Mise en Conformité de Systèmes D'assainissement D'eaux Usés

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Revue Française de Génie Civil


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Mise en conformité de systèmes d'assainissement


eaux usées
a a a
Jérome Le Gouévec , Olivier Blanpain & François Buyle-Bodin
a
Laboratoire de Mécanique de Lille EUDIL Dpt GTGC , Cité scientifique, 59655,
Villeneuve D'ascq E-mail:
Published online: 04 Oct 2011.

To cite this article: Jérome Le Gouévec , Olivier Blanpain & François Buyle-Bodin (2002) Mise en conformité de systèmes
d'assainissement eaux usées, Revue Française de Génie Civil, 6:5, 777-787, DOI: 10.1080/12795119.2002.9692402

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/12795119.2002.9692402

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Mise en conformité de systèmes
d’assainissement eaux usées

Aide au choix de solutions


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Jérome Le Gouévec — Olivier Blanpain — François Buyle-Bodin

Laboratoire de Mécanique de Lille


EUDIL Dpt GTGC
Cité scientifique
59655 Villeneuve D’ascq
jerome.le-gouevec@eudil.fr

RÉSUMÉ. L’obligation d’équiper de systèmes d’assainissement performants tout territoire


communal arrive à échéance le 31 décembre 2005. Mais en matière d’eaux usées, les
programmes de dépollution des collectivités de faible taille (inférieure à 10 000 habitants) se
fondent sur une méthodologie d’évaluation et de gestion des systèmes d’assainissement qui ne
prend en compte ni les interactions entre les différents équipements, ni celles avec leur
environnement. De façon à permettre des décisions plus rationnelles, nous proposons dans
cet article un outil méthodologique d’aide au choix de solutions, dont le principe repose sur
un raisonnement alternatif à la démarche actuelle. Cet outil est basé sur des concepts
empruntés aux systèmes experts et à l’analyse multicritère.
ABSTRACT. The general obligation of a successful sewerage on any communal territory
currently reaches its conclusion (December 31 2005). But in the case of waste water
sewerage, previous programmes of modest size communities (less than 10 000 inhabitants)
are still based on a methodology which takes into account neither the interactions between
the different infrastructures, nor those with their environment. In order to make the decision
process more rational and coherent, we propose in this article a methodological tool
providing a decision-making aid support for choices of solutions. Its principle is based on an
alternative reasoning with the current approach. This tool integrates concepts borrowed from
the expert systems and from the multicriteria analysis.
MOTS-CLÉS : assainissement eaux usées, aide à la décision, système à base de règles, analyse
multicritère.
KEYWORDS: waste water sewerage, decision making, rule-based system, multicriteria analysis.

RFGC  6/2002. COSS’01, pages 777 à 787


778 RGCC – 6/2002. COSS’01

1. Introduction

Définir et réaliser un ensemble de systèmes d’assainissement des eaux usées


adapté au contexte local et aux contraintes imposées est un exercice difficile pour
une collectivité. En effet, celui-ci doit débuter par une analyse de la performance des
infrastructures existantes, puis se poursuivre par la formulation d’objectifs qui
s’inscrivent dans un contexte de rénovation totale du dispositif réglementaire de
l’assainissement (nouvelle loi française sur l’eau de 1992) en matière de dépollution
des effluents eaux usées et enfin s’achever par l’élaboration de solutions devant
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fournir une distribution pertinente de l’assainissement sur le territoire communal.


Mais en portant une réflexion sur leur démarche passée, de nombreuses collectivités
de faible taille remettent aujourd’hui en cause la méthodologie d’analyse de leurs
systèmes par les études de zonage. Cette méthodologie est principalement justifiée
par des considérations d’ordre économique ou bien par le fait que la connaissance du
comportement des infrastructures est incomplète. De plus, une approche globale de
l’assainissement sur l’ensemble d’un territoire est difficile à réaliser. Celui-ci est
souvent isolé de son environnement et découpé en périmètres d’investigation
considérés comme indépendants les uns des autres, rendant impossible de ce fait
toute forme d’interaction.
En partant des limites des études de zonage, nous proposons de redéfinir les
zones d’étude par une analyse plus fine, puis d’élaborer un processus de
raisonnement multicritère et évolutif qui tienne compte de toutes les dimensions de
la problématique et en particulier des interactions.

2. Présentation et limites des études de zonage

Chargées de définir les besoins en équipements à partir de l’étude de la


performance des systèmes en place, les études de zonage se décomposent en quatre
étapes principales :
– division de la zone d’étude en sous-zones selon des contraintes de répartition
de l’habitat, des contraintes topographiques (pente du terrain…), des contraintes
hydrogéologiques (identification de la nature des différentes couches de sol ainsi
que de leur aptitude à infiltrer et à épurer directement les eaux usées) et des
contraintes relatives à la présence d’un réseau collectif proche du secteur étudié
(distance de raccordement…) ;
– étude des solutions d’assainissement autonome sur la base d’une analyse de ces
contraintes reportées sur une carte d’aptitude des sols en s’appuyant sur une analyse
des dispositifs existants habitation par habitation ;
– étude des solutions d’assainissement collectif sur les sous-zones où, par défaut,
une épuration à la parcelle par un dispositif individuel (existant ou non) n’est pas ou
plus possible ;
Conformité des systèmes d’assainissement eaux usées 779

– comparatif économique entre autonome et collectif avec aménagements


complémentaires (sol rapporté, pompes de refoulement…) sur les sous-zones où ils
ne peuvent être mis en œuvre sous une forme « basique » réhabilitée, restructurée ou
neuve.
L’étude conduit donc à un aménagement de la zone par différents modes
d’assainissement comme l’illustre la figure 1.

réseau collectif proche


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A C
zone d’étude

C ou A C
A : assainissement autonome
C : assainissement collectif

Figure 1. Exemple d’aménagement par différents types d’assainissement

L’analyse de la démarche des études de zonage telles qu’elles sont actuellement


menées, met en évidence deux aspects :
 nous pouvons d’abord remarquer que les contraintes ne sont prises en compte
qu’à une échelle locale (la sous-zone). Dans le cas de la figure 1, le réseau proche
constitue une contrainte externe. Celui-ci n’influencera le choix du type
d’assainissement sur la sous-zone que si la distance de raccordement est considérée
comme faible ;
– si ce n’est pas le cas, alors la présence du réseau n’exerce aucune influence sur
la solution à mettre en œuvre sur la sous-zone. Mais si d’autres sous-zones sont
supposées être assainies sous une forme collective à une étape ultérieure de la
démarche, cela remet en cause la validité de la solution précédemment adoptée. Ceci
souligne donc la nécessité de tenir compte du type d’assainissement présent sur toute
sous-zone proche de celle étudiée à chaque étape de la démarche.
Par conséquent, lorsqu’une cohérence de la distribution de différents modes
d’assainissement sur l’ensemble de la zone est recherchée, l’étude de zonage doit
être évolutive, d’où l’emploi d’un processus itératif qui s’appuiera sur la prise en
compte d’interactions potentielles entre les sous-zones. Nous dirons donc que
chaque solution d’assainissement projetée sera judicieuse s’il y a adéquation avec
les solutions des autres sous-zones et s’il y a une prise en compte correcte de
l’environnement de la zone.
780 RGCC – 6/2002. COSS’01

3. Modélisation de la problématique d’assainissement

En considérant que le découpage de la zone en sous-zones est effectué et validé,


nous recherchons la description de son fonctionnement en tenant compte de son
environnement. La zone est représentée comme un système complexe. De ce point
de vue, ce système possède des propriétés d’ensemble qui ne sont pas présentes dans
ses éléments constitutifs (les sous-zones) [CLE 97]. Sa modélisation peut être
représentée par la figure 2. Son organisation et son comportement sont décrits par
les quatre premiers niveaux relatifs à la catégorie des « systèmes de type machine »
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du Modèle Archétype à neuf niveaux développé par Le Moigne [LE M 99].

zone d’étude
environnement

: interaction
: sous-zone

Figure 2. Modélisation du système à l’échelle de la zone d’étude

4. Elaboration de la méthodologie d’aide au choix

4.1. Présentation de l’outil méthodologique

En matière d’élaboration de solutions d’assainissement à l’échelle de chaque


sous-zone, l’outil d’aide au choix que nous présentons (figure 3) raisonne sur trois
modes d’assainissement : autonome (A), autonome regroupé (R) et collectif (C). Il
se différencie de l’étude de zonage classique par la présence d’une structure de
raisonnement codifiée au moyen de groupes de règles.
La 1re étape consiste à identifier les modes d’assainissement possibles pour
chaque sous-zone considérée indépendamment. Nous supposons qu’il n’existe pas
ici d’interaction entre elles.
Chaque mode d’assainissement est évalué par un système à base de règles
expertes. Chaque système est identifié sur la figure 3 par trois groupes d’instructions
conditionnelles notés (1), (2) et (3).
La 2e étape consiste, en se fondant sur les solutions potentielles retenues pour
chaque sous-zone, en une analyse multicritère. La pertinence de chaque solution est
évaluée à l’aide d’un ensemble de critères, ainsi qu’en tenant compte des
interactions potentielles entre certaines sous-zones. Celles-ci ne sont alors plus
Conformité des systèmes d’assainissement eaux usées 781

considérées comme indépendantes les unes des autres, même si toutes ne sont pas
susceptibles de générer une influence.
La 3e étape est celle où le décideur est chargé de formuler son propre choix
concernant le type d’assainissement à mettre en œuvre en s’appuyant sur le
classement proposé à l’issue de la 2e étape. C’est une étape interactive. En effet, il
est important de conserver à l’esprit que la méthodologie exposée est une aide au
choix et non pas une méthode de choix. Le décideur doit par conséquent pouvoir
intervenir pendant le déroulement du processus, que ce soit de manière
contradictoire en rejetant la proposition du système ou en validant le classement
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proposé.

A R C
qUH pWDSH

non non non


(1) pas A (2) pas R (3) pas C
oui oui oui

s = s +1
qPH pWDSH

Analyse multicritère ELECTRE II

Classement des solutions


par sous-zone
qPH pWDSH

Proposition
du décideur
non
D(s) = D(s-1)
oui
Stabilité du choix
=
Fin

Figure 3. Synoptique de l’outil d’aide au choix de solution d’assainissement


782 RGCC – 6/2002. COSS’01

4.2. Première étape : élaboration des solutions potentielles à l’échelle d’une sous-zone

L’élaboration des solutions s’appuie sur un mécanisme de raisonnement appelé


moteur d’inférence, lui-même fondé sur des logiques de propositions à base de
{SI…ALORS…SINON}. Ces propositions opèrent sur des faits : chaque règle d’un
système possède une valeur particulière. Si nous considérons l’assainissement
autonome, le tableau 1 rassemble les règles permettant de vérifier si un dispositif en
place peut être réhabilité ou si une nouvelle infrastructure peut être réalisée.
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TYPES DE CONTRAINTES
Surface disponible
Pente du terrain
Profondeur de nappe phréatique
Profondeur du substratum perméable
Profondeur du substratum imperméable
Aménagement de l’espace privatif
Mode d’implantation de l’habitat

Tableau 1. Ensemble des contraintes relatives à l’assainissement autonome

Par exemple, il est généralement admis qu’une surface disponible inférieure à


600 m2 n’est pas suffisante pour mettre en œuvre un tel équipement. De même, une
pente générale supérieure à 10 % n’est pas non plus favorable. Le raisonnement
suivant pourra alors être construit :

Si surface disponible  600 m2 Alors Autonome pas possible


Sinon si pente ! 10 % Alors Autonome pas possible
Sinon si …

4.3. Deuxième étape : la phase d’analyse multicritère

En matière de choix de solutions d’assainissement eaux usées, le décideur est


souvent confronté à différents objectifs faisant appel à des champs variables
(hydraulique, préservation de l’environnement, économique, réglementaire…). Mais
ils sont rarement pris en compte dans leur ensemble lorsqu’il s’agit d’évaluer le
comportement d’un système d’assainissement. Ceci tient au fait que les critères de
jugement sont souvent multiples [RUS 00], parfois quantitatifs et qualitatifs ou
même conflictuels [BEL 97]. La méthode multicritère ELECTRE II [MAY 94], que
nous avons retenue, prend en compte la complexité du jugement.
Conformité des systèmes d’assainissement eaux usées 783

ELECTRE II (problématique de rangement des solutions) permet un


surclassement des solutions construit sur la base de leur évaluation par rapport à un
ensemble de critères {Crj} bien définis (tableau 2) [LE G 00].

CRITERES {Crj} CONTRAINTES ASSOCIEES

Adéquation avec le devenir de la sous- – Type d’habitat


zone (développement ou non) – Futur envisagé

Influence sur l’assainissement d’autres – Topographie


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sous-zones – Compatibilité hydraulique

Adéquation avec la politique de – Sensibilité du milieu naturel


préservation de l’environnement – Caractéristiques des effluents

Adéquation avec l’environnement – Capacité résiduaire d’un réseau


de la zone d’étude proche

Adéquation avec la politique


– Type de gestion locale
de gestion de l’assainissement
– Coût d’investissement
Adéquation avec la politique budgétaire – Coût d’exploitation

Tableau 2. Critères de classification des solutions d’assainissement

Pour chaque couple de solutions (Si, Sk), ELECTRE II évalue avec quel niveau
de certitude (faible ou fort), l’hypothèse « Si surclasse Sk » est vraie en se basant sur
des concepts de concordance et de non-discordance.

critères ª  j  n º
1
«1 N
«  N1j  N1n »»
11
«     »»
note
«
 N ij  N in »
« i N i1
«     »»
«
 N kj  N kn »¼
«¬k N k1

Solutions potentielles

Figure 4. Forme générale d’une matrice de décision multicritère


784 RGCC – 6/2002. COSS’01

Premièrement, une note Nij doit être attribuée à chaque solution. Chaque note Nij
exprime l’évaluation de la solution Si (i = 1..k) par rapport au critère Crj (j=1..n).
Ce travail effectué sur toutes les solutions, permet de construire une matrice
appelée « matrice de décision » (figure 4).
Deuxièmement, le décideur doit exprimer ses préférences sur l’ensemble des
critères en leur attribuant des coefficients d’importances WCj.
Puis, trois seuils c-, c0, c+ (c- t c0 t c+) sont définis et pour chaque couple de
solutions (Si, Sk), un indice de concordance Cik tel que Cik = [6WCj tels que note (Si)
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t note (Sk)]/[ 6WCj] est calculé. Le niveau de certitude de l’hypothèse formulée est
alors évalué de la façon suivante :
– l’hypothèse « Si surclasse Sk » est fausse si Cik  c ou s’il n’y a pas de faible
-

certitude que les autres critères ne présentent pas d’opposition majeure ;


– l’hypothèse « Si surclasse Sk » est vraie avec :
- une faible certitude si Cik ! c et s’il y a une faible certitude que les autres
-

critères ne présentent pas d’opposition majeure (seuil D1) ;


- une forte certitude si Cik ! c et s’il y a une forte certitude que les autres
+

critères ne présentent pas d’opposition majeure (seuil D2).


Les deux seuils D1 et D2 appelés seuils de discordance, définissent les limites à
l’intérieur desquelles les notes correspondantes aux critères conflictuels (critères ne
satisfaisant pas l’hypothèse émise) doivent se trouver de façon à ce que la
proposition « Si surclasse Sk » reste acceptable. Chaque valeur des cinq seuils
précités est donnée par le décideur à partir de celles de la matrice de décision.
Il en résulte alors une proposition de classement des solutions par sous-zone
notée « E(s) », que nous illustrons par l’exemple de la figure 5.

réseau collectif proche

C1A2R3 C1A2
zone d’étude

R1A2C3 A1C2

A : autonome
R : autonome regroupé
C : collectif
les indices rendent compte du classement

Figure 5. Exemple de proposition « E(s) » fournie par ELECTRE II


Conformité des systèmes d’assainissement eaux usées 785

4.4. Troisième étape : stabilité du processus d’analyse multicritère et intervention


du décideur

La proposition « E(s) » fournie par ELECTRE II n’est pas le résultat final de


l’outil d’aide à la décision. Elle ne constitue qu’une étape du processus de
surclassement. En effet, chaque proposition « E(s) » est ensuite présentée au
décideur. Celui-ci doit faire le choix de ne retenir qu’une solution d’assainissement
par sous-zone, comme le montre l’exemple de la figure 6.
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réseau collectif proche

sz2
A C sz1

zone d’étude
R A

sz3 sz4 A : autonome


R : autonome regroupé
C : collectif
szp : sous-zone (p = 1..4)

Figure 6. Exemple de choix du décideur à partir de la proposition « E(s) »

Or, par définition, si la solution « C » est retenue par le décideur sur une sous-
zone, alors elle exerce une influence potentielle sur les autres sous-zones ayant une
frontière commune. Cette influence se traduit alors par la possibilité de substituer à
la solution de la sous-zone subissant l’influence, un assainissement de type « C ».
Au regard de la figure 6, ceci signifie donc que sur sz2, sz3 et sz4, la pertinence des
choix du décideur (les solutions « A » et « R ») peut être remise en cause.
Mais substituer « A » et « R » par « C » sur ces sous-zones impliquerait par
conséquent la prise en compte de contraintes topographiques entre sz1, sz2, sz3 et sz4
(nécessité de raccordement). Ce qui signifie alors que l’évaluation de la solution
« C » sur le critère « Influence sur l’assainissement des autres sous-zones »
(tableau 2) relative à sz2, sz3 et sz4 peut être modifiée. Chacune de leur matrice de
décision doit donc être reformulée. Or, cette reformulation peut conduire à remettre
en cause la proposition « E(s) » puisqu’elle n’a pas été construite à partir des mêmes
matrices. ELECTRE II doit ainsi procéder à un nouveau surclassement des solutions
sur chaque sous-zone, afin que le décideur sache si le choix qu’il a effectué s’appuie
sur un classement qui n’évolue pas au regard des influences potentielles.
786 RGCC – 6/2002. COSS’01

Le processus de choix de solutions doit donc être itératif. Sur chaque sous-zone,
les solutions retenues par le décideur seront stables lorsque :

Proposition [D(s+1)] = proposition [D(s)] [1]

A l’échelle de la zone d’étude, le processus de surclassement et d’évaluation de


la cohérence des solutions d’assainissement est explicité sur la figure 7.
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Critères Evaluations Coefficients de pondération


ª Cr1 º ª Ni º ª WC1 º
1» « »
« » «
«  » «  » «  »
« Cr » «N » « WC »
j» ij » «

« «
«  » «  » «  »
« » « » « »
¬Crn ¼ ¬ N in ¼ ¬ WC n ¼

ELECTRE II
Proposition E (s) Décideur D (s)

D (s) = D (s-1)
: intervention du décideur
: pour chaque solution potentielle Stabilité

Figure 7. Organigramme du processus de classification et d’évaluation de la


cohérence des solutions

5. Conclusions

La méthode d’évaluation actuelle des études de zonage montre certaines limites


quant au choix des systèmes d’assainissement. Il apparaît que l’inconvénient majeur
réside dans l’indépendance des sous-zones à équiper, dont la conséquence se mesure
sur la pertinence des choix de solutions.
La démarche que nous avons formalisée permet d’adopter un autre point de vue
au regard de la problématique en considérant la zone d’un territoire communal à
étudier comme un système complexe constitué par un ensemble de sous-zones en
interaction mutuelle et avec leur environnement. L’évaluation des solutions est
fondée sur l’utilisation d’une méthode multicritère : ELECTRE II. Les résultats
qu’elle apporte permettent une implication plus forte du décideur, une justification
des choix effectués et une bonne connaissance de leurs forces et leurs faiblesses. Il
ne s’agit plus de rechercher la solution la meilleure en termes économiques, mais la
plus acceptable vis-à-vis d’un ensemble de critères de nature différente.
Conformité des systèmes d’assainissement eaux usées 787

Pratiquement, nous avons montré que prendre en compte l’existence


d’interactions potentielles conduit à modifier le résultat obtenu sur chaque sous-zone
en construisant un processus d’évaluation des solutions évolutif. C’est un point
essentiel de notre démarche dans la mesure où il intègre une dimension dynamique
au zonage d’assainissement, alors que l’approche usuelle demeure statique.
Enfin, le recours à un processus de choix itératif permet au décideur de tester la
cohérence globale de plusieurs variantes d’assainissement. La convergence du
processus n’est pas remise en cause. Elle sera alors obtenue moins rapidement.
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6. Bibliographie

[BEL 97] Belton V., Pictet J., « A framework for a group decision using a MCDA model :
sharing, aggregating or comparing individual information ? », Journal of Decision
Systems, vol. 6, n° 3, 1997, p. 283-303.
[CLE 97] Clergue G., L’apprentissage de la complexité, Editions Hermès, Paris, 1997.
[LE G 00] Le Gouévec J., Blanpain O., « An aid in choosing waste water sewerage solutions
in preliminary phase of design », Proceedings of the 2nd International conference on
Decision Making in Urban and Civil Engineering, Lyon, 2000, p. 15-27.
[LE M 99] Le Moigne J.L., La modélisation des systèmes complexes, Editions Dunod, Paris,
1999.
[MAY 94] Maystre L.Y., Pictet J., Simos J., Méthodes multicritères ELECTRE, Editions
Presses Polytechniques et Universitaires romandes, Lausanne, 1994.
[RUS 00] Ruscassier-Chadirat G., Deutsch J.-Cl., « Development and implementation of
sewerage programmes: proposal of a methodology for the decision process »,
Proceedings of the 2nd International conference on Decision Making in Urban and Civil
Engineering, Lyon, 2000, p. 127-138.

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