Professional Documents
Culture Documents
Bananier Culture
Bananier Culture
Bananier Culture
BANANIER
Musa parasidiaca
I. INTRODUCTION
formé par l'emboitement des gaines foliaires, Le pseudotronc du bananier a un rôle de soutien, de
stockage et de conduction. Sa taille est liée à celle du système foliaire. L'inflorescence se forme à la
base du pseudotronc et se développe progressivement vers l'extérieur du bouquet de feuilles.
I.2.4. Inflorescence
Elle se forme à l'extrémité de la tige qui traverse tout le faux tronc, poussée par la hampe florale. Les
fleurs sont zygomorphes, de type 3 complexe, avec des étamines et un ovaire. Les fleurs femelles ont
un ovaire infère triloculaire et les fleurs mâles ont un ovaire réduit. Le fruit, appelé doigt, est formé de
la peau et de la pulpe, relié au coussinet par un pédicelle. Le poids et la surface transversale du fruit
augmentent considérablement entre l'émergence de l'inflorescence et la récolte. (Lassoudière, 2007)
Fig. 3 Schéma de la fleur femelle (cirad) Fig. 4 Schéma de la fleur mâle (cirad)
La culture de bananes nécessite des opérations manuelles pour le désherbage, tandis que la
mécanisation est limitée à la préparation du terrain et aux traitements antiparasitaires.
- Deserbage
Il est possible d'utiliser le glyphosate après 3 mois, mais avec précaution car le bananier est sensible
à cet herbicide, et l'ombrage naturel des bananiers peut contrôler les mauvaises herbes.
L'utilisation d'herbicides contenant du 2,4-D est déconseillée.
- Fertilisation : Apporter de l'engrais type nitrate de potasse chaque mois pour une croissance
rapide et régulière, en augmentant la distance entre le tronc et la zone d'épandage et moduler
les quantités en fonction de l'analyse du sol.
- Taille : il est essentiel de maintenir un seul pied fructifère en supprimant les rejets après la
plantation pour augmenter les rendements et faciliter l'entretien, en gardant le rejet
homogène de taille et positionné sur la ligne du même côté du pied-mère.
- Soins au régime : Des pratiques de tuteurage, d'engainage et de dégagement des fleurs
peuvent être utilisées pour améliorer la présentation des fruits et prévenir les dommages
causés par les frottements dans la culture des bananes.
Ils comprennent :
- Le suivi régulier de la croissance des plants
- La présence de maladies et de ravageurs
- La production de fruits, la qualité des fruits récoltés
- L'analyse régulière du sol pour s'assurer que les niveaux de nutriments sont adéquats pour la
croissance des plantes.
Ces outils peuvent aider à identifier les problèmes potentiels et à ajuster les pratiques de gestion de la
culture en conséquence.
La pérennité de la bananeraie dépend de la maitrise du parasitisme tellurique, qui peut être atteinte
en sélectionnant des variétés résistantes, en mettant en place des rotations culturales, en utilisant la
lutte biologique et en introduisant des prédateurs naturels. Les dégâts causés par les parasites peuvent
être directs, entraînant des déformations, nécroses et pourritures, ou indirects par des réactions
chimiques entre le parasite et la plante.
III.1. Maladies
- Flétrissement bactérien
Le flétrissement bactérien du bananier, aussi appelé BXW ou BBW, est une maladie bactérienne causée
par Xanthomonas Campestris pv. musacearum, initialement identifiée sur l'Ensete ventricosum en
Éthiopie dans les années 1960.
Les symptômes de BXW peuvent être identifiés sur l'inflorescence et le fruit avec un exsudat bactérien
comme signe obligatoire, incluant la décoloration interne, la maturation prématurée du fruit et la
décoloration jaune-orange des faisceaux vasculaires et cicatrisation des tissus brun foncé. (Dhed’ha et
al., 2019)
Fig. 5 Murissement précoce des fruits , Murissements et pourriture du bourgeaon (à gauche) et
Présence des taches brunes à l’interieur du fruit (droite).
La maladie du bunchy top est causée par le virus BBTV et se transmet par le puceron du bananier,
provoquant des symptômes tels que des feuilles étroites et dressées, des stries vert-foncé dans les
nervures et la ramification des sommets; la seule solution est la destruction complète des plantes
malades, la méthode prophylactique consiste à utiliser du matériel de plantation sain et détruire les
plantes infectées.
La mosaïque en plages du bananier est due au virus de la mosaïque du concombre, qui a une large
gamme d'hôtes. Les attaques sont sporadiques et localisées, et la maladie est transmise par des
pucerons à partir des mauvaises herbes. Les plantes infectées doivent être éliminées.
Fig. 8 Chlorose et distorsion foliaire Fig. 9 Pourriture du cœur du bananier
La maladie virale de la banane, causée par le Banana streak virus (BSV), se manifeste par des mosaïques
chlorotiques et des nécroses sur les feuilles, avec des pertes de rendement variables. Les conditions
environnementales et la nature du cultivar infecté peuvent également influencer la gravité des
symptômes. La lutte contre cette maladie est difficile en raison du mode de transmission persistant,
mais la prévention et la destruction des plantes infectées peuvent aider à la limiter.
La cercosporiose noire et jaune sont des maladies du bananier et plantain causées par les champignons
Paracercospora fijiensis et P. musicola respectivement. Les symptômes sont similaires, avec des taches
noires et jaunes entourées d'un halo, mais la cercosporiose noire est généralement plus grave dans les
climats tropicaux. (Dhed’ha et al., 2019)
Elle est causée par le champignon Fusarium oxysporum f. sp. cubense, principalement propagé par le
matériel végétal contaminé. Elle attaque le système vasculaire des bananiers, entraînant la mort de la
plante. Les mesures pour lutter contre la maladie comprennent l'élimination des plantes infectées, le
changement de cultivars et la rotation culturale. (Dhed’ha et al., 2019)
Fig. 11 Jaunissement et chuttes des feuilles Fig. 12 Décoloration et nécrose vasculaire de la tige
III.2. Ravageurs
Deux types de ravageurs constituent les principaux ennemis de la culture du bananier et plantain. Ce
sont les charançons et les nématodes. (Dhed’ha et al., 2019)
1. Charançons
Le charançon noir du bananier et plantain (Cosmopolites sordidus) est un ravageur majeur des
cultures de bananes et plantains, en particulier du sous-groupe Cavendish, se propageant
principalement par les plants infestés et les déchets du précédent cultural. Les dégâts sont
causés par les galeries creusées par les larves, affaiblissant les plantes et entraînant des pertes
de rendement pouvant atteindre 30% lorsque 25% des bulbes sont infectés sur une parcelle.
2. Nématodes
Les nématodes peuvent causer des dégâts considérables au système racinaire du bananier et
du plantain, entraînant une réduction drastique de l'absorption d'eau et d'éléments minéraux,
une croissance lente, la chute des plantes et des pertes de rendement allant jusqu'à 80%.
III.3. Lutte
En bananeraies intensives, le système de culture dominant a longtemps reposé sur une utilisation des
produits phytosanitaires.
III.3.1. Lutte biologique
Elle est possible en apportant des prédateurs, contre les cochenilles farineuses par exemple. Le
piégeage des ravageurs peut aussi être une solution alternative.
La stérilisation des sols à la vapeur, le parage et le trempage du matériel traditionnel de plantation sont
utilisables pour détruire nématodes et charançons. (Lassoudière, 2007)
La destruction des parties lésées permet de limiter la progression de la maladie. La coupe partielle ou
totale des feuilles présentant des symptômes de cercosporiose en est un bon exemple et permet de
réduire le nombre de traitements fongicides. (Lassoudière, 2007)
IV. ITINERAIRES TECHNIQUES
Les préconisations d'itinéraires techniques pour la culture de bananier varient en fonction du milieu
de culture. Par exemple, pour la culture en sol volcanique, il peut être nécessaire d'ajouter des
amendements calciques pour ajuster le pH. Pour les zones humides, un programme de pulvérisation
régulier peut être nécessaire pour contrôler les maladies fongiques. L'objectif est de prolonger la
durée de vie des bananiers, promouvoir l'activité biologique du sol, ajuster les intrants aux besoins,
optimiser la récolte et améliorer la traçabilité du produit tout en préservant l'environnement..
1. Préparation du sol
Préparer le terrain de manière mécanique, en nettoyant et sous-solage à 80 cm, suivi d'un
épandage d'amendement calcique, d'engrais de fond et de fumier en fonction des résultats
d'analyse de sol, puis d'un labour avec une charrue à soc, mais une préparation manuelle peut
être utilisée si la première n'est pas possible.
2. De la plantation à la floraison les plants de bananiers doivent être plantés à une distance de
2 mètres entre chaque trou. Les plants doivent être arrosés abondamment après la
plantation.
▪ Fertilisation : appliquer un engrais organique tous les trois mois et un engrais
minéral toute les six semaines.
▪ Arrosage régulier : pour maintenir l'humidité du sol. Environ 300 litres d'eau
par semaine.
▪ Lutte contre les maladies et les ravageurs
3. De la floraison à la récolte
La qualité des fruits de la culture de bananes dépend des soins apportés aux régimes dès
l'émergence de l'inflorescence, tels que la suppression des feuilles en contact avec
l'inflorescence, la suppression des dernières mains pour privilégier la croissance des mains
supérieures, l'épistillage pour limiter les inoculums pathogènes, et le gainage des régimes avec
un film de polyéthylène pour protéger les fruits contre les agressions mécaniques et
tamponner les variations de température. (Lassoudière, 2007)
4. La récolte
Pour assurer une durée de vie verte compatible avec le transport, la récolte des bananes doit
être effectuée au stade optimal de maturité lorsque les fruits s'arrondissent et que les côtes
sont estompées.
La planification de la récolte peut être gérée en combinant le marquage des bananiers avec le
suivi des températures moyennes hebdomadaires, et la prévision de récolte est définie lorsque
la somme des températures requises depuis l'émission de l'inflorescence atteint 900.
(Lassoudière, 2007)
La récolte doit être réalisée avec précaution à la machette, et les régimes doivent être
transportés dans des berceaux matelassés pour éviter les chocs et les meurtrissures aux fruits.
La suppression du pied-mère permet de poursuivre la culture.(Lebégin, 2023)
5. De la récolte au conditionnement
Les régimes de bananes sont séparés et traités dans des bacs d'eau enrichis en chlore et en
alun pour permettre l'écoulement du latex. Ensuite, les mains sont découpées en bouquets de
fruits, lavées, fongicidées, pesées et conditionnées dans des sacs en polyéthylène perforé ou
non, puis disposées dans des cartons d'exportation. Le bon mouillage des fruits est essentiel
pour une bonne efficacité des traitements fongicides. (Lassoudière, 2007)
V. CALENDRIER D’INTERVENTION
AVANT
PLANTATION APRES PLANTATION RECOLTE
PLANTATION
arrosage régulier, fertilisation après environ 10 à 15
tous les trois mois, lutte contre mois, lorsque les fruits ont
les maladies et les ravageurs atteint leur taille et leur
Sélection de maturité.
rejets
Début de
floraison Fin de floraison Début Fin
Préparation du
sol
Mars Décembre Mai Mars Sep-Octobre
Mai Mars Septembre Août Décembre
Juillet Mars Octobre Août Janvier
Septembre Mars Août Août Décembre
Novembre Juillet Décembre Décembre Mars
VI. RENDEMENT
Composante du rendement
Sur le plan agronomique, l’objectif est d’obtenir un rendement par unité de surface et de temps aussi
élevé possible.
Quatre composantes interviennent dans la détermination du rendement (Marchat et al., 1993) :
- Le nombre de bananiers fleuris par unité de surface
- Le nombre de mains (étages florifères) par régime - Le nombre de
doigts (fleurs femelles) par main - Le poids moyen d' un doigt.
Le facteur 10 000 ou 104 est utilisé pour convertir les kilogrammes par hectare en tonnes par hectare.
BIBLIOGRAPHE
André Lassoudière, Quaies (éd.) , 2007. Le bananier et sa culture. Versailles, France. ISBN : 978-2-
75920046-7.
Gilles Camus , 2012. La culture de la banane. Planet et Vie. [En ligne]. Octobre 2012. [Consulté le 2 MAI
2023]. Disponible sur https://planet-vie.ens.fr/thematiques/ecologie/la-culture-de-
labanane#:~:text=De%20ce%20fait%2C%20le%20commerce,l'Afrique%20et%20les%20Philippines.
INRAE, 2022. Musa spp. Ephytia. [ dernière mise à jour en ligne , 03 Juin 2022]. Tiré de A. Lassoudière
(2007). Le Bananier et sa culture. Quae (éd.). 384 p. [Consulté le 2 Mai 2023] Disponible sur
https://ephytia.inra.fr/fr/C/26824/Tropifruits-Bananier.
Jean Marchal, Magalie Jannoyer, 1993. Elaboration du rendement de bananier. Cirad ravela. Fruits. [ en
ligne]. 2017. Vol. 48 No 1 (1993): n.spec. Bananes (1). [consulté le 30 Avril 2023]. Disponible sur
https://revues.cirad.fr/index.php/fruits/issue/view/4016
Benoit Dhed’a, Joseph Adheka, Didy Onautshu et Rony Swennen, 2019. La culture des bananiers et
plantains dans les zones agroécologiques de la République Démocratique du Congo. Presse
universitaire, UNIKIS. [consulté en ligne le 2 Mai 2023] Disponible sur
LaculturedesbananiersetplantainsdansleszonesagrocologiquesdelaRDC_Maladies.pdf
Ludivine Lassois, Jean-Pierre Busogoro et Haïssam Jijakli, 2009. La banane : de son origine à sa
commercialisation. Biotechnology, Agronomy, Society and Environment (BASE) [en ligne]. Avril 2009.
Vol. 13, n°4 (2009), 575-586. [ consulté le 2O Avril 2023]. Disponible à l’adresse
https://popups.uliege.be/1780-
4507/index.php?id=4729#:~:text=Le%20bananier%20est%20originaire%20de,et%20al.%2C%202001.
ISSN : 1370-6233 E-ISSN : 1780-4507.
Stéphane LEBÉGIN, 2023. La culture du bananier. Agripedia.nc. [en ligne]. 2023. [consulté le 8 Mai
2023]. Disponible sur https://www.agripedia.nc/conseils-techniques/productions-
vegetales/conduitedes-cultures-recolte-et-qualite/la-culture-du-3