De tous les problèmes qui se posent à l’histoire de l’architecture, l’habitation est
sans doute le plus complexe. La différence entre les logis des hommes se marque non seulement selon les époques, mais selon les lieux et selon le rang des occupants. La maison n’est pas seulement un document historique ; elle est une expression géographique et une expression sociale. ! L’habitation de ville n’est pas la même que celle de la campagne ; la maison seigneuriale ou royale – en donnant à ces mots le sens plus large, car il y a des seigneurs de la finance, aussi puissant que des barons féodaux – n’est pas la maison du simple particulier. Notre exposé doit tenir compte de ces catégories. Nous étudierons donc tour à tour le château (en ville, ce qui n’arrive guère qu’aux châteaux royaux – et à la campagne ; l’hôtel particulier de ville, qui n’est pas une simple réduction du château pour des gents moins riches ; la maison à loyer ; l’habitation rurale. ! Mais nous devons avouer tout de suite la grande inégalité de nos connaissances. Autant nous sommes bien renseignés sur la demeure seigneuriale, autant nous le sommes peu sur la maison bourgeoise et l’habitation populaire. Le fait tient à ce que celle-là, disposant de plus d’argent, a été mieux construite, donc mieux conservée ; à ce qu’elle a fait l’objet d’un effort d’art plus grand, qui a frappé les contemporains, si bien que descriptions et gravures peuvent nous renseigner à défaut des édifices.!