ET DE BROC
par Henri Laborit
Qui suis-je?
Questions ; un professeuir spécialiste, un orientaicur globalisant,
notre voisin de palier, un polyconceptualiste,
un spéeialiste de la non-spécialisé.
Réponse : un polyconceptualiste
Réponse subsidiaire : un polyconceptualiste du possible
lest curieux de constater que dans les multiples projets de réformes
de l'enscignement, la seule notion qui n'est jamais remise en cause est
gue cet enseignemenc doit "déboucher” sur un "débouché” profession-
ao, envisager en quelque sorte la facon la plus efficace de produire des
producteurs. Pour utiliser un terme ala mode, le "produit" de l'ensei-
gnement, c'est le producteur. Il est utile, bien stir, de le conduire jus-
qu’ un haut niveau d'abstraction dans les sciences fondamentales, en-
tigrement parcellisées, mais infiniment plus "rentables". On pouvait
supposer que depuis longtemps les "Ecoles" trouveraient Ia leur fina-
lité. I en est pour tous les gotits : des grandes Ecole, des moyennes et
des petites et chacune réglera hiérarchiquement l'avenir promotionnel
des éléves 4 la sortie.
On aurait pu croire que les Universités continueraient malgré tout &
remplir le role qu’elles ont assumé pendant des sitcles, 4 savoir ne pas fo-
caliser des le départ l'activité de |'adolescent en prévision d'un "job".
Malheureusement l'Université aujourd'hui remplit les mémes fonctions
que les Ecoles, et réalise le rattrapage professionnel de ceux qui n'ont pas
réussi a la sélection des concours d'entrées de ces dernitres,
* Biologiste des comportements, Prix Albert Lasker de l'Amérique Public Association, Ecrivain.
188Les étudiants sont eu: :
xm) :
vviste qu'ils ne peuvent ie. si imprégnés par Vidéologie at
cialisées, ils ne puissent Fw apres quelques années ata ae
F CS 4
mene da: ' trouver a exercer un métier le etudes spé-
‘sintégrer” dans la société, €t leur permettant de
Une culture générali é p 1
; généralisée, mame Superficielle, qui permettrai
détre moins un producteur mais plus un cito fabri eee
Yen, nest pas rentable dans
notre monde marchand. Une culture Reneelieds:..
quer des connaissances dpdcialisées,-yois ; allsee qui permettrait de si-
des ensembles englobants, interdisci Lin nines, it's de recherche, dans
vité des individus, aussi bien dans Ie ahem
‘Une culture Bie w et yt Vi€ privée que professionnel
généralisée situant | homme du XX; F ea
tion des espaces et I'évolution de son espa * i na
‘ture qui ne serait pas seulement nin a As ae
—__ blement encore logico-langagitre, eaptltees Fe Eee a
_ Sétieux, ne serait peut-étre Pas moins fertile dans eae ie a
ee celle répandue actuellement par les eeeacne ae
Rens ° sean le chémage en facilitant la "formation" et
_ Un Ministre de I'Education Nationale a récemment souhaité qu'un
abordant le secondaire sache lire et écrire, ce qui, parait-il, est as-
— c certaines vox se sont élevées pour dire qu’a I'époque
‘ordinat ur, on retournait a des notions rétro, dignes de Jules Ferry.
exigence ministérielle ne soit pas trop précise sur l'age de I'en-
elle souhaite s'appliquer, car chaque enfant, pour d'innom-
faisons socio-culturelles, a sa vitesse propre d'évolution, ne lui
n intérét. Jusqu’a présent, l'homme, pour rentrer en contact
rains, de méme qu'ayec ceux qui l'ont précédé, n'a pas
¢ mieux que |'écriture et la lecture. La parole "qui passe" ne
icilement exprimer un concept abstrait. Et puisqu'on parle
Duis quelques années de la "Communication", la lecture et
“encore le moyen le plus efficace de la réaliser. De plus elles
caneyas précis, syntaxique et grammatical pour ordonner
ra suite la parole, permettant méme di éviter les bons es
limite"... etc, bouche-trous d'une pensée mal organisée
yant de la peine a s'exprimer. Mais il faut se méfier et ne
1 plus que ce moyen de communication peut Gus un -
duction d'une société en transmettant a travers ics
és, ses jugements de valeur, ses automatismes cul-
rme idéalisé de "culture".
pas non plus un humanisme grand-papa,
considérant
189ileure littéraire est susceptible de former un "bon" cey
cu a
que seule une
yeau humain et qu
physique, de chimie, oo hana
de latin et je ne regrette pas, car notre anguc ayant une origine en
la connaissance de l'Histoire des mots que |'on
ye nos peres, qui faisaient moins de mathématique de
pensaient de ce fait mieux que nous. J'ai fait six ans
grande partie romane,
emploie, leur éhymologie, a le double avantage de nous permettre de Jes
utiliser avec plus de précision pout la chose ou le concept qu’ils veulent
déctire, et de nous situer nous-mémes et notre pensée dans une histoire
L'appréhension du devenir ne peut se passer de la connaissance du passé,
Ge lien est réalisé par la langue. Lecture et écriture me semblent étre
ainsi des outils, mais des outils indispensables, pour mettre de l’ordre
dans la pensée, comme pour confronter cet ordre avec celui des autre
pour réaliser en quelques mots la combinatoire conceptuelle sans laquelle
aucune ¢volution n'est possible.
Les critiques que l'on peut faire & toutes les étapes de I'enseignement,
je crois, c'est, d'une part d'étre de plus en plus réductionniste, plus pré-
cocement focalisateur dans des orientation favorables aux lois du marché,
et d’autre part, et en conséquence, de s'intéresser surtout au contenu et
non aux structures. Deux caractéristiques d’ailleurs complémentaires.
Question de structures
Ce qui parat manquer 8 I'enseignement primaire comme secondaire,
ce n'est pas le contenu (il en regorge !), mais la structure. II n'est pas
utile d'apprendre le plus de choses possible si l'on ne sait pas comment
elles sont reliées entre elles, des mathématiques 4 Victor Hugo. Chaque
chose apprise doit se mettre en place dans un cadre plus vaste, par niveau
organisation et régulation:
is intermédiaires, aussi bien dans le sens hori-
zontal du présent,
que vertical du pass¢ et de l'avenir. Chaque heure pas-
sée par un enfant sur le banc d'école devrait
structure de ce qui va étre dit et se terminer
a j ze a les structures d'ensemble.
Hee “sentiment indispensable de la relativité de toutes cho-
i a diminuerait considérablement l'effort de mémoire en écablissant
ee le ee acquis et ce que Ion vient d'apprendre. Or, actuel-
oe te a aoe le oe le crane des enseignés le plus d’éléments a
= ae ng sur ta mémoire de ces éléments, ee i,
ia ire les relations qui existent entre eux. On a Be
ee _ eux une téte bien fait qu'une téte bien pleine. :
bSessenticllement a la remplir. Or c'est parce qu'elle est mise eM
commencer par définir la
par la mise en place de ce
Cet effort fournirait aux jeu-
la struc
190forme qu'elle peut efficacement se remplir, Le harcissisme du maitre
dont les connaissances ne vont, le plus souvent, Pas plus loin que sa
pre discipline sten trouve flatté, Car c'est un moyen d'é 1 ae
que d’étre celui qui sait & Il'égard de celui qui ne
dailleurs tendance d penser que cette science fournit |
l'ensemble des connaissances humaines car, bien entendu, j] ignore ce
que ses collégues des autres di iplines peuvent savoi
Dans l'état actuel des choses, on voit mal comment un tel état d'esprit
pourrait changer, 4 moins d'imaginer, Pour chaque niveau d ‘enseigne-
ment, pour chaque année scolaire ou universitaire, la formation d'ensei-
gnants d'un nouveau genre, dont le tole serait d'établir pour l'enseigné
les relations entre les éléments des différentes disciplines auxquelles ils est
confronté, mais il n'a ni le temps, ni la possibilité de le faire. [| faudrait
ailleurs commencer par I'informer de la notion de structure de niveau
organisation etc.. lui montrer comment historiquement les notions
quon lui demande d'assimiler aujourd'hui, se sont établies progressive-
Ment 2 travers les sitcles, par échecs et succés. Son sens commun bien
taler sa science
ut pas. I! aurait
Interprétation de
souvent lui fait comprendre le monde comme le concevaient nos plus ou
moins lointains ancétres. I] parviendrait ainsi progressivement 2 la com-
Préhension contemporaine et devinerait que celle-ci n'est pas la derniére
Elle l'intéresserait peut-étre 4 en trouver une autre plus englobante, plus
efficace. Si un champ de compréhension reste ouvert, la motivation a
Sengager dans des territoires inconnus demeure fraiche ec dynamique.
On comprend bien qu'il ne s'agit pas d'exiger de ces nouveaux ensei-
Snants de tout savoir sur toutes les disciplines enseignées. On leur de-
Manderait par contre un effort de comprchension des langages sia
utilisés par celle-ci, de fagon a éviter a I'étudiant d'étre enfermé ans Ie
i iscipli On leur demanderait,
Cloisonnement des disciplines et de leur langage. Ree:
Partir de résultats de Processus analytiques jamais clos, le psa
dence leurs relations, en d'autres termes d'en établir les ie
U n'est pas interdit de penser d'ailleurs que la pean
SNants pourrait aboutir 2 un progrés non seulement es
Tenseignement, mais encore de la recherche et a 5 pee ee re
Raissances en général. Ce type d'individus, ee dmeeens
Se ee ee realise. Hy surat
488 formés, mais d'une motivation individuel le Seas
Pour chacun d'eux une motivation exaltante ae ee eee
On voit immédiatement la critique que ! on oa dauadtiolepel
€ ce spécialiste de la non spécialité. Les ee icon mencanet
lisantes sont toujours mal vues des spéci
Is ensei-
cité de
191" ualistes", dont j'ai proposé il y a bien longtemps
ner que ces "polyconcep TS sandeniem eee esprit synthét,
déja la formation, fe ee a construire un roman fort peu
queguy pauses Te egret Ils devraient demeurer en contact Soli
imprten e gnane epecilisé connie pate liaison
oe ea ce ui constitueraient un garde-fou 4 Végard d
avec d'autres disciplines ct q i les
constructions, qui pourraient écre délirantes, des Seanionazcs!
Tout ce que nous pouvons appréhender n'est que structure,
L'essence” des éléments nous échappe et ce sont ces éléments dont on
encombre I'enseignement traditionnel. Ils ne prennent une signification
que par les relations qu'ils établissent entre eux, des Particules élémentai-
res jusqu'aux ensembles vivants dans la biosphére. Ceux-ci sont eux-mé-
mes dépendants du monde inanimé et Lovelock, avec la notion de Gaia,
a tenté de le faire comprendre. Sa tentative a évidemment tencontré de
violentes oppositions, bien que formulée par un scientifique crédible par
ailleurs, a qui l'on ne reproche que son besoin de généralisation.
I] faut reconnattre qu'une généralisation ne devient possible qu’aprés
un temps prolongé d'analyse. Mais aujourd'hui, le cloisonnement et la
parcellisation des connaissances sont tels qu'une synthése des innombra-
bles faits d'analyse 4 chaque niveau d'organisation d'une part, et entre les
différents niveaux d'organisation d'autre part, devient urgence. Elle de-
vient urgente non seulement pour permettre & la recherche d'évoluer,
mais aussi pour rendre I'enseignement plus signifianc, et surtout plus
motivant pour I'enseigné.
On pourrait dire que le réle de l'enseignement polyconceptualiste tel
que je viens de l'esquisser a toujours été celui de la philosophie. Mais un
animisme persistant, méme sous ses formes les plus modernes et les
plus camouflées, continue a faire penser que les choses de Vesprit et
celles de la matiére n'ont pas de point commun, Une philosophie pre-
nant en compte la physique, la chimie, la biologie et la neuro-physiolo-
gie contemporaines ne ferait pourtant qu'intégrer des niveaux d'organi-
sation sous-jacents 4 la "pensée réfléchie" et sans lesquels il est probable
que cette d n'existerait pas. L"intuition" qu'on nous propose par-
fois comme ne pouvant se réduire & l'enchainement des faits matériels
dans un cerveau humain, est pourtant impensable sans processus de mé-
nies
moire. Quelle intuition peut avoir un nouveau-né, qui n'a encore
aucune expérience du monde qui l'entoure et ne va-t-elle pas croitre et
embellir en fonction de cette dernigre ? Or, la mémoire n'est que la trace
matérielle que laisse une expérience dang le systéme nerveux, qui
I'éprouve
192Mais surtout ce que je voudrais dire, c'est qu'il ne s'agit Pp
pour un matérialisme ou un spiritualisme intolérants, S
ne savons pas grand chose, un certain Scepticisme
risme conceptuel nous semble s'imposer,
as d'opter
achant que nous
al'égard de tout secta-
La raison, qui a été le nouveau Dieu du siecle
qui a précédé le nétre,
est devenue elle-méme aujourd'hui suspecte,
Nous savons combien nos
jugements les plus raisonnables, nos discours les plus logiques sont enfer-
més, cloisonnés, entre les murs invisibles de nos motiy
tomatismes sociaux et culturels de nos apprentissa
ations, de nos au-
ges des caractéristiques
de la niche d'un lieu et d'une €poque ott nous sommes nés et avons
grandi. Mais inversement, l'irrationnel n'est ainsi dénommé que parce
que nous en ignorons les mécanismes intimes et détaillés tour en com-
Mengant a en comprendre les facteurs et les grandes lois qui en gouyer-
nent la formation.
Question de motivation
Cette motivation qui manque 4 l'enseigné aujourd'hui, vient de I'ab-
sence de projet global des sociétés productivistes concemporaines. Placé
devant la pulvérisation des connaissances, devant la transmission de cel-
les-ci dans un but unique -la formation de producteurs -le seul projet qui
S'offre 3 Venseigné est une spécialisation au plus haut niveau d'abstrac-
Hon pour étre le plus efficacement utilisable dans la production. La seule
Motivation qui lui reste dans cette situation est de siintégrer dans ce ope
de société de la facon la plus efficace pour "gagner de 1 argent", car
seul pouvoir réel aujourd'hui est celui de l'argent. Cc est lui qui permet
Tobtention des objets gratifiants, le respect et admiration ae
Nous ntourent, le pouvoir sur les autres et une image favora le a :
Meme. Cette évolution est évidemment facilirée dans un milicu ee
Sols qui fournit erés tO & l'individu les crit&res de Boonie roe
qu'il doit conquérir, Mais la grande majorité se rend Seep eee
Pron du mal 4 réaliser ce bien-étre digestif et ee a
81a Pas compris la beauré du théoréme de Pythag eae
Aétivée, elle évolue vers Ia toxicomanie ou la Se ee eee
8USsi favorisée du fait que tous les médias cnt ae Bean
But des plages ensolcillées au milieu des palmicrs er des now Tt SO
paca bord de piscines fureucuses. Quand! ces eres Hiee mndeieeilsiacte
BAe® clos, celui-ci est toujours aussi d'un luxe éton en
tet les meérites de tele lesive ou de selle ea mncee Oe
Plus grand nombre de jeunes sait qu'il ne pourra j
193presse leur apprend par ailleurs que les malversations les plus graves, les
immobiliétes les plus illicites ne sont jamais punies mais que le
affaire eat
moindre larein de leur part est séverement sanctionne.
Ainsi, il faut reconnattre que la vision d'avenir proposée aux jeunes
actuellement est de s‘inttoduire dans une société de production compéti
tive & tous les niveaux d'organisation, de I'individu aux états et pour cel
d'essayer d'avaler et de digérer un puzzle de connaissances étroitement
spécialisées dont il ne sortira jamais plus, Certes ils seront "recyclés" pé-
riodiquement s'ils sont rentables, pour qu’ils puissent s'adapter 4 I'évolu-
tion de leur spécialité. Mais quelle idée générale du monde peuvent-ils
porter ? Quel intérét le jeune peut-il avoir 4 y vivre, si ce n'est pour y
consommer ? S'i] appartient & une classe sociale 4 partir de laquelle il sai
qu'il ne pourra jamais atteindre cet idéal de consommation, que lui
feste-eil en-dehors de ladélinquance pour le réalisery la: toxicomanie
pour l'oublier, ou le suicide dont on sait que le nombre s'accroit de facon
inquiétante chez les jeunes ?
Au niveau de lorganisation des peuples, ceux que l'on dit "défavori-
sés’, trouveront une raison de vivre dans un fanatisme religieux qui noue
souvent ensemble un nationalisme rétréci, une révolte contre les nantis et
les exploiteurs et un racisme réactionnel. Les hommes de ces pays ont au
moins un projet 4 réaliser, une cause 4 défendre, méme s'ils sont animés
par les pulsions les plus triviales, les plus ignorantes et les plus primitives.
Mais que ce soit en ce qui concerne les jeunes de nos pays industriali-
sés, ou les peuples exploités du tiers-monde, la source de leur malheur est
toujours l'ignorance ; mais celle-ci n'est elle-méme que la conséquence
d'un comportement productiviste de compétition marchande, d'un tay-
lorisme intellectuel ayant déplacé au niveau de l'abstraction focalisée les
automatismes gestuels ridiculisés par Charlie Chaplin dans Les umieres
de la ville,
On peut dire qu'un geste automatique est plus efficace. Mais il de-
vient en méme temps de plus en plus ennuyeux, il perd progressivement
toute signification ; la motivation premiére A l'accomplir s'estompe et il
ne reste plus que la finalité du salaire qui le rétribuera. Le monde occi-
dental stennuie et cherche dans des loisirs stéréotypés, devenus aus
produits” du marché, le moyen de s'abrutir un peu plus,
périodiquement une guerre ne yienne réanimer une économ
et lui faire retrouver un intérdt a la vie par la crainte de la m
7, ae i
' Outes les formes vivantes tirent leur énergie des photons solaires que
fa photosynthése tra:
mee@esluace L nsforme en molécules organiques. Au bout de la
olutive, l'homme utilise cette nergie pour maintenir sa struc-
i des
a moins que
nie yacillante
ort,
194ture biologique et agir pour contrdler son environnement, au mieux de
sa survie, de son bien-étre, La production d'objets & partir de la matidre
et de I'énergie ee fe forme! est le résultat, depuis les origines, de sa
"technologie i Mais l'accroissement des échanges, l'apparition des mon-
naies, a constitué tres t6t chez certains individus et gtoupes humains, un
moyen de Sappropriet les choses et les étres en établissant leur domi-
nance, Ainsi, ce n'est pas la technique qui parait préjudiciable a I'espéce
humaine, mais son emploi pour établir les dominances, L'impérialisme
~ se mesure au nombre de brevets qu'un groupe humain est susceptible
x iter, Ce n'est pas non plus l'économie" qui parait préjudiciable a
humaine, puisque la transformation de la matidre et de I'énergie,
est propre &l’homme, mais l'utilisation de l'économie comme finalité des
com ents humains en vue de l'établissement des dominances. La
matitre et I'énergie ont toujours été a la disposition de toutes les especes.
mul, grace & ses lobes orbito-frontaux associatifs, l'homme a pu les "in-
mer’, les mettre en forme. Mais aussi longtemps que matiére et éner-
gui ne serviraient a rien sans la technique qui les transformera, et
cette technique surtout, ne seront pas la propriété de tout homme
la planéte, on trouyera toujours des groupes agressifs, plus nom-
cherchant a établir leur dominance dans la compétition ¢conomi-
ternationale.
de logique
isati i ire, l'on est
schématisation grossitre que nous venons de faire, |
en s'en méfiant) de tirer une logique. here
i fh ériali te at-
de voir parattra l'expression d'un matérialisme scientist
ur certains.
le nie pourtant aucun spirit ;
> scientifique compte tenu de notre ignorance. cuneate
! ) ant,
off i t que l'homme ayant, pour des |
je veux dire par contre c ¢s : =
jai B aloyoees ailleurs, commencé & éudier le milieu inani
Pins odes + il n'a pas jusqu'aux
Ire avec cientifique, il n'a pas jusqu
a une méthodologie iq il Le
décennies utilis¢ la méme ne ee ae
j lui permet de vivre : |
ao ee aisehe scientifique pour aborder la moiti¢
A lui posés.
ite donc simplement que
lui permette de mieux compren
ualisme, car la négation n'est pas une
éme
retard soit comblé et que la mé
dre ce qu'il est, puisque
195Cest lui qui se trouve au centre de "son" monde. I]
ment d'ajouter un chapitre fondamental
permis d'agir efficacement sur ce dernier,
Le spiritualisme, sous quelque forme que ce soit, n! pas jusqu'ici sup-
primé les meurtres, les guerres, les génocides, l'établissement des domi-
nances, les tortures, Cela ne veut pas dire qu'il se trompe, que "sa vérité
he soit pas la bonne", mais simplement qu'il s'est montré aussi inefficace
que le matérialisme dans le cadre des scienc
agit done simple.
aux connaissances qui lui ont
humaines.
Cela laisse soupgonner & qu'il y a peut-étre quelque chose que I'on
n'a pas encore pris en compte. C'est ainsi que j'irai jusqu’a dire que,
pour moi, le spiritualiste sectaire affirmant péremptoirement la prédo-
minance (encore une !) de l'esprit sur la matitre, sans savoir d'ailleurs
plus que yous ou moi ce que sont l'un et l'autre, n'est pas plus spiri-
tualiste que le matérialiste convaincu. ;
Il est probable en effet que ces idéologies contradictoires ne résul-
tent l'une et l'autre que de notre cécité, de notre ignorance et a
besoin congénital de disséquer hi¢rarchiquement l'obscure unité de
l'univers.
196