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Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin versant de l'Oued


Mouilah (Nord West Algeria)

Article  in  Hydrological Sciences Journal/Journal des Sciences Hydrologiques · April 2008


DOI: 10.1623/hysj.53.2.448

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3 authors:

Abderrahmane Ghenim Abdelali Seddini


Abou Bakr Belkaid University of Tlemcen Abou Bakr Belkaid University of Tlemcen
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Abdelali Terfous
National Institute of Applied Science, Strasbourg, France
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Publisher: Taylor & Francis
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Hydrological Sciences Journal


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http://www.tandfonline.com/loi/thsj20

Variation temporelle de la dégradation spécifique


du bassin versant de l'Oued Mouilah (nord-ouest
Algérien) / Temporal variation of the specific
sediment yield of the Wadi Mouilah basin (northwest
Algeria)
a a b
ABDERRAHMANE GHENIM , ABDELALI SEDDINI & ABDELALI TERFOUS
a
Département d'Hydraulique, Faculté des Sciences de l'Ingénieur, Université de
Tlemcen, BP 230, Tlemcen, 13000, Algérie E-mail:
b
Institut national des sciences appliquées de Strasbourg, 24, Bd de la victoire, F-67084,
Strasbourg, France

Version of record first published: 18 Jan 2010.

To cite this article: ABDERRAHMANE GHENIM, ABDELALI SEDDINI & ABDELALI TERFOUS (2008): Variation temporelle de
la dégradation spécifique du bassin versant de l'Oued Mouilah (nord-ouest Algérien) / Temporal variation of the specific
sediment yield of the Wadi Mouilah basin (northwest Algeria), Hydrological Sciences Journal, 53:2, 448-456

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448 Hydrological Sciences–Journal–des Sciences Hydrologiques, 53(2) Avril 2008

Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin


versant de l’Oued Mouilah (nord-ouest Algérien)

ABDERRAHMANE GHENIM1, ABDELALI SEDDINI1 & ABDELALI TERFOUS2


1 Département d’Hydraulique, Faculté des Sciences de l’Ingénieur, Université de Tlemcen, BP 230 Tlemcen,
13000 Algérie
anghenim@yahoo.fr
2 Institut national des sciences appliquées de Strasbourg. 24, Bd de la victoire, F-67084 Strasbourg, France

Résumé Le présent travail consiste à déterminer, en se basant sur les données de mesure entre 1977 et 1995,
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la distribution temporelle de la dégradation spécifique dans le bassin versant de l’Oued Mouilah situé au
nord-ouest de l’Algérie. Les résultats obtenus montrent que le bassin versant, à l’inverse des estimations, ne
subit pas de dégradation importante de son sol, aidé par sa lithologie et sa configuration. La dégradation
spécifique moyenne en 18 ans de mesure n’est que de 165 t km-2 an-1, dont plus de 65% est relative à
l’automne. 97% du transport solide se produit pendant les crues à majorité brèves, dont le débit de pointe
conditionne les apports liquides et solides. La relation entre l’écoulement et la dégradation spécifique à
l’échelle annuelle marque une divergence importante vis-à-vis d’autres relations de même type proposées
pour des bassins versants similaires à celui de l’Oued Mouilah.
Mots clef s apport solide spécifique; bassin versant; écoulement; Méditerranéen; Oued Mouilah; semi-aride

Temporal variation of the specific sediment yield of the Wadi Mouilah basin (northwest
Algeria)
Abstract The temporal variation in the specific sediment yield in the Wadi Mouilah basin in northwestern
Algeria was determined using data obtained between 1977 and 1995. The results show that, contrary to
previous estimations, the watershed is not subject to significant degradation. This is due to its lithology and
configuration. The average specific sediment yield over 18 years of measurement is only 165 t km-2 year-1,
of which, over 65% occurs in the autumn. Moreover, 97% of solid transport occurs during the brief floods
whose peak discharge determines the liquid and solid contributions. Furthermore, the relationship between
the flow and the specific sediment yield, at the annual level, highlights a significant departure from
relationships suggested for watersheds similar to Wadi Mouilah.
Key words specific sediment yield; watershed; runoff; Mediterranean; Wadi Mouilah; semi-arid

INTRODUCTION
Pour l’ensemble du globe, tous continents réunis, la dégradation spécifique moyenne est estimée à
152 t km-2 an-1 (Milliman & Meade, 1983). Cependant, sa distribution est très variable d’une
région à une autre. Quoiqu’en Afrique la dégradation spécifique semble très modeste, ne dépassant
pas 35 t km-2 an-1, les valeurs estimées ou mesurées défient toute concurrence au Maghreb. Ainsi
Heusch & Millies-Lacroix (1971) la situent entre 265 et 2569 t km-2 an-1, Walling (1984) lui
attribue une fourchette entre 1000 et 5000 t km-2 an-1, alors que d’autres auteurs tels que Probst &
Amiotte Suchet (1992) la localisent autour de 397 t km-2 an-1. Même si l’estimation de ces derniers
semble être moins alarmiste que celles de leurs prédécesseurs, il n’empêche que des valeurs
ponctuelles enregistrées dans l’un ou l’autre des pays du Maghreb dépassent toutes estimations. En
effet, on note par exemple 7200 t km-2 an-1 attribuée à l’Oued Agrioun alimentant le barrage
d’Ighil Emda en Algérie (Probst & Amiotte Suchet, 1992), 5900 t km-2 an-1 enregistrée dans le
bassin versant du Nekor régularisé par le barrage Mohamed El Khettabi au Maroc (Lahlou, 1988)
ou encore 2142 t km-2 an-1 évaluée par Sibari et al. (2001) pour le bassin versant marocain de
l’Inaouène.
Parallèlement à ces valeurs fortes de la dégradation spécifique, plusieurs auteurs ont publié
des estimations en deçà de ces prévisions pessimistes. Ainsi, Bourouba (1998) attribue à l’Oued
Madjerdah supérieure situé en Algérie orientale 113 t km-2 an-1, Merzouki (1992) – 336 t km-2 an-1
pour l’Oued Moulouya au Maroc ou encore 318 t km-2 an-1 attribuée au micro-bassin versant de
Tebaga en Tunisie centrale (Bergaoui et al., 1998).

La discussion concernant cet article est ouverte jusqu’au 1er Octobre 2008 Copyright © 2008 IAHS Press
Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin versant de l’Oued Mouilah 449

Ce travail, qui se base sur les données de mesure des débits liquides et des concentrations
relevées à l’exutoire de l’Oued Mouilah, le plus important affluent de l’Oued Tafna, a pour
objectif l’estimation de la distribution temporelle de la dégradation spécifique au niveau de ce
bassin. Il permettra aussi d’étudier la variation annuelle, mensuelle et saisonnière de l’apport
solide spécifique enregistré dans ce bassin ainsi que les relations qui peuvent exister entre
l’écoulement et la dégradation spécifique.

PRESENTATION DU BASSIN VERSANT


Appartenant au bassin versant de la Tafna (7245 km2), le sous-bassin de l’Oued Mouilah,
régularisé depuis 1998 par le barrage Hammam Boughrara d’une capacité de 177 × 106 m3, est
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situé au nord-ouest de l’Algérie (Fig. 1). Il occupe une superficie de 2650 km2 dans un périmètre
de 230 km.
De forme moyennement allongée (coefficient de compacité de Gravelius: 1.25), le bassin
versant de l’Oued Mouilah est constitué par des zones très hétérogènes formées de montagnes (les
monts des Traras au nord-ouest et les monts de Tlemcen au sud), de plaines et de vallées. Les
pentes sont en général très accentuées en montagne (dépassant les 20%) et plus douces (entre 0 et
10%) de part et d’autre du parcours du cours d’eau. Les altitudes maximale et moyenne du bassin
sont respectivement de 1430 et 746 m. L’indice de pente de Roche vaut 0.11 et la densité de
drainage est de 0.16 km km-2.

Frontière Algéro-Marocaine
N
Station hydrométrique
Y = 196,1 Ville
Péninsule ibérique
N

40
Barrage
280
ED H
OU UILA
MO
IM

465 MAGHNIA
U NA

Mer méditerranée
D BO
OUE

600

OUJDA

Tunisie
Zone d'étude
MOU ILAH

ED OUJ DA
OU

1480
Y
ISL

1550
ED

1200
OU

1000
Maroc

Algérie

X = 51,0
Y = 122,0
X = 109,0
0 20 -6 0 12
KM

Fig. 1 Situation du bassin versant de l’Oued Mouilah.

Le bassin versant de l’Oued Mouilah est dominé par les sols calcaires. Des vertisols (USDA,
1978; FAO, 1990) qui longent son thalweg principal et se prolongent au nord-est des monts des
Traras et aux piémonts des monts de Tlemcen. Il comporte aussi des formations calciques peu
profondes (luvisols) et des terrains alluviaux (fluvisols) développés dans la partie nord de la plaine
de Maghnia. La partie sud de la plaine comprend des sols rouges (arénosols) à encroûtement
formés de marnes salifères du Miocène.
De la superficie du bassin, 49% sont constitués de terrains généralement nus localisés dans sa
partie ouest (Fig. 2). Dans le reste du bassin, on retrouve une culture extensive (21% de la surface),
un couvert forestier normal (14% de la surface) et des terrains de parcours.

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450 Abderrahmane Ghenim et al.

N
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Couvert forestier normal Culture extensive


Couvert forestier dégradé Arboriculture
Prairies et terrains de parcours Couvert mort
Fig. 2 Couvert végétal du bassin versant de l’Oued Mouilah.

Le cours d’eau principal d’une longueur 124 km et d’une pente moyenne de 8 m km-1, prend
naissance dans la région d’El Abed, en Algérie, à 1250 m d’altitude. Il pénètre au Maroc et prend
le nom de Oued Sly et suit un cours intermittent. Il redevient permanent en aval près de Oujda
(Maroc) pour s’appeler Oued Bounaïm et pénètre en Algérie aux environs de Maghnia sous
l’appellation de Oued Mouilah. Il reçoit sur sa rive droite l’Oued Ouerdeffou qui forme la réunion
des Oueds Abbes et Mehaguin.
Le bassin versant de l’Oued Mouilah se caractérise par un climat semi-aride. Les températures
annuelles varient entre 15.7 et 18.4°C (période 1977–1995), la moyenne étant de 16.7°C. Les
précipitations sont relativement faibles et inégalement réparties au cours de l’année. La moyenne
inter-annuelle est de 297 mm (période 1977–1995).

METHODE DE MESURE
Le prélèvement des échantillons de transport solide en suspension ainsi que la lecture des hauteurs
d’eau au niveau de la station hydrométrique ont été réalisés par les services de l’agence nationale
des ressources hydrauliques (ANRH). Les débits sont calculés de deux façons à l’aide de la courbe
de tarage adéquate (régulièrement contrôlée et actualisée), soit à partir des hauteurs d’eau lues sur
une échelle limnimétrique soit à partir du dépouillement des hauteurs d’eau enregistrées par un
limnigraphe à flotteur. Pour la mesure de concentration en sédiments en suspension, à chaque

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Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin versant de l’Oued Mouilah 451

mesure de débit, on prélève au moyen d’un flacon de 50 cl un échantillon d’eau turbide sur la rive
à la surface de l’oued. Les sédiments recueillis sur papier filtre sont ensuite séchés à l’étuve
pendant 30 min à une température de 105°C. Ramenée à l’unité de volume (1 litre, L), cette charge
est attribuée à la concentration en suspension véhiculée par le cours d’eau et ses affluents en g/L.
La cadence de prise des mesures varie selon l’ampleur de l’événement. En période de crue, les
prises sont intensifiées jusqu’à des intervalles de temps d’une heure ou même 30 min en fonction
de la vitesse de l’augmentation des débits liquides. En période d’écoulement normal ou en période
d’étiage, on se contente d’une prise quotidienne effectuée généralement à 12 h.
Ce mode de détermination de la concentration affecte durement sa représentativité car il ne
tient pas compte des variations de la teneur en suspension d’un point à l’autre dans la section
mouillée ni le long d’une verticale (Touat, 1989). En conséquence, l’estimation des apports solides
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est de loin inférieure à l’ensemble du flux des sédiments en suspension produits par la dynamique
érosive régissant le bassin versant étudié. Les données utilisées dans le cadre de cette étude
s’étalant de 1977 à 1995 sont relatives à la station de Sidi Belkheir (X = 01°39′26″; Y = 34°53′14″;
Z = 285 m) située juste à l’exutoire du bassin.
Les transports solides spécifiques sont évalués par le rapport des apports solides à la superficie
totale du bassin versant. Ils sont calculés par:
Ass = As/S (1)
oú Ass est l’apport solide spécifique ou dégradation spécifique (t km-2 an-1), As est l’apport solide
(106 t), et S est la superficie du bassin versant (km2).
De même l’apport solide est calculé par:
N
As = ∑
[(Q j +1 ) (
C j +1 + Q j C j )]
(t j +1 − t j ) (2)
1 2
oú Cj et Cj+1 sont les concentrations relevées aux instants tj et tj+1 correspondant respectivement
aux débits liquides Qj et Qj+1, et N est le nombre de couples de mesures.

RESULTATS ET DISCUSSIONS
Les dégradations spécifiques annuelles enregistrées sont en majorité faibles, variant entre 6.4 et
1038.4 t km-2 an-1 (Tableau 1). La moyenne inter-annuelle qui vaut 165 t km-2 an-1, est 1.3 fois
supérieure à celle (126 t km-2 an-1) estimée par Terfous et al. (2001) pour le même bassin (période
1977–1993), très proche de 150 t km-2 an-1, attribuée par SOGREAH (1969) à l’ensemble du
bassin versant de la Tafna et huit fois plus faible que 1 330 t km-2 an-1 attribuée par Ghenim et al.
(2007) à un autre sous-bassin de la Tafna, celui de l’Oued Sebdou. Ces résultats en deçà des
estimations énoncées par plusieurs chercheurs, démontrent la susceptibilité faible à l’érosion du
bassin versant de l’Oued Mouilah. En effet, ce dernier à l’instar de la région nord-ouest du pays
subit une décroissance pluviométrique grave depuis la fin des années 1970. Ceci s’est traduit par
un déficit d’écoulement de l’ordre de 70% (Meddi & Hubert, 2003). On assiste alors à une
prédominance de l’évapotranspiration par rapport à l’écoulement. D’ailleurs pendant la période
d’étude, le coefficient d’écoulement interannuel ne vaut que 6%. En plus, ce bassin est la partie de
la Tafna qui reçoit les pluies les moins agressives (Zekri, 2003). Le transport solide qui nécessite
des pluies intenses pouvant arracher les particules à la roche mère et un écoulement conséquent
pour les évacuer se trouve alors démuni de ses principaux facteurs de mobilisation. D’autres
facteurs contribuent à freiner l’exportation des sédiments. En effet, la lithologie résistante du
bassin est située sur les versants à fortes pentes constitués par les monts des Traras et de Tlemcen.
La partie du bassin constituée par les formations les plus fragiles est localisée dans les plaines à
pentes faibles sinon plates. Celles-ci peuvent même constituer une zone de dépôt des matériaux
arrachés des versants montagneux, quoique ces derniers soient suffisamment boisés pour
contrecarrer l’érosion hydrique.

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452 Abderrahmane Ghenim et al.

Tableau 1 Bilan annuel des précipitations, des apports liquides, des apports solides, de l’écoulement et des
dégradations spécifiques. Station de Sidi Belkheir (Septembre 1977–Août 1995).
Année P AL As E Ass
(mm) (106 m3) (106 t) (mm) (t km-2 an-1)
1977/78 292.2 51.7 0.124 19.5 46.8
1978/79 242.1 32.4 0.017 12.2 6.4
1979/80 465.4 108.6 1.533 41.0 578.6
1980/81 458.9 88.0 0.048 33.2 17.9
1981/82 186.7 36.6 0.033 13.8 12.5
1982/83 173.2 34.8 0.029 13.1 10.8
1983/84 269.5 28.6 0.033 10.8 12.4
1984/85 246.6 18.0 0.026 6.8 9.7
1985/86 290.4 14.1 0.030 5.3 11.2
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1986/87 393.9 97.6 2.752 36.8 1038.4


1987/88 187.4 17.7 0.234 6.7 88.4
1988/89 270.8 48.4 0.282 18.3 106.3
1989/90 289.1 59.9 1.237 22.2 466.7
1990/91 357.9 58.8 0.844 23.0 318.4
1991/92 442.5 40.7 0.463 15.4 174.6
1992/93 246.3 14.1 0.046 5.3 17.3
1993/94 271.1 19.4 0.086 31.7 32.4
1994/95 263.4 40.5 0.070 15.3 26.4
Moyenne 297.2 44.9 0.400 18.4 165.3
P: précipitation; AL: apport liquide; As: apports solide; E: l’écoulement superficiel; Ass: apports solides spécifiques.

En outre, on enregistre une irrégularité interannuelle prononcée des dégradations spécifiques.


Elle est beaucoup plus accentuée que celle des lames d’eau écoulée (Tableau 1 et Fig. 3). A travers
les valeurs annuelles de l’apport solide spécifique, de l’écoulement et de la concentration en
sédiments en suspension (Fig. 3), l’Oued Mouilah ressemble tantôt aux rivières de la zone
tempérée tantôt aux oueds de la frange aride.

0
10
00 C: 1
10 C:
10
Apport solide spécifique (t/km2 /an)

C: de C:
d s ari Cours d'eau
1000 ue ge
O ran méditerranéens
f
e la
d 1
0.
C:
100 01
: 0.
C

Rivières de la zone tempérée


10
1
00
: 0.
C
1
10000
10

1000
1

100

Ecoulement spécifique (mm /an)


Fig. 3 Variations annuelles de l’écoulement, de la concentration et des apports solides spécifiques
(Bourouba, 1998).

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Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin versant de l’Oued Mouilah 453

1.50
Apport solide spécifique annuel 10000 Ass = 0.82 AL
2
R = 0.36
1000
(t.km-2.an-1)

100

10

1
1 10 100
Ecoulement annuel (mm)
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Fig. 4 Relation entre l’écoulement et l’apport solide spécifique à l’échelle annuelle (Septembre 1977–
Août 1995).

La relation en puissance qui relie l’écoulement aux transports solides spécifiques à l’échelle
annuelle utilisant 18 couples de mesures (Fig. 4), bien qu’elle ne présente pas un coefficient de
corrélation assez fort, permet de constater la grande divergence qui existe entre ce modèle basé sur
les données de mesure et les modèles empiriques proposés par Tixeront (1960) et SOGREAH
(1969) pour des bassins versants plus ou moins similaires à celui de l’Oued Mouilah. Ces derniers
appliqués à ce bassin durant la période d’étude donnent des résultats dont les erreurs respectives
oscillent entre –123% et +956% et entre –112% et +464%. Il est à noter que Terfous et al. (2003)
avaient comparé les dégradations spécifiques issues des données de mesure et celles calculées par
le modèle de SOGREAH pour le même bassin entre 1986 et 1995. L’erreur commise en utilisant
ce modèle varie de –93% à +350%.
Cependant, on note une dis-concordance entre les précipitations, les apports liquides et les
dégradations spécifiques à toutes les échelles temporelles (Tableau 1, Figs 5 et 6). Plusieurs
facteurs tels que l’état de saturation du sol, le couvert végétal et l’intensité des pluies sont à
l’origine de cette absence de proportionnalité. Concernant la végétation, il a été démontré à une
large échelle environnementale que les apports liquides et solides diminuent exponentiellement
avec l’accroissement du pourcentage du couvert végétal (Elwell & Stocking, 1976; López-
Bermúdez et al., 1996). Ceci peut être confirmé car le coefficient d’écoulement de l’automne où la
végétation est très réduite est deux fois plus important que celui de la saison d’hiver pendant
laquelle la végétation est en pleine expansion. Pour les transports solides spécifiques, l’écart est
encore plus large puisque la valeur enregistrée en automne est 17 fois plus grande que celle
atteinte en hiver. Au cours du printemps, bien que les précipitations soient les plus importantes
(36% des pluies annuelles) et que les sols soient plutôt saturés (le degré de saturation peut
atteindre dans certaines zones du bassin 97%), l’écoulement superficiel et les transports solides
spécifiques demeurent plus faibles qu’en automne (30.6% de l’écoulement annuel devant 36.1%

Apport solide spécifique (%) Ecoulement (%) Automne

2.9(%) 8.8(%) Hiver

27.8(%) 36.1(%) Printemps


30.6(%)

3.8(%) 65.5(%) Eté


24.5(%)

Fig. 5 Contribution de écoulements liquides et des apports solides spécifiques moyens suivant les
saisons (Septembre 1977–Août 1995).

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454 Abderrahmane Ghenim et al.

E (%) Ass (%) P (mm)


40 50
Contribution de l'écoulement et des

Précipitations mensuelles (mm) .


apports solides spécifiques (%)

40
30

30
20
20

10
10
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0 0
Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou
Fig. 6 Précipitations moyennes mensuelles et contribution de l’écoulement et des dégradations
spécifiques moyens suivant les mois de l’année (Septembre 1977–Août 1995).

en automne et 27.8% des transports solides spécifiques annuels devant 65.5% en automne). En
effet, lorsque l’intensité des précipitations diminue (ce qui est le cas des pluies printanières : la
pluie maximale journalière est de 34 mm enregistrée en mai 1984), la réponse hydrologique est
extrêmement sensible aux conditions de saturation du sol (Castillo et al., 2003). Au cours de l’été,
on enregistre généralement des valeurs faibles des transports solides (Fig. 5). En effet, lors de cette
saison où les précipitations sont quasi-nulles (4 mm en moyenne), le débit diminue considér-
ablement jusqu’à frôler l’arrêt de l’écoulement ; tandis que la chaleur intense, qui dépasse souvent
35°C, réussit à détruire le couvert végétal et fait perdre au sol sa cohésion. Les premières averses
d’automne à intensité forte pouvant atteindre 30 mm/h (Demmak, 1982), parviennent alors à
évacuer l’ensemble des éléments fins détachés.
La contribution moyenne mensuelle la plus forte de la dégradation spécifique est enregistrée
au mois de novembre (Fig. 6). Elle représente plus du tiers des transports solides annuels. Pendant
ce mois où l’apport pluviométrique moyen est le plus important après celui du mois de mars, on a
enregistré durant l’année 1986/87, 168.3 mm soit 43% des précipitations annuelles et une intensité
maximale journalière de 86 mm. L’examen de la Fig. 6 permet de constater que la contribution
mensuelle des transports solides est nettement supérieure à celle de l’écoulement uniquement aux
mois d’octobre et novembre pendant lesquels on enregistre les pluies à caractère cévenol
d’automne qui s’abattent violemment sur des sols desséchés. Pendant le reste de l’année, la
contribution mensuelle de l’écoulement et de la dégradation spécifique est relativement faible.
Par ailleurs, les pertes en terre ont lieu à 97% lors des crues. Celles ci sont dans la majorité
des cas brèves et pointues. 50% d’entre elles ont duré moins de 24 h et 35% moins de 48 h. Ces
crues soudaines à un seul pic se produisent principalement en automne. Elles ont un comportement
similaire pour la plupart, se traduisant par une forte agressivité. Le coefficient de gravité de Pardé,
(1964) a atteint 36.5 en automne (crue du 15 au 21 Novembre 1986). Cette valeur est 1.7 fois
supérieure à 21.6 évaluée pour une crue décennale survenue dans le bassin versant Marocain de
l’Ourika (Saidi et al., 2003). A l’instar des crues méditerranéennes, la majorité des crues, en
particulier automnales, se caractérisent par un temps de montée des eaux assez bref et des débits de
pointe élevés (Bontron & Obled, 2003). Durant la crue sus-citée, on a enregistré un débit
maximum de 1880 m3 s-1, soit plus de 878 fois le module interannuel sur 18 ans. En conséquence,
les apports liquides ainsi que les dégradations spécifiques de crue dépendent essentiellement du
débit de pointe (Fig. 7).
A = Qp / S (3)
oú A est le coefficient de gravité, Qp le débit de pointe de crue (m3 s-1), et S la superficie du bassin
versant (km2).

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Variation temporelle de la dégradation spécifique du bassin versant de l’Oued Mouilah 455

100000 AL = 209QP0.77
Apports liquides (10 3 m 3) et solides
10000 R2 = 0.69
(10 3 t.km -2) de crues
1000

100

10

1 As = 0.36QP1.16
R2 = 0.70
0.1

0.01
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0.1 1.0 10.0 100.0 1000.0 10000.0

Débits de pointe de crues (m 3.s -1)


Fig. 7 Relation entre les apports liquides et les débits de pointe et entre les apports solides et les débits
de pointe lors des crues survenues entre 1977 et 1995.

CONCLUSION
Devant l’immense ferveur des chercheurs à localiser la dégradation spécifique dans la région
Maghrébine et devant la grande divergence de leurs estimations, le présent travail qui se base sur
des données de mesure des débits liquides et des concentrations, se veut être un point de repère du
transport solide en suspension dans cette zone qui relie deux pays Méditerranéens. Ce travail
confirme aussi que l’automne constitue la période propice à l’entraînement des particules fines.
Ces dernières sont acheminées pendant des espaces temporels très réduits correspondant aux crues.
Il permet aussi de montrer que les formules empiriques proposées par quelques auteurs pour
l’estimation de la dégradation spécifique ne peuvent s’appliquer à tous les bassins de la région.
Chaque bassin demeure un cas particulier, différent des autres du point de vue du comportement
morpho-dynamique.

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Reçu le 12 Avril 2006; accepté le 14 Novembre 2007

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