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European Journal of Computational Mechanics/Revue

Européenne de Mécanique Numérique
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Caractérisation expérimentale des matériaux I

Published online: 15 May 2012.

To cite this article: (2008) Caractérisation expérimentale des matériaux I, European Journal of Computational Mechanics/
Revue Européenne de Mécanique Numérique, 17:8, 1107-1108

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/17797179.2008.9737394

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 Notes de lecture

Caractérisation expérimentale
des matériaux I
Propriétés physiques, thermiques et mécaniques

Sous la direction de Suzanne Degallaix

et Bernhard Ilschner
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Presses Polytechniques et Universitaires Romandes

Par Philippe Pasquet, Directeur Scientifique SAMTECH

Avec l’aide de Marie-Claude Florentin

Les caractéristiques matérielles sont une donnée fondamentale de toute

simulation numérique : on commence même à prendre en compte les incertitudes sur
ces valeurs pour explorer les possibilités de l’improbable. Ces caractéristiques sont
le résultat d’essais complexes dont le calculateur va extraire les quelques valeurs qui
lui semblent intéressantes. Pour l’interprétation des résultats, il lui sera indispensable
de connaître les différents moyens de mesure en fonction des quantités attendues.
Deux éditeurs ont récemment entrepris la publication d’un traité permettant de
proposer un état de l’art complet. Le traité MIM (plusieurs séries sur les matériaux
chez Hermès Science Publications) et le Traité des matériaux (vingt volumes aux
Presses Polytechniques et Universitaires Romandes). Dans cette série, nous avons
retenu un ouvrage suffisamment généraliste (mais en fait inséparable du tome
suivant), le tome 2, Caractérisation expérimentale des matériaux (I), publié en 2007
sous la direction de Suzanne Degallaix, professeur à l’Ecole Centrale de Lille et de
feu Bernhard Ilschner, tous deux aidés par une douzaine d’éminents spécialistes.
Plusieurs façons d’entrer dans l’ouvrage sont envisageables selon que l’on
s’intéresse aux moyens de mesure ou aux valeurs mesurées. Cette dernière approche
convient naturellement à l’ingénieur-calcul. D’une manière générale, la mesure d’une
caractéristique peut être directe ou indirecte et, dans ce dernier cas, une technique de
mesure peut découler de n’importe quel phénomène physique, à condition que celui-ci
comprenne dans sa partie théorique la description de la quantité recherchée.
Quasiment toutes les caractéristiques décrites dans cet ouvrage doivent intéresser
l’ingénieur-calcul et l’on peut constater que, pour chacune d’entre elles, l’incertitude
dépend du moyen de mesure. C’est avec le chapitre 4 que nous entrons dans le domaine
des paramètres matériaux ; la masse volumique est la valeur de base nécessaire pour
tous les types de calcul. Les méthodes, qu’elles soient basées sur la mesure de la masse
et du volume ou sur celle de la poussée, permettent d’obtenir une valeur relativement
peu précise mais tout de même à 1 % près. Deuxième quantité très importante pour les
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applications technologiques, la conductibilité thermique. Cette fois encore, on utilisera

la méthode appropriée au problème de caractérisation qui se pose : méthode utilisant la
conductibilité électrique et la loi de Dube (peu précise), méthode à partir des flux si l’on
arrive à bien maîtriser les pertes. Le choix dépend à la fois du matériau, de la taille de
l’échantillon, de la précision attendue, du caractère stationnaire ou non de la diffusion.
L’essai de traction monotone permet de déterminer simplement les caractéristiques
mécaniques élastiques, plastiques et de ductilité. Le dispositif d’essai, en termes
d’éprouvette, machine, mors et vitesse est défini par des normes très précises. Le
résultat est la courbe de traction uniaxiale qui contient toutes les informations (module
d’élasticité, limite d’élasticité, résistance et allongement à la rupture) nécessaires pour
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utiliser un critère de plasticité simple (le lecteur corrigera facilement la coquille au bas
de la page 164). Les mêmes propriétés peuvent être extraites après quelques
manipulations, à partir des essais de dureté qui fournissent en plus la ténacité si
importante pour l’évaluation des critères de rupture. La mesure de J (ou de KI) nécessite
la mesure simultanée de l’effort appliqué, du déplacement du point d’application et de
la profondeur de la fissure, ce qui impose naturellement de rester dans le domaine de
validité de la MLR et un choix d’éprouvette normalisée. Malheureusement, la ténacité
est une propriété qui présente une importante dispersion intrinsèque qui entraîne un
traitement probabiliste des résultats de mesure.
La résistance à la fatigue dépend de deux paramètres : le nombre de cycles
supportables et le niveau de sollicitation. Les auteurs rappellent que, selon les valeurs de
ces deux paramètres, on parle d’endurance (microfissuration) ou de fatigue oligocyclique
(cumul des déformations plastiques alternées). Les essais sont différents mais conduisent
à la courbe moyenne de Wohler obtenue en général sous sollicitation constante
d’éprouvettes lisses ou entaillées mais toujours normalisées. La réalité est bien plus
complexe, que ce soit au niveau des formes géométriques ou du caractère variable voire
aléatoire des sollicitations. Il faut alors faire intervenir facteur de concentration de
contraintes et spectres de chargement qui nécessitent plutôt des essais de structures.
L’amorçage et la propagation de fissures succèdent généralement à la fatigue. Un
chapitre décrit les différents essais et les mesures disponibles. Toutes ces méthodes font
également l’objet de normes. Les plus récentes (approche locale) imposent l’emploi de
simulations numériques pour déterminer les propriétés intrinsèques de rupture.
Deux chapitres traitent ensuite les cas des propriétés à haute vitesse de déformation
(l’écrouissage devient négligeable par rapport à la propagation des ondes) et à haute
température (à partir de la moitié de la température de fusion). Les auteurs abordent
enfin le sujet de deux matériaux non métalliques : les polymères puis les céramiques,
avant de consacrer le dernier chapitre aux essais non destructifs qui permettent de
contrôler la qualité du produit.
Il faut retenir que cet ouvrage de synthèse fait partie d’un ensemble, et que les
outils décrits dans ce tome sont par ailleurs développés très précisément dans l’un des
19 autres volumes (les composites, les sols…) sachant que les trois premiers volumes
[dont celui-ci] présentent un ensemble de connaissances fondamentales.