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Les monuments mégalithiques du Somaliland

Article  in  Afrique Archeologie et Arts · November 2017


DOI: 10.4000/aaa.994

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4 authors, including:

Xavier Gutherz Joséphine Lesur


Paul Valéry University, Montpellier 3 and member of CNRS-UMR 5140 "archaeolog… Muséum National d'Histoire Naturelle
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FOR 2358: The Mountain Exile Hypothesis - How humans benefited and re-shaped African high altitude ecosystems during Quaternary climate changes. Project P1:
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Les monuments mégalithiques du Somaliland https://aaa.revues.org/994

Afrique : Archéologie &


Arts
13 | 2017 :
Varia
Cahier « Mégalithes en Afrique : un passé très présent »

Les monuments mégalithiques


du Somaliland
The megalithic monuments of Somaliland

JEAN-PAUL CROS, XAVIER GUTHERZ, JOSÉPHINE LESUR ET


MOHAMED ABDI ALI
p. 43-58

Résumés
Français English
Les recherches au Somaliland, peu nombreuses mais précoces, dès la fin du XIXe siècle, font
état de structures à vocation principalement funéraire. Sommairement décrites dans la
littérature, elles fournissent néanmoins quelques indications d’ordre typologique et
chronologique. Des missions de prospection et des fouilles, entre 2002 et 2005, nous ont
permis également de constater la présence de nombreux monuments mégalithiques de
morphologie variée. Le bilan des travaux antérieurs, réalisés par nos prédécesseurs, joint à
celui de nos propres recherches permet de proposer ici une typologie préliminaire –
comportant quatre grandes familles de monuments – et de tenter d’asseoir une chronologie
sur le temps long des différentes formes rencontrées. Cette discussion chronologique
prendra en considération les structures funéraires décrites anciennement ou étudiées
récemment dans un espace géographique plus large étendu à l’ensemble de la Corne de
l’Afrique.

Field investigations in Somaliland, quite scant but done as early as the XIXth century, have
allowed to evidence structures devoted mainly to funerary purpose. Briefly described in the
literature, they provide nonetheless some typological and chronological indications.
Surveys and excavations between 2002 and 2005 have also contributed to check the
presence of numerous megalithic monuments with variable morphology. Review of
previous work done by our predecessors added to our own research makes it possible to
propose a preliminary typology – with four main types of monuments – and a tentative
long-term chronology of the various forms of monuments. This chronological discussion
will take into account the funerary steles formerly described or recently studied in a larger

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geographical area, extending on the whole Horn of Africa.

Entrées d’index
Mots-clés : Néolithique, mégalithisme, tumulus, pierres dressées
Keywords : Neolithic, tumulus, stelae, standing stones
Index géographique : Somaliland

Texte intégral

Les sépultures « anciennes » au


somaliland : historique des
recherches
1 Les premières mentions de la présence de sépultures anciennes construites en
pierre sèche (tumulus et autres formes bâties) dans les régions de la Corne de
l’Afrique, au sud du golfe d’Aden, remontent à la deuxième moitié du XIXe siècle. À
cette époque, les visiteurs occidentaux partant d’Aden explorèrent les côtes
méridionales du golfe, de Zeila au cap Gardafui et, pour certains d’entre eux,
pénétrèrent assez loin à l’intérieur des terres.
2 C’est au français Georges Révoil, qui visita ces régions en 1880, que l’on doit les
premières descriptions plus ou moins détaillées de tumulus et autres formes de
tombes (Révoil 1882). Il explora en particulier la région de Maydh où se trouve
une concentration importante de tumulus et en fouilla plusieurs. Il y trouva à
faible profondeur quelques vestiges dont du verre romain et des tessons de
céramique rouge datés du Ier siècle de notre ère (ibid. : 312-319). G. Révoil fut le
premier à remarquer l’existence de plusieurs formes de tombes, rondes ou
rectangulaires.
3 En 1931, Enrico Cerulli, diplomate et ethnologue italien, publia dans le volume
IV d’Africa italiana un article sur les traditions historiques de la Medjertine dans
lequel il parle de deux catégories de tumulus (Cerulli 1931). Les premiers, dits de
type A, sont construits en pierres sèches accumulées sans ordre. Ils ont une

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hauteur relativement modeste mais dissimulent une chambre sépulcrale ronde et


couverte par un toit de troncs et de branches, lui-même surmonté par une
accumulation de pierres. La deuxième catégorie correspond à des cairns de type B,
plus soigneusement bâtis, mais sans toiture interne de bois. Ces sépultures sont
attribuées aux Gallas, considérés comme les ancêtres des actuels Oromo et dont
l’expansion dans la Corne de l’Afrique se serait principalement déroulée au XVIe
siècle (ibid.).
4 Plus tard, en 1937, dans un article détaillé sur les villes anciennes du
Somaliland, Alexander T. Curle, lieutenant-colonel de l’armée britannique, qui fut
vice-consul du British Somaliland dans les années trente, évoqua brièvement
l’existence de cairns à vocation funéraire (Curle 1937a). Dans une courte note, il
révèle la présence de stèles phalliques érigées sur certaines sépultures de la région
frontière avec l’Éthiopie (Curle 1937b). Dans son ouvrage The Prehistoric Cultures
of the Horn of Africa J.   Desmond Clark ne prend pas en considération les
sépultures mégalithiques, sans doute parce qu’il considère qu’elles
n’appartiennent pas à la préhistoire et ne relèvent pas de son propos (Clark 1954).
En 1961, le célèbre anthropologue britannique Ioan M. Lewis reprend et complète
les connaissances antérieures (Lewis 1961). Il revient sur la classification
morphologique des tumulus déjà esquissée par E. Cerulli et souligne l’abondance
de monuments de type A dans l’ensemble du Somaliland, dans la Medjertine, ainsi
qu’à Djibouti et dans le Harar. Les monuments de type B ont la même répartition
mais sont moins nombreux. Une forte concentration est notée dans la région
d’Erigavo. En 1975, Neville H. Chittick, alors directeur de l’Institut britannique de
l’Afrique de l’Est à Nairobi, organisa, à l’invitation du gouvernement somalien, une
mission de trois mois dans le nord du pays. Il prospecta les territoires actuels du
Somaliland et du Puntland, recensa et décrivit des structures funéraires – cairns,
monuments à plateforme, pierres dressées – qu’il attribua à la période pré-
islamique. N.   H.   Chittick propose une typologie de ces monuments qui ne
comprend pas moins de douze catégories (Chittick 1969, 1976, 1992).
5 Notre mission de prospection au Somaliland, réalisée en novembre et décembre
2002, avait pour objectif principal la recherche de sites en grotte ou sous-abri
susceptibles de contenir des remplissages stratifiés. À cette occasion, nous avons
pu mesurer la forte densité de structures tumulaires et mégalithiques dans la
partie centrale du pays (fig. 1). Nous avions alors remarqué la présence, outre les
très nombreux tumulus qui entraient dans les modèles déjà connus en Éthiopie et
à Djibouti, de formes architecturales inédites. Cette mission nous permit de
dresser un premier inventaire des monuments rencontrés et d’esquisser une
typologie que nous affinerons ici. Mais ce n’est que deux ans plus tard, que l’un
d’entre nous (J.-P.   Cros) et R.   Joussaume réalisèrent la fouille complète d’un
monument à plateforme circulaire au pied du rocher de Laas Geel (cf. infra). Les
missions suivantes, de 2003 à 2010 ont permis d’identifier de nombreux autres
monuments.

Figure 1 – Carte de la zone de prospection de 2002 au Somaliland

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DAO J.-P. Cros

6 En 2015, Sada Mire1 publia un bilan général sur le patrimoine archéologique du


pays assorti d’une liste des principaux sites recensés au cours de prospections
organisées dans le cadre de son service. Un chapitre est consacré aux sépultures
mégalithiques. La liste mentionne une cinquantaine de sites qualifiés de
« mégalithiques », mais l’auteur rappelle que cette liste est sélective et ne reflète
donc que partiellement la densité exceptionnelle de ce type de vestiges. S. Mire
énumère les formes architecturales qu’elle intègre dans les traditions funéraires
du Somaliland   : cairns (arawelooyin en somali), «   tumulis » (sic), dolmens,
dolmens à couloir (ganggrifts en suédois) et stèles (hawelti en somali). Elle donne
une fourchette chronologique très large pour situer dans le temps ces différents
types d’architectures à fonction funéraire : entre 2000 et 1500 avant notre ère,
mais en l’absence de fouilles rien ne peut être confirmé (Mire 2015). Il reste
cependant que certaines stèles sculptées et gravées peuvent être rattachées à des
traditions religieuses pré-islamiques ou contemporaines de l’Islam   : pierres
phalliques signalées par A. Curle (1937b) rattachées aux stèles du Sidamo, croix
orthodoxe gravée sur un monolithe évoquant l’influence du christianisme, ou
encore gravure d’une étoile de David sur une autre pierre dressée trouvée près de
Dhubato. En ce qui concerne les monuments à chambres en dalles, S. Mire pense
qu’ils peuvent être rattachés pour les plus anciens à la période néolithique, mais
elle n’expose pas d’argument archéologique pour asseoir cette datation.
7 Ces dernières années (2015 et 2016), une équipe anglo-espagnole conduite par
Alfonso Gonzáles-Ruibal s’est intéressée aux vestiges médiévaux et modernes du
Somaliland, dans l’optique de documenter le rôle de la côte est-africaine dans le
réseau du commerce et des échanges de l’Océan indien. Les missions de terrain
l’ont amené à observer de nombreux tumulus ainsi que des tombes construites en
dalles de pierre dont les modèles architecturaux divers sont sensiblement les
mêmes que ceux que nous avions pu observer. A.   Gonzáles-Ruibal et ses
collaborateurs considèrent que la majorité de ces monuments (tumulus,
sépultures mégalithiques ou simples tombes individuelles en dalles) ne sont pas
très anciens. Ils s’étageraient entre les premiers siècles de notre ère et le XVIe siècle
environ (Gonzáles-Ruibal et al. 2017). Nous reviendrons par la suite sur ces divers
éléments permettant de proposer des datations.

Architectures

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8 Les nombreux monuments observés en 2002 (fig. 1) peuvent être classés en au


moins quatre grandes familles   : les tumulus, les monuments circulaires à
couronne de pierres dressées, les monuments rectangulaires à stèles dressées et
les sépultures sous blocs. Il est cependant fort probable que ces grandes catégories
seront à nouveau subdivisées à l’issue des études sur ces diverses structures. Il
s’agit d’un classement basé sur les architectures visibles, le seul qui nous était
accessible compte tenu du caractère exclusivement prospectif de notre mission.

Les tumulus
9 Ce qui frappe au premier abord, c’est la quantité importante de tumulus que
nous avons répertoriée, la plupart constitués de pierres. Ce n’est pas une
spécificité de cette zone car l’Afrique de l’Est est couverte de milliers de tas de
pierres plus ou moins coniques, témoins des pratiques funéraires des populations
qui se sont succédé sur ces territoires : anciens pour certains d’entre eux, érigés
sans doute à des périodes récentes et même sub-contemporaines pour d’autres. Ils
sont apparemment peu ou pas aménagés (fig.   2), mais on note parfois une
dépression sommitale qui n’est pas la conséquence de fouilles clandestines, mais
probablement le résultat d’un aménagement volontaire. À ce propos, les
observations faites par I. M. Lewis (1961) à la suite de celles de E. Cerulli (cf.
supra) sont sans ambiguité et vont entièrement dans ce sens.

Figure 2 – Grand tumulus de Dhagax Suni près du village de Laleys

© J.-P. Cros

10 Les tailles sont diverses et la grande majorité de ceux que nous avons observés
ne semblent pas structurés   : par exemple, seule une faible part d’entre eux
présente à leur base un cercle de pierres formant limite. À Sheikh, un tumulus
aujourd’hui plat, probablement en raison d’un épierrement récent lié à
l’urbanisation, laisse apparaître la structure de base : il s’agit d’un double cercle de
pierres au centre du monument et, à sa périphérie, d’un triple cercle de pierres de
10   m de diamètre environ. Certains autres tumulus de faible élévation, mais
toujours constitués de pierres, sont bien délimités par une ceinture de dalles
dressées dont la hauteur ne dépasse jamais celle du tas de pierres central.
11 Un certain nombre de tumulus près de Sheek Abdal (en bordure de la piste vers
El Anod) et dans la vallée de l’oued Anod (entre El Anod et Bulahr) possèdent une

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plateforme périphérique circulaire de pierres limitée par des blocs de plus gros
module. Plusieurs font partie de petites nécropoles qui comportent d’autres
tumulus qui semblent non structurés. Ces monuments à plateforme restent
cependant assez rares tout au moins le long de l’itinéraire que nous avons
emprunté   alors qu’ils sont assez fréquents dans certaines zones de Djibouti,
comme dans le massif du Day (fig.   3). Ils peuvent être isolés, mélés à ou à
proximité d’autres types de structures, voire groupés en nécropoles plus ou moins
étendues. Leur localisation est variable : au fond des vallées, mais aussi souvent
alignés sur les lignes de crête comme dans la région de Guideys et de Cagarey, à
l’est de Sheikh, et au sud des monts du Wagar.

Figure 3 – Tumulus à plateforme limité par un cercle de gros blocs près du village de
Guirori, monts Goda, Djibouti

© J.-P. Cros

12 À Laas Geel, plusieurs ensembles de cercles de pierres à peine visibles à la


surface du sol, limitant des tumulus bas, forment ce qui ressemble à une petite
nécropole à proximité immédiate d’abris peints. Un lien avec les auteurs des
peintures pouvant être envisagé, la fouille de l’un de ces quatorze cercles (le
monument D, fig. 4) a été réalisée par J.-P. Cros, R. Joussaume et R. Bernard
(Cros et al. 2006).

Figure 4 – Vue générale du tumulus plat de Laas Geel restauré à la fin des fouilles

© J.-P. Cros

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13 Ce tumulus circulaire plat, qui mesure 6,80 m de diamètre, était limité par une
couronne de dalles peu épaisses, trapézoïdales à extrémité supérieure légèrement
arrondie, et de couleur grise à verte. La forme donnée à ces dalles, dont les plus
longues atteignent 50 à 60   cm, permettait leur positionnement jointif sur le
pourtour circulaire du monument suivant une technique très élaborée   : elles
étaient toutes placées obliquement, constituant une couronne de pierres installées
dans une légère dépression périphérique, maintenues deux à deux dans cette
position par un autre bloc situé à l’arrière. Le niveau superficiel du tertre était
essentiellement composé de pierres (quartz) blanches et rouges du plus bel effet ;
ces dernières recouvraient une surface de terre fine, bombée dans la partie
centrale, surmontée de blocs de granite plus ou moins plats.
14 La partie dallée à l’intérieur de la couronne était formée dans sa zone centrale de
lignes de pierres concentriques. Une fouille en puits, réalisée dans un secteur
supposé correspondre à l’emplacement présumé de la sépulture, a mis en évidence
un petit coffrage d’une cinquantaine de centimètres de côté, dont l’un était ouvert.
La plus grande des quatre pierres qui le composent atteint 45 cm de hauteur et
leur base se situe à 80 cm au-dessous de la couverture dallée du monument. La
surface ainsi limitée contenait un sédiment brun clair légèrement différent de celui
qui entourait la structure. Aucun vestige archéologique n’a été découvert à
l’intérieur de ce coffrage. L’inclinaison vers l’intérieur des dalles qui le limitent
plaide en faveur de l’existence d’un espace vide pendant un certain temps, peu à
peu comblé par des sédiments d’infiltration. La fouille a atteint le substrat marqué
par une zone graveleuse, à environ 1 m de profondeur, qui surmonte et enrobe des
boules de granite plus ou moins grosses et très altérées en surface. En bordure du
quadrant sud-est du monument, deux pierres, dont l’une était légèrement engagée
sous une dalle de la couronne, laissaient envisager qu’elles pouvaient recouvrir
une autre structure. Une fouille a été conduite jusqu’à environ 1 m sous la surface
du sol actuel. En dehors de quelques rares artefacts, elle n’a rien révélé et il est
donc impossible de statuer sur le rôle de ces deux pierres déposées à la surface du
tertre : la plus grande fut peut-être à une certaine période dressée.
15 La fouille n’a malheureusement pas permis de connaître précisément le statut
de ce monument et son lien éventuel avec les peintures des abris voisins. Aucun
ossement humain n’a été trouvé dans ce coffrage qui peut n’en avoir jamais
contenu. On peut donc se trouver en présence d’un monument commémoratif,
d’un cénotaphe, ou d’une structure ayant contenu un dépôt secondaire constitué
d’une toute petite partie d’un corps. Mais le nombre de ces tumulus groupés en un
même lieu évoque une nécropole. Seule la fouille d’un ou de deux autres
monuments du même type pourra peut-être apporter quelques réponses.

Les monuments circulaires à couronne de


pierres dressées
16 Le terme « en couronne » peut prêter à confusion avec tous les monuments
limités par une ligne de pierres, formant donc comme autant de couronnes plus ou
moins circulaires. Pour ces raisons, nous employons ici le terme « à couronne de
pierres dressées   » pour désigner les monuments circulaires ou légèrement
ovalaires limités par une couronne de pierres d’une certaine hauteur (au moins
50   cm), constituée de dalles. De faible épaisseur, placées à la verticale, ces
dernières sont souvent jointives, quelquefois aménagées ; deux au moins, voire
quatre, sont légèrement ou nettement plus hautes que les autres. L’espace
intérieur de cette couronne est entièrement comblé par un remplissage caillouteux
susceptible de contenir le ou les dépôt(s) funéraire(s), à moins que ceux-ci ne se

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trouvent dans une fosse creusée dans le sol et scellée par ce comblement. La partie
supérieure du remplissage jouxte le sommet des dalles périphériques, quelquefois
le dépasse, réalisant alors un bombement. Les diamètres de ces monuments
varient entre 2 et 5 m. Quelques-uns présentent, à une distance de 1 à 2 m du pied
des dalles dressées, une couronne périphérique faite d’un bourrelet de cailloux
posés sur le sol. Entre les deux, le sol est soit nu, soit recouvert d’une nappe peu
épaisse de cailloutis. Nous n’avons aucun élément de datation pour ces structures.
17 À Raari, entre Sheikh et Ala Ule, une tombe en couronne de 4 m de diamètre
environ se trouve au sein d’une nécropole qui comporte une douzaine d’autres
tombes de types différents ; elle est limitée par quinze dalles dressées, avec à l’est
et à l’ouest, deux dalles plus hautes, le tout limitant une zone centrale qui contient
un remplissage épais de 70 à 80 cm environ ; une zone pavée circulaire entoure au
sol ce monument sur 1,50 m environ. Trois structures semblables existent près de
la piste qui mène de Ghideys à Cagarey (fig. 5) : contrairement à la tombe en
couronne de Raari, les dalles y sont pratiquement toutes de même hauteur et plus
jointives. Une autre structure près de Bustanka, au voisinage du massif de
Daymoleh, possède de très grandes dalles périphériques.

Figure 5 – Tombe en couronne près de la piste Ghideys-Cagarey

© X. Gutherz

Les monuments rectangulaires à stèles


dressées
18 Ces monuments sont constitués de dalles peu épaisses plus ou moins longues –
entre 20 cm et près de 1 m –, semi-enterrées, placées de chant et délimitant un
espace rectangulaire dont le grand axe est toujours orienté est-ouest (fig. 6). Leur
longueur totale peut dépasser 1,5 m. Sur chacun des deux petits côtés est dressée
une stèle. Près du village d’Iskudar, à Alanka La Helow, au milieu des déblais de
l’un de ces monuments éventré apparaissaient des restes humains.

Figure 6 – Tombe rectangulaire à Madaala avec deux stèles dressées sur les petits
côtés

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© J.-P. Cros

19 Ces structures sont toujours insérées soit dans un tumulus très plat formé d’une
couche peu épaisse de pierres plus ou moins grosses, soit dans un petit épandage
de fins cailloutis entouré d’une unique couronne de pierres, voire à même le sol
naturel mais avec une couronne de pierres formant limite un peu à distance de la
(ou des) structure(s). Certains ensembles comprennent plusieurs monuments
rectangulaires juxtaposés inscrits dans une couronne circulaire, réalisant ainsi une
sorte d’enclos (fig. 7) : de deux à quatre sur le site de Raari près de Sheikh, jusqu’à
dix dans les environs de Daymoleh. Il en existe de plusieurs tailles, souvent situés
à petite distance sur le même tumulus, et disposés selon la même orientation que
les plus grandes, c’est-à-dire, de façon quasi constante, est-ouest. La Mecque se
trouvant au nord/nord-ouest du Somaliland, l’orientation de ces structures n’est
donc pas compatible avec les pratiques funéraires musulmanes.

Figure 7 – Monuments à longues et minces stèles dressées à Bustanka, inclus dans


une grande enceinte ovalaire

© X. Gutherz

20 Leur point commun est que, dans aucun cas, il n’existe de recouvrement de la

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partie centrale par des dalles de fermeture. On ne peut donc parler de coffres, et
encore moins de monuments de type « dolmen ». De même, ils ne sont dissimulés
par aucun tumulus puisque dans les nombreux cas observés on distingue très
nettement, affleurant du sol ou de la nappe de pierres dans laquelle ils sont bâtis –
souvent sur une hauteur de plus de 20 cm –, les parties supérieures des dalles
formant les parois de l’espace funéraire. La particularité de ces structures
rectangulaires est la présence quasi-constante de deux stèles aniconiques, plus
précisément de dalles brutes dressées, aux deux extrémités de l’espace central, sur
les petits côtés.
21 Ces monuments se présentent soit isolés, soit en petits groupes, ou encore en
véritables ensembles d’une dizaine à une vingtaine d’exemplaires. Tel est le cas
dans le «   cimetière des Forgerons   » (Xabaalo Tumaalod, en somali) près de
Berbera (fig. 8). Il existe beaucoup d’autres « nécropoles », comme le « cimetière
du Prophète » à côté de l’abri à peintures dénommé Dagah Nabi Galey, dans les
environs de Laas Geel, ou près des grottes de Garba Keyle, sur le plateau de Gaan
Libah, dans les monts Goolis.

Figure 8 – « Cimetière des forgerons » près de Berbera : vue d’une partie de la


nécropole

© X. Gutherz

22 Une autre catégorie de structure se rattache néanmoins à celle des monuments


rectangulaires à stèles dressées : les monuments cruciformes. Ils sont constitués
de nombreuses petites cellules quadrangulaires accolées leur donnant une forme
globale en croix (fig. 9). Par exemple, pour le monument de la figure 9, l’espace
central est un carré sur les côtés duquel se greffent quatre cellules, également
carrées, bordées chacune à l’extérieur d’une dalle dressée, l’ensemble formant une
véritable croix dessinée au sol ; un monument en forme de damier comptait même
plusieurs dizaines de cellules. Des pierres dressées opposées deux à deux ferment
fréquemment le côté le plus externe de ces cellules carrées. Les tombes
cruciformes présentent donc le plus souvent quatre pierres dressées opposées
deux à deux. Comme pour les monuments rectangulaires à pierres dressées, la
volonté de laisser visible l’architecture est des plus évidente. On y observe aussi
assez souvent un jeu volontaire d’opposition de couleurs obtenu par la mise en
place alternée, au moment de la construction des cellules, de dalles de couleurs
très différentes (claires versus sombres, blanches versus rouges) dont la nature
géologique différe selon les affleurements disponibles dans les environs.

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Figure 9 – Une tombe en croix sur le site du « cimetière des forgerons »

© X. Gutherz

23 En l’absence actuelle de fouilles de quelques-uns de ces monuments, dont la


fonction – probablement funéraire – reste difficile à appréhender, il s’avère
difficile de les caler dans le temps et de les subdiviser encore en différentes
catégories.

Les sépultures sous blocs


24 Des restes humains, dont certains en connexion, ont pu être visuellement
observés chaque fois qu’une telle structure a été rencontrée lors de nos
prospections. Ces « sépultures » sont aménagées soit au niveau d’un retrait de la
paroi rocheuse – qui forme ce que l’on nomme un abri sous roche (« tombeau du
Prophète   ») –, soit contre un ressaut rocheux qui ménage une différence de
niveau, comme à Wegerka Ala Ule où nous en avons observé deux (fig. 10). Il s’agit
dans tous les cas d’une utilisation opportuniste : il suffit en effet de ne fermer la
sépulture que sur un seul côté par de gros éléments rocheux, les autres limites
étant naturelles. Toutefois dans le cas d’une des tombes de Wegerka, il semble que
des dalles épaisses aient été ajoutées pour compléter la couverture.

Figure 10 – Sépulture sous blocs à Wegerka Ala Ule

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© X. Gutherz

25 Non loin de la ville de Sheikh, en direction de Ala Ule, se trouve un exceptionnel


ensemble de monuments mégalithiques de divers types, au lieu-dit Raari. À partir
du plan d’ensemble (fig. 11), réalisé à main levée, et des observations de terrain
plusieurs informations peuvent être faites. La majorité des monuments sont des
structures rectangulaires, souvent regroupées à plusieurs dans une sorte d’enclos
arrondi ou plus ou moins ovalaire, limité par une ligne de pierres. Ces structures
sont de deux tailles   : une petite qui pourraît correspondre à celle de tombes
d’enfants, une plus grande destinée aux adultes (fig. 12).

Figure 11 – Plan de la nécropole de Raari. Relevé à main levée X. Gutherz

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DAO J.-P. Cros

Figure 12 – Nécropole de Raari : tombes quadrangulaires alignées avec, au fond, un


grand cercle de pierres

© J-P. Cros

26 On y trouve aussi des cercles de pierres avec entrée qui ne semblent pas contenir
de structures construites. Un ou deux autres entourent à distance un cairn central

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et une structure en couronne est également présente au nord, en périphérie du


site. Ces différents types de monuments ont comme point commun la présence de
stèles aniconiques. Mais en l’absence de fouille, rien ne nous autorise à considérer
actuellement que toutes ces tombes sont contemporaines, ni dans le cas contraire,
d’évaluer leur succession dans le temps.

Éléments de chronologie dans un


cadre régional
27 À partir de 2002, un assez grand nombre de monuments ont pu être observés.
Ils se répartissent entre les types architecturaux que nous avons pu décrire. En
2004, l’une des tombes à plateforme circulaire et fosse centrale de Laas Geel a été
fouillée, mais l’absence d’éléments de datation directe (charbons de bois ou
ossements) n’a pas permis de situer ces monuments dans le temps. Pour tenter de
proposer des repères chronologiques, nous nous fondons sur des comparaisons
avec les pays voisins où des fouilles ont permis des datations absolues. Mais il est
aussi nécessaire de porter attention aux quelques travaux anciens mentionnés ci-
dessus – notamment ceux de la fin du XIXe siècle qui ont laissé un peu de mobilier
– ou sur de rares travaux plus récents et ponctuels, comme les fouilles de
I. M. Lewis dans les années 1960.
28 Les tumulus fouillés dans la Corne de l’Afrique sont assez peu nombreux, bien
que beaucoup aient été éventrés pour récupérer les pierres ou un hypothétique
trésor : en Éthiopie dans le Harar et le Sidamo (Joussaume 1995), et dans le Mänz
(Fauvelle-Aymar et al. 2007   ; Hirsch & Poissonnier 2000), à Djibouti dans le
Ghoubbet et le Day (Poisblaud et al. 2002), et dans le nord du Kenya (Curle 1933 ;
Davies 2013). Une calotte crânienne trouvée dans un tumulus à Balho, dans le
nord de la République de Djibouti aurait été datée de l’extrême fin du IIe
millénaire avant notre ère par le 14C (Joussaume 1995   : 72). En dehors du
Ghoubbet, où les datations indiquent le milieu du IIIe millénaire avant notre ère
(Gif 11971 : 3840 ± 55 BP ; Gif 11973 : 4050 ± 60 BP), les autres tumulus fouillés
montrent des occupations qui peuvent se répartir de l’Antiquité jusqu’au XVe siècle
de notre ère et plus tardivement encore dans le sud de l’Éthiopie, voire au XVIIIe
siècle pour des tumulus du plateau de Gaan Libah au Somaliland (Lewis 1961).
Certains tumulus fouillés anciennement, notamment par G. Révoil, contenaient du
mobilier importé d’époque antique. Par bonheur, le fonds G. Révoil a été conservé
au musée de l’Homme à Paris et publié (Desanges et al. 1993).
29 Il existe toutefois, outre les tumulus plats en croissant du Goubbhet (cf. infra),
d’autres structures funéraires ou supposées funéraires apparentées à la catégorie
générique des tumulus que des datations absolues situent clairement dans la
période néolithique. Tel est le cas des structures à piliers (pillars) du bassin du
Turkana (cf. infra) qui livrent de la céramique de type nderit, bien datée du milieu
du IIIe millénaire avant notre ère (Barthelme 1985). Ainsi, sous des formes
architecturales diverses, les sépultures en pierre sèche, à amas de pierres plus ou
moins volumineux ou recouvertes par une chape de pierres formant un tumulus
plat, sont présentes dans la Corne de l’Afrique dès le Néolithique. D’assez
nombreux cas, où des datations absolues ou relatives ont pu être obtenues,
montrent qu’ils ont été édifiés de tout temps et jusqu’à des époques très récentes
(XVIIIe siècle selon I. M. Lewis 1961). Il est donc totalement inapproprié de parler
d’une culture ou d’une civilisation des tumulus (Turquoi 2007).
30 Pour en revenir au Néolithique, un monument d’un type particulier, qui peut
par sa structure s’apparenter aux plateformes du Kenya est actuellement en cours

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de fouille dans le bassin du Gobaad, en République de Djibouti. Il s’agit du


tumulus à plateforme d’Antakari 3 (fig. 13)2. Ce monument en pierres sèches de
forme circulaire, avec une vaste plateforme centrale pavée de blocs de basalte, est
structuré par deux couronnes :

une interne, dont le diamètre varie entre 9,60 m et 10 m, constituée de


dalles de basalte posées sur chant, de dimensions variables ; au nord-est,
une ouverture délimitée par deux dalles dressées semble correspondre à
l’entrée du monument   ; cette couronne interne enserre la plateforme
centrale ;
une externe, dont le diamètre varie entre 14,30 m et 14,70 m, composée
de blocs de basalte polyédriques ; le comblement des interstices a été fait à
l’aide de petits éléments de basalte.

Figure 13 – Vue générale du tumulus à plateforme d’Antakari 3 dans le Gobaad

© S. Hérouin

31 La fouille de la périphérie immédiate du monument, sur une bande de 1 à 2 m


de large à partir de la couronne externe, a révélé la présence d’une vingtaine de
sépultures individuelles dans de simples fosses creusées dans un dépôt sableux
d’origine lacustre volontairement apporté à cet endroit, et constituant le
« substrat » sur lequel est bâtie la plateforme en pierres. Les sujets inhumés sont
le plus souvent porteurs de parure faite de petits gastéropodes marins percés, de
valves découpées ou de perles discoïdales en test d’œuf d’autruche. L’une de ces
sépultures contenant deux sujets (17/18) a été datée à partir de la fraction
minérale des os (bioapatite) ; les âges obtenus sont les suivants : 4075 ± 23 BP
(UBA-20221) et 4032   ±   28   BP (UBA-20222). Ces dates sont en accord avec
l’aspect du mobilier archéologique découvert (céramique et parure) pouvant être
intégré au complexe néolithique régional, sans pouvoir préciser pour le moment
auquel des trois faciès identifiés dans le bassin du Gobaad il peut se rattacher
(Cauliez et al. 2008). La partie interne du monument, sous la plateforme circulaire
centrale, contient au moins une vingtaine de sépultures individuelles3.
32 Des prospections réalisées dans la même région ainsi que dans celle d’Ali
Sabieh, en République de Djibouti, ont permis de reconnaître d’autres monuments
de ce type. Dans le nord du pays deux d’entre eux morphologiquement assez
proches ont été fouillés en bas de l’éperon qui porte le site d’Asgoumhati, dans le

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massif du Day, rapporté à la culture asgoumhatienne néolithique (Poisblaud


2005 ; Duday et al. sous-presse). Ces deux monuments sont des tombes plates,
circulaires, de 8 m de diamètre environ. Une couronne de pierres disposées à plat,
de 1,50 m environ de large, les ceinture. Le centre de chacun des deux monuments
comporte des dalles ou un gros bloc refermant un puits profond d’environ 1 m et
large de 0,60 m à 0,75 m dans lequel gisaient les corps en position contractée.
33 Deux datations sur charbon de bois venant d’un foyer situé sous la couronne
externe de pierres de la tombe 2 donnent un âge de 395 ± 20 BP et 410 ± 25 BP
(laboratoire C2RM). Ces dates très récentes semblent ne pas pouvoir correspondre
à l’architecture de ces tombes qui doivent être plus anciennes
34 Actuellement, aucun monument comparable n’a été formellement observé au
Somaliland, mais le système de pavage de forme circulaire bordé de dalles
dressées n’est pas sans rappeler le seul monument fouillé et ses voisins de la
nécropole de Laas Geel. On peut aussi évoquer l’article de synthèse de
M. I. J. Davies (2013) qui présente quelques photos prises en Somalie issues du
fonds conservé par le British Institut in Eastern Africa : les photos B et C (ibid. :
225, fig. 2) montrent des structures funéraires dénommées kerberd cairns dont
l’allure générale les rapproche des monuments plats circulaires de Djibouti, mais il
serait nécessaire d’y pratiquer des fouilles pour aller au-delà de cette première
impression.
35 Pour ce même pays, nous disposons de quelques rares informations fournies par
les premiers explorateurs, en particulier G.   Révoil, qui montrent des indices
matériels d’une utilisation (voire d’une construction) de certains tumulus au cours
de l’Antiquité. G.   Révoil y découvrit en effet de la céramique sigillée et des
fragments de verre datés du Ier siècle de notre ère (Ballet 1996 ; Desanges et al.
1993). Ces données ont été confirmées par H. N. Chittick qui attribue aussi une
part du mobilier qu’il a pu découvrir à l’Antiquité tardive : par exemple un fond de
jarre glaçurée de « type sassanide » trouvé près d’un tumulus dans la presqu’île
d’Hafun (Chittick 1992).
36 L’équipe d’A. Gonzáles-Ruibal, dans le cadre d’un projet du Conseil Supérieur
des Recherches Scientifiques espagnol (CSIC), apporte de nouveaux éléments de
datation pour certaines sépultures (Gonzáles-Ruibal et al. 2017). Ce chercheur et
son équipe ont travaillé en 2015 et 2016 sur une station caravanière près
d’Iskudar. Délimité par une enceinte de pierre sèche, ce site possède un secteur
funéraire avec plusieurs types de sépultures : des cairns, des cercles de pierres, des
cistes et des tombes cruciformes (ibid. : 164, fig. 22). Tous les éléments datant
trouvés dans l’agglomération la situent dans une fourchette chronologique assez
bien cernée, confirmée par deux datations absolues (D-AMS-015990 : 827 ± 24
BP ; D-AMS-015991 : 663 ± 20 BP), c’est-à-dire entre le début du XIIe siècle et la
fin du XIVe siècle de notre ère (ibid. : 165).
37 Un objet assez spécifique découvert dans une des tombes cruciformes éventrées
d’Iskudar, un brûle-parfum, trouve des correspondants sur le site de Bulhar –
localité côtière à mi-chemin entre Zeila et Berbera, considérée par les historiens de
la Corne de l’Afrique comme l’une des villes anciennes importantes de cette région
–, et sur un important cimetière situé près de Berbera, le «   cimetière des
forgerons » (ibid. 2017 : 147, fig. 9). Dans les deux cas, ce matériel peut être daté
de la première moitié du IIe millénaire de notre ère.
38 Ainsi, malgré l’absence à ce jour de fouilles méthodiques, les monuments
cruciformes pillés par des autochtones livrent dans leurs déblais, ou dans les rares
collections accessibles aux chercheurs, des mobiliers qui peuvent être rattachés à
la période médiévale mais aussi des ossements humains, ce qui confirme qu’il
s’agit bien de tombes. Pour les monuments rectangulaires à stèles dressées, selon
l’appelation que nous leur avons préalablement donnée (cf. supra), les seules

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indications proviennent du site d’Iskudar et nous ramènent également à la période


médiévale.
39 Il reste que d’autres types de monuments ne sont pas encore datés, même
approximativement. Les monuments circulaires ou ovalaires à ceinture de pierres
dressées jointives appartiennent à ces catégories de tombes qui n’ont pour
l’instant livré aucun indice ou élément précis de datation. Intuitivement, nous
aurions tendance à les considérer comme plus anciennes que les deux types
précédents, mais cela reste hypothétique. Sans doute, peut-on tenter un
rapprochement morphologique avec certaines tombes circulaires du Kenya,
notamment les tombes dites Namarotunga, près du lac Turkana, nombreuses sur
les sites de Lokori et Kalakol (Lynch & Robbins 1978). Mais en l’absence de
fouilles des tombes du Somaliland cette comparaison s’arrête à la morphologie
générale. On ne peut pas savoir en effet si, comme au bord du lac Turkana, les
cercles de pierres dressées juxtaposées et leur remplissage de blocaille interne
cachent une fosse sépulcrale destinée à un seul individu disposé en position fléchie
sur le côté droit. D’autres ensembles à vocation au moins en partie funéraire de
cette même région, à l’ouest du lac, comportent de grandes pierres dressées
souvent cylindriques, de fait des colonnes naturelles de basalte, d’où le nom de
pillar qui leur a été donné (Hildebrandt et al. 2011 ; Grillo & Hildebrand 2013). Le
mobilier céramique qui y a été recueilli, parfois en abondance, se rattache au faciès
nderit (Nelson 2008) qui appartient au IIIe millénaire avant notre ère. Il s’agit de
l’œuvre de sociétés pastorales très mobiles qui ignoraient l’agriculture.
40 Les sépultures sous bloc, peu fréquentes dans la région, peuvent aussi
appartenir à une période pré-médiévale, mais des fouilles doivent cependant le
confirmer. Certaines d’entre elles se rapprochent des cistes dolméniques du
Chercher (Éthiopie). Ainsi, à Wegerka Ala Ule, on a utilisé un ressaut rocheux
naturel, strate calcaire épaisse, pour constituer l’une des parois, la sépulture étant
protégée de l’autre côté par des blocs et en partie couverte par des dalles de
calcaire local. Telle est la disposition de certaines cistes d’Hassan Abdi,
dénommées localement Daga kofiya (Joussaume 2014). Même si plusieurs cistes
du Chercher ont été réutilisées à des périodes historiques, deux datations pour
Hassan Abdi ont fourni des âges de 3200 ± 100 BP (Gif 3040) et 3450 ± 100 BP
(Gif 3039) (ibid.). Elles font de ceux-ci des monuments anciens construits dans la
première moitié du IIe millénaire avant notre ère.
41 Il convient ici de rappeler qu’il n’a pas été décrit de véritable dolmen au
Somaliland. Si le terme a été utilisé dans l’inventaire publié par S. Mire (2015)
aucun monument évoqué dans ce même article, ni parmi ceux que nous avons pu
observer lors de nos missions, ne peut être qualifié de dolmen.
42 Pour terminer ce tour d’horizon, nous ne reviendrons pas sur la datation des
tumulus, puisqu’il nous semble que nous avons suffisamment démontré qu’il est
vain de vouloir les regrouper en un seul horizon culturel et donc de les situer dans
un intervalle de temps réduit. Là encore ces tumulus sont multiformes et si on
veut faire rentrer dans cette catégorie très générale certains monuments à faible
élévation et à plateforme, alors il y a quelque chance que plusieurs monuments du
Somaliland puissent, comme leurs voisins du Kenya ou de Djibouti, appartenir au
Néolithique qui, à ce jour, reste mal caractérisé au Somaliland. Seuls les niveaux
supérieurs du remplissage de l’abri 7 de Laas Geel peuvent lui être rattachés si l’on
se fonde sur les datations obtenues : 4100 ± 60 BP (Beta-206865), 4500 ± 90 BP
(Beta-206864) et 3970   ±   90 BP (Beta-206866). Mais dans ces niveaux, la
céramique est absente et un seul ossement (phalange de capriné) suggère qu’il
s’agit d’éleveurs (Lesur 2017). L’hypothèse émise est celle d’une phase
d’occupation contemporaine de l’exécution des peintures qui ornent cet abri, et
une vingtaine d’autres sur ce site, et qui représentent principalement des bovins

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domestiques (Gutherz et al. 2003, 2014).

Conclusions
43 Les prospections effectuées en 2002 et les années suivantes au Somaliland nous
ont donc permis de distinguer quatre grands types d’architecture funéraire : les
tumulus, les monuments circulaires à couronne de pierres dressées, les
monuments rectangulaires à stèles dressées et les sépultures sous blocs. Si les
premiers ne se différencient pas des milliers d’autres que l’on trouve dans toute
l’Afrique de l’Est et dont la chronologie reste très étendue, les monuments à
couronne, peu nombreux et peut être d’une plus grande ancienneté, trouvent
quelques correspondances à distance du Somaliland. Quant aux monuments
compartimentés, ils seraient d’époque médiévale d’après les travaux récents
d’A.   Gonzáles-Ruibal (Gonzáles-Ruibal et al. 2017). En l’état actuel de nos
connaissances, si l’on se réfère à un environnement géographique plus large –
celui de la Corne de l’Afrique et des régions qui l’encadrent au nord comme au sud
–, nous avons pu voir que la construction de tombes en pierres, incluant ou non de
grandes pierres et pouvant alors être précisément qualifiées de mégalithiques,
apparaît clairement avec le Néolithique. Il en est de même de certains monuments
à caractère funéraire ou cérémoniels comprenant de grandes pierres dressées. Tel
est le cas des pillars de la région du lac Turkana au Kenya (Joussaume 2013).

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Notes
1 Directrice du département d’archéologie au ministère de la culture et du tourisme du
Somaliland de 2007 à 2012.
2 Cette opération, pilotée par S. Hérouin, s’inscrit dans le cadre du programme PSPCA
(Premières Sociétés de Production dans la Corne de l’Afrique) dirigé par J. Cauliez (CNRS,
UMR 5601, TRACES, Toulouse).
3 Hérouin S., Cauliez J., Gutherz X., Bruxelles L., Coudert L., Alarashi H., Jacquet A., Matu
M., Thouvenot Y. & Zazzo A. (2016) – La plateforme circulaire d’Antakari 3 en République
de   Djibouti (région d’As Eyla, District de Dikhil). Monuments funéraires et premières
sociétés de production dans la Corne de l’Afrique. Communication à la table-ronde
internationale de l’ADREUC. In   : Mégalithismes et monumentalisme funéraire, passé,
présent, futur. Carcassonne, 3-4 nov. 2016 (à paraître).

Table des illustrations

URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 652k
Titre Figure 1 – Carte de la zone de prospection de 2002 au Somaliland
Crédits DAO J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Figure 2 – Grand tumulus de Dhagax Suni près du village de Laleys
Crédits © J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 864k
Figure 3 – Tumulus à plateforme limité par un cercle de gros blocs
Titre
près du village de Guirori, monts Goda, Djibouti
Crédits © J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Figure 4 – Vue générale du tumulus plat de Laas Geel restauré à la
Titre
fin des fouilles
Crédits © J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Figure 5 – Tombe en couronne près de la piste Ghideys-Cagarey
Crédits © X. Gutherz
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Figure 6 – Tombe rectangulaire à Madaala avec deux stèles
Titre
dressées sur les petits côtés
Crédits © J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Figure 7 – Monuments à longues et minces stèles dressées à
Titre
Bustanka, inclus dans une grande enceinte ovalaire
Crédits © X. Gutherz
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M

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Figure 8 – « Cimetière des forgerons » près de Berbera : vue d’une


Titre
partie de la nécropole
Crédits © X. Gutherz
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Figure 9 – Une tombe en croix sur le site du « cimetière des
Titre
forgerons »
Crédits © X. Gutherz
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 788k
Titre Figure 10 – Sépulture sous blocs à Wegerka Ala Ule
Crédits © X. Gutherz
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 800k
Figure 11 – Plan de la nécropole de Raari. Relevé à main levée
Titre
X. Gutherz
Crédits DAO J.-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 604k
Figure 12 – Nécropole de Raari : tombes quadrangulaires alignées
Titre
avec, au fond, un grand cercle de pierres
Crédits © J-P. Cros
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Figure 13 – Vue générale du tumulus à plateforme d’Antakari 3
Titre
dans le Gobaad
Crédits © S. Hérouin
URL http://aaa.revues.org/docannexe/image/994/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M

Pour citer cet article


Référence papier
Jean-Paul Cros, Xavier Gutherz, Joséphine Lesur et Mohamed Abdi Ali, « Les monuments
mégalithiques du Somaliland », Afrique : Archéologie & Arts, 13 | 2017, 43-58.

Référence électronique
Jean-Paul Cros, Xavier Gutherz, Joséphine Lesur et Mohamed Abdi Ali, « Les monuments
mégalithiques du Somaliland », Afrique : Archéologie & Arts [En ligne], 13 | 2017, mis en
ligne le 05 novembre 2017, consulté le 13 novembre 2017. URL : http://aaa.revues.org/994

Auteurs
Jean-Paul Cros
cros.jeanpaul@sfr.fr – Équipe Ethnologie Préhistorique, UMR 7041 ArScAn, Maison
Archéologie et Ethnologie R. Ginouvès, 21 allée de l’Université, 92023 Nanterre cedex,
France

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Xavier Gutherz
x.gutherz@orange.fr – UMR 5140 ASM Montpellier, Université Paul-Valéry-Montpellier 3,
route de Mende, 34199 Montpellier Cedex 5, France

Joséphine Lesur
jolesur@mnhn.fr – UMR 7209, Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, pratiques et
environnements, CNRS-MNHN CP 55, 55 rue Buffon 75231 Paris Cedex 05, France

Mohamed Abdi Ali


Archeological survey officer of Ministry of Culture and Tourism, Hargeisa, Somaliland

Droits d’auteur
CNRS - ArScAn. Cartographie d’après www.geoatlas.fr

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