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PARTIE II

PROBLEMES PRATIQUES DE L’HYDRAULIQUE SOUTERRAINE


I. LES FORAGES
Avant le forage:
1 - Y’a t il de l’eau sur mon terrain, ou et a quelle profondeur ?
2 - Dois-je faire un puits ou un forage ?
3 - Où puis-je implanter mon forage ?
4 - Qu’est ce qu’un débit ?
5 - Combien va me coûter un forage ?
Pendant le forage:
1 - Je veux savoir à quelle profondeur on est et s’il y a de l’eau ?
2 - Est-ce que la qualité de l’eau est proportionnelle à la profondeur ?
3 - Quel débit me faut t-il ? Que faire si j’ai un débit insuffisant ?
Après le forage:
1 - Qu’elle est la durée de vie d’un forage ?
2 - A partir de quand puis-je utiliser mon forage ?
II. IMPLANTATION DE L’OUVRAGE FORAGE
1. Visite des lieux:
 Position et caractéristiques des sources ou résurgences, des puits ou des forages du
voisinage ;
 Examen de la végétation naturelle (prairies - arbres, etc.)
2. Étude hydrogéologique:
L'hydrogéologie (de hydro- et géologie), Hydrologie, Géologie.
L'hydrogéologie est donc la science des eaux souterraines. Elle a pour objet l'étude du rôle des
matériaux constituant le sol et le sous-sol:
 Les nappes phréatiques ;
La  nappe  phréatique/est  une  nappe  d'eau  que  l'on  rencontre  à  faible  profondeur.  Elle 
alimente  traditionnellement  les  puits  et  les  sources  en  eau  potable.  C'est  la  nappe  la  plus 
exposée à la pollution en provenance de la surface. 
Une nappe libre est une nappe d'eau souterraine dont le niveau supérieur peut varier sans 
être bloqué par une couche imperméable supérieure. Elle circule sous un sol perméable, elle 
est  généralement  peu  profonde  (1  à  20  mètres)  et  sa  surface  est  à  la  pression 
atmosphérique.


 
 Les nappes artésiennes ;  Elle  est  sous  pression.  Lorsque  la  charge  hydraulique  est 
supérieure  à  la  cote  du  sol,  l'eau  remonte  jusqu'à  la  surface  en  cas  de  forage,  on  parle  de 
puits artésien (et de nappe artésienne).
 Les nappes alluviales ; Une nappe alluviale est un cas particulier de nappe libre (nappe 
peu  profonde  située  sous  un  sol  perméable).  Les  nappes  alluviales  sont  des  nappes  qui 
circulent dans les sédiments des rivières, c'est une masse d'eau se trouvant dans des terrains 
alluvionnaires.
 Les nappes captives ;  Une  nappe  captive  est  une  nappe  qui  est  surmontée  par  une 
formation  peu  perméable  où  la  surface  aquifère  est  très  poreuse  et  dont  la  charge 
hydraulique  (surface  piézométrique)  de  l'eau  qu'elle  contient  est  supérieure  au  toit  de  la 
nappe. Elle est sous pression.
 Les paramètres hydrauliques de l’aquifère (Conductivité hydraulique ;
Transmissivité ; Porosité).
3 Géophysique:
En partant des renseignements d'observation recueillis sur place et de ceux fournis par les
hydrogéologues, une première sélection a été faite sur la position et l'étendue de la zone la
plus propice à l'implantation du forage projeté.
Dans cette zone, les méthodes géophysiques vont permettre de resserrer les mailles du
quadrillage de prospection.
a. Méthode des sondages électriques:
 Objet: Les sondages électriques permettent de définir à leur verticale et sur des
profondeurs de plus de 100 m, des successions des couches géologiques.
 Principe: Le principe de la méthode des sondages électriques est basé sur
l'identification des couches de terrains par leur résistivité. Celle-ci varie en fonction de
deux paramètres principaux:
- La nature lithologique: plus un terrain est argileux, plus sa résistivité sera faible.
- la teneur en eau: un terrain saturé en eau sera beaucoup plus conducteur qu'un terrain sec.
III. TECHNIQUES DE FORAGE:
Les différentes techniques de forage sont :
1- La technique de Battage :
C’est la technique la plus ancienne, utilisée par les Chinois depuis plus de 4000 ans (battage
au câble), elle consiste à soulever un outil très lourd (trépan) et le laisser retomber sur la roche
à perforer en chute libre. Le forage par battage ne nécessite pas de circuit d’eau ou de boue, et
seul un peu d’eau au fond de forage suffit.


 
Il est tout indiqué pour les terrains durs surtout lorsque le terrain dur est en surface (ça permet
pas d’utiliser suffisamment de poids en Rotary) comme en terrains karstiques ou fissurés (pas
de risque de perte de boue).
Le battage se produit par le mouvement alternatif d’un balancier actionné par un arbre à came
(ou bien un treuil : cylindre horizontal). Après certain avancement, on tire le trépan et on
descend une curette (soupape) pour extraire les déblais (éléments broyés : cuttings). Pour
avoir un bon rendement, on travail toujours en milieu humide en ajoutant de l’eau au fond de
trou. Le foreur de métier garde une main sur le câble et l’accompagne dans sa course, ce qui
lui permet de bien sentir l’intensité des vibrations sur le câble ; et lorsque le fond de trou est
encombré par les débris, celui-ci sera nettoyé par soupapes à piston ou à clapet.
Parmi les machines de battage on cite : les machines de type Beneto, et Dando Buffalo 3000.
1-2- Les différents procédés de battage :
a- le procédé Pennsylvanien (procédé à câble): Où le trépan est à accrocher directement au
câble sous une masse tige (tige très lourde), il est bien développé aux USA.
b- procédé Canadien: Dans ce cas, le trépan est fixé sous un train de tiges pleines. Il est
surtout utilisé dans l’Europe de l’est.
c- procédé Raky (s’appelle aussi battage rapide): Utilise des tiges creuses avec circulation
d’eau.
1-3- Avantages du battage :
 investissement moins important ;
 énergie dépensée faible ;
 facilité de mise en œuvre ;
 pas de boue de forage ;
 récupération aisée d’échantillons ;
 nécessite moins d’eau (40 à 50 l/h) et de n’importe quelle qualité ;
 la détection de la nappe même à faible pression est facile : la venue de l’eau à basse
pression se manifeste directement dans le forage sans être aveuglée par la boue ;
 pas de problèmes dans des zones fissurées (risque lié à la perte de boue).
1-4- inconvénients du battage :
 le forage s’effectue en discontinue (forage puis curage de cuttings et ainsi de suite) ;
 forage lent ;
 difficultés pour équilibrer les pressions d’eau jaillissante ;
 absence de contrôle de la rectitude ;
 pas de possibilité de faire le carottage.

 
2- La technique Rotary :
La méthode de foration rotary utilise un outil (trépan) monté au bout d'une ligne de sonde
(tiges vissées les unes aux autres), animé d'un mouvement de rotation de vitesse variable et
d'un mouvement de translation verticale sous l'effet d'une partie du poids de la ligne de sonde
ou d'une pression hydraulique. Elle est utilisée spécialement dans les terrains sédimentaires
non consolidés pour les machines légères, mais les machines puissantes de rotary peuvent
travailler dans les terrains durs (pétroliers).

Fig. 1. Machine rotary


 
Fig.2. Disposition schématique d’un atelier de forage rotary.
2-1- avantages :
 La perméabilité de la formation autour du trou est peu perturbée par le fluide de
forage ;
 les forages de grands diamètres sont exécutés rapidement et économiquement ;
 pas de tubage pendant la foration ;
 facilité de mise en place de la crépine ;
 bons rendements dans les terrains tendres ;
 consommation de l’énergie économique.
2-2- inconvénients :
 nécessite beaucoup d’eau ;
 nécessite un grand investissement (matériel très importants) ;
 seuls les sites accessibles peuvent être forés avec ce matériel lourd.
3- la technique marteau fond de trou (MFT) :
Cette technique permet de traverser des terrains durs.


 
Le principe repose sur : un taillant à boutons en carbure de tungstène, fixé directement sur un
marteau pneumatique, est mis en rotation et percussion pour casser et broyer la roche du
terrain. Le marteau fonctionne comme un marteau piqueur, à l’air comprimé à haute pression
(10 à 25 bars) qui est délivré par un compresseur, et permettant de remonter les cuttings.
Cette technique est surtout utilisée dans les formations dures car elle permet une vitesse de
perforation plus élevée que celles obtenues avec les autres techniques. Elle permet de forer
habituellement des trous de 85 à 381 mm.
3-1- avantages :
 elle très intéressante dans les pays où l’eau est très rare ;
 mise en ouvre rapide et simple ;
 permet de détecter la présence d’un aquifère lors du forage.
4- la technique ODEX :
Elle permet de forer dans des terrains à mauvaise tenue nécessitant un tubage de protection.
La perforation est assurée par un taillant pilote surmonté d’un aléseur excentrique permettant
d’avoir un trou de diamètre supérieur au diamètre du tubage de revêtement. Ce système
permet au tube de revêtement de descendre dans le trou sans rotation à la suite de l’aléseur.
Cette technique peut être utilisée par :
 un équipement fonctionnant hors du trou, c'est-à-dire avec un marteau et son
mécanisme de percussion et de rotation situés en surface ;
 un équipement fonctionnant avec un marteau fond de trou dont la rotation est assurée
par un moteur situé à l’extérieur, et l’énergie de percussion est assurée en fond de trou
par le marteau fond de trou qui assure la foration par l’intermédiaire d’un guide et de
l’outil comprenant le taillant pilote et l’aléseur excentrique.
5- la technique de Havage :
C’est une technique d'extraction consistant à creuser des entailles parallèlement au plan de
stratification des roches pour les détacher plus facilement ; utilisée en génie civil pour
l’exécution de pieux forés en gros diamètres, et aussi pour exécuter des forages d’eau.
Le forage peut être effectué :
-soit par bennes à coquilles : où l’attaque du terrain se fait au moyen d’une benne circulaire
munie de coquilles ouvertes qui percutent le sol comme un trépan remonte les déblais.
L’ouverture et la fermeture des coquilles sont commandées par câble. Ce matériel permet des
forages de profondeurs de 70 à 80 m pour des diamètres de 600 mm à 1,2 m dans des terrains
alluvionnaires.


 
-soit par outils en rotation : ce système de perforation travaille au moyen d’un outil
d’extraction circulaire avec un fond verrouillé muni de dents et agit par rotation jusqu’à ce
qu’il soit plein de matériaux. L’outil est extrait et le déverrouillage du fond de l’outil permet
de vider rapidement celui-ci. Ce matériel permet d’effectuer des forages de 35 à 40 m de
profondeur en des diamètres de 0,5 à 1,3 m.
IV. Observations techniques du forage :
Lors de l’avancement du sondage, il est nécessaire de porter avec précision les observations
suivantes :
- La pendagémétrie,
- La vitesse d’avancement,
- Les niveaux d’eau ou de boues d’injection,
- Les incidents de coincement des outils et des éruptions.
1-La pendagémétrie
Elle comprend les mesures de déviation du sondage, la direction et l’inclinaison des couches.
Le trou du forage subit toujours des déviations qui peuvent être d’ordre naturel (inclinaison
des couches et directions) d’ordre technique (poids de l’outil trop fort, formation de « cave »
ou élargissement trop du trou) ou bien d’ordre volontaire (pour éviter un obstacle ou le
contourner).
De façon générale, la déviation du sondage ne peut excéder trois degrés tous les 100 mètres
de perforation. Quand la déviation du sondage est importante, les tiges vont souffrir et vont
battre sur les parois du forage donc elles risquent de faire tomber le forage et le désorganiser.
Pour essayer d’éviter ce problème, il faut toujours respecter la verticalité des tiges.
2- Vitesse d’avancement.
Le principal paramètre à observer est la vitesse d’avancement, le plus souvent indiquée en
mètre par minute (m/mn) ou mètre par jour (m/j). Cette observation est donnée par le
graphique « profondeur en fonction de la vitesse » qui permet de tirer des conclusions
importantes sur la dureté, la compaction des couches traversées… pouvant compléter l’étude
des échantillons recueillies.
3- Les niveaux d’eau et de boue d’injection.
3.1. Venue d’eau et de boue d’injection.
La venue d’eau se manifeste par une augmentation de niveau de la boue dans le bac et par
une diminution de la viscosité. Pour remédier à ce problème, il faut vite augmenter la densité
de la boue avec du sulfate de baryte (Ba So4) de densité égale à 4,3.


 
3.2. La perte de la boue au cours de la perforation.
En générale, le niveau de la boue dans le bac diminue normalement avec la perforation du
forage. Si cette diminution s’accentue et devient anormale, la boue se perd dans les ouvertures
des roches fissurées ou karstifiées. Pour éviter ce problème, il faut augmenter la viscosité sans
changer les autres paramètres de la boue et essayer de réduire la densité en ajoutant de l’eau
(peu dense et visqueuse). Si les pertes persistent encore, il faut ajouter des colmatants
appropriés calibrés et normalisés (produits synthétiques formés par des coquilles, de noix de
concassés, d’olives, de cerises…). Si les colmatants n’arrivent pas à régler ces pertes, il vaut
mieux arrêter et cimenter.
4. Les incidents :
4.1Coincements des outils :
Il arrive que l’on ne puisse remonter le train de tige à cause, soit, d’un mud cake (boue dure
ou coagulée) trop épais, soit, d’un gonflement de niveaux d’argiles ou d’anhydrites. On a
alors recours soit à la traction (double du poids de la garniture) soit, si ceci est inefficace à une
détermination du point coincé et dévissage des tiges juste au dessus de ce point, puis sur-
forage par de gros tubes pour dégager la partie coincée et repêcher la partie laissée au fond.
4.2. Eruptions
Les éruptions sont souvent dues à une mauvaise densité de la boue, qui n’est pas assez lourde
pour contenir la pression du fluide et des couches ou à un mauvais repérage du niveau. Pour y
remédier, il faut fermer les vannes de sécurité et alourdir la boue avec du sulfate de baryte.


 

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