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CUL TUR E
STORY /
BUSINE SS

VENDREDI 1ER ET SAMEDI 2 SEPTEMBRE 2023

Et Porsche
Les Echos Les Echos Placer ses liquidités
Le retour gagnant
CRÉA LA 911
WEEK-END créa la 911 PATRIMOINE des fonds monétaires
ET PORSCHE
ENT. 6 €

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structeu
VENDU SÉPARÉM

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ine à rêve de fascination.
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ses 60 an de son po
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Immobilier : Paris
sous la barre des
10.000 euros le m2
LOGEMENT Un cap symbolique vient
d’être franchi dans le retournement
du marché immobilier résidentiel.
Paris est repassé cet été sous la barre
des 10.000 euros le mètre carré en
moyenne. Ce nouveau cycle baissier
s’explique par le renchérissement
brutal du crédit qui désolvabilise les
candidats à l’emprunt. Il tient aussi à
la poursuite des effets post-Covid, de
nombreux ménages quittant la capi-
tale, en quête d’une meilleure qualité
de vie. Si le reflux des prix s’étend à
tout l’Hexagone, il touche d’abord les
secteurs les plus chers. De grandes
villes comme Bordeaux et Lyon
accusent des replis sévères. La ques-
tion de l’étiquette énergétique des

Getty Images
logements s’impose de plus en plus
dans la formation des prix.

Inflation : la pression
// PAGES 18 ET 19

Retraites : la stratégie
monte sur la France des entreprises
face à la réforme
SOCIAL Les entreprises sont sereines à
l Les prix ont rebondi en août avec la hausse du pétrole l’heure de l’entrée en vigueur de la
réforme des retraites ce vendredi 1er sep-
et de l’électricité. l L’inflation française dépasse désormais tembre. Nombre d’entre elles ont mis au
la moyenne de la zone euro. l Alimentation : Bercy précipite pot pour régler la question des salariés
bénéficiaires de programmes de fin de
les négociations commerciales. l Les assureurs carrière et touchés par le recul de l’âge
légal de départ cet automne. La revalo-
invités à modérer les hausses de tarifs. risation des petites pensions pour les
retraités actuels demandera du temps
// PAGES 7, 17 ET 29 et ne pourra pas être effective avant l’été
Zone euro prochain pour nombre d’entre eux.
// PAGES 3 ET 4 ET L’ÉDITORIAL
iStock

D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 15

7,5

5,7
Photo : iStock. Source : Eurostat.

L’inflation en France et zone euro 5

Indice des prix à la consommation harmonisé, en % 5,3
(glissement annuel) France
2,5

0
Août 2018 Août 2023

analyses
SUR
« L’argent public ne doit
pas masquer la réalité »
Pour le président de l’Institut
DOMINIQUE SEUX
DANS ’ÉDITO ÉCO
Montaigne Henri de Castries, la
France vit au-dessus de ses
À 7H45
moyens. Pour y remédier, il faut
DU LUNDI AU VENDREDI s’attaquer enfin à la réforme
de l’Etat. C’est le seul moyen
de retrouver les marges de
manœuvre nécessaires pour
M 00240 -901 - F:6,00
affronter les défis militaires,
écologiques et industriels
auxquels nous faisons face.
C’est aussi nécessaire dans un
monde où les Etats ont perdu
de leur suprématie face à des
ISSN0153.4831 116eANNÉE
NUMÉRO 24034 36 PAGES acteurs plus efficaces comme
Antilles-Réunion 4,50 €. Belgique 7,00 €. « les très grandes entreprises, les
Espagne 4,90 €. Luxembourg 7,20 €. organisations non gouvernemen-
Maroc 42 DH. Suisse 11,60 FS. Tunisie 9 TND. tales les plus structurées et les
L’héritage de la
nébuleuse Wagner
Par Pierre de Gasquet
L’IRA, un tournant
pour les Etats-Unis
Par Laurence Daziano
Réformer l’Etat, le
défi du quinquennat
Par Eric Le Boucher
Gaspard Koenig
entre chair et terre
« L’Equipe »
en ordre de
marche à l’aube
d’une année
exceptionnelle
MÉDIAS De la Coupe du monde de
rugby aux JO, une succession iné-
dite d’événements organisés en
France offre au groupe médiati- LUNAJETS.FR
que sportif un tremplin pour
accroître son empreinte. Afin de
tirer plus de valeur de ses conte-
nus, « L’Equipe » met fin à son par-
tenariat avec Canal+. Ses contenus OW N T H E S K I E S *
numériques ne seront plus inclus
LE LEADER EN AFFRÈTEMENT DE JETS PRIVÉS
dans l’offre Canal+ Sport. Ce choix
audacieux, qui va lui faire perdre PA R IS • G E N È V E • LO N D R E S • M O N AC O
une part non négligeable de son DUBAI • ZURICH • RIGA • MADRID
portefeuille d’abonnés, marque la
volonté du groupe de privilégier LunaJets France SAS est un broker de vols charter et, en tant que tel, organise le transport aérien
en réservant des aéronefs auprès d’exploitant d’aéronefs tiers, agissant comme mandataire,
désormais une stratégie de valeur au nom et pour le compte de ses clients. LunaJets France SAS agit seulement en qualité
à la quête du volume. Il mise aussi d’intermédiaire, n’exploite pas elle-même des aéronefs, n’est pas un transporteur contractuel ou

réseaux sociaux ». // LE GRAND Par Marceau Cormerais sur la diversification pour accroî-
indirect et ne fournit pas de services de transport aérien. * Le ciel est à vous

ENTRETIEN PAGE 14 // PAGES 10 À 13 tre ses revenus. // PAGE 23

ÉPHÉMÉRIDE
FRANCE
03/08 0 Un décret prévoit le déblocage d’une
aide forfaitaire de 10.000 euros pour les bu-
ralistes touchés par les émeutes.
05/08 0 Décès à l’âge de 94 ans d’Hélène Car-
rère d’Encausse, première femme élue à la
tête de l’Académie française (1).
09/08 0 Parution au « Journal officiel » d’un
décret autorisant les pharmaciens à pres-
crire et à administrer la totalité des vaccins.
10/08 0 Fin de la campagne de déclaration
des biens immobiliers au terme de
plusieurs reports et de vives critiques.
11/08 0 Le Conseil d’Etat suspend la dissolu-
tion des Soulèvements de la Terre.
14/08 0 Mort de Louis Mexandeau, ministre
des PTT de 1981 à 1986, à l’âge de 92 ans.
15/08 0 Parution du classement de Shan-
ghai : 27 universités françaises figurent
dans le Top 500.
17/08 0 Publication d’un décret permettant le
transfert dans une autre école d’un élève
responsable de harcèlement scolaire,
évitant d’imposer ce changement à celui
qui en est victime.
18/08 0 Décès du général Georgelin, respon-
sable de la restauration de Notre-Dame, à
74 ans.
20/08 0Décès de l’économiste Daniel Cohen,
professeur à l’Ecole normale supérieure et à
l’Ecole d’économie de Paris, à l’âge de
70 ans.
MONDE
01/08 0 Six jours après le coup d’Etat au Ni-
ger, la France lance une opération d’évacua-
tion de ses ressortissants et des Européens.
04/08 0 L’Ethiopie déclare « l’état d’urgen-
ce » après des affrontements armés en ré-
gion Amhara dans le nord du pays.
Levées des barrières douanières chinoises
sur les céréales australiennes imposées de-
puis 2020.
L’opposant russe Alexeï Navalny est con-
damné à 19 ans de prison supplémentaires.
L’agence de notation Scope Ratings remon-
te la note de la Grèce en catégorie investisse-
ment, une première depuis 2010.
05/08 0 L’ex-Premier ministre pakistanais
Imran Khan est condamné à trois ans de
prison pour corruption.
06/08 0 Le projet de nouvelle Constitution
qui devrait permettre au président de la
Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra
de briguer un nouveau mandat en 2025 est
approuvé à 95,27 % par référendum.
07/08 0 Le roi Norodom Sihamoni « nomme
le Dr Hun Manet Premier ministre du royau-
me du Cambodge pour le 7e mandat du Parle-
ment ». Hun Manet succède à son père Hun
Sen, qui a dirigé le pays pendant 38 ans.
08/08 0 Le gouvernement italien annonce
une taxe sur les surprofits générés pour les
banques par la hausse des taux d’intérêt.
Les pays sud-américains décident lors du
sommet de l’Amazonie de former une « al-
liance » contre la déforestation, mais sans
fixer d’objectif concret.
09/08 0 L’Allemagne alloue 57,6 milliards
d’euros au fonds pour le climat et la trans-
formation (KTF) en 2024.
Le gouvernement polonais dépose de nou-
veaux recours contre des législations envi-
ronnementales devant la Cour de justice de
l’UE.
10/08 0 Milojko Spajic, chef d’un nouveau
parti pro-européen du Monténégro, est dé-
signé par le président pour former le nou-
veau gouvernement, deux mois après les lé-
gislatives anticipées.
L’Ukraine ouvre des corridors temporaires
sur la mer Noire pour la circulation des car-
gos céréaliers.
Joe Biden déclare l’état de catastrophe à
Hawaï et débloque l’aide fédérale après des
violents incendies qui ont fait au moins
101 morts sur l’île de Maui.
11/08 0 Le Brésil dévoile un programme de
grands travaux de 45 milliards d’euros en
quatre ans.
15/08 0 Un incendie hors de contrôle sur l’île
de Tenerife oblige à l’évacuation de nom-
breux habitants et touristes (2).
16/08 0 Le Conseil d’Etat des Pays-Bas donne
son feu vert à un mégaprojet controversé de
stockage de CO2 en mer du Nord.
L’OMC retoque la Chine sur les droits de
douane anti-américains de 2018.
17/08 0 Menacés par un immense feu de fo-
rêt, les 20.000 habitants de la ville canadien-
ne de Yellowknife reçoivent un ordre d’éva-
cuation.
Les Etats-Unis rouvrent un bureau d’immi-
gration à Cuba.
En Espagne, la candidate du Parti socialiste
Francina Armengol est élue présidente du
Parlement.
18/08 0 Joe Biden formalise à Camp David
une entente sécuritaire avec le président de
Les événements
d’août 2023
la Corée du Sud et le Premier ministre
japonais.
La justice russe dissout le Centre Sakharov,
acteur historique des droits humains.
20/08 0 Après le feu vert américain, les Pays-
Bas et le Danemark officialisent leur déci-
sion de transférer des avions de combat F-16
néerlandais et danois à l’armée ukrainienne.
22/08 0 Frans Timmermans, vice-président
exécutif de la Commission européenne,
chargé du Pacte vert européen, démission-
ne pour mener la campagne législative de
sa coalition aux Pays-Bas.
L’homme d’affaires Srettha Thavisin est dé-
signé Premier ministre de la Thaïlande.
23/08 0 Deux mois après sa spectaculaire,
mais vaine, insurrection, le chef des para-
militaires Wagner Evgueni Prigojine meurt
dans le crash de son avion en Russie (3).
24/08 0 Les BRICS, réunis en sommet à Jo-
hannesburg, accueillent l’Iran, l’Argentine,
l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les
Emirats arabes unis dans leurs rangs à
compter du 1er janvier 2024.
Donald Trump se livre à la justice dans le
comté de Fulton, à Atlanta (Géorgie), cadre
de sa quatrième inculpation en quelques
mois.
30/08 0 Au Gabon, des militaires putschistes
renversent le président réélu Ali Bongo.
ENTREPRISES
01/08 0 Le tarif réglementé de l’électricité
augmente de 10 % (4).
Vilmorin quitte la Bourse de Paris après le
succès de l’OPA simplifiée lancée par son ac-
tionnaire majoritaire Limagrain.
Le ticket de caisse n’est plus automatique-
ment délivré dans les magasins.
Le groupe de cosmétique Eugène Perma est
placé en redressement judiciaire auprès du
tribunal de commerce de Paris.
02/08 0 Auchan rachète la totalité des activi-
tés du groupe Dia au Portugal.
03/08 0 La Commission européenne autori-
se le gouvernement français à subvention-
ner à hauteur de 1,5 milliard d’euros le
taïwanais ProLogium pour la construction
de sa gigafactory de batteries solides.
08/08 0 Le premier vol d’Ariane 6 est officiel-
lement reporté à 2024.
09/08 0 Le constructeur automobile chinois
BYD sort de ses usines sa cinq millionième
voiture.
10/08 0 L’autorité de sûreté nucléaire publie
un avis positif pour prolonger de dix ans la
durée d’exploitation du réacteur numéro 1 de
la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme).
La chaîne britannique d’articles ménagers à
prix réduits Wilko dépose le bilan.
Le groupe Tapestry acquiert Capri et de ses
marques Michael Kors, Versace et Jimmy
Choo pour 8,5 milliards de dollars.
Le géant danois du service aux entreprises
ISS met en vente l’essentiel de ses activités
en France.
La Californie autorise les voitures autono-
mes à circuler à toute heure du jour et de la
nuit à San Francisco.
11/08 0 Les Etats-Unis annoncent investir
1,2 milliard de dollars dans deux projets
géants de captage de CO2.
L’opérateur canadien Telesat change de
maître d’œuvre pour sa future constellation
de satellites et écarte Thales Alenia Space
au profit de MDA.
14/08 0 Exor, le holding de la famille Agnelli,
prend 15 % du capital du groupe d’équipe-
ment médical néerlandais Philips.
L’aciériste américain US Steel rejette une
offre non sollicitée de 7,3 milliards de dol-
lars de son concurrent Cleveland-Cliffs.
PayPal nomme Alex Chriss au poste de
directeur général en remplacement de Dan
Schulman.
16/08 0 Cathy Collart-Geiger quitte la prési-
dence de Picard, un mois après avoir aban-
donné la direction générale.
17/08 0 Le géant immobilier chinois Ever-
grande se déclare en faillite aux Etats-Unis.
BAE Systems s’offre Ball Aerospace pour
5,55 milliards de dollars.
22/08 0 Northvolt annonce une nouvelle
levée de 1,2 milliard de dollars auprès de
fonds anglo-saxons comme BlackRock.
Getir, société de livraison à domicile turque,
licencie 10 % de ses effectifs dans le monde.
Le Falcon 6X, dernier-né de la famille des
jets d’affaires de Dassault Aviation, obtient
la certification EASA.
23/08 0 L’Inde réussit un atterrissage en
douceur sur la Lune avec sa sonde Chan-
drayaan-3.
24/08 0 Le Japon démarre le rejet dans
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
l’océan Pacifique de l’eau accumulée sur le
site de la centrale nucléaire de Fukushima,
accidentée en 2011.
29/08 0 Au Japon, une panne informatique
met la quasi-totalité des usines Toyota à
l’arrêt.
HIGH-TECH
& MÉDIAS
01/08 0 La Chine restreint l’exportation de
deux métaux essentiels à la fabrication des
semi-conducteurs et dont elle contrôle la
production.
Fin de la grève au « JDD », après cinq semai-
nes sans parution de l’hebdomadaire (5).
02/08 0 Atos entre en négociations exclusi-
ves avec le milliardaire tchèque Daniel
Kretinsky pour lui céder ses activités défici-
taires d’infogérance pour une somme sym-
bolique.
La Chine publie des règles pour limiter l’ex-
position des plus jeunes aux écrans.
03/08 0 L’AFP assigne Twitter en justice en
vertu du droit voisin de la presse.
06/08 0 Greta Gerwig devient la première
femme à avoir réalisé un long-métrage dé-
passant le milliard de dollars de recettes
avec « Barbie ».
07/08 0 Le fondeur de puces chinois Hua
Hong lève près de 3 milliards de dollars lors
de son entrée en Bourse à Shanghai.
L’éditeur américain Simon & Schuster est
racheté par le fonds KKR pour 1,62 milliard
de dollars.
08/08 0 Démarrage de l’offre publique
d’achat sur Toshiba, pour 12,8 milliards
d’euros, menée par le fonds Japan Indus-
trial Partners.
Patrick Drahi change de stratégie et annon-
ce faire du désendettement d’Altice sa « seu-
le priorité ».
TSMC confirme la construction d’une usine
pour 3,5 milliards d’euros dans la Silicon
Saxony, en ex-Allemagne de l’Est.
Canal+ acquiert les droits de diffusion du
Championnat de football d’Arabie saoudite,
la Saudi Pro League.
09/08 0 Face à la baisse des revenus liés aux
chaînes de télévision et aux pertes du strea-
ming, Disney augmente les prix sur ses pla-
teformes.
10/08 0 Les actionnaires du développeur et
éditeur finlandais de jeux vidéo Rovio
donnent leur feu vert à l’offre de rachat du
concurrent japonais Sega.
Signature d’un protocole d’accord entre le
ministère de l’Economie italien et le fonds
KKR pour le rachat du réseau fixe de Tele-
com Italia.
14/08 0 La radio britannique BBC vend ses
célèbres studios Maida Vale aux pro -
ducteurs britanniques Tim Bevan et Eric
Fellner ainsi qu’au compositeur Hans
Zimmer.
21/08 0 Broadcom obtient l’aval des autorités
de la concurrence au Royaume-Uni pour le
rachat de l’éditeur de logiciels de cloud VM-
ware.
Fermeture officielle de Skyblog, plateforme
française de blogs lancée en 2002 par la ra-
dio musicale Skyrock.
21/08 0 Ubisoft rachète les droits mondiaux
du catalogue d’Activision en cloud gaming.
Meta lance un nouvel outil de traduction,
SeamlessM4T, utilisant l’intelligence artifi-
cielle.
24/08 0 La start-up franco-américaine Hug-
ging Face, qui propose une plateforme col-
laborative de modèles d’intelligence artifi-
cielle en open source, lève 235 millions de
dollars.
25/08 0 Entrée en application du règlement
sur les services numériques, ou Digital Ser-
vice Act (DSA).
02
Joël Saget/AFP ; Desiree Martin/AFP ; Natalie Kolesnikova/AFP
28/08 0 Le gouvernement italien approuve
un décret-loi permettant à l’Etat de prendre
jusqu’à 20 % des parts dans le capital du
réseau fixe de TIM.
FINANCE
& MARCHÉS
01/08 0 Le fonds d’investissement HLD an-
nonce le rachat du courtier en assurance
Vilavi.
L’agence de notation Fitch abaisse d’un cran
la note de crédit des Etats-Unis, à AA +.
02/08 0 Le patron de La Banque Postale,
Philippe Heim, quitte le groupe.
03/08 0 Après la Fed et la BCE, la Banque
d’Angleterre à son tour annonce un relève-
ment de son taux directeur à 5,25 %.
04/08 0 L’agence S&P Global Ratings
abandonne les indicateurs ESG dans ses
rapports de crédit.
06/08 0 Le Fonds public d’investissement
d’Arabie saoudite annonce la création de
SRJ Sports Investments qui « vise à accélérer
la croissance du secteur sportif en Arabie
saoudite et dans la région ».
07/08 0 PayPal lance sa crypto, le PYUSD, une
stablecoin adossée au dollar.
08/08 0 BNP Paribas et Société Générale sont
sanctionnés à hauteur de 110 millions de
dollars par la SEC et la CFTC aux Etats-Unis
pour avoir laissé leurs salariés échanger sur
des messageries cryptées.
09/08 0 La plateforme d’échange de crypto-
monnaies Coinbase lance sa propre block-
chain, Base.
10/08 0 La Russie stoppe ses achats de
devises étrangères pour être moins sujette à
« la volatilité des marchés financiers ».
Le Trésor américain avec le Canada et le
Royaume-Uni imposent des sanctions
économiques pour corruption à l’encontre
de Riad Salamé, l’ancien gouverneur de la
Banque du Liban.
11/08 0 Le géant bancaire suisse UBS renon-
ce à la garantie de 9 milliards de francs suis-
ses accordée par les autorités pour le rachat
de Credit Suisse.
Sam Bankman-Fried, jusque-là assigné à
résidence en l’attente de son procès, est en-
voyé en prison pour avoir transmis des do-
cuments à la presse (6).
15/08 0 La Banque centrale russe relève son
taux directeur de 8,5 à 12 % pour lutter
contre la chute du rouble.
17/08 0 Le titre Adyen NV cède plus de 20 %,
après que l’entreprise néerlandaise de
paiement en ligne a fait état d’un bénéfice
décevant pour le premier semestre.
La Banque de Norvège relève son taux di-
recteur de 0,25 point, à 4,0 %.
La banque centrale chinoise annonce de
nouvelles mesures pour protéger sa mon-
naie.
Les rendements des obligations à dix ans du
Trésor américain touchent 4,329 %, au plus
haut depuis 2007.
Le bitcoin plonge de près de 10 % en cinq mi-
nutes, un krach éclair qui coûte 70 milliards
de dollars à l’ensemble du marché.
21/08 0 Vlad Kliatchko devient le nouveau
CEO de Bloomberg LP.
24/08 0 Après l’échec de l’offre de Liontrust,
le gérant suisse GAM entame des discus-
sions avec le consortium d’investisseurs
NewGAMe SA, mené par le milliardaire
français Xavier Niel.
27/08 0 Démission surprise de Fiona Hicks,
patronne du groupe minier Fortescue.
29/08 0 Le suédois Trustly rachète la fintech
française SlimPay.
iStock ; Bertrand Guay/AFP ; Michel M. Santiago/Getty Images via AFP
— Page réalisée par le service
Documentation des « Echos ».

03 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
Retraites : les entreprises sereines
à l’heure où la réforme entre en vigueur
l Elles ont déjà dû s’atteler à la question des salariés qui voient leur âge de départ à la retraite repoussé ce vendredi.
l Parmi les dossiers les plus urgents : l’adaptation, souvent coûteuse, des programmes de fin de carrière.
SOCIAL
Solenn Poullennec
Les travaux pratiques ont com-
mencé pour les entreprises. Alors
que le relèvement de l’âge de départ
en retraite entre progressivement
en vigueur à partir de ce vendredi,
nombre d’entre elles ont déjà plan-
ché sur l’accompagnement des
salariés touchés par la réforme. Les
chantiers sont loin d’être terminés
mais, à ce stade, la sérénité semble
de mise.
« La majeure partie des grands
groupes ont l’habitude de travailler
sur des sujets retraite et sont déjà
assez au clair », selon Franck
Renaudin, du cabinet de conseil Sil-
ver Up. « La question, c’est : est-ce
que les caisses de retraite liquideront
les dossiers à l’heure ? » Et le consul-
tant d’évoquer des « difficultés »
pour la gestion du départ des tra-
vailleurs handicapés ou des person-
nes éligibles à des départs anticipés
pour « carrière longue ».
Des textes encore attendus
« Pour le moment, cela se passe bien,
estime Benoît Serre, vice-président
délégué de l’Association nationale
des DRH (ANDRH). La Caisse natio-
nale d’assurance-vieillesse [CNAV] a
à peu près réussi à solder les dossiers
dans les temps, alors que c’était une
de nos inquiétudes. » « Je ne vois pas
de sujet d’inquiétude majeure de la
part des entreprises », note Antonin
Sedogbo, du cabinet Actense.
Avant l’été, la gestion de nombre
de départs en retraite avait souvent
été mise en pause. Le temps que les
paramètres de la réforme – adoptée
après des mois des protestations et
de débats souvent confus – soient
calés. Le temps aussi que les caisses
de retraite s’adaptent technique-
ment, par exemple pour délivrer
des attestations confirmant le droit
à la retraite pour « carrière longue ».
Les entreprises attendaient
notamment les textes d’application
de la loi. Promis avant le 1er septem-
bre, des décrets ont été publiés au fil
de l’été jusqu’à jeudi. Une poignée
« Pour l’instant,
c’est un peu le flou
artistique. »
JEAN-LOUIS PEYREN
Coordinateur CGT chez Sanofi
Les élus locaux peuvent désormais
cotiser sur leur indemnité
Ils pourront, s’ils le
souhaitent, être assujettis
aux cotisations de Sécurité
sociale sur leur indemnité.
Paul Turban
C’est un petit coup de pouce pour les
élus locaux qui, parfois, sacrifient
leur vie professionnelle, ou la ralen-
tissent, pour exercer leur fonction
élective. Or, dans certains cas, ils ne
peuvent pas payer de cotisations – et
donc acquérir des droits sociaux –
sur leur indemnité. Un décret paru
au « Journal officiel » jeudi va per-
mettre désormais, à ceux qui le sou-
haiteront, d’être assujettis aux coti-
sants de Sécurité sociale.
Dans le détail, les élus locaux qui
ont des indemnités supérieures à
50 % du plafond annuel de la Sécu-
Avec la réforme, des bénéficiaires de programmes de fin de carrière nés après le 1er septembre 1961 voient leur âge de départ en retraite repoussé. Photo iStock
de textes techniques ou de coordi-
nation doit paraître d’ici à la fin de
l’année mais, selon l’exécutif, ils
n’ont pas d’effet sur les mesures
applicables dès cette rentrée.
En tous les cas, la lecture des
décrets n’a pas révélé de grandes
surprises, selon plusieurs experts.
Elle n’a pas non plus empêché les
représentants des entreprises et des
salariés d’avancer sur l’accompa-
gnement des actifs concernés par
des programmes permettant de
lever le pied avant la retraite – tout
étant rémunéré.
Avec la réforme, des bénéficiai-
res de ces « congés de fin de car-
rière » et autres « temps partiels
seniors » nés après le 1er septembre
1961 voient leur âge de départ en
retraite repoussé. Cette situation
avait fait craindre que de nombreux
salariés soient contraints de retour-
ner au travail, alors même qu’ils
l’ont quitté depuis quelque temps et
changé de mode de vie.
Dans plusieurs grands groupes,
la question a déjà été traitée. « Nous
on a dit le prérequis c’est que [les
seniors en temps partiel de fin de
carrière] ne reviennent pas. On est
rité sociale (Pass, le montant maxi-
mum pris en compte pour le calcul
de certaines cotisations) ou ceux
qui ont cessé de travailler pour
exercer leur mandat, étaient déjà
assujettis dès le premier euro aux
cotisations. Mais, par exemple, un
maire qui n’a pas cessé son activité
professionnelle et touche des
indemnités inférieures à 50 % du
Pass ne s’acquittait que de la CSG et
de la CRDS.
Rachat de trimestres
Désormais, ces élus pourront
demander d’être assujettis aux coti-
sations sociales, et cumuler ainsi
des droits. La collectivité qui leur
verse leur indemnité s’acquittera
– comme une entreprise le fait – des
cotisations patronales. Les coti-
sants pourront ainsi améliorer
arrivés à un accord », explique ainsi
Anne-Claude Vitali, représentante
de la CFDT chez Safran. In fine, les
personnes concernées seront
payées plus longtemps que prévu
par l’entreprise.
Dans certains cas, comme chez
Orange, l’adoption d’une réforme
des retraites avait été anticipée dans
l’accord encadrant le temps partiel
senior. Reste dans les prochaines
semaines à faire signer par les sala-
riés les documents confirmant que
les personnes touchées seront
rémunérées plus longtemps que
prévu. « Cela a été fluide. Cela avait
été négocié en amont », se félicite
Magali Martin, à la CFDT.
Flou artistique
Même logique chez Airbus. « C’est
signé depuis aujourd’hui, explique
Guillaume Bonnet, délégué syndi-
cal central CFE-CGC. Les salariés
ont déjà reçu des courriers. » Dans
d’autres groupes, les représentants
des salariés peuvent cependant être
toujours en attente de réponses.
« Pour l’instant, c’est un peu le flou
artistique », déclare Jean-Louis Pey-
ren, coordinateur CGT chez Sanofi.
leurs futurs droits à la retraite. Il
s’agit notamment des nombreux
maires des villages et petites villes.
Les cotisants
pourront ainsi
améliorer leurs futurs
droits à la retraite.
Si cela ne s’applique qu’aux élus
actuels et futurs, une autre évolu-
tion législative permet aux élus pas-
sés d’améliorer leur retraite. La
réforme des retraites a acté l’ajout
des années de mandat électoral à la
liste des situations permettant le
rachat de trimestres de retraite, au
même titre que les années d’études
supérieures ou encore certaines
périodes de stage.
Et toutes les entreprises ne met-
tront pas au pot. « Dans une entre-
prise qui avait un plan de congés de
reclassement, les bénéficiaires ne fai-
sant plus partie de leurs effectifs ne
seront pas réintégrés mais seront
indemnisés par l’assurance-chô-
mage», le temps d’aller jusqu’au
taux plein indique Marina Rouxel
du cabinet Mercer.
D’autres chantiers de plus longue
haleine attendent par ailleurs les
entreprises. Comme la déclinaison
de la réforme pour les personnes
dont le travail est jugé pénible et qui
devraient à ce titre voir leurs droits
à la retraite renforcés. Elles vont
plus généralement devoir s’adapter
à l’allongement de la durée de car-
rière de leur personnel et seront
donc sans doute amenées à plan-
cher sur les conditions de travail
des seniors. Les entreprises vont
aussi devoir s’adapter à des nouvel-
les règles du jeu pour les ruptures
conventionnelles, ou encore pour
les départs en retraite progressive.
Lire l’éditorial
( d’Etienne Lefebvre
Page 15
Le décret publié jeudi précise que
les élus intéressés doivent déposer
leur demande de rachat au régime
général ou au régime agricole en
fonction de son affiliation. Les élus
affiliés à ces deux régimes peuvent
déposer leur demande auprès du
régime de leur choix. A noter, le
rachat de trimestres au titre des
fonctions électives n’était possible
jusqu’ici que pour les années
incomplètes, empêchant notam-
ment un rachat pour des années où
un élu n’a validé aucun trimestre.
a
Retrouvez ce qui change
avec la nouvelle réforme
des retraites sur
lesechos.fr/
FRANCE
Petites pensions : le coup
de pouce se fera attendre
pour nombre de retraités
L’exécutif a promis
d’améliorer les pensions
des retraités les plus
modestes. Pour les plus
âgés, l’opération s’appa-
rente à un casse-tête pour
les caisses de retraite.
Nombre de retraités modestes
devront prendre leur mal en
patience avant de voir leur pen-
sion revalorisée, comme promis
par le gouvernement. La réforme
des retraites a beau entrer en
vigueur ce vendredi, ce coup de
pouce pourrait n’intervenir que
dans un an environ pour un cer-
tain nombre d’entre eux, a souli-
gné cet été la Caisse nationale
d’assurance-vieillesse (CNAV).
Pour mémoire, la réforme des
retraites doit porter le minimum
de pension pour les personnes
ayant cotisé durant une carrière
complète au SMIC à taux plein à
85 % du SMIC, soit autour de
1.200 euros brut. D’abord envi-
sagé pour les seuls futurs retrai-
tés, ce coup de pouce de 100 euros
par mois pour une carrière com-
plète a été acté pour les retraités
actuels et doit donc être mis en
musique à partir de cet automne
au bénéfice d’environ 1,8 million
de Français.
D’ici à l’été 2024
« Les retraités sur lesquels on a
l’information la plus complète, qui
sont partis récemment, vont avoir
cette revalorisation exceptionnelle
dès le mois de septembre [avec un
versement en octobre, NDLR] », a
précisé le patron de la CNAV,
Renaud Villard, sur France Inter
cet été. « Un demi-million de per-
sonnes, un peu plus » seraient
concernées par cette première
vague. « Pour les autres, ceux qui
sont partis il y a plus longtemps […]
là, il nous faudra plus de temps.
On est plutôt sur un horizon de
l’été 2024. »
Comment expliquer ce temps
d’attente ? Pour augmenter la
pension des retraités modestes les
plus âgés aujourd’hui, les caisses
de retraite vont devoir reconsti-
tuer leur carrière, quitte parfois à
récupérer des documents papier.
« C’est un énorme travail à la fois
informatique et de gestion », a sou-
ligné Renaud Villard. Un délai de
mise en œuvre avait d’ailleurs été
prévu lors des débats sur la
réforme des retraites.
« Point de vigilance »
Les sommes dues seront versées
de façon rétroactive. Cependant,
la CNAV reconnaît que le coup de
pouce pour les petites retraites est
« un point de vigilance » avec « des
assurés qui pensent à tort ou à rai-
son avoir droit au coup de pouce
exceptionnel pour les petites retrai-
tes et qui seront éventuellement
dans la deuxième vague ». Ceux-ci
« risquent de trouver le temps un
peu long », redoute le patron de la
caisse, Renaud Villard.
Les incompréhensions pour-
raient être d’autant plus nom-
breuses que le gouvernement a
largement communiqué sur des
petites pensions à 1.200 euros
brut mensuels. Encore faudra-t-il
pour atteindre ce seuil avoir
cotisé une carrière complète à
taux plein. « On va avoir beaucoup
de gens déçus, on est quand même
dans l’effet d’annonce », estime
Michel B eaugas chez Force
ouvrière. — S. P.
100
EUROS PAR MOIS
Le coup de pouce pour
les personnes ayant cotisé
durant une carrière complète
au SMIC à taux plein
à 85 % du SMIC.
FRANCE
Après les retraites,
la CFDT veut ouvrir
une nouvelle page
sociale
SOCIAL
Sa nouvelle secré-
taire générale,
Marylise Léon,
a fixé le cap
en clôture
des universités d’été
du syndicat jeudi.
Alain Ruello
Bien debout au pupitre malgré
un petit accident de vacances,
Marylise Léon a délivré un dis-
cours à son image en clôture
d e l ’u ni ver si té d ’été de l a
CFDT jeudi matin dans le sud de
Paris : sans haussement de ton,
ouverte aux négociations mais
« pied à pied avec le patronat » et
ferme sur les enjeux à défendre.
Il s’agit selon elle des nouveaux
droits des travailleurs dans un
monde qui ne reviendra plus à
la situation ante Covid, du pou-
voir d’achat avec un accueil
favorable à la proposition
encore évanescente d’Emma-
nuel Macron d’un sommet
social sur ce thème, et de la tran-
sition écologique.
Le tout dans un contexte
social « dramatique » mais fort
d’une démarche « combative »,
mot sans doute le plus pro-
noncé lors de son allocution.
« Les deux pieds vers le monde du
travail et les oreilles tendues vers
le monde intellectuel […] la CFDT
doit rester cette machine à idées,
et l’année qui s’ouvre doit per-
mettre de poser de nouveaux
jalons », a lancé celle qui a pris
ses fonctions le 21 juin dernier.
Une pique
contre la CGT ?
Ces jalons passeront d’abord, à
l’occasion des négociations
autonomes à venir avec le
patronat, par les nouveaux
droits en matière de pré-
voyance pour les non-cadres
notamment. Ou en matière
d’emploi des seniors, de pénibi-
lité ou d’un compte temps uni-
versel, une promesse du chef de
l’Etat, via les négociations enca-
drées par l’Etat cette fois-ci.
« Une CFDT combative, cela
ne veut pas dire une CFDT revan-
charde. Pour continuer d’être
utile, la CFDT ne peut pas
s’engluer dans des rancœurs sté-
riles. Au contraire, la forte mobi-
lisation sur les retraites est une
force positive, un point d’appui
en cette rentrée pour conforter
nos revendications sur le travail
et ses transformations, sur
l’emploi des seniors ou pour les
travailleurs et travailleuses de la
deuxième ligne », a insisté
Marylise Léon.
Comment ne pas y voir une
pique contre la CGT dont la
secrétaire générale, Sophie
Binet, nouvellement élue elle
aussi, continue de réclamer un
référendum sur le report de
l’âge légal de départ à la retraite
à 64 ans ? Ou contre certaines
voix minoritaires au sein de la
CGT (et de FO) en faveur d’un
recours plus fréquent à la
grève ? La divergence ne saurait
être plus nette au moment où la
réforme des retraites entre en
vigueur ce vendredi.
Interviewée récemment par
« Le Monde » sur la complicité
entre leurs deux prédécesseurs,
Laurent Berger et Philippe
Martinez, l’intéressée s’est
montrée claire : s’il n’y a pas
de raison que le (nouveau)
binôme ne fonctionne pas,
l’entente entre deux leaders
syndicaux prend du temps
pour se construire et « cela peut
passer par des étincelles ».
La mise au point n’empê-
chera pas la CFDT de répondre
présent à la journée de mobili-
sation du 13 octobre à l’appel de
la Confédération européenne
des syndicats. « Nous devons
réussir cette mobilisation. On
s’est un peu exercé ces six der-
niers mois. On sait faire », a plai-
santé sa secrétaire générale,
moins diserte sur des revendi-
cations concrètes que l’inter-
syndicale va défendre. « En cette
rentrée, l’intersyndicale fait sa
mue. Nous travaillons à quel-
ques revendications communes.
C’est un nouveau défi auquel on
consacrera le temps nécessaire
sans jamais nous perdre en
route », a-t-elle dit, sans plus.
Rester premier
Autre divergence, adressée au
Medef cette fois-ci, l’usage des
excédents prévisionnels de
l’Unédic. Contrairement à
l’organisation patronale dirigée
par Patrick Martin, troi-
sième nouveau leader au sein
des partenaires sociaux, la
CFDT ne considère par absurde
qu’une partie de la manne
finance le projet France travail
dès lors que cela sert l’objectif
affiché du gouvernement d’un
soutien renforcé aux chômeurs
qui en ont le plus besoin.
En attendant, la priorité
numéro un pour la CFDT, ce
sont les élections dans les CSE,
sept sur dix devant être renou-
velés dans les quatre mois.
« Nous sommes dans le “money
time”. C’est la période qui peut
rapporter beaucoup, mais
coûter cher aussi. En résumé, si
nous voulons rester premiers,
c’est maintenant », a-t-elle lancé
aux adhérents, forts des 56.377
nouveaux inscrits revendiqués
récemment. n
« Pour continuer
d’être utile,
la CFDT
ne peut pas
s’engluer dans
des rancœurs
stériles. »
MARYLISE LÉON
Secrétaire générale
de la CFDT
Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS) et Marine Tondelier (EELV) dans la nuit de mercredi à jeudi à la sortie de la rencontre
de douze heures entre Emmanuel Macron et les chefs de partis politiques. Photo AFP
Une conférence sociale
accueillie avec prudence
l La gauche regrette qu’Emmanuel Macron n’ait répondu favorablement
à ses revendications sur le pouvoir d’achat lors de la rencontre de mercredi.
l Mais elle se félicite de la perspective d’une conférence sur les bas salaires.
POLITIQUE
Grégoire Poussielgue
(avec A. R.)
« S’il y a une conférence sociale, tant
mieux, je prends. » Sur RTL jeudi,
après une nuit écourtée par la réu-
nion marathon – douze heures –
entre Emmanuel Macron et les
chefs de partis, Fabien Roussel, le
leader du Parti communiste, a
accueilli plutôt favorablement la
perspective d’une conférence
sociale évoquée par Emmanuel
Macron. Son champ est restreint
puisqu’elle portera sur « les carriè-
res et les branches situées sous le
salaire minimum », mais elle n’en
marque pas moins un « bougé »
d’Emmanuel Macron, lui qui
n’a jamais cru à l’utilité de ces
grands-messes.
Olivier Faure, le premier secré-
taire du Parti socialiste, s’est aussi
félicité de son organisation, même
s’il a déploré que ce n’était pas
« le grand soir » cher à la gauche.
Mais cette dernière est sortie
Macron : mille recettes pour retourner les partis
Voici comment l’opération de com autour des chefs de parti s’est transformée en vrai moment politique.
ne petite fiche bristol pour
U tout dossier, pas de
téléphone (alors qu’il le
garde en Conseil des ministres),
pas de conseillers à ses côtés ni
derrière une vitre comme
ces derniers le voulaient…
Emmanuel Macron a sorti
sa panoplie pour séduire les chefs
de parti, sans oublier son temps
élastique (douze heures). Je suis
tout à vous, je ne vous dissimule
rien, veut-il signifier, et pas
seulement je vais vous épuiser.
Le tout est insuffisant pour qui
veut briser la glace du scepticisme.
Pour que la gauche reste alors
qu’elle promettait de partir, pour
qu’elle lui reproche même de ne
pas les avoir réunis plus tôt (selon
Stéphane Séjourné, le patron
de Renaissance), pour que tous
donnent leur accord à
de nouveaux rendez-vous,
« déçue » de la réunion de Saint-
Denis, rappelant qu’Emmanuel
Macron a fermé la porte à toutes
ses propositions comme l’indexa-
tion des salaires sur l’inflation ou le
blocage des prix.
Egalement présent à la réunion,
Manuel Bompard, le coordinateur
de La France insoumise (LFI), n’est
même pas certain d’avoir bien
entendu l’expression « conférence
sociale ». « Ce n’est pas ce que j’ai
entendu. Rien n’était clair, en vérité,
dans les réponses du président »,
a-t-il déclaré après la réunion.
Journée de mobilisation
le 13 octobre
L’Elysée n’a pas précisé de calen-
drier, mais rappelle que cette confé-
rence sociale est un « engagement
du président de la République ». « La
porte n’a pas été fermée sur la ques-
tion des bas salaires en dessous du
SMIC ou des conditions de travail », a
appuyé Olivier Véran, le porte-
parole du gouvernement.
Côté syndicats, les premières
réactions à chaud montrent un
accueil favorable, toujours teinté
LE FAIT
DU JOUR
POLITIQUE
de Cécile
Cornudet
sans doute fallait-il que le chef
de l’Etat sorte le grand jeu.
Il l’a sorti. Panoplie étoffée.
Dans le rôle inattendu
du briseur de glace, la situation
internationale. D’emblée,
Emmanuel Macron prend
la parole, mais il va bien au-delà
du simple exposé de la situation :
il livre des infos. Que sait l’Etat
français de la stratégie russe,
de l’ukrainienne ? Il fait venir
de grandes cartes des Services
de renseignement, se lève,
les commente. Tout cela
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
de prudence. « Pour la CFDT, avoir
un temps partagé pour discuter le
sujet du pouvoir d’achat entre pou-
voir public, organisations syndicales
et patronales me semble intéres-
sant », a estimé jeudi Marylise
Léon, la nouvelle secrétaire géné-
rale de la CFDT, en clôture de l’uni-
versité d’été du syndicat.
Côté syndicats,
les premières
réactions à chaud
montrent
un accueil favorable.
Au Medef, l’accueil
est plus frais et
le ton plus mesuré.
« Notre boussole, c’est qu’aucune
convention collective n’ait des
minima de rémunération inférieurs
au SMIC », avait-elle déclaré dans
une interview au « Monde » publiée
en début de semaine. Selon elle,
« sur les 151 branches de plus de
est confidentiel, glisse-t-il.
Le secret comme gage
de considération et de confiance.
Les chefs de parti si décriés n’ont
pas l’habitude. Ils écoutent.
Ils échangent. Ils restent. La partie
est gagnée. Ils en savent désormais
plus que les présidentiables
qui ont choisi de quitter la maison :
Bardella plus que Le Pen, Bompard
plus que Mélenchon, Ciotti plus
que Wauquiez. L’ego flatté.
Dans les échanges qui suivent
(« de grande qualité », a rapporté
Emmanuel Macron), il se veut
à l’écoute. Quand il ne veut pas
fermer de portes, il en ouvre.
Un référendum sur un projet
immigration qu’il n’aurait pas
choisi n’aurait pas de sens, dit-il,
mais vous pouvez réfléchir
à des référendums d’initiative
populaire ou parlementaire.
Des convergences se dessinent
04
5.000 salariés, 95 ont encore des coef-
ficients en dessous du SMIC ». Préci-
sément, 80 branches affichent un
coefficient inférieur au salaire
minimum, dont 13 sont en situation
de non-conformité depuis plus d’un
an (parmi elles, celle des casinos
menacée de restructuration), tan-
dis que 91 sont en train de mettre, ou
vont le faire, leurs grilles à jour,
selon le ministère du Travail, qui
assure suivre le dossier chaque
semaine. Dans l’immédiat, les syn-
dicats appellent à une journée de
mobilisation pour le pouvoir
d’achat (entre autres) le 13 octobre.
Au Medef, l’accueil est plus frais
et le ton plus mesuré. Une confé-
rence sociale ? « Pourquoi pas mais
je reste attentif au principe de cohé-
rence. Il faut que les partenaires
sociaux soient respectés. Je suis tou-
jours inquiet de ces grandes messes
qui bien souvent n’aboutissent pas à
grand-chose. Si cela nous incite à
approfondir le dialogue social, pour-
quoi pas. Enfin, nous sommes
majeurs et vaccinés », a déclaré
Patrick Martin, qui vient de prendre
les rênes du Medef. n
sur certains sujets : cumul
des mandats, illisibilité
des compétences territoriales,
bas salaires. On avance.
Ce n’est pas la révolution bien sûr,
ni même le moment « historique »
que les proches du président
louent trop vite, mais un moment
de politique qui profite
au président. Au moment
de conclure, il promet un compte
rendu prochain sur les conver-
gences, mais aussi les points de
divergences. Le texte sera soumis
Dessin Kim Roselier pour « Les Echos »
aux participants avant publication,
ils pourront l’amender. Puisqu’on
vous dit que le maître-mot est celui
de la confiance. Il faudra juste,
faute de conseillers, que ce soit
Emmanuel Macron qui s’attelle
à sa rédaction. Pour le coup,
un président n’a pas l’habitude,
ce sera presque historique.
ccornudet@lesechos.fr
FRANCE
Apprentissage :
1.000 euros de trop
versé par jeune
aux CFA
FORMATION
Sans remettre
en cause les fonde-
ments de la réforme
de 2018, un rapport
propose que
les branches
professionnelles
soient mises
en responsabilité.
Alain Ruello
Et de trois ! Après les deux pre-
miers opus consacrés à ses
effets, l’Inspection générale des
finances (IGF) et l’Inspection
générale des affaires sociales
(Igas) publient ce vendredi un
troisième rapport sur la réfor-
me de l’apprentissage de 2018.
Précisément sur le financement
des centres de formations
d’apprentis (CFA), dont une des
préconisations va se traduire ce
vendredi par une baisse 5 %
environ de ces financements.
La conclusion est sans appel :
le mécanisme en question
« apparaît […] surdimensionné et
intrinsèquement inflationniste,
sans régulation ni par la norme
ni par le marché », peut-on lire
dans le rapport effectué dans le
cadre d’une revue de dépenses
publiques auquel « Les Echos »
ont eu accès. Montant de la fac-
ture ? Plus de 800 millions ver-
sés en trop en 2022 !
Essor inouï
Depuis la loi pour la liberté de
choisir son avenir profession-
nel portée alors par l’ex-minis-
tre du Travail, Muriel Pénicaud,
un CFA reçoit un forfait pour
chaque alternant correspon-
dant à sa formation, aussi
appelé « coût contrat » (ou
NPEC, pour niveau de prise en
charge) censé couvrir les frais
pédagogiques. Selon une logi-
que de guichet ouvert, plus un
CFA forme de jeunes, plus il tou-
che, et plus il peut dégager des
capacités d’investissements.
Les NPEC sont fixés certifica-
tion par certification par les
branches professionnelles, seu-
les celles disposant de moyens
suffisants, comme la métallur-
gie, le faisant en fonction de
priorités métiers explicites.
Charge à France compétences,
l’autorité nationale de régula-
tion de la formation profession-
nelle et de l’apprentissage, de
vérifier qu’ils correspondent à la
réalité des dépenses engagées
par les CFA, telles qu’elles res-
sortent de leurs comptabilités
analytiques (lesquelles sont
pour le moins perfectibles…).
Ce mécanisme, couplé avec
les aides à l’embauche d’appren-
tis, a provoqué un essor inouï du
nombre de contrats d’appren-
tissage (837.000 en 2022, contre
321.000 en 2018) ; une hausse de
160 %, tirée par la dynamique
dans l’enseignement supérieur.
Le gouvernement s’est fixé
l’objectif de 1 million d’ici à 2027.
Las, l’argent manque pour
financer les CFA, obligeant
l’Etat à combler en partie les
Les autres recommandations
pour trouver de l’argent
Conformément à la lettre de missions d’Elisabeth
Borne, la mission Igas-IGF propose d’autres pistes
de ressources pour les CFA. La principale consiste
à mettre fin aux exonérations de taxes d’apprentis-
sage, dans les associations ou en Alsace-Moselle
(300 millions). Le rapport propose également
d’indexer la taxe en fonction du taux de chômage.
Mais aussi de réduire les niveaux de prise en charge
ou la prime à l’embauche au-delà de la licence.
déficits de France compétence.
Quatre chiffres résument le pro-
blème : les montants alloués
aux CFA pourraient atteindre
10,3 milliards en 2023, couverts
par un tiers seulement de la taxe
formation et apprentissage des
entreprises, soit 3,6 milliards (le
solde est en partie couvert par
un fonds de péréquation et une
rallonge de l’Etat).
Le mécanisme, très com-
plexe, de fixation des NPEC a
ainsi conduit à un surfinance-
ment de 1.000 euros par ap -
prenti en moyenne pondérée
par les effectifs ! Ou de plus de
800 millions en 2022 si l’on mul-
tiplie par le nombre de contrats
signés cette année-là.
Economiser 580 millions
La baisse des NPEC ce vendredi,
qui suit une première salve il y a
un an, est censée économiser
580 millions en année pleine.
Comme elle ne suffira pas,
l’intérêt du rapport tient surtout
à ce qu’il propose une formule
soutenable financièrement,
plus simple et qui évite, notam-
ment, des baisses trop impor-
tantes pour les CFA. Avec deux
scénarios qui ne remettent en
cause ni les fondamentaux de la
réforme, ni l’objectif de 1 million
de contrats par an.
Il y a eu plus de
800 millions versés
en trop en 2022.
Le premier, plus inflation-
niste, consiste à doter chaque
branche d’une enveloppe théo-
rique correspondant aux effec-
tifs de la dernière année sur les
certifications auxquelles elle a
recours. « La branche serait
ensuite amenée à définir de nou-
veaux NPEC respectant l’enve-
loppe, […] en les modulant à la
hausse ou à la baisse en fonction
de ses priorités métiers […]. En
cas de hausse des effectifs,
le financement demeure donc
assuré à guichet ouvert par
l’Etat », précise le rapport.
Le second scénario, plus
ambitieux, dépend de la volonté
des branches à mettre la main à
la poche. Il consiste pour France
compétences à fixer une valeur
socle de NPEC pour chacune
des 3.300 certifications existan-
tes suivant les priorités arrêtées
par l’Etat (socle élevé pour les
niveaux Bac ou infra ou pour les
CFA de certains territoires par
exemple). Aux branches d’assu-
rer ensuite le reste à charge.
« Une part des jeunes quittent
l’entreprise à l’issue de leur
apprentissage pour trouver
un emploi dans une entreprise
relevant souvent du même sec-
teur, et donc de la même branche :
les apprentis alimentent un
vivier de compétences qui doit se
comprendre à l’échelle de la bran-
che et non uniquement de l’entre-
prise », justifient l’Igas et l’IGF.
Les deux scénarios posent
des principes qui restent à
approfondir, dit-on à Bercy. En
clair, pas de réforme de la
réforme avant quelques mois. n
Des hausses de rémunération
pour les soignants hospitaliers
SOCIAL
L’exécutif annonce un
effort d’un milliard
d’euros pour pérenni-
ser des augmentations
salariales, pour les
gardes des médecins,
décidées à l’été 2022.
Ainsi que pour rehaus-
ser les revenus des
infirmiers et aides-soi-
gnants qui travaillent
la nuit, le dimanche
ou les jours fériés.
Solenn Poullennec
L’exécutif sort de nouveau le carnet
de chèques pour tenter de résoudre
la crise de l’hôpital. Les aides-soi-
gnants, infirmiers et médecins tra-
vaillant la nuit, le week-end et les
jours fériés dans ces établissements
vont voir leur rémunération aug-
menter dans la durée, a promis le
gouvernement jeudi.
Censées éviter les fermetures de
lits et de services faute de personnel,
ces annonces étaient attendues.
Confronté à des hôpitaux minés par
les pénuries de professionnels mal-
gré les augmentations prévues
par le Ségur de la santé, l’exécutif
avait acté à l’été 2022 plusieurs reva-
lorisations temporaires. Il avait
notamment doublé la très faible
majoration de nuit (de 1 à 2 euros par
heure) pour les infirmières et aides-
soignants et augmenté de 50 % les
gardes pour les médecins.
Extension des mesures
au secteur privé
Plusieurs fois reconduites, ces
mesures étaient censées arriver à
expiration ce 31 août. De quoi susci-
ter l’inquiétude des syndicats, initia-
teurs d’un mouvement de grève en
juillet. L’exécutif s’était cependant
engagé à avancer vers une meilleure
prise en compte de la pénibilité des
métiers hospitaliers. Et au cours
d’un nouvel été marqué par des diffi-
cultés dans les hôpitaux, le nouveau
ministre de la Santé, Aurélien Rous-
seau, avait promis une pérennisa-
tion des mesures adoptées en
urgence il y a un an.
Les PME vont être mieux épaulées à l’export
ENTREPRISES
Le ministère du
Commerce extérieur a
dévoilé jeudi un plan
de 125 millions d’euros
pour encourager les
entreprises à exporter.
Marion Kindermans
Le déficit commercial de la France
s’est un peu résorbé au premier
semestre, certes. Mais il s’élevait
encore à 54 milliards d’euros, contre
89 milliards au semestre précédent.
Et aucun excédent commercial n’a
été enregistré depuis 2002. Pour
tenter de mettre fin à cette situation,
le gouvernement a annoncé jeudi
un plan de 125 millions d’euros sur la
période 2023-2026 pour aider les
entreprises à exporter, dont « Les
Echos » avaient annoncé les gran-
des lignes en juin. « La France doit
redevenir une grande puissance
exportatrice et commerciale. La
France ne peut pas se résoudre à des
déficits commerciaux chroniques »,
explique aux « Echos » Olivier
Becht, le ministre délégué au Com-
merce extérieur.
Parmi les 13 mesures annoncées,
dont la plupart visent à étoffer un
panel d’outils déjà existants, la prin-
Le gouvernement a également dévoilé jeudi une remise à plat de la rémunération des aides-soignants
et des infirmiers à partir de janvier prochain. Photo Sébastien Bozon/AFP
En déplacement à Rouen jeudi, la
Première ministre, Elisabeth Borne,
a effectivement promis que les gar-
des des médecins continueraient à
être rémunérées 50 % de plus. Nou-
veauté de l’été 2023 : cette augmen-
tation ne sera plus seulement vala-
ble pour les médecins exerçant à
l’hôpital public. Elle bénéficiera
aussi aux praticiens travaillant dans
des établissements privés.
Les astreintes, c’est-à-dire les
périodes pendant lesquelles les
médecins doivent rester joignables
pour intervenir au besoin, seront
aussi bien rémunérées dans le
public que dans le privé (où elles
sont plus attractives), a par ailleurs
annoncé le gouvernement. Autant
de mesures qui doivent permettre
de fidéliser les praticiens et limiter la
concurrence entre établissements.
Le gouvernement a également
dévoilé une remise à plat de la rému-
nération des aides-soignants et
infirmiers à partir de janvier pro-
cipale concerne la création d’un
Volontariat territorial export (VTE),
pour aider à l’embauche d’un jeune
chargé de la mission export, sur le
modèle du dispositif du Volontariat
international en entreprise (VIE).
En forte baisse pendant le Covid, ce
dispositif, déployé par l’opérateur
public Business France, a retrouvé
son niveau d’avant-crise, avec
10.500 VIE actifs aujourd’hui. Il sera
renforcé pour les jeunes issus des
quartiers prioritaires.
L’aide du VTE pourra monter jus-
qu’à 12.000 euros par an pour le chef
d’entreprise. Ce volet représentera
30 à 40 % des 125 millions de l’enve-
loppe. « Il faut aller plus vite, plus
loin, le patron de PME s’expose à de
grands risques s’il ne va pas à l’export,
il faut qu’il diversifie ses marchés,
encore plus dans le contexte actuel
difficile. Ce VTE est calibré pour
épauler le patron selon ses besoins »,
décrit Olivier Becht.
Lauréats France 2030
Pour Business France, dont le bud-
get (à 50 % public et 50 % privé) était
en baisse depuis plus de cinq ans,
c’est aussi une garantie de pérenni-
ser son action. « Ce sont les VIE qui
nous permettent d’équilibrer notre
modèle », rappelle Laurent Saint-
Martin, directeur général de Busi-
ness France, sans donner d’objectifs
chiffrés sur ces VTE.
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
chain. Avec une augmentation de
25 % de la rémunération du travail
de nuit par rapport au travail de jour
(ce qui permet aussi de tenir compte
de l’ancienneté) et une augmenta-
tion de 20 % des indemnités versées
pour les dimanches et les jours
fériés.
« Vrai choc d’attractivité »
« On est sur un modèle beaucoup plus
avantageux » que ce qui avait été acté
à l’été 2022, insiste-t-on à Matignon
en évoquant un « vrai choc d’attrac-
tivité » . Pour le moment, l’exécutif
reste cependant prudent sur l’appli-
cation de ces règles au secteur privé,
évoquant la nécessité de se pencher
sur les conventions collectives.
Ce coup de pouce aux hospita-
liers représente un coût « légèrement
supérieur » à 1 milliard d’euros,
explique-t-on à Matignon. Ces aug-
mentations doivent être complétées
par des mesures censées faire en
sorte qu’un maximum de profes-
Autre axe fort : le fléchage de
l’accompagnement vers les entre-
prises lauréates de France 2030, des
entreprises surtout industrielles,
qui représentera 50 millions d’euros
d’aides. Sur le modèle de ce que fait
Bpifrance dans ses accélérateurs,
1.000 patrons suivront des pro-
grammes de plus d’un an pour les
aider sur les marchés étrangers.
Le Volontariat
territorial export
(VTE) aidera
à l’embauche
d’un jeune chargé
de la mission export.
Un programme plus poussé, inti-
tulé « booster », se concentrera sur
200 entreprises dans des filières
stratégiques (santé, énergie décar-
bonée, semi-conducteurs, etc.) avec
une aide allant jusqu’à 60 % du coût
du programme. « Le plan s’intègre
dans la stratégie de réindustrialisa-
tion et de transition énergétique de la
France », souligne Olivier Becht.
Enfin, le soutien pour aller sur les
salons internationaux sera ren-
forcé, avec une aide pouvant aller
jusqu’à 30 % du coût de l’opération.
« Le coût des salons a explosé ces der-
nières années, ce “bouclier inflation”
06
sionnels de santé assurent « la per-
manence des soins », c’est-à-dire la
prise en charge des patients en
urgence en dehors des horaires
d’ouverture habituels des cabinets
médicaux.
Après une année marquée par
des débats tendus avec les médecins
libéraux sur leurs obligations, le
gouvernement reste flou sur ses
intentions à ce stade. « Notre volonté,
c’est que tous les médecins puissent
participer volontairement à la charge
de la permanence des soins », expli-
que-t-on seulement à Matignon.
En tous les cas, ce coup de pouce
en faveur des hospitaliers a été salué
du côté des établissements. Notam-
ment les acteurs du secteur privé
qui déploraient des inégalités de
traitement. « C’est avec beaucoup de
soulagement et de reconnaissance
que nous accueillons cette nouvelle »,
a réagi Marie-Sophie Desaulle, pré-
sidente de la FEHAP, représentant
les hôpitaux privés associatifs. n
doit permettre aux patrons qui hési-
tent d’y aller », explique Laurent
Saint-Martin. Il s’agit aussi d’amélio-
rer la visibilité des produits français
sur les grandes plateformes de
vente en ligne.
Ce plan, financé pour la période
2023-2026, est surtout destiné aux
petites et moyennes entreprises et
aux entreprises de taille intermé-
diaire. Fin 2022, 145.700 entreprises
françaises exportaient. Le gouver-
nement veut porter ce nombre à
200.000 d’ici à 2030. « On ne peut se
résoudre à avoir deux fois moins
d’entreprises exportatrices qu’en
Allemagne », martèle Laurent Saint-
Martin.
En 2018, la création de la Team
France Export (TFE), sorte de gui-
chet unique regroupant les acteurs
de l’export – CCI, Business France,
Bpifrance, Régions – devait soutenir
plus efficacement les entreprises
tentées par le marché international.
« Cela donne des résultats : 94 % des
entreprises qui sont accompagnées se
maintiennent à l’export et font rapi-
dement plus de 150.000 euros de chif-
fre d’affaires supplémentaires »,
selon Olivier Becht.
Ce plan vient aussi rassurer ceux
qui s’inquiétaient de l’arrêt fin 2022
des importants dispositifs de sou-
tien mis en place pendant la pandé-
mie dans le cadre du plan France
Relance. n

07 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
La baisse de l’inflation s’interrompt
dans la zone euro
l Les prix n’ont pas ralenti dans la zone euro en août. L’inflation est restée à 5,3 % sur un an.
l Elle devrait toutefois reprendre sa marche baissière dès le mois prochain.
CONJONCTURE
Guillaume de Calignon
Les prix n’ont pas ralenti en août
dans la zone euro, contrairement
aux espoirs. Alors qu’elle reculait
depuis mai dernier, l’inflation est en
effet restée forte, à 5,3 % en août sur
un an, à un niveau équivalent à celui
de juillet, a annoncé Eurostat jeudi.
Voilà qui ne fait pas les affaires
des consommateurs européens évi-
demment, mais pas non plus celles
de la BCE. Sa présidente, Christine
Lagarde, répète en effet depuis un
mois que la décision de relever ou
non les taux d’intérêt une nouvelle
fois en septembre dépendra des
données observées de l’économie
européenne. Les derniers chiffres
de l’inflation semblent plaider pour
une hausse des taux si l’on se base
sur le logiciel de la BCE.
C’est le léger rebond des prix de
l’énergie qui explique l’interruption
de la baisse de l’inflation. Car les
prix de toutes les autres composan-
tes de l’inflation, qu’il s’agisse de l’ali-
mentation, des services et des biens
industriels, se sont, eux, assagis. Les
prix alimentaires, du tabac et de
l’alcool, qui grimpaient de 10,8 % sur
un an en juillet, ne progressent plus
que de 9,8 % par exemple. D’ailleurs,
la donnée la plus regardée par la
BCE, l’inflation hors énergie, pro-
duits frais et prix administrés, a,
elle, légèrement reculé.
Une augmentation
des profits
Les prix évoluent de façon diffé-
rente selon les pays. En Espagne, ils
se sont remis à augmenter, de
même qu’en France. Pour la pre-
mière fois, l’Hexagone se retrouve
avec un rythme de hausse supé-
rieur à la moyenne de la zone euro.
En revanche, en Allemagne et sur-
tout, en Italie, l’inflation se calme.
La plupart des économistes
s’attendent toutefois à ce que l’infla-
tion reparte à la baisse le mois pro-
chain. La mise en place par l’Alle-
magne d’un ticket de transport au
prix unique de 9 euros devrait faire
baisser les prix de 0,2 point dans la
zone euro en septembre. Et l’écono-
mie de la zone ralentit. Le pouvoir
d’achat des ménages est amputé
par la hausse des prix et cela se tra-
duit dans la consommation. De
l’autre côté du Rhin, les dépenses
des ménages ont reculé en juillet de
2,2 % sur un an et c’est le cas dans de
Le suspense demeure sur une hausse des taux de la BCE
L’absence de baisse
significative de l’inflation
en août devrait logique-
ment pousser la BCE à
opter pour un nouveau tour
de vis le 14 septembre.
Guillaume Benoit
Rarement, au cours des derniers
mois, le jeu aura été aussi ouvert à
Francfort. Depuis le début de son
cycle de hausse des taux en
juillet 2022, la BCE semblait en pilo-
tage automatique, avec un tour de
vis à chaque réunion, dont seule
l’ampleur était discutée. Mais la
décision de politique monétaire
qu’elle prendra le 14 septembre est
beaucoup plus incertaine. Car au
cours de l’été, la donne s’est compli-
quée pour la BCE. « La détérioration
rapide de l’économie a dû surprendre
nombreux autres pays européens.
Logique car, selon le FMI, les sala-
riés sont mal lotis.
« Les entreprises européennes ont
jusqu’à présent été mieux protégées
que les travailleurs contre le choc
inflationniste. Les bénéfices des
entreprises étaient environ 1 % supé-
rieur à leur niveau d’avant la pandé-
mie au premier trimestre de cette
année. Dans le même temps, la rému-
nération des salariés était, elle, infé-
rieure d’environ 2 % à la tendance ».
Le FMI juge même que, sur les deux
dernières années, la moitié de la
hausse des prix dans la zone euro
s’explique par l’augmentation des
profits.
L’inflation hors
énergie, produits
frais et prix
administrés, a, elle,
légèrement reculé.
Parallèlement, la demande pâtit
de la hausse des taux d’intérêt dans
la zone euro. Ainsi, les prêts immo-
biliers octroyés aux ménages sont
en chute libre et la demande de
prêts des entreprises faiblit. « Le
robinet du crédit est fermé depuis
plus de six mois, présageant d’une
correction des dépenses d’investisse-
ments », résume Bruno Cavalier,
chef économiste chez Oddo BHF.
Résultat, la déprime des chefs
d’entreprise, qui touchait les indus-
triels avant cet été, s’est étendue aux
services. Et, si jusqu’ici, l’emploi a
résisté – le chômage dans la zone
euro est resté au plus bas à 6,4 % en
août –, les premiers craquements
apparaissent. En Allemagne, le
nombre de sans-emploi remonte
depuis six mois. « Le ralentissement
de la demande globale affecte progres-
sivement les attentes en matière
d’emplois », a avoué jeudi l’écono-
miste Isabel Schnabel, membre de la
direction de la BCE.
Et c’est là toute la difficulté pour
l’institution de Francfort. L’infla-
tion reste forte alors que l’économie
ralentit et que la politique budgé-
taire deviendra nettement restric-
tive dès l’an prochain. Dans ces con-
ditions, en augmentant une
nouvelle fois ses taux, la BCE risque
d’en faire trop. Elle pourrait refroi-
dir tellement l’économie, qu’elle la
précipiterait dans une récession.
Réponse dans les prochaines
semaines. n
une banque centrale qui jusqu’à pré-
sent, s’était montrée exagérément
optimiste dans ses prévisions de
croissance », souligne Carsten
Brzeski, responsable des études
macroéconomiques chez ING.
De fait, les mauvaises nouvelles
se sont succédé. Le moteur de la
zone euro, l’Allemagne, est en
récession depuis un an. L’indice des
directeurs d’achat (PMI) a connu
une nouvelle chute en août et évo-
lue désormais à son niveau le plus
bas depuis novembre 2020. Le sec-
teur des services comme le secteur
manufacturier sont en contraction.
Dans ces conditions, il paraîtrait
préférable, pour l’institution de
Francfort, de marquer une pause
dans ses relèvements de taux. Le
temps de mesurer pleinement les
effets des 425 points de base
(4,25 points de pourcentage) de
L’énergie fait regrimper les prix en août en France
Selon une première
estimation de l’Insee
publiée jeudi, la hausse des
prix a atteint 4,8 % en août
dans l’Hexagone (5,7 %
selon l’indice européen),
après 4,3 % en juillet.
Sébastien Dumoulin
C’est un mauvais signal pour le
gouvernement : l’inflation a
rebondi au mois d’août, selon les
chiffres provisoires publiés ce
jeudi par l’Insee. L’indice des prix à
la consommation a augmenté de
4,8 % sur un an (+5,7 % avec l’indice
IPCH qui permet les comparai-
sons européennes). On est loin des
6 % du début de l’année. Mais c’est
une rupture avec la décélération
marquée de ces trois derniers
mois. En juillet, l’inflation tricolore
était descendue à 4,3 %.
Politiquement, cette inversion
de la courbe tombe mal. Depuis
des mois, le ministre de l’Econo-
mie met ostensiblement la pres-
sion sur les industriels et les distri-
buteurs pour baisser les prix et
hausses décidées en un an, pour évi-
ter de trop refroidir l’économie.
Sauf que, dans le même temps, le
ralentissement de la croissance n’a
pas entraîné de baisse significative
de l’inflation.
L’hypothèse d’un tour de vis
de plus reste propable
Dans la zone euro, l’indice global
des prix à la consommation est
resté stable en août à 5,3 % alors que
les économistes tablaient sur 5,1 %.
Quant à l’inflation sous-jacente
– c’est-à-dire hors prix de l’énergie et
de l’alimentation –, elle s’est établie
à 5,3 % contre 5,5 % en juillet. C’est
encore largement au-dessus de la
cible de 2 % que s’est fixée la banque
centrale.
Pour les marchés, l’hypothèse
d’un tour de vis supplémentaire de
25 points de base en septembre
redonner du pouvoir d’achat aux
ménages. Est-ce une coïncidence ?
C’est précisément jeudi que Bruno
Le Maire a annoncé la signature
d’un accord pour « casser définiti-
vement la spirale des prix alimen-
taires », portant notamment sur la
stabilité – voire la baisse – des éti-
quettes pour 5.000 références.
« Ça fait un quart des références
dans un supermarché, c’est déjà pas
mal », a plaidé le ministre sur
France 2.
Choc électrique
Les Français peuvent avoir un
autre motif de soulagement : le
rebond du mois d’août devrait être
passager. « Il est essentiellement lié
à l’arrêt progressif du bouclier tari-
faire sur l’énergie. Toutes les autres
composantes de l’inflation conti-
nuent de décélérer », souligne Eric
Heyer, économiste à l’OFCE. La
revalorisation de 10 % des prix de
l’électricité à compter du 1er août,
conjuguée à la hausse des prix du
carburant, a fait bondir les prix de
l’énergie de 6,8 % sur un an (contre
-3,7 % en juillet).
reste donc probable. Un sentiment
renforcé par la lecture des « minu-
tes », le compte rendu de la réunion
de politique monétaire de juillet,
publiées jeudi.
Isabel Schnabel,
membre du directoire
de la BCE a priori
proche des
« faucons », n’a pas
exclu une pause
de la hausse des taux
en septembre.
« Une nouvelle hausse des taux en
septembre serait nécessaire s’il n’y
avait pas de preuve convaincante que
l’effet du resserrement est suffisam-
MONDE
En dehors de ce choc, les prix
restent à des niveaux très élevés
mais cessent de flamber. « Les prix
alimentaires ont connu de fortes
hausses jusqu’en avril dernier.
Depuis, ils se sont stabilisés et ne
devraient pas réaugmenter. Il est
même possible que l’on assiste à une
petite baisse, en fonction des négo-
ciations », analyse Stéphane Col-
liac, économiste chez BNP Paribas.
L’envolée des salaires
C’est tout l’objectif de Bruno
Le Maire, qui a publiquement féli-
cité Barilla ou le groupe Avril pour
la baisse du prix des pâtes et de
l’huile. « Vu le mouvement d’accal-
mie sur les prix de production
industrielle, en France comme en
Europe ou en Chine, l’inflation des
biens manufacturés est plutôt der-
rière nous aussi », ajoute Stéphane
Colliac.
L’économiste n’anticipe pas de
nouveau rebond de l’inflation d’ici
à la fin de l’année. « La question se
posera en février et en août de savoir
si les prix réglementés de l’électricité
augmentent à nouveau, avertit-il
ment fort pour faire baisser l’infla-
tion sous-jacente et permettre un
retour rapide de l’inflation globale
à l’objectif de 2 % », lit-on dans le
document.
« Pas de compromis » dans
la lutte contre l’inflation
Le moins que l’on puisse dire est que
l’évolution de la hausse des prix le
mois dernier n’est pas de nature à
satisfaire le Conseil des gouverneurs
de la BCE. Et Christine Lagarde, pré-
sidente de l’institution, a répété dans
ses conférences de presse qu’il n’y
aurait « pas de compromis » dans la
lutte contre l’inflation. Autrement
dit, pour la banque centrale, il y a
moins de danger à laisser la zone
euro entrer dans une récession
modérée que de permettre à l’infla-
tion de s’ancrer durablement. Au-
delà des mots, une telle position
néanmoins. C’est probable, au vu
des objectifs budgétaires du gouver-
nement de se rapprocher des tarifs
de marché. Mais cela rendrait
l’inflation plus durable et l’empê-
cherait sans doute de descendre sous
les 2 % l’an prochain. »
D’autant qu’un autre facteur
pourrait empêcher l’inflation tri-
colore de rentrer sagement dans
sa boîte : l’envolée des fiches de
paie. « De façon structurelle, l’infla-
tion était jusqu’ici très exogène, car
liée aux prix de l’énergie puis aux
prix alimentaires. Elle devient de
plus en plus endogène, avec la
hausse des salaires qui a rattrapé
l’inflation et pourrait l’alimenter à
l’avenir », alerte Eric Heyer. Une
enquête Deloitte parue jeudi anti-
cipe des hausses encore marquées
en 2024 dans les entreprises.
La prochaine « conférence
sociale » sur les salaires, consentie
par Emmanuel Macron à l’issue
des « Rencontres de Saint-Denis »
mercredi, sera donc scrutée par les
économistes et la Banque centrale
européenne, au moins autant que
par les syndicats et les salariés. n
pourrait néanmoins être difficile à
tenir. Cette semaine, les partisans de
l’orthodoxie monétaire – au rang
desquels les banquiers centraux
allemand, autrichien et letton – ont
invité leurs confrères à rester sur
une ligne dure. Mais Isabel Schna-
bel, membre du directoire de la BCE
a priori proche des « faucons », n’a
pas exclu une pause de la hausse des
taux en septembre dans un discours
prononcé jeudi.
Au cours des prochains jours,
chaque donnée macroéconomique
et chaque commentaire des res-
ponsables de la BCE sera donc
décortiqué, dans le but d’en déduire
si oui ou non il y aura une nouvelle
hausse en septembre. Mais comme
le souligne Carsten Brzeski, « ce
n’est probablement que le jour même
de la prochaine réunion que la BCE
saura quelle décision prendre ». n
MONDE Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos 08

Biodiversité : le
rapport alarmant
de l’Unesco sur
ses sites protégés
l’un des auteurs du rapport.
ENVIRONNEMENT Chaque augmentation de 1
degré de la température mon-
Environ un tiers des diale pourrait occasionner le
sites du patrimoine doublement du nombre d’espè-

Sergei Krasnoukhov/Tass/Sipa Usa

mondial de l’Unesco ces menacées précise l’étude.
présente une situa- Dans un scénario d’une hausse
tion inquiétante de la température de 4 degrés,
sur le plan de plus de 60 % des espèces
la sauvegarde seraient exposées, sur terre ou
de la biodiversité. dans les mers, à des conditions
climatiques dangereuses.
Le réchauffement climati-
Dans le golfe de Californie, la que n’est pas seul en cause. Les
Les livraisons de GNL à l’Europe par méthaniers devraient rapporter 5,29 milliards d’euros à la Russie en 2023. pêche illégale du poisson toto- pressions humaines telles que
aba, très prisé en Chine pour sa l’agriculture engendrant une
vessie natatoire à qui l’on prête déforestation, la construction

L’Europe reste dépendante

des vertus aphrodisiaques, d’infrastructures, le bracon-
menace l’existence du vaquita. nage de certaines espèces, la
Ce dernier, le plus petit cétacé surexploitation de certaines
au monde pesant quelque ressources, sans oublier les

de la Russie pour le gaz

UNION
EUROPÉENNE
Les pays de l’UE ont
accru cette année leurs
achats de gaz naturel
liquéfié en provenance
de Russie, malgré
la guerre en Ukraine.
Richard Hiault
Les pays de l’Union européenne
(UE) dépendent encore du gaz russe
dans sa version liquéfiée. Cette
dépendance s’est même renforcée à
la lumière de l’étude réalisée par
l’ONG Global Witness, à partir des
données du cabinet Kpler. Entre
janvier et juillet 2023, les pays de
l’UE ont acheté 22 millions de m3 de
gaz naturel liquéfié (GNL), en prove-
nance de Russie, contre 15 millions
au cours de la même période
en 2021, soit un bond de 40 %. Selon
les chiffres détaillés, ce sont surtout
l’Espagne et la Belgique qui sont res-
ponsables de cette progression.
Le voisin ibérique a vu passer ses
importations russes de 3,7 millions
de mètres cubes à 7,5 millions sur la
période. Pour la Belgique, les chif-
fres s’inscrivent respectivement à
2,7 et 7,1 millions. Ces deux pays
sont de peu battus par la Chine en
tant que principaux acheteurs.
La France, si elle a réduit ses
achats, voit passer son volume de
5,2 millions de m3 pour les sept pre-
miers mois de 2021 à 4,5 pour la
même période cette année. Au total,
en utilisant les prix du GNL russe
estimés par le Centre de recherche
sur l’énergie et l’air pur, Global
Witness prévoit que les achats de
l’UE en 2023 s’élèveront à 5,29 mil-
liards d’euros.
L’Etat russe en profite peu
En l’état, l’Europe ne peut pas se
passer du GNL russe. « Les pays de
l’Union ont réduit de 40 % en 2019 à
15 % aujourd’hui leur dépendance au
gaz russe, dont la moitié est consti-
tuée de GNL », observe Thierry Bros,
spécialiste des questions d’énergie
et professeur à Sciences Po. Si
l’Europe peut se permettre de met-
tre un embargo sur les achats de
pétrole et de charbon russe, elle ne
pourra le faire qu’à partir de 2027
environ pour le GNL, selon les
récentes estimations de la Commis-
sion européenne. Le temps que les
projets de production de GNL aux
Etats-Unis, au Qatar et en Australie
soient achevés pour que l’Europe
puisse en bénéficier.
Les achats européens partici-
pent-ils au financement de l’effort
de guerre russe contre l’Ukraine ?
« Ce serait une erreur de jugement. Ce
sont plutôt les sociétés privées qui
bénéficient des revenus plus que le
Trésor russe. Le GNL russe est nette-
ment moins taxé et rapporte environ
quatre fois moins que le gaz classique
transporté par gazoduc », explique
Thierry Bros.
Global Witness pointe ainsi le fait
que Shell et TotalEnergies ont conti-
nué à échanger du GNL russe après
l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Une analyse précédente de l’ONG de
juillet 2023 montre en effet que Total
est le plus grand acquéreur non
russe de GNL russe, ayant acheté
près de 4,2 millions de mètres cubes
depuis le début de l’année. Audi-
tionné par les parlementaires fran-
çais, à l’automne 2022, Patrick Pou-
yanné, le PDG de TotalEnergie avait
alors indiqué l’impossibilité de ces-
ser dans l’immédiat toute activité en
Russie sur le GNL et que son groupe
servait avant tout le « bien-être » des
Européens.
50 kg, est souvent pris dans les
filets des pêcheurs braconniers.
Tant et si bien qu’il n’en reste
qu’une dizaine en vie dans l’aire
protégée du golfe.
C’est l’un des enseignements
Pour l’heure, ces achats de GNL de la première cartographie de
russe permettent à l’Europe d’affi- l’état de la biodiversité effectuée
cher un taux de remplissage des sur les quelque 260 sites natu-
stocks de gaz aux environ de 92 %, rels classés au patrimoine mon-
au-dessus de l’objectif de 90 % en dial de l’Unesco. Le rapport,
novembre fixé par l’exécutif bruxel- publié jeudi par l’organisation
lois. « Je reste serein pour le début de en collaboration avec l’Union
l’hiver. Nous sommes sur les bons internationale pour la conser-
rails et la consommation de gaz en vation de la nature (UICN),
Europe devrait baisser de 8 % cette révèle que ces sites naturels,
année », indique Thierry Bros. s’ils représentent moins de 1 %
Toutefois, si l’hiver est rude ou si de la surface terrestre, abritent
le président russe, Vladimir Pou- plus de 20 % des espèces carto-
tine, impose une réduction de la graphiées au niveau mondial,
production de GNL dans son pays, soit, au total, plus de 75.000
des tensions sur les prix pourraient espèces de plantes et plus de
voir le jour. A ce stade, la vigilance 30.000 espèces d’animaux.
reste de mise encore pendant
deux à trois ans, le temps que les « La dernière ligne
capacités de production de GNL de défense »
progressent. n Aujourd’hui, les sites classés de
l’Unesco sur une superficie de
3,5 millions de kilomètres car-
rés – l’équivalent du territoire de
22
MILLIONS DE MÈTRES CUBES
l’Inde – protègent plus de 20.000
espèces menacées à l’échelle
mondiale. Comme l’a souligné
lors d’une conférence de presse,
Le volume de GNL russe mercredi au siège de l’organisa-
acheté par les pays de l’UE tion à Paris, le directeur du patri-
entre janvier et juillet 2023, moine mondial de l’Unesco,
contre 15 millions sur la même Lazare Eloundou Assomo, les
période en 2021. sites « sont la dernière ligne de
défense, le denier rempart contre
l’extinction des espèces ».
Mais, ces premiers travaux
multiples conflits guerriers,
menacent le fragile équilibre.
Si l’on veut respecter les enga-
Dans un scénario
d’une hausse de
la température
de 4 degrés, plus
de 60 % des espèces
seraient exposées.
gements de l’accord de Kun-
ming-Montréal, signé en 2022 à
la COP15 sur la biodiversité, « il
va falloir faire plus », tonne
Lazare Eloundou Assomo.
« D’ici à 2025, nous allons former
les gestionnaires de sites à pren-
dre des mesures relatives à l’adap-
tation et à l’atténuation au chan-
gement climatique », assure
Lazare Eloundou Assomo.
L’accord de la COP15 prévoit
notamment de restaurer, d’ici
à 2030, au moins 30 % des éco-
systèmes terrestres, côtiers et
marins dégradés. Pour l’heure,
« les sources de financement ne
sont pas forcément disponibles
pour les sites de l’Unesco », a
regretté, lors de cette conférence
de presse, Tim Badland, le direc-
teur du programme patrimoine
mondial de l’UICN. L’organisa-
tion milite donc pour une inté-
gration du patrimoine mondial
dans les stratégies et les politi-
ques nationales dans le cadre de
l’accord de décembre 2022.

A Turow, la Pologne s’accroche

historiques sur l’état de conser- L’Unesco appelle donc à des
vation de la biodiversité dans efforts supplémentaires. Les
ces aires protégées montrent enjeux sont considérables si
une nette dégradation de la l’on en croit une étude publiée

à son immense mine de charbon situation. « Un tiers des sites

pour retarder la décision et les pres-
EUROPE sions sur la justice du très droitier
parti Droit et justice (PiS) au pouvoir.
L’avenir de la mine de Le gouvernement polonais a tou-
Turow, très polluante, jours refusé de fermer la mine, mar-
reste en suspens. telant qu’il en va de la « sécurité éner-
gétique » du pays, dépendant au
Au grand dam des
ONG, une décision
charbon et qui tire de Turow 8 % de
son électricité. Au contraire, il
clame vouloir prolonger son exploi-
de justice attendue
tation jusqu’en 2044 et, à l’approche
jeudi a été reportée. des élections législatives d’octobre,
l’érige même en symbole. « Nous ne
Derek Perrotte laisserons pas fermer. Aucun tribu-
nal de Bruxelles, Prague ou Berlin ne
Le sort de la mine de charbon de nous dira ce qu’est la sécurité énergé-
Turow en Pologne, proche des fron- tique », a martelé le Premier minis-
l’étau en concluant dès février 2022
un accord avec Prague : 45 millions
d’euros de dédommagements et des
travaux pour protéger les eaux tchè-
ques, contre le retrait de la plainte.
« Le ton était monté haut entre ces
deux Etats qui ont des intérêts com-
muns et entretiennent par ailleurs de
bonnes relations. Un nouveau gou-
vernement est arrivé à Prague et a
voulu tourner la page, tandis que la
Pologne a lâché du lest », explique
Lukas Macek, chercheur à l’institut
Delors. Depuis, « le sort de Turow
n’est plus un sujet pour Prague,
même s’il pourrait le redevenir un
jour avec la prolongation jus-
naturels sont dans une situation
critique et inquiétante. La
en 2021 par la Banque mon-
diale. L’effondrement des prin-
cipaux écosystèmes coûterait
menace liée au changement cli- d’ici à 2030, 2.700 milliards de
déduits des fonds régionaux versés matique a nettement augmenté dollars chaque année à l’écono-
en 2022, là aussi une première. d e p u i s c e s t ro i s d e r n i è re s mie mondiale.
Bruxelles ne peut pas peser directe- années », avance Guy Debonnet, — R. H.
ment sur le sort du site mais joue
encore sur le levier financier : une
prolongation de Turow devrait pri-
ver la Pologne d’une partie du fonds
de transition juste destiné à soutenir
la sortie du charbon des pays les plus
dépendants.
en bref
Le tribunal administratif de Var-
sovie devrait rendre son verdict
final ces prochains mois. A priori
après les élections législatives…
Une annulation du permis, comme
en première instance en juillet,
serait pour le gouvernement une
Daniel Leal/AFP

tières de l’Allemagne et de la Répu-
blique tchèque, reste en suspens.
Jeudi, le tribunal administratif de
Varsovie, saisi par des ONG polonai-
ses, tchèques et allemandes, n’a pas
tranché sur la légalité du permis
environnemental accordé en 2020
à ce site à ciel ouvert de 31 km2, l’un
des plus polluants d’Europe et
l’objet d’un long feuilleton diploma-
tique, économique et écologique.
Le tribunal, pour raisons de pro-
cédures, a retardé sa décision. Les
ONG, comme Greenpeace, dénon-
cent des manœuvres « scandaleu-
ses » de l’exploitant du site, PGE,
tre, Mateusz Morawiecki, lors d’une
visite du site, début juin.
« Une question politique »
La République tchèque a long-
temps dénoncé en vain les détour-
nements d’eau de ses terres engen-
drés par Turow. En 2021, elle a saisi
la justice européenne contre son
voisin, une première entre mem-
bres de l’UE pour non-respect des
règles sur le climat. La Pologne a
alors été sommée de fermer le site,
avec 500.000 euros d’astreintes par
jour de non-exécution. Mais elle n’a
pas obtempéré et est vite sortie de
qu’en 2044 », constate-t-il.
Le pays, très
dépendant au
charbon, tire
de Turow 8 %
de son électricité.
Sur le front bruxellois, l’affaire a
aussi eu un coût : face aux refus répé-
tés de la Pologne de payer les
68,5 millions d’euros d’astreintes
dues pour la période précédant
l’accord, la Commission les a
embûche à même de remettre en
cause l’extension de la concession
accordée en février à PGE. Mais le
pouvoir pourrait alors porter
l’affaire devant une juridiction
supérieure, voire passer outre. Le nombre de résidents britanniques
« Il en fait une question politique et ayant une double nationalité en hausse
a déjà ignoré par le passé des déci-
sions défavorables à la mine », ROYAUME-UNI Le nombre de résidents en Angleterre et au Pays
d é p l o r e M a r e k Jo z e f i a k , d e de Galles détenant une double nationalité a été multiplié par
Greenpeace Pologne. Un autre front deux dans la dernière décennie, marquée par le Brexit voté en
juridique pourrait s’ouvrir d’ici là : 2016 et effectif depuis 2020. L’étude de l’Office of national statis-
les ONG ont aussi déposé plainte tics montre que ceux qui ont eu l’opportunité d’obtenir un pas-
contre l’accord de 2022 entre Pra- seport d’un pays européen ont sauté sur l’occasion. On compait
gue et Varsovie, arguant qu’il 1,26 millon de personnes qui détennaient deux passeports en
enfreindrait le droit continental. n 2021 contre 612.000 en 2011.
09 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
Ukraine : polémique autour
d’un projet de loi anticorruption
EUROPE
Un projet de loi pré-
paré par le cabinet de
Volodymyr Zelensky
prévoit d’assimiler les
affaires de corruption
en temps de guerre
à de la trahison,
suscitant l’inquiétude
de la société civile
ukrainienne.
Guillaume Ptak
— Correspondant en Ukraine
Lors d’une interview accordée
dimanche 27 août à la chaîne de
télévision ukrainienne 1+1, Volody-
myr Zelensky a déclaré son inten-
tion de présenter un projet de loi au
parlement qui assimilerait les faits
de corruption à de la « haute trahi-
son », sous le régime de la loi mar-
tiale. Selon Olena Scherban, la
directrice adjointe du « Centre
Anticorruption » (AntAC), une
ONG ayant pu consulter le docu-
ment, celui-ci prévoirait l’ajout d’un
nouvel article dans le Code pénal
requalifiant les affaires de corrup-
tion en temps de guerre en faits de
« trahison de la sécurité économi-
que » du pays, et confierait la res-
ponsabilité d’enquêter sur de telles
affaires au SBU, les services de sécu-
rité ukrainiens.
En pratique, les institutions char-
gées de la lutte contre la corruption,
telles que le Bureau national anti-
corruption (NABU) ou le Bureau du
procureur spécialisé (SAPO)
seraient dépossédées d’une enquête
dès lors que le préjudice estimé
dépasse 24 millions de hryvnias,
soit environ 600.000 euros. Une
mesure défendue comme « utile en
temps de guerre », selon Zelensky, et
qui n’aurait pas vocation à devenir
permanente.
Lula peine à relancer l’activité économique brésilienne
AMÉRIQUE DU SUD
Le Brésil publiera le
résultat de la crois-
sance au deuxième
trimestre ce vendredi.
Elle devrait être moins
bonne qu’au premier
trimestre.
Thierry Ogier
— Correspondant à São Paulo
Reculer pour mieux sauter ? Les
chiffres de la croissance du PIB bré-
silien au deuxième trimestre,
publiés vendredi, devraient être lar-
gement inférieurs au trimestre
précédent, de l’avis de tous les
observateurs. Car la progression
enregistrée en début d’année (1,9 %)
GABRIELLE CEZARD / SIPA
Selon Volodymyr Zelensky, cette loi n’aurait pas vocation à devenir permanente. Photo Oleg Petrasyuk/Reuters
Si le projet ne doit pas être pré-
senté au parlement avant plusieurs
semaines, il fait déjà l’objet de vives
critiques : « A l’inverse des autres
institutions, dont l’indépendance est
garantie et le fonctionnement trans-
parent, le SBU est contrôlé par le pré-
sident, qui en nomme le chef et fait
valider son candidat par le parle-
ment », explique Olena Scherban,
avant de rappeler que le parti du
président Zelensky dispose d’une
majorité à la Rada. « Il est donc libre
de nommer n’importe qui. »
Un risque d’opacité
Pour l’ONG, la mesure reviendrait
paradoxalement à démanteler le
système de lutte contre la corrup-
tion en le confiant à une structure
politisée et au fonctionnement opa-
que. Selon l’organisation, l’archi-
s’expliquait surtout par des facteurs
saisonniers, comme la perfor-
mance de l’agrobusiness (21 %) et
une récolte record.
Alors que le taux de chômage a
poursuivi sa baisse à 7,9 % pour la
période de mai à juillet, le gouverne-
ment brésilien cherche désormais
de nouveaux moteurs de crois-
sance, grâce à une « néoindustriali-
sation ». Celle-ci passe notamment
par un rôle plus actif de la Banque
nationale de développement écono-
mique et sociale (BNDES), réduite
au rôle d’agent de la privatisation
sous le gouvernement antérieur de
Jair Bolsonaro. Cette banque publi-
que promet de financer les grands
travaux d’infrastructure récem-
ment annoncés par le président
Lula à hauteur de 50 milliards
d’euros.
Plusieurs investisseurs privés se
disent également prêts à des parte-
Dimanche de 10h à 11h
Le Grand Rendez-Vous
En direct sur Europe 1 et CNEWS
Sonia Mabrouk, Nicolas Barré et Mathieu Bock-Côté reçoivent
Olivier Dussopt
Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion
tecte du projet serait Oleh Tatarov,
le controversé chef adjoint de
l’administration présidentielle.
Tatarov a lui-même fait l’objet d’une
enquête en 2017 pour détourne-
« C’est une mesure
très populiste,
qui répond de la
mauvaise manière
à des inquiétudes
qui sont, elles,
légitimes. »
OLENA SCHERBAN
Directrice adjointe du « Centre
Anticorruption » AntAC
nariats avec la BNDES pour entre-
prendre de grands chantiers dans
les domaines de la logistique ou de
l’assainissement des eaux. « La con-
joncture est positive, d’autant plus
que les taux d’intérêt ont commencé
à baisser », explique la dirigeante
d’un fonds d’investissement.
Déficit zéro
Le gouvernement veut également
avancer sur la voie de l’« économie
verte » en renforçant un « Fonds cli-
mat », destiné à financer « la trans-
formation écologique », à hauteur
de 2 milliards d’euros.
« Nous avons besoin de l’Etat et des
banques publiques pour affronter les
questions liées au climat », a assuré
Aloizio Mercadante, le président de
la BNDES, lors d’une conférence
organisée le week-end dernier par
le groupe Esfera à Guarujá, près de
São Paulo. Tout cela suffira-t-il à
ment de fonds avant que le Bureau
National Anticorruption, qui avait
initié la procédure, en soit dépos-
sédé, et celle-ci confiée au SBU. Une
décision alors dénoncée comme
« illégale » par l’AntAC.
L’annonce de ce projet de loi sur-
vient alors que les scandales impli-
quant des responsables politiques
et des membres du gouvernement
se sont multipliés au cours des der-
niers mois. Le dernier en date,
révélé par le président ukrainien
lors d’une allocution vidéo publiée
ce mercredi 30 août, concerne la
délivrance d’exemptions de service
militaire frauduleuses en échange
de pots-de-vin. Une pratique « sys-
tématique », selon Volodymyr
Zelensky, qui a, dans la foulée,
annoncé que l’ensemble des cas
d’exemptions de service pour rai-
relancer la croissance ? Tous ne
sont pas convaincus. « Nous avons
réussi à maîtriser l’inflation beau-
coup plus vite que d’autres pays. Les
taux d’intérêt doivent baisser… Nous
nous sentons à l’aise. Mais je ne sais
Le gouvernement
compte sur
un programme
de grands travaux
pour « accélérer
la croissance ».
pas s’il y a de quoi se réjouir, a affirmé
Abilio Diniz, dirigeant du groupe de
capital investissement Peninsula et
actionnaire de Carrefour. Nous
devrions avoir une plus grande
ambition pour croître », dit-il, en
rappelant que le Brésil a déjà atteint
sons médicales feront l’objet d’une
enquête. Au début du mois d’août,
le président ukrainien avait déjà
annoncé le limogeage de tous les
responsables des centres régio-
naux de recrutement militaire.
Selon une enquête réalisée au
cours de l’hiver 2022-2023 par l’Ins-
titut de Sociologie de Kiev, la cor-
ruption figure en deuxième place
des principales préoccupations des
Ukrainiens, derrière l’invasion
russe, avec 94 % des sondés consi-
dérant que le phénomène est tou-
jours « omniprésent » en Ukraine.
Ce projet de loi pourrait être
accueilli favorablement par une
majorité de la population : « C’est
une mesure très populiste, estime
Olena Scherban, qui répond de la
mauvaise manière à des inquiétudes
qui sont, elles, légitimes. » n
une croissance de 7 % durant le pré-
cédent mandat de Lula.
La stratégie de relance doit
s’effectuer sans dérapage budgé-
taire. Le fringant ministre de l’Eco-
nomie Fernando Haddad vient
même de parvenir à faire approu-
ver par le Congrès de nouvelles
règles budgétaires qui visent préci-
sément à un déficit zéro, dès l’année
prochaine. Un objectif ambitieux,
qui dépend d’une forte augmenta-
tion des recettes budgétaires, et que
la plupart des économistes esti-
ment hors de portée.
Autre satisfecit pour Fernando
Haddad : une réforme fiscale qui
simplifie le système des impôts, a
déjà été adoptée par la chambre des
députés et doit à présent être votée
au sénat. Soit des progrès significa-
tifs en huit mois de gouvernement.
A confirmer maintenant avec des
résultats économiques tangibles. n
MONDE
en bref
La croissance
indienne accélère
CONJONCTURE Le PIB de
l’Inde a progressé de 7,8 % sur
un an au deuxième trimestre.
La croissance du pays a
rebondi depuis l’épidémie de
Covid-19, atteignant 7,2 % au
premier trimestre. Le chiffre
du deuxième trimestre est le
plus élevé depuis quatre tri-
mestres, les statistiques offi-
cielles faisant état d’une crois-
sance annuelle de 12,2 % pour
les secteurs de la finance, de
l’immobilier et des services
professionnels. La banque
centrale indienne a averti ce
mois-ci que la hausse des prix
alimentaires risquait de
s’aggraver. L’inflation a légè-
rement augmenté à 4,81 % en
juin, toujours en baisse par
rapport au pic de 7,79 % de
l’année dernière qui avait
entraîné une série de hausses
de taux d’intérêt.
La tension
sur les prix
se confirme
aux Etats-Unis
AMÉRIQUE DU NORD L’infla-
tion a recommencé à accélé-
rer en juillet aux Etats-Unis,
après deux mois de ralentis-
sement. La hausse des prix à
la consommation a été de
3,3 % sur un an contre 3,0 %
en juin, et est stable sur un
mois, à 0,2 %, selon l’indice
PCE, mesure privilégiée par la
Fed. En excluant les prix vola-
tils de l’énergie et de l’alimen-
tation, l’inflation dite sous-
jacente s’accélère, elle aussi, à
4,2 % sur un an contre 4,1 %
en juin. L’inflation mesurée
par le PCE suit la même évolu-
tion que celle de l’indice CPI,
publiée plus tôt dans le mois.
La hausse du CPI avait grimpé
à 3,2 % sur un an en juillet,
contre 3,0 % en juin.
Le Japon veut
plus de dépenses
militaires
DÉFENSE Le ministère japo-
nais de la Défense a demandé
jeudi un budget équivalent à
48,7 milliards d’euros, un
nouveau record, pour son
prochain exercice budgétaire
2024/25, sur fond de tensions
croissantes avec la Chine et la
Corée du Nord. L’enveloppe
réclamée reviendrait à une
hausse de 13,8 % par rapport
au budget de la défense de
l’exercice en cours 2023/24,
qui s’achèvera le 31 mars pro-
chain. Cela devrait hisser le
budget nippon de la défense à
un niveau proche de ceux de
la France et de l’Allemagne
actuellement. Le gouverne-
ment japonais prévoit d’aug-
menter d’environ 60 % ses
dépenses militaires dans les
cinq prochaines années.
IDÉES
L’après-Prigojine et l’héritage de Wagner
Pierre de Gasquet
« Je parie qu’il a dû penser à Pouti-
ne. » Boris Johnson est l’un des ra-
res à avoir imaginé les pensées
d’Evgueni Prigojine au cours des
trente secondes de dégringolade de
son jet privé. « Je ne peux pas penser
Une des grandes à un autre exemple de sauvagerie os-
forces du système tentatoire et décomplexée de la part
d’un leader mondial dans l’histoire
Wagner est d’avoir moderne », ajoute l’ancien Premier
construit un puissant ministre britannique dans le
« Daily Mail ». Anatomie d’une chu-
réseau d’influence te sans procès.
sur le continent Au lendemain de la disparition
africain, largement de Prigojine, la question de l’avenir
de la nébuleuse Wagner reste entiè-
documenté. Loin de re. Rebaptisée ou non, remaniée et
signer son démantè- remise au pas, il y a fort à parier
qu’elle survivra sous une forme ou
lement, sa reprise en sous une autre à l’élimination de ses
main par le Kremlin fondateurs. Pis : elle pourrait même
pourrait même renforcer son influence en Afrique.
C’est en tout cas la thèse de l’ambi-
renforcer son in- tieuse enquête – fondée sur les tra-
fluence en Afrique, vaux du collectif All Eyes On Wa-
gner (1) – que s’apprêtent à publier
y compris à la faveur les journalistes d’investigation Lou
des coups d’Etat Osborn et Dimitri Zufferey aux Edi-
au Niger et au Gabon. tions du Faubourg.
« Wagner est mort, vive Wagner »,
comme le pense la politologue
Anna Colin Lebedev, spécialiste des
sociétés postsoviétiques ? Officiel-
lement, les compagnies militaires
privées restent illégales en droit
russe. Mais une nouvelle loi, adop-
LA
CHRONIQUE
de Laurence Daziano
L’IRA, un tournant pour l’économie américaine
’Inflation Reduction Act
L (IRA) de Joe Biden n’est pas
seulement une bonne nou-
velle pour la lutte contre le réchauf-
fement climatique. Il s’agit avant
tout d’un tournant majeur pour les
Etats-Unis sur le plan politique, éco-
nomique et industriel.
En tandem avec le Chips Act, sur
la production de microprocesseurs
aux Etats-Unis, l’IRA marque une
rupture en subventionnant l’écono-
mie américaine. La voie avait été
ouverte par Donald Trump en 2018
avec sa politique protectionniste
vis-à-vis de la Chine et de l’Union
européenne qui s’était traduite par
le relèvement des droits de douane
et la limite aux importations.
Les Américains étaient jusqu’ici
adeptes du « nouveau consensus
libéral », selon lequel les forces du
marché déterminent son évolution.
Ils considéraient qu’entreprendre
une politique industrielle financée
par le gouvernement fédéral condui-
tée par le Parlement après le putsch
raté de juin, encourage la création
d’armées semi-privées régionales
sous la houlette des gouverneurs de
régions (2). Et les milices semi-pri-
vées (Redut, Convoy, Patriot,
Enot…) n’ont cessé de prospérer. Le
nom d’Andreï Trochev, alias Sedoï
(« cheveux gris »), fidèle de Poutine
qui aurait alerté le régime du projet
de mutinerie fin juin, serait déjà
avancé pour la succession de Prigo-
jine à la tête de Wagner (le nom du
général Andreï Averyanov circule
également). Mais pour Lou Osborn
et Dimitri Zufferey, le système Wa-
gner reste avant tout un puissant
outil d’influence, conçu par le
Kremlin, en vue de renforcer sa po-
litique extérieure.
Punir Wagner
sans dilapider l’héritage
Si la structure de gouvernance pilo-
tée par Prigojine et son bras droit
Dmitri Outkine, lui aussi disparu
dans l’explosion du jet Embraer Le-
gacy 600, le 23 août, aura du mal à
prospérer, il reste un précieux héri-
tage de savoir-faire et de techniques
à préserver. Depuis la mutinerie ra-
tée des 23 et 24 juin, le service de
renseignement de l’armée russe
(GRU) semble avoir déjà commen-
cé à récupérer les missions de Wa-
gner pour les redistribuer à la mili-
ce Convoy de Sergueï Aksionov,
l’homme fort de Moscou en Crimée,
sait à une allocation inefficace des
ressources et menaçait les Améri-
cains du « piège du revenu intermé-
diaire » par une croissance atone.
L’IRA a été engagée par les Etats-
Unis parce qu’ils considèrent que la
domination de la Chine dans les
énergies renouvelables, les métaux
et les microprocesseurs est deve-
nue une menace pour leur sécurité.
L’IRA doit subventionner le déve-
loppement national d’une techno-
logie américaine dans ces domai-
nes, et plus particulièrement dans
les nouvelles technologies vertes,
que ce soient les énergies renouve-
lables, le stockage ou la capture du
carbone.
Avantage aux Républicains
Une loi qui se serait contentée de ne
promouvoir qu’une politique de
ve r d i s s e m e n t d e l ’é c o n o m i e
n’aurait probablement pas été votée
au Congrès, d’où son nom de « poli-
tique pour réduire l’inflation », cel-
et à Redut, la milice semi-privée as-
sociée à l’invasion de l’Ukraine dès
son lancement, en février 2022.
Fondé sur les travaux du collectif
All Eyes On Wagner et les méthodes
de recherche en sources ouvertes
d’Open Source Intelligence (Osint),
l’impressionnant travail de recons-
truction de Lou Osborne et de Dimi-
tri Zufferey démarre par la sidéran-
te galerie des figures mythiques qui
ont contribué au phénomène Wa-
gner : depuis le sinistre Andreï Tro-
chev déjà cité jusqu’à Konstantin Pi-
kalov, le patron de la nouvelle
milice Convoy présente en Ukraine.
Mais son principal mérite est sur-
tout de disséquer et d’analyser les
techniques d’influence du groupe
Wagner, dont le Kremlin aura nié
l’existence jusqu’à l’été 2022 – huit
ans après sa création effective – en
vertu du principe du fameux « dé-
menti plausible ».
De la ferme à trolls
au Centrafrique
Il faudra même attendre juin 2023
pour que Vladimir Poutine recon-
naisse la supercherie de l’autono-
mie fictive de Wagner en révélant
lui-même les milliards de finance-
ment public dont a bénéficié l’empi-
re de Prigojine. Le défi qui attend
désormais le Kremlin est de « punir
Wagner [c’est désormais chose faite]
sans désespérer les tranchées ni effa-
cer d’un revers de manche une décen-
le-ci étant aux Etats-Unis principa-
lement créée par la hausse du prix
de l’énergie.
Les Américains
étaient jusqu’ici
adeptes du « nouveau
consensus libéral ».
Mais la domination
de la Chine
dans les énergies
renouvelables,
les métaux et les
microprocesseurs est
devenue une menace
pour leur sécurité.
Un an après son adoption, les
effets de l’IRA commencent à se
faire sentir avec une hausse de
9,7 %, au deuxième trimestre 2023,
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
nie d’influence en Afrique », résume
le président de Reporters sans fron-
tières, Pierre Haski, dans sa préface
au livre de Lou Osborn et Dimitri
Zufferey.
Historiquement, l’aura du « cuisi-
nier de Poutine » reste en grande
partie liée à la création de la premiè-
re « ferme à trolls », l’Internet Re-
search Agency (IRA), l’agence de
propagande très active dans l’élec-
tion américaine de 2016. Mais l’IRA
a largement fait école en Afrique en
fournissant logiciels et technologies
aux régimes locaux. Une des forces
du groupe Wagner est aujourd’hui
de disposer d’un puissant réseau
d’influence et de propagande sur
le continent africain auquel le
Kremlin n’est pas près de renoncer.
La Russie n’est-elle pas devenue le
premier fournisseur d’armes de
l’Afrique en multipliant les accords
bilatéraux, comme avec le Came-
roun en avril 2022 ? Partout où Wa-
gner a pris racine. Syrie, Libye,
République centrafricaine (RCA),
Mozambique et Mali… le « modus
operandi » a fonctionné : le Kremlin
a fait miroiter une promesse de pro-
tection et de libération de l’influen-
ce occidentale en échange d’un ac-
cès aux richesses naturelles.
Outre le Mali, Wagner est égale-
ment très actif au Burkina Faso, au
Tchad et au Soudan. Toujours la
même tactique : profiter de l’instabi-
lité locale pour étendre son emprise
des investissements nationaux
dans les semi-conducteurs et les
technologies de stockage. Les cré-
dits fiscaux sont à l’origine d’une
part importante du capital investi
dans les capacités renouvelables et
le stockage.
Ces investissements profitent
davantage aux bastions électoraux
des Républicains que des Démocra-
tes. S’ils venaient à regagner la Mai-
son Blanche en 2024, il est probable
que les Républicains conserve-
raient l’IRA.
L’IRA est également le symbole
pour les Etats-Unis de la réindus-
trialisation américaine après les
leçons tirées de la période Covid et
de la rupture des chaînes d’approvi-
sionnement dont les pertes sont
estimées à 1.500 milliards de dollars
pour l’économie américaine.
Les industriels américains voient
dans l’IRA la possibilité de revoir
leurs processus de production, en
localisant plus sur le territoire
10
Hervé Pinel pour « Les Echos »
sur les milieux politiques et écono-
miques. En Centrafrique, les auteurs
retracent ainsi la rapidité avec la-
quelle le pays est devenu le labora-
toire de l’entrisme russe en quelques
années, sur fond d’instabilité chro-
nique, à la faveur du retrait français.
Et comment Wagner a phagocyté
l’exploitation des diamants ou du
bois tropical à travers les sociétés
Diamville ou Bois Rouge.
Au Mali, l’un des premiers pays à
avoir misé sur Wagner pour assurer
sa sécurité, les dessins animés anti-
français (financés par les sociétés
de prospection minière du groupe
russe) font fureur depuis plusieurs
années. Solidement installé au Sou-
dan et en Centrafrique, Wagner
rêve encore de pousser ses pions en
République démocratique du Con-
go (RDC) et de faire trembler le
« verrou tchadien ». L’administra-
tion Biden redoute que le système
Wagner profite encore du coup
d’Etat au Niger. Il est trop tôt pour
mesurer l’impact de la reprise en
mains de la nébuleuse. Mais nul
doute que le Kremlin ne bradera
pas le précieux héritage du « traître
à la nation ».
(1) « Wagner, enquête au cœur du systè-
me Prigojine », de Lou Osborn et Dimitri
Zufferey. Editions du Faubourg, 356 pa-
ges, 22 euros. A paraître le 15 septembre.
(2) Entretien au Figaro.fr du 25 août
2023.
national et en diminuant la dépen-
dance à la Chine.
Pour les Américains, l’IRA est un
moyen d’augmenter les investisse-
ments dans les capacités nationales
de production afin de réduire les
importations chinoises qui demeu-
rent à un sommet historique à près
de 540 milliards de dollars en 2022.
Avec l’IRA et sa puissance de
frappe de 500 milliards de dollars
sur 10 ans, les Américains veulent
conserver le leadership industriel
et technologie mondial, non seule-
ment contre la Chine, mais égale-
ment vis-à-vis des Européens.
Les élections européennes
en 2024 doivent être l’occasion de
consolider une politique indus-
trielle et technologique nous per-
mettant de disposer d’une souverai-
neté stratégique européenne.
Laurence Daziano est maître
de conférences en économie
à Sciences Po.
11 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
analyses
Le vieillissement
démographique,
un défi pour l’Europe
La dégradation démographique de la plupart des pays
européens aura de graves conséquences sur le pouvoir
d’achat des ménages si elle n’est pas corrigée.
LA
CHRONIQUE
de Patrick Artus
uand on regarde l’évolution du nom-
Q bre de naissances et du nombre de dé-
cès et l’évolution de la population âgée
de 20 à 64 ans en Allemagne, en France, en Es-
pagne, en Italie, et dans l’ensemble de l’Union
européenne, on voit que la tendance sponta-
née sera une forte réduction de la population
totale d’ici à 2050 et une réduction encore plus
forte de la population en âge de travailler.
La population totale de 2022 à 2050 va aug-
menter de 3,3 % en France, mais elle va reculer
de 7,5 % en Allemagne, de 7 % en Espagne, de
14,2 % en Italie et de 8,1 % dans l’ensemble de
l’UE. A moins que le recul du nombre de nais-
sances ne soit compensé par une immigration
importante, ou des politiques natalistes effica-
ces. On peut comparer le recul de la population
totale au recul prévu de la population de 20 à
64 ans. La population en âge de travailler recu-
lerait entre 2022 et 2050 de 14 % en Allemagne,
de 7 % en France, de 28 % en Espagne, de 26 %
en Italie et de 18 % dans l’ensemble de l’UE.
Cette évolution de la démographie des
grands pays européens aura de nombreuses
conséquences défavorables si elle n’est pas cor-
rigée, d’autant plus que les gains de productivi-
té s’affaiblissent dans la plupart des pays de la
zone euro. La productivité du travail par tête
stagne en Allemagne depuis 2017, et en Italie
depuis 2012. Elle est retombée aujourd’hui à
son niveau de 2014 en France et n’augmente
que très lentement pour l’ensemble de l’UE.
Cette stagnation ou ce recul de la productivité
implique que l’offre de biens et services sera
structurellement de plus en plus faible par rap-
port à la demande de biens et services.
La première conséquence de cette dégrada-
tion démographique de l’Europe sera l’appari-
tion d’une situation structurelle d’excès de de-
mande de biens, c’est-à-dire une inflation de
plus en plus forte, poussée par la rareté de l’em-
ploi. La deuxième conséquence défavorable
est un recul du revenu par habitant (de 2022
à 2050, de 7 % en Allemagne, de 10 % en France,
de 21 % en Espagne, de 12 % en Italie et de 10 %
dans l’ensemble de l’Union européenne). Il fau-
dra partager cet appauvrissement entre les re-
traités et les actifs, puisqu’il entraînera un recul
des recettes fiscales finançant les dépenses de
LA REVUE
DU JOUR
Quelle éducation dans
un monde numérique ?
LE PROPOS. C’est la rentrée des
classes et « Philosophie Magazine » se
demande, dans le dossier central de sa
dernière livraison, s’il est possible
d’apprendre autrement. La couverture
– réalisée avec l’aide de Midjourney,
une intelligence artificielle – montre
de jeunes moutons docilement assis à
leur pupitre… En 22 pages, d’autres
pistes sont discutées : tutos, applis,
« apprendre en faisant » à l’école ou
dans des ateliers collaboratifs,
philosophie pour jeunes enfants,
apports et limites des chatbots…
L’INTÉRÊT Le mensuel rappelle
le but de l’éducation, à l’heure du
changement climatique, de la
surinformation (29.000 gigaoctets de
nouvelles données dans le monde
chaque seconde) et des écrans qui
sapent les capacités de lecture
profonde des enfants : leur donner foi
retraite, les dépenses de santé. La déformation
de la structure de la population, la population
totale reculant moins que la population en âge
de travailler, impliquera une rigueur budgétai-
re constante, puisque les recettes fiscales dimi-
nueront plus que la population totale. Com-
ment éviter cet appauvrissement ?
La première piste vient de la politique fami-
liale : il y a une corrélation positive très nette
entre la taille des dépenses publiques pour les
familles et le taux de fécondité. Sur la période
2002-2021 par exemple, les dépenses publi-
ques pour la famille sont en France les plus éle-
vées de l’UE (2,4 % du PIB), en Finlande (3 % du
PIB) et le taux de fécondité est aussi élevé en
France (1,95) et en Finlande (1,65) sur cette pé-
riode. A l’inverse, les dépenses publiques pour
la famille sont très faibles en Espagne (0,8 % du
PIB), en Grèce (0,8 % du PIB) et en Italie (1,0 %
du PIB), de même que les taux de fécondité
dans ces trois pays (1,3 en Espagne, 1,34 en Ita-
lie, 1,37 en Grèce). Une politique familiale géné-
reuse peut donc apparemment conduire à une
augmentation du nombre de naissances.
Seule l’Allemagne a
un rythme d’immigration
qui compense le déclin relatif
de sa population en âge
de travailler par rapport
à sa population totale.
La deuxième piste est le retour de gains de
productivité. Des gains de productivité du tra-
vail très faibles (allant de 0,25 % par an en Alle-
magne à 0,35 % par an en France et pour l’en-
semble de l’UE) compenseraient, sur les 28
années qui vont de 2022 à 2050, le recul de la
population en âge de travailler relativement à
celui de la population totale.
Enfin, la troisième piste est d’accepter une
immigration accrue. En 2020 et 2021, l’immi-
gration nette a été nulle en Italie, a atteint 0,2 %
de la population totale par an en France et dans
l’ensemble de l’Union européenne, 0,35 % an-
nuellement de la population totale en Espagne
et en Allemagne. Seule l’Allemagne a un ryth-
me d’immigration qui compense le déclin rela-
tif de sa population en âge de travailler par rap-
port à sa population totale. Dans les autres
pays, le rythme de l’immigration devrait dou-
bler ou tripler pour que ce soit le cas.
Patrick Artus est conseiller économique
chez Natixis.
en leurs pouvoirs, individuels et
collectifs, à agir sur le monde qui les
entoure. En choisissant des sources
ou des personnes dignes de confiance.
LA CITATION « La finalité est d’avoir
des personnes qui ne prennent pas tout
pour acquis, mobilisent des critères, font
attention au contexte, ne se satisfont pas
d’une seule réponse, veulent apprendre
davantage, s’accommodent de
l’incertitude. » —Jacques Henno
« Et si on apprenait autrement ? »,
« Philosophie Magazine », no 172,
septembre 2023, 100 pages, 6,90 euros.
Après l’économie, Macron doit
s’attaquer à la réforme de l’Etat
Avec la politique de l’offre, lancée il y a une dizaine d’années, la France a
retrouvé ses couleurs sur le plan économique. Reste le vaste chantier de la
réforme de l’Etat, jamais vraiment mené avec la détermination nécessaire.
LA
CHRONIQUE
d’Eric
Le Boucher
a rentrée confirme le diagnostic
L simple qu’on peut désormais
poser sur la France : l’économie
n’est plus le problème, le problème c’est
aujourd’hui l’Etat avec, au-dessus, un
surproblème : la sottise politique.
L’économie n’est pas devenue rose,
bien entendu, mais pour la croissance,
l’inflation et l’emploi, la France fait légè-
rement mieux que ses voisins. On est
frappé en particulier de la dégradation
en Allemagne, où la fin du modèle mer-
cantiliste, fondé sur l’industrie expor-
tatrice, provoque une récession et
un malaise très profond dans les rela-
tions sociales. Remettant en cause le
« consensus Schröder » qui avait rétabli
la compétitivité du pays après la réunifi-
cation, l’Allemagne se « francise » au
mauvais sens du terme.
En France, a contrario, la rentrée
s’annonce plutôt calme malgré la mise
en place de la réforme des retraites et
malgré l’inflation persistante qui rogne
le pouvoir d’achat. La politique de l’offre
« pro-business », engagée sous Nicolas
Sarkozy et amplifiée ensuite, porte ses
fruits, il n’est surtout pas temps d’y
renoncer en dépit de quelques petits
aménagements budgétaires, comme le
rappelle nettement le gouvernement.
L’erreur serait de le laisser croire.
Des règlements
et non plus des projets
C’est le sentiment d’une détérioration
des services publics qui est désormais
au cœur du malaise national. Il s’agit
d’un sentiment, la réalité reste quand
même celle d’un hôpital qui soigne bien
et de milliers de TGV qui roulent bien.
Mais les tracas administratifs, les passe-
ports infaisables et surtout l’insécurité
et l’école disent que l’Etat en donne
moins pour plus d’argent prélevé. Les
dépenses sociales record (34 % du PIB)
n’assurent plus la protection légitime-
ment attendue et la préparation pour
un futur meilleur.
La solution n’est pas dans une énième
« réforme de l’Etat ». Dans une confé-
rence à l’Académie des sciences mora-
les et politiques le 19 juin, François Ville-
roy de Galhau, le gouverneur de la
Banque de France, en rappelait la lon-
gue liste depuis le « renouveau » du gou-
vernement Rocard à l’actuelle « revue
des dépenses publiques » en passant
par les LOLF, les RGPP et les MAP.
La solution est dans
la confiance redonnée
aux directeurs
des administrations
centrales avec une
mission pluriannuelle
claire et une
responsabilisation
des moyens.
Les montagnes ont accouché de sou-
ris. Pire, elles ont focalisé le fonctionne-
ment des administrations sur les procé-
dures et ont fait perdre de vue les
objectifs. Le bilan de toutes ces tentati-
ves est négatif : la haute fonction publi-
que « a perdu son ambition de réformer
la France et sa fierté de le faire », résume
un ancien haut directeur. Un autre dit la
même chose : « L’administration fran-
çaise produit des règlements et non plus
des projets. » Toute une génération de
brillants élèves se détourne de l’Etat
parce qu’il n’offre plus « un engagement
stendhalien » de modernisation du
pays, voire tout au contraire il fabrique
des aigreurs d’ambitions déçues et, en
conséquence, une adhérence crois-
sante aux thèses trotskistes.
La solution est dans la confiance
redonnée aux directeurs des adminis-
IDÉES
Jean-Baptiste Autissier/Pool-RÉA
trations centrales avec une mission plu-
riannuelle claire et une responsabilisa-
tion des moyens, avance Villeroy de
Galhau. A chacun, ensuite, d’écouter et
de diffuser aux structures intermédiai-
res. Il s’agit d’« un changement complet
de culture managériale » qui a fait ses
preuves à l’étranger (en Suède par
exemple) mais aussi à Bercy ou, précisé-
ment, à la Banque de France. Une baisse
des effectifs est possible, avec des éco-
nomies à la clé et une hausse des résul-
tats. L’avantage de cette stratégie mana-
gériale est qu’elle n’a pas besoin de
nouvelle loi, elle relève seulement de la
fonction publique, donc du gouverne-
ment. Pour être clair, Emmanuel
Macron peut l’introduire sans passer
par le Parlement. Il a quatre ans.
Sortir des postures
politiciennes
La condition est néanmoins politique :
pour se faire comprendre par ses agents
et par l’opinion publique, ce nouvel Etat
réorganisé et responsable doit faire sor-
tir le débat des postures politiciennes
qui bloquent en profondeur les évolu-
tions. La politique simpliste des popu-
listes (il n’y a qu’à augmenter les moyens
ou renvoyer les migrants) interdit de
descendre sur le terrain et de remobili-
ser les fonctionnaires.
Le malaise de l’Etat-providence fran-
çais n’est pas de l’ordre de la dépense et
de la rhétorique des extrêmes mais de
l’empirisme. Est-ce possible ? Sur l’éco-
nomie, la frontière idéologique a enfin
été franchie, sauf pour une minorité de
militants « anti-riches ». Sur le fonc-
tionnement de l’école, de la santé, de
l’emploi, de la police, le moment est
venu du management et de l’humilité
politique. Le discours populiste conduit
à l’aigreur. Une pratique apaisée de res-
ponsabilité apportera d’importantes
économies et redonnera surtout une
fierté stendhalienne aux fonctionnaires
et un optimisme aux Français.
Eric Le Boucher est éditorialiste
aux « Echos ».
 IDÉES
opinions
LE POINT
DE VUE
d’Eric Newton
’été se termine. Retour en fanfare
L des festivals, salles de ciné plei-
nes grâce aux blockbusters amé-
ricains « Barbie » et « Oppenheimer »,
sortie attendue de la Palme d’or du der-
nier Festival de Cannes, on aurait pres-
que oublié le Covid. L’état d’esprit cultu-
rel est bon et cette dynamique positive a
tout pour se poursuivre.
La culture est une fête. La culture est à
la fête. Le président de la République
réunit tous les efforts pour une réouver-
ture de Notre-Dame en 2024, l’ouverture
prochaine de la Cité internationale de la
langue française à Villers-Cotterêts, la
création du musée du Grand Paris. Les
projets culturels d’ampleur sont nom-
breux, mais encore trop peu d’entre eux
sont tournés vers le futur. Des initiatives
positives bourgeonnent, comme La
Relève impulsée par la ministre Rima
Abdul Malak, pour faire émerger une
nouvelle génération d’artistes et de créa-
teurs. Mais il faut aller plus loin, c’est une
année entière de transformation des
industries culturelles et créatives (ICC)
dont nous avons besoin.
Un premier défi est apparu à la lu-
mière des récentes tractations, rachats,
polémiques du secteur de la presse. Cette
branche pilier de nos ICC bouge, et ce
n’est pas fini. De nouveaux titres arrivent
et bousculent le rapport de force entre
journaux, les Etats généraux de l’infor-
mation auront lieu du 14 septembre au
10 décembre 2023, promesse d’une
interrogation collective et démocratique
sur le devenir de ce secteur. Il est fonda-
mental que cet événement nourrisse
LE POINT
DE VUE
d’Eric Hazan
et Stéphane Bout
’essor des IA génératives promet
L de bouleverser l’économie. La
raison ? Une amélioration beau-
coup plus rapide que prévu de la tech-
nologie. Un exemple : alors qu’en
novembre dernier, les principaux exa-
mens des universités américaines pré-
sentaient encore des défis p our
GPT-3.5, GPT-4 se classe d’emblée dans
le premier quartile des candidats.
Les résultats sont si spectaculaires
que le secteur a attiré un volume consi-
dérable de capitaux. Entre 2017 et 2022,
les investissements mondiaux dans les
IA génératives ont été multipliés par
quarante tandis que ceux dans l’IA en
général étaient multipliés par quatre
seulement. Cela a eu pour effet d’avan-
cer de dix ans toutes les modélisations
d’impact faites sur l’IA.
Selon nos modèles, l’IA générative a le
potentiel de générer, chaque année, une
richesse supplémentaire comprise en-
tre 2.600 et 4.400 milliards de dollars,
soit davantage que le PIB de la Grande-
Bretagne. Disponibles en open source
depuis 2017, ces technologies n’ont pas
d’autres barrières à l’entrée aujourd’hui
que leurs coûts d’exploitation. Les pre-
Dessin Mailys Glaize pour « Les Echos »
miers arrivés prendront donc une réelle
longueur d’avance. La France et l’Europe
ne doivent pas laisser passer leur
chance, comme ce fut le cas pour
d’autres révolutions technologiques.
Le retard technologique de l’Europe
et de la France constituerait un risque
considérable s’il devait perdurer et
s’amplifier. Nous estimons au contraire
que de combler l’écart dans les 10 tech-
Les défis de la rentrée
pour le secteur culturel
une ambition créative, ouverte à la diver-
sité et au débat de pensée.
Le deuxième défi est lié aux boulever-
sements technologiques que nous con-
naissons, avec l’IA, le métavers, le Web3.
La création de contenus est florissante
mais les structures qui portent ces der-
niers ne sont pas encore au cœur de nos
préoccupations. Nous avons laissé
d’autres puissances développer des
outils merveilleux, mais incompatibles
avec notre souveraineté. A nous de per-
mettre à nos artistes et créateurs de dis-
poser de supports et d’outils pour parta-
ger leur production avec le plus grand
nombre tout en s’assurant une protec-
tion des droits intellectuels.
A nous de permettre à
nos artistes de disposer
d’outils pour partager
leur production avec
le plus grand nombre.
Corrélée au défi précédent, la forma-
tion est incontournable si l’on veut fédé-
rer des individus créatifs, enthousiastes
et professionnels. Nous disposons
d’immenses talents en France et ce
serait un gâchis que de les laisser se
débrouiller en autodidacte dans leur
chambre. Faisons-les se rencontrer, se
former aux nouvelles technologies,
aidons-les à comprendre des démar-
ches administratives, le droit, d’autres
verticales culturelles, pour générer un
L’Europe doit gagner la
course à l’IA générative
nologies clés, dont l’IA, représente un
enjeu de 2.000 à 4.000 milliards d’euros
en termes de valeur ajoutée annuelle
additionnelle d’ici à 2040.
La France est pourtant bien repré-
sentée dans le domaine de la recherche
en intelligence artificielle. L’Inria, l’Ins-
titut Polytechnique de Paris, le CNRS ou
encore l’Université de Paris-Saclay dis-
posent d’équipes très actives dans ce
domaine. Les chercheurs français par-
ticipent à des conférences de premier
plan, publient régulièrement des arti-
cles dans des revues scientifiques répu-
tées et contribuent aux avancées de l’IA
générative. Cependant, les Etats-Unis
creusent l’écart en matière d’investisse-
ments : les sociétés d’IA qui y sont
basées ont amassé environ 8 milliards
de dollars entre 2020 et 2022, soit 75 %
du total des investissements. Tout cela
milite pour que l’Europe regroupe ses
forces sur ce sujet.
Pour cela, il faudra renforcer, à
l’échelle européenne, la capacité
d’investissement, la vitesse d’adoption
et la capacité à travailler de manière col-
lective au sein de l’écosystème de l’IA
afin de concurrencer les Etats-Unis ou
même l’Asie. Des changements structu-
rels sont sans nul doute indispensables
pour créer un cadre plus favorable à
l’éclosion comme à la diffusion de cette
technologie de rupture.
Sur ce point, le Conseil européen pour
la recherche nucléaire (CERN), créé
en 1952 par onze gouvernements euro-
péens avec le soutien de l’Unesco, est un
exemple inspirant. Il fait intervenir un
foisonnement pratique et intellectuel
puissant et durable.
Ensuite, quatrième défi, ces forces
vives qui constituent le pouls de nos ICC
doivent être à l’image de la société :
diversifiées. Fini le cloisonnement et la
perpétuation de coutumes d’héritage,
l’heure est venue de garantir à toutes et
tous de trouver des modèles qui leur
ressemblent dans les ICC et de pouvoir
s’y engager sans entraves, peu importe
leur origine, couleur de peau, orienta-
tion sexuelle ou autre facteur différen-
ciant. C’est par la différence que notre
production culturelle sera riche et
enviée par nos voisins.
Enfin, le nerf de la guerre, c’est le
financement. Pour répondre aux défis,
il faut des fonds et il les faut bien répar-
tis. Tout ne peut pas reposer sur l’Etat, ni
exclusivement sur le privé. L’investisse-
ment ne peut se résumer à de petites
injections d’argent sans cohérence glo-
bale, sans effet de levier important.
De nombreux autres défis se présen-
tent aux ICC et à ceux qui les font vivre
chaque jour. Rémunération des artistes
et auteurs – on voit la révolte frémir avec
la grève des scénaristes et acteurs de
Hollywood –, lutte contre les violences
sexistes et sexuelles, plateformes de dif-
fusion en ligne face aux salles de
cinéma. Aucune hiérarchie n’est à faire
et si la mission peut paraître dantesque,
il faut relever tous ces défis de concert. A
vos balances, le show commence.
Eric Newton est cofondateur
et PDG du club We Are.
large éventail d’acteurs pour assurer le
bon fonctionnement de ses activités de
recherche et de ses projets : des cher-
cheurs et des scientifiques ; des ingé-
nieurs responsables de la conception, de
la construction, de la maintenance et de
l’amélioration des installations ; des
techniciens pour l’assemblage, l’instal-
lation et la maintenance des équipe-
ments ; les Etats membres participant à
la gouvernance de l’organisation et con-
tribuant financièrement à ses activités ;
des partenaires industriels pour la fabri-
cation d’équipements spécialisés.
L’IA générative
a le potentiel de
générer chaque année
davantage que le PIB
de la Grande-Bretagne.
L’une des pistes pour guider la compé-
titivité de l’économie européenne dans
le futur serait de s’inspirer de ce modèle,
en imaginant un Conseil pour la recher-
che en IA (CRIA). Celui-ci consisterait en
un grand réseau pour faire se rencontrer
les meilleurs membres de l’écosystème
de l’IA et favoriser une concentration
importante des investissements vers un
projet de recherche européen connec-
tant tous les centres existants dans l’opti-
que de gagner la course à l’IA.
Eric Hazan et Stéphane Bout
sont directeurs associés senior
à McKinsey & Company.
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
Publiez vos contributions
sur le Cercle des Echos :
lesechos.fr/idees-debats/cercle
L’Afrique
au bord du suicide
LA
CHRONIQUE
de Jacques Attali
’Afrique traverse une phase très diffi-
L cile. Après des décennies d’espoir
dans la démocratie, l’établissement
de la règle de droit, la paix, la prise de cons-
cience de l’importance de l’unité continen-
tale et la réduction de la pauvreté, voici que
se mettent en place tous les éléments de
décennies catastrophiques.
Dans de trop nombreux pays du conti-
nent, tous si différents, les principes de la
démocratie sont critiqués comme étant un
apport honni de la colonisation euro-
péenne, fournissant ainsi un support idéo-
logique à tous les apprentis dictateurs, pour
l’essentiel militaires et putschistes, qui sur-
fent sur l’exaspération des peuples.
Pourtant, l’histoire a montré que, par-
tout, en particulier en Russie et en Chine,
qui tentent de prendre pied sur le conti-
nent africain, les régimes totalitaires sont
moins efficaces, plus corrompus, plus
injustes que les régimes démocratiques. Je
veux dire les vrais régimes démocrati-
ques ; pas ceux qui n’en ont que les appa-
rences et qui, comme dans tant de pays,
africains ou non, ne sont que des couvertu-
res d’une dictature personnelle comme au
Congo-Brazzaville ou au Rwanda, ou
dynastique comme au Gabon.
Dans de trop nombreux pays du conti-
nent, comme en RDC, en Somalie, en Ethio-
pie et au Soudan, la guerre civile, très sou-
vent tribale, se répand, faisant des centaines
de milliers de victimes, surtout parmi les
femmes et les enfants.
Partir vers l’Europe
Dans de trop nombreux pays, comme en
RDC, au Mozambique ou en Ethiopie, la
nature est plus malmenée que jamais, accé-
lérant la disparition d’une biodiversité uni-
que, trésor commun de l’humanité.
Dans de trop nombreux pays, comme en
RDC, on voit s’accélérer le pillage des res-
sources naturelles, parfois uniques, comme
le cobalt et les terres rares, au profit de trafi-
quants et de puissances étrangères cyni-
ques, comme la Chine et la Russie.
Dans de très nombreux pays, comme au
Nigeria et encore en RDC, les plus peuplés
du continent, très peu d’enfants, et même de
moins en moins, ont un accès sérieux à une
12
AFP
école laïque et professionnelle. Dans de trop
nombreux pays, en particulier dans l’Afri-
que francophone, mais aussi au Nigeria et
au Kenya, on voit partir vers l’Europe, dans
des conditions souvent dramatiques, les
jeunes les mieux formés, ou les plus moti-
vés, privant ainsi durablement ces pays des
forces vives et des compétences dont elles
auraient tant besoin.
Si on continue ainsi, en remplaçant des
dictateurs civils corrompus par leurs cou-
sins colonels qui le seront tout autant, on
transformera durablement l’Afrique en un
enfer. Plus d’un milliard d’Africains retour-
neront à l’analphabétisme, pour le plus
grand profit des idéologues, religieux ou
laïcs, locaux ou étrangers.
L’exaspération des peuples
Les Européens n’ont pas intérêt à ce désas-
tre. Ils ne doivent pas douter de leurs pro-
pres valeurs. Ils ne doivent pas renoncer à
soutenir toutes les jeunesses d’Afrique, si
talentueuses, si créatives, qui rêvent de faire
de leur continent un lieu de liberté et d’har-
monie, entre les Africains, avec la nature et
avec le reste du monde. Ils ne doivent pas
céder à la peur d’être accusé d’ingérence ou
de néocolonialisme par ceux qui ne rêvent
que de les piller et de les manipuler à leur
tour, pour leur compte personnel.
Les Européens
ne doivent pas douter
de leurs propres valeurs.
Ils ne doivent pas renoncer
à soutenir toutes
les jeunesses d’Afrique.
Les Africains qui votent avec leurs pieds,
en risquant leur vie pour trouver refuge
dans le Vieux Continent, fournissent à qui
en douterait la meilleure preuve que le
modèle européen de société, ses institu-
tions politiques, sa capacité à résister à
l’arbitraire et à organiser la vie en société
sont les meilleurs du monde.
Bien sûr, nos sociétés ont mille et un
défauts. Bien sûr, elles fabriquent encore
bien trop d’injustices. Bien sûr, elles ne
prennent pas assez en compte les enjeux du
long terme. Bien sûr, elles devraient pren-
dre garde, en voyant ce qui se passe en Afri-
que, à ce à quoi peut conduire l’exaspéra-
tion des peuples. Mais il n’empêche. Nous
aurions tous tout à gagner à aider les Afri-
cains à franchir ce cap difficile.
Jacques Attali est écrivain et essayiste.
13 Les EchosVendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
essais
Tombé amoureux des vers de terre, ces obscurs ingénieurs des sols,
l’auteur livre avec « Humus » un roman générationnel ironique et brillant.
Gaspard Koenig entre chair et terre
LIVRES
Par Marceau Cormerais
es derniers temps, Gaspard Koe-
C nig phosphorait plutôt du côté
des pages « Essais ». « Humus »,
signe son retour à la fiction avec un texte
d’ampleur à la croisée du roman initiati-
que et des enjeux écologiques et sociaux
de la décennie. Un cinquième titre ro-
manesque brillant et lumineux qui
brouille les pistes sur sa véritable nature
littéraire pour mieux embrasser la glo-
balité du monde qu’il s’emploie à décri-
re. Des lombrics, de la terre, mais aussi
beaucoup de cœur et de chair.
« Humus » se situe à l’intersection de
la France du XXIe siècle et des rêves fous
qu’ont les enfants qui y grandissent.
C’est l’histoire d’Arthur et de Kevin,
deux agronomes fraîchement diplô-
més, projetés dans l’âge adulte sur une
planète malade, affaiblie par les hom-
mes. Le premier est d’ascendance bour-
geoise, parisienne, le second a, quant à
lui, bien plus connu son Limousin natal
que les limousines. Lorsqu’ils se ren-
contrent à une conférence de géodrilo-
logie (l’étude des vers !) organisée par
AgroParisTech, leur amitié débute sous
le sceau du lombric.
Une société morcelée
Dans un grand chassé-croisé socio-éco-
nomique, Arthur rejette l’héritage fami-
lial, le poids du père ténor du barreau, et
décide de reprendre la ferme du grand-
père pour y régénérer les sols rongés par
des décennies d’intrants chimiques. Ke-
vin prend le chemin inverse, rejoint HEC
et monte son entreprise de valorisation
de déchets entre levées de fonds dantes-
ques et hypocrisie du « greenwashing ».
Les lombrics ne sont jamais loin d’eux :
Arthur les réintroduit dans la terre cra-
quelée pour y ramener la vie et Kevin
s’appuie sur eux pour absorber les dé-
chets que son entreprise entend valori-
ser grâce au « lombricompostage ».
Il faut dire que ces petits invertébrés
jouent un rôle de premier ordre dans le
transfert des éléments nutritifs – la bio-
turbation – et donc dans la santé des
sols… Animal ingénieur, le lombric creu-
se, absorbe du déchet, fertilise l’écosystè-
me : pas étonnant que le dernier ouvrage
Fidèle à l’éclectisme qui le caractérise, Gaspard Koenig lève la plume et les yeux du sol pour porter son propos
sur l’enseignement supérieur, les relations amoureuses ou encore les temps digitaux que nous vivons. Photo iStock
Humus
de Gaspard
Koenig.
Editions de
L’Observatoire,
384 pages,
22 euros.
de Charles Darwin avant sa mort consa-
cre l’importance capitale du ver dans
l’histoire de notre planète !
Dès octobre 2022, dans une tribune
intitulée « Super-vers plutôt que méta-
vers », Gaspard Koenig invitait le grand
public à s’intéresser à ces êtres qu’Aris-
tote qualifie d’« intestins de la terre ».
Or, il y a urgence, l’activité humaine dé-
cime des bataillons entiers de lombri-
ciens, intoxiqués par les pesticides ou
rudoyés par les labours. L’équation est
pourtant simple : lombrics en mauvai-
se santé donnent sols infertiles et sols
infertiles ne donnent plus rien, quand
l’humanité préfère ripailler du légume
de laboratoire…
« Humus » est tout entier teinté de cet
idéalisme qui n’en est pas vraiment un,
on y suit la lutte de deux grands lucides
qui comprennent très tôt qu’à l’heure
des inquiétudes climatiques, sauver les
gardiens de nos terres est tout sauf une
lubie de doux dingues. Quand Arthur
mène sa quête presque sisyphéenne de
réintroduction des lombrics dans les
champs familiaux transformés en no
man’s land par la chimie moderne, Ke-
vin choisit une plus grande échelle et
veut industrialiser le sauvetage : il y a ici
toute l’ampleur d’« Humus ».
A-t-on seulement affaire à une décla-
ration d’amour vaguement romanes-
que aux vers de terre ? Pas du tout ! Fidè-
le à l’éclectisme qui le caractérise,
Gaspard Koenig lève la plume et les yeux
du sol pour porter son propos sur l’en-
seignement supérieur, les relations
amoureuses ou encore les temps digi-
taux que nous vivons. Plus qu’un traité
d’écologie plein de bon sens, il tire le por-
trait d’une société française aussi mor-
celée que ses sols, écartelée entre la fau-
ne gilet-jaunesque naufragée des gares
rurales que plus rien ne dessert et les
jeunes cadres agiles, anguilles du tertiai-
re ou requins de la finance bénis par la
mondialisation.
Le style d’écriture d’« Humus » est
humble, rassurant comme ces sols meu-
bles qui obsèdent les personnages de
Koenig, sans apprêts, entièrement tour-
né vers l’élaboration de son intrigue ; à
cheval entre une ferme dans l’Orne et les
licornes de la « start-up nation ».
On trouve un petit côté « Bouvard et
Pécuchet » aux expérimentations sol-
dées d’échecs d’Arthur le néorural, quel-
que chose du Georges Duroy de « Bel-
Ami » dans la fulgurance et l’insolent
succès de Kevin. « Humus », c’est du ter-
reau littéraire où copulent le roman
d’ascension sociale à la Maupassant et
l’attitude caustique face à l’époque d’un
Flaubert. Bien équilibré, adroitement
conçu, le roman de Koenig ne se lit pas, il
se dévale en une course sincère suscitée
par l’humanité que dégagent les person-
nages qui l’habitent.
Derrière cette couverture habillée de
vert au titre qui sonne comme la mena-
ce d’un énième sermon écolo-punitif,
l’auteur accouche d’un excellent
« Bildungsroman » – roman d’appren-
tissage, en français – à la structure classi-
que : opposition entre le héros et son en-
vironnement, phase de défi et
d’apprentissage, puis, enfin, réconcilia-
tion avec le monde…
Ethique lombricienne
Celle-ci prend place à la fin du livre en
un feu d’artifice qui peut laisser scepti-
que quant à sa vraisemblance mais elle
embarque bien, est prenante et a le mé-
rite de couronner avec panache cette
grande trame d’optimisme et de comba-
tivité. Roman d’initiation ? Essai dissi-
mulé ? Epopée philosophique ? Fres-
que sociale ? Eh bien, un peu de tout,
collecté et transfiguré par l’auteur avec
une application toute lombricienne.
La grande force d’« Humus », c’est
cette fusion littéraire où les vers her-
maphrodites se multiplient, où les corps
des personnages se mêlent dans des
amours modernes, des amitiés sincè-
res : tout est tourbillon de vie dans ce ro-
man modelé dans la chair et la terre.
Entre les lignes, Koenig semble hanté
par la question de la sensualité, parce
qu’il considère le monde comme un tout
à remplir de vie. Le message de son trai-
té d’éthique lombricienne est clair : en ce
siècle où l’anxiété n’est pas qu’environ-
nementale, l’humain doit s’inspirer de la
pulsion vitale du ver, pour retrouver la
sienne. n
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BONNES FEUILLES
Par Sabine Delanglade
Une immense fortune
Jean Tulard, l’historien spécialiste de Napoléon,
raconte comment le rôle de l’argent devint essentiel
après la Révolution. Passionnant.
Le pouvoir a besoin de faste et la gloire est
coûteuse. Les souverains contemporains
de Napoléon avaient des palais magnifi-
ques, un train de vie somptueux. Pour rivali-
ser avec eux, Napoléon devait ressusciter
une noblesse, réveiller un luxe banni sous la
Terreur, ranimer de vieux châteaux tels
Compiègne ou Fontainebleau faute d’avoir
le temps d’en bâtir. Alors que lui-même était
« sobre dans sa tenue, dans ses goûts », il
souhaitait un entourage qui éblouisse par
son opulence ». Les donations, pensions et
traitements vont pleuvoir. « La première
source d’enrichissement sous l’Empire était
d’appartenir à l’entourage de Napoléon »,
explique Jean Tulard dans un livre passion-
nant où, minutieusement, d’une plume
extraordinairement alerte, chapitre par
chapitre, il raconte les façons de s’enrichir,
en étant ministre, comme député, dans la
fonction publique, dans la guerre de course,
en achetant des biens nationaux, dans la
banque, etc. Récit d’un monde débridé.
ESPRIT DE FAMILLE « Les membres de la
famille impériale reçoivent le titre de princes
français, cela suppose des avantages finan-
ciers. Mais d’où tirer l’argent ? Dès 1803, le
Premier consul prélève dans les départe-
ments du Rhin devenus français, et dont le
patrimoine n’a pas été ou peu entamé, un cer-
tain nombre de biens. La Prusse offre une
manne qui semble inépuisable après le désas-
tre d’Iéna, une Prusse saignée à blanc.
En 1879, l’Autriche doit à son tour verser plus
de 100 millions. Les membres de la famille
impériale ont été les mieux servis. Outre trai-
tements et gratifications, Joseph reçoit le Petit
Luxembourg comme demeure, Jérôme héri-
tera du royaume de Westphalie […]. Des
sœurs Elisa sera la plus rapace, Pauline la
plus gâtée. Les sommes sont considérables.
L’éphémère hante les esprits. “Pourvu que ça
dure”, aurait murmuré Madame Mère. »
TALLEYRAND, LE « BOSS » « Lorsqu’il
déclara : “Nous tenons la place. Il faut y faire
une fortune immense, une immense for-
tune”, il fut le seul ministre qui tiendra son
programme. Les négociations diplomatiques
A lire aussi
Histoires de la musique
Tout est politique, y
compris la musique
classique. Deman-
dons-nous par exem-
ple si la déprogram-
mation d’artistes
russes fera avancer la
cause ukrainienne.
Poser la question,
est-ce y répondre ?
Dans un livre passionnant, la jeune norma-
lienne et musicienne, la bien nommée
Hélène Daccord, avance à grands pas dans
la grande Histoire. Elle y raconte quinze
événements, chacun montrant comment la
musique peut faire l’histoire. Son style est
un régal, ses exemples stupéfiants.
Si l’on pensait qu’un « la » était un « la »,
on se trompe. Au départ, c’était la cacopho-
nie, chacun cherchait son « la ». Celui des
orchestres français se fondait au XIXe siècle
sur une fréquence de 435 hertz, mais la
France a dû céder à un bras de fer diploma-
tique avec les Etats-Unis, presque un siècle
de négociations, pour se plier au « la » uni-
versel à 440 hertz. La musique, ce « soft
power », est souvent une résistance.
En apprenant le sacre de Napoléon
en 1804, Beethoven y vit une trahison des
idéaux révolutionnaires et retira, furieux, la
IDÉES
L’Empire
de l’argent.
S’enrichir
sous Napoléon
de Jean Tulard.
Editions
Tallandier,
200 pages,
19,90 euros.
sont un moyen pour Talleyrand de s’enrichir
facilement. Il touche un million de l’Autriche
pour des articles ajoutés au traité de Campo-
Formio et un million de la Prusse pour les lui
avoir communiqués, 500.000 francs du roi de
Naples pour reconnaître la neutralité du
royaume […]. A Bonaparte qui lui demande
comment il se fait qu’il soit si riche, il répond :
“C’est bien simple. J’ai acheté de la rente le
17 brumaire et l’ai revendue trois jours plus
tard.” […] Après sa disgrâce, il propose ses ser-
vices à l’Autriche par l’intermédiaire de Met-
ternich, ambassadeur à Paris. Celui-ci écrit à
Vienne : “Il m’a fait pressentir qu’il avait besoin
de quelques centaines de milliers de francs.” »
LA PLOUTOCRATIE « La déchristianisation
de la France sous l’influence des Lumières et
sous l’action de la Terreur a levé de nombreu-
ses interdictions morales. Le catholicisme con-
damnait l’usure et la spéculation financière. Le
protestantisme qui renaît sous l’Empire, tradi-
tionnellement libéré de ces contraintes, donne
un nouvel essor à la banque. Enfin l’économie
figée, routinière évolue. La suppression des
corporations, la fin des règlements ouvrent la
voie à la révolution industrielle au capitalisme.
Surtout la guerre “en dentelles” fait place à la
guerre totale, une guerre qui oppose la France
de la Révolution à l’Europe des monarchies.
Les pays envahis et vaincus sont riches, le butin
est considérable, non seulement des biens
(tableaux etc.), mais des mines, des entreprises.
Telles ont été les sources du prodigieux enri-
chissement de certains Français sous l’Empire
[…]. La ploutocratie s’impose rapidement […].
Ainsi va s’ouvrir le règne des notables. Il
durera jusqu’en 1848. » n
dédicace de sa
« Symphonie
héroïque » qu’il
Quand la musique avait adressée à
fait l’histoire Bonaparte. Il
d’Hélène Daccord. devint le premier
Editions opposant politi-
Passés/Composés, que de l’empereur.
250 pages, 22 euros. Résistant aussi
l’Opéra de Paris
lorsque, jouant en 1942 « Les Animaux
modèles » de Poulenc, il intercala à six repri-
ses les premières mesures de « Vous n’aurez
pas l’Alsace et la Lorraine ». Le chapitre le
plus poignant est celui consacré à « l’épura-
tion musicale », à Terezin, ce centre de
déportation pour Juifs âgés, personnalités
sportives ou artistiques présenté par les
nazis comme un havre de paix et de musi-
que à une Croix-Rouge lâchement crédule.
Dessin Mailys Glaize pour « Les Echos »
La quasi-totalité des choristes du requiem
donné en 1943 à Terezin fut décimée…
A Auschwitz, sur le quai d’arrivée, quel-
ques notes légères rassuraient les arrivants
pour éviter tout mouvement de foule : « Au
milieu des aboiements, des douches glacées,
des coups de crosse les déportés voient,
ahuris, des musiciens s’installer sous la
neige. » La musique n’adoucit pas les
mœurs. —S. De.

le grand entretien
« L’argent public
doit préparer l’avenir,
pas masquer la réalité »
Propos recueillis par
David Barroux et François Vidal
Comment s’annonce cette rentrée ?
Il faut prendre un peu de recul. L’année der-
nière, il y avait une forte angoisse liée aux
conséquences de la guerre en Ukraine. Il y a
quelques années, le discours dominant était
aussi très inquiétant, on parlait de la fai-
blesse des démocraties face à des modèles
autocratiques qui semblaient mieux armés
pour faire face aux difficultés… En cette ren-
trée, des aléas subsistent et l’océan dans
lequel évoluent entreprises et Etats est sou-
mis à des courants complexes et contradic-
toires qui créent des tourbillons et une
forme de brouillard. Le resserrement
monétaire ralentit sensiblement la crois-
sance, mais des points positifs sont là. Con-
trairement à ce que certains voulaient
croire il y a une dizaine d’années, la révolu-
tion technologique est en marche et elle n’a
pas détruit des millions d’emplois. Au con-
traire, le marché de l’emploi est un peu par-
tout encore assez dynamique. La deuxième
bonne nouvelle, c’est que même si la con-
sommation et les investissements ralentis-
sent, les consommateurs comme les entre-
prises tiennent bon pour l’instant. Le
resserrement voulu par les banques centra-
les commence maintenant à mordre. Il ne
faut cependant pas aller trop loin et sur-
charger ceux qui tirent la charrette. C’est la
ligne de crête des banques centrales.
On peut donc être confiant ?
Oui, même si un ralentissement est inévita-
ble. Il faut en outre avoir conscience qu’il y a
de vrais écarts de performances qui se des-
sinent. Une fois de plus, les Etats-Unis
démontrent qu’ils font preuve de réactivité
et de capacité d’adaptation. Quand, sur la
durée, votre tissu économique repose sur
un cadre plus souple et subit des prélève-
ments plus faibles, cela permet de flécher
plus vite l’investissement de façon efficace.
Or, la qualité de l’allocation du capital est un
véritable avantage compétitif pour l’Améri-
que, qui sur dix ans n’a cessé de creuser
l’écart avec l’Europe et particulièrement la
France en termes de PIB par tête. L’autre
changement concerne les régimes autocra-
tiques, dont les performances sont décli-
nantes. Et je ne parle pas que de la Russie. La
Chine aussi paie le prix de sa mauvaise ges-
tion de la crise du Covid et de ses attaques
contre ses entrepreneurs les plus dynami-
ques. La Turquie est, quant à elle, contrainte
de revenir progressivement à des politiques
économiques plus conventionnelles.
Est-ce rassurant pour nos
démocraties ?
Les Etats, quel que soit leur modèle, ont
perdu leur suprématie. Pendant long-
temps, ils ont contrôlé tous les leviers
d’action. Aujourd’hui, un nouveau modèle
émerge et une partie de l’influence et du
pouvoir des Etats a basculé vers de nou-
veaux acteurs. Les très grandes multinatio-
nales, les organisations non gouvernemen-
tales les plus structurées, les réseaux
sociaux ont acquis une véritable puissance
que les opinions publiques confrontées à
l’impuissance des politiques ne peuvent
que constater. Une nouvelle charpente
sociale se met en place. Elle n’exonère pas
les Etats de la nécessité de se réformer, voire
de se transformer profondément, surtout
dans les démocraties.
Si les économies ont tenu, c’est aussi
parce que la dépense publique a été
mobilisée…
La réaction des Etats a été intelligente. Si
nous avons évité le gouffre, c’est aussi parce
que la réponse budgétaire a permis de main-
tenir le système à flot pour surmonter une
HENRI DE CASTRIES
Président de l’Institut Montaigne
double crise liée à la pandémie et à l’invasion
de l’Ukraine. Derrière, les ménages comme
les entreprises ont embrayé. Mais là aussi, il
faut avoir conscience que le « quoi qu’il en
coûte » n’aura pas eu le même impact par-
tout. En France, nous avons beaucoup de
mal à retrouver la maîtrise de nos déficits,
alors qu’en Allemagne, le ratio de dette sur
PIB revient au niveau d’avant-crise. Cela doit
nous interpeller sur l’efficacité de la dépense
publique et sur la faiblesse des marges de
manœuvre dont nous disposons pour faire
face à des chocs. Il faut relire « La Cigale et la
Fourmi » de Jean de la Fontaine…
« Si nous avons évité
le gouffre, c’est aussi parce
que la réponse budgétaire
a permis de maintenir
le système à flot pour
surmonter une double
crise liée à la pandémie et
à l’invasion de l’Ukraine. »
Les banques centrales ne risquent-
elles pas d’aller trop loin ?
La phase d’expansion de la masse moné-
taire a été si longue et si massive qu’il est nor-
mal que la reprise en main engagée par les
banquiers centraux depuis un an et demi
pour combattre l’inflation prenne du
temps. Leur tâche est aussi rendue difficile
par le fait que l’économie est touchée par de
nouvelles tendances sur le front de la géopo-
litique, de la régulation ou des innovations
technologiques. L’évolution de l’inflation ne
dépend pas que des taux d’intérêt. La hausse
des prix est aussi tirée par des tendances de
fond. Quand les chaînes d’approvisionne-
ment se fractionnent parce que les entrepri-
ses ne veulent plus dépendre que de fournis-
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
Gilles Bassignac/Divergence
seurs basés en Chine, cela a un coût. Quand
on doit investir dans la transition écologi-
que, cela est aussi inflationniste. Et quand
les Etats revoient à la hausse leur budget de
défense, c’est à la fois une nécessité absolue
et une dépense en plus.
A l’inverse, l’évolution technologique
contribue à tirer les prix vers le bas. C’est un
facteur de productivité et d’efficacité, qui
permet de baisser les prix de biens comme
de services, qu’ils soient basiques ou sophis-
tiqués. Cela permet de solvabiliser et d’élar-
gir la demande et de faire naître ainsi de
nouveaux marchés qui créent un surplus
d’activité sans nourrir l’inflation. Pondérer
ces facteurs n’a rien d’évident pour les ban-
quiers centraux, qui sont sur une ligne de
crête. Comment éviter la surchauffe ou de
trop brider l’économie ?
La France est-elle bien armée pour
affronter cette nouvelle donne ?
Si nous avions, dans les années 1980, main-
tenu la retraite à 65 ans, évité de mettre en
place les 35 heures, préservé la qualité de
notre système éducatif ou encore les atouts
d’EDF au lieu de l’affaiblir à coups d’injonc-
tions contradictoires, la réponse serait oui.
Nous serions aujourd’hui mieux armés.
Mais nous sommes malheureusement vic-
times des contraintes que nous avons été les
seuls à nous imposer. Ce qui limite notre
liberté d’action pour affronter les défis mili-
taires, écologiques et industriels auxquels
nous faisons face. Alors, bien sûr, nos entre-
prises sont en bien meilleure santé qu’il y a
vingt ou trente ans. Le marché de l’emploi se
porte également beaucoup mieux. C’est
notamment le fruit des ordonnances Tra-
vail, des réformes de l’assurance-chômage
et de l’apprentissage. La démographie nous
aide aussi à court terme, avec des classes
d’âge moins nombreuses. Mais le niveau de
nos dépenses publiques constitue un lourd
14
Son parcours
Agé de 69 ans, Henri de Castries est
diplômé de HEC Paris, titulaire d’une
licence de droit et ancien élève de l’ENA
(promotion Voltaire). Inspecteur des
finances, il rejoint la sirection du Trésor
en 1984. Il entre en 1989 chez AXA, dont
il est le PDG de 2000 à 2016. Il préside
l’Institut Montaigne depuis 2015.
Son actu
Henri de Castries est aujourd’hui
administrateur référent de Nestlé
et de Stellantis. Il préside également les
activités européennes du fonds d’inves-
tissement General Atlantic.
A travers ses fonctions à la tête
de l’Institut Montaigne et du Groupe
Bilderberg, il porte un regard éclairé sur
les bouleversements géoéconomiques
à l’œuvre en France et dans le monde.
handicap. Il reste tout à fait déraisonnable.
Et explique l’importance de nos déficits et
de notre dette. En clair, le point mort de la
France est aujourd’hui beaucoup trop élevé.
Il faut le réduire et cela rend une réforme de
l’Etat plus indispensable que jamais, même
si le sujet, à force d’être évoqué sans être
vraiment traité, finit par lasser.
Comment s’y prendre ?
Pour parler sans détour, notre pays s’est
habitué à vivre avec des dépenses sociales
qui représentent 33 % de notre richesse
nationale, 10 points de plus que la moyenne
européenne. Dans un moment où notre
sécurité est questionnée – l’Ukraine –, notre
influence battue en brèche – le Sahel –, notre
souveraineté menacée – la crise migratoire
et l’insécurité –, nos technologies et notre
recherche sévèrement concurrencées – le
nucléaire et le spatial –, il appartient à ceux
qui nous gouvernent comme au peuple
français d’affronter des questions fonda-
mentales sur ce qui fait collectivement sens
pour notre nation. Nous devons nous don-
ner les moyens, le courage et les marges de
manœuvre, si nous voulons éviter le déclas-
sement qui nous guette. L’argent public doit
préparer l’avenir, pas masquer la réalité.
N’est-il pas contradictoire de réduire
la dépense publique alors que l’on
demande de plus en plus à l’Etat ?
Mais ce n’est pas une question de moyens.
D’autres font au moins aussi bien en dépen-
sant moins. C’est le logiciel qu’il faut chan-
ger. Sur la réindustrialisation, par exemple,
l’Etat a décidé de lancer un grand plan
d’action. C’est louable, mais est-on sûr que ce
soit la bonne méthode ? Dans la mesure où
la désindustrialisation de notre pays est liée
à l’excès de dépenses publiques qui a con-
duit à un surcroît de prélèvements sociaux
et fiscaux, en particulier sur le travail quali-
fié, ne vaudrait-il pas mieux s’attaquer à la
source du problème ? Tant qu’un ingénieur
français gagnera moins que son homologue
allemand et coûtera plus à son employeur,
nous souffrirons d’un déficit de compétiti-
vité. Or, je constate avec regret que dans la
majorité, certains s’interrogent sur l’utilité
des allégements de charges sur le travail
qualifié. Où est la vision ? La cohérence ? De
même, dépenser les excédents conjonctu-
rels de l’Unédic avant d’avoir remboursé sa
dette me semble étrange. Ne peut-on réali-
ser la réforme nécessaire de France Travail
en faisant des économies ailleurs ? On
entend de plus en plus dire que les entrepri-
ses ont été les principales bénéficiaires des
politiques menées ces dernières années. Ce
qui sous-entend qu’il serait temps de mar-
quer une pause. Ce serait évidemment une
erreur. Ce sont les entreprises qui créent les
emplois et qui alimentent la croissance.
La situation politique le permet-elle ?
Emmanuel Macron a raison de chercher
une forme d’unité nationale ou de consen-
sus face aux nombreux défis que nous avons
à affronter. Mais pour faire bloc, il faut jouer
en équipe et accepter des compromis. Ce
que notre système politique et le mode
d’exercice de la fonction présidentielle ne
favorisent pas. Polarisé autour du rapport
droite-gauche pendant longtemps, il s’arti-
cule désormais dans la confrontation entre
les extrémistes et les modérés. Ce qui rend
tout compromis très difficile, voire impossi-
ble. En Allemagne, cette culture existe. Elle
permet à des coalitions de voir le jour sur la
base d’un contrat de gouvernement au
terme de négociations qui peuvent durer
plusieurs mois. En France, les éventuels ral-
liements se font sur une base individuelle. Ils
restent fragiles et imprévisibles. L’urgence et
l’ampleur des défis commandent que le bien
commun soit la priorité de nos responsables
politiques, syndicaux et patronaux. n
 « Crépuscule d’été » par Sébastien Pastor pour « Les Echos »

DERNIÈRE HEURE

Salah Abdeslam Les élèves portant Afrique du Sud : Scandale des bijoux
ne veut pas retourner l’abaya n’entreront un incendie fait plus au Brésil : Bolsonaro
L’ÉDITORIAL en prison en France pas en classe lundi de 70 victimes entendu
DES « ÉCHOS » JUSTICE – Salah Abdeslam, ÉDUCATION – Les élèves se AFRIQUE – Il s’agit CORRUPTION – L’ex-prési-

Retraites : une page ' écroué en Belgique où il

encourt une peine de prison
' présentant à l’école en por-
tant l’abaya ou le qamis ne
' de l’incendie le plus grave
jamais recensé en Afrique
' dent brésilien Jair Bolso-
naro et son épouse Michelle
à vie pour les attentats de 2016, pourront pas entrer en classe mais du Sud. Plus de 70 personnes, sont arrivés jeudi au siège de la
enfin tournée souhaite effectuer sa détention
dans ce pays et ne plus retourner
« seront accueillis » par les établis-
sements scolaires, qui devront dès
dont six enfants, ont péri à
Johannesburg, pris au piège dans
police fédérale de Brasilia pour
être auditionnés dans le cadre
en prison en France, selon des la rentrée « leur expliquer le sens » un immeuble délabré, occupé d’une enquête sur le détourne-
Un non-événement. L’entrée en vigueur de la réforme informations confirmées jeudi de cette interdiction, a déclaré notamment par des migrants, ment présumé de bijoux offerts
des retraites, effective ce vendredi 1er septembre, devait à l’AFP. Le djihadiste français de jeudi le ministre de l’Education qui a été ravagé par un violent par des pays étrangers. Les enquê-
selon les syndicats emboliser les caisses de Sécurité 33 ans, condamné en juin 2022 à Gabriel Attal sur France Inter. incendie dans la nuit de mercredi teurs soupçonnent son entourage
sociale en raison de délais de mise en œuvre trop Paris à la perpétuité incompressi- « Derrière l’abaya, derrière le à jeudi. L’immeuble était équipé d’avoir revendu des cadeaux, en
rapprochés. Ce n’est pas le cas, même si certains ble pour les attentats du 13 novem- qamis, il y a des jeunes filles, des de plusieurs grilles de sécurité particulier des montres de luxe, en
dispositifs, en particulier la hausse des petites bre 2015 (130 morts), a effectué la jeunes garçons et il y a des familles. qui ont empêché les habitants vue de l’« enrichissement illicite »
pensions pour les retraités actuels, ne vont être plus grande partie de sa détention Des êtres humains avec qui il faut d’échapper aux flammes. Beau- de Jair Bolsonaro qui risque la
appliqués que très progressivement. Et que des bugs en France depuis son arrestation dialoguer, faire de la pédagogie », coup de rescapés ont été intoxi- prison pour blanchiment et appro-
ne sont pas à exclure. à Bruxelles, le 18 mars 2016. a estimé le nouveau ministre. qués par la fumée et hospitalisés. priation illégale de biens publics.
Certains syndicats et partis politiques affirmaient
aussi que le combat continuerait contre la réforme,
dans la rue et via des recours juridiques pour retarder LA PHOTO DU JOUR
sa mise en œuvre. Là encore, on ne se dirige pas vers
une guérilla sur les décrets parus ces dernières
semaines, les syndicats ayant baissé d’un ton.
Quant au communiqué fourre-tout de l’intersyndicale
appelant à une mobilisation le 13 octobre, il évoque
de nombreuses revendications
(salaires, austérité, égalité
femmes-hommes, transition
écologique plus juste, etc.),
mais pas l’abrogation
de la réforme des retraites,
se contentant de souligner
que « la colère est intacte ».
Il faut dire que les syndicats
Par Etienne ne sont pas sur la même
Lefebvre longueur d’onde. Alors que
la CGT réclame un référendum
Une sur les 64 ans, la numéro un
de la CFDT, Marylise Léon,
nouvelle a souligné récemment dans
séquence « Le Monde » que « son
sociale va organisation n’avait pas
désormais de revanche à prendre sur
le gouvernement ». Mettant
s’ouvrir. davantage la pression sur
les employeurs « pour tirer
vers le haut la situation des travailleurs au quotidien ».
Et la nouvelle secrétaire générale de souligner que la
priorité des salariés est aujourd’hui le pouvoir d’achat.
C’était déjà le cas au printemps, mais la contestation
sociale s’était cristallisée sur les retraites, un thème
plus politique et plus fédérateur. Qui concrètement,
cependant, ne change guère le quotidien des salariés,
avec une application très progressive des mesures.
C’est d’ailleurs le gros avantage de ce type de réforme,
qui génère des économies régulières sur le long terme,
sans effet récessif de court terme.
Comme pour les réformes précédentes (2003,
2010), vivement critiquées, il semble s’avérer qu’une
fois le soufflé de la contestation retombé, il n’y aura
pas de retour en arrière. Même si des formations
politiques affirment le contraire dans la perspective
de 2027. Une nouvelle séquence sociale va désormais LA GRÈCE TOUJOURS LA PROIE DES FLAMMES Les incendies de forêt dévastateurs en Grèce cet été ont touché plus de 150.000 hectares, notamment le parc natio-
s’ouvrir, avec des négociations sur l’emploi des seniors, nal de Dadia (nord), a estimé jeudi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, imputant à nouveau ces sinistres à « la crise climatique ». Les résidents de Giannouli et
l’évolution des carrières, l’usure au travail ou encore Sidiro, dans la région d’Evros ont du évacuer leurs villages, mercredi, alors que la protection civile européenne apportait son aide pour essayer de maîtriser
les retraites complémentaires. Des chantiers qui les feux. Photo Dimitris Alexoudis/EPA/MAXPPP
viendront consolider et compléter la réforme,
et non la remettre en cause.

Lire nos informations

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 CAC 40
n 7.316,7 points
-0,6477 % J 34.913,65 points
DEVISES EUR/GBP 0,8558 EUR/JPY 157,855 EUR/CHF 0,9577 GBP/USD 1,267 USD/JPY 145,6 USD/CHF 0,8834 TAUX €STER 3,652 EURIBOR 3 MOIS 3,803 OAT 10 ANS 3,0796 T-BONDS 10 ANS 4,1348
Inflation alimentaire : Bruno Le Maire
précipite les négociations commerciales
AGROALIMENTAIRE
Philippe Bertrand
et Marie-Josée Cougard
La piste avait été évoquée mercredi lors
d’une réunion à Bercy. Le ministre de l’Eco-
nomie l’a confirmée jeudi, après avoir reçu
les industriels des produits de grande con-
sommation. Les négociations commercia-
les annuelles entre les enseignes et leurs
fournisseurs vont être avancées pour faire
baisser des prix qui ont grimpé de plus de
20 % en deux ans. Même si la hausse est
désormais beaucoup plus modérée, le gou-
vernement proposera à l’Assemblée un
amendement pour déroger de façon excep-
tionnelle à la loi qui fixe la date du 1er novem-
bre au 1er mars de l’année suivante.
Bruno Le Maire a déclaré que les discus-
sions devaient démarrer « dès septembre » et
au plus tard le 15 octobre. Son cabinet pré-
cise qu’elles devraient s’achever au plus tard
fin janvier. L’objectif est de faire passer au
plus vite dans les tarifs la baisse des cours de
nombreuses matières premières agricoles.
Pâtes et huiles
Avant l’été, l’exécutif avait demandé aux 75
plus gros industriels de se remettre à la
table des négociations, avec toutefois une
exemption pour ceux qui n’avaient pas
obtenu auparavant des hausses supérieu-
res à 10 %. Au final, seuls quelques fournis-
seurs ont joué le jeu, comme Lesieur. Sur
France 2, le ministre de l’Economie a nom-
mément cité Unilever, Nestlé et PepsiCo
comme fournisseurs qui « ont fait un peu,
mais pourraient faire beaucoup plus ».
Les distributeurs considèrent que les
industriels ont pris prétexte de la guerre en
Ukraine pour augmenter leurs marges, et
pas seulement pour répercuter les hausses
des matières premières et de l’énergie.
La Fédération du commerce a rappelé ce
jeudi que les derniers chiffres de l’Insee
Pour amadouer
Bruxelles, Microsoft
dissocie Teams de
ses autres logiciels
INFORMATIQUE Dans le viseur de ses
concurrents comme Slack ainsi que des
régulateurs, notamment la Commission
européenne, Microsoft prend les devants. A
partir du 1er octobre, le géant du logiciel va
ainsi dissocier sa messagerie profession-
nelle Teams de ses suites de logiciels
bureautiques Microsoft 365 et Office 365
dans l’Espace économique européen et en
Suisse. « Nous annonçons des changements
proactifs qui, nous l’espérons, commenceront
à répondre à ces préoccupations [...] », écrit
un dirigeant, dans un blog. // PAGE 24
= LES ENTREPRISES CITÉES
Adani 29 France Télévisions 23
Adyen 30 GL Events 22
Albioma 27 JP Morgan 28
Amazon 23 Kirin 20
Canal+ 23 Klanik 22
Carthera 27 Klarna 30
CMA CGM 22 Laforêt 18
Comexposium 22 Les Echos - Le Parisien 23
Credit Suisse 28 L’Equipe 23
Deezer 24 Microsoft 24
FR Accessories 27 Mobilians 21
DOW JONES EURO/DOLLAR
0,0671 % n 1,0842 $
-0,7824 %
notaient que l’excédent brut d’exploitation
des industries agroalimentaires avait gagné
12,5 % en un an et atteint son plus haut
depuis 1994 avec un taux moyen de 48,5 %.
Les industriels avancent qu’en raison de
l’inflation globale, la situation est contras-
tée et que nombreux sont ceux qui n’ont pas
retrouvé leurs niveaux de marges de 2019.
Bruno Le Maire a ajouté que les parties
s’étaient engagés à élargir à 5.000 le nombre
de références de produits qui seront soit en
baisse, soit qui n’augmenteront pas. 3.000
d’entre elles sont vendues sous marque de
distributeur (MDD), le reste sous marques
nationales ou locales. Les promotions des
uns et des autres ne dépassaient pas jusqu’à
Avec Credit Suisse,
UBS publie un profit
record et accélère
les baisses de coûts
BANQUE Le géant bancaire suisse a
encaissé au deuxième trimestre un béné-
fice net de 28,9 milliards de dollars, du
jamais-vu dans la finance. Il profite du coup
de pouce comptable lié à l’intégration de
Crédit Suisse, racheté en mars. Dans le
cadre de ce rapprochement, le groupe zuri-
chois a indiqué qu’il misait désormais sur
un objectif de 10 milliards de dollars de
réduction de coûts, supérieur à ce qui était
prévu. L’intégration de la branche helvéti-
que de Credit Suisse va entraîner 3.000 sup-
pressions de postes en Suisse. // PAGE 28
Naf Naf 20 Sud de France 27
OpenMusée 22 Teleperformance 36
Orange 24 UBS 28
Pernod Ricard 20, 36 Unibail-Rodamco-Westfield
Skweek 23 36
Slack 24 Veolia 36
Soft Kids 25 VinFast 30
Sogo & Seibu 19
Sotralu Group 27
Sovereign Brands 20 AVIS FINANCIER
Spotify 24 Pernod Ricard 19
ONCE D’OR
n 1.942,3 $
-0,2696 %
présent le nombre de 1.000 produits envi-
ron, conformément à l’engagement pris par
les entreprises en juin.
Reste à savoir si le déclenchement des
négociations sera immédiat. « Nous
devrions pouvoir finir fin janvier, c’est-à-dire
avec un mois d’avance. Trente jours d’infla-
tion en moins, cela aura un fort impact sur le
budget des ménages », affirme Jean-Philippe
André, le président de l’Association natio-
nale des industries alimentaires. « En revan-
che, la clôture des négociations le 31 décembre
ne nous paraît pas tenable », dit-il.
Qu’attendre de ce nouveau calendrier ?
« Des hausses et des baisses ou des prix
inchangés. L’idée est de remettre les comp-
Les vélos VanMoof sauvés
in extremis de la disparition
DEUX-ROUES
Julien Dupont-Calbo
La nouvelle pourrait contribuer à rassu-
rer les malheureux clients de VanMoof.
Déclarée en faillite en juillet, la marque
néerlandaise de vélos électriques est
reprise par Lavoie, une entreprise récem-
ment sortie du giron de McLaren, l’entre-
prise britannique versée dans l’automo-
bile et la Formule 1. « Un accord définitif »
a été conclu, indique le communiqué, qui
ne précise pas les termes du deal.
Lavoie, la branche trottinette électrique
de McLaren Applied – qui vend des modè-
les à partir de 1.500 euros –, s’offre une
marque qui a su faire parler d’elle au point
d’en faire un « Tesla » ou un « Apple » du
vélo. Une start-up qui n’a pas su gérer la
croissance de ses opérations. McLaren
Applied a de grandes ambitions pour les
vélos à batterie venus d’Amsterdam.
Des millions pour la relance
« Nous allons investir des dizaines de mil-
lions de livres » dans VanMoof, a expliqué
Nick Fry, le président du nouveau pro-
priétaire, à l’agence Reuters. « C’est une
PÉTROLE (BRENT) Vendredi 1er et
J
86,62 $
0,7561 %
samedi 2 septembre 2023
www.lesechos.fr
La famille
Pinault prête à
investir dans une
agence de talents
à Hollywood
CINÉMA
Bruno Le Maire a déclaré
que les discussions devaient
démarrer « dès septembre » Nicolas Madelaine
et au plus tard le 15 octobre.
Révélées cet été, les négociations entre
Artémis, le holding de la famille
Pinault, et les actionnaires de Creative
Artists Agency (CAA), la puissante
agence de talents américaine – de
l’audiovisuel au sport en passant par la
musique – se poursuivent. Selon les
informations de l’agence Bloomberg
confirmées aux « Echos », elles pour-
raient se conclure « dans les deux ou
trois prochaines semaines ». La négocia-
tion n’est pas achevée, il subsiste des
obstacles, une source proche du dos-
sier souligne donc qu’il n’est pas acquis
que l’opération aboutisse.
L’idée serait qu’Artémis fasse l’acqui-
sition d’une participation majoritaire
dans CAA en rachetant les parts du
fonds de private equit y TPG qui
Eric Tschaen / RÉA
contrôle 53 % du capital. L’opération se
ferait sur la base d’une valorisation de
CAA de 7 milliards de dollars. Selon
Bloomberg, Temasek, le fonds d’inves-
tissement de Singapour, pourrait, lui,
accroître sa participation dans CAA
teurs à zéro », a ajouté Jean-Philippe André. en rachetant les parts du chinois
Pas question de toucher aux lois régissant CMC Capital.
ces discussions qu’il s’agisse d’Egalim ou de
la loi Descrozaille. « Ces textes sont sécuri- Grève à Hollywood
sants pour l’ensemble des filières », clame le L’investissement de François-Henri
représentant des industriels. Pinault, en couple avec l’actrice Salma
De son côté, la FEEF, qui représente les Hayek (cliente de CAA), se ferait via
PME de l’agroalimentaire, s’est dite Artémis et non pas via Kering, qui
« d’accord avec l’objectif du gouvernement de regroupe Saint-Laurent, Gucci et les
casser l’inflation », a déclaré Léonard Pru- autres actifs de luxe de la famille. Arté-
nier, le président. Cela étant, « les PME ont mis possède de son côté, entre autres, la
obtenu des hausses de tarifs moins importan- maison d’enchères Christie’s, le vin
tes que les grands groupes, 6 % contre 10 %. Un Château Latour, l’armateur Ponant, etc.
tiers d’entre elles sont en difficulté en raison La grève des scénaristes et acteurs à
de l’explosion des coûts de production et sou- Hollywood, la crise de croissance du
haitent pouvoir augmenter leurs tarifs ». n streaming et la réputation de la Mec-
que américaine du cinéma de ne pas
être tendre avec ses acquéreurs non
américains, ne dissuadent pas l’ache-
teur français. L’agence CAA est loin de
se limiter aux stars des petit et grand
écrans et compte comme clients toutes
sortes de célébrités susceptibles
d’incarner les actifs de la famille
Pinault et notamment de Kering. CAA
énorme occasion pour nous, il s’agit d’une apporte également du conseil aux
entreprise avec un produit génial. Mais ce entreprises.
ne sera pas une promenade de santé, c’est Considérée comme la plus puissante
aussi une entreprise qui s’est placée elle- agence de Hollywood avec des stars
même dans un cul-de-sac financier. » comme Scarlett Johansson, Tom
Le dirigeant estime qu’une réorganisa- Hanks ou Steven Spielberg, CAA a été
tion des effectifs est nécessaire, et surtout créée en 1975 par notamment Michael
qu’il faut abandonner la vente essentielle- Ovitz et Ron Meyer et est pilotée
ment par e-commerce et la maintenance par trois dirigeants là depuis les
jusqu’ici réalisées en interne. Le groupe années 1990. Ils seraient désireux
s’appuiera désormais sur des partenaires de rester aux commandes, estime
commerciaux et techniques. Une Bloomberg.
manière de limiter les investissements,
les coûts et de permettre un essor plus En phase de concentration
rapide du réseau de distribution. TPG était entré dans CAA en 2010
et avait acquis une participation majo-
De déboires en déboires ritaire quatre ans plus tard à la faveur
Détenu depuis deux ans par le fonds d’une transaction valorisant l’agence à
d’investissement Greybull, McLaren plus de 1 milliard de dollars.
Applied espère conserver le management
et relancer l’activité de la marque, qui a
laissé des milliers de clients orphelins
Le secteur est en phase de concentra-
tion. En 2021, CAA a ainsi acquis sa con-
currente américaine ICM, qui avait elle-
– soit avec des vélos inutilisables en même absorbé l’agence londonienne
attente de maintenance, soit avec des ICM Stellar Sports et ses 800 clients
vélos payés mais non livrés. Les clients dont des stars du football. Dirigée et
restés sur le carreau devraient avoir des fondée par Ari Emanuel, l’agence
nouvelles sur leur sort peu après le 4 sep- Endeavor s’est, elle, beaucoup dévelop-
tembre, ont précisé les liquidateurs pée dans le sport en acquérant l’Ulti-
néerlandais de la société, qui s’est effon- mate Fighting Championship (UFC), la
drée à cause du coût de maintenance de plus prestigieuse organisation de
son parc. n MMA. n
ENTREPRISES
Immobilier : Paris repasse sous la barre
des 10.000 euros le mètre carré
l Dans des volumes d’activité en forte baisse, les prix dans la capitale continuent de s’effriter en août.
l Au 1er septembre, la pierre parisienne se négocie désormais à 9.944 euros le mètre carré en moyenne
selon les indices exclusifs « Meilleurs Agents – Les Echos ».
IMMOBILIER
Anne-Sophie Vion
Un cap symbolique vient d’être
franchi dans le retournement de
l’immobilier résidentiel tricolore.
Paris, marché phare et le plus cher
de France, est repassé cet été sous la
barre des 10.000 euros le m² en
moyenne.
D’après les indices « Meilleurs
Agents – Les Echos », la pierre pari-
sienne se négocie à 9.944 euros, au
1er septembre, creusant le recul
annuel des prix à 4,5 % (–0,2 % sur
un mois). « La hiérarchie des prix
par arrondissements est de retour,
marquée par l’Est parisien en des-
sous des 10.000 euros le m², l’Ouest
autour de ce seuil et le centre au-des-
sus », observe Yann Jéhanno, prési-
dent du réseau Laforêt.
La bascule de la capitale sous le
seuil des 10.000 euros n’est pas une
surprise. Fin juillet cependant, les
notaires du Grand Paris tablaient
encore, à partir des avant-contrats,
sur un prix moyen à 10.070 euros le
m² au 1er septembre.
« Le reflux des prix parisiens a
commencé il y a plus de trois ans,
après la crise sanitaire », précise
Thomas Lefebvre, directeur scien-
tifique de Meilleurs Agents. Depuis
le plus haut du marché, le 1er août
2020, à 10.764 euros le m² en
moyenne, « les prix ne cessent de
s’effriter, d’environ 2 % par an. Sur la
période, la baisse s’établit à –7,6 % au
1er septembre », détaille-t-il.
Pas la première crise
Le marché parisien ne corrige pas
pour la première fois de son histoire
récente. Après la crise financière
des subprimes, les prix intra-muros
ont perdu 7,4 % entre juillet 2008
– le mètre carré s’y négociait alors à
6.505 euros en moyenne –, et
avril 2009. Puis, ils ont essuyé une
nouvelle décrue entre septem-
bre 2011 et mars 2015, au moment
où les banques resserraient le robi-
net du crédit. Les autorités souhai-
taient alors refroidir la flambée des
prix dans la capitale, la hausse
ayant dépassé les 40 % en deux ans,
entre 2009 et 2011 !
Mais cette fois-ci, affirme Tho-
mas Lefebvre, « il s’agit du plus fort
recul enregistré à Paris depuis vingt
ans, qui succède à une plus longue
période d’augmentation des prix de
près de 40 % entre février 2015 et
juillet 2020 ».
Ce nouveau cycle
baissier s’explique
par la difficulté
croissante
de financer à crédit
son projet.
Ce nouveau cycle baissier s’expli-
que par la difficulté croissante de
financer à crédit son projet. La
remontée des taux a été très rapide
depuis le début de l’année. Et ce n’est
pas fini. Plusieurs courtiers attes-
tent d’une poursuite de la hausse,
anticipant des taux moyens pro-
Les passoires thermiques assèchent le marché locatif
L’inquiétude des proprié-
taires monte face au
calendrier coercitif de
remise aux normes des
passoires énergétiques.
A Paris, de plus en plus
de bailleurs renoncent à
louer. Ce qui accélère
l’attrition du parc locatif.
Dans l’entrée du marché immobi-
lier dans un nouveau cycle baissier,
l’indécence énergétique des loge-
ments joue un rôle croissant. C’est
la conséquence d’obligations de
rénovation énergétique de l’habi-
tat qui s’imposent – à marche for-
cée – aux propriétaires.
Sous peine de ne plus pouvoir
louer leurs biens classés G, F et E
dans le diagnostic de performance
énergétique (DPE), les bailleurs
ches des 5 % fin 2023. Début jan-
vier 2022, ils avoisinaient 1 %.
Le renchérissement du crédit
désolvabilise les candidats à
l’emprunt. Dans le même temps, les
prix parisiens se maintiennent à un
niveau élevé. « Les acheteurs sont
conscients que leur enveloppe finan-
cière n’est plus la même depuis la
remontée des taux, analyse Yann
Jéhanno. Ils considèrent aussi que
les prix ont atteint un plus haut et ils
ne sont plus prêts à payer autant. »
Effet « donut »
Les volumes d’activité sont en forte
baisse dans la capitale comme dans
sa banlieue. De mars à juin 2023
versus la même période de 2022, le
repli des ventes à Paris atteint
–23 %. « Depuis, la tendance ne va
pas en s’améliorant, confie Elodie
Frémont, présidente de la commis-
sion des statistiques immobilières
des Notaires du Grand Paris. Des
études notariales spécialisées dans
l’immobilier souffrent beaucoup. »
Les investisseurs locatifs qui autre-
fois achetaient des petites surfaces
sont tenus à un calendrier 2025-
2034 strict de remise à niveau, qui
vient d’être confirmé par décret. Le
couperet de la première échéance,
celle appliquée aux G et qui ne con-
cernent que les nouveaux baux,
tombe en 2025.
« Le calendrier de la rénovation
énergétique est irréaliste », juge
Yann Jéhanno, président du réseau
Laforêt, à l’unisson de nombreux
professionnels. Les obstacles pour
y parvenir sont souvent rédhibitoi-
res. En dépit de la batterie d’aides
financières, notamment MaPri-
meRénov’, le reste à charge pour
réaliser la rénovation des loge-
ments demeure prohibitif.
En outre, la mise aux normes se
heurte à d’inextricables difficul-
tés : trouver les artisans qualifiés,
maîtriser le coût des travaux,
soit dans le but d’un complément
financier à la retraite soit pour y
loger leurs enfants étudiants ont
disparu des radars.
Sur le segment du haut de
gamme, les acheteurs étrangers,
dont le retour avait contribué à sou-
tenir l’activité et la hausse des prix
dans leurs arrondissements de pré-
dilection comme le 6e, le 7e et le 8e,
« sont toujours présents mais plus
exigeants que l’an passé », explique
Elodie Frémont. Autre facteur
dépressif sur les prix : l’arrivée de
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Immobilier, assurance-vie,
impôts, retraites…
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hebdomadaire.
dépasser les impossibilités techni-
ques et/ou liées à la rénovation
dans les copropriétés. De même,
appuie Loïc Cantin, président de la
FNAIM, « une rénovation énergéti-
que demande trois ans pour être réa-
lisée aujourd’hui. Les bailleurs ne
pourront pas remettre en location
assez vite. Ils vont vendre ».
Ventes à perte
C’est déjà le cas. Des bailleurs jet-
tent l’éponge et vendent leurs loge-
ments avec des décotes sensibles
liées au montant des travaux
nécessaires pour rehausser la
note. Dans le réseau Laforêt, la part
des passoires thermiques (F et G)
dans l’ensemble des mises en vente
est passée de 9,6 % au 1er juillet 2022
à 15,4 % un an après. Même si
l’impact de la mauvaise note doit
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
vendeurs contraints, englués dans
des prêts relais pour financer leurs
projets d’achat-revente, et qui doi-
vent revoir à la baisse leurs prix de
vente.
Dans une moindre mesure, le
changement de paradigme dans la
capitale « tient à la poursuite des
effets post-Covid », estime Thomas
Lefebvre. « La crise sanitaire a accen-
tué le désamour vis-à-vis des grandes
villes et, au premier chef, Paris. » De
nombreux ménages, qui ont mal
vécu les confinements successifs,
continuent de préférer acheter plus
grand avec un extérieur dans leur
périphérie.
« La recherche d’un équilibre vie
personnelle et vie professionnelle,
l’envie de davantage de nature, de
moins de pollution, la possibilité de
télétravailler sont autant de facteurs
qui font baisser la popularité des
grands centres urbains », corrobore
Corinne Jolly, présidente de la pla-
teforme Particulier à Particulier
(PAP). On parle de l’effet « donut »,
décrit par une étude du cabinet
McKinsey. A l’image de ce beignet
« Le calendrier
de la rénovation
énergétique
est irréaliste. »
YANN JÉHANNO
Président du réseau Laforêt
être nuancé dans la mesure où le
mode de calcul DPE a changé dans
la période.
Le marché de l’investissement
parisien, où la part des F et G y est
élevée en raison de l’ancienneté du
parc et du poids important du loca-
tif privé, est particulièrement tou-
ché. « Les bailleurs ne savent pas
comment procéder pour améliorer
leur notation sans trop dégrader un
18
avec un trou, il se traduit par une
tendance à la croissance des prix
immobiliers plus forte en périphé-
rie qu’en centre-ville.
Vie de famille
Pourtant Paris reste irremplaçable
en termes d’opportunités profes-
sionnelles, de vie culturelle et de
bonnes écoles pour les enfants.
Mais, la capitale, confrontée
comme depuis des siècles à des
problèmes d’embouteillages, de
saleté et de sécurité dans certains
q u a r t i e r s , c o m m e l ’o b s e r ve
Corinne Jolly, « ne répond pas aux
attentes de ménages qui privilégient
de plus en plus la qualité de la vie de
famille ».
Toutefois, l’effet de report en
banlieue, notamment pour des
maisons avec jardin, s’estompe.
Devenues hors de portée du budget
des acquéreurs, certaines commu-
nes franciliennes chères, notam-
ment dans les Hauts-de-Seine et
dans les Yvelines, sont elles-mêmes
gagnées par la « dépressurisation »
des prix. n
rendement locatif qui est déjà faible
et avec moins de perspectives de
plus-values, souligne Elodie Fré-
mont, présidente de la commis-
sion des statistiques immobilières
des notaires du Grand Paris. Ils pré-
fèrent se débarrasser de leur appar-
tement maintenant et même vendre
à perte. »
Tous les propriétaires n’arbi-
trent pas pour la vente quand le
logement est libéré par son loca-
taire. Certains décident de ne pas
relouer et laissent le bien vacant en
attendant que les prix remontent.
D’autres continuent à louer sans
rénover. « Ce qui prédomine sur-
tout, c’est l’attentisme, relève pour
sa part Corinne Jolly, présidente de
la plateforme Particulier à Particu-
lier (PAP). Les propriétaires sont
perplexes et agacés. » — A.-S. V.
 19 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 ENTREPRISES

Grève inédite au Japon

symbolique pour sauver un grand magasin
Plus de 900 travailleurs ont ainsi sins du Japon, pénalisés hors des stands d’électronique ou d’électro-
DISTRIBUTION débrayé pour l’ensemble de la jour- grandes mégapoles par le déclin ménager et les actuelles boutiques
née forçant le groupe de distribution démographique, ils génèrent encore de luxe et de bouche du grand maga-
La troisième puissance Sogo & Seibu à fermer son magasin près d’un tiers du chiffre d’affaires de sin. « Ikebukuro est historiquement
économique mondiale le plus profitable, situé le long de la l’ensemble de la distribution dans un bastion de Bic Camera, l’autre
recense moins gare d’Ikebukuro, au nord-ouest de l’archipel. L’an dernier, ces « depāto » grand acteur de la distribution d’élec-
de 50 grèves par an. la capitale nippone. Près de 300 sala- – nom japonais tiré de l’anglais tronique du pays. L’enjeu n’est donc
riés se sont retrouvés dans la rue, « department store » –, également pas qu’un problème économique, il y a
Ces villes où les prix Mais, jeudi, les équipes
d’un grand magasin
près du magasin, pour distribuer
des tracts expliquant leur courroux.
très prisés par les touristes étrangers
pour leurs décors et la qualité de
aussi une bataille d’ego lancée par le
patron de Yodobashi », souffle le diri-

baissent du pays ont débrayé en

Recul important des
volumes et effritement
plus prononcé des prix :
la crise annoncée sur
le marché immobilier
tricolore est devenue
une réalité. La tendance
générale devrait
s’accélérer d’ici
à la fin de l’année.
Le reflux des prix immobiliers
parisiens fait tache d’huile et
s’étend à tout l’Hexagone. En
province, les territoires les plus
chers sont les plus touchés par
la correction des prix.
Ainsi, d’après les indices
exclusifs de Meilleurs Agents –
Les Echos, Lyon baisse de 0,2 %
sur un mois et de 8,1 % sur un
an. Le prix moyen y atteint
5.026 euros le m². Bordeaux
cède 1 % en août et 8,6 % sur
douze mois, à 4.797 euros le m².
Ces deux villes ont vu leurs prix
flamber de plus de 40 % en dix
ans et ce réajustement témoi-
gne d’un retour à des tarifs plus
adaptés aux revenus de leurs
habitants et à leur pouvoir
d’achat immobilier en chute
libre depuis la remontée en flè-
che des taux.
Seule Nice, où le mètre carré
se hisse à 5.292 euros, en
gresser : +3 % sur un an (+0,1 %
sur un mois) mais la hausse est
divisée par deux par rapport à
l’an dernier. En réalité, les prix
subissent un coup de frein
généralisé qui touche l’ensem-
ble du territoire.
« Entre l’inflation élevée qui
rogne au quotidien le pouvoir
d’achat des ménages, la flambée
ininterrompue et brutale des
taux d’intérêt immobiliers et les
obligations de rénovation éner-
gétique, sans parler de la hausse
des taxes locales, le marché est
attaqué de toutes parts », s’ex-
clame Yann Jéhanno, président
du réseau Laforêt.
Alors que le secteur du lo-
gement neuf est en plein
marasme et sans mesures
d’urgence de la part des pou-
voirs publics, la dégradation du
marché de l’ancien devrait se
poursuivre tant du point de vue
de l’activité que des prix. « La
crise est sévère et nous n’en som-
mes qu’au début », commente
Loïc Cantin, président de la
FNAIM. Selon la Fédération, et
pour l’ensemble de 2023, les
ventes sont attendues en recul
d’environ 17 %, entre 920.000 et
950.000 unités, et les prix en
baisse annuelle de 5 % France
entière.
masse pour protester
contre la cession de
leur chaîne au fonds
d’investissement
américain Fortress.
Yann Rousseau
— Correspondant à Tokyo
Du jamais-vu en soixante ans. Dans
un Japon où les conflits sociaux sont
rarissimes et où les syndicats osent
rarement s’opposer à leur direction,
les employés du troisième plus
important grand magasin du pays
ont organisé, jeudi, à Tokyo, une
grève historique. Fascinées par le
mouvement – il y a moins de 50 grè-
ves par an –, les télévisions avaient
même mobilisé des hélicoptères
pour filmer l’événement.
Ils souhaitaient dénoncer la
vente, pour un montant de 220 mil-
liards de yens (1,4 milliard d’euros),
des dix grands magasins Sogo &
Seibu, en mauvaise situation finan-
cière, au fonds américain Fortress
Investment Group et la probable
transformation du grand site d’Ike-
bukuro.
Actuellement organisé sur
12 niveaux, ce grand magasin
accueille les principales marques de
luxe occidentales, des centaines de
boutiques de mode, des dizaines de
restaurants et deux immenses éta-
ges dédiés à la vente de nourriture
par des traiteurs, où la population
locale fait quotidiennement ses
courses. « Pour moi, cela a toujours
été un passage obligé en sortant du
train, après le bureau », souffle un
salarié, habitué du bâtiment.
Si, à l’échelle nationale, les ventes
stagnent dans les 180 grands maga-
leurs services, ont ainsi réalisé
5.000 milliards de yens (32 milliards
d’euros) de ventes, selon les derniè-
res données de la Japan Department
Stores Association.
Bataille d’ego
Pour racheter les dix magasins
Sogo & Seibu, répartis dans tout le
pays, à son actuel propriétaire
– le distributeur Seven & i Holdings
Co. –, le fonds Fortress s’est associé à
Yodobashi Camera Co., l’un des
géants nippons de la distribution de
produits électroniques qui cher-
chait depuis des années un emplace-
ment central dans le quartier d’Ike-
bukuro, qui marque un point de
contact avec la grande banlieue nord
de Tokyo.
Dans les présentations faites aux
investisseurs, Yodobashi Camera dit
vouloir créer un espace hybride
mêlant, sur différents étages, ses
geant d’un grand groupe européen
aussi très implanté à Ikebukuro. Il
dit espérer que cette rivalité com-
merciale ne pèsera pas sur l’évolu-
tion de ce quartier qui orchestrait,
depuis des années, sa montée en
gamme.
La maire de l’arrondissement de
Toshima, qui abrite le site, avait
d’ailleurs elle-même expliqué qu’elle
n’était pas favorable à la cession de
Sogo & Seibu. Mais elle n’a pas été
entendue par Seven & i Holdings Co.
qui souhaitait céder, au plus vite, sa
chaîne de grands magasins, fragili-
sée après avoir enregistré des pertes
nettes sur les quatre dernières
années.
Pour tenter d’apaiser les salariés
grévistes, la direction de Seven & i
Holdings faisait savoir, jeudi soir,
qu’elle négocierait, avec les repre-
neurs, le maintien de l’emploi des
différentes équipes. n

Une très bonne performance

sur l’exercice 2022/23

Chifre Résultat Progression Résultat

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

d’Afaires Opérationnel Courant de la marge opérationnelle Net

12 137 M€ 3 348 M€ +32 pdb* 2 262 M€

+10%* +11%* +13%*

Parmi les dix plus grandes villes de France, Bordeaux Alexandre

prend la tête de la correction des prix sur un an,
en chute de 8,6 % au 1er septembre 2023. Photo Shutterstock
Ricard Président
Directeur Général
de Pernod Ricard
moyenne, au 1 er septembre, De façon contracyclique, des
échappe à la tendance. Les prix poches de résistance, comme le

y grimpent de 1 % sur un mois et
de 7,9 % sur un an. De même,
dans le Top 10, Marseille, encore
abordable en relatif avec un prix
moyen en dessous du seuil des
4.000 euros le m² (3.871 euros),
se valorise de 2,2 % sur douze
mois et de 0,6 % en août.
Coup de frein généralisé
En dehors de ces grandes villes,
la tendance estivale est plutôt à
«
littoral atlantique, continuent
de subsister . Relativement
abordable et bien desservi par
le TGV, il séduit notamment des
retraités aisés. Avec le fruit de la
vente de leur résidence princi-
pale dans des marchés urbains
tendus, ils y rachètent souvent
des maisons ou appartements
sans recourir à l’emprunt. Le
réseau Laforêt cite les exemples
de Brest, Lorient, La Rochelle et
Pernod Ricard a une fois de plus réalisé une très bonne
performance annuelle, avec une croissance équilibrée
à deux chifres des ventes et des bénéfices malgré
un environnement volatil. La pertinence de notre stratégie
de croissance, la désirabilité de nos marques et l’engagement
sans faille comme l’agilité de nos équipes nous ont permis
+11%* +10%* +8%*
de gagner des parts de marché dans la plupart des pays
tout en renforçant nos niveaux de prix.
Notre transformation s’accélère grâce au déploiement Marques Marques Marques
d’initiatives commerciales et marketing alimentées
Stratégiques Stratégiques Specialty
par la technologie et les données. Nous réalisons également
Internationales Locales

la stabilité. En août comme en Arcachon dont les prix conti- des progrès solides sur notre feuille de route 2030 en matière
juillet, le prix moyen au mètre nuent de grimper. de responsabilité sociétale et environnementale.
carré des logements anciens en
France est resté inchangé. Au
— A.-S. V.
Bien que l’environnement reste dificile, je demeure confiant +2%*
Amériques
+17%* +8%*
Asie / Europe
dans la capacité de Pernod Ricard à atteindre ses objectifs
1 e r septembre, il s’établit à

3.179 euros le m². Toutefois,
nuance Thomas Lefebvre, direc-
teur scientifique de Meilleurs
Agents, « sur un an, la diminu-
tion est de 0,4 %. C’est la première
fois que les prix baissent, France
entière, depuis sept ans ».
Quant à l’indice des zones
rurales, calculé sur la valeur des
maisons, il continue de pro-
–17 %
Reste du monde
à moyen terme. »
* Croissance interne
LE RECUL ATTENDU
des ventes pour l’ensemble www.pernod-ricard.com
de 2023, selon la FNAIM. Société Anonyme au capital de 396 229 186,15€. Siège social : 5, cours Paul Ricard - 75008 Paris - R.C.S. Paris 582 041 943
Les prix enregistrant pour
leur part une baisse annuelle
de 5 % France entière.
ENTREPRISES Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos 20

Naf Naf, de nouveau

en redressement
judiciaire
MODE
Fragilisée par
le Covid, la chaîne
de vêtements pour
femmes a demandé
son placement
en redressement
judiciaire.
L’été aura été fatal pour Naf Naf.
L’enseigne de prêt-à-porter
féminin a demandé en début de
semaine son placement en
redressement judiciaire, pour
faire face à « des arriérés de paie-
ment de loyers » accumulés
durant la période de Covid, la
marque n’ayant pas été éligible
aux aides durant la crise sani-
taire, a indiqué un porte-parole
du groupe.
L’audience devrait se tenir le
5 septembre auprès du tribu-
nal de commerce de Bobigny,
selon le site spécialisé Fashion
Network, et l’entreprise devrait
« déposer un plan de continua-
tion ».
Déjà en 2020
L’enseigne avait pourtant déjà
fait l’objet d’un redressement
judiciaire en 2020, il y a à peine
trois ans. Un processus qui
avait conduit à sa reprise par le
groupe franco-turc SY Corpo-
rate, l’un de ses principaux
fournisseurs, qui avait déjà
acquis la marque Sinéquanone
en 2019.
Le plan du nouveau proprié-
taire, axé sur le rapprochement
de la production, le renouvelle-
ment fréquent des collections,
la vente en ligne et la refonte
complète du réseau de bouti-
ques, aura donc fait long feu,
malgré les 5 millions d’euros
côté, de Zara à H&M en passant
p a r U n i q l o , e t p a r l ’e s s o r
d ’e n s e i g n e s p l u s h a u t d e
gamme, comme Sézanne.
Des acteurs qui ont les
moyens de mettre en place des
cadences d’investissements
infernales, notamment sur la
vente en ligne et la rotation des
collections.
Secteur en crise
Lancée en 1973 par deux frères,
la marque française emploie
660 salariés en France et
détient 131 magasins. Naf Naf
affichait en 2022 un chiffre
d ’a f f a i r e s d e 1 4 1 m i l l i o n s
d’euros, « en croissance », selon
le porte-parole de l’entreprise.
La société avait cependant
commencé à se restructurer et
avait supprimé 27 postes en
juin 2023 dans le cadre d’un Pernod Ricard a l’ambition de doubler la production de whisky irlandais Jameson de 10 à 20 millions de caisses. Photo Bloomberg
PSE.
Depuis plusieurs mois, le
secteur du prêt-à-porter en
France est secoué par une
violente crise. La combinaison
pandémie, inflation, hausse des
Le whisky, nouveau cheval
de bataille de Pernod Ricard
coûts de l’énergie, des matières
premières, des loyers et des
salaires et concurrence de la
seconde main ont eu raison des
marques les plus fragiles :
Burton of London, Gap France,
Kaporal ou Du Pareil au
Même…
l Le whisky totalise désormais 45 % du chiffre d’affaires de Pernod Ricard.
Certaines comme Camaïeu l Le groupe français continue d’investir dans de nouvelles distilleries.
ou San Marina sont allées jus-
qu’à la liquidation judiciaire.
— Les Echos d’affaires total de l’industrie et 32 % Celle-ci est entrée en production en lent de 250 millions d’euros. En
SPIRITUEUX des volumes, le whisky est même 2021 après un chantier de cinq ans Ecosse, il a prévu de « renforcer le
devenu, au fil du temps, le premier dans la province du Sichuan à Emei portefeuille de whisky ».
Les chiffres clés Marie-Josée Cougard alcool de l’entreprise tricolore. Au Shan. The Chuan dispose d’une En Inde, enfin, l’entreprise fran-
total, cet alcool pèse aujourd’hui capacité de 1 à 1,5 million de litres çaise fait déjà réalisé des scores
Paul Ricard avait-il pensé en créant 45 % du chiffre d’affaires du numéro d’alcool pur. importants cette année grâce à ses
131
MAGASINS
son groupe qu’il vendrait un jour
plus de whisky que du « petit
jaune », qu’il a inventé et qui a fait sa
fortune ?
deux mondial des vins et spiritueux,
précise Alexandre Ricard.

Première distillerie en Chine

Investissements en hausse
Dans ce métier de cycle long où il
faut accepter d’investir massive-
marques locales Royal Stag, Impe-
rial Blue et Blenders Pride. Elle y
totalise une production impression-
nante avec 45 millions de caisses.
qui devaient y être engagés et sont détenus par la marque C’est pourtant la nouvelle réalité A eux seuls, ces alcools d’origine ment dans des stocks devant sou- Les investissements industriels
une campagne de communica- française. de Pernod Ricard, une entreprise irlandaise, écossaise ou américaine vent vieillir plus de dix ans, Pernod destinés à augmenter les capacités
tion ambitieuse, portée par qui s’est considérablement interna- ont représenté un tiers de la crois- Ricard a également des ambitions de production du groupe, tous
Maëva Coucke, une ancienne tionalisée au fil du temps, à coups sance enregistrée sur l’exercice pour son champion, la marque alcools confondus, pourraient qua-
Miss France.
Comme de nombreuses
marques du même genre, Naf
Naf s’est retrouvé asphyxié par
les géants de la fast-fashion d’un
660
SALARIÉS
travaillent pour l’enseigne.
d’acquisitions et de doublements
successifs de son chiffre d’affaires
et dont l’essentiel de l’activité est
désormais tiré par cet alcool brun.
Pernod Ricard se targue désormais
2022-2023 par l’entreprise, qui dis-
tribue même en Europe un whisky
japonais de son partenaire Kirin.
Dans ce décor, Pernod Ricard
vise encore plus grand sur le
irlandaise Jameson. En 2011-2012,
le groupe avait investi pour doubler
la capacité, qui a atteint les 9 mil-
lions de caisses en 2020. L’ambition
est de doubler à nouveau pour
siment doubler sur l’exercice en
cours pour atteindre 1 milliard
d’euros, indique Hélène de Tissot, la
directrice financière. L’investisse-
ment dans la production est ainsi
de détenir un portefeuille riche de whisky. L’entreprise a en tête de atteindre les 20 millions de caisses passé en quelques années de 4 % à
50 marques de whiskies en tous développer ses capacités de pro- grâce à la construction d’une nou- 6 % d’un chiffre d’affaires en crois-
ANNLEGALECH
genres, des scotchs au bourbon en duction en la matière un peu par- velle distillerie à Midleton, non loin sance et devrait continuer de pro-
passant par une multitude de tout dans le monde. C’est dans cet de Cork. L’investissement est de gresser. Et une part très importante
annonces judiciaires & légales crafts, dont un américain qui a esprit qu’elle a construit la toute 250 millions d’euros. de cet effort est destinée à renforcer
mêlé ses arômes à ceux de l’ara- première distillerie de whisky en Dans le Kentucky, où il élabore du la branche whisky.
Etablissement Public Territorial chide…. Chine sous le nom de « The bourbon, il a également annoncé la
PARIS TERRES D’ENVOL Spiritueux le plus vendu dans le Chuan », moyennant un investisse- construction d’une nouvelle distille- Lire « Crible »
URBANISME – MODIFICATION N°1 DU PLU DE SEVRAN :
OBJECTIFS POURSUIVIS ET DEFINITION DES MODALITES
monde, pesant 38 % du chiffre ment de 150 millions d’euros. rie pour un investissement équiva- ( Page 36
DE CONCERTATION
Par arrêté n°2023-009, l’Etablissement public Territorial (EPT) Paris Terres d’Envol
a prescrit la procédure de modification n°1 du Plan Local d’Urbanisme de la
commune de Sevran. Il est porté à la connaissance du public pendant un mois
au siège de l’EPT Paris Terres d’Envol situé à l’Hôtel de Ville d’Aulnay-sous-Bois
Après un bon exercice annuel, le numéro deux
(Boulevard de l'Hôtel de ville, 93600) et dans les locaux du Pôle Urbain de la Ville
de Sevran (1 rue Henri Becquerel - 93270).
Par délibération n°41 du 3 avril 2023, l'Etablissement Public Territorial (EPT) Paris
mondial de l’alcool se veut prudent mais confiant
Terres d'Envol a défini les objectifs poursuivis et les modalités de concertation de
la procédure de modification n°1 du Plan Local d’Urbanisme de la commune de
Sevran. Elle est portée à la connaissance du public pendant un mois au siège de Pernod Ricard a enregistré tion de son mix produit. La hausse par rapport à l’exercice 2021/2022. tion des affaires en Chine à partir du
l’EPT Paris Terres d’Envol situé à l’Hôtel de Ville d’Aulnay-sous-Bois (Boulevard de
l'Hôtel de ville, 93600) et dans les locaux du Pôle Urbain de la Ville de Sevran (1 des résultats supérieurs des prix a permis de compenser les En Europe, où les ventes progres- mois d’octobre. Ce pays subit le
rue Henri Becquerel - 93270). à ses attentes sur effets de l’inflation sans faire fuir les sent de 8 %, la France fait figure contrecoup d’un ralentissement éco-
• Les modalités de la concertation sont les suivantes : l’ensemble de l’exercice clients. Du coup, le résultat opéra- d’exception avec « une activité nomique, mais notre portefeuille
- Les éléments élaborés au fur et à mesure des avancées du dossier seront mis à fiscal 2022-2023. tionnel courant a progressé de 11 % stable », malgré « deux années de demeure résilient et nous pensons
disposition pendant toute la durée de la procédure : à 3,3 milliards d’euros. belles performances consécutives encore y voir des croissances à un
o Dans les locaux du Pôle Urbain de la Ville de Sevran, 1 rue Henri Becquerel - Il est rare que le marché américain du Ricard », a indiqué Alexandre chiffre en haut de la fourchette ou à
93270 Sevran, aux jours et heures habituels d'ouverture ; soit à la peine. Consacré comme le Nombreuses acquisitions Ricard. deux chiffres. »
o Au siège administratif de l'EPT Paris Terres d’Envol, 50 allée des impressionnistes plus gros et le plus rentable par La dette nette a augmenté et s’élève
- 93420 Villepinte, aux jours et heures habituels d'ouverture.
l’industrie mondiale de l’alcool et désormais à 10,2 milliards d’euros Perspectives optimistes
o Sur le site internet de la ville de Sevran : www.ville-sevran.fr
du vin, il a pourtant marqué le pas en raison d’« une gestion très active La hausse des prix a « Bien que l’environnement reste
o Sur le site internet de l’EPT Paris Terres d’Envol : www.paristerresdenvol.fr
au cours de l’exercice 2022-2023. du portefeuille ». Le groupe a ainsi permis de compenser difficile sur l’exercice 2023-2024, je
- Un registre permettant à chacun de déposer ses observations et propositions
sera mis à disposition : « Tout le monde a souffert, nos renforcé sa participation dans le l’inflation sans faire demeure confiant dans la capacité de
concurrents aussi, d’une baisse de groupe américain de vins et spiri- Pernod Ricard à atteindre ses objec-
o Dans les locaux du Pôle Urbain de la Ville de Sevran, 1 rue Henri Becquerel -
93270 Sevran, aux jours et heures habituels d'ouverture ; régime américaine après la phase de tueux Sovereign Brands, qui détient
fuir les clients. tifs à moyen terme », dit Alexandre
o Au siège administratif de l'EPT Paris Terres d’Envol, 50 allée des impressionnistes surconsommation post-Covid », notamment le vin pétillant français Ricard. Dans l’immédiat, l’environ-
- 93420 Villepinte, aux jours et heures habituels d'ouverture. dit-on chez Pernod Ricard, où l’on Luc Belaire, le rhum caribéen « Les prix sont plus bas en France nement difficile pousse le groupe à
Chacun pourra également faire part de ses observations et propositions via une met en avant des phénomènes de Bumbu et le gin Mc Queen. Pernod et les marges se détériorent de façon anticiper un « démarrage plus
adresse e-mail dédiée à la concertation, qui sera communiquée sur les sites déstockage de la part des grossistes Ricard a également pris le contrôle structurelle, car nos coûts de produc- modeste au premier trimestre ».
internet de la commune de Sevran et de l’EPT Paris Terres d’Envol cités ci-dessus.
cruciaux sur ce marché. de la tequila mexicaine Codigo, lar- tion augmentent plus vite que nos Le propriétaire du cognac
- Un message d’information, rappelant au public l’organisation de cette
concertation et les modalités de participation, sera affiché en Mairie de Sevran. Les résultats annuels du géant gement distribuée aux Etats-Unis, prix. » Le marché national repré- Martell, du champagne Mumm ou
- Les modalités de concertation définis ci-dessus feront l’objet d’une publication français du secteur sont de toutes et du whisky à l’arachide Skrewball. sente encore près de 5 % du chiffre encore de la vodka Absolut a ainsi
légale dans deux journaux diffusés dans le département. les façons solides. Le groupe se Le décaissement des dividendes, d’affaires total du groupe. réitéré ses perspectives de crois-
EP 23-464 / contact@publilegal.fr flatte d’avoir « gagné des parts de le programme de rachat d’actions Le groupe s’attend à une baisse sance du chiffre d’affaires dans le
marché dans la plupart des pays » (750 millions d’euros) et un impact des ventes au premier trimestre en haut d’une fourchette comprise
La ligne de référence est de 40 signes l’an dernier. Le groupe a vu son chif- de change positif dollar-euro ont Chine, en raison d’un environne- entre 4 % et 7 %. Le groupe a égale-
en corps minimal de 6 points didot. fre d’affaires progresser de 10 %, à aussi contribué à creuser la dette. ment macroéconomique difficile, ment annoncé un programme de
Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet. 12,1 milliards d’euros. Il a été tiré à Le retour aux actionnaires s’accé- et dans la région Amérique, à cause rachat d’actions compris entre 500
Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69. hauteur de 8 % par un effet prix, 1 % lère avec un dividende proposé d’une base de comparaison élevée. et 800 millions d’euros pour l’exer-
par les volumes et 1 % par l’évolu- de 4,70 euros, en hausse de +14 % « Nous comptons sur une améliora- cice 2023-2024. — M.-J. C.
21 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 ENTREPRISES

Les loueurs de voitures vantent

leur impact sur l’environnement
Réalisé par la branche mobilité
SERVICES partagée de Mobilians avec l’aide
des cabinets Vertigo Lab et Indiggo,
Une étude publiée le rapport détaille tout d’abord la
par l’Ademe à l’initia- contribution du secteur à l’écono-
tive du secteur détaille mie française. Avec 6 millions de
les vertus de cette locations réalisées en moyenne
forme de mobilité chaque année dans l’Hexagone, les
partagée. entreprises du secteur génèrent un
chiffre d’affaires d’environ 4,3 mil-
liards d’euros et 12.000 emplois
Les voitures 100 %
directs.
électriques restent
toutefois sous-repré- 12 % des voitures neuves
sentées dans le parc, Elles figurent également parmi les
faute d’intérêt plus gros acheteurs de voitures
des clients. neuves du pays, en totalisant bon
an mal an quelque 230.000 imma-
Lionel Steinmann triculations, ce qui représente près
de 12 % du marché.
La location de voitures est l’amie de Sur le plan environnemental,
l’environnement : tel est le message l’usage de ces véhicules est plus
porté par une étude sectorielle
publiée ce mois-ci par l’Ademe, et
dont le bilan pourrait être encore
plus favorable si les clients n’étaient
vertueux que le reste du parc,
détaille l’étude. Leur taux d’occu-
pation, alors que le gouvernement
cherche à lutter contre l’auto -
pas aussi réticents à louer des voi- solisme, s’élève à 2,19 passagers par
tures électriques. voiture louée, nettement plus que
la moyenne (1,67). La location de les professionnels lors de la confé-
voitures se campe également en rence de presse jeudi, les modèles
allié du ferroviaire, le mode de 100 % électriques ne représentent
transport longue distance le moins que 6 % des véhicules à louer. Alors
émetteur de CO2. Dans 21 % des cas, qu’ils atteignent 15 % des ventes de
les locations pour motif profes- neuf sur les sept premiers mois de
sionnel se font à la suite d’un l’année.
voyage en train, indique l’étude.
Cela revient à des économies subs- Faible demande
tantielles d’émissions de gaz à effet pour l’électrique
de serre par rapport au même par- Pour leur défense, les loueurs font
cours effectué intégralement en valoir que ces voitures sont nette-
voiture. ment moins demandées par le cha-
La contribution à la décarbona- land : leur taux d’utilisation n’est
tion des transports serait toutefois que de 47 %, très en dessous de la
beaucoup plus nette si l’offre était moyenne de 73 %, toutes motorisa-
plus fournie en voitures à batterie. tions confondues.
Le rapport ne s’attarde guère sur le « L’offre ne rencontre pas encore Les modèles 100 % électriques ne représentent
sujet, mais comme en convenaient totalement la demande », confirme que 6 % des véhicules à louer. Photo Syspeo/Sipa
Jean-Philippe Doyen, le président
de la branche mobilité partagée de demandent l’appui des pouvoirs (LOM) de verdir une part de leur
Mobilians. Ces réticences de la publics, en particulier pour l’instal- flotte puissent inclure dans leurs
2,19
PASSAGERS
clientèle pèsent sur la rentabilité,
d’autant que ces voitures moins
louées coûtent aussi 30 % à 40 %
plus cher à l’achat.
lation de bornes de recharge
rapide, qui peut se révéler très coû-
teuse, dans certains parkings de
gare ou d’aéroport. Ils souhaitent
calculs les véhicules loués (seuls
ceux qui sont achetés sont pris en
compte aujourd’hui). Une mesure
à coût nul pour les finances de l’Etat
Taux d’occupation par voiture Pour amplifier la conversion de également que les entreprises et qui simulerait la demande, font-
louée, contre 1,67 en moyenne. leur flotte, les professionnels tenues par la loi sur les mobilités ils valoir. n

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sont invités à se manifester
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Hustaix I Benjamin Tamboise I Charlotte Fort I Alicia Alves I Éric Samson I Théophile Fornacciari Hustaix I Benjamin Tamboise I Charlotte Fort I Alicia Alves I Éric Samson I Théophile Fornacciari
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sont invités à se manifester • Acivité : Maison d’édiion numérique de soluions d’apprenissage centrées
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et Speechlab (apprenissage de la prise de la parole en public)
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Judiciaire Associé supérieur, centres de formaion
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entreprises françaises
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Activité : Transport routiers de marchandises

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Hustaix I Benjamin Tamboise I Charlotte Fort I Alicia Alves I Éric Samson I Théophile Fornacciari
Hélène Bourbouloux I Jean-françois Blanc I Gaël Couturier I Cécile Dür I Nathalie Leboucher I Sylvain
Hustaix I Benjamin Tamboise I Charlotte Fort I Alicia Alves I Éric Samson I Théophile Fornacciari

Chiffre d’affaires au 31.12.2021 (12 mois) : 5 380 K€ Les candidats intéressés

sont invités à se manifester
Effectif actuel : 43 salariés auprès de :
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Me Cécile DÜR,
du candidat repreneur et justifiant de sa capacité commerciale et financière à
administrateur
judiciaire associée
intervenir dans une telle affaire.
17 rue du Port
27400 Louviers
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Les candidats intéressés
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et paramédicaux non invasifs. La commercialisaion intervient auprès de :
auprès de professionnels des secteurs du médical et de la beauté &
bien-être, tant en France qu’à l’étranger. SELARL FHBX
Me Alicia ALVES,
• Chiffre d’affaires 2022 : 1 183 K€ dont environ 30% à l’export. Administrateurs
• Siège social : Louviers (27) Judiciaires Associés
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91080 Evry-Courcouronnes
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vendredi 22 septembre 2023 à 12h00 e-mails :
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evry@hbx.eu
karine.couteau@hbx.eu
STEFMETAL
Redressement judiciaire du 24/07/2023
• Acivité : Travaux de métallerie et serrurerie
• Chiffre d’affaires au 31/12/2022 (exercice clos) : 2 985 393,26 €
• Siège social : 1 rue Lavoisier - Zone industrielle de la Gaudrée
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3 octobre 2023 à 12 h 00
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VOUS SOUHAITEZ PARAÎTRE DANS CETTE RUBRIQUE
Les candidats intéressés
sont invités à se manifester
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Contact : Sarah MEDARD : 01 87 39 74 94 SELARL FHBX
Me Cécile DÜR,
administrateur
judiciaire associée
17 rue du Port
27400 Louviers
smedard@lesechos.fr www.hbx.eu
e-mails :
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CHAUBEYRE SAS
Les candidats intéressés
• Acivité : Fabricaions de chaînes en acier, zinguée, inox ou sont invités à se manifester
galvanisée, de tout type de produit à base de fil métallique, auprès de :
de cordes et drisses, façonnage de câble acier et élingues acier
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SELARL FHB
Me Alicia ALVES,
• Chiffre d’affaires 2022 : 1 448 698 € Administrateurs
Judiciaires Associés
• Siège social : La Gueroulde - 27160 BRETEUIL-SUR-ITON 98 Allée des Champs Elysées
La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au
91080 Evry-Courcouronnes
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02/10/2023 à 12 h 00
e-mails :
selim.mikou@hbx.eu
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engagement de confidenialité et une présentaion succincte du candidat. jessica.dinoird@hbx.eu
SAS ANOVA-PLUS - Spécialisée dans le développement de kits de dépistage
de pathogènes, sur site et en temps réel, pour l’industrie agro-alimentaire
Redressement judiciaire du 20 janvier 2023
• Acivité : Société spécialisée dans le développement d’ouils de diagnosic précoce
de pathogènes et d’aide à la décision, desinés aux filières de l’agro-industrie
• Locaux sis 4, rue Pierre Fontaine à Evry-Courcouronnes (91058)
• Chiffre d’affaires / Résultat d’exploitaion / CIR :
- au 31/12/2022 : 405 129 € / (235 533 €) / 109 456€
- au 31/12/2021 : 388 606 € / (95 458 €) / 101 388€
• Effecif total : 7 salariés
• Brevets UE : 2 (dépôt 2021 et 2022)
• Priorité pour les mois à venir structurer et développer la force de ventes
La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au
mercredi 20 septembre à 12h00
L’accès à une data room électronique sera autorisé après régularisation d’un
engagement de confidentialité et une présentation succincte du candidat.
ENTREPRISES
Le monde des Salons
a retrouvé tout son optimisme
ÉVÉNEMENTIEL
Le secteur est de
nouveau en ébullition,
et les rares événements
encore en retard
au premier semestre
semblent prometteurs
au second.
Martine Robert
C’est le coup d’envoi d’une rentrée
chargée d’espoirs pour les Salons.
Who’s Next, rendez-vous de la
mode, et Bijorhca, son équivalent
dans les bijoux, ouvrent le bal du 2
au 4 septembre Porte de Versailles à
Paris, suivis d’une dizaine d’événe-
ments pour son organisateur
Comexposium – de Gourmet Sélec-
tion au Salon international des
équipements commerciaux en pas-
sant par Paris Retail Week ou Solu-
tions CSE… Prévu du 7 au 11 à Ville-
pinte, Maison & Objet mobilise déjà
15.000 personnes pour son mon-
tage. De 10.000 à 20.000 personnes
devraient s’y croiser chaque jour
entre exposants, visiteurs, presta-
taires… L’optimisme est de mise
pour le secteur.
« Les performances au premier
semestre ont été très bonnes. Nous
avons dû restreindre l’accès au Salon
de l’agriculture tant il y avait de
monde, Rétromobile a enregistré
25 % de visiteurs en plus… A l’étran-
ger, c’est reparti aussi, notamment
en Chine : dans l’alimentation, le
SIAL a comptabilisé 15 % de visiteurs
supplémentaires. Et au second
semestre, tout se présente bien… » se
félicite Renaud Hamaide, le patron
de Comexposium.
Déclinaisons à l’étranger
Le numéro quatre mondial, avec
150 événements professionnels et
grand public par an, a d’ailleurs
lancé 20 Salons sur 2022-2023 et
décline certaines de ses enseignes à
l’étranger tels Milipol (sécurité) en
Inde, Bim (construction numéri-
que) à Copenhague, Silmo (optique)
à Singapour, Imcas (chirurgie) au
Brésil…
Le rebond des Salons se vérifie
aussi chez GL Events. « Les fréquen-
tations du premier semestre retrou-
vent ou dépassent leurs niveaux his-
toriques, hormis les Salons de la
Le chantier du tunnel du Mont-Blanc
reporté à la dernière minute
INFRASTRUCTURE
Le tunnel du Mont-
Blanc devait normale-
ment être fermé
à la circulation
dès le 4 septembre
pour un lourd chantier
de maintenance.
Les travaux seront
reportés, après la
fermeture du tunnel
de Fréjus consécutive
à un éboulement
en Savoie.
La décision était attendue, elle est
finalement actée. La France et l’Ita-
lie ont décidé de reporter la longue
fermeture prévue à compter de
lundi pour maintenance du tunnel
du Mont-Blanc. Objectif : ne pas
congestionner le trafic routier
après la fermeture du tunnel de Fré-
jus consécutive à un éboulement
dimanche en Savoie, ont annoncé
jeudi des sources ministérielles
françaises et italiennes.
Le Salon Who’s Next se tiendra du 2 au 4 septembre au parc des expositions de la porte de Versailles,
à Paris. Photo Pascal Sonnet/Hans Lucas
mode en France et en Chine ainsi que
ceux du bâtiment-décoration en
Chine où ces secteurs connaissent des
difficultés économiques. Mais on
constate dans ce pays un redémar-
rage ce semestre », précisait Olivier
Ferraton, directeur général, lors de
la présentation des résultats
fin juillet.
Evolution du marché
Sur la première partie de l’année,
GL Events a doublé son chiffre
d’affaires Salons par rapport à la
même période en 2022, soit 144 mil-
lions, et enregistré une marge opé-
rationnelle de 23 %. Global Indus-
trie, par exemple, a attiré 72 % de
visiteurs et 41 % d’exposants en plus.
Dans ce contexte, l’édition de
Matteo Salvini, vice-Premier
ministre italien chargé des Trans-
ports, et son homologue français
Clément Beaune, ont convenu que
« le tunnel du Mont-Blanc ne fermera
pas lundi ». Les travaux seront
« probablement reportés à septem-
bre 2024 », avancent des sources au
ministère italien des Transports.
Un calendrier infirmé à ce stade par
son homologue français Clément
Beaune, qui évoque de son côté « un
report d’au moins quelques jours ».
Impact météo
In fine, « cela sera fonction de la réou-
verture de l’autoroute A43 », précise
Clément Beaune. Cet axe permet
l’accès au tunnel du Fréjus à la fron-
tière franco-italienne. Mais la
remise en service de cette auto-
route, prévue en théorie sous huit
jours et en mode dégradé (avec des
conteneurs pour se prémunir de
nouveaux éboulis), dépendra de la
météo locale, prévient-il aussi.
Quant à la ligne ferroviaire de
Maurienne, qui a encore plus
souffert de l’éboulement des
15.000 mètres cubes de roches que
l’A43, les opérateurs ferroviaires
(SNCF, Trenitalia et des compagnies
Maison & Objet va de nouveau irri-
guer loin avec 56 % de marques
internationales (soit 1.400), 45 % de
visiteurs étrangers (soit 30.600),
reprenant son rang parmi les pre-
miers Salons au monde. « Le mar-
ché a beaucoup changé depuis le
Covid avec les nouveaux usages, les
évolutions socio-économiques…
C’est pourquoi nous allons vers une
“premiumisation” de l’offre et ajou-
tons une section autour de produits
de bien-être pour le corps, l’esprit et la
maison. De même, nous avons lancé
notre marketplace en avril pour
devenir un leader international mul-
ticanal de la décoration et du
design », affirme Mélanie Leroy, la
nouvelle directrice générale de la
Safi, l’organisateur. « Sur notre mar-
de fret) sont prévenus : il ne sera pas
possible de rouvrir cette ligne tran-
salpine « avant deux mois au
moins », complète le ministre des
Transports.
Le tunnel du Mont-Blanc devait
être fermé à la circulation du 4 sep-
tembre au 18 décembre pour de
lourds travaux de maintenance de
sa voûte. Des centaines de véhicules
légers et de camions y transitent
chaque jour, ainsi que par le tunnel
de Fréjus.
« Nous risquons vraiment
un blocage »
Mais ce dernier a été interdit aux
véhicules lourds la semaine der-
nière et jusqu’à nouvel ordre, après
l’éboulement spectaculaire de
rochers en Maurienne, un axe
majeur entre la France et l’Italie du
Nord. Récemment, Rome pressait
Paris de surseoir à la fermeture du
tunnel du Mont-Blanc afin d’éviter
de bloquer les camions et de les
obliger au contournement par Nice
et Vintimille, beaucoup plus au sud.
« Le tunnel de Fréjus est fermé à
cause de l’éboulement, le Mont-Blanc
risque de fermer pour cause de tra-
vaux, le tunnel du Gothard [en
ketplace, on peut déjà commander
10.000 produits et ce sera 40.000 d’ici
à la fin de 2024 », poursuit la diri-
geante.
Même montée en puissance du
digital chez Comexposium.
« L’ambition est d’accélérer et de sim-
plifier le business de nos communau-
tés toute l’année, en complément des
événements physiques. Nous vou-
lons référencer plus de 10.000 mar-
ques et atteindre 300.000 acheteurs »
sur notre plateforme, souligne
Renaud Hamaide. Que l’on ne s’y
trompe pas. « C’est définitivement le
Salon qui tire la boutique en ligne et
non l’inverse. Mais cet e-shop pré-
pare aussi le terrain, en présentant
des produits à découvrir sur la pro-
chaine édition physique. » n
Suisse] également après un déraille-
ment. Nous risquons vraiment un
blocage », s’était alarmé jeudi Mat-
teo Salvini. « L’objectif est de rouvrir
Fréjus dès que possible mais j’ai
demandé [à mon homologue fran-
çais Clément Beaune] la faveur de
reporter les travaux sur le Mont-
Blanc, sinon ce sera le chaos », avait-il
ajouté.
Des centaines de
véhicules légers et de
camions y transitent
chaque jour,
ainsi que par le tunnel
de Fréjus.
Selon les sources ministérielles
italiennes, la décision formelle sur
le report des travaux du Mont-
Blanc sera prise lundi au cours
d’une réunion intergouvernemen-
tale. Le sujet est crucial pour les
échanges commerciaux : l’Italie est
le troisième partenaire commercial
de la France, elle-même étant le pre-
mier investisseur dans la Péninsule.
— D. F., avec agences
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
mécénat
Le Mucem cherche
à raviver la flamme
de Marseille 2013
CULTURE
Le nouveau patron du Musée
des civilisations de l’Europe
et de la Méditerranée cherche
à retisser les liens avec les
entrepreneurs locaux qui
avaient permis à Marseille
d’être labellisée capitale
européenne de la culture.
Une première étape a été
conclue avec la French Tech.
Paul Molga
— Correspondant à Marseille
Les visiteurs du Musée des civi-
lisations de l’Europe et de la
Méditerranée (Mucem) à Mar-
seille peuvent désormais éviter
l’attente à la billetterie en sous-
crivant un abonnement numé-
rique infalsifiable depuis leur
smartphone. L’innovation est
présentée comme une pre-
mière mondiale dans le milieu
de la culture.
Moyennant un prélèvement
sans engagement à partir de
3 e u r o s p a r m o i s (c o n t r e
12 euros l’entrée unique), elle
permet à son porteur de valider
son accès sur des bornes NFC
installées à l’entrée des espaces
d’exposition, comme un paie-
ment sans contact chez le com-
merçant. « Avec ce système, nous
Le Mucem a été dessiné par l’architecte Rudy Ricciotti.
cherchons à renforcer le senti-
ment d’appartenance à la com-
munauté du musée », explique
Adrien Joly, directeur du déve-
loppement du Mucem qui vise
en particulier les 60.000 per-
sonnes visitant régulièrement
le lieu.
Culture et technologie
Pour mettre au point cette tech-
nologie, l’institution s’est rap-
prochée de l’écosystème local
de la French Tech, et a con-
vaincu un pool d’entrepreneurs
mécènes de développer et de
financer l’outil pour un mon-
tant évalué entre 200.000 et
250.000 euros : le spécialiste du
conseil en digitalisation Klanik,
le concepteur de solutions
d’identification sans contact
STid, et le prestataire technique
OpenMusée pour la réalisation
de l’application mobile.
Des solutions d’abonnement
clés en main existent déjà pour
les musées, mais elles offrent
un niveau de sécurité tout rela-
tif, pouvant facilement se prêter
(quand il s’agit de cartes d’abon-
nement) ou se copier (via la cap-
ture d’écran d’un QR-code par
exemple). « C’est un programme
de transformation numérique
22
global que nous accompagnons à
travers ce projet. Plus que des
mécènes, nous sommes des par-
rains cherchant à rapprocher
deux mondes, culture et techno-
logie, qui n’ont pas l’habitude de
travailler ensemble », explique
Johan Guedj qui a créé Klanik
en 2011. Son entreprise compte
750 collaborateurs et plus de
130 clients pour un chiffre
d’affaires de 58 millions d’euros.
S’ancrer dans le tissu
local
Avec le patron de STid, Vincent
Dupart, connu pour sa solution
Mobile ID qui dématérialise les
identifiants d’accès sur le
smartphone, il partage le
même objectif : « expérimenter
des modes d’accès plus démocra-
tiques à la culture ». Outre la
sécurité, la solution devrait
offrir une interactivité inédite.
« Nous connaîtrons mainte-
nant le parcours des visiteurs
selon les expositions et bénéficie-
rons d’informations pour amé-
liorer et mieux diffuser notre
offre culturelle », explique Pier-
re-Olivier Costa récemment
nommé à la tête du musée. Il a
fait de l’ancrage territorial du
Mucem, qui a fêté ses dix ans en
juin, l’une de ses priorités.
« Beaucoup de Marseillais ne
sont pas revenus après leur pre-
mière visite », se désole-t-il.
Shutterstock
Fo r t d ’u n s o l i d e c a r n e t
d’adresses, ce quinquagénaire
discret a passé les premiers
mois de son mandat à resserrer
les liens entre l’établissement et
le microcosme économique
phocéen. « Le Mucem est un
musée sociétal qui porte en lui
des liens naturels avec le tissu
local », explique-t-il. Il a notam-
ment courtisé Rodolphe Saadé,
l’emblématique patron de CMA
CGM – et cela pourrait débou-
cher prochainement – mais
également les chefs d’entrepri-
ses de l’influent Club Top 20 et
ceux, plus jeunes, du Club 29
pour « rallumer la flamme de
Marseille-Provence 2013 »,
année où la cité phocéenne,
auréolée du titre de capitale
européenne de la culture, avait
inauguré le Mucem.
Pour l’heure, le musée est
soutenu par la Cepac, Digital
Realty, Engie, La Compagnie du
Ponant et le groupe La Varappe.
Une exposition programmée
sur la mode pourrait être l’occa-
sion d’attirer des entreprises du
luxe. En 2021, le mécénat et les
activités commerciales ont
représenté 1,3 million d’euros
sur un budget de 22,5 millions
d’euros. n
 HIGH-TECH&MEDIAS
23 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023

Le groupe
L’Equipe en ordre de bataille Les Echos -
Le Parisien
à l’aube d’une année exceptionnelle mise sur la
transition
l De la Coupe du monde de rugby aux JO, une succession inédite d’événements organisés
en France offre au média sportif un tremplin pour accroître son empreinte.
écologique
l Pour tirer plus de valeur de ses contenus, L’Equipe met fin à son partenariat avec Canal+. MÉDIAS

SPORT Le groupe vient

Stéphane Loignon
et Nicolas Madelaine
L’Equipe entame cette saison avec
des fourmis dans les jambes. Une
succession hors norme d’événe-
ments sportifs organisés en France
offre au groupe une opportunité
sans précédent de conquérir de
nouveaux fidèles. De l’imminente
Coupe du monde de rugby jus-
qu’aux Jeux paralympiques à la fin
de l’été 2024, en passant par l’Euro
de football, le rituel Tour de France
et bien sûr les Jeux Olympiques de
Paris, du 26 juillet au 11 août pro-
chains, la France entière aura les
yeux rivés sur l’actualité sportive.
« Une année exceptionnelle
commence, se réjouit Laurent
Prud’homme, le directeur général.
Nous en observons déjà les premiers
effets, avec de très bonnes ventes pour
le journal après la victoire de l’équipe
de France de rugby sur l’Australie en
match préparatoire. » A quelques
jours du début officiel de la compéti-
tion, L’Equipe annonce une décision
audacieuse. « Après discussion avec
Canal+, nous avons décidé de mettre
fin à l’inclusion des contenus numéri-
ques de “L’Equipe” dans l’offre
Canal+ Sport », note le dirigeant. La
mesure, applicable à partir du
1er septembre, concerne environ
200.000 abonnés et réduit drasti-
quement le parc du média sportif à
environ 150.000 abonnés numéri-
ques. Contacté, Canal+ ne fait pas de
commentaire. « Ce système de distri-
bution par inclusion se justifiait
quand nous étions un simple site
d’information sportive. Nous som-
mes devenus une véritable plate-
forme numérique avec des contenus
variés – vidéos, documentaires, pod-
casts… –, le revenu par abonné que
nous tirions de cet accord ne suffisait
plus à monétiser nos investissements
dans ces contenus à valeur ajoutée »,
précise Laurent Prud’homme.
Hausse des profits
Ce choix assumé s’inscrit dans une
stratégie plus large, de long terme.
« Nous nous orientons vers une straté-
gie de valeur et non plus de volume »,
poursuit-il. La distribution par des
tiers reste à l’ordre du jour, si le
revenu par usager (ARPU) est suffi-
sant. « L’Equipe » reste distribué
dans le pack sport de Bouygues
Telecom (depuis mi-2022) et pour-
rait l’être demain par d’autres opéra-
La télévision est un des piliers du groupe. La chaîne L’Equipe sort d’une année 2022 record. Photo Stéphane de Sakutin/AFP
teurs – des discussions sont en tionnelle à un vrai groupe multimé-
cours. Cette prise de risque est un dia », insiste Laurent Prud’homme.
signe de confiance pour L’Equipe, Celui-ci compte quatre piliers. Le
alors que le groupe d’environ premier est le journal (papier ou
600 collaborateurs, dont la moitié PDF). Repositionné comme média
de journalistes, surfe sur une dyna- sportif généraliste, moins focalisé
mique positive. En 2022, il a affiché sur les résultats et traitant aussi de
un résultat opérationnel positif de sujets de société ou économiques, il
6,4 millions d’euros, en progrès est bénéficiaire. Ses ventes sont
après une année 2021 déjà dans le restées stables en 2022 (environ
vert (4,1 millions) et marquée par un 215.000 exemplaires selon l’ACPM).
effort de maîtrise des coûts. Deuxième pilier, la télévision. La
« En trois ans, nous sommes pas- chaîne L’Equipe sort d’une année
sés d’un groupe de presse écrite tradi- 2022 record. Le groupe a aussi lancé
fin 2022 deux chaînes numériques,
L’Equipe live 1 et 2. « L’Equipe » se
déploie également sur les réseaux
6,4
MILLIONS D’EUROS
Le résultat opérationnel
sociaux, avec plus de 1 million
d’abonnés sur TikTok et presque
autant sur YouTube. Enfin, la plate-
forme numérique, avec environ
200 millions de visites mensuelles
pour l’application et le site, constitue
du groupe L’Equipe en 2022. le dernier et essentiel pilier.
Aux revenus tirés de ces qua-
tre médias s’ajoutent ceux de la
diversification, en plein dévelop-
pement et qui comptent pour envi-
ron 13 % du chiffre d’affaires.
« L’Equipe » coorganise en septem-
bre, avec France Télévisions et
Radio France, la deuxième édition
du colloque « Demain, le Sport ! »,
un mois avant d’inaugurer la pre-
mière cérémonie du Vélo d’or, sur le
modèle du Ballon d’or de « France
Football », filiale du groupe Amaury
propriétaire du quotidien sportif.
Bascule numérique
Le journal met aussi à profit son
riche fond photo et intervient
comme fournisseur, avec l’AFP,
d’une exposition sur le rugby orga-
nisée par la SNCF dans 30 gares.
Enfin, le groupe s’est développé
dans la production audiovisuelle,
avec sa filiale 21 Production, qui réa-
lise les commentaires des matchs
de Ligue 1 et 2 en marque blanche
pour Amazon et va produire les
matchs de Betclic Elite pour la plate-
forme de basket Skweek, dont elle
réalise déjà les commentaires et
émissions. La filiale compte aussi
comme client la chaîne France 24,
p our laquelle elle réalise les
émissions et journaux de sport
depuis janvier.
Le groupe voit ainsi ses revenus
répartis en trois sources équivalen-
tes, le chiffre d’affaires publicitaire
issu de la télévision (un tiers), la
vente de journaux et la publicité
dans le journal et le site (un tiers), et
enfin l’abonnement et la diversifica-
tion (un tiers). Vu sous un autre
prisme, la part du numérique (publi-
cité et abonnement) grandit et
devrait dépasser les revenus tirés du
papier en 2024. Un croisement jadis
espéré en 2023. n
de recruter Vincent
Giret, jusqu’alors
directeur de l’infor-
mation et des sports
de Radio France.
Marina Alcaraz
Le groupe Les Echos - Le Pari-
sien veut se renforcer sur la thé-
matique porteuse du dévelop-
pement durable. Il vient de
recruter pour cela Vincent
Giret, jusqu’alors directeur de
l’information et des sports de
Radio France qui participera
« à la conception et au lancement
de nouveaux projets de diversi-
fication dédiés à la thématique
de l’impact et du développe-
ment durable », selon le com-
muniqué du groupe.
Ce professionnel des médias
de soixante-deux ans, qui a tra-
vaillé pour « L’Expansion »,
« Le Monde » et divers titres,
ava n t d e r e j o i n d r e R a d i o
France en 2017 prenant la direc-
tion de Franceinfo, aura notam-
ment pour mission de travailler
à la création « d’une marque et
d’un média 100 % numérique
sur la transition écologique »,
avec « une dimension résolu-
ment prospective ». Il devrait
bénéficier d’une équipe dédiée,
comprenant des journalistes.
Repositionnement
de Netexplo
Ce projet se fera indépen -
damment des autres mar-
ques médias du groupe
(« Les Echos », « Le Parisien »,
« Radio Classique », etc.) et
sera lancé dans les prochains
mois. Ses contours seront
dévoilés ultérieurement.
Le projet se fera
indépendamment
des autres marques
médias du groupe
et sera lancé dans
les prochains mois.
Il sera articulé avec Netexplo,
une agence spécialisée dans les
conférences sur le numérique et
le décryptage des tendances
(accompagnement des entre-
prises, études, conférences sur
la transformation numéri-
que, etc.) acquise par le groupe

La chaîne sportive du groupe se rapproche de l’équilibre financier
Le 21e canal de la TNT
sort d’une saison réussie,
marquée par de nombreux
records d’audience.
Ce succès se traduit aussi
dans les comptes. La chaîne,
lourdement déficitaire il y a
encore quelques années, et
qui s’est beaucoup transfor-
mée, espère bientôt arriver
dans le vert.
Après une saison record, la chaîne
L’Equipe espère surfer sur sa popu-
larité croissante pour parvenir
enfin à l’équilibre financier. « Nous
en sommes proches et espérons
l’atteindre d’ici un an ou deux »,
estime Laurent Prud’homme, le
Mais le canal 21 s’est fait une place
dans les habitudes des fans de sport.
Sur la saison 2022-2023, sa part
d’audience sur les quatre ans et plus
a grimpé de 11 % (à 1,7 %), et même de
14 % sur sa cible commerciale, les
hommes de 25 à 49 ans (à 3,1 %). Les
revenus publicitaires tirés de la télé-
vision pèsent aujourd’hui pour un
tiers des revenus du groupe.
Transformation
de la chaîne
Plusieurs records ont été battus la
saison dernière, notamment lors de
la cérémonie du Ballon d’or, avec
plus de 2 millions de téléspecta-
teurs, meilleure audience histori-
que de la chaîne. Ces performances
Julien de Rosa/AFP
Il a dit Ces résultats s’inscrivent à la
suite d’une transformation de la
chaîne. « Pendant longtemps, elle
était exploitée avant tout comme une
chaîne sportive, elle l’est maintenant
comme une chaîne gratuite et spor-
tive », souligne cet ancien d’Euro-
sport. « Car une chaîne gratuite ne se
gère pas comme une chaîne payante,
elle se gère autour de rendez-vous,
c’est pourquoi nous continuons de
développer nos émissions en créant
“L’Equipe de choc” », ajoute-t-il, ce
type de programmes créant de la
« En 2022, 92 % fidélité devant le poste.
des Français
Le pari de disciplines
qui ont une télévision moins exposées
ont été en contact Avec ce troisième talk-show, la grille
phares avec des géants tels Canal+,
Amazon ou France Télévisions.
Cela ne l’empêche pas de tirer son
épingle du jeu sur des disciplines
traditionnellement moins expo-
sées, et qui ne demandaient qu’à
l’être – comme le biathlon, devenu
un pilier de la grille, ou le basket-
ball. En partenariat avec la plate-
forme Skweek, la chaîne L’Equipe
diffusera un match de saison régu-
lière de Betclic Elite tous les diman-
ches et dix matchs de play-off. Selon
nos informations, des négociations
sont aussi en cours pour poursuivre
le partenariat mis en place l’an passé
avec Skweek pour diffuser certains
matchs d’Euroligue, dont le service
de streaming payant détient les
en 2017, qui se repositionne lui
aussi sur les enjeux « tech & sus-
tainability ». Karen Fortin, qui
vient de Microsoft, prend la
direction de la société, succé-
dant à Thierry Happe, son
cofondateur. D’ores et déjà,
Netexplo, qui collabore avec
19 universités dans le monde, a
enrichi son offre de services
pour accompagner ses clients
qui cherchent à faire évoluer
leurs organisations et à déployer
des stratégies durables.
Le groupe Les Echos - Le Pari-
sien, appartenant à LVMH, a
cherché à monter en puissance
au cours des dernières années
sur la dimension développe-
ment durable à la fois dans le
groupe lui-même mais aussi
dans les thématiques traitées
dans ses médias. « L’entreprise

directeur général du group e
L’Equipe. Un objectif qui aurait paru
quasi-fantaisiste en 2019, quand la
chaîne accusait un déficit annuel de
plus de 10 millions d’euros.
font rayonner la marque L’Equipe.
« En 2022, 92 % des Français qui ont
une télévision ont été en contact avec
notre marque », se réjouit Laurent
Prud’homme.
avec notre marque. » a aussi été rendue moins dépen-
dante des droits sportifs. Une straté-
LAURENT PRUD’HOMME gie habile, le groupe n’ayant pas la
Directeur général
du groupe L’Equipe surface financière pour rivaliser
dans les appels d’offres des sports
droits. L’antenne profite aussi d’un
partenariat avec Amazon Prime
Video, qui lui permet de codiffuser
une affiche de Ligue 2 de football
chaque samedi soir. — S. Lo. et N. M.
est la principale source de solu-
tion dans les thématiques de déve-
loppement durable », explique
Pierre Louette, PDG du groupe
Les Echos - Le Parisien. n
HIGH-TECH & MEDIAS Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos 24

Concurrence : Microsoft Deezer poursuit

ses partenariats
tente d’amadouer Bruxelles en Amérique latine
on a des négociations avec diffé-
LOGICIELS STREAMING rents acteurs, notamment des dis-
tributeurs physiques », reprend
Pour échapper à Le groupe français Stéphane Rougeot. Cette straté-
une sanction, le géant a étendu son accord gie de partenariat constitue « le
du logiciel propose avec MercadoLibre, moteur de la croissance à l’exté-
de dissocier Teams un géant de l’e-com- rieur de France », notamment
des suites Micro- merce, pour être parce qu’elle permet de conqué-
soft 365 et Office 365. inclus dans une rir des abonnés avec des coûts
offre de services. marketing plus limités. Deezer
en compte 3,7 millions via cette
La Commission
voie sur un total de 9,3 millions
européenne enquête Marina Alcaraz (en légère baisse) au premier
sur un potentiel abus semestre. Les partenariats ont
de position dominante. Quand on n’a pas les moyens représenté un chiffre d’affaires
d’un géant comme Spotify, il de 62,4 millions d’euros (+8,5 %)
Leïla Marchand faut s’allier. C’est ce que tente de pour des revenus totaux de
faire Deezer en multipliant les 233,2 millions. « Cela reste quand
Dans le viseur de ses concurrents accords avec de grands groupes. même faible. Beaucoup d’inves-
comme Slack ainsi que des régula- Le spécialiste français du strea- tisseurs attendent encore de voir
teurs, notamment la direction de la ming musical vient d’étendre l’accélération de l’activité B to B »,
concurrence de la Commission son partenariat avec Mercado- nuance un analyste.
européenne, Microsoft prend les Libre, une plateforme d’e-com-
devants. A partir du 1er octobre, le merce d’Amérique latine qui De nouveaux services
géant du logiciel va ainsi dissocier sa compte plus de 100 millions Autre relais de croissance : faire
messagerie professionnelle Teams d’utilisateurs actifs. Deezer vient augmenter le revenu moyen par
de ses suites de logiciels bureauti- d’être inclus dans l’offre Meli+ abonné (ARPU), qui a progressé
ques Microsoft 365 et Office 365 payante, au Brésil et au Mexi- au premier semestre. Selon son
dans l’Espace économique euro- que, qui donne accès à la livrai- patron, il y a du potentiel soit par
péen et en Suisse. « Nous annonçons son gratuite ainsi qu’à une offre des augmentations de prix, soit
des changements proactifs qui, nous vidéo et musicale – un peu par de nouveaux services addi-
l’espérons, commenceront à répon- comme pour Amazon Prime. tionnels payants. Le groupe tra-
dre à ces préoccupations de manière 5 millions d’abonnés Meli+ vaille sur des fonctionnalités
significative, alors même que auront ainsi un accès gratuit à comme des interactions avec
l’enquête de la Commission europé- Au dernier pointage, Teams comptait 300 millions d’utilisateurs actifs mensuels, Deezer pendant douze mois. des artistes (accès à des chats…),
enne se poursuit et que nous coopé- contre environ 50 millions pour son concurrent Slack. Photo Shutterstock Le groupe ne précise pas l’achat de tickets de concerts et
rons avec elle », a écrit Nanna-Louise combien utiliseront Deezer, de T-shirts à l’effigie de musi-
Linde, vice-présidente de l’entre- sion autonome de Teams au prix tée par Salesforce. Celle-ci repro- ger une nouvelle lourde amende. selon ses prévisions, ni le taux de ciens… Il veut aussi multiplier
prise, dans un billet de blog. catalogue de 5 euros par mois ou chait au géant de Redmond de pro- Pour Slack, cela permettrait de conversion attendu à l’issue de les expériences, à l’image d’un
60 euros par an. Les nouveaux for- fiter de sa position de force sur grappiller quelques points face l’année gratuite. « Les débuts concert de Jul retransmis en
faits ne concerneront que les nou- le segment professionnel pour à son grand concurrent. Lancé sont prometteurs », déclare Sté- direct en 2022.
Microsoft veaux abonnés, mais les utilisateurs imposer son service et écraser en 2014, Slack a très vite été adopté phane Rougeot, le directeur En dépit de tous ces projets, le
est bien installé actuels pourront faire le choix de toute concurrence. par de nombreuses start-up de la général adjoint, ajoutant : « Ce cours de Bourse reste malmené.
dans les entreprises passer à ces nouvelles formules. Car Microsoft est bien installé Silicon Valley avant de conquérir type de partenariat est au cœur de Pénalisé par un faible flottant, il
Microsoft prévoit également d’amé- dans les entreprises grâce à l’hégé- au fil des ans d’autres secteurs et notre stratégie. Il permet à des a perdu plus de 30 % depuis le
grâce à l’hégémonie liorer sa documentation sur l’inte- monie de Windows, son système d’autres territoires. Un succès qu’a acteurs qui ne sont pas des Gafam début de l’année, alors que Spo-
de Windows ropérabilité avec Microsoft 365 et d’exploitation installé sur la majo- vite tenté de contrer Microsoft d’avoir les mêmes services. » tify a grimpé de plus de 80 %. Les
et au succès Office 365 afin que ses concurrents rité des PC, et au succès de sa suite en lançant Teams en 2016. La société tricolore, cotée résultats semestriels publiés
comme Zoom et Slack s’intègrent logicielle Office. En intégrant Teams Parti avec un temps de retard, le depuis l’été dernier, veut conti- début août n’ont pas vraiment
de la suite Office dans Exchange, Outlook et Teams. nativement dans ses offres, il assure géant de la tech a rapidement rat- nuer dans cette voie. Elle a passé rassuré alors que le groupe a
à son service une belle exposition. trapé la jeune start-up, profitant depuis plusieurs années des revu sa prévision de croissance
Ce dégroupage signifie que les Une plainte déposée A la suite de ces accusations, la même d’un boost inattendu avec partenariats avec des opéra- de chiffre d’affaires annuelle. Il
entreprises pourront acheter des par Slack en 2020 Commission européenne a ouvert l’explosion du télétravail durant la teurs télécoms comme Orange a toutefois réduit sa perte (en
abonnements Microsoft 365 – ne Ces changements interviennent une enquête en juillet. Dans ce dos- pandémie. Au dernier pointage, en distribution, puis plus Ebitda ajusté), confirmant se
comprenant pas Teams – à un prix trois ans après la plainte déposée sier, le géant américain de la tech, Teams comptait 300 millions d’utili- récemment avec des médias « concentrer sur la rentabilité »,
inférieur (2 euros de moins par en juillet 2020 par la start-up amé- déjà sanctionné à plusieurs reprises sateurs actifs mensuels, contre envi- (RTL Deutschland…) et des spé- écrit Deutsche Bank dans une
mois) ou pourront acheter une ver- ricaine Slack, entre-temps rache- par Bruxelles, pourrait se voir infli- ron 50 millions pour Slack. n cialistes de l’e-commerce. « Et note. Il vise l’équilibre en 2025. n

ventes aux enchères publiques // EN

EN PARTENARIAT
PARTENARIAT AVEC
AVEC

SELARLU Elodie CHOMETTE Avocat, agissant par Me Elodie CHOMETTE, Avocat VENTE aux enchères publiques au Tribunal Judiciaire de PARIS, Parvis du 73 SOCIETE CIVILE PROFESSIONNELLE D’AVOCATS INTERBARREAUX
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75 Tribunal de PARIS, à PARIS 17ème , le jeudi 5 octobre 2023 à 14h REFFAY & ASSOCIES Inscrite aux Barreaux de l'Ain et de Lyon
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(Etant rappelé que conformément aux articles L 322-6 et R 322-47 du CPCE à défaut une salle de bains avec WC et le lot 22 comprenant entrée, une chambre, un coin cabine, une
( 3 580 500,00 €) d’enchères le bien sera remis en vente sur la mise à prix initiale de 163.059,42 Euros) salle de bains avec WC.
DESIGNATION DES BIENS A VENDRE : Pour consulter le cahier des conditions de vente s’adresser Au Grefe du Juge de l’Exécution - au 2ème étage : Lots 23,24,25,26,27,28,29, 35,40,41,42,43,44,45,46, Les lots n° 23 -25-29-35-40-
Sur la Commune de COURCHEVEL (Savoie), Station de Courchevel 1850 LE LOT N° 5 : un LOCAL au rez-de-chaussée (formant sous-sol) « Ventes immobilières » du Tribunal Judiciaire de PARIS où il a été déposé sous la Référence 41-42-43-44-45 et 46 comprenant chacun entrée, une chambre, une salle de bains avec WC
Lieudit « Les Tovets » 630 rue des Clarines », dans un ensemble immobilier et les 250/1000èmes des parties communes générales Grefe 22/00212, à Maître Manuel RAISON, SELARL RAISON AVOCATS, Avocat à PARIS Et les lots 24-26-27 et 28 comprenant chacun entrée, une chambre, un coin cuisine occultable,
type chalet comprenant un rez-de-chaussée formant sous-sol et trois étages LE LOT N° 6 : LA TOTALITE DU 1er ETAGE comprenant trois chambres, une salle de bains avec WC
avec terrain attenant, figurant au cadastre section AB n°134 pour une conte- deux chambres cabines et un WC, et les 250/1000èmes des parties communes (75001), 217 rue Saint-Honoré, Tél : 06 58 56 42 65
nance de 00a 63 ca et section AB n°291 pour une contenance de 02a 59ca, VISITE sur place le Mardi 26 septembre 2023 de 14 H 00 à 16 H 00 - au 3ème étage : Lots 48 et 70, constitués chacun d’une entrée, une chambre, une salle de bains
générales avec W.C
LE LOT N° 1 : un LOCAL au rez-de-chaussée (formant sous-sol) LE LOT N° 7 : LA TOTALITE DU 2ème ETAGE comprenant un appartement (port du masque recommandé)
et une quote-part indéterminée des parties communes générales avec séjour-salon, cuisine, une chambre, une chambre-cabine, salle de bains
- au 4ème étage : - lot 85 comprenant une entrée, une chambre, une salle de bains avec WC.
LE LOT N° 2 : un LOCAL au rez-de-chaussée (formant sous-sol) et wc, et les 250/1000èmes des parties communes générales - au 5ème étage : - lot 121 comprenant une entrée, une chambre, une salle de bains avec W.C.
et une quote-part indéterminée des parties communes générales
LE LOT N° 3 : un LOCAL au rez-de-chaussée (formant sous-sol) LE LOT N° 8 : un APPARTEMENT situé au troisième étage, comprenant une MISE A PRIX : 1.010.000,00 EUROS
et une quote-part indéterminée des parties communes générales salle de séjour, cuisine, une chambre, une chambre cabine, un dégagement Vente aux enchères publiques, au Tribunal Judiciaire de CRETEIL (94), (outre charges, clauses et conditions énoncées au cahier des conditions de vente)
LE LOT N° 4 : un LOCAL au rez-de-chaussée (formant sous-sol) et balcon attenant y compris placard à skis, et les 250/1000èmes des parties 94 Place du Palais, le jeudi 12 octobre 2023 à 9h30 ADJUDICATION LE MARDI 17 OCTOBRE 2023 à 14 HEURES AU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOURG EN
et une quote-part indéterminée des parties communes générales communes générales. BRESSE (01) Palais de Justice, 32, Avenue Alsace Lorraine - 01000 BOURG EN BRESSE
Pour tout renseignement et consultation du Cahier des Conditions de Vente, s’adresser à : UN PAVILLON D’HABITATION Visite des lieux sur place le JEUDI 5 OCTOBRE 2023 de 9 H 30 à 11 H 30 par la SELARL BROUSSAS-
ALESANDRE, commissaires de justice, à FERNEY VOLTAIRE.
● Maître Elodie CHOMETTE, Avocat au Barreau d’ ALBERTVILLE Tél : 04.79.32.63.25 - Email : contact@chomette-avocat.fr
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● Grefe du Juge de l’Exécution du Tribunal Judiciaire d’ALBERTVILLE - Fait à ALBERTVILLE, signé Elodie CHOMETTE, Avocat 276 avenue Victor Hugo l'Exécution du Tribunal Judiciaire de BOURG EN BRESSE, où le cahier des conditions de vente est déposé
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au-dessus. Consommation énergétique : F - GES : F. - 2 Terrasses et Jardins. Sur un terrain de
04 a 99 ca. Occupation : OCCUPE - voir sur place.
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Pour consulter le cahier des conditions de vente, s’adresser au Grefe du Juge de
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à 17 H 00, où il a été déposé, à Maître Loren MAQUIN-JOFFRE, membre de la SELARL A.K.P.R.,
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Visite sur place le Vendredi 06 octobre 2023 de 14 H 00 à 15 H 00
ainsi que notre newsletter sur le site : Vench.fr contact@immolegal.fr Tél : 01.42.96.96.72

25 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
Soft Kids,
l’allié des
écoliers
EDTECH
La start-up fait
partie des lauréats
de l’appel à manifes-
tation d’intérêt
« Innovation dans
la forme scolaire »
lancé dans le cadre
de France 2030.
Elle va déployer
sa solution dans
huit académies.
Adrien Lelièvre
Ces dernières années, le sujet
des « soft skills » a émergé dans
les débats qui agitent le monde
éducatif. Derrière cet angli-
cisme se cache l’ensemble des
compétences psychosociales
(intelligence relationnelle, ges-
tion des émotions, capacités de
communication et collabora-
tion, etc). Un domaine dans
lequel la France fait figure de
cancre dans le monde.
Selon la dernière étude PISA,
les élèves français sont 62e sur
65 dans la confiance en leurs
capacités à réussir, 62e sur 65 au
niveau de l’anxiété, 58e sur 65
dans le contrôle perçu de la
réussite, 53e sur 65 dans l’ouver-
ture à la résolution des problè-
mes, 49e sur 60 dans la collabo-
ration entre élèves, etc.
Ces piètres performances
sont un sérieux handicap pour
leur épanouissement person-
nel et leur réussite scolaire. Et
auront inévitablement un
impact sur les entreprises et
administrations qui, dans le
futur, les recruteront.
Partenaire
de l’Education nationale
Consciente de l’enjeu, Solenne
Bocquillon-Le Goaziou a fondé
Soft Kids : une edtech qui
cherche à améliorer les perfor-
mances psychosociales des
jeunes à l’aide de contenus
ludiques cocréés avec des
experts (pédopsychiatres, neu-
roscientifiques). Tout se passe
via des applications disponi-
bles en deux langues (anglais et
français), dédiées au primaire
et au collège.
« On peut développer les “soft
skills” soit à la maison avec les
parents, soit en classe », com-
mente la patronne. En 2023,
l’edtech a franchi une étape
importante en remportant un
appel à manifestation d’intérêt
« Innovation dans la forme sco-
laire » lancé dans le cadre du
plan France 2030.
Soft Kids va ainsi proposer sa
solution dans huit académies,
auprès d’élèves en décrochage
scolaire. « En septembre, nous
serons en phase de test. A partir
de janvier, nous devrons être à
100 % opérationnels », précise la
patronne, qui est une ancienne
de Shell. Au total, le contrat
s’étale sur une période de qua-
tre ans (2023-2027).
Cette expérimentation doit
enclencher une dynamique.
« En France, les “soft skills” sont
un vrai angle mort. Nous avons
du retard par rapport aux pays
nordiques, le Royaume-Uni ou
les Pays-Bas », explique
Solenne Bocquillon-Le Goa-
ziou, qui a eu l’occasion de
beaucoup voyager durant sa
carrière professionnelle.
Dans le futur, elle espère
déployer sa solution à plus
grande échelle afin de partici-
per à l’effort de redressement de
l’Education nationale et con-
va i n c r e l e s i nve s t i s s e u r s
d’accompagner son projet. n
START-UP
Le « chief impact officer »,
magique ou illusoire ?
EN PRATIQUE
Le métier se popula-
rise petit à petit dans
les start-up, mais avec
des degrés de respon-
sabilités différents.
C’était l’un des thèmes
abordés à l’occasion
des Universités d’été
de l’économie de
demain, organisées
par le Mouvement
Impact France.
Camille Wong
Après dix-huit mois passés chez
Contentsquare, Kat Borlongan, fi-
gure iconique de la French Tech, va
quitter ses fonctions de « chief im-
pact officer » à la fin du mois. « De
manière similaire à mon passage au
sein de la mission French Tech, j’arri-
ve quand il y a beaucoup de bonnes
intentions mais pas encore de struc-
ture et je pars quand cela commence
à rentrer dans les clous », dit-elle.
Kat Borlongan ne sera pas rem-
placée : c’est le directeur des opéra-
tions qui enfile sa casquette. La fin Environ 4 % des start-up ont un responsable RSE en interne, note une récente étude de France Digitale. Photo iStock
d’un cycle pour cette ancienne pa-
tronne de la mission French Tech, modèle de l’entreprise. Certains pé- communication, auquel il est géné- lier dans des modèles BtoC. « Il ne
qui va « prendre du temps auprès de nètrent même le Comex. C’était le ralement rattaché. De plus en plus, « Il manque faut pas montrer uniquement ce que
sa famille et réfléchir à la suite ». cas de Kat Borlongan, mais aussi de il s’étend aussi aux directions finan- souvent la partie tu fais bien, mais aussi ta progression
Dounia Wone (Vestiaire Collective), cières en raison d’obligations de re- dans la prise en compte du sujet »,
Un poste encore rare par exemple. Le métier doit néan- porting extra-financier. “chef” dans ce poursuit la directrice stratégie.
A l’époque, sa nomination avait per- moins faire face à des résistances en métier. Beaucoup « Avoir un titre ronflant sur sa
mis de mettre en lumière un métier interne, jusqu’au PDG, ou du côté Signaux faibles de professionnels page LinkedIn n’est pas forcément un
traditionnellement associé aux des fournisseurs. « Tu te prends par- « La partie stratégie permet d’avoir gage de sérieux. Les signaux faibles à
grands groupes. Mais si, avec son fois des murs, avec pas mal d’entre- une voix qui porte plus en interne, et
sont en réalité repérer sont par exemple les person-
développement dans l’écosystème prises auprès desquelles il faut récla- elle est déterminante pour peser en des experts, nes mettant en avant des initiatives
French Tech, la profession gagne mer les vraies informations », externe, car cela apporte une légitimi- mais sans équipe. » qui sont en réalité des obligations lé-
une caisse de résonance, elle évolue illustre Audrey Yvert, qui exerce cet- té : celle d’avoir la vision portée par le gales », renchérit Audrey Yvert. Et la
KAT BORLONGAN
désormais dans un environnement te fonction chez OpenClassrooms. PDG », estime Audrey Zermati, di- Ex- « chief impact officer » professionnelle de penser, par
où les financements se tarissent et Malgré tout, ce rôle qui doit res- rectrice stratégie chez Effy, qui porte de Contentsquare exemple, à l’index de l’égalité pro-
où les start-up réduisent les coûts. ter transverse en irriguant tous les les sujets impact. Pour ces profes- fessionnelle ou encore, plus récem-
Quitte à menacer ce poste ? « Ef- départements, et pas uniquement sionnels, le spectre du greenwa- ment, à la vaisselle jetable désor-
fectivement, comme les RH, qui sont cloisonné au service marketing- shing n’est jamais loin, en particu- mais interdite dans les fast-foods. n
encore considérées comme une fonc-
tion support. Tant que la fonction ne
sera pas vue comme clé et capable de
servir le business de l’entreprise, elle
sera en danger », souligne Maya
Noël, la patronne de France Digitale.
Dans les faits, seules 4 % des start-
up ont un responsable RSE en inter-
ne, note une récente étude de Fran- 0 2 3
ce Digitale, rappelée à l’occasion des
2
3
e
N •
Universités d’été de l’économie de
demain organisées le 30 août par
• É
Mouvement Impact France. « La dé-
O
D
cision d’embaucher ce type de profil I T I
devient stratégique. D’autant plus
dans un secteur réglementé », nuan-
ce la patronne du lobby des start-up.
Les responsabilités qui lui incom-
bent, tout comme le périmètre d’ac-
tion, diffèrent énormément en fonc-
tion des start-up, de leur secteur et,
surtout, de leur taille. « Il manque
souvent la partie “chef” dans ce mé-
tier. Beaucoup de professionnels sont
en réalité des experts, mais sans équi-
pe », remarque Kat Borlongan, qui,
elle, a été à la tête d’une équipe
comptant jusqu’à onze personnes.
En général, le « chief impact offi-
cer » est plutôt tourné vers l’inter- #sante2025
ne : les pratiques de l’entreprise, la
réalisation d’un bilan carbone, des
reportings et certifications… Quand
d’autres, plus rares, sont aussi tour-
nés vers l’externe et touchent au L’événement dédié aux
professionnels de la santé.
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PME&REGIONS
Après l’euphorie, les nouveaux libraires
affrontent des vents contraires
l Le Covid-19 a provoqué un engouement inédit pour la profession et les ouvertures de boutiques se sont multipliées.
l Mais le ralentissement du marché contraint les nouveaux venus à une gestion toujours plus rigoureuse
pour parvenir à survivre.
CULTURE
Vincent-Xavier Morvan
— Correspondant à Nice
À 44 ans, Cyril Guinet est l’arché-
type du nouveau libraire. Après un
parcours sans faute dans la finance
à Paris, il a tout plaqué pour venir
s’installer, avec femme et enfants,
sur la Côte d’Azur et ouvrir le
4 juillet à Nice Bang Dessinée, une
librairie consacrée à la BD. « Je me
suis éclaté dans la finance mais
j’étais allé jusqu’au bout. Là, je suis
content de participer à la vie d’un
quartier et de faire plaisir aux gens »,
témoigne-t-il. Ils sont comme lui
des dizaines à s’être lancé, après le
Covid-19, dans cette reconversion
professionnelle. En se basant sur
les demandes de subventions qui
lui sont faites, le Centre national du
livre (CNL) a enregistré un total de
142 nouveaux établissements
en 2022, contre 140 en 2021. C’est le
double des années pré-Covid.
Même constat à L’Ecole de la
librairie. Installée à Maisons-Alfort
(Val-de-Marne), elle a reçu cette
année plus de 250 dossiers d’ins-
cription au brevet professionnel de
libraire, contre à peine 200 l’an der-
nier, et cela pour seulement 90 pla-
ces disponibles pour ce cursus en
alternance de deux ans. Elle
accueille également 170 stagiaires
pour une formation de reconver-
sion, contre 140 en 2021.
Recul des ventes
Seulement, pour ces nouveaux
venus, la donne économique a
changé. Dans un premier temps, les
néolibraires ont profité de la « pa-
renthèse enchantée », pour repren-
dre l’expression d’Alexandra Char-
roin-Spangenberg, à la tête de la
Librairie de Paris à Saint-Etienne
(Loire) et présidente de la commis-
sion sociale du Syndicat de la librai-
rie française (SLF). Avec une aug-
mentation des ventes de 19 %
en 2021 par rapport à 2019, le mar-
ché du livre s’est envolé. Mais la
crise du pouvoir d’achat a rebattu
les cartes. Au premier trimes-
tre 2023, l’institut GfK enregistre un
recul des ventes de 3 % par rapport
au même trimestre de 2022.
Si le chiffre d’affaires des libraires
se maintient, c’est uniquement
Comment la librairie historique de Grenoble
s’inspire d’Amazon
Arthaud a été repris par
d’anciens cadres du géant
de l’e-commerce. Ils ont mis
sur pied Lireka, un site
web pour les expatriés.
Florian Espalieu
— Correspondant à Grenoble
On peut être une vieille dame et être
à l’offensive. A Grenoble, la librairie
Arthaud est une institution. Elle
date du XIXe siècle. Passée dans les
mains de Flammarion dans les an-
nées 1970, au bord de la faillite avec
le réseau Chapitre en 2014, elle ap-
partient depuis 2020 à Marc Bor-
dier et ses associés. Lesquels ont dé-
veloppé une stratégie inspirée…
d’Amazon. En parallèle à la bouti-
que physique (5,1 millions de chiffre
d’affaires en 2022 et 33 employés),
ils ont lancé en 2021 la plateforme
de vente en ligne Lireka, dont l’acti-
vité pèse déjà 4,6 millions annuels
grâce à l’inflation. Particularité du
secteur : les libraires ne fixent pas le
prix des livres. Ils sont tributaires
des éditeurs, leur marge oscillant
entre 30 % et 40 %. Selon le SLF, le
prix des livres a augmenté d’envi-
ron 3,5 % en moyenne par rapport
au début 2022. C’est moins que
l’inflation, ce qui pèse sur le compte
d’exploitation des libraires. « Cette
année, nous payons deux fois plus
cher l’électricité et trois fois plus le
transport. Cela réduit nos marges et
notre résultat final », déplore
Alexandra Charroin-Spangenberg.
Un équilibre
« hyperprécaire »
La conjoncture actuelle rend plus
difficile cette phase de démarrage,
alors que les trois premières années
après l’ouverture d’une librairie
constituent la période critique. Lio-
nel Besnier, qui ouvert en 2020 la
librairie Les Mangeurs d’étoiles, à
Lyon, en a fait la dure expérience. Il
avait embauché une salariée en
février 2022 mais a dû s’en séparer
un an plus tard, après une chute de
son chiffre d’affaires de 20 % consé-
cutive, selon lui, à la guerre en
Ukraine, puis à l’inflation. « On est
convenus de se séparer, ça ne tenait
plus économiquement. A un
moment donné, la question est de
savoir comment on arrive à survi-
vre », se justifie-t-il.
Pour une librairie,
le résultat ne dépasse
guère 1 %
du chiffre d’affaires,
ce qui limite
drastiquement
la capacité
d’investissement.
Obligé aujourd’hui de travailler
sans compter ses heures, parfois
jusqu’à 70 par semaine, il juge que le
métier de libraire, en termes de ges-
tion, « est un boulot de psychopa-
the ». Dans cette profession, la varia-
ble d’ajustement est bien souvent le
salaire du patron. « Je vais essayer de
me payer 1.000 euros par mois à la
rentrée », indique Cyril Guinet chez
Bang Dessinée, surpris d’avoir vu
son dossier d’aides retoqué par le
et qui salarie 17 personnes. « Ce pro-
jet de deux marques distinctes avec
deux marchés différents était déjà
dans les tuyaux avant la pandémie »,
retrace Marc Bordier, qui a travaillé
à Londres et à Paris pour le géant de
l’e-commerce, comme une autre
cofondatrice de Lireka.
Bientôt rentable
Son ambition est grande. La plate-
forme cible les francophones hors
de France, soit 250 millions de per-
sonnes, dont 2,5 millions de Fran-
çais expatriés. Un potentiel estimé à
650 millions d’euros. Lireka s’appuie
sur les stocks d’Arthaud – 80.000 li-
vres –, qui permettent de réduire les
coûts pour des envois groupés. Et
rêve de grignoter quelques parts de
marché à Amazon, le premier ex-
portateur de livres en français, grâce
à des livraisons gratuites partout
dans le monde. « Il est possible de
payer en 70 devises sur notre site avec
Le Centre national du livre a enregistré un total de 142 nouveaux établissements en 2022, contre 140 en 2021. C’est le double des années
pré-Covid. Photo Romain Gaillard/RÉA
CNL, le privant de 30.000 euros en
prêt et en subventions.
Pour une librairie, le résultat ne
dépasse guère 1 % du chiffre d’affai-
res, ce qui limite drastiquement la
capacité d’investissement. La librai-
rie Le Pavé dans la mare que dirige à
Montigny-le-Bretonneux (Yvelines)
Laurent Garin, également prési-
dent de l’Ecole de la librairie, réalise
2,8 millions d’euros de chiffre
d’affaires mais ne dégage qu’un
résultat de 30.000 euros.
Tarif minimal
de frais de port
Même proportion à la Librairie de
Paris, à Saint-Etienne, avec 5,7 mil-
lions d’euros de chiffre d’affaires
pour 32 salariés. « Notre école essaie
de déconstruire l’image romantique
de la profession de libraire. L’équili-
bre est hyperprécaire. Il faut être
des prix qui, s’ils ne sont pas tout à fait
ceux en France, sont calculés au plus
juste », plaide son président.
Plus d’un million d’euros ont déjà
été injectés dans le site et la logisti-
que. Marc Bordier espère que Lireka
sera rentable à la fin de cette année.
« La priorité reste la satisfaction
client, garante du succès dans l’e-com-
merce », plaide-t-il. Pour l’heure,
l’équilibre de la société s’appuie donc
sur la clientèle locale de sa librairie
grenobloise, dans un contexte favo-
rable. « Le livre a connu un véritable
boum en 2021, avant une légère baisse
en 2022, mais deux fois moindre chez
nous que dans l’ensemble du pays. Et
alors que le marché est en hausse de
2,9 % sur le début de 2023, nous avons
6,8 % de croissance », confie le diri-
geant, estimant bien tirer son épin-
gle du jeu dans « un secteur où les
prix, fixés par les éditeurs, ont aug-
menté de 2,5 % quand l’Insee mesure
une inflation globale à 4,5 % ».
extrêmement bon gestionnaire,
sinon cela ne fonctionne pas », met
en garde Laurent Garin.
Les librairies indépendantes
vont toutefois pouvoir bénéficier, à
compter du 7 octobre, de l’entrée en
vigueur du tarif minimal de frais de
port à 3 euros pour les commandes
de livres jusqu’à 35 euros. Cela doit
remettre sur un pied d’égalité, en
matière de vente en ligne, les indé-
pendants et le géant Amazon, qui
ne facturait qu’un centime d’euro
ses livraisons alors que les indépen-
dants sont contraints de répercuter
sur l’acheteur leurs frais postaux.
En juin, Amazon a introduit un
recours devant le Conseil d’Etat
contre cette décision du gouverne-
ment. Cette mesure ne s’applique
toutefois pas au-delà de 35 euros de
commande, où le plancher reste
fixé à un centime d’euro. n
La librairie se développe avec un
nouveau rayon de livres en anglais et
italien (proche de la frontière, Gre-
noble a une forte communauté ita-
lienne), tout en nouant d’autres par-
tenariats avec les collectivités lo-
cales, pour leurs bibliothèques. Sur
ce marché, une progression d’un
million d’euros est visée. Les ventes
en ligne ont un potentiel tout autre :
« Ce pourrait être plusieurs dizaines
de millions d’euros à dix ans, mais
pour grandir, il faudra investir dans le
marketing. » Tout dépendra donc du
montant de la levée de fonds envisa-
gée dans les prochains mois. n
250
MILLIONS
Le nombre de francophones
hors de France, le lectorat ciblé
par la plateforme Lireka.
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
A Metz, la folle histoire
de La Pensée sauvage
La librairie, qui cultive
la passion de la poésie,
de la littérature et de
la botanique, s’est lancée
hors du centre-ville
et en pleine crise sanitaire.
Pascale Braun
— Correspondante à Metz
Herbacée tricolore aux vertus
apaisantes, la pensée sauvage est
rétive à la culture en pot. Installé
dans le quartier Nouvelle Ville de
Metz depuis septembre 2020, Xa-
vier Wacogne n’est pas parvenu à
en faire pousser dans sa librairie.
Mais il a adopté son nom comme
enseigne et la devise « Les gens
qui osent sont à La Pensée sauva-
ge » fleurit dans sa boutique. En-
tre les étagères et jusque sur le
trottoir, d’autres plantes prospè-
rent entre les 13.000 livres, soit
8.000 titres proposés à la vente.
Il fallait oser ouvrir une librai-
rie en dehors du centre-ville en
pleine épidémie de Covid-19. Le
succès – il a remboursé ses em-
prunts avant l’échéance, dit ven-
dre 36.000 livres par an (pour
390.000 euros de chiffre d’affai-
res) et peut désormais s’offrir les
services d’une vendeuse – tient
autant à un concours de circons-
tances qu’à la solide expérience du
libraire. Fils et petit-fils de marins-
pêcheurs des Hauts-de-France,
Xavier Wacogne est « entré en lec-
ture », selon son expression, à
l’âge de 14 ans. Le collégien médio-
cre se mue en lecteur érudit. Ad-
mis en prépa littéraire à Amiens, il
poursuit des études de littérature
et de philo. Il commence sa carriè-
re de libraire à la Fnac, la poursuit
chez Decitre à Lyon et revient à la
Fnac en 2002 en tant que respon-
sable du rayon librairie de Metz.
26
Pour se familiariser avec la ville
et trouver des animations pour
son premier-né, la famille Waco-
gne crée le fanzine Feuilles de
menthe, puis la maison d’édition
pour enfants Le Thé aux histoi-
res. Début 2020, la situation se
tend : Feuilles de menthe ne sur-
vit pas à la crise sanitaire et Xavier
Wacogne est désormais salarié
d’une librairie indépendante que
le confinement prive de clients.
En juin, il décide pourtant de se
mettre à son compte.
L’agence de quartier de la Socié-
té Générale lui accorde un prêt et
fait même du nouveau libraire le
héros d’une campagne publicitai-
re nationale. Des emprunts fami-
liaux complètent l’apport global
de 60.000 euros. Xavier Wacogne
monte son stock en un mois, chi-
ne des armoires, des caisses de
munitions et des tables d’architec-
te qui feront office de présentoirs
et ouvre en septembre.
Comme un bouquet
« On ne devient pas libraire pour
s’enrichir, si ce n’est sur le plan intel-
lectuel et humain. Outre sa faible
marge nette, une librairie se doit
d’acheter des choses qu’elle ne ven-
dra pas, mais qui la positionnent »,
explique Xavier Wacogne. A La
Pensée sauvage, le client peut aus-
si bien découvrir les Sumo des édi-
tions Taschen que la collection de
poèmes des Venterniers, livres-
objets fabriqués à la main.
« C’est ce genre d’éditeurs qui
m’ont donné envie de devenir li-
braire. Je voudrais que les livres
s’offrent comme un bouquet de
fleurs », affirme le commerçant,
qui aurait volontiers ajouté la
vente de plantes à celle de livres
s’il ne se situait pas en face de
deux fleuristes.l
27 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023
Les centrales de La Réunion
abandonnent le fioul et le charbon
LA RÉUNION
Les trois principales
centrales thermiques
de l’île, appartenant
à Albioma et à EDF,
sont progressivement
converties au bois ou
à la biomasse liquide.
Bernard Grollier
— Correspondant à La Réunion
La centrale thermique d’Albioma à
Bois-Rouge, dans le Nord-Est de La
Réunion, a brûlé ses dernières ton-
nes de charbon il y a quelques semai-
nes. Ses trois turbines, d’une puis-
sance totale de 100 mégawatts, sont
désormais alimentées par des billes
de bois et par la bagasse. Ce résidu
fibreux de la canne à sucre lui est
fourni par l’usine sucrière attenante,
qui reçoit en échange la vapeur
nécessaire à son fonctionnement.
Bois-Rouge avait été la première
centrale du monde, en 1992, à brûler
alternativement du charbon et de la
bagasse, pendant la campagne
sucrière, qui va de juillet à décembre
sur l’île française de l’océan Indien.
Elle avait été bientôt suivie par la
centrale du Gol (110 MW), également
couplée à une sucrerie du groupe
Tereos dans le Sud de La Réunion.
Carburant végétal
Albioma s’est impliqué précoce-
ment dans la décarbonation de
l’électricité ultramarine, soutenue
financièrement par la Commission
de régulation de l’énergie. Sa cen-
trale du Gol entamera elle aussi sa
conversion aux pellets (billes de
bois) dans les prochaines semaines
Les vins du Languedoc-Roussillon privés
de la marque Sud de France
OCCITANIE
Le gouvernement
interdit d’utiliser la
marque commerciale
sur l’étiquetage
des bouteilles
à partir de 2025.
Hubert Vialatte
— Correspondant à Montpellier
Les viticulteurs du Languedoc-
Roussillon devront, à partir de 2025,
se passer de la marque commerciale
Sud de France sur l’étiquetage des
bouteilles de vins. Le couperet est
tombé fin juillet. Pour le ministère
Carthera finance son implant intracrânien à ultrasons
/ INNOVATEURS
Stéphane Frachet
— Correspondant à Lyon
Au début de l’été, Carthera a levé
37,5 millions d’euros pour lancer
l’étude clinique de phase III de son
dispositif médical implantable à ul-
trasons, SonoCloud, sur des pa-
tients atteints d’un glioblastome ré-
current, une tumeur cérébrale
agressive difficile à combattre. Leur
durée de vie est d’une quinzaine de
mois en moyenne. Ce tour de finan-
cement de série B a été mené par un
nouvel actionnaire – dont l’identité
reste confidentielle – qui a misé à
hauteur de 15 millions d’euros. Suivi
Bois-Rouge avait été la première centrale du monde, en 1992, à brûler alternativement du charbon et de la bagasse. Photo Albioma
et dira adieu au charbon mi-2024. Le
groupe aura investi au total plus de
300 millions d’euros dans l’opéra-
tion. Tout en important des pellets,
Albioma s’efforce d’identifier
d’autres sources d’approvisionne-
ment locales. « Déchets de palettes et
autres déchets forestiers et ligneux
pourraient faire passer la part de la
biomasse locale à 35 % dans quelques
années », indique Pascal Langeron,
directeur régional.
La centrale thermique Produc-
tion Electrique Insulaire, la filiale
de l’Agriculture, « la mention Sud de
France ne correspond ni à une zone
administrative, ni un groupe de locali-
tés, ni une sous-région viticole. La
mention de la marque peut créer une
ambiguïté sur le contenu du cahier
des charges ou sur la délimitation géo-
graphique d’une appellation ».
Pour nombre de professionnels,
c’est un coup dur, qui vient s’ajouter
aux effets du réchauffement climati-
que sur le vignoble et à la baisse de
consommation du vin sur le marché
domestique. Sud de France, cette
marque ombrelle, a été lancée
en 2006. Elle a permis de placer le
vignoble du Languedoc-Roussillon
sur la carte du monde. « En quinze
ans, les consommateurs ont pris des
habitudes », résume Anthony Bafoil,
par le fonds du Conseil européen de
l’innovation (EIC), qui a injecté
10,5 millions, et par les investisseurs
historiques, dont Panakès Partners,
Relyens Innovation Santé et Super-
nova Invest, qui ont complété la le-
vée de fonds. Le bloc comprenant
ces actionnaires du tour précédent,
bouclé à 9 millions fin 2018, et le
fondateur de Carthera, le professeur
Alexandre Carpentier qui a inventé
le SonoCloud, conserve 75 % du ca-
pital. Les nouveaux entrants détien-
nent un quart des parts de ce spin-
off de Sorbonne Université. « Nous
avons déjà traité plus de 100 patients
en Europe et aux Etats-Unis avec le
système SonoCloud. En phase II,
nous avons montré que la survie des
patients s’améliorait de 40 à 50 % »,
ultramarine et corse d’EDF, suit le
même chemin avec un autre com-
bustible. Ses 12 moteurs d’une puis-
sance totale de 211 MW sont progres-
sivement convertis du fioul lourd à la
biomasse liquide. Sept d’entre eux
tournent déjà avec ce carburant
végétal, issu principalement de
l’huile de colza.
Pellets importés
La dernière goutte de fioul lourd
sera brûlée en octobre sur le site de la
centrale, installée sur l’un des quais
président gardois de la Fédération
des caves coopératives. « Alors que
nos vins sont, à New York ou ailleurs,
jusqu’à présent rangés dans un rayon
Sud de France, ils vont se retrouver
dans une colonne Divers France, bien
moins vendeuse », pointe Miren de
Lorgeril, présidente du Groupe
Lorgeril, dans l’Aude.
Dimension politique
Elle regrette une « victoire du juri-
disme excessif et de la bureaucratie »
et une « autoflagellation dont la
France est capable ». Présidente (PS)
de la région Occitanie, qui finance la
marque, Carole Delga tacle une déci-
sion « brutale » du gouvernement,
alors que « les vins estampillés Sud de
France ont beaucoup progressé à
explique Alexandre Carpentier,
chef du service de neurochirurgie à
l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Pa-
ris. L’étude multicentrique de phase
III devrait inclure près de 600 pa-
tients dans une quarantaine d’hôpi-
taux européens et américains.
Installée à Lyon où elle collabore
avec plusieurs laboratoires dont l’In-
serm, l’entreprise emploie une quin-
zaine de personnes, dispose d’un bu-
reau à Paris et d’une filiale aux Etats-
Unis. Cette levée de fonds va lui
permettre de renforcer son équipe
avec une dizaine de recrutements.
Sur le plan industriel, Carthera s’ap-
puie sur des PME de pointe pour fa-
briquer ses implants miniatures :
Vermon à Tours (Indre-et-Loire)
pour l’émetteur d’ultrasons, Maatel
du port de commerce. Pour l’heure,
le délicat exercice de la conversion
sans interruption de la production
se déroule sans incident. « Les com-
pétences acquises à La Réunion
seront utiles pour convertir nos
autres centrales, en Corse, puis aux
Antilles », souligne Alexandre Sen-
gelin, le directeur de l’unité.
Mi-2024, la quasi-totalité de l’élec-
tricité réunionnaise sera donc d’ori-
gine renouvelable, en incluant les
centrales hydrauliques d’EDF. La
décarbonation des centrales ther-
l’export en quinze ans ». « C’est à
l’export que se trouvent les poches de
développement et de valorisation de
prix, confirme Miren de Lorgeril.
Selon elle, dans ce marché mondial,
et sans marque Sud de France. Seuls
les plus puissants, dont la marque
s’est imposée, survivront à l’export. »
Parmi les viticulteurs du Langue-
doc, la marque ne fait pas l’unani-
mité. Jean-Benoît Cavalier, prési-
dent de l’AOC Languedoc et Jacques
Gravegeal, président du puissant
syndicat des producteurs de vins de
Pays d’Oc (6 millions d’hectolitres),
perçoivent Sud de France comme
un vecteur d’affaiblissement de leurs
propres appellations. « Au départ,
Sud de France était un simple logo. Au
fil des années, certains l’ont utilisée de
à Moirans (Isère) pour l’électroni-
que, et Statice à Besançon (Doubs)
pour l’assemblage. Compatible avec
un passage en IRM, ce dispositif mé-
dical de quelques millimètres
d’épaisseur est implantable sous la
peau. « Le chirurgien vient le placer
au contact du crâne lors de l’opération
de la tumeur », décrit Frédéric Sotti-
lini, directeur général de Carthera.
Autorisation visée en 2026
Comment agit SonoCloud ? Il per-
met d’ouvrir temporairement la
barrière hémato-encéphalique qui
protège le cerveau et bloque ou,
tout au moins, limite le transfert des
principes actifs du sang vers les
cellules malades, d’où une perte
d’efficacité des traitements. En émet-
miques n’est toutefois pas totale,
puisque les pellets et la biomasse
liquide sont importés par bateau.
Albioma estime réduire de 70 à 80 %
ses émissions de gaz à effet de serre
en remplaçant ses importations de
charbon sud-africain par des cargai-
sons de billes de bois d’origines
diverses. En analysant l’empreinte
carbone de son approvisionnement
en biomasse liquide européenne sur
l’ensemble de son cycle de vie, EDF
annonce une baisse de 63 % de ses
émissions. n
façon littérale, créant une ambiguïté
aux yeux du consommateur, expli-
que Jean-Benoît Cavalier. Ce qui était
au départ une marque ombrelle a été
peu à peu utilisé comme une indica-
tion géographique. » Il ne se dit pas
opposé à l’utilisation d’une marque
« semi-figurative, sans texte ». Les
services de la région vont travailler
avec la filière à la création de ce nou-
vel identifiant. Premier vignoble de
France, le Languedoc-Roussillon
produit 34 % du volume de vin fran-
çais, avec 13,2 millions d’hectolitres
en 2022, selon la Draaf Occitanie.
Avec 1.900 entreprises adhérentes et
13.500 produits référencés (fruits et
légumes, huîtres, etc.), Sud de France
continuera bien d’exister, précise la
région Occitanie. n
Il a dit
« Le chirurgien
vient placer
SonoCloud au
contact du crâne
lors de l’opération
de la tumeur. »
FRÉDÉRIC SOTTILINI
Directeur général
de Carthera
PME & REGIONS
Sotralu
se renforce
en Europe
OCCITANIE
Le spécialiste des
accessoires de baies
coulissantes en
aluminium rachète
un fabricant italien.
Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse
Le fabricant d’accessoires de
baies coulissantes en alumi-
nium (fermetures, poignées…)
Sotralu Group à Muret, en Hau-
te-Garonne, poursuit sa crois-
sance externe. Il vient d’acqué-
rir FR Accessories, important
fabricant italien d’équerres et
d’accessoires de portes, de
fenêtres et de baies coulissantes
en aluminium. En forte crois-
sance, ce dernier a réalisé un
chiffre d’affaires de plus de
20 millions d’euros en 2022 avec
35 salariés. Il a investi récem-
ment dans un atelier de fonderie
d’aluminium ultramoderne.
Avec ce rachat, Sotralu Group
dépasse 50 millions d’euros de
chiffre d’affaires et compte envi-
ron 250 salariés. Cette acquisi-
tion renforce son développe-
ment international, FR Accesso-
ries réalisant plus de 80 % de son
chiffre d’affaires hors d’Italie,
dont près de 40 % au Moyen-
Orient et en Afrique du Nord.
Elle enrichit aussi sa gamme. FR
Accessories fabrique des équer-
res de fenêtres et de portes pour
des gammistes et des industriels
qui sont complémentaires de
ses produits Sotralu et Erreti.
Elle produit aussi des compo-
sants de baies coulissantes com-
plémentaires de la marque GNS
sur le marché de la distribution.
« Les complémentarités de nos
produits, de nos marques et de
nos marchés sur nos trois sites et
celui de FR Accessories permet-
tront de mettre en place des syner-
gies commerciales et industrielles
qui vont favoriser le développe-
ment du groupe », souligne Eric
Julien, le PDG de Sotralu Group.
Grand export
Le leader européen du secteur
veut conforter ses positions en
Europe et renforcer son déve-
loppement dans le « grand
export ». Il a acquis en 2012 le fa-
bricant italien d’accessoires de
menuiseries en aluminium Er-
reti. Puis, en 2018, le portugais
GNS qui a étendu la gamme du
groupe aux serrures de portes.
Ces derniers rachats sont soute-
nus par Bridgepoint Develop-
ment Capital qui a hérité de So-
tralu en acquérant Edmond de
Rothschild Capital Partners
en 2014. Le fonds britannique,
qui détient 80 % des parts, sou-
haite que le groupe atteigne
« une taille critique sur le marché
de la rénovation et de la construc-
tion », avant de le revendre. n
tant une faible intensité d’ultrasons,
l’implant de Carthera ouvre ainsi
une voie d’accès aux chimiothéra-
pies dans le cerveau. « Ce qui permet
de doser le traitement plus finement et
ainsi de limiter les effets secondai-
res », précise Frédéric Sottilini. La
promesse thérapeutique de Sono-
Cloud laisse envisager des combi-
naisons avec d’autres thérapies
pour les maladies d’Alzheimer et de
Charcot, par exemple. Les fonds le-
vés vont ainsi permettre « d’évaluer
la technologie dans plusieurs autres
indications cliniques des maladies
neurodégénératives », avance Frédé-
ric Sottilini, qui espère obtenir les
premières autorisations de mise
sur le marché dès 2026 en Europe et
aux Etats-Unis. n
FINANCE&MARCHES
Intégration de Credit Suisse : UBS
accélère sur les réductions de coûts
l Le géant bancaire a annoncé jeudi sa décision d’intégrer complètement la branche helvétique de Credit Suisse.
l Dans les prochaines années, 3.000 postes seront supprimés en Suisse, a indiqué Sergio Ermotti, le directeur général.
BANQUE
Romain Gueugneau
La décision est tombée. UBS a indi-
qué jeudi, à l’occasion de la publica-
tion de ses résultats trimestriels,
qu’il allait intégrer totalement la
branche helvétique de Credit
Suisse, cinq mois après l’annonce
du rachat en urgence de sa rivale.
« Les analyses conduites montrent
que l’intégration complète est la
meilleure solution pour UBS, toutes
les parties prenantes ainsi que l’éco-
nomie suisse, a déclaré Sergio
Ermotti, le directeur général revenu
aux manettes en avril. Les clients
continueront de bénéficier du niveau
de service premium qu’ils attendent,
tout en bénéficiant d’une offre renfor-
cée, de nouvelles expertises et d’une
empreinte mondiale. »
En marge de ces annonces, UBS a
dévoilé un bénéfice record au
deuxième trimestre, avec un résul-
tat net de 29 milliards de dollars. Ce
chiffre intègre l’écart de valeur
entre le rachat de Credit Suisse pour
3 milliards de francs suisses, en
mars, et la valeur intrinsèque de la
banque, qui est bien supérieure. En
dehors de ces éléments compta-
bles, le bénéfice s’établit à 1,1 mil-
liard de dollars.
A la Bourse de Zurich, l’action
UBS bondissait de plus de 6 % en
séance, amplifiant les gains déjà
« Il est nécessaire
de mener une
restructuration
profonde chez
Credit Suisse.
Il n’y a pas
de place pour
les considérations
nostalgiques. »
SERGIO ERMOTTI
Directeur général d’UBS
réalisés depuis le début de l’année,
pour retrouver son niveau de 2008.
Très attendu par les investis-
seurs, les pouvoirs publics mais
aussi la population suisse, sur les
conséquences de la création de ce
nouveau mastodonte bancaire, le
groupe s’est dit déterminé à « accélé-
rer les efforts en matière de syner-
gies » liées à la fusion. « Il est néces-
saire de mener une restructuration
profonde chez Credit Suisse », a
déclaré Sergio Ermotti, lors de la
conférence de présentation des
résultats, assurant qu’il n’y avait
« pas de place pour les considérations
nostalgiques » dans cette opération.
Des effectifs déjà en baisse
UBS a ainsi annoncé qu’il visait un
objectif de « 10 milliards de dollars de
réductions de coûts bruts » d’ici à
fin 2026 et l’intégration complète de
Credit Suisse. C’est plus que les esti-
mations initiales de 8 milliards d’ici
à 2027 qui avaient été faites par les
dirigeants d’UBS.
Le patron du nouvel ensemble a
indiqué qu’environ 3.000 postes
seraient supprimés en Suisse dans
les prochaines années, dont 2.000
Le bénéfice le plus élevé de l’histoire des banques
Le géant bancaire suisse
a enregistré un bénéfice
net de 29 milliards
de dollars au deuxième
trimestre, un record
dans le secteur
de la finance.
De mémoire de banquier, on
n’avait jamais vu ça. Au deuxième
trimestre, UBS a enregistré un
bénéfice net de 28,9 milliards de
dollars (26,6 milliards d’euros),
contre 2,1 milliards un an plus tôt.
C’est deux fois plus que le précé-
dent record établi par JP Morgan,
au premier trimestre 2021 : à l’épo-
que, la banque américaine avait
engrangé 14,3 milliards de dollars.
Et c’est quasiment dix fois le mon-
tant encaissé par BNP Paribas
seraient liés aux restructurations
envisagées chez Credit Suisse, et
1.000 à la décision d’intégrer l’entité
suisse au sein d’UBS.
e directeur financier, Todd
Tuckner, a par ailleurs précisé
que les effectifs de Credit Suisse
avaient déjà diminué « de plus de
8.000 salariés par rapport à la fin de
l’année 2022 », sur un total d’envi-
ron 50.000. Ces derniers mois, la
presse helvétique tablait sur une
réduction totale de 20 à 30 % des
effectifs à l’issue de la fusion,
soit entre 25.000 et 35.000 postes.
Difficile de connaître à ce stade
Dette subordonnée : UBS prêt à revenir sur le marché
UBS est prêt à renouer avec les émissions
de titres de dette subordonnée AT1.
« Nous regardons l’opportunité de faire
appel à ce marché, et nous prendrons
des décisions en temps voulu », a déclaré
Todd Tuckner, le directeur financier
de la banque lors de la présentation
des résultats. En mars, le marché des AT1
avait été traumatisé par l’effacement
pur et simple de la valeur de ces titres
pour Credit Suisse, décidé par
entre avril et juin 2023. Ces chiffres
sont évidemment gonflés par les
effets comptables de la fusion avec
Credit Suisse. Le bénéfice intègre
en effet un écart de valeur (« bad-
will ») considérable de 28,9 mil-
liards de dollars, qui reflète la diffé-
rence entre le prix payé par UBS
lors du rachat en mars (3,6 mil-
liards de dollars) et la valeur réelle
de Credit Suisse, bien supérieure.
En excluant les effets compta-
bles et les frais liés à la fusion, UBS,
qui a annoncé jeudi vouloir inté-
grer totalement la branche helvéti-
que de Credit Suisse, affiche un
bénéfice net de 1,1 milliard de dol-
lars, pour des revenus de 9,5 mil-
liards. Ces chiffres intègrent un
mois d’activité de Credit Suisse,
dont le rachat a été finalisé en juin.
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
l’impact final, alors que le groupe lité des activités de trading de la
mise aussi sur l’attrition naturelle banque déchue. L’annonce de
et le non-remplacement des l’intégration complète de la bran-
départs en retraite. Les réductions che suisse de Credit Suisse met un
de coûts viendront également terme au suspense relatif qui
d’une réduction de la voilure dans pesait, depuis quelques mois, sur le
les activités de banque d’investisse- sort de cette activité, qui regroupe
ment de Credit Suisse, victime de la banque de détail, les prêts immo-
scandales à répétition ces derniè- biliers et aux entreprises nationa-
res années. UBS a indiqué jeudi les de l’ancien fleuron zurichois de
qu’il avait mis de côté, dans une la finance, créé il y a cent soixante-
unité destinée à être liquidée, les sept ans.
deux tiers de la valeur des actifs Si UBS penchait depuis le début
nets pondérés de cette division (soit pour un maintien au sein du nou-
environ 17 milliards de dollars). veau groupe, la banque avait conti-
Y figure notamment la quasi-tota- nué de travailler sur divers scéna-
l’Autorité fédérale de surveillance
des marchés financiers (Finma)
pour faciliter la fusion avec UBS.
Au total, environ 16 milliards d’euros
étaient ainsi partis en fumée.
Jeudi, la banque espagnole Santander
a par ailleurs surpris les investisseurs
en indiquant qu’elle ne saisirait pas
l’occasion de rembourser pour 1 milliard
d’euros de dette subordonnée, dans
un marché qui demeure compliqué.
A l’instar des autres grandes ban- de l’acquisition, nous avons discuté
ques européennes – mais pas les avec de nombreux clients, toutes
françaises –, le groupe a continué divisions confondues, et nous avons
de profiter d’un environnement de constaté un retour de la confiance »,
taux favorable, qui a alimenté ses a expliqué Sergio Ermotti, le
marges. patron du groupe. Au deuxième
UBS a en revanche vu ses bénéfi- trimestre, l’afflux net de dépôts
ces fondre dans la gestion d’actifs
ainsi que dans sa division de ban-
que d’investissement. Le groupe a
notamment souffert d’une baisse
des revenus dans ses activités de
dérivés.
23
MILLIARDS
D’excellentes Le montant des dépôts en
performances dollars au deuxième trimestre
En dépit de la complexité de l’opé- vers le nouveau groupe.
ration de rapprochement, les diri- A elle seule, la division
geants d’UBS se félicitent des per- de gestion de fortune d’UBS
formances réalisées durant le (hors Credit Suisse)
trimestre. « Depuis la finalisation a collecté 16 milliards.
28
rios, comme une introduction en
Bourse ou une vente. La division
était la seule à avoir gagné de
l’argent l’an dernier au sein de
Credit Suisse.
La commission
de la concurrence saisie
Des interrogations se posent toute-
fois sur le poids de ce nouvel
ensemble sur le marché bancaire
suisse. La commission de la
concurrence a été saisie du sujet,
même si son avis demeure consul-
tatif. « La concurrence demeurera
vive sur le marché suisse, dans toutes
nos activités », assure UBS dans son
communiqué, jeudi. « Après la
fusion, notre réseau sera le troisième
plus important du pays », après les
banques cantonales et les mutualis-
tes (Raiffeisen), précise le groupe.
Les deux entités continueront
d’opérer de façon séparée jusqu’à ce
que la fusion soit entérinée d’un
point de vue légal, en 2024. La
migration des clients de Credit
Suisse vers le système UBS est
prévue pour 2025, date à laquelle la
marque Credit Suisse pourrait dis-
paraître. n
vers le nouveau groupe s’est élevé à
23 milliards de dollars. A elle seule,
la division de gestion de fortune
d’UBS (hors Credit Suisse) a col-
lecté 16 milliards, « soit la meilleure
performance réalisée sur la période
depuis plus de dix ans », a précisé le
directeur financier, lors de la pré-
sentation des résultats.
Les clients de Credit Suisse ont
continué à retirer leurs fonds, mais
à un rythme moindre. Entre avril et
juin, 39 milliards de francs suisses
sont ainsi sortis des comptes de la
banque déchue, après 61 milliards
au premier trimestre. L’entité Cre-
dit Suisse, prise seule, affiche une
perte nette trimestrielle de 9,3 mil-
liards de francs suisses, plombée
par les coûts liés à la fusion.
— R. G.
29 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 FINANCE & MARCHES

Assurance : Bercy remet Affaire Adani :

comment le groupe
la pression sur les tarifs a pu manipuler
l Le ministère de l’Economie appelle « à la modération des tarifs pour les cours
les assurances du quotidien ».
fois que des personnes poten-
l L’an dernier, les assureurs s’étaient engagés à contenir les hausses de prix BOURSE tiellement hors la loi sont claire-
en deçà de l’inflation, pour les contrats auto et habitation. Un consortium de
ment identifiées. Interrogé par
le « Financial Times », un porte-
journalistes d’inves- parole balaye ces nouvelles
tigation a rassemblé accusations et affirme que tou-
ASSURANCE des preuves mettant tes les sociétés cotées du groupe
au jour le schéma Adani ont respecté la loi.
Amélie Laurin financier qui aurait Selon les documents réunis
permis au conglo- par l’OCCRP, en janvier 2017,
La grande distribution alimentaire mérat indien de Ahli et Chang, les deux prête-
n’est pas le seul secteur dans le viseur gonfler artificielle- noms présumés, contrôlaient
de Bercy. Le ministre de l’Economie au moins 13 % du flottant de trois
Bruno Le Maire souhaite aussi met-
ment le cours de ses des quatre sociétés Adani qui
tre le sujet du pouvoir d’achat sur la différentes sociétés. étaient cotées en Bourse, dont la
table avec les assureurs. société mère du groupe, Adani
« Honnêtement, la situation est très Enterprises. La relation des
dure pour les assureurs cette année Clément Perruche deux hommes avec Vinod
mais nous réitérerons, comme l’an Adani est cruciale, car la législa-
dernier, notre appel à la modération Nouveau rebondissement dans tion indienne interdit aux
des tarifs pour les assurances du quo- l’affaire Adani. Le conglomérat actionnaires majoritaires et
tidien », a déclaré Bercy, en réponse à indien, accusé au mois de jan- leurs proches de détenir ensem-
une question de « L’Argus de l’assu- vier par le vendeur à découvert ble plus de 75 % du capital des
rance ». américain Hindenburg de cons- entreprises qu’ils contrôlent.
En septembre dernier, la profes- tituer « la plus grande escroque- Une règle destinée à empêcher
sion s’était engagée à contenir ses rie de l’histoire des affaires », est la manipulation artificielle des
hausses tarifaires en assurance auto de nouveau dans la tourmente. cours de Bourse des entreprises
et habitation en deçà du niveau de A l’aide de documents récol- par ceux qui les dirigent. Or en
l’inflation, soit environ 6 % à l’épo- tés par l’Organized Crime and janvier 2017, la famille Adani
que, pour les années 2022 et 2023. Corruption Reporting Project contrôlait entre 68,1 % et 74,9 %

L’accord alors scellé à Bercy entre
Bruno le Maire et Florence Lust-
man, la présidente de la fédération
France Assureurs, avait clos une
séquence de négociation et de com-
munication savamment orchestrée,
dont le coup d’envoi avait été donné
durant l’été par le ministre, et qui
visait aussi les banques. En cette ren-
trée, aucun rendez-vous ne serait
prévu, pour le moment, entre les
assureurs et le ministre, selon plu-
sieurs sources. Du côté de Bercy, on
temporise en soulignant que tous les
secteurs doivent faire un effort pour
contenir les prix.
Bons résultats
France Assureurs rappelle, de son
côté, l’accord qui court jusqu’en fin
d’année. « Les assureurs se sont enga-
gés en septembre 2022 à faire tout leur
possible pour contenir l’évolution des
primes moyennes de l’assurance du
quotidien sous l’inflation sur 2022 et
2023. Cet engagement est donc tou-
jours en cours en cette rentrée 2023 »,
déclare la fédération. Pour autant,
« on ne coupera pas à des discussions
sur les tarifs et le pouvoir d’achat avec
les pouvoirs publics, estime un assu-
reur. Certes, nous subissons une
hausse du coût de réparations en auto
et habitation et de nos coûts de fonc-
tionnement (salaires, énergie…). Mais
Mario Fourmy/Sipa
(OCCRP), un consortium ras- des trois sociétés du groupe qui
semblant des journalistes étaient cotées – juste en dessous
d’investigation, le « Financial du plafond fixé par la législation
Times » a mis au jour le schéma indienne.
complexe qui aurait permis au
Caler les tarifs d’assurance 2024 sur l’inflation reviendrait à limiter les hausses moyennes à moins de 4,8 %. groupe indien de manipuler le
cours de ses actions pendant Une pratique [la
les revenus financiers de notre secteur à 650 millions d’euros, l’été a été plus moins de 4,8 %, soit l’évolution glo- plusieurs années grâce à des manipulation des
augmentent grâce à la hausse des taux clément sur le front des sinistres cli- bale des prix à la consommation en fonds transitant par des socié- cours] contraire
d’intérêt, les résultats à mi-année sont matiques, après la sécheresse et les France à fin août. Or, les assureurs tés installées dans des paradis
bons et la Bourse se porte bien ». orages de grêle historiques de 2022. pourraient vouloir se rattraper, fiscaux et à un système de « pou-
à la législation
Dans ce contexte, difficile d’émou- Reste à savoir quelle forme pour- après la modération tarifaire de pées russes » destiné à brouiller boursière indienne.
voir le gouvernement. Si les assu- rait prendre un nouvel engagement 2023. les pistes.
reurs vont payer au prix fort les pour le pouvoir d’achat. Caler les Le cabinet Facts & Figures anti- Le modus operandi serait le Toute la question est donc de
émeutes de fin juin-début juillet, tarifs 2024 sur l’inflation reviendrait cipe une hausse des 6 % à 8 % des pri- suivant : deux hommes, l’Emi- savoir si le SEBI, le gendarme
avec une facture provisoire estimée à limiter les hausses moyennes à mes d’assurance auto et habitation rati Nasser Ali Shaban Ahli et le boursier indien, doit considérer
en 2024. « Nous avons besoin de reva- Taïwanais Chang Chung-Ling Ahli et Chang comme des épou-
loriser nos tarifs, mais cette volonté se auraient utilisé un fonds installé vantails derrière lesquels se
Les recours au médiateur heurte à la concurrence très forte sur aux Bermudes baptisé « Global cache Vinod Adani. Cela signi-
nos marchés », nuance un profes- Opportunities Fund » pour fierait que la famille Adani a
de l’assurance grimpent en flèche sionnel. L’an dernier, les assureurs acquérir et vendre en toute dis- contrôlé pendant plusieurs
avaient demandé des gages à Bercy, crétion des centaines de mil- années plus de 75 % du capital
A fin juillet, la Médiation de l’assurance avait reçu près en contrepartie de leurs efforts. lions de dollars d’actions Adani de ses sociétés et qu’elle a
de 27.000 saisines de consommateurs sur douze mois, D’abord, la suppression de la carte et ce, pendant des années. Pro- enfreint les règles boursières
contre 21.500 à fin 2022. Plus de 30.000 dossiers sont verte. Cette attestation d’assurance blème : ces deux hommes indiennes.
attendus pour l’ensemble de l’année 2023. Le flux s’est disparaîtra finalement du pare- seraient des associés de Vinod
accéléré avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier, d’une brise des voitures en avril 2024. Adani – le frère de Gautam Sociétés-écrans
réforme qui permet aux assurés de contacter plus rapide- Ensuite, l’ouverture de discus- Adani, fondateur du conglomé- dans des paradis fiscaux
ment le médiateur, en cas de litige avec leur assureur. sions sur les pièces de rechange rat – et recevaient leurs instruc- Une telle situation aurait permis
L’an dernier, les saisines liées au petit marché des contrats automobiles. La promesse de Bruno tions directement de lui. Le au groupe de gonfler artificielle-
affinitaires (pour téléphones portables, voyages…) ont Le Maire de réunir assureurs et schéma « laisse à penser que les ment les cours en procédant à
représenté 18 % des dossiers, contre 13 % en 2021. Elles constructeurs automobiles pour deux hommes étaient utilisés des achats massifs d’actions via
émanent notamment des clients du courtier SFAM accélérer l’utilisation des pièces comme des prête-noms pour con- des sociétés-écrans installées
(rebaptisé « Indexia »), frappé depuis avril dernier détachées d’occasion, moins chères, tourner la loi indienne destinée à dans des paradis fiscaux. « Si la
d’une interdiction temporaire de vendre de l’assurance. est toutefois restée lettre morte. n lutter contre les manipulations de part réelle de capital flottant est
cours », écrit le « Financial cachée au public, cela permet de
Times ». La valeur totale des manipuler le cours de l’action », a

Les assureurs déplorent l’inflation galopante
des réparations automobiles
Sur un an, la facture
moyenne des réparations
automobiles a grimpé
quasiment deux fois plus
que l’indice des prix à la
consommation en France.
Alors que Bercy fait pression sur les
assureurs pour qu’ils modèrent à
nouveau leurs tarifs, ces derniers
constatent une flambée des prix des
réparations automobiles. Selon les
données à fin juin de SRA (Sécurité
& Réparations Automobiles), un
organisme lié aux assureurs, la fac-
ture des réparations a bondi de
8,42 % sur un an. C’est davantage que
la progression de 7,9 % observée sur
l’ensemble de l’année 2022.
Qui plus est, « la hausse du coût des
réparations automobiles est large-
ment supérieure à l’inflation géné-
rale », constate la fédération France
Assureurs. Elle est en effet presque
deux fois supérieure à la hausse des
prix à la consommation qui s’établis-
sait à 4,5 % à fin juin, sur douze mois
glissants (et à 4,8 % à fin août).
L’inflation du coût moyen des
interventions après collision (hors
vol, incendie, bris de glace et catas-
trophe naturelle) tient surtout à
l’augmentation des pièces de
rechange. Leur prix, qui pèse plus de
la moitié de la facture des répara-
tions, a bondi de 9,7 % sur un an
selon SRA. La hausse est plus conte-
nue sur la peinture et la
main-d’œuvre, mais elle s’est accélé-
rée au premier semestre 2023 par
rapport à la même période un an
plus tôt, avec des progressions de
respectivement 9,5 % et 5,3 %.
Promesse non tenue
Cette inflation pourrait peser sur les
tarifs 2024 d’assurance auto,
d’autant que les assureurs n’ont pas
obtenu d’avancées susceptibles de
faire baisser le prix des réparations.
Il y a près d’un an, en contrepartie de
leur engagement à maintenir l’évo-
lution des primes d’assurance sous
le niveau de l’inflation, le ministre de
l’Economie Bruno Le Maire leur
avait promis de mettre autour de la
table la profession et les construc-
teurs automobiles, en premier lieu
Renault et Stellantis.
L’objectif : favoriser l’usage des
pièces détachées recyclées, 40 à
50 % moins chères que les pièces
neuves des constructeurs, évidem-
ment jaloux de leur quasi-monopole
sur les pièces neuves. Il n’y a finale-
ment jamais eu de réunion com-
mune, indiquent plusieurs sources.
Mais « les travaux initiés en septem-
bre dernier se poursuivent avec les
assureurs dans le cadre plus général
de la mise en œuvre de la loi dite
Agec », affirme Bercy.
Cette loi de février 2020 relative à
la lutte contre le gaspillage et à l’éco-
nomie circulaire, prévoit de mettre
de l’ordre dans la filière desvéhicules
hors d’usage (VHU) et d’augmenter
le recyclage.
Deux ans et demi plus tard, et
après un décret spécifique fin 2022,
le ministère de la Transition écologi-
que peaufine un arrêté sur le cahier
des charges que devront respecter
les centres VHU, autrement dit les
casses automobiles. Ce texte « per-
mettra d’assurer la pleine concur-
rence du marché de la pièce de réem-
ploi et d’en favoriser le recours »,
affirme Bercy. « Le décret et le projet
d’arrêté ne nous satisfont pas, réagit
Stéphane Duroule, directeur géné-
ral des assurances France chez
Covéa (Maaf, MMA, GMF). La struc-
actifs Adani gérés par Global
Opportunities Fund a pu attein-
dre 430 millions de dollars.
réagi Ketan Dala, un analyste
financier basé à Mumbai. « Le
public voit le prix de l’action aug-
Gigantesque fraude
menter et peut donc être incité à
acheter. » Bien avant les révéla-
En janvier dernier, le rapport tions d’Hindenburg, certains
turation de la filière vise un recyclage accablant du vendeur à décou- experts s’étaient déjà interrogés
plus efficace des véhicules, ce qui est vert américain Hindenburg sur l’envolée boursière des
une bonne chose, mais nous voulons accusait déjà le conglomérat entreprises de la galaxie Adani.
éviter qu’elle aboutisse à un monopole d’être une « gigantesque fraude ». Entre 2019 et 2022, leurs titres
des constructeurs. » Sa publication a fait perdre près ont grimpé en moyenne de
A partir de 2025, les casses et de 100 milliards de dollars en 819 % et la fortune de Gautam
autres opérateurs devront en effet Bourse au groupe Adani. Les Adani a gonflé de 100 milliards
nouer un contrat avec un éco-orga- experts d’Hindenburg avaient de dollars.
nisme détenu par les constructeurs, déjà pointé du doigt plusieurs Réputé proche de Narendra
sur la base d’un principe de « respon- sociétés-écrans soupçonnées Modi, le Premier ministre
sabilité élargie des producteurs » sur d’être impliquées dans des indien, Gautam Adani a bâti son
le sort de leurs véhicules. La Fédéra- manipulations des cours des dif- empire en profitant de conces-
tion nationale de l’automobile férentes entités cotées du sions gouvernementales qui se
(FNA), qui représente les vendeurs groupe. Mais c’est la première sont avérées très lucratives. n
de voitures, garagistes et centres
VHU, partage l’inquiétude des assu-
reurs. La future filière « risque de
limiter très sincèrement l’entrée de
nouveaux opérateurs sur le marché,
en transformant les centres VHU en
véritables sous-traitants des construc-
teurs », a répondu la fédération pro-
fessionnelle à la consultation en
ligne du ministère de la Transition
Publiez vos ventes aux enchères
écologique. immobilières dans Les Echos
En attendant, le recours aux piè-
ces d’occasion dépend de l’offre dis-
ponible mais aussi du bon vouloir
des garagistes et des automobilistes, annonces.lesechosleparisien.fr
que les assureurs incitent à choisir 01 87 39 70 08
cette option. — A. L.
FINANCE & MARCHES
VinFast ou la chronique
d’un crash annoncé à Wall Street
l Le cours du constructeur vietnamien s’est effondré de 50 % en deux séances.
l Les professionnels, sceptiques face à son ascension fulgurante, se sont abstenus d’investir.
BOURSE
Bastien Bouchaud
Le coup d’arrêt est net. Le cours du
constructeur automobile VinFast
s’est effondré de plus de 50 % depuis
mardi, ce qui correspond à plus de
100 milliards de dollars de capitali-
sation effacés. Un crash largement
attendu sur les marchés. Le célèbre
vendeur à découvert Jim Chanos
l’avait ainsi décrit lundi comme « un
meme stock à 200 milliards de dol-
lars ». Une référence à ces valeurs
aux fondamentaux économiques
désastreux, tirées uniquement par
l’enthousiasme des boursicoteurs.
De fait, il y a peu de chances de
croiser ses véhicules sur les routes.
VinFast n’a écoulé que 7.400 voitu-
res électriques l’an dernier, toutes
au Vietnam. Il espère en livrer
50.000 cette année dans le monde.
Et pourtant, même après ce violent
retournement boursier, sa capitali-
sation de 83 milliards de dollars
reste supérieure à celle de la plus
grande banque européenne, BNP
Paribas. VinFast demeure ainsi l’un
des constructeurs automobiles les
mieux valorisés en Bourse, derrière
Tesla, Toyota, Porsche et BYD. Il
devançait encore ces deux derniers
en début de semaine.
Un tour de force
Un véritable tour de force pour cette
marque créée en 2017 et largement
inconnue du grand public. Son
entrée en Bourse est encore plus
récente. VinFast s’est introduit sur le
Nasdaq en fusionnant avec un SPAC
le 15 août dernier. Son ascension
boursière fulgurante a fasciné les
boursicoteurs et atterré des profes-
sionnels depuis longtemps scepti-
ques face à cette entreprise.
C’est notamment le cas de Xia-
dong Bao, un gérant d’Edmond de
Rothschild AM, qui est allé visiter
Les constructeurs de véhicules électriques à la peine en Bourse
Après l’éclatement
de la bulle à Wall Street,
les investisseurs
se montrent plus prudents
face à un secteur de plus
en plus concurrentiel.
Les véhicules électriques peinent à
remonter la côte en Bourse. L’écla-
tement de la bulle l’an dernier a
laissé des traces. L’indice Bloom-
berg des constructeurs de véhicules
électriques affiche une progression
de 5,8 % seulement cette année,
après avoir décroché de près de
PERSPECTIVES
POUR LA FIN
DE L’ANNÉE
Demain chez
votre marchan
de journaux
d est parlant. Le pays comptait plus
VinFast s’est introduit sur le Nasdaq en fusionnant avec le Spac Black Spade, le 15 août dernier. Photo Romuald Meigneux/Sipa
les locaux de l’entreprise au Viet-
nam. « Ils ont mis le paquet sur les
relations avec les investisseurs, leur
priorité était clairement d’entrer en
Bourse, alors qu’ils restaient vagues
sur l’opérationnel », explique-t-il.
Le développement commercial
effréné du groupe vietnamien, sans
commune mesure avec ses
capacités de production, l’a égale-
ment alerté.
Rien qu’en France, la société a
déjà ouvert deux « showrooms » à
Paris, dont l’un dans le très chic
triangle d’or. Il en compte d’autres à
Rennes, Nice, Aix-en-Provence ou
encore Montpellier. « C’est un
modèle qui risque de brûler du cash à
grande vitesse », cingle-t-il. Les résul-
tats financiers s’en ressentent, avec
des pertes colossales ces dernières
années, dont près de 600 millions de
dollars au premier trimestre.
40 % en 2022. Une performance
décevante. A Wall Street, le S&P 500
a bondi de 17 % depuis le début de
l’année et le Nasdaq, à forte colora-
tion technologique, de 33 %.
Certes, certains constructeurs
s’en sortent mieux que d’autres.
Tesla en particulier conserve une
place de choix dans le portefeuille
des boursicoteurs, ce qui lui a per-
mis de redémarrer plus rapide-
ment et plus fortement que les
autres. Le constructeur américain
affiche une progression spectacu-
laire de plus de 100 % cette année.
VinFast avait évoqué son désir de
s’introduire en Bourse aux Etats-
Unis dès la fin 2021. La société avait
même entamé des démarches en
vue d’une IPO traditionnelle
et enrôlé de grandes banques pour
préparer le terrain auprès des inves-
tisseurs, dont Citigroup, Credit
Suisse et JP Morgan. « Face au peu
d’appétit des investisseurs, ils ont
choisi la voie du SPAC par défaut »,
estime David Autin de Richelieu
Gestion.
Mais même-là, les investisseurs
n’ont pas montré un enthousiasme
démesuré. Le SPAC en question,
Black Spade, approchait de la date
limite pour trouver une cible
lorsque VinFast s’est présenté. Le
constructeur de véhicules électri-
ques est apparu comme l’opération
de la dernière chance. Et lorsque les
investisseurs ont eu l’opportunité
Mais même après ce rebond, il reste
en retrait d’environ 35 % par
rapport à son record de novem-
bre 2021.
« Le boom est terminé », résume
David Autin de Richelieu Gestion.
« Quand les taux d’intérêt sont plus
élevés, les investisseurs se montrent
plus sélectifs, ce qui se voit sur les
véhicules électriques comme ailleurs
dans la tech », ajoute le gérant. « Les
constructeurs qui maîtrisent la par-
tie logicielle ou ont intégré la chaîne
de production des batteries tirent
leur épingle du jeu », nuance-t-il.
Une guerre des prix
acharnée
Ces heureux élus sont rares, avec
Tesla comme figure de proue et à sa
suite le chinois BYD, très actif dans
les batteries et leader du marché en
Chine. Ce dernier a progressé de
28 % cette année, mais il reste en
baisse de 25 % depuis son pic de
juillet 2022. La baisse est bien plus
violente pour les jeunes pousses qui
manquent d’assise. Les cours des
américains Lucid et Rivian se sont
effondrés de près de 90 % par rap-
port à leurs sommets.
La méfiance des investisseurs vis-
à-vis du secteur est d’autant plus
grande que la concurrence s’inten-
sifie. L’exemple du marché chinois
de 500 constructeurs de véhicules
électriques en 2019, il n’en reste plus
qu’une centaine aujourd’hui, enga-
gés dans une guerre des prix achar-
née pour maintenir leurs volumes.
XPeng, coté à New York, a notam-
ment repris l’activité de Didi dans le
développement de véhicules élec-
de retirer leurs fonds en amont de la
fusion avec VinFast, 84 % d’entre
eux ont choisi de quitter le navire…
Résultat, le flottant, c’est-à-dire la
proportion du capital effectivement
en circulation sur le marché, est
extrêmement faible, à 0,3 % envi-
ron. Le reste est directement ou
indirectement entre les mains du
fondateur, Pham Nhat Vuong,
l’homme le plus riche du Vietnam,
qui a fait fortune dans l’immobilier
notamment.
Un flottant très faible
Un flottant aussi réduit favorise la
spéculation. Un investisseur peut
facilement faire bouger les cours,
même avec des ordres de taille
modeste. « Certains jours, les volu-
mes échangés sur le titre sont supé-
rieurs à son flottant, ce qui contribue
à la volatilité extrême du titre », note
triques afin de s’assurer une crois-
sance suffisante pour atteindre des
économies d’échelle significatives.
Son cours a bondi de plus de 10 %
dans la foulée de cette annonce,
mais il reste, lui aussi, loin de ses
récents sommets. Il affiche encore
des pertes de près de 75 % par rap-
p o rt à so n r eco rd de n ove m-
bre 2020.
Les déconvenues des jeunes
acteurs des véhicules électriques ne
devraient pas pour autant profiter
aux constructeurs automobiles his-
toriques, européens et américains.
Le patron et fondateur de BYD,
Wa n g C h u a n f u , a d ’a i l l e u r s
appelé le 11 août les constructeurs
chinois à travailler ensemble « pour
démolir les vieilles légendes et créer
des marques de classe mondiale ».
Face à l’offensive des construc-
teurs chinois à l’étranger, confron-
tés à des surcapacités et à la baisse
de la demande sur leur marché
d’origine, les constructeurs occi-
dentaux « se concentreront proba-
blement de plus en plus sur la défense
de leurs marges plutôt que sur la
croissance », estiment les analystes
de DWS. Mais ils doivent encore
convaincre les investisseurs qu’ils
en ont les capacités. « Les construc-
+ 5,8 %
La progression de la cote
en Bourse des constructeurs
de véhicules électriques,
en 2023, selon l’indice
Bloomberg.
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
David Autin. La très faible liquidité
du titre lui offre également une
sorte de protection face aux fonds
spéculatifs. Pour vendre des titres à
découvert, il faut en effet pouvoir les
emprunter. Or les actionnaires de
VinFast ne se pressent pas pour les
proposer.
Seuls 20.000 titres sont disponi-
bles à l’emprunt, selon S3 Partners,
pour 7,2 millions d’actions en circu-
lation et un capital composé de
2,3 milliards de titres au total. Avec
des frais d’emprunt extrêmement
élevés, à plus de 200 % du nominal,
contre une moyenne de 0,3 % pour
les actions en général.
En l’absence de vendeurs à
découvert pour corriger les excès
de valorisation, VinFast pourrait
bien poursuivre les embardées
violentes en Bourse. Quitte à ris-
quer la sortie de route. n
teurs ont bénéficié d’un contexte
exceptionnel après la pandémie,
entre une surépargne des consom-
mateurs et une offre contrainte, mais
ils souffrent en Bourse des craintes
des investisseurs sur l’activité et sur le
niveau des marges », abonde David
Autin.
Les valorisations boursières des
champions historiques de l’auto-
mobile restent en effet extrême-
ment faibles malgré les profits
records enregistrés ces deux der-
nières années. Les actions du poids
lourd franco-italien Stellantis, qui
affichait des marges supérieures à
celles de Tesla au deuxième trimes-
tre, s’échangent à un prix équiva-
lant à environ 3 fois les bénéfices
attendus dans l’année, à peine
mieux que Renault. Volkswagen est
à un peu plus de 4, tout comme
General Motors, tandis que Ford
dépasse les 6. Des niveaux qui
t é m o i g n e n t d ’u n e p r o f o n d e
défiance des investisseurs pour le
secteur. Pour le CAC 40 dans son
ensemble, ce multiple s’élève à plus
de 12, et il dépasse 19 sur le S&P 500
américain.
Reste à voir si ces valorisations
sont grevées par le poids des voitu-
res à combustion ou par les investis-
sements qui seront nécessaires
pour espérer se faire une place
s u r l e m a r c h é d e s vé h i c u l e s
électriques. L’introduction en
Bourse d’Ampere, l’activité de véhi-
cules électriques de Renault, atten-
due au printemps prochain, fera
figure de test pour juger de l’appétit
des investisseurs européens vis-à-
vis du secteur.
— B. B.
30
Klarna
a réduit
ses pertes
au premier
semestre
FINTECH
Le leader suédois
du paiement
fractionné a réussi
à redresser
ses comptes
en procédant
à sa restructuration.
Juliette Roussel
Ralentissement des pertes pour
la fintech suédoise Klarna .
Jeudi, le champion mondial du
paiement fractionné a annoncé
des pertes pour le premier
semestre de 2,1 milliards de cou-
ronnes suédoises (177 millions
d’euros), en baisse de 67 %.
L’année dernière, sur la
même période, Klarna avait
perdu 6,4 milliards de couron-
nes suédoises. Sur l’ensemble de
l’année dernière, il avait accusé
les plus grosses pertes de son
histoire : 10,4 milliards de cou-
ronnes suédoises (940 millions
d’euros), en hausse de 47 % par
rapport à l’année précédente.
« Les résultats d’aujourd’hui
réfutent clairement les idées faus-
ses autour du modèle commer-
cial de Klarna, démontrant qu’il
est incroyablement agile et dura-
ble », s’est félicité Sebastian Sie-
miatkowski, le directeur géné-
ral de Klarna.
Le leader
du « buy now,
pay later » a été
bénéficiaire
pendant un mois
pour la première
fois en trois ans.
Le leader du « buy now, pay
later » a même été bénéficiaire
pendant un mois pour la pre-
mière fois en trois ans.
Le groupe récolte ainsi les
fruits de sa restructuration,
avec des dépenses de fonction-
nement en baisse de 21 % sur six
mois. En mai 2022, il avait sup-
primé 10 % de ses effectifs, soit
700 postes, et fermé certains de
ses bureaux.
Davantage de clients
Entre-temps, Klarna n’a pas
seulement taillé dans ses coûts.
Ses clients sont plus nombreux
et surtout, ils remboursent leurs
dettes de paiement fractionné
malgré la pression de l’inflation
et la hausse des taux d’intérêt.
Le coût du risque a donc baissé
de 39 %.
Les revenus du groupe, qui
compte 150 millions de clients
dans le monde, ont augmenté
de 15 %, à 10,5 milliards de cou-
ronnes (887 millions d’euros),
profitant notamment d’une
croissance particulièrement
rapide aux Etats-Unis et au
Royaume-Uni.
Sebastian Siemiatkowski
estime que la croissance des
activités américaines repré-
sente un pas important vers
l’introduction en Bourse de la
société. « Il va y avoir une oppor-
tunité dans les années à venir »,
a-t-il déclaré à Bloomberg.
Reste à savoir quand. Après
l’euphorie de 2020, lorsque les
fintechs levaient des fonds très
facilement, Klarna est confronté
à un retournement du marché.
Entre juin 2021 et juillet 2022, sa
valorisation est tombée de
45,6 milliards à 6,7 milliards de
dollars. Les marchés restent
vigilants sur le secteur, comme
en témoigne la chute spectacu-
laire en Bourse du spécialiste
néerlandais des paiements
Adyen, mi-août. n
31 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 FINANCE & MARCHES

séAncE du 31 - 08 - 2023 A : Indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : Bénfice par action. PER : Price Earning Ratio. Les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année

euronext CaC 40 : 7316,7 (-0,65 %) neXt 20 : 11167,45 (-0,04 %)

CaC larGe 60 : 7896,63 (-0,61 %)
CaC all-tradaBle : 5460,01 (-0,54 %)
Date De ProroGation : 26 sePtemBre
civile. Les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations
supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures
à 150 millions d’euros. L : Valeurs de l’indice CACNext20. R : Valeurs de l’indice CACLarge60. G : Valeurs de l’indice CACMid60. g : Valeurs de l’indice
CACSmall. Les bénéfices par action : source FacSet JCF Estimates.

CAC 40 srD suite Valeurs françaises srD suite Valeurs françaises

Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER
ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT
air liQuiDe (AI) R a 166,5 166,86 + 0,37 + 26,03 l'oréal (OR) R a 410,6 405,8 - 1,05 + 21,64 GerarD Perrier (PERR) B 107,5 106,5 - 0,93 + 17,81 roBertet s.a. (RBT) B 841 846 + 0,6 + 1,08
1136164 168,48 + 2,14 168,48 455701 411,1 - 4,11 442,6 82 107,5 + 2,9 113 358 858 + 1,93 928
FR0000120073 15/05/23 2,95 523.755.225 165,88 + 33,27 133,34 1,77 FR0000120321 26/04/23 6 535.992.464 405,7 + 18,22 334,3 1,48 FR0000061459 19/06/23 2,15 3.973.148 106,5 + 12,82 87,8 2,02 FR0000039091 29/06/23 8,5 2.167.745 840 - 5,47 801 1,01
airBus GrouP (AIR) R a 134,26 135,38 + 1,15 + 21,94 3,4 micHelin (ML) a 29,04 28,91 + 0,04 + 11,26 GetlinK (GET) LR a 15,35 15,455 + 0,62 + 3,21 ruBis (RUI) G a 22,4 22,52 + 0,81 - 8,46
1310388 136,18 + 1,04 138,76 39,88 3868335 29,2 - 2,89 30,68 1839106 15,53 - 3,38 17,255
NL0000235190 25/04/23 1,53 790.395.611 134,14 + 38,3 111,68 1,33 FR001400AJ45 17/05/23 1,25 178.530.450 28,7 + 18,95 25,6 15,57 DiV 2 28/07/17 165859 22,62 + 0,45 27,14
FR0010533075 30/05/23 0,5 550.000.000 15,33 - 17,75 14,335 3,24 FR0013269123 13/06/23 1,92 103.195.172 22,38 - 4,45 21,14 8,53
alstom (ALO) R a 25,55 25,51 + 0,24 + 11,79 oranGe (ORA) R a 10,392 10,358 - 0,12 + 11,6 Gl eVents (GLO) g B 18,38 18,8 + 2,73 + 15,62
3638604 25,83 - 8,3 28,41 6266670 10,484 + 0,72 11,874 24110 18,8 + 2,06 23,8 sartorius steD. Bio. (DIM) G a 259,2 262,1 + 1,28 - 13,36
FR0010220475 17/07/23 0,25 381.855.265 25,32 + 24,08 20,69 0,98 FR0000133308 05/06/23 0,4 2.660.056.599 10,358 + 2,57 9,289 3,86 FR0000066672 03/07/23 0,35 29.982.787 18,14 + 11,77 16,3 1,86 DiV 6 10/05/16 58220 263,7 - 7,87 358,8
arcelormittal (MT) R a 24,645 24,53 - 0,26 - 0,18 PernoD-ricarD (RI) R a 188 181,2 - 6,74 - 1,39 FR0013154002 30/03/23 1,44 92.180.190 259 - 28,33 211,5 0,55
3987567 24,785 - 6,73 30,515 1139961 189 - 9,67 218 Graines Voltz (GRVO) c 36 35,55 - 0,7 - 52,6
225 36 - 8,26 79 saVencia (BH) B 56 55,8 - 0,36 - 4,45
LU1598757687 13/05/22 0,17 852.809.772 24,53 + 3,26 23,095 FR0000120693 05/07/23 2,06 255.631.733 181,2 - 1,28 181,2 1,14
FR0000065971 29/03/22 2 1.480.265 35,55 - 66,78 35,25 345 56,2 + 2,95 64
aXa (CS) R a 28,02 27,775 - 0,34 + 6,6 PuBlicis GrouPe (PUB) R a 72,86 72,06 - 1,04 + 21,27 FR0000120107 15/05/23 1,3 14.032.930 55,8 - 2,79 52,6 2,33
3663552 28,115 - 0,7 30,34 836224 73,22 - 1,85 77,94 GrouPe crit (CEN) g B 71,6 72 + 0,28 + 18,03
FR0000120628 08/05/23 1,7 2.254.717.483 27,775 + 18,07 24,6 6,12 FR0000130577 03/07/23 2,9 268.723.468 72,02 + 47,82 59,48 4,02 433 72 - 8,16 83,4 scor (SCR) G a 28,84 28,74 - 0,21 + 33,74
FR0000036675 05/07/23 3,5 11.250.000 71,6 + 20,81 60,8 4,86 386025 28,98 + 5,78 29,22
BnP PariBas (BNP) R a 59,97 59,71 - 0,28 + 12,13 renault (RNO) R a 37,625 37,335 + 0,32 + 19,38
7896015 60,66 - 0,52 67,02 1372430 38,15 - 6,44 43,96 GrouPe GorGé (GOE) g B 19,72 19,68 - 0,91 - 1,5 FR0010411983 30/05/23 1,4 179.362.195 28,57 + 74,08 19,015 4,87
FR0000131104 22/05/23 3,9 1.234.331.646 59,61 + 28,45 47,02 6,53 FR0000131906 17/05/23 0,25 295.722.284 37,335 + 30,5 31,185 0,67 2817 19,82 + 6,15 21,6 seB (SK) G a 101,8 101,5 - 0,1 + 29,71
BouYGues (EN) R a 31,9 31,9 + 0,22 + 13,77 saFran (SAF) R a 149 148,3 - 0,39 + 26,84 FR0000062671 23/06/21 0,32 17.424.747 19,62 - 1,85 17,14
68020 102,5 - 0,39 109,9
1728659 32,07 - 2,06 33,26 809178 149,7 - 1,76 152,42 Gtt (GTT) G a 115,6 114,3 - 0,78 + 14,53 FR0000121709 31/05/23 2,45 55.337.770 101,1 + 37,16 78,85 2,41
FR0000120503 03/05/23 1,8 381.377.851 31,71 + 8,87 28,16 5,64 FR0000073272 30/05/23 1,35 427.260.541 148,3 + 45,53 116,6 0,91 78926 116,2 + 3,07 116,2
FR0011726835 12/06/23 1,55 37.078.357 113,9 - 10 87,75 1,36 secHe enVironnement (SCHP) g B 118,6 120,6 + 1,69 + 34,3
caP-Gemini (CAP) R a 172 172,35 + 0,58 + 10,52 saint-GoBain (SGO) R a 59,58 60,16 + 0,87 + 31,79
514384 174,85 + 4,55 189,75 3028878 60,16 - 2,15 62,14 GuerBet (GBT) g B 22,2 21,75 - 2,03 + 28,24 3468 120,6 + 3,61 122,6
FR0000125338 30/05/23 3,25 173.582.113 171,55 - 0,38 152,25 1,89 FR0000125007 12/06/23 2 513.954.350 59,44 + 49,1 45,895 3,32 12997 22,3 + 1,87 23,2 FR0000039109 07/07/23 1,1 7.857.732 118,6 + 51,7 85,7 0,91
carreFour (CA) R a 17,65 17,67 + 0,8 + 12,98 sanoFi (SAN) R a 99,63 98,64 - 0,57 + 9,8 FR0000032526 29/06/23 0,5 12.641.115 21,75 + 12,69 16 2,3 serGeFerrari GrouP (SEFER) g c 11,06 11,16 + 0,9 + 3,91
2605757 17,875 - 2,86 19,19 1920767 99,72 + 1,6 105,18 Guillemot (GUI) g c 7,12 7,02 - 0,28 - 45,24 1903 11,16 - 6,22 16
FR0000120172 06/06/23 0,56 719.983.834 17,55 + 6,19 15,67 3,17 FR0000120578 30/05/23 3,56 1.264.518.414 98,64 + 20,03 82,25 3,61 3310 7,12 - 0,43 14,08 FR0011950682 26/04/23 0,4 12.299.259 11,06 - 15,45 10,58 3,58
creDit aGricole (ACA) R a 11,73 11,656 - 0,39 + 18,56 scHneiDer electric (SU) R a 160,66 158,58 - 0,8 + 21,31 FR0000066722 07/06/23 0,25 15.087.480 7,02 - 49,42 6,46 3,56 ses-imaGotaG (SESL) G B 109 109,4 + 0,18 - 10,33
6742974 11,768 + 3,28 12,034 1590174 160,66 - 2,14 167,98 icaDe (ICAD) G a 33,86 34,84 + 2,65 - 13,42
FR0000045072 30/05/23 1,05 3.025.902.350 11,656 + 26,83 9,54 9,01 FR0000121972 09/05/23 3,15 572.835.884 158,58 + 33,51 131,72 1,99 14278 111 - 7,13 173,8
107697 35 - 6,04 51,35 FR0010282822 25/06/12 0,5 15.958.658 107,8 + 9,95 66
Danone (BN) R a 54,06 53,83 - 0,24 + 9,34 société Générale (GLE) R a 26,45 26,215 - 0,59 + 11,65 FR0000035081 04/07/23 2,17 76.234.545 33,86 - 20,75 31,52
1599711 54,33 - 3,06 61,88 2850840 26,58 + 6,07 28,385 sHoWroomPriVé (SRP) g B 1,22 1,23 + 0,66 - 26,87
FR0000120644 09/05/23 2 677.773.128 53,83 + 2,51 48,3 3,72 FR0000130809 30/05/23 1,7 820.757.639 26,215 + 18,73 19,326 6,49 iD loGistic (IDL) a 241,5 240,5 - 0,21 - 10,26 21916 1,232 - 5,24 1,845
8046 244,5 - 7,85 312 FR0013006558 118.902.909 1,2 + 6,13 1,198
Dassault sYstemes (DSY) R a 36,685 36,61 - 0,11 + 9,3 stellantis nV (STLAP) a 17,158 17,146 - 0,12 + 29,21 FR0010929125 6.173.328 239 - 13,8 236
1850992 36,765 - 5,85 41,985 3030419 17,27 - 8,08 18,878 sii (SII) g c 52 51,6 - 0,77 + 13,78
FR0014003TT8 29/05/23 0,21 1.339.964.068 36,475 - 5,09 33,095 0,57 NL00150001Q9 24/04/23 1,14 3.143.878.015 17,08 + 28,57 13,362 7,82 imerYs (NK) G a 31,7 31,46 - 0,32 - 13,43
69179 32 - 0,38 43,22 3236 52,5 - 3,01 57,8
eDenreD (EDEN) R a 58,8 58,84 + 15,64 stmicroeletronics (STMPA) Ra 43,85 43,665 - 0,01 + 32,34 0,23 FR0000120859 15/05/23 3,85 84.940.955 31,42 + 8,86 29,84 12,24 FR0000074122 28/09/22 0,4 20.000.000 51,4 + 6,83 43,15 0,78
486651 59,34 - 0,41 62,4 2211750 44,02 -10,2 50,46 192,14
FR0010908533 07/06/23 1 249.588.059 58,74 + 16,51 47,74 1,7 NL0000226223 26/06/23 0,05 911.281.920 43,58 + 25,67 33,165 0,14 inFotel (INF) g c 52 51,4 - 0,77 - 6,88 soitec (SOI) G a 170,4 168,95 - 0,79 + 10,53
enGie (ENGI) R a 14,868 14,89 + 0,01 + 11,22 1,21 telePerFormance (RCF) R a 126 127,85 + 2,12 - 42,59 725 52 - 2,65 59,8 eX-Ds 13/05/16 reGr.1P20 76704 170,7 - 5,59 182,3
5196649 15,01 - 0,15 15,56 12,35 437028 129,7 - 2,96 275,4 FR0000071797 19/05/23 2 6.890.558 51,4 + 2,8 51,4 3,89 FR0013227113 35.712.302 167,55 + 19,57 120,35
FR0010208488 28/04/23 1,4 2.435.285.011 14,864 + 25,46 12,426 9,4 FR0000051807 21/04/23 3,85 59.530.759 125,55 - 55,03 113,75 3,01 innate PHarma (IPH) g B 2,85 2,815 - 1,05 - 14,44 solocal GrouP (PAJ) B 0,118 0,119 + 0,34 - 80,49
essilorluXottica (EL) R a 174,94 173,9 - 0,48 + 2,78 tHales (HO) R a 134,45 134,8 + 0,56 + 12,99 85039 2,87 + 1,62 3,8 376196 0,121 - 2,78 0,734
828696 176 - 4,94 188,4 297577 135,9 - 0,85 144,15 FR0010331421 80.450.212 2,815 + 5,04 2,495 FR00140006O9 129.505.837 0,118 - 88,19 0,109
FR0000121667 22/05/23 3,23 453.597.315 173,9 + 16,52 155,15 1,86 FR0000121329 23/05/23 2,24 210.210.140 133,85 + 12,19 112,4 1,66 interParFums (ITP) G a 61,1 61 - 0,33 + 20,68 soDeXo (SW) LR a 99,12 99,02 - 0,04 + 10,66
euroFins scient. (ERF) R a 56,44 56,84 + 1,1 - 15,24 totalenerGies (TTE) R a 58,1 58,07 + 0,22 - 0,99 23789 61,2 - 7,01 68,182
817801 57,06 - 9,17 72,12 15495463 58,5 + 5,09 60,93 FR0004024222 11/05/23 1,05 69.196.570 60,6 + 43,53 50,909 1,72 304336 99,78 + 6,09 103,95
FR0014000MR3 03/07/19 2,45 190.742.750 56,2 - 17,74 53,46 1,76 FR0000120271 21/06/23 0,74 2.429.759.177 57,85 + 14,56 50,55 1,27 FR0000121220 23/12/22 2,4 147.454.887 98,98 + 29,54 80,58 2,42
inVentiVa (IVA) g B 3,3 3,365 + 5,16 - 24,8
Hermes intl (RMS) R a 1936,8 1900,8 - 1,58 + 31,54 uniBail-r/WFD (URW) a 48,84 49,39 + 1,29 + 1,56 636545 4,33 -10,98 5,99 solutions 30 (ALS30) a 2,888 2,806 - 2,43 + 64,48
83321 1936,8 - 5,74 2050,5 971221 49,95 - 4,21 63,07 FR0013233012 42.134.169 3,26 - 27,94 1,88 430082 2,89 - 5,97 3,414
FR0000052292 25/04/23 9,5 105.569.412 1900,8 + 48,21 1450 0,5 FR0013326246 24/03/20 5,4 139.040.505 48,73 - 3,91 42,06 FR0013379484 107.127.984 2,788 - 3,9 1,74
iPsen (IPN) G a 119,9 119,8 + 19,2
KerinG (KER) R a 500,3 494,2 - 0,82 + 3,93 Veolia enV. (VIE) R a 28,42 28,86 + 1,66 + 20,25 182517 121,5 + 4,54 123,1 soPra steria GP (SOP) G a 203,2 203,2 + 0,3 + 43,91
213338 500,5 - 5,61 603,6 4052885 28,9 - 2,5 30,13 FR0010259150 02/06/23 1,2 83.814.526 119,5 + 25,38 94,85 1 22262 203,6 + 2,78 208
FR0000121485 02/05/23 9,5 124.070.778 494,2 - 1,75 474,1 1,92 FR0000124141 09/05/23 1,12 715.383.875 28,39 + 29,53 24,33 3,88
iPsos (IPS) G a 45,98 46,22 + 1,14 - 20,99 FR0000050809 29/05/23 4,3 20.547.701 202,2 + 47,25 141,9 2,12
l.V.m.H. (MC) R a 805 782,2 - 2,71 + 15,05 Vinci (DG) R a 103,86 102,96 - 0,5 + 10,37 64999 46,38 + 1,67 62,4
593584 805 - 7,77 904,6 1109132 103,9 - 3,58 112,4 smcP (SMCP) g B 6,09 6,01 - 0,66 - 7,4
FR0000121014 25/04/23 7 502.048.400 782,2 + 20,8 685,1 0,9 FR0000125486 25/04/23 3 590.521.018 102,96 + 11,61 93,4 2,91 FR0000073298 03/07/23 1,35 44.253.225 45,82 + 1,92 40,02 2,92 98266 6,11 -11,88 9,1
leGranD (LR) R a 91,62 91,1 - 0,2 + 21,76 WorlDline (WLN) G a 30,42 30,08 - 0,63 - 17,66 JacQuet metals (JCQ) g B 17,9 17,98 + 0,34 + 7,54 FR0013214145 75.591.187 5,98 + 9,77 5,93
574095 91,78 - 0,02 93,22 772283 30,67 -16,51 44,77 2933 18 - 0,88 20,05
FR0000033904 05/07/23 1 22.707.209 17,88 + 13,8 16,84 5,56 sPie (SPIE) G a 27,58 27,66 + 0,29 + 13,55
FR0010307819 02/06/23 1,9 266.817.746 91,1 + 26,04 74,64 2,09 FR0011981968 282.866.119 30,05 - 29,7 29,65 253870 27,86 + 1,39 29,88
JcDecauX (DEC) G a 16,9 17,14 + 1,18 - 3,27 FR0012757854 22/05/23 0,55 164.582.511 27,46 + 27,11 22,8 1,99
100083 17,24 + 0,53 23,2
FR0000077919 21/05/19 0,58 213.161.658 16,9 + 23,93 16,1 steF (STF) g B 110 110,2 - 0,72 + 21,63
KauFman & BroaD (KOF) g B 26 26,6 + 1,33 - 3,1 250 110,8 113,6
13219 26,6 + 6,19 30,8 FR0000064271 03/05/23 4 13.000.000 110 + 19,78 91 3,63
FR0004007813 09/05/23 2,4 21.113.022 26 + 12,47 22,05 9,02
srD Valeurs françaises KlePierre (LI) LR a 24,16 24,4 + 0,79 + 13,33
sWorD GrouP (SWP) g B 41,8
2274
41,7
41,8
- 0,24 + 5,84
- 1,88 48,95
2676548 24,68 + 1,04 24,95 FR0004180578 02/05/23 1,45 9.544.965 41,7 + 4,25 38,85 4,08
FR0000121964 07/07/23 0,88 286.861.172 24,16 + 19,02 19,33 sYnerGie (SDG) g B 31,55 32,3 + 2,22 + 7,67
Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA Valeurs mnémo / INFO / OUV clot % Veil % an BPA Korian (KORI) G a 6,17 6,25 + 1,3 - 38,24
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER 1240 32,3 - 1,97 34,75
ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT 368807 6,33 -11,66 10,97 FR0000032658 29/06/23 0,8 24.362.000 31,55 + 17,88 29,9 2,48
FR0010386334 21/06/23 0,25 106.828.536 6,16 - 50,9 5,4 4
aB science (AB) g B 2,945 3,9 + 33,56 - 44,99 casino (CO) G a 3,234 2,958 - 8,53 - 69,69 telePerFormance (RCF) R a 126 127,85 + 2,12 - 42,59
laGarDère (MMB) G a 21,8 21,8 - 0,23 + 8,78
1610342 4,12 - 2,99 7,49 2885432 3,234 +24,81 12,17 1855 21,8 + 4,56 24,15 437028 129,7 - 2,96 275,4
FR0010557264 50.891.283 2,86 - 56,91 2,73 FR0000125585 09/05/19 1,56 108.426.230 2,958 - 77,11 2,312 FR0000130213 19/04/23 1,3 141.133.286 21,6 + 36,25 19,5 5,96 FR0000051807 21/04/23 3,85 59.530.759 125,55 - 55,03 113,75 3,01
aBc arBitraGe (ABCA) g B 6,01 6,1 + 1,5 - 5,43 catana GrouP (CATG) g c 7,28 7,31 + 0,83 + 24,11 lDc (LOUP) a 129 129,5 + 20,47 teract (TRACT) B 3,99 3,99 - 33,5
45420 6,1 + 2,69 6,64 16211 7,4 - 0,81 7,72 865 131 + 1,97 134 201 4 -17,22 7,48
FR0004040608 04/07/23 0,11 59.608.879 6,01 - 13,23 5,79 1,8 FR0010193052 01/03/23 0,15 30.706.178 7,28 + 18,28 5,93 2,05 FR0013204336 28/08/23 2,7 17.635.433 129 + 34,9 104 2,09 FR001400BMH7 73.394.562 3,99 - 44,8 3,95
aBiVaX (ABVX) g B 17,26 17,5 + 1,39 +183,17 ceGeDim (CGM) B 20,2 20,45 + 1,24 + 40,45 lna santé (LNA) g B 29,5 28,75 - 1,88 - 2,87 tF1 (TFI) G a 7,345 7,485 + 0,94 + 4,61
21465 17,84 - 0,11 19,7 6998 20,45 - 4,44 23,55 2149 29,5 - 1,88 34 156697 7,525 + 0,6 8,71
FR0012333284 42.331.585 17,26 +119,3 5,6 FR0000053506 29/06/22 0,5 13.997.173 20 + 2,66 14,82 FR0004170017 06/07/23 0,5 10.709.416 28,7 - 4,49 26,65 1,74 FR0000054900 20/04/23 0,5 210.485.635 7,345 + 18,34 6,185 6,68
aBionYX PHarma sa (ABNX) g B 1,19 1,21 + 1,17 - 29,73 cGG (CGG) G B 0,735 0,728 - 0,76 + 20,34 lectra (LSS) g B 29,25 29,5 + 0,68 - 16,19
56626 1,21 - 0,98 2,485 3767992 0,738 +13,72 0,963 tFF GrouP (TFF) G B 42 43 + 2,38 + 5,65
8320 29,5 + 1,9 41,3 1328 43 - 1,83 45,1
FR0012616852 28.439.382 1,19 - 38,52 1,11 FR0013181864 713.676.258 0,726 - 23,14 0,599 FR0000065484 03/05/23 0,48 38.017.826 29,25 - 9,23 25,4 1,63 FR0013295789 08/11/22 0,4 21.680.000 42 + 27,22 37,7 0,93
accor (AC) LR a 33,13 33,09 + 0,12 + 41,71 cHarGeurs (CRI) g c 11,14 11,32 + 1,25 - 19,6 lHYFe (LHYFE) B 5,7 5,8 + 3,57 - 32,95
1135083 33,46 - 3,5 34,4 551473 11,4 + 1,25 16,09 13390 5,9 -15,33 9,08 tHermaDor GrouPe (THEP) B 85,9 84,8 - 0,94 - 1,62
FR0000120404 23/05/23 1,05 336.341.758 33,03 + 38,63 23,39 3,17 FR0000130692 02/05/23 0,54 24.862.314 11,08 - 24,38 10,14 4,77 FR0014009YQ1 47.900.448 5,66 - 25,84 5,36 1756 86,2 + 5,21 101,6
aDocia (ADOC) g B 12,3 11,32 - 12,11 +185,14 cHristian Dior (CDI) a 766 758,5 - 1,04 + 11,38 FR0013333432 12/04/23 2,08 9.200.849 84,8 + 10,27 76,7 2,45
lineData serVices (LIN) g B 50,6 51 + 0,79 + 10,63
883615 12,8 +86,49 16,16 eX D oP 08/06/17 5290 769 - 5,42 872 117 51 -10,84 60,4 tiKeHau caPital (TKO) g a 22 22 - 9,28
FR0011184241 11.256.327 11,12 +116,86 2,745 FR0000130403 25/04/23 7 180.507.516 755,5 + 21,65 684 0,92 FR0004156297 05/07/23 1,75 4.960.807 50,6 + 43,66 43,3 3,43 eX D s 03/07/17 13630 22,15 - 4,97 27
aéroPorts De Paris (ADP) LR a 122,6 121,6 - 0,57 - 2,88 claranoVa se (CLA) g B 1,76 1,792 + 2,87 - 34,79 lisi (FII) g a 22,05 22,55 + 1,81 + 15,88 FR0013230612 18/05/23 0,7 175.193.044 21,95 - 9,47 21,5 3,18
184357 123,7 - 3,18 147,7 27042 1,798 +17,59 2,954 50377 22,55 - 5,05 27 transGène (TNG) g c 1,74 1,732 - 0,8 + 4,46
FR0010340141 05/06/23 3,13 98.960.602 121,6 - 11,14 116,7 2,57 FR0013426004 57.206.910 1,76 - 43,72 1,384 FR0000050353 17/04/23 0,15 46.538.313 21,7 + 6,87 18,46 0,67 3288 1,746 - 1,93 2,55
air France-Klm (AF) LR a 14,53 14,03 - 0,99+1039,72 coFace (COFA) G a 12,5 12,37 - 1,83 + 1,89 lumiBirD (LBIRD) g c 14,84 14,88 - 1,2 - 10,14 FR0005175080 100.850.273 1,73 - 20,18 1,658
2204824 14,53 +793,35 14,53 434542 12,59 - 7,13 14,44 1892 15,06 - 3,38 19,22
FR0000031122 14/07/08 0,58 2.570.536.136 13,556 +858,66 1,238 FR0010667147 22/05/23 1,52 150.179.792 12,37 + 23,7 11,95 12,29 triGano (TRI) G a 128 130 + 1,33 + 1,88
FR0000038242 22.466.882 14,84 - 27,77 13,24
12125 130,6 - 2,48 140,8
aKWel (AKW) g B 15,38 14,76 - 1,6 - 15,17 colas (RE) a 115 114 - 0,44 - 2,56 m6-métroPole tV (MMT) G a 12,7 12,64 - 1,25 - 17,65
203436 15,38 -10 18,24 2123 115 - 2,15 122 FR0005691656 23/05/23 1,75 19.336.269 127,8 + 50,2 109,6 1,35
81595 12,75 - 1,63 16
FR0000053027 08/06/23 0,3 26.741.040 14,76 - 18 12,8 2,03 FR0000121634 02/05/23 7,35 32.654.499 114 - 6,17 112,5 6,45 FR0000053225 03/05/23 1 126.414.248 12,61 + 2,6 12,09 7,91 uBisoFt entertainment (UBI) LRa 27,25 27,96 + 2,01 + 5,87
alD (ALD) G a 8,9 8,935 - 16,96 coViVio (COV) G a 43,7 45,06 + 3,35 - 18,74 maisons Du monDe (MDM) g B 8,55 8,62 + 1,41 - 26,64 419487 28,11 - 8,63 30,89
4994276 9,075 - 7,55 13,06 958053 45,7 + 2,55 66,6 41531 8,675 - 9,64 13,36 FR0000054470 125.520.452 26,93 - 39,23 18,06
FR0013258662 31/05/23 1,06 816.960.428 8,74 - 17,73 8,37 11,86 FR0000064578 24/04/23 3,75 101.006.389 43,7 - 19,25 39,56 FR0013153541 05/07/23 0,3 40.988.097 8,38 - 9,74 8,025 3,48 Valeo (FR) LR a 18,01 18 - 0,06 + 7,78
alPes (cie Des ) (CDA) g B 13 13,02 + 0,15 - 9,46 coViVio Hotels (COVH) a 17,25 17,3 + 0,29 + 16,89 manitou (MTU) g B 23,7 24,2 + 2,11 - 2,42 1139555 18,19 -12,41 22,23
29590 13,08 - 2,69 15,5 496 17,35 - 2,81 18,3 7919 24,5 - 7,81 28,1 FR0013176526 29/05/23 0,38 243.501.944 17,975 - 5,96 16,16 2,11
FR0000053324 14/03/23 0,83 50.533.135 12,92 - 17,59 12,16 6,38 FR0000060303 21/04/23 1,25 148.141.452 17,25 + 8,13 14,5 FR0000038606 30/05/23 0,63 39.668.399 23,6 + 47,56 20,45 2,6 Vallourec reG (VK) G B 12,465 12,355 - 0,36 + 0,69
altarea (ALTA) G a 88,8 90,7 + 2,37 - 28,13 Dassault aV. (AM) a 178,8 181,6 + 1,28 + 14,79 maurel et Prom (MAU) g B 4,408 4,41 + 5,45 + 9,84 1087742 12,47 + 4,17 15,06
8107 90,7 + 6,71 132 326039 181,6 + 2,77 188,5 1256529 4,528 + 2,85 4,954 FR0013506730 229.240.471 12,31 + 18,8 9,546
FR0000033219 12/06/23 5 20.736.822 88,8 - 30,55 78,9 FR0014004L86 19/05/23 3 80.802.366 178,1 + 32,55 148,7 1,65 FR0000051070 03/07/23 0,23 201.261.570 4,324 - 12,5 3,115 5,22
altareit (AREIT) B 535 535 - 14,4 Dassault sYstemes (DSY) R a 36,685 36,61 - 0,11 + 9,3 ValneVa (VLA) G B 6,352 6,368 - 0,03 + 2,31
mcPHY enerGY (MCPHY) g B 6,61 6,745 + 2,04 - 44,76 150763 6,48 - 6,68 7,846
1 535 - 0,93 640 1850992 36,765 - 5,85 41,985 735788 7,025 -12,12 14,9
FR0000039216 1.750.487 535 - 16,41 520 FR0014003TT8 29/05/23 0,21 1.339.964.068 36,475 - 5,09 33,095 0,57 FR0004056851 138.896.600 6,3 - 30,54 3,95
FR0011742329 27.959.095 6,61 - 46,64 6,13
alten (ATE) G a 130 131,3 + 1 + 12,41 DBV tecHnoloGies (DBV) g B 2,964 2,97 - 0,34 - 5,59 meDincell (MEDCL) B 6,85 6,67 - 0,45 + 7,93 Verallia (VRLA) g a 43,84 44,12 + 0,32 + 39,27
47099 131,7 + 0,23 161,2 63070 3,028 + 1,5 4,3 26280 6,85 + 5,21 10,5 206553 44,14 + 9,42 44,2
FR0000071946 04/07/23 1,5 34.660.151 130 + 6,66 116,6 1,14 FR0010417345 96.250.954 2,948 - 27,95 2,5 FR0004065605 28.718.045 6,67 + 29,77 5,94 FR0013447729 08/05/23 1,4 122.289.183 43,74 + 92,66 31,62 3,17
amunDi (AMUN) G a 54,6 55,05 + 1,1 + 3,87 Deezer sa (DEEZR) 2 2,035 2,06 - 0,24 - 29,43 mercialYs (MERY) G B 8,55 8,58 + 0,41 - 12,18 VerimatriX (VMX) g B 0,67 0,699 + 4,48 - 9,92
eX-Ds 15/03/17 245418 55,3 - 1,34 64,75 2635 2,065 -17,76 3,024 565891 8,685 + 8,95 10,79 75352 0,7 - 0,14 0,94
FR0004125920 22/05/23 4,1 204.647.634 54,4 + 8,58 51,35 7,45 FR001400AYG6 115.068.493 2,035 - 51,87 1,19 FR0010241638 02/05/23 0,96 93.886.501 8,54 + 9,16 7,415 FR0010291245 85.535.147 0,67 - 0,14 0,58
antin inFra Partners (ANTIN) G a 13,71 13,71 + 0,81 - 32,46 DericHeBourG (DBG) g B 5,05 5,05 + 1,45 - 8,51 mersen (MRN) G B 42,2 42 + 0,24 + 11,26 VetoQuinol (VETO) B 88,3 88,3 + 0,11 + 0,8
33079 13,86 -16,04 23,3 147169 5,11 - 9,9 6,85 18536 42,2 - 1,87 45,95 238 88,3 - 4,33 98,6
FR0014005AL0 08/06/23 0,28 174.562.444 13,6 - 48,81 13,01 2,04 FR0000053381 14/02/23 0,32 159.397.489 4,978 - 10,38 4,63 6,34 FR0000039620 04/07/23 1,25 24.418.312 41,5 + 42,37 35,25 2,98 FR0004186856 02/06/23 0,8 11.881.902 88 - 23,62 77,5 0,91
aramis (ARAMI) a 3,925 3,93 + 0,13 - 6,43 Dms (DGM) g c 1,29 1,26 - 0,79 + 24,75 metaBolic eXPlorer (METEX) g c 0,71 0,706 - 0,56 - 41,65
28152 4,03 -17,87 5,84 5204 1,29 - 6,67 1,6 Vicat (VCT) g a 31,3 31,15 - 1,11 + 32,84
45687 0,719 -26,53 1,421
FR0014003U94 82.856.671 3,925 - 14,6 2,558 FR0012202497 16.120.556 1,26 + 17,76 0,982 FR0004177046 50.919.133 0,692 - 72,14 0,692 18551 31,35 + 0,81 32,25
FR0000031775 25/04/23 1,65 44.900.000 31,1 + 23,37 23,75 5,3
arGan (ARG) a 75,9 74,4 - 2,11 - 1,85 eDenreD (EDEN) R a 58,8 58,84 + 15,64 monceY (Fin.) nom. (FMONC) B /300823 + 18,32
10851 76,5 + 8,3 88,7 486651 59,34 - 0,41 62,4 + 0,65 8500 VirBac (VIRP) G a 275 276 + 0,18 + 21,05
FR0010481960 30/03/23 3 23.079.697 74,4 - 18,42 66,7 FR0010908533 07/06/23 1 249.588.059 58,74 + 16,51 47,74 1,7 FR0000076986 20/06/23 28 182.871 + 38,39 6050 2800 3472 276,5 - 1,43 314
arKema (AKE) LR a 97,54 96,64 - 0,54 + 15,21 eiFFaGe (FGR) LR a 92,74 91,32 - 2,85 - 0,65 nacon (NACON) B 1,572 1,576 + 1,55 - 39,38 FR0000031577 26/06/23 1,32 8.458.000 272,5 - 25,41 228 0,48
543636 97,92 - 1,35 99,8 675784 93,42 - 3,49 107,9 175240 1,6 -20,48 2,925 Voltalia (VLTSA) G a 16 16,2 + 1,5 - 5,04
FR0010313833 15/05/23 3,4 75.043.514 96,54 + 14,53 78,5 3,52 FR0000130452 15/05/23 3,6 98.000.000 91,32 + 3,94 88,96 3,94 FR0013482791 86.936.299 1,52 - 67,3 1,424 46689 16,2 + 2,53 18,26
artmarKet.com (PRC) g c 6,53 6,64 - 0,15 - 6,48 eKinoPs (EKI) g B 7,1 7 - 1,41 - 16,67 nanoBiotiX (NANO) g B 8,62 8,56 - 1,04 +136,46 FR0011995588 131.318.716 15,94 - 19,26 12,62
948 6,68 - 0,75 8,12 17215 7,12 -12,5 9,41 453954 8,95 +18,89 10,4 WaVestone (WAVE) g B 53,8 54,6 + 1,68 + 26,54
FR0000074783 6.651.515 6,53 - 5,14 5,92 FR0011466069 25.727.618 6,95 + 0,14 6,83 FR0011341205 13/05/19 34.825.872 8,38 +121,47 1,612 5617 54,6 + 1,11 55
assYstem (ASY) B 44,2 45 + 1,81 + 10,84 elior (ELIOR) G B 2,126 2,072 - 2,08 - 37,21 neoen (NEOEN) G a 27,6 27,74 + 0,29 - 26,24 FR0013357621 02/08/23 0,38 20.196.492 53,8 + 17,8 40,9 0,7
oPa 24/11/17 8767 45,5 - 1,53 49,6 721621 2,132 -10,69 4,186 124051 28,16 - 7,22 38,07
FR0000074148 05/07/23 1 15.668.216 44,2 + 22,62 40,5 2,22 FR0011950732 07/04/20 0,29 252.870.289 2,056 - 35,33 2,05 FR0011675362 17/05/23 0,13 152.122.449 27,6 - 32,67 25,72 0,45 WenDel (MF) G a 84,65 84,45 - 0,18 - 3,15
atos se (ATO) a 7,5 7,762 + 5,55 - 13,87 elis (ELIS) G a 17,77 17,64 - 0,17 + 27,64 129843 85,8 - 5,96 109,2
neurones (NRO) B 37,9 37,55 - 0,4 - 4,33 FR0000121204 19/06/23 3,2 44.407.677 84,45 + 7,58 82,5 3,79
3163716 7,944 -17,85 15,76 618556 17,82 - 6,12 19,13 2507 38 - 0,79 44
FR0000051732 14/05/21 0,9 111.439.307 7,37 - 23,26 6,46 FR0012435121 30/05/23 0,41 232.726.185 17,63 + 38,14 13,8 2,32 FR0004050250 14/06/23 1,1 24.228.216 37,5 + 0,13 36 2,93 WorlDline (WLN) G a 30,42 30,08 - 0,63 - 17,66
auBaY (AUB) g c 42 42,75 + 1,79 - 12,31 eramet (ERA) G B 66,9 70,85 + 11,4 - 15,5 neXans (NEX) G a 75,8 76,05 + 0,53 - 9,95 772283 30,67 -16,51 44,77
6908 42,75 + 0,12 53,2 365494 70,95 - 7,39 114,5 91645 76,7 - 5,76 102,9 FR0011981968 282.866.119 30,05 - 29,7 29,65
FR0000063737 19/05/23 0,7 13.304.296 41,75 - 12,4 40,8 1,64 FR0000131757 26/05/23 3,5 28.755.047 66,7 - 16,5 59,75 4,94 FR0000044448 15/05/23 2,1 43.753.380 75,5 - 16,52 71 2,76 Xilam animation (XIL) g c 22,7 22,8 + 0,44 - 33,43
aVenir telecom (AVT) c 0,184 0,179 - 1,21 +142,55 esi GrouP (ESI) g c 148,5 149 + 0,68 +101,9 neXitY (NXI) G a 15 15,31 + 2 - 41,25 120 22,8 - 8,8 35,6
125401 0,184 - 5,79 0,435 11871 149,5 + 0,34 149,5 251524 15,5 - 0,65 28,54 FR0004034072 4.911.500 22,6 - 39,68 21,8
FR001400CFI7 0,178 - 72,71 0,069 FR0004110310 6.075.616 148,5 +110,45 72 FR0010112524 24/05/23 2,5 56.129.724 15 - 31,53 13,18 16,33
aXWaY soFtWare (AXW) g B 23,6 23,7 + 42,34 esso (ES) g c 53,65 53,9 + 14,19 oDet (cie De l') (ODET) a 1460 1440 - 2,31 + 3,6
FR0011040500
1617
05/06/23 0,4 21.633.597
23,8
23,5
- 0,84 24,2
+ 12,86 16,5 1,69 FR0000120669
4216
10/07/23 2 12.854.578
54,15
53,65
+ 5,79 59,8
- 12,21 41,06 3,71 FR0000062234
146
20/06/23 3,6 6.585.990
1460
1438
- 6,25 1650
+ 26,09 1342 0,25
Autres Valeurs de la Zone euro
Bains mer monaco (BAIN) B 110,5 110,5 - 0,9 + 31,24 eurazeo (RF) G a 54,5 54,45 + 0,18 - 6,28 orPéa (ORP) G a 1,725 1,721 + 0,06 - 72,12 euroneXt (ENX) LR a 66,9 66,65 - 0,23 - 3,63
327 112 + 0,45 113 306677 55,3 - 1,89 69,7 239942 1,75 - 2,35 8,934 268213 67,15 - 3,75 78,76
MC0000031187 04/10/22 1 24.516.661 110,5 + 20,63 83 FR0000121121 28/04/23 2,2 79.224.529 54,25 - 8,72 52,2 4,04 FR0000184798 09/07/21 0,9 64.693.851 1,712 - 92,08 1,63 NL0006294274 23/05/23 1,89 107.106.294 66,4 - 9,69 60,65 3,33
BalYo (BALYO) g c 0,838 0,84 + 0,12 +106,9 eutelsat com. (ETL) G a 5,545 5,62 + 2 - 19,25 ose immuno (OSE) g c 2,8 2,84 + 2,16 - 57,45 noKia (NOKIA) R a 3,651 3,695 + 0,67 - 14,83 0,3
52327 0,844 + 2,19 0,87 337731 5,655 - 8,24 7,265 59666 2,87 - 7,64 7
FR0013258399 33.755.587 0,838 + 24,08 0,4 FR0010221234 17/11/22 0,93 248.926.325 5,52 - 37,66 5,37 16,55 64008 3,711 + 3,37 4,7 12,48
FR0012127173 18.901.101 2,775 - 60,45 2,705
FI0009000681 24/07/23 0,02 5.632.297.576 3,643 - 25,83 3,413 0,81
BastiDe le conFort (BLC) g c 27,2 27,2 + 0,74 - 26,09 eXclusiVe netWorKs (EXN) a 18,8 18,62 - 0,75 + 2,99 oVH (OVH) g a 9,16 9,385 + 2,57 - 41,27
1238 27,25 - 1,09 38 11971 18,8 - 4,02 21,15 64645 9,425 - 8,53 16,365 ses (SESG) LR 6,6 6,72 + 0,83 + 10,34
FR0000035370 07/01/22 0,27 7.352.928 27 - 22,51 26,45 FR0014005DA7 05/07/22 0,2 91.670.286 18,5 + 7,88 17,92 FR0014005HJ9 188.532.591 9,16 - 26,31 8,58 532374 6,755 +14,09 7,4
BelieVe (BLV) G a 9,75 9,37 - 3,3 - 3,35 FDJ (FDJ) G a 33,3 33,4 + 0,48 - 11,12 LU0088087324 18/04/23 0,43 371.457.600 6,6 - 3,95 4,694 7,44
PeuGeot inVest (PEUG) g a 103,8 102,8 - 0,77 + 15,51
96690 9,79 -15,28 12,76 303455 33,58 - 3,8 40,99 3606 103,8 - 4,1 112,4 X-FaB silicon (XFAB) g a 10,5 10,47 - 0,1 + 58,28
FR0014003FE9 96.932.615 9,37 + 10,5 8,88 FR0013451333 05/05/23 1,37 191.000.000 33,18 + 3,18 32,12 4,1 FR0000064784 19/05/23 1 24.922.589 101,8 + 17,62 89,4 2,77 92893 10,51 - 4,99 11,62
Bénéteau (BEN) G B 14,12 14,04 - 0,28 - 0,71 FermentalG (FALG) g c 0,638 0,629 - 1,41 - 58,7 PHarmaGest int. (PHA) g a 75,2 75,2 + 0,13 + 0,67 BE0974310428 130.781.669 10,37 + 68,6 6,625
50437 14,16 - 5,52 17,44 23983 0,638 - 0,94 1,708 6053 75,6 -10,16 85,8
FR0000035164 21/06/23 0,42 82.789.840 13,96 + 31,71 13,2 2,99 FR0011271600 41.290.430 0,61 - 73,26 0,602 FR0012882389 03/07/23 1,15 15.174.125 75,1 - 2,59 69,5 1,53
Bic (BB) G a 59,15 59 - 0,09 - 7,74 PHaXiam tX (PHXM) g B 0,482 0,495 + 1,02 + 34,95 Pierre & Vacances (VAC) g c 1,35 1,352 - 0,44 + 25,42 VAleurs Zone internationale
23641 59,2 + 6,12 69,15 16282 0,507 - 1,79 1,36 174522 1,356 -12,44 1,894
FR0000120966 29/05/23 2,56 43.952.226 58,8 + 4,06 51,15 4,34 FR0011471135 60.751.054 0,482 - 42,58 0,353 FR0000073041 19/03/12 0,7 454.432.292 1,336 - 30,67 1,028 General electric (GNE) a 106 106,5 + 0,95 + 40,87
BiGBen int. (BIG) g c 4,11 4,275 + 0,95 - 32,89 Fnac DartY (FNAC) G a 28,74 28,74 + 0,42 - 16,55 Plastic omnium (POM) G a 16,4 16,22 - 0,31 + 19,44 169 106,5 + 2,4 107
16615 4,305 - 9,81 7,81 21810 28,88 - 9,34 40,28 84387 16,4 - 8,47 20,1 US3696043013 USD 10/07/23 0,07 1.092.668.140 106 + 40,13 63,1
FR0000074072 27/07/22 0,3 18.529.960 4,11 - 64,96 3,95 7,02 FR0011476928 13/06/23 1,4 27.778.578 28,5 - 14,46 28,48 4,87 FR0000124570 02/05/23 0,39 145.522.153 16,15 - 12,51 13,69 2,4 scHlumBerGer (SLB) a 53,19 54,25 + 1,02 + 9,71 3,45
BiomérieuX (BIM) G a 97,38 95,6 - 1,81 - 2,37 Foncière lYonnaise (FLY) a 67,8 67,8 - 19,67 PoXel (POXEL) g c 0,617 0,582 - 4,75 - 38,09 3087 54,7 + 2,26 54,76
372027 97,98 - 2,01 102,6 9 68,2 - 2,87 85 152543 0,62 - 6,88 1,08 AN8068571086 USD 06/06/23 0,25 1.385.122.304 53,19 + 41,64 39,535
FR0013280286 06/06/23 0,85 118.361.220 95,6 + 4,76 88,64 0,89 FR0000033409 17/04/23 4,2 42.885.672 67,8 - 17,92 62 FR0012432516 34.952.613 0,58 - 73,9 0,56
total enerGies GaBon (EC) a 162,8 166,2 + 5,06 + 5,19
Boiron (BOI) g a 52 52 - 0,76 + 2,56 ForVia (FRVIA) LR a 19,875 19,64 - 0,88 + 39 QuaDient (QDT) g B 19,18 19,02 - 0,42 + 38,13 10531 170 - 7,67 190
7421 52,4 + 3,38 54,8 752376 20 -13,94 25,4 23343 19,2 - 6,07 20,6
FR0000061129 31/05/23 1,1 17.545.408 51,2 + 12,31 36,75 2,12 FR0000121147 03/06/21 1 197.089.340 19,64 + 36,53 14,4 FR0000120560 03/08/23 0,6 34.468.912 18,98 + 12,68 13,82 3,16 GA0000121459 07/06/23 20,8 4.500.000 160,4 - 0,78 143,4 12,52
Bolloré (BOL) G a 5,34 5,465 + 2,34 + 4,69 Gecina (GFC) LR a 97,05 98,85 + 1,91 + 3,89 rallYe (RAL) a 0,191 0,191 + 1,59 - 92,87
10027170 5,465 - 4,96 6,37 285453 99,4 + 0,51 114,2 405152 0,198 -42,93 3,1
FR0000039299 04/07/23 0,04 2.951.174.374 5,315 + 14,43 5,02 0,73 FR0010040865 03/07/23 2,65 76.623.192 96,8 + 11,13 89,35 FR0000060618 20/05/19 1 52.925.203 0,188 - 93,99 0,165
BonDuelle (BON) g B 11,08 11 - 0,18 - 17,79 GenFit (GNFT) G B 3,3 3,31 + 1,85 - 16,58 ramsaY GDs (GDS) a 20,5 20,8 + 0,97 + 13,66
8268 11,08 + 1,66 14,5 99676 3,325 - 0,6 4,92 301 20,8 - 3,7 22,4
FR0000063935 03/01/23 0,3 32.630.114 10,92 - 14,46 10,34 2,73 FR0004163111 49.834.983 3,24 - 21,56 3,105 FR0000044471 02/12/14 1,4 110.389.690 20,5 - 9,17 17,95
Bureau Veritas (BVI) LR a 24,71 24,74 + 0,04 + 0,53 Genomic Vision (GV) g c 0,008 0,008 - 77,29 rémY cointreau (RCO) LR a 143,8 142,95 - 3,09 - 9,3
904245 25 - 0,96 27,27 438961 0,008 -10,87 0,054 186168 144,6 - 8,45 180,5
FR0006174348 04/07/23 0,77 453.745.520 24,7 - 0,12 23,29 3,11 FR0011799907 385.886.117 0,008 - 90,89 0,008 FR0000130395 27/07/22 1,85 50.785.696 141,7 - 22,85 136,4 1,99
carmila (CARM) g c 14,7 14,4 - 2,04 + 7,95 GensiGHt (SIGHT) g B 0,44 0,439 + 0,46 - 86,96 reXel (RXL) LR a 21,78 21,7 + 0,09 + 17,68
88846 14,78 - 2,31 15,92 98899 0,46 -35,99 3,796 756537 22 -1 24,95
FR0010828137 15/05/23 1,17 142.441.073 14,34 - 9,32 13,1 FR0013183985 46.335.591 0,425 - 87,14 0,38 FR0010451203 09/05/23 1,2 303.413.265 21,7 + 33,95 18,55 5,53
FINANCE & MARCHES Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos 32

carnet
PORTRAIT DISPARITION ENTREPRISES ans plus tard, responsable e-com-
merce B2C. En 2016, elle a été nom-
par Lamia Barbot mée responsable chargée des ven-
François Gèze, IQ-EQ
Bertrand d’Anselme tes directes au sein de la direction
est nommé CEO France. marketing digital d’Allianz Par-
Adrien Bisiaux éditeur engagé tners avant de prendre la tête des
Bertrand d’Anselme, 62 ans, titu- ventes directes et des nouveaux
et Olivier Blanchard- Il ne verra pas son dernier essai
laire d’un master en finance de
Paris-Dauphine, a été directeur
modèles de distribution en 2019.

Dignac entrent en Seine Les Maquereaux « La Double Nature du livre » sortir général de Calyon Financial
en librairies le 6 octobre. François
Gèze, ancien PDG des Editions La
(groupe Crédit Agricole). Chez
BNP Paribas, il a occupé des postes
+
« Faire bon et simple. » C’est la « mission gastronomique Découverte, s’est éteint lundi de direction dans les services de
Ils sont nés
d’intérêt public », comme ils aiment le dire, à laquelle 28 août. Il avait 75 ans. compensation et de courtage de un 1er septembre
Adrien Bisiaux et Olivier Blanchard-Dignac s’attellent grâce à des amis communs. « Ce qui les réunit, c’est le Né au Maroc et ballotté de la dérivés. Il a également été « global
depuis 2016. Les deux compères, à l’origine des Maque-
reaux rive droite, un restaurant péniche amarré sur la
goût des amis, de la fête, des produits de la mer et l’envie de
créer des choses qui n’existent pas », résume un proche
France à l’Allemagne au gré des
mutations d’un père militaire, il
head of listed derivatives, execu-
tion and clearing ser vices »,
•professeur
Edouard Bard, climatologue,
au Collège de France,
Seine, à deux pas de l’Hôtel de Ville, ont ouvert, cet été, qui les juge « complémentaires » : « Olivier est l’analytique était interne en maths spé à Tou- chargé des ventes et du développe- membre de l’Académie
une seconde adresse parisienne, cette fois rive gauche, et Adrien, le fonceur. A eux deux, rien ne leur résiste. » louse en mai 1968. C’est de cette ment commercial en Europe, en des sciences, 61 ans.
près du Quai d’Austerlitz. Aussi gourmets que gour-
mands, les deux amis ont concocté pour les Pari-
Après plusieurs séjours ensemble à l’île d’Yeu, ils déci-
dent de tout plaquer et de se lancer avec comme mot
révolte, qu’il jugeait empreinte de
« fraternité et de générosité », qu’est
Asie et aux Etats-Unis. Plus récem-
ment, il était « head of listed and
•scénariste,
Tonino Benacquista, écrivain,
62 ans.
siens une guinguette avec à la carte des produits de la
mer, des cocktails bien frais et même une petite piscine !
d’ordre, l’indépendance.
Aujourd’hui encore, avec quatre établissements et
né son militantisme. A peine reçu
à l’école des Mines, il s’inscrit au
OTC derivatives clearing services»
pour l’Asie Pacifique.
•prixAnnie Ernaux, romancière,
Nobel de littérature, 83 ans.
« Pourquoi devoir quitter Paris pour profiter d’une belle
après-midi les pieds dans l’eau en mangeant des mou-
des dizaines de salariés (120 en été, 40 en saison creuse),
ils préfèrent garder la main sur l’actionnariat pour déve-
Parti socialiste unifié puis rejoint
le Centre d’études et d’initiatives de PROLOGUE - M2I FORMATION
•présidente
Lorraine de Gournay,
de Manoir Dauphine,
les ? » disent-ils d’une même voix. Le concept leur res- lopper les projets à leur rythme. Une manière de maîtri- solidarité internationale. Olivier Balva ex-directrice générale
semble. « Nous proposons à nos clients ce que nous man- ser leur croissance, doucement, mais sûrement, après Le jeune ingénieur spécialiste devient PDG des deux groupes. de Bompard SA, 47 ans.
geons et buvons nous-mêmes », assurent-ils. La recette ?
Des produits simples, « sans prise de tête ni prix exorbi-
avoir vécu, comme tous les restaurateurs, une crise sa-
nitaire éprouvante. « Et encore, on a de la chance avec des
des métaux non ferreux sera un
temps journaliste à Buenos Aires, Olivier Balva, 53 ans, diplômé de
• Georges Haddad, mathémati-
cien, ex-président de l’université
tants ». « Ça nous semblait vraiment dommage que pour lieux majoritairement en extérieur », reconnaît Adrien, et cofondera, contre le coup d’Etat, l’Essec, est actuaire de formation. Il Panthéon-Sorbonne, 72 ans.
manger des crustacés à Paris, il faille aller dans de grandes
brasseries vieillissantes et chères », confie Adrien Bisiaux.
toujours optimiste.
De l’optimisme il en faut quand on a en tête un projet
le Comité de soutien à la lutte du
peuple argentin avant d’animer
a débuté dans la finance et l’entre-
preneuriat. Il a rejoint en 2010 le
• Jeon Jungkook, chanteur du
groupe sud-coréen BTS, 26 ans.

« Métro, bulots, dodo »

XXL prévu pour le printemps 2024. « On aimerait créer un
restaurant comme Les Maquereaux, avec les mêmes codes,
en 1978 le Comité pour le boycott du
Mondial de football en Argentine.
groupe Prologue en qualité de di-
recteur de la stratégie. Il a ensuite
•joueur
Gaël Monfils,
de tennis, 37 ans.
La formule fonctionne. Après l’ouverture des Maque-
reaux rive droite en 2016, les clients affluent. La campa-
mais en ajoutant une marina et une base nautique », dé-
taille Adrien, les yeux pétillants rien qu’en y pensant. Dif-
Estimant que « la révolution se
fera avec de l’encre et du papier », il
assumé les fonctions de directeur
opérationnel du groupe O2i et de
•avocat,
Thibault de Montbrial,
55 ans.
gne de publicité pleine de jeux de mots a bien aidé :
« Adoptons la loi Maquereaux », « organisation de soirées
ficile de trouver un lieu adéquat à Paris. Qu’à cela ne tien-
ne, c’est du côté du bois de Boulogne que sera installée la
reprend en 1982 les éditions Mas-
pero, rebaptisées La Découverte et
directeur général délégué des grou-
pes M2i Formation et Prologue.
•etPatrick Nadeau, architecte
designer, 68 ans.
moules à facettes », « célébrons le Brex’huitres », « métro,
bulots, dodo »… L’ambition de départ de « décomplexer
nouvelle guinguette, près de l’hippodrome d’Auteuil.
Une adresse à l’image de La Guinguette des Maquereaux,
surtout présentes dans les sciences
humaines. De tous les combats, il ALLIANZ PARTNERS
•ma,Michèle Pétin, critique de ciné-
écrivaine, productrice, 69 ans.
les produits de la mer » et d’« apporter de la simplicité à
Paris, au bord de l’eau » est un succès. Une bonne nouvel-
leur cabane de pêcheur à Nogent-sur-Marne, ouverte
en 2019 et devenue « la station balnéaire du groupe », selon
se mobilise pour la défense du livre,
notamment au Syndicat national
Aurélie El Saïr
est nommée responsable
•musicologue,
Alain Poirier,
69 ans.
le pour ces deux gaillards qui ont tout quitté pour se lan-
cer. A l’époque, les deux trentenaires rêvaient de mettre
les fondateurs. Location de bateau, paddle et canoé font
la joie des Nogentais et plus largement des Franciliens dé-
de l’édition, et cofonde le portail de
revues Cairn.info, qu’il présidera.
qualité France. •que,
Brune Poirson, femme politi-
directrice du développement
les mains à la pâte et d’amorcer une aventure culinaro- sormais au fait de sa présence. En incarnant la nouvelle Longtemps indépendante, sa Aurélie El Saïr, 44 ans, diplômée durable chez Accor, 41 ans.
entrepreneuriale. Adrien, ancien avocat dans le milieu
de l’agroalimentaire, et Olivier, salarié dans l’immobi-
génération de restaurateurs « bordeseinistes », Adrien et
Olivier ont importé à Paris un esprit fluvial et festif décli-
maison d’édition a été reprise
en 1998 par Havas devenue Edi-
de l’ESC Rouen (Neoma Business
School), a rejoint Mondial Assis-
•actrice,
Zendaya, chanteuse,
27 ans.
lier avec un projet d’hôtel flottant et de restaurant à la né sur plusieurs établissements, chose qu’on avait davan- tis. Il n’était plus PDG depuis 2014, tance (Allianz Partners) en 2007.
Cité du cinéma, à Saint-Denis, étaient faits pour se ren-
contrer. C’est en 2013 que le coup de foudre amical a lieu,
tage l’habitude de voir à Berlin. Sans nul doute, leur his-
toire mérite d’être suivie au fil de l’eau. n
mais il restait directeur de col-
lection. — L. N’K.
D’abord responsable grands
comptes, elle a été promue, quatre , Envoyez vos nominations à
carnetlesechos@nomination.fr

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31-08-2023 cours veille année
isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol 1 euro en devise bce en % en %

Fr0000076887 a.s.t. Groupe g C 1,145 1,145 1,07 1,09 - 5,22 38047 Fr0000075343 euromedis Groupe C 5,82 5,82 5,3 5,32 - 8,59 3137 Fr0004050250 neurones B 37,9 38 37,5 37,55 - 0,4 2507 DOLLAR US 1,0842 -0,78 1,30
Fr0012616852 abionyX pharma g B 1,19 1,21 1,19 1,21 + 1,17 56626 Fr0011271600 FermentalG g C 0,638 0,638 0,61 0,629 - 1,41 23983 Fr0012650166 nhoa g C 1,02 1,05 1 1 420135 LIVRE STERLING 0,8558 -0,37 -3,30
FRANC SUISSE 0,9577 -0,24 -3,21
Fr0000064602 acanthe dev. C 0,35 0,356 0,35 0,356 1431 Fr0011665280 FiGeac aero g C 4,6 4,65 4,58 4,64 - 0,22 5968 Fr0000121691 nrj Group B 6,78 6,8 6,72 6,72 - 0,3 2085 COURONNE DANOISE 7,4533 0,00 0,23
Fr0000076861 acteos g C 1,345 1,35 1,31 1,35 1609 Fr0000038499 Fonciere euris C 0,498 0,498 0,498 0,498+ 20,29 574 Fr0000052680 oeneo g B 13,95 14 13,95 13,95 2123 COURONNE NORV. 11,5613 -0,23 10,15
COURONNE SUEDOISE 11,8733 0,32 6,38
Fr0012821890 aduX g C 1,41 1,415 1,41 1,41 - 2,08 2304 Fr0014005sb3 Forsee power sa B 3,17 3,21 3,12 3,18 + 0,47 17861 Fr0010428771 ol Groupe g C 1,985 1,99 1,905 1,99 + 3,92 9455
DOLLAR CANADIEN 1,4678 -0,73 1,19
Fr0013333077 aFFluent medical B 1,08 1,08 1,06 1,08 - 0,46 11003 Fr0013030152 Francaise enerGie g C 40,9 41,6 40,6 41,2 + 0,49 4152 Fr0000075392 orapi g C 6,4 6,4 6,38 6,4 7339 YEN JAPONAIS 157,855 -1,14 12,44
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ROUBLE RUSSE 103,9621 -1,05 31,71
Fr0011992700 ateme g B 8,72 8,74 8,7 8,7 2357 Fr0012612646 Groupe partouche B 23,8 24,2 23,8 24 + 0,84 4023 Fr0012127173 ose immuno g C 2,8 2,87 2,775 2,84 + 2,16 59666 ROUPIE INDIENNE 89,691 -0,93 1,01
Fr0000039232 aurea g C 6,18 6,18 5,82 6,1 - 1,61 1432 Fr0004155000 Groupe sFpi g C 1,824 1,832 1,824 1,83 + 0,33 1557 Fr0004038263 parrot B 3,66 3,66 3,52 3,64 1414 FORINT HONGROIS 381,6095 0,53 -4,53
ZLOTY POLONAIS 4,47 0,01 -4,89
Fr001400cFi7 avenir telecom C 0,184 0,184 0,178 0,179 - 1,21 125401 Fr0000066722 Guillemot g C 7,12 7,12 7,02 7,02 - 0,28 3310 Fr0011471135 phaXiam therapeutig B 0,482 0,507 0,482 0,495 + 1,02 16282
DOLLAR HONG-KONG 8,503 -0,82 1,70
Fr0013258399 balyo g C 0,838 0,844 0,838 0,84 + 0,12 52327 Fr0000066755 haulotte Group g B 3,11 3,15 3,09 3,1 6916 Fr0013252186 plastiQues du val g C 2,92 2,92 2,88 2,9 - 1,02 17883 WON SUD COREEN 1437,22 -0,57 6,40
Fr0000035370 bastide conF.med. g C 27,2 27,25 27 27,2 + 0,74 1238 Fr0000054231 hiGh co. g C 4,76 4,82 4,73 4,73 - 0,63 3512 Fr0012432516 poXel g C 0,617 0,62 0,58 0,582 - 4,75 152543 PESO MEXICAIN 18,3289 0,10 -12,29
REAL 5,3519 0,17 -5,61
Fr0000039299 bollore G A 5,34 5,465 5,315 5,465 + 2,34 10027170 Fr0012821916 hipay Group g C 7,8 8,16 7,52 7,7 - 3,75 1815 Fr0012613610 prodways Group g C 1,91 1,91 1,85 1,882 - 0,42 22137 DOLLAR SINGAPOUR 1,4653 -0,64 1,90
Fr0000074254 bourse direct C 5,4 5,4 5,3 5,34 - 1,11 3715 Fr0014003vy4 hydroGÞne France G B 17,22 17,22 16,72 16,82 + 0,12 1364 Fr0013344173 roche bobois sa G B 50 50,6 49,1 49,1 - 1,8 571 LIVRE TURQUE 28,93 -0,90 44,29
RENMIBI YUAN 7,8696 -1,10 6,38
Fr0000045544 ca toulouse 31 cci C 69,81 70,6 67 68 - 2,59 1273 Fr0000051393 idi B 66 66,4 65,8 66,4 + 0,91 712 Fr0000054199 s.t. dupont C 0,094 0,094 0,081 0,09 + 9,78 121832
Fr0012969095 capelli g 4,59 4,67 4,5 4,52 - 2,17 1095 Fr0000071797 inFotel g C 52 52 51,4 51,4 - 0,77 725 Fr0000060071 samse B 185 185 183,5 183,5 - 0,54 1097
Fr0010193979 cbo territoria C 3,52 3,54 3,52 3,54 + 0,57 7888 Fr0013233012 inventiva g B 3,3 4,33 3,26 3,365 + 5,16 636545 Fr0000039109 seche environnem. g B 118,6 120,6 118,6 120,6 + 1,69 3468
taux marchés monétaires et eurodevises
marchés monétaires
Fr0000053506 ceGedim B 20,2 20,45 20 20,45 + 1,24 6998 Fr0000066607 lacroiX Group g C 40 41 40 41 + 2,24 3287 Fr0011950682 serGeFerrari Gp g C 11,06 11,16 11,06 11,16 + 0,9 1903 31-08-2023 jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

Fr0013426004 claranova se g B 1,76 1,798 1,76 1,792 + 2,87 27042 Fr0000032278 latecoere g C 0,12 0,12 0,119 0,119 - 0,83 7484 Fr0000074122 sii g C 52 52,5 51,4 51,6 - 0,77 3236 Zone euro 3,71/3,41 3,84/3,54 3,94/3,64 4,02/3,72 4,07/3,77

Fr0004031763 coheris g C 5,1 5,1 5,1 5,1 - 0,97 955 Fr0006864484 laurent-perrier B 120 121 116 120 + 0,42 2458 Fr0000078321 soditech C 1,41 1,56 1,41 1,56 + 4 2142 ecarts de tauX avec l’allemaGne
31-08-2023 6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans
Fr0000045213 crcam ille-vilaine C 66,69 66,7 63,5 66,5 - 0,3 610 Fr0014009yQ1 lhyFe B 5,7 5,9 5,66 5,8 + 3,57 13390 Fr00140006o9 solocal Group B 0,118 0,121 0,118 0,119 + 0,34 376196
allemaGne 98,28 3,10 2,56 2,49 2,56
Fr0000185514 crcam nord Fr. B 14 14 13,982 14 + 0,13 554 Fr0010609263 mauna Kea tech g C 0,573 0,614 0,571 0,574+ 0,35 126683 Fr0004188670 tarKett G B 10,65 10,75 10,6 10,6 - 0,94 2467 portuGal 0 -0,02 0,42 0,64 0,82
Fr0000044364 crcam norm. seine C 80,49 80,49 78,5 79,98 - 0,03 739 Fr0000051070 maurel et prom g B 4,408 4,528 4,324 4,41 + 5,45 1256529 Fr001400i939 technicolor crea. B 2,1 2,18 2,091 2,1 + 0,96 2849 France 0,11 0,19 0,37 0,43 0,52
espaGne 0,12 0,27 0,67 0,84 0,94
Fr001400ayG6 deeZer 2 2,035 2,065 2,035 2,06 - 0,24 2635 Fr0000060873 mbws g C 2,47 2,47 2,43 2,44 + 1,67 21090 Fr0000033003 touaX g C 6,52 6,54 6,34 6,38 - 2,15 9269 italie 0,12 0,52 3,69 1,36 1,62
Fr0013283108 delta plus Group g B 72,1 72,1 66,8 69,1 - 3,22 1099 Fr0004065605 medincell B 6,85 6,85 6,67 6,67 - 0,45 26280 Fr0000035784 transit.everGreen G C 2,76 2,76 2,71 2,75 - 0,36 1816
Fr0012202497 diaGnostic medicalg C 1,29 1,29 1,26 1,26 - 0,79 5204 Fr0010298620 memscap g C 6,3 6,68 6,3 6,56 + 3,8 76183 Fr0000050049 viel et cie C 7,76 7,76 7,64 7,64 - 1,55 1880
Fr0000031023 elect.strasbourG B 92,2 96,8 92,2 96,8 + 5,91 961 Fr001400ie67 myhotelmatch 1,506 1,506 1,4 1,48 - 3,27 15166 Fr0000062796 vranKen - pommery C 16,35 17,2 16 16,25 - 0,31 24616
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Fr0000054678 euro ressources C 3,06 3,08 3,02 3,08 + 0,65 4794 Fr0013482791 nacon sas B 1,572 1,6 1,52 1,576 + 1,55 175240 Fr0012532810 waGa enerGy B 28,9 29 28,05 28,05 - 2,94 16749
INVESTIR PEA PALATINE FR0013284114 116,91 0,73

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Tél. : 01 87 39 70 00. www.lesechos.fr Daniel Fortin (Les Echos Week-end) Marion Moulin Fabrice Février dpo@lesechosleparisien.fr
33 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023

PATRIMOINE
IMMOBILIER Les sociétés civiles de placement immobilier sont rattrapées par la hausse des taux. Certaines d’entre elles ont dû revoir
à la baisse le prix de leurs parts, suscitant nombre d’interrogations chez les épargnants qui plébiscitaient ce produit rentable et résilient.

5 questions sur les déboires des SCPI

Krystèle Tachdjian aussi rapidement que les autres classes
d’actifs », explique David Seksig, directeur
es murs des SCPI seraient-ils en train général et cofondateur de Remake AM.

L de se craqueler ? Les sociétés civiles

de placement immobilier, faisaient
jusque-là office de martingale. Leurs per-
formances régulières ont permis à la col-
lecte de franchir la barre des 10 milliards
d’euros en 2022, un niveau record qui a
depuis nettement reflué. « Depuis les
années 1970, les SCPI n’ont jamais affiché des
rendements inférieurs à 4 %, en moyenne »,
rappelle Raphaël Oziel, fondateur de la
Boutique des Placements. Mais ces véhicu-
les reposent sur un marché sous-jacent,
l’immobilier, très sensible à la hausse des
taux. Après avoir dans un premier temps
résisté à la crise, certaines SCPI sont désor-
mais touchées par ricochet.
1 Quelles sociétés ont baissé
leur prix de part ?
L’alerte est venue de quatre poids lourds du
secteur. Ils ont chacun revu en baisse la
valeur de leurs actifs ces dernières semai-
nes. Six SCPI de premier plan sont concer-
nées. Laffitte Pierre (AEW, filiale de Natixis
IM) a ouvert le bal en mars. Le mouvement
s’est accéléré cet été avec Accimmo Pierre
(BNP Paribas REIM), qui accuse la plus forte
baisse de valeur (–17 %), mais aussi trois
véhicules d’Amundi (Edissimmo, Géné-
pierre et Rivoli Avenir Patrimoine), et der-
nièrement Elysées Pierre (HSBC REIM).
« La hausse de l’inflation a conduit la Ban-
que centrale européenne à durcir fortement
sa politique monétaire avec pas moins de neuf
hausses de taux en un an, portant ainsi son
taux de dépôt à 3,75 %, son plus haut niveau
depuis 2001. Cette augmentation rapide et
massive des taux d’intérêt impacte la valori-
sation des actifs immobiliers », a expliqué
HSBC REIM le 9 août.
Pour l’instant, seule une poignée de SCPI
sur près de 220 ont dévalorisé leurs actifs,
mais d’autres devraient suivre.
2 Pourquoi ces SCPI ?
« La hausse des taux a été très brutale.
Or l’immobilier s’inscrit sur un horizon de
placement long et n’a donc pas su s’adapter
Les difficultés se concentrent pour l’ins-
tant sur les SCPI bancaires d’envergure. « La
plupart des sociétés touchées, telles
qu’Amundi, BNP Paribas, ou encore AEW,
ont pour point commun d’être des très gros-
ses SCPI qui gèrent plusieurs milliards
d’euros d’actifs immobiliers, investis pour
l’essentiel dans les bureaux à Paris et en Ile-de
France », explique Jean-Marie Souclier, pré-
sident de Sogenial Immobilier, une petite
société de gestion indépendante.
Ces mastodontes très anciennement
constitués – et aux capitalisations élevées –
ont beaucoup grossi ces dix dernières
années. « La valeur de leurs actifs n’avait
cessé de s’apprécier, tout comme le prix de
leurs parts », ajoute Nicolas Kert, cofonda-
teur de Remake AM.
Pour Paul Bourdois, cofondateur de la
plateforme de distribution France SCPI :
« Les grosses SCPI bancaires ont acheté à
tout-va. Elles ont encaissé un flux d’épargne
trop important, et ont été amenées à investir
dans des actifs trop chers pour éponger l’excès
d’épargne collectée. » On assiste à un phéno-
mène classique de « “repricing” [réajuste- remarque Jean-Marc Peter, directeur géné- values, il peut être opportun de les matéria- s’assurer que la baisse des prix était correcte-
ment des prix] à la suite de certains excès », ral de Sofidy, filiale de Tikehau Capital, et liser. Mais si vous avez investi plus récem- ment reflétée dans la valorisation des fonds.
indique de son côté Jean-Marie Souclier. premier acteur indépendant sur le marché ment vous avez intérêt à faire le dos rond », « Le plus dangereux serait un mouvement de
des SCPI. conseille le spécialiste. panique, en quelque sorte autoréalisateur, qui
3 Est-ce toujours un placement En France, le bureau est à la peine mais Dans une analyse publiée sur le site viendrait aggraver la situation actuelle du
compétitif ? d’autres segments du marché se portent Meilleurscpi.com, Jonathan Dhiver, son marché », redoute Raphaël Oziel. Un embal-
Les SCPI doivent faire face à une concur- mieux, arguent les professionnels. Selon fondateur, souligne qu’« une baisse du prix lement pourrait conduire les épargnants à
rence accrue d’autres placements redeve- eux, l’immobilier commercial est reparti de de la part n’est pas nécessairement un signe de céder leurs parts, contraignant les sociétés à
nus compétitifs dans le nouvel environne- l’avant, de même que l’hôtellerie, la restau- mauvaise santé de la SCPI ». L’objectif d’un vendre leurs actifs immobiliers dans un
ment de taux – comme la dette obligataire, ration et l’immobilier de bureau en centre- investissement en SCPI est de produire des marché en baisse. Si vous avez investi dans
les livrets d’épargne ou les comptes à terme. ville. En revanche, bousculé par l’essor du revenus réguliers grâce aux loyers perçus, et les SCPI au travers d’un contrat d’assurance-
Selon les chiffres compilés par France « flex office », le travail sans bureau fixe, et non de réaliser une plus-value à la vente des vie, c’est l’assureur qui doit garantir la liqui-
SCPI, le rendement des SCPI s’est maintenu la chasse aux coûts des entreprises, « le parts, ajoute-t-il. Une baisse du prix de la dité du produit.
depuis le début de l’année. Au premier marché des grands plateaux de plus de part n’affecterait donc pas directement la « Véritable couteau suisse, la SCPI a été ven-
semestre, le taux de distribution moyen 1.000 m2, typiquement situé à la Défense, est capacité à distribuer des revenus. due à toutes les sauces : entière, démembrée,
annualisé (principal indicateur du rende- en réelle souffrance », admet David Seksig. en assurance-vie, sans commission de sous-
ment) a atteint 4,3 % sur la période, un 5 Y a-t-il un risque de liquidité ? cription, etc. Et pendant dix ans, tout le monde
niveau proche de 2022. « Les acteurs bien 4 Faut-il vendre aujourd’hui ? Le marché peut-il se bloquer ? C’est la avait oublié que la SCPI était classée 3 sur
positionnés accélèrent », relève France SCPI. « La SCPI, c’est une rente que l’on principale crainte du régulateur, qui sur- l’échelle de risque des produits financiers, que
« Les sociétés qui continuent de collecter achète. Pas un produit qu’on vend ! lance veille de près les fonds immobiliers non son capital n’était pas garanti, que sa valeur
vont faire de très bonnes affaires notamment Raphaël Oziel. Il ne faut pas se précipiter. Si cotés. L’Autorité des marchés financiers pouvait baisser », souligne David Seksig dans
dans les pays anglo-saxons où les valorisa- l’on veut sortir, il faut regarder le prix auquel (AMF) vient d’accentuer la pression en une tribune publiée cet été sur le réseau
tions de marché ont déjà bien corrigé », on a acheté ses parts. En cas de belles plus- demandant aux sociétés de gestion de social Linkedin n

LA MAISON DE LA SEMAINE TAUX IMMOBILIERS

SUR
LE WEB
•LeIMMOBILIER
calendrier 2025-2034
des obligations de réno-
vation des biens classés G,
F et E dans le diagnostic
de performance énergéti-
que s’impose aux bailleurs
Sotheby’s International Realty

sous peine d’interdiction

1 Piscine avec vue
sur les vignes
Dans l’Entre-deux-Mers,
à 25 km de Bordeaux,
cette belle demeure en
pierre dispose d’un terrain
de plus d’un hectare et
est entourée de ses vignes
(moins d’un hectare) avec
une petite production
« plaisir » de vin local,
grâce à un château voisin.
1 Poutres apparentes
et grande cheminée
Sur deux niveaux, la
bâtisse de 250 m2 com-
prend 2 salons en enfilade
avec poutres apparentes
et grande cheminée,
de les louer. Le décret
vient d’être publié.
•LesCRÉDIT
taux d’intérêt des prêts
à l’habitat poursuivent leur
ascension et les banques
continuent de financer
l’immobilier avec beaucoup
de prudence. Zoom
une grande cuisine dîna- sur trois obstacles majeurs
toire, un cellier, 4 chambres à votre demande de crédit. à l’habitat continuent leur franchie et le seuil des 5 % est
Le cap des 5 %
et 2 salles d’eau. A l’exté-
rieur : un salon de jardin
• RETRAITE
L’astuce pour récupérer dans le viseur
ascension vertigineuse.
En témoignent les derniers
dans le viseur pour la fin de
l’année ou le début de 2024.
avec cuisine et la piscine. 30.000 euros ou plus Le nœud coulant se resserre baromètres estivaux com- Dans un barème, observe
sur son plan d’épargne. autour du cou des candidats muniqués par les banques fin août Vousfinancer, spé-
1 Prix 997.500 euros à l’emprunt immobilier. partenaires de courtiers en cialiste du courtage, une
RETROUVEZ LE BIEN Et toute l’actualité En remontée aussi forte crédit. La barre des 4 % pour banque propose même des
DE LA SEMAINE SUR des placements sur que brutale depuis le début les taux moyens des prêts crédits à 5,05 % sur 25 ans,
LESECHOS.FR/PATRIMOINE lesechos.fr/patrimoine de l’année, les taux des prêts sur 20 ans et plus a déjà été une première depuis 2008.
PATRIMOINE
PLACEMENT
Avec les remontées successives des taux directeurs, les placements à court terme adossés aux taux d’intérêt reprennent des couleurs. Un
choix de supports plus varié s’offre aux épargnants désireux de placer leurs liquidités. Quelles sont les solutions ? Comment les combiner ?
Les solutions pour gérer ses liquidités
Laurence Boccara
a dernière remontée des
L taux directeurs par la Ban-
que centrale européenne
(BCE) date de fin juillet. Cette déci-
sion constitue, à nouveau, un bon
signal pour les placements dont la
rémunération est adossée à l’évolu-
tion des taux sur les marchés finan-
ciers. « Si, il y a encore plus d’un an,
placer du cash était un vrai casse-tête
car on perdait de l’argent, le contexte
est aujourd’hui plus favorable.
Désormais, grâce à l’appréciation des
taux, on dispose d’un éventail plus
large de solutions. Et c’est tant
mieux », commente Guillaume Eys-
sette, dirigeant du cabinet Gefinéo.
Reste que cette amélioration de
la rémunération est à nuancer.
« C’est très psychologique. L’épar-
gnant a l’impression de gagner plus
en performance mais il y a le biais de
l’inflation. Même si cette dernière
commence à refluer, elle reste élevée
et efface donc tout ou partie des
gains », relativise Antoine Cauchy,
codirecteur de Treeefle Gestion Pri-
vée. Il n’en reste pas moins que dans
un environnement boursier et éco-
nomique incertain, offrant peu de
visibilité, faire un peu plus de place
aux liquidités en les mettant à l’abri
est une stratégie possible.
Diversifier les supports
Dans cette logique, « il ne faut pas
hésiter à diversifier les supports des-
tinés à recevoir des fonds à court
terme », conseille Lissa Wilms,
directrice exécutive associée
d’Angage Finances. Toutefois, les
professionnels convergent pour
que cette poche de cash n’excède
pas 5 % à 10 % d’un patrimoine.
Pour se constituer voire consoli-
der une épargne de précaution, les
livrets d’épargne réglementée
(Livret A ; livret de développement
durable et solidaire, LDDS ; livret
d’épargne populaire, LEP) sont un
premier réflexe. Ces placements
sans risque offrent des taux qui ont
repris des couleurs en l’espace de
dix-huit mois. Pour mémoire, le
Livret A et le LLDS affichent une
rémunération nette de 3 %. Un taux
Vers une rémunération à 4 % avec les fonds monétaires
Victimes pendant près de
dix ans des taux d’intérêt
bas et même négatifs,
les fonds monétaires
reviennent dans le jeu.
Relégués aux oubliettes depuis plus
de dix ans pour délit de rendement
négatif, à l’image des taux à court
terme, ils reviennent sur le devant de
la scène. Les fonds monétaires
connaissent depuis moins d’un an
une remontada spectaculaire dopée
par la politique de relèvement de
taux à répétition de la Banque cen-
trale européenne (BCE). « Fluctuant,
le rendement a la particularité de “col-
ler” aux taux de court terme », expli-
que Guillaume Eyssette, dirigeant
du cabinet Gefinéo. « Et depuis quel-
ques mois, leurs performances
deviennent à nouveau intéressantes »,
ajoute le directeur de Fortuneo, Gré-
gory Guermonprez.
La rémunération sur un an glis-
sant est désormais appréciable, évo-
luant entre 3 % et 3,5 % pour les
meilleurs fonds de la place. Pour
mémoire, début 2023, elle tournait
entre 1,5 % et 1,80 %. Et cette perfor-
Le baromètre
des fonds
désormais gelé jusqu’au 31 janvier
2025. Une déception pour certains,
car l’application de la formule de
calcul aurait porté ce taux de 4,1 % à
partir du 1er août.
Toutefois ces placements ne sont
pas à snober car leurs gains ne sont
pas fiscalisés. Pour mémoire, ces
livrets sont liquides et permettent
des entrées et des sorties d’argent
quasi instantanées, le tout sans frais.
« Les hausses
à répétition
de la Banque
centrale
européenne
nous donnent
de la visibilité. »
GRÉGORY GUERMONPREZ
Directeur France de Fortuneo
mance pourrait à nouveau s’appré-
cier puisque la BCE a décidé en
juillet de relever ses taux directeurs.
Résultat : « Certains fonds pour-
raient même atteindre d’ici peu 4 % »,
avance Antoine Cauchy, de Treeefle
Gestion Privée.
Ces placements ont l’avantage
d’être vite et facilement accessibles
et sans limite de versement (mini-
male ou maximale). De plus, leur
liquidité est excellente. Autrement
dit : ils sont achetables et cessibles à
discrétion et à tout moment grâce à
des valeurs liquidatives quotidien-
nes, le tout sans frais d’entrée et de
sortie. Il n’y a d’ailleurs aucun enga-
gement de durée de détention.
Risques limités
Ce support comporte malgré tout
une dose de risque à ne pas négliger.
Pour mémoire, ce véhicule est com-
posé de titres de dettes à court terme
émis par les Etats, les établissements
financiers, les entreprises, comme
des bons du trésor, des billets de tré-
sorerie et des certificats de dépôts.
Même s’il est faible, il existe malgré
tout une possibilité de défaut de
– 0,37 %
ACTIONS ALLEMAGNE
L’économie allemande a du
plomb dans l’aile, avec une
croissance atone de 0 % au
deuxième trimestre et des ex-
En tenant compte des plafonds de
versement (22.950 euros pour le
Livret A ; 12.000 euros pour le
LDDS), il ne faudra pas hésiter à les
utiliser. Les ménages modestes
ayant accès au LEP, dont le taux est
fixé à 6 % à partir du 1er août, y ont
particulièrement intérêt, et si le pla-
fond du produit est fixé à 7.700 euros
(hors intérêts), il doit prochaine-
ment passer à 10.000 euros.
Les livrets bancaires
Si les plafonds sont assez hauts
pour une épargne de précaution, ils
sont insuffisants pour une somme
en attente d’affectation provenant
d’un héritage ou d’une vente immo-
bilière. Même si pour le Livret A et
le LDDS parents et enfants d’une
même famille peuvent cumuler
leurs livrets.
Pour le reliquat de liquidités à pla-
cer, il conviendra de se tourner vers
les livrets bancaires. Ces derniers
constituent de précieux réceptacles
pour placer momentanément une
paiement. « Il n’y a pas de sécurité
totale du patrimoine », insiste Lissa
Wilms, directrice exécutive associée
d’Angage Finances.
Autre écueil à ne pas sous-esti-
mer : leur détention génère le règle-
ment de frais de gestion facturés,
selon les enseignes, entre 0,1 % et
0,40 %. Tout-terrain, ces fonds peu-
vent être logés dans un compte titres
sec, un plan épargne retraite (PER),
dans la poche unités de compte d’un
contrat d’assurance-vie et même,
pour certains, dans un plan épargne
en actions (PEA). « Mieux vaudra
privilégier, si possible, le premier scé-
nario car c’est le moins gourmand en
frais », conseille Grégory Guer-
monprez. « Car logés dans l’enve-
loppe assurance-vie, il faudra suppor-
ter les frais de gestion du contrat qui
s’ajoutent à ceux du fonds », com-
plète Antoine Cauchy.
Signalons toutefois que ces fonds
sont peu présents dans les contrats
d’assurance-vie, les compagnies
préférant proposer leur fonds en
euros. Même s’il n’y a pas de liquidi-
tés importantes à placer temporai-
rement, « faire à nouveau entrer une
portations en berne. Dans ce
contexte, les fonds dédiés ont
marqué le pas, se repliant de
0,37 % sur 3 mois.
rentrée d’argent importante (ces-
sion immobilière, héritage, etc.),
leurs plafonds excédant largement
ceux des livrets réglementés. Ils
accueillent des montants de 1 à
10 millions d’euros et sont parfois
même illimités. Un atout apprécia-
ble. « Pour ceux qui se retrouvent pen-
dant quelques semaines ou mois à la
tête d’une somme conséquente à met-
tre un temps à l’abri, ce type de livret
constitue une solution d’appoint à la
fois sûre et liquide », dit Lissa Wilms.
Egalement portés par la hausse
des taux d’intérêt, ces placements
affichent des rendements qui
reprennent du poil de la bête. « Les
hausses à répétition de la BCE nous
donnent de la visibilité. Nous en som-
mes déjà à notre troisième augmen-
tation consécutive de taux en dix-huit
mois. Dès que nous le pouvons, nous
remonterons nos barèmes », indique
Grégory Guermonprez, directeur
France de Fortuneo.
A y regarder de plus près, les
offres promotionnelles sont, au fil
dose de fonds monétaires dans son
allocation d’actifs mobiliers permet
d’élargir le champ d’investissement et
de diversifier davantage son patri-
moine », indique Cyril Garbois,
cofondateur de Cashbee. Dans une
période où les marchés boursiers
sont indécis, les plus prudents pour-
Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos
+ 6,29 %
ACTIONS INDE
Les fonds axés sur l’économie
indienne ont bondi de plus de
6 % en 3 mois. L’Inde, dont la po-
pulation a récemment dépassé
des mois, plus attractives. En sep-
tembre, les meilleures propositions
promettent du 4 %, voire du 5 % chez
Fortuneo. Reste que cet affichage
séduisant est à nuancer. Limitée
dans le temps, cette rémunération
vitaminée est doublement limitée.
D’abord, elle ne s’applique que
sur un montant, autrement dit sur
les premiers 50.000, 100.000 ou
150.000 euros placés. Ensuite, ce
taux boosté ne s’applique que pen-
dant trois ou quatre mois. Au-delà,
la rémunération retrouve son
niveau « normal », qui oscille entre
0,6 % et 2,5 % bruts. Ponctuelle-
ment, on voit aussi fleurir des offres
de parrainage avec des primes pour
le parrain, déjà client, et pour le
nouveau titulaire du livret.
La valse des étiquettes étant assez
fréquente, il s’agira bien sûr de faire
un tour du marché afin de dénicher
la meilleure offre. A ne pas oublier :
le taux annuel annoncé est brut. Il
faut tenir compte d’une fiscalité sur
les gains égale au prélèvement for-
ront opter pour un fonds monétaire
qui fera office de position de repli.
Une fois constituée, cette poche de
cash pourra par la suite être réinves-
tie progressivement et facilement
dans des titres cotés ou dans des
fonds en actions à un moment plus
opportun. Enfin, concernant la fis-
34
Morningstar/30 août 2023
celle de la Chine, s’est érigée en
empire du numérique, tandis
que l’économie de son grand ri-
val inquiète les investisseurs.
faitaire unique (PFU) de 30 % (soit
12,8 % d’impôt sur le revenu et
17,2 % de prélèvements sociaux).
Retour du compte à terme
Longtemps oublié, le compte à
terme (CAT) redevient compétitif. Ce
produit financier répond aux
mêmes besoins de placement tem-
poraire qu’un livret bancaire. « Sa
rémunération est connue à l’avance
avec des conditions (rémunération,
durée, ticket d’entrée) propres à cha-
que banque », précise Lissa Wilms.
Quant à la garantie du capital, elle
tient à la qualité de la signature de la
banque. La durée de vie de ces comp-
tes oscille entre six mois et quatre
ans. Toutefois, les CAT les plus fré-
quents sur le marché sont d’un ou
deux ans, servant respectivement de
1,20 % à 3,95 % et de 3,15 % à 4 %.
« L’avantage du compte à terme
par rapport au livret bancaire est
qu’il peut être ouvert au nom d’une
personne morale. De plus, ce support
peut être confectionné sur mesure
par la banque pour des montants à
placer importants. Ce produit finan-
cier peut également servir pour pla-
cer la trésorerie d’une entreprise ou
loger une somme issue de la cession
d’une société », souligne Antoine
Cauchy. En revanche, sa liquidité
est bien moindre que celle d’un
livret traditionnel. Ici, pas de flux
possibles, autrement dit : ni entrées
ni sorties des fonds à la carte.
Une fois placé, l’argent doit rester
investi pendant la période choisie.
Rien n’empêche de récupérer ses
fonds de façon anticipée, mais il
faudra attendre un délai de trente
jours. Ensuite, la rémunération
sera minorée. « Plus on sortira tôt
avant l’échéance, plus le taux servi
sera raboté », confirme Guillaume
Eyssette. « Ce placement sert à un
épargnant qui sait qu’il aura besoin
d’une somme à un horizon d’un,
deux, trois ou quatre ans. C’est une
stratégie subtile à jouer pour ceux qui
tablent sur une baisse des taux à
moyen terme », commente Cyril
Garbois, cofondateur de Cashbee.
Côté fiscalité, le CAT fait jeu égal
avec le livret bancaire car imposé à
la flat tax de 30 %. n
calité qui frappe les fonds monétai-
res, elle est à géométrie variable et
dépend du mode de détention : flat
tax de 30 % pour une détention en
direct dans un compte titres ou fisca-
lité de l’assurance-vie voire du PER
ou du PEA en cas de détention dans
l’une de ces enveloppes. — L. Bo.
35 Les Echos Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 PATRIMOINE

MARCHÉ
LE DESIGN FINLANDAIS UNE VENTE DEDIÉE
À L’HONNEUR AUX « ARTS CLASSIQUES »
Artcurial adjuge, le 12 sept- Dans la vente « Arts clas-

DE L’ART
embre à Paris, des luminaires siques » du 7 septembre à Paris,
du designer finlandais Aguttes proposera un grand
Paavo Tynell. Lot phare : masque de sarcophage

Artcurial
une suspension Snowflake en cèdre. Cette pièce date
en bref

Aguttes
des années 1940, estimée de l’Egypte antique de la
entre 100.000 et 150.000 euros. 22e dynastie (945 - 715 av. J.-C.).

Depardieu, le collectionneur LA CHRONIQUE

DU FISCALISTE

A l’hôtel Drouot, à Paris, les 26 et 27 septembre, la maison de vente Ader cède 229 œuvres d’art
qui appartiennent au comédien dont l’image est brouillée par sa mise en examen.
Judith Benhamou plusieurs personnes du monde de l’artiste. A l’époque, Leroy n’était pas sées) ou le peintre fran- « L’Homme qui marche »,
l’art qui lui ont ouvert des perspecti- du tout à la mode. Cette vente consti- co -allemand Hans de Germaine Richier
’un des monstres sacrés du ves. C’est le cas de la famille Maeght, tue quasiment une rétrospective de Hartung (5 œuvres

L cinéma français, Gérard

Depardieu, est, ces temps-ci,
à l’origine de la galerie et de la
fondation du même nom, qui a
l’artiste », commente David Nord-
mann. Le peintre n’a jamais poussé à
proposées).
La vente contient
(1902-1959), ́preuve
en bronze patiń sigńe
sur la terrasse.

DR
particulièrement présent dans les défendu Calder et Miro. Il a égale- la promotion de son art. Il est aussi des pièces plus Hauteur : 138 cm.
médias pour d’autres raisons que ment côtoyé le fameux commissai- aujourd’hui défendu à Paris par la marginales dans ce qui Estimation : de 500.000 Grégory Dumont
ses talents de comédien. Il est mis en re-priseur Pierre Cornette de Saint galerie Nathalie Obadia et il est de paraît être le « réper- à 800.000 euros. Avocat associé, départe-
examen pour viol et a été l’objet Cyr, décédé le 20 août 2023, connu longue date soutenu par une galerie toire » Depardieu. Ainsi, le ADAGP ment droit du patrimoine,
d’une enquête de Mediapart dans aussi pour sa proximité avec Alain aussi importante que Michael Wer- premier lot du catalogue est CMS Francis Lefebvre
laquelle treize femmes racontent Delon ; Olivier Perrin, commissai- ner à New York, à Londres et à Berlin. un bouquet de fleurs d’une Avocats
des agressions à caractère sexuel. re-priseur à Versailles, ou Elisabeth Selon la banque de données de facture relativement
Loin de la vague #MeToo, l’actu- Royer-Grimblat, une marchande l’art Artprice, ses prix ont aug- classique par cet
alité du marché de l’art révèle un privée installée à Paris et à Venise. menté de 57,6 % en un an, mais artiste inclassable Transmission
autre aspect de sa personnalité : sa
passion pour la peinture et la sculp-
Depardieu a la singulière habi-
tude, comme le confie David Nord-
l’adjudication record aux enchères
reste encore relativement basse, à
du tournant du
XIXe et du XXe siè-
d’entreprise :
ture. Les 26 et 27 septembre, à l’hôtel mann, de vivre avec les tableaux, 100.000 euros pour une peinture cle, Odilon la dernière
Drouot, la maison Ader met en vente sans les accrocher. Il les accumule de 1997 vendue en 2022. On peut Redon jurisprudence
229 œuvres appartenant à celui qui contre les murs et en change l’ordre imaginer que la vente Depardieu, (estimation
a, entre autres, interprété avec maes- ponctuellement. sauf incident majeur, donnera de 50.000 euros), Dutreil
tria l’immense Rodin à l’écran. nouveaux jalons pour les cotations dont le comé-
L’ensemble est estimé entre 3 mil- Eugène Leroy, de 5.000 de ce peintre reconnu par les insti- dien vante la Dans une décision du 11 mai
lions et 5 millions d’euros. à 120.000 euros tutions. transparence dernier, la Cour de cassation
Gérard Depardieu refuse de par- Dans un entretien enregistré réalisé des cou- a apporté des précisions
ler aux journalistes à ce propos. avec le commissaire-priseur, il Germaine Richier, leurs. sur la preuve de l’activité
David Nordmann est l’un des deux confie : « C’est difficile de vivre avec sortie de l’oubli de « holding animatrice »
commissaires-priseurs chargés de les tableaux. Ça t’absorbe. Je n’aime L’estimation la plus élevée de la pour qu’une transmission
l’opération. Il justifie la vente : « Il a pas clouer des toiles aux murs. La vente, 500.000 euros, correspond à entre dans le champ
75 ans, a subi cinq pontages et a été peinture ça n’est pas un placement. un bronze unique de 1,38 mètre de du régime fiscal « Dutreil ».
victime de 17 accidents de moto. Il a J’achète des tableaux qui me tou- hauteur, de Germaine Richier Pour rappel, ce régime
désormais d’autres rêves comme chent. Quand ça te plaît, ça te prend (1902-1959), fondu post-mortem permet aux transmissions
d’aller naviguer à bord de son thonier dans le ventre. L’art fait peur, surtout en 1961 : « L’Homme qui marche ». successorales et aux
vers les îles… En 2019, nous avions lorsqu’il est intelligent. » Il donne Là encore, il s’agit d’une artiste qui a donations de titres d’une
déjà procédé à la dispersion du l’exemple d’un des peintres parti- récemment été sortie de l’oubli par société de bénéficier d’un
contenu de son restaurant, La Fon- culièrement représenté dans la une institution française. Le Centre abattement d’assiette de 75 %
taine Gaillon. De fil en aiguille, le pro- vente, Eugène Leroy (1910-2000). Pompidou lui a consacré une en contrepartie du respect
jet d’une vente aux enchères d’une « Leroy, c’est un géant ! » rétrospective jusqu’en juin 2023. La des conditions de conservation
partie de ses collections a surgi. » sculptrice a mis au point un monde des titres transmis et
fantastique rempli d’êtres étranges, de direction de la société.
Collection de qualité
On perçoit les mi-humains mi-animaux. Le régime de faveur ne
David Nordmann raconte que affinités plastiques Le 7 septembre à Paris, la galerie concerne que les sociétés
Depardieu possède un nombre de Depardieu : Perrotin de l’avenue Matignon Depardieu a exerçant une activité
important d’œuvres d’art de quali- inaugurera aussi, en collaboration aussi fait l’acquisi- opérationnelle, par opposition
tés diverses. Elles sont stockées à
un art plutôt rustique, avec la galerie la Beraudière de tion d’un collage aux sociétés patrimoniales.
son domicile, dans sa maison de la physique, brutal Bruxelles, une exposition Richier. d’un plasticien aux L’activité de holding, qui
rue du Cherche-Midi (Paris 6e), et et épais en matière, Aux enchères, le prix record pour antipodes de ce qui est en principe patrimoniale
dans un entrepôt. « Gérard Depar- mais aussi fait d’une une de ses sculptures s’élève à 3 mil- semble être sa et donc exclue, peut devenir
dieu a aussi reçu beaucoup de lions d’euros. Aucun « Homme qui sensibilité, celui éligible en cas de preuve
cadeaux. Il nous a laissé carte blan- accumulation de marche » n’est, semble-t-il, jamais qu’on peut qualifier de l’animation par ce dernier
che pour faire notre choix et fixer les hachures et de traces. passé aux enchères. d’inventeur de l’art de son groupe.
estimations. Notre objectif était de « Je me souviens de l’acquisition de conceptuel, Marcel L’animation implique
brosser un portrait de ses goûts, une Le catalogue contient pas moins ce Richier, confie un de ses proches. Duchamp. Il s’agit d’une la participation active
vente qui soit représentative de son de 20 œuvres de l’artiste originaire Chaque nouvel entrant dans sa col- reproduction colorisée du holding à la conduite
personnage. Dans son salon trône de Tourcoing (Nord). Il bénéficie lection est l’objet d’une grande émo- d’une de ses œuvres les de la politique du groupe
encore un magnifique bronze de d’un regain d’intérêt depuis l’expo- tion, nourrie par une passion folle et plus célèbres des années et au contrôle des filiales.
Camille Claudel que nous n’avons sition qui lui était consacrée de nombreux commentaires, sou- 1910-1920, « Le Grand Verre »
pas pris. Pour résumer : il s’allège. » en 2022 au musée d’art moderne de vent en lien avec la littérature. Ce fût (estimation : 8.000 euros). Accumulation
Malgré la question des accusa- la Ville de Paris. Leroy se voulait ins- le cas par exemple pour l’arrivée d’un Gérard Depardieu montre ici de preuves
tions graves à son encontre portées piré par la création classique, mais bronze de Rodin, “La Mer”, qu’il a son manque salutaire d’ortho- Or, dans la situation
par plusieurs femmes, que le comé- il a développé une verve oscillant revendu par la suite, à un moment où doxie en matière d’art qu’on peut envisagée, le holding avait
dien rejette, David Nordmann se entre abstraction et figuration, tou- il avait un besoin urgent d’argent. » relier à une phrase qu’on a été constitué quelques jours
veut optimiste sur l’accueil qui sera jours dans une matière très épaisse, On perçoit ainsi les affinités plas- coutume d’attribuer avant la donation. Malgré
réservé à la vente aux enchères : faite d’une accumulation de cou- tiques de Depardieu : un art plutôt à Marcel la signature de documents
« La collection a des qualités intrin- leurs. Les peintures sont estimées rustique, physique, brutal et épais Duchamp : « Le tels qu’une convention
sèques, et Gérard Depardieu est un entre 5.000 et 120.000 euros. en matière, mais aussi fait d’une grand ennemi d’animation, la Cour
homme extraordinaire. Je pense « Il avait acheté une trentaine de accumulation de hachures et de de l’art, c’est le de cassation estime que
donc que l’actualité récente ne jouera Leroy à un médecin de Clermont- traces, comme chez le Français bon goût. » la preuve de l’animation
pas sur les résultats de la vente. » Ferrand, Philippe Laloy, qui, durant associé un temps au surréalisme n’est pas apportée.
L’acteur a rencontré au fil de sa vie toute sa vie, avait été mécène de Henri Michaux (18 œuvres propo- ader-paris.fr Elle considère que l’animation
effective doit être préparée
en amont de la donation
pour permettre l’accumulation
LE GRAPHE DE LA SEMAINE de preuves la démontrant.
Cette décision doit inciter
les contribuables souhaitant
donner un holding à réunir
suffisamment de preuves
Le PER continue de tracer sa route de l’animation concrète
du groupe avant
Si l’assurance-vie tente de se maintenir à flot, le dynamisme de revendiquer
du plan d’épargne retraite (PER) ne se dément pas. Les cotisations le régime Dutreil.
ont atteint 716 millions d’euros en juin, en hausse de 30 % sur un an,
avec 62.000 nouveaux assurés, soit un bond de 10 %, rappelle
le Cercle de l’épargne dans une note d’analyse publiée fin juillet.
Au premier semestre, 4,1 milliards d’euros de cotisations
ont été versées pour 450.000 nouveaux assurés, ce qui représente D
des hausses respectives de 22 % et 20 % par rapport à la même A retenir
période de 2022. Fin juin 2023, 5,1 millions d’assurés détiennent
un PER pour un encours de près de 67 milliards.
« Le PER continue à nouveau à attirer de nouveaux clients 1 L’activité de « holding
grâce, notamment, à l’avantage fiscal dont il est doté à l’entrée », animatrice » nécessite la
remarque Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. preuve de l’animation concrète
Si son encours progresse, il demeure néanmoins modeste du groupe en amont de
par rapport à celui de l’assurance-vie, conclut-il. la transmission soumise
— K. T. au régime « Dutreil ».
 Vendredi 1er et samedi 2 septembre 2023 Les Echos 36

= Les chiffres de l’économie

// Budget de l’Etat et PSR 2023 : 500,2 milliards d’euros (prévisions PLF 2023) // PIB 2022 : 2.642 milliards d’euros
// Plafond Sécurité sociale : 3.666 euros/mois à partir du 01-01-2023 // SMIC horaire : 11,52 euros à partir du 01-05-2023
// Capitalisation boursière de Paris : 2.425,61 milliards d’euros (au 20-07-2023)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 117,65 au 16-07-2023 // Taux de chômage (BIT) : 6,9 % au 1er trimestre 2023
Retrouvez-nous sur www.lesechos.fr // Dette publique : 2.956,8 milliards d’euros (3e trimestre 2022)

crible
Temps morts
Chaleur et productivité seront au menu des prochaines publications trimestrielles. Avec modération
Les trois temps qui déplaisent La Bourse suit la recommandation
souverainement aux jardiniers, prudente de Pernod Ricard pour 2023-2024.
le temps sec, le temps pluvieux
et le temps en général selon
le mot de Pierre Daninos,
seront aussi bientôt le cauchemar
des investisseurs. Le climat
a toujours été l’invité surprise
des résultats des secteurs
exposés, de l’agroindustrie
au BTP en passant par
l’habillement. Jefferies n’exclut
pas que les prochaines
publications trimestrielles
fournissent pour la première fois
un large échantillon des effets
du réchauffement sur la
productivité du travail en général.
D’ici à 2030-2040, le nombre
d’heures travaillées dans
le monde pourrait être réduit de
2 % à 4 %, soit de 75 à 160 millions
d’emplois selon le courtier et
un freinage de l’économie
équivalant à 2.500 milliards de
dollars, huit fois plus important
qu’au milieu des années 1990.
Les temps morts coûteront cher…

Mistral perdant
La crise de croissance de l’éolien offshore
donne la main aux pétroliers.
« Faites-vous un ami par jour. » La recommandation de son grand-père
Qu’est ce qui n’a pas fonctionné avec le secteur des énergies renouvelables Paul, Alexandre Ricard l’a faite sienne depuis longtemps, au point
en Bourse ? Le stratégiste de la plateforme de courtage eToro n’est pas le d’éviter autant que possible de susciter la déception qui lui en ferait
dernier à se lamenter de la chute de moitié du tracker des principales perdre. Celle qui assombrit à peine le nouveau record de bénéfice net
valeurs américaines depuis son pic d’il y a deux ans et demi. Inflation des de Pernod Ricard sur l’exercice annuel clos fin juin (2,26 milliards
composants, rupture d’approvisionnements, absence de maturité des d’euros, part du groupe) n’est donc pas de son fait, mais de celui d’un
technologies, remontée rapide des taux d’intérêt, compétition acharnée : souffle contraire des devises, ayant empêché de remplir, à 5 % près, le
un peu de tout ceci s’est révélé beaucoup trop par rapport aux espérances verre du résultat opérationnel escompté par les analystes. Le PDG, qui
des investisseurs qui moulinaient cette « méga-tendance » dans des a noyé ses éventuels adversaires, dont le fonds Elliott, dans un
projections trop optimistes. La chute d’Orsted, de 21 % en deux séances rendement total pour l’actionnaire battant celui de ses pairs sur des
après 2,1 milliards d’euros de dépréciations supplémentaires, l’équivalent horizons d’un, trois et cinq ans, s’emploie donc toujours à esquiver
de 30 % des actifs en construction à son bilan, symbolise cette crise de toute déconvenue. Le flou de l’objectif de croissance annuelle du chiffre
croissance. A son plus haut de 2021, le pionnier danois de l’éolien offshore d’affaires et de la marge opérationnelle courante, malgré la
valait 45 milliards de plus qu’Engie, il capitalise désormais 11 milliards de confirmation des ambitions sur 2023-2025 (respectivement +4 % à 7 %
moins. De ce mistral perdant ressortent trois leçons. La première est que et 0,5 et à 0,6 point d’amélioration), reflète autant un début d’année
même porté par l’aide publique, le renouvelable reste aussi cyclique que le compliqué par des bases de comparaison élevées que l’incertitude sur
fossile. La seconde est l’absence de « prime » aux premiers entrants, le temps de « normalisation » de la demande américaine – entre six et
aujourd’hui coincés dans des projets destructeurs de valeurs. La dernière dix-huit mois –, son premier débouché. La Bourse n’avait de toute façon
en découle, le boulevard ouvert aux pétroliers riches d’un cash redevenu le guère besoin d’être dégrisée après la baisse des ratios de valorisation
nerf de la guerre, qu’ont déjà emprunté BP et TotalEnergies en Allemagne boursière, de 15 % à 20 % par rapport à leur moyenne à cinq ans, la
pour 12,6 milliards d’euros. gueule de bois du cocktail des taux d’intérêt.

La Bourse de Paris en baisse

EN VUE

Jean-Michel Aulas
u l a s , ô d é s e s p o i r, ô vieux Lion a fini par en sortir,

La Bourse de Paris a terminé en
baisse jeudi. L’indice CAC 40 a
perdu 0,65 %, à 7.316,70 points. Sur
le mois d’août, son recul s’est établi à
2,42 %.
La séance a été marquée par les
données sur l’inflation en zone
euro. L’inflation sous-jacente (hors
prix volatils de l’énergie et de l’ali-
mentation), qui est très regardée
par la BCE, a légèrement ralenti.
Mais l’inflation globale est restée
stable à 5,3 %. L’incertitude quant à
la remontée des taux a continué de
planer sur les investisseurs.
Ailleurs en Europe, le Footsie bri-
tannique et le MIB italien ont res-
pectivement lâché 0,46 % et 0,29 %.
Conforté par la progression des
valeurs industrielles, le DAX alle-
mand a pris 0,35 %.
Du côté des valeurs, Teleperfor-
mance est reparti à la hausse avec
des gains de 2,12 %. Le groupe long-
temps sous pression après avoir
publié une alerte sur ses ventes fin
juillet a retrouvé l’appétit des inves-
tisseurs. Veolia (+1,66 %) et Uni-
bail-Rodamco-Westfield (+1,29 %)
ont complété le podium.
A l’inverse Perno d Ricard
(–6,74 %) a fini lanterne rouge de
l’indice. Le groupe de spiritueux a
présenté des résultats financiers
records, mais en deçà des attentes
des analystes. En outre, la crois-
sance de son activité devrait ralen-
tir au prochain semestre.
A vieillesse ennemie…
Impossible de ne pas
songer au poignant monologue de
Don Diègue dans « Le Cid » en obser-
vant, cette semaine, le sinistre épilo-
gue d’un règne flamboyant, celui de
Jean-Michel Aulas, donc, président
pendant près de trente-sept ans de
l’Olympique Lyonnais de football,
qu’il conduisit avec panache et fra-
cas sur la route de la gloire et du foot
business.
Vendu en décembre 2022 à
l’homme d’affaires américain John
Textor qui s’empressera de le
débarquer de son poste de président
par un simple communiqué
nocturne six mois plus tard, le club
ne lui appartenait plus ou à peine
(près de 9 % du capital) et il ne le
supportait pas.
Peu enclin à ruminer son amer-
tume à l’ombre de sa tanière, le
rugissant comme jamais, histoire
de montrer qu’à soixante-quatorze
ans, il fallait encore compter avec
lui.
Saisine du tribunal de commerce
pour bloquer les comptes du club
qui lui doit de l’argent, menace de
plainte en diffamation contre le
repreneur américain qui l’accuse
d’avoir dissimulé la réalité des
comptes lors de la cession, le linge
sale est déballé et il n’est en effet pas
très présentable.
Le malheur, dans cette affaire, est
que les supporters, qui lui avaient
fait une incroyable standing-ova-
tion au Matmut Stadium en mai
dernier, ne comprennent pas bien
pourquoi leur ancien héros vient
aujourd’hui perturber la vie de leur
club en plein mercato.
Jean-Michel Aulas n’a-t-il donc
« tant vécu que pour cette infamie » ?