
nication, à cela près qu'il s'agit de communautés internationales :
Spectateurs devant le « Journal télévisé » et refusé par [a communauté
communautés Scientifiques qui 5e matérialisent physiquement dans les
des consommateurs devant tel Slogan publicitaire de Benetton. Une
évènements communicatifs comme les congrès ou [es conférences
communauté discursive (proche de celle définie par D. Maingueneau)
internationales, communautés des journalistes qui traitent des inter-
dont l'identité est marquée par jes 5avoirs de connaissance et de textes en plusieurs langues (dépêches d'agences), entreprises multina-
croyance dans lesquels Ses membres 5e reconnaissent et dont témmoi- tionales, instances internationales (Unesco, Conseil de l'Europe, Orga-
onent les discours circulant dans le groupe social ; cette communauté nisation des Nations unies...) dont les langues de travail officielles
discursive est porteuse de jugements et donc formatrice d'opinions”. Sont multiples.
Une communauté sSémiologique dont l'identité est marquée par des Pour l'analyse du discours, ces communautés particulières consti-
manières de dire plus ou moins routinières constituant des « 5avoir- tuent un champ d'observation Spécifique : en effet, elles partagent
dire », des « Styles » dans lesquels 5e reconnaissent les membres de |ja des normes d'interaction homogènes, reconnues comme telles et qui
communauté ; celle-ci est donc porteuse de jugements d'ordre esthé- Sont, comme à l'ordinaire, caractérisables Sous forme de normes et
tique, éthique et pragmatique Sur [a manière de parler. même de rituels (Cali 1999). De [a sorte, elles apparaissent comme des
La problématique de [a communauté discursive est devenue, à lieux dans lesquels les discours s5ont produits et circulent dans les
partir des années 90, Un espace de recherche particulièrement actif, mêmes conditions : par exemple, les interventions en Séance plénière
mais elle doit être Spécifiée pour prendre en compte [a diversité des de Scientifiques (même Statut), présents dans un congrès (même évè-
types” de discours. _. nement de communication), intervenant Sur des contenus proches de
Communauté de communication, Communauté translangagière,
celui de leurs collègues, dans les mêmes conditions de temps, devant
Formation discursive, Genre de discours, Positionnement le même auditoire, 5ous le même genre discursif. La Seule variable
D. M.
apparente Semble alors être la langue utilisée.
Si les discours produits dans ces conditions présentent de forts
apparentements, bien que mis en verbe dans des [langues différentes,
Communauté translangagière ces affinités pourront être imputées à des manières de faire iden-
Communauté transliangagière (Beacco 1992) est un concept qui tiques (les méthodologies de [ja recherche Scientifique, par exemple)
Spécifie celui de communauté” discursive. || est à l'œuvre en particu- ou à l'influence d'une forme discursive Sur une autre (extension du
lier dans les travaux d'analyse du discours qui portent Sur des corpus modèle anglo-saxon d'écriture des textes scientifiques). s'ils présen-
multilingues et qui 5e Situent dans le cadre de l'ethnographie” de |a tept des différences, étant produits dans des [|angues comparables du
communication (de Salins 1992). || est à mettre en relation avec des point de vue de leur macro-organisation (langues indo-européennes,
106 107
COMMUNICATION
COMMUNICATION
teur et récepteur disposent du même code (Shannon et Weaver 1975). rement Sous des dénominations diverses par différentes disciplines,
Cette distinction entre forme et 5ens à donné lieu du même Coup à la avec plus ou moins de précisions.
prise de conscience que [àa communication humaine ne se faisait pas Dans le domaine du discours, diverses théories sont venues
Seulement à l'aide de signes verbaux oraux ou écrits mais également remettre en cause ces différents Schémas considérés trop restrictifs du
de gestes, de mimiques, d'icônes, et de 5ymboles qui peuvent se Sub- point de vue de l'ancrage ps5ychologique et 5ocial du phénomène, et
Stituer à ceux-ci. Cela donna lieu à de nombreuses études sur [a des- qui ont pris deux orientations à la fois opposées et complémentaires.
cription de ces Sy5tèmes auss| bien dans les communautés dites déve- Lune Soutient l'idée qu'on n'arrive jamais à communiquer. Certaines
loppées que dans des communautés dites primitives (ethnologie) et à observations Semblent aller dans ce 5ens : les malentendus, les fausses
des études ur la mesure de l'efficacité de [a communication, c'est-à- interprétations, l'incompréhension, tant au niveau individue|l qu'au
dire Sur les moyens dont disposerait un émetteur pour influencer |e niveau collectif. || n'y aurait en réalité qu'incommunicabilité et incom-
récepteur de [a façon la plus efficace possible. préhension. La communication Serait un phénomène de miroir qui ne
Ce modèle de [àa communication fut ensuite critiqué en ce qu'il renvoie qu'à celui qui prétend communiquer, une sorte de « miroir
réduisait ce processus à un Schéma symétrique Simpliste et mécani- aux alouettes », de mise en abime, car ce qui compte pour la construc-
ciste, comme si chacun de ses éléments (émetteur-encodeur, récep- tion du sens, c'est « [a relation Symbolique d'échange [dans laquelle} il
teur-décodeur, code et canal) était transparent: l'émetteur ne 5e n'ya pas d'émetteur ni de récepteur de part et d'autre d'un message,
poO5ant aucun problème de rapport entre 5on intention de 5ens et |es il n'y à pas non plus de message.….. » (Baudrillard 19/2: 221). La
Tormes dans lesquelles il doit les encoder ;: le récepteur reconstruisant communication ne Serait qu'illusion. Une autre position concut à
parfaitement l'intention de 5ens de l'émetteur, je code n'étant Qu'un « l'impossibilité de ne pas communiquer » (VWatzlawick et àa!]. 19/12 :
ensemble de relations univoques entre forme et sens, |e canal (malgré 45), considérant que tout comportement est communication » (ibid.).
quelques bruits) ne déformant pas fondamentalement [a transmission Face à l'aspect explicite, transparent et mécaniste de la communica-
du message. En outre, ce Schéma réduisait l'ensemble des faits de tion, certains auteurs défendent l'idée que le but de ja communica-
Communication humaine à [a Simple transmission d'information qui tion humaine es5t essentiellement de produire et interpréter du 5ens,
en est Une partie importante mais non [a Seule. que celui-ci es5t en grande partie implicite, ou plus exactement une
En linguistique, R. Jakobson, s'inspirant du schéma triadique de combinaison d'implicite et d'explicite, de conscient et d'inconscient,
K. BÜlher qui définissait l'activité linguistique à l'aide des trois fonc- d'interindividuel et d'intercollectif, etc. à travers des rapports de
tions d'expression, d'appel et de représentation, propose Un schéma « Symétrie ou de complémentarité » (VWatzlawick et a|. 1972 : 66).
enrichi de [a communication verhale autour de 5ix fonctions du |an- Enfin, dans la filiation de la théorie de l'information, continue de 5e
gage (émotive, conative”, référentielle*, poétique*, métalinguis- développer une conception du fout est communicabie dès jors qu'est
tique” et phatique”). Ce Schéma de [a communication de Jakobson, Simplement considéré le phénomène de transmission d'un message
longtemps considéré comme une référence, fut ensuite critiqué, par- d'une Source À vers un récepteur 6. Dès [ors ne 5ont pris en compte
ticulièrement par des sémioticiens, pour 5on caractère « à [a fois trop que les moyens matériels de cette transmission, confortée par un
général pour permettre une taxinomie et une Syntaxe appropriées, et, développement très important de la technologie qui es5t davantage
en même temps, trop particulier du fait qu'il ne porte que Sur la 5eule préoccupée par [a rapidité des transmissions, l'ubiquité de [a position
communication verbale » (Greimas et Courtès 1979 : 45). || n'empêche du récepteur (on embrasse de plus en plus d'espaces et de lieux) et la
qu'il eut le mérite de faire Sortir [a linquistique du cadre étroit de mise en résSeaux. On ne prendra pas position, et on fera Seulement
l'étude des y5tèmes de là langue comme témoignant de [a Seule remarquer que, illusoire ou pas, efficace ou pas, affaire unique de
Vislon référentielle du monde, en introduisant dans [a langue l'activité transmission ou pas, la communication est le propre des individus
de langage. En outre, bien de ces fonctions ont été reprises postérieu- Vivant en Société, ceux-ci ne cessant d'échanger des messages à |'aide
110 111
COMMUNICATION COMPÉTENCE DISCURSIVE
de 5ystèmes de 5ignes, à des fins de persuasion et de Séduction, et éta- Communicationnel (niveau -—)
blissant des relations d'influence plus ou moins efficace. FF Situationnel (niveau —)
Dés Jors, on peut observer que différentes théories ont apporté
des éléments qui ont progressivement enrichi la conception de [la com- Compétence discursive
munication langagière. La pragmatique, avec les notions de force jljo-
cutoire et perlocutoire et la théorie des actes* de parole qui permet La notion de compétence discursive prend des valeurs variables
de percevoir dans les énoncés de quelle façon l'intentionnalité est Selon le 5ens qui es5t donné à « discursive » ; elle e5t 5Souvent mise en
orientée (Austin 1970). L'ethnographie® de la communication, qui contraste avec [a notion de « compétence linguistique » introduite par
tente de définir les différentes composantes des actes de communica- N. Chomsky.
tion (Hymes 1984). L'ethnométhodologie”, qui 5e centre 5ur les phé- En réaction contre une conception étroitement Ijinguistique de
nomêènes de ritualisation des actes de langage et propose des outils l'activité verbale, on recourt Souvent au concept de « compétence dis-
pour les décrire. Les s5ociolinguistiques : [a « variationniste » de cursive » pour désigner l'aptitude à maîtriser les règles d'usage de |la
VW. Laboyv (1978), pour qui la hiérarchie Sociale conditionne les Us5ages jangue dans la diversité des Situations. Une telle compétence 5e dis-
linguistiques ; [a « fonctionnelle » de B. Bernstein (1975) et MAK. tingque de [a compétence linguistique, mais aussi de ja compétence
Halliday (1973), pour qui le langage est déterminé par l'usage qu'on encyclopédique, voire de [a compétence jogique (kKerbrat-Orecchioni
en faîït et, en retour, le sSocial 5e reflète dans l'organisation interne du 1986 : 165). Silest difficile de faire le partage entre le domaine de ces
langage ; l'« interactionnelle » de |]. Gumperz (1989 à) et d'E. Gof- diverses compétences, {| ne l'est pas moins de voir ce que recouvrent
mann (1974), qui proposent un cadre théorique à l'interactionnisme des notions voisines comme celle de compétence communicative ou
Symbolique pour intégrer dans [a description des actes de langage une compétence de communication, empruntée à l'ethnographie” de |a
composante Sociologique et culturelle. Enfin, une perspective psycho- communication : pour communiquer, la compétence lingquistique ne
Socio-langagière, qui décrit la communication comme un ensemble de Suffit pas, il faut aussi parler en fonction des contextes 5ociaux (Hymes
niveaux de contrainte qui 5'autodéterminent les uns les autres: le 19713). En mettant l'accent Sur les règles de [a communication, on ne
niveau des contraintes Situationnelles en termes de finalité”, d'iden- SUperpoOse pas exactement langue et pratiques de communication : un
tité*, de propos” et de circonstances*, qui détermine les niveaux des même groupe Socioculture| peut comprendre diverses [|angues ou dia-
caractéristiques disScursives et Sémiologiques, le tout constituant un lectes. Cette compétence communicative interfère avec celle de
contrat de communication (Charaudeau 1995 €). L'analyse des dis- compétence pragmatique”, ou compétence rhétorico-pragmatique
cours médiatiques, publicitaires et politiques montre comment se réa- (kKerbrat-Orecchioni 1986 : 194), c'est-à-dire là maîtrise des principes
lisent les jeux de combinaison entre implicite et explicite du 5ens, à généraux de l'activité discursive, en particulier des maximes* conver-
travers d'une part les contraintes de [la 5ituation® de communication Sationnelles, qui peut elle aussi être qualifiée de « compétence discur-
(contrat), d'autre part les s5tratégies* discursives mises en œuvre par le Sive ». Si [a compétence communicative, orientée vers des perspectives
Sujet (individuation”®). Sociolinguistiques, inclut au premier chef [a maïtrise des genres” de
Contrat de communication, Situation de communication, Stratégie discours concrets, [a compétence pragmatique inclut plutôt les prin-
de discours cipes très généraux de l'échange verbal, qui sont communs aux mul-
PC. tiples genres de discours.
Pour P Charaudeau (2000 fb), il existe trois types de compétence,
chacun déterminant une aptitude à reconnaître et à manipuler un cer-
tain type de matériau : (1) la compétence 5ituationnelle qui « exige de
tout Sujet qui communique qu'il Soit apte à construire Son discours en
115
COMPÈTENCE DISCURSIVE CONCESSION
115
PF
CONCORDANCE
CONCLUSION
Conclusion nissant, pour un texte donné, la liste complète des emplois de tous les
mots du texte, avec une référence et un contexte, ce qui donne à l'uti-
Comme clôture, [a conclusion constitue, avec l'introduction, une [isateur la possibilité, Selon les besoins, 5oit de retrouver telle ou tejle
Séquence d'encadrement du texte ou de |a parole publique dans citation, s5oit d'étudier parallèlement |jes divers emplois d'un tel
laquelle le locuteur adopte des positions de transition (Gofſman vocable » (interface, Maredsous, 1981, ibid. p. 111).
1987: 1872-18). La rhétorique judiciaire attribue à la conclusion (péro- Les premières concordances, tables des matières, répertoires
raison, épilogue) deux fonctions : récapitulation des faits et prise de ordonnés, repérages et numérotations à partir de divisions Sy5téma-
position ; Stimulation des affects, esxentiellement indignation (pour le tiques introduites dans les textes, indications de renvois, annotations,
discours d'accusation) ou appel à la pitié (pour le discours de défense). commentaires, voire Statistiques du nombre de mots ou de consonnes,
Comme point de vue, en argumentation, ja conclusion e5t en fait ont concerné la Bible et sont dues aux Massorètes, auteurs de [a tradi-
le point de vue de l'argumentateur Sur une question controversée, en tion rabbinique de [a « Massorah » qui remonte au v1° 5iècle (Weil
fonction duquel il organise 5on discours. Ce point de vue correspond à 1964). Au xXvIë Siècle, |es travaux massorétiques ont été repris par Elie
la réponse à cette question, en compétition avec d'autres réponses/ Lévita et mis en ordre par Jacob Ben Chaim. C'est dire l'ancienneté de
points de vue. La concusion-point de vue de l'argumentation peut ces pratiques.
figurer dès l'introduction du discours argumentatif monologique” Mais [a première concordance verbale complète, due à plusieurs
(annonce de la position qui Sera Soutenue) ; elle apparaît nécessaire- centaines de dominicains parisiens Sous ja férule d'Hugues de Saint-
ment dès l'ouverture de ['épisode ou de l'interaction argumentative, Chef (ou Cher), prieur de Saint-Jacques, à été élaborée au x1* Siècle
avec la confrontation des points de vue. Lors de la conclusion-clôture Sur le texte |atin de [a Vulgate de Jérôme (Sekhraouji 1995). Bien
de l'échange, les concusions-points de vue divergents peuvent Subsis- d'autres textes, à d'autres époques, ont été l'objet de patients relevés
ter telles quelles, avoir fusionné en une position négociée, l'une concordantiels, des recueils d'Exempla et des premières tables alpha-
d'elles à pu 5'imposer ou être imposée. bétiques du 1° Siècle aux grands index-concordanciers qui ont ouvert
Dans la théorie de l'argumentation dans la langue de 1.-C. Ans- l'ère moderne : Hymnes puis Somme théologique de Thomas d'Aquin
combre et O. Ducrot, la conclusion est définie comme je sens (« inten- traités mécanographiquement à Galjarate par Roberto Busa, dès
tion ») de l'argument.
1949 (index Thomisticus, 1914), concordances des grands écrivains
En logique, en 5cience, la conclusion e5t à la fois la dernière ligne français (Centre d'étude du vocabulaire français de Besançon) dès
et le point d'aboutissement d'une démonstration”. 1959 (Quemada 1959), programmes KVVIC (kKkeyVvords-In-Context) et
Argument, Argumentation, Orientation argumentative, Rhéto-
KVWOC (KeyVvords-Out-of-Context) en 1959, concordances du poète
rique
Matthew Arnold par James Painter à l'université de Cornell, toujours
CP
en 1959, concordances Rousseau à Princeton par M. Launay en 1965,
puis index et concordances de textes à l'INALFSaint-Cloud, par Pierre
Concordance Lafon dès 1966, [|e Coran Sur cartes perforées 1967, Table pastorale de
[jSSu de très anciennes traditions, le nom concordances (« Concor- la Bible, 1974, et Mikrah-Compucord, 1985, du Centre Informatique
dantiae ») àa eu plusieurs définitions au cours des siècles. Retenons et Bible de Maredsous, concordancier des 17} volumes de Male-
celle de M. Mackenzie : « Index ou Dictionnaire dans lequel les mots branche par Majid Sekhraoui en 1972-1985, traitement Systématique
de la Bible, arrangés par ordre alphabétique, Sont accompagnés d'une de Giraudoux, Rousseau, Proust, Zola, Hugo, Chateaubriand à
portion des versets qui les renferment et d'une indication des endroits l'INALF-Nice par Étienne Brunet (Brunet 1994), et, bien 5Ùr, banque
où 5e trouvent les textes cherchés » (1840, in Sekhraoui 1995 : 137). [1 textuelle de FRANTEXT à l'INALF-Nancy élaborée et mise Sur réseau
s'agit essentiellement d'un outil de travail, « instrument d'étude four- par Jacques Dendien.
117
116
CONDITIONS DE PRODUCTION
CONDITIONS DE PRODUCTION
appartient ou 5e réfère, mais ji| l'est également par les dispositifs de pence d'un 5y5tème de Signes. Avec [a phrase, le langage est orienté
communication dans lesquels i| 5'inscrit pour parler, lesque]s jui impo- au-delà de lui-même : i| dit quelque chose Sur quelque chose. Cette
Sent certaines places, certains rôles* et certains comportements. Visée d'un référent du discours est rigoureusement contemporaine de
p Contrat de communication, Situation de communication SON caractère d'évènement et de s5on fonctionnement dialogal »
PC. (Ricœur 1983 : 118).
p Cohérence, Linguistique textuelle, Macro-acte de langage, Récit,
Configuration Schématisation, Texte
L-M. À.
Empruntée à la réflexion philosophique Sur l'interprétation du
récit historique (Gallie 1968, Mink 1965-68-69), cette notion à été
développée par P. Ricœur dans [je cadre de 5aà théorie générale du
Configuration / archive
récit. Comme le dit LO. Mink : « Même quand tous les faits sont éta- Dans [a perspective ouverte par M. Foucault (1969 b), une CONCep-
blis, il reste toujours le problème de [eur compréhension dans un acte tion originale de l'énoncé is5ue de ja lecture d'archives, donc de
de jugement qui arrive à les tenir ensemble au lieu de les voir en l'archive, Se met en place au début des années 80 dans le champ de
Série » (1965). En d'autres termes, et ceci rejoint une des hypothèses l'anaiyse de discours du côté de l'histoire, formulation du champ
majeures de la linguistique” textuelle, comprendre un récit - et plus d'études de l'historien du discours qui s'e5t ajoutée, en la précisant, à
largement le contenu de tout texte en général - ce n'est pas décoder celle de « discours comme objet de l'histoire » par le fait d'une atten-
une à une des phrases et les phases d'une intrigue, c'est passer d'une tion nouvelle aux configurations d'énoncés.
SuUccesSivité à un tout de sens cohésif-cohérent” ressenti comme for-
mant un texte”. L'ANALYSE CONFISURATIONNELLE
Comme le Souligne P. Ricœur, Je récit le plus humble est toujours
Avec l'analyse configurationnelie, on quitte |[a pratique initiale
plus qu'une Série chronologique d'évènements” et d'actions. En 5ai-
d'homogénéisation du corpus* en analyse de discours POur passer à |a
SisSSant ensemble les phir}ases d'un récit, par [Ja mise en intrigue, celui
constitution de dispositifs d'énoncés nécessairement hétérogènes.
qui raconte propose Un Sens (une sSchématisation”). La lecture-
compréhension d'un texte est un jugement réflexif qui (re)confiqure Ainsi en est-il de [a configuration autour des énoncés du type « Du
le texte. En d'autres termes, l'acte de configuration est autant un acte pain et X », dominée, dans la tradition de [a Révolution française, par
de production-schématisation que de |ecture-interprétation. Souli- la coordination-pivot « du pain et [a liberté » (Guilhaumou, Maldidier
nant Sa parenté avec le jugement, P Ricœur insiste Sur le fait que, et Robin 1994). En Symbiose avec l'analyse archéologique de M. Fou-
dans le cas particulier du récit historique comme du récit de fiction, il cault, il ne 5'agit plus de découper 5es corpus au sein des Séries tex-
s'agit d'un acte « qui comprend - qui "prend ensemble” - [le divers de tuelles imprimées déjà répertoriées et analysées par [es historiens
l'action dans l'unité de l'intrigue » (1983 : 116). comme au début de l'analyse de discours. || s'agit au contraire de
Considérant tout texte comme « un ensemble d'instructions que le « décrire [es règles de constitution des objets, de formation des
lecteur individuel ou le public exécutent de façon passive ou créa- concepts et des positions de Sujets » (Foucault 1994, ||: 162) à partir
trice » (1983 : 117), P Ricœur inscrit je concept de configuration dans de configurations d'énoncés* d'archive.
le cadre pragmatique de l'interaction verbale. || part de la définition Ainsi, la Situation discursive d'une archive, en particulier manus-
énonciative de la phrase avancée par €. Benveniste : unité du discours crite, n'est jamais donnée à priori. En effet, son identification discur-
et non de [a langue, toute phrase est acte de référence et construction Sive, en dépit des marques institutionnelles et temporelles (un Sceau,
interactive de s5ens (« intenté »). « L'intenté du discours cesse de 5e le nom propre d'une institution, une date, etc.), demeure Opaque tant
confondre avec le Signifié corrélatif de chaque 5ignifiant dans l'imma- que l'énoncé d'archive n'a pas été matérialisé par un geste de lec-
120 121
CONFIGURATION / ARCHIVE CONFIGURATION / ARCHIVE
ture, C'est dire que l'archive n'est pas le reflet passif d'une société au
Sein de [a totalité des textes conservés. Elle est ici définie comme « |e LA RÉFLEXIVITÉ
jeu de règles qui déterminent dans une culture l'apparition et la dis Dans la lignée des considérations de P Ricœur (1983), nous pou-
parition des énoncés, leur rémanence et leur effacement, leur exis- VONS aussi préciser que toute description d'énoncés attestés participe,
tence paradoxale d'évènements et de choses » (Foucault 1994, | : 708). dans 5a dimension autoréférentielle, d'un acte confiqurant centré Sur
Elle s'offre donc à une jecture herméneutique qui y découpe des dis- une intrigue. Le rapport à l'évènement discursif est ici privilégié dans
positifs discursifs, des configurations signifiantes. Par [à même, elle la mesure où [ja valeur réflexive de l'énoncé, es ressources interpréta-
met en valeur [a capacité interprétative propre d'acteurs de l'histoire tives proviennent de la mise en acte d'arguments au sein d'un proces-
Souvent MÉcCOnNnUuUs au Sein d'évènements trop Souvent réduits à leurs SUs discursif, de leur dimension performative®. Une mise en intrigue,
causes et/ou leurs conséquences. Elle modifie donc complétement qui 5e développe tout au [ong d'un trajet” thématique, acquiert 5a
l'abord du corpus des premiers moments de l'analyse de discours, cor- dimension ja plus large, atteint Son ultime signification au moment où
pus désormais ouvert à [a textualité qui l'entoure. émerge Une expressjion SUSceptiblie de résSumer l'intelligibilité d'un
L'analyse de discours du cété de l'histoire 5'organise donc actuelle- processus diScursif. Ainsi en est-i] de l'expression « Marat n'est pas
ment autour d'un dispositif méthodologique où les € tudes historico- mort » au terme d'une description configurationnelle de [évènement
discursives, initiées par ja relation entre histoire et Ilinguistique (Robin « Mort de Marat» — de l'assassinat à l'exposition et à |a pompe
1973), ne prennent Sens qu'au terme d'un travail configurationnel ur funèbre (13-16 juillet 1793) — qui permet de Sublimer je corps de
des énoncés d'archive à l'intérieur d'un trajet+ thématique, et de ses Marat (Guilhaumou 1986 à, 1988).
moments de corpus, véritables arrêts 5ur un dispôsitif d'énoncés Sus Cependant, l'apport linquistique le plus notable d'une démarche
ceptible d'une analyse linguistique précise. En d'autres termes, les configurationnelte de type archivistique en analyse de discours
énoncés ne Sont pas initialement analogues aux expressions, proposi- concerne Sa capacité à rendre compte de ja matérialité de ja janque
tions et phrases étudiées par le linguiste : ils dérivent de la triple fonc- dans ja discursivité de l'archive. ll s'agit alors de décrire les enjeux dis-
tion historique de Sujet, d'objet et de concept (Deleuze 1986 : 18). Ce cursifs d'une récurrence Syntaxique. Ainsi en est-j| du paradigme 5yn-
n'est qu'au terme de leur description configurationnelle que peuvent taxique « Du pain et X » étudié dans un moment de corpus (Guilhau-
Se dégager des récurrences [linguistiques : ainsi en est-il de la récur- mou, Maldidier et Robin 1994) au terme de là description du thème
rence de la coordination « Du pain et X » au terme de la description des Subsistances au xvuIë Siècle (Guilhaumou 1984, 2000 a). Une don-
du trajet thématique des Subsistances au xv Siècle (Guilhaumou née grammaticale, ja coordination, rend compte de [ja matérialité
1984, 2000 a). : diScursive au Sein même des affrontements discursifs autour de |a
Ainsi, par exemple, en décrivant l'itinéraire d'un Sufet historique demande de pain. Une question linguistique ouverte (le rapport
(tel que le corps de Marat), l'organisation d'un objet discursif (comme entre [a coordination de syntagmes et [ja coordination de phrases)
le thème des Subsistances), l'émergence d'un concept (par exemple à peut être abordée dans le processus méme de description de disposi-
travers le mot d'ordre de mise à l'ordre du jour de ja terreur en 1793), tifs discursifs.
et plus largement [a formation d'un évènement” discursif 5ur [a base Dans ja continuité des travaux de 1.-P Faye (1972), l'historien du
de configurations d'énoncés attestés dans l'archive, 1. Guilhaumou discours 5'efforce donc d'expliquer comment des configurations dis-
rend compte, dans le même temps, des ressources interprétatives de [a cursives font 5ens dans une conjoncture historique Sans avoir recours à
triple fonction de l'énoncé d'archive. L'énoncé attesté, à proximité la notion de conditions* de production qui induit une coupure entre
d'autres énoncés, permet ainsi d'accéder à [a compréhension texte et contexte tout à fait contestable dans une démarche hermé-
« directe » du Sens advenu, Sans faire |e détour par l'explication contex- neutique qui prend en compte [a réflexivité des descriptions Sociales
tuelile d'un Sens caché contenue dans le métadiscours* de l'historien. telle qu'elle est formulée dans l'ethnométhodologie”
122 123
FP
CONFIRMATIF CONNECTEUR
p Acte de langage, Archéologique (analyse -), Conditions de produc- propriétés qui Sont attribuées aux êtres Sont plus ou moins universelles.
tion, Corpus, Énoncé, Évènement discursif / linguistique, Matéria- AinS|, reconnaître à un « oiseau » qu'il est « Singulier » (« C'est un drôle
lité discursive, Récit, Trajet thématique d'oiseau »), qu'il est « frugal » (« Un appétit d'oiseau ») ou « insaisis-
1 G. Sable » (« Comme l'oiseau Sur [a branche »), Sont des propriétés qui
Sont à la fois reconnues, largement partagées, mais à l'intérieur d'un
Confirmatif (échange -—) «x Échange groupe Social ou d'une culture donnés. Ce Savoir reposant sur des pro-
priétés à la fois universelles et relatives est dit stéréotypique.
Connaissance
/ croyance (s5avoir de -—) Enfin, pouvoir dire d'un oiseau que c'est un vertébré, qu'il possède
un jabot, que c'est Un animal à Sang chaud et à respiration pulmo-
Si l'on accepte l'hypothése qui veut que communiquer ou interpré- naire, SUPPpOos5e UN Savoir Spécialisé ou technique qui n'est partagé que
ter Un message SUppose que les interlocuteurs concernés par celui-ci par Un groupe restreint d'individus. On parlera alors de avoir ency-
partagent un certain Savoir, on est amené à 5e demander quelle est |a copédique (Martin 1991).
nature de ce Savoir. Cette hypothèse du Savoir partagé comme condi- En analyse du discours, une distinction légèrement différente a
tion nécessaire à l'interprétation des énoncés a été discutée par D. Sper- été proposée par P. Charaudeau. || distingue 5avoir de connaissance
ber et D. Wilson (1989) qui proposent [a notion d'« environnement de Savoir de croyance. Les connaissances « procèdent d'une représen-
cognitif mutuel » (1989 : 70) comme ensemble de connaissances mani- tation rationalisée ur l'existence des êtres et des phénomènes du
festes partagées. Sans entrer dans le détail d'une telle discussion, on monde. [|.…..] Ces connaissances Sont censées rendre compte du monde,
pourra retenir pour l'analyse du discours que le sens des énoncés ne de la façon la plus objective possible » (1997a : 44). Elles sont acquises
dépend pas 5eulement de ce qui est codé par [a langue, mais égale- Soit par l'expérience de la vie (« Plus un objet est lourd, plus || est
ment, et tout aussi constitutivement, du Savoir que posséèdent les inter- difficile de le 5oulever »), 5oit par le biais d'un s5avoir technique ou
locuteurs d'un acte de langage, Savoir qu'ils investissent dans |e mes- Savant (« C'est [a terre qui tourne autour du Soleil et non l'inverse »).
Sage Soit pour le produire, soit pour l'interpréter, et que c'est [a partie Elles concernent donc tout ce qui est d'ordre factuel, qui peut être
commune de cet investissement qui permet qu'il y ait intercompréhen- vérifié et expliqué Selon un principe de causalité vraisemblable. Les
Sjon. On Soutiendra donc que, d'une façon générale, du 5avoir partagé croyances, elles, réSultent du regard Subjectif que l'homme porte Sur
est nécessaire à [a production-interprétation de tout acte de [|angage. les évènements du monde. Les croyances correspondent moins à une
tentative d'intelligibilité du monde qu'à une tentative « d'évaluation
En psychologie cognitive (Rosch et Lloyd 1978) puis en Sémantique
de celui-ci quant à 5on bien-fondé, et d'appréciation quant à Son effet
linguistique (Lakoff 1987, Langacker 1987) à été développée une
Sur l'homme et ses règles de vie » (1997 à : 46). Ces croyances relèvent
théorie Sémantique des prototypes, laquelle propose de distinguer, donc de jugements qui contribuent à fabriquer des normes de réfé-
entre autres choses, deux axes de constitution du s5avoir autour de ce rence à l'aune desquelles Seront évalués les comportements des indi-
que Serait [a connaissance prototypique d'un mot-objet du monde : vidus (« Bien malin est pris qui croyait prendre »).
un axe Stéréotypique et Un axe encyciopédique. La connaissance pro-
pp Opinion, Représentation Sociale
totypique Serait constituée par des traits universels de caractérisation
PC.
des êtres du monde, à travers |e langage. Par exemple, le fait qu'un
« Oiseau » Soit reconnu comme UN « animal » ayant des « plumes », Un
«bec », des « ailes » et pouvant « voler ». Connecteur
Mais l'homme fabrique d'autres types de avoir que le Seul 5avoir Dans l'article « Mot » de l'Encyclopédie méthodique du xvwë s5iècle,
prototypique qui constitue Une base minimale de reconnaissance. Ces N. Beauzée rangeait déjà les conjonctions dans [a catégorie de ce qu'il
autres types de avoir 5e répartiraient ur ces deux axes 5eljon que les appelle les « mots discursifs », unités qui « font les liens des proposi-
124 125
CONNECTEUR CONNECTEUR
tions, en quoi consiste la force, l'âme et [a vie du discours ». À |a et les marqueurs d'intégration linéaire qui ouvrent une série (d'une
même époque, dans 5on Cours de rhétorique et de belles-jettres, part d'abord, premièrement, en premier lieu, d'un côté.…….), 5ignalent
l'Écossais H. Blair plaçait des conjonctions comme 35, because, Sa poursuite (ensuite, puis, en s5econd lieu, et...) ou sa fermeture
although dans la catégorie des « connectives » qui « Sont générale- (d'autre part, enfin, de l'autre, en dernier lieu, et, c'est tout, pour ter-
ment utilisées pour connecter des phrases ou des membres de phrase. miner, en concusion.….); certains d'entre eux ajoutent à [ja valeur
L.….]1C'est le bon ou mauvais emploi de ces particules de connexion qui d'ordre une valeur temporelle.
confère au discours un air ferme et Structuré ou au contraire incohé-
rent et relâché, c'est cela qui le fait progresser d'un mouvement s5ans 2. MARQUER ÉNONCIATIVEMENT (EE) UNE PORTION DE TEXTE :
heurts et régulier, ou d'un pas podagre et boiteux » (1788). CONNEXION COMBINÉE À UNE PRISE EN CHARGE ÉNONCIATIVE
À partir des travaux pragmatiques 5ur les « mots du discours »
(Ducrot 1980), [a réflexion ur |es adverbes, conjonctions et jocutions Fonction commune à (2) et (3)
conjonctives qui jouent un rôle de connexion entre unités du discours
Proposition(s) p (E) C+ Proposition(s) 4 (E)
S'est développée en lingquistique. En adoptant un point de vue prag- zone indexée énonciativement fj [zone indexée énonciativement E2
matique et textuel, on gagne à placer Sur un continuum plusieurs
types de connecteurs qui remplissent certes une même fonction de La catégorie importante des connecteurs de reformulation” 5Sou-
liage entre unités de rang différent (propositions ou paquets de pro- ligne, en un certain point du texte, une reprise métalinquistique
positions), mais qui (1) soit assurent cette simpie fonction de (C'est-à-dire, autrement dit, IN] c'esti s'appelle [un NJ, en un mot, en
connexion, (2) Soit ajoutent à cette fonction un rôle de marquage de d'autres termes...) et/ou associe à cette reprise métalinquistique un
(re)prise en charge énonciative, (3) soit complètent ces deux fonctions marquage comparable à celui des marqueurs d'intégration linéaire
par une orientation argumentative marquée. concusifs (bref, en Somme, finalement, en fin de compte, au fond,
tout compte fait, Somme toute, en résSumé, en conclusjion, pour tout
L. SEGMENTER ET RELIER ; LA SIMPLE CONNEXION dire, en réalité, en fait, de fait, enfin.….….). À ce premier type de connec-
ÎLES ORGANISATEURS) teurs, il faut ajouter les organisateurs marqueurs de Structuration de
la conversation (bon, ben, pis, alors...) et autres phatiques (fu 5ais, fu
Fonction commune à (1), (2) et (3)
vois, euh...) qui, en les ponctuant, jouent un rôle important dans |a
PropositUion(s) p C+ Proposition(s) à
Structuration des textes oraux.
fermer} [ouvrir
3. ORIENTER ARGUMENTATIVEMENT :
Les organisateurs jouent un rôle important dans le balisage des LES CONNECTEURS ARGUMENTATIFS
plans de texte. On peut distingquer ceux qui ordonnent les éléments
Fonction propre à (3)
de la représentation discursive ur les deux axes majeurs du temps et
de l'espace : les organisateurs Spatiaux (à gauche, à droite, devant, Proposition( ip GG C>=-——> Proposition(s) à
Instruction de retraiter p comme: instruction de retraiter 4 comme:
derrière, dessus, dessous, plus join, d'un côté — de l'autre...) et les
Argument ou Argument étayant Conciusion ou Contre-arqument
organisateurs temporels (a/ors, ensuite, jet] puis, après, ja veille, je ou Contre-argument ou Conclusion OU Argument étayant ou Argument
lendemain, trois jours plus tard, maintenant.….….). D'autres, les organi-
Sateurs énumératifs, découpent et ordonnent la matière textuelle et, Les connecteurs argumentatifs ajoutent à la fonction de 5egmen-
avec elle, le contenu représenté. On peut distinguer les Simples addi- tation des énoncés un marquage fort de prise en charge énonciative.
tifs (et, ou, auss}, ainsi que, avec cela, de même, également, en pius..….) À la différence des autres connecteurs, ils orientent argumentative-
126 127
Bru.
CONNECTEUR ARGUMENTATIF CONNECTEUR ARGUMENTATIF
ment la chaîne verbale en déclenchant un retraitement d'un contenu homonymes de la logique propositionnelle, notamment « et/A»,
propositionnel soît comme un argument, Soit comme Une conclusion, << OU/VH, «Si... alors... /—> ». Les limites de cette interprétation sont dues
soit comme un argument chargé d'étayer ou de renforcer une infé- au fait que Seule est prise en compte [a valeur de vérité des deux pro-
rence OU encore comme Un contre-argument. Comme les autres, ils positions reliées, à l'exclusion de leur ens et de leurs conditions d'em-
délimitent des unités en ouvrant ou en fermant des portions de texte ploi. Les conséquences majeures Sont d'abord [la validité d'enchaiîne-
depuis le niveau intrapropositionnel (« Le pré est vénéneux mais joli ments Sémantiquement absurdes (l'implication « 5i la lune es5t un
en automne »), jUsqu'au niveau interpropositionnel (segmenter et lier fromage mou, alors Napoléon est mort à Sainte-Hélène » est valide
des propositions au ein d'une période”) et textuel (5egmenter et puisque [a première proposition est fausse, [a seconde est vraie et, de
relier des pans de texte entiers). On range dans cette catégorie aussi par la définition de l'implication logique, le faux entraîne |e vrai : du
bien les argumentatifs et concessifs (mais, pourtant, cependant, faux, on peut déduire n'importe quoi, le faux comme |e vrai). Ensuite,
certes, toutefois, quand même...) que les introducteurs d'explication elle considère que les connecteurs Sont massivement Synonymes. En
et de justification (car. parce que, puisque, 5| — c'est que.….), le 5i hypo- effet, l'énoncé composé « Le restaurant est bon (= À) mais [il est] cher
thétique (5} — alors), et les Simples marqueurs d'un argument (même, (=B) »est vrai 5j et Seulement 5i le restaurant e5t à [a fois bon et cher ;
d'ailleurs, de plus, non Seulement...) autrement dit, «<A mais B», ou « A pourtant B », ayant les mêmes
conditions de vérité que « A et B », |es connecteurs «et», « mais »,
p Argumentation, Cohérence, Mardueur conversationnel, Période,
Texte
« pourtant ».….. 5ont considérés comme équivalents. Enfin, elle a égale-
L-M. À. ment des conséquences contre-intuitives Sur le plan argumentatif :
«<P-—+P»xest une formule valide, alors que l'argumentation corres-
pondante « P donc P » est fallacieuse par pétition de principe ; on ne
Connecteur argumentatif peut pas donner pour argument en faveur d'une conclusion cette
La notion de connecteur élargit [a notion traditionnelle de coor- conc<usion elle-même. C'est le coût du « gain décisif » que trouve |a
donnant en regroupant des termes appartenant à diverses catégories [ogique « à abandonner le langage u5ue] » (Quine 1972 ; 20-21).
grammaticales, conjonctions de coordination, conjonctions et [ocu-
tions conjonctives de 5ubordination, adverbes. Leur analyse met l'ac- CONNECTEURS ET CIRCONSTANTS
cent Sur la fonction commune à cette c<lasse de mots, ja connexion Les connecteurs Sont également interprétables dans |e cadre de ja
qu'ils établissent entre le contexte linguistique gauche de l'énoncé théorie rhétorique-ontoljogique des circonstances de j'action, adaptée
auquel ils sSont attachés et cet énoncé lui-même. Elle cherche à consti- à la grammaire Sous je nom de théorie des compléments circonstan-
tuer des 5Sous-classes, Selon [a nature Sémantique de ce lien, par ciels. Son métalangage est plus riche que |e précédent. Par exemple
exemple d'analogie, de reformulation, d'énumération ou d'argumen- l'enchaînement « A mais B » peut être analysé comme « À (Oppos5i-
tation. L'interprétation « argumentative » des connecteurs constituant tion) B ». De même, alors que, dans [le cadre de l'interprétation logi-
[a Sous-classe des connecteurs argumentatifs est le produit, plus ou ciste, l'analyse des connecteurs « car », « donc », « parce que », « Puis
moins unifié, de trois grilles d'interprétation, relevant de l'implication que », « en conséquence ».….. était dévolue à [a Seule implication,
logique, de la relation physique cause-conséquence et du lien argu- dans ce nouveau cadre, on peut faire appel à Ja relation cause-
ment-conclusion. conséquence. Celle-ci introduit du Sens dans [es implications et permet
de rejeter l'enchaînement indésirable « 5i [a lune est un fromage mou,
CONNECTEURS LOGIQUES
alors Napoléon est mort à Sainte-Hélène » ; elle 5e plie bien aux para-
Certains connecteurs peuvent étre interprétés en termes de condi- phrases intuitives et ouvre Sur une problématique de l'explication” et
tions de vérité des propositions qu'ils relient, par analogie avec leurs de l'argumentation”.
128 129
CONNEXITÉ CONNOTATION
130 131
CONSTITUANT
CONNOTATION
tation, on distinguera entre autres [es connotations Stylistiques (pro- Constituant (discours —)
blème du registre ou niveau de langue), les connotations énonciatives Notion introduite par D. Maingueneau et F. Cossutta (1995) pour
(affectives ou axiologiques, 5ocioculturelles ou idéologiques), et toutes délimiter un ensemble de discours qui Servent en quelque 5orte de
gortes de « valeurs associées » de provenance diverse. garants aux autres discours et qui, n'ayant pas eux-mêmes en amont
pour L. Hjelmslev (1968 ; chap. 22), le « langage de connotation » des discours qui les valident, doivent gérer dans leur énonciation leur
est Un langage Second qui prend pour plan de l'expression les 5ignes Statut en quelque 5orte « autofondé ».
bifaciaux du langage de dénotation, Sur lesquels viennent 5e greffer
Les discours constituants entretiennent une relation constitutive
des contenus nouveaux (à l'exact opposé du « métalangage » qui
Serait Un « langage dont le contenu est déjà un langage »}). Souvent avec l'archéion d'une s5ociété, 5es valeurs fondatrices : « Lié à l'arché,
repris (entre autres par U. Eco, R. Barthes, À.-1. Greimas ou L.]. Prieto), "Source", “principe”, et à partir de [à “commandement”, “pouvoir”,
ce Schéma a été à juste titre critiqué, en particulier par C. Kerbrat- l'archéion, c'est le 5iège de l'autorité, un palais, par exemple, un corps
Orecchioni (1977 : 80-87) et C. Metz (1973). de magistrats, mais aussi les archives publiques. L'archéion associe ainsi
Le même C. Metz à appliqué [a notion de connotation à 50n objet intimement le travail de fondation dans et par le discours, la détermni-
propre, le langage du cinéma ; il s'agit [à en effet d'une notion trans- nation d'un Îieu associé à un corps d'énonciateurs consacrés et une éla-
Sémiotique, particulièrement apte à rendre compte du fonctionne- boration de la mémoire » (Maingueneau et Cossutta 1995 : 112).
ment Sémantique des messages iconiques — voir |[a fort célèbre analyse La catégorie de « discours constituant » n'est ni une catégorie défi-
proposée par R. Barthes (1964 b) d'une affiche publicitaire pour les nie Sur la base de 5a Seule fonction 5ociale ni une catégorie renvoyant
pâtes Panzani, dans laquelle il identifie [la présence d'un certain à des propriétés textuelles ou énonciatives, elle participe de ces deux
nombre de 5ignifiés de connotation, comme l'« italianité », Signifié dimensions. L'hypothèse Sous-jacente à cette catégorie est en effet que
dont les Supports 5ont aussi bien linguistiques (la consonance du nom [a position Singulière qu'ils occupent dans l'interdiscours* àa pour cor-
du produit, le recours à la langue italienne pour certains fragments du rélat que ces discours partagent un certain nombre d'invariants énon-
texte) qu'iconiques (les objets représentés, Symboles de [a gastrono- ciatifs. En dépit de leurs différences évidentes, un texte littéraire, un
mie italienne, et les trois couleurs dominantes, blanc-vert-rouge, Sym- texte philosophique ou un texte religieux, par exemple, partagent un
poles de l'Italie). Cet exemple montre en même temps que les conno- certain nombre d'invariants quant à leur manière de gérer leur mode
qu'ils
tateurs ne 5Sont pas toujours « erratiques » dans je message, mais d'inscription dans ja société (champ discursif, communauté discur-
peuvent aussi 5'organiser en réseaux, ef constituer des « isotopies”». Sive, positionnement”, paratopie®.…..), leurs scènes”* d'énonciation et
Bien qu'elles Soient [logiquement 5econdes, les connotations ne leurs modes d'organisation textuelle. La notion de « constitution »
Sont pas pour autant Secondaires par rapport aux contenus dénota- associée à « constituant » joue en effet ur deux dimensions insépa-
tifs: elles jouent un rôle fondamental dans |e discours ordinaire rables : [a constitution comme organisation textuelle et [a constitution
(contraignant les choix lexicaux individuels, et parfois même l'évolu- comme acte juridique (acte de constitution d'une entité juridique et
tion du lexique : cf. par exemple, le remplacement de « Seine-Iinfé- consStitution comme texte établissant [les normes d'une collectivité).
rieure » par « Seine-Maritime », de « Basses-Pyrénées » par « Pyré- « C'est Seulement par leur manière d'organiser leur propre discours
nées-Atlantiques », et de « Cétes-du-Nord » par « Côtes-d'Armor »); qu'ils peuvent montrer et attester leur légitimité - leur conformité aux
ainsi que dans d'autres genres discursifs comme je discours publicitaire critères du Vrai » (Maingueneau 1999 : 197).
ou |e discours littéraire —- tout texte littéraire constituant par défini- Le caractère hétéro-constituant est l'autre face du caractère auto-
tion, d'après M. Arrivé (1972 : 67), un langage de connotation. constituant de ces discours: jl ne peuvent Servir de garants aux
Émotion, Mot autres discours qu'en construisant à travers leur énonciation les
C. K-0. conditions de leur propre validité, processus qui ne fait qu'un avec
1353
132
CONTEXTE
CONTENU / RELATION
et autres
de certaines ambiguïtés, décryptage des Sous-entendus EN LOGIQUE : PROPOSITIONS CONTRAIRES ET CONTRADICTOIRES
valeurs indirectes, activation et inhibit ion de certain s traits de ens,
nt monolo gal ou dialo-
intervention dans les processus d'enchaineme | Les relations logiques de contrariété et de contradiction Sont défi-
discour s n'est inter-
gah). l| ne faudrait toutefois pas en concdure qu'un nies au niveau des propositions non analysées, ja contrariété comme
inform ations
prétable que 5| le récepteur a accès à la totalité des la négation de [la conjonction et [a contradiction comme la négation
informa-
contextuelles, car, heureusement pour l'analyste, toutes ces de l'équivalence : (1) Deux propositions P et Q Sont contraires 5j et 5eu-
certaines
tions ne Sont pas au même degré pertinentes, et, en outre, lement 5j eljes ne Sont pas Simultanément vraies, mais elles peuvent
es de
d'entre elles 5ont inscrites dans le texte 5Sous la forme d'indic être Simultanément fausses. (2) Deux propositions P et Q ont contra-
contextualisation (notion introduite par 1. Gumperz, qui insiste Sur dictoires 5j et Seulement 5j elles ne peuvent être ni Simultanément
en face à
tout Sur l'importance à cet égard, dans |a communication vraies ni Simultanément fausses ; autrement dit, l'une d'elles e5t vraie
et mimoges tuelles ).
face, des informations prosodiques, vocales et l'autre est fausse. |
Dans le dialogue arqumentatit, on peut 5e rapprocher de |a
En 1964, paraît un article d'E. Goffman intitulé «< The Negliected Situa- contradiction logique : « — Le cours aura lieu comme d'habitude | -—
ensemble,
tion ». Mais s'il est vrai que la linguistique moderne dans Son Mais non | -— Mais Si 1 » Les positions sont généralement en relation de
qu'elle s5oit Structurale ou générative, à « négligé » la dimensi on du
qu'il était possible , voire contrariété. À la même question, deux argumentateurs apportent des
contexte, et qu'elle 5'est édifiée à partir de l'idée
ndamme nt de leur réponses contraires : « — Eh bien, le film n'était pas mal | /- C'était
nécessaire, de décrire les unités linguistiques indépe
avec le déve- nuli»,<«— Où faut-il construire [a nouvelle école ?-— jd | -—- Là [| », alors
contexte d'actualisation, les choses ont bien changé depuis, que le film était Simplement moyen, ou qu'on aurait tout intérêt à
admet-
loppement de l'approche pragmatique”. La plupart des linguistes construire l'école encore ailleurs. Mais 5i les deux propositions 5ont jes
l'activité
tent aujourd'hui l'importance du contexte, et reconnaissent que Seules en présence et [a négociation” impossible, 5] faut voter en
née
langagière est un phénomène gocial à double titre : elle est détermi faveur de l'une d'elles, on 5e trouve de fait en Situation de proposi-
par le contexte Social, et c'est eN So} une pratique Sociale. tions contradictoires.
Ethnomé-
p Cadre participatif, Ethnographie de la communication,
thodologie, Footing, Pragmatique EN RHÉTORIQUE : OPPOSITION ET DISCORDANCE
C K.-O.
| Les dictionnaires de rhétorique rassemblent de nombreuses
figures Sous le terme générique de figures d'opposition : antiméta-
Contradiction bole, antithèse, cohabitation, commutation, définition, discordance,
r un
Le terme de contradiction peut être utilisé pour désigne distinction, distinguo, énantiosis, inversion, ironie, métathèse, opposi-
tés langagi ères réactive s, orales ou
concept couvrant Une Série d'activi tion, OxXymore, paradiastole, paradoxe, réversion. Ces figures Sont
verbes (contest er, contred ire, dis-
écrites, indiquée par de nombreux importantes en rhétorique des figures et capitales pour l'arqumenta-
répli-
qualifier, infirmer, invalider, [délnier, objecter, réfuter, rejeter, tion fondée ur l'opposition de discours.
quer, rétorquer, 5'oppoO5er.…..).
n SOUS
Cet ensemble d'activités, marqué par l'usage de |la négatio CONTRADICTION CONVERSATIONNELLE ET ARGUMENTATION
rise l'ou-
toutes 5es formes 5yntaxiques et lexicales (antonymie), caracté En Situation de face-à-face, l'opposition à un discours peut étre
dialo-
verture et le développement d'une Situation d'argqumentation verbale ou paraverbale. Dans ce dernier cas, elle 5e manifeste par des
de nature
gique. Les faits intéressant l'analyse de discours Sont comportements ou des techniques d'obstruction à l'enchaînement
res et contrad ictoire s), rhétor ique
logique (propositions contrai régulier des tours de parole : par je refus d'émettre des régulateurs”
(figures d'opposition) et converationn elle.
137
136
CONTRAT DE COMMUNICATION
CONTRAT DE COMMUNICATION
régulier, {| faut que l'énonciation de l'interlocuteur À Soit validée par lesquelles 5e réalise tout acte de communication (quelle que Soit 5a
l'interlocuteur B » (1984 : 187). Cette conception est donc liée à |a forme, orale* ou écrite, monolocutive ou interlocutive). [| est ce
qui
Situation conversationnelle. C. Chabro|, de son côté, considère que |ja permet aux partenaires d'un échange [angagier de 5e reconnaître l'un
notion de contrat communicationnet ne peut être entendue que l'autre avec les traits identitaires qui les définissent en tant que
Sujets
comme « métaphorique et analogique » (1994 ;: 32). «ll est clair, pré- de cet acte (identité *), de reconnaître [a visée de l'acte qui les Surdé-
cise-t-il, qu'aucune convention juridique ou légale avérée ne fonde |a termine (finalité *), de s'entendre sur ce qui constitue l'objet théma-
majorité des échanges dans les rencontres ordinaires. |.…..] L'emploi et tique de l'échange (propos) et de considérer |a pertinence
des
le respect d'un modèle de communication donné dans une Situation contraintes matérielles qui déterminent cet acte (circonstances*). « Le
d'action Spécifiée Seront conçus comme un jeu de droits et devoirs, en contrat de communication définit ces conditions en termes d'enjeu
grande partie implicites, SUupposés mutuellement partagés » (op. cit. : P5Ychosocial par le biais de ses composantes 5ituationnelles* et
corm-
33), c'est-à-dire reposant Sur des présomptions. Et l'auteur de rappeler municationnelles”» (1995 < : 162), constituant ainsi chez les êtres
de
les notions d'« expectations croisées » de Max Weber et d'« attentes langage Une « mémoire collective » ancrée « Socio-historiquement »
croisées » des p5ychosociologues (op. cit. : 33). De plus, il propose de (ibid.). Du point de vue du SUjet* interprétant, il est ce qui permet
de
mettre à l'épreuve, expérimentalement, certaines propriétés du comprendre, en partie, Un acte de communication avant même
d'en
contrat de communication avec [a notion de contrat de lectorat. Celui- avoir perçu les détails : devant une affiche publicitaire, on a déjà comm-
ci est conçu comme Un Schème [angagier qui permet la préprogram- pris une partie de l'enjeu avant même de voir de quelle publicité
il est
mation de formes sémio-linguistiques Spécifiques, bien 5ituées histori- question. De [a sorte, cette théorie du contrat renvoie à Une théorie
quement et culturellement, en particulier au niveau du genre. Ce des genres, car on peut dire que cet ensemble de contraintes apporté
Schème Serait « familier et normatif ». ll est acquis par intériorisation par le contrat est ce qui définit un genre” de discours. Différe
nts
des réqularités textuelles des discours connus et est disponible en contrats de communication (types ou genres) ont ainsi été décrits
:
mémoire à long terme et activable par association à une catégorisa- publicitaire (1983, 1994 bh), d'information (1983, 1994 à,
1997 à), de
tion des évènements et des objets dans l'interaction (Georget et Cha- l'interview (1984), de |àa critique cinématographique (1988
a), des
bro] 2000...). Une dimension Situationnelile et normative est donc débats télévisés (1991 à, 1993 à), de [a 5ftuation de classe (1993
€).
ajoutée au concept p5ycholinguistique de 5chéma de texte (kKintsch Communication, Genre de discours, Situation de communication,
et al. 1917) jusqu'alors défini par les connaissances en mémoire 5ur |a Stratégie de discours
forme et l'organisation des textes. Or le contrat de lectorat est lié par
hypothèse à une situation de communication typique attendue, et P C.
permet ainsi d'optimiser les traitements langagiers par [a mise en Contre-arqumentation
place de « routines » et d'orienter les évaluations (normes dijscursives
préférentielles). Dans cette lignée expérimentale, « le contrat de com- | La notion de contre-argumentation désigne une forme de réfuta-
munication constitue Un cadre de référence qui asäure non Seulement tion propositionnelle, applicable dans le modèle afgUument-conc
iu-
"la Stabilité et la prévisibilité des comportements”, mais aussi, et cela Sion. PY. Brandt et D. Apothéloz distinguent « quatre modes
de
est essentiel, rend plus ou moins accessible des inférences contex- contre-argqumentation », Selon que (1) l'argument est nié : (2)
5a
tuelles et comme tel fournit un cadre d'interprétation » (Bromberg pertinence est contestée ; (3) la complétude de l'argumentation
est
1999 : 2° partie). mise en doute ; (4) 5on orientation argumentative est inversée (1991.
En analyse du discours, P. Charaudeau en fait un concept central, 98-99).
définissant le contrat de communication (un temps appelé « contrat pp Réfutation
de parole », 1983 : 50 et 93) comme j'ensembie des conditions dans
CP
140
141
EE
CONVERSATION
COOCCURRENCE
COOCCURRENCE
COOCCURRENCE
>
avec [a fréquence de
orientés). 5
unités constitu- ce
com bin ais ons li pres, par le fait que jes OU Tout es le av ar e de
c'est-à-d ire des inité entre elles chaque paires ou de ces cou
tag ime s ent ret ie nnent une certaine aff
tives de ces Syn
elle s ont , Sta tistiquement, fréquemme
nt CONSÈCU- c'es e di 5 5 pompe li
[dict-à- leurs rencontres, cofréquence assortie Ju
ur e où sieurs
dans la me
s ne prennent leur 525
plein que par conta-
s'in terp oPoye nne qui 5fpa re [es Ceux mots (piu
tives et que, Souvent, elle », le 5ens du collo- mots pouv ant To dans l'e5 pace défi ni, cha que dis-
days « célibataire endurci tance varie de 0, A E
mination. Par exemple, ation avec [a base de mots
catif « endurci » ne pre
nd 5a valeur qu'en rel à N-2, nombre
que 5i « ja base N'a s fu .
« célibataire ». l| en résult
e, pour F]. HausmaNN, uni eg l'espacej moin JE
L...] pour être clairement
définie [...] il en va uni
Du tout e Dant e 13 D vi ie Je l'ordinateur calcule pour tout couple
pas besoin du collocatif du
tout autrement pour |e
collocatif qui ne réalise
pleinement 50N Signi-
nombre total cl'Occu abilité de sa cofréquence, en tenant compte
191-192). Toutefois, corpus, du
avèr une base » (1979 - et du nombre d'espaces dans le
de duos s en Co0ccu Ten
fié qu'en combinaisonN cun des éléments nombre e
, de la fréquenc de cha que mot et
valeur Sémantique de cha des cofrédquence con
dans la collocation, [a aux composants des Des tris permettent
5en s de l'e nsemble, contrairement ite d'él ague r s pour chaque duo.
ja | atéeobte
con tri bue au évoque UN &« INUT ensu
Minimale d'Un nive 52 nue, @N fonction d'une cofréquence
xes fig ées . Par exemple, lorsque l'on
com ple contient des fis5ures, %)
et/ou de |a litance m0 e probabilité (en général <5 % ou < 1
lexi es
(co llo cat ion ), jl 5'agit bien d'un mur qui
fig uré » ie complexe), jl es5t liste r les cooc cur-
s que 5j ON par tic ipe à Une & table. ronde » (lex
né à 5'asseoir rences retenues, soit da 55 l'or de Ce qui permet de
alor
le aut our de laquelle on esf ame probabilités Soit Ja ordre des cofréquences, 5oit dans celui des
ja tab
, puis de construire des jexi-
peu pro bab le que
auto ur qi celui des dita nces
Soit réellement ronde. ventionnelles, cogramimes
str uct ion s Syn täa dIN atiques plus OU moins con travailleurs, Af 18 U E | exem ple, que
con Nncé5 acciden- confédérales de |a
S ) EUX: cores très
Ces le pôle
t aisément des coOoccuTe
EE Srt-ClSAoudAU1982
-
NOTifE Sain
ES SR QUEmEn rrentsUr (ColSA lect
ati ons , 5e dis tin gue nN « atti .…
les colloc bution es5t
'el les com pre nne nt UN élément dont la distri
telles lor squ que dans l'en-
e (par exe mpl e « gri èvement » Né s'emploie
très réduit t » : « hocher » ne
de « blessé » OU & attein
vironnement immédiat t diffidilement dis-
À « tête »), mais deviennen
peut plus être associé QU'à urrentes telles que
ons libres et pourtant réc
travailleurs
cernables des combinais 'AUCUN indice 5yn- (CGT, congrès de 1972-1975)
ner Une cassette », PUiSQU
+ Serrer la main », « vISlon
différencier.
taxique ne permet de les répété
22
Cooccurrents Coocc urrentst
Lexicométrie, Segment gauches ff cf prob. dm | droits ff cf prob . d mm
Analogie, Figement, F C.-B.
intérs
dns 17 11 },1E-09 6 peuples 13 12 9,5E-07
défe 7 11 L0E-06 11 | population 9 7 3,0 E-06 5
Cooccurrence (en lexicométrie) |
démocratiques 8 6 171 E.04
E- 13 monde
ie à à 12 E:03 7
, au 5ein d'un
ccufrencé et [ja rencontre parttIpolon 6 5 3,0E-04 8 agresSsiOn 6 4 48 E.07 7
En lexicormétrie®, la coo re (nous dirons Par DE 38 13 11 03 !; entreprises 25 9 4,8 E.03 15
deux unités de vocabulai
mêèrne espace textue)], de UN certain nombre grand 18 5 17 En 8 français 10 5 7,1E-03 8
t ètre Une concordance”,
« mots ». Cet espace peu fortes), un para-
une phr ase (dé finie par 5e5 ponctuations majorité 5 4 1,8E-03 4
de lign es, pâces » Pâf l'ordi-
pus e5f découpé en « es5
dr araation
SUCCÈS 39 1 #3
|, E-03 5 Règles de construction:
un tex te. Le cor
gra phe , repèrer LOUIS jes Oran [0 5 2} 03 12 50 5 formes lexicales Seulement
dan s les que ls 1e pro gramme commande de 1 E- cf>3: =
pateur , e par paires, patrons > à 9903 6 | dm <20 EE CE
mot s cop rés ent s, goit pris ensemble (cooccurrenc
duos de par couples,
ent ées ), Soit gais is en Séquence (cooccurrence
non ori
145
144
COOCCURRENCE CORÉFÉRENCE
Situé de préférence en fin de phrase (espace défini dans cette (Lafon 1975, Collectif Saint-Cloud 19/3, 19/15); le Second est parti des
recherche), travailleurs (f = 178) possède des liens statistiques privilé- couples SyStématiquement repérés dans l'espace des phrases (Lafon
Qiés avec intérêts et défense Sur 5a gauche et peuples et population 1984) ; le troisième, enté Sur je Second, 5'attache à la construction de
Sur Sa droite. Le lexicogramme de travailleurs à |a CFDT (f= 144) et à Qraphes totalement automatiques et de liens hypertextuels, le tout
FOiF= 148), pour la même période et aux mêmes règles, présente des géré en ligne Sur Internet (Heiden 1999).
traits communs : même déséquilibre en cooccurrents entre [ja gauche p Automatique (analyse -), Concordance, Lexicométrie, Segment
et la droite du pôle, certains cooccurrents identiques (participation et répété
ensembie à la CFDT, défense et intérêts à FO). Tous les autres cooccur- M. T
rents Sont différents. En multipliant les expériences, on voit graviter
autour des mots majeurs du discours les univers lexicaux qui caractéri- Coopération u7 Maxime conversationnelle
Sent leurs emplois les plus stéréotypés. Cela ne ferait-il pas 5igne ? Cer-
tainement, du point de vue du Sens en contexte immédiat, des hafbi- Coréférence
tudes discursives, de la Stratégie de l'implication des mots ou, du
moins, de la Sloganisation” à l'œuvre dans le discours.…. La coréférence dénomme traditionnellement la propriété qu'ont
Car tel cooccurrent attiré par un pôle est lui-même [a cible de deux mots ou Suites de mots de renvoyer au même référent.
cooccurrents qui [ui Sont Spécifiques ;: {| est pris dans le réseau des D'après cette définition traditionnelle sera considérée comme
mots qu'à sSon tour il attire autour de [ui. 5i Ja recherche repart, par coréférentielle toute relation d'anaphore* (pronominale, lexicale,
exemple, d'action (f = 147) qui fait partie du lexicogramme de travaii- adjectivale, adverbiale), à l'exception de l'anaphore” associative, qui
leurs à Ja CFDT, elle met au jour un Système d'attirances caractérisant repose SUr une relation partie-tout. En revanche, chez C. Chastain
le fonctionnement de ce mot en contexte de phrase, avec unité, pra- (1975 : 205S.) et F. Corblin (1995 : 151 54.), la coréférence concerne la
tique, méthodes... à gauche, et Syndicale, masse, travailleurs... à propriété de deux (ou plus) Séquences de renvoyer au même référent
droite. Passer Systématiquement d'un pôle à l'autre, c'est construire Sans que l'interprétation de l'une Soit dépendante de celle de l'autre.
un graphe de connexions, qui, elles aussi, peuvent Servir à dégager AinSsi, les Séquences « Platon... L'auteur du Cratyie », bien que réfé-
des grappes d'attirances et à caractériser le fonctionnement Statis- rant au même personnage, 5'interprétent indépendamment l'une de
tique des mots en contexte (Heiden et Lafon 1998). l'autre. Reposant exclusivement Sur des bases pragmatiques, la coré-
L'intérêt de ces méthodes descriptives réside dans [a Souplesse des férence rejette hors de Son champ toute relation anaphorique, 5tricto
indices paramétrables, dans leur possibilité d'être implantées Sur ordi- SenSU, du Seul fait que celle-ci 5'appuie Sur des propriétés jinquistiques
nateur (une fois les textes mis en machine et les règles d'analyse et de (l'interprétation de l'anaphorique nécessite [a prise en compte de Son
construction définies) et dans [a faculté de pouvoir s'adapter à toutes antécédent). Une chaîne de coréférents ne Saurait être considérée,
Sortes d'unités de comptage (formes, 5egments répétés”, mais auss| dans [a terminologie de F. Corblin (1995), ni comme une chaîne* de
lemmes, racines, locutions, indices de contenu, etc.). Les graphes Sont référence ni comme Une chaîne anaphorique. Une position auss|i radi-
aujourd'hui générés automatiquement, Sans intervention du chercheur. cale était déjà critiquée dans 6. Kleiber (1993 à ; 22) pour qui, au
line reste plus à celui-ci qu'à faire parler, selon à compétence interpré- niveau textuel, un pontage Sémantique existe entre les Séquences
tative, les comparaisons entre pôles (Miller 1975, Tournier 19/5), entre mises en jeu (notamment, dans l'exemple précédent, « Platon » vient
locuteurs à propos du même pôle (Collectif Saint-Cloud 19/5) et/ou fournir Son interprétation dere à « L'auteur du Cratyle »).
entre périodes (Collectif Saint-Cloud 1982), entre sites* d'emploi, etc. Deux expressions coréférentielles ne 5ont pas nécessairement Syno-
À partir d'une problématique exposée en 1970, le premier logiciel nymes. La question est d'une importance particulière dans le cadre des
explorait les contextes gauches et droits immédiats d'un pôle chois| paradigmes désignationnels (Mortureux 1993). Les Séquences qui es
146 147
CORPUS
CORPUS
constituent Sont toutes coréférentielles et anaphoriques, Sinon entre de définir avec précision [ja taille du corpus qui garantirait Sa repré-
elles, du moins d'un antécédent commun. Toutefois, leur réalisation Sentativité. De plus, ja taille d'un corpus dépend aussi, pratiquement,
Sous forme de groupes nominaux pleins (et non de pronoms) 5'appuie de la possibilité de recueillir des données (où et comment enregistrer
des bavardages d'enfants ?), de les Stocker et de [es préparer pour |e
Sur des noms qui entretiennent en langue des relations très variées (le
traitement (transcription d'enregistrements Spontanés, qui pose ja
chien... cet animal... ce danger public), à l'exclusion de la Synonymie.
question du système de transcription), ainsi que de les traiter. On peut
pour cette raison, il est faux et regrettable de confondre les deux types
de propriétés : l'une est d'ordre Sémantique et touche le jexème”, opérer Sur des corpus linguistiques exhaustifs ou quasi exhaustifs (tra-
vaux SUr le verbe français de M. Gross 1968 par exemple), ce qui est
l'autre référentielle et concerne le vocabie”.
relativement rare, Sur des corpus enrichis ou annotés (voir un inven-
En analyse de discours, la recherche de coréférences permet de
taire partiel de ceux-ci dans Habert et à]. 1997 : 11-18) ou Sur des
circonscrire le champ de la reformulation”, mais aussi de cerner les
Sélections d'exemples, comme dans les grammaires d'usage. Les cor-
facettes Sous lesquelles une même donnée es5t schématisée, construite
pus Sont constitués par des données orales, écrites, audiovisuelles, qui
par le discours. Comme l'anaphore et |[a cataphore”, [a coréférence
Sont extraites de discours effectivement tenus par des locuteurs dans
donne un accès privilégié à la constitution de l'objet” de discours.
les échanges Sociaux ou qui Sont obtenues par élication (données
Anaphore, Cataphore, Chaîne de réfèêrence
dites, polémiquement parfois, « fabriquées ») : recherche d'informa-
G.P
tions explicites auprès d'informateurs, questionnaires, dispositifs expé-
rimentaux de production de parole (par exemple, verbalisation par
Corpus différents locuteurs d'un même court-métrage muet)...
Dans le vocabulaire des sciences, corpus désigne un recueil large,
et quelquefois exhaustif, de documents ou de données : corpus de L.2. EN ANALYSE DU DISCOURS
textes juridiques, corpus des inscriptions en hittite, corpus des vases La question Semble 5e poser dans des termes voisins, compliqués
athéniens à figures noires... cependant par le fait qu'il s'agit de décrire des phénomènes discursifs
qui se déploient Sur des Surfaces textuelles importantes. On privilégie
LINGUISTIQUE ET DANS D'AUTRES DISCIPLINES SCIENTIFIQUES
LL. EN donc les corpus de grande taille (ensembles de textes, le plus 5Souvent),
Dans les 5ciences humaines et sociales tout particulièrement, cor- qui Sont traités manuellement, mais auss|i par des procédures infor-
pus désigne les données 5ervant de base à |a description et à l'analyse matiques de traitement automatique, qui ont d'ailleurs présidé à
d'un phénomène. En ce ens, ja question de |a constitution du corpus l'émergence du domaine (Péêcheux 1969). On pourrait donc penser
est déterminante pour [ja recherche puisqu'il s'agit, à partir d'un que [a question primordiale est aussi celle de ja représentativité Sta-
ensemble clos et partiel de données, d'analyser un phénomène plus tistique de données inédites, lesquelles pourraient être identifiées et
vaste que cet échantillon. Suivant [a définition de 1. Mc.H. Sinclair recherchées à partir de [a définition explicite du problème à traiter:
(1996 : 4, cité par Habertet al. 199/ : 11, « un corpus e5t une collec- par exemple, où observer [a présence de verbes au passé Simple dans
tion de données langagières qui Sont 5électionnées et organisées Un environnement passé composé / imparfait, à partir des textes
Selon des critères linguistiques explicites pour Servir d'échantillon du médiatiques, et quelle quantité d'exemples peut être considérée
langage ». On est donc conduit à discuter les méthodologies de consti- comme Significative ?
tution des corpus en termes de représentativité quantitative et quali- Cependant, en analyse du discours comme dans d'autres sciences
tative par rapport aux phénomènes à décrire et à analyser :; un corpus
Sociales, c'est Souvent le corpus qui, en fait, définit l'objet de
doit fonder des analyses objectivables et s5a représentativité peut recherche qui ne [ui préexiste pas. Ou plutôt, c'est [|e point de vue qui
dépendre de s5a taille. || est cependant, dans [a pratique, très délicat consStruit UN corpus, qui n'est pas Un ensemble prêt à être enregistré.
149
148
CORPUS
CORPUS
Les discours abordés le sont à partir d'une problématique qui les discursif dans es rapports avec un hors-discours. Ces choix de type
constitue en ensemble homogène et dont ils 5ont en même temps les axiomatique, qui Sont cependant l'objet de débats théoriques, peu-
données. Mais les conclusions 5ur les caractéristiques de cet ensemble vent conduire, à tout le moins en ce qui concerne les interprétations
ne pourront être interprétées (et donc {| ne sera possible d'extraire les des résultats de l'analyse linguistique, à une confrontation avec les
données pertinentes du corpus au moyen de concepts descriptifs) que exigences épistémologiques propres à d'autres disciplines, en particu-
Si l'on pose à priori explicitement des conditions 5ur Ja nature des don- lier celles de la Sociologie et de l'histoire (Borillo et Virhbel 1977). La
nées pertinentes (pour un discours didactique, origine des citations, multiplicité des entrées Sur [a discursivité, même limitées aux Sciences
Statut discursif des auteurs assumant des positions allant de celie de du langage, peut ainsi conduire les analyses linguistiques Sur corpus à
chercheur universitaire à celle de praticien ordinaire). La possibilité n'être que des arguments dans des discussions théoriques où des
même d'instaurer un ensemble de textes en corpus peut être [ue points de vue 5e confrontent. La relative nouveauté de [a discipline
comme relevant de conditions sSocio-historiques, qui peuvent être analyse® du discours, rapportée à [a masse des textes encore à décrire,
déterminantes pour l'analyse linguistique et qu'il e5t nécessaire d'ana- le caractère Souvent irréductible des points de vue fondateurs adop-
lyser à Son tour, comme en abime. tés, invitent à [a prudence et au débat, quand il S'agit de généraliser
De [la s5orte, il y à intrinséquement un risque de circularité, qui des résultats OU d'en proposer des explications qui, par définition, ne
conduirait à considérer, par exemple, que des textes rassemblés' en Sauralent être internes à l'analyse du discours, mais Qui convoquent (à
COTFPUS, parce que produits dans des conditions réputées homogènes, partir d'études monographiques limitées, même quand elles 5ont
présentent des caractéristiques convergentes qui confirment l'homo- quantitativement fiables) l'ensemble de la société.
généité des conditions de production posées initialement comme En lexicométrie*, la question du corpus prend un tour particulier.
hypothèse de constitution du corpus, 5ans que l'on prenne en compte Terrain
leurs variations, par exemple. L'analyse du discours de tradition fran- L-C.B.
çaise demeure d'une extrême prudence à l'égard des analyses quanti-
tatives parce qu'elles peuvent induire des analyses purement descrip- IL. LES CORPUS D'ARCHIVE EN ANALYSE DU DISCOURS
tivistes. Cependant, celles-ci demeurent potentiellement une des Pour les historiens et les linguistes qui collaborent autour de j'ana-
formes objectivables de [a validation des analyses. Les corpus multi- lyse du discours dans les années 70, le Corpus est l'ensemble des énon-
lingues construits dans des communautés discursives translanga- Cês 5'organisant en Série qu'ils vont Soumettre aux procédures rigou-
Qières posent, par ailleurs, des problèmes Spécifiques. reuses de [a linguistique. Le corpus est homogénéisé en référence
Le mode de constitution du corpus n'est donc pas, en analyse du à
l'appartenance idéologique des 5ujets ou à |a conjoncture historiq
discours, Un Simple geste technique répondant aux exigences ordi- ue.
Les équipes rassemblées par 1. Dubois à l'université de Nanterr
e
naires de l'épistémologie des sciences Sociales : il es5t problématique en (méthode des « mots-pivots*»), par M. Tournier à Saint-Cloud
(lexico-
ce qu'il met en jeu [a conception même de la discursivité, de 5a rela- métrie*) ou par M. Pècheux (méthode harrissienne d'analyse syn-
tion avec les institutions et du rôle de l'analyse du discours. Ainsi faxique) ont des objets et des modes d'approche différents, mais
5. Branca-Rosoff (1999 b) décrit comment les corpus constitués Sur |a toutes 5e heurtent au fait que [es conditions de production des énon-
base de différentes conceptions des genres discursifs conduisent à pri- Cès, retenues comme pertinentes pour constituer les COrpuUs, Sont déjà
vilégier des approches purement lingquistiques ou des approches soci0o- des options théoriques et qu'elles conditionnent l'interprétation.
historiques. La légitime perspective heuristique, qui implique de L'impossible clôture du corpus. Les historiens du discours ont pris
construire un point de vue 5ur des données discursives, reçoit 5a réali- as5ez rapidement [eur distance avec ce premier modèle. |. Guilhau-
Sation première et cruciale dans [a construction du corpus, laquelle Mou et D. Maldidier (1979) ont ainsi dénoncé le caractère tauto-
délimite et construit, d'un même mouvement, données et théorie du logique de l'analyse : [à covariation entre formes de langue
et
150
151
CORPUS
CORPUS
10 5 Pr ES et trop normatives ; {| fallait en déconstruire |[a
du
raît comme UN conséquence
positionnements” Sociaux appa dém arc he
5e évidence afin d'atteindre ce qui est énonçable dans une
se entièrement Sur Une
montage du Corpus, lequel repo ONDES donnée (Maldidier éd. 1990 : 44). Depuis quelques
préalable. SS TON TEX analystes dénoncent à leur tour ja façon dont
tion
n du récepteur dans |a construc
On a aussi Souligné l'implicatio e Sur |e
1e antérieur mettait brutalement en relation i des é 2
du corpus, ce Qui OUVre le text | ) en c ourt-circuitant [le champ
cha mp dede
comme dans l'interprétation Sur l'his-
des5 positionnements* 1 | nts* idéologiques
jidé | ircui
l'interprète. Enfin, la réflexion
contexte dans lequel travaille cons titu tif de l'in-
Pe par duquel les gens élaborent des énoncés. lInfluencés
premier plan |le côté
toricité des discours à mis au de l'in terd isco urs”
A pectives pragmatiques Sur |a communication icati et |]
ochinov 1917) ou
tertextualité* (Bakhtine et Vol ON Né peut pas
réflexions de M. . Fouca ult Sur les dispositifs
bl j iti Stitutionnels, , ces ces; cher.
instituti ch
cher-
enfermé dans le corpus,
(Pècheux 1975). Or, en restant es, qu'i ls
CES Fee O0 des corpus permettant de décrire l'articulation
la présence des mots des autr
voir, Sous les mots du locuteur, odui ts
07 3) [2 Social et un mode d'énonciation (Maingueneau 1993 :
OU repris inconscemment, repr
goient utilisés volontairement urs,
JT ont TT COTPUS génériques peuvent être contrastés diachroni-
prendre en compte l'interdisco
fidèlement ou transformés. Four 52n5
é en vue d'observer les processus constants de modificatio
l'avant-texte jusqu'à vider de 5on
l'analyste élargit l'enquête vers qui jes renouvellent.
1 … ….
;/
[a notion de corpus <105. A 25 pe idl La première analyse du discours avait
ction
ment réorienté vers une dire
Le travail 5'est alors partielle et les modi fica-
objets Uasi exclusifs les discours « autorisés orisés »» émis
émmi dans des
essentielles les reprises Cac TES NS EU OnnES fortement contraints (cahiers de doléances, dis-
généalogique où deviennent des Sufbs is-
dans Son étude du thème
tions des discours autres. Ains|, (200 0 à) ne
C assemblée) ou dans Ja tradition de M. Foucault (corpus juri-
ue durée, ]. Guilhaumou
tances qui 5'inscrit dans là long s épi-
ES, Scientifiques, religieux... cf. Beacco éd., 1992). Les objets de
ographique QU'à des moment
fait plus intervenir le corpus mon nées
Pi Y5e de discours S'opposaient fortement aux corpus des interac-
nne l'homogénéisation des don
Sodiques de l'analyse. [| abando pluralité
1 nnistes, Spécialistes de la conversation”. L'intérêt de plus en plus
de production au profit d'une
en référence à des conditions es, etc.)
MATE Pour Pi NON NE d'émergence de nouveaux acteurs”
tratives, économiques, politiqu
de Séries archivistiques (adminis Com me le but esf
; x ans Ja culture politique entra ine un relatif| brouilla
poli j ge des
ger exhaustivement.
qu'il n'est plus possible d'envisa us cons titu é par
OPPO5 005. LE HamP Or proprement dit, qui inclut désormais
discontinuités, le corp
de repérer des ruptures et des à « l'én oncé
, S'élargit à des groupes jusqu'U'alors « invisibl Invisi
s d'énoncés laisse place
l'accumulation de formes Vvoisine ent OÙ
(femmes, | , analphabèt es, etc.) ; l'historien | j 5'ouvr
JUvr e aux problèmes é nes que que
réhendé dans 5a rareté, au mom
d'archive [quil e5t d'abord app d'ac te
ord 083 DON ON des Sources par le biais de l'interview ou.
affirmant par [à même Sa valeur
jl émerge dans l'évènement, contrôle
I . Les historiens du discours incl uent eux aussi j des corpus d e
(Guilhaumou 1998 b : 16). Le
configurant de l'évènement » clos et l'au toma tisa tion
mule 6 } Nc 050 et N. Schneider (1994) 5e penchent
d'un Corpus
que permettaient ja constitution iqu e de l'hi stor ien
é | , Sur l'écrit de peu-lettrés qui 0 nt participé jcipé àà l'expéri
démarche herméneut
des analyses laisse place à [àa ue mett ent à |à révolutionnaire
/ | re et dont le e discours di manifeste
j des es écarts
é orthogra-
rhogra-
progrès de l'informatiq
du discours. Parallèlement, les eur inég alée ; DSS lingquistiques et discursifs tels que l'opération de transcription
masse de données d'ampl
disposition des chercheurs Une <« gran ds » un moment important dans [a constitution jtuti du c j
permettant de dépouiller ces
malgré les progrès des outils vers les
haumou
2 1 (1998 / b), , quiui qui êtétudi [es discours
étudie | des p orte-parole2 Hs des mmouve.
OuUve-
te toujours, mais il 5e déplace
corpus, le risque d'artefact exis ce que
NE révolutionnaires échappant au contrôle des organisations, pri-
forcément limité, et qui valent
paramètres retenus, @N nombre LE P2r 5à part la dimension d'« acte » de leur parole (c'est à
t à les retenir.
valent les hypothèses qui amènen ana-
TO 2 EL plus que Sa Stabilisation que l'historien cherche
de Ja dyn ami que des genres. La première archive) et ja façon dont les porte-parole interprètent et ratio-
La prise en compte cOM INS des caté -
genres de discours
jyse de discours considérait les
153
152
COTEXTE
CRÉDIBILITÉ
nalisent leur expérience (c'est dans [je corpus et non hors du corpus l'attitude froide du 5 pécialis
te qui analyse 5ans passion,
que l'historien cherche à valider Son interprétation). ferait un expert. comme je
l conf UNS . , .
Conditions de production, Écrit / oral, Genre de discours, Ijnter- 5 Piment de façon particulière
discours, Intertextualité, Trajet thématique selon la Situation
ica ION ans
dans | laquelle| elles; sjnscr; Vent.
à communication médiatique, Par exemple, dans
S. B.-R j] S'agit, pour l'instance journaliètique
Cotexte 7 Contexte
raudeau 1994a : 16).
Crédibilité (Stratégie de -—)
bp qiTo
Captur
ation (1), Éthos, Légitimation (s5t
La crédibilité es5t une notion qui définit le caractère de véracité des ratégie de —) Stratégie de
propos d'une personne (« ce qu'il dit est crédible ») ou d'une Situation
{ie cette Situation n'est pas crédible »). Elle résulte donc d'un jugement P C.
porté par quelqu'un Sur ce qu'il voit ou entend, et par voie de consé-
quence Sur [ja personne qui parle et qui est ainsi jugée « crédible ». Ce
jugement, qui consiste à mesurer l'aptitude du Sujet parlant à dire je
vrai à travers Son acte d'énonciation fait que tout Sujet parlant qui
tient à être cru cherche à mettre en scène 5on discours de telle sorte
qu'il puisse recevoir ce label de crédibilité. Pour ce faire, il entre dans
UN processus de construction de crédibilité. La crédibilité peut donc
être considérée comme Un état, ou comme Un processus (dans ce cas,
jl faudrait parler de « crédibilisation »).
154
DÉFINITION
brg
ema
/y age
aye 7 Embrayeur LL. DÉFINITION NATURELLE VS DÉFINITION CONVENTIONNELLE
Débra Se fondant, dans un premier temps, Sur [a position de l'énoncia-
. teur, R. Martin propose de distinguer [a définition naturelle, qui « est
Déduction non Seulement une définition d'objets naturels, mais encore une défi-
es d'inférence la deur 07 ii
La logique reconnaft deux mod inf neE à # nition formulée par les locuteurs eux-mêmes et non par le technicien
espond au mode C
l'induction. La déduction corr ré, ele qu'est le lexicographe » (Martin 1990 : 87), de ja définition conven-
dans le Syllogisme! 2,
deux prémisses à |a concusion 5 ET tHionnelle, qui « vient d'une activité prescriptive ou, 5i l'on préfère, Sti-
proces5U5 qui a été redé
général au particulier, selon un pulatoire » (ibid.). Cependant, la formulation même de ce parallélisme
s. AU Sens large, ON peu p TE
lisé en logique ef en mathématique tend à prouver que Ja différence d'énonciateur induit une différence
priori les conséquences d'une prop
déduction lorsqu'on déroule à de point de vue puisque Ia Seconde est modalisante, qu'elle soit
tion postuljat. constructive ou descriptive : « À priori, elle crée l'objet qu'elle pose-
me a posteriori, elle modèle |es contours d'un contenu préexistant, mais
p Enthymème, Induction. Inférence, Syliogis
CP vague » (ibid.). Ainsi le Scientifique, qui n'est pas un lexicographe, est
amené à proposer des définitions conventionnelles correspondant aux
concepts mis au jour.
Défigement ex Figement
2. DÉFINITION ENCYCLOPÉDIQUE VS DÉFINITION LEXICOGRAPHIQUE
Définition Les définitions conventionnelles n'ont pas toutes le même objet ;
de réactiver la relation 5 ce 0E
L'étymon latin definitio permet "1. certaines ont pour finalité de décrire des notions, des réalités
e d'une clôture, d Une délir! *.,
avec finition, SUggérant par [à l'idé rie Sém an 1 concrètes et apparaissent, de manière privilégiée, au sein de « dic-
e centrale dans [a théo
ce concept occupe déjà Une plac * tionnaires de choses », d'autres ont une visée [inguistique et figurent,
osop hes, les lexicographes, com
d'Aristote et intéresse les phil gui ſn le plus Souvent, dans les « dictionnaires de mots ». Les premières 5ont
définition à pour fonction de
locuteurs anonymes puisque [a ds ) appelées encyclopédiques, ce qui revient à Signaler qu'elles 5ont Sus-
sens. 5i toutes les définitions,
destinataire dans 5à quête du 5 + ceptibles de contenir des développements assimilables à un résumé de
s de concept (donc prescrip
Soient descriptives OU constructive Qios5e, connaissances, culturelles ou Scientifiques. On peut associer à cette
plicitation” d'un Item par une
poursuivent UN mème but, l'ex
157
156
pref
TIT 11)
DÉICTIQUE
DÉICTIQUE
DÉMONSTRATION
DÉ1IXIS
ieux » (référent la 5i ON
j C j POS j Pour le genre de discours concerné : ja
nu, continuité), « ll e5t fur
furieux » (référent déjà con sen t dan s la Situation). a Cu Un UN Ca 07 d'un débat télévisé n'est pas celle d'un
nouveau, montrant quelqu UN pré
le locuteur mite TD ON. À cela 5 ajoute éventuellement [a Situation
Anaphore, Déixis, Embrayeur LE ens 15 même et à partir de laquelle il prétend énon-
D. M.
AS nciation ; € e5t dans cette perspective que D. Main-
87 : 28) parle de déixis discursive.
ph én om
déixis empathique.
de déixis émotive ou de de rapporter Que En1995,
logi É
Une démonstration| est une Suite de propositions telle
lys e du dis cou rs, on NF peut pas 58 contenter e ces propositions Ou bien est Une prémisse, ou bien est
En ana t considérer
em en t purement empirique ; il fau
—
ja déixis à un en vi ro nn
EE
161
160
FT
DÉNOMINATION / DÉSIGNATION
DÉMONSTRATION
règle d'infé- argumentatif doit décrire cette hétérogénéité des modes démons-
déduite d'une proposition précédente à l'aide d'une tratifs, elle ne Saurait 5e [limiter à ce qui relèverait du probable en
s particu lières, une démonstra-
rence. Dans les disciplines scientifique mettant entre parenthèses le certain.
itions vraies : par hypo-
ton est un discours : (1) portant ur des propos
un protocole p Dialectique
thèse, comme résSultats d'observations menées Selon
précédentes ;
validé, ou comme résSultats acquis de démonstrations
CP
nt aux procé-
(2) enchaîné de façon valide, c'est-àâ-dire conforméme
dures Spécifiques définies dans la discipl ine (respe ctant donc les [|0i5 du Dénomination
/ désignation
; (3) abouti ssant à une proposition
calcul logique et mathématique) La notion de dénomination a été conceptualisée par 6. Kleiber,
dans [je domai ne, et 5Uscep-
nouvelle, Stable, marquant une avancée qui l'oppose à celle de désignation. La dénomination peut 5e définir
tible d'orienter le déroulement ultérieur de |a recher che.
comme UN acte qui « consiste en l'institution entre un objet et un
Iles connais
Elle est Supposée jouer trois rôles, prouver. accroître Signe XxX d'une association référentielle durable » (1984 : 80). L'unité
Sances et convaincre. par laquelle s'opère cet acte de référence doit être codée, c'est-à-dire
renvoyer à
L'opposition argumentation / démonstration peut apprise, mémorisée, et avoir fait j'objet d'un acte préalable (appelé
ée en référence à
l'opposition discursif/ cognitif. Elle est Souvent discut aussi acte de baptême : ex. l'adjectif vrai-faux es5t apparu en 1986 Sous
qui Serait en quelque 5orte
[a démonstration logique élémentaire, ja plume d'un journaliste) ou bien d'une habitude associative (dl n'est
rappor t à cette démons-
l'inaccessible idéal de l'argumentation. Par pas besoin de connaître les circonstances de création d'un mot pour
ur le probab le-pla u-
tration logique, l'argumentation joue deux fois En maîtrier l'utilisation). Compte tenu de ces critères, cette unité doit
le au moyen de
Sible : elle part de prémisses probables et les articu être Soit UN nom propre, Soit Un nom commun. La désignation 5e défi-
comme valides .
topoï”, qui 5ont des formes de déduction considérées nit contrastivement comme [je fait de créer une association occasion-
stration logiqu e
L'argumentation es5t donc vue comme Une démon nelle entre une Séquence linguistique et un élément de la réalité. Elle
probab le alors que la démonstration ne fait pas l'objet d'un acte préalable ni d'une habitude associative
molle, livrant Simplement du
doit être tempé rée par trois Par ailleurs, elle n'est pas codée et n'a pas à être mémorisée (ex. la
produirait du vrai. Cette opposition
d'un discou rs Scientifique
obsérvations : (1) Le caractère démonstratif Séquence « [équme avec lequel on fait des frites » est une désignation
iemen t des données,
peut toujours être remis en cause par UN reman contrairement à « pomme de terre »). ]
ou par une mise
par l'intervention de nouveaux instruments de calcu|, Cette partition entre relation dénominative d'une part et désigna-
entations Com-
en cause générale de |a méthodologie. (2) Les argum tive de l'autre est stimulante en ce qu'elle permet d'ordonner les par-
nes (« Ca ent COUTS référentiels, de distingquer par types fonctionnels les différentes
munes peuvent partir de propositions absolument certai
quenc es de façon parfaitement expres5ions linguistiques. Elle présente néanmoins un handicap
le gaz»), et en déduire des consé
le tuyau n'est pas raccordé, |a majeur ; [a désignation n'est définie que relativement à [a dénomina-
valide (« Ca ent je gaz même quand
tuyau au déten deur »). tion. Or, précisément, la caractérisation de cette dernière n'est pas
fuite 5e 5itue donc avant le raccordement du
et des princi pes exempte d'incertitudes. Entre autres posent problème : [es expressions
Dès qu'un discours met en œuvre Une méthode
devien t entiè- axiologiques (imbécile, camelote, farfelu.….), Seules étant considérées
rationnels, la différence arqumentation/ démonstration
et une Simple questi on d'usag e. (3) Les cor- par G. Kleiber comme dénominatives les unités qui ne Sont pas appré-
rement non conceptuelle
t affirmations ciatives ; les différents niveaux de jangue (le registre familier n'est pas
pus argumentatif authentiques cumulent fréquemmen
haine ment as5Uuré s et convention- Supposé dénommer) ; les unités lexicales référentielles autres que |e
certaines et probables, modes d'enc Non le verbe et l'adjectif, bien que présentant des propriétés sémio-
déterm iner 5i l'on doit creu-
nels, relevant de diverses disciplines (pour tiques tout à fait analogues à celles du nom, ne sont pas considérés
politi ques, écO-
Ser Un canal, on combine des données écologiques, àa priori comme dénommants).
du discours
nomiques, géologiques, géographiques...). L'analyse
163
162
DÉNOTATION
DESCRIPTION
Pour l'analyse du discours, [a notion de dénomination n'a pas tion d'autant plus grande Que [a noti
jon mêm
6 e fait| parti
donné [lieu à une conceptualisation particulière, contrairement à |ja courante et de l'héritage scolaire.
désignation, qui est à l'origine des paradigmes* désignationnels. indi- EE a angue
rectement, ceux-ci invitent néanmoins à réfléchir Sur ce que peut étre POUR LA RHTORIQUE
la dénomination comme acte de discours. 5i l'on s'en tient à la défini-
Is ja 5 Manuels {€ rhétorique clas
tion proposée par 6. Kleiber, [a dénomination en discours 5e remar- sique et d'enseignement
] j I5CursSlves,5, dede l'Antiquité à Nos jours
querait à la présence d'un énoncé métalingquistique du type (« "xXx" est , , la desc
escr
ript
ipti
i on à :
SySTEmatiquement dénigrée (Ha
le nom d'un Y qui.../UnNY qui... S'appelle un XxX », auquel on peut ajou- mon 19971, Adam 1993) ;
… Elle est dénigrée €n Faison ie
ter « Un XxX, comme Son nom l'indique... »). Une définition” sStipulatoire d'une imperfection constitutive.
UP moins prêcise, rationnelle et Beau-
(nous appellerons «< X » Un Y qui...) constituerait [a manifestation d'un universelle que [la définition, |a
CFIptON n'atteint jamais l'essenc des-
acte de baptême et donc un indice de dénomination potentielle, tout e des êtres et des choses, elle ne
porte
comme [a présence dans un texte de paradigmes définitionnels. Par
ailleurs, un discours qui ne référerait qu'en dénommant limiterait,
voire Supprimerait le recours à la reformulation”: utilisation de
Oroupes nominaux non-modifiés (je chien vs je petit chien), absence
d'anaphore”, de coréférence” (de telles réalisations 5'observent,
même Sporadiquement, dans des discours réglementaires ou dans cer- rue Plus, des DTEaUX OFNementaux
tains manuels d'enseignement professionnel produits par l'adminis- inutiles et qui viennent
ti YNamique dudu récit, - [es lé manuels [ui préf
tration). D'une manière générale, dénomination et désignation UP préf èrent |e modéle S
° la cri ption minimale (par l'épithète)
coexistent dans le discours (ex. l'antécédent auquel 5e rapporte Un et de l'an ima
Srematiq i ue de ce qui risquerait d'étre tr OP Stat
paradigme désignationne] es5t généralement une Séquence dénomi- ment ique
j (mis| e en |
UN personnage et déplacement
native). Sur le plan heuristique, [a question reste toutefois posée pour … dans un pays age) .
3 4 Pon écdate ©) Sous-c
l'analyse du discours de 5e doter d'une conceptualisation cohérente de atégories: descriptions de per-
NS le choses, de lieux (topographie
la dénomination : la conceptualisation des paradigmes désignation- et Paysage), de temps (chro-
NTT à animaux et de plantes. La desc
nels s'appuie Sur une définition de [ja dénomination qui ne distingue ription de personnes à été
- Sèe ée en portraitit mora
IVIsS mor l (éthopée) et Portraitji
pas Suffisamment entre [les propriétés Sémantiques des unités et les rO5opographie) * aU portrait qui physjique
propriétés [logiques des groupes nominaux (G. Petit 2001). vise |e singqulier. répond le caractir
LES pd [ Type. A page eN parallèl é
e (deux descriptions consé-
p Paradigme définitionnel / désignationnel ; es, Tondées Sur| [a ressemblance
eTNG
qd ou |’ OpposSititiion) est
Pnau recommandées, avec l'hypotypose
| |, GFalement prés (exposition vive
ésent
entiifi
fié et rendu vivant par le travai
Déènotation cx Connotation US de l'orateur ou de | écrivain ji l Sty]is-
j
) et le tableau (mise en Situatio
NQupement autour d'un Moti n
f ou personnage principal). Les
voix
Désambiguisation 15 Ds Manqué pour dénoncer ces
taxinomies excessives et tenter de
endre [à description (de [a poésie
FF Ambiquité, Explicitation
/ implicitation descriptive au roman réaliste)
par l'acte d'énonciation du OcUr tion ne cessent de changer de position, et c'est [à un trait constant de
parole (intralocuteur) qui est construit la parole naturelle » (Goffman 198/ : 138): les places définies par les
trouve ains!] dans UN rapport id
teur (ou Sujet” communiquant). || 5e rôles Sociaux ne Suffisent pas, même dans les Situations communica-
eur®), les deux étant les « prO ;/
trique au Sujet énonçant (ou énonciat tives les plus institutionnalisées, à bloquer l'émergence locale d'adres-
, protagonistes quis opho;
gonistes » de la mise en Scène discursive Sages « hors cadre » (pour égayer / s5olenniser une action en cours,
au récepteur Sujet interprétan .
à l'émetteur (Sujet communiquant) et accréditer un récit...). Cette propriété de l'interaction à des effets
unication. De ce faît, 2 peut
partenaires empiriques de l'acte de comm AU exponentiels dans les cas de polylogues (muſtiplication des apartés et
e maîtrise Sur le Sujet
dire que le Sujet communiquant a plein ii an i des imbrications d'échanges) et provoque l'apparition de phéno-
construit idéa leme nt,
taire, puisque c'est lui-même qui le de paro e, mal mêènes, relevant de [à « Synchronie conversationnejle » (Gumperz
t à Son proje t
produire Sur [ui des effets correspondan rpré tant ) coinc l- 1989 à), propres à la présence de destinataires multiples (interventions
pteur (sujet inte
il ne peut Savoir par avance 5i le réce pc réactives co-construites et jintrusions, voir Traverso 1995).
construit (1988 e).
dera avec le Sujet destinataire ainsi e Les Secondes tiennent au fait que les indices d'allocution Sont
loin d'assurer une identification claire du destinataire (ur ce point,
voir Kerbrat-Orecchioni 1990 : 87-103) : en effet, ils Sont rarement de
LIL. ALLOCUTAIRE nature verbale, et résident le plus Souvent dans des caractéristiques
es formes d'interactions ver-
En analyse des conversations el autr proxémiques, des gestes, Surtout [ja direction du regard; or ces c<ri-
rence à la notion de cadre! Pa
bales, le destinataire se définit en réfé néces | ;
la
tères, s'ils existent, sSont loin d'être discriminants et toujours conver-
(1987) d'avoir montré
ticipatif. il revient à €. Goffman gents (cf. les malentendus* bien connus dans les Situations d'auditoire
ive, différents rôles D: ati
distinguer, dans la relation interlocut collectif comme les Salles de c<lasse) ; enfin 5e pose le problème de
format de réception, les estina-
d'auditeurs : dans ce qu'il appelle |le l'adresse indirecte, ou « trope communicationne] », qui fait qu'un
de plein droit, Ou ratifiés, 0 €;
taires font partie des participants ; y
« allocutaire peut en cacher un autre » (kKerbrat-Orecchioni 1990),
qu'ils peuvent |] APP
qu'ils sont concernés par Ce qui 5e dit, ans 5
phénomène dans leque] se joue [a relation” interpersonnelle, ce qui
but doit être modulé
réagir éventuellement (ce dernier attri explique Sa fréquence aussi bien dans les conversations familières que
ent UN auditoire). En revanc #
Situations où les destinataires constitu dans les dispositifs médiatiques.
ires les participants non-ra 1-
ne Sont pas considérés comme destinatal Mais les brouillages ainsi observés dans [a co-construction du réle
témoins (selon que leur PSN
fiés, c'est-à-dire les divers types de de destinataire Sont précieux car ils fonctionnent comme autant d'in-
eux, ne Sont pas en9agÈs dans 5
est ou non connue du locuteur), qui, dices du travail de « coopération conversationnelle » (dans la termi-
Situations dyadiques, jl conv on
changes. Enfin, dès que l'on sort des TE, C :) 2
nologie de l'ethnométhodologie) et des négociations” par lesquelles
s directs, Ou Aoc
de distinguer entre |es destinataire les participants régient leurs représentations de l'interaction en cours
(addressed pour E. Gofiman),
dire désignés par le locuteur 0 Pc |
Sur l'analyse de tels indicateurs en 5ituation de contact culturel, voir
inataires indirects, non dé51gne5. 0
Berrier 1997).
de ces conf igur atio ns inter
5 pour 'analyate ja détermination 2 TDI #5
Ss. Br:
du SySt ème de
tives est guidée par l'observation . Cepe ndan t, [à
des régu late urs
tours de parole et de la production elle Se heur te à
IV. AUDITEUR, AUDITOIRE
parfois délicate
mise en œuvre de ces catégories e5t | Ces deux termes Sont parfois employés pour désigner les récep-
incipaux de diff icul tés:
locut ifs, teurs d'un acte de communication, mais de façon plus Spécifique.
tabilité des rôles inter
3 [Us premières Sont liées à l'ins L'auditeur représente [a plupart du temps |e récepteur qui 5e
eract ion vu la plasticlté des posi-
jnhérente au déroulement de l'int trouve en Situation de communication orale, Situation dans [laquelle
rs ; « Les locuteurs en interac-
tions (footing) occupées par les acteu
171
110
DESTINATAIRE
DIALECTIQUE
celui-ci ne peut, en principe que 5e contenter d'écouter ce que dit le ef normaux » (1970 : 39). L'auditoire universel est |e
garant de la ratio-
locuteur”, Sans pouvoir prendre [a parole. C'est le cas du média radio- nalité du discours, et [a Source de s5on caractère non pas
Simplement
phonique (« Bonjour, mes chers auditeurs | »), d'un cours ou d'une persuasif mais convaincant ; il constitue [a « norme
de l'argumenta-
conférence (« auditeur libre »), et d'une manière générale de toute tion objective » (id. ; 40). La hiérarchie des auditoires
permet Une
Situation de diffusion publique d'un message. redéfinition de [a valeur des arguments, évaluables en
fonction de |a
Auditoire es5t employé parfois en concurrence avec « auditeur » qualité des auditoires qui les acceptent.
mais en désignant un récepteur de communication orale obligatoire- Pour les textes écrits UF Lecteur”.
ment collectif : l'ensemble des participants présents dans une 5itua-
tion où un orateur s5'adresse à un public (conférence, meeting politi- CP
que, colloque, table ronde, etc.). On remarquera cependant l'usage > Argumentation, Cadre participatif, Face, Footing
, Interaction,
particulier de ce terme dans le cadre de l'argumentation. Négociation, Régulateur, Relation interpersonnelle, Rhétor
ique
Lauditoire, cependant, peut [ui aussi être idéalement imaginé, ce
Qui explique Son Sens particulier en rhétorique de l'argumentation. Dialectique
PC.
Le mot dialectique désigne une forme particulière de
dialogue, 5e
déroulant entre deux partenaires, dont [es échanges sSont
V., EN RHÉTORIQUE Structurés
en fonction de rôles Spécifiques, orienté vers [a recherche
En rhétorique ancienne, orateur et auditoire sont des notions méthodique
de la vérité.
corrélatives qui Servent à désigner respectivement les pôles de pro- En philosophie, la dialectique e5t définie par Aristot
e comme Un
duction et de réception dans le cadre participatif Spécifique de [a rhé- type d'interaction, obéiszant à des règles, et opposa
nt deux parte-
torique classique. L'auditoire est constitué par l'ensemble des audi- naires, le répondant qui doit défendre une assertion
donnée, et le
teurs”, personnes physiquement présentes et cibies de j'intention questionneur qui doit l'attaquer (Brunschwig 1967
: XXI). C'est une
PpersSuasive organisant explicitement l'intervention de l'orateur, et, par interaction bornée, avec Un gagnant et un perdant. Elle
utilise comme
extension, de l'ensemble des destinataires potentiels de son discours. instrument le syllogisme* dialectique, Qui à pour particu
larité d'étre
Du point de vue des contenus, l'orateur àa de 5on auditoire une fondé 5ur des prémisses qui ne sont pas vraies absol
ument (comme
connaissance qui 5'exprime en termes de Stéréotypes* (« c'est un audi- dans le Syllogisme logique) mais de Simples « idées admise
s » (endoxa)
toire de jeunes, de campagnards, de ménagères... »), Sur laquelle il (Aristote, Topiques: |, 1). La méthode dialectique est
un instrument
fonde es Stratégies énonciatives, visant à orienter l'auditoire dans |e pPhilosophique, elle e5t employée, notamment, dans
[a recherche
Sens de 5a proposition. 3 priori de la définition des concepts. À la différence de
[a dialectique
L'interaction orateur/ auditoire fait partie des « monologues d'es- pi Tenne elle ne procède pas par synthèse mais par
élimination du
trade » (Goffman 1987 : 147 et chap. 4, « La conférence »). Ellie àa une aux.
Structure d'échange asymétrique, [es possibilités d'intervention de En rhétorique et dialectique. Selon leur définition ancien
ne, dia-
l'auditoire Sont restreintes et Spécifiques (huées, bravos, « mouve- lectique et rhétorique Sont les deux arts du discours. La
rhétorique est
ments divers ».….). Le fait qu'il 5'agisse d'une action [angagière diffé- l'analogue ou la contrepartie de |a dialectique (Aristote,
Rhétorique :
rencie l'auditoire du public”, défini par rapport à une performance 1354 à) ; la rhétorique est à la parole publique ce que
[a dialectique
Spectaculaire quelconque (film, match.….). es5t à la parole privée d'allure plus conversationnelle
(Brunschwig
La « Nouvelle Rhétorique » de C. Perelman et L. Olbrechts-Tyteca 1936). La dialectique porte 5ur des thèses, d'ordre philo
sophique -: [ja
distingque les auditoires particuliers et l'auditoire universel « constitué rhétorique S'intéresse à des questions particulières,
d'ordre Social ou
par l'humanité tout entière, ou du moins par tous les hommes adultes politique. Enfin, alors que la dialectique est une techni
que de la dis-
172
173
DIALOGISME
DIALOGAL / DIALOGIQUE
s) question et Dialogisme
cussion entre deux partenaires, procédant par (brève
et continu. L'es-
réponse, la rhétorique à pour objet le discours long Concept emprunté par l'analyse du discours au Cercle de Bakhtine
rs utilisent les
gentiel reste cependant que [es deux arts du discou et qui réfère aux relations que tout énoncé entretient avec les énon-
qués à des énoncés
mêmes fondements d'inférence, les topo, appli cés produits antérieurement ainsi qu'avec les énoncés à venir que
plausibles, les endoxa. pourraient produire es destinataires. Mais |e terme 5'est « chargé
la dialectique
Dans le prolongement d'une définition générale de d'une pluralité de Sens parfois embarrassante », non sSeujement
raison né, [l'art] d'arg umenter par
comme « la pratique du dialogue comme le dit ici T. Todorov (1981: 95), au fil des écrits du Cercle de
1967 : 9, on peut consid érer que
questions et réponses » (Brunschwig Bakhtine, mais également au fur et à mesure des différentes façons
dans la mesur e où il porte
le processus conversationne] 5e dialectise dont il àa été compris et retravaillé par d'autres.
accord , 5e joue entre par-
Sur Un problème précis, défini d'un commun
librem ent, mus par la Pour M. Bakhtine eft VN. Volochinoy, en effet, « je dialogue
tenaires égaux, entre lesquels |a parole circule
accep tant de parler — l'échange de mots — e5t [a forme [a plus naturelle du langage
recherche du vrai, du juste ou du bien commun,
Davantage : les énoncés longuement développés et bien qu'ils éma-
Selon des règles explicitement établies.
» (Van Femeren nent d'un interlocuteur unique — par exemple : le discours d'un ora-
La pragma-dialectique ou « Nouvelle Dialectique
tique et de ja prag- teur. le cours d'un professeur, le monologue d'un acteur, les réflexions
et Grootendorst 1996) 5'inspire de la logique dialec
e, maximes conver- à haute voix d'un homme Seul - Sont monologiques par leur Seule
matique linguistique (théorie des actes de langag
orientée vers la forme extérieure, mais, par [eur Structure Sémantique et Stylistique, ils
gationnelles). C'est une approche de l'argumentation
elle propose Un
résolution des différences d'opinion. Pour cela, Sont en fait essentiellement dialogiques » (Volochinoyv 1981 : 297)
isation), fondé 5ur
modèle normatif (impliquant une certaine jidéal Ainsi comprise, « l'orientation dialogique est, bien entendu, un phé-
ges arqum entat ifs naturels. La dis- nomêne caractéristique de tout discours |[.…….]. Le discours rencontre |je
j'observation des réalités des échan
aires, le Propo sant” (« Protago- discours d'autrui Sur tous les chemins qui mènent vers 5Son objet, et {|
cussion critique oppose deux parten
»). Elle se déroul e selon quatre ne peut pas ne pas entrer avec [ui en interaction vive et intense, Seul
pit») et l'Opposant” (« Antagonist
désacc ord) ; ouver ture (les
Stades : confrontation (émergence d'un l'Adam mythique, abordant avec le premier discours un monde vierge
de Propo sant ef d'Opp o-
partenaires prennent en charge les positions et encore non dit, le solitaire Adam, pouvait vraiment éviter absolu-
rôles) : argum entat ion
gant avec les devoirs dialectiques attachés à ces ment cette réorientation mutuelle par rapport au discours d'autrui
osant les critique)
(le Proposant apporte des arguments et l'Opp Qui 5e produit Sur le chemin de l'objet » (Bakhtine, in Todorov 1981;
Proposant et Opp0-
concdusion (bilan de [a tentative de résolution). 98). Car « ON peut comprendre le mot "dialogue" dans Un 5ens élargi
discussion critique.
gant doivent observer Un Sy5tème de règles pour la c'est-à-dire non Seulement comme l'échange à haute voix et impli-
e-ot-jeur observa-
La violation de ces règles constitue Un paralogism quant des individus placés face à face, mais tout échange verbal, de
différend.
tion définit ce qu'est le traitement rationnel d'un quelque type qu'il Soit », et « toute énonciation, quelque signifiante
p Doxa, Éristique, Paralogisme, Syllogisme et complète qu'elle oit par elle-même, ne constitue qu'une fraction
CP d'un courant de communication verbale ininterrompue (touchant à |a
vie quotidienne, [a littérature, [a connaissance, ja politique, etc.). Mais
Dial/ og alue «7 Dialogue
dialogiq cette communication verbale ininterrompue ne constitue à 5on tour
qu'un élément de l'évolution tous azimuts et ininterrompue d'un
iq
/ mon
Dialog gique +7 Dialogisme
oloue Qroupe Social donné » (Bakhtine et Volochinoys 1977 : 136).
175
174
DIALOGISME
DIALOGISME
tures NON dites des discours seconds, « tout autre est le niveau du dia-
logisme “montré”, c'est-à-dire de [a représentation qu'un discours
DIALOGISME V5 MONOLOGISME
donne en lui-même de 5on rapport à l'autre, de [a place qu'il lui fait
gique, y compris le dis-
6j tout énoncé est constitutivement dialo explicitement, en désignant dans ja chaîne, au moyen d'un ensemble
s d'un destinataire” virtuel
cours intérieur traversé par les évaluation de marques linguistiques, des points d'hétérogénéité » (Authier-Revuz
de la consc ience du locuteur),
(indépendamment donc de [a volonté et 1985 : 118). Ainsi, intentionnellement ou non, certains discours mon-
ou VN. Voloc hinov, de défi-
on est Souvent tenté, comme M. pakhtine trent explicitement le discours d'autrui qui les traverse et d'autres non
t un énon cé monologique,
nir le terme par opposition à ce que Serai |, Dans le domaine des discours de transmission de connaissances,
comINe «& appa remment »
ou plutôt à un énoncé qui 5e présente c'est ainsi que l'on peut différencier les manuels Scolaires tendancdiel-
l'on est contraint,
monologique (Volochinov 1981: 292-293) ; ou bien lement monologiques, constitutivement dialogiques, et la vulgarisa-
différentes formes de dialo-
pour les besoins de l'analyse, de définir tion Scientifique, par exemple le discours Sur |a science dans [a press0
roman est la forme la plus
gisme selon les genres” de discours (le re PaS OÙ le dialogisme exhibe 5Son inscription dans des textes
au contraire de la poésie ; de
manifestement traversée de dialogisme, AC USES, étérogénéités énonciatives et sSémiotiques formellement
ces exactes et aux disCOUTS
même les sciences humaines face aux Scien
comme discours de la Vérité),
dogmatiques qui tendent à 5e présenter
d'autrui et selon les diffé-
ou Selon le degré de présence du discours DIALOGISME INTERACTIONNEL, DIALOGISME INTERTEXTUEL
et la langue (allusion, évo-
rentes manières de le représenter que perm Pour les besoins de la description des discours de transmission de
t, discours indirect, discours
cation, mention, citation... discours direc Savoirs et de Savoir-faire, 5. Moirand (1988à : 309-310, 457-458) dis-
indirect libre). tngue deux formes de dialogisme montré : celle qui fait explicitement
INTERDISCURSIF
référence à des discours antérieurs, des discours Sources ou des dis-
DIALOGISME INTERLOCUTIF,. DIALOGISME
cours premiers, et celle qui fait explicitement référence aux discours
dialogique, et ce double
Tout discours, on l'a vu, est doublement que l'on prête aux destinataires (ou aux Surdestinataires*). Or ce
(Bakhtine 1978) : celles que
dialogisme inscrit deux types de relations double dialogisme paraît de fait participer à la visée pragmatique de
antérieurement produits 5Ur
tout énoncé entretient avec les énoncés n'importe quel genre de texte, lorsque le dire des autres (dire anté-
s) : celles que tout énoncé
le même objet (relations interdiscursive rieur Ou dire imaginé de l'interlocuteur) vient justifier ou authentifier
nsion-réponse des destina-
entretient avec les énoncés de compréhe le dire du jocuteur, ou Servir d'appui à une contre-argqumentation
(relations interlocutives). Ce
taires réels ou virtuels, que l'on anticipe (Moirand 1990 : 75). Plus récemment, le fonctionnement de l'explica
ement et inévitablement à
double dialogisme, qui « échappe larg tion dans les discours médiatiques amène 5. Moirand (1999 fb 2000,
le fil du discours par des
l'énonciateur et ne 5e manifeste pas dans 20071) à reconsidérer ces notions et à proposer Un dédoublement du
1985 : 117 et qui fait place à
marques linguistiques » (Authier-Revuz dialogisme constitutif, en distinguant |es discours enfouis dans une
à-fac e ni même le "diffé-
«un autre qui n'est ni le double d'un face- mémoire interdiscursive® médiatique (dialogisme intertextuel consti-
rse cons titutivement l'un »
rent" » mais à «un autre qui trave tutif) et les interactions imaginées avec un Surdestinataire forcément
de ce que ]. Authier-Revuz
(Authier-Revuz 1982 à : 103), participe présent dans le discours intérieur des énonciateurs et dont [a présence
appelle l'hétérogénéité” constitutive. laisse des traces dans le discours produit (dialogisme interactionnel
constitutif). Enfin, dans le domaine des discours de transmission de
MONTRÉ, DIALOGISME CONSTITUTIF connaissances, et en particulier des discours 5ur jes sciences dans les
DIALOGISME
ou 5e masque derrière médias, 5. Moirand propose de distinguer un dialogisme intertextuel
Face au dialogisme constitutif, qui 5e cache
reformulations ou les réécri- d'ordre monoiogal d'un dialogisme intertextuel piurilogal selon que
[es mots, les constructions Syntaxiqués, les
171
176
DIALOGUE DIALOGUE
le texte emprunte à une Seule communauté Scientifique ou à plusieurs mot « dialogue » e5t très généralement utilisé dans ce Sens restreint,
communautés” discursives ou [langagières (politique, économique, du fait d'une confusion effectuée entre les deux Suffixes dia- (qui
médiatique, Scientifique, juridique, etc.). Signifie « à travers », le dialogue étant en quelque 5orte une parole
qui circule et s'échange) et df (« deux »). Ce glissement est également
Outre les nombreuses interprétations pas toujours convergentes
qui ont été faites des conceptions du Cercle de Bakhtine, y compris par révélateur d'une tendance très générale à assimiler [a communication
à l'échange dyadique (en tête à tête), considéré comme la forme pro-
Ses ditiérents traducteurs, i| arrive qu'on emploie le terme « dialo-
Qisme » comme Un Simple Substitut de « dialogal”», en particulier totypique de tout échange communicatif, bien que ce n'en sojit pas [a
dans l'analyse des interactions verbales, ce qui conduit E. Roulet (Rou- forme la plus fréquente. Pour éviter toute confusion, certains Spécia-
let et ai. 1985 : 60) à proposer de croiser les couples monologal” / dia- listes d'analyse des conversations préfèrent garder à dialogue 5on ens
logal et monologique / dialogique, afin d'éviter toute ambiquité et de générique, et recourir, pour désigner jes formes particulières que
clarifier la description. Concept opétatoire incontestablement sédui- prend le dialogue en fonction du nombre des locuteurs, aux néolo-
Sant et productif, je dialogisme, en effet, ne permet pas à [ui Seul de gismes dilogue, trilogue, polylogue, etc. (kKerbrat-Orecchioni et Plan-
décrire |es textes ou les données empiriques auxquels l'anaiyse de dis- tin éds 1995).
cours 5e trouve confrontée, et nécessite de faire appel à des notions A l'inverse, le terme est utilisé parfois, par extension, pour désigner
descriptives empruntées majoritairement aux théories énonciatives. des formes de discours, comme certains textes écrits, où ji| n'y à pas
D'autre part, Si elles servent à affiner l'analyse, les caractérisations d'échange à proprement parier, mais où le destinataire est cependant
binaires qu'on [lui adjoint tendent à gommer la gamme des degrés de dans une certaine mesure inscrit dans le texte (l'auteur « dialogue »
présence ou d'ahbsence explicite du dialogisme (d'où [a production de avec le lecteur). À défaut d'être de nature véritablement dialogale
caractérisations métaphoriques: dialogisme voilé, masqué, caché ou (puisqu'ils Sont produits par un Seul et même locuteur-scripteur), ces
exhibé, etc.), et ne permettent pas d'appréhender [a richesse et |a discours unilatéraux peuvent être dits dialogiques, dans [a mesure où
complexité de l'éventail formel, Syntaxique et Sémantique qui l'inscrit ils incorporent plusieurs voix énonciatives - le dialogisme® (dialogisa-
dans la matérialité textuelle, et que Seule une description fine permet tion interne, ou « dialogue cristallisé », d'après O. Ducrot [1980 : 50},
de mettre au jour. 1. Bres (1998) étend 5on inscription, outre la nomi- étant défini selon les perspectives comme un discours où |e jocuteur
nalisation et [a relative, à l'interrogation et à l'extraction. Ces caracté- met en Scène plusieurs énonciateurs (le terme équivaut alors à « poly-
risations ne permettent pas non plus d'articuler à elles Seules les résu]- phonie*»), ou bien comme un énoncé ayant une Structure d'échange”
tats de [a description avec les extérieurs Sociologiques, historiques ou et non d'intervention (Roulet et à/. 1985). Corrélativement, on oppo-
philosophiques du discours. Sera au discours monologal (ou « monogéré », c'est-à-dire construit par
un Seul locuteur, Sans intervention directe d'autrui) le discours mono-
bp Dialogue, Discours rapporté, Interdiscours, intertextualité,
Mémoire discursive, Polyphonie, Préconstruit logique (qui met en scène un Seul énonciateur). On peut donc avoir
des discours monologaux-monologiques, monologaux-dialogiques,
S. M.
dialogaux-dialogiques, et même dialogaux-monologiques (lorsque les
différents locuteurs « parlent d'une même voix », c'est-à-dire en cas de
Dialogue « cO-éhonciation » [Jeanneret 19991).
Du grec dialogos, « entretien, discussion », [je terme dialogue Par ailleurs, un usage fréquent, et ancien (c'est cejui que |'on ren-
Signifie proprement « entretien entre deux ou plusieurs personnes », contre dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, articie « Conver-
d'après [je Dictionnaire historique de ja langue française (Le Robert ation, entretien »), oppos5e aux conversations naturelles ou « authen-
1992). Mais, à ce même terme, le Petit Robert (1991) attribue comme tiques » les dialogues artificiels, ou « fabriqués », c'est-à-dire d'abord
Sens premier « entretien entre deux personnes ». || es5t de fait que |e littéraires : dialogues dramatiques, philosophiques, romanesques ; et
178 179
DIDACTICITÉ
DIAPHONIE
forcément inscrit dans ce type d'interaction verbale (qu'il s'agisse d'un l'intérieur des discours 5econds, les discours didactiques 5e différen-
texte dialogal ou monologal) une intention (réelle, simulée ou feinte) cent des discours de vulgarisation” par leur visée pragmatique, faire
de faire Savoir, de faire partager es Savoirs, de rendre l'autre plus en Sorte que l'autre Sache, qui va au-delà du faire Savoir (les discours
compétent, ou de faire en Sorte que l'autre Sache... ; (3) des données didactiques visent à augmenter les connaissances chez l'autre), et par
d'ordre formel ur lesquelles peut s'appuyer l'analyse linqguistique: le cadre institutionnel dans lequel is Sont produits, qui contraint
traces de reformulation intradiscursive” ou extradiscursive, procédures généralement ses producteurs à évaluer qualitativement et quantita-
de définition, d'explication”, d'exemplification ; traces Sémiotiques tivement les résultats de [a transmission (ce qui à été appris).
diverses empruntant à divers codes [|angagiers: prosodiques, ico- On peut en conséquence décider de réserver l'adjectif didactique à
niques, kinésiques, proxémiques. un discours produit dans une institution de formation ou dans une
Situation institutionnelle d'enseignement, dans laquelle les interac-
DIDACTIQUE tants Sont liés par un contrat didactique constitutif de cette 5ituation
Dans Son emploi adjectival, ce terme de la langue courante carac- de communication, et générant un certain nombre de contraintes dis-
cursives particulières.
térise généralement un objet qui vise à instruire ; un ouvrage, un film,
Dans le domaine de l'analyse des interactions, on peut rappeler
une émission, voire un ton ou une intonation. En analyse du discours,
ce terme caractérise soit un discours soit une Situation qui a quelque que les premières analyses de JL. Mc.H. Sinclair et M. Coulthard (1975)
rapport avec [a transmission d'un Savoir ou d'un Savoir-faire, ou, dans ont porté Sur des échanges en classe de langue (anglais, langue mater-
un emploi plus restreint, un discours ou une 5ituation qui relève de nelle). De nombreux travaux ont été entrepris depuis à travers |e
l'enseignement ou de l'apprentissage. monde Sur les interactions didactiques, en particulier dans les classes
Dans les débuts de l'analyse du diScours française, on à un temps de langue étrangère (Dabène et a1., 1990, Blondel et Cicurel éds,
1996).
considéré le discours didactique comme l'invariant de base « par rap-
port auque| on devra formuler les différentes règles qui permettront
DISCOURS DIDACTIQUE
de construire autour de lui les autres discours » (en particulier les dis-
Cours politiques), dans [a mesure où {| paraissait 5e caractériser « par Il est fréquent d'entendre parler de discours didactique à propos
l'absence de problèmes d'énonciation, [a phrase étant émise comme des discours de la didactique des disciplines. Or cet emploi est malen-
Si n'y avait pas de Sujet d'énonciation Spécifique ; elle peut avoir été contreux: Si la didactique constitue une discipline à part entière (un
dite par X ou YŸ » (Guespin 1971: 23). Mais cette approche prétaxino- corps de connaissances Spécifiques Sur [a transmission et l'appropria-
mique (et quelque peu Simpliste) du discours didactique, ainsi posé tion de Savoirs et de Savoir-faire dans un domaine particulier), elle
a priori, fut vite abandonnée par ceux-là mêmes qui l'avaient propo- devrait donner lieu à des discours de recherche (discours premiers ou
Sée (Dubois et Sumpf 1970 : 28), et, après quelques petites incursions discours Sources) ainsi qu'à des discours 5econds (discours de vulgarisa-
dans les rapports des concours, l'objet d'étude constitué de l'ensemble tion, discours médiatiques, discours didactiques) comme les autres dis-
des discours produits dans le domaine de l'enseignement 5e trouva ciplines; et s'il existe des discours didactiques dans le domaine de |a
délaissé par l'analyse du discours française au profit de l'étude des dis- didactique, tous les discours de la didactique ne sont pas didactiques.
Cours politiques. Alinverse, il y a dans le domaine de l'enseignement et de la formation
Dans le domaine des discours de transmission de connaissances, institutionnels des discours qui ne visent pas, Semble-t-i|, à rendre
les discours didactiques font partie de l'ensemble des discours Seconds l'autre plus compétent, par exemple des discours de consignes, qui
que l'on pose généralement comme js5us des discours premiers ou dis- N'expliquent pas [es raisons des pratiques ou des avoirs diffusés : il ne
cours Sources (les discours de recherche qui visent à produire des S'agirait pas [à non plus de discours didactiques, mais plutôt de discours
coOnNnaissances nouvelles dans un domaine de référence précis). Mais, à prescriptifs, voire injonctifs. C'est ainsi que l'on voit Surgir des traces de
182 1853
DIDACTIQUE
DISCOURS
184 185
DISCOURS
DISCOURS
discours est « l'utilisation, entre les hommes, de 5ignes Sonores articu- du point de vue de 5a Structuration "en langue” en fait un énoncé:
lés, pour communiquer leurs désirs et leurs opinions ur les choses » une étude linguistique des conditions” de production de ce texte en
(1989 : 24). 6. Guillaume opte pour la Seconde : « Dans je discours |.…..] fera un discours » (Guespin 1971: 10).
le physique qu'est ja parole en 50ji 5e présente effectif, matérialisé, et
donc, en ce qui |e concerne, 5orti de [a condition psychique de départ. LA LINGUISTIQUE DU DISCOURS
AU Niveau du discours, la parole à pris corps, réalité : elle existe phys5i-
Depuis les années 80, on voit proliférer [le terme « discours » dans
quement » (1973 : 71). Chez €. Benveniste, « discours » est proche
les sciences du langage, aussi bien au Singulier (« le domaine du dis
d'« énonciation » : c'est « [ja langue en tant qu'assumée par l'homme
COUTS », « l'analyse du discours »...) qu'au pluriel (« chaque discours
qui parle, et dans [a condition d'intersubjectivité qui Seule rend pos-
est particulier », « les discours 5'inscrivent dans des contextes 0
Sible la communication linguistique » (1966 : 266).
Selon que l'on réfère à l'activité verbale en général ou à chaque évè-
(2) La « langue » définie comme syS5tème partagé par les membres
nement de parole. La prolifération de ce terme est je Symptôme d'une
d'une communauté linguistique 5'oppose au « discours », considéré
modification dans ja façon de concevoir Je langage. En parlant de
comme Un Us5age restreint de ce Sy5tème. || peut s'agir : (à) d'un posi-
« discours », on prend implicitement position contre une certaine
tionnement dans un champ discursif (le « discours communiste », le
conception du langage et de la Sémantique. Pour une bonne part,
« discours Surréaliste »...). Dans cet emploi, « discours » est constamm-
cette modification résulte de l'influence de divers courants pragma-
ment ambigu car i| peut désigner aussi bien le 5ystème qui permet de
tiques, qui ont Souligné un certain nombre d'idées forces :
produire un ensemble de textes que cet ensemble lui-même : [je « dis-
* Le diScours SuUppose une organisation transphrastique. Cela ne
Cours communiste », c'est aus5i bien j'ensembile des textes produits par veut pas dire que tout discours e manifeste par des Suites de mots qui
les communistes que je Sy5tème qui permet de [es produire, eux et Sont nécessairement de taille Supérieure à [la phrase, mais qu'il mobi-
d'autres textes qualifiés de communistes. || 5e produit donc un glisse- lise des Structures d'un autre ordre que celles de [a phrase. Un pro-
ment constant du 5y5tème de règles aux énoncés effectivement pro- verbe ou une interdiction comme « Ne pas fumer » Sont des discours,
duits. Ainsi chez M. Foucault : « On appellera discours un ensemble ils forment une unité complète même s'ils ne s5ont constitués que
d'énoncés en tant qu'ils relèvent de la même formation discursive » d'une phrase unique. En tant qu'unités transphrastiques, les discours
(1969hb : 153) ; (b) d'un type* de discours (« discours journalistique »,
Sont Soumis à des règles d'organisation en vigueur dans une commu-
« discours administratif », « discours télévisuel », « djscours de J'ensei- nauté déterminée, celles des multiples genres” de discours : régles
Qgnant en <lasse »..….) ; (€) des productions verbales Spécifiques d'une portant Sur le plan” de texte (un fait divers ne 5e laisse pas découper
catégorie de jocuteurs (le « discours des infirmières », le « discours des comme Une dissertation ou un mode d'emploi.…..), 5ur [la longueur de
mères de famille »...) ; (d) d'une fonction du langage {le « discours l'énoncé, etc.
polémique », le « discours prescriptif »...) ; * Le diScours est orienté. || est « orienté » non Seulement parce
e Discours vs texte. Le discours est conçu comme l'inclusion d'un qu'il est conçu en fonction d'une visée du locuteur, mais aussi parce
texte dans 5on contexte” (= conditions de production et de récep- Qu'il se développe dans je temps. Le discours 5e construit en effet en
tion) (Adam 1999 : 39). fonction d'une fin, il est censé aller quelque part. Mais il peut dévier
es Discours vs énoncé. Très proche de la précédente, cette distinc- en cours de route (digressions..….), revenir à 5a direction initiale, chan-
tion permet d'opposer deux modes d'appréhension des unités trans- ger de direction, etc. Sa linéarité 5e manifeste souvent à travers un jeu
phrastiques : comme unité linguistique (« énoncé») et comme trace d'anticipations (« on va voir que... », «jy reviendrai ».…..) ou de
d'un acte de communication s5ocio-historiquement déterminé. C'est retours en arrière (« ou plutôt... », « j'aurais dû dire... ») - tout cela
d'ailleurs cette opposition qui en France àa 5ervi à attribuer un point de CoOnstitue Un véritable « guidage » de [a parole par je locuteur. Mais ce
vue Spécifique à l'analyse du discours : « Un regard jeté ur un texte guidage s'effectue dans des conditions très différentes Selon que
186
187
DISCOURS
DISCOURS
de bout en par rapport à laquelle il construit 5on propre discours. Dans cette pers-
l'énoncé est tenu par Un Seu] énonciateur qui le contrôle
ou qu'il peut pective, [a conversation n'est pas considérée comme je discours par
bout (énoncé monologal”, par exemple dans un livre)
r (énoncé excellence, mais Seulement comme un des modes de manifestation -—
ètre interrompu ou dévié à tout instant par l'interlocuteu
t [es même s'il est sans nul doute [|e plus important — de l'interactivité fon-
dialogal”). Dans les Situations d'interaction orale, constammen
fonction damentale du discours.
mots « échappent », il faut les rattraper, les préciser, etc. en
isé l'idée que le discour s e5t e Le disScours esft contextualisé. Le discours n'intervient pas dans
des réactions d'autrui. O. Ducrot a radical
orient ation arqume ntativ e un contexte, comme 5j je contexte n'était qu'un cadre, un décor; en
foncièrement orienté en inscrivant une
Ducroft 1983, Carel fait, Iln'ya de discours que contextualisé : on ne peut véritablement
dans les unités mêmes de la langue (Anscombre et
assigner Un 5ens à un énoncé hors contexte. En outre, le discours contri-
et Ducrot 1999).
actes” bue à définir son contexte et peut je modifier en cours d'énonciation.
6 Le discours est une forme d'action. La problématique des
(1962) e Le disScours est pris en charge. Le discours n'est discours que 5'i]
de langage développée par des philosophes comme }.L. Austin
ement diffusé l'idée que toute énonci a- est rapporté à une instance qui à la fois 5e pose comme Source des
puis L.R. Searle (1969) à massiv
Suggére r, affirme r, interro ger...) repérages personnels, temporels, Spatiaux et indique quelle attitude il
tion constitue un acte (promettre,
ces actes élé- adopte à l'égard de ce qu'il dit et de 5on interlocuteur (processus de
visant à modifier une Situation. A Un niveau Supérieur,
s Jangag ières d'un modalisation”). Le locuteur peut moduler Son degré d'adhésion
mentaires s'intègrent eux-mêmes dans des activité
e, un journal télé- (« Peut-être qu'il pleut »), en attribuer [ja responsabilité à quelqu'un
genre déterminé (un tract, Une consultation médical
. Cette d'autre (« Selon Paul ji] pleut »), commenter Sa propre parole (« Fran-
visé.….) elles-mêmes en relation avec des activités non-verbales
ociol0o- chement, il pleut »), thématiser (« Paul, il n'est pas en cause »), etc. ||
action verbale peut aussi être pensée dans des cadres p5ychos
peut même montrer à Son interlocuteur qu'il feint Seulement de l'as-
giques variés (Trognon 1995, Bronckart 1996).
te de Summer (cas de l'ironie”)... La réflexion ur les formes de Subjectivité que
s Le discours est interactif. La manifestation [a plus éviden
”, où les deux locuteu rs coor- SUuppose le discours est un des grands axes de l'analyse du discours.
cette interactivité* est [a conversation
foncti on de l'attit ude de e Le disScours est régi par des normes. Comme tout comportement
donnent leurs énonciations, énoncent en
qu'ont 5ur lui leurs Social, il e5t Soumis à des normes Sociales très générales ; en outre,
l'autre et perçoivent immédiatement l'effet
; outre le comme le montre [a problématique des lois* du discours, l'activité est
paroles. Mais tout discours ne relève pas de la conversation
té qui ne régie par des normes Spécifiques. Chaque acte de jangage implique
cas des énoncés écrits, il existe de nombreuses formes d'orali
d'un confé- lui-même des normes particulières ; un acte aussi Simple en apparence
Semblent guère « interactives » ; c'est |e cas par exemple
radio, etc. Dans des cas de ce genre, peut- que ja question implique que le locuteur ignore [ja réponse, que cette
rencier, d'un animateur de
? Pour certain s, [a manièr e la plus réponse à quelque intérêt pour lu}, qu'il croit que Son destinataire
on encore parler d'interactivité
princip e que le discour s est fon- peut [a donner... Plus fondamentalement, tout acte d'énonciation ne
Simple de maintenir quand même le
consti- peut 5e poser Sans justifier d'une manière ou d'une autre son droit à
cièrement interactif, ce Serait de considérer que l'échange oral
les autres formes 5e présenter tel qu'il 5e présente. Son inscription dans des genres de
tue l'emploi « authentique » du discours et que
s. Mais il discours contribue de manière essentielle à ce travail de légitimation
d'énonciation en 5ont des us5ages en quelque sorte affaibli
entale du qui ne fait qu'un avec l'exercice de [a parole.
paraît préférable de ne pas confondre l'interactivité fondam
produite s Le disScours est pris dans un interdiscours*. Le discours ne prend
discours avec l'interaction orale. Toute énonciation, même
e5t en fait prise dans une interac tf- Sens qu'à l'intérieur d'un univers d'autres discours à travers lequel ji]
Sans la présence d'un destinataire,
explici te Ou implici te, avec doit 5e frayer un chemin. Pour interpréter |e moindre énoncé, jl faut
vité constitutive, elle es5t un échange,
présence le mettre en relation avec toutes sortes d'autres, que l'on commente,
d'autres locuteurs, virtuels ou réels, elle 5uppose toujours [a
se le locuteu r et parodie, cite... Chaque genre de discours à 5à manière de gérer |a
d'une autre instance d'énonciation à laquelle s5'adres
1839
188
DISCOURS / HISTOIRE
DISCOURS RAPPORTÉ
multiplicité des relations interdiscursives : un manuel de philosophie primauté de l'interdiscours*, chez Deaucoup
|a problématique du dis-
ne cite pas de ja même manière et ne s'appuie pas ur jes mêmes COUITS rapporté ouvre constamment Sur j'ens
emble des phénomènes
autorités qu'un animateur de vente promotionnelle... Le Seuj fait de de polyphonie” et d'hétérogénéité>, On noter
a Qu'un certain nombre
ranger Un discours dans un genre (la conférence, le journal télé- de linguistes préfèrent parler de « discours
Feprésenté » qu'utiliser
visé...) implique qu'on |e mette en relation avec l'ensemble illimité l'appellation traditionnelle de « discours Fappo
rté » (Fairclough 1988
d'autres. Roulet 1999), Qui reflète imparfaitement [a divers
ité des phénomènes
concernés.
Considéré de cette façon, le discours ne délimite pas un domaine
qui puisse étre étudié par une discipline consistante. C'est davantage
LES OPPOSITIONS MAIJEURES
une manière d'appréhender je Ijangage. Certains linguistes parlent
néanmoins d'une linguistique du discours, qu'ils opposent à une « lin- 1. Authier-Revuz (1992) Structure ce champ du
discours rapporté
quistique de [a langue ». Cette linguistique du discours ne peut pas autour de trois oppositions majeures :
correspondre exactement à la « linguistique de [a parole » dont F. de M, Entre « disScours rapporté » au Sens Strict
ef « modalisation en
Saussure avait défini l'espace en pointillés; en effet, je développe- discours Second ». Dans |e premier cas, l'énonciateu
r prend pour objet
ment d'une linguistique® textuelle, des théories de l'énonciation” |in- UN autre acte d'énonciation, le fait que quelqu'un
àa dit quelque chose
quistique et d'une Sémantique marquée par [les courants pragma- {e Paul raconte que TU es malade »). Dans le
second cas, il modalise a
tiques* et cognitivistes à reconfiquré l'opposition [|angue/ parole et jes propre énonciation en [a présentant comme
seconde par rapport à Un
oppositions du même dbrdre comme « compétence »/« performance ». autre discours. Cette modaligation peut porter 5ur la validité du
Acte de langage, Analyse du discours, Énoncé, Genre de discours, Contenu asserté (« || est malade, 5i len crois
Luc ») ou Sur l'emploi d'un
lnterdiscouirs, Polyphonie, Pragmatique, Texte mot (« Je Suis “out”, comme on dit »).
D. M. * Entre Signe « Standard » (ou pris en ce USage
») et Signe « auto-
nymer» (ou pris en « mention »). On peut en
effet utiliser un signe
Discours
/ histoire (€. Benveniste) linguistique de manière Standard pour référer à
une entité du monde
{ainsi chien dans « Paul à acheté un chien »), OU
> Embrayé (plan -) /non-embrayé de manière autonyme
Pour référer au Signe lui-même (« On ne trouv
e pas chien dans ton
dictionnaire »). L'autonymie manifeste [ja propriété
Discours rapporté parler de lui-même. Le discours direct relève du
qu'a le langage de
fonctionnement auto-
La problématique du discours rapporté traite des divers modes de nymé : le Fapporteur y fait mention des mots
mêmes employés par
représentation, dans le discours, de paroles attribuées à des instances l'énonciateur cité, ou plutôt {| présente son énonc
é comme tel («ll m'a
autres que |e |jocuteur : « Mise en rapport de discours dont l'un crée dit : “Tu dos partir” »}. Dans le discours indirect,
en revanche, le rap-
UN espace énonciatif particulier tandis que l'autre est mis à distance et porteur fait us5age de 5es propres mots pour citer
autrui, il reformule
attribué à une autre Source, de manière univoque ou non » (Rosier 5e5 propo05 (el m'a dit de revenir demain »).
On parle de discours
1999 : 125). Cette problématique déborde largement la traditionnelie direct libre pour les fragments qui 5ont interprétés
comme du discours
tripartition entre discours direct, discours indirect, discours indirect direct, en l'absence de toute indication Qu'il y a
discours rapporté.
libre, puisque Sont concernés les formes hybrides et le discours direct Dans [a modalisation autonymique, on mêle
emploi s5tandard et
libre, mais aussi des phénomènes comme ja mise entre guillemets et emploi autonyme, en recourant en particulier
à l'italique et à la mie
l'italiique, la modalisation par renvoi à un autre discours (« aux dires enire guillemets. Dans un énoncé comme
«& 54 passion pour
de Y.….…. »), les multiples formes d'ailusion à des discours déjà tenus... l'héroïque lutte des paysans” a quelque chose
de SusSpect », le [ocu-
L'un des postulats d'un grand nombre d'analystes du discours étant [a teur emploie « l'héroïque lutte des paysans
» à [a fojs de manière
190
191
DISCOURS RAPPORTÉ DISCOURS RAPPORTÉ
autonyme et de manière Standard : en effet, il cite et en même temps explicitement : ni associé à un verbe introducteur, ni marqué typogra-
utilise cette expression, dont i| 5e distancie en [a rapportant à une phiquement (italique, guillemets).
autre Source énonciative. On à également montré l'existence de formes «e hybrides » de
» Entre les représentations explicites de Ja citation et celles qui citation, qui ne 5e laissent pas ramener à la dichotomie discours direct/
SUpposent un travail interprétatif de la part du récepteur. On peut indirect, sSans pour autant relever du discours indirect libre. Elles
distinguer ici trois cas : (1) Les formes explicites, linguistiquement uni- recourent aux guillemets ou à l'italique. On s5ignalera : (1) Les îlots
voques : le discours direct ou le discours indirect, les formules telles textuels (Perret 1994) : dans une Structure de discours indirect («X a
« d'après X », « pour reprendre 5on mot... ». (2) Les formes marquées dit que... »), on met entre guillemets un fragment attribué au l|ocu-
linquistiquement mais qui appellent quand même un travail interpré- teur cité : « I| a Soutenu que “le pays était au bord de la faillite”, mais
tatif. Ainsi, lorsque les marques de modalisation autonymique n'indi- ça N'a pas plu à tout [|e monde » (). Authier-Revuz [1996] y voit une
quent pas qui est la Source du fragment rapporté (cf. « Les mentalités forme de modalisation” autonymique). (2) Le discours direct avec
rétro Sont les plus nombreuses »). C'est au récepteur de déterminer, « que » (Bruna Cuevas 1996), fréquent dans [ja presse écrite contem-
en S'appuyant sur Je contexte, quelle est cette 5ource et [a rajson poraine, mais très ancien; on l'identifie comme direct parce que les
pour laquelle l'énonciateur s'est mis à distance. (3) Les formes pure- ajustements des déictiques* dans [a nouvelle situation d'énonciation
ment interprétatives (le discours indirect libre, les allusions, les cita- ne Sont pas réalisés : « Marcel affirme que "5 travailler, c'est faire
tions cachées...), qui ne Sont pas s5ignalées comme telles. Dans ces quelque chose d'utile, alors je ne travaille pas” » (où je réfère à Mar-
formes « purement interprétatives », on trouve des phénomènes très cel). (3) Le résSumé avec citations (Maingueneau 1981) utilisé dans |[a
divers : l'identification du discours indirect libre s'appuie ur de nom- presse ou le discours académique pour donner une reformuiation
breux indices linguistiques, tandis que le repérage des allusions ou condensée de l'ensemble d'une énonciation en restituant en principe
des citations cachées fait appel essentiellement à la culture du récep- le point de vue du locuteur cité ; les fragments cités cumulent l'ita-
teur, ce qu'i| 5ait du locuteur, du genre de discours dont relève ſique et les guillemets : « XxX a tenu une conférence de presse hier. La
l'énoncé, etc. France "ne Se désintéresse pas de ja Situation” mais veut "prendre ses
distances avec ses alliés”. Elle est ouverte “aux nouvelles propositions”
FORMES CLASSIQUES ET FORMES HYBRIDES de 5e5 partenaires ». Mais le point de vue du rapporteur peut interfé-
rer avec celui du locuteur cité (Tuomarla 2000 : 160).
Les trois formes classiques de discours rapporté ont été abon-
damment analysées par les grammaires : direct, indirect, indirect libre. FORMES DISTINCTES OU CONTINUUM 2
La prise en compte des marques énonciatives à renouvelé cette pro-
blématique : c'est en effet un acte d'énonciation que l'on rapporte, La présentation c<lassique du discours rapporté le divise en plu-
non Un énoncé (Authier 1978, Authier-Revuz 1982 a). ll est désormais Sieurs types aux propriétés bien distinctes. C'est ainsi que le discours
acquis qu'il s'agit de trois formes indépendantes l'une de l'autre, c'est- direct 5e caractériserait par 5on caractère autonymique. D'autres [in-
à-dire qu'on ne peut pas passer de l'une à l'autre par des opérations Qguistes (Rosier 1997, 1999, Tuomarla 2000), Surtout Sensibles à l'inter-
mécaniques (Banfield 1973). A également été abandonnée l'idée que prétation des citations en contexte, pour les catégories DD, Dj, DIL
le discours direct Serait plus « fidèle » que le discours indirect et qu'il comme pour la dichotomie « emploi Standard »/« autonyme », préfè-
reproduirait des paroles effectivement tenues. rent raisonner en termes de continuum plutôt que de polarités oppo-
Une quatrième forme, le « discours direct libre », identifié au Sées. Ce que confirmerait l'existence de formes « hybrides ». « La
début du xxe siècle, intéresse de plus en plus les linguistes (Rosier caractérisation formelle du DD comme autonymique ne rend pas
1999 : 266). ll est devenu fréquent dans la littérature et dans la presse. compte des phénomènes discursifs qui accompagnent cette forme de
jl s'agit, très grossièrement, de discours direct qui n'est pas marqué discours: ironie, dramatisation, modalisation, thématisation, diverses
192 193
DISCOURS RAPPORTÉ
DOUBLE CONTRAINTE
formes d'interaction” dialogique avec jes voix citées dans |e texte » « mixtes », qui ne Sont plus jugées marginales ; au point de mettre
(Tuomarla 2000 : 40). Ainsi, le DD relèverait davantage de [ja modali-
en
cause [a distinction classique entre les divers types de discour
Sation autonymique que de l'autonymie. s rap-
porté. En fait, entre des procédés grammaticaux, nécessaireme
nt très
pauvres, et ja multiplicité effective des modes de manifestation
PHRASES SANS PAROLE
du dis
COUITS rapporté, il y à les contraintes imposées par les genres*
de dis-
La problématique du discours rapporté trouve 5à limite dans les Cours , un traitement Strictement linguistique de ces phénom
ènes est
phénomènes de « phrase 5ans parole » dans les textes narratifs (Ban- donc insuffisant. La manière dont une parole est attribuée à
une autre
field 1995), c'est-à-dire des énoncés qui ne Sont pas attribués au [ocu- Source énonciative est Solidaire des câractéristiques de l'ensem
ble du
teur mais qui Sont des pensées attribuées à ja Subjectivité, au point” discours citant.
de vue d'un personnage. Ainsi l'énoncé E, dans-la Suite « Pau] entra bp Dialogisme, Diaphonie, Discours, Hétérogénéité mon
tré
/ consti-
e
dans la pièce (E,). Manifestement, Pierre n'était pas [à (EF) ». || s'agit tutive, interdiscours, Intertextualité, Polyphonie
de pensées ou de perceptions verbalisées mais qui ne 5ont pas à pro-
D. M.
prement parler du discours rapporté. On retrouve ici [a notion d'énon-
ciateur* d'O. Ducrot, et plus généralement [a problématique de |a Discursif (niveau -) ræ Situationnel (niveau -)
polyphonie.
DOXA
cConversationnelles (ainsi entre ja maxime de quantité qui nous enjoint CEA [a Nan' aucun goûtC] , maisIs réga
ré lez-vous | », formules
de fournir un maximum d'informations Sur l'objet dont on parle, et |a qui peuvent
maxime de qualité qui veut que l'on ne donne que des informations
dont on e5t absojument sùÙr) ;: (2) conflit intervenant entre jes diffé-
rentes régies constitutives du Système de ja politesse*, par exemple
entre celles qui relèvent de ja politesse négative (il convient de laisser
l'autre en paix, et d'éviter les incursions intempestives) et celles qui
relèvent de la politesse positive (| convient au contraire de jui faire
des avances, de [ui prodiguer compliments et marques de s5ollicitude, C K-0.
bref, d'envahir Son territoire pour flatter s5a face” positive) ; ou entre Doxa
la « [0j de modestie », et [a nécessité de ne pas trop 5e dévaloriser
(voire de 5e valoriser dans certaines circonstances, comme les entre- M est HN mot emprunté au grec et désignant l'opinion,
la répu-
tiens de recrutement) ; (3) conflit, enfin, entre jes maximes conversa-
tionnelles et jes régies de ja politesse, par exemple entre [a maxime de US TON CIT des Cho5eS Ou des gens. La doxa Correspond au
modalité (« Soyez clair ») et le principe de ménagement d'autrui (qui lement fi cominantes, dont
la vérité est incertaine, prises
ON ans leur formulation linguistique |e plus
invite, au contraire, à l'expression indirecte), ou entre [ja maxime de courante
on ri mie
ini és endoxa (589 : « endoxo
qualité et ce même principe de ménagement d'autrui —- car [a fran- n ») com) me [es opinions
chise et le tact ne font pas toujours bon ménage, comme nous en fai- ) feçues dans Une communauté ©, utililisé
[e
Nement
ndso dial isées dans | | j
Sons l'expérience à chaque instant de notre vie quotidienne, ayant à 1 ectiques
Gn* et rhérhétor
toriiqu ) es: : « Sont d es Idée
….], idé s adn
adm ies
ise| s
choisir entre le « pieux mensonge » et la Sincérité blessante. INIONS partagées par tous | es
Presque Tous, , ou par ceux qui | hom mes , ou
Donc, les Sujets Sociaux Sont en permanence Soumis à des doubles Préspré entent l'opinio
ini n éclairé ]
[es
ces mo
dernuiersPi par tous, , ou par pres our
contraintes, voire à des contraintes multiples, c'est-à-dire à des situa- 25 que tous, , ou par par | les plus
Us coconn
1e5 5 comme autorités » (Arist Ote, nn us e et
tions où ils ne peuvent respecter une régle Sans en bafouer une autre. Topiqu j es : |, 1
té. « endoxaXale » est d ONC une
idée
Mais, à la différence de ceux que connaît [a p5ychopathologie, ce ont idée
idé appuyée ;Sur Une| f Torm nee d'au
autorité du (plus grand) Nom d'au! to-
en quelque Sorte à des double binds « mous » que l'on à affaire dans bre, des experts, des person
Socialement en évidence Le lati nes
[a communication quotidienne : les règles conversationnelles 5ont suf- - at j np
« probable ». MN Traduira endoxal par probabilis
fisamment Souples, et tolérantes, pour que l'on puisse avec elles
« COMpOSer », et trouver des Solutions de compromis. C'est d'ailleurs
ce qui explique [je caractère Souvent étrangement « contourné » de
nos formules rituelles”. Soit l'exemple du compliment : on a remarqué
que les réactions à cet acte de |angage prenaient volontiers [a forme Na
rhétori US. Pourtant, fondamentalement,
d'un énoncé ambigu, embarrassé ou alambiqué (Kerbrat-Orecchioni être Une proposition
âle n'a rien de péjoratif: : «O0 N
1994 : chap. 5); mais c'est que, jorsque l'on vient d'être gratifié d'un Saitj assez |a confi Ari
Tote
[ecaccorde,5 , |fat-cCe SOUS Tréserve
:
compliment, on doit tout à [a fois faire bon accueil à ce « cadeau ver- d'examen e aUxX Feprésentations : entations
- a Vocation naturelle de |'h i j ofcoj-
bal », protéger 5on territoire, et respecter la 10ji de modestie. Ces (Brunschwig Uumanité ité envers | j
f
tio 1967 *- XXXV.
8% / ;
L'argumentation
expressions rituelles peuvent même à la limite avoir un caractère di jalectique
|à à pour
Jour fonc.
fonc-
de les mettre à | épreuve ; l'argumentation
contradictoire, dans je cas par exemple de ces formules utilisées en àdanpen
s le0 rhétorique les traite
cadre d' UN conflit| particul ier, , e|1
iculi
coréen pour inviter 5es hôtes à passer à table : « Je n'ai rien préparé/ à + pPrend à 5e les concilier ou
© u
ili
198
197
DORA
« doxa/ »,
r allure grecque et technique, 1; les mots
», POUF li nstant préservés de
Dé Par » Sont, comme le le mmot « tOp05
« endoxon
commun ».
[a dérive péjorative qui affecte « lieu
semblable Lo
p Autorité, Stéréotype, Topos. Vrai
Échange
On distinguera, pour échange, une acception ordinaire et une
acception technique dans le cadre de |l'analyse des discours et des
interactions. Dans ce dernier cas, Ja notion d'échange s'apparente à
celle de paire” adjacente de l'analyse* conversationnelle.
199
ÉCOLE FRANÇAISE D'ANALYSE DU DISCOURS
ÉCHANGE
203
202
ÉCRIT / ORAL
ÉCRIT / ORAL
langue qui àa été peu à peu élaborée pour [a communication gra- les Sujets sont alors des éléments historiques essentiels, Seuls SUScep-
phique. L'apport propre de l'analyse de discours du côté de l'histoire tibles d'apporter une certaine Stabilité.
consiste à envisager cette dynamique des discours oraux et des dis- Enfin, l'écrit du côté de l'histoire Suppose des techniques d'édi-
cours écrits, en [ja rapportant à une « Situation ». tion. La question des normes graphiques Sépare les éditeurs de textes
Les analyses concrètes ont d'abord concerné Jl'histoire Sociale de anciens qui S'adressent à des sSpécialistes et les éditeurs de textes
l'écriture. Elles 5e Sont développées parallèlement à des travaux qui modernes qui visent un lectorat élargi et modernisent l'orthographe,
portaient Sur je jong terme (histoire des rythmes d'alphabétisation, privilégiant [a lisibilité Sur [la fidélité. La ponctuation”, |e découpage
menée par F. Furet et M. Ozouf [1977], ou histoire de la Signature eN paragraphes ou [a mise en page sSont des enjeux plus déterminants
développée par B. Fraenkel [1992]. Le chantier qui 5'est ouvert, à car ils modifient l'interprétation des textes. [Is ont au premier plan du
partir des années 70, à propos de la Révolution française, permet de travail théorique de H. Meschonnic (1982), de M. Arabyan (1994) ou
Souligner les différences: R. Balibar (1985) oppose ainsi à F. Furet et d'A.-M,. Cristin (1995).
M. Ozouf une approche de la grammatisation des populations qui p Auteur, Canal (de transmission), Contexte, Conversation, Dialogue,
tient compte des dimensions institutionnelles — les décrets révolution- Ethos, Gestualité, Prosodie, Médiojogie
naires, l'école de la Troisième République -— et des pratiques politi- 5. B.-R
ques — l'apprentissage du français dans les Sociétés populaires. Dans
Un Sens proche, on peut 5'intéresser à l'autorité* de l'écrit, en rela- Effet de ens
tion avec je partage des langues. En S'imposant, le français national
La notion d'effet de sens e5t liée dès Son origine à la notion de dis
écrit des révolutionnaires redéfinit en effet [a place et le s5ens des
COUrS*, bien qu'elle fasse l'objet de différentes définitions Selon [a
langues locales désormais confinées dans les marges (archaïques, ou théorie dans laquelle elle s'inscrit. Cette notion est au cœur de
affectives) d'une Société (S5chlieben-Lange 1996 pour une Synthèse). diverses distinctions, entre autres celles de sens de langu
L'analyse peut aussi porter sur les Sujets qui prennent l'écrit en ! Sens
e de
contexte et Sémantique / pragmatique.
charge ; 5. Branca-Rosoff et N. Schneider (1994) retracent l'entrée
des peu-lettrés dans la culture écrite qui 5'est opérée pendant [a Le Iinquiste G. Guillaume, Substituant à l'opposition Langue/ Parole
Révolution. de F. de Saussure l'opposition Lang / Discours
ue en attribuant à cette
L'étude de Jja conscience Iinguistique dans son rapport à l'écriture dernière une définition différente de celle def de Saussure, à le pre-
a connu Un développement rapide qui àa eu des conséquences Sur [a mier proposé de distinguer le s5ens qui s'attache aux unités minimales
façon même de penser l'objet langue. Des historiens des idées linguis- de forme ayant une Signification (morphème), des effets de ens qui
tiques comme À. Collinot et F. Mazière (1997) abordent les représen- Correspondent à l'infinie variété des valeurs que ces unités peuvent
tations de la langue élaborées par les lexicographes comme des dis- avoir dans le discours, Selon |e contexte dans leque] elles s'inscrivent
Cours Qui, même lorsqu'ils 5e donnent pour Scientifiques, renvoient à (Guillaume 1964). Cependant, pour ce linguiste, le discours étant un
leur inscription historique de discours. Ces descriptions Stabilisées et lieu de l'observable et [a langue un lieu de reconstruction théorique
décontextualisées par jeur inscription dans un livre leur apparaissent QUI correspond à Un mouvement nature] de |a pensée, les effets de
Sens ne Sont que le résultat des vajeurs que le discours attribue au
comme constitutives de ce que nous appelons aujourd'hui une
Signifié en langue, en opérant des coupes dans le continuum du mou-
« langue ». 5. Auroux (1998) en tire une conclusion radicale en niant
vement de pensée de celle-ci. À. Joly tente de clarifier [a définition de
l'existence des langues (au 5ens Saussurien) et en proposant comme
G&G. Guillaume dans Boone et Joly 1996 (article « Effet de Sens y).
donné empirique [a notion d'hyperlangue (« un espace |.…..] défini par
la communication, l'interaction des individus possédant des compé- La pragmatique, quant à elle, propose, Sous des terminologies
tences linguistiques diversifiées »). Les institutions, les évènements et diverses, de distinguer [a Sémantique de [a phrase (ou Sémantique lin-
206
207
EFFET VISÉ / EFFET PRODUIT ELLIPSE
quistique) dont le Sens relève d'une logique de la proposition, de |la d'a effets possibles », ceux correspondant aux effets visés de |'instance
Sémantique des énoncés (ou Sémantique rhétorique Ou pragmatique) de communication et ceux correspondant aux effets produits par l'ins-
dont le Sens (additionnel) relève de [a 5ituation d'emploi. Ce 5ens tance d'interprétation.
pragmatique (ou contextue], ou Situationnel) 5e calcule ou s'infère à On ajoutera qu'effets visés et effets produits font écho à force
partir des instructions de 5ens qui sont fournies à la fois par le sens de illocutoire* et perlocutoire* des actes” de langage.
la phrase et par les données de ja 5ituation d'emploi. Pour calculer ce p Acte de langage, Destinataire, Émetteur, Locuteur
Sens, que l'on peut donc appeler effet de sens, les pragmaticiens ont PC
cherché à décrire ce qui constitue ces données 5ituationnelles. Ce ont
[es maximes conversationnelles pour H.P. Grice (1979), ou les jois* du Ellipse
discours pour O. Ducrot (1980 et 1991).
Dans Je prolongement de ja pragmatique, d'autres auteurs Opération qui consiste à Supprimer d'une phrase un ou plusieurs
emploient le terme d'effet de sens — ou parfois d'effet de discours -— éléments dont ja présence es5t normalement requise. Cette notion
en opposition à Sens de langue. Ce dernier serait le sens Stable (litté- n'est pas employée de ja même manière en Syntaxe et en rhétorique.
ral) qui s'attache aux mots des phrases, en dehors des Situations d'em- En Syntaxe, l'ellipse es5t constamment invoquée par les grammai-
ploi, et l'effet de sens serait le sens Spécifique qui apparaît en contexte riens ; 5Son U5age es5t inséparable du postujat que les 5tructures linquis-
et en Situation et qui ne peut être 5aisi que par inférence” (voir Cor- tiques Sont régulières. La grammaire traditionnelle, par exemple,
nulier 1985, Charaudeau 1992 et 1995 €). P. Charaudeau propose en voyait une ellipse dans certaines comparatives (« Paul est plus grand
outre de distingquer effet* visé et effet produit (1997 à). que Jacques [n'est grand] »); certains en voyaient même dans des
pp Effet visé/ effet produit, inférence phrases comme « Qu'il sorte | » : pour justifier la présence du « que »,
PC.
on restituait un verbe de volonté (« je veux que... »). La linguistique
moderne, en particulier [ja grammaire qgénérative, à essayé de
Effet visé/ effet produit contraindre le recours à l'ellipse pour en faire autre chose qu'une pro-
cédure ad hoc.
cette opposition est utilisée par P. Charaudeau pour distinguer,
En rhétorique, on range l'ellipse parmi les « figures” de construc-
dans une problématique de l'influence”, d'une part les effets que le
tion », ou « figures Syntaxiques ». À la différence d'autres fiqures 5yn-
Sujet communiquant àa l'intention, et tente, de produire auprès du
taxiques comme l'hypallage ou le chiasme - qui impliquent un dépla-
Sujet destinataire* qu'il imagine et construit de façon idéale, appelés
cement -, l'ellipse implique une rupture (Bonhomme 1998) par
effets visés, d'autre part ceux que le Sujet” interprétant ressent effec-
l'effacement de constituants. Ce qui implique que je récepteur ait les
tivement et qu'il construit ou reconstruit à 5a façon, appelés effets
moyens de pallier ce qui manque. L'ellipse rhétorique es5t censée pro-
produits (1997 à : 37, 88). Les effets produits ne coîncident donc pas
duite à des fins expressives, 5son emploi sy5tématique e5t traditionnel-
nécessairement avec les effets visés.
Ains|, on comprend comment, dans un modèle de discours à lement lié au jaconisme et à l'émotion. Dans le premier cas, l'ellipse
double espace exte/ rne interne rendant compte de [a double dimen- est perçue comme le refus de [a prolixité, l'économie de moyens. Dans
Sion explicite et implicite du discours, un même acte de langage le Second, l'ellipse est attribuée à un locuteur dont [a passion trouble-
construit à l'adresse d'un certain destinataire idéal puisse produire des rait le discours. Mais il est difficile d'assiqgner une valeur Stable aux
effets différents selon le Sujet récepteu r” qui l'interprète (un énoncé effets produits par l'ellipse indépendamment des genres” de discours
ironique, par exemple, Sera interprét é comme tel par un certain récep- concernés. Dans les genres audiovisuels narratifs, l'économie de
teur et pris « au pied de [a lettre » par un autre). Du point de vue de moyens peut fonctionner comme indice qu'on va vite et à l'essentie],
l'analyse des textes, on dira qu'un texte est porteur d'un ensemble qu'on n'entend pas paraître didactique. Dans un es5aj, l'ellipse peut
208 209
EMBRAYEUR
ÉLOCUTIF
ÉMETTEUR
EMBRAYEUR
ra …. . |
renvoyant au PP Oates 105 PO le discours indirect libre pose des problèmes
ant au mes 5àa He (di scours rapporté); (2) code COU Te UGanfield 1995). || peut
l'énoncé | aussi
US y avoirir des des |interférences
S
ren voy brayeurs) ;
(no ms pro pre s) ; (3) mes 5agé renvoyant au code (em é et celui de. l'énonciation : d dans Un récit,
Ac]
cod e s le cas de € Un
e ren voy ant au Me5 5a9 F (autonymie®). Ilya, dan rouP 190 4, comme « notre héros » implique qu'un pont à été
(4) cod |a Signification
voie au code parce que «
j'embrayeur, mes55age qui ren deh ors d'une réfé- mb yr NS de lecture et l'histoire (Vuillaume 1990). Enfin, jes
ne peut être définie en
générale d'un embrayeur s 1e code de |a NT 5 doivent NE être analysés en prenant
pr en compte | [a scène”
|
: 178). Par exemple, dan
rence au mes5age » (1963 ata ire du mes- dan Un Tente phil ituUée par
) je discours. . Pa Par exemple, « aujourd'hui
j »
e nécessairement le destin
janque française, fu désign À xte | osophique
| ou dans
/ un texte politique,
it] fé
réfère à un |
.
Sage dans leque! jl 5e trouve , & expresSsiONS oment défini par le discours, qui construit Sa propre temporalité
ces unités ont reçu d'a utres noms: « déictiques”»
indexicaux ».. Déictique, Déixis, Énonciation |
reflexives », & Symboles
Sui-référentielles », « token- , €. Benve-
les linguistes (0. Jespers2N D. M.
Elles ont intéressé aussi bien ce...). Elles
) que les phi los oph es (€. Husserl, 6. Frege, C.5- peir
nist e.…. linguis-
ité fondamentale de l'activité Emetteur
manifestent en effet |a reflexiv les mul tip les défini-
6. Kleiber (1986 : À), À + on Z + « «
tique. Comme j'a montré art iss ent en deux
ce type d'unité 5e rép
tions qu'on àa données de et l'ob jet de réfé-
mettent l'accent Sur je lieu
ensembies : (1) celles qui es qui met ten t
ion d'embrayeur ; (2) cell
4 f t
EMBRAYEUR ET TEXTE
s ji5olés, |a
textes et non à des énoncé
Quand on àa affaire à des En particu-
e des problèmes Spécifiques.
catégorie des embrayeurs pos nce , comme
vent Servir d'espace de référe
lier, l'espace textuel peut Sou e, plusieurs
la déixis* textuelle. En outr
je montre le phénomène de quand il y à
vent être emboîtés, ainsi
Ua
« chargés » (valence affective SuUpposée) de par leur appartenance à langagiers, propres au message et au genre discursif (Chabrol et
des domaines sociaux importants (Sexualité, pouvoir, mort, violence) Camus 1994), et de facteurs ps5ycho-sociaux, caractéristiques des Sujets
(Martins 1982). Les résultats montrent que les marquages expressifs (motivations à l'exactitude, à la défense de 50j et de ses croyances, à
Sont bien traités, car présents dans [a mémoire à [ong terme même l'adaptation Sociale). C. Chabrol (2000 : 115-121) propose de considé-
S'ils Sont peu relevés ou rappelés dans le court terme. Ces traitements rer, avec P. Charaudeau (2000 à : 135-140), que les différents types de
Sont maximisés quand il y à congruence entre l'humeur (déclarée ou marques &« expresSives » Sémio-linguistiques introduisent une dimen-
induite) et [a valence affective des évènements. Des psychologues Sion figurative censée renvoyer à une « intention pathémique », Le. à
cognitivistes, Schank (1979) et Kintsch (1980), sSoulignent l'importance des effets visés de pathémisation. Toutefois, ce Serait Surtout auprès
des « régulations » de ces processus émotionnels induits (Martins des Sujets interprétants en réception que les effets de « pathémisa-
1993 : 98-103). Lintérêt des Sujets Serait maximisé par une intensité tion » pourraient être définitivement établis car, contrairement à Une
affective moyenne des « évènements » évoqués, Une incertitude ou tradition rhétorique qui se donne une cible passive, en particulier
prévisibilité relative, et une intégrabilité limitée à la causalité narra- quant aux dimensions affectives des discours, tout traitement textuel
tive et à la cohérence Sémantique. Bref, {| y aurait une tendance à éc0- Semble bien ici dépendre des connaissances, y compris discursives, des
nomiser jes affects éprouvés comme à mesurer les efforts cognitifs. Les représentations du monde et de 50j, et des attentes des Sujets (perti-
Sujets esaieraient en tout cas de contrôler les effets induits en eux en nence, implication, intérêt des tâches proposées et des situations pro-
fonction de [la Situation d'interaction et du genre discursif attendu et bléèmatisées), sans parler de leur humeur.
pas Seulement de la Situation référentielle évoquée par le propos. CC
En psychologie Sociale, on à d'abord étudié l'influence de la qualité
et de la pertinence des arguments et des indices de crédibilité, d'attrac- IL. EN SCIENCES DU LANGAGE
tivité et de compétence sur les changements d'attitude et de compor- Les études jexicales Sur la délimitation du champ lexico-séman-
tement. Les marques expressives et les inférences fondées Sur des affects tique des termes d'émotion et ja nature des traits primitifs qui le Struc-
apparaissent particulièrement avec ces indices (« cues »). Les travaux turent font écho à la recherche sur les émotions de base. Pour préciser
expérimentaux Sur les messages fondés Sur « l'appel à la peur » dans |a la nature de l'émotion circulant dans un discours ou Une interaction,
gestion des risques (Santé, conduite automobile), depuis les années 70, l'analyse de discours peut s'appuyer sur les émotions nommées et Sur
en Sont une bonne illustration (Girandola 2000). [ls mettent en lumière les traits élémentaires (ou « pathèmes ») créant des orientations émo-
l'impact Supérieur des cadrages négatifs qui dramatisent je conseil au tionnelles plus fines. Ces orientations S'organisent Selon un Sys5tème
niveau du récit comme à celui de la mise en scène visuelle ou du lexique. d'axes, fait bien repéré dans [a rhétorique du pathos* et dans
|a
Cependant, le traitement et l'influence des messages expressifs char- recherche en psychologie 5ur la composante d'évaluation cognitive
gés émotionnellement dépendraient aussi des jugements métacogni- des évènements facteurs d'émotion (5cherer 1984/1993 - 107). Cette
tifs portés par les Sujets Sur [a sévérité de la menace (conséquences cOmposante détermine [a qualité émotionnelle de l'évènement affec-
négatives prévisibles), Sur leur vulnérabilité, Sur l'efficacité des recorm- tant le 5ujet en fonction de 5on caractère plus ou moins prévisible,
mandations comme Sur leur auto-efficacité. Ainsi, je contrôle de ja peur agréable, de sSon origine, de 5a distance, des possibilités de contrôle,
peut l'emporter Sur celui du danger et aboutir à un traitement Superfi- des normes et valeurs de l'être affecté, etc. (ibid, : 115).
diel et à une influence nulle ou négative, tandis que l'inverse peut 5e L'ètude de [a Syntaxe des énoncés d'émotion est menée dans dif.
produire lorsque c'est je contrôle du danger qui l'emporte (Leventhal féêrents cadres théoriques. La grammaire classique, par exemple, lie les
et a]. 1984, Zanna et Rempel 1988, Liberman et Chaiken 1992). phénomènes de dislocation de l'énoncé aux thèses classiques Sur |a
En Somme, l'étude des effets des marquages expressifs Supposés fonction perturbatrice de l'émotion. En faisant référence à Un modèle
émotionnels fait apparaître une combinaison complexe de facteurs Stimulus-réponse de l'émotion, les théories de [3 Grammaire Qgénéra-
216 217
ÉMOTION
ÉMOTION
tive et du Lexique-Grammaire distinguent |e terme désignant |e Sujet Santes verbales ef paraverbales (perte ou
surcroît de contrôle Sur l'or-
affecté ou Siège de l'émotion (Lieu psychologique, « Experiencer ») et ganisation de [a parole ; registres vocaux
Spécifiques ; organisation par-
le Déclencheur de l'émotion (Agent, Cause). Elles s'intéressent à ticulière de [la Sphère mimo-posturo-gestuel
le.….). (2) L'émotion Se com.
l'organisation sémantico-yntaxique caractéristique d'énoncés organi- munique par empathie, c'est-à-dire par
identification corporelle à |a
Sès autour d'une classe de verbes dits « Verbes p5ychojogiques » (Vy) personne émue (Cosnier 1994 : 86). L'analyste
est Supposé maiîtriger ces
— «Les départs brusqués (Déclencheur) angoissent (Vy) Luc (5iège) » phénomènes. (3) L'émotion se Communique
Selon divers codes Sémifo-
OppoOsé à « Luc adore les départs brusqués » (cf. M. Gross 1995 : 70) - logiques. Parmi tous les phénomènes précé
dents, au moins tous ceux
OU, d'une façon générale, des énoncés coordonnant un terme de 5en- qui Touchent à la Sphère mMimo-posturo-g
estuelle Sont SUsceptibles de
timent à un lieu psychologique — « Pierre à peur ». Stéréotypijsation et de SyStématisation,
ce qui les Tait entrer dans un
Du point de vue énonciatif et communicationne|, la détermination code culturellement déterminé et les rend
capables de fonctionner
précise du Siège de l'émotion est compliquée, d'une part, par le pro- clans Une communication intentionnelle
reconnue comme telle par
blème de son 5tatut énonciatit (Sujet parlant ou énonciateur) et de l'interlocuteur (on ne manifeste pas 5à
tristesse dans les pays anglo-
l'enchâssement des mondes discursifs, créant des boucles émotion- SaKONS comme au bord de [a Méditerran
ée). L'émotion affichée fait
nelles (le locuteur met en scène, à 5a guise, les éprouvés d'autres |ocu- partie du Sens communiqué (« Agah | Dupo
nt ! C'est.….. c'est Super |
teurs-acteurs). D'autre part, [ja notion d'évènement inducteur doit Quel beau Succès | Quel bonheur | Je me réjou
is tant de votre nomina-
être resituée dans le cadre des Scénarios dans Jesquels 5ont engagés les tion 1 + Sourire, voix éclatante, face Ouver
te, yeux dilatés, bras et torse
acteurs émus et des Stéréotypes émotionnels qui [ui Sont attachés (par projetés Vers l'avant »). L'émotion ainsi inter
prétée peut être coupée
exemple, la Situation d'examen s'accompagne d'une gamme d'émo- de l'émotion Fessentie, et devient mensongé
ou feinte émotionnelle ;
tions prévisibles). mais la loi de réduction de [a dissonance
émotionnelle fait qu'il est
Au niveau disScursif, pragmatique et communicationnel, l'intérêt 5e Toujours moins fatigant d'éprouver ce que
l'on manifeste.
porte Sur l'expression, la communication et l'interaction des émotions, bp Argumentation, Pathos, Rhétorique
étudiées Sur corpus” (enregistrements audio ou vidéo, transcriptions
d'interactions, textes) (Plantin 1998, Pjantin et ai. 2000). La recherche CP
Sur les interactions met j'accent Sur les émotions quotidiennes de faible En analyse de discours 5e poOse [à question
de avoir quelles rela-
intensité, opposées aux grandes émotions ; elle s'intéresse à [a com- tons entretiennent « émotion » eft « raiso
n ». De ce point de vue, « les
munication émotive (intentionnelle) et à la communication émotion- posltions adoptées par les analystes du disco
urs consjstent à décrire et
nelie (non intentionnelle : l'émotion disloque [le discours - ou le restruc- expliquer 1e fonctionnement des éléments émotionnels
ture). Ces études ont leur origine dans [es travaux de K. Bühler et de COUITS à VISGe persuasive sans prétendre offrir
dans le dis
des critères d'évaluation
C. Bally, ainsi que dans la réflexion rhétorique ur |e pathos (Caffi et Refusant une théorie de l'émotion comme
trouble et désordre l'ana-
Janney 1994). Tout discours exprimant et communiquant de l'émotion lyse de l'argumentation dans le discours
part du principe qu'une rela-
est composite; pour les besoins de l'analyse, on distingue trois para- tion étroite, par ailleurs attestée dans
d'autres Sciences humaines | ]
mètres : la réception diagnostique de l'expression émotionnelle, 5a lie l'émotion à la rationalité » (Amossy 2000
: 169). Dans cette |} ne,
transmission empathique et Sa transmission intentionnejle. (1) L'émo- H. Parret dit que « les émotions Sont des
Jugements » 5i l'on adopte
tion se diagnostique Selon les règles d'une Sémiologie psycho-médicale UNe « Conception évaſuatrice et cognitive
du jugement » (1986 : 142) -
OU populaire. Le diagnostic peut s'appuyer Sur tous les « ouftputs » des R. Boudon avance que « [a logique des
5entiments moraux » repose
composantes physiologiques et attitudinales (par exemple, telle varia- Toujours 5ur « UN SyStême de raisons 5olid
es » (1994 - 30) : P. Charau-
tion dans l'état cutané du Sujet est interprétée comme indice qu'il est deau intégre les émotions dans les avoirs
de croyance, « Savoirs pola-
Sous l'emprise de tel état émotionne]), comme Sur toutes les compo- TIS6S autour de valeurs s5ocialement constituée
s » (2000 : 131). Pour cet
218
219
EMPHASE
ÉNONCÉ
auteur, les émotions Sont intentionneliles dans [a mesure où elles Dans Un cas comme dans l'autre, l'emphase ne constitue pas une
«5e manifestent dans un Sujet "à propos” de quelque chose qu'il 5e catégorie au Statut bien Spécifié. Elle permet Seulement de Orouper
figure » (ibid. : 130), et, du même coup, elles 5'inscrivent « dans une des phénomènes aux effets voisins.
problématique de la représentation » (ibid. : 132). b Focalisation, Présupposé, Thème / rhème, Trope
p Connaissance / croyance (5avoir de -), Représentation Sociale
PC
Endophore /exophore
Emphase ResSpectivement du grec endon « à l'intérieur » et ex0 « à l'exté-
Cette notion intéresse l'analyse du discours à deux titres très diffé- rieur », et phorein « porter », les termes d'endophore et d'exophore
rents : d'une part, dans la tradition rhétorique comme procédure ont été forgés par MA.K. Halliday et R. Hasan (1976). La relation
d'ornementation du discours, qui a une incidence Sur l'éthos* du [ocu- d'endophore correspond à celle identifiée usuellement Sous l'appejl-
teur; d'autre part, comme famille d'opérations 5yntaxiques qui ont lation d'anaphore textuelle. Plus précisément, |e terme d'endo-
pour effet de mettre en relief une partie d'un énoncé. Phore fournit un hyperonyme aux expressions anaphore et cata-
Phore®. Pour cette raison, on parlera d'endophore anaphorique 5i le
Dans la tradition rhétorique prolongée par la Stylistique scolaire,
l'emphase regroupe un certain nombre de procédés (Suspension, péri- pontage référentiel s'opère vers un antécédent, et d'endophore cata-
phorique s'il est orienté vers une séquence SUbséquente dans |e
phrase, énumération, épanorthose, hyperbole”.…..) dont l'association
est censée provoquer chez le récepteur le Sentiment que le langage cotexte. La relation d'exophore correspond, quant à elle, à celle
est impuissant à exprimer certains contenus : « Êtes-vous 5i plein de d'anaphore cognitive. T. Fraser et A. Joly (1979) divisent l'exophore
votre objet qu'il vous Semble que vous ne pourrez jamais le faire as5ez en exophore in praesentia et exophore in absentia selon que le ren-
connaître, ni en donner l'idée que vous en avez vous-même, et qui Voi 5'opère avec Un élément de [a 5ituation extralingquistique présent
vous domine en quelque sSorte ? [|.…..} De là nombre de fiqures dont le au moment de l'interaction - « Je t'ai apporté je livre » (le [ocuteur
tient le livre dans [a main) —- ou bien qu'il S'appuie Sur [a 5aillance
principe, dont le caractère commun est l'Emphase » (Fontanier 1968 :
mémorielle d'une donnée - « Cette Situation me déplaît » (le [|ocu-
361). Lemphase implique inévitablement une théâtralisation de l'acti-
teur pense à une Situation spécifique, autre que celle qui constitue
vité disScursive. Aujourd'hui, « emphase » es5t Souvent pris dans un 5ens
légèrement péjoratif. Son présent immédiat).
En Syntaxe, « emphase » désigne des types de construction par les- Dans Fusage des linguistes, les termes d'endophore et d'exophore
quelles l'énonciateur Sélectionne un constituant pour je mettre en restent peu us5ités, au profit d'anaphore, qui cumule leurs emplois
relief. En français, cela recouvre Surtout l'extraction en téte du consti- respectifs.
tuant, encadré par « c'est... qui/que » (« C'est Jean qui est venu ») et bp Anaphore, Cataphore, Chaîne de référence, Reformulation
le détachement (ou dislocation) à gauche ou à droite avec reprise pro-
nominale (« || e5t venu, Jean », « Jean, i| es5t venu »). Mais la mise en
relief peut s'opérer Simplement en Soulignant un terme à l'oral (« Jean Énoncé
est venu »). La prise en compte de ces phénomènes peut être pré-
Terme également en usage dans [a langue courante, énoncé est
cieuse pour l'analyse du discours; 1.-]. Courtine (1981: 19) à ainsi
employé de manière très polysémique dans les sciences du langage et
exploité les effets de Sens liés aux Structures. « C'est X que P Ce que PF
ne prend véritablement 5ens qu'à l'intérieur des Oppositions dans les-
c'esStX Xc'estce que P»:«C'est de cela et pas d'autre chose que je
quelles on le fait entrer. Ses emplois s'organisent 5elon deux Orands
parle », « C'est cela que je veux dire quand j'emploie ce terme ».
axes : SOit {| est opposé à énonciation” comme le produit à l'acte de
220
221
ÉNONCÉ
ÉNONCÉ
comme Une Séquence Ver- abstrait L...] qui doit être pensé dans le cadre d'une théorie (explica-
production, soit il es5t Simplement considéré tive) de 5a Structure compositionnelle » (Adam 1992 : 15).
bale de taille variable.
EN ANALYSE DU DISCOURS
EN LINGUISTIQUE
de désigner l'équivalent Dans l'anailyse de disScours francophone, l'opposition établie par
Employé comme terme primitif, il permet
ées dont part je linquiste : L. Guespin entre discours* et énoncé à exercé une influence certaine :
de l'anglais utterance, c'est-à-dire les donn
morphème, etc. en ce 565 « L'énoncé, c'est [la Suite de phrases émises entre deux blancs sSéman-
« Énoncé est plus primitif que mot, phrase,
définitions techniques Ou tiques, deux arrêts de la communication ; le discours, c'est l'énoncé
que Son application ne repose pas SUT des
ue. Z.5. Harris à donné de considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne.
Sur des postulats de [a s5cience linguistiq
de discours, tenue par AINSI, un regard jeté Sur un texte du point de vue de 5a structuration
l'énoncé la définition Suivante : "Toute partie
il y a silence de la part de "en langue” en fait un énoncé ; une étude linguistique des conditions
une Seule personne, avant et après laquelle
Sont composés de parties de production de ce texte en fera un discours » (1971: 10).
cette personne |.…..]” Beaucoup d'énoncés
des énoncés entiers figurant Dans « L'Archéologie du Savoir », M. Foucault à développé une
qui Sont linguistiquement équivalentes à
réflexion philosophique Sur l'énoncé qui intéresse l'analyse du dis-
ailleurs » (Lyons 1970 : 132-133).
ent énoncé et phrase. COUS ; « L'énoncé n'est pas Une unité du même genre que [a phrase, |a
D'un point de vue Syntaxique, certains oppos
atio n élémentaire, une proposition, ou l'acte de langage |[.…..] || est dans 5on mode d'être sin-
L'énoncé et défini comme l'unité de communic
axiq ueme nt complète, et |a qulier (ni tout à fait linguistique, ni exclusivement matériel), indispen-
Séquence verbale douée de 5ens et Synt
qui 5'org anise autour d'un Sable pour qu'on puisse dire 5'i| y à ou non phrase, proposition, acte
phrase comme Un Type d'énoncé, celui « paul | »
est malade », « Ohi», «Quelle fille ji», de langage ; et pour qu'on puisse dire 5j [a phrase est correcte (ou
verbe: « Léon
er Serait une phrase.
Seraient autant d'énoncés, mais Seul |e premi acceptable, ou interprétable), 5! [a proposition est légitime et bien for-
est une Structure hors-
D'un point de vue pragmatique, la phrase mée, | l'acte est conforme aux réquisits et s'il a été bel et bien effec-
ncés en contexte : « ON
emploi qui correspond à Une infinité d'éno tué [..];: c'est une fonction d'existence qui appartient en propre aux
organisée conformément â
appelle Souvent phrase Une euite de mots 5lgnes et à partir de laquelle on peut décider ensuite, par l'analyse ou
phrase dans une Situation
[a Syntaxe, et énoncé |a réalisation d'une l'intuition, S'ils "font Sens” ou non, selon quelle règle ils 5e uccèédent
rents énoncés d'une phrase
déterminée. On remarque alors que diffé ou 5e juxtaposent, de quoi {ls 5ont 5igne, et quelle sorte d'acte de lan-
rents » (Ducrot-schaeffer
ont généralement des Sens tout à fait diffé gage
9 5e E NS trouve effectué p par |e ur formulationj cri
(orale ou écrite) »
de phrase-occuirence.-
1995 : 250). lci, énoncé devient Un équivalent
ficat ion à la phrase et le s5ens
Dans ce Cas, On associe Souvent |a signi Dans les sciences du langage, les termes énoncé, texte, discours 5e
à l'énoncé. partagent traditionnellement |e champ de [a désignation des produc-
tions verbales. Le développement d'une linquistique textueſle et de
ÉNONCÉ ET TEXTE discipliines prenant en charge je discours ont eu pour effet de reléquer
considéré comme Une
À un niveau transphrastique, l'énoncé esf énoncé au Second plan. Enoncé est ainsi devenu disponible pour ceux
ant d'un genre® de discours
Séquence verbale qui forme uN tout relev qui ont besoin d'un terme qui échappe au couple texte / discours ou
Un roman, UN article de jour-
déterminé : un bulletin météorologique, qui ne veulent pas recourir à phrase ; c'est |e cas en particulier en psy-
gorte d'équivalent de texte”.
nal, une conversation, etc. C'est donc une cholinguistique.
on peut aussi oppO5èl
Dans le cadre de la linquistique* textuelle, p Discours, Énonciation, Texte
d'obj et matériel oral ou écrit,
texte et énoncé : « Un énoncé, au 5eN5
le, n'est pas le fexte, objet D. M.
d'objet empirique, observable et descriptib
223
222
ÉNONCIATEUR
ÉNONCIATEUR
vue qui est attribué à cette autre instance. Ce phénomène â amené linguiste Sont en fait des composants d'un texte relevant d'Un genre
O. Ducrot à introduire une acception Singulière du terme « énoncia- et d'un type* de discours. La complexité de [a scène” d'énonciation
teur » : « J'appelle "énonciateurs” ces êtres qui Sont censés s'exprimer est jci à prendre en compte. Lorsque, par exemple, Un avocat fait une
à travers l'énonciation, Sans que pour autant on leur attribue des mots plaidoirie avec un éthos* prophétique, 5on ſe non Seulement marque
précis ; s'ils “parlent”, c'est Seulement en ce 5ens que l'énonciation est la coïncidence entre l'énonciateur linguistique et le 5ujet de l'énoncé
,
vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur attitude, mais encore désigne Un avocat qui plaide (rôle* attaché au genre
de
mais NON pas, au s5ens matériel du terme, jeurs paroles » (1984 : 204). discours) et Un prophète (5cène de parole instituée par cette énoncia
-
Notion qu'il utilise pour analyser par exemple l'ironie”. tion Singulière); or ces diverses instances ne sont pas disjointes,
ce
Cette notion de « point de vue » vient de [a narratologie, qui a mis Sont comme des facettes d'une même entité. Parler de « l'énonci
a-
en évidence dans les textes narratifs de nombreux phénomènes lin- teur », dans ce cas, c'est donc référer à [a fois à une instance de la
Qquistiques Qui « concernent les relations entre Un Sujet Tocalisateur à Situation d'énonciation linguistique, à une instance attachée au
l'origine d'un procès de perception et un objet focalisé [...] le point de genre de discours et éventuellement à une instance attachée à
|a
vue correspond à l'expression d'une perception Qui associe tOUJjOours Scène de parole instituée par le discours même. Pour l'analyste du
plus ou moins procès perceptifs et procès mentaux » (Rabatel discours, toute [a difficulté tient donc dans l'articulation entre plan
1998 : 9), Sans qu'il y ait nécessairement mention explicite de ce Sujet linguistique et plan textuel, les deux étant réqulés par des
focalisateur. contraintes discursives.
D. M.
ÉNONCIATEUR ET PERSONNES GRAMMATICALES
Dans une perspective communicative de l'analyse du discours,
On assimile communément l'énonciateur à celui qui dit je, qui,
certains auteurs distinguent de façon nette Un énonciateur interne au
dans l'interlocution, occupe la place de producteur physique de
dit et un locuteur externe au dit. C'est |e cas de P Charaudeau Qui pro-
l'énoncé. Mais cette assimilation tend à Supprimer une distinction
pos8e Un modèle de communication à deux espaces et à quatre Sujets
entre [a Situation d'énonciation linguistique — où l'énonciateur est,
de discours; un espace externe correspondant aux données de
par définition, le repère des coordonnées déictiques et de |a prie en |a
Situation de communication (niveau s5ituationnel®) et Un eSpace
charge de l'énoncé - et [a 5ituation d'interlocution, où Sont définies
interne correspondant à la mise en discours énonciative (niveau dis-
les places de producteur de l'énoncé, de destinataire et de délocuté (=
Cursif*), ces deux espaces se déterminant réciproquement. Dans l'es-
de ce dont parle l'énoncé, autre que les interlocuteurs). En général, la
pace externe 5e trouvent [es partenaires de l'acte de communication
position d'énonciateur coincide avec celle de producteur de l'énoncé,
appelés Sujet communiquant et Suſet interprétant ; dans l'espace
mais il arrive que je ne 5oit pas employé pour réfèrer au producteur
interne, les protagonistes de [a scène énonciative appelés Sujet énon-
ainsi dans ljes emplois où je désigne |e <co-énonciateur : emplois hypo-
ant (ou énonciateur) et Sujet destinataire (Charaudeau 1988 C, 6).
coristiques (« J'ai de beaux yeux, je SUi5 mignon »), polémiques (« De
Le terme de Sujet énonçant (ou énonciateur) désigne l'être de
quoi je me mêle ? »), etc.
parole (ou d'énonciation) qui est construit par l'acte d'énonciation du
Sujet” communiquant. I| est donc le sujet qui 5e trouve dans l'espace
EN ANALYSE DU DISCOURS
interne inscrit dans « [a mise en scène du dire » (1988 : 715). ll
consti-
En analyse du discours on ne 5'intéresse pas aux Sujets considérés tue en quelque Sorte l'identité énonciative que 5e donne |e Sujet com-
indépendamment des 5ituations de communication. il est d'ailleurs muniquant à lui-même. Cette identité sera différente selon [6 ou [es
Significatif qu'on parle d'« énonciateur » auss}i bien pour un énoncé rôles qu'il est amené à tenir en fonction des contraintes de [a Situation
élémentaire que pour l'ensemble d'un texte relevant d'un genre de et des visées Stratégiques du 5ujet communiquant. Ainsi, l'exemple
discours déterminé. Les énoncés élémentaires auxquels à affaire |e d'une personne qui entre dans un bistrot et dit « Vous avez du
226
227
ÉNONCIATION
ÉNONCIATION
ne qui entre tionnement de [ja langue par un acte individuel d'utilisation », qu'il
déca ? » Sera analysé de la façon Suivante : (1) La person
tue en même temps oppose à l'énoncé”, comme l'acte 5e distinguant de 5on produit. Mais
dans Un café pour consommer une bois55OnN s'insti
i dispos e de diverses cette définition Sufbit des irflexions notables selon les théories linguis-
« Sujet communiquant-consommateur », et celui-c
(2) En choisi ssant ce tiques qui Ja mobilisent.
possibilités d'expression pour passer commande.
ant (énonc iateur )- A la différence de beaucoup de recherches liées aux courants
& vous avez du déca ? », il 5'institue en « Sujet énonç
ocuteu r et [ui pragmatiques”, [es problématiques de l'énonciation Sont à l'origine |e
questionneur », c'est-àâ-dire qu'il interpelle 5on interl
de de dire, le fait de Iinquistes, et plus précisément de linguistes d'Europe conti-
transmet Une « demande de dire ». (53) A cette deman
NON, mais du fait nentale, avant tout Soucieux d'analyser des faits de jangque. La
garçon de café pourrait répondre par un oui OU UN
r comme UN client, il interprète cette réflexion Sur l'énonciation a mis en évidence la dimension réflexive de
qu'il reconnaît son interlocuteu
de de faire », ce qui d'aille urs l'entraï- l'activité linguistique: l'énoncé ne réfère au monde qu'en réfléchis-
question comme Une & deman
même répond re (toute politesse Sant l'acte d'énonciation qui [le porte. Ainsi les personnes, je temps de
nera à Servir Un café décaféiné Sans
ciateu r 5e présen te comme UN l'énancé Sont-ils repérés par rapport à 5a Situation d'énonciation:
mise à part). On dira que, ici, l'énon
UN & ordon nateu r d'acte », ains| l'ènoncé possède-t-il [a valeur illocutoire” qu'il « montre » à tra-
Simple « questionneur » aui masque
sujet commu niqua nt. vers Son énonciation.
construisant ainsi une image « naive » du PC
ENTRE LANGUE ET DISCOURS
« énonciateur »
On tend à employer de préférence |a catégorie La conception que l'on se fait de l'énonciation oscille entre une
construite par |le
pour désigner une instance attachée à la Situation conception diScursive et une conception linguistique. Si l'on insiste Sur
verbal e « en chair et en 05 ».
discours, non Une instance de production l'énonciation comme évènement dans un type de contexte, qu'on
pas encoï € imposée. De
Mais cette répartition des emplois ne 5'esft l'appréhende dans ja multiplicité de ses dimensions Sociales et p5y-
hendé comme UN
toute façon, l'énonciateur ne doit pas ètre appré chologiques, on opère plutôt du côté du disScours. Mais l'énonciation
rt POU le dire:
point fixe et compact qui Serait un Simple Suppo peut aussi être envisagée dans un cadre 5trictement {inguistique
l'énon ciatio n. ll ya
l'énonciateur e5t à la fois la condition et l'effet de comme Un ensemble d'opérations constitutives d'un énoncé, « l'en-
par le fait que le
[à un paradoxe constitutif mais qui e5t rendu possible Semble des actes qu'effectue le Sujet parlant pour construire dans un
le dire et les
discours e5t Un processus d'étayage réciproque entre énoncé Un ensemble de représentations communicables » (Relpred
conditions de ce dire. 1990 : 192).
Point de vue,
p Co-énonciateur, Émetteur, Énonciation, Locuteur, Sans doute y aurait-il avantage, pour plus de clarté, à distingquer
nication
polyphonie, Scène d'énonciation, Situation de commu Sîtuation d'énonciation et Situation” de communication. La première
D.M.etP C.
Serait Un SyStème de coordonnées abstraites associées à toute produc-
tion verbale ; la seconde Serait le contexte effectif d'un discours. Cette
Énonciation distinction ne recouvre pas celle entre |e général et le particulier : il
qui, en existe des invariants dans [a Situation de communication. |
a Énonciation » est un terme ancien en philosophie, mais
à partir de C. Bally ) La définition benvenistienne de l'énonciation privilégie le pôle de
linguistique, a fait l'objet d'un emploi systématique
entre la langue l'énonciateur, mais cela ne doit pas faire oublier que l'énonciation est
(1932). L'énonciation constitue le pivot de ja relation
permet de représ enter dans l'énoncé des Une co-énonciation, qu'elle est foncièrement « accommodation inter-
et le monde : d'un côté elle
ue elle-m ême un fait, un évène- Subjective » (Culioli 1973 : 87). En outre, l'individu qui produit
faits, mais d'un autre côté elle constit
l'e5pac e. Onse réfère en général l énoncé est pas nécessairement l'instance qui en prend ja responsa-
ment unique défini dans le temps et
80), comme « ja mise en fonc- bilité. Ce qui incite O©. Ducrot (1984 : 179) à définir l'énonciation
3 la définition d'Ê. Benveniste (1974 :
229
228
ENTHYMÈIME
ÉNONCIATION
cé et les
« àa pour but de décrire les relations qui 5e tissent entre l'énon mulations, de modalités, etc., qui permet de confronter divers posi-
» (1980 ; 30) ; la
différents éléments constitutifs du cadre énonciatif tionnements* ou de caractériser des genres* de discours.
ndre avec l'analyse
linguistique de l'énonciation tend alors à 5e confo e Le niveau global où l'on définit le cadre à l'intérieur duquel 5e
du discours. développe le discours. À ce niveau, on raisonne en termes de s5cène”
les procédés lin-
Dans la conception « restreinte », ON & recherche d'énonciation, de situation de communication, de genre de discours.….
s évalua tifs, etc.) par lesquels
quistiques (Shifters, modalisateurs, terme S'agissant d'analyse du discours, on ne peut en effet 5e contenter
cé, s'inscr it dans le message
le locuteur imprime Sa marque à l'énon d'une définition Strictement lingquistique de l'énonciation comme mise
par rappor t à lui (pro-
(implicitement ou explicitement) et 5e 5ltue en fonctionnement individuelle de [a langue.
: 3D). On appell e Souvent
blème de la "distance énonciative”) » (1980 En outre, d'un point de vue d'analyse du discours, l'énonciation
stique s qui indiqu ent
marques ou traces énoncdiatives les unités linqui est fondamentalement prise dans l'interdiscours*: « L'énonciation
person nels de pre-
le renvoi de l'énoncé à 5on énoncation ; pronoms revient à poser des frontières entre ce qui est "Sélectionné" et précisé
, adverbes de
mière et deuxième personne, désinences de verbes peu à peu (ce par quoi 5e constitue l'univers de discours”) et ce qui
temps, adjectifs affectifs... est rejeté. Ainsi 5e trouve dessiné en creux le champ de "tout ce à quoi
ption faible,
cette distinction en croise une autre, entre Une conce S'oppose ce que le Sujet à dit” » (Pêcheux et Fuchs 19/5 : 20).
nciation », et une
celle d'une « linguistique des phénomènes d'éno p Dialogisme, Énonciateur, Interaction, Interdiscours, Polyphonie,
». La première
e
version forte, celle d'une « linguistique énonciativ Situation de communication
s (emploi des per-
analyse Un ensemble de phénomènes linguistique D. M.
discou rs rappor té, etc.) 5ans que cela
Sonnes, des temps, des modes,
langag e. Pour la Seconde, qui est
implique une vision Spécifique du Enthymème
13994à, pb), « une conception
Surtout le fait de l'École d'A. Culioli (1990,
que c'est dans l'énoncia-
énonciative du langage consiste à Soutenir Le mot enthymème, emprunté au grec, appartient à la théorie de
précon struit es comme la
tion, et non dans des réalités abstraites l'argumentation rhétorique, et est employé en deux 5ens différents
l'essen tiel les déter-
langue ou ja proposition, que 5e constituent pour pour désigner deux formes particulières de discours 5y]llogistiques.
192).
minations du langage humain » (Relpred 1990 : D'une part, l'enthymème e5t défini comme un Syljogisme fondé
SUr des prémijsses non pas certaines mais Seulement probabies : « Les
ÉNONCIATION ET ANALYSE DU DISCOURS mères aiment ordinairement leurs enfants, Marie est [a mère de Paule,
prise @n compte de donc Marie aime Paule ». Dans [a Sys5tématique aristotélicienne, les
Dans une perspective d'analyse du discours, la exigences du discours rhétorique n'étant pas compatibles avec l'exer-
Ceci e5t appar u dès 1969 dans
l'énonciation est évidemment centrale.
231
230
ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION
ÉPITEXTE
cice de l'inférence Scientifique, celle-ci est remplacée par l'inférence Désignation Qualité des | Qualité de Qualité de ja | Qualité du
rhétorique ; à la déduction syllogistique correspond l'enthymêème, et à du diScours prémisses l'enchaînement | concusion discours
l'induction, l'exemple.
Syllogisme vraies logique vraie démonstratif
Dans un Second Sens, qui n'est pas aristotélicien, l'enthymêème à valide (valide)
été défini comme un Syllogisme où es5t omise une prémisse (« Les
hommes Sont faillibles, tu es faïllible » ; ou bien : « Tu es un homme, Paralogisme vraies apparemment
logique
fausse échoue à être
démonstratif
tu es faillible ») ou [la conclusion (« Les hommes Sont faillibles, consi-
dère que tu es homme | »). L'enthymème comme Syllogisme tronqué Syllogi5me plausibles topique plausible argumentatif
est SUpPOSé convenir à la rhétorique car il serait moins pédant que le
dialectique {endoxales)
Syllogisme complet. Son utilisation Suppose que Ja prémisse man- Syllogisme Tausses, non | apparemment fausse, non | faussement
quante est facile à récupérer. Une autre raison est également avan- éristique plausibles topique vraisem- argumentatif
blable
cée : on Utiliserait l'enthymêème parce que l'auditoire ordinaire est
composé d'esprits faibles, incapables de 5uivre un enchaînement Syllo-
gistique dans toute 5a rigueur. Cette Seconde justification SUuppose que Dialectique, Paralogisme, Sophisme, Syilogisme
la prémisse manquante est trop difficile à récupérer. On voit que ces CP
deux justifications Sont incompatibles.
Dialectique ESpace discursif ræ Champ discursif
CP
Ethnographie de Ja communication
Épitexte > Paratexte Parrni les divers courants interactionnistes nord-américains, l'eth-
nographie de ja communication 5e caractérise par ses fondements
Eristique anthropologiques qui [ui ont fixé un domaine de recherche vaste,
L'adjectif éristique 5ignifie en grec « qui aime [a disSpute, Ja discus- l'étude comparative des comportements communicatifs dans diverses
Sion, la controverse ». Dans la théorie aristotélicienne, il désigne une Sociétés, Un objectif théorique, constituer [a communication en Sy5-
forme non valide de yllogisme®, qui pèche à [a fois par ses prémisses, tème culturel au même titre que [a parenté ou [a Sexualité, une
qui ne Sont qu'apparemment probables (elles ne peuvent être Soute- approche interdisciplinaire nourrie d'ethnologie, de linguistique et de
nues Sérieusement), et par Son mode de déduction erroné. Le mot, Sociologie, et Une démarche de terrain fondée Sur |l'observation des
adjectif ou Substantif, est Synonyme de sSophistique”. pratiques communicatives. Ce programme (décrire les différents
La notion de yllogisme éristique complète la grille de caractérisa- Uusages du discours —- Speech - au cours de différents types d'activités
tion logique des discours Selon la qualité de leurs prémis>es (vraies ou dans différentes sociétés) à été conçu dans les années 60 par |. Gum-
fausses) et celle de l'enchaînement qui les lie (logique ou topique). Le perz et D. Hymes ; il à depuis Subi des évolutions qui 5e traduisent
notamment par une orientation plus sSociolinguistique {les deux
tableau Suivant peut faciliter la vue d'ensemble de cette « logique du
Ouvrages de ]. Gumperz traduits en français en 1989 comportent dans
discours » (voir Brunschwig 1967 : XXXv1) :
leur titre le Syntagme « sociolinguistique interactionnelle »). Ces amé-
nagements ont permis l'élaboration de concepts descriptifs fructueux
pour Une approche globale des conduites jangagières conçues avant
tout comme des interactions sociales.
233
232
ETHNOGRAPHIE DE LA COMMUNICATION ETHNOGRAPHIF DE LA COMMUNICATION
Le point de départ de D. Hymes était une étude ethnographique Communication, par exemple une plaisanterie [ors d'un repas, Qui
de la parole - d'où les nombreux emprunts de notions linguistiques peut être définie en termes de force illocutoire et s'avérer particuliè-
profondément remaniées - appellation vite abandonnée pour celle rement pertinente pour [a gestion communicative [locale (la Séquen-
de communication qui permet (1) de rejeter [a prééminence du verbal, tialisation des échanges).
les pratiques langagières étant muſticanales ; (2) de rendre compte de Ces principes d'analyse ont été appliqués ur les terrains qui relé-
l'engagement des individus dans les relations 5ociales ainsi que de vent soit de [à tradition ethnologique (les Sociétés dites exotiques),
leurs inscriptions dans un sys5tème de Savoirs et de normes culturels. Soit d'une approche sociologique (particulièrement l'école et les
Cette conception dynamique de la communication comme action diverses institutions des sociétés occidentales). Dans ce dernier
Sociale àa conduit D. Hymes à définir, en opposition à N. Chomsky, [ja domaine, les travaux menés 5ous l'égide de |. Gumperz Sur les rela-
notion de compétence communicative, « une connaissance conjuguée tions interethniques dans les sociétés urbaines s'inscrivent dans Une
de normes de grammaire et de normes d'emploi » (1984 : 47) qui régit perspective de sSociolinguistique interactionnelle : cette approche des
notamment l'appropriété contextuelle des conduites ; cela 5ignifie « Stratégies discursives » est interprétative en ce qu'elle met l'accent
deux choses essentielles : (1) || est impossible pour l'analyste de dis50- SUr jes processus de compréhension actualisés par les participants au
cier le langage de 5on mode d'utiliation en Situation (un s5avoir-faire cours d'une interaction, processus dont l'analyse repose sur la notion
communicationnel, Souvent inconscient mais qui es5t gouverné par des de contextualisation ; « l'emploi par des locuteurs/auditeurs de Signes
règles, et que D. Hymes illustre comme [Ja capacité d'engager une verbaux et non-verbaux qui relient ce qui 5e dit à un moment donné
conversation, de faire des achats, de conduire /se plier à un interroga- et en un lieu donné à leur connaissance du monde. Le but et de déga-
toire, de prier, plaisanter, argumenter, taquiner, avertir et auss| Savoir ger les présSuppositions Sur lesquelles ils S'appuient pour maintenir
quand rester Silencieux). (2) Au sein d'une communauté linguistique, leur engagement conversationne] et évaluer ce qu'on veut dire »
conçue comme « organisation de ja diversité [qui] comprend diffé- (Gumperz 1989 b : 211). Ces procédures inférentielles sont guidées par
rents Styles » (1984 : 52-53), il faut étudier la façon dont 5ont mobilisés la présence d'indices de contextualisation: « des caractéristiques
les différents registres, qui constituent le « répertoire verbal d'un indi- SUperficielles de [a forme du message » (Gumperz 1989à : 28) que
Vidu ou d'un groupe » selon [a formulation de D. Gumperz pour constituent par exemple une intonation, un changement de rythme
rendre compte des variétés codiques. OU Une alternance codique ; mais « si la plupart d'entre eux ont utili-
D'un point de vue méthodologique, il s'agit de recueillir des don- Sés et perçus dans ja vie de tous les jours, ils ne sont guère remarqués
nées à partir d'une observation participante et d'analyser les diffé- et ne font presque jamais l'objet de discussions explicites » (ibid), c'est
rentes fonctions des comportements communicatifs dans une commu- Pourquoi ils peuvent être à l'origine d'interprétations divergentes et
nauté, en en étudiant les différentes composantes. D. Hymes propose provoquer des malentendus”, notamment dans [ja communication
Une grille de référence qui recense les divers paramètres à retenir interculturelle”.
pour analyser les contextes” de ces conduites, c'est |e modèle SPEAKING Lethnographie de [a communication 5e fixe des objectifs ambi-
(exposé dans Bachmann et àa]. 1981: 13-76). Les relations entre Ces tieux avec la recherche d'explications holistiques qui inscrivent [es
composantes permettent de Spécifier les Schémas communicatifs conduites discursives locales dans un cadre global de croyances,
propres à Une communauté, Schémas qui Sont étudiés à différents d'actions et de normes, constitutif d'une réalité sociale ou culturelle ;
niveaux : l'unité globale est la Situation” de communication, par auss| est-ce cette articulation du linguistique et du 5ocial que S'effor-
exemple une cérémonie ou un repas, dans laquelle on jiso|le des évè- cent de décrire de façon minutieuse les études qui en 5ont issues, voir
nements* de communication, par exemple une conversation privée les travaux de |}. Lindenfeld ur les marchés (1990), de G.D. Salins Sur
lors d'une cérémonie ; contrairement à la précédente, cette unité es5t les rencontres (1988) et ur la s5ituation pédagogique (1992), de
régie par des règles, tout comme l'est l'unité minimale qu'est l'acte de M. Lacoste Sur les relations de Service (1992), et de Y. Winkin (1996).
234
235
ETHNOMÉTHODOLOGIE ETHNOMÉTHODOLOGIE
> Contexte, Ethnométhodologie, Interaction, Interculturel, Malen- (« Activités et contexte 5e conditionnent réciproquement », Bange
tendu, Prosodie 1992 : 18), et qu'elles contribuent ainsi à rendre intelligibles (« accoun-
5. Br table »). Ce dernier point illustre d'autre part ja réflexivité des pratiques
Sociales : || y à, Selon H. Garfinke|, équivalence entre les constructions des
Ethnométhodologie Situations produites en interaction et les descriptions (« accounting prac-
tices ») faites par les interactants de ces Situations; tout au [ong de |a
Apparue en Californie en 1959 (H. Garfinkeh), l'ethnométhodolo-
dynamique sSéquentielle des interactions, les participants ajustent joca-
gie est un courant de [a Sociologie dont es5t j55ue l'analyse” conversa-
lement leurs interprétations Sur [a base de cette représentation du dire
tionnelle (H. Sacks, notamment, es5t membre actif du « réseau » de dans le dit, de cette faculté du discours de parler de lui-même — et donc
Sociologues fondateurs de l'ethnométhodologie). Construite en oppo-
aussi des comportements réciproques des interactants (cf. le concept de
Sition avec la tradition sociologique, l'ethnométhodologie, héritière
métacommunication” j55u d'une autre démarche, celle des tenants de ja
de [a phénoménologie Sociale d'A. Schütz et de l'interactionnisme
« Nouvelle communication », Winkin 1981), faculté qui 5origine en par-
Symbolique (G.H. Mead et l'École de Chicago), 5e caractérise par Une
tie dans le phénomène Sémantique de Sui-référentialité des jangues
approche dynamique de l'ordre social qui accorde une place centrale
(cf. la définition du Sens comme allusion à l'énonciation chez ©. Ducrot).
au point de vue des acteurs observés dans leur vie quotidienne : à |a
Or jes processus qui Sous-tendent les productions langagières et
conception durkheimienne « des faits 5ociaux comme des choses »
définissent la Situation restent le plus Souvent implicites, à moins d'un
déjà données et de l'individu Soumis à des déterminismes Sociaux,
accroc dans le déroulement de l'interaction. il en découle que les
H. Garfinkel Substitue [a vision de l'ordre Social comme réSultant d'une
techniques d'analyse mises en œuvre par les ethnométhodologques
construction incessante et interactive, lisible dans les procédures mises
reposent Sur [a collecte de données naturelles, obtenues essentielle-
en œuvre par les partenaires sociaux dans leurs activités quotidiennes.
ment par l'observation participante des acteurs en Situation ; l'analyse
La tâche du Sociologue est d'exhiber et d'analyser ces procédures ou
« ethnométhodes », c'est-à-dire les connaissances, les Savoir-faire, les Se fera par l'étude exhaustive des activités déployées jors des interac-
tions. Ces outils Sont largement empruntés à l'ethnographie, notam-
règles de conduite, les interprétations, les routines et autres « raison-
ment l'ethnographie* de la communication dont les travaux Sont 5ou-
nements pratiques » qui organisent les interactions et que les
vent très proches de ceux de l'ethnométhodologie. Cette démarche
« membres » des collectifs Sociaux mobilisent dans « un bricolage per-
empirique, descriptive et inductive à été appliquée à des terrains très
manent » (Coulon 1987 : 28) pour « accomplir » et rendre Signiſiantes
leurs actions, et par [à construire [a réalité sociale. divers : le SyS5tème Scolaire, l'appareil judiciaire et policier, les institu-
tions médicales et psychiatriques, [a recherche scientifique et plus
De l'attention portée par les ethnométhodojogues aux actions
récemment l'approche sociocognitive des 5ystèmes organisationnels.
banales de [ja vie 5ociale découle [eur intérêt pour l'activité communica-
Mais la diffusion de cette « école sociologique », qui n'a gagné |a
tive ;: le comportement verbal es5t une ressource centrale des acteurs
France qu'après l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie, est pour les ana-
Sociaux et [a conversation une forme de base de [a construction inter-
lystes du discours marquée par le programme de recherches consacré
active du monde Social, que les techniques d'enregistrement permet-
à l'une des activités de base des acteurs Sociaux : les conversations, qui
tent plus facilement d'étudier, comme |e Souligne H. Sacks (cité par
Sont Un terrain d'application exemplaire des principes ethnométho-
Gülich 1990 : 76). Deux propriétés du discours ont été érigées en notions
dologiques (on trouvera des exemples de ces travaux dans Lexique, 5,
clés de l'approche ethnométhodologique ;: l'indexicalité (une expres-
1985 et Langage et Société, 89, 1999).
Sion n'a de 5ens qu'en référence au contexte d'énonciation) es5t, sel|on
H, Garfinkel, une propriété inhérente à toutes les productions langa- Analyse conversationnelie, Contexte, Fthnographie de ja commu
gières, et également aux actions et aux institutions, ce qui impose de les nication, Interaction, Métacommunication / métadiscours
analyser en référence aux 5ituations dans lesquelles elles 5'inscrivent 5. Br.
236 237
ÈTHOS
ÈTHOS
239
238
ÉTYMOLOGIE SOCIALE
EUPHÉMISME
par exemple chez P. Brown et 5. Levinson (1978 : 248), « éthos » prend tionnant en dialogisme” permanent ; et examen de l'insertion des
un Sens différent: il renvoie aux normes d'interaction propres à une mots dans les sites d'emploi examinés, en insistant sur l'interaction”,
culture, 5i bien qu'on peut parler d'« éthos égalitaire », ou encore les places de pouvoir, les consensus relatifs et les antagonismes Séman-
décrire l'éthos global des Français ou des Japonais. tiques dont ils Sont à la fois l'objet et l'instrument.
Rhétorique, Scène d'énonciation, Stéréotype * Lhyper-discours : Sens construits par les mots mis en texte, avec
R. À. les intentionnalités et les enjeux Sous-tendus, à analyser à [a fois dans
la séquence énonciative et son argumentation et dans le cumul quan-
. Étymologie Sociale titatif et les Stratégies discursives que celui-ci révèle, en faisant enfin |a
part belle aux « fonctions » sociales et politiques des mots (ſabeis,
La question « D'où vient je s5ens porté par les mots ? » peut être thèmes, marqueurs, indices, arguments, actes de langage, annula-
abordée de multiples manières, de l'introspection personnelle à |ja teurs, etc.). Les mots doivent avouer comment ils s'y prennent pour
Sémiotique logicienne. Faire l'étymologie Sociale (ſournier 1992, 1997, introduire dans l'agir communicationnel les stratégies, les dramatur-
2001) des « unités » du discours (racines, formes et lemmes, 5yn- gies ou les didactismes qui peuvent nous rendre tour à tour inven-
tagmes, figures, locutions, etc. nous dirons « mots »), c'est transfor- teurs, propagateurs et Soumis.
mer cette question en une Série d'interrogations qui font tour à tour L'étymologie Sociale ne se fixe pas pour objectif de décrire dans les
appel aux origines et à la mémoire, à la situation et aux référents, au mots le Seul passé de leur être de raison mais de mettre aussi au jour
projet Sur le sens et Sur le destinataire, contenus dans un énoncé. Au l'actualité de leurs rajsons d'être.
lieu de s'en tenir à un étymon morphologique, reconstitué et Séman-
Mot, Site d'emploi, Stratégie de discours
tisé, elle s'efforce d'inventorier ce qui fait justement je bruit de [ja
langue pour Saussure, l'histoire, le mythe, le 5ocial, le Sujet... Et 5 |e
Sens venait d'ailleurs que des mots eux-mêmes ? Par qui, par quoi les
mots Sont-ils habités, dans quel Site* d'emploi et au service de qui et Euphémisme
de quoi ? Pourquoi ont-ils « pris », évolué, marqué, échoué ? L'euphémisme 5'apparente à la litote*, mais alors que celle-ci est
Un programme d'étymologie pourrait ainsi sS'établir Sur trois plans : Une expression affaiblie, l'euphémisme - du grec euphémein, « dire
e L'hypo-discours: quète des origines et évolutions des mots, en des paroles de bon augure » (d'après Benveniste 1966 : 308) - est Une
donnant une place majeure aux phénomènes d'étymologie populaire expression enjſolivée. Dumarsais (19838 : 158) définit cette figure
ou de fausse étymologie s5avante (Gougenheim 1970), révélateurs de comme celle « par Jaquelle on déguise des idées désagréables,
la façon dont les mots Sont ressentis et refaçonnés par [es énoncia- odieuses ou tristes, Sous des noms qui ne Sont point les noms propres
teurs, et aux confluences de l'étymologie plurielle, car bien des mots de ces idées; ils leur Servent comme de voile, et ils en expriment en
Ont plusieurs naissances; et recherche des valeurs Sémantiques préa- apparence de plus agréables, de moins choquantes, ou de plus hon-
lables, définitionnelles, bien sÙr, mais aussi mémorielles et accen- nêtes, Selon le besoin ».
tuelles (l'étymologie doit 5e rapprocher de |l'histoire des mentalités; C'est donc Sur sa fonction pragmatique que repose l'unité de 13
des représentations et des « évaluations » Sociales [Bakhtine 19/7] qui figure, qui peut emprunter des procédés très variables : abréviation
habitent les mots). («la P respectueuse », les « fitures » pour « confitures » dans |e jargon
e Le co-discours : étude des discours autres, coprésents au sein de la préciosité), métapilasme (déformation du Signifiant, dans le cas
d'une énonciation ou d'une Série d'énonciations parentes, à |a des jurons et des sacres tels que « sSapristi », « parbleu », « ventre-
recherche des valeurs 5ituationneliles et référentieliles en relation avec bleu »), périphrase (« il à marché Sur ce que je pense », « je te dis les
les existants propres au lieu, au temps et aux acteurs, les textes fonc- cina lettres », expression qui est d'ailleurs en même temps, d'après
240
2441
EUPHÉMISME ÉVALUATION
JAI
|
ÉVÈNEMENT DISCURSIF
ÉVÈNEMENT DE COMMUNICATION
pour 1. Pey- chardt 1990) aux massacres de Septembre 1/92 (Conein 1978), études
indices, Syntaxiques, [exicaux, prosodiques, permettant, SI nombreuses qu'elles font désormais l'objet d'une sSynthèse (Guil-
ne sSonf pas 5an5 rappor t avec la
tard, de le mesurer et de l'interpréter,
avec [a notion d'éval uation de haumou 1998 b), le « retour à l'évènement » en analyse de discours
catégorie de l'appréciation d'une part,
S'est accentué au point de rejoindre, au cours des années 90, l'évène-
VW. Labov d'autre part.
mentialisation actuelle du mouvement Social, dans s5on lien avec le
ulation, 5itua-
p Appréciation, Contexte, Énoncé, Modalité, Reform passé, la mémoire et l'histoire. || 5agit alors d'affirmer que l'évène-
tion de communication, Surdestinataire
S. M. ment se dit dans un langage Spécifique, que ce langage fournit des
resSources pour « formuler » l'expérience et permet d'élaborer des
procédures pour l'individualiser (Quéré 1999). L'accent est mis par [à
Évènement de communication même Sur le processus complexe de transformation d'une 5ituation en
> Ethnographie de ja communication un évènement discursif, donc sur l'universelle Singularité des points de
vue individuels constitutifs de l'évènementialité. La connaissance
Évènement discursif réflexive de l'évènement par les acteurs, auteurs, Spectateurs et |ec-
Ouvrant teurs s5'intéègre ainsi dans une approche esthétique (au Sens kantien)
Days un texte, daté 5ignificativement de l'année 1968,
précise au'il de l'évènement (Guilhaumou 1998 à), c'est-à-dire qui prend au Sérieux
«le champ des évènements discursifs », M. Foucault la capacité de juger de ces « nouveaux Sujets » et leur potentiel nova-
d'évène-
convient désormais de « restituer à l'énoncé 5a Singularité teur. Alors, la tradition discursive 5e noue à ja nouveauté 5ans en
considéré
ment », énoncé d'archive qui « n'est plus Simplement déterminer les limites, donc dans un mouvement d'invention de l'ave-
Structu re linguis tique [L...}] On le traite
comme la mise en jeu d'une nir humain respectueux de ja mémoire discursive. Une lingquistique des
(19394, |: 706}. Et c'est Sur l'analy se
dans Son irruption historique » historiens orientée vers l'étude des évènements langagiers (Tournier
que devaien t débute r les anar
d'un évènement de mai 1968 (Chariéty)
des histo- 1998) 5'avère ainsi particulièrement prometteuse. Mais elle nécessite
lyses d'évènements discursifs menées conjointement par
1994). de bien distingquer le champ langagier des évènements discursifs, donc
riens et des linguistes (Guilhaumou, Maldidier et Robin
de ce qui se dit et 5e fait dans l'énoncé au titre des ressources de |la
parole réflexive des Sujets, et le « monde lingua » des évènements”
DE LA FORMULATION DE L'EXPÉRIENCE
linguistiques, où l'inscription de noms et d'objets en position référen-
À LCINDIVIDUALISATION DE L'ÉVÈNEMENT
tielle constitue un réservoir empirique d'archétypes « vides de 5ens »,
Au Sein de l'analyse de discours du côté de l'histoire, l'évènement donc Susceptibles de fixer le « ens commun » de l'évènement, véri-
dit à Un
discursif 5e définit par rapport à l'inscription de ce qui est table dénominateur commun dans l'interrelation des significations tis-
Certes, E. Benve-
moment donné dans des configurations” d'énoncés. Sées entre les acteurs de l'évènement.
perfor ma-
niste avait déjà mis l'accent sur la valeur d'acte de l'énoncé
l'évèn ement »
tif, Sur le fait qu'« il est évènement parce qu'il crée UN ÉVÈNEMENT IRRÉDUCTIBLE À TOUTE SITUATION
ènoncia-
(1966 : 273), ouvrant ainsi la voie à l'étude de « l'évènement
[a perspec tive de M. Foucaul t est plus Alors l'évènement discursif n'est guère plus réductible à une 5itua-
tif» (Fenoglio 1997). Mais
qu'un énoncé es5t toujour s Un évène- tion d'ensemble qu'à un contexte particulier. L'abord de [a 5ituation
ample : ce philosophe considère
ne peut être réduite à des consi- « Sociale » donne tout ſjuste une vague idée du contexte d'un corpus
ment dans la meure où 5on analyse
. défini dans un ordre préalable ;: il élude l'hétérogénéité des énoncés
dérations ur la langue, le Sens et je référent
les constitutifs de l'évènement discursif, il rend Superfiu la jecture d'ar-
Après l'analyse de l'évènement « Charléty » en mal 1968, puis
s évènem ents de chives, 5e limitant de fait aux éléments historico-textuels jugés adé-
approches configurationnelies relatives aux premier
ink et Reji- quats à la validation de [a constitution d'un corpus”. En d'autres
[3 Révolution française, de « la prise de [la Bastille » (LUsebr
245
244
- EVENEMENT: DISCURSIF ÉVÈNEMENT LINGUISTIQUE
L,
termes, l'évènement discursif ne procède pas d'un enchaînement cau- Evènement linquistique
Sal dans ja mesure où toute Situation historique n'engendre pas obli- Critiquant la perspective relative à [a conscience linguistique en
gatoirement un évènement discursif. Le 5ite discursif de l'évènement histoîre de [a langue, on à d'abord proposé, en histoire du discours, de
relève plus d'une présentation Subjective que d'une représentation caractériser l'espace des pratiques langagières par [a notion d'écono-
a priori : Sa manière d'être lui est immanente, donc irréductible à mie linguistique (Guilhaumou 1989), puis, dans je dialogue avec les
toute Situation historique. À. Badiou (1988 : 200) à pu ainsi affirmer historiens des théories linguistiques (Auroux 1989-2000), par celle
que la dimension immanente, créatrice de l'évènement de la Révolu- d'évènement linguistique (Guilhaumou 1996).
tion française tient au fait que cet évènement « atteste lui-même qu'il
est un terme de l'évènement qu'il est ». Nous sommes [à au plus loin LE CAS DE LA LANGUE FRANÇAISE AU XVIIIS SIÈCLE )
de ce qu'il est convenu d'appeler l'évènement de communication, évèé-
Des énoncés tels que « [a langue française », « l'Assemblée natio-
nement Signifié par un processus discursif, donc sans 5ignification nale », « [a prie de [a Bastille », « [a langue nationale », etc. qui pré-
propre, Sans phénoménalité, qui 5impose au Sujet, le dépossède de 5a Sident à [a mise en acte progressive du français national comme
capacité interprétative. langue politique, s'inscrivent, au xvi siècle, en position référentielle :
Enfin, le Sujet énonciatif mis en valeur par l'évènement discursif leur Signification outrepasse [a compréhension de l'événement discur-
n'est pas nécessairement Un Sujet* parlant déjà constitué, un acteur Sif dont ils sont js5us.
et/ou un auteur. [| est aussi un Spectateur, et/ou un ſecteur, imprévi- Ains|, je cas français s'avère particulièrement propice à ja mise en
Sible, désintéressé au départ de l'action, puis devenu apte à juger dans évidence d'évènements linguistiques. Contentons-nous d'en marquer
le cours de l'action, puis protagoniste à part entière de l'évènement. le point de départ et le tournant final majeur. Tout commence, dans
À ce titre, l'évènement discursif n'est pas dissociable de [a formation l'univers des outils linguistiques, avec l'identification de |3 « langue
d'un « 5ens commun » par l'universalisation de la Singularité évène- française » à une « langue commune » au 5ein du premier dictionnaire
mentielle dont le Spectateur 5'avère l'élément central dans la meure monolinque, le Dictionnaire de l'Académie (1694). Ce dictionnaire Sus-
où il permet l'achèvement narratif de l'évènement discursif (Ricœur cite [a construction d'un premier « état de |a langue française ». L'évè-
1990). C'est jà où s'établit le lien avec l'évènement” linquistique, qui nement linguistique procède ici de la nomination, avec majuscules, de
fixe les expressions js55ues du « Sens commun » dans |e schéma histo- « La Langue Française » comme référent incontournable d'un corps de
rique de [a langue empirique en tant que « langue commune ». Savoir et de prescriptions Sur [a [langue jugée adéquate à l'expression
De l'évènement discursif à l'évènement linquistique, il est question discursive du corps du roi (Collinot et Mazière 1997). Moins d'un Siècle
plus tard, la Révolution française est inaugurée par l'invention
de l'événementialité Sur le mode de la donation linquistique : ce qui
colingue® de l'expression archétypique de |a représentation politique
est donné ne peut étre Séparé de ce qui est dit, ce qui est dit nous est
moderne, « l'Assemblée nationale » (Balibar 1995). [| revient à [a
donné par le Seul fait d'être dit (Petit 1991). Affirmer la toute-puis-
figure de « l'écrivain patriote », dont [a toute-puissance en 17839 est
Sance de l'évèénementialité, c'est distinguer d'emblée le fait pris dans
incarnée par Sieyès (Guilhaumou 2001), de présider à cet évènement
un monde prédéfini et l'évènement irréductible au contexte, donc linguistique majeur. Cette figure médiatrice du « Sujet politique de |a
appréhendable dans 5aà propre effectuation discursive (Romano 1998, langue » (Auroux 1986) crée le nom de l'institution dominante par
1999), tout en marquant, de manière [à aussi différenciée, Son inscrip- une traduction colingue entre des mots français, anglais et [latins
tion référentielle dans l'univers de ja langue empirique. {(Guilhaumou 2001) dans le contexte du récit des événements d'As-
Action, Archive, Configuration, Corpus, Énoncé, Ethnographie de Semblée des 15, 16 et 17 juin 1789 (Guilhaumou 1998 b).
la communication, Évènement linguistique, Trajet thématique
LG.
246 247
ÉVÈNEMENT LINGUISTIQUE
rr EXÈUSE
advenu. Nous |e trouvons en effet en des points Singuliers du conti- 9rammairien patriote » jnscrit
dans l'espace républicain), des objets
nuum de la réalité constitutive de la langue, |à où ja matière de ja cognitifs identifiés à des outils
EE
faits de là langue empirique), remplit j'espace-temps de communica- qu'il est convenu d'appelèr de
façon certes trop restrictive, [a conscien
tion dans lequel les Sujets de ja langue trouvent les moyens et [és in5- ce linguistique.
a
confèrent les objets et les Sujets qui l'occupent. Appelons hyperlangue langue empirique au sein de
l'hyperlangue, elle permet d'appréhende
cet espace-temps ainsi Structuré » (Auroux 1998 : 115). L'évènement r |a production de nomina-
tions archétypiques aU moment Où 5e
lingquistique relève alors de [a part dynamique de l'hyperiangque qui Stabilisent de nouveaux états de
langue. Prise dans l'espace de formatio
permet l'innovation linguistique, puis Sa Stabilisation dans une langue n des outils linguistiques, elle
rend compte de leur dynamique discursive
désormajs commune, ce que l'historien linguiste appelle un état d'hy- (Collinot et Mazière 1997)
Ftendue à Une Interprétation [|arge du
Pperiangue. || ne 5'agit pas ici de s'en tenir à la description historique lexique, depuis le traitement
des Unités lexicales dans les dictionnaires
de manifestations linguistiques empiriques qui relèvent de l'histoire jusqu'à la prise en compte de
ce qul 5e dit et se fait à l'aide d'unités d'usage, elle
de la langue, mais d'évoluer dans des moments historiques où quei-
prendre comment ['institution historique
perm
et de com-
que chose et/ou queſqu'un fixe pour un temps notre connaissance de [a langue s'inscrit, à par-
tir d'une dynamique du Savoir de |a
commune de la [langue et Son extension progressive à l'ensemble de langue par les locuteurs ordi-
naires, dans Un Savoir Sur [à langue.
Ses manifestations discursives.
De l'existence incontournable de [à jangue empirique, nous rete- "ins| 5e précise, dans [le champ des scien
ces du langage, une figure
nons que [a l[angue existe d'abord Sous la forme de Singquiarités évène- de l'observateur-historien SUsSceptible
de décrire empiriquement
mentielles, mais qu'elle acquiert Sa Stabilité dans leur identification au |] apport au Savoir de [a langue de Sujet
s impliqués dans des évène-
Sein de schèmes fondateurs d'une [angue désormais jugée commune ments linguistiques sans réduire leurs
formes d'expression aux mani.
par Ses utilisateurs. Quelque chose est exjstant, quelqu'un patrie au Sein festations explicites de [a conscience linqu
iétique (Branca-Rosoff et a]
d'une évènementialité originaire elle-même « vide de 5ens », mais juge 1995), ou plus largement à des faits de langu
e. ]
de l'appartenance de chacun à une communauté de langage. > Archi
) ve, e Colinguisme, o Énoncé, e Évé
Evènement discu
j rsi -
ll 5'agit donc, avec les évènements lingquistiques, de porter notre lité, Interlangue
ET ypertextua
attention ur des dynamiques cognitives, c'est-à-dire de nous intéres-
5er au procesSus historique de connaissance par lequel nous utilisons LG
des expressions pour nous référer à quelque <chose et/ou quelqu'un. EXCUSe > Politesse
Ainsi, dans un espace cognitif irréductible au Simple recensement des
faits de langue, la connaissance des évènements linguistiques revient
à élucider le Statut référentiel d'expressions attestées, de les insérer
248
249
EXOLINGUE
EXPLICATION
EXPLICATION
j
Eee "+
ert actionnelle tendant à [a dispute dans « L, et L, s'expliquent (au Sujet de
[du Soleil} par des gouttes d'eau y, Le NO. M) ». C'est une Séquence interactionnelle conceptuelle dans « |,
blanche fonctionne “| Urauo
1995 : « Arcerrciel y) ; l'explication Pourquo! la à | OU Pour explique M à L, ». C'est une Séquence monologique conceptuelle avec
le ang », &
bat-il 7? Pour faire circuler effacement des traces d'énonciation dans « 5 explique M (M s'explique
la cohédion Sociale») TD A cours explic9tif en Sciences par 5) ». Le tout 5e combine : « L, affirme à L, que 5 explique M ».
rer à Ch atonnent des définitions et des OP pilcé j
tructure conceptué rég an On peut tenter de schématiser cette constellation actancielle
Pé A comme Une Succession de Stades: Surgissement et formulation du
his OE
explique diversemenr en
domaine considéré ; ON ; | PE, :
doute au Sujet de (M) - Demande ou recherche d'explication (5) - For-
tique, en physique, €N mathématiques mulation de l'explication (5) - Ratification de (5). Chacune de ces
que l'on donne au CONCILE. étapes peut être co-constfuite ou négociée dans une interaction, ainsi
n'est pas icentique à celle
que la répartition des rôles discursifs d'expert (L,) (cherchant à faire
ORDINAIRES Nor admettre Son discours explicatif) et de profane (L.) (introduisant |a
EXPLICATIONS .
Gar fin kel (19 67) acc ord e Une impo, question Sur [MI et validant ou non [5].
H.
L'ethnométhodologie”: accounts » : «5 A P, Dans l'usage ordinaire, |e mot « explication » désigne des segments
yse des explications («
tance centrale à l'anal 5 ») dans les in ira a de discours ou des Séquences interactives Succédant à des questions de
donner des raison
expliquer que, [56] justifier, ne part, au NET rs NE nature extrémement diverse, produites [orsque quelque chose n'est
ord ina ire s,cela 3 deux niveaux. D'u
et USD pas Compris : « Explique-moi le 5ens de ce mot » (demande de défini-
le les !
lanation »} & par laquel
tion explicite (& overt exp ter mes *. 1: 5 tion, de paraphrase, de traduction ou d'interprétation) ; « —ce qui 5'e5t
en train de faire en
justifient ce qu'ils ont part , Un passé » (demande de récit); « - pourquoi [a lune change de forme
ritage 1987 : 26). D autre
motifs ou de causes » (He tions, PN À OT êt apparente » (demande de théorie, de schémas et d'images) ; « — |a
même genre d'explica
niveau, implicite, ce (d.4rvemble é li
.
tion »
j eractiojon € théorie de la relativité » (demande de théorie) ; ou toutes {es fois qu'on
|
action
j 3c and int
j crij bed inj 50 cial
causes, ] « ins SEN li ne Sait pas comment faire : « je ne comprends pas comment ça
Sur TON
en permanence | "in tell ligibilité mutuelle,
inte
|
5 phil marche » (demande de produire une notice explicative, ou mode d'em-
5 PC
mes morales pratiques.
tentes Sociales ou de nor C
rdesco
! ervenl re ploj, ou une démonstration pratique ; [a Structure de l'explication four-
fe t iint
L elles5 fon
tué
ditj es 5it uées dans [a mesu re où u ir ations nie Sera aussi diverse que le type d'activité en cause). La question de
iaux et d'idéologles partic
relevant de domaines Soc P o l'unicité du concept d'explication 5e pose donc, ainsi que celle des dis-
‘analyse conNVeversatioNnNeiT, ,
Du point / de vue de l'an tio ns,
Né Cours explicatifs et de l'activité interactionnelle appelée « explication ».
ulier COIMIN/ e répara
375 il
« ouvertes » jiintervile
ji nnein t en particcue ib Onne peut la définir que de manière générale et ambiqué comme une
NON pr
ole es5f SUIVI d'une Suite
u'un premier TOU de par ine activité cognitive, langagière, interactionneile, déclenchée par le sen-
e [or squ 'un e inv ita tio n est refusée, le refus Et
exempl a
.
timent ou l'expression d'un doute, d'une ignorance, d'un trouble dans
pourrai pas venir, } à du ib
a on s
e
d'une justification (« Je ne UE ,
!
255
254
EXPLICATION ET TRANSMISSION DE CONNAISSANCES
EXPLICITE
256
251
EXPOSITION DISCURSIVE
Exposition discursive
Cette expression tend à désigner l'environnement constitué des
énoncés, textes Ou discours, auquel est exposé tout acteur placé dans
UN espace Social donné : le citoyen d'une démocratie avancée, je pro-
fessionnel d'une multinationale ou l'acteur d'un sy5tème éducatif,
comme [je pose par exemple C. Develotte (1996 : 143) : « Nous appe-
[ons e5pace d'exposition discursive l'environnement d'énoncés auquel
Sont exposés tels ou tels acteurs du SyStème éducatif considéré. C'est en
“fonction de cet espace d'exposition discursive que chaque agent du 5y5-
tème éducatif configure à un moment donné ce que nous appelons
Son espace de production discursive, c'est-à-dire [es discours qu'il
peut tenir dans l'institution, en fonction de son espace d'exposition
discursive. » Face
Si la notion originelle à été empruntée à l'acquisition des langues
(l'exposition à une langue naturelle est nécessaire à Son apprentissage), inter Hon de face est centrale en
Pragmatique® et analyse des
Son transfert à |l'analyse du discours permet de prendre en compte NS, car C'est Sur cette notion que
re |] j i
l'inégalité de l'exposition discursive et 5es conséquences Sur la trans- tesse! linguistique aujourd'hui
U domina
ji nte (Br Broown
n et et Levi
a
mission et l'appropriation des savoirs, ou Sur ja Saisie des informations. 1987
| ). Le mot est à prendr € au POI
Sens figu
igurréé qu'il recoitft dandans s Ie| OD
AINSI la maîtrise des genres” discursifs circujant dans notre commu- SlOns de , [a langue ordinaire «
perdre la face », ; « Sauv verer lala f
nauté native ou dans les communautés discursives avec jesquelles {(expressions que les dictionnaire
e » «
s nous disent importées du chin
!
ace
nous entrons en contact ne va pas de 50j, parce Que NOUS ne SOmiInes ois au
4
pas expOsés aux mêmes discours, Selon les espaces culturels, familiaux, T K |;
SM.
259
FACE
FERMÉ / OUVERT
Pour P. Brown et 5. Levinson, les actes de langage 5e répartissent dépend elle-même du contexte Socia
l et culturel dans lequel se réalise
ainsi en quatre catégories seljon [a face qu'ils Sont Susceptibles de l'énoncé (à la limite, un même énon
cé peut valoir pour Un FTA dan
menacer : (1) Actes menaçants pour ja face négative de celui qui Ijes UN contexte donné, et pour un FFA
dans un autre contexte, et inver-
accomplit; c'est par exemple [le cas des promesses, par lesquelles on Sement). Le problème se pose en effet
s'engage à faire, dans un avenir proche ou lointain, quelque chose qui de l'universalité de ce Système
ll est certain que les notions de face
risque de venir léser 5on propre territoire. (2) Actes menaçants pour ja et de territoire Sont sSoumises à
des variations Culturelles importantes,
face positive de celui qui les accomplit: aveux, excuses, autocritiques à [a fois qualitatives (ces deux
Notons ne s5Sont pas COnNceptualisées
et autres comportements « auto-dégradants ». (3) Actes menaçants partout de [ja même manière
lTing-Toomey éd, 1394], et quantita
pour la face négative de celui qui jes Subit: offenses proxémiques, tives (on ne [eur attribue pas par-
tout la EME Importance ; dans nos
contacts corporels indus, agressions visuelles, sonores ou olfactives, sociétés occidentales le Souci de
préservation du territoire est particul
mais aussi questions « indiscrètes », ordres, interdictions, conseils, et ièrement développé alors que
dans d'autres Sociétés —- dites « de l'ho
autres actes qui Sont à quelque titre dérangeants et « impositifs ». nneur » ou «& de [a honte » —
C est à la face positive que l'on aftta
(4) Actes menaçants pour ja face positive de celui qui jes Subit ; cri- chera une importance cruciale)
Mais tous les chercheurs admettent
tiques, réfutations, reproches, insultes, moqueries et autres compor- néanmoins le caractère Universe!
de ces notions (dans leur définition
tements vexatoires. la plus générale), ainsi que l'im-
ME des enjeux Qui s'attachent dans Tout
À côté de ces actes menaçants, il convient d'admettre l'existence es les Sociétés au terri-
EE ; la face, tout particulièrement
d'actes au contraire valorisants, ou « gratifiants », pour les faces, dans les interactions « en face
comme le cadeau, le compliment, le remerciement ou le vœu, actes
baptisés par C. Kerbrat-Orecchioni (1996) Face Flattering Acts (FFAS). b Acte de langage, Politesse, Rituel
Ajoutons qu'un même acte peut fort bien (c'est même le cas général)
C. K-0.
relever Simultanément de plusieurs catégories, 5oît qu'il risque d'en-
dommager plusieurs faces à la fois (par exemple, l'aveu menace à |la Ferm
/ ouvé
ert (discours —)
fois le territoire cognitif du locuteur et Son narcissisme, car on n'avoue
Lopposition entre discours fermé
que ce qui est « inavouable » ; l'ordre atteint à la fois les deux faces et discours ouvert (Mainque-
T2 Ju : 120) Sf fondée sur [la relation entr
de sSon destinataire, qu'il dérange tout en le rabaissant), soit qu'il e producteurs et récep.
crs deu 0). de discours déterminé. Les discours
fonctionne en même temps comme un FTA et comme un FFA (par 5e répartissent
exemple, le compliment est pour 5on destinataire un FFA relativement
©. Les discours fermés Sont ceux pour
à Sa face positive, mails un FTA relativement à Sa face négative). lesquels tendent à coïncider
quantitativement et qualitativement,
C'est à partir de ces notions de base que s5'édifie le SyS5tème de |a l'ensemble des producteurs et
l'ensemble des récepteurs; Situatio
politesse : celle-ci va consister, Soit à adoucir la formulation des FIAS. n cCaractéristique en particulier de
la plupart des genres du discours
(poliitesse négative), Soit à produire des FFAs, de préférence renforcés Scientifique, dans lesquels le publi
est en fait le groupe de ceux Qui écri
(polftesse positive) — la politesse 5e ramenant dans cette perspective à vent des textes de mêmes genres.
° Pour les discours ouverts, en Feva
ce que E. Goffman appelle le face-work (expression traduite en fran- nche, {| existe Une énorme dif.
férence qualitative et quantitative
cas par figuration), c'est-à-dire à un ensemble de procédés qui per- entre [a population des produc-
teurs et là population des récepteu
mettent de 5atisfaire autant que faire 5e peut aux exigences Souvent rs. Le cas de |[|a presse à grand
Urage ou celui du discours Politique
oppos5ées des faces en présence. 5ont exemplaires ;: les populations
de producteurs sont des Ifoupes
très restreints à l'identité forte
La formulation d'un acte de langage dépend donc fondamentale- 5 adressent à des populations de ui
récepteurs très vastes et dont la
ment de s5a valeur par rapport au « Sys5tème des faces », valeur qui Caractérisation Sociale est [a plupart
du temps très éloignée de [a leur
260
261
FIGURE
FIGEMENT
FINALITÉ
ressé aux marquages Jinguistiques du point de vue (Danon-Boileau
s mu ib 1
être chargées de valeur 1982, 1995 ; Banfielid 1995 ; Rahbatel 1997). A. Rabatel à contesté l'exis-
comme elles peuvent s #5 COU fr e
ure s de rhé tor iqu e 5e rencontrent aus5s dan jt
tence d'une focalisation zéro, avançant que |e point de vue, en fait,
fig La P D,
Signale déjà Dummarsais. ne peut avoir que deux Supports : je personnage ou [|e narrateur.
dinaires », ainsi que je en par tic u 4 205 ago
enc ore auj our d'h ui bien VIvacés, En linquistique, la focalisation est une opération (Souvent syn0o-
alles jon t
jicité, où j tisent le texte mal nyme d'emphase”) qui met en valeur un constituant de [ja phrase, ou
idl 5
bl i © 6 per pec tive Sémiologique ol focus. R. Martin (1983 : 220) distingue focalisation contrastive (« Pau],
(Dur à 13 Pu procédés « tra
t envisagées en tant qué jui, il dort ») et focalisation identificatrice (« C'est Pierre qui est
figures de rhétorique gon [es
. . venu »). Cela peut-se faire par des moyens phonétiques (insiStance)
Sémiotiques ». l
ins pir ati on gre ima ssi enne),
OU Syntaxiques: en particulier la disjocation gauche (« Paul, il est
lle (d'
"En Sémiotique textue 5 eget lexème NE nsOU
uni tés de contenu {s ' AC malade ») ou droite (« [| est venu, Paul ») ou une extraction par c'est.….
«figures » Sont des uliére ; f o n
qui| attribj uent Une valeur partic que (« C'est au peuple que je m'adresse »). La focalisation linguistique
aame) par cou rs fig urait 5 "À, 2
r Ces fig ure s s5' org anisent @nN & croise des distinctions comme thème /rhème*, thème / propos, elle ne
Anta « CONS
eau du texte global une peut être appréhendée hors de [a dynamique textuelle.
ment eux-mêmes au niv
0 dou 3 bleDart. Emphase, Point de vue, Présupposé, Thème/ rhème
tiq ue” , le mot « ji ure », entendu COMINS
fig
pr gma
enEr pra terrn: | PA D. M.
au dérivé « figuration Y,
de « face”», à donné lieu QUI 55, 52 TE
théories de la polites5e” Fonctions du Ijangage
fois, dans le cadre des cé ê eT,
igner l'ensemble des pro
ées récemment, pour déS me peut<j Prête. | con of, 1:
k). Ce Ter La notion de « fonction du langage » peut être prise au niveau de
gement des faces » (fa. ce-wor ; ura tio
.
c n » ain la langue comme du discours. En effet, chez certains linguistes
' l0oi te la
déés qu'exp « fig rati
jes procéd que-
» de ja rhétorique classl (A. Martinet, MA.K. Halliday par exempie), elle es5t liée à un postujat
5e limiter aux «figures de philosophie du jangage Selon lequel la Structure du 5y5tème jin-
p Politesse, Rhétorique. Irope C. kK-0. Quistique 5'expliquerait par es fonctions, définies comme ses finalités,
ges buts : transmettre des informations, agir ur autrui, exprimer es
n émotions, maintenir le lien Social, etc. Mais d'autres linguistes ne par-
Finalité + Contrat de communicatio lent de fonctions qu'au Seul plan du discours, Sans prétendre expliquer
par là la Structure du système linquistique.
Focalisation l'une i55Ue de Les typologies des fonctions Sont en général très abstraites.
x valeurs très di fférentes,
Notion employée avec deu que.
K. Buhier (1934) distingquait trois fonctions (d'expression, d'appel, de
la narratologie, l'autre de la linquisti représentation). R. Jakobson (1963) en a ajouté trois autres, les 5ix cor-
ol0gs ct
ticulièrement €N narrat respondant aux différents pôles du schéma de ja communication. La
En narratologie et par n | D ion 5
une tripartitiON au! a Con fonction émotive, centrée 5ur l'émetteur du message, 5e manifeste par
6. Genette (1972) à établi zér 0. La « To SAT ale
sat ion s int ern e, externe et des excamations, des interjections, des évaluations, etc. La fonction
ent re foc ali nN 7 ie tre quo
pon d à |a nar rat ion par UN narrateur ommniscle cas conative, centrée sur le destinataire, 5e manifeste par l'impératif, les
corres ir A
ern e » cor res pon d au Cas OU & le narrateur ne Z5 interrogations, etc. La fonction référentielle, centrée 5ur le contexte,
tion int »a Ur
« focalisation Ex
ji nage » (1977 : 206) et la éri eur Qui n à p ;
Vie à représenter |e monde (narration, exposition...). La fonction pha-
i par un observateur ext tique, centrée Sur le canal, le contact avec le destinataire, 5e manifeste
3 “| D éo nn ag e est 5ais
t davantage inté
nage. Par [a Suite, on 5'es
à à ja pyché du person
265
264
FONCTIONS DU LANGAGE
FONCTIONS DU LANGAGE
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266
FOOTING
FORMATION DISCURSIVE
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269
FORMATION DISCURSIVE
FORMATION DISCURSIVE
FORMATION LANGAGIÈRE
' t dis On ne
j tanciéjé :;: on rent de nombreux discours (Ebel et Fiala 1983), ce que M. Bakhtine
: con cep tio n dor t M. Pécheux pourtant 5'e5 décrit en parlant de « montée à l'horizon social », tandis que d'autres
nication mes
mêm
-mê
es- e autO-
« dis| cursiviviités textuelles, ell
aurait appréhender des litdiques aya y nt la for me
NE dugam ins
thé o- circulent de façon restreinte. Par exemple, 1. Boutet (1995) propose de
isées, par exemple des dis ji cours politi parler d'une « formation Jangagière du travail » construite 5ur la relé-
gtabililisé espace discursif SUP
inai é 8. gation des pratiques langagières js5ues des Salariés et Sur [a domina-
ion tab les et homogènes » 9583 29
La nditions PIE l'intérê t cro 557 tion de celles i55ues de l'organisation et de l'encadrement. Ce rapport
s'explique également par
Le, ci , x de cette notion ll fau t néa nmoins éviter e de force rend compte du fait que [es Salariés disent tous avoir de
rte aux cOT pUS NON doctrinaux. grandes difficultés à parler de leur travail car peu de discours existent,
ii on cette notion
dan s l'ex cès con tra ire ; POUT de nombreux COTPUS circulent, qui constitueraient un « flux dialogique » au ein duquel les
Bip cot
er pro duc tiv e 5 elle est clairement définie. Salariés pourraient 5e Situer pour reprendre, paraphraser, argumenter.
peut s'avér —-), DiscoOuU rS,
Archéologique (analy; se = onnemen% t
Analyse du discours, re de dis cou rs, Pos iti
françaiseise d'a d' nalyse du dis ji cours, Gen DÉBAT SUR LES RELATIONS ENTRE LE LANGAGIER ET LE SOCIAL
FORMULE
FORMULZ
(1975) qui à observé et décrit différents modes de socialisation des courL'épet
tud,e # formules a T6
enfants. || à montré qu'il existe des «< Styies Sociaux » de socialisation, été appliqiqué
uéee àà divers évènements et
ques ; campagnes électoral dis-
corrélés aux classes 5ociales, et associés à des façons de parler 5péci- fre en Suisse, 1960-1974 es sur la Surpopulation étran-
Tiques. On lui doit l'importante réflexion S5ur la « contextualiation (Ebel et Fiala 1983), Campag
Qande1 en France Sur l'i nes de propa-
l'immmi
mior
gra
ati
tion Sauvage dans les ann
des discours » : les enfants des classes favorisées 5ont plus vite et plus En ex la ées 70, Sur la
dans les années 90, Sur [a
tôt exposés à des énoncés décontextualisés (code dit élaboré, en affi- - Pur ifi cat ion ethnique
6 j iKrleg 1996). De , nombre
nité avec le discours scolaire), tandis que les enfants des classes popu- SeNMant Un Symbolisme hau ux aut res exe m pl
tement Slgnificatif sur le pla -
laires sont plutôt éduqués dans des discours contextualisés (code dit n politique in
restreint). ;
Formation discursive, Pratique langagière > Figement, Sloganisation
1 B.
PE
Formule
Ce terme du vocabulaire courant à été introduit en analyse du dis-
cours politique par }.-P. Faye (1972), pour décrire l'émergence et la cir-
culation, dans les discours fascistes et nazi des années 1920-1930, des
expressions État tota! et État totalitaire, et de leurs effets dans les poli-
tiques d'extermination. Dans son emploi spécialisé, je terme formuje
désigne une expression lexicale, le plus Souvent un sSyntagme nominal
Ou une collocation à caractère néologique”, qui renvoie à une notion
ayant joué Sur |e plan idéologique un rôle fondateur et actif dans une
Situation historique.
Une formule 5e caractérise par 5son Uus5age massif et répété, Sa circu-
latioh, dans un espace public et une conjoncture donnée. Elle est l'ob-
jet de connaissances largement partagées, mais toujours conflictuelles,
Qui S'observent notamment à travers jes commentaires métadiscursifs*
et polémiques qui l'accompagnent fréquemment. Son contenu réfé-
rentiel n'est pas UN concept Stable : i| à un caractère métaphorique,
des contours imprécis, qui font l'objet de controverses, de définitions
contradictoires, d'affrontements polémiques entre des courants idéo-
logiques et politiques opposés ou concurrents, qui cherchent à 5e l'ap-
proprier. Elle donne lieu à un nombre 5ignificatif de transformations et
de variations paraphrastiques. C'est [à 5on caractère proprement dis-
cCursif, appréhendablie dans un ensemble d'usages (kKrieg 2000). Sur le
plan linguistique, elle renvoie aux questions de catégorisation nomi-
naie et de construction référentielle, de paraphrase* et de précons-
truit*, de pragmatique jexicale, et d'argumentation”.
214
GENRE DE DISCOURS
EN ANALYSE DU DISCOURS
282
283
GESTUALITÉ
GENRE RHÉTORIQUE
GUILLEMETS
Remarquons, pour terminer, que la plupart des études de [la ges- par| une linguistique
tualité communicative concernent les Situations où l'interaction ver- 1 textuelle ancréée dans
So [a psychologie cognit;
et Van Diſk 1984), TA. Van
bale est prédominante. Or s'il est vrai que l'espèce humaine est une cant eue du discours Diſk à développé uns analye
esSpèce bavarde, on peut aussi communiquer par des moyens autres dans l'esprit des « cultural
5 (1996). Combinant grammaire Studies » améri-
que djscursifs. Un certain nombre de chercheurs (Streeck 1996) 5'inté- générative et Sémantique
déri-
ressent aujourd'hui aux interactions qui se réalisent essentiellement
par des moyens non-verbaux, conformément au programme déjà
ancien de K.L. Pike (1967), lequel préconisait, dès les années 60, une
« théorie unifiée de ja Structure du comportement humain ».
> Interaction, Proxémique
LC
GUILLEMETS
valeur peuvent bien avoir tels guillemets dans te] contexte. Ce qu'in- pos On d'où
est énoncé le texte et à laquelle
diquent les guillemets, « c'est une sorte de manque, de creux à com- CONofmer en mettant des guillemets.. le scripteur doit 5e
bler interprétativement » (Authier-Revuz 1995 : |, 136). En mettant des
. || y àa donc [à un jeu Subtil avec
les attentes du lecteur.
mots entre guillemets, l'énonciateur 5e contente en effet d'attirer . qr PEU 5 RpoSer deux types de textes
l'attention du récepteur Sur le fait qu'il emploie précisément ces mots : Ceux qui renforcent
€ vec [eur lecteur en ne guillemeta
qu'il met entre guillemets ; il les Souligne en laissant au récepteur |e Can Nt pas les expressijons
i
unimen
t marquées Comme « autres » et ceux
Soin de comprendre pourquoi {il attire ainsi Son attention, pourquoi {| 1 91) Efetant des unités qui, dans qui [a renforcent
un autre contexte, ne le Seraient
ouvre ainsi une faille dans Son propre discours. En contexte, les guille- Pi ?, 10 EN De * Fénier Cas, exposer es jdées,
mets peuvent donc prendre des 5ignifications très variées. c'est rendre
padiee de déchiffrer les guillemets d U Texte
Les deux valeurs des guillemets, autonymique et modalisatrice, Ces [LF Dans l'idéal, SeUu| celui qui | prés
pré ente 1
qui est parvenu au terme du text
Selon |. Fonagy (1980, 1988), peuvent étre ramenées à un Signifié fon- qu, à bien compris est capable e et
de déchiffrer es guillemets com
damental, celui de « Signes d'aliénation », qui indiqueraient « un €2 vient. En fait, ilya bien Souv me jl
ent UN excès des guillemets ur
changement du Statut verbal de l'expression, un changement de a Pritation : le texte libère des poss [eur
ibilités d'interprétation que son
registre, Un écart par rapport au niveau de discours qui précède et auteur Ne deut pas prévoir quand
il place es guillemets.
qui Suit le texte entre guillemets » (1988 : 90).
Les guillemets Sont un 5igne typographique mais ils peuvent être ITALIQUeE er GUILLEMETS
oralisés (« Je dis cela entre guillemets »).
Litalique, comme les guillemets,
s'emploie à la fois pour l'aut
mie et Pour la modalisation auto
L'INTERPRÉTATION DES GUILLEMETS nymique. Mais les guillemets <- jou.
tentà l'énoncé, alors que l'italique
y est incorporé : c'est Seulement Un
À la différence de ceux de l'emploi autonymique, les guillemets de changement de caractères. Rien
N'empêche donc de cumuler uile.
modalisation autonymique ne 5ont pas obligatoires. L'énonciateur mets et italique. En modalisation
autonymique, l'italique s'en [oi
indique au lecteur que Son discours ne coincide pas avec jui-même, manière préférentielle pour les mots de
étrangers et pour inter aur cer.
mais il n'en donne pas la raison. Pour interpréter les guillemets, le lec- taines unités. En revanche, les guil
lemets conviennent mieux quand
teur doit tenir compte du contexte et en particulier du genre de dis- s'agit d'une réserve de [a part de il
l'énonciateur, qui indique par [à
cours. Dans un quotidien régional, les guillemets Sont beaucoup moins NonN-coîncidence de 5à parole. Mais un
ce n'est qu'une tendance - bi n
fréquents que dans la presse d'un parti politique et ils n'exigent pas Souvent, Quillemets et italique sont
employés indifféremment Comme
de grands efforts interprétatifs de ja part du lecteur. Le discours publi- cela arrive quand plusieurs form
es (guillemets, italique cumul des
citaire [ui aussi fait peu appel aux guillemets, car Son but n'est pas de Quillemets et de l'italique) sont
en cConcurrence,-i] s'installe des US5a
SUusciter des clivages dans |e public, des connivences à l'intérieur de Propres à un auteur Singulier, une 5
discipline, un genre ou un type de
aroupes restreints, mais de le rassembler de manière consensuelle.
Celui qui use de guillemets, consciemment ou non, doit 5e construire
une certaine représentation de es [ecteurs pour anticiper leurs capa- Autonymie, Hétérogénéité montrée / constitu
tive, Modalisation
cités de déchiffrement : il placera des guillemets {à où il présume
qu'on en attend de [ui (ou qu'on n'en attend pas s'il veut créer un D. M.
choc, Surprendre). Réciproquement, |e lecteur doit construire une cer-
taine représentation de l'univers idéologique de l'énonciateur pour
réussir le déchiffrement. Le scripteur met des guillemets parce qu'il
préSume que Son lecteur” modéle à une certaine représentation de ja
290
HISTOIRE / DISCOURS
294
295
HYPERBOLE
HYPERTEXTUALITE
un mot » (pour « en quelques mots »), « c'est à deux pas » (pour « ce (cf, dans [e jargon s5talinien, les « Vipêères
[ubriques » et autres « rats
n'est pas loin »), « {| n'y à absolument personne » (pour « il ya peu de VISQUeUX »), l'hyperbole est aujourd'hui |la
figure préférée du discours
. monde ») Sont des hyperboles et non des litotes, d'où cette définition publicitaire. Mais elle est aussi très présente dans
[es échanges quoti-
de P. Fontanier (1968 : 123) : « L'hyperbole augmente ou diminue les diens (« c'est génial », « c'est nu] », « Fai vu
ça mille fois », « il ya des
choses avec excès, et les présente bien au-dessus ou bien au-dessous Siècles que je ne l'ai pas vu», «ilyen à abso
lument partout », « il n'y
de ce qu'elles sSont, dans la vue, non de tromper, mais d'amener à |la a rien de plus pénible », « ça n'a rien à voir
v, « c'est toujours comme
vérité même, et de fixer, par ce qu'elle dit d'incroyable, ce qu'il faut Ca y, «Tu perds toujours tout », «tu es Un
ange », « merci infini-
réellement croire. » ment », etc.), où elle peut être mie au Servic
e de fins aussi diverses
Les procédés formels qu'utilise l'hyperbole Sont divers. La rhéto- que [a persuasion, [a chicane, ou la politesse (le reme
rciement et ja
rique classique Signale Surtout ſes comparaisons et jes métaphores louange étant ainsi très SyStématiquement
formulés s5ur un mode
amplifiantes (« plus blanc que neige », « plus vite que [je vent », « plus hyperbolique).
lentement qu'une tortue », « des ruisseaux / des torrents de [armes », Le fonctionnement de l'hyperbole, comme celui
de tous [es tropes
« c'est Un vrai tigre »), mais l'hyperbole exploite également jes a quelque chose de paradoxal, puisque l'exa
gération est faite pour
préfixes et Suffixes augmentatifs (« hyper- », « Super- », « extra- », être perçue comme telle (cf. Fontanier cité
plus haut : « [..….] dans là
« Maxi- », « -js5ime », etc.), les différentes formes du Superlatif (« c'est Vue, non de tromper [….….] », et Dumarsais : «
ceux qui nous entendent
Qgénial », « c'est le meilleur/ſa crème des hommes », « c'est [a douceur rabattent de notre expression ce Qu'il faut
en rabattre »), mais en
même »), les accumulations, les procédés paralingquistiques*, etc. même temps, nous dit Fontanier, « ji] faut que
celui qui écoute puisse
Certaines hyperboles Sont lexicalisées, qu'il 5'agisse de mots partager Jusqu'à un certain point l'illusion
» que constitue |e 5ens
(« mille-Ffeuille », « mille-pattes ») ou d'expressions fiqurées (« couper littéral, car sinon la figure est inopérante.
les cheveux en quatre », « un bruit à réveiller les morts », etc.). Lors- Comme nous le rappelle L. Perrin (1990),
que ce n'est pas |e cas, [le problème 5e pose des indices permettant les rhétoriciens et
manuels de Savoir-vivre nous mettent aussi
6n garde contre l'usage
l'identification du trope®. Parfois, le contexte Ilinquistique permet excessif et inapproprié de l'hyperbole, ainsi
Courtin (cité par Weil
cette identification (en particulier en cas de contradiction interne à 1983 : 228) : « Ceux-là 5e Trompent fort qui mette
nt tous leurs compli-
l'énoncé : « {| n'a aucun moyen et il les utilise mal », « en général |] ments en hyperboles qui 5e détruisent elles
-mêmes, mettant ainsi
arrive toujours en retard », « je n'ai pas fermé l'œil de |a nuit, et l'éclat et la beauté d'une dame au-dessus du
Soleil, et faisant honte à
quand je me Suis réveillé... », « i| n'y avait absolument personne, une la Neige et au Lys, en parlant de s5a blanc
heur |..….] » - en d'autres
douzaine à tout casser.…. »), mais le plus Souvent c'est à partir de ce DES empruntés cette fois à G. Bataille : « L'exce
ssif est insiqni-
que l'on Sait de l'état de choses, et de ce que ['on SuUppose que je jocu- jant. »
teur veut en dire, que l'hyperbole peut être identifiée. Par exemple : > Figure, Litote, Politesse, Trope
« ils Souffrent mille morts » est nécessairement une hyperbole ; « il est
mort de rire » l'est très vraisemblablement; mais « ils meurent de C K.-O.
faim » e5t ambigu, et l'interprétation d'un tel énoncé nécessite |e
recours à des informations extralinquistiques. Corrélativement, |a
Hypertextualité
figure peut, tout comme la litote, prêter à malentendu. Notion introduite par G. Genette pour l'étu
de de [a littérature
D'après Dumarsais (1988 : 133), l'hyperbole « est ordinaire aux mais qu! peut être étendue à d'autres types
de discours. Elle est défi-
Orientaux ». Son Usage est en effet plus ou moins fréquent Selon les NIe comme « toute relation unissant un
texte B {que j'appellerai |
cultures, mais aussi selon les types de discours. jadis caractéristique hypertexte) à un texte antérieur A {que j'app
ellerai hyportexte) Sur
du Style « Sublime », cultivée par tous les discours « extrémistes » lequel il 5e greffe d'une manière qui n'est pas celle
du commentaire »
296
297
HYPOTEXTE
(parodie, traves-
(1982 : 11). G. Genette distinque transformation
ation (pastiche*, charge, lb
tiszement, transposition) ef imit
hypertextuelle es5t « ludique »,
[= le faux}, Selon que [a relation .
|
gatirique » Ou « Sérieuse »-
cas du discours iitté - , ef pluse
raire
; On prendra garde que, dans . le ,
rale ment des disco urs const ituan ts*, | hypertextualité concern
géné "œuvres
d' teurs Ou d'Ͼ
O orées à5 partirir d'au
je plus Souvent des Œuvres élab
vain...) Or, en/ anal3 yse
de te | écrivain
j | s
ulier (parodiej de telle œuvre,
temps affaire à des phénomènes
du discours5, on à ja plupart du
genres de discours, NON 5UT des
hypertextuels qui portent ur les
textes Sinquliers. Du
Pas iche
ji n (l1), , Past
p Captatio
ldentité
Le concept d'identité est diffidile à définir. {| est à |a fois central
Hypotexte «> Hypertextualité dans la plupart des Sciences humaines et Sociales et fait l'objet de dif-
férentes définitions, dont certaines sont assez floues. Le Vocabulaire
technique et critique de ja philosophie d'A. Lalande (1997) répertorie
quatre sSens, dont on retiendra celui qui correspond à ce que tradi-
tionnellement on appelle l'« identité personnelle », défini comme
« caractère d'un individu |.….….] dont on dit qu'il est “le même” aux dif-
férents moments de son existence : "L'identité du moi” ».
En analyse du diScours, pour pouvoir utiliser [a notion d'identité, il
convient de lui adjoindre deux autres notions qui circulent également
dans les domaines philosophiques et psychologiques, celles de Sujet”
et d'altérité. La première de ces notions permet de poser l'existence
de l'être pensant comme disant « je ». P Ricœur nous rappelle ce « pri-
mat de [a médiation réflexive Sur [a position immédiate du ujet, telle
qu'elle s'exprime à la première personne du Singulier : "je pense”, "je
Suis” » (1990 : 11). La deuxième notion permet de poser qu'il n'ya pas
de conscience de 50j 5ans conscience de l'existence de l'autre, que <'est
à la mesure de la différence entre « 50| » et « l'autre » que se consti-
tue le Sujet.
Si l'on rapporte cette notion à celle de Sujet” parlant, on pourra
dire que celui-ci se caractérise par un certain nombre de traits qui [ui
confèrent une certaine identité en tant qu'il produit un acte de lan-
gage. || faut cependant reconnaître que cette notion n'a pas été très
développée en analyse du discours. Elle à davantage été exploitée par
/
299
IDÉOLOGIE
IDÉOLOGIE
301
300
IDÉOLOGIE
IDÉOLOGIE
ensuite [a définition du préconstruit* - Soigneusement distingué de [a d'autres, H. Boyer travaille ainsi Sur « La part des
représentations par-
préSupposition” —- comme « impensé de [a pensée » (Pêcheux 1975 : tagées dans la dynamique des conflits Sociolinguis
tiques » et définit
92) et [a mise en place de ja notion d'interdiscours* comme ce qui fait l'idéologie comme « un corps plus ou moins fermé
de représentations
le lien entre idéologie, inconscient et discours (Pêècheux 1975 : 146). L...] mobilisé à des fins plus ou moins Os5tensiblement
politiques et de
Dès la fin des années 70 et le début des années 80, jes notions de manipulation des esprits » (1998 : 10). G.-E. Sarfati,
quant à lui, étudie
<divage, intradiscours* et hétérogénéité” viennent ébranler l'ordon- la représentation des juifs et du Judaïsme dans les dictio
nnaires et [es
nancement des formations idéologiques et discursives. Au colloque de encyclopédies du Moyen Âge au xxe siècle POur « mettre
en évidence
Mexico de novembre 1977, intitulé « Le discours politique : théorie et l'ensemble des interférences qui régissent [les rappor
ts du Sens com-
analyses », les historiens R. Robin et 1. Guilhaumou Soulignent « l'in- mun (la doxa), de la langue et de l'histoire, Sous |e double
rapport du
trication des formations discursives. Ils parlaient de Stratégies discur- Savoir et des pratiques » (Sarfati 1999 : 14).
Sives, d'affrontements, d'alliances, en tentant autant que possible C'est auſourd'hui la «« Critical Discourse Analysis »
qui, autour de
d'arracher ces termes à leur acception psychologique » (Maldidier éd. TA. Van Diſk, fait l'usage le plus massif de [a notion
d'idéologie, appli-
1990: 55). M. Pécheux (1977: 257) lui-même met l'accent Sur |a quée en particulier au 5SexiSme et au racisme et associ
ée à des courants
« domination interne » de l'idéologie dominante par rapport à l'idéo- Cognltivistes. Le projet de cette « analyse Sociopoliticie du
discours »
logie dominée. 1.-M. Marandin (1979) s'interroge Sur [la cohérence des est « de redéfinir en premier lieu, de façon très Spécif
ique et précise
textes et les relations entre intradiscours et interdiscours. ]. Authier ce que Sont les idéologies, C'est-à-dire les sy5tèmes
sociocognitifs des
(1982 à) développe des travaux Sur l'hétérogénéité qui marquent une Feprésentations mentales socialement partagées
qui contrôlent
vraie rupture dans les méthodes de l'analyse de discours en proposant d'autres représentations mentales telles que les attitu
des des groupes
une description linquistique « des formes de l'hétérogénéité montrée Sociaux (y compris les préjugés) et les modèles menta
ux. L.….] En Second
dans le discours, conçues comme manifestant divers types de "négo- lieu, nous voulons chercher, de façon Sys5tématique,
par quelles sStruc-
ciations” du Sujet parlant avec l'hétérogénéité constitutive” ». tures du discours telles que les 5tructures Sémantique
s (les Sujets, [a
Le terme d'« idéologie », avec tout ce qu'il véhicuie comme idée cohérence), la Syntaxe (l'ordre des mots, etc.), le lexique
, les actes de
de « SyStème », de « cohérence » et de « globalité », s'accorde mal langage, etc. les opinions idéologiques se manifesten
t dans |e texte
avec cette insistance nouvelile Sur les phénomènes de contradiction et et [a parole » (Van Dijk 1996 : 28).
d'intrication. Ce qui ne Signifie pas que le terme d'« idéologie » ait Far s5à volonté de Sy5tématisation du rapport idéologie
/ discours
totalement disparu des travaux d'analyse du discours, mais qu'il est la Critical Discours Analysis contemporaine à
ains} pris |e relais de
moins fréquent que dans les années 10 et fait rarement l'objet de l'analyse du discours à la française des années 70.
x compris dans 5a
théorisations explicites. D'autant que les corpus étudiés ont eux aussi visée militante :«[..J] nous avons pensé que l'anal
yse du discours doit
évolué : en prenant acte dés 1981 (Péêcheux 1981: 5-8) du peu de plus- auss] avoir une dimension "“sociale”. Ainsi, dans le
choix de Ses orien-
value heuristique qu'apporte l'étude de corpus d'« appareil » à forte tations, de 5es Sujets, de es problèmes et de ses publications
, l'analyse
cohérence interne (discours communiste, socialiste, d'extrême droite), du discours doit participer activement, à |a façon
académique qui est
les analystes du discours ont eu tendance à se déplacer vers les dis- [a “nne, 2% 25 Sociaux, et faire des recher
ches utiles à ceux qui
Cours « ordinaires », médiatiques, scolaires, lexicographiques, etc. (Van
en ontDit Ie foo
plus 255
besoin, Pp plutôt Qu'à qgu'à ceux Qui j peuvent [|e plus payer »
D'où |e primat donné depuis vingt ans aux multiples cas de « fron-
tières et recouvrements » (Bonnafous et Taguieff éds, 1989) entre dis- b Analyse automatique du discours, Doxa, Format
ion discursive,
cours d'origines idéologiques apparemment opposées ou aux affleu- fHétérogénéité montrée / constitutive, Interdiscours,
Intradiscours,
rements, dans les discours « communs », de représentations” ou Préconstruit, Présupposé, Représentation s5ociale
d'éléments doxiques. Pour ne prendre que deux exemples parmi
5. B.
302
303
IMPLICITE
ILLOCUTIONNAIRE OÙ ILLOCUTOIRE
INDIVIDUATION
conversationneliles de H.P. Grice (tendance automatique à augmenter Incorporation
le taux d'information ou le degré de pertinence d'énoncés comme
« La porte es5t ouverte », « Mon verre est vide », etc. qui apparaissent Notion int
j roduitee par D. " Mai aINgUenea
lier la relation que l'éthos+ u (1984 : 101) pourc
comme déficients 5i on les prend à la lettre). établit entre un discours et
Son deztinatair,
Le travail interprétatif consiste donc, en combinant les informa- Le ji j ; -… n
tions extraites de l'énoncé avec certaines données contextuelles, et
Laver [Potion » Lue ST TOS dimensions indissociables
teur - qui joue |e +5] 1 tion, le discours donne COrPS à Son
; (1) À
grâce à l'intervention des règles de la logique naturelle et des énoncig-
rd ed AN garant, d'une Source légitimante
maximes conversationnelles, à construire de l'énoncé une représenta- - 1 per-
N consStruire Une représentation
tion Sémantico-pragmatique cohérente et vraisemblable. Le calcul des dynamique.
SOus-entendus est une procédure complexe, qui fait intervenir diverses
compétences (kKerbrat-Orecchioni 1996 : chap. 4 et 5), et qui peut
échouer, ou aboutir à des résultats erronés —- version faible : je 5ous-
entendu n'est pas perçu, ce qui constitue déjà pour la communication
Une Sorte de petite catastrophe, car il en est des contenus implicites
comme du jeu de cache-cache, que L. Wittgenstein définit comme un éimple
Enr CONSO, 2
atour 1 U0n,;
ON Se refuse à faire du destinataire un
jeu où « être caché est un plaisir, mais n'être point trouvé est une Ur d'idées ou d'informatz à
"manière d'être” mations; ; « j| accède à une
catastrophe.….. » ; version forte, plus catastrophique encore : c'est |e 1984 : 107). au travers d'une * Manière
[IS .
de dire” » (Maingueneau
malentendu, Sorte d'erreur de calcul commise par le destinataire. Les
contenus explicites posent évidemment moins de problèmes aux inter- > Éthos
locuteurs. Mais 5i ceux-ci recourent malgré tout fréquemment à l'ex-
pression implicite, c'est qu'elle leur offre d'inépuisables ressources DM.
communicatives, en matière de politesse* par exempie, ou pour réali- Indexicalité ex Ethnométhodologie
Ser certains objectifs Stratégiques plus ou moins avxouables.
En ce qui concerne l'anaiyste, les 5ous-entendus [ui permettent
Individuation
une Saisie plus fine des mécanismes interprétatifs, démontrant je Le ter
er me d'individuation à ppa
rtient
j 5 iti ji
caractère flou des contenus sémantico-pragmatiques, graduel de leur Pour Leibniz, par exemple, ji
- le principe d'inindividuatio
an n «est
actualisation, et aléatoire de leur extraction. En tout état de cause, [ja qu'un être 5 CP ce qui j fait
due . fa;
compréhension globale d'un énoncé incut celle de 5e5 présupposés, tenc © SingulPDS
ièr NoncrèSeulement
ié e, con te,
S dét
un Type Spécifique, mais Une exis-
° erminé
ji e dans |e temps et
de es Sous-entendus et autres implicatures. 5i l'on admet que le tra- dans
vail du linguiste consiste avant tout à tenter de comprendre comment
les énoncés Sont compris, il est de 5on devoir de rendre compte de
toutes les composantes du 5ens des énoncés. Car les discours agissent
auss|, Subrepticement mais efficacement, grâce à ces sortes de pass5a-
gers clandestins que ont les contenus implicites.
p Acte de langage indirect, Implication, Inférence, Maxime conversa- différencierait oit de l'i
tionnelle, Politesse, Présupposé, Trope dentité Qui est donnée par
CommunUNi
icacat
tilion dans [aquelle jli 5e Ja Situation à5
C. K.-O. jt
jti 2
Tro uve et qui le SUr détermine par
l'id tité t jti
k ]
306
307
INDUCTION
INFÉRENCE
Dans le premier cas, je Sujet parlant « détermine jes enjeux de tf». « Soit E Un échantillon de |a population
P : x 2% de E à voté pour
conformité ou d'individuation par rapport aux données du contrat de [le parti A,YBdeE à voté pour |e parti
B ; …. (idem pour chaque
communication » (Charaudeau 1995c : 167) en essayant de s'en dis- parti)… » 5 concusion : « x 5 de P à voté
pour |e parti A. y dePa
tinguer par 5a manière de prendre [a parole, d'établir 5a relation à voté pour le parti B ; …. (idem pour chaque
parti) ». Selon que l'échan-
l'autre et de thématiser 5on propos. Ainsi, dans le discours publicitaire, tillon est OU non réellement représentatif,
que Ies gens ont ou non
chaque annonce essaie de 5'individuer à travers [a façon de vanter les donné des réponses fantaisistes, |a concl
usion varie du certain au
qualités d'un produit dans ja mesure où celui-ci est en concurrence Simplement probable.
avec le même produit Sous d'autres marques et d'autres annonces
b Déduction, Inférence
publicitaires.
Dans [le Second cas, le Sujet parlant met en place Un processus de CP
différenciation vis-à-vis de discours autres, qu'ils s5oient tenus par
l'interlocuteur ou par un tiers absent. || Je fait essentiellement en Inférence
exprimant des jugements dans une organisation arqumentative parti- A l'origine, c'est dans |a logique forme
lle que l'on trouve cette
culière. C'est ainsi qu'il emploiera des marqueurs (« mais », « cepen- notion. La logique formelle, qui s'attache
à décrire les rapports de
dant», «je ne crois pas que », « en revanche », « 5i je puis dire », etc.) vérité Sinstaurant entre différentes propo
sitions, emploie ce terme
comme indices de différenciation. Ce travail d'individuation de [ja part pour désigner l'opération de déduction
Qui consiste à tenir pour vraie
du Sujet du discours doit être entendu dans une conception dialjo- UNE proposltion en raison de s5on lien avec
gique du discours (Bakhtine 1977, 1978, 1984) qui à été diversement d'autres propositions déjà
Tenues pour vraies. || s'agit donc d'une
activité de raisonnement
développée autour de la notion d'interdiscursivité”. dont la déduction et l'induction” sont des
cas particuliers - qui porte
Contrat de communication, Dialogisme, Interdiscours, Positionne- SU Ie passage d'une proposition à une
autre quant à leur possible
ment, Stratégie de discours valeur de vérité, ce QUi distingue [a relat
ion d'inférence de la relation
PC d'implication”. Cette définition à été repri
se et critiquée par des lin-
Quistes qui ont estimé qu'il 5'agissait [à d'un
point de vue Strictement
Induction logiciste et non nécessairement linguistiq
ue.
Linduction es5t un mode d'inférence® concuant du particulier au
En PRAGMATIQUE LINGUISTIQUE
général. Classiquement, on considère que [a déduction conciut de
façon certaine et l'induction Seulement de façon probable, et qu'en On retrouve cette notion où elle est abon
damment discutée. Car
conséquence [a déduction Seule peut apporter un Savoir Scientifique Selon que l'on en donne une acception
large ou étroite c'est [a
Substantiel. || faut distinguer pliusieurs modes d'induction. conception même de [a pragmatique qui
est en cause. ]
e Arqumentation au cas par cas. L'induction permet d'attribuer au . La critique adressée au point de vue logic
iste consiste à reprocher
groupe Une propriété constatée empiriquement Sur chacun de 5es à celui-ci de réduire l'interprétation des
propositions aux Seules rela-
membres : « La famille X àa une Salle de bains ; la famille.Y a une s5alle Tons établies entre elles, indépendamme
nt de toute autre connais
de bains ; …. (idem pour chaque famille du village V).….. » : conclusion : Sance Sur le monde et de la 5ituation
de Communication. Ainsi, « |a
«Les Viens ont tous Une s5alle de bains ». On voit qu'ici l'induction pro- logique formelle fait COrrespondre à toute
proposition une et Une
cède en extension, par examen exhaustif, et totalise de facon certaine. Seule formule Symbolique Standard, puis
explicite un ensemble de
e Argumentation de ja partie au tout. L'induction permet d'infé- Fégles permettant de convertir certaines
formuies en certaines autres
rer, en intension, Une proposition portant Sur le tout à partir de |ja et ayant là propriété s5uivante: 5i une
formule "ar est convertie
vérité d'une proposition portant Sur un échantillon dit « représenta- par une règle en formule “bh”, ajlors [a
proposition exprimée par “p
308
309
INFÉRENCE
INFÉRENCE
tradition
: june qui correspond à une
Sont encore &N CONCUITeNCE Strictement “linguis- . Sperber et D. Wijson. Pour ces auteurs, on ne saurait postuler Un
« qu'aux données
jimmanentiste ne S'intéressanf
311
310
INFÉRENCE
INFLUENCE
rapport de Symétrie entre les partenaires de l'acte de l'échange verbal. Surtitres, les Sous-titres ou |es phot
os qui l'entourent- (2) l'infé
En effet, « le destinataire ne peut ni décoder ni déduire l'intention Situationnelle (ou interactionnelle
, Charaudeau 1993 Pb) lorque
irformative du communicateur » (1989 : 103). De ce fait, les inférences SUſet interprétant à recours aux donn lé
ées de |[a Situation ; celui-d int -
ne dépendent pas de la Seule intention du Sujet parlant, et donc de prêtera par exemple [a constata
tion « On s'amuse beaucou id»
l'application de règles ou de maximes. « Le mieux que le destinataire comme Un rappel à l'ordre si celui
Qui parle est, au bureau les pé.
puisse faire, c'est de former une hypothèse à partir des indices fournis rieur hiérarchique de celui Qui inte
rprète; (3) l'inférence interdiscur.
par le comportement ostensif du communicateur. Une telle hypothèse Silver” lorsque le Sujet interprétant
est amené à mobiliser un Savoir DC
n'est jamais certaine; elle peut être confirmée, mais elle ne peut pas constitué Qui 5e Trouve dans ce
que Sperber et VVilson appellent
être démontrée » (ibid.). Du coup, l'inférence repose 5ur un mécanisme NEMOIre conceptuelle » (1989 : « la
104) des Sujets ; c'est à ce type d'inf
général qui consiste à relier de façon déductive un ensemble de pré- rence que l'on à recours lorsqu'on Z
veut comprendre les affiches ublL
misses à une conclusion, et cet ensemble de préêmisses n'étant pas obli- cltaires ; Par exemple [e Slogan : «
Maggi fait [|e potage de vos rand.
gatoirement partagé par les deux interlocuteurs, {| peut 5e faire, au MNÈTES » ne peut être compris que
5i l'on mobilise un certain nombr
bout du calcul, que le résuitat ne soit pas je même. La Seule exigence à des croyances qui existent dans Une
Société donnée Sur ce que re ré.
laquelle est Soumis l'interlocuteur est qu'il mobilise un contexte Suffi- Sentent les grand-mères. C. Kerbrat-
Orecchioni, POur s5a part, re rend
Samment « pertinent » pour que Son interprétation Soit cohérente. la dénomination d'e inférences
Tpraxéologiques” » Qui com pre
« les informations préSuUpPposées d
ou SOUS-entendues par l'énonce
EN ANALYSE DU DISCOURS tel ou tel fait diégétique, Qui au à
nom d'une certaine “jo0j d ;
actions” (lesquelles S5'organisent
Ce terme est également utilisé pour tenter de rendre compte des en scripts" “frames “| nacr o.
vet. et à TS praxéogramme
opérations qui permettent de tirer des actes de discours du sens impli- sr") implique nécesgaement ou
Ueilement ja réalisation d'autres
dite, celui qui est produit par le Sujet parlant d'une part, et reconstruit acti à i
éventuellement corrélées » (1986
(ou produit) par je destinataire®. Ainsi, le locuteur peut impliciter, : 1 39-190). Ce Hp 0 EN in | t
à la fois des inférences Sltuationnel
consciemment ou non, du s5ens dans jes énoncés qu'il produit, et ce à les et interdiscurstves EE
des fins Stratégiques. Au destinataire de tirer je sens implicite des Pb Explicitation / implicitation,
Implicite, Maxime Conversation
nelje
énoncés en S'appuyant Sur les différentes composantes du contexte”.
PC
Sens implicité par le locuteur et implicites dégagés par l'interprétant
ne se recouvrent pas nécessairement. À l'importance de ce recouvre- Influence (principe d'-)
ment, on peut évaluer je degré d'intercompréhension d'un acte de M ui Ho aui, dans le Sens courant,
communication. Mais ici l'inférence participe davantage d'un proces- désigne le processus par lequel
vi U arrive à modifier [a pensée,
Sus d'interprétation que de production des énoncés. [a volonté ou le comporte
Pont d'un autre de par 5on auto
Si l'on définit donc l'inférence comme Un processus interprétatif rité, son prestige ou 5a force,
oû Ea notion centrale eN p5ychologie est
qui consiste à mettre en relation ce qui est dit explicitement avec 5ociale. cette discipline,
et, «€ erche à déterminer « commen
autre chose que ce dit, on peut déterminer différents types d'infé- t et Pourquoi un grou
cherche à imposer Ses Vues à Un
rence Selon la nature de cet « autre chose » Sur quoi s'appuie le Sujet” individu ou à un SOus-Qroupe ?
En et POur quoi un individu (ou com.
interprétant pour construire le sens implicite des actes de communica- un SOUS-groupe) adopte les opinions
Es pairs (ou de son groupe) ?» (Mos
tion : (1 l'inférence contextuelle [orsque le Sujet interprétant s'appuie covici 1972 ; 147).
Sur les énoncés qui entourent l'énoncé considéré d'une conversation En analyse du discours, Ce Terme
à été repris par P Charaudeau
ou d'un texte écrit; ce cas 5e produit par exemple à l'occasion de |la dans l'expresTes sion prin| cipe d'infl Uence (199
5 b) pour désigner |'un des
lecture d'un titre de journal, titre qui est compris en relation avec les Quatre principes qui fondent l'act
e de langage (avec ies principes
312
313
INFORMATION
INFORMATION
316
INTERACTION
INTÉGRATIVE
qui gous-tendent leur fonctionne- tions, des propositions d'action dans tous jes domaines de ja vie
matiques, conversationnelles, etc.) Sociale (l'éducation, le monde de l'entreprise, de la santé, des médias)
d'entre elles Suffisamment floues
ment, ces règles 5ont pour la plupart et dans des cadres disciplinaires variés (ethnologie, anthropologie lin-
ssaire de « compoOs5er » avec elles
pour qu'il Soit possible et même néce guistique, Sociologie, psychologie). Un panorama de ces domaines et
ion. Car les Sujets engagés dans une
quand on « compose » UnNé interact des réflexions qu'ils ont inspirées tant Sur le plan pratique que thé
ditYx. Winkin, aux interprètes d'une
interaction 5ont comparables, Nous
vaste orchestre culturel, il n'y a ni rique est présenté dans |. Demorgon et E.-D. Lipiansky (1999) .
partition musicale : « Mais, dans ce Dans une perspective d'analyse de discours, l'étude de ces Situa-
cordant Sur l'autre. Seu] UN obser-
chef, ni partition. Chacun joue en s'ac tions peut recourir à différentes méthodologies et utiliser différents
cheur en communication, peut
vateur extérieur, c'est-à-dire UN cher types de données (questionnaires, entretiens, jeux de rôles, enregis-
ition écrite, qui se révélera 5ans
progressivement élahorer une part trements Sur le vif). Elle fonctionne Souvent par |le repéra 6 de
1: 7-8).
doute hautement complexe » (198 troubles, malaises ou malentendus” dans les échanges qui fonction
rs en interaction : reconstituer
Telle e5t donc la tâche des chercheu nent, pour l'analyste, comme l'indice de l'application de normes co
écution des interactions particur-
jes partitions Qui Sous-tendent l'ex municatives différentes (Béai 1993, Clyne 1994). TT
es générales de l'« harmonie »
lières, et, au-delà, dégager les règl Relèvent aussi de l'intercuſturel les études comparatives ou
conversationnelle. contrastives qui se fondent Sur Ia mise en parallèle des comporte-
ersation, Ethnographie de la com- ments communicatifs d'individus appartenant à des cuftures diffé.
Analyse conversationnelle, Conv
ciation
munication, Ethnométhodologie. Négo rentes. Dans cette approche, on postule l'universalité d'un élément
LC
par exemple une Situation, un acte de langage, etc. dont on con are
ja réaliation par des individus de cultures différentes (voir, pour la
pragmatique contrastive, Olesky éd., 1989 ; Sur les actes de requête et
Interculturel
7 LESS
du décour- deau parle ainsi de « 5ens interdiscursif » aussi bien pour jes locutions ou
vent étre d'une homogénéité très variable. Ces problèmes les énoncés figés qui 5ont attachés régulièrement aux mots et contri-
à des options
page de l'objet et de ja variation interne conduisent buent à leur donner « une valeur Symbolique » —- par exemple, pour
déductives,
méthodologiques variées ur l'axe allant des démarches ojseau, des unités comme « avoir un appétit d'oiseau », « être un drôle
catégorie
consistant à poser l'appartenance des interactants comme d'oiseau » (1993 b : 316) - que pour des unités très vastes.
où l'on construit
explicative à priori, à celles, de nature plus inductive,
le organi sé d'obse rvations, OU
cette catégorie à partir d'un ensemb INTERDISCOURS ET INTERTEXTE
postula ts ethno méthodolo-
bien en S'efforcçcant, conformément aux
les individ us la définis
giques, de mettre en lumière [a manière dont On peut exploiter ja distinction entre intertexte et interdiscours.
commuh icatif s en
gent eux-mêmes à travers leurs comportements ANS. L.-M. Adam (1999 : 85) parle d'« intertexte » pour « les échos
1990).
Situation (sur ces questions, Erickson et Shultz 1982, Fasold libres d'un (ou de plusieurs) texte(s) dans un autre texte », indépen-
analyses,
Différents biais et risques de disStorsion guettent les damment de tout genre, et d'« interdiscours » pour l'ensemble des
Sombrer dans
entre autres liés au poids des Stéréotypes, au danger de genres qui interagissent dans une conjoncture donnée. De 5on côté
ocentrisme
des représentations folkloristes, et aux tendances à l'ethn P. Charaudeau (1993 d) voit dans l'« interdiscours » un jeu de renvois
5'insin uent, comme le dénonce entre des discours qui ont eu Un Support cextuel mais dont on n'a pas
dans ja description. Ces dernières
ngage descrip tif lui-mê me, puis- mémorisé ja configuration ; par exemple, dans le 5logan « Maggi fait
A. Wierzbicka (1991), dans le métala
icatif s observ és d'une le potage de vos grand-mères », c'est l'interdiscours qui permet les
que l'on décrit les comportements commun
culture donnée à travers les mots et catégories d'une autre. infèrences du genre « les grand-mères font [a cuisine de façon tradi-
nication -) tionnelle en restant des heures devant jes fourneaux ». En revanche,
p Ethnographie de la communication, Exolingue (commu
VT l'« intertexte » Serait un jeu de reprise de textes configurés et légère-
ment transformés, comme dans la parodie”.
fait que la « productivité » de l'écriture littéraire redistribue, dissé- textualité interne {entre un discours
et ceux du même champ discur-
mine... des textes antérieurs dans un texte ; ji] faudrait donc penser le Sif) et une intertextualité externe
{avec les discours de champs discur-
texte comme « intertexte ». Conception prolongée par R. Barthes : Sifs distincts, par exemple entre un di : .
pi
Scientifique). IsScours th Géologique et un discours
j
« Tout texte est un intertexte ; d'autres textes 5ont présents en |ui, à
des niveaux variables, Sous des formes plus ou moins reconnaissables Cusage àa tendance à employer inte
[L...] Lintertexte est un champ général de formules anonymes, dont rtexte quand {| s'agit de rela-
tions à des textes Sources précis (cita
l'origine est rarement repérable, de citations inconscientes ou auto- tion, parodie...) et interdiscours
pour des ensembles plus diffus-
matiques, données 5ans guillemets » (19/3). aiînsi, on dira plutôt « La paro]
S'exerce dans un vaste interdiscours
G. Genette (1982 : 8) à préféré parler de transtextualité, conférant ». ; :;
b Dialo
, gisme, - Discours r apporté, Hétéaté rogénéit
ainsi une valeur plus restreinte à « intertextualité ». Sa typologie des T e à i
Uve, Interdiscours, Texte
relations transtextuelles distingue : ; TS constitu-
s l'intertextualité, qui Suppose [ja présence d'un texte dans Un D.M.
autre (par citation, allusion.…….) ;
6e [a paratextualité, qui concerne l'entour du texte proprement dit, Intervention rx Échange
Sa périphérie (titres, préfaces, illustrations, prière d'insérer, etc.);
e [à métatextualité, qui réfère à [a relation de commentaire d'un Intradiscours
texte par un autre ; On Oppose intuitivement l'intrad
s l'architextualité, beaucoup plus abstraite, qui met un texte en iscours, les relations entre [les
constituants du même discours, à
l'interdiscours*, les relations de c
relation avec les diverses ciasses auxquelles i| appartient (te|] poème de discours à d'autres discours. Mais
jl faut 6e défier de toute représent
Baudelaire 5e trouve en rejatian d'architextualité avec [a classe des tion qui ferai
t de l'« intérieur .
Sonnets, celle des œuvres Symboiistes, celle des poèmes, celle des
» et de l' extérieur » du dscours Jeux
Univers indépendants. Les probléma
œuvres [yriques, etc.) ;
tiques du dialogismes ou de l'hé-
térogénéités constitutive montrent
e l'hypertextualité*, qui recouvre des phénomènes comme |a que l'int
j radisj cours à
l'interdiscours.
parodie, je pastiche”.…. NT par
b Formation discursive, Hétérogénéité
; - Hétérogénéité montrée / constituts
INTERTEXTUALITÉ ET INTERTEXTE
discours, Préconstruit, Texte Stutive, Inter-
On emploie Souvent « intertexte » pour désigner un ensemble de D. M.
textes liés par des relations intertextuelles ; on dira, par exemple, que Intralocuteur > Interlocuteur
la littérature de ja Pléiade au xwë Siècde et la littérature gréco-latine
forment un <« intertexte ». D. Maingqueneau (1984 : 83) fait une dis Inftrusion «> Tour de parole
tinction entre intertextualité et intertexte : l'intertexte est l'ensemble
des fragments convoqués (citations, allusions, paraphrase...) dans un Investissement générique
corpus donné, tandis que l'intertextualité est le 5y5tème de régles
implicites qui Sous-tendent cet jntertexte, je mode de citation qui est Notion introduite par D. Mainguene
au (1991: 180) Pour caractéri-
jugé légitime dans la formation discursive, le type* ou le genre” de Ser [ja relation entre UN positionneme
nts et les genres* dont relèvent
discours dont relève ce corpus. Ainsi l'intertextualiité du discours scien- 5 textes. L investissement génériqu
e joue sur les deux acceptions
tifique n'est pas la même que celle du discours théologique ; en outre, & INVestSsement » : déploiement
dans un eSpace de discours et
elles varient d'une époque à une autre. On peut distinquer une inter- Placement destiné à donner de [a
Valeur aux énoncés produits. |
328
329
IRONIE
IRONIE
rs et NON tels téral et 5ens figuré (kKerbrat-Orecchioni 1980 b). Cela n'est possible
Chaque positionnement investit tels genres de discou
le charnp” discursif que 5i l'énonciation fournit des indices de l'ironie ; ce peut être dans le
autres et, ce faisant, {| montre ce qu'est dans
investiss5ement ne doit contenu même (par exemple à travers des hyperboles déplacées ou le
concerné l'exercice légitime de la parole. Cet recours à des mots qui ne Sont pas ceux du jocuteur) ou par d'autres
s au Service d'une fin,
pas être conçu 5ur le mode rhétorique de moyen moyens : à l'oral une intonation ou une mimique particulières, à l'écrit
positionnement ; le
mais comme définissant l'identité même d'un des points de Suspension, le recours à l'italique.
esf en effet partie pre-
recours à tels genres plutôt qu'à tels autres L'ironie comme mention. D. Sperber et D. Wilson (1978) ont pro-
les éléments propre-
nante du positionnement, au même titre que posé d'analyser l'ironie comme une mention, comme un phénomène
que va-t-il investir
ment doctrinaux. Ainsi tel positionnement politi
tels autres (débats d'autonymie® donc. Au lieu d'être un trope fondé Sur l'antiphrase,
divers genres (tracts, meetinss, mailings...) et non l'ironie Serait une sorte de citation par laquelle le locuteur mention-
télévisés, etc.). nerait le propos d'un personnage disqualifié qui dirait quelque chose
on peut env1sa-
Si l'on considère des positionnements concurrents,
iszent des genres d'ostensiblement déplacé par rapport au contexte.
ger trois possibilités : (1) ces positionnements invest L'ironie comme polyphonie”. À partir de là, la voie était ouverte
ments exploi tent différemment
de diScours distincts ; (2) ces positionne pour une conception polyphonique de l'ironie, défendue par
cas précéd ents, 5ltua-
les mêmes genres ; (3) la combinaison des deux ©. Ducrot à travers une certaine interprétation de la distinction entre
tion de loin la plus courante. locuteur” et énonciateur”: « Parler de façon ironique, cela revient,
genres ne Sont pas
Mais, pour un positionnemenit donné, tous les pour un locuteur L, à présenter l'énonciation comme exprimant |[ja
iques que d'autres.
investis au même titre : certains Sont plus canon position d'un énonciateur E, position dont on Sait par ailleurs que |e
ionnement
p Canonique (genre -), Genre de discours, Posit locuteur L n'en prend pas la responsabilité et, bien plus, qu'il ja tient
D. M.
pour absurde |….….] ja position absurde est directement exprimée (et
Non pas rapportée) dans l'énonciation ironique et en même temps elle
lronie n'est pas mise à ja charge de L, puisque cejlui-«<i est responsable des
e depuis 5e5 orl- Seules paroles, les points de vue manifestés dans jes paroles étant
La réflexion ur l'ironie accompagne la philosophi
ent comm e un trope” attribués à un autre personnage E » (Ducrot 1984 : 211).
gines et [a rhétorique |a décrit traditionnellem
faire compr endre au L'ironie comme paradoxe. À. Berrendonner voit dans l'ironie une
qui consiste à dire le contraire de ce qu'on veuf
rise en charg e de énonciation paradoxale, où Je locuteur invalide 5a propre énonciation
destinataire. Dans l'ironie, il y à en effet non-p
rapport à la parole dans le mouvement même où il la profère : « faire de l'ironie, ce n'est
l'énonciation par le locuteur et discordance par
ion. C'est donc un phénomène fonciè- pas sS'inscrire en faux de manière mimétique contre l'acte de parole
attendue dans tel type de 5ituat
eliles et paraver- antérieur ou virtuel, en tout cas extérieur, d'un autre. C'est s'inscrire
rement contextuel dont les composantes interactionn
êt qu'il Suscit e chez les tenants en faux contre 5a propre énonciation, tout en l'accomplissant » (Ber-
bales* Sont fortes ; cela explique l'intér
rendonner 1981: 216).
des courants pragmatiques”.
VALEUR PRAGMATIQUE DE L'IRONIE
LES THÉORIES DE L'IRONIE
, l'ironie, à ja Lironie viole ostensiblement une des maximes” conversationnelles
L'ironie comme trope. Pour la tradition rhétorique
ymie” , es5t de ces tropes de H.P. Grice (être clair) mais Sa valeur pragmatique est Source de
différence de la métaphore” ou de |a méton
ne catég orisent le débats. On S'accorde en général à Souligner Son caractère dévalori-
qui indiquent une attitude énonciative plus qu'ils
e trope es5t une Sant : « [roniser, c'est toujours plus ou moins 5'en prendre à une cible
référent (cf. la litote* ou l'hyperbole”*). L'ironie comm
net entre 5eN5 lit- qu'il s'agit de disqualifier » (kKerbrat-Orecchioni 1986 : 102). Certains
antiphrase” ou au moins UN décalage plus ou moins
331
330
ISOTOPIE
ISOTOPIE
défensif : « || s'agit d'une dans Ses composantes lexicales. Pour F. Rastier (1987 : 92-104), outre [a
mettent l'accent Sur 5on caractère compatibilité Sémantique qu'elle instaure entre les termes associés
ment défensive. Et QUI plus est,
manœuvre à fonction fondamentale dans un énoncé, l'isotopie 5e caractérise par Son extension variable
ruse permettant de c Tour
défensive contre les normes L.…..] ; Une (du Syntagme au texte) et par 5a Structure non ordonnée (« Le fermier
règle s de [a rationalité et de
l'assujettissement des énoncdiateurs aux tue le taureau » offre le même type d'isotopie que « Le taureau tue je
r 1981: 239). Manœuvre qui
ja bienséance publiques » (Berrendonne fermier »). Sur le plan fonctionnel, [a cohérence discursive produite
ement de Norme atorna
déjoue une norme 5ans pO5Er véritabl par l'isotopie conditionne ja [isibilité des textes : « Du point de vue de
ment indécidable, qui porte
l'ironie est un type d'énonciation foncière
r je destinataire perplexe l'énonciataire, l'isotopie constitue une grille de jecture qui rend
des valeurs contradictoires et peut laisse
pas le même effet Selon homogène [a Surface du texte, puisqu'elle permet de lever les ambi-
quant à 5a visée. Notons qué l'ironie n'a
ire. quités » (Greimas et Courtés 19719 : 199).
qu'elle s'exerce 5Ur UN tiers ou Sur l'allocuta
La typologie des jçotopies est diversifiée selon les théoriciens.
e énonciation, décon-
Faille que l'énonciateur creuse dans 5a Propr M. Arrivé (1973 : 59-60) distingue les isotopies dénotées, explicites
discours et réalité, l'ironie, à
nexion qui se veut déconcertante entre dans le discours, et jes jsotopies connotées*, latentes et porteuses
Une question QUverE, à;
l'instar de la métaphore, reste par nature d'un s5ens caché (comme l'isotopie Sexuelle dans Ubu roi de Jarry).
PrésuppO0SéS. Décider de Z
chaque théorie analyse en fonction de Ses A.-1. Greimas et ]. Courtés (1979 : 197-198) relèvent les jsotopies
ine conception du 5en5, de
qu'est l'ironie engage @n réalité une certa Sémantiques Strictes (définies par [ja récurrence d'une même catégo-
l'activité de parole et de la 5ubjectivité. rie de Sens), les ijsotopies grammaticales (phénomènes d'accords et de
Poiyphonie, Trope rection) et les jsotopies actorielles (répétition d'un même rôle à la sur-
face d'un récit). F. Rastier (1987 : 111-113) établit une opposition entre
les isotopies génériques, liées aux champs lexicaux codés en jangue
Isotopie (cas d'une phrase comme « L'amiral Nelson ordonna de carquer les
dans le domaine de |la voiles », fondée Sur l'itération lexicalisée du trait /navigation/), et les
concept créé par A.-1. Greimas (1966)
Suite en analyse du discours jsotopies Spécifiques, non codées, qui proviennent des récurrences
Sémantique Structurale et vulgarisé par ja
désig ne globalement les procé- Sémantiques propres à tel ou tel énoncé. Ainsi, je vers d'Eluard
(Sémiotique, Stylistique”.….)- L'isotopie
ence discurslve OU d UN « L'aube allume ja Source » trouve 5a cohérence dans la réitération
dés concourant à ja cohérence d'une Séqu
même trait dans le déploie- particulière du trait /inchoatif/.
message. Fondée s5ur |a redondance d'un
concernée principalement L'hétérogénéité Sémantique es5t cependant présente dans de nom-
ment des énoncés, une telle cohérence
breux discours. On parle alors d'allotopie (Rastier 1987 : 133) ou de
l'organisation Sémantique du discours.
poly-isotopie, définie par une « tension entre plusieurs jsotopies dont
COHÉRENCE SÉMANTIQUE chacune tente d'assurer sa prédominance » (Groupe 1 1977 : 212).
L'ISOTOPIE COMME
L'allotopie es5t à la base des « énoncés étranges » (Rastier 1987 : 158)
s, l'sotopie défi nit
Pour À.-L Greimas et la majorité des théoricien comme « La gare part en riant à la recherche du voyageur », ainsi que
faire d'un énoncé ou d Un
les mécanismes régulateurs contribuant à ci de certains tropes*, telle [ja métaphore”. L'allotopie est constitutive de
» (Greimas 1966 : 53). Celle-
texte « une totalité de Signification plusieurs genres discursifs : histoires drôles, mots croisés, poésie : « Le
d'une chaîne Syntagma-
resulte avant tout de « l'itérativité, le [ong texte poétique instaure des Stratégies variées pour permettre |... l'in-
xtuels] aui asäurent au
tique, de classèmes ſtraits Sémantiques conte duction d'une lecture pluri-isotope » (Groupe 1 1974 : 233). Par
et Courtés 1979 : 197).
discours-énoncé 5on homogénéité » (Greimas exemple, analysant Salut de Mallarmé, F. Rastier (1989 : 225-244)
e « Maheu haussa 5
par exemple, l'isotopie d'une phrase comm montre que ce poème acquiert Son 5ens global à travers l'interaétion
ition du trait /animé
épaules d'un air résigné » (Zola) est due à la répét
ï/
333
334
ITALIQUE
335
LANGUE DE BOIS
LECTEUR
Dans les années 1980-1990, [a langue de bois à fait l'objet de plusieurs Cette notion à ains|, d'une part, Un contenu idéojogique fort, une
travaux d'analyse de discours qui ont relativisé les aspects polémiques histoire qui va de [a crie du 5talinisme 5oviétique à celle, plus géné-
de cette formule propagandiste à l'origine (une « langue mons- rale, des institutions et des partis politiques actuels, et d'autre part un
trueuse ») pour en faire une notion de portée plus générale, définie contenu formel, qui peut s'analyser et qui coOrrespond globalement à
par des caractères lingquistiques objectifs dont on peut décrire les ten- des propriétés discursives perçues intuitivement. Elle à acquis une por-
dances principales. Par exemple : (1) La désagentivité : l'effacement de tée qui, dépassant les circonstances de 5on émergence, rend pensable
l'agent dans les expressions verbales passives. (2) La dépersonnalisa- l'articulation de l'analyse du discours et de [a Sociologie politique.
tion : la Substitution de tournures impersonnelles aux tournures per- p Figement. Segment répété, Sloganisation
Sonnelles. (3) La Substaritivité (appelée parfois « Style Substantif ») : le
remplacement des Syntagmes verbaux par des Syntagmes nominaux | PE
complexes et plus abstraits. (4) L'épithétisme: la multiplication des
compléments déterminatifs du nom et des adjectifs épithètes. (5) Une
Lecteur
terminologie restreinte, Synonymique, autoréférentielle. (6) Une phra- |. LECTEUR
Séolocie originale reposant Sur des figements Syntaxiques Stables et
Dans le cadre de ja théorie de [ja littérature, « lecteur » est utilisé
une Sloganisation” développée. (7) Une opacité référentielle impor-
comme concept fondant l'analyse, en particulier, des conditions
tante. (8) Des rituels communicationnels identifiables. de réception d'une œuvre, en tant qu'elle 5'inscrit dans l'horizo
Ces divers traits ont en commun l'itération des faits qui peut être n
d'attente d'un lectorat : celui-ci juge une production nouvelle à tra-
repérée dans les corpus textuels grâce à diverses mesures qui permet- Vers Son expérience esthétique antérieure (Jauss 1978) et, de
tent de les quantifier partiellement ; par exemple, les inventaires de cette
adéquation ou de ce décalage, naissent des évaluations de l'œuvre
Segments répétés en donnent une approximation. À travers l'analyse .
En analyse du discours, [a place du lecteur renvoie à Une problé-
des phénomènes de répétition propres à la langue de bois, ij] devient matique comparable : on y pose en effet que les caractéristiques
possible d'examiner un des modes de construction des opinions politi- lin-
guistiques d'un genre discursif sont Suspendues à 5es conditions
ques : à la fois construction de l'opinion d'autrui (les Stratégies discur- de
production, mais aussi à celles de 53 réception. Ainsi, c'est probabl
Sives des appareils et des acteurs politiques) et de l'opinion indivi- e-
ment à des attentes discursives des [lecteurs (leurs représentation
duelle ou des groupes (réception et circulation des formes), à travers s
d'une écriture agréable, non « scolaire ».….) qu'il convient de
la reprise de Structures de langage Significatives. On àa pu montrer rappor-
ter le ton ludique des textes de vulgariation Scientifique des médias
(Gardin 1988) que les phénomènes caractérisant [a langue de bois ne ordinaires et Non aux conditions de production en amont, c'est-à-
relèvent pas foncièrement d'une dégradation tératologique des dire
à la conformité recherchée des connaissances diffusées aux
langues, mais aussi de phénomènes qui permettent à tout locuteur, connais-
Sances Scientifiques dont elles procèdent et dont les médias devraie
même non légitime, de prendre [a parole et de la garder ; en 5'appro- nt
rendre compte Sans distorsions (Beacco 1999).
priant des formules rituelles, consacrées, le locuteur se fait reconnaître | Hors de ces théories de [a réception, « lecteur » et un terme
comme appartenant à Un groupe, parlant au nom de celui-ci ; elle peu
Usité en tant que tel dans les analyses linguistiques, où il es5t
fournit ainsi des notions-mots permettant de dire [a réalité, Souvent d'ailleurs
Souvent SUpplanté par celui d'auditeur. [| désigne un co-énon
cdiateur*
difficiles à conceptualiser. On à montré aussi que certaines pratiques virtuel cependant, puisqu'il se trouve dans une 5ituation d'intera
langagières généralisées récemment, comme |e calembour politique, ction
différée, le dialogue du lecteur avec le scripteur étant de
l'ordre de
les défigementsr dans les titres médiatiques, peuvent s'expliquer l'existentiel ou de l'informatif plutôt que de celui du linguist
ique-
comme des entreprises visant à critiquer et à mettre en pièces |a communicatif. À ce titre, le lecteur comme interactant
ne Saurait
langue de bois (Fiala et Habert 1989). cependant être assimilé au lectorat effectivement destinataite ou
336
331
LECTEUR
LÉGITIMATION
récepteur d'un discours écrit donné, caractérisé par [es paramètres cales, textuelles.….), de telle compétence commu
nicative... pour inter-
Socdologiques ordinaires utilisés dans les études de diffusion ou d'au- prêter le texte. Selon l'autre U5age, le lecteu
r modèle est construit Sur [a
dience (âge, 5exe, taille de ja commune de résidence, groupe social base d'indices Variés, mais {| n'est pas nécessaire
QU'il corresponde à une
d'appartenance.…..). Le lecteur (ou destinataire) constitue, comme Feprésentation conscente chez Je producte
ur : j| fait partie intégrante
l'énonciateur-origine, une place* énonciative qui est construite [in- de là définition d'un genre de discours ou d'un
positionnement+
quistiquement dans chaque forme discursive, et qui n'est pas la Simple Quant aux publics, c'est-à-dire aux ſecteurs
effectifs tels que peu-
traduction linquistique directe de l'identité des destinataires effectifs : Vent les appréhender l'historien ou le Socio
logue, i|s diffèrent inévita-
â des lectorats identiques, les horoscopes des magazines féminins font blement du destinataire modèle que 5e donne
[e discours. La conser-
correspondre des actualisations du [ecteur au moyen de marques de Vation des textes accroît cet écart : [es multi
ples publics qui ont lu
personne comme : Vous neutre (accords au masculin pluriel), vous fémi- « l'Appel du 18 juin 1940 » jusqu'à nos Jours
ne sont pas le destina-
nin individuel ou collectif (accords au féminin pluriel ou Singulier), Taire modèle du message radiophonique de
De Gaulle ce jour-là. C'est
représentations linquistiques diverses correspondant à des s5tratégies encore plus évident pour les œuvres littéraires
ou religieuses qui cir-
de captation différenciées. Un genre discursif 5e caractérise ainsi par culent des 5iècles après leur apparition. La
« théorie de [a réception »
ja mise en Scène verbale de Son auditoire, 5oit comme interlocuteur Vauss 1978) étudie les changements que cela
entraîne pour la lecture
(tu/ Vous), sSoit comme non-personne (« Le lecteur perspicace aura cOIM- des œuvres, [la variation des « horizons d'attente
» des lecteurs.
pris que... ») tout autant que par les lieux discursifs où ji] le met en D'un Point de vue d'analyse du discours,
la notion de lecteur
Scène (par exemple, dans l'introduction ou l'ouverture des textes). modèle n'a d'intérêt que 5i elle est Spécifiée
en fonction des textes
L-C.B. que l'on étudie. Dans le cas d'un quotidien
régiona], par exemple, les
compétences requises du |jecteur modèle pour
qu'il comprenne le
Il. LECTEUR MODÈLE texte découlent Seulement du genre de discou
rs, dont elles Sont. une
Notion constamment utilisée en analyse du discours mais qui, en des facettes. En revanche, quand i| s'agit d'œuv
res véritables, |e |ec-
teur modèle résulte d'un ajustement instable
général, n'est pas référée à une théorie précise. Elle permet d'opposer je entre les contraintes
imposées par le genre et celles imposées par
public effectif d'un texte à celui que ce texte implique par ses caracté- la Scène d'énonciation
définie par l'œuvre. Le [ecteur du DiScours
risStiques. On utilise parfois, avec une valeur équivalente, lecteur idéal. de ja méthode de Des-
cartes
, par exemple, est construit par |e texte comm
L'importance accordée aujourd'hui à cette notion est inséparable e Un « honn ête
homme » doué de « bon s5ens », non comme
de l'idée que [ja communication n'est pas Un processuUs qui va linéaire- un Spécialiste de philoso-
phie. Cela est indissociable de [a doctrine carté
ment d'une Source à une cible, mais un processus où l'instance de sienne.
« réception », en tant qu'elle est imaginée, est déjà présente à |a D. M.
Source même de l'énonciation. Plus largement, [àa notion de destina- Auteur, Cadre participatif, Contrat de
communication, Destina-
taire, Fermé {ouvert (discours -), Genre
taire modèle est précieuse, bien sÙr, quand il s'agit d'étudier des dis- de discours, Récepteur
Scène d'énonciation, Surdestinataire
cours relevant de genres* dans lesquels le locuteur s5'adresse à des des- /
tinataires qui ne Sont pas présents ; mais elle vaut en droit pour tout
genre, à l'exception des genres conversationnels où il y àa interactivité Lecteur modèle cz Destinataire, Lecteur
constante entre (es partenaires de l'échange.
La notion de « lecteur modèle » est Susceptible de deux usages. Légitimation (stratégie de -)
Selon l'un, les caractéristiques du texte permettent de reconstruire ja Dans le sens courant, la « légitimité » es5t un
représentation que je scripteur à du se faire de 5on lecteur : quelqu'un état de droit qui
caractérise UNE personne au regard de a 5ituat
doté de tel 5avoir encyclopédique, de telles aptitudes lingquistiques (lexi- ion (légitimité d'une
Union), d'une filiation (légitimité monarchique),
d'un pouvoir conféré
338
339
LEXICALISATION
LEXÈME / VOCABLE
action légitime et l'on dit Dans une perspective lexicale, 1. Lyons (1970 : 152) use de jexème
(légitimité démocratique). On juge alors 50n « pour dénoter les unités plus abstraites qui 5e présentent Sous diffé-
La légitimation est le
que la personne e5t légitimée à agir de la sorte. rentes formes flexionnelles Selon les régles Syntaxiques mises en jeu
légitimé.
processus au terme duquel un individu est dans la génération des phrases ». La nécessité de faire le départ entre
on peut être utilisée
En analyse du discours, la notion de légitimati unités lexicales abstraites et unités actualisées en discours apparaît
Un proces5Us de discours également en Statistique lexicale, mais dans ce domaine l'étiquette
pour s5igniſier que le Sujet parlant entre dans
droit à la parole et une vocable est attribuée aux premières, alors que le terme mot est
qui doit aboutir à ce qu'on [ui reconnaisse Un
peut lui venir Soit réservé à chaque occurrence d'un vocable. Confrontés, en effet, au
légitimité pour dire ce qu'il dit. Cette légitimité
dans une conversation amicale dans. problème de ja quantification des unités qu'il leur faut prendre eN
d'une Situation de fait (comme
- 5ous certaines condi- compte au Sein des textes, les Statisticiens ont établi une distinction
jaquelle tout locuteur, par définition, à droit
place qui lui es5t accordée entre les mots, considérés comme des unités de texte, et les vocabies
tions conventionnelles — à parler), Soit de la présentés comme des unités du lexique (C. Muller 1969).
u'un professeur parle
par une institution quelconque (comme lorsq En anaiyse de discours, [a bipartition n'est pas remise en cause
fait une déclaration
dans 5a classe, ou qu'une personnalité politique mais légèrement réaménagée en fonction de critères sémantico-réfé-
qu'il ait besoin de 5e
3 la télévision). Mais il 5e peut également rentiels, puisque |'on oppose « [je mot fonctionnant dans un discours
regar d de s5on interlocuteur.
construire Une position de légitimité au (et pourvu, par conséquent, d'un sens précis, d'une référence
la crédibilité et |a
pour P. Charaudeau, la jégitimation est, avec actuelle) » (Mortureux 1997: 12) auquel on attribue je nom de
de discours. Les Straté-
captation”, l'un des trois e5paces des stratégies vocable, et « |e mot répertorié dans le lexique de [a jangue (pourvu
ion d'autorité qui per-
gies de légitimation visent à déterminer la posit d'une Signification, d'une référence virtuelle) » (ibid.) auquel on
positi on d'autorité peut être
met au Sujet de prendre [a parole. Cette réserve le nom de jexème. Cette distinction est féconde dans |a
deux types de construction
je résultat d'un processus qui pas5e par mesure où l'analyse du discours privilégie l'examen des vocabies et
e par le Statut du Sujet
« (à) d'autorité institutionnelile, qui est fondé ne 5'intéresse aux lexèmes que dans la perspective d'exhiber l'effet
Spécialiste) ou de pou-
[ui conférant autorité de Savoir (expert, 5avant, Sémantique des emplois Spécifiques. En outre, l'étude de discours
on) ; (hb) d'autorité per-
voir de décision (responsable d'une organisati Spécialisés* implique l'établissement d'une distinction entre l'en-
et de séduction du
onnelle, qui est fondée Sur l'activité de persuasion Semble des vocables propres à une activité qui constitue le vocabu-
lle peut d'ailleurs 5e
Sujet qui [ui donne une autorité de fait, laque laires de cette activité, et l'ensemble des lexèmes qui forme |e
Superposer à la précédente » (1998 à : 13). lexique de la lanque.
-—), Stratégie de discours
p Captation (|), crédibilité (stratégie de La dichotomie jexème vs vocable présuppose que l'on appréhende
PC.
le mot comme une unité de jangue dont je 5ens est Susceptible de
varier en fonction du contexte d'actualisation et non comme une
Lexème / vocable Unité de discours définie par le sSeu] contexte.
me, Sémarr- Mot, Vocabulaire / jexique
« Lexème », forgé ur le modèle morphème, phonè
EA. Nida (1949). Selon FE C.-B.
téme, àa été emprunté au morphologue anglais
1967, Pottier 1964), |le
certaines théories (Greimas 1966, Martinet
lexème est assimilé au morphème ou à Une unité
de Signification qui Lexicalisation «> Figement
», d'usag e couran t, à été intro-
peut être Supérieure au mot. « Vocable
le Statist icien C. Muller
duit dans la terminologie linguistique par
dans le discours.
(1969), pour désigner l'occurrence d'un Jexème
341
340
LEXICOMÉTRIE
LEXICOMÉÈTRIE
L'UNITÉ DE COMPTAGE
s qui Segmentent |a
pour être étudiables Statistiquement, les unité LA COMPARAISON STATISTIQUE
au COUIS de la recherche,
chaîne énoncée ne doivent jamais changer Un ensemble de textes de longueur Semblable 5e prête à de
dans son écriture native ou
quelle que Soit leur définition : graphique, Simples comparaisons de fréquences ou de contextes. Mais des désé-
paire ou couple de formes
ga transcription (forme, Segment textuel, quilibres quantitatifs, dus Souvent au fait que bien des documents
désambiquisé et/ou lem-
ou de Segments...), linguistique (vocable naturels ne Sont pas échantillonnabiès sans dommage, obligent à
phra séologique complexe,
matisé, racine, lexie ou locution, unité recourir s5oit à des tests non-paramétriques (présences / absences
de natur e ou de fonctionne-
phrase...), morpho-Syntaxique (catégorie rangs), Soit à des formules sStatistiques peu sensibles aux effets de jon-
conten u.…..) , etc. Sur chacun
ment...), Sémantique (sSémie, catégorie de Queur, tel le calcul hypergéométrique de la probabilisation des fré-
va traite r les quantités et
de ces niveaux « lexicaux », l'ordinateur aui quences ou des cofréquences (modèle Lafon 1984). Des logiciels, très
être, évid emment, soit
effectuer ur elles les tests appropriés doit NOMbBTEUX en France (« Lexico 1 et 2» d'A. Salem, « Hyperbase »
les reconnaitr e, Soit fourni
jnformé des compétences nécessaires POUT d'É. Brunet, « Alceste » de M. Reinert, « Lexplorer » de 5. Heiden, etc.)
r le niveau et le Sy5tème
en données pré-analysées. || faut alors défini prennent en charge je découpage en unités, la constitution d'un 0
l) et leurs raisons, aui
de l'enrichissement (automatique OU manue pus et 5à partition en textes, puis les analyses Statistiques, pour fournir
au corpus (Habert,
dépendent de la question de recherche posée En Sortie-machine des matériaux divers, indexés, <classés, hiérarchisés
Nazarenko et Salem 1997). Sélectionnés et triés (entre, par exemple, unités Spécifiques poitives,
!
1j
343
342
LEXICOMÊÈTRIE
LINGUISTIQUE TEXTUELLE
négatives ou d'emploi banal), positionnés les uns par rapport aux (et encore, C. Muller a montré combien
les prépositions majeures de
autres (dans des analyses factorielles de correspondances et des arbres et à convenaient mieux, chez Corneille,
oit à [a tragi-comédie, soit à
hiérarchiques), sSériés entre eux (telles les séries chronologiques ou les la tragédie), les fréquences et autres
indices ne sSont pas un attribut
grappes en évolution), articulés les uns aux autres (ainsi des lexico- virtuel de code mais un phénomène effec
tif de parole, c'est-à-dire de
grammes de cooccurrences*, des graphes de connexions), linguisti- conditionnement individuo-social, avec
les marges de variance et
quement restitués (racines, lemmes, locutions, séries morpholo- d'incertitude QUi accompagnent les phén
omènes humains. j} n'existe
giques), etc. C'est Sur ces matériaux, qui constituent une clé de lecture pas de iréquences « en langue », qu'a
ucun COTpus, d'ailleurs, n'est en
nouvelle des textes, que la compétence, l'imagination et l'esprit droit de représenter. Voilà pourquoi, du
moins dans le discours politi-
critique peuvent s'exercer. : que, ce Sont les fonctions Sociales des
unités et les Stratégies de per-
SUas5IOnN qui Se découvrent [ée mieux dans
[es constats lexicométriques.
L'INTERPRÉTATION Cooccurrence, Corpus, Segment répét
é, Site d'emploi, Spécificités
Celle-ci dépend des hypothèses posées au départ (qui font la ques-
tion de recherche) et des réponses plus ou moins adéquates fournies M. TT
par le corpus après traitement. vlusieurs expériences peuvent, et 5Sou- Lexie «> Figement
vent doivent, être faites, en changeant de variable d'étude, de parti-
tion, de type d'unité, de textes voire de corpus à recomposer, dont Lexi
/ voc
quabulai
ere cx Vocabulaire / lexique
l'objectif est de prendre en défaut les hypothèses de départ, à |a
recherche des explications qui résjtent aux variations d'analyse (appa- Lieu commun
rentement ou opposition entre locuteurs, Styles ou registres, évolution
ez -Stéréotype, Topos
dans le temps et périodisation, incidence du genre, changement thé-
matique, etc.). Partant des constats chiffrés, on peut ainsi faire remon-
Linguistique textuelle
ter les inférences de niveau en niveau : remontée vers les données La linguistique textuelle, qui émerge
vers [a fin des années 60, ne
observées (rapport Statistique de représentativité), vers les phéno- 5e revendique pas, à la différence des
grammaires* de texte, de lè Is-
mênes Observables (rapport pertinent de témoignage), vers les u5ages témologie générativiste. Elle ne 5e prés
ente pas comme Une théorie
concernés (rapport d'illustration) ou les faits explicatifs (rapport de la phrase étendue au texte, mais comm
e Une « translinguistique »
d'interprétation), vers une théorie englobante (relations de s5tructura- (Bakhtine-Todorov 1981: 42, Benveniste
1974 - 66) qui, à côté de [a lin-
tion). ll est évident que, plus le chercheur monte en niveau d'infé- Quistique de la langue, rend compte
de [a cohésion et de [a cohé-
rence, plus il perd de cette certitude qu'il croyait avoir acquise en rence des Textes. H. Weinrich inscrit cette
linguistique dans.le cadre
ayant recours à la lexicométrie. pragmatique d'une « [inguistique inst
ructionnelle » (1964, 1977
1979). Mettant en avant l'importance
des représentations Séman-
QUELQUES PRUDENCES Tiques, RA. de Beaugrande et WU. Dress
ler (1981) définissent le texte
Fréquences, répartitions, cofréquences, cadences, probabilités, Comme Une & occurrence communicatio
nnelle » et la linguistique tex-
approximations (Guilbaud 1985) et autres données Statistiques ne tuelle comme Une pragmatique textuelle.
Non exclusivement centrée
Signifient pas idéologie mais Simples thématisations; elles ne s5igni- 5Ur les règles transphrastiques* de conc
aténation, cette linguistique
Tient pas intentionnalité mais Stratégies discursives; elles ne 5igni- nN est pas Seulement micro-structurelle
âscendante (des plus petites
Tient pas langue mais corpus et, au-delà, discours, Usages, Situations UNITES vers [es plus grandes), mais, théor
ie également descendante
de communication, Sites* d'emploi. Toutes les analyses montrent que, elle formule des hypothèses Sur les macr
o-tructures textuelles (Su er-
mis à part quelques très rares mots-outils toujours également répartis Structures, Séquences et genres de
discours). ;
3A4
345
LITOTE
LITOTE
urs, |a inu 54) jui (entendu comme « ji| n'y à personne »), énoncés qui comportent Un
Discipline auxiliaire de l'analyse de disco préSupposé antiphrastique il y a vertu/, /il y à du monde), d'où |a
es (Combettes 1992 b), elle
tuelle présente Un Corps de concepts propr connotation ironique. Elle peut aussi 5e combiner avec l'hyperbole,
nt ètre reliés les travat SUr
constitue un cadre au ein duquel peuve exemple : « c'est tout Sauf un imbécile », où le Segment « c'est tout
cteurs”, les tem Ps VE
[a macro-yntaxe, les anaphores”®, les conne Sauf » Signifie hyperboliquement « ce n'est pas », alors que l'ensemble
La Segmentation des di .
l'ellipse, les constructions détachées, etc. de l'énoncé signifie litotiquement « il est intelligent ».
(proposltlons, Pphrases typo
rentes unités de traitement Sémantique Du point de vue de Son interprétation, la litote à besoin comme
nces”, textes }) est insé-
graphiques et périodes, paragraphes, Séque l'hyperbole, pour ne pas être « prise à [a lettre » (Fontanier), de cer-
unités en unités de rang
parable des opérations de liage de ces | tains indices, tels que le ton, les circonstances du discours, mais aussi
Supérieur de complexité (Adam 1999). certains marqueurs conventionnels comme les modalisateurs : « je 5uis
de texte, période, Segmentation gra-
pp Cohérence, Grammaire plutôt ennuyée », « ce n'est pas vraiment une réussite / la joie/ un
hique, Séquence, Texte cadeau », « je n'ai pas tellement / Spécialement l'habitude de... ». Ces
JL-M. À.
ENST
tité », et Ducrof
ot envisagee de vidu : l'usage de l'écriture entraîne-t-il une modification des processus
ji ransaresse [a « Maxim e de quan vlté cognitifs d'un individu désormais formé à [ja « raison graphique » ?
jémentaire de la loi d exhausti
çon
2 côté te, Une « [oi de litote », COMP | | Le processus d'acculturation des sociétés à l'écrit est conçu comme
(1972a : 137-8). une progression lente de l'écriture, accompagnée d'une répartition
Figure, Hyperbole, Lo15 du discours,
p Adoucisseur, Euphémisme. Lo ſ[acunaire de 5es U5ages entraînant, dans une même Société, [a cohabi-
tesse, Trope
Maxime conversationnelle, Poli tation de groupes possédant l'écriture face à d'autres l'iqnorant com-
plétement mais Souvent liés entre eux par la médiation de semi-let-
trés. Ainsi l'ignorance de |j'écrit doit-elle être relativisée ; on peut
| . ignorer les Savoirs élémentaires de la littératie mais entretenir des
Littératie
», le terme littira 2 ; por contacts réguliers avec l'écrit.
Forgé à partir de l'anglais « literacy avant ê 2
rs québêco!5
été employé par quelques chercheu rna A LE TERME FRANÇAIS &« LITTÉRATIE »
ication de rapports inte
ment diffusé à l'occasion de [à publ VEN
(1935 et 1997). L'origine
de l'Unesco et Surtout de l'OCDE ita
Ayant été diffusé depuis peu, ce terme est d'un usage encore res-
l'intérêt de ce nO 09
anglo-5axonne permet d'apprécier 1
treint. On peut en distinguer trois Sens principaux :
le terme de literacy déslgn ;
tout d'abord par les médiévistes, à
Premièrement, il renvoie à un ensemble de Savoirs élémentaires
s individuelles et collectives
epsemble de Savoirs et de pratique co mp 12) [2
en partie mesurables : Savoir lire, écrire, compter. C'est [a Signification
dans une Sociêté
une période donnée, 5€ diffuse ie 2
retenue dans les publications des vastes enquêtes internationales qui
me progressivement (Clanc y cherchent à évaluer le niveau de littératie des pays à partir d'indica-
par l'« orality » et [a transfor 50
du degré de littératie d Une
question difficile de l'évaluation .
teurs communs. En 1997, l'OCDE, s'appuyant Sur des définitions plus
débats parmi! les Spécialistes de anciennes de l'Unesco, définit la littératie comme « l'aptitude à avoir,
par ailleurs Suscité de nombreux
is 1989).
quité grecque ef romaine (WW.V. Harr comprendre et utiliser l'information écrite dans la vie courante à |la
maison, au travail et dans la communauté, en vue d'atteindre des buts
EN ANTHROPOLOGIE
personnels et d'étendre 5es connaissances et 585 capacités » (OCDE
R. Hoggart publie en 17 2 1997 : 14). Pour évaluer le degré de littératie des pays industrialisés,
Sous le titre The Uses of Literacy, mi l'OCDE teste trois aspects: la compréhension des textes Suivis (édito-
de l'êcrit dans une Sociêté in
première observation des us5ages ar pop riaux, nouvelles, etc.), de textes schématiques (demande d'emploi,
enquête dans Un
trielle et moderne en menant Une ence 5 597 fiches de paie, horaires de transport, etc.) et de textes aux contenus
art met en évid
laire du nord de Londres. R. Hogg quantitatifs (calcul d'un pourboire, intérêt d'un emprunt). Ces préoc-
part icul ier certaines pratiques Ce ÉT nE
populaires de l'écrit, en cupations font écho aux transformations plus générales qu'a connues
sées. ll bro55e Un Ta Cau 0 A
général ignorées parce que dévalori l'appareil de production des pays jes plus développés. La « part langa-
mais pratiquant à 5à manié
rent d'un monde ouvrier peu éduqué ière du travail » (Boutet 1998) est plus grande : le Secteur des Services
qués SUT D S'est développé, l'automatisation et l'informatisation des Secteurs pri-
IE impa le plus fort des travaux anthropologi maire et Secondaire ont transformé en profondeur les activités de tra-
menées en Afri que par 1. gr |}
vient des enquètes et des analyses oh Vail, on lit plus, on écrit plus, [a manipulation des langages graphiques
de décrire les cons aun
ges collaborateurs. Leur objectif est n'uti 0 ] 7 s'est accrue. Les activités de littératie au travail deviennent centrales.
étés traditionnelles
diffusion de l'écriture dans des Soci NE D, N Deuxièmement, je terme désiqne Iles usages Sociaux de l'écrit : ji]
1968). Un débat 5'es5t
que-là que la langue orale (Goody s'agit d'« apprendre à lire et à écrire et à contester jes écrits. La troi-
conséquences de cette TON
n'est pas encore clos - portant 5Ur les Sième partie est essentielle pour s'en tirer » (Hautecœæœur éd.-1997).
ation du point de vue de 1]
mation dans les modes de communic
349
348
LOCUTEUR
LOCUTEUR
litr-
cette approche à le mérite d'un certain réalisme. Confrontés aux
l'équivalent de l'énonciateur”. 5i, parfois, dans les écrits sur la lingquis-
s et à tique et le discours, n'est pas précisé je Statut du jocuteur, jl est tout
tératies de pays fort différents, à des cultures de l'écrit diverse
optent pour Une de même rare que ce terme Soit employé pour désigner l'énonciateur.
des Situations Sociopolitiques contrastées, [es experts
sans doute D'autres auteurs proposent des distinctions plus fines. C'est [je cas
conception modulaire de la littératie dont l'unité n'est
qu'une illusion caractéristique de |a culture occidentale. ll Semble alors d'O. Ducrot, pour qui il convient de distinguer Sujet parlant, locuteur
ie et énonciateur. Le premier est « l'auteur empirique de l'énoncé, 5on
légitime de concevoir plusleurs Types de littératie : une « littérat
familiale » (Unesco 1995), une « littératie religieuse » ou encore
UnNe producteur |.…..] extérieur au sens de l'énoncé » (1984 : 194 et 207) ; le
« computer literacy ». Second, « un être qui, dans le 5ens même de l'énoncé, est présenté
Enfin, troisième sens, la littératie esf conçue comme Une culture comme S0n responsable » (1984 : 193) ; le troisième, un être de pure
qui s'oppose à celle de l'e orality » (Ong 1982). Le terme renvoie alors énonciation, celui qui détermine le point de vue d'où « les évène-
es
à une notion large de « culture de l'écrit », à un univers de pratiqu ments Sont présentés » (1984 : 208). Cela [ui permet de traiter |e pro-
nt l'écritu re. blème de la polyphonie”. Quant à €. Benveniste, il considère que <'est
et de représentations caractéristique de Sociétés utilisa
lja
Étudier la littératie, c'est tout autant analyser les us5ages de l'écrit, « par le langage que l'homme 5e constitue comme Sujet; parce que |e
par
répartition Sociale des savoirs, les valeurs particulières véhiculées langage Seul fonde en réalité, dans 5a réalité qui es5t celle de l'être, le
le monde lettré. concept d'''ego” » (1966 : 259). C'est ce qu'il appelle ja « Subjectivité
dans le langage » qui es5t « [a capacité du locuteur à 5e poser comme
Écrit/ oral, Support d'écriture
B.F "Sujet" » (ibid.). Mais ici non plus n'est pas précisé 5j le locuteur es5t un
être psychologique et s5ocial ou un pur être de langage.
Pour d'autres auteurs, le locuteur est |e Sujet parlant responsabie
Locuteur de l'acte de langage et donc extérieur à celui-ci. {| 5'oppose, dans ce
Désignant à l'origine la personne qui parle, c'est-à-dire celle aui même rapport d'extériorité, au Sujet recevant l'acte de Jjangage.
n
produit un acte de langage dans une Situation de communicatio lequel peut être désigné par les termes d'interlocuteur*, de récep-
celui
orale (généralement, on n'emploie pas ce terme pour désigner teur” ou d'allocutaire.
Se définit dans ce Cas en S'oppos ant à l'interlo -
qui écrit), le locuteur Mais il 5e distingue également du Sujet qui apparaît dans [a mise
cuteur*, bien qu'il fasse partie des interloc uteurs. De plus, ce qui ne en Scène énonciative, J'énonciateur*, dans Un rapport d'extériorité/
r
Simplifie pas les choses, dans les écrits de bien des linguistes, locuteu intériorité. Pour P. Charaudeau (1988 €) par exemple, qui propose un
le Sujet qu] à l'ini-
désigne tantôt le Sujet” parlant en général, tantôt modèle de [a communication à deux espaces, interne et externe, le
tiative de l'acte de communication, tantôt le Sujet parlant qui 5e locuteur est l'un des partenaires externes à l'acte d'énonciation, le
trouve excdusivement en Situation de communication orale. : Sujet” communiquant, celui qui prend possession de [la parole, en qui
À 5ignaler également le concept de locuteur” collectif qui à pris réside le projet de parole. Symétriquement, l'interlocuteur (ou
naissance dans le cadre de l'École française d'analyse du discours Sujet” interprétant) est l'autre partenaire, le récepteur, qui reçoit et
comme représentation d'un groupe qui constitue Une communauté interprète l'acte de communication qui lui est adressé. Par opposi-
discursive et et repris dans le cadre des Situations de travail. tion, l'énonciateur est l'être de parole qui est présent (5erait-ce en
S'effaçant) dans les énoncés produits. Un père qui 5'exclamerait
La définition de ce terme est liée à la façon de concevoir l'acte de
devant son enfant qui rentre à là maison tout crotté: « Ah ben, te
communication. Soit le locuteur est considéré comme le Sujet parlant
voilà beau |! » juge, en tant que locuteur, que Son fils est sale et qu'il
qui se trouve à l'extérieur de l'acte d'énonciation tout en [ui étant lié :
devrait aller 5e laver, alors qu'en tant qu'énonciateur il exprime un
jl est alors l'équivalent de l'émetteur”. Soit il est considéré comme
jugement qui a l'air positif. En tant que locuteur, il porte un juge-
celui qui 5e trouve à l'intérieur de l'acte d'énonciation : jl e5t alors
351
350
LOCUTEUR COLLECTIF
LOCUTEUR COLLECTIF
e en [ui un projet de parole «le Parti » ont donné lieu à de nombreuses analyses. On procède à
ment négatif, mais en même Temps résid
pense, à charge POUrT SON des comparaisons, d'une formation discursive à l'autre.
qui consiste à exprimer l'inverse de ce qu'il
Iinverslon (ironie). Autre Les problématiques psychanaliytique et bakhtinienne ont appro-
interlocuteur de 5aisir ce que signifie cette
qu'il veut dire et comment il fondi la notion : en mettant en cause [à notion d'auteur, en faisant de
ment dit, le locuteur est censé Savoir ce
différence de nature entre toute énonciation individuelle un objet polyphonique. On peut
veut le dire, et pour cela il 5e sert de cette | considérer le locuteur collectif comme lui-même c<clivé, composite,
locuteur et énonciateur-.
locuteur, Récepteur Sujet comme inscrit dans une archive et « hanté par son autre ». Le collectif
Émetteur, Énonciateur, Énonciation, Inter
arlant
devient polyphonique.
PC. Il reste cependant que cette notion préSuppose plus l'existence du .
collectif à partir de manifestations extralinguistiques (des Statuts, des
adhérents...) qu'elle ne vérifie le caractère véritablement « collectif »
Locuteur collectif du discours au Sens |angagier du terme. Elje 5'intéresse plus à l'objet
française d'analyse de
cette notion apparaît d'abord dans l'École produit (le discours) qu'à 5a production. Avec les problématiques de
Elle désig ne, dans un contexte
discours (Marcellesi et Gardin 1974). l'interaction verbale et du cognitivisme Social, la notion trouve une
génér aux, formes histo-
marxiste gramscien, les « individus Sociaux Seconde vie : 5i une interaction verbale ne peut 5e réaliser que 5ur |a
Une œuvr e commune à
riques générales d'individualités » ayant base de 5avoirs partagés et grâce à un minimum de coopération”, et 5i
accomplir et notamment Une Œuvre discursIlve. l'ensemble des énoncés produits peut être considéré comme un dis-
ant de partis, 5yndi- Cours, l'ensemble des participants peut être considéré comme un auteur
Elle réfère ainsi aux auteurs des discours éman
heur PO5e, SOUS cer- collectif unique, notamment lorsqu'il à une tâche à accomplir, à for-
cats ou autres groupes organisés dont le cherc groupe tiori lorsque celle-ci, principale ou momentanée, est d'ordre verbal.
représentatifs du
taines conditions de production, qu'ils sonf Les Situations de travail offrent de nombreux exemples de ce type,
es). Elle S'applique éga-
(textes de congrès, motions, résolutions divers dans lesquelles une verbajisation commune est à produire, et pas uni-
produits par des locuteurs
lement, dans les analyses, à des discours quement dans le domaine de [a revendication. Les diverses réunions
peut amener à les consl-
individuels lorsqu'un ensemble de conditions
e. De maniére heuristique, de travail finalisées comme les analyses de 5ituation, jes réunions
dérer commme des porte-parole du group
le. C'est cette notion qui orientées vers des décisions, permettent ainsi de repérer les divers
elle à l'intérêt d'annuler la variable individuel moyens par lesquels le groupe 5e constitue ou pas en jocuteur collec-
ve” comme & discours
permet de constituer UN discours ou une archi
i 1976), de repérer les UF ; car la coprésence ne Suffit pas à constituer le collectif. On s'inté-
communiste », « discours Socialiste » (Marcelles
lesquelles le groupe resse alors à mettre au jour les Savoirs partagés, les contributions à |a
marques d'individuation Sociolinguistique par
reconnaître commme tel. progression” thématique, la circulation des formes et des mots, les
s'affirme comme locuteur Spécifique et 5e fait
5ur le discours Syndical, étayages, les co-énonciations, les évènements [angagiers is5us de cette
On peut ainsi effectuer des études contrastives intelligence collective.
le discours patronal (Gardin 1976).
e, les premiers Enfin, l'écriture collective n'existe pas que dans les pratiques litté-
Dans les débuts de l'analyse du discours en Franc
ique, ont Surtout pris raires expérimentales, elle caractérise nombre de 5ituations de travail :
travaux, fortement ancrés dans l'actualité polit
idier 1971, Marcelles! de la lettre administrative à la véritable rédaction collective de rap-
pour objet les corpus émanant de groupes (Mald
du discours, est aus] ports, par exemple.
1971). Sile locuteur collectif est posé à l'origine
5e5 manifestations
construit par et dans le discours, On analyse alors pp Auteur, Formation discursive, Plurisémioticité, Situation de com-
, 50n énonciation 5pêct-
intradiscursives, 50n rapport à l'interlocuteur
munication, Travail (discours en Situation de -—)
NOUS #3, * on », «les Françals »,
fique. Des mots et syntagmes comme &
B. G.
353
352
LOGIQUE
LOCUTIF
351
356
LOIS DU DISCOURS
ITO
MACRO-PROPOSITION
—…. MALENTENDOU
IL. DANS LA PERSPECTIVE D'UNE PSYCHOLOGIE SOCIALE DU LANGAGE L. LE MALENTENDU DAns L'INTERACTION
On invoque [àa notion de macro-acte de paroie pour rendre Dans SON acception ordinaire,
le terme malentendu désiqne
compte de ja production ou du traitement d'un épisode ou d'une « divergence d'interprétation
entre personnes qui croyaient
Proncre » et 1 56 com.
Séquence interlocutive thématiquement définie. Pour contribuer cor- 2000). Dans [les études Qui lui sont
Ute Sous l'influence du terme anolais cons acrées
rectement à [ja co-construction d'une telle Séquence étendue ou |a m/
peut désigner les phénomènes ſcati j
comprendre en tant qu'observateur, {| faut Savoir faire des hypothèses de mihearing et de mlunole.
et du fait que le phénomène ainsi tar ,
Sur les liens et l'organisation hiérarchique des actes de paroje jso]lés, désigné fait l'objet de réparati
interaction, malentendu est ons.
explicites ou implicites, comme Sur l'intégration de leurs contenus parfois employé dans un 5e
Sémantiques (Chabroj et Bromberg 1999 : 296). « Ains|, Un macro-acte étendu qui INtégre les phénomène
s de défaillances ou de diver
de perception auditive. 11 para onces
de réfutation pourrait être réalisé au moyen d'un certain nombre ît cependant préférable de
nalentendu AUX Cas particuliers rée rve.
d'actes de base tels : infirmer, critiquer, évaluer et prendre position » de troubles COmmMunicatifs cons
par les divergences interprétati tit à;
(ibid). ves. Différentes approches du
tendu Sont présentées dans Cou male.
Une telle hypothèse Sembie formulée de façon assez Similaire en pland, Giles et Wiemann éds
dans |e numéro Spécial de Jour (1991),
analyse conversationneile comme en p5ycho-linguistique ou en prag- nal of Pragmatics consacré â ce
(31-6, 1999, Dascal éd.) et dans thé
matique (Van Dijk 1977 à, Nef 1980). Toutefois, la difficulté réside Galatolo (1999).
% Le Ma entendu peut être abo 5
aujourd'hui dans l'analyse précise des éléments pris en compte. Les rdé à travers [ja question de l'in
( YectUVIité et par l'étude ter
Sujets ne font pas Seulement un regroupement « [ogique » ou Syn- des Processus d'intercompréhe
' ne 1999). Ces approches con nsi on
taxique interlocutoire des actes jsojés mais ils leur affectent aussi une duisent à une réflexion Sur
D ement dt CFPréhension ef Non-compréhe le
interprétation Sémantique discursive et contextuelle avec leurs infé- nsi
va on d'un en on, avec l'éta-
rences. [ls recourent donc, entre autres, au « modèle de situation » SS 5 DS pPossibles de perc
f eption /compré-
(Van Diſk et Kintsch 1983) élaboré avec leurs connaissances pour com- . . Shaw, par exem
être : (1) Non entendu, (2) mal 5 É
pléter leur traitement textuel des Séquences d'actes et des micro-pro- entendu imite) (3) non con
(4) objet d'un malentendu (mi fit
positions afférentes. Une analyse syntaxique des Séquences privilégie SUnderstood) (5) compris conf
ment à l'intention du locuteur n é
ja cohésion textuelle et est compiétée par l'interprétation cognitive (1980 : 44). ]
Dans les approches interactionn NE
des actions développée par inférences (Trognon et Kostulski 1999 . istes, ce sont plutôt les modes
gestion du malentendu Qui di
317). Sont l'objet d'étude. On y dist
; CC Source du malentendu (le fragme ingu e [a
nt de discours qui va être l'objet
malentendu), 5a cause (le malent d' A
p Acte de langage, Cohérence, Texte endu étant Souvent [|e résultat
Convergence de facteurs contextu d'une
els et Situationnels : Berthoud
et 5on traftement, qui relève du 1985)
Macro-proposition ræ Séquence phénomène de réparation. L'ex
Type du malentendu est celui don emp]
né par E. Goffman - « M ESt-ce
Yaeu des cas d'arrêt cardiaque U'il
dans votre famille 2 p.- On n'a
Malentendu EU de problème avec la police. - M- Non. ESt-ce qu'il y
| ] mai
blèmes avec le cœur dans Votre a eu d 5 pro.
Le malentendu fait l'objet de réflexions qui 5e 5ituent à deux famille ? - P: Oh, ça. Non je cro
niveaux complémentaires : celui des malentendus qui Surgissent au pas » (1987 : 63), qui constitue aussi une illustration
appelle parfois le « cas Standa de ce ue l'on
cours des interactions conversationnelles et celui des malentendus rd » Ou le « traitement Stancard
malentendu (avec l'ouverture d'un » du
constitutits, liés à des positionnements”. e réparation au troisième tour*
de
360
361
MALENTENDU
MALENTENDU
, jefferson et Te ja ON
de c jicatiDD, ni ji méME CON une incompréhension généra
é e5t décrite dans Schegloff
parole) dont |a Séquentialit e, des répara- t de ivergences de Sy5tèmes de normes des j int ;
ncé donné dans un échang
Sacks 1977. À partir d'un éno s. (cas, en particulier,
ar , des des 5ituations
5i ji intercultu
Ï relles*). Le malnalertonle
r lieu en différentes position
tions peuvent en effet avoi r cell es aui ont lieu dans le peut aussi intervenir à un ni iveau constitutif
Pi ſtuti de positionnements}
positi mnt
endu pou
On ne parlera pas de malent nt des phén0- conc Trent ; 20 peut alors Souvent parler de « dialogue de Sourds »
lui -mê me con ten ant l'énoncé (réparations releva
tou r r celles qui 6 M3 NE L constitutif ne s'accompagne pas nécessairement
d'a uto -co rre cti on ef d'a uto-reformulation), ni Pou
mêènes des cas de d'aff iverts. . L'existence
ents ouverts. / même
mé de champs” di SCUTS j
lieu dan s le tou r Sui van t et qui constituent plutôt
opt u SuPppO5€ TP AS une pluralité irréductible de points de vue. Comme un oi
de clarification. Le malentend
demandes de répétition OU on » SU le plan 10 lll n 5 Pu JA doctrine close Sur elle-même, mais un tra
on d'intercompréhensi
en effet un temps d'illusi un éch ang e aus | ent| de (re)construction de son identité identité qui qui ,
ir du troisièrne tour dans
Séquentiel, c'esf donc à part mie r loc uteur mise en relation avec les autres positionnem
NP iti ents, [à[a discussion,
dixcussion,
j ji [on
loin
né un malentendu: le pre
ja réparation peut concer hai nem ent qui être e lever les différends est bien j Souvent le |li C
rlocuteur produit Un enc
émet un énoncé €, l'inte on |e pre mie r réaffirme, 5e conforte [a a divergence.
TE di 9 C hacun
r iculier ààà
\articulier
cherche en particulier
e » €, à |a troisième positi
révèle qu'il « mésinterprèt être rép aré .
entendu qui peut dès lors
[ocuteur mentionne |e mal trième tour de
n peut 5e produire au qua Dé 19997 Sr la polémique” (Maingueneau 1983, Doury 1997
La ré 2 # ee » *
L'initiation de la réparatio voir e plus loin encorë aa Goin L mors a pour les polémiques durables et
cha nge (cas déta illé dan s 5chegloff 1992,
l'é 5ur l'illu-
ne part , l'in tera ctio n peu t fonctionner durablement ri — | quelles -;M. Dascal / parle de « « controverses » —, le
car, d'u entendu non
ion, et, d'autre part, UN mal Na Enfone Ft MONA il ne fait qu'un avec le positionnement
Sion d'une intercompréhens tic ipa nts mettront
un conflit dont ies par | de s interactants. Dans ce cas, 0 naaffaire ire àà une iin 6
identifié peut conduire à zaU u 1998 , Tro-
jà Source (Galatolo et Miz Sion réciproque6 parfaitem | aqulié
ent régulière, pour [ja uelle D. M Dinde. ji
parfois du temps à trouver lys e Séq uer
Dans le cadre de certe ana neau Par
Noa parleec d'« interincompré
NE préhension ji » : « Chac un +ne faifait que ue traduire
traduire
j
gnon et Saint-Dizier 1999). tOU r » cons Sti-
ion « réparation au troisième [Es e l'autre dans ses propres catégories, éQqOori [|.…..]
tielle, l'emploi de l'express ret ien t |a
cai, dans les faits, 5i l'on 83 59 mots ils ne par] ent assur ément
mêmes” é pas de ja née mêmeé ee
chose »
tue un abus de langage - men tio n eft
— enchaînement inadéquat
Schématisation : « Source pon den t pas nécessaire- NE . , ,
étapes ne corres oit ee pour qu'il y ait malentendu, il faut que les deux
résolution », les différentes ons dans le
à des tou rs de par ole Stri cto SensU, mais à des positi | nts 5e Situent Sur Un mêm e espace d'écha 5 j
ment
on. tinguera deux Cicas de e figure fi :: (1) Celui d es controverses 9 Qui mupil. ili
cycle malentendu /réparati
trale dans Sent deux
fia MR positionne
oc ementsts de même 6 ordre re (deux
(d Jo] TE scienti-
théories at.
ji
us occupe Une position cen
La question des malentend du fait que les fic octrines politiques, deux ux écolesé philosophi
j
ques” et interculturelles”,
l'étude des Situations exolin on des partici- ici, Cu
(2 les interactants 5'acc ordent Sur| un grand nomb ombre deD à
présupposés. |
arit és dan s les gavo irs linguistiques à |à dispositi
disp t favorisent roverses entre des positio nnements héftté ;
s et dan s [es nor mes com municatives qu'ils appliquen
pant d'intercoIN- c'est le cas, par exem ple, du débat à étudié par M. D ntre part j-
interprétatives OU d'illusions
l'apparition de divergences Sans! et adversaires des « parasciences j » ; jjc, le malentonto 0 géné.
né
préhension. VT 72ralisé : ilya < incapacité ité des
1 débatteurs
é rs 5 àà à + tomber
per d'accord
0! cad sur dr 1 le
a ES D 9 les établir, et Sur les règles à respecter dans la
CONSTITUTIF JU On » » (Doury 1997 : 250). . Cette diffé
ifférence 5e traduiti Souvent
IL. LE MALENTENDU
poO5e pas 2 | re dont ja communicati jon) S'établit
"é ji :; pour
pour | le cas (1), {ili
en analyse du discours ne 5e
La question du malentendu raté réparable it de débats internes à un champ discursif, pour le cas (2), la 5
de l'interaction, comme UN
Seulement au niveau jocal
363
362
Li
|
[1 MARQUEUR CONVERSATIONNEL MATÉRIALITÉ DISCURSIVE
cussjon 5'établit Souvent dans un lieu tiers (dans les médias en parti- différents modes..….). (3) Sans position fixe applicable à tous, certains
culier). peuvent être cumulés, d'autres constituer à eux Seuls un tour” de
D. M. parole. (4) Leur portée proactive ou rétroactive est variable (locale ws
p Champ discursif, Paire adjacente, Polémique, Positionnement, globale). (5) Leur valeur Sémantique ne 5e formule pas en termes de
Réparation contenu propositionnel, mais se fonde Sur [a (les) fonction(s) qu'ils
asurent, le rôle le plus Souvent invoqué étant celui de la connexion
exercée à tOus [es niveaux envisageables de [a pragmatique conversa-
Marqueur conversationnel tionnelle (Pons Borderia 1998).
Comme l'indiquent les deux termes composant le Syntagme mar- Si cette caractérisation fonctionnelle permet je mieux de les iden-
queur conversationnel, on désigne ainsi une Série d'éléments verbaux tifier, elle est encore l[oin d'en assurer une description non-contex-
et non-verbaux, caractéristiques des 5ituations d'interaction et qui tuelle : les marqueurs conversationnels Sont en effet polyfonctionnels
jouent un rôle de révélateur, de « Signalement » (Traverso 1999) quant non Seulement en vertu du type de perspective retenu pour les étu-
à la production discursive en cours d'élaboration : ils établissent/ indi- dier, mais aussi à l'intérieur d'une même approche. Ces « balises de
quent un lien soit entre des Segments linguistiques, 5oit entre les l'oral » agissent Sur la Structuration de l'interaction, la dynamique de
formes linguistiques et le contexte”. On retrouve donc ici le caractère ja relation interlocutive, la planification discursive, [a cohérence tex-
foncièrement réflexif des pratiques communicatives, Sur lequel j'eth- tuelle.….. Bref, ce 5ont autant de moyens (« méthodes » au sens de
nométhodologie” a fondé 5on approche. l'ethnométhodologie”) assurant Ja fluidité des échanges”, tant au
niveau cognitif qu'à celui de [ja relation” interpersonnelle.
Si l'importance de cette catégorie est largement reconnue, elle est
encore loin de faire l'objet d'un consensus dans l'analyse, voire dans Ces petits mots ont Souvent été donnés comme caractéristiques du
ça délimitation, comme l'indique la variété de es appellations : « Giie- discours oral : ils Sont les premiers à être Supprimés dans les versions
derungssiqgnale » (Gülich 1970), « connecteurs phatiques » (Davoine écrites d'un dialogue: d'une pédagogie délicate, ils 5ont les 5ignes de
eur €
1980), « appuis du discours » (Luzzati 1982), « discourse markers » la maîtrise d'une l[angue Seconde. Leur importance pour je décryptage
(Schiffrin 1987), « ponctuants » (Vincent 1993), « particules énoncia- de la « mécanique conversationnelle » Suscite des études Stimulantes
tives » (Fernandez 1994), « discourse particles » (Mosegaard Hansen dont le caractère encore exploratoire Soulève de nombreuses ques-
1998), « ligateurs et ponctuants » (Morel et Danon-Boileau 1998), ou tions méthodologiques.
alors de façon plus Spécifique : « marqueurs de Structuration de |a Contexte, Négociation, Régulateur, Relation interpersonnelle,
ÉE
364 365
MATRICE DISCURSIVE
MATRICE DISCURSIVE
1 eiN
ndr 1
e
311
310
MÉMOIRE DISCURSIVE
MÉTACOMMUNICATION
} MÊTA DISCOURS
du temps, il 5e crée aussi une mémoire interne (avec les énoncés pro- Métacommunication / métadisco
duits antérieurement à l'intérieur de [ja même formation discursive). urs
Le discours s'appuie donc Sur une Tradition mais crée peu à peu 5a LL. MÉTADISCOURS
propre Tradition. lci, la mémoire n'est pas psychologique, elle ne fait Le locuteur peut à tout moment
Commenter Sa propre énonciati
qu'un avec je mode d'existence de chaque formation discursive, qui a à l'intérieur même de cette énon
ciation - Son discours est truffé
une manière propre de gérer cette mémoire. métadiscours. C'est [à une mani de
festation d'hétérogénéitéx énon
Travaillant Sur la presse, 5. Moirand montre qu'au fil des textes 5e tive " CN même temps qu'elle 5e ciz.
réalise, l'énonciation s'évalue e]|
constitue « dans et par les médias » une mémoire interdiscursive « Sur même, 5e COMmmente en Sollicit
ant l'approbation du CO-énonciate
des formulations récurrentes, qui appartiennent forcément à des dis- le si Je peux dire », « à Strictement 1
parler », « ou plutôt», & C'est à-di
cours antérieurs, et qui, fonctionnant 5ous le régime de l'allusion, par- Que... 8]. Le métadiscours peut éga re
lement porter Sur [a parole di o.
ticipent à l'interprétation de ces évènements » (Moirand 1999 : 1/3) : énoncateur, pour la confirmer ou
[a reformuler. 7
« Après ja vache folle, voici une nouvelle affaire... » |, Le métadiscours n'est pas rése
rvé aux interactions Spontanées.
P. Charaudeau (2000 b) propose de distinguer trois types de n est pas absent des discours SOi |]
gneusement contrôlés que Ceux
mémoire : une mémoire des discours qui 5e constitue autour des Soient Oraux OU graphiques. Le . j
locuteur à en effet Souvent inté
Savoirs de connaissance et de croyance Sur le monde, et qui forme des offeir eN Spectacle l'éthos* d'un rêt à
homme attentif à 5on jacours
communautés discursives ; une mémoire des Situations de communi- OU à ceſui des autres.
cation qui 5e constitue autour des disSpositifs et contrats de commu- Les fonctions du métadiscours NS cou rs
sont variées. Par exemple -
nication, et qui forme des communautés communicationnelles ; une (1) 5 auUtocorriger (« j'au
rais du dire... », « plus exacte
mémoire des formes qui 5e constitue autour des manières de dire et corriger l'autre («tu veux dire ment »} 1
en fait que... ») - (2) marquer
des Styles de parler, et qui forme des communautés Sémiologiques. auation de cert Jin dé.
ains mots («5 |[|'on
peut dire», «en
Sorte »...); (3) éliminer à l'av qu Ie 1e
ance une erreur d'interpréta
MÉMOIRE ET CONSERVATION SeNS Propre », & tion (« 96
Métaphoriquement », « à tous
(4) sS'excuser (« Pas8ez-moj l'ex les sens du mot» );
Tout genre de discours entretient une relation avec [a mémoire ; pression », « 5} je peux me
mettre »..….); (5) reformuler le per:
certains énoncés 5ont conservés, d'autres non, et les modalités de leur Propos (« autrement dit », « en
termes »...), etc. d' tres
conservation ne font qu'un avec leur identité. Les journaux quoti-
, La distinction qu'introduit ES
diens, qu'ils soient écrits ou télévisuels, 5ont conçus comme immédia- M.-M. de Gaulimyn (1987à : 170)
Enoncés métadiscursifs, énoncés ent
tement périmabies, alors que les discours constituants* ont une rela- métacommunicationnels et non
méêtalinguistiques (voir infra) est 55
tion privilégiée avec ja mémoire : discours littéraires, religieux, Souvent difficile à faire. Les
Marqueurs, Selon [es contextes, mé 165
juridiques... Sont voués à Susciter « des paroles qui les reprennent, les peuvent Servir à l'un ou à l'autre.
transforment ou parlent d'eux » (Foucault 1971: 24). Le développe- L'existence du métadiscours com
me celle de la polyphonie: rêvé
ment de nouvelles technologies d'enregistrement et de Stockage à lent la dimension foncièrement
dialogique® du discours, aui doi 0
profondément renouvelé cette question. frayer es chemins, négocier à
travers UN esSpace Saturé le
les énoncés autres. ots
p Archive, Chaîne de référence, Communauté discursive, Déixis, EE mots et
Formation discursive, Médioljogie
D, M.
D. M.
IL. DAns L'INTERACTION
D
Lon US vaste MouUvance de 0 NE
l'interactionniè me américain, la méta-
UnNication est un concept élaboré,
dès [es années 50, par le natu-
312
313
MÉTAPHORE
RS
î MÉTADISCOU
réfèrent à la condui nteraction : “Je vais te pose au liccours
a
ICATION
ax
L'autre Série, j et du discour une valeur dan 5 le positio nnement récipr prooque des int eracta=nts ;
ce d e5t un jeu [ à
ical ” : |, 210). Rend
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€ D O On not malgré le repérade ; que
l'existence des
més ments de jeux Spécia lis és dan s cot te e. e
era comm autreie5igne de co nNver-
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gence avec le co ncept batesoninien de métacotn munica
i
n métacommun tion que que | les tra-
ticu très divers, d de la di . 4
Bateson à ar vaux qui 5'e ffo r cent de ren
re compte a dimenslo
té s à des domain es ques, etc. » 30€5n
obsa,
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d'autres CONC
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ux des types logi les interacti jONS por ervées
[a théorie des je tioN,
cybernétique CO IN n dans jinterac Situation d'apprenti (Véroni
thérapie ie (Véronique
TEnLIS5age OU de1995). et Vion 1995 : ||
une théO rie de
là jl a égaiement 3, Apothéloz et Grossen
pOur construi re une & gi e de l'e5P
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1 a Suite dans S théorie de ja
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fondé Sur cette u at io n de double”
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(1987 à: 169) dis trinqu 315
MÉTAPHORE
MÉTAPHORE
tution de mot par analogie, Souvent liée à une « comparaison abré- ment maxima] de [a communication dans certains
contextes. Selon
gée » (Quintilien 19/8 : 106). cette perspective, « mon voisin est un ours » constitue l'énon
cé le pius
Les Sémanticiens modernes ont SyStématisé cette conception tro- Pertinent” possible pour communiquer [a pensée du
locuteur à pro-
pique de [a métaphore selon deux directions : pos d'un état de solitude extrême.
e Son cadre diScursif repose 5ur Un télescopage de domaines La conception de R. Jakobson donne une extensjion
non-linguis-
Sémantiques différents ; « La métaphore |.…..] apparaît immédiatement tique à là métaphore. Parallèlement à |a métonymie, [a
métaphore
comme étrangère à l'isotopie du texte où elle est insérée » (Le Guern devient l'un des grands pôles du langage, recouvrant les
« relations
1973 : 16). En cela, la métaphore 5'oppose à ja métonymie. de Similarité » (1969 : 109). Ainsi redéfinie, elle est extrap
olée aux
* SON PrOcesSSUS tropique-consiste à établir une intersection anaio- domaines sSémiologiques jes plus divers peinture Surréal
iste, films de
gique entre les domaines étrangers connectés, cette intersection 5'ac- C, Chaplin (1963 : 63)... EE
compagnant d'une « modification dans [|e contenu Sémantique » du
terme métaphorique (Groupe 1 1970 : 106). Ainsi, dans « mon voisin FONCTIONS DISCURSIVES
est UN ours », Si /solitaire/ apparaît comme l'un des traits communs | On attribue ordinairement à |a métaphore trois foncti
ons princi-
entre « voisin » et « ours », « Ours » voit 565 autres propriétés mises pales :
entre parenthèses. Cependant, comme [je note le Groupe 1 (19/70 - * Une fonction esthétique. Pour [a tradition rhétorique
et de nom-
107), « la partie non commune n'est pas moins indispensable pour breux Stylisticiens, [a métaphore constitue un « ornem
ent brillant »
créer l'originalité de l'image ». (iCrevier 1767 : 89) du discours. L'esthétième de |a
métaphore émane
La conception interactive de [a métaphore en élargit le mécanisme de 5on « relief » (Cicéron 1961: 62), de 5a « force imagea
nte » (Henry
à l'ensembie de j'énoncé*. Pour M. Black (1962 : 28-30), la métaphore 1971: 130) et de es effets de concrétisation : « La
métaphore vient
consiste à faire interagir dans un énoncé deux champs Sémantiques donner un corps concret à une impression difficile à exprim
er »
dont l'un forme [je foyer et l'autre le cadre de [a figure. Une telle (Bachelard 1967 : 79). La fonction esthétique de
ja métaphore
interaction non Substitutive crée une entité conceptuelle inédite. Dans Concerne Surtout les énoncés jittéraires : « l'Attila des
rats », «je cristal
&« MOn VoiSin est UN OUIS », Non Seulement la projection de « ours » (le des eaux » (Fontanier 1968 :; 107).
foyer) Sur « mon voisin » (le cadre) donne un éclairage nouveau à ce * Une fonction cognitive. La métaphore possède
un fort rende-
dernier, mais l'énoncé engendre une notion hybride : le voisin-ours, ment heuristique, en ce qu'elle permet d'expliquer
analogiquement
irréductible et non paraphrasafble. UN domaine NOUveau ou peu défini par un domai
ne connu. cette
Les approches pragmatiques de [a métaphore en étendent |e fonction cognitive de |a métaphore à été mise en
évidence par Aris-
mécanisme à l'ensembie de ja communication, tout en voyant en elle tote (1973 : 63) : « Lorsque le poëte appelle la
vieillesse un brin de
un phénomène langagier ordinaire. Pour 1L.R. Searle (1982 : 121-166), chaume, il nous instruit et nous donne Une COnNnaissanc
e par le moyen
la métaphore n'est qu'un cas d'acte” de [langage indirect, dans lequel du genre. » La puissance conceptuelle de [a métap
hore à été relevée
en disant « Sest P » («mon voisin est un ours »), le locuteur veut faire dans plusieurs types* de discours : Philosophiques
(Normand 1976 :
entendre « 5estR » V/mon voisin est un homme Solitaire). Par ailleurs, 51-53), Scientifiques (Molino 1979 - 83-102), pédagogiqu
es (Charbon-
absente dans l'énoncé où le terme « ours » est employé littéralement né, 1991: 1 19-251) ou Simplement quotidiens : « gagner
des heures »,
d'après [a conception de 1.R. Searle, l'analogie Ours/Homme Solitaire CCONoOMmiser Son temps », selon [ja matrice - |
' |
apparaît Seulement lors des cajcuis interprétatifs du récepteur, lors- (Lakoff et Johnson 1985 : 18). ES argent
qu'il restitue mentalement l'intention communicative. Pour D. Sperber °° Une fonction persuasive. Les discours politiques,
moraux, judi-
et D. VWilson, la métaphore forme Un cas d'emploi flou des mots (Sper- Claires ou médiatiques font un grand Usage de
[a métaphore pour
ber et Wilson 1989 : 351) visant à asaurer, à moindre coût, le rende- imposer des opinions sans les démontrer: « Clubhô
te]. Les vacances
376 317}
MÉTATEXTUALITÉ
MÉTONYMIE
vitamines » (publicité)... La force persuasive de [a métaphore tient à 1994 : 178) qu'était alors l'analyse
du discours. La traduction de |
ce qu'elle fournit une < analogie condensée » (Perelman et Olbrechts- tice de Z.5. Harris figurait dans Langages
Tyteca 1970 : 535) et un « jugement de valeur concentré » (Charbon- n° 13 (1969). Mais elle à ité
vivement critiquée au Sein de l'École
française dès [es années 70 Elle
nel 1991: 35). Elle « endort [a vigilance de l'esprit » (Reboul 1989 : 20) Sous-estimait en effet [a dimension
foncièrement textuelle et ên -
en transférant analogiquement une valeur décisive attachée au terme ciative de [a discursivité, ignorait l'in
terdiscours* et réduisait le Sens à
métaphorique Sur [ja proposition à faire accepter. Comme le remarque des contenus doctrinaux. En outre,
jes Termes-pivots étaient sélectio
A. BoisSinot (1992 : 87-89), plus [ja métaphore s'appuie Sur un accord nés en fonction d'un Savoir extérieu
r au discours : de [à un risaue di ,
préalable et plus elle paraît aller de 5oj, plus ses effets manipulateurs crcularité (Courtine 1981: 78). Repr
oches que D. Maldidier (1994:
Sont importants. , 1871) résSume ainsi : « clôture du Corp
us discursif, homogénéité ro-
Métonymie, Synecdoque, Trope duite par le COTPUS, dissociation de
|a description et de interpréta.
lon ». Néanmoins, à titre de méthod
e auxiliaire d'une recherche p]
Vaste, cette démarche n'est pas s5ans
utilité. E
Métatextualité cx lIntertextualité > École française d'analyse du discours
D.M.
Méthode harrissienne
Cette méthode, dite aussi méthode des termes-pivots, à dominé
Métonymie
les premiers travaux de l'École” française d'analyse du discours. On Lune des principales figures du
diScours, avec |a métaphore
parle de méthode « harrissienne » parce qu'elle 5'est présentée depuis | Antiquité grecque. La mét
onymie désiqgne globalement les
comme inspirée d'un article du linguiste américain Z.5. Harris (1952). Opérations rhétoriques touchant
là combinatoire des termes au Sein
En fait, elle mérite mal 5on nom car, pour Z.5. Harris, il 5'agisait d'étu- des énoncés. Au degré fort, ces
Opérations rhétoriques Sont de
dier la cohésion et [a cohérence textuelle, alors que, dans l'École Nature tropique (Substitution de
Termes). Au degré faible, el]
française, on Sélectionnait à priori quelques mots-clés (les termes- concernent |e fonctionnement Nofr
-tropique du langage. EE
pivots), censés représentatifs d'une formation” discursive, puis on
construisait Un corpus avec ces unités décontextualisées, c'est-à-dire LA MÉTONYMIE COMME TROPE
avec toutes les phrases où figurent ces termes-pivots. intervenaient L'approche traditionnelle en reste
ensuite un certain nombre de manipulations destinées à réduire |a à une définition très générale
de |a métonymie. Finsi, pour P Font
diversité Syntaxique (réduction du passif à l'actif, décomposition en anier (1968 - TY, celle-ci constitue
# « ftrope par correspondance
» qui consiste dans « [a désignation
deux phrases d'une phrase contenant deux groupes coordonnés, etc.). UN objet par le nom d'un autre
objet qui fait comme [ui Un tout
On pouvait alors confronter environnements et termes-pivots. On absolument à part, mais Qui [ui doit
procédait le plus Souvent de manière comparative : par exemple en ou à qui i| doit lui-même plus ou
LI OU pour SON Exſstence, OU POur Sa
étudiant les « mêmes » mots dans des formations discursives concur- manière d'être ». En fait, [a
; adition rhétorique 5 e5l avant
tout préoccupée d'établir un inve
rentes. Une telle méthode reposait Sur je postulat que les mots chan- contona mies les plus importantes. n-
gent de valeur selon les formations discursives où ils figurent et que Par exemple, celles du
pour 11 * ure ? pour « 565 habitants »), du Signe
l'on peut condenser l'idéologie d'une formation discursive dans les TA (« la tiare »
Pa 4 * 9 PDPhysique (« cœur
énoncés (dits phrases de base) où 5e trouvent [es termes-pivots. » POUr « courage »), etc.
Cette méthode à joué en France un rôle important car elle à Les Sémanticiens et les Siylisticien
s modernes ont approfondi le
« donné sa méthodologie à cette nouvelle discipline » (Maldidier COmposantes de [a métonymie selo
n trois directions : - /
318
319
MÉTONYMIE
MICRO -UNIVERS
e Le cadre disScursif de ja métonymie est l'jotopie, celle-ci définis mieux Serait Sans doute de parler de procès
métaphorique dans |e
Sant « l'homogénéité Sémantique d'un énoncé » (Le Guern 1973 : 16). premier cas et de procès métonymique dans le secon
d » Vakobson
Ce cadre i5otopique rapproche [ja métonymie de ja sSynecdoque et 1963 : 50).
l'oppose à la métaphore. La métonymie concerne plus particulière- Une felle redéfinition de la métonymie [ui
donne une grande
ment jes relations de contiquité entre les polarités fonctionnelles arti- extension conceptuelle chez R. Jakobson et es discip
les. Elle caracté-
culant un domaine isotopique (Henry 1971: 22-25). Comme le 5ou- rlse notamment l'agencement Syntaxique des énon
cés : « Toute
ligne M. Bonhomme (1987 : 59), ces polarités fonctionnelles peuvent phrase est une métonymie de [a chaîne Qui potentiell
ement la Suit »
être de nature Situative (lieu, temps) et actantielle (instrument, Source (Rosolato 1974 : 93), ou |e Processus de
ja narrativité (Barthes
Ou agent, action, effet ou produit...) 1966 : 9). De même, la métonymie devient-un critère
définitoire pour
e Le processus tropique de la métonymie consiste en un transfert la typologio des textes, apparaisant comme
|a marque de ja prose
discursif de ces polarités fonctionnelles les unes 5ur les autres : dakobson 1363 : 67). La métonymie qualifie égale
ment le 5tyie de cer-
connexions de l'instrument Sur l'agent (« Révolte des tracteurs en tains SCANS, comme B. Pasternak, ainsi que
différents courants lit.
Grèce », L'Express), du temps Sur l'agent (« Juin gazouille dans les téraires, comme l'École réaliste « qui opère des
digressions métony-
arbres », Hugo), de l'action ur l'agent (« Boit-sans-soif 5S'endormit Sur miques de l'intrigue à l'atmosphère et des
personnages au cadre
ja table », Zola)... De tels transferts aboutissent à une refonctionnaii- Spatio-temporel » Vakobson 1963 - 62).
ation des énoncés, laquelle en affecte Surtout [a dimension référen- > Métaphore, Synecdoque, Trope
tielile : « La métonymie est caractérisée par un écart par rapport à ja
relation normale entre je langage et [ja réalité extralingquistique » (Le
Guern 19/13 : 17).
Micro-univers
s Sur je plan du rendement de js communication, les refonction-
nalisations de ja métonymie contribuent à l'économie et à ja densité Dans le cadre développé parla logique nature
lle, le terme, étroi-
du discours : « La métonymie fournit je moyen de rapprocher des élé- tement associé à celui de schématisation”, désig
ne la construction dis-
ments distincts par Un mouvement unificatoire » (Le Guern 19/3 : cursive Tune certaine réalité que le [locut
eur conçoit ou imagine à
107). Ains|i, les transferts de l'effet Sur [a Source créent des « resserre- l'intention de Celui à qui i| s'adresse : « [.….]
parler d'un thème quel-
ments dans Ja chaîne de l'action » (Morier 1975 : 762): « les mar- Conque revient à construire par le moyen du
discours une Sorte de
chands de mort » pour désigner les marchands d'armes. Les transferts mMicro-univers”, qui à une fonction de "modè
le" d'une Situation mais
d'une Source organique Sur Son effet abstrait « emblématisent » ce Sans refléter les exigences de [a constructi
on Scientifique, et qui
intègre, de manière essentielle, une dimen
dernier dans le cadre d'une culture donnée (Fromilhague 1995 : 65) : sion dialogique » (Borel
« avoir les foies » pour /avoir peur/. Ou encore, les transferts du lieu Grize et Mièville 1983 : 7). Ainsi, « chaque fois
qu'il intervient dans la
Sur le produit renforcent la Spécificité de celui-ci : « Achetez Avoriaz » COMMUnNIcationN, un locuteur A construit verba
lement Un “micro-uni-
(publicité). vers” devant un interlocuteur 6. cette Const
ruction est doublement
orientée @n ce Sens qu'elle est organisée à
l'intention de BR à qui elle
5 adress
e, et dans le but d'obtenir un certain
LA MÉTONYMIE COMME PROCESSUS SYNTAGMATIQUE résultat » (ibid. : 53-54).
SI « les notions de schématiation et de micro
Les travaux de R. Jakobson mettent profondément en cause -univers émergent
Presque naturellement d'une réflexion sur
l'argumentation » (ibid, :
l'approche tropique de la métonymie. Parallèlement à la métaphore, 54), jl s'agit d'une Conception de l'argument
ation. en tant qu'activité
[a métonymie devient chez lui l'un des pôles essentiels du jangage, essentiellement discursive « faite d'énoncés
et non pas, comme |a
S'identifiant avec [a combinatoire Syntagmatique du discours: « Un démonstration, de propositions », « toujours
personnaliée en ce Sens
terme en amène un autre Soit par Similarité, soit par contiquité. Le qu'elle est destinée à des auditoires 5itués
et que, au-delà de la défi-
380
381
MODALITÉ
MIMIQUE
renvoie aux VÊCUS des interiocu- d'expliciter ce que sont les positions du Sujet parlant par rapport à 5on
nition des termes dont elle use, elle jnterlocuteur, à lui-même et à Son propos » (1992 : 512).
pas Seulement à les convaincre »
teurs. Elle vise à les persuader et
le micro-univers représenté, et
(Grize 1996 : 26). Cela implique que
t du monde réel ou imaginé, POUR L'ANALYSE DU DISCOURS
qui décrit une Situation ou un obje
de n'inscrire verbalement que La prise en compte de [a modalisation, au-delà de l'identification
découle des choix que fait le locuteur
OU des traits pertinents de ce ù de telles ou telles modalités”, est cruciale pour l'analyse du discours,
certains des aspects, des caractères
tations qu'il à de Ce dont |
quoi il réfère, en fonction des représen qui, par définition, à affaire à des énonciations par lesquelles les l|ocu-
s 5avoirs, leurs finalités, leurs teurs, d'un même mouvement, instituent une certaine relation à
parle et de ceux à qui il parle (leur |
| | d'autres Sujets parlants et à leur propre parole. La modalisation peut
valeurs).
Portrait discursif, Représentation être explicitée* par des marques particulières ou demeurer dans l'im-
p Dialogisme, Objet de discours,
plicite* du discours, mais elle est toujours présente, indiquant l'atti-
gociale, Schématisation
S. M. tude du Sujet parlant à l'égard de 5on interlocuteur, de lui-même et
de 5on propre énoncé. On croise ici des problématiques comme celles
de l'hétérogénéité énonciative (Authier-Revuz 1982, 1995) ou de |ja
Mimique ec Gestualité polyphonie®. L'étude de cette dimension apparaît néanmoins très dif-
fidile car il y à une intrication des diverses modalités dans un même
Minimisateur + Adoucisseur énoncé et une grande diversité dans leurs modes de manifestation lin-
quistique. De toute façon, quand on raisonne en termes d'analyse du
Mise en intrigue «7 Récit discours, on ne peut pas 5e contenter d'un relevé de marques linguis-
tiques : il fau mettre celles-ci en relation avec des processus de 5truc-
Eu UE
à l'égard de 5on propre énonce, relation l'étude des marques linguistiques de [a modalisation avec les
Elle désigne l'attitude du 5ujet parlant
s ordres (morphèmes, pro: facteurs qui contraignent [a Situation de communication Spécifique du
attitude qui y laisse des traces de diver
traces Sont des unités discrèêtes, discours considéré.
die*, mimiques...) Beaucoup de ces Jl
S continu. Énonciation, Modalité
alors que la modalisation est UN prOcesSU la 09 alisa-
et restr einte de
On o5dlle entre une conception [arge « Enon cé
l'article de |]. Dubo is
tion : de la conception large témoigne onci atio n :
confondre avec l'én Modalisation autonymique ez Autonymie
et énonciation », qui a tendance à la
du Sujet parlant en face
« L'énonciation est définie comme l'attitude marque
de 5on énoncé » (1969 : 104) et la modalisation « définit la Modalité
énoncé » (1969 : 105). .
que le Sujet ne ces5e de donner à 50on . Le terme de modalité recouvre des notions quelque peu diffé-
Une conception STE
lya néanmoins intérêt às'en tenir à î rentes Selon qu'il est employé par des logiciens, des linguistes ou des
modalisation n'esf UE
ne pas confondre les deux notions. La Sémioticiens. La |jogique àa été [a première discipiine à traiter des
ion, qui en intèg re d'autres : en particulier [à
dimensions de l'énonciat
par exemple, « |a moda- modalités. La linguistique et [a Sémiotique s'en démarquent car elles
dimension référentielle. Pour FP. Charaudeau | énoncation, n'ont pas « à faire avec la “vérité” qui intéresse tant |e logicien,ou
phénomène de
lisation ne constitue qu'une partie du avec la réalité”, autrement dit avec des référents factuels.….. »
mesure OÙ c'est elle qui permet
mais elle en constitue le pivot dans [à
383
382
MODALITÉ
MODALITÉ
proces5sus plus
(Coquet 1976 : 64). Les modalités Sont des facettes d'un EN LINGUISTIQUE
l'énoncé, par
généra] de modalisation, d'affectation de modalités à La prise en compte des modalités es5t aussi ancienne que |a
lequel l'énonciateur, dans 5à parole même, exprim e une attitude à
réflexion grammaticale, mais n'a été véritablement problématisée que
.
l'égard du destinataire et du contenu de son énoncé récemment.
C, Bally (1932) distingue deux dimensions dans tout énoncé : le
EN PHILOSOPHIE ET EN LOGIQUE modus et le dictum. Le Second véhicule un contenu propositionnel et
et un ens
Avec L-L. Gardies, on peut distinguer un 5ens étroit le premier l'attitude du Sujet parlant à l'égard de ce contenu, et c'est
Au 5ens étroit, « on parle de la « pièce maîtresse de [a phrase » (1965 : 36). Mais modus et dictum
large de la modalité en philosophie.
ition, au lieu de faire l'objet
modalité quand le contenu de la propos ne Sont pas toujours explicites. On retrouve pour une part cette idée
renforcé ou
d'une Simple assertion, 5e trouve modifié (c'est-à-dire dans la problématique des actes” de langage, qui distingue le contenu
possibilité ou
affaibli, par une idée de nécessité, impossibilité, propositionnel et ja force illocutionnaire”. À travers la notion de
es, dont l'étude a
contingence » ; on retrouve ici les modalités [ogiqu «Sujet modal » (distinct du « Sujet parlant »), qui assume |e point de
qualifi e de modale
été inaugurée par Aristote. AU 5en5 large, « on vue représenté dans l'énoncé, on débouche aussi Sur la problématique
par adjonction
toute proposition dont l'assertion 5e trouve modifiée de la polyphonie”.
ition complé-
d'un adverbe quelconque ou mise en forme de propos Pour À. Culiolt, « modalité Sera entendu au quadruple 5ens de
gié jusqu'à une
tive » (1990 : 1643). C'est le sens étroit qui à été privilé (D affirmatif ou négatif, injonctif, etc. (2) certain, probable, néces-
date récente. gaire, etc., (3) appréciatif : "il est triste que.….., heureusement”
(h) pragmatique, en particulier, mode allocutoire, causatif, bref, ce qui
EN SÉMIOTIQUE implique une relation entre Sujets » (1968 : 112).
QUI cofrespON- . À, Meunier (1974) distinque modalités d'énonciation et modalités
La Sémiotique cherche à établir des métacatégories
en UN « appä- d'énoncé. Les premières caractérisent la forme de communication qui
dent à une Structure élémentaire et qui Sont organisées
èmes cruciaux de S'établit avec l'interlocuteur; {| peut s'agir de la modalité de phrase :
reil formel et logique [qui] aide à répondre aux probl
sion autour du interrogative, assertive (ou déclarative) et impérative, et plus large-
l'analyse narrative » (Coguet 19/6 - 70). La discus
est possible d'éta- ment de la force illocutionnaire des énoncés. || peut agir aussi des
concept de modalité à tourné autour de Savoir s'il
celles-ci (taxino- adverbes qui portent Sur l'énonciation: c'est le cas de « franche-
blir une liste Stable de catégories, un classement de
t (Synta xe). On a abouti (Greimas ment », par exemple dans « Franchement, il à tort » (= « Je te dis fran-
mie) et des règles d'ordonnancemen
tions des modali tés du pouvoir, chement : il a tort »). Quant aux « modalités d'énoncé », comme leur
et Courtès 1979) à différentes défini paie
aléthi ques (néce ssité / contin- . hom l'indique, elles ne portent pas ur l'énonciation, mais 5ur
du Savoir, du devoir, du vouloir, ou
es (certi tude / incert itude / l'énoncé : modalités jogiques (possible, nécessaire, certain, invraisem-
gence / impossibilité/possibilité), épistémiqu
riptio n [facul tativi té / blable, obligatoire...), modalités appréciatives, ou évaluatives (triste
improbabilité / probabilité), déontiques (presc
être / paraît re /non- regrettable, Souhaitable..….). On notera qu'une même modalité peut
interdiction/permissivité), véridictoires (être/ non-
lir un ordre correspondre à des Structures linguistiques très variées qui, en dis-
paraître). La question de [ordonnancement essaie d'étab
ries, de Savoir 5]
d'implication jogique entre ces différentes catégo
Cours, n'ont pas la même valeur : « || à vraisemblablement échoué » /
> faire ou pour « il aura échoué »/« ll est vraisemblable qu'il à échoué »/« || doit avoir
l'ordre d'implication Serait vouloir > Savoir > pouvoir
précède le pos- échoué »... sSont à peu près Synonymes mais impliquent des processus
voir> vouloir > avoir> faire, ou autre ; 5 le nécessaire
l'obli gation le certain , etc. ou l'inverse. de modalisation très différents. N. Le Querler (1996) propose une clas-
sible, le certain le nécessaire,
Sification assez proche. Elle distingue modalités Subfectives et inter-
Subjectives. Les premières Sont « l'expression Seulement du rapport
384 385
MODE DISCURSIF
MODULE CONVERSATIONNEL
entre le Sujet énonciateur et je contenu propositionnel » ; les Secondes publicitaire, Scientifique, administratif peut résulter de la combinaison
montrent le « rapport établi entre le Sujet énonciateur et un autre de plusieurs de ces modes d'organisation, ce qui n'empêche pas que
Sujet, à propos du contenu propositionnel ». Les modalités « intersufb- parfois un texte 5e caractérise par [a dominance de l'un de ces modes
jectives » concernent des actes comme conseiller, demander, per- (e narratif » comme le Serait un conte, « argumentatif » comme le
mettre, ordonner... Les modalités « Subjectives » recouvrent les moda- Serait une leçon de mathématique, « descriptif » comme le serait un
lités épistémiques et appréciatives. Les modalités « épistémiques » inventaire).
Sont celles « par lesquelles le [ocuteur exprime son degré de certitude
Sur ce qu'il asserte » (1996 : 64). P. Charaudeau propose de ditinguer quatre modes d'organisation
du discours ; le mode énonciatif, le mode descriptif, le mode narratif,
La diversité des phénomènes |linguistiques ?ris en compte est le mode argumentatif.
considérable : adverbes et locutions adverbiales (peut-être, heureuse- Le mode énonciatif permet d'organiser [a mise en scène des pro-
ment.….), interjections (héjas !, ouf 1), adjectifs (Souhaitable, certain...) tagonistes de l'énonciation Ve, Tu et [1h, leur identité, leurs relations, à
verbes (vouloir devoir.…..), intonation {(assertive, interrogative.……), l'aide des procédés de modalisation”, également appelés « rôles”
modes du verbe (Subjonctif, indicatif.….….), temps verbaux (futur, condi- énonciatifs » (allocutif*, élocutif*, délocutifz+) (1992 : 651). Le mode
tionnel.…..), Structures Syntaxiques (verbe-Sujet.….), gloses méta-énon- descriptif permet de faire exister les êtres du monde en les nommant
catives (« 5 je peux dire », « en quelque sorte »...), décalages énon- et en les quäâlifiant de façon particulière (/bid,. : 686). Le mode narratif
ciatifs de divers ordres (ironie, discours* rapporté...), 5ignaux permet d'organiser [a Succession des actions et des évènements dans
typographiques (guillemets)... Comme un même type de modalité lesquels ces êtres Sont impliqués (/bid. : 742). Le mode argumentatif,
est véhiculé par des marqueurs lingquistiques très différents [es uns des enfin, permet d'organiser les rapports de causalité Qui s'instaurent
autres et 5ont plus ou moins intégrés Syntaxiquement dans l'énoncé, entre ces actions, à l'aide de divers procédés portant sur l'enchaine-
les classements en ja matière sont très délicats. ment et [a valeur des arguments (ibid. : 814).
Acte de langage, Appréciation, Autonymie, Hétérogénéité mon- bp Locutif (acte -), Modalisation, Rôle, Séquence
trée / constitutive, Pojyphonie
PC.
D. M.
386
387
MODULE CONVERSATIONNEL
MOMENT DISCURSIF
La notion de module chez R. Vion permet de rendre compte de . L'élaboration d'un tel modèle répond à une
des critiques les plus
l'hétérogénéité de toute interaction quant à Son type. Le type d'une récur
+
rentes faites à l'analyse de discours à propos du foiso
+. x | « >
388
389
MOT
MONOLOGAL / MONOLOGIQUE
à [a faveur d'une sorte de dédour- également attesté dans la vie ordinaire : il S'agit [à d'une forme | arti-
en même temps le Seul destinataire,
oublement qui peut 5e concrétiser culière de trope* communicationnel (décalage entre le donataire
blement du sujet d'énonciation (déd
EM
car le monologue peut, Selon apparent et [je destinataire réel). Notons que l'on parle aussi d'aparté
par l'emploi d'une deuxième personne, , Octave... »)-
en je ou en Tu : « Rentre en toi-même
[es cas, 5e formuler
à propos d'échanges qui 5e déroulent entre deux ou trois personnes (
orme,
»
théâtre : il s'agit [à d'une « licence
ENT
ne 5'agit plus alors de < Self talk »), mais au sein d'un groupe conv |
cette pratique est bien attestée au
erre
c, auquel le personna ge ne peut Sationnel plus vaste, dont jes responsables de l'aparté 5e détachent
qui 5e justifie par la présence du publi
gelon les normes dominantes du Pour 212 « dialogue à part » (cet emploi du terme partage donc avec
g'adresser directement (du moins
fois informer de ses états inté- = BS parti gard ; une exclusion volontaire de certains membres du
théâtre ocdidentah)), mais qu'il doit toute
n grâce aux monologues ipté-
rieurs (ce qui peut 5e faire dans le roma
. Un cas particulier de mono- e En un deuxième Sens, étendu mais bien attesté, un monologue
rieurs ou aux commentaires du narrateur)
istique principale d'être produit est Un « long discours d'une personne Qui ne [aisse pas parler es inter.
logue est l'aparté, qui à pour caractér
également présents dans l'espace locuteurs, ou à qui Ses interlocuteurs ne donnent pas ja répartie »
alors que d'autres personnagés Sont
d'excure du circuit communica- il Robert 1991), c'est-à-dire un discours adressé (à quelqu'un
Scénique, qu'il s'agit pOur je locuteur
main devant 5à pouche, etc.) ; les four PA mim, mais qui échappe au principe d'alternance des
tif (en baissant la voix, mettant 5a
(alors que les monologues dra-
apartés s5ont donc nécessairement brefs
ues tirades), et ils sSemblent,
matiques peuvent ç'étaler 5ur de long … Le monologue est donc toujours une forme discursive marquée par
au personnage ».-
d'après P. Pavis (1980 : 40), « échapper pport à l'usage « normal » du [langage verbal, à Savoir le dialogue”.
je monologue est dans n05
En dehors du cas particulier du théâtre,
et d'un « tabou » : même s'il p Cadre participatif, Dialogue
<ociétés, 5elon E. Goffman (1987), l'obj ines condi-
ances et SOUS certa C. K-0.
peut se produire dans certaines circonst
05e UN inventaire), ce ne aurait être
tions (dont E. Goffman nous prop
n, Un comportement qui, s'il Mot
dans la vie quotidienne qu'une exceptio
passe POU pathologique (le lan-
tend à 5e prolonger ou à 5e répéter, ; Le terme mot renvoie à plusieurs découpages notionnels. Le 5ens
à un autre Système Sémiotique
gage verbal sS'opposant à cet égard cor habituellement âce terme est fortement imprégné par la tra-
l'énoncé esf produit en présence
pourtant proche, je chand. Lorsque ition typographique, qui l'utilise pour désigner un Segment gra-
s5avoir (car les indices Sont à cet
de témoins, il est parfois difficile de
391
390
MOT
MOT
phique (qui peut être composé d'une ou de plusieurs lettres) isolé par distingués des mots construits appelés également mots dérivés
, [|es-
des blancs. Cette perception matérielle reposant Sur ja notion d'unité quels Sont différenciés des mots fléchis (type donner
ons) : de ce fait
graphique est associée de manière diffuse, dans l'inconscient des [jocu- la catégorie mots simples inclut les mots complexes
non construits,
Dans Une perspective Sémantique, une ]
teurs, à un Sentiment d'unité Sémantique qui favorise la relation pré- distinction classique
SUpposée entre mot et chose. Dans cette perspective de type lexico- OPPOSE, Sur la base d'un critère Sémantique,
mots pleins à mots
graphique, l|e mot est appréhendé comme une unité de texte. Le outils. Les premiers, « même en dehors
de tout emploi dans un
lexème mot recouvre des notions complexes et dissemblables qui SNONCE, Cvoquent une réalité », alors que
|e sens des Seconds
impliquent de Spécifier, lors de son emploi, l'acception que l'on veut « N'évoque aucune réalité distincte dans l'espri
t des locuteurs »
actualiser,.… (Mortureux 1937 : 11 } différenciation que
l'on trouve ailleurs SOUS
d'autres appellations: telles que jlexêèmes vs
grammêmes, ou Unités
L EN LINGUISTIQUE lexicales v5 unités grammaticales.
]
Selon les lexicologues contemporains, l'absence de coïncidence FE C.-B.
Systématique entre mot graphique et unité Sémantique doit être prise
IL MOT ET DISCOURS
en compte puisque, comme le Souligne M.-F. Mortureux (1997 : 10),
« plusieurs mots graphiques peuvent ne former qu'un Seul mot lin- A l'articulation du x et du xxe Siècle, |a Sémantique lexicale est
Quistique (formes conjuguées des verbes aux temps composés) » et orientée vers l'étude du changement. Pour
[es philologues, les mots
qu'à l'inverse « il arrive aussi qu'un Seul mot graphique corresponde à qui ne dient pas le réel mais 5a représenta
tion 5ont de bons témoins
plusieurs unités linguistiques : c'est le cas, par exemple, de toutes les des crises de [a conscience collective (cf. les enquétes mené
es par
formes conjuguées Simples du verbe ». Ainsi, je Syntagme mot linquis- F Brunot dans Son Histoire de [3 langue française,
1905-1953 toujours
tique renvoie à des unités lexicales Simples ou complexes telles que utilis
ée). En 1953, G. Matoré Propose une organisation de ce
domaine
«au furet à mesure » ou « porte cochère » dont certaines unités gra- d étude en l'articulant à [a sociologie : « C'est
en partant du vocabu-
phiques indépendantes Sont dépourvues d'autonomie Sémantique. laire Que NOUS essaierons d'expliquer une société. Aussi
pPourrons-Nous
Dans une perspective Strictement morphologique, D. Corbin pro- définir la lexicologie Comme Une discipline
s5ociologique utilisant |e
pose de distinguer jes mots simples, « mots dont l'éventuelle Structure matériel linguistique que sont [es mots » (1953
: 50). Il met en avant la
interne et le 5ens ne Sont pas du tout SUperposabies » (1991 : 459), des notion de mot-témoin (un mot QUI Symbo
lise Un changement 5ocial
mots compiexes, « mots qui ont une Structure interne et Un Sens au Qui « marque UN Tournant » [1953 : 66])
et la notion de mot-clé (un
moins partiellement Superposable à celle-ci » (1991: 455-456), ces der- mot QUI exprime de façon Synthétique l'épo
que étudiée, comme hon-
niers étant eux-mêmes Subdivisés en deux catégories: les mots com- néteté au XvIS Siècle). Ces travaux se poursuiven
t dans une optique
plexes construits, « mots dont ja Structure morphologique et [je ens fenouvelée par l'apport des sciences du langage avec
À. Rey (1989) -
Sont entièrement Superposables » (1991: 458) et jes mots complexes l'Équipe « 18°-Révolution » (1 385-1999)
; M. Tournier (1992), etc ]
non-construits, « mots dont la structure interne et le 5ens ne 5ont que SOUS ſ'infiuence du Structuralime, l'inté
rêt 5e déplace vers la des-
partiellement Superposables » (1991: 459). Ainsi, D. Corbin c<classe par cription Synchronique des Structures du
lexique. La Signification des
exemple roi dans la catégorie des mots Simples, par opposition à royal ee Menés à UN petit ensemble de traits diffé
rentiels bien défi-
qui est un mot complexe construit et à royaume qui est un mot com- Stabi isés que l'on dégage en comparant
des unités |exicales
plexe non construit, parce que « le Segment "-aume” qui le termine fegroupées à l'intérieur de champs lexica
ux. Ces opérations permet-
ne 5e retrouve nulle part ailleurs avec les mêmes propriétés » (1991: tent d'établir des relations de Synonymie,
d'hyperonymie, d'antony-
13). En revanche, 1. Picoche (1992) envisage une tripartition légère- 1e: etc. entre les unités appartenant à
un même Système (Greimas
ment différente bien que l'on retrouve en premier les mots Simples » Tamba-Mecz 1988). La polysémie est expli
quée par des efface
392
393
MOT
MOT
ments de Sèmes et peut donc s'appliquer aussi à l'étude de l'évolution paradigmatiques (comme le Singulier et le pluriel du
Substantif c{asse
des 5ens (Martin 1983). B. Quemada (1955), 1. Dubois (1962), etc. cher- classes, ou les diverses formes de [a conjugaison du
verbe c/asse clas-
chent alors à articuler jes apports de l'analyse sémique post-5aussu- 5er). Elle regroupe en revanche toutes |es occurr
ences de |a forme
rienne et l'intérêt pour les formes lexicales rapportées à des positions classe : [le verbe et le Substantif- |es homonymes
qui Seraient intuiti-
historiquement Significatives. €. Benveniste (1969) peut [eur Servir de vement traités comme deux unités, et [es acceptions
polysémiques
référence théorique en thématisant la distinction de deux niveaux que l'intuition considère comme une même Unité). Le dispos
itif de la
d'analyse. Le niveau Sémiotique est le domaine du s5iqne hors empioi lexicométrier n'étudie donc pas directement le sens
- en revanche, les
dont le sens trouve 5a fixité dans |e rapport qu'il entretient avec les COMpParalsons entre corpus et les rapports associatifs
entre formes
autres Signes du même paradigme. Le niveau Sémantique appréhende éclairent les conditions de fonctionnement du Sens.
là valeur des mots dans Un contexte particulier, en relation Syntagma- . Un deuxième courant s'est plus directement pench
é Sur le fonc-
tique avec les autres éléments de l'énoncé et avec tout l'arriére-fond fonnement qualitatif de certaines formes [lexicales.
|] S'intéresse par-
culture] qui à motivé l'énoncé. On peut dire que l'analyse du discours ticulièrement aux dimensions conflictuelles du sens
et peut se récla-
pour inventorier jes Sens attestés est conduite à S'intéresser e55en- mer de M. Pécheux et de M. Bakhtine. M. Pécheux donne
pour tâche
tiellement aux agencements d'énoncés (le niveau « Sémantique » â l'analyse du discours le décodage des interprétati
ons antagonistes
d'Ê. Benveniste) mais elle ne peut échapper à la question de 5on rap- qui s'affrontent en fonction des intérêts des différ
ents groupes
port au niveau « Sémiotique ». R.L. Wagner (1967) propose une répar- SOclaux: « Les mots changent de 5ens se|jon |es positi
ons tenues par
tition terminologique qui réserve lexème”, lexique” au système, et CEUX Qui les emploient » (Haroche, Henry et Pêcheux
1971). M. Bakh-
Vvocables*, vocabulaires* (ensemble des vocables répertoriés dans des Une et VN Volochinoyv (1977) privilégient l'hétérogénéité
énoncia-
Corpus) aux emplois effectifs en discours (Mortureux 1997 : 9454. pour tive des formes [inguistiques marquant [ja présence de
l'autre dans [6
une présentation qui s'interroge Sur [je Statut du |exème). discours. L'analyse lexicologique est alors chargée
de retrouver |ja
Ss. B.-R complexité de l'énonciation 5ous l'apparente répéti
tion des unités
lexicales.
UL. EN ANALYSE DU DISCOURS 2 Un troisième courant se consacre aux Pprocessus
de Ijexicalisa-
tion qui vont de l'invention à [a diffusion des termes
Les recherches concrètes menées en France en analyse du discours techniques. Les
travaux de P. Guilbert (1965) Sont poursuivis par le
relèvent de trois courants principaux : réseau Langage et
travail (cf. par exemple, l'approche Socioterminolog
s Les études de Statistique lexicale, initiées par P. Guiraud et ique de F., Gaudin
1993) et par le CépiscoR (Beacco et Moirand 1995)
C. Muller et poursuivies par Un groupe basé à l'École normale Supé- qui s5'intéressent
Nofamment aux dénominations révélatrices des
rieure de Saint-Cloud, notamment, inventorient au plan quantitatif hiérarchies profes-
Slonnelles et aux désignations* mettant en Jeu les
l'ensemble des vocables que contiennent jes corpus. L'hypothèse de positions des [ocu-
Teurs par rapport au Savoir.
base est l'importance de [a répétition dans les fonctionnements tex- La dimension performative+ est très présente dès
tuels. Les analyses par ordinateur de M. Tournier dans Bergounioux ce premier
moment de l'analyse du discours : qu'ils 5oient envisa
etat. (1982), P Lafon (1984) ou L. Lebart et À. Salem (1994) comparent gés comme des
armes politiques ou comme des « outils », [es mots
des corpus Sous l'angle des choix et (ce qui est tout aussi important) N'apparaissent pas
Seulement comme des reflets de [a réalité : ils |a font,
des évitements ; elles révèlent les attirances des formes entre elles, le ils la façonnent.
choix d'une forme entrainant [ja présence d'une autre forme. Certes, SB.-R.
les unités reconnues par l'ordinateur ne correspondent pas aux
« mots » d'A. Meillet puisque [a machine compte aveuglément des
groupes de lettres séparés par des blancs. Elle distingue les variantes
394
395
MOT
MOT
396
NÉGOCIATION
négociations, mais on pourrait dire aussi : ce flou est nécessaire pour K& Sans-papiers », « Sans-droiîts ».….) à S
permettre les négociations, c'est-à-dire l'adaptation tâtonnante à ES Noogènes (e SDF ;
l'autre, et aux particularités de Son univers cognitif et affectif —- pour
permettre, en un mot, l'intersubjiectivité:
Argumentation, Conversation, Fthnométhodologie, Interaction
C. K-0. les Signifiants les plus « universels » ;
o ;
or vp a L à Une 5 langue, avec ou Sans
Néologie : emment l'anglais qui act Uell
emen t
ralisa- « hatu
Source [à plus importante. Éven cons titu
i e |a
Ce terme désigne le processus continu de formation des nouvelles tuellement, C'est UN Sens qui
peut être
unités lexicales (mots ou combinaisons) d'une langue. L'importance
quantitative du phénomène, ainsi que Sa visibilité par les utilisateurs
de la langue, ont amené à en faire une étude Spécifique Séparée des NÉOLOGIE Er DISCOURS
autres aspects du changement linguistique.
Phé ; .
Si la néologie est bien un processus continu lié à là nécessité de … pro ine pi pore, le néo . .
logisme n'exite pas en 5s0j, mais dans
dénommer les nouveaux concepts et les nouvelles réalités, elle s'effec- / | C 53 Feconnaissance en disc
OU
Sentiment néologique. - On On dist OUITS par une sorte d
tue à des rythmes variables; de plus, présente à ja conscience des disti inguera l'hapax, évë
Sujets, elle est Soumise à leur évaluation. Ainsi, à l'époque de la Pléiade, dic
eff uniqqusue, du néologis Ol m ©,, QUI ji est veau
A Un hapax en cour Cours de de de fediff
diffus
usio
la néologie (on parle alors d'« illustration ») est recommandée pour le j 1 Oglsme fait partie des mots « i n. TU En
Quii fo font l'ob UI gui ne vont pas de s o i
français, qu'il s'agit de constituer en langue, et s'effectue d'une Db]jet d'un t e Qlose prês (pré ence
À de guilille lemets, , traducti 1 lon, gloglos
manière volontariste par les écrivains et 5avants. Un Siècle plus tard, que Le tique ; # COMMSe ON dit aujo
urd'hui ».…..) et l'on peut dire
lorsque le français est considéré comme ayant atteint son état de per- J: Ces QlOs5es Qui Sont Souvent né
POSl éologène é s. Quant
fection, elle est proscrite. C'est au xvi Siècle que la néologie reprend d tlons Syntagmatiques (« iffé
diffé rentiel | d'in j i flat ion | »
Ses droits (« néologie » apparaît en 1/26, « néologisme » en 1735), avec rière 43 ». ….), ), C € est en disc
ii - ours qu'on Fepêrera 6moin
n de car.
P'ans gran
[eur plus ou de car-
l'arrivée de nouveaux concepts et le développement des sciences. at Ce au figement, donc leur pass de
age du Statut de Syntagme des-
ip < à celui de Syntagme déno
minatif.
DIVERS TYPES DE NÉOLOGIE nigue ca Lue 23% les domaines de
/'activité Scientifique, tech-
lque (désignation des acteu T5, Processu
On distingue traditionnellement la néologie de s5ens et de forme. ProdC uits, concepts) que l'act s, machi
Dans la néologie de Sens, un Signifiant existant se voit pourvu actiivi
vité néo à logiquj e est
: j a
aujourd' . hui, les néce plus ;importante
) ssit é de [a communicati lon
Sltés
d'un nouveau Sens par trope* (métaphore, métonymie, catachrèse..….). Tequérant des actions d et etdudu h c m
Dans la néologie de forme, Un nouveau Signifiant est créé : € régulatijon Spécécifi ifiqu es. Enfinj, on eut rep.
Ter itib
trad Unear néo C graPhie phie Imp j ortante par tran
e par utilisation des ressources propres du sSytème de ja janque, à Sgresslo| n | dés des nornormes
qû e l'éccrfu
riture
re dans
de sa créativité lexicale (dérivation, composition, troncation, mots- de |e d Oomaine j et Sous l'inflj i
velles technologies: ainsi Uence-des
dans les emplois des majuscul
es et
400
401
NORME
NORME
de @. La dési-
minuscules (« iMac », « TotalFina »), dans l'utilisation
divers néO-
gnation des nouvelles réalités s'effectuant en divers lieux,
EN LINGUISTIQUE
tanée ou 5e constltuer
logismes peuvent entrer en concurrence momen ll existe toujours plusieurs façons de parler une même jangue et
|
en variables (e-mail, mêle, courriel). donc plusieurs normes correspondant aux différents Usages.
5| Un
On oppose Souvent néologisme et archaisme : cependant A. Martinet (1974) distingue entre ja norme descriptive et |a
t un néo-
terme ou Un emploi réputé archaïque 5e répand, il devien norme prescriptive. D'un point de vue descriptif (point de vue du lin-
logisme. quiste), différentes normes de réalisation d'une même langue coexis-
Figement, Mot, Terminologie, Vocabulaire / lexique tent nécessairement : le parler des paysans et celui des politiciens ne
B. G. Suivent pas les mêmes normes. La norme des puristes ou des gram-
mairiens ne constitue qu'une d'entre elles. Les énoncés « j'viens pas »
vs«ſjene viens pas » ou « {rentre dans 5a voiture » vs « jl entre dans 5a
Norme
voiture » Sont tous des réalisations régulières du sy5tème du français.
s du
Terme hautement polysémique et non Spécifique aux Science Mais, d'un point de vue prescriptit (point de vue du grammairien),
compor tement ales.
langage ; on parle de normes gociales, de normes ils ne S'équivalent pas, Seuls les seconds étant évalués comme corrects,
Sur |a
c'et Une notion très discutée et au centre de nombreux débats Statidard, normés. La norme prescriptive choisit, parrni tous les usages
accep-
nature des langues et leur relation à la société. Les différentes d'une langue, ceux d'entre eux réputés corrects, le « bon uUs5age ». Elle
bles de la
tions contemporaines Sont, à des degrés divers, redeva le fait au nom d'arguments divers reposant Sur l'étymologie, le senti-
au début
conceptualisation qu'en a donnée le Sociologue €. Durkheim ment du beau linguistique, la filiation avec d'autres [langues (en parti-
un fait Social ne peut échapp er à ja
du xx Siècle. On considère qu'auc culier le latin), la légitimité des locuteurs ou des scripteurs (essentiel-
posant l'exist ence d'une norme
contrainte Sociale, la déviance présup lement les « bons auteurs »).
préalable. L. Hjelmslev (1968) propose une conception différente, organisée
Selon une triple distinction entre le « y5tème » (ou s5chéma), ja
NORME ET RÈGLE « norme » et l'« Usage » : [a norme y est une construction abstraite
La opérée à partir de l'étude des us5ages empiriques.
On distinguera entre norme linguistique et règle linguistique.
[es sociétés entreti ennent
notion de « norme » renvoie au rapport que EN SOCIOLINGUISTIQUE
géné-
avec les langues et leurs Usages. Dans le cadre de la grammaire
rs leur fait
rative, on dira que [a conscience normative des locuteu La linquistique variationniste conçoit les langues comme formées
rs, la
émettre des jugements d'acceptabilité ; pour certains locuteu à la fois de zones 5ans variation et de zones avec variation. Dans les
que jte
construction relative dite « populaire » « Voilà la copine zones Sans variation, {il ne peut y avoir coexistence de plusieurs normes
cause » est acceptable, pour d'autre s non. de réalisation ; en conséquence i| ne peut y avoir de norme prescrip-
s au tive. Par exemple, un énoncé comme « je le te donne » ne relève d'au-
La notion de « régles » renvoie à des phénomènes interne
que toute langue obéit cune norme du français, il est hors du sy5tème, il est a-grammatical.
fonctionnement des langues et désigne le fait
morpho logiqu e Dans les zones avec variation, [a norme prescriptive peut s'appliquer.
à des organisations Spécifiques aux plans phonétique,
aramma ti- C'est ainsi que « je Suis tombé » est réputé correct et « j'ai tombé » est
et syntaxique ; à ce titre, on peut porter des jugements de
précédé
calité et dire que «je je y vais » est a-grammmatical (énoncé incorrect. Pourtant, on constate que tous les faits de variation ne 5ont
d'un astérisque). pas nécessairement assortis de jugements Sociaux. Par exemple, on
peut dire indifféremment « c'est les devoirs qu'a faits Antoine »,
« c'est les devoirs qu'Antoine a faits ».
403
402
NORME
vernent la communication dans une Société donnée. On parle alors usion du partenaire de dia-
logue TOut en maintenant cette conclusion
de normes de communication : par exemple, Savoir quelle langue implicite, par exemple en
Soulignant Une conséquence négative de
employer Selon jes Situations 5ociales, 5avoir quand 5e taire, 5avoir |a proposition qu'il défend -
« Mais 5i on construit [a nouvelle école
quel SysStème d'adresse utiliser en fonction de Son interlocuteur. ici, les élèves auront des dépla-
cements trop longs ». D'autre part, celui
qui réfute prétend clore |e
débat - celui Qui objecte maintient |e dialo
DANS L'ENSEIGNEMENT gue ouvert - SON argument
est en quête de réponse, {| 5e présente
SR
d'apprentissage de [a norme prescriptive. La confrontation entre |a hés lors de ces deux opéra-
TiONs ne Sont pas les mêmes : à [a réfut
ation SONT associées agressivité
norme Standard et les différentes normes de réalisation, en particulier, et fermeture ; à l'objection, esprit de
mesure, dialogue et ouverture
pour la France, la variété dite du « français des jeunes », pose de norn- Dans Une Sltuation où L, propose le disco
breuses questions qui demeurent en débat. || s'agit de s5avoir quel urs D et L, lui oppose un
contre-discours CD prétendant réfuter D
meme mv
français enseigner, quelle tolérance avoir à l'endroit d'autres normes rait dire que CD), 5 L, fait allusion à ce
contre-di5cours (prolepse), alors
et de la variation Sociolinguistique, quelle place faire aux variétés ille désigne TION pas comme Une réfutation
mais comme Une objection :
orales par rapport à l'écrit, et quelle place faire aux variétés non-litté- & On pourrait objecter que (reprise de
CD) » ;: « bien que (reprise de
raires de l'écrit. CD) ». Cette objection 5era traitée SOUS
[a modalité de [a concession”.
ES
405
OBJET DE DISCOURS
OPINION
Micro-univers,
On peut, d'autre part, le considérer comme à « l'origine des Schématisation -
démarches qui visent à faire acquérir un Savoir, à Susciter des prises de SM.
position ou des jugements de valeur » (Borel, Grize et Miévilie 1983 :
TON
-
UG
Observation
re
161). La logique naturelie propose de l'objet de discours une vision (Situation d'-) ez Terrain
dynamique par opposition au caractère Statique de l'objet de [la
EE
(1998 : 55) et « 5i la représentation qui en est donnée sSous [a forme doute, etc.) ou des adverbes (probablement, vraisemblablement, etc.).
EN UE PE
Hr
d'une classe méréologique permet de penser l'hétérogénéité de cet Cette modalité peut elle-même être modulée s5elon son degré de certi-
objet, puisque les relations entre [es éléments y sont plus Souples que tude (conviction, Supposition, probabilité, Ppressentiment).
le fait de posséder une propriété commune, qui définit [a <classe distri- En tant que catégorie de jugement, l'opinion résulte d'une acti-
butionnelle » (ibid. : 64), le modèle proposé 5e heurte à un certain vité de pensée qui consiste à « prendre ensemble » des é[ément
s
nombre de difficultés qui tournent autour du Statut accordé à |a hétérogènes et à les associer ou les composer 5elon une logique qui
406 407
OPINION
ORGANISATEUR
est celle du nécessaire ou du vraisemblable (Ricœur 1983). Elle relève réactions dépendaient de grands manipulateurs,
conception qui cor-
donc d'un jugement hypothétique qui 5e prononce pour ou contre respondait à l'époque où « [les masses populaires
5e font plus visibles
les faits du monde. Mais ici il convient de faire un certain nombre de par des grèves, des manifestations de rues,
des émeutes plus nomm-
distinctions : breuses » (bid. : 294) ; et c'est dans le prolongeme
nt de cette CONCep-
e Opinion et connaissance : la connajssance es5t un Savoir extérieur tion que l'opinion publique àa fait l'objet d'études
quantitatives |3
au Sujet que celui-ci peut 5'approprier ou ignorer, qui « Se meut |...) Convertissant en moyenne Statistique, ce Qui
correspond à [a croyance
dans l'économie du vrai et du nécessaire [dont] l'horizon est celui que « de [a majorité Statistique 5e dégage [a
volonté de |a popula-
d'une confirmation ou d'une infirmation par des épreuves de réalité » tion » (bid. : 294).
(Quéré 1990 : 37). La connaissance est donc indépendante du Sujet. Dans la mesure où l'analyse du discours s'inté
resce de plus en plus
L'opinion, au contraire, est js5ue du Sujet ; elle reflète l'attitude éva- AUX discours Sociaux, et particulièrement aux
discours politique et
luative du Sujet à propos d'un Savoir, et [ui est donc interne. médiatique, ce concept ne peut [ui être étrang
er. Une série de pro-
e Opinion et croyance: 5i la croyance est bien cette rencontre blèmes 5e posent à propos de ce concept : «
Est-ce un ensemble d'opi-
entre une vérité comme « 5avoir qui 5e alt Savoir » et un Sujet qui va pions individuelles ou autre chose ? Comment
<e forme-t-elle : d'elle
vers celle-ci dans un mouvement de « certitude 5ans preuve » («je Même OU par manipulation ? Comment
S'exprime-t-elle, qui |la
crois en Dieu ») qui fait que « croire c'est ne pas 5avoir ce qu'il en est » représente et qui l'interprète ? » Mais, POur
ce qui concerne l'analyse
Uacques 1985 : 253), alors elle 5e distingque de l'opinion dans laquelle du discours, il faut lier cette notion d'une part
à celle de représenta-
le Sujet, Sachant qu'il ne possède pas [a certitude du Savoir, évalue en tion” Sociale et d'autre part à celle de Straté
gie. [| convient en effet
faisant un calcul de probabilité (« je crois que l'existence de Dieu est de S'interroger sur les imaginaires sociodiscursifs
dont celle-ci et por-
une affaire de Toi »). teuse et SUr [a manière dont une instance de
Pouvoir cherche à la
e Opinion et appréciation: l'appréciation est une réaction affec- consStruire à travers sSon discours (opinion constr
uite) dans un proces-
tive du Sujet face à un fait, alors que l'opinion est un jugement intel- SUS d'influence Sociale (effet visé), ca, loin d'être
une entité homo-
lectif relevant d'un calcul portant Sur la probabilité des faits du gêne, elle « résulte d'un entrecroisement
entre connaissances” et
monde. Avec le jugement d'appréciation, « le Sujet ressent, identifie, “croyances” d'un côté, opinions” et “appréciat
ions” de l'autre »
exprime Un avis positif ou négatif (dans un univers d'affect), mais en (Charaudeau 1997à : 98).
aucun cas (comme dans l'opinion) il ne calcule » (Charaudeau 1997à : Connaissance / croyance (savoir de -),
Modalité, Représentation
97). Cette différence Serait marquée par des verbes de modalité du Sociale
type « je trouve bien / mal » pour l'appréciation, « je crois, je pense »
pour l'opinion : «je trouve bien qu'il nous ait accompagnés » /« Je PC
Crois qu'il va nous accompagner ». Opposant eæ Proposant
Le concept d'opinion publique concerne essentiellement [a soci0o-
logie, les Sciences politiques et de l'information et postérieurement [a Oral ex Ecrit/ oral
psychologie Sociale. Trois grandes périodes sSemblent avoir marqué ce
concept : aux XVIIé-xIxé Siècles, l'opinion publique est conçue comme
Organisateur eæ Connecteur
«ſe résultat de l'exercice de |a raison éclairée des citoyens Sur une
question d'intérêt généra] » (Tremblay 1984 : 288), conception qui cor-
respondait à l'époque des Lumières qui croyait en le triomphe de |a
Raison ; vers la fin du xx et au début du xx° siècle, elle était conçue
FNE
408
409
ORIENTATION ARGUMENTATIVE
ORIENTATION ARGUMENTATIVE
un énoncé, ne modifient
éléments linguistiques qui, introduits dans 1
1
é nais inver, sent Son , orlenta-
en rien la valeur factuelle de cet éénonc d'at-
ns qu'il est possible
tion argumentative (c'est-à-dire les concusio
55 Suites possi bles). La notion a 15
teindre à partir de cet énoncé,
« vides » OU &K OP
appliquée à la description linguistique de mots
& pPeu/ UN peu y, & presque P
teurs argqumentatifs » (« ne... pas » -
de mots <« pleins » comme 5
tout äafait»-«<ne... que »), ainsi que
x / témér aire », « CcONOINé
couples & cerviable /5ervile », « courageu
.
avare y...
if, Topos
p Argumentation, Connecteur argumentat
CP
413
PARADIGME DÉFINITIONNEL / DÉSIGNATIONNEL
PAIRE ADIACENTE
415
414
OUVERT / FERMÉ
é, ne modifient
éléments linguistiques qui, introduits dans un énonc
invers ent 50n orienta-
en rien [a valeur factuelle de cet énoncé mais
qu'il est possible d at-
tion argumentative (c'est-à-dire les condusions
La notion à êté
teindre à partir de cet énoncé, 565 Suites possibles).
» OU « opéra-
appliquée à ia description linguistique de mots « vides
peu y; 6 presqu e / pas
teurs argumentatifs » (« ne... pas » , & peu/ un
» comme les
toutäfait»-«ne... que »), ainsi que de mots « pleins
sServile », « courag
/ ble eux
/ témér aire », & écon ome /
couples « Servia
avare y...
+
295). Les exemples types de paires adjacentes Sont les 5ajutations ou
les enchaînements question/ réponse. Le fonctionnement de ja paire
adjacente est décrit de [a manière Suivante : lorsque le premier ljocu-
teur termine ja production du premier membre d'une paire, il 5'ar-
rête ; le Second produit je deuxième membre de ja paire, manifestant
ainsi qu'il à compris ce que le premier visait et qu'il Souhaite pour-
Suivre.
Le lien unissant les deux termes d'une paire adjacente est un {ien
de dépendance conditionnelle, c'est-à-dire un lien tel que, le premier
membre étant produit, je Second est attendu (« Given the first, the
Second js expectabie », Schegloff 1968 : 1083). La dépendance c<condi-
tionnelle est bien différente d'une régle qui, respectée, donnerait lieu
à un échange « bien formé », et, non respectée, à un échange mal
formé. C'est un lien entre deux énoncés tels que 5i le Second est pro-
duit, il est interprété comme le Second membre du premier, et s'il n'est
pas produit il est considéré comme officiellement absent, celui qui l'at-
tend 5e trouvant dès lors justifié de faire des inférences ur les raisons
de 5on absence (ibid.). La séquentialité d'une paire adjacente n'est
413
PARADIGME DÉFINITIONNEL / DÉSIGNATIONNEL
PAIRE ADIJACENTE
415
414
PARAPHRASE
PARALINGUISTIQUE
Salsir je thème principa - ° CL. Hamblin à retracé l'histoire dans un ouvrage fondamental (Falla-
article journalistique permettent d'en
paradigme témoigne de la présence d'un invariant rtféèrente 3 cles, 1970). Aristote, 5e fondant Sur des bases syllogistiques, à distin-
semble -— et d ppr 1E al qué les paralogismes liés au langage (paralogismes d'ambiguité
contribue à la cohésion thématique de l'en j 2 notamment) et les paralogismes hors du langage (ex. pétition de prin-
la représentation que |e journaliste àa de cet objet SUE
Engelbart, on trouve e Par cipe, fausse cause, affirmation du conséquent).
exemple, dans un article consacré à D.C. À époque moderne, la théorie des paralogismes en est venue à
petite bestiole incontourna,
digme Suivant; « Linventeur de cette couvrir toutes les fautes contre la méthode scientifique, constituant
cheur américain. cet ancien
qu'est [a Souris informatique... le cher ainsi une sorte d'enfer du raionnement. Tout le problème es5t de
r ». En outre, | établissement
technicien des radars... le jeune ingénieu Savoir dans quel 5ens et dans quejs cas l'argumentation commune est
favorise ja réalisation d'ana-
de listes de reformulants désignationnels 0 « vériconditionnelle », c'est-à-dire de type logico-scientifique. La
les désignations neu
[yes comparatives NON Seulement entre es dis réflexion ur les normes argqumentatives à connu une inflexion prag-
mais encore entre
axiologiques) au Sein d'un même discours, 0 matique et dialectique” qui l'a amenée à tenir compte des violations
le même référent. LOST
cours de différentes natures tenus SUT des lois du discours et du dialogue. Ainsi étendue aux discours ordi-
le départ entre les vocab S
de ces reformulations permet de faire naires, cette théorie propose une sorte de « voie négative » vers l'ar-
e, et Ceux dont [a relation €
dont la Synonymie est inscrite en langu gumentation. Certaines formes argumentatives comme l'autorité”,
onciation hic et NUNC, ce qui
Similarité n'est instanciée que par l'én normalement bannies du discours Scientifique, sont validées dans le
r. Par exemple, désigner
révèle le positionnement de l'énonciateu cadre d'une vision plus pragmatique de [a rationalité dépendante des
r d'Austerlitz » OU « le Van
Napoléon par le Syntagme « le vainqueu circonstances et des domaines (il est relativement rationnel de croire
effet Sur le récepteur €
de Waterloo » ne produit pas le même | | Son médecin et de Suivre es prescriptions). Cette approche au coup
l'énonciateur-
témoigne d'un parti pris de la part de par coup des différentes formes d'argument peut cependant être cri-
/ désignation, Objet de dis-
p Anaphore, Définition, Dénomination tiquée pour s5on atomisme. Le caractère fallacieux du discours étant
cours, Référence localisé en des points précis et diagnostiqué de façon ad hoc, le carac-
F C.-B.
tère global et cohérent d'un discours portant une représentation du
monde n'est pas pris en compte Systématiquement. Quoi qu'il en s5oit,
paralinguistique > Prosodie l'approche de l'argumentation comme réfutation du discours falla-
ceux met [a compétence critique au premier plan des compétences
argumentatives (Plantin 1995).
Paralogisme
valide, dont la jormE p Dialectique, Éristique, Logique / discours, Réfutation, Sophisme
Un paraiogisme est Une argumentation” non
, C est-à-dire une 3900 CP
rappelle celle d'une argumentation valide
Un paralogisme est Un Sy A
tation fallacieuse. AU Sens aristotélicien,
disme qui part de prémisses vraies, Mails
leur applique un mode de Paraphrase
déduction” non valide. La paraphrase es5t une relation d'équivalence entre deux énoncés,
peuvent 5e rattacher à l'un pouvant être la reformulation” ou non de l'autre. L'équivalence
Les études classiques d'arqumentation
part la Rhétorique et S s'exprime en termes de coréférence*, voire d'anaphorer. Elle peut
deux Sources aristotéliciennes ; d'une
rique et dialectique | e être Sémantique et 5'articuler Sur [ja présence conjointe, dans les deux
Topiques, qui proposent Une théorie rhéto
s Sophktiques où l'on expressions, d'un noyau Sémantique commun et de Sémantismes dif-
l'argumentation, et d'autre part les Réfutation férentiels (« le président de la République »/« le chef de l'État » ;« il à
s fallacieux. Cet ouvrage
trouve Une analyse critique des enchaînement Fu que... »/«i| s'est imaginé que... »). Pour cette raison, [a para-
des paralogismes » dont
est à la base du « traitement Standard
417
416
PARATEXTE
PARATEXTE
où elle so1- nition des traits et des fonctions des messages paratextue]ls entreprise
phrase ne aurait procéder de [a Synonymie dans la mesure
1982, 1990). La para- par 6. Genette (1987) dégage des caractéristiques Spatiales (emplace-
licite la déftormabilité du Sens en discours (Fuchs
le entre les ment du paratexte), temporelles (moment d'apparition et de dispari-
phrase peut également s'appuyer 5Ur Une contiquité formel
; Struct ure ellipt ique vs déve- tion), SUbstantieliles (choix iconiques, matériels, rédactionnels), fonc-
énoncés: relation entre actif et passif
faut que je... »/<«je dois... » ; tionneiles et pragmatiques (fonctions et finalités). Ces éléments
loppée : jeu Sur les modalisations («il
permettent à 6. Genette de distinguer deux composantes du para-
« c'est intéressant/ce n'est pas mal »), etc.
continuité texte : le péritexte et l'épitexte. Le péritexte désigne [es genres dis-
D'une manière générale, [ja paraphrase exige Une
Soit le lien, cursifs qui entourent le texte dans l'espace du même volume : je péri-
Sémantique entre les données qu'elle relie. Aussi ténu que
de |a relation. La notion de texte éditorial (collections, couvertures, matérialité du livre), le nom
Sa présence esf nécessaire au maintien
paradigmes” d'auteur, les titres, le prière d'insérer, les dédicaces, les épigraphes, les
paraphrase est indirectement à l'origine de celle des
reform ulatio n, la paraph rase est |e préfaces, les intertitres et les notes. L'épitexte désigne les productions
désignationnels. Tout comme |a
rs l'hété rogéné ité, qu'elle qui entourent le livre et se Situent à l'extérieur du livre : l'épitexte
vecteur par lequel 5e marque dans le discou
public (épitexte éditorial, interviews, entretiens), l'épitexte privé (cor-
oit montrée ou constitutive.
gme défini- respondances, journaux intimes). 6. Genette s'est intéressé principale-
Anaphore, Chaîne de référence. Coréférence, Paradi
el ment au paratexte dans lequel [a responsabilité de l'écrivain est enga-
tionnel / désignationn
G.P gée ; « Le paratexte es5t donc pour nous ce par quoi un texte ee fait
livre et 5e propose comme tel à es lecteurs, et plus généralement au
public » (Genette 1987 : J).
Pparatexte Pour la linguistique du texte et du diScours, la prise en compte des
te
Si [a notion de paratexte à été définie de façon la plus complè discours épitextuels et du péritexte permet d'ouvrir le concept de
n'ont pas man-
par G. Genette (1979, 1982 et 5urtout 1987), les termes texte Sur ja complexité pragmatique de Sa circulation matérielle et de
décrire cette réalité. C. Duchet indique
qué, dans les années 70, pour Ses conditions de production-réception. De plus, la théorisation du
z0ne indécis e, où il joue 5a chance,
qu'autour du texte 5ubsiste « une concept de péritexte et des formes discursives qui entourent matériel-
icatio n, où se mêlent
oû 5e définissent les conditions de [a commun lement le texte permet d'aborder ja délicate question de [a 5egmen-
publici taire, et les
deux séries de codes : le code 5ocial, dans 50n aspect tation” graphique des frontières du texte. Le problème de ja délimi-
6). 1. Derrida
codes producteurs ou régulateurs du texte » (1971: tation du début et de [ja fin d'un texte amène à s'interroger 5ur le
ctions ef
(1972) parle du « hors-livre » en analysant préfaces, introdu Statut du titre. Fait-il ou non partie du texte ? P. Lane (1992) à initié
autres avertisemepts. 1. Dubois (19/3) avance le terme de « méta- cette démarche de redéfinition linguistique du concept en complétant
t l'autobio-
texte » pour désigner cette limite, ce « Seuil ». En étudian l'approche poétique par ja prise en compte plus SyStématique du para-
du texte imprim é qui, en réa-
graphie, P. Lejeune étudie cette « frange texte éditorial, des Stratégies éditoriales (Lane 1993) et de [a promo-
r, titre, Sous-tit re, NOM
lité, commande toute la lecture (nom d'auteu tion du livre (Lane 1998). H. Nyssen (1993) propose un point de vue
des préface s) »
de collection, nom d'éditeur, jusqu'au jeu ambigu plus éditorial de cette notion : à partir d'une approche professionnelle
comme
(1975 : 45). A. Compagnon décrit |a périgraphie du texte de l'édition, ji] associe je paratexte, le passage du texte au livre, au tra-
» (1979 : 328).
« Une zone intermédiaire entre je hors-texte et le texte vail proprement dit de l'éditeur.
[1 faut également noter les très nombreux travaux Sur je titrage , Du point de vue de l'analyse de discours, il reste à étendre |a
(notamment L. Hoek 1981). réflexion à d'autres domaines que le livre et l'édition, à commencer
des rela- par la presse écrite, comme l'a fait 1.-M. Adam (1997) à propos du péri-
Pour la poétique, le paratexte est l'une des cina formes
La défi- texte journalistique, à étudier le paratexte cinématographique (géné-
tions transtextuelles du texte” décrites par G. Genette (1982).
419
418
PARATOPIE
PARENTHÈSE
423
422
PATHOS
PÉRIODE
de ja vérité, tel est le propre rôle de l'orateur. Cela le client ne Sans construire Simultanément une attitude émotionnelle
vis-à-vis de
l'enseigne pas, cela n'est pas contenu dans les dossiers du procès. |...] cet objet.
le juge pris par le Sentiment cesse totalement de chercher ja vérité » Argument, Émotion, Éthos, Preuve
{(Quintilien, jnstitution, VI : 2, 4-6). Les vertus de [a parole pathétique
Sont proches de celles de Ja parole magique. CP
Régles de construction du pathos. À ja Suite de H. Lausberg (1960 : IL EN ANALYSE OU DISCOURS
8 257.3), on peut exprimer Sous forme de règles pratiques les moyens
Cette notion est parfois utilisée pour Signaler les mises
fondamentaux permettant d'induire de l'émotion chez l'interlocuteur en discours
Qui Jouent Sur des effets émotionnels à des fins Stratégiques
ou l'auditoire par l'action discursive : . P. Cha-
raudeau, par exemple, traite cette notion en.ternes d'« effets
s Vontrez-vous ému |! L'orateur doit se mettre (ou feindre d'être) pathé-
miques » (2000 : 140) et propose de décrire « l'organisati
dans l'état émotionnel qu'il Souhaite transmettre. || propose à 5on on de l'uni-
vers de pathémisation » (ibid. : 148), à propos des mises
auditoire un modèle d'émotion, capable de déclencher les méca- en scènes de
l'information télévisée, en un certain nombre de fopiqu
nimes de l'identification empathique. Le travail émotionnel s'appuie es : topique de
la « douleur » et 5on opposée la « Joie » ; topique
Sur le travail de l'éthos*, qui en quelque sorte prépare le terrain. Le de l'« angoisse » et
500 OPPoëe l'e eSpOir » ; topique de l'« anti-pathie
discours mobilise toutes les figures* (exclamation, interjections, inter- » et 5on oppoOsée
a SyMm-p
jon » (Dathie » ; topiqu
: 193) 53). e de l'« atti
Trance » et Son opposéeS la « répul-
rogations...) qui authentifient l'émotion du Sujet parlant. à
e Montrez des objets { — le poignard de l'assassin, [a poupée de [ja
petite fille... À défaut des choses elles-mêmes, « montrez des pein- p Effet visé / effet produit, Émotion
tures ! » d'objets ou de scènes émouvantes, technique prornise à un PC
grand avenir : « Filmez [ja tache de 5ang-! » Ces règles portent Sur |a
présentation et [ja représentation des Stimuli. Comme cas particulier, Performatif «> Acte de langage
elles incluent [a représentation directe de l'émotion — « Montrez des
Sujets émus | » : montrez les larmes de [a mère de la petite fille, |ja joie Période
des vainqueurs, la déception des vaincus... || 5'agit de moyens extra-
Orateurs et écrivains ont eu longtemps le Sentiment
discursifs demandant à être encadrés discursivement. d'écrire et de
parler plus par périodes que par Phrases. Théorisée
e Décrivez des choses émouvantes | Autrement dit, à défaut de par les grammai-
ſens et les StylisSticiens classiques, [a notion est réapp
pouvoir montrer, utilisez des moyens cognitifs-lingquistiques de [a des- arue dans la lin-
Quistique des années 80, Sous l'impact d'études
cription. Au besoin, « amplifiez ces données émouvantes ! »; utilisez consacrées à l'oral.
« un Jangage qui tend à exaspérer les faits indignes, cruels, odieux »
POUR LA RHÉTORIQUE ET LA STYLISTIQUE
(Quintilien, Iinstitution, VI: 2, 24). Au besoin, « rendez émouvantes les
choses indifférentes | ». Aristote définit, dans |a Rhétorique, la pério
de comme une
La réflexion rhétorique Sur le pathos fournit des résultats dont « Phrase qui à un commencement et une fin
par elle-même, et une
l'intérêt va bien au-delà de [a Situation Spécifique du tribunal ; les étendue Qui Se laisse embrasser d'un regard
» (dll|, 1409 a 36). Cette
règles dégagées s'appliquent aussi bien à l'écriture littéraire classique Unité présente le double avantage d'être « agréa
ble » (« parce qu'elle
qu'à l'écriture journalistique. H. Lausberg précise en outre que |a es contraire à l'indéterminé et parce que toujou
rs l'auditeur croit être
construction pathémique mobilise tous les topoi* (1960 : 8 257.3), ce eN poss5essSion d'une chose concue », 1409 b
het « facile à com-
qui rappelle [la construction de l'émotion selon des axes élémen- prendre [L...] parce qu'elle est aisée à retenir » (1409
b 4). La notion
taires. L'idée est qu'il est impossible de construire un objet de discours Tythmique de nombre définit alors |a période ;
« Le Style périodique a
424
425
PÉRIODE
PERSUASION
du nombre, ce qui est [a chose dont on 5e Souvient |e mieux. C'est |a hiérarchiques de dépendance Mmorphosyntaxiquement marqués
. Dans
raison pourquoi tout |e monde retient [les vers mieux que [a prose, car leurs travaux de macrosyntaxe, A. Berrendonner et
M.-1. Reichler-
ils ont un nombre par quoi ils sont mesurés » (1409 b 5-6). Théorisant Béguelin définissent [a notion de période par l'assemblage
de clauses :
l'art oratoire, Aristote privilégie [je rythme. « Dans "Malgré la pluie, je vais arroser [es fleurs”, le
morceau "Mal
Plus tardivement, [a notion 5e grammaticalise et la période es5t gré la pluie” sert à accomplir un acte de concession, et
c'est Une
alors définie comme une phrase complexe dont l'ensemble forme clause, au même titre que "je vais arroser [es fleurs”
; on à donc
« UN Sens complet » et dont chaque proposition constitue un affaire à une phrase qui transcrit un assemblage de
deux clauses, ou
membre, [a dernière formant une chute ou clausule. Depuis Dumar- période binaire » (1989 : 113).
]
Sais (article « construction » de l'Encyclopédie), la période tend à ne
plus être qu'un assemblage de propositions liées entre elles par des POUR LA LINGUISTIQUE TEXTUELLE
conjonctions. On peut dire que « cette abhsorption de [a période par
, M. Charolles (1988 à) à été l'un des premiers à consid
la proposition marque une date dans l'histoire de [à grammaire » érer |a
période comme un des plans d'organisation de |a textualité.
GBrunot 1966 : 1939). L'abbé Batteux, reprenant Aristote et Cicéron, Du point
de vue de [a linguistique textuelle (Adam 1990, 1991,
insiste, lui, autant Sur |e rythme (« Nous avons dit que c'était |e 1999), les
périodes réSultent de plusieurs formes majeures de liages
besoin de respirer qui avait introduit les espaces dans |e discours ; ; les liages
rythmiques de propositions (par reprises de phonèmes
mais ce n'est pas la Seule cause. Toutes les facultés qui concourent à / graphèmes,
lexèmes, SynNtagmes entiers), tes liages lexico-sémantiques
former les discours concourent de même à exiger les nombres » (parallé-
lismes, chiasmes, antithèses+). |es liages par connexion
[1824: 91]) que 5ur les connexions grammaticales (« Le Style pério- (as5urés par
des connecteurs”). Deux types de paquets de propositions
dique est celui où jes propositions, où |jes phrases sont liées les unes doivent
être considérés : les empaquetages non (ou faiblement) typés,
aux autres, Soit par le sens même, Soit par des conjonctions » [1824 ; qui for-
ment de Simples périodes, et les empaquetages Sous forme
130Ÿ). On parlera donc de périodes aussi bien pour des 5tructures de macro-
Propositions, qui entrent dans [a constitution des Séquen
rWthmiques dépourvues de connecteurs (« Impressionnable et vive ces. Les
Macropropositions regroupées en Séquences peuvent être
dans la jeunesse, indifférente et lourde dans [a vieillesse, l'imagina- définies
comme des Structures périodiques complexes et Surtout
tion décroît et 5e perd à meure que [je corps 5'uSe et 5'affaiblit », typées de
regroupement de propositions.
citée par A. Albalat [1900 : 149]: modèle de période ayant « du
nombre », en raison des deux redoublements d'adjectifs Suivis de Connecteur, Segmentation graphique, Séquence, Texte
deux redoublements verbaux appuyés ur la figure de l'antithèse) L-M. À.
que pour des périodes Souliqnées par Segmentation graphique et
par des connecteurs (comme cette période carrée de Bos5uet: Péritexte cæ Paratexte
« Qu'un père vous ait aimé — c'est un Sentiment que [ja nature
inspire; mais qu'un père 5i éclairé vous ait témoigné cette confiance Perlocutionnaire ou perlocutoire (acte —)
jusqu'au dernier Soupir — c'est le plus beau témoignage que votre > Acte de langage
vertu pouvait remporter »).
Persuasion
POUR LA LINGUISTIQUE DE L'ORAL ET LA MACROSYNTAXE
) Les évènements matériels, pari lesquels les découv
ertes scienti-
La notion est réapparue dans les travaux consacrés à l'oral (Luzzati fiques et les innovations techniques, les flux langagiers
qui les accom-
1985). Devant [a non-pertinence de [à notion de phrase à l'oral, jl à pagnent ou les constituent, produisent, renforcent ou
rectifient (mais
bien fallu définir des blocs d'unités entretenant entre elles des liens pas forcément dans le même ens) les pensées, les
paroles et |es
426
427
PERSUASION
PERSUASION
actions des personnes. La persuasion peut être vue comme le produit CTRE dans une large mesure l'impact persuasif
des processus généraux d'influence. du message, car
tude
5 (Gr
€ Iralt
en ement
10 15
central produ
produirait
irai un changement durable d ‘atti
atti-
LEN PSYCHOLOGIE SOCIALE La mie en œuvre des traitements cent
raux ou périphériques est
Cet aux USA que [|e paradigme de [a communication persuasive à déterminée par les motivations des indiv
idus (traiter pour agir effica-
été particulièrement développé. Ces recherches tentent de résoudre cement, défendre ses valeurs ou produire
une impression) et par les
une difficulté importante, rencontrée par les recherches Sur l'argu- capacités et [es connaissances. Celles-ci
peuvent être insuffigantes ou
mentation inspirées de [a tradition rhétorique en Sémiotique et en ne pas être disponibles, et, en outre,
|[a complexité de [a tâche, un
analyse du discours. Celle-ci réside, en particulier pour les discours pro- temps limité, la distraction, l'humeur peuv
ent orienter vers des traite.
duits en Situation monolocutive, dans l'articulation complexe entre les ments périphériques OU « heuristiqu
es » (Pétty et Brock 1981 }.
effets+ visés et les effets produits ou entre le destinataire” idéal] Mais, dans ces modèles, ne 5ont pas Suff
isamment pris en compte
construit par les discours et |e destinataire effectif. Or c'est cette arti- les dimensions contractuelles de [à comm
unication, les denres ou
culation qui Sous-tend [Ja réalisation attendue des visées d'influence. types de discours, les marquages Sémi
o-linguistiques des attitudes
Cette articulation à donné lieu depuis les années 40, 5ous l'impulsion Proposlitionnelles ou des modalisations,
[les Structurations narratives
de l'École de Yale, à un foisonnement de recherches en psychologie argumentatives et énonciatives des disco
urs comme les conditions
Sociale qui ont démontré les effets des caractéristiques de [a Source pragmatiques de [à communication.
Aussi certains chercheurs fran-
persuasive (Hovland et Weiss 1951), et du contenu et de [a forme des çals ont-ils développé des études Qui
montrent l'importance de ces
messages en fonction des caractéristiques du récepteur cible de [a per- facteurs, en particulier dans le cadre
des Situations interlocutives
SUasion (Hovland et ai. 1953 ; Bromberg 1990 pour une revue de ques- entretiens, discussions, anticipations d'éc
hange, interventions réac.
tion). Plus récemment, le modèle « Stochastique » de McGuire (1969) tives, etc. (Jakobi, Blanchet et Grossir.Le
Nouvel 1990 - Blanchet
met en évidence que l'impact persuasif dépend Successivement des Bromberg et Urdapilletta 1990; Bromberg
et Ghiglione 1988 ; Geor-
processus d'attention, de compréhension, d'acception (évaiuation), de get et Chabrol 2000).
]
rétention et d'action. CC.
Le développement de ces orientations théoriques àa favorisé
IL EN ANALYSE Du DISCOURS
l'émergence d'hypothèses en termes de Stratégies de recherche d'in-
formation : on considère alors que je Sujet privilégie un traitement La rhétorique arqumentative S'intéress
e fondamentalement au
Soit approfondi, soit Superficiel de l'information de nature persuasive. discours Tenu dans un débat ouvert
et contradictoire, Structuré par
C'est l'option de R.E. Petty et J.T. Cacioppo (1986), qui distinquent |] intention (illocutoire) de PersSuader,
c'est-à-dire de communiquer
dans leur modèle de probabilité d'élaboration (ELM) un traitement expliquer, légitimer et faire partager
le point de vue qui s'y exprime
central de l'information persuasive, impliquant un coût cognitif et les mots qui le dient - OU, à défaut,
d'éliminer les discours CONCUT-
important, orienté vers l'analyse Sémantique développée des argu- fents POur régner Seul Sur son domaine.
La persuasion (perlocutoire)
ments du message, opposé à un traitement périphérique, peu coû- résulte de tout ou partie de [a réalisatio
n de l'ensemble de ces inten-
teux, qui prend en compte des indices Sémio-linquistiques de Surface Tons. La façon dont elle 5e réalise ou
non eSt Une question empiri
et les intègre à des régles « heuristiques » Simples de raisonnement dont l'étude doit se mener en collaborat
ion. NE
(« On peut faire confiance à un expert », « On est d'accord avec ceux |, La définition de C. Perelman et L.
Olbrechts-Tyteca de l'objet de
qu'on trouve Sympathiques », « En général, [es opinions partagées par l'argumentation comme « l'étude des
techniques discursives permet-
la majorité des gens sSont plus vraies que celles Soutenues par une tant de provoquer ou d'accroître l'adh
ésion des esSprits aux thèses
minorité »). L'orientation vers l'un ou l'autre des deux traitements va QU On prése nte à leur assentiment » (1970 : 5)
permet une redéfinition
428
429
PERTINENCE
PERTINENCE
des notions de conviction et de persuasion en fonction de l'audi- SON (1989) reprennent cette notion, [ui donnent
un 5Sens extensif et en
toire. [Is proposent en effet « d'appeler persuasive une arqumenta- font [a base de leur théorie, dite théorie de [3 Pertin
ence. Partant du
tion qui ne prétend valoir que pour un auditoire particulier et d'ap- postulat d'intentionnalité de 1.R. Searle (1983), reprenant
la définition
peler convaincante celle qui est censée obtenir l'adhésion de tout être de la communication comme fait intentionnel de
H.P. Grice (1957)
de raison » (1958 : 326). tout en en critiquant certains aspects, ces auteurs
montrent « com-
La persuasion comme état mental est ainsi liée à l'œuvre de dis- ment le principe de pertinence Suffit à [ui Seul] à expliq
uer de quelle
cours. Les deux termes demandent réflexion, d'abord, du côté du façon Ja Signification linguistique d'un énoncé
et Son contexte inter-
moyen, le discours. À la même époque, L-M. Domenach attribuait à ja agissent et déterminent [a façon dont cet énoncé era
compris »
propagande la fonction de « créer, transformer ou confirmer des opi- (1989 : D. Ils définissent. ainsi |e principe de
pertinence comme « ce
pions » (1950 : 8), ef comptait parmi ses instruments non Seulement qui rend manifeste l'intention Qui Sous-tend
l'ostension » (1989 : 82)
l'écrit et [a parole, mais auss|i l'image et tous les types de manifesta- de Sorte que ce principe est « ce qui permet de faire
du modèle infé-
tions Spectaculaires exigeant de [a cible Une action (« Mettez-vous à rentiel de [ja communication un modèle explicatif
» (1989 : 82). Ainsi
genoux, et alors vous croirez »). Cette ouverture à divers Supports c'est [a possibilité, pour l'interprétant, de construire
des inférences* à
Signifiants étoffe [a contribution de l'analyse de discours à l'étude des partir des données d'un énoncé et en mettant celles-
ci en relation
processus de persuasion, tels qu'on peut [es observer dans les avec d'autres données déjà enregistrées dans 5àa
mémoire, qui rend
domaines de la vente à domicile, du militantisme politique ou reli- l'énoncé pertinent.
gieux. L'analyse de la persuasion appelle celle de [ja conversion, des En analyse du discours, l'expression Principe de
pertinence à été
discours de convertisseurs et de convertis qui en marquent un abou- reprise par P Charaudeau (1995 à) pour en faire
l'un des quatre prin-
tissement. D'autre part, {| n'est pas évident que le point final du pro- cipes Qui fondent l'acte de [langage (avec les princi
pes d'aſtérité*, de
cesSus argumentatif 5oit [a persuasion vue comme un Simple état men- régulations et d'influence”). S'inspirant à la fois
du ens commun de
tal, une « adhésion de l'esprit ». L'ultime critère de [a persuasion ce terme, et de [a notion d'« environnements cognit
ifs mutuellement
complète est l'action accomplie dans je sens SuUggéré par le discours, le manifestes » de D. Sperber et D. Wilson (1989 - 4),
P Charaudeau dit
pathos* jouant un rôle essentiel dans ce passage à l'acte. de ce principe qu'il « implique Qu'il y ait de la part
des partenaires de
CP l'acte de Communication Une reconnaissance récip
roque d'aptitudes-
Argumentation, Destinataire, Rhétorique Compétences pour être « à propos » et avoir « droit
à |à parole ». |]
faut donc, d'une part, que ces partenaires puisse
nt Supposer qu'ils ont
Une intention, UN projet de parole qui donnera
Pertinence (principe de -—) motivation, sa raison d'être, d'autre part que, étant
à l'acte de langage 5a
donné cette pos-
Ce mot désigne, dans l'usage courant, ja qualité attribuée à une Tulation d'intentionnalité, ils postulent encore, par
regard évaluateur
action ou à un propos d'être adéquat à une Situation, bien fondé ou of l'autre partage jes mêmes jieux de Feconnaissance
»
Simplement convenant.
En linguistique, et particulièrement en phonologie, ce terme a été > ii (principe d'-), influence (principe d'-), Régulation
(principe
utilisé pour désigner Ja fonction distinctive qu'assure un phonème par
l'un de ses traits et qui, de ce fait, le rend différent d'un autre pho- PC.
nème. Par exemple, on dira que le trait de « sSonorité » est pertinent
pour distinguer /p/ de /b/.
En pragmatique, H.P. Grice (1979) fait de l'exigence de pertinence
une des maximes* qui régissent l'échange verbal. D. Sperber et D. VWil-
430
431
PLAN DE TEXTE
PÉTITION DE PRINCIPE
433
432
PLURIGRAPHIE
PLURISÉMIOTICITE
de [a réfutation (rejet des arguments contraires). La péroraison K PIUTES
met de déc;……
Je évolution 11 » pr
(concusion frappant l'auditoire) achève je tout. prira rire l'une des caractéristi
Uion Favall. Le développe ques
Pour ja lingquistique textuelle, le modèle rhétorique ne rend pas PPemen
mentt de de l'a
| uto mat ion
j i
matisation à comme conséq et de
compte de [a variété des plans de textes possibles. Un texte, même uence que |es Objets matéri
els ne
court, est davantage une Suite de parties (périodes* et/ou Séquences”)
que de phrases. Un plan de texte peut être conventionnel (fixé par le
genre de discours) Ou occasionnel. Dans le premier cas, le texte entre OU de ZTurs d'écriture et d'i
pleinement ou partiellement dans le plan prévu (celui des cinq actes nterprétation de Slgnes et
à des activités de manipuljati non
des tragédies classiques et des trois actes de la comédie, celui du 5on- de travail se caractéris ent j i
dés S ormaisfs par parlele faitfatde pe
net italien ou du Sonnet élisabéthain, celui de [a dissertation, de l'ar-
TE
tôm
é es sSémiotiques. . On peu pré LES ji Univers
t opérer = les dist jatiinct
ncti
ions
ons ui
tice de dictionnaire, de [a recette de cuisine, etc.). Dans le 5econd cas, Slg
| nes linguistiques (écrits CO S u ! vu nt
le plan est inventé et découvert à l'occasion. Tout plan peut être 5Sou- mme oraux) et des Signnes non-
Tques (plans, , maquettes) *- ln ingu
0 i
ligné explicitement par la Segmentation” (intertitres, changements des des Sig
si nes [in
inguguiisti
sti que s org
rgan
quemen| t et r des
des SigSid nes linguisti ques àa- ani
i sé y TL i
marqués de paragraphes, de chapitres, numérotation des développe- Syntaxiqu i es (|; tes tabl
des signes linguistiques et ;
ments, Sommaire) ou peu Signalé en Surface. Du point de vue de |'in- des chiffres. ' ES es
nen © Sorvations de Situations tableau,
terprétation, les plans conventionnels, explicitement marqués ou non, de travail ont aussi montré
65 ferentes sémiotiques circulen com-
préorganisent [a Structuration du s5ens. Les pians occasionnels doivent, t, 5e transforment. Car [a plu-
en revanche, être plus explicitement et plus ostensiblement Soulignés.
> Segmentation graphique, Superstructures textuelles, Texte
L-M. À.
définissant par une relation réglée avec d'autres dont 5e Soutient taci- il maintenir ce partiellement” ? » (1972h
- 34). Il en va de même dans
tement Son identité (Maingqueneau 1984) ; ce qui illustrerait [a pri- la théorie des « faces: » (Brown et Levi
nson 1978) qui veut rendre
mauté de l'interdiscours. compte des Felations interpersonnelles dans
l'échange verbal. (2) Pour
Comme adjectif, « polémique » réfère à un certain régime du dis- les posîtionnements* doctrinaux: F Cossu
tta (2000 : 175) propose de
Cours Où Ja parole à une visée réfutative intense : « Le discours polé- distinguer le polémisme (niveau constituti
f d'une adversité structu-
mique est un discours diSqualifiant, c'est-à-dire qu'il attaque une cibie, relle entre deux positionnements), de
|[a polémicité (les multiples
et qu'il met au Service de cette visée pragmatique dominante |.…..] tout manifestations textuelles de cette adver
sité) et de |a polémique (on
l'arsena] de ses procédés rhétoriques et argumentatifs » (kKerbrat- déploiement dans un espace et à travers
des genres déterminés).
Orecchioni 1980.c : 13). Charaudeau (1998 b) propose de réserver le bp Adoucisseur, , Dia!o
! gism @e Face, Interaction,
î Interdise
terme de « polémique » (« Stratégie polémique », « attitude discursive tendu, Politesse h1-
polémique », « rapports polémiques »...) aux cas où Je jocuteur ES EN
implique l'interlocuteur dans son énonciation en utilisant des argu- D. M.
ments qui mettent celui-<i en cause, non Seulement comme personne
Politesse
(arguments ad persona), mais comme Sujet défendant une position,
engagé dans celle-ci et donc responsable de ce qui est contesté par le Lune des caractéristiques les Plus rema
rquables des développe-
locuteur. || distingque donc le Simple échange d'arguments à propos ments réêcents de [a pragmatique lingu
istique est l'intérêt porté au
d'un thème (comme dans un colloque Scientifique) et le débat polé- fonctionnement de [a politesse dans les
interactions verbales, intérêt
mique, échange d'arguments mettant l'autre en cause (comme dans corrélatif de la reconnaissance de l'imp
ortance du niveau de la rela-
les débats politiques). tion” iNerpersonnelle. De cette prise de
conscience est n6 vers Ja fin
On à cherché à répertorier les procédés caractéristiques de |ja des années 10, Un nouveau domaine d'inv
estigation, qui a Suscité dans
relation polémique et les genres qui jes mobilisent de manière privilé- les années 80-90 une véritable explosion
des recherches. Aſors qu'au-
giée (Satire, pamphlet...) (Angenot 1980). || peut Sagir de phéno- paravant la réflexion Sur la politesse resta
it consignée dans des traités
mêènes d'énonciation jocalisés (insultes, apostrophes, négation, adjec- à caractère normatif- les « manuels » et
autres ouvrages de [a « litté-
tifs fortement axiologues, formules phatiques (« dites donc », « tu rature du Savoir-vivre » (Lacroix 1990 ;
Picard 1995 ; Montandon éd
penses | »...), de techniques argumentatives (citations tronquées, 1395) - elle à donné lieu récemment à
une foule d'études aussi bien
amalgame...), etc. Mais, au-delà des « procédés », il faut Savoir resti- théoriques que descriptives : jl s'agit de
voir quelle place Occupe et
tuer l'ensemble de la Scène” d'énonciation qui Sous-tend le discours quel rôle ‘joue la politesse dans [es inter
actions quotidiennes, et de
polémique : comment l'énonciateur légitime [a place d'où il parle, décrire j|'ensemble des Procédés mis en
œuvre pour PprésServer le carac-
celle à laquelle il affecte 5on adversaire, comment il légitime [a rela- têre harmonieux de [a relation interper
sonnelle - procédés extréême-
tion polémique elle-même... ! ment nombreux et divers qui, loin d'êtr
e confinés dans les fameuses
« formules »,.mobilisent en réalité Une
part importante du matériel
POLÉMIQUE ET DISCURSIVITÉ produit dans l'interaction.
Le polémique peut Servir à caractériser [a discursivité. Une certaine
TERRITOIRE ET FACE
interprétation de la pragmatique place ainsi l'affrontement au cœur
de l'activité langagière. Cela peut valoir : (1) Pour les interactions ordi- Parmi les principales propositions théo
riques qui ont contribué à
naires : ainsi ©. Ducrot, après avoir dit que « la valeur Sémantique de la constitution de ce champ, mentionnons
: R. Lakoff (1973), qui pro-
l'énoncé, comme celle d'une pièce des échecs, devrait se décrire, par- Pose d'ajouter aux maximes* CoOnversationne
lles de H.p. Grice UN prin-
tiellement au moins, comme une valeur polémique », ajoute : « Faut- cpe de type « Soyez poli», qu'elle détai
lle en trois régles : Formalité
438
439
POLITESSE
POLITESSE
(Ne vous imposez pas, tenez-vous à l'écart), HéSitation (Laissez à votre teur D), et ſeur relation de « Pouv
oir » (facteur P), l'idée étant
interlocuteur le choix) et Camaraderie (Agissez comme 5j vous et votre politesse d'un énoncé doit en prin ]
cipe croître en mêm t que P
partenaire étiez égaux ; mettez-le à l'aise) ; ou G.N. Leech (1983), dont Det le poids du FTA.
l'approche est plus sys5tématique que celle de R. Lakoff : Leech consi- trop Date Set VU reprocher de AES
reposer Sur une Conception par
dère [ui aussi qu'aux côtés du CP (« Cooperation Principle » de Grice, e VoIre « paranoîde », de [a poli
tesse, re résentant |
ensemble des maximes conversationnelles) jl convient d'admettre un champ de l'interaction comme Un
terrain miné ' cout tes de
PP (« Politeness Principle »), mais 5on Système de règles de politesse FTAS que les interactants passent
leur temps à tenter de deu
s'articule de façon cohérente Sur [es notions de « coût » et de « béné- Or la politesse peut consister non hi
5eulement en un adouciement
fice », recouvrant un cerain nombre de maximes (act, Générosité, menaces, mais aussi, plus positive de
ment, en une production d'e antk
Approbation, Modestie, Accord, Sympathie) et de 5ous-maximes. NTES > airs actes, comme le compliment,
le remerciement ou
Mais c'est à P Brown et 5. Levinson (1978, 1987) que l'on doit le e ONT UN caractère non point
tant me j
cadre théorique le plus élaboré, célèbre et exploité, et bien sÙr aussi pour les faces. || est donc nécesgai
re d'accorder dans lè opter 2 16
le plus critiqué. Le modèle « B-L » de |ja politesse s'inspire directe- place à ces actes qui Constituent
en quelque sorte |e pendant pozt
des FTAS; actes baptisés, par C. if
ment d'E. Goffman : il se fonde sur les notions de territoire* et de Kerbrat-Orecchioni (1996), Face
tering Acts (actes « cajoleurs »), FHat -
face*, respectivement rehbaptisés par ces auteurs « face négative » et Ou FFAS (d'autres parlant dans
même 5ens de Face Enhancing Acts |
« face positive ». En même temps, Brown et Levinson « recycent » |a , Face Giving Acts, ou Face SU
UNS AcCtS). La distinction FTA ws FFA or.
notion d'acte de langage en 5'intéressant aux effets que ceux-ci (Sans parler des actes « mixtes »}
peuvent avoir 5ur les « faces » des participants: {| apparaît en effet à en outre le mérite de clarifier
Corrélativement [a distinction entr
que les actes que l'on est amené à produire dans l'interaction sont Po pan {laquelle consiste essentiellem
ent à adoucir les
pour la plupart à quelque titre « menaçants » pour l'une et/ou l'autre A IS
esse ) positi Ve (laquelle consiste ite àà produirei des FFAs, de
face des partenaires en présence, ce s5ont des Face Threatening Acts
ou FTAS. Or les participants ont tous un « désir de face » (face-want). pra PE de CESnotions de base
- face Négative vs positive, FTA vs
Les faces s5ont donc, contradictoirement, cibles de menaces perma- e poli C55e négative ws politesse posi
tive, ainsi que polftesse ws non-
Polîtesse v5 Impolîtesse, {| est poss
nentes et objets d'un désir de préservation. Comment jes interactants ible de dégager Un systéème cohé
ont de règles, et de VOIF commen -
parviennent-ils à résoudre cette contradiction ? Pour E. Goffman : en t elles fonctionnent dans différen
i Uations communicatives et dans tes
accomplissant un « travail de figuration » (face-work), ce terme dési- différentes cultures (car si les prin-
Cipes généraux de [a politesse sem
gnant « tout ce qu'entreprend une personne pour que es actions ne blent Universels, et si même Un
cer.
tain nombre de procédés 5e
fassent perdre la face à personne (y compris elle-même) » ; pour retrouvent dans des [|angues
cultures très différentes les unes et d
P. Brovwwn et 5. Levinson : en mettant en œuvre diverses Stratégies de des autres, on observe aussi dans
domaine des variations importan ce
politesse, qui pour la plupart 5e ramènent à des procédés d'adoucis- tes, qui sSont aujourd'hui l'objet
vifs débats dans le champ de [a de
Sement des FTAS, la politesse apparaissant dans cette perspective pragmatique contrastive),
TE
comme un moyen de concilier je désir mutuel de préservation des
ENCODAGE ET DÉCODAGE
faces, avec je fait que ja plupart des actes de jangage Sont potentiei-
Jement menaçants pour telle ou telle de ces mêmes faces. À partir de ges CT en Soit, je « modèle B-L rema
nié » possède un pouvoir
là, l'essentiel du travail de Brown et Levinson consiste à faire l'inven- criptif et explicatif ConsSidérable
(pour d'autres illustrations, voir
taire de ces différentes Stratégies, des adoucisseurs* entre l|esquels Kerbrat-Orecchioni 1992 - 2e part
ie) :
le locuteur choisit en fonction de trois facteurs: le degré de. gravité 5 166 JUI concerne les opératio ]
ns d'encodage, [a politesse joue
du FTA, la « distance Sociale » qui existe entre les participants (fac- € déterminant dans le choix des un
formulations. Le cas le plus sSpe
cta-
440
4a1
POLITESSE
POLYGRAPHIE
culaire est évidemment celui des actes” de [angage indirects: pour- tés jusque-[à en ordre dispersé,
dans le cadre de |3 rhétorique des
quoi S'embarrasse-t-on de formules telles que « Tu pourrais fermer |a figures (euphémismer, [itote:, hyperbole*, etc.), ou de [ja pragma
fenêtre ? », alors que « Ferme la fenêtre » dit [a même chose plus 5im- tn C Memporaine (actes de -
langage indirects), mais qui 5e met
plement et plus clairement ? C'est qu'ayant des allures moins coerci- [aeNPoſà tée
aire SyStème dès [ors Q qu'on les ra Ppporte aux prin
inci
cipes de ,
tives, la formulation indirecte brutalise moins [a face du destinataire :
le coût cognitif Supplémentaire (pour l'encodeur comme pour le déco- Parallèleme nt, ces théoori
ries démo
É ntrent l'im
j portance Sociale de [3
deur) est très largement compensé par le bénéfice ps5ychologique qu'ils
en tirent l'un comme l'autre. Autre exemple d'actes indirects conven-
tionnels : dans un café, le garçon peut très normalement demander au même s| elle n'est que « vertu des apparences », [à politess
client ce qu'il désire à l'aide de là formule « Vous prenez quelque réduit pas à Une Simple e nè 6e
collection de règles formelles plus
chose ? », alors que le client peut difficilement demander au garçon arbitraires : elle joue un ou moi 1
rôle fondamental dans la régulation
Een Socêté, permettant de [ja vie
combien il lui doit à l'aide de ja formule « Je vous dois quelque de concilier jes intérêts généralement
reillés de l'Ego et de l'Alter, et de main dé .
chose ? ». C'est qu'il est poli pour le garçon de ne pas Sembler tenir un état d'équilibre rela.
contraindre le client à consommer, alors qu'il ne Serait guère poli pour tf, et Toujours préca ire, entre [a protection de 50i et
d autrui. Or C'est SU cet équilibre le ménagement
le client de sSembler n'être pas obligé de payer 53 consommation. Mais que repose |e bon fonctionnement
le PP permet aussi d'expliquer bien d'autres phénomènes, comme |e de l'interaction. Quelles que Soie
nt les variations (certes considé-
fait que les FTAS Soient très généralement adoucis (ou « [itotisés »), rables) des formes qu'elle peut pren
dre, |a politesse est universelle
alors que les FFAS 5ont volontiers renforcés (ou « hyperbolisés » : car On ne peut concevoir UN monde
Sans « manières » - Sans civilités,
« merci beaucoup / mille fois /infiniment », mais « merci un peu » est c'est la guerre civile. Même le Cybe
respace n'échappe pas aux règles
pragmatiquement agrammatical) ; ou bien encore ce qu'il est convenu du 5aVOIFVIvre : C'est [a Netiquette,
qui rend possible la cohabitation
d'appeler l'« organisation préférentielle des échanges”» : si les enchai- entre internautes, et dont on pour
rait montrer qu'elle 5e ramène
nements positifs Sont généralement « préférés » aux enchaînements AUX Principes « brown-jevinsoniens » d : j
face d'autrui. ; e respect
P du Territoire et de |a
négatifs, c'est qu'ils Sont généralement plus polis — dés lors que ce n'est
pas le cas, l'enchaînement négatif cesse d'être non-préféré, par … La politesse n'est autre qu'une mach
ine à maintenir ou à restaurer
exemple après un compliment (application de ja « [oi de modestie »). l'équilibre rituel entre jes interactants
, et donc à fabriquer du conten-
En ce qui concerne Iles opérations de décodage, le « PP » rend des fement mutuel {alors que 5on NON-
Tespect déclenche des réactions de
Services comparables à ceux du « CP » : i| explique par exemple qu'en Violent mécontentement ;: «ll aurai
t pu au moins s'excuser Il», «lln
Situation de visite une offre telle que « Asseyez-vous donc cing m'a NEme pas remerciée ! ») - e
conformément à la définition de
minutes » Sera régulièrement interprétée comme « cing minutes au La Bruyère (Les Caractères, chap.
vw) : « l| me sSemble que l'esprit de
moins » (alors que [a « maxime de quantité », ou « [oi d'exhaustivité », politesse est Une certaine attention
à faire que par nos paroles et
jimposerait plutôt une implicature® du type « cinq minutes au plus »). 105 manières, les autres soient contents
de Nous et d'eux-mêmes »
Les théories de ja politesse 5ont donc fort utiles au lingquiste : elles P Adouciss seur, . Doubi € j …
Rituel contrainte, Face, Relation Interpersonnelle,
montrent que, dans le sys5tème de [a langue, Sont inscrits un grand
nombre de faits dont l'existence ne se justifie - et qui ne 5ont inter-
prétables —- que par rapport aux exigences de la politesse, c'est-à-dire C. kK-0.
conformément à l'étymologie du mot, à la nécessité de polir es com- Polygraphie > Travail (discours en
portements afin de les rendre moins blessants pour les faces d'autrui Situation de -)
— faits fort hétérogènes en apparence, et que [ja linguistique avait trai-
442
443
POLYPHONIE
POLYLOGUE
ſes travaux de 6. Genette, qui discerne celui qui voit de celui qui
polyiogue +7 Dialogue parle, O. Ducrot à introduit une distinction Semblable entre |e jocu-
teur” et les énonciateurs*. Le jocuteur est celui qui, Selon l'énoncé,
polyphonie est responsable de l'énonciation. || laisse des traces dans 5on énoncé
e au fait que les textes
Terme emprunté à la musique qui réfèr comme par exemple les pronoms de ja première personne. Le jocu-
coup de points de vue diffé- teur est à même de mettre en Scène des énonciateurs qui présentent
véhiculent, dans la plupart des cas, beau
voix à travers Son texte. Le différents points* de vue. || peut 5'associer à certains énonciateurs
rents : l'auteur peut faire parler plusieurs
dans les années 20. M. Bakh- tout en 5e dissociant d'autres. || est important de souligner que tous
terme de polyphonie était àa55e7 courant
5ur Dostoievski (19290, une por- ces « êtres discursifs » Sont des êtres abstraits. Le rapport à l'être par-
tine [ui donne, dans son livre célèbre
ce livre, M. Bakhtine étudie lant réel n'intéresse pas O. Ducrot. Ainsi, 5j on peut lire Sur une bou-
tée et Un 5ens tout à fait nouveaux. Dan
et le héros dans l'œuvre de teille de jus de fruit : « Je me bois 5ans Sucre », c'est le jus de fruit qui
les relations réciproques entre l'auteur
dans la notion de polyphonie. est locuteur de cet énoncé.
Dostoievski, et il résume s5a description
pour les aspects pragmatiques La polyphonie d'O. Ducrot à eu une grande influence 5ur a
Avec l'intérêt croissant en linguistique
les années 80, le travail de Sémantique française. || n'a cependant jamais développé lui-même
et textuels qui 5'e5t manifesté depuis
ins linguistes. Ains, en France, une véritable théorie de Ia polyphonie, et 5a terminologie change
M. Bakhtine à été redécouvert par certa
rement linguistique de la poly- légèrement d'un travail à l'autre. En S'appuyant Sur es divers travaux
O0. Ducrot a développé une notion prop
de toute une s5erle de phéno- et Sur les recherches faites par les polyphonistes scandinaves (Nolke et
phonie dont il 5e 5ert pour 5€5 analyses Olsen 2000, voir aussi < Wwww.hum.au.dkvromansk/polyfoni >), on peut
indépendamment jes UnS des
mêènes linguistiques. En même ternps, et néanmoins présenter les points essentiels de [a polyphonie linguis-
ont développé la polyphonie
autres, les analystes de la littérature tique. La négation syntaxique est l'exemple par excellence appliqué
on à tenté de réconcilier les
bakhtinienne, et ces dernières années par O. Ducrot pour illustrer [a polyphonie. Ainsi, dans un énoncé
former un outil efficace pour
deux approches polyphoniques pour @n come :
les analyses de discours.-
(1) Ce mur n'est pas blanc.
EN LINGUISTIQUE On a nettement l'impression que deux points de vue (incompatibles)
l'énoncé”. Que l'énoncé
La polyphonie est assodiée au niveau de cohabitent :
de 5on énonciation est bien
renferme des traces des protagonistes (1) pdv, : "ce mur est blanc”
5onger aux pronoms per-
connu. Et cela de multiples façons. On peut pdv, : "pdv, est injustifié”
ités” , etc. cette présence
Sonnels, aux adjectifs Subjectifs”, aux modal
e prof ondément intégré Si l'émetteur 5'est Servi de ja négation, c'est en effet parce que
des participants du discours est UN phénomèn
en effet constamment à 50 quelqu'un pense (ou pourrait penser) que le mur est blanc (pdv,), ce
dans la langue naturelle. Celle-ci renvoie
Or, 5 l'on POUSSE tant soit qui est contraire à l'opinion de l'émetteur (pdv;,). Notons qu'alors que
propre emploi : elle e5t Sut-référentielle.
d'autres points de vue que pdv, (qui prend le contre-pied de pdv,) est forcément le point de vue
peu l'analyse de ces aspects, ON Vera que
ent être véhiculés à travers de l'émetteur (ce qu'on voit par le fait que celui-ci ne peut pas — dans
ceux de l'émetteur et du récepteur peuv
…. un discours cohérent - nier avoir ce point de vue), on ne peut pas
l'énoncé.
Systé matis é cette obser- déduire du Seul énoncé qui est responsable du premier point de vue.
C'est le grand mérite d'O. Ducrot d'avoir Ce Sont des observations de ce genre qui ont inspiré le développe-
phonie dans les études lin-
vation en introduisant [a notion de poly ment de [a théorie linguistique de la polyphonie. L'important est alors
5on approche réside dans
quistiques (1984 : chap- vu. L'originalité de que l'existence de ces deux points de vue est marquée dans les maté-
l'énoncé même. Inspliré par
[a scission du Sujet parlant au niveau de
445
444
POLYPHONIE
POLYPHONIE
la négation « ne... Pas »- tité de celui qui est responsable de l'autre point de vue (en l'occur-
riaux linguistiques mêmes par [a présence de rence pdv,). Le réSultat de ce procédé est [a création d'une confiqura-
înements possibles :
En effet, elle 5e révèle dans la nature des encha tion polyphonique qui fait partie de 5a compréhension du texte pris
(1) Cemur n'est pas blanc. dans Sa globalité.
2) a.-—Jele ais. La théorie polyphonique à une autre Source d'inspiration :
pb. L..., ce que regrette mon voisin. l'exemple (1), classique dans la littérature portant Sur |a polyphonie,
(3) à.- Pourquoi je Serait-il ? e5t emprunté aux travaux du philosophe H. Bergson qui analyse en
b.L..Lce que croit mon voisin. détail l'exemple «Cette table n'est pas blanche » (1957 : 287). D'une
<[...1 Au contraire, il est tout noir. manière générale, ce n'est pas par hasard 5i la théorie polyphonique
comme dialogales”) linguistique 5'est développée en France où l'on connaît depuis C. Bally
On: voit que les réactions (monologales”
de l'émetteur, alors que en passant par €. Benveniste, jusqu'à nos jours une forte tradition
dans (2) renvoient au point de vue (négatif)
enchaînent ur le point
celles de (3) (monologales comme dialogales) pour Une linguistique énonciative. La négation n'est cependant pas le
ll est remarquable
de vue positif (Sous-jacent) véhiculé à travers (1). à ce
Seul phénomène linguistique qui 5e prête à un traitement polypho-
que même les encha înements monologaux dans (3) 5'attachent nique. C'est ainsi qu'on trouve des analyses polyphoniques de phéno-
cie explicitement. Cette mênes auss] divers que les modalités, les connecteurs”, l'arqumenta-
dernier point de vue, dont l'émetteur 5e distan
terait pas 5ans la présence de tion”, la préSupposition, l'ironie et le discours* rapporté, pour ne
double possibilité d'enchaînement n'exis
la négation grammaticale. mentionner que quelques exemples. La polyphonie nous offre ainsi un
polyphonique : elle
On Saisit ici un trait essentiel de la théorie cadre théorique qui nous permet de déceler des rapports Systéma-
la langue, en principe
traite des phénomènes qui sont engendrés dans tiques entre phénomènes Souvent conçus comme indépendants [es
ce que disent les énorr
indépendamment de 5on emploi. Son objet e5t uns des autres.
ue se Situe en effet au
cés en tant qu'énoncés. La Structure polyphoniq
[a raison pour laquelle
niveau de [a langue (ou de la phrase), et ce5t EN ANALYSE DE DISCOURS
interprétations ou des
elle ne 56 découvre pas par une étude des La polyphonie d'O. Ducrot à été adoptée et adaptée par de nom-
Seule ment par UN examen des
emplois possibles des énoncés, mais breux chercheurs en linguistique et en analyse de discours. Souvent, |a
ptibl es de s'intégrer. En
(copextes auxquels ceux-ci 5onf Susce polyphonie intervient pour traiter de problèmes associés aux diverses
instru ctions relatives à
revanche, la Structure polyphonique fournit des formes de discours rapporté (ou représenté). Dans le modèle de j'or-
plus préci sément aux
l'interprétation de l'énoncé de [a phrase, ou ganisation du discours développé à Genève autour d'E. Roulet (Roulet
ce Sens que la théorie
interprétations possibles de l'énoncé. C'est dans et al. 2007), l'organisation polyphonique occupe une place centrale.
sive, Structuraliste et
polyphonique e5t une théorie Sémantique discur Cacception genevoise de la polyphonie se distingque Sur deux points
plus ou moins précises.
instructionnelle. Ces instructions peuvent être essentiels de celle d'O. Ducrot. (1) Son domaine d'application est pius
faire comprendre au
Dans l'énoncé de (1), l'instruction conslste à étendu. À l'opposé d'O. Ducrot qui s'en tient à l'analyse d'énoncés ou
adict oires 5ont en jeu, UN posi-
récepteur que deux points de vue contr de brefs Segments isolés, je modèle de Genève s5itue la description
ocie au dernier. Mais elle
tif, l'autre négatif, et que l'émetteur s'ass0 polyphonique dans un cadre plus [arge en insistant Sur es rapports à
vue positi f. L'output lin-
n'exprime rien quant à la Source du point de d'autres aspects de l'organisation du discours. La polyphonie est donc
Struc ture renfermant
quistique Sera donc à concevoir comme Une Une notion complexe qui se construit à partir de notions plus primi-
, la valeu d'une des
r
quelques variables. Dans notre cas Spécifique tives. (2) Son domaine conceptuel est plus restreint et moins abstrait
e reste tout à fait
variables est précisée, alors que celle de l'autr Se centrant Sur le traitement des diverses formes de discours repré
teur physique cher-
ouverte. Dans le processus interprétatif, le récep Senté, cette approche polyphonique n'a pas recours aux « énoncia-
à découvrir l'iden-
chera alors automatiquement (et inconsciemment)
447
446
PONCTUATION
PONCTUATION
teurs » ou aux « points de vue » d'O. Ducrot. Pour les Genevois, il y àa textes. || S'agissait avant tout de faciliter l'oral
iation d'écrits presti-
polyphonie Seulement s'il y a plusieurs locuteurs — réels ou représen- gieux. Mais il a fallu attendre l'imprimerie pour
que S'impose Un 5y5-
tés. Ainsi [a négation n'est pas un marqueur polyphonique dans cette tème détaillé et contraignant de Signes, que l'on
utilise massivement
approche. les blancs et que 5e développe une véritable mie en
pages, c'est-à-
dire UN « ensemble de techniques visuelles d'org
On rencontre le terme de « polyphonie » dans beaucoup de anisation et de pré-
Sentation de l'objet-livre, qui vont du blanc des
contextes différents et très Souvent dans des acceptions plus ou moins mots aux blancs des
Paÿé5, @N passanf par tous [es procédés intéri
intuitives ou impressionnistes. Cela s'explique Sans doute par ja 5Sou- eurs et extérieurs au
EE ant SON arrangement eft Sa mise en valeur »
plesse de [a notion, intuitivement compréhensible. La polyphonie (Catach
Sembie jouer à plusieurs niveaux de l'analyse. Indiquée par divers
moyens lingquistiques (lexicaux, Syntaxiques, etc.), elle se manifeste
QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DE LA PONCTUATION
dans l'interprétation du discours. On parlera aussi bien de marqueurs
polyphoniques au niveau des énoncés que de textes et même de La ponctuation est le produit d'une longue histoi
re, non un SyY5-
genres polyphoniques. Or le concept reste-t-il le même ? || est clair tème CONGU d'un Seul tenant. C'est « un SyStème
de signes non alpha-
que les différentes acceptions divergent Sur des points essentiels. La bétiques, plus ou moins Tidéographiques”
» qui « fonctionnent
polyphonie linguistique 5e Situe au niveau de la jangue, restant ainsi comme des signes linguistiques, et cependant
n'ont en général
une notion purement abstraite ; la polyphonie de l'anaiyse de discours aucune correspondance articulatoire » (Catach
1980 - 16) ; ils Sont
est Un phénomène de parole et en ce 5ens concret. La polyphonie {it- pour la plupart non prononçables. La correspond
ance entre ces ignes
téraire, enfin, qui reste dans la tradition bakhtinienne, concerne les visibles et la prosodie* ne peut en effet qu'être
indirecte ; si [a pros0-
rapports multiples qu'entretiennent auteur, personnages, voix ano- die 5e déroule dans le temps, e5t indissociable du
message linguistique
nymes (le « on-dit »), différents niveaux Stylistiques, etc. : on parlera et NOnN-discrêète, [a ponctuation sinscrit dans
l'espace, ses Signes 5ont
de « polyphonie » s'il s'établit dans le texte un jeu entre plusieurs voix. isolables et discrets (absence /présence).
Or rien ne Semble empêcher [àa collaboration des différentes
approches. On pourrait imaginer un modèle modulaire où j'analyse LES THÉORIES MODERNES DE LA PONCTUATION
linguistique fournirait des matériaux à l'analyse de discours qui, à Son La ponctuation n'a pas été une préoccupation
tour, Servirait aux analyses littéraires. Ou bien, en Sens inverse, que jes majeure de [a lin-
QuisStique moderne, qui, contre [a tradition philo
logique à laquelle
analyses littéraires et de discours fourniraient des données au déve- elle sS'arrachait, à affirmé le caractère foncièreme
nt oral de [a langue
loppement de la théorisation linguistique. C'est [a polyphonie dans Jusque dans les années 70, peu d'ouvrages en
France ont été consacrés
tous 5es états. ; à ce Sujet : on Signalera ceux de H. Sensine (1930)
et de 1. Damourette
Diatogisme, Dialogue, Discours rapporté, Énonciation, Ironie, (1939). Ce dernier distingue deux types de signes
de ponctuation :
Modalisation, Point de vue Ceux qui indiquent les pauses (virgule, point-virgul
e, point) et ceux Qui
HN. indiquent la mélodie (deux-points, points d'int
errogation, d'exclama-
tion, de Suspension, guillemets, parenthèses,
crochets, tiret) - mais ces
Ponctuation deux fonctions peuvent être cumulées... À partir
des années 70, c'est
Surtout N. Catach qui à donné s5on importance
Dimension longtemps négligée de l'étude des textes, [a ponctua- à |a ponctuation
ConNjointement à ses recherches sur l'orthogra
tion est passée aujourd'hui au centre des préoccupations. On attribue phe; témoigne de ces
Travaux le numéro 45 de Langue française (1980)
. Parallèlement, [a lin-
aux conservateurs de la bibliothèque d'Alexandrie, à Aristophane de QulsSte russe LG. Védénina avait développé
une recherche 5ur ce
Byzance en particulier, [a première ponctuation Systématique des thème qui à vu le jour tardivement (Védénina
1989). Par la Suite, les
448
449
PONCTUATION
PONCTUATION
dans le Sens d'une autonomisa- En revanche, ja conception « autononmiste », bien représentée par
travaux de ]. Anis ont poussé plus join ]. ANIS (1983, 1989 ; Anis, Chiss et Puech 1988), défend « une graphé-
rd de l'oral (Anis éd., 1983).
tion du signifiant graphique à l'éga matique autonome » (1983) : « L'autonomisme traite [a langue écrite
oral Sont partiellement paral-
La difficulté vient de ce qu'écrit et comme UN SyStème Spécifique en interaction relative avec la langue
cturations hétéronomes. 5! cer-
[èles, tout en étant Soumis à des 5tru parlée », alors que « le phonocentrisme traite la janque écrite comme
dépendance de |a ponctuation à
tains théoriciens insistent Sur |àa une représentation déformée de la langue parlée » et « le phonogra-
une sorte d'auxiliaire, d'autres [ui
l'égard de l'oralité, dont elle Serait phisme traite [a jangue écrite comme une représentation s5tructurale
(pour une Synthéèse : Jaffré 1991).
accordent une grande autonomie de la langue parlée intégrant également des caractéristiques Spéci-
de valider empiriquement : toute
c'est [à un choix qu'il est difficile fiques » (Anis, Chiss et Puech 1988 : 73). Trois classes de « graphèmes »
UnNé certaine conception de la com-
théorie de la ponctuation engage Sont distinguées : les graphèmes aiphabétiques (« alphagrammes), les
munication verbale. 9raphèmes ponctuo-typographiques (ou « topogrammes ») et les gra-
? phêèmes jogogrammatiques (« logogrammes ») qui ont un rôle margi-
OU NON DU SYSTÈME GRAPHIQUE
AUTONOMIE nal. La ponctuation au s5ens traditionnel est constituée de « topO.
ulat que les locuteurs cultivés
La théorie de N. Catach part du post grammes » ; on distingue les topogrammes « détachés », qui sont
distincts à la langue, oral et écrit,
modernes disposent de deux accés indépendants dans la chaîne graphique, et les topogrammes « liés »
et complémentaires ; ja langue, L,
qui ont des caractéristiques propres qui modifient |jes alphagrammes (l'italique par exemple) Quatre
iture, acquiert de nouvelles capa-
transformée Sous l'influence de l'écr grandes fonctions Sont attribuées à la ponctuation : démarcation
En outre, une lecture peut être
cités, devenant « L prime » (1994 : 97). (blanc entre mots, majuscules, alinéa...), modalisation! (points d'in-
lle (lecture rapide) ou à la fois
orale (cf. le lecteur débutant), visue terrogation, d'excamation...), hiérarchisation (progression théma-
dominante). La ponctuation joue
orale et visuelle (forme de lecture tique, parenthèses”.….), indication de polyphonie (distinction de
nt et complète, dans ja esure du
Sur deux axes ; d'un côté elle « rejoi plans énonciatifs : marques de discours* rapporté..….).
rmations de [a langue orale », de
possible (car elle e5t Sobre), les info
ne que l'on peut dire dans Une
l'autre « elle a un ordre graphique inter EN ANALYSE DU DISCOURS
: 52-53). N. Catach distingue ja
certaine meure “autonome” » (1994 On ne peut pas raisonner Seulement en termes de Système. La
phrase, [a ponctuation de phrase
ponctuation de texte, au-delà de la ponctuation est très Sensible au Statut pragmatique des textes, en ar-
nnaît trois fonctions majeures ;
et la ponctuation de mot, ef [ui reco ticulier aux genres” de discours et aux conditions médiologiques
aux (fonction syntaxique), mettre
unir et Séparer les mots à divers nive Dans Un régime où l'oralité domine, ja ponctuation est d'abord Un
n prosodique”), compléter OU
en correspondance avec l'oral (fonctio auxiliaire pour l'oralisation d'un écrit. Tant que l'écrit 5e présente Sous
Un même signe peut cepei
Suppléer les mots (fonction Sémantique). forme de rouleaux (« volumen »), la notion de « mise en pages » n'a
dant avoir plusieurs fonctions. pas grand Sens. Dans une civilisation de l'imprimé, en revanche, c'est
conception large de [a ponc-
LG. Védénina (1989) revendique une la dimension visuelle de [a ponctuation qui l'emporte : la ponctuation
et à |a mise en pages. Elle recon-
tuation, qui l'associe à |a typographie dispose dans l'espace un texte pour un lecteur qui [it en Son for inté-
tion Sémantique de [a ponctua-
naît la fonction Syntaxique et la fonc rleur. Mais, même quand domine l'oralité, il est des genres de discours
unicative, fondamentale en
tion et insiste Sur Sa fonction comm prestigieux pour lesquels on 5e Soucie d'esthétique (cf. les manuscrits
e » relève de l'actualisation”,
français. Cette fonction « communicativ médiévaux enluminés, où l'on àa besoin de Séparer texte proprement
et de l'énonciation” en tant que
du passage de la langue au discours, dit et gloses). Plus largement, la ponctuation apparaît inséparable des
ème. Sans récuser le lien entre
celle-ci permet de répartir thème etrh Normes propres à chaque genre de discours, elles-mêmes relatives à
Souligne l'asymétrie entre je 5y5-
oral et ponctuation, L.6. védénina des publics et à des pratiques de lecture spécifiques. Enfin, on ne 5au-
tème de l'oral et celui de l'écrit.
451
450
PORTRAIT DISCURSIF
POSITIONNEMENT
rait négliger le rôle de la Subjectivité qui produit le texte. Cela est évi- 4916, Moirand 1388 a) OU dans
des Supports différents (par exe
dent pour les énoncés littéraires (Lorenceau 1980, Herschberg-Pierrot ] UNiverSltaire qui s'exprime, mple
au cours de a carrière, dans
1993, Serça 1997 : |, 1), Surtout depuis le romantisme, mais même dans des revues
des genres contraints, il existe de multiples Stratégies de ponctuation.
L'avènement des Supports informatiques ouvre de nouvelles possibili-
tés à la ponctuation ; la numérisation permet de détacher |e texte
du Support papier et offre à n'importe quel Scripteur des ressources Dialogisme, Énonciation,
typographiques Supérieures à celles dont disposaient les imprimeurs Éthos, Micro-univers, Schéma
tisation
traditionnels. SM.
Écrit/ oral, Guillemets, Segmentation graphique Positionnement
D. M.
D, +5 297 d'une des catégori
1 7, 1
dère comme « pragmatique » toute théorie qui place en 5on centre théories de ja communication, comme celles de l'École dite
de Palo
des notions comme celles de connaissance partagée et d'inférencer. Alto (G. Bateson, P. Watzlavick.…..).
À cette approche est en effet associée une conception inférentielle du Une telle conception du [angage reprend certaines
préoccupations
Sens, Selon laquelle les Sujets parlants construisent des inférences, en de la rhétorique” traditionnelle en mettant au premier plan
la force
S'appuyant Sur le contexte et ur je présSupposé que les maximes des Signes et le caractère actif du langage. Elie insiste
aussi Sur 5a
conversationnelles Sont partagées par les deux partenaires. L'intersub- rétlexivité fonda mentale (le fait qu'il réfère au monde en montra
nt 53
jectivité est ainsi au cœur de [a Sémantique. Le locuteur à l'intention propre activité énonciative), son caractère interactif,
5S0on rapport
de produire un certain effet Sur 5on interlocuteur et il doit [ui faire ‘essentie] à Un cadre permettant d'interpréter les énoncés
, sa dimen-
reconnaître cette intention. On peut considérer que, par bien des Sion juridique (l'activité de parole e5t Sous-tendue par un réseau
sSerré
aspects, [a théorie de [a pertinence” (Sperber et Wilson 1989) s'inscrit de droits et d'obligations).
"5
dans la même lignée. Canalyse du discours entretient des relations étroit
es avec la prag-
matique, appréhendée dans ses diverses facettes.
COMME CONCEPTION DU LANGAGE
Elle est obligée de
S'appuyer constamment Sur l'étude de phénomènes
comme les
Dans son acception [a moins Spécdifiée, [a pragmatique apparaît connecteur, [a référence nominale, les actes de langag
e, etc. ; elle est
moins comme Une discipline que comme une manière de caractériser en outre profondément marquée par les idées forces
de |a conception
un ensemble très diversifié de travaux (sur les interjections, les connec- pragmatique du langage (interactivité, rôle crucial
de l'implicite, etc.).
teurs, [a détermination nominale, les proverbes, les rites de politesse*, Mais chaque courant d'analyse du discours privilégie
tel ou tel leitmo-
les interactions” conversationnelles, etc.) qui récusent une étude tiv de [a pragmatique. On parle parfois de « pragm
atique textuelle »
immanente du Système linguistique. « Pragmatique » caractérise alors pour une branche de [a pragmatique Qui prendrait
pour objet l'usage
Une certaine conception du langage, et plus généralement de ja comm- des textes. Une telle discipline tend en fait à se confo
ndre avec l'ana-
munication. F. Latraverse (1987 : 254) parle ainsi d'un « projet prag- lyse du discours.
matique », dans lequel « il ne s'agit plus de comprendre le langage db Acte de langage, Analyse du discours, Discou
rs, implicite, Interac-
comme Un objet indépendant de la pratique, auquel des propriétés Uon, Maxime conversationnelle
pourraient étre reconnues 5ans mention du fait qu'il sert à effectuer
D. M.
un certain nombre de transactions ». On débouche alors ur une
« anthropologie ». À ce titre, la pragmatique traverse l'ensemble des Pratique discursive
Sciences humaines ; elle désigne moins une théorie particulière que
Notion fréquemment employée dans l'analyse du discours franco-
l'entrecroisement de divers courants qui partagent un.certain nombre
phone depuis la fin des années 60, à là convergence du vocabulaire
d'idées forces. En particulier : (1) la Sémiotique inspirée du philosophe
marxiste de la « praxis » et de celui de M. Foucault. Elle fonctionne
américain C.5. Peirce ; (2) la théorie des actes de jangage, j55ue des
Tantôt avec un 5ens peu 5pécifié, tantôt à l'intérieur de réseaux
recherches du philosophe anglais 1.L. Austin, prolongée par 1.R. Searle,
conceptuels.
Sur la dimension illocutoire du langage, 5ur ce que l'on fait en par-
lant ; (3) l'étude des inférences que tirent les participants d'une inter- . Employée avec une valeur peu Spécifiée, elle
àa à peu près les
action (H.P. Grice, D. Sperber et D. Wiljson) ; (4) |es travaux Sur l'énon- Mêmes zones d'usage que « discours ». Utilisé au Singuli
er, « ja pratique
ciations Ilinguistique, qui 5e 5ont développés en Europe avec C. Bally, discursive » réfère à l'activité discursive en général
; comme terme dis-
R. Jakobson, €. Benveniste, A. Culioli ; (5) les recherches sur l'argqu- cret (« Une pratique discursive y»), il réfère à Un Secteu
r de cette activité.
mentation; (6) l'étude de l'interaction verbale, en particulier d'inspi- En fait, en parlant de « pratique discursive » plutôt
que de « discours »
ration ethnométhodologique” ou psychosociologique ; (7) certaines On effectue un acte de positionnement” théorique
: on Souligne obl
456
457
PRATIQUE LANGAGIÈRE
PRATIQUE LANGAGIÈRE
l'étendent ensuite, compte tenu des critiques qu'on leur a faites, à des
logal*, permettant à chacun
réotypée, ou d'un genre dicursif mono Situations moins Stéréotypées, essentiellement narratives pour les-
de es interventions verbales.
de planifier l'ordre de es activités et quelles Sera proposée [a notion de plan ; et comme le schéma propOsé
proposé cette notion en 1972
pour K. Ehlich et 4. Rehbein. aui ont est alors Structuré en différentes Scènes, cela explique l'introduction
ques dans une institution : le du terme Scénario, en particulier dans l'analyse des dialogues et des
(« De la constitution d'unités pragmati
les conceptions trop exclusive- interactions verbales.
restaurant »), il 5'agissait de dépas5er
langage de 1.L. Austin et de Dans le domaine de l'analyse des interactions, le terme de scéna-
ment linguistiques des actes” de
exte institutionnel et social
LR. Searle et de prendre en compte le cont que marxiste
rio*, qui vosine avec celui de cadre, paraît plus fréquemment utilisé
(voire politique, car leur analyse 5'inscrit dans une criti pour définir une compétence d'action qui permettrait aux individus
Allemagne à cette époque) et de géfer les Situations qu'ils rencontrent au fur et à meure de leur
représentative de certains courants en
une théorie de la production du déroulement, mais 5ans toujours conserver 5à dimension cognitive, le
d'articuler une théorie de l'action à
les représentations praxéolo- terme devenant alors Synonyme de canevas, utilisé en formation our
discours. À partir d'un exemple concret,
(les interactions entre garçONs préparer les trames narratives des jeux de rôles. À l'inverse, E Roulet
giques de ce qui 5e passe au restaurant
de cuisine...), ils proposent des et SON équipe SUbdivisent les connaissances intériorisées en deux types
et clients, entre garçons et personnel
mèmes) qui mêlent des actions de représentations mentales, les représentations conceptuelles por-
unités discursives plus larges (des prag
.) à des actes verbaux (com- tant SUr les êtres et les choses, et les représentations praxéologiques
non-verbales (entrer, 5'asseoir manger..
déroulement normé que l'on à qui « consistent en des Schémas d'actions et présentent les différents
mander, appeler...) en fonction d'un
dans des Suites de pragmêèmes PS possibles dans une Situation particulière » (Fillietaz
intériorisé. Ces unités peuvent 5'inscrire
cile d'interrompre OU d'inter-
(les hyperpragmêèmes), qu'il s'avère diffi Ces notions de Schémas de déroulement des textes et des conver-
ment de l'addition).
vertir (de la commande des plats au paie Sations ont donné lieu à des analyses Stimulantes ;: (1) Dans |e domaine
5
des discours professionnels, le concept de praxéogramme a été repris
SCHÉMA
dans K. Ehiich et ]. Wagner (1995) dans le cadre d'analyses de négo.
, on 5'e5t intéressé à |la
Dans le domaine des sciences cognitives ciations d'affaires, par 5. Moirand (1992) à propos des dezcriptions de
croyances, les expériences
manière dont les connaissances, [es maladies rendant compte de la démarche du médecin-praticien ou à
toriées, classées dans notre
humaines Sont emmagasinées, réper propos de l'exposition de recherche, par C. Cali (1999) pour une ana-
du déroulement de la plupart
mémoire. Ainsi le Stockage en mémoire ly5e des interactions verbales dans le contexte des conférences inter-
nelles, et qui Serait à la base
de nos activités quotidiennes ef profession nationales. (2) Dans le cadre des recherches Sur la compréhension du
production, aurait la forme
des processus de compréhension et de langage (WMinograd 1972), en liaison avec les notions d'inférence
en des ens très voisins de
d'un Schéma: « On parle également d'anticipation et de mémoire (Grunig 1999, par exemple). ]
désigner, en s5cience cogni-
"Script", de “Scénario”, de “cadre” pour On peut s'interroger Sur les dénominations en cours : « Scénario »
r qui permettent de S'orienter
tive, les formes Stéréotypiques de Savoi et « Script » prétant à certaines confusions en raison de leur apparte-
des schémas dont dispo5e UN
dans les 5ituations sociales. La totalité nance au vocabulaire du cinéma (où ils Sont proches de canevas)
ion » (Bange 1992 : 211). C'est
individu constitue 5a compétence d'act « praxéogramme » étant mieux adapté aux Situations où alternent
es que celui de k. Ehlich et
en effet dans un autre cadre de recherch actions non-verbales et interactions verbales, « plan » (dans le ens de
des langues, que R.C. Schank
|. Rehbein, en traitement automatique planification) apparaissant pour l'étude des productions discursives en
notion de script” pour analyser
et RP. Abelson (1977) introduisent la u- linguistique textuelle et dans une concurrence qu'il Serait nécessaire
inscrites dans un déro
des textes référant à des actions Stéréotypées ectés) ; ils de clarifier avec [la notion de prototype textuel (Adam 1992). ll -reste
lement normé (ou dans des déroulements parallèles conn
463
462
PRESCRIT
PRÉCONSTRUIT
es
pte de représentations cognitiv langues présentes à l'intérieur d'une communauté linguistique, |
que ces Schémas qui rendent com e à l'an alys e du norme dite prescriptive en Sélectionne certaines qui Seront cons d .
apport jncontestabl
expériencielles constituent Un fs dive rs et à rées comme les bonnes façons de dire, comme les usages correct ou
mé de genres discursi
déroulement plus ou moins nor n et de la
taux de la compréhensio comme les langues autorisées. Tout écart à cette norme constitu ne
ja réflexion ur les processus men faute dont la 5anction varie Selon la 5ituation : parler en breton dans
ractions.
production des textes et des inte un tribunal] est interdit par la loi et peut être traité comme un outrage
Genre de discours, Rituel SM. à magistrat. Parler en basque ou en picard dans l'école publique du
xXx donnait matière à Sanctions et punitions (nettoyer |a Sall de
classe, porter Un « Signet »). Utiliser des formes d'argot où de v 1 n
préconstruit dans une rédaction de collégien actue] est 5souvent ganctionné | r Üne
par P. Henry (1975), puis mauvaise évaluation et rejeté. EE
La notion de précon Struit - élaborée rmulation des théo- La prescription linguistique peut aussi porter ur le format mêm
développée dans M. pècheux (197 5) —-est une refo
être
Ducrot. Le préconstruit peut des discours écrits comme oraux. C'est le cas, par exemple, dan le
ries de la présupposition” d'O. anté rieu r ; {il monde du travail où l'activité d'écriture des salariés peut être 50 je
l'énoncé, d'un discours
approché comme [a trace, dans n. Un
t au moment de l'énonciatio à des codifications, des formatages très 5tricts : type de texte Quan.
s'oppose donc à ce qui est construi déjà
préconstruit parce qu'il a été « tité, organization matérielle de la page, mode d'argumen tation
gentiment d'évidence s'attache au
l'énonciateur. Les phénomènes qui reduis. Dans de nombreux Secteurs professionnels, le format des toxtes
dit» et qu'on àa oublié qui en était se-
5ont [iés à des opérations d'enchâs est même prescrit à l'avance : lettres-types, tableaux ou fiches 5 .
déclenchent cet effet discursif déta ché, etc.). ES remplir, rapports. On constate par ailleurs que de plus en Dlus
isation, adjectif
ment yntaxique (relative, nomminal is-
La notion de préconstruit es5t étroitement liée à celle d'interd ° lil 5 (vente, télémarketing, professions de Service) prescrivent [a
l'opposition entre l'ex téri eur et rme des messages oraux: une trame de l'interaction, un argumerr-
cours: elle contribue à déstabiliser d'in tric a- taire ainsi que des formules d'ouverture et de clôture des dialogues
ursive au profit de la notion
l'intérieur d'une formation” disc ves
s à d'autres formations discursi Sont enseignés et imposés. Des formes de contrôle très efficaces Sont
Hon entre discours, et de relation
ent dans le discours d'un Sujet. mises au point qui permettent à la hiérarchie de 5'assurer que les opé-
extérieures et antérieures — qui entr rateurs ont respecté ces formats de communication prescrits En.
phonie, Présupposé
p lmplicite, Interdiscours,. Poiy 5. B.-R. Sens, prescrire Une forme linguistique ou une langue est bien je act
Vité assimilable à la Sphère du juridique. EE
465
464
PRESCRIT
PRÉSUPPOSÉ, PRÉSUPPOSITION
question des langues et des u5ages. Ains|i, en 1951, elle eut à décider comme la France, depuis plusieurs siècles, par le dével
oppement d'une
quelles seraient les langues reconnues par l'État et dotées, de ce fait, littérature écrite. Ce ont les recherches sur les dicours au travail qui
d'un appareillage de diffusion comme l'école ainsi que de l'accès à ont permis de faire resurgir cette problématique et de réinterroger
l'espace audiovisue] (loi n° 51-46 du 11 janvier 1951, relative à l'ensei- les
liens entre les écrits et [a |oi.
gnement des langues et des dialectes [ocaux, dite [oi Deixonne).
> Diglossie, Écrit/ oral, Littératie, Norme
466
467
PRÉSUPPOSÉ, PRÉSUPPOSITION
PREUVE
468
469
PREUVE
PROCESSUS DISCURSIF
La charge de Ia preuve joue un rôle fondamental dans je débat. Argumentation, Autorité, Démonstr
ation, Destinataire
C'est un principe conservateur, correspondant au raisonnement par
défaut, exprimé par la règle : « Je continue à faire la même <hose à CP
moins que vous ne me donniez une bonne raison de changer ». Ce Processus discursif
principe est définitoire du rôle de Proposant* (celui qui Supporte |a
charge de [a preuve), comme de la doxa® (un « endoxon » étant une A 5 M. fêcheux aui lance en 1969
l'expression Pprocessus discur-
croyance normale, Qui n'a pas besoin d'être prouvée). Dans une cer- Sif. Très liée à 5à théorie des form
ations* discursives et à l'analyse*
taine mesure, il justifie l'appel à l'autorité”, ou au bon Sens populaire automatique du discours (AAD), elle
n'a Plus guère cours aujourd'hui.
(argument dit « ad populum »). En droit, l'attribution de ja charge de . Dès son livre fondateur, « L'Analyse auto
la preuve détermine légalement qui doit prouver quoi, et elle fonde
matique du discours »
M. Pécheux lie étroitement [a notion
de Processus discursif à celles de
l'appel aux précédents. conditions* de production et de
fonctionnement. « En d'autres
Preuve et argument. Dans le discours Scientifique, « argument » et termes, Puisqu'il existe des systèmes
SyNtaxiques, on fait l'hypothèse
« preuve » ont des 5ens parfois très voisins. « Argument » est usité qu il existe de [a même façon des Syst
èmes mythiques, des Systèmes [it-
notamment dans je cas des controverses scientifiques, où l'on parle téraires, etc. autrement dit que les
Textes, comme [a langue, fonc-
EE
des arguments en faveur des théories en présence. tionnent » (Pécheux 1969 - 6). Le Proc
essus disScursif est, dans ce texte
L'apport de preuve constitue «< à knock-dovwn argument » (Ham- Ce QUI 5e développe et fonctionne
sur la base et au-delà de [a [an ue,
blin 1970 : 249). Elle rend les choses « indisputables », clôt je débat, au Sens Saussurien du terme : « Nous
faisons l'hypothèse qu'à un état
chasse je doute de l'esprit des gens raisonnables qu'elle à Seule la donné des conditions de production
M
410
471
PROSODIE
PROGRESSION THÉMATIQUE
métrique et à ja mélodie. Considérés comme marginaux par ja linquis-
ro de Langages (Bonnafous
apparaît même dans |e titre d'un numé | tique post-saussurienne (linguistique de [ja langue), les phénomènes
1983). prosodiques deviennent centraux dans une linguistique de [à parole
comme dispositif NE et constituent aujourd'hui un domaine d'étude à part entière.
Aujourd'hui, avec l'abandon de l'AAD
cites et théorisées E ji 09: Ce terme est utilisé tantôt dans une perspective descriptive pour
d'analyse et le reflux des références expli
<« proce s5Us discurs] » 5e qualifier des phénomènes dits prosodiques, tantôt pour désigner le
gie en analyse du discours, l'expression
plus Simpl es, mais Pi plus SyStème complexe (métrique, tonal et tempore]) relié aux autres 5y5-
avoir disparu au profit de formules
, écrit ure, etc. Faut-il y voir tèmes de [a langue, tantôt pour l'étude même de ce sy5tème (on parle
vagues, comme discours”, texte”, débat
Salutaire déliv rance par rap- alors aussi de prosodojogie). /
une régression épistémologique OU Une
nique ? Ilya en tout 25
port à une métaphore Un Peu trop méca
de l'usage de cette formule et TYPES DE PHÉNOMÈNES CONCERNÉS ET DÉFINITIONS
tainement Un lien entre la régression
lyse du discours pour la ques-
l'intérêt de plus en plus marqué de l'ana | Les phénomènes relatifs à la prosodie ont d'abord été considérés,
rt idéologie vs discours.
tion des genres, au détriment du rappo par opposition aux aspects Segmentaux (phonèmes et tons), comme
Analyse du discours, Formation SUuUprasegmentaux (Lehiste 1970, Laad 1996), c'est-à-dire comme
Analiyse automatique du discours, pg
[°/
ji rsivive, ldéologie
discu concernant des unités plus larges que les phonèmes. Lintonation à été
longtemps le Seul phénomène étudié et cela sSeulement à partir de
phrases lues et énoncées en laboratoire. Alors qu'elle es5t générale-
Progression thématique 7 Thème /rhème ment définie par ja plupart des auteurs (Delattre 1966, Cruttenden
1986) comme une combinaison des traits de hauteur, d'intensité et de
Propos 5 Contrat de communication, Situation durée utilisés dans [ja production de Ja parole, 5on étude, comme le
Situationnel (niveau -—) remarque D. Crystal (1969 : 195), à trop Souvent été restreinte au Seul
de communication, mouvement de la fréquence fondamentale (pitch movement}. Ce
même auteur considère que l'intonation est un groupement de traits
Proposant dont les plus centraux sont le ton (la hauteur), l'étendue de ja fré-
désignent les deux rôies
Les termes de proposant et opposanf quence et l'intensité, traits étroitement reliés avec la rythmicité et
dialectique”. Le proposant
fondamentaux de l'échange argumentatif le tempo.
rejette, mettant alors le pro-
avance Une proposition que l'opposant et la partie
L'intégration de ces traits détermine chez les auditeurs ja percep-
Le proposant
posant dans l'obligation de la défendre. tion des phénomènes mélodiques, accentuels et rythmiques (para-
contre [a doxa”; il 5upporte
qui produit l'intervention initiative ; il va |a
mêtres prosodiques perçus}. Ces paramètres peuvent être mesurés
tâche caractéristique
[a charge de [a preuve. L'opposant à pour (paramètres prosodiques physiques) en termes de variation de la fré-
réfutation”. quence fondamentale (courbe mélodique de la fréquence fondamen-
Lo tale mesurée en hertz), de variation de l'intensité (mesurée en déci-
Contradiction, Dialectique
bels) et de durée (longueur des voyelles, des pauses, calcul du débit).
Du fait du caractère pluriparamétrique de ja prosodie et des interac-
tions perceptives auxquelles elie donne lieu, on ne peut toutefois pas
Prosodie considérer qu'il y à adéquation entre jes paramètres perçus et les
iquité grecque ef latine
Le terme prosodie est utilisé depuis l'Ant paramètres physiques : ainsi la perception du phénomène accentue]
temporelles et de hauteur
pour désigner les variations accentuelles, peut-elle être provoquée par une proéminence mélodique comme
tiellement en poésie à |la
dans la prononciation : {| s'appliquait essen
473
4712
PROSODIE
PROSODIE
c'est le cas en anglais (pitch accent) (Crystal 1969, Cruttenden 1986) die à la Structuration morphosyntaxique
de |[a langue qui est caracte-
et/ou une augmentation d'intensité et/ou un allongement vocalique. risée par des « patrons intonatifs fypi
ques » (démarcation de ja chaîne
L'étude de Situations de parole Spontanée et l'intérêt pour les parlée, organisation Syntaxique, etc.
; cf. Delattre 1966 Ros5i et ai
communications non-verhbales à conduit à prendre en compte 1981). La prosodie, en ce Sens, à « Une
fonction d'assiètance à l'enco-
d'autres phénomènes (s5ilences, pauses, vocalisations diverses, rires, dage ef au décodage de [a parole » (Di
rythme, qualités de la voix) qui ont été appelés paralinguistiques
Crito 2000 : 9). Les descrip-
tions formelles donnent lieu à des modélisa
(Trager 1958, Abercrombie 1972, Crystal 1971, Poyatos 1993). Leur tions informatiques our
l'analyse et [a Synthèse de |a parole
et à des comparaisons inter.
cassification est loin de faire l'unanimité des auteurs étant donné langues (Hirst et Di Cristo 1984, 1998 - Touat
l'hétérogénéité des phénomènes pris en compte (5egmentaux ou non- i 1987).
Depuis [les travaux fondateurs def.
SegMmentaux, Sonores OU non) et celle de [eur mode de production. Les Delattre (1966) sur les jinto-
NÈMNES, la contribution de [a forme de
qualités de ja voix ont notamment fait l'objet de plusieurs tentatives |a courbe mélodique aux fonc-
tions Syntaxico-pragmatiques en Tant
de classification en langue anglaise (Laver 1979, Poyatos 1993). Ces que marqueurs d'acte de |an-
gage direct ou indirect (question, ordre
qualités vocales tiennent pour partie à Ja respiration ainsi qu'au mode , exclamation.…..) à été explorée
par nombre de travaux qui défendaient
vibratoire des cordes vocales, et pour partie à d'autres paramètres [a fonction distinctiv e de l'in-
Tonation (Halliday 1967). Mais la ConNgrue
(dlaryngés et articulatoires notamment). On les à généralement utili- nce de [a Syntaxe et de l'in-
Tonation est discutée (Rossi et à/. 1981)
Sées pour les études Sur [a dimension émotionnelle de la voix. Le , de même”que [a valeur prag-
matique absolue des marques pros
rythme dans les conversations à été l'objet d'études récentes : Couper- odiques : [les mêmes fonction:
peuvent être Femplies par des moyens
Kühlen 1993, Auer et a. 1999. La définition large de [a prosodie est différents, une même marque
peut avoir plusieurs valeurs et plusieur
généralement [je fait des chercheurs qui s'intéressent à es fonctions s niveaux d'interprétation
ir * 2 Naraue | PN (1980 : 65), une
interactionneiles (Couper-Kühlen et Selting 1996, Auer et Di Luzio marque prosodique
ou à un acts
ative 1:réfè rea0e,
[ang à [a foisà Une attit
1992, Grosjean 1993, 1995). ji ude, àà un pattern Syntactiji que
Le SysStème prosodique S'élargit ainsi au-delà de l'intonation à
D'autres travaux 5e Sont attachés aux fonc
laquelle il a été longtemps assimilé et son caractère pluriparamétrique tions Sémantiques de [a
prosodie par Structuration hiérarchique
est largement reconnu aujourd'hui. du discours - thématisation et
Thématisation, mMise en évidence de l'in
formation «& donnée » par rap-
port à l'information nouvelle, Structuration
EXTENSION DU DOMAINE hiérarchique des argu.
ments. Divers paramètres prosodiques
(jeu des hauteurs relatives des
La prosodie est multifonctionnelle : elle assure des fonctions jin- différents Segments, focus intonatif,
montées et descentes mélo-
quistiques, pragmatiques et jinteractionneiles qui Sont étudiées par ES ENS mélodiques, pauses, débit, allo
ngements) rentrent
diverses disciplines et 5Sous-disciplines. Les fonctions extralinquistiques Dan9ne EE,de comp
fo)te (Fôn
(Fd agy et Fôna
) gy 1983, Brazilji 1985, Morel et
Sont moins étudiées.
En linguistique, en tant que Sy5tème complexe appartenant à |a | Enfin, un certain nombre d'études
pPhonostyiistiques (Fônagy et
langue, la prosodie ressortit au sys5tème formel de celle-ci : « Elle est Fonagy 1983, Salins 1987, Callamand
1987) ont mis en évidence les
elle-même un Supra-système constitué de trois ordres Structurels fonctions de différenciation des Qenres discursifs de
(métrique, tonaj et temporel) relativement indépendants |.…..] mais [a pros odie (lec-
Ture, parole Spontanée, discours radiopho
nique..….).
néanmoins interactifs |...) qui s'appliquent au lexique » (opposition En P5ycholinguistique. à la frontière entre
la linguistique et la psy-
d'accents, de tons et de quantité) « et/ou à des unités de rang Supé- chologie, une littérature très abondant
e à été COonNsacrée aux caracté-
rieur » (rythme, intonation, tempo des énoncés) (Di Cristo 2000 : 2). La rstiques prosodiques des attitudes et
des émotions (Léon 1970
phonosyntaxe àa depuis longtemps étudié [a contribution de [a proso- 1976 ; Fônagy 1983) et aux qualités voca
les liées à l'expression des
414
415
PROSODIE
PROXÉMIQUE
émotions (Scherer 1985). Ces travaux tendent à inscrire jes marques s'articulent avec celle de [a distinction
des niveaux Syntaxiques, prag-
prosodiques dans un Substrat de motivation (motivation pulsionnelle matiques, Sémantiques, expressifs, interact
pour Fénagy, motivation p5ychophysiologique cf. 5cherer 1985). Le ionnels : y a-t-il des nivea ;
Spécifiques et identifiables où S'ap
pliquent ces marques (Bolin @r
rôle de la prosodie dans l'acquisition du langage est établi au niveau 1970) ? Doit-on les considérer, à l'ins
tar de ]. Gumperz, comme des
lexical et Syntaxique. L'utilisation de modalités prosodiques Spéci- indices permettant [ja Contextualisatio
n des énoncés en Situation cett ,
fiques (hauteur tonale, contours montants) dans [je « parier-béhbé » conmtextualisation 5e faisant Sur la base
d'une CoMmparaison entre |] ;
tend également à faciliter l'apprentissage en s5ollicitant l'attention de réalisations prosodiques et le Systèême
d'attentes 7 7
enfant (Fernald et àa1. 1989). Les Problèmes méthodologiques Sont
En analyse convèrsationnelile, grâce aux possibilités d'enregistre- tout aussi nombreux : citons
Ceux qui sont liés au caractère multipar
amétrique de [a prosodie aux
ment Sonore en Situation naturelle (conversations, interactions de INMeractions perceptives entre [es
différents paramètres (ntensité
travail), la prosodie a été étudiée en analyse conversationnelle, e55en- hauteur, durée, timbre), et à l'absenc
e d'adéquation terme à term
tiellement pour Sa contribution à ja gestion de l'interaction conversa- entre le perçu (la hauteur mélodique,
l'intensité) et le mesuré {la fré.
tionnelle : système de gestion des tours de parole et de régulation de quence fond amentale et l'intensité en décibels). Par
la narole (Cutler et Pearson 1986, Auer 1996), mise en évidence pour mentionner CEUX Fencontrés par l'ana ailleurs il faut
lyse de conversation du fait de
autrui de l'information, intersynchronisation entre les parleurs de |] absence de code unifié pour les SySt
Èêmes de transcription de [a pro-
divers paramètres prosodiques (hauteur, rythme), marques de poly- 5odie, de la diversité des paramètres
étudiés, et du caractère | r
phonie (Gunthner 1996), des rôles” adoptés (Grosjean 1993), ou du Slonniste des notations.
cadre participatif (Gumperz 1989). Dans cette perspective, les marques ] ES
> Anaiyse Conversationnelile, Écrit/
prosodiques n'ont pas Un Sens référentiel précis ; ils prennent Sens en oral, Émotion
contexte ; ce Sont des indices de contextualisation qui 5e combinent à
d'autres modalités et par lesquels « les locuteurs Signalent et les allo-
cutaires interprètent la nature de l'activité en cours, ja manière dont
Proxémique
le contenu doit être compris et la manière dont chaque phrase 5e rap- , Lanthropologue américain E.T. Hall
à Proposé [le terme de proxé-
porte à ce qui précède ou qui Suit » (Gumperz 1989 : 28). Cette pers- mique (Droxemics) pour désigner «
l'ensemble des Observations et
pective communicationnelle met l'accent ur [a valeur intentionnelle théories Concernant l'usage que l'ho
mme fait de l'espace en tant que
et interactionnelle des phénomènes prosodiques. Elle à des utilisa- Produit culturel Spécifique » (1978 -
30).
tions en Sociolinguistique pour Ja compréhension de certains malen-
|, La notion d'e espace » (« P5Ychosocial
tendus* interculturels (Erickson et Schültz 1982, Gumperz 1989). » ou « transactionne! »)
5 apparente à celle de « territoire »,
mais le territoire est fixe, possé-
dant quelque SUPPOIT matériel, alors
QUESTIONS THÉORIQUES ET MÉTHODOLOGIQUES que l'espace est mobile étant lié
aux individus eux-mêmes en tant qu'e
ntités P5ychocorporelles et cor-
L'étude de ja prosodie Suscite de nombreuses questions théoriques respondant à la bulle imaginaire Qui
entoure chacun et que chacun
et méthodologiques qui sont loin d'être réglées. déplace avec soi. Ainsi chaque individu
est-i] |e centre d'une Série de
Certains problèmes théoriques concernent [ja nature Sémiotique bulles concentriques caractérisées
par |es distances qui sSéparent |es
des marques prosodiques (signes, Signaux, indices, 5ymptômes, icônes ; Nterlocuteurs eft qui 5ont choisies
préférentiellement Selon |e type
motivation ou conventionalité) ainsi que jeur valeur (intrinsèque ou d'interaction” recherché. D'après E.T.
Hall et es collaborateurs ces
reiative à la Situation). Par ailleurs, jes modèles théoriques permettant distances s5ont pour l'« Américain
des classes Moyennes » les sui-
de rendre compte de [a place de [a prosodie par rapport aux autres vantes ; (1) Distance intime - Jusqu'à
40 <m. Le Fapprochement corpo-
SOUus-SyStèmes linguistiques Sont l'objet de controverses. Ces questions Tel s'accompagne d'une mise en Jeu
des canaux courts : le contact, [a
476
477
PRORÉMIQUE
PROXÉMIQUE
chaleur, les odeurs, les bruits respiratoires et parfois cardiaques sSonit pliquée aux Sociétés humaines, [a notion
perçus. Les circonstances où cette distance est imposée (lieux publics
de territoria lité ne 5e limit
pas Simplement, Comme en éthologi
e animale, au territoire ro re.
SUrpeuplés, ascenseurs, etc.) provoquent l'adoption d'un certain ment dit : elle concerne aussi les diver
ses « réserves » et dépendance:
nombre de mesures défensives telle l'attitude d'« indifférence civile ». du Moi (cf. E. Goffman, repris par P.
Brown et 5. Levinson Qui rehbapti
(2) DiStance personnelle : de 40 cm à 1,20 m ; c'est la distance choisie Sent « face” négative » le territoire
ainsi étendu). Les formes de vi | .
pour [a conversation courante. (3) DiStance Sociale: de 1,20 m à ton terrltoriale peuvent donc être plus
variées que |[a Simple intrusion
3,60 m cette distance permet éventuellement à chacun de s'isoler et dans l'espace réservé d'autrui. Ainsi
EN
418
QUESTION
Q
ait| que ses interlocuteurs ja connaiss ent, et don
Vater #5 celle d'un défi porté aux contradicteurs potentiels. 5
ô onditions de ce diputabilité y, Tout peut-il être mis en question ?
C N PE POSE pour règle fondamentale de ja discussion critique que
Sf ! enaiîres [du débat argumentatif] ne doivent pas faire obs-
ha expression OU à [ja mise en doute des points de vue » (Van
par RN Qu. SU : 124). Cette possibilité théorique est
en ue certaines questions ne peuvent êt S
Sérieusement, pour des raisons épistémi é ques Ou morales; «ceux
« ceux qui, qui
Par EXP 5 posent [a question de 5avoir s'il faut ou non honore
Question (en argumentation) er 5es5 parents, n'ont besoin que d' b
UN tion,| 1 et ceux qui 5e ) demandent{ 5i | la neige ji est blanche
che ou
ou non,
non, n'ont
n°
tif définit la question comme
, N'OnNf
L'analyse Au discours argumenta de vue dive rgen ts 1 Tac l É PS : |, 11). Quoi qu'il en soit, les condi-
l'expression de points
point controversé, résultat de nécessaire Lé otnme idntes. utabilité » d'un point
p de v ue ne peuvent être Str considé- idé
en question est Une condition
Sur un même thème. La mise
umentation.
au développement d'une arg | De. C'existence d'une question est à l'origine du paradoxe
e par
« états de cause » développé CE CO MN ilya argumentation, c'est qu'il y a débat, donc
La théorie des questions Ou 5.) et un élé ment
par Hermogène (ue , / a é OU envisageable,
geable, doute jeté 5u r la position
iti que
Hermagoras (té 5. av. L-C) et gèn e, Rhét o-
e argumentative (Hermo LO Ce Par CONrecoUP, jégitimation du discours que l'on com.
eeentiel de la théorie rhétoriqu les que sti ons
propos de caractériser : plupart des gens, , l'argumentation r end le point j en
rique ; Patillon, 1 988). Elle 5e inctions
e judiciaire au moyen des dist a ON Nor PS PEUX et considérablement moins impresion-
esentiellement dans |e domain donner
mal formées », qui ne peuvent t: ND an 15 : 154). . Le premier acte pour légitimer
iti un
Suivantes : (1) les questions «& ente, Soit
parce qué ja réponse est évid Pos On originale ou paradoxale est de légitimer |e débat à SON 5ufet,
lieu à débat argumentatif soit discu-
, en Somme les questions jin- onc de trouver un contradicteur.
parce qu'elles s5onf indécidables mpl e, face à l'ac cu-
formées ». Par exe
tables: (2 les questions « bien es de déf ens e Argumentation, Contradiction
1 », diverses Stratégi
cation « Tu as volé ma mobylette qui s5'e nsui t : CP
erminent le type de débat
peuvent être adoptées, qui dét vale ur » ;
« C'est un vieil engin 5an5
(a) nier la matérialité du délit“ le fait
volé du tout | »; (©) reconnaître
(Bb) nier l'action : « Je n'ai rien e mais
mobylette, je ne l'ai pas volé
et nier la qualification: « ſa rejeter
les faits et leur qualification mais
empruntée » ; (d) recon naître »), Ou inv oqu er des
bande m'a obligé
[a responsabilité (« Le chef de cher cher des bon-
circonstances à tténuantes («
C'était juste pour aller
une
Simplement S'excuser (« J'ai fait
bons à ma petite Sœur ») : (e)
erreur, Monsieur le président »). |a
t à juger, 5€ déduit ainsi de
La question, c'est-à-dire le poin igno ns
par l'accusé à l'accusateur. Soul
nature de la réplique apportée
480
RÉCEPTEUR
:. , Souvent {| n'est pas précis
CISé 51 5j cC'est en référe Ne
d 1906 300 au Sujet
jet int
j erne à | acte
Pu jl SUjet externe qui
reç oit et interprète celui]
iNTiuence des études
| en anhalyser conversation
QU nelles
z
euvent ré .
d'autres enf que de façon
conférence pa rexcr, DER Tre différée (à l'écrit par exemple)
@N posftion d'écoute (lors d'une
-… "= AeTDraf-Orecchioni à proposé
Récepteur distinguer,
types Sous cette dénomination
générale de récepteur
. …. . . . pes d'allocutaires: 5 . bi
ents
Le récepteur e5t, dans [a théorie de l'information, l'appareil ou la 57, Selon le schéma suivant (23) :
personne qui reçoit, enregistre et décode [je message qui lui est trans- Récepteur
mis par un émetteur”.
. ………… PE . - all f
En lingquistique à été critiquée une conception de la communica- veutaire Non-allocutaire
…. tion dans laquelle émetteur et récepteur 5e trouveraient dans un rapr-
port Symétrique l'un vis-à-vis de l'autre. En effet, rien ne permet de alias : Prévu par L-
prouver que je récepteur ne fait que décoder passivement l'intention 0 Tee … © «audiences , re Dar EL:
Cepteur viséy * destinataire in direct epteurs additionnejs
de Sens de l'émetteur. R. Jakobson, qui, dans 5on Schéma de la COM s destinataire direct
munication, a remplacé le terme de « récepteur » par celui de « desti-
nataire”®y - mais il ne semble pas que le récepteur ait dans ce Schéma
Elle aj ;
Sa propre autonomie — ne Semble prendre en compte le destinataire
que dans [ja mesure où l'une des fonctions du langage (la conative) y
tif » ibid).
“/- ce! ca ve pretUISent par Créée
par exemple réel virtuel ou fic-
3OCCU
in /, ple | lorsque le r à
Pièce du lecteur” d'un roman
renvoie, mais On ne 5ait s'il s'agit d'un destinataire interne au proces- - le narrateur peut être ane,
tituer À NS SON énoncé de telle ou telle façon 16
Sus d'énonciation ou d'un récepteur externe à celui-ci. Plus tard, et, ce fai
D: € façon à |} di
Ë. Benveniste, en introduisant la notion d'énonciation et de subjecti- réelle, virtuelle ou fictive
NE aine
ans 7 ol
vité dans le langage entre un je et Un fu, puis À. Culioli ont Signalé P. Charaudeau
que chacun de ces acteurs est aussi actif que l'autre et que chacun celui qui re oit!+ opose
fclve TO NMNUnicative de l'analyse du discours
de distinguer le Sujet qui, en lieu et place
accomplit un travail jangagier différent de l'autre dans un processus
de
linterpréter et [6 ;
de co-énonciation”, mais on ne Sait pas davantage quelle es5t [a nature ciation du [Gcut e Sujet 29€ {aui EN Soît le destinataire ou pas), doit
idéal qui est visé et COnsStruit par l'acte d'énon-
de ce fu, les termes d'« énonciataire », « allocutaire » et « destina- àa une identité ph re Premier, appelé Sujet interprétant
taire » n'étant pas nettement différenciés. T0 5Oci0-langagière, et il à pour rôle d'interpréter
En analyse du discours des médias, en Sémiotique, le terme de tionn om
[ui A 11;il 4 EN mesure de Fepèrer, leSelon les données situa-
contexte” du moved
récepteur continue d'être employé par commodité en désignant [a
personne qui reçoit [je message verbal, mais cet emploi es5t ambigu car muniquant) et O1 A imagine le [ocuteur-émetteur Sujet” com-
SON Propre positionnement (Charaudeau 1988< : 74)
482
483
RÉCIT
RÉCIT
proprement dit et une Simple ce qu'ON 5 Paros et les pensées des personnages. L'univers diégétique d'un
actes. Avant de préciser
portrait d'un personnaÿé par es 1 es interprétativement construit par je lecteur auditeur à partir
il faut reprendre l'utile distinction
peut entendre par mise en intrique, 4 5 ib y TA est présupposé par le texte. À ce propos
acte de narration, histoire racontée
de G. Genette (1972, 1983) entre abule
abuila, U. Eco (1985) a) traite le texte d e « machine ine
et mise en texte. paresseuse » et il insiste Sur |e fait que ja « coopération interpréta-
485
KA84
RÉCIT
RÉFÉRENCE
tive » du lecteur est indispensable pour combler les vides, blancs, geant cette réflexion, les travaux modernes consacrés
à la Structure
ellipses d'une histoire racontée. : minimale d'intrigue (Labov 1967, Labov et Walet
zky 1972, Todorov
1968, Larivaille 1974, Adam 1995) aboutiszent à divers Schém
TEXTUALISATION DU RÉCIT (RACONTANT) as de ja
Séquence Natrative minimale complète. Les théori
es de [a Séquence et
G. Genette appelle « récit » [a couche verbale qui prend en charge de la Superstructure® Corespondent à cette formul
e d'U. Eco : « En
la mise en texte de l'histoire. C'est à ce niveau textuel que l'ordre parrativité, le Souffle n'est pas confié à des phrases, mais
à des macro-
chronologique de l'histoire racontée est ou non bousculé (ordre), que proposltions plus amples, à des scansions d'évè
nements » (1985b : 50).
des faits Sont résumés ou, au contraire, développés (vitesse). C'est à ce
niveau de la textualisation également que peuvent s'intercaler des ? . VISÉE DU RÊCIT
descriptions*, des dialogues ou des commentaires. L'expansion des L'opération de mise en intrigue est inséparabl
dialogues rapproche [je récit du théâtre, ja multiplication des e de [a viséede
chaque récit. Le degré d'élaboration et de narrat
Séquences descriptives enlise [je récit, les interruptions commentatives ivité de chaque
Simple SGquence comme de chaque texte est
de toutes sortes, de Jacques le Fataliste de D. Diderot à l'œuvre roma- conditionné par leur
visée. Pour P. Ricœur : « Un récit qui échoue
nesque de 5. Beckett, par exemple, en viennent à réduire l'intrigue à à expliquer es5t moins
qu'un récit; Un récit qui explique est un récit
peu de chose. pur et Simple » (1983 :
210). On retrouve la même idée chez }.-P Sartre
, [orsqu'il analyse
pourquoi L'Étranger d'A. Camus est Un roman
MISE EN INTRIGUE qui renonce au récit:
« Le récit explique et coordonne en même temps
qu'il retrace, j] Sub-
La Poétique d'Aristote est une théorie de l'art de composer des Stitue l'ordre causa] à l'enchaînement chron
ologique » (1947 : 127)
intrigues (« muthos »). Comme le note P. Ricœur (1983 : 57), il Sagit L'opération de configuration” narrative est
tout entière dans cette
plus d'une opération que d'une Structure. La mise en intrigue doit étre VIsée absente des simples relations brutes de
faits, des histoires qui
ainsi comprise come ja Synthèse des trois composantes énumérées ci- dévident le contenu d'une mémoire criblé
e de trous et défaillante, des
dessus. Raconter, c'est construire une intrigue, c'est-à-dire mettre dans récits de rêves.
un certain ordre textue| (racontant) la Suite des évènements et des p Actions/ évènements (en narratologie),
actions qui constitue l'hijstoire racontée. On trouve dès Aristote une Séquence
définition de l'intrigue centrée binairement ur le couple nouement/ L-M. À.
dénouement (propre à la Structure de ja tragédie) et ur une idée de
l'unité de l'action Structurée ternairement en commencement, milieu
Récit / discours ez Embrayé (plan -) /non-embrayé
et fin. Les théoriciens classiques font correspondre au commencement
un prologue-exposition, au milieu Un nœud et à la fin un dénouement. Rédacteur «> Auteur
L'intrigue prend alors la forme d'une Structure de base. Un récit ouvert
par un prologue-exposition déjà en tensjion (cas de la tragédie analysé Référence
par Aristote) Sera SUivi par Un nœud, qui tentera d'effacer cette ten- La notion de référence occupe le débat philo
Sion, et par un dénouement, marqué par la réussite ou l'échec de cette sophique, mais aussi
logique et Sémantique. En analyse du discou
transformation. En revanche, un récit ouvert par un projogue-expost- rs, s5à pertinence 5e
dégage relativement à celles d'anaphore”*,
tion non-problématique Sera Suivi par un nœud qui introduira une ten- de déixis+ et de coréfé-
Tence®, mais s'appuie également Sur des donné
Sion et par Un dénouement Qui réussira ou non à effacer cette tension. es lexicologiques.
Le propre d'un noyau narratif (Séquence) est d'introduire cette dyna- F# notions de référence et de référent ne
doivent pas être
mique d'intrigue fondée ur je couple nœud / dénouement. Prolon- confondues. La référence dégigne une propriété
du Signe linquistique
486
487
RÉFÉRENTIELLE
RÉFÉRENCE
fique EN nie référence anaphorique” et référence déic
rent es5t la
voyer à une réalité. Le réfé ue” rit traditionnellement depuis €. . B Benveniste ji dans | .
ou d'une expression de ren Sont
référence. Référence et référent bléèmatique plus la rge de l'énonciation, 'é jati où elle jiinterfèré /ec celle
réalité qui est pointée par [a chez
t d'être SyNnOnYINSS, notamment des temps verbaux. ) . P Pour €. Benveniste, jte, 1une ex ression ji peut réfé
in Teſte é
fréquemment confondus au poin rence
eptualisé la partition entre réfé Selon deux modalités, , 50i Soit relativement ji t2 à la 5ituation
u d'éé jati tion
}-C. Milner (1982 : 10) quia conc le Sens
et où référence est employé avec dansl laquelle elle € p rend corps, soitj de manière re indé indépendante,
dépandante, objec obj
virtuelle et référence actuelle ati vem ent à l'un ité
uelle est définie rel tive.€. Cette distinction a f ondé - le partage couram ment admisji "onen lin. lin-
ji
de référent. La référence virt est atta ché Un
lexicale individuelle Quistique
9, S entre
nf référence
SN Ce déicti ique€ et référence
éTé| anaphoriphorique. |;La
lexicale : «< À chaque unité réal ité pour
satisfaire un Segment de nO On 2 référence déictique peut être assimilée à celle d'anaphore
ensemble de conditions que doît
Séquence OÙ interviendrait crucale- ie €, qui implique que le renvoi s'opère avec un référent pré-
pouvoir être [a référence d'une e de conditions carac
cale en question. [...] L'ensembl
ment l'unité lexi érence
Sent à l'esprit du locuteur. ;
5à référence virtuelle. » La réf gé CNN entre référence générique et référence Spécifique.
térisant une unité lexicale esf s, qui
Segments de réalité, les référent ars Premer 55 elle yéèra non pas un Segment de réalité effectif
actuelle 5era constituée par les ons de réfé rence
Oon employée. Les noti égorie à laquelle il 5e rapporte ee: : « Maisjs àà obse depui
Seront attachés à telle expressi que ef disc ours.
[a distinction entre lexi lèvre du) cratère c<C e nouveau lac ressuscité, , je m' aperçus que OU plusieurs
AE j
virtuelle et actuelle traversent ir d'un ités
actuelle ne opère qu'à part CTE es5sentiels des jacs de lave étaient ici absents. Un jac de jave
La description de la référence orsi ons
calcul de ls distance ou des dist hui P énomêène rare, caractérisé par je maintien et Jja fusion de
de discours. L'estimation et |e relè vent
e les deux types de référence 2 5 ». Sur je plan Synmtaxique, une expression générique peut
pécessairement existantes entr disc ours . L'ét ude des
de l'analyse du TS. oduite par un déterminant défini ou indéfini. Sur le plan dis-
auss bien de la lexicologie que on des deu x disci-
5e gîtue à l'intersecti cU di ine expression générique correspond à une généralisation dans
paradigmes” désiqnationnels du disc ours à
propice pour l'analyse 4 3. onnéêment Ou une démonstration. Elle présente une valeur
plines et constitue UN objet être SyNO0-
de référence virtuelle peut ä 2 mentor ve du fait Mee intervient comme prémisse pour justi-
entrées lexicales. 5i la notion qui vaut
celle de référence actuelle n'é :| nciusion
1 explicite oudU NON,
non. . U Une expression j généri j que est
nyme de celle de 5en5 lexical, liées à
ier impliquant des informations men l'un des moyens privilégiés pour l'expression d'un topos”
pas au sens en discouIs, ce dern à leur
relations entre énonciateurs, ES € Ours (les topoï s'expriment sur le mode générique). À |la
[a Situation d'énonciation, aux ica tif s, au genre rence, , Uune
ne expression
ExPr Spécifique, , en € e qu'elle ' pointe| un référenté
aux rituels commun
Savoir, à leur position énonciative, Fa Tourne hic et nunc dans je contexte extralinguistique, ne
le destinataire.
discursif, à l'effet recherché Sur
r
ne
référentielle 5e distingue d'u Pe 01 Drs 1 OPS SU 12Aue appuyer l'argumentation. 5i elle per-
Pour Frege, Une expresSsiOn e ne fait
lle réfère alors que [a Second jon de déboucher Sur une généralisation énéralisation àà val
expression prédicative en ce qu'e me
», «le chat » es5f considéré com arqumentative, , elle ne Saurai it prendre en charge par elle-même é l'ex-
ex.
que prédiquer. Dans « Le chat dort
» comme expresSsiON prédicative. pression
| 1 dede cette généralisati jon. PlutôtÔ qu'antagonist 0 es, les expres-
expresSsiON référentielle et « dort des
» «le chat » et «|a Souris » Sont 4005 nir aves et Spécifiques Sont complémentaires : les Seconde:
5 LA e Pa !
Dans «Le chat mange |à Souris n préd icat ive. rent [a voie aux contenus exprimés par les premières.
mange » UNE expressio
expresSsiONS référentielles et « Li; ,
fois ur des fondements ontolo
giques Actualisation, Anaph / dési-
Une telle partition repose à Ia la gnationne! phore, Déixis, Paradigme définitionnel
car elle accorde un privilège, dont
et grammaticaux. Ontologiques Seul e
ique, au NOM, peu comme la GP
justification n'est pas linguist mma tic aux car elle
de l'existant. Gra
unité Susceptible de référer à
repose SUT j'incomplétude logique
du verbe (qui exig e un Suje t Pour Référentielle (fonction -) x Fonctions du langage
unit é tout e capacité référentielle.
référer) pour dénier à cette
489
488
REFORMULATION
REFORMULATION
494
495
RÉGULATEUR
RÉGULATION
En analyse de discours, P. Achard (1995 : 87) contraste registre dis- deux aspects du phénomène pour
cursif avec genre discursif : les registres (qu'il rapproche des jeux de rendre Compte du Système global
de Synchronisation interactionnelle
langage de L. Wittgenstein) sSont la face externe des discours et ils ren- - « l'aspect “phatiquez" quirele
de | activité du parleur, et l'aspect
voient aux pratiques des locuteurs. Les genres* Sont constitués par les régulateur” qui relève de | vité
de l'auditeur » (1987 - 312).
régularités formelles normalement associées aux registres. En ce qui concerne la fonction NE
des régulateurs (essentiellement
Genre de discours verbaux), M.-M. de Gaulmyn dist
ingue « l'activité de régulation
S. B.-R. énregfétre le Seu] fait que le locuteur qui
parle, Sans ratifier l'énonciation
ni l'énoncé, et qui peut Soit l'inc
iter à POourSuivre, Soit préparer Un
Régulateur transîtion, d'autre part la régulati
on qui âpprouve l'énonciation et/
| énoncé du locuteur, qui le Soutient ou
Le terme régulateur désigne l'activité verbale, vocale et mimoges- ou Qui marque l'achèvement d'un
thème et [a fin prochaine de l'in
tuelile par laquelle les auditeurs soutiennent [a production du tour de tervention, enfin |a régulation
désapprouve ou met en doute l'én [ui
parole d'un locuteur. [| est utilisé pour traduire [|e terme anglais back- oncé du locuteur et qui peut auxsi
POVOquUer Une continuation ou
channel introduit par V. Yngve (1970) pour désigner le canal Sur lequel] entraîner Une interruption du loc
teur » (1987 b : 220). Dans Son étud -
ja personne dont c'est le tour reçoit de courts messages tels que e des Signaux « back-channel » @r
Sltuation d'entrevue, M. Laforest
« Oui», «hm », ce canal 5e distingquant du canal principal (main-chan- retient, quant à elle, trois catégorz
fonctionnelles ; ACCUSÉ de réceptio 5
nel) Sur leque] elle émet. La notion de régulation s'apparente aussi à n, SUPport par évaluation OU déc
ration d'attitude (catégorie Feprise .
celle de feed-back, qui S'inscrit dans une conception 5ystémique de la à Bublitz 1988), re/ance par de
« Signaux complexes qui sServent
communication. Don D. Jackson propose ainsi de définir l'interaction à décliner une invitation à Ja pa
Pour inciter [|e [ocuteur le
à continuer de parler » (1992
familiale « comme un ystème d'information fermé, tel que les varia- - 143) TS
tions de comportement, ou output, Sont réinjectées [feed-back] dans > Énoncé, Énonciation, interaction,
Tour de parole
le Système afin d'en corriger les réactions » (1981: 225).
VT
L'étude des régulateurs verbo-vocaux est évidemment liée à celle Régulation (principe de -)
des fours* de parole, et [a distinction entre ces deux types de contri-
butions n'est pas toujours facile à établir. Différents critères Sont avan- ù Ce mot, QUI évoque UN processu
s de contrôle du fonctionnement
és POur caractériser les régulateurs par rapport au tour : leur briè- 5 UN SyStème complexe, eSt central
en p5ychologie. [|su de [a cyberné-
veté, leur localisation fréquente en chevauchement Sur le tour du dé redéfini par 1 Piaget Pour
la psychologie comme « un contrôle
locuteur, le fait qu'ils Sont Souvent faiblement articulés et produits € roactif Qui maintient l'équilibre
relatif d'une Structure organisée
d'une OTganlsation en voie de ou
avec une intensité vocale réduite. Mais ces activités de maintenance Construction » (196 7 - 239), repris par
dans l'interaction ne 5e cantonnent pas au canal verbal, elles relèvent 1. On (1983 : 155), il est développ
é par C. Chabro! (1990) dans le
aussi de la gestuelle ; « Ce Système "back-channel” comprend en 5us #4 di ane P5Ychosociologie du
langage en SUpposSant « l'existence
des éléments voco-verhbaux classiquement considérés, des éjéments dan. | écanisme régulatoire SOcI
O-cognitivo-langagier agissant
lan € déroulement du discours pen-
gestuels et mimiques, l'ensemble 5'associant pour assurer le "“pilo- pour contrôler [3 “bonne” construc
Ton discursive au vu des finalités -
tage” de l'interaction, terme que nous préférons à "“back-channel”, de identitaires » (1990 ; 218). || défi
alors deux grands types de régulati nit
connotation trop restrictive » (Cosnier 1988 : 183). Comme le souliqne on qu'il intitule « egO-centrée anti-
aussi J. Cosnier, ces Signaux de pilotage, apparaissent Souvent en Clpée » (1990 : 218) et « eg0-cent
rée rétro-active » (1990 - 219)
réponse à Une sSollicitation du locuteur (par le regard, un mouvement 1 2nalyee de discours, P. Charaudea
de téte, un Sourire, Une pause, etc.) ; il convient donc de distinquer les u reprend cette notion telle
Que éTinie par C. Chab rol pour en faire l'un des quatre
principes qui
496
497
RELATION INTERPERSONNELLE
RÉINVESTISSEMENT
d'altérité”, d'influence purement « phatiques»s), les énoncés possèdent toujours en 5us que|-
fondent l'acte de langage (avec les principes
ation est ce Qui per- que valeur relationnelle (quête d'un consensus; désir d'avoir raison,
et de pertinence). Pour lui, le principe de régul
consti tue, à ja fois, la condi- ou raison de l'autre; 5ouci de ménager [a face d'autrui, ou de |a lui
met de maîtriser le jeu des influences. ll «
le Proce 55US de recon- faire perdre..….), valeur qui agit insidieusement mais efficacement dans
tion pour que les partenaires s'engagent dans
ja condition pour que 5e je dialogue, même 5i elle est Souvent plus dissimulée, car moins « offi-
nhaiszance du contrat” de communication, et
» (1995a: 88). « [| per- celle » que le contenu informationnel.
poursuive et aboutisse l'échange communicatif
Œuvre certaines Stra-
met donc au Sujet communiquant de mettre eN Nombreux et divers Sont les aspects qui relèvent du niveau rela-
te à asSure r |a continuité ou |a
tégies* de base dont la finalité consls tionnel, mais deux d'entre eux Surtout ont fait j'objet d'investigations
de |a parole de | autre et
rupture-de l'échange par ; acceptation /rejet approfondies, à Savoir : (1) la dimension de [a diStance (relation « hori-
valori sation / dévalorisa-
de Son Statut en tant qu'être communiquant, zontale ») — distance plus ou moins lointaine ou proche, avec ses
à la parole, revendf-
tion du partenaire, tout en [ui accordant le droit diverses variantes (familiarité, intimité, Solidarité) ; (2) ja dimension du
la construction de
cation l aveu de la part du Sujet parlant, à propos de pouvoir ou de la domination (relation « verticale »). || convient, à cet
….
gon identité » (1991 à : 31). égard, de distinguer en théorie « complémentarité » et « hiérarchie »,
d'-), Pertinence (principe
p Altérité (principe d'-), Influence (principe c'est-à-dire d'opposer trois types d'échanges : les échanges sSymé-
de -— triques (échanges égalitaires où les différents participants disposent
PC.
/ en principe des mêmes droits et devoirs), complémentaires non hié-
rarchiques (ex. la relation commerçant-client) et complémentaires hié-
Réinvestissement r> Captation (ll) rarchiques (ex. la relation maître-élève).
D'autre part, ja constitution d'un type particulier de relation entre
Relation/ contenu «7 Contenu / relation les interactants dépend de deux types de facteurs : (1) jes données
contextuelles, qui constituent le cadre « externe » de l'interaction
Relation interpersonnelle (Situation communicative et type d'interaction, Statut des participants,
55 étroit ou large) etc.) ; (2) ce qui 5e passe à l'intérieur de l'interaction elle-même :
Toute conversation (que le terme sSoît pris au même s'ils sont en partie déterminés par le contexte”, [es évènements
ts dont l'ensemble
peut être envisagée comme UNS Suite d'évènemen conversationnels peuvent remodeier les données externes, [a relation
ctivement dans UN
constitue une 5orte de « texte », produit colle étant en permanence redéfinie par [a façon dont Sont manipulés les
à certai nes régles d'organi-
contexte déterminé, et obéissant à ce titre Signes échangés, et en particulier par le.jeu de certaines unités à cet
uit entre jes partici-
gation interne. Mais c'est aussi le lieu où 5e constr égard pertinentes, les relationèmes (ou taxèmes dans [je cas des mar-
— de dista nce OU de
pants un certain type de relation Socio-aîfective queurs de [a relation verticale [ſkKerbrat-Orecchioni 1992 : 1° partie}).
ou de conflit.
familiarité, d'égalité ou de hiérarchie, de connivence Par exemple, une relation de familiarité (donnée « externe ») favorise
e5t familière AUX
La reconnhaissance de ces deux niveaux d'analyse la production de « confidences », mais, à l'inverse, l'échange de confi-
le de l'opp ositi on introduite
interactionnistes, qu'il 5'agisse par exemp dences (donnée « interne ») peut instaurer une intimité jusque-là
(G. Bateson, PF. VWatzlawick, etc.) entre le
par l'École de Palo Alto
Ou de la distinction inconnue des interlocuteurs ; ou bien encore : pour donner un ordre,
niveau du « contenu» et celui de la « relation»,
du Sy5tème » et les il faut en principe y être « autorisé », mais, du Seul fait de |e donner, je
établie par E. Goffman entre jes « contraintes
dans l'interaction locuteur prétend exercer Sur son destinataire une certaine emprise et
à contraintes rituelles ». Tous les énoncés produits
lorsqu'ils Sont de 5e placer dans une position haute qu'il ne possède pas nécessairement
peuvent être envisagés SOUS ces deux angles : même
matio nnel (ils ne Sont pas au départ. ;
toute évidence chargés de contenu infor
499
498
PÉPARATION
RÉPARATION
RÉPLIQUE
. , ;[ément gique » Serait cachée par les « faux-semblants du monde sensible », de
. te rép ara
é bli e » : cef élém
Sciciser la notion j "6 lém
d'é en l'autre celui pour jeque|, entre [a réalité ontologique, toujours pré-
j le locuteur au
irement fautif, et des réparations par F L .
perm xemple peuvent très i 5e produire
bien US; gente comme proposition, et [je Sujet 5e trouve l'«< écran de la construc-
m'est pas SonNC tour de paro ] epa re | tion d'un réel » comme Signification 5ur le monde (Baudrillard 1972).
cours de Copa 5
l'a bse nce de tou te « err eur ». Relèvent donc de la Ce deuxième point de vue est également celui du philosophe L. VWitt-
en endus” à
interactionnelle des malent
pien l'étude de la gestion 1987 , Gaul- genstein pour qui les représentations ne témoignent pas s5ur le monde
n* (Giülich et Kotschi 1983,
des proces5us de retormuiatio mais Sont je monde, ce en raison de quoi nous prenons connaissance
mmyn 1987 a). du monde (WWittgenstein 1986), et celui du sociologue P. Bourdieu
jonnel, Polites5e … v7 pour qui {| faut « incure dans le réel la représentation du réel... »
Malentendu, Marqueur conversationn
(Bourdieu 1982 : 136).
En psychologie Sociale, cette notion à été reprise et reformuiée
Réplique tif désigné par
par P. Moscovici (1972). Elle est définie dans cette discipline à partir de
type d'enchai nement réac Sa fonction première qui est « d'interpréter ja réalité qui nous entoure
Dans Son 5ens courant le ) e avec humeur et mar”
A fait d'une part en entretenant avec elle des rapports de Symbolisation et
RiPon
le terme « réplique » €5. ; & . | ….
d'autre part en jui attribuant des Significations » (Guimelli 1999 : 64).
Robe f,
tune opposSitiOonN » (Petit ra
réplique e5f une interven De la sorte, les représentations Sociales « recouvrent l'ensembie des
pans Son 5ens technique, la eN 2 Vie +
SU l'énoncé de | imterv
n et non croyances, des connaissances et des opinions qui sont produites et par-
portant Sur l'énonciatio Sd |
par exe mpl e ; « A: Vie ns-tu demain ? 1 qui tagées par jes individus d'un même groupe, à l'égard d'un objet social
dente, l TF
| OU «nO
de « oui ji»» OU donné » (ibid. : 63). C'est dans le cadre de cette discipline que |'on
ut te | faijre ? », au lieu ua à pi lparle
(1985), la Da SS trouve les définitions les plus élaborées, en tentant de distingquer dif-
réponses. pour J. Moeschler t-OCrecchION)
1 , N E le, ns férents niveaux de construction des représentations :; Un niveau pro-
nement négéga atitif (1985 : 95) ;- C. Kerbra n )
po . 1
ns typ aineme
+ es d'enchhair fond conçu comme un « noyau central » où 5e construisent par
5jji de répéplilique pour certaiins NE |
tataire de la réplique consensus des représentations « non négociables » constituant |a
Jesquels [à fonction contes ; Ton avis, # [ioue
Tout s'est bien passé ? -— mémoire de l'identité sociale (jbid. : 83), un « SyS5tème périphérique »
réponse, par exemple : « ama 9 à une TéP
Où 5e construisent des « catégorisations » qui permettent à [a repré-
ve ine
EE] <inon 7" (réponse positi : 207 . M
Va de 50)1) » (1990 Sentation de « s5'ancrer dans [ja réalité du moment, |.…..] comme grille
intant | que cette réponse te au « TOU
la réplique est équivalen de “décryptage” des Situations Sociales » (ibid. : 84).
Dans le dialogue théâtral,
conversations. La question des représentations Sociales est d'actualité dans les
de parole » de l'analyse des + Sciences humaines et Sociales car elle renvoie aux questions fort comm-
p Échange, Tour de parole plexes de la distinction entre s5yStèmes de pensées, Systèmes de vaſeurs,
doctrines et idéologies, de leur définition et de leur structuration.
En pragmatique, cette notion est diversement employée. Tantôt
Représentation Sociale 5 à 500.
de façon restreinte comme dans [a théorie de [a pertinence de
Sociale prend naiéanee
La notion de représentation |Due Ap
D. Sperber et D. Wilson pour qui là représentation est l'un des deux
logijie Sous la dén n
natioion
- ominat de « représentationC Cole Pr/ processus (l'autre étant celui de la computation) par lequel un Sujet
ji erse s , elle trai
div é te de la ques interprète les énoncés. || faut en effet qu'il soit capable « de repré-
398). Sous des appellatijons Dans le cha mp p
la réalité et . 5son image. int Senter mentajement ce fait et d'accepter sa représentation comme
port cntre la Signification, cut ée, 5
/
opp osent deux pPoiN
ion est très dis étant vraie ou probablement vraie » (1989 : 65). Tantôt de façon
[losophique où cette not ontol0-
n côt é
Oté celu i j pou r lequel l'e "exixistenc e d'une « réalité
de vue : d'u
503
502
REPRÉSENTATION SOCIALE
RHÉTORIQUE
ntionnelles de la politesse rences de ja banalité sSemblent jui dénier », Sacralité qui rend cette vie
rales trictes et rigides, et les formes conve « Plus honorable, plus Supportable aussi » (1992: 68-9). Quant à
de politesse » occupent
quotidienne. En particulier, les « formules FE. Goffman, il considère que 5i les « civilités ordinaires » ont un rap-
m qui relie la Stéréotypie
une position intermédiaire 5ur ce continuu port avec le Sacré, c'est qu'elles Sont mises au Service de [a protection
r 1998) : ce sonf le plus
radicale et la créativité pure (Rothenbuhle ou de ja valorisation de la face* des interactants; or « ja face est un
Souvent des Semi-routines. oblet Sacré », auquel chacun voue Un véritable culte, lequel doit
s-mêmes plus ou moins
ces formules peuvent d'ailleurs être elle s'exercer par Un certain nombre de pratiques cérémonielles et de
comp lime nt peuvent certes
codifiées : un remerciement OU UN menues offrandes (1974 : 81 et 84) - tout être social étant en quelque
le « toute faite », mais ils
emprunter la vo1e paresseuse d'une formu Sorte à la fois dieu et prêtre, officiant pour 5on propre compte en
atio La
ns. « formule » peut -
permettent aussi UN nombre illimité de vari même temps que pour celui d'autrui.
Segment ou d'un énoncé
encore 5e présenter Sous la forme, Non d'un
(comme « pardon » OU « je
préformé yntaxiquuement ef lexicalement FONCTIONS DES RITUELS
e « moule » Susceptible
vous prie de m'excuser »), mais d'un Simpl
ble (c'est par exemple le Pour E. Goffman (S'inspirant librement d'É. Durkheim), les rituels
d'être rempli par un matériel infiniment varia
Un nomb re auasiment infini à 5e distribuent entre rituels réparateurs, qui ont pour fonction de ten-
cas des vœux, dont on peut engendrer
+ Substantif » et « verbe à ter de neutraliser une offense (excuse, justifications, etc.), et rituels
partir des deux Structures de base « bon
te dans cette affaire des confirmatifs, qui servent à instaurer, maintenir, modifier ou faire ces-
l'impératif + bien »). [| faut aussi tenir comp
« traditionnelles », les for- 5er Une relation ; On y trouvera principalement les rituels de contact
variations culturelles : dans les Sociétés
on 5tricte (correspondances Salutations, présentations, etc.) et de Séparation (exemple des
mules rituelles obéissent à une codificati dans les
le), alors que, «rituels de fin de Soirée » en contexte de visite, dont le fonctionne-
régulières entre telle 5ituation ef telle formu
es » comime [a nôtre, les règle s conversationnelles ment est fort complexe et Subtil, car il 5'agit pour l'invité de libérer à
Sociétés plus « fluid
importante à l'improvisation temps le territoire de l'hôte, Sans manifester cependant trop de hâte
Sont plus Souples, laissant Une maïgë
que la conformité à des ce Qui pourrait passer pour insultant : le ritue] permet en l'occurrence
individuelle - Sociétés où l'on valorise, plus
fantaisie innovatrice (per- de concilier, dans une Situation de double” contrainte, |es intérêts
normes préexistantes, une certaine dose de OppO0sés du « territoire » et de la « face » des protagoniètes).
gincérité). Cela dit, toutes les
cue comme le gage d'une plus grande La frèquente complexité des rituels vient de ce qu'ils apparaissent
avec jes codes rituels, dans
gociétés connaissent la possibilité de jouer
dans le cas d'une « rela- de préfèrence dans des 5ituations elles-mêmes complexes, et « ris-
certaines circonstances au moins (par exemple quées » : ce Sont en quelque sorte des Solutions toutes faites que |a
tion à plaisanterie »). langue met à Ja disposition des Sujets pour leur permettre de résoudre
du rituel (connotation
» En ce qui concerne |e caractère Sacré au mieux les problèmes communicatifs qu'ils rencontrent tout au long
: les ethnologues ont eux
d'ailleurs absente du mot « routine ») de leur vie quotidienne. Facteur d'économie (car les actes répétitifs
« désacralisation » de |a
mêmes déjà opéré récemment Une certaine ont Un « coût cognitif » bien inférieur à celui des actes inédits), le
» (Rivi ère 1995) tels que les
notion, Sintéressant à des « rites profanes rituel est en même temps Sécurisant, donc pacifiant: {| permet de
tés de loisir, etc. ; il Suffit
bizutages, les cérémonies Sportives, les activi conjurer l'angoisse, et l'agressivité corrélative, que risque toujours de
fication Symbolique forte,
que ces activités soient dotées d'une Signi Susciter [ja présence de l'autre (de 5on corps, de ses faces) — [ja politesse
té ou de l'institution
incarnant les « valeurs-totems » de |a gocié est « désarmante », c'est Une « violence faite à [a violence ». Rôle faci-
. Or on peut admettre avec
concernées, pour mériter le nom de rituel litateur, rôle régulateur (les rituels « balisent notre feuilleton quoti-
n terminologique entre les
C. Javeau (qui maintient une diètinctio dien », NOUS dit C. Javeau), rôle Stabilisateur (Social et affectif), rôle
les plus « micro » des
rituels profanes et les rites religieux) que même pacificateur.….. Même les « formules d'impolitesse » (beaucoup moins
Une gacralité que les appa-
rituels confèrent à la vie quotidienne «
511
510
RÔLE
RITUEL
513
512
ROUTINE
lequel 5ont engagés les Sujets parlants. Par exemple, on dira d'un Sujet
qui pose une question qu'il remplit un rôle de Sujet interrogeant (ou
questionnant),:<d'un Sujet qui donne un ordre qu'il remplit un rôle de
Sujet ordonnant. Ces rôles concernent donc les différentes positions
d'énonciation que peut prendre un Sujet parlant, aussi bien à l'oral
qu'à l'écrit. Ils 5e différencient donc aussi bien des rôles actantiels qui
Sont d'ordre Syntaxique que des rôles 5Sociaux qui Sont d'ordre 5ocio-
logique : « [| n'y a pas de correspondance bi-univoque entre rôle social
et rôle langagier » (Charaudeau 1995à : 91). En effet, un même rôle
Social (professeur) peut donner lieu à plusieurs rôles [angagiers (ques-
tionner évaluer expliquer), et un même rôle langagier (questionner)
peut être tenu dans des rôles Sociaux différents (professeur commis-
Saire de police, médecin). On aura donc intérêt à parler de rôies jan-
gagiers en généra], quitte à distinguer ensuite ceux qui relèvent d'un Scénario Praxéogramme
comportement énonciatif, ou rôles ſocutifs (Charaudeau 1993à : 119),
tels que présentant, questionnant, demandant, assertant, validant, Scène d'énonciation
etc. (Charaudeau et Crojl 1991: 239), et ceux qui relèvent d'un com-
en Notion qui, e @N
en analyse ° du
du disc
portement énoncif, tels que expliquant, racontant, décrivant, arqu- | ours, e eST
est Souvent employé ée con
[ent avec celle de «
Sltuation® de communicatio cur-
mentant (Charaudeau 1993 à : 119). Les rôles relevant du comporte- n », Mais en par
ana gne d'énonciation », on met
ment énonciatif - également appelés rôles communicationnels -— l'accent Sur le fait que l'énon
| Vent dans Un espace inst
permettent « de définir quelle est l'activité communicationnelle de itué, défini par le gen
re de
chaque participant (à un échange) : comment chacun réalise les rôles
communicationnels qui [je légitiment par rapport au contrat
d'échange et les Stratégies discursives qu'il adopte au cours de |a
LA MéraphuoRe THÉÂTRALE
conversation à l'égard des autres intervenants et de leur activité com-
La
municationnelle propre » (Croll 1991: 67). cour, napimé ;;
€ éètrale est fré. quente
5, LP chez les analystes du dis-
Actant, Cadre participatif, identité, Locutif (acte -—) @5 Courants pragmatiques
une panobl À 7 JE ;: « La langue comporte
PC. Un catalogue de Tapports
impr UE dé € @57 que le loc interhumains, toute
uteur peut 5e choisir lui
Routine > encore plu €: 0° aire -même et
Rituel licour O1
» (Ducrot 1972hb - 4). Cet
te idée S'impose avec
@NCe quand on rapporte
ge 5 [es Textes à leurs genres
Pt en effet parler de « scè de
parole nc ne » POUF caractérijser tout
au implique Une Sorte
de dramaturgie. La 5cène
décor, comme 5 le dacSuo
; | reuCI
rs TE Un Simple cadre, un intérieur d'
de
TT pendant de ce discours. 5] à
repré Elle en est contituthe
llise plus Particulièremen PE
t là notion de « scène »
AION QU'Un discours fait pour la
de 5à Propre Situation
d'énoncia-
parle-t-il de mie en Scène
pour
515
SCÈNE D'ÉNONCIATION
SCÈNE D'ÉNONCIATION
518
519
SCRIPT
n gocodiscursive et les
a
éléments de |a Sit
e dans l'activité de Schéma
tisation éimple na TES cl
196 9) à l'œ uvr des NSE 2 ES de règles de réécriture ct de
imaginaires (pèche ux
de l'imags de A à la transformation UpD des réci
ie, de plus, la question posées j e
définir la s5tr ucture canoniqu
(Adam 1999 - 105). ll rel thos* discursif- ara0Ée
aristotélicienne de l'é - remarg M # membres d'une communauté cuſturelle. Comme lé
théorie on d'images. Distin
Tou te Sch éma tis ati o n est une propositi L-B . Gri ze los Sujets, « GME + Caron (1989 : 21H, ce que mette. nt en œuvre
s résentation,
mage de celui de rep qui CON
mande certaines atten
quant je terme d'i
éma
à AetB et image
SC
oui" ne fai ,
on ce qui esft relatif
,
Schéma co
précise ; &« J'a ppe lle rep rés ent ati
gchématisation idéal qui ne fait que refléter les régqularités » formalisé
isèes de façon
dan s le tex te » (Grize 1996 ; 69). Une éale par les règles.
ce qui es vis ibl e seur im (AI,
onN d'i mag es — images du schérmati Selon une Se conde hypothèse, "7 | es Schéà ma 5 Sont au ;
est une propos iti discouIs
images du thème du ; . . ts » (Richard 1990: 7
images du co-sch éma tis eur im (B), lui, teeis OE Sur les Situations et les évènemen
conna
de Dase ; 1-M. Adam,
se donc trois images récit ne perinet
tent pas de dit menées à partir des grammaires du aisance 5péci
im (D. 1.-B . Gri ze thé ori cio dis cur siv e @nN
n S0o
ima ges de la Situation d'interactio utr e ON entre l'hypothèse d'une conn
insigt e 5ur les de ce lle que l'a fique de la
ges de [a langue de l'autre ou plu ri- connaiesa
cours, les ima le cas de contex tes des récits et celle d'une
(ou des langues, dans des 5é ure narrative condu ites habituels
attend qu'on produise s produits par génér
(Caro ale
n 1989 : SN ES nem en et de
la mat éri alité du dis rs (effet
cou loppem nt
linqgues), les ima ges de dos recherche [ie On Saisit mieux alors l'intérêt du déve
je média choisi)- comme [es « frames » ou cadre d
ation, Objet de discours,
Tex te
connaiances (Mi 5 à des schémmas
p Discours, Énoncé, Enonci PL
» est insky 1/5) et 1e5 Scripts Gcha
nk et Abeson 1977,
Un «frame
Sous forme d'Un TE A nnérepré sente unej situationd connue
e. ordo, nformations d'inf avec
.
va] M (« ii
vides "PI le particulariser et l'adapter dans ja Situation. Des
Script é élaborées de façon nible. ce pp éfaut " Ent en cas d'absence d'éléments di 5p0->.
(ou de Schéma) ont ét i permet de Supposer … à Ue ce Qd qui j n° est pas ditî OUV
Les notions de Script hologie linguistique tex
- ,
gie cognitive et eN psyc äà4
uellement. Des « frames » liDOgui
Spéc if iq ue eN ps yc ho lo s Si mp li fi ée + A
ssairement trè
conforme
ici une Synthése péce conna
tiques1 , , na rat!tf Ou Onévén
0 habit
îttiel
tuelle. On présentera es.
emen s Sont envisagés -
lles ont ouvert …. des 5
des problématiques qu'e & SC Un « frame » utilisé pour [a compréhension
cefans Cf anneme
l'introduction de ja
5) attribue à FE. Bartiett nts Sous forme de Scènes et d'épisodes. Les fa pi
}. Caron (1989 - 208-21 s générale, présente
on de sc hé ma co mm e & une organisatiOn trè
noti 521
520
SCRIPT
SEGMENTATION GRAPHIQUE
524
525
SÉQUENCE
SÉQUENCE
a CU PA € fat que des restrictions ou des Spécifications
,
quer le- mouvement conclusif attend U. La à
Action argumentati ve prototypiqu e à la forme Suivante : EE
ou évaluation
Pnz Dénouement THÈSE + DONNÉES —Étayage
Situation Nœud Pnz Situation
donc probablement——> CONCLUSION
PE Pna antérieure (Prémisses) argumentatif + (Nouvelle) Thèse
initiale Pn, (déclencheur) > finale Pns Par So Pars, Parg, Saut sf Parg
(orientation) <—
Prop. |} Prop. 2 Prop. 3 Prop. 5 RESTRICTION ;
Prop. 4 Seulement 5i
Topo
SPECIFICATION
narrative dans un cotexte dialogal Parg,
"jnscription d'une Séquence par l'ajout, à l'ouver-
adrée) 5e traduit
(oral, théâtre ou narration enc @n fin de narration,
ce - . . …
Schéma à trois macro-propositions de base (Parg,, P
Entrée-préface ef,
ture du bloc narratif, d'une propositions asSurent Parg) prend explicitement appui 5ur Parg, (thése antéri ) dar je
e des fables). Ces
d'une Évaluation finale (moral casé particulier de [a réfutati jon. Retenons que ] cette 5t ture : 5équen.
une autre.
[a transition d'une Séquence à tielle n'est pasÀ d'un ordreze linéaire
linéaire |
immuable e:- laà (nouvelle)
nouvelle) Thés thé
ION)
|
(Parg;)3 peut êtref ormuléeée d'entrée
d' Sé et repri ise Ou non par une ne con |
SÉQUENCE EXPLICATIVE (EXPLICAT Sion qui[ la redouble en fin de e Séquence,
5é [a thèse antéri (Parg.)
1986,
de base (Grize 1981, Coltier
Dans la Séquence explicative ou Com
)
peut A
être Sous-entendue, , |[a restriction iction. (P arg,) peut don one le jeu à
opérateur de type Pourquoi?
Adam 1992 : 121-142), UN l'o pér ate ur l'enchâssement d'une nouvelle Séquence. "# re
entation problématique et
ment? questionne Une représ lication Ce
.
du problème 3 a Sojution-exp
parce que permet de passer Suivantes ;
SÉQUENCE DESCRIPTIVE (DESCRIPTION)
pre nne nt en cha rge ies macro-propositions de base
que ant
phase de questionnement formul
Jap ESE OP rar 005 descriptives (d'ancrage et d'affectation
Schématisation” initiale (Pex), Explica- Isation par fragmentation et par Iificati ji 1
uoi! comment 2 Pex), Suit une
Une Question-problème (Pourq le de cette relation par contiquité et par analogielej et 5enfinnd de porreformulati
ulation) cor-
condusion-évaluation fina
tion-réponse (Parce que Pexz) et e explicative enc e
adr PONT En 530. ° macro-propositions de base (Adam et pa
qu'une Structur
réponse (Pexz). 11 e5t fréquent réponse, Jent,, ne Tomporte . La Séquence descriptive, , à la àla diffé
différence des précé-
à CÉ
t apparaît alors en position de
une Séquence narrative. Le réci avec [la for me popu- Ce , é pas d'ordre desA macro-propositio ns. La questi j
en particulier le cas
en lieu et place de Pex,. C'est e d'un lieu, d'un de l'insertion de Séquences descriptives dans le récit à occupé la
étiologie (récits d'origin jsti . +
[aire traditionnelle du récit réflexion rhétorique et Styli
ylisst tique <classique comme [a poétique
nom, etcC.). moderne.
GUMENTATION*)
SÉQUENCE ARGUMENTATIVE (AR SÉQUENCE DIALOGALE (DIALOGUE)
umen-
une thèse, le mouvement arg
Que l'on démontre Ou réfute ne Saur ait ES dialogal peut être défini comme une Structure hiérarchi-
prémisses (données) qu'on
tatif est le même : on part de e les deux , pile PES Æ ES : les Séquences phatiques” d'ouver-
telle ou telle condusion. Entr
accepter Sans admettre aussi » qui pren- à . e du texte, - d'une
d part, , les s5é quences transaction-
j
« démarches argumentatives
le pas5age es5t assuré par des pondant elles combinables, qui constituent le corps de l'interaction, d'autre
d'arguments-preuves corres à] é ntair; e complet à la forme
nent l'allure d'enchainements que con stituent part. Un texte conversat] ationnel éléme
d'une règle d'inférence” , nte
Suiva :
Soit aux SUpPports (étayages) s. Ce Schéma
s argumentatifs enchässé
[es topoi*, Soit à des mouvement
521
526
SÉQUENCE CONVERSATIONNELLE
SÉQUENCE CONVERSATIONNELLE
Question Échange Réponse et, partant, les plus étudiées sont les Séquences d'ouverture et de <ld-
NU [862]
[A1] enchâssé
Réponse ture. En effet, comme je dit C. Kerbrat-Orecchioni : « La plupart des
Question
[61] <> [A2] interactions 5e déroulent 5elon je schéma global : (1) Séquence d'ou-
verture ; (2) corps de l'interaction (qui peut Ijui-même comporter un
nombre indéterminé de séquences) ; (3) Séquence de clôture » (1990 :
ent dans la composition des 220). :
ces différents types de Séquences entr ment om 0° La Séquence d'ouverture, par exemple, comporte une Série
textes par trois modes de combinaison ; l'enchâse 1.
ire et l'atternance-entre 0 d'échanges permettant ja mise en route de l'interaction : prise de
ment, l'enchaînementraddition linéa e YP7 C, 5 contact (échange de salutations), échanges rituels” Sur [a s5anté, et,
ent être de mêm
Les Séquences combinées peuv
« type de texte »), elles Pe ED ê din Selon les 5ituations, considérations météorologiques et autres com-
engendre un effet Simple de
s et, dans ce Cas, à 5Èqu De mentaires. Pour ja s5équence de clôture, on considère en général
le plus fréquent) de types dnférent
Sa propre valeur. Parfois, un hj qu'elle débute avec [a production de [a première préclôture (pre-
enchâssante confère au texte global ;
s nettement 5à marque au texte closings, Schegloff et Sacks 1973), par laquelle un des participants
de dominante confère plus Ou moin indique qu'il Souhaite orienter l'interaction vers [a clôture, et qu'elle
plutôt descriptif, etc. La Suc
le texte est alors plutôt narratif, ou 5 5e poursSuit juUSqU'à [a Séparation des participants. Elle contient fré-
ent QU Une parte OU 507
tion Séquentielle n'organise très Souv text e pren quemment des échanges de salutations, de vœux, de projets de
UN plan” de
d'un texte complet. Le plus Souvent, Se FeVOIr.
charge la composition globale. En dehors de ces Séquences encadrantes de l'interaction, aisé-
Descr iption, Explication, Récit,
Argumentation, Conversation, ment isolables en raison de [eur localisation, de leur caractère forte-
Texte ment ritualisé et routinier et des actes Spécifiques qui jes composent
L-M. À
{bien que le passage de l'ouverture au corps de l'interaction puisse
être Sujet à discussion [André-Larochebouvy 1984), le découpage
Séquence conversationnelle d'une interaction en Séquences repose Sur des critères pragmatiques
s des ) interactions
t , la Séquence et thématiques : par exemple une Séquence de prise de rendez-vous
Dans le cadre de l'analyse € n rang
€ ntre l'interaction (rang le plus ; à la fin d'une réunion de travail, une confidence au cours d'une
constitue une unité intermédiaire
dialogale). Le terme esf néan conversation, etc.
haut) et l'échange” (plus petite unité
terminologique dans la me; 2 La question des Séquences conversationnelies rencontre dans bien
moins entouré d'un certain flou LE
autre terminologie Pour des cas celle des genres* du discours, et elle conduit de [a même
(1) certains auteurs emploient une pOur CO li
ple transaction manière à prendre en compte l'hétérogénéité inhérente de tout type
cette unité (elle 5e nomme par exem ais 1 5
1985): (2 le terme angl d'interaction : par exemple, une interaction dans un commerce peut
Birmingham ou chez Roulet et 31. fr ne
de 55 occurrencés au faire intervenir une Séquence de conversation (voir aussi [àa notion de
équivaut dans un grand nombre
de l'analyse! convers 2° °. ê module* chez Vion 1992). Mais la Spécificité des Séquences conversa-
échange : (3) dans le courant P2r
on de Séquentialité EXP ur tionnelies réside dans leur <co-élaboration par les participants et dans
Sequence renvoie Surtout à la noti pair es adja 0 les différents phénomènes d'ajustement et de négociation” qui peu-
le dans les
principe de dépendance conditionnel alys e en rans s vent s'y manifester, en particulier au cours de leur mise en place et de
ence » dans l'an
par ailleurs, l'unité appelée « Séqu
529
528
SIGNATURE
SIGNATURE
. ps
er type s de Séquences da Sa forme manuscrite n'en est que plus saillante, d'autant que je signe,
ript ion de diff éren ts
leur dôture (voir |a desc Souvent illisible, relève plutôt du graphisme que de l'écriture. Ces
1996).
[a conversation dans ſravers0 … caractéristiques permettent de rapprocher [ja Signature du fonction
p Échange, interaction nement d'un geste : elle attire l'attention, mais l'objet vers ljeque| elle
pointe n'est autre qu'elle-même. L'autoréflexivité ainsi provoquée à
pour conséquence de faire apparaître, Sur le Support écrit, un indice.
. …
Le Signe renvoie bien au moment, au Sujet, au lieu de l'énonciation.
Signature 5
On AUOT En ce Sens, la Signature peut être considérée comme un indicateur de
la Signature — « appositio
La définition actuelle de (Le Roo pride à la déixis, associant indicateur de la personne et indicateur d'ostension.
agée du contexte »
du nom patronymique dég ei le caractère ice
ia tement
indique parrai
qu droit| françaisj. Elle indi joint 1 [on On acts 1 AUTOGRAPHIE ET FONCTION PERFORMATIVE
con
Signature, Signe remarquable qu 31 5
indivi
5j e UN indiv
à ian idu du —, — ja Tore | L'autographie du Signe mérite une analyse plus approfondie. C'est
opre — elle dés un déi cti qu
e -, et 5e comporte com elle qui fait toute ja différence entre [a Simple mention d'un nom
jſangage —- Signer c'est fair
r UN ancragé Situationnel.
puisqu'elle fournit au 5cripteu propre et la Signature.
L'autographie est un mode d'inscription caractérisé par le fait
HISTOIRE DU SIGNE qu'un Signe est écrit « par 5oi-même », de [ja propre main de l'auteur.
Elle Suppose un contact direct avec je Support écrit et, de ce fait,
constitue une Sorte de preuve de là présence de celui qui à s5igné.
Cette particularité qui rapproche l'énonciation manuscrite de l'énon-
5
ciation orale sSignale le contexte d'origine du développement de la
)-
e preuve écrite. Jusqu'au xv° siècle au moins, les engagements juri-
nn
diques Sont validés lors de cérémonies au cours desquelles les parte-
naires profèrent des sSerments. {| s'agit de prononcer certaines for-
mules accompagnées de gestes Symboliques au contenu religieux et
4 coutumier. L'autographie prolonge ja Symbolique gestuelle des 5er-
ments. Écrire de s5a main revient à apposer Un Signe SUr UN SUpPport,
l
} 5 comme on tend la main Sur la Bible quand on promet. L'acte de 5igner
y
pP est aussi un acte du toucher. Parallèlement et dans une moindre
mesure, d'autres formes de performativité se développent, réservées
aux chanceliers, notaires, lettrés. Les actes émanant des chancelleries
4
t
royales Sont validés par la formule < Subscripsi », « j'ai Souscrit », qui
est un énoncé performatif typique. Or, curieusement et 5ans doute à
des fins de protection des documents, les scribes vont prendre l'habi-
tude de donner à la dernière partie de [a formule (la marque -} de |ja
tées par le droit médiéval.
première personne) des formes graphiques exubérantes. Les paraphes
| |
ET DÉIXIS en Sont [a continuation.
SIGNATURE
0 n
marrage ge | inférleure d'u La diffusion de l'écriture, Surtout Sensible en France à partir du
ji St Située en 9 énéral dans la XVI Siècle (Furet et Ozouf 1977), va faire évoluer la Signification pre-
e5ft particulièrement visible.
Ainsi det
écrit.CT achée du bloc tex tue], elle
détach
531
530
SITUATION DE COMMUNICATION
, n, iintervenentition
tale, interruptrupiontio d' oppositioit;n, n, rérépl iique
oralié et ora]
. oùpl écrit
SITE D'EMPLOI
écritures ; l etc
ion des , pre
nêle de joDP
itition nd
ap hi e- La personnali at des tale, proposeosi
Spontané et oral
j' au to gr l'élarg jsement c'est-à-di |’
i, ,<'est-à-dire ire l'
plooi
de
mière ef rituelle l' al ph abétisation et iv i- gite d'empl effectuation d
ite d emploi n° est,.
prog rè s de 9raf hi qu e ji nd
s'accroît avec les une expression ces genres dans un ni cadreript Situati
,current.e . Le Lela Sit5i e d …
ibl ionnel ré
po ss ib il it é d' i . El le
fonctions de l'é
crit. La
ripteur à 5àù prop
re écr tu re
en, conséq ue nc e, e, ni de sc co mm ! à D; UEHA
à lauatfo
vif
pie SU le e la Slt
ja relation du Sc et d'identification
, SuScitant t appel
quelle transforme
,
Nr, car {| fai
en gé
gn es d' id en tit é risable néral € g Ln en
prend place parm
i jes Si gories fixées
par le id
de l'âme. habitudes, e ;< CANAUX '
;
déchiffrement importanté ituels, places, re. glstres ";
ves tenace de
des rê
s e évolutio nest
é, cett modalisation S.….) et aux vari
riables d' un certain ftype de 5
i
5
in t de Vu <émmiologiqU Signature permet
au Sujet à de ; à ) n vue de ua tronrpré(au
ta T
D' un po si gn e. La parte, à qui, UO où, po ur qu oi .. .7 l' in te
interprétation
du
e |à vol onté co
nsciente i, quand, Y e
tion 1 d' un co;nsdetat.quo
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car elle affecte qu 'e ll e ex pr im
rtaine
tes écrits parce argée d'une ce
de valider les ac te qu'elle paraît ch e Site d'empl
oi in n'exi
en of. Il et défJO ini par le
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déetcide des cini ddit
on : pas
itions minimales
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jinconscente, qu
i <'extériorise- chentur,
Se ativit
qui é d'i
ess ai recmo h généité, - de re à
force inté ri eu re , teoilractivité nécenéc ai re s à 5a
herche. || ut être
. oit (l'entreti intél
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étr évisé av ec un candid at at àà uneec ; électi ) oupejarg e ge (le(|
…… id
ien nd élection ; et |
LA SIGNATU RE
ÉLECTRONIQUE
de Signature dé
nouent par ler des banli jeues). L'; import ré si de dan s | es distinc-
portano t ari
ct;
en ma ti èr e | déf ini ti 5 Ia
i e cla rté
Les évolutions
récentes du dr
oit
tr e le Su jet et 5a Signat
ure puis- tions de 5a éfinition , dans les inv
. ,
da
et la ngagiers
sé depuis des Siè
C es en
ment. L'édifice ra ts 5ltuationnels
ce lien intime tis S' im pose progresive paart ded'un5i e ét
ud e …
e élec tr on iq ue 5e apparaître jes To n aupadérler
s d'emploi lorsque
le con e
que |a Signatur u à PE U obsolète, 1ais C SA S au 5 ap-
@N deve na nt pe plus nécessaire puiera Sur des ana }
chant, évid em me nt ,ar
qu e |5
Sérniologique, L' au to graphie n'est té 5 da n En Sa
4
chées au Si gn e. riture du nom fréquences des uni ités de disco urs, leur répartiti ion, leurs cofré
croyances atta Est Si gnature toute éc
valider 1es ac te s.
cette écriture.
Le 8 février et autres indi jces ne nifica tifs que A Un cit Site e|
désormais POUf mo ye n de t AU X N O S un et sigSta bil ité -
el que oit le ue. Alex d'emploi qui gr an onnées e abilité et une parenté Suf-
par l'auteur. qu la Si gn ature électroniq ficantes et -
s adoptent |a
joi 5ur
ature autographe
dans le te des €
permet tee du
paraisons entre les parties (ou
OIN
2000, les député ni ss ai t |a Si gn
cet ajus- ;
main » qui défi me »- Derrière corpus Téuni.
pressiOn & de 5a & pa r lu i- mê
eubstitué les mots elles formés de
Code civil, ON à uv ea u ra pp or t à l'écrit, de nouv pp Cor pus, Étymologiej 5ociale, Lexicométrie
e Un no
tement 52 profil d'autres croyance
s.
té et, 5à ns doute,
performativi
ictique B.fF Situation de communication
Autonymie. Dé
]
ot Le terme de e àSltuatl
équivalent 5j Coteji NP Oy à de diverses façons, et Souvent j|
énoninationS - <ftua ant à s'en disti
gite d'emploj co mp lé ment de celle
de genre”. diverses déDE
clixcours , if
j A
; NE
Stu
5
de communicètion
/
f Sat
- ation+ de
/
ut s'insc ri re @N définition
cette notion pe at io n co nc rè te , UnNiQUS, et la F'énonc tion. lle (ou contexte 5ſtuationne!) , UNO n
ion d'u ne Situ mètres
Entre 1a descript at te st é, € le introduit des para
, différemment la communicâr
d'un genre €n 50j au x ra is on s et condition s de bat D'une fa çon . générale.
2 € , et
et 5a5 j Stant à
Spédiſiques qui
tienne nt litique * te } dé
n. Ex em pl e da ns je champ po , loc ali- “con Le », ce ft he # 1
« contexte à l'ensemble
ADI desdes OT | .
tion et de l'énon
ciatio
io n (d at ée , ci rconstandiée Oimple or à quis € langage. Ces conditions permette +. par
at
à la fois Une Situ tifs, etC.), UN
au Parlement est en an ts in d ividuels et collec Uu à quoi renvoient jes pronoms et certains
ar tains
ÈC ges in te rv uvernNeNéE
ée, motivée, av ur s d' in ve st it ur e, allocution go
ns (disco
ensemble de ge 533
H3I2Z
SITUATION DE COMMUNICATION
SITUATION DE COMMURIGATION
| 2 + { ] ÉE f . [D +
phrase (Composant lingquistique) au Sens de l'énoncé (composant rhé-
j] e 7 [à
1 f a i
torique), et c'est la Situation de discours qui les fournit comme autant
d'instructions qui orientent l'activité de compréhension. C. Kerbrat-
Orecchioni (1990), pour qui le contexte est essentiellement Situation-
jl
St nel, propose, à la Suite de P. Brown et C. Fraser (1979), d'en définir les
composantes générales : participants, site et but. P. Charaudeau dis-
( 1 tingue la Situation de communication, qui est toujours extralinguis-
tique, et le contexte intralinguistique, qui « est le lieu où 5'instituent
é }
les contraintes qui déterminent l'enjeu de l'échange, ces contraintes
provenant à la fois de l'identité” des partenaires et de [a place qu'ils
occupent dans l'échange (en termes psychosociaux), de la finaliité* qui
|
8 les relie (en termes de visées), du propos” qui peut être convoqué (en
termes de macro-thème, celui, global, qui est objet de l'échange), et
des circonstances dans lesquelles il 5e réalise (en termes Je données
L s qui 1}jouent le rôle le d'in strstructions Sltua-
d'in matérielles qui interviennent dans l'échange) » (2000 b). Quant à |a
certain nombre de ces donnée
a
d
question de la relation entre l'externe et l'interne, il 5e dégage un
j +
1
une
sio n. consensus pour dire, comme 6. Kleiber, que « le contexte n'est plus
com pré hen
ent à prOpPO5 ie CEE 007 quo) Ou conçu comme quelque chose d'extérieur, mais comme une réalité
Diverses questions 56 pos au op
€ ernes ( (e
nt ext
à Savoirir 5 5i ces condititiions 50
cognitive » (1994). [| demeure cependant une opposition méthodolo-
copsiète jste
| duits, ET ef5 ly ES
à et le
j tralinqu istiques) aux NOT
inguisti anoncés pro gique entre ceux — plus lingquistes - qui considèrent qu'il faut d'abord
jiinternes (üin ralingi 1Ué
[a Situation qui seralt ext t.s
C ondan
décrire le 5ens hors contexte puis y ajouter [es Spécifications apportées
guisti
inqu igtique. Une16 aaut re QU estion réside par la Situation, et ceux, analystes du discours, qui considèrent au
conèr
Po5 texte co quir | Seraitti intralin ce à ud
e ué :- faut-il y inclure tout
dtiqutiq
ipauiuis contraire qu'on ne peut décrire un énoncé qu'en partant des données
[a nature de cet extraling par tag é »
VD UYO ane ,
env iro
i nne men t cogn itifiti Mu tuellement Situationnelles.
tue l'« 5é T EE Bom
Sav oir que doivent p05SCO
Sperber et Wilj son 1989), ce NS Vu les emplois divers des termes Sſtuation de communication,
prendre, OU 5 ] àa9I
pair| es de l'ac ! te de langage pour 5F com quee €ef PP on. p5Y Situation d'énonciation et s5ituation de djscours, on pourrait proposer
e 5ociologiiqu
d'un certain ji nombre de donnéeces s de typ u etre de distinguer ja Situation de communication lorsqu'on 5e réfère à
élat
atii vement,t, doi dotTt-ooN n prendre en compé© Lo l'environnement .extralinguistique dans lequel 5e trouvent jes don-
| ue ? Corrél
giq
doit-on 5 j ;
É
nées de l'e i ronnement linqguis tique ou
"envnvi tin ent s des 5itu a nées qui correspondent aux différentes composantes c<i-dessus
stiques et les aspects per
ÉE NS Un carne
en rapport les formes lingui décrites, [a Situation d'énonciation lorsqu'on 5e réfère au processus
| r LR. Searle (1 , |
Ori . nous engageons à faire vos devoirs », nous pouvons avoir recours à |a
ba r, IN)
7 EZ
5 Fensrmbls des con n Situation d'énonciation qui nous dit que l'énonciateur représente
hier
EE
|
une entité collective (nous), le destinataire une entité collective ou
NE
Signification de
ue Fi ie ON ot qui barmet de pPasser de la
| |
ra
535
EE
À ile
534
SPÉCIFICITÉS
…
SPÉCIALITÉ | ifi
j urs scient
désigne-t-on Souv ent les disco et technique
ues et qui vise |a no
n-ambiguité jentifiques
/
gie et d'autres mo ye ns te rm in ol og iq
iculier » (50, Internati
o- [es repr
PUR flo BOTS rapport au Statut sSocioprofessionnel de de cette catégorie. Ce qui revient à
un ic at io n dans un domaine P art EL par
de la co mm
anization, 1990).
l'énonciateur |a à
nal Standardization Org ncent l'inadéquation, cadre d'une certaine institution, ;
, tel s que B. Quemada, déno nature du;/ contonu etet àà lala fi finalité pragmati
Les lex ico log ues le mot langue(s). Pour mesagé, et non
dé no minations contenant en fonction de critères linguitiques. matique Cu
à l'obje t dés ign é. des abulaires*, 5'agissant
vie nt plu tôt de parler de yoc
cet auteur , « il con iétés, qui font appel, Terminologie, Vocabulaire / lexique
ers du français et de 5e5 var
d'emplois par tic uli e, au fonds de |a FE C.-B.
non cia tio n, [a mo rphologie ef la Syntax manifes- ll
pour la pro vocabulaires Sont les =.
» (1978 : 41153). Si les n, il Spécificités
langue commune
ibl es de la Sp éc if icitdè é ce typé de productio
tations les plus vis es contri-
particularités discursiv 5e
es
dans l'emploi d'une unité esde text
LZ
ns que d'a utr en
Ti
Cette pertinence peut être marquée par un indice de Spécificité, Un exemple ; Spécificités des fréquenc
positif, négatif ou banal, et mesurée par un coefficient de Spécificité, es constatées pour [es
formes action et actions dans les résojutions confé
lequel dépend du niveau de [a probabilité (pour cent, pour mille, etc.). dérales des quatre
centrales ouvrières françaises pendant les dé |
1981-1990. P écennies 1971-1980 et
L'INDICE DE SPÉCIFICITÉ
Quatre cas peuvent 5e présenter. (1) Ou bien le mot (ou le 58) à, CFDT 1[ DT, [CFTC | CFTC | CGT | CGT,|[ Fo, | Fo, | T/F
dans le texte f, une fréquence f plus forte que celle qui était atten-
due, et cela est assorti d'une probabilité inférieure à 5 % (ou 1 % 1971-80 [1981-80 |1971-80 1981-90 [1971-80 [1981-90 1971-80 1981-90
. Ti
Selon |es exigences de la recherche): il est alors considéré comme 43042] 29704] 42.266 | 92 239 127 961 [316 352] 69613 | 29 942 1151 119
action p +99] +37]
Suremployé localement et un indice de Spécificité+ ou 5* lui est -—-03 11] -03, -—-15j -03| -03
|
| f 351 204
automatiquement attribué. (2) Ou bien sa fréquence jocale est plus 81 145 281 627 136 53 1878
actions p| +05 b bj +14] -03|
CT
faible que la fréquence attendue et cela également avec une proba- f 39
Oa] 05 b
9 18 93 38 111
bilité inférieure à 5% : il est considéré comme Sous-employé et un 21 13 342
indice-— ou 7 lui est attribué. (3) Ou bien la probabilité de ja fré-
quence f est égale ou Supérieure au maximum requis et l'emploi du ON remarquera l'énorme disproportion
qui affecte les parties + du
mot dans le texte t est considéré comme banal, digne d'un indice b. COTPUS. Avec es deux textes et plus de 444
000 Occurrences, la CGT fait
ll peut 5e produire, dans ce cas, que toutes les fréquences f d'un mot à elle Seule Plus de [a moitié des régolution
s. Le calcul des probabilités
Soient d'emploi banal dans tous les textes: le mot recueillera alors rectifie la massivité de es fréquences : c'est
ainsi que les 627 occur-
un indice global B, Signe du vocabulaire de base du corpus. (4) Enfin, rences d'action obtenues par elle dans [a
Seconde décennie inscrivent
lorsqu'une fréquence zéro, vu [a petitesse du texte concerné, est le mot en Spécificité négative (—), donc en
SOUS-emploj, alors qu'à |la
jugée banale, le jugement est Suspendu et aucun indice d'emploi ne CFDT, 351 occurrences Suffisent pour inscri
re le mot en Spécificité
peut être attribué. positive (+), donc en très fort SUrFemploi
par rapport aux autres. On
peut Même parler, pour la CFDT et PoUr actio
n, d'une forme ultraspé-
LE COEFFICIENT DE SPÉCIFICITÉ cifique, dans [a mesure où 5es 2 Signes + attri
bués par le calcul 5oppo-
Sent à une Série de 6 signes —
Pour mesurer le degré de Spécificité dégagé de l'analyse, ji| Suffit Le pluriel, beaucoup moins fortement, va 0
d'ajouter à la Suite de l'indice obtenu, s'il est positif ou négatif, ja dans |e même Sens, mais
avec plusieurs indices d'emploi banal et une
Spécificité très positive à
valeur absolue de l'exposant négatif qui représente mathématique- la CFTC.
ment je niveau de ja probabilité. Exemple ; à une probabilité p de UN certain décalage apparaît aussi, d'une
4, qui équivaut à 4 25% de chance, correspondra un coefficient de manière générale, entre
les deux périodes : [a première décennie es5t
Spécificité de 02. à une probabilité de 37%, qui équivaut à 3 millio- mieux lotie en action que
la Seconde, les coefficients de spécificité
nièmes, correspondra un coefficient de 06; à une probabilité de 1"®, corrigeant l'impression don-
née par les fréquences.
qui équivaut à un milliardième, correspondra un coefficient de 09... L'interprétation peut partir de ces constats
Ainsi degré de Spécificité et coefficient évoluent dans le même ens : et rechercher dans jes
contextes et les situations d'énonciation les
pus Ja probabilité est infime, plus [a valeur absolue de 5on exposant raisons de cette utilisation
Stratégique d'un mot aussi fréquent (cf.
négatif est importante et plus ja Spécificité est fortement pertinente. Collectif Saint-Cloud 1998)
Lexicométrie
Onest dès lors en droit d'interpréter les écarts d'emploi, convergences |
et divergences entre émetteurs, entre mots, entre périodes (cf. Cotlec- M.T
tif Saint-Cloud 1982).
542
543
STÉRÉOTYPE
STÉRÉOTYPE
1. Paulhan qui, dans Les Fleurs de Tarbes (1941), procédera à une pre-
Stéréotype mière réhabilitation des clichés en protestant contre « [a terreur dans
UN gr au 22 à Pi
cliché et stéréotype dénoncent prim e UN du , les Lettres ». Cette attitude est reprise par M. Riffaterre (1971), qui
<ée ou de l'ex ji . Dans le doma ine l de l'im
! pression ine
ué offre les fondements d'une étude rigoureuse du cliché défini comme
Stéréotypie ; », permetti al lt 2D prod
[je « clic j hage », également ditite « s5té « CcD anifi é « Une Séquence verbale figée par l'usage présentſant] un effet de
modèle èle fixefixe. À partirir de € 1865,
tion
ji en masse d'un !
I1QuUT t Style, qu'il 5'agisse d'une métaphore comme fourmilière humaine,
vient lele s5ens
aussi j «« néga tif
négat i » en photograp hie. De 1àlà Toute d'une antithèse comme meurtre juridique, d'une hyperbole comme
1869 ,
69, d
désié s gne /
déjà « une | p
ché é » qui,j dans le Larousse de : MT , ? mortelles inquiétudes... » (1971: 163). En d'autres termes, jl s'agit
». « STOP » €n ent
faite ». ou une « pensée banale écac ion d'une figure de Style « lexicalement remplie » où toute sSubstitution
désiés] gner ce qui j esf fixe,j jaé.. Le Substantif qui € EN TT
figé et addition de termes, tout changement de l'ordre des mots décons-
au début du C xx 5lèc lé le à | OC
ntréée dans les s5clj enNces Socijiales les tér éot ypes 500 truit je cliché comme tel. De ce point de vue, je cliché 5e rapproche de
(1922), pour qui
Jun eesai de W. Lippmann por de | UN ph 5 ors formes verbales comme la locution figée (« tout groupe dont les élé-
isent le raPp
images toutes faîtes qui médiat > repr ments ne Sont pas actualisés individuellement », G. Gross 1996 : 14),
là Sociologie y 0
À à 5uite i , la psychologiej 5ocijale € t SOUVve! EN ou je proverbe qui présente un figement” au niveau de l'énoncé tout
entation 19é es, des croya nces précon<ues
i s collecti| ves figé
vidus. Le TA 74 « SP , !2 entier. Selon M. Riffaterre, il ne peut cependant y avoir cliché que
concernant des groupes ou des indi Te divt)ingue lorsque l'usure d'une expression es5t ressentie comme telle par [je des-
Putnam (1970) qui le ET]
1 e par H. FUN
S antiqu
té reprisji en
été Sém
Le , cliché6 5e SE à tinataire : « On considère comme cliché un groupe de mots qui 5usci-
une jidé idée conventio ji nnelle as55s0clée à un mot. A tent des jugements comme déjà vu, banal...» (Riffaterre 1971: 162).
€ ier | dési gne
essentie ji llement du Stér rééotype @n ce à ue le prem
ment remp lie du SPP ique, Le C'est donc du lecteur et de 5es connaissances préalables que dépend
cale
de Style banal, une figure lexi notion de Ce. je repérage du cliché. || n'est pas nécessaire qu'il Soit renouvelé pour
ressassééee (Rif (Ri faterre 1971) : jil cons titue une on Pi ag®T,
part faire de j'effet : l'usure d'une figure de Style ne l'empêche en rien de
dési gne p jutôt une repr | ésentati ton
gtér érééotype, quant àà lui,lui, dési 5 NEt produire du Sens et de frapper le lecteur. Les travaux de M. Riffaterre
que ce 5oîtji Une reprêseN acentation coll| ective qui 5ous-ten
scien ces Sociales), Ou Une ep En ont Suscité de nombreuses études du cliché, parmi |esquelles on
et des comportements (5el On les ou de la com T mun citera l'ouvrage d'A.-M. Perrin-Naffakh Sur Le Ciiché de Styje en fran-
jon Simp
tion ifiéée qui j est au fondemen t du sens
Simpllifi 1997)
(AmosSSy @f Herschberg Pierrot cais moderne (1985).
(Selon les Sciences du langage) En analyse du discours, c'est dans le domaine littéraire que [ja pers-
pective sociocritique àa mis en évidence je Soubassement doxique du
1. Cuché
| #5, ; qn cliché : l'expression figée renvoie à l'opinion publique, à Un avoir par-
StylisStique. inciez0c
Le cliché est une notion de étiqqueue àQUI CT ain 5e tagé qui circule dans une communauté à un moment donné de 5on
j eur dans jes traités de Styl Styllsti
alitéé en vigu
jiginalit
d'origin CNd'Un € de histoire (Amossy et Rosen 1982). Le cliché 5e rattache par [à à la notion
é
tivitté
au déb é ut du xx Sièc ié le. Désès lors que la créativi ue d'idée. reçue mise en évidence par 6. Flaubert et son fameux diction-
mesure às Sa capacité d'i novation
ité d'in tion,, tout ceé qui relève cudu
S matisé. C'est PI (194!)
an paire (Flaubert 1997, Herschhberg Pierrot 1988). || participe de ce que
épéti
la répé ti on mécacan
titi ani i que 56 doi it d'être 5tig , Ie l'analyse du discours à appelé « discours Social » (Angenot 1989) ou
Alba lat (1899) à ]. aro
Mar u
ouz eau
font les Stylisti i s, d'A.
jsticcien '
ji relèvent / du déjà-dit, com PE es qui ; interdiscours*. En tant que tel, i| apparaît comme la marque visible de
condamnant les formules Qui ch se 2x aux €Cl EE ja dégradation du langage pour un courant qui va de 6. Flaubert à
larmes amères S » OU « Un métier tier de chieien n ».». LaLa chas
1 l'âge CS slqU
Clas AE é, Trs R. Barthes, ou au contraire comme un ingrédient indispensable de |a
- lte est à5 l'opposé é de l'e5p
en régu "esprit qui animait
étal en urs communication pour tous les analystes de l'efficacité verbale et de
« feux de la passion | » et «|a fla mme » de l'amour C'es
text es. l'interaction.
heureusement orner les
de rhétorique qui venaient
545
544
STÉRÉOTYPE
STÉRÉOTYPE
Sémantiquesà divers,"Us à
et est actuellement reprise j par des co urants 1 analyse du discours, il constitue avec les topo” ou lieux communs
50n rapp ort à des phénomène ine s CO
étudiient le Stéréréotype lans
étud
Dé une| pers pect ive CI d ana de y l'une des formes qu'adopte [a doxa®, ou ensemble des croyances et
jatiive (Kleiber
iber 19930).©). Dans opinions partagées qui Sous-tendent [àa communication et autorisent
j'anaphore assoclat j D. lakt
Slak a
ta € e r <
ictiin nction état établie par
du disc j ours, on reti| endra [a dist nan im
l'interaction verbale. Ce Savoir de ens commun, qui inclut les évi-
|. objet fabriqué, jj #0 5,
descriptif (le drapeau comimé , dences des partenaires de l'échange (ce qui, à leurs yeux, va de 50j),
et orienté ) v
rescript if, relatifif à une norme 50 jale
ipti DE es varie Selon l'époque et [a culture. || apparaît Sous [es jours de l'idéolo-
1994 : 43). La pr ma
| |. cuſte mourir pour -—) (Slakta ssa n | 5 gie pour certains courants qui s'exercent à l'analyse idéologique des
e5t | [ja con nal
tiique au Sens COININUN (c ‘est
|
Sém;manant 29 discours — le Stéréotype relève ainsi du préconstruit* Selon M. Pêcheux
QUI priment dans ja perspective
mots, non la vérité du concept, nt la pré gna n # (1975), et s'assimile à l'« idéologème », ou maxime Sous-jacente au
ji:
je ens en oblitéra
tiviste) ne doit pas naturaliser bien A) NZ 5 développement argumentatif d'un énoncé, de M. Angenot (1989).
ce qué montrent
facteurs Socioculturels. C'est 51 2114 ie Pour une pratique qui vise à dénoncer les présupposés idéologiques
(1993), ou encore de P.
D. Dubois et P. Resche-RigOn l'his embusqués dans des discours en apparence innocents, la sStéréotypie,
», Souligne l'importance de
çon étude du terme « casbah …. SOUS ses diverses formes (dont le cliché et le stéréotype constituent de
….
des discours (1993). 500 Simples variantes), apparaît comme ce qui permet de naturaliser le dis-
évidence du SOupa5Se
En Sciences Sociales, [a mise en de 500,29, je cours, de masquer le culturel 5ous l'évident, c'est-à-dire le naturel.
gue rejoint # trav
culturel des Stéréotypes de lan 10 dans5 1e EE Telle est [a position exemplifiée par R. Barthes, des Mythologies au
qui ji volevoient n essentiellement
de psychologieji Sociale, 1
alor
210 s
5 co ON Roland Barthes par Roland Barthes. Plutôt que de dénoncer le « prêt-
5 tatiOon ] collective ſve figée. | il se définit
une représen à-penser » dont 5e nourrit plus ou moins consciemment le discours,
es, Som aires et tranchées, des5 € DEE,
mma
« jimages pré2 conçues ef figé ig é
mIllleu 5 ! l'analyse du discours tente aujourd'hui d'examiner les éléments pré-
des être é s que e faitit | l'ind indiivividu Sous l'influenceC de 5on existants qu'emprunte [ja parole et en dehors desquels jl [lui est impos-
du Français, de ja fem me, ph il
(Morfaux 1980 : 34). C'est l'image 2 Sible de se construire et de Se faire entendre. Le Stéréotype et les phé-
munauté donnée. Une Série
peau... qui circule dans une com Comm 1933 nomènes de Stéréotypie 5e rattachent dès lors au dialogisme”®
à une Cat 90
puts obligés Sont ainsi attachés ;: généralisé mis en lumière par M. Bakhtine et repris dans les notions
initiéesé p ar D. Katzet R.VV. ;
[es étud = es par questijonnairires es initi d'intertexte* et d'interdiscours*. Tout énoncé reprend et répond
en 1934 comimé tu
[e « Juif» aux États-Unis apparaît 5 TN nécessairement à [a parole de l'autre, qu'il inscrit en [ui ; jl 5e construit
lligent... Les 5ciences 5014 e
paire, entreprenant, cupide, inte de 0j que Sur du déjà-dit et du déjà-pensé qu'il module et, éventuellement,
entation de l'autre et
chent ainsi à préciser |[a représ
547
546
STRATÉGIE DE DISCOURS
STRATÉGIE DE DISCOURS
né peut communiquer avec 555 Seul possible dans [a 5ituation, et qu'aucun déterminisme nature],
transforme. Qui plus est, le locuteur Social, psychique ou logique, interne ou externe au producteur ne
ant Sur des STO NPS E
allocutaires et agir ur eux qu'en 5e fond à |° contraigne Strictement celui-ci à 5e comporter de telle ou telle façon,
des croyances partag 5
représentations collectives familières et langagièrement » (1990 - 216).
de l'argumentation dans e | js
et du moins l'approche de l'analyse En analyse du discours, on observe divers emplois du terme et
e UNE branche de | na
cours (Amossy 2000) qui 5e présente comm diverses définitions, 5elon les courants de recherche. Pour certains, « |es
50n compte l'acquis de ja rhéto-
du discours Soucieuse de reprendre à mots entrent dans des Stratégies sociales [et] Sont les indices et les armes
rique comme art de |a parole efficace. de Stratégies d'individuation » (Boutet et 3]. 1995 : 19). Pour d'autres,
séologie à
Doxa, Éthos, Figement, Langue de bois, Phra « [a Stratégie fait partie des "conditions de production” d'un discours »
R. A.
| (Bonnafous et Tournier 1995 : 75). Selon un autre point de vue, « [a
Structuration d'un acte de [jangage comporte deux espaces: |.…..] un
Stratégie de discours espace de contraintes qui comprend [es données minimales auxquelles
uire les opérations UNA il faut Satisfaire pour que l'acte de langage 5oit valide, |.…..] un espace de
Leterme de stratégie vient de l'art de cond
alors à tactique) au pol 1 1 Stratégies qui cOrrespond aux possibles choix que les Sujets peuvent faire
armée SUr un terrain d'action (| 5'oppos5e
ce militaire eta pu faire 904 de la mise en Scène de l'acte de langage » (Charaudeau 1995fb : 102).
a fini par désigner une partie de la scien 15 Ce qui Semble 5e dessiner, au regard de ces différentes définitions,
égie à |] Fcole de guerre).
d'un enseignement (Les Cours de Strat gnan t toute est que : (1) les Stratégies sont le fait d'un Sujet (individuel ou collectif)
plus géné ral dési
cette notion a fini par prendre Un 5en5
coor donn ée pour atteindre un certain but. On qui est conduit à choisir (de façon consciente ou non) un certain
action menée de façon nombre d'opérations langagières; (2) parler de Stratégie n'a de Sens
Stratégie commerciale, a
pariera donc de Stratégie électorale,
employée de façon centrale 205 que par rapport à un cadre de contraintes, qu'il 5'agisse de règles, de
politique. En tant que notion, elle e5t
la théorie des Jeux, en psycho normes ou de conventions ; (3) on aura intérêt à retenir les conditions
différentes disciplines de pensée ; dans émises par [a psychologie sociale, à avoir qu'i faut un but, une Situa-
et en analyse du discours.
jogie cognitive, en p5ychologie 5ociale tion d'incertitude, une visée de résolution du problème posé par l'in-
nd à UN « ensemble #
Dans Ja théorie des jeux, elle correspo tervention de l'incertitude et un calcul. Pour P. Charaudeau, on ne
joueur dans toute Situation de
règles déterminant |a conduite d'un des
peut utiliser cette notion de Stratégie que par rapport à l'existence
ern 1944 : 44). .
jeu possible » (Von Neumann et Morgenst EF
d'« un cadre contractuel qui assure [ja Stabilité et [ja prévisibilité des
nd âe | nHANE
En psychologie cognitive, elle correspo comportements » de 5orte que puisse intervenir un Sujet qui aura à
atteindre, de a 400
opérations [qui] reflète les choix faits pour jouer « soit avec les données du contrat”, soit à l'intérieur de celles-
Un but défini ä l'avance. Par
plus efficace et |a moins coûteuse, di» (1995 c : 166). Ainsi, i| va jusqu'à proposer que « ces Stratégies 5e
s de la justesse d mh Ui
exemple, convaincre UN interlocuteur préci développent autour de quatre enjeux, qui ne Sont pas exclusifs les uns
Stratégies pourront li TE
prétation 5ur UN problème particulier. Ces des autres, mais qui 5e distinguent néanmoins par la nature de leur
les capacités cognitives QU
gelon les contraintes des Situations, ef Selon …
finalité: un enjeu de légitimation qui vise à déterminer [a position
1990 le,: 8).Caron ;
UE » (Espe oieret Socia propose de « ne parler de ro d'autorité du Sujet |.…..}, un enjeu de crédibilité” qui vise à déterminer
la position de vérité du Sujet [|.…..}, un enjeu de captation qui vise à
remplies : Une Situation 1
que lorsque les conditions Suivantes Sont es
faire entrer le partenaire de l'échange communicatif dans le cadre de
ment OU NON par le Sujet;
certitude [.…..]; un but, visé consciem nt UN
pensée du Sujet parlant... » (1998 : 13-14).
e de choix , trad uisa
"règles du jeu” [...] ; une SuUccession réglé pp Crédibilité (stratégie de -), Captation (|), Légitimation (stratégie de -)
(1983 : 155-1 56). Pour C. Chabrol, « agir ras.
plan d'ensemble.….. »
ment produit ne SoÎt pas je PC
quement implique aussi que le comporte
549
548
STYLISTIQUE
STYLISTIQUE
personne
exprime-t-il Sa vision du monde dans cette notion de 5tyli5tique, interfèrent trois plans : (1) l'existence
. ma
;
SUBIECTIVITÉ
ET ANALYSE DU DISCOURS
STYLISTIQUE
istique et
la ligne de partage entre Styl
[lesttrès difficile de définir prendre des
Stylistique, on l'a vu, peut
analyse du discours, Câr la
+, 15 S
geait la 5ty-
. Les phénomènes qu'envisa
formes extrèmement diverses distribués
du xx° sièce Sont aujourd'hui
listique d'un C. Bally au début gmatique”, la
e les thé ori es de l'é non ciation linguistique, la pra C ateurs de |A déixis (« CeC| Ÿ, < ICI », « maintenant NY, <& d Main Ÿ, etc. 1
entr du discours...
conversationnelle, l'analyse
gociolinqguistique, l'analyse®
a e
éren ts. Pour ce qui
nt Sous des angles diff
2 « | ; 3 as .
Subjectivité ie Un
dans le Journal de psycholog
hié | a], lÀ | ©
D'ÉCRITURE ;
SUPPORT
fournit un autre exemple : ce document est présenté « vierge », avant
ctures » aussi bien ; Propos
TA. Van Dijk parlant de « Superstru TS
le départ du navire, à l'administration des affaires maritimes pour qu'y
Sonnet ©. M al JE
rècit* et de l'argumentation” que du -. Soit apposé un timbre. Chaque feuillet tamponné acquiert alors un
j i s textue
recouvre des U nité Statut officiel et devient |e Support d'écriture du commandant.
ji ue,
jentifio la notion de la cla
uence” permettent
Les Toncepts de plan” de texte ef de Séq
EN ANALYSE DE DISCOURS
rifier. MA
p Plan de texte. Séquence C'est principalement dans le domaine des études portant sur les
pratiques langagières au travail que les Supports ont été pris en
compte. Les activités d'écriture au travail s'effectuent Sur des Supports
Support d'écriture différenciés, variés, dépendant du type de production, des traditions
privilé
e
gie les formes 5onorès , enica Ef
1
1D- de métier, des dispositifs propres aux organisations. L'inventaire des
L'analyse du discour s para. Supports et leur typologie s5ont en soi un domaine de recherche
atiVes. Transpo: er
taxiques, ainsi que les modalités énoncl po Pn (Cottereau et 3!. 1989).
approche est inu ST
cadre des travaux Sur l'écrit, cette iveres D'un point de vue Iinquistique, |25 Supports participent à |a
doxalement, elle ignore les Support qui JOUE jéveloppé ; construction du sSens des messages écrits dans [àa mesure où ils 5ont por-
jication écrite. Les
&5 1 nNs
hisStorle 6 [a palé0-
dans la communication 6] teurs de normes discursives. Ainsi les physiciens consignent certaines
rap) [2 P2PyrO 98 | ,tingue
disciplines érudites telles que l'épia
objet de Conn 5 - 1 à phy. informations dans un cahier d'expériences et d'autres dans un cahier
raphieje oùoù je SUpPpOrt est UN Na
! de laboratoire (VWelfelé 1994). Certains Supports comme les bordereaux
document, C est-à-dire 15 Tônique)
êntre ja matière objective du Gts qui nt de production dans un atelier d'usine Seront remplis dans un Style for-
t ê6
gique utilisée (papier, pierre, parchemin, Suppor les INSU ver tement elliptique; d'autres Supposent des énoncés plus explicites. Pour
carnet, etc.),
Forme du Support (livre, cahier, les professionnels, la lecture, l'interprétation d'une note, d'une
êté utilisés pour écrire (plume . crayON, Stylo, machine à iL jc majus-
orga ntoation remarque, d'une description dépendent étroitement des Supports.
d'ordinateur, etc), l'écriture ef 5€5 diverses orme D'un point de vue cognitit, la diversité des Supports correspond à
NUS ules, malsji aus5] j p polices typogr|aphiques).
cules, minusc
è), et le
des Usages complémentaires et Simultanés : le planning des Soins affi-
9raphiqué Té écrit jade
des ignes d'écriture dans le champ constl .e 13 ché dans un sService hospitalier sera consulté à tout moment d'un
e j Tous ces ©éléments,
proprement dit.
OE
Simple coup d'œil, il Servira de point d'appui à des échanges oraux,
Plus OU MOINS étudié aus
Un rôle Dlus ou moins important, lues à à Dive en tandis que le boîtier, renfermant des fiches <lassées selon le type de
por Sur la
construction du 5ens : [es travaux Qui 1 Soins, Sera consulté individuellement (Lacoste et Grosjean 1999).
SVI les fonctions fie
ar exemple, ont Misji eN évidence Spécifiques à La présence et [a permanence de Supports écrits Sur les 5ites de
aphiques
page et à l'usage des distinctiOns typogr production fournissent des ressources aux agents engagés dans l'ac-
istique.
Structurent le discOuTs journal tion productive. Ces artefacts cognitifs (Norman 1993) peuvent être
accessibles à tous, ouverts, ou réservés à quelques-uns.
DANS LE DOMAINE JURIDIQUE
tradn,
a tio
de valida i. Matérialité discursive, Médiologie, Plan de texte, Signature
à certaines marques ; 1
Le Support écrit peut, T4 ion in ar. B.F
juridique, Porteur CO D:
acquérir le Statut d'un acte tr néf orm : 57 lettre
dip lom ati que décr it le proces5US de cette
tion OUT Sn acte
requète, ce dernier lui TER
ticulier adresse au roi Une TBE chande
de 5à main, elle Ce
approuvée par UNE mention
serelle utilisé dans [a mM
juridique. Le journal de pas
559
558
SURFACE DISCURSIVE
SURDESTINATAIRE
ce même rôle » (1969 : 40). La Surface discursive est donc une 5orte Symétrique / complémentaire
d'équivalent d'« énoncé ». Plus tard, chez M. Pêcheux et C. Fuchs > Relation interpersonnelle
(1975), la « Surface discursive » est remplacée par [a Surface linguis-
tique, ce qui permet de distingquer deux niveaux: celui des énoncés
Synchronisation interactionnelle > Inte
« concrets », lieu de l'illusion de complétude et d'autonomie du s5ens, raction
et celui de l'objet discursif, que construit l'analyse du discours, un
objet qui est le « réSultat de [a transformation de [a s5urface linguis- Synchronisation intersémiotique
tique d'un discours concret en objet théorique, c'est-à-dire un objet Ce terme est employé dans le cadre des analy
linguistiquement désuperficialisé » (1975 : 24). Cette « désuperficiali- ses de la télévision où
à 12: de rendre compte des jeux d'interact
ion entre l'aspect verbal
Sation » était opérée par l'analyse* automatique du discours. non CommNES
unication télév
EVvlsé
isé e et [a mise
j en imag
il es des locuteurs
Dans l'usage courant de l'analiyse du discours, on parle de « Surface
discursive » pour opposer le corpus tel qu'il s'offre de manière immé- La mie en images peut tantôt « S'aligner
diate et ce même corpus qui a fait l'objet d'un traitement, dont on à Sur les enjeux communi-
cationnels directs de l'échange, en asxurant
extrait les éléments qui sont pertinents pour une recherche donnée. le Suivi du verbal [|.…..}, du
gestuel L.-J ou des propos [.….….], ou bien ConNs
erver Sn entière autono-
ie
* 2m
p Analyse automatique du discours, Corpus, École française d'ana- mie [.….….] » (Lochard et Soulages 1999 : 73).
4
562
563
SYNECDOQUE
SYNECDOQUE
(1977 : 49), voient en elle la base des autres tropes que sont la méta- nartations de discours : + ]
hu boira la Saône ou le Germain
phore® et là métonymie”, lesquelles résulteraient d'une combinaison le Tigre » Vir Jil |.
rut. L..] Oh 1 Cam (ee # Pauvre petit
diversifiée de synecdoques. D'autres théoriciens considèrent [a ynec- ) a58acre de l'enfance | »,corps de |a mourante hp:
.
(e Sait-on encore . - HY, Zo] Zola), ft, ; .
doque comme un trope Spécifique reposant Sur des « relations d'ap- filmer [a Vleillesse comme De Sic; 2»
1 Die
partenance » (Eggs 1994 : 200). Pour la majorité des théori<iens, « [a b Métaphore, Métonymie, Trope iv, Onde).
Synecdoque n'est qu'une variété de métonymie » (Molinié 1992 : 317),
en ce qu'elle prend place comme elle dans un cadre j5otopique, avec M. 68.
cette différence qu'elle opère entre des notions non plus contiguéès,
mais inclusives.
Le contenu figural de ja Synecdoque présente une grande hétéro-
généité (Le Guern 1973 : 30), du fait qu'il regroupe plusieurs rapports
d'incusion : les relations partitives au Sein d'une entité (tout-partie),
les relations numériques (pluriel-Singqulier) et engiobantes (ensemble-
composantes) entre entités, [es relations hypero / hyponymiques
{(genre-espèce) Structurant une catégorie notionnelle.
564
TERMINOLOGIE
Terminologie
HoUrV),
On désiMe 5
par Terminologie je
l'ensemble des mots
eur définition, par fesquels une discipline et expressions
scientifique ou
arfoiplu
voie 5e de k Nomenclature Ye quoique ce dernier
de la chimie con ME e SYstématisé mot ren-
de formes (cf. & |a nomenclature
bulairers et 105 Uée par Lavoisier »). On le
diStinguera de « voca-
vocabulaire de 3 * par les lexicologues à des fins descriptives (cf. « |e
Utilisé notamment ên À la PE le rapprocher aussi du Syntagme
(Pour une synthèse, voir cabré 1998). INQUS ; langue de spécialitér
Taxème ex Relation interpersonnelle ACTIVITÉ TERMINOLOGIQUE
Garl Fondé
15 Pit VyUCster (1 368, 1974, 197
Terme IETIQqUe, en particulier D.5.
9) et fortement influencé
e
Lotte, [a Terminologie ten
Le terme, appelé également unité terminologique, est une unité te de
lexicale, à fonction dénominative, qui se trouve définie en relation Sans ambiguïté D .
avec d'autres unités du même type au Sein d'un domaine d'activité techniqu.
donc Con 5 ei11 @nitre les Spécialistes d'une science OU d'un domaine
eur d'une langue et entre les langues.
étroitement délimité. Par exemple, une unité jexicale telie que dépres- , à Jogique classique, à contourner Elle cherche
|es « imperfections »
Sion àa une acception non terminologique qui correspond à « enfonce-
ment Sous l'effet d'une pression », et des acceptions terminologiques
dans les domaines géographique, météorologique, médical et écon0- taire Con
[eur et jgati
lon ;
des notions (ou concepts),
relevé des termes qui
mique; elle appartient donc au vocabulaire de [a géographie, de ja construire des dé miseen forme de leurs relations. Le but
météorologie, etc. L'usage de termes peut être considéré comme un @5 déTinitions dénotativesr Spécifiques. et de
Son point d'arrivée
indice de Spécialité*, bien que la pénétration d'objets techniques dans
notre univers familier incite le locuteur profane à en user. En outre, à
partir de la notion de mot clé, définie parfois en fonction d'un calcul
de fréquence, les analyses de discours qui ont opté en faveur d'une
entrée lexicale ont construit un outil indispensable, le mot pivot.
Dans le cadre de l'analyse du discours, la distinction entre mot et
ou L'unité de [a termin olo
terme est opératoire dans ja mesure où tout terme étant une unité lexi- gieji , le terme”,", est 1 N mot
ii notion {terme complexe) désign (terme Sim
j ple
cale forgée conformément aux règles morphologiques en vigueur dans ant de manière ue
OU concept) à l'intérie ue
la langue il ne 5e distingque d'un mot ordinaire que par une Spécification ur d'un domaine d'acti
vité, La
d'emploi. Ainsi n'est-ce qu'en vertu d'un critère énonciatif que j'on peut
Sélectionner le sens approprié dans une 5ituation donnée.
pp Mot, Spécialité (discours de - / langue de -), Vocabulaire / lexique
F C.-B.
566
KG
TERRAIN
TERRAIN
NE ; ion aui
pri ori té don née ; | Tone) A
avèc une
une ou plusieurs langues, io ECO. EN SOCIOLINGUISTIQUE
réa lis er identiquement Par Un EU
universelle, peut Se EE 5 SO iq ue La sSociolinguistique peut étre considérée comme une forme de lin-
mpo rte que lle lan gue . De par 5€5 amat 00, des
n'i Tor quistique de terrain. Elle ne peut s'exercer Sans avoir recours à des
iqu es et géo pol iti que s qui Sont en Causé, | à VS 5
nom |, PEE
oite d'une part NEC e observations de situations Sociales effectives, quelle qu'en soit |a
s'effectue en relation étr n 52 3 NSE A) nature : espaces publics, familles, réunions associatives, 5ituations de
e part avec les gra
domaines concernés d'autr 2 . travail, écoles, etc. Les données sont recueillies dans des 5ituations
normalisation (Norme
naux et internationaux de Sociales réelles. Elles ne Sont pas auto-construites par introspection
| | comme [je font les linguistes Structuraſistes ou formaſistes. La présence
SOCIOTERMINOLOGIE du chercheur Sur le terrain permet d'avoir accès à des faits jinquis-
a 5 S-
ts dérivés des vies norm
Les apories liées aux effe 0 ent re tiques et discursifs qu'il n'aurait pu inventer. C'est le cas des mélanges
res de la ter min olo gie ont amené la cons 1 0 de langue ou de |angues approchées en situation multilingue. C'est
util itai ron écaa nt
3) qui, constatant que
terminologie (Gaudin 199 5 êt 5 [9 Compte aussi le cas de l'ensemble des dialogues qu'aucun lingquiste ne pourrait
techniques Sont por
domaines scientifiques ef recanstituer par auto-analyse.
re Le sSociolinguiste américain VW. Laboyv à clairement explicité, Sous
ef chniques comme : entnz
SU P
jsco 200
urs d'i 09rface enSec. fue CO OS
nte à, [q ue s l'appellation « paradoxe dé l'observateur », [a position particulière
variations entré 02
ES in et profanes, considère les ra 5 20 95 dans laquelle 5e trouve le linguiste de terrain : i| essaie d'avoir accès
étudie les effets de ; p
l'intérieur des domaines, me obj et les 2 VTS le enr aux formes de langage, aux types de discours les plus vernaculaires, les
lement com
en contact. Elle prend éga plus authentiques, à ceux que produisent les locuteurs en dehors de ja
es elies-mêmes. De 5 P:
giques et terminographiqu présence de l'observateur, mais en présence dudit observateur. De
rs de ja terminoIOgIE.
une analyse critique du discou dee
Vo abulaire/ lexiqu
nombreuses réflexions méthodologiques ont essayé de contourner ce
-),-}, Voc
(di cours de -/ langue de paradoxe. [| S'agit de rapprocher l'observateur des acteurs du terrain.
p Mot, Spécialité e (dis
Soit en en faisant une Seule et même personne : le linquiste est aussi
membre de ja communauté observée, comme l'entreprit W. Labov
dans son étude du ghetto de Harlem (1978). Soit le linguiste devient
Terrain un membre de ja communauté grâce à une immersion et un temps
des Sciences
ter me et emp loy é par plu cieurs disciplines d'observation long ur le terrain. C'est [a position des ethnologues qui
ce iriques OÙ
Soci ales . | dés ign e les Stu ations ou les lieux emp
et le passent plusieurs mois voire plusieurs années ur jeurs terrains de
humaines
données, constr 4 uire 5es corpus. ON par
je chercheur va collecter des pli nes Spé cul ati ves . façon à comprendre de l'intérieur les cultures et Jangues étudiées.
par opposition à des ‘disci
de disciplines de terrain,
LA CONSTRUCTION DU TERRAIN
EN ETHNOLOGIE Les « terrains » ne Sont pas que des [jeux objectifs et extérieurs au
€5 autour
ns :; C c'est
nol ogi e ne peu t pas 5€ concevoir| Sans terraiins: chercheur. De même qu'il construit es données à partir des matériaux
eth l |
KqueTesS - bruts qu'il recueille, je chercheur doit construire son terrain, c'est-à-
S ‘observation participan étu dié es. Lon g dire prendre un ensemble de décisions : choisir les lieux les plus perti-
‘immer ger dans15 lesles commun0h
autés
mél tentent
cheurs 10 de 5imm
03 é diffé- nents au regard de 5a problématique, convaincre l'ensembile des
des
é l[ointa jnes | et à C tures très
de 5 s cui
é 6es
des àà des contrées acteurs concernés, expliquer le 5ens de Sa présence, obtenir des auto-
, de terrain in onf € été progressivement
NE des nnôtres, ces méthodes
rentes des au terrain urbain. risations quand, comme c'est je cas dans [es 5ituations de travail, le
çais et, @N part icul ier,
adaptées au domaine fran
569
568
TEXTE
TERRITOIRE
cageun date
déterrmi
re à [aRye,
nça is
développée dans je do ma in e fra e et du de esJame5es.retiDans
199aque1llelle. Jam village
err De
distinction du Thèm ja pér
191 1, cCo mbe tte s 1918 et 1983). La nt âx iq ue SYN glet
Adam oche Sy e » (Stock, collection « Bibliothèque cosmopolite . ce fn
êtr e co nf ondue ni avec l'appr »}.
Rhème ne doi t pproch propO-
e
(S N) /Sy nta gmé verbal (SV), ni avec l'a p Cohérence, Transphrastique
tagme nom ina l centrée, d'une
Has an 197 6). Elle e5t en effet
Sſtionnelle (Ha lli day ef unicative à PL
ré d'i nto rma tiv ité et de dynamique comm
part, ur le deg e des enchaf-
phr ase et, d'a utr e part, SUT la grammair
l'intérieur d'une
-
nements phrastiques.
513
512
TOPOLOGIE DISCURSIVE
TOPOLOGIE DISCURSIVE
TOPOS5
TOPOS
} te, honoran 5.
7 PE. — (2) Argumentation fondée Sur ce topos : « Si je ne t'ai Servi à rien pen-
est -el le lég ale , jus
ure dant ma vie, au moins que ma mort te soit utile ».
général : + cette me ? possible? facile ? adr
qe 5)
né ce ss ai re ? gr e +
+ utile? Nadeau
Séq uen ces prévisibles? » (d'après ro €
Ce Schéma peut être Spécifié dans un thème ou dans un domaine
ên 50
le s con cre ts mo nt re aisément que |1a discursif. Au topos formel « à plus forte raison », spécdifié dans le genre
Le ime PF Remp t un instrument Par discours de consolation, correspond [Ja forme Semi-abstraite : « Le fait
2 mpl idt é du Sys tème topique @N fon
ct que "La mort ne doit pas toucher les jeunes gens” est plus acceptable
t efficace. dève-
ji topos » le dis5cours (plus normal...) que "La mort ne doit pas toucher jes gens âgés" ; mais
ox te nl on , on appelle également * cha rge alors
TE terme 5e
une rép ons e à une question tOPIQuUé. Le im e
VOUS Savez qu'autour de vous bien des jeunes gens sSont morts ; accep-
loppant tez donc la mort ». Cette forme est Sous-jacente à l'énoncé « D'autres
nte nu Sub 5ta nti el. P
' d'usage, qui [eur Sont morts bien plus jeunes », Supposé inciter les mourants âgés à |ja
ssent des variantes
; Les topiques connai ité . Par exemple, la
tés
ji e délibéra-
topiqu résiqgnation et consoler les vivants de [a perte d'un proche.
dif fér ent es fin ali s 5 che 17z
tent de Servir rm e (1) int] erro97 ve: & Si «Si vou Le topos peut correspondre à une argumentation complète, qu'il
mis e 5OU s [a fo
tive peut être à Ve
NON recommanda &, S'agit Simplement d'énoncer à l'instant judicieux : « Tu dis que tu as
5 ir 1 telle mesure es5t OU réalisable, glo rie use , r 2 ë
été condamné à tort (que ce qui t'arrive est injuste.…..) et jete crois. Le
jus te, néc es5 air e,
vous ce . et-elle Un ;
ÉQ UE NC ES po si ti ve s 7», la topiau® #5. Christ est l'Innocent par excellence. Or le Christ à accepté une mort
aura Telle des CONS jptive : « Si VOUS VOU
| injuste. Tu deis denc accepter cette injustice ».
jsti ; e e5t jus te,
comn
fai tes CPE dire montrez qu'ell Une fois trouvé et correctement adapté au cas, il reste encore
Tine me TS ntre que 2 T S
discours mo à amplifier le topos. Éventuellement, je discours 5e détachera de
nés SO Ve;t - (3) constative ; & Le - « »
TS, 5 Ar
ess air e, Ql or ie us e ; (mais) jl ne En
Son contexte de production argumentatif pour devenir descriptif et
at juite, néc tiq ues de 54 réa!154.
SOU littéraire.
les mod ali tés pra
es et ur ment à ja critig
à l'analyse, éventuelle
forme la topique Sert DANS LA THÉORIE DE & L'ARGUMENTATION DANS LA LANGUEY
discouts.
Dans cette théorie défendue par ©. Ducrot et ].-C. Anscombre, les
D ARGUMENTS
Z #
LE TOPO5 COMME SCHEME topo! Sont des principes généraux, communs, « présentés comme
e5t UN Schème
déf ini tio n d'i nsp ira tion logique. un topos acceptés par la collectivité » (Ducrot 1988 : 103), mettant en relation
çgelon une gumentations
for mal ise r et don c de générer des ar graduelle des propriétés (prédicats ou échelles) elles-mêmes gra-
capable de duelles (1988 : 106). « Plus on s'élève dans l'échelle P plus on s'élève
tombe
j tote, un Ltop os Sf « € SOUS d uoi dans l'échelle Q. » Le topos noté <+/-P +/-Q5> correspond à quatre
7 Dans!s la formulation d'Aris o .
: 2, 26, 14 03 a 17). Ces=
Sd amesk» (Rhétorique . ; e précé-
formes distinctes, parmi lesquelles « -P +Q : Moins on àa de temps,
multiplicité d'enthymèmes » + plus on 5e dépêche ». Ces topoi sont invoqués dans l'analyse d'enchai-
to 50 ne èe constituent pas en topiav* NO Dar nettations.
types d'ar nements comme « {| est/i| n'est que huit heures, dépéêéchons-nous/
dent Is correspondent assez bien aux t inutile de nous dépêcher ». Le concept est à comparer à celui de sté-
:(t)Si«Pest Oves
.
raison » (« àa fortiori »)
. o
»
leur pla usi bil ité inh ére actives qui font aussi intervenir [es données prosodiques et rythmiques
risés par cités, à, ]
les topoi Soient expressément
dans lesquels ils entrent, que don nan t 5à coON- propres à l'oral ainsi que jes données non-verbales. Leur description
ls constituent je Schéma
ATE
y soit fait allusion ou qu'i méticuleuse, telle celle effectuée par C. Goodwin (1981), met en
[jé
rence au discOurs. lumière la collaboration étroite existant entre je producteur et |jes
Lo
Rhétorique, Stéréotype récepteurs d'un tour de parole, [je tour de parole du locuteur se
p Argumentation, Doxà.
j ;
=
construisant Sous [je pilotage de 5on récepteur, en particulier à travers
le phénomène de la régulation”. Ces études conduisent à chercher à
ij.
formuler aujourd'hui une « grammaire » de l'interaction (Ochs, S5che-
f
il;
‘fi:
Tour de parole donné à UN gloff et Thompson 1996) qui permette de rendre compte de l'organi-
tribution d'un locuteur
Le tour de parole e5t |a con ut donc Pi Sation d'un flux de parole en tours. Cette grammaire cherche à 5e
| |
sation ; cette nOtiON équiva
moment donné de |ja conver parole des di é- tenir dans une relation de détermination réciproque avec l'organisa-
des répliques”. Les TOUS de
qu'on appelle au théâtre nce. En 207 tion des tours de parole. Ainsi les contingences de l'organisation en
loc ute urs s'e nch aîn ent gelon un 5y5tÈme d'alterna
rent s essentielie tours la façonnent et, tout à la fois, elle influence et façonne le tour,
ver sat ion nel le, le Our de parole constitue j'unité
[yse” con que ce s5oit dans une occasion donnée ou de façon plus globale puis-
ns orales dialoguées.
d'organisation des productio
A EE
1]! ;
sat ion (« turn tak ing Différents types d'incidents peuvent Se produire dans le fonction-
con ver ole : 1) Le
! ;
les chevauchements de par
! 1
5ile nces et de réd uir e nement du Sy5tème des tours. Tout d'abord, jes chevauchements de
ter les Suivant par des
li!
r Sélectionne le locuteur
jocuteur dont c'est je tou parole (« overlaps »), je plus Souvent rapidement résolus par abandon
{1
nuit
eUo u posturale.
e,. prosodique, gestuelle
î ,
indices de nature Syntaxiqu se ja parole, Un d'un des concurrents, ou au contraire les blancs (« gaps ») au moment
sonne au moment OU il lais
FE. [1 :
EE
(2) S'il n'a Sélectionné per x candidats au du pas5age du tour. L'alternance peut aussi être déréglée par des
tionner. Dans ce Cas, 5) deu
i
|:}|
[1
j
/ | | | Sélectionné qui acquiert
1
;
581
li 580
TRAJET THÉMATIQUE
TRAIET THÉMATIQUE
s en tant 115
à Uu contraire être effectuée
d'un tour: elles peuvent d'abancon 4e # UN TRAIET DANS UNE DISPERSION MAXIMALE D'ÉNONCÉS
583
582
TRANSPHRASTIQUE
TRAJET THÉMATIQUE
de l'ampleur dans le monde anglophone et alleman ji
s, tout autant révélateurs
1795) est jalonné par des moments de corpu années 10 (Guilhaumou 2000 b). Elle s'intéresse à de ae tree ;
s récurrentes pendant ja
des enjeux discursifs de certaines expression d'historicité. Ainsi 1. Pocock (1997) à étudié [a récurrence d'un para-
et X ») que de Stratégies
Révolution française (par exemple « DU pain digme discursif, l'humanisme civique, de la Renaissance florentine à la
de comparative de récits
discursives mises en évidence dans l'étu Révolution américaine. Pour Sa part, Q. Skinner (1978, 2000) étudie les
f à la question des 5ubsis-
concurrents 5Ur Un même évènement relati conventions lingquistiques qui explicitent [ja force illocutionnaire* des
haumou et Maldidier 1986 ;
tances (Guilhaumou 1984, 2000àa. Guil arguments développés dans des théories modernes de la liberté, de
Guilhaumou, Maldidier et Robin 1994). Machiavel à Hobbes. Quant à R. Koselleck (1990), il à initié une his
trajet thématique se diver-
… Actuellement, l'approche en termes de toire Sémantique des concepts dont l'influence s'étend Sur de nom- |
5. Wahnich (1997) ur le
sifie comme je montre l'exemple du travail de iption
breuses recherches européennes (Hampster-Monk et ai. 1998), en par-
thème de l'étranger pendant la Révolution française. lci, ja descr ticulier ja vaste entreprise en cours du Manue! des concepts politiques
au 5en5 large (discours,
confiqurationnelle d'énoncés parlementaires et Sociaux fondamentaux en France de 1680 à 1820 (Reichardt et a]
l'an [| autour de trois trajets
débats et adresses) 5'organise, de 1789 à 1985-2000). L'étude de M. Deleplace (2001) Sur la pluralité des discours
la fraternité à l'exclusion,
imbriqués : de l'hospitalité à [a sSuspicion, de Sur l'anarchie, au moment où je concept, de Mably à Proudhon, 5e
démarche de l'historienne
de l'amitié à la trahison. L'originalité de la DS + 5° dote d'un désiqgnant, anarchiste, est, pour 5a part, exem
ne des trois descriptions
du discours réside alors dans le fait que chacu Ef rm l'historien du discours à l'analyse lexicologique
lyse de l'argument fina!. Qui
de trajet thématique commence par l'ana
visible ja trahison des
plus e5t, avec le troisième trajet qui rend b Archive. Conditions de production, Configuration, Évènements dis-
que « les soldats de
Anglais, c'est l'usage de 5yntagmes figés tels rtie
cursif/ linguistique, Moment discursif, Stratégie de discours
s conventionnelles » dans la langue perve
Robespierre », « les horde LG.
ent de |a nouvelle langue
des Anglais qui fait obstace au déploiem
ccupations majeures de
politique. Nous retrouvons jci une des préo Transphrastique
la prise en compte de |a
l'analyse de discours du côté de l'histoire,
discursive.
matérialité Syntaxique dans [a matérialité L'extension de la linguistique phrastique à des enchaînements
rsives multiformes
Enfin, la caractérisation des res5sources discu minimaux de propositions, de phrases (rarement plus de deux) ou à ja
étude discursives publiées
s Structure de périodes” connaît aujourd'hui un développement certain
d'un trajet thématique se retrouve dans jes
1999) du Laboratoire de avec les travaux Sur ja macro-5yntaxe (Berrendonner 1990 à), les ana-
par l'équipe « 18°-Révolution » (1995, 1985-
le Supérieure de Fonte- phores* et les connecteurs*. Dans cette perspective, |a période est je
jexicologie et de lexicométrie de l'École norma
ectives nouvelles dans la Seuil maximal des descriptions lingquistiques. 5. Stati (1990) délimite
nay-Saint-Cloud, et ouvre ainsi des persp
généralement en lexicolo- ainsi Son objet : « L'étude du transphrastique devrait aboutir à l'expli-
réflexion 5ur le mot” (Branca 1988), et plus
cation du processus de constitution des textes à partir de [a combinai-
gie (Eluerd 2000).
Son des phrases. On 5e limitera, dans le présent ouvrage, aux enchai-
HISTOIRE LANGAGIÈRE DES CONCEPTS nements de deux énoncés et de deux répliques dialogales » (Stati
UNE
1990 : 12).
études ur les langages
Cependant, au-delà du cas Spécifique des Même 5i elles accordent une place importante aux micro-enchai-
J'histoire lingquistique des
du xwine 5iède et de ja Révolution française, nements, la linguistique” textuelle et l'analyse* de discours ne peu-
l'hist oire langagière des
uUsSages conceptuels, ef plus largement vent ge Satisfaire de ce niveau minimal d'analyse des enchaînements
d'une telle approche confi-
concepts, procèdent auss| en grande part interpropositionnels. De la macro-syntaxe transphrastique au texte, [a
oire des concepis ass0ociée
gurationnelle de trajets thématiques. L'hist linguistique textuelle postule qu'il existe d'autres niveaux d'organisg-
») n'a pas cessé de prendre
au «tournant langagier » (« linguistic turn
585
584
TRAVAIL
TRANSTEXTUALITÉ
" );
4 vention de certaines « maximes* conversationnelles ». Mais i| n'est pas
1
l (
toujours possible au récepteur de répondre à ces trois questions : y à-
t-il trope ? lequel ? quel est exactement je Sens dérivé ? — il arrive que
le trope « échoue » (que le sens dérivé sSoit mal identifié, ou pas iden-
4 tifié du tout).
1 Les tropes, nous dit P. Fontanier (1968 : 167), prêtent aux idées
« Une forme étrangère qui les déguise 5ans les cacher » : [|e camou-
flage du vrai sSens doit normalement aboutir à 5on dévoilement. Ce
Qui ne veut pas dire qu'au terme de ce processus je s5ens littéral 5oit
définitivement mis aux oubliettes, car on ne voit pas quel bénéfice le
)
{ discours tirerait alors du trope, par rapport à Ja formulation Simple et
directe. Le récepteur ne doit pas être dupe du s5ens littéral, tout en
1
p
continuant d'une certaine manière à y croire : [a « duplicité » du trope
Pp
© » |
implique une Sorte de clivage du moi (kKkerbrat-Orecchioni 1986:
147 Sg.), c'est-à-dire un dédoublement corrélatif des Sujets émetteur
et récepteur.
p Acte de langage, Figure, Hyperbole, lronie, Litote, Maxime conver-
TE
591
590
TYPOLOGIE DES DISCOURS
TYPE DE DISCOURS
VOCABLE } LEKÈME
ON JL à
des valeurs — comment JéDen ln
La question de l'argu mentation ; ;
acti on Pe
EN ANALYSE DU DISCOURS
ctère vertueux d'une
la génialité d'un tableau, je cara ue 21 C'est le fonctionnement des mots en discours qui intéresse au pre-
que jes araumen
du domaine considéré, de même O5, CTI äà mier chef les analystes. Les vocables*, c'est-à-dire les unités lexicales
itions ons : élog
les oppositi ‘jagnonorance, , vertus du Cha0s,
dé e de l'ig réalisées dans un discours — par opposition aux lexèmes” qui 5ont des
ction Sont part i
contextes de contradi
jiberté.…. comme toujours, les unités virtuelles -, constituent une donnée observable pertinente
telles études.
culièrement favorables pour de dans cette perspective. Lors de l'observation de discours Spécialisés*,
50
de Schémas d'argumén voire de vulgarisation”, l'examen des vocables liés au domaine est
En principe, les topoi”, au 5en5 us
s @n nombre asse7 gran ma incontournable. À titre d'exemple, la méconnaisance du vocabulaire
des Structures macro-discursive
oduit des bonnes raisons eN médical rend périlleuse l'interprétation d'un compte rendu rédigé
potion de valeur-orientation intr par Un Spécialiste. On Souligne, cependant, que l'attention portée au
des choses désirables.
aussi infini que l'est la variété Lo vocabulaire n'exclut pas ja reconnaissance de l'existence d'un Sy5tème
ative, Pathos
Émotion, Orientation argument lexical qui présiderait à l'actualisation des unités en discours, ce qui
revient à dire que la distinction lexique / vocabulaire est fondée 5ur le
principe d'une relation interactive entre langue et discours. Cette
re/ lexique
Vocable / lexème 7 Vocabulai relation 5e manifeste avec une intensité particulière lorsque, par
exemple, au Sein d'une communauté” discursive, on introduit une
Vocabulaire/ lexique désignation” coréférentielle à une dénomination antérieure mais
5 courant,t, cOMmPTI5j comme UN non nécessairement néologique - qui correspond à ce que l'on
Le terme vocabula ire est, dans l'usage ant UN ensemble . appelle un néonyme (Cusin-Berche 1998) pour Souligner que l'inno-
Synonyme de lexique, ces deux unités lexicales désign
vation est ici essentiellement discursive. On constate, en effet, que |a
de mots”. nouvelie utilisation modifiant [Ja relation dénominative établie précé-
demment es5t Susceptible d'entraîner un infléchissement Sémantique
EN LINGUISTIQUE du vocable en question et par voie de conséquence de [a représenta-
Saus-
— qui relève de ce que F. de
Une distinction entre le lexique tion que l'on avait du lexème. Par exemple, l'introduction dans le
lair
je vo cabuDulair e e —— qui 5'inscrit dulu cécôté
re (1972) appelle la langue —- ef isticien
domaine entrepreneurial, concurremment à [a dénomination” direc-
ours — a été établie par le Stat teur, de la désignation manageur qui était en usage antérieurement
de | paroles Cet d-dire du disc 44 iL
par des lexicologues tels dans les domaines Sportif (entraîneur) et artistique (imprésario), à
C. Muller (1967). Elle est reprise 2 A 1E
relation d'inclusion NT amplifié la visibilité du trait dirigeant moins Saillant dans les emplois
ner (1967 : 17) qui instaure Une Emo
mots au moyen desquels les actualisés antérieurement.
défini comme l'« ensemble des entr e UN , #
communiqu ent
d'une communauté linguistique li Son pi
p Discours, Lexème / vocable, Paradigme définitionnel / désignation-
com, à, lexi que nel, Spécialité (discours de - / langue de -)
vocabulaire qui devient « Un A
hé,
j taire et à une description ». 1. Ficoc * ; 2PPe 5
F C.-B.
féremment en Prop
cette bipartition, l'explicite dif eu
une langue met à la jsp
lexique l'ensemble des mots qu'
le des mots utilisés par U
jocuteurs, et vocabulaire l'ensemb
nées » (1977 : 45).
donné dans des circonstances don
601
600
VOCATION ÉNONCIATIVE
VULGARISATION
acteurs impliqués dans [a vulgarisation, l'histoire à mis au jour l'ex- le milieu Scientifique, [la Société avec
es intérêts économiques et poli-
trême diversité des formes de l'activité vulgarisatrice » (Jeanneret tiques, le monde de [a médiation et
les publics aux niveaux culturel:
1994: 8). Le discours de vulgarisation, au Sein de ces multiples et d'exigence croissants » (1997 : 11). Toute
fois, comme le note 5. Moi-
approches, est tour à tour perçu comme une traduction et/ou comme rand, deux discours Sur [a science coex
istent actuellement dans la
une trahison. presse ordinaire, l'un qui vise à explique
r [a Science, et l'autre, motivé
En analyse du discours, les discours de vulgarisation prennent par des évènements Sclentifico-politiqu
es, qui tend « à construire plu-
place parmi les discours de transmission de connaissances, puisque tôt des représentations du monde Scien
tifique et de 5es relations avec
leur vocation est de mettre un Savoir à la portée de non-spécialistes. le politique et la société, à travers Un entre
lacs de paroles emprunté
Il 5'agit donc d'un discours sSecond « dont [a production, le fonction- à divers types d'experts » (2000 : 46).
;
nement et [a [égitimité renvoient à des discours "primaires" |.…..], qui > af avon et transmission des conna
issances, Spécialité (discours
Sont les publications par jesquelles [es chercheurs exposent à leurs e —-/langue de -), Terminologie, Voca
bulaire/ lexique
pairs les résultats de leurs travaux » (Mortureux 1988 à : 119). De ce
fait, Un des premiers cadres d'observation privilégiés par les analystes F C.-B.
s'est construit autour d'une approche comparative entre discours
Source et diScours de divulgation. Cette démarche favorise ja multi-
plication des « contacts entre énoncés relevant de la même Synchro-
nie, et traitant du même thème, ou de thèmes étroitement dépen-
dants, mais produits dans des conditions Sociales différentes :
énonciateurs, destinataires, objectifs, effets » (Mortureux et Petit
1989 : 43). Cependant, J.-C. Beacco, Sans renier ja nécessité de cette
première approche, SUuggère « de ne pas réduire les conditions de
production, de circulation et de réception des discours de divulgation
aux Seules incidences que peuvent avoir les discours Scientifiques
Savants Sur leurs formes linguistiques et génériques » (2000 : 16). Le
linquiste qui e5t amené à étudier ces discours vulgarisateurs s5'intéres-
Sera particulièrement aux reformulations*, aux paraphrases*, aux
paradigmes désignationnels qui mettent en exergue [es Spécificités
verbales constitutives de ce type de texte.
L-C. Beacco et 5. Moirand ont mis au jour une nouvelle forme de
vulgarisation qui s'exprime au Sein de discours médiatiques ordinaires,
lesquels « deviennent lieux de transmission de 5avoir lorsque, dans je
narratif, l'anecdotique, le Singulier, se glissent de [a généralisation”,
des mises en perspective, des corps de Savoirs “reconnus” de nature
encyclopédique, ou des emprunts aux dires des 5avants » (1995 à : 41).
Cette émergence es5t appréhendée par D. Wolton comme un glisse-
ment « de la vulgarisation de |a science à [ja communication des
Sciences », qui à des implications méthodologiques puisqu'il s'agit,
désormais, « de rendre compte du passage de deux à quatre logiques :
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