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Production de la matière organique par les plantes vertes

A- Mise en évidence de la production de la matière organique par les plantes


vertes :
I- Expérience :
On réalise l’expérience résumée dans le tableau suivant :

On fixe un cache opaque sur une feuille de


Pélargonium.
1
La plante est mise au soleil pendant
72 heures.

2 On cueille la feuille et on enlève le cache.

On met la feuille pendant trois minutes


dans de l’alcool bouillant. Elle en ressort
3
décolorée alors que l’alcool prend une couleur
verte.

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4 On place la feuille dans de l’eau iodé.

On rince la feuille à l’eau.


On observe que la partie de la feuille qui a
5 été éclairée prend une couleur violette alors
que la partie qui a été cachée se colore en
jaune.

Si on refait la même expérience avec une feuille panachée de Pélargonium


(feuille dont la partie périphérique ne contient pas de chlorophylle), on obtient le
résultat suivant :

Feuille panachée à la fin de l’expérience


Feuille panachée au début de
(après traitement à l’alcool et coloration
l’expérience
à l’eau iodée)

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II- Conclusion :
Il n’y a production d’amidon qu’au niveau de la partie chlorophyllienne
(verte) éclairée de la feuille.
III- Remarque :
En plus des sucres (comme l’amidon), les plantes chlorophylliennes
produisent d’autres matières organiques comme les lipides (huile d’olive par
exemple) et les protides (gluten de blé par exemple).

B- Quelle est la nature chimique des matières organiques produites :


I- Les glucides :
Les glucides (appelés communément sucres ou hydrates de carbones) sont
constitués de trois éléments : le carbone, l’oxygène et l’hydrogène. Donc les glucides
sont des corps ternaires. Leur formule chimique générale est Cx(H2O)y.
Quand x est inférieure ou égale à 12, le glucide a un goût sucré alors que si
x est supérieure à 12, le glucide est insipide (n’a pas de goût).
Les glucides se divise en deux classes suivant leur complexité chimique :
les oses et les osides.
1- les oses :
Un ose (ou monosaccharide) est le monomère (molécule qui, par
enchaînements successifs avec des molécules identiques donne une structure plus
complexe appelée polymère) des glucides. Les oses possèdent au moins 3 atomes de
carbone avec x=y. Leur formule chimique générale est CnH2nOn. Ils ne sont pas
hydrolysables (l’hydrolyse est la décomposition chimique d'un corps par fixation
d'eau.). Les oses sont classés suivant la longueur de leur chaîne de carbone.
Exemples d’oses :

Nombre d’atome Formule


Type d’oses exemple
de carbone chimique
Les trioses 3 C3H6O3 glycéraldéhyde
Les tétroses 4 C4H8O4 érythrose
Les pentoses 5 C5H10O5 ribose
Les hexoses 6 C6H12O6 galactose, glucose, fructose
H OH H OH H
O Formule développée du
H C C C C C C glucose
H (Forme linéaire)
OH H OH H OH

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CH2 OH
H H
C O
Formule développée du
H
C H OH C glucose
C C (Forme cyclique)
OH OH

H OH
CH2 OH O OH

C H OH C
Formule développée du
C C fructose (ou lévulose)
H CH2 OH

OH H

Remarque : deux molécules qui possèdent la même formule brute mais ont des
formules développées différentes sont appelées des isomères.
2- les osides :
Un oside est un polymère d'oses (un polymère est une molécule constituée
de la répétition de nombreuses sous-unités appelées monomère).
Parmi les osides on peut distinguer deux groupes :
a- Les diholosides :
Les diholosides (ou disaccharides) sont composés de deux oses. Leur
formule chimique générale est C12H22O11.

Exemples de diholosides
Nom formule chimique développée

Saccharose

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Maltose

b- Les polyosides :
Les polyosides (ou polyholosides ou polysaccharides ou glucide complexe)
sont des polymères constitués de plusieurs oses. Leur formule chimique générale est
(C6H10O5)n.

Exemples de polyosides :
- L’amidon : est un glucide complexe composé de chaînes de molécules
de glucose. Il s'agit d'une molécule de réserve pour les végétaux supérieurs.
- La cellulose : est un glucide complexe constitué d'une chaîne linéaire de
molécules de Glucose (entre 15 et 15 000). Elle est le principal constituant de la paroi
des cellules végétales.
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- Le glycogène : est un glucide complexe polymère du glucose. Il est
utilisé par les animaux et les champignons pour stocker l'énergie chimique et permet
de libérer rapidement du glucose (principalement dans le foie et dans les cellules
musculaires).
II- Les lipides :
1- Nature chimique des lipides :
Les lipides sont les constituants essentiels des corps gras (graisses, huiles).
Ils résultent de la réaction entre un acide gras et un alcool. Cette réaction s’appelle
estérification.
La formule chimique générale d’un alcool s’écrit R1-OH. R1 est un radical
(chaine carbonée) et OH la fonction alcool.
La formule chimique générale d’un acide gras est R2-COOH. R2 est un
radical et COOH la fonction acide.

R OH + R COOH R COOR + H O
1 2 2 1 2

2- Classification des lipides :

Types de lipide Constituants Exemples


Lipide simple Acide gras + alcool Oléine, cholestérol, vitamine D
Acide gras + alcool + Myéline, phospholipide, vitamine A,
Lipide complexe
azote ou soufre carotènes

III- Les protides :


1- Nature chimique des protides :
Les protides se composent essentiellement de carbone, d’hydrogène,
d’oxygène et d’azote.
L’hydrolyse des protides donne des acides aminés, donc ces derniers sont
considérés les unités de base des protides.
La formule chimique générale d’un acide aminé est :

R CH COOH R : radical
COOH : fonction acide
NH 2 NH2 : fonction amine

Dans les protides des êtres vivants, on trouve 20 acides aminés différents
(ils différent par leur radical), qu’on appelle acides aminés naturels.

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Nom de l’acide aminé Radical
Glycocolle ou Glycine -H
Alanine -CH3

Valine

Exemples d’acides aminés


2- Classification des protides :
a- oligopeptides :
Ils sont constitués de moins de 10 acides aminés :
- Les dipeptides : ils sont constitués de deux acides aminés :
Liaison peptidique

R1 R2 R1 R2

CH + CH CH CH + H2O

H N H C OH H N H C OH H N H C N C OH

O O O H O

acide aminé 1 acide aminé 2 dipeptide eau

- Les tripeptides : ils sont constitués de trois acides aminés :

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b- Les polypeptides :
Ils sont constitués d’une chaîne qui contient entre 10 et 100 acides aminés.
c- Les protéines :
Le nombre d’acides aminés qui les compose est supérieur à 100.

C- Rôle des pigments chlorophylliens dans la photosynthèse :


I- Extraction de la chlorophylle :
Des feuilles vertes sont découpées et mises dans un mortier qui contient un
peu de sable. On verse progressivement de l’alcool (ou de l’acétone) dans le mortier
tout en broyant les feuilles vertes. La solution verte obtenue à la fin de l’expérience
s’appelle la chlorophylle brute.
II- Séparation des pigments chlorophylliens :
La chlorophylle brute contient plusieurs pigments qu’on peut séparer par
deux techniques :
1- Séparation des pigments par solubilité différentielle :
Dans un tube à essais on verse un peu de chlorophylle brute. On lui ajoute
la même quantité de benzène et d’eau.
Le benzène est immiscible dans l’eau. On observe que le benzène (moins
dense que l’eau) surnage au-dessus de l’eau et avec lui les pigments les plus soluble
dans le benzène qui sont la chlorophylle a et les carotènes, alors que dans l’eau on va
trouver les pigments les plus hydrosolubles qui sont la chlorophylle b et les
xanthophylles.

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2- Séparation des pigments par chromatographie :
a- Principe de la chromatographie :
La chromatographie consiste à entraîner des molécules par un solvant
organique (alcool ou acétone par exemple) sur un support (papier Whatman par
exemple) grâce au phénomène de capillarité. Sur un support donné et avec un solvant
donné, chaque pigment possède une vitesse de déplacement qui lui est propre.
b- Protocole expérimentale :
- On prépare le solvant (40 cm3 de benzène + 10 cm3 d’éther de pétrole +
9 cm3 d’acétone).
- On dépose une goutte de chlorophylle brute à 2 cm du bord d’une bande
de papier Whatman. On laisse la goutte sécher puis on répète cette étape plusieurs
fois pour avoir une quantité suffisante de chlorophylle.
- On verse le solvant préparé dans une éprouvette.
- On suspend la bande de papier Whatman dans l’éprouvette de tel façon
que le bord (où la chlorophylle a été déposée) baigne sur quelques millimètres dans
le solvant (le solvant ne doit pas toucher la chlorophylle).
- On ferme l’éprouvette pour éviter l’évaporation du solvant.

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Fin de l’expérience
Début de l’expérience
(après une quinzaine de minutes)

c- Résultats :
On distingue quatre types de pigments (de bas en haut) :la chlorophylle b,
la chlorophylle a, les xanthophylles et les carotènes.

III- Caractéristiques des pigments chlorophylliens :


1- Absorption de la lumière :
La lumière blanche (lumière solaire) est composée de radiations de
différentes longueurs d’ondes qu’on peut séparer grâce à un prisme. On obtient ce
qu’on appelle le spectre de la lumière blanche.

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Pour connaitre les radiations absorbées (spectre d’absorption) par la
chlorophylle brute, on utilise un spectroscope manuel.

Schema de fonctionnement d’un spertroscope manuel

Comparaison du spectre d’absorption de l’éthanol


et d’une solution de chlorophylle brute

Courbe d’absorption de la chlorophylle brute en fonction de la longueur


d’onde

On observe que les radiations rouges, violettes et bleues disparaissent. Ces


radiations ont été absorbé par les pigmentes chlorophylliens.
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2- La fluorescence :
On éclaire une solution de chlorophylle (placée dans un récipient
parallélépipédique) avec une lumière blanche intense.

On constate que, par transparence, la solution apparait verte. Cette couleur


est due au fait que la chlorophylle absorbe les radiations rouges, violettes et bleues
et ne laisse passer que les radiations jaunes et vertes. Si on regarde le récipient du
côté de la source lumineuse, la solution apparaît rouge. Ce phénomène est appelé
fluorescence.
Lorsque la chlorophylle isolée absorbe la lumière, certains électrons des
atomes qui la composent absorbent l'énergie lumineuse. Ceci a pour effet de les
amener à un état "excité", plus éloigné du noyau atomique. Cet état, très instable, ne
dure que 10 ns (nanoseconde) et les électrons reviennent spontanément à leur état
initial en restituant l'énergie absorbée sous forme de lumière rouge (fluorescence).

Schéma montrant
le phénomène de
fluorescence au
niveau atomique

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Dans les feuilles vertes vivantes, les électrons de la chlorophylle absorbent
l'énergie lumineuse. Dans les conditions naturelles, la chlorophylle transmet
l’énergie captée à d'autres molécules qui participent aux réactions chimiques de la
photosynthèse et par conséquent il n’y a pas de fluorescence.
IV- Les chloroplastes :
L’observation des cellules de feuilles vertes montre que la chlorophylle se
trouve seulement au niveau d’organites appelés chloroplastes.

Feuille de mousse observée


au microscope optique

1- Structure des chloroplastes :


La forme des chloroplastes peut changer suivant l’espèce végétale (en
général, ils ont une forme lenticulaire). Les chloroplastes baignent dans le
cytoplasme.
2- Ultrastructure des chloroplastes :

1- thylakoïde 4- membrane interne


2- amidon 5- granum (pluriel = grana)
3- membrane externe 6- stroma
Dessin de l’ultrastructure d’un chloroplaste
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1- membrane externe 4- amidon
2- membrane interne 5- stroma
3- granum 6- thylakoïde
Dessin tridimensionnel de l’ultrastructure d’un chloroplaste

D- Mécanismes de la photosynthèse :
I- Exercice :
Pour déterminer l’origine du carbone et de l’oxygène qui entrent dans la
composition de la matière organique, et l’oxygène rejeté durant la photosynthèse, on
réalise l’expérience (grâce à la technique de marquage isotopique ou traçage
isotopique) suivante sur trois suspensions de chlorelles (algues vertes unicellulaires
d'eau douce) placées dans des récipients transparents hermétiquement fermés :
Numéro de
la Conditions de l’expérience Résultats
suspension
- L’O2 libéré n’est pas radioactif.
Chlorelles H216O 14
C16O2
1 - Synthèse de molécules organiques
lumière
radioactives.
- L’O2 libéré n’est pas radioactif.
Chlorelles H216O 12
C18O2
2 - Synthèse de molécules organiques
lumière
radioactives.
- L’O2 libéré est radioactif.
Chlorelles H218O 12
C16O2
3 - Synthèse de molécules organiques
lumière
non radioactives.

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A partir des résultats obtenus, déterminez la source du carbone et de
l’oxygène qui entrent dans la composition des matière organiques produites, et le
dioxygène rejeté.
Remarque : les isotopes 14C et 18O sont radioactifs.
II- Réponse :
D’après ces résultats, on peut conclure que la source du carbone et
d’oxygène qui entre dans la composition de la matière organique est le CO 2 absorbé
par les plantes chlorophylliennes, alors que l’origine de l’O2 rejeté est l’eau.
III- Mécanismes de la photosynthèse :
La photosynthèse se fait en deux étapes : la phase lumineuse (ou claire) et
la phase obscure (ou sombre).
1- La phase lumineuse :
Cette phase est directement dépendante de la lumière. L’énergie lumineuse
absorbée par les pigments chlorophylliens sert à dissocier les molécules d’eau (la
photolyse) en dioxygène, protons (H+) et électrons (e-)

L’O2 est libéré alors que les protons et les électrons se lient à des molécules
de NADP (nicotinamide adénine dinucléotide phosphate) pour donner des molécules
de NADPH2 selon la réaction suivante :

D’autre part ; l’énergie des protons est utilisée pour produire des molécules
d’ATP (Adénosine TriPhosphate) à partir de molécules d’ADP (Adénosine
Diphosphate) et d’acide phosphorique (H3PO4) :

Cette réaction peut aussi s’écrire de la manière suivante :

La phase lumineuse est réalisée au niveau des membranes des grana.

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3- La phase obscure :
Cette phase ne nécessite pas de lumière mais elle a besoin de molécules
(NADPH2, ATP) formées au cours de la phase claire.
a- Exercice :
Les expériences de Calvin et Benson ont permis de connaitre le devenir du
CO2 absorbé lors de la photosynthèse en utilisant du CO2 marqué au 14C (technique
de marquage isotopique) chez les chlorelles (algues vertes unicellulaires d'eau
douce). Les deux scientifiques ont remarqué que dans les premières secondes de
l’expérience, la radioactivité apparait essentiellement dans deux molécules : un
pentose nommé ribulose diphosphate (Rudi-P) et un acide (contenant trois atomes de
carbone) appelé acide phosphoglycérique (APG). Le graphique suivant montre
l’évolution de la radioactivité du Rudi-P, de l’APG et des sucres pendant l’éclairage
et l’obscurité.
Taux de radioactivité

éclairage obscurité
glucide

volume de CO2 absorbé

APG

Rudi-P
temps (s)
0 100 200 300 400

Analysez ces résultats. Que peut-on conclure ?


b- Réponse :
Analyse des résultats :
Lorsque les chlorelles sont éclairées :
* le volume de CO2 absorbé est important et constant.
* la quantité de Rudi-P et d’APG reste constante.
* la quantité des glucides augmente.
Lorsque les chlorelles sont placées dans l’obscurité :
* le volume de CO2 absorbé diminue et l’absorption s’arrête au temps
295 s.
* la quantité d’APG augmente pour atteindre son maximum au temps
295 s où elle se stabilise.
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* la quantité de Rudi-P diminue et atteint son minimum au temps 295 s
où elle reste constante.
* la quantité des glucides continue à augmenter jusqu’au temps 295 s où
elle se stabilise.
Conclusion :
On peut supposer que le Rudi-P (sucre à cinq atomes de carbone) se lie au
CO2 pour donner une molécule à six atomes de carbone. Cette dernière molécule se
scinde en deux molécules d’APG (molécule à trois atomes de carbone).
Lorsque les plantes chlorophylliennes sont éclairées, l’APG est utilisé pour
synthétiser les glucides et régénérer le Rudi-P. Ceci explique l’augmentation de la
quantité de glucides et le maintient des quantités d’APG et de Rudi-P constantes.
Lorsque les plantes vertes sont placées à l’obscurité, la régénération du
Rudi-P s’arrête (diminution de sa quantité) ce qui entraine l’arrêt de l’absorption du
CO2 et de la production des glucides ainsi que l’accumulation de l’APG.
Donc le renouvellement du Rudi-P, l’absorption du CO2 et la formation des
glucides nécessitent des molécules formées pendant l’éclairage (ATP et NADPH2).
c- Synthèse :
CO 2
matière organique Rudi-P
(glucose) ( C5 )

Glycéraldéhyde-3-phosphate
2 APG
(2 X C3) (2 X C3)
Phase obscure
NADPH 2
Cycle de Calvin
ATP

NADP ADP

4e - + 4H +
Phase claire
lumière
chlorophylle

2H 2 O
O2

Schéma résumant les étapes de la photosynthèse

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