2022

CPGE
Mathématiques 1
MPSI 4. Meknès
Fiche de T.D n◦ 5
Les nombres réels

I Calcul et relation d’ordre dans R

Exercice . 1 .
1. Démontrer que si r ∈ Q et x ∈
/ Q alors r + x ∈
/ Q et si r 6= 0 alors r.x ∈
/ Q.
√
2. Montrer que 2 6∈ Q,
3. En déduire : entre deux nombres rationnels il y a toujours un nombre irrationnel.

Exercice . 2 . Cauchy-Schwarz et Minkowski

n
Soient a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn ∈ R, les ai n’étant pas tous nuls. Soit p( x) = ∑ (ai + xbi )2 . Montrer
i =1
que le discriminant de cette équation du second degré est ≤ 0. En déduire que :
!1/2 !1/2 !1/2 !1/2 !1/2
n n n n n n
∑ ai bi ≤ ∑ ai2 ∑ bi2 et que ∑ ( ai + bi )2 ≤ ∑ ai2 + ∑ bi2 .
i =1 i =1 i =1 i =1 i =1 i =1

Exercice . 3 .
Soit un entier n > 1. Montrer que, si a1 , a2 , . . . , an sont des réels positifs ou nuls, et b1 , b2 , . . . , bn
des réels strictement positifs, alors :
   
a1 a2 an a1 + a2 + . . . . . . , an a1 a2 an
min , ,..., 6 6 max , ,...,
b1 b2 bn b1 + b2 + . . . . . . , bn b1 b2 bn

Exercice . 4 .
1
1. Montrer que : ∀ x ∈]0, +∞[ , x + > 2.
x
2. Montrer que, si a1 , a2 , ..., an sont des réels strictement positifs, alors :

aj
   
1 1 1 ai
( a1 + a2 + . . . + an ). + +...+ > n+ ∑ +
a1 a2 an 1 6i < j 6 n
aj ai

3. En déduire que, si a1 , a2 , ..., an sont des réels strictement positifs, alors :

 
1 1 1
( a1 + a2 + . . . + an ). + +...+ > n2
a1 a2 an

Exercice . 5 .
1. Prouver que si les ak > −1 , k = 1, . . . , n sont de même signe, on a alors

(1 + a1 )(1 + a2 ) · · · (1 + an ) > 1 + a1 + a2 + · · · + an

2. Prouver le résultat suivant par récurrence : si a1 , a2 , . . . , an sont des réels strictement positifs tels
que a1 a2 · · · an = 1 alors a1 + a2 + · · · + an > n.
 2 Fiche 5 - Les nombres réels MPSI

3. On note respectivement An , Gn et Hn les moyennes arithmétique , géométrique et harmonique

des n nombres reels strictement positifs a1 , a2 , . . . , an . Démontrer que An > Gn > Hn .

Exercice . 6 . Inégalité de Hardy

Dans la suite a1 , a2 , . . . , an sont des réels strictement positifs.
1. Rappeler avec précision l’inégalité de Cauchy Schwarz.
k k 2
p2

k(k + 1)
2. Montrer que pour tout k de {1, . . . , n} on a : ∑ ap × ∑ > .
p=1 p=1 ap 2
n n n
k p2 1
3. En déduire que ∑ 64∑ ∑ .
k=1
a1 + . . . + ak p=1 a p k= p
k ( k + 1)2
n
1 1
4. Montrer que pour tout p de {1, . . . , n} on a : ∑ 2
6 2.
k= p
k(k + 1) 2p
n n
k 1
5. En déduire l’inégalité de Hardy : ∑ 62∑ .
k=1
a1 + . . . + ak a
k=1 k

Exercice . 7 . Inégalités de Weierstrass

Prouver que si 0 < ak < 1 , k = 1, 2, . . . , n et a1 + a2 + · · · + an < 1, alors :
n n n n
1 1
1+ ∑ ak < ∏ (1 + ak ) < n et 1− ∑ ak < ∏ (1 − ak ) < n .
k=1 k=1 1− k=1 k=1 1+
∑ ak ∑ ak
k=1 k=1

II Partie entière d’un réel

Exercice . 8 .
Pout tout x ∈ R on note E( x) sa partie entière et { x} = x − E( x) sa partie décimale.
1. Tracer les graphes des fonctions x 7→ E( x) et x 7→ { x}.
2. Déterminer lim E( x) et lim{ x} lorsque x → −1+ et x → −1− . Ces fonctions ont-elles une
limites lorsque x → −1 ?
3. Tracer la courbe représentative de x 7→ f ( x) = min{| x − k|/k ∈ Z}.

Exercice . 9 . Autres propriétés de la partie entière

On note E( x) la partie entière d’un réel x.
1. Montrer que ∀( x, y) ∈ R2 E( x) + E( y) 6 E( x + y) 6 E( x) + E( y) + 1.
2. Calculer E( x) + E(− x) pour x ∈ R.
 
? E(nx)
3. Montrer que ∀n ∈ N et ∀ x ∈ R E( x) = E .
n

Exercice . 10 . Des classiques

n−1  
k
1. Montrer : ∀n > 1, ∀ x ∈ R, ∑ E x + = E(nx).
k=0
n
2. Montrer que : ∀( x, y) ∈ R2 , E( x) + E( y) 6 E( x + y).
3. Montrer que : ∀ x, y ∈ R, E( x) + E( y) + E( x + y) 6 E(2x) + E(2y).

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 3 Fiche 5 - Les nombres réels MPSI

Exercice . 11 . Partie entière et équations

Résoudre dans R les équations suivantes ( [ x] := partie entière de x.) :

3x2 − 2x + 1
     
x+1 2 1
1/ ) = 2/ ) x + + x+ = 2[ x]
2 2 3  2
2x − 3 2x − 3
hxi 
3/ ) [ x] − 2 =1 4/ ) = .
2 3 3

Exercice . 12 . Simplification d’une somme

Soit x un réel et
 n un 
entier naturel non nul
n 
x + 2k

1
1. Montrer que : x + = [2x] − [ x] puis calculer la somme : Sn = ∑
2 k=0 2k+1
2010 √
2. Calculer ∑ E( k). Indication : Ranger les entiers k entre deux carrés parfaits consécutifs .
k=1

III Borne supérieure/inférieure dans R

Exercice . 13 .
 
2n + 1
Soit la partie A de R donnée par : A = /n∈N .
3n + 1
2
Montrer que : max( A) = 1. et que : inf( A) = .
3

Exercice . 14 .
 √
Soit la partie B de R donnée par : B = n − n / n ∈ N .
1. Montrer que : min( B) = 0.
√ √
2. Montrer que : ∀n > 4 : n 6 n − n et que B n’est pas majorée.

Exercice . 15 .
np o
On pose : C = n2 − 4 − n / n ∈ N et n > 2 .
1. Montrer que : min(C ) = −2.
4 p
2. Montrer que : ∀n > 2 : − 6 n2 − 4 − n et que sup(C ) = 0.
n

Exercice . 16 .
( √ )
E(n 2)
On considère la partie E = / n ∈ N? de R.
n
1. Montrer que : min( E) = 1.
√
2. Vérifier que 2 est un majorant de E.
√
?
√ 1 E(n 2)
3. Montrer que : ∀n ∈ N : 2 − 6 .
√ n n
4. En déduire que sup( E) = 2.

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 4 Fiche 5 - Les nombres réels MPSI

Exercice . 17 .
n   o
On considère la partie E = E x2 − 2E( x) / x ∈ R de R.
 
1. (a) Montrer que : ∀ x ∈ R : ( E( x))2 6 E x2 .
(b) Montrer que : min( E) = −1.
1  
2. (a) On pose : x = n + avec n ∈ N. Calculer E x2 − 2E( x) en fonction de n.
2
(b) Déduire que E n ’est pas majorée.

Exercice . 18 . Borne sup/inf et opérations

Soit A et B deux parties bornées de R. Montrer que :
1. A ⊂ B =⇒ sup A 6 sup B et inf B 6 inf A.
2. sup( A ∪ B) = max(sup A, sup B),
3. sup( A + B) = sup A + sup B, où A + B = { a + b / ( a, b) ∈ A × B}.
4. sup(− A) = − inf A et inf(− A) = − sup A où − A = {− a / a ∈ A}.
5. Écrire les résultats analogues pour les bornes inférieures.

Exercice . 19 .
Soit A une partie majorée de R d’au moins deux éléments et x ∈ A .
1. Montrer que si x < sup A, alors sup( A \ { x}) = sup A.
2. Montrer que si sup( A \ { x}) < sup A, alors x = sup A.

Exercice . 20 .
Déterminer
 la borne inférieure
 et supérieure - lorsque
 elle existe- dans les
cas suivants :
3n − 1 1
1/ ) A = / n ∈ N? 2/ ) B = + (−1)n / n ∈ N?
2n + 1 n
1 (−1)m x2
   
?
3/ ) C = + / n, m ∈ N 4/ ) D = /x∈R
n m 1 + x2

Exercice . 21 . Parties adjacentes

Soit A et B deux partis non vides de R
1. On suppose que : ∀( a, b) ∈ A × B : a 6 b. Montrer que sup( A) et inf( B) existent et que sup( A) 6 inf( B)
2. Montrer qu’on équivalence entre :
i- sup( A) = inf( B)
ii- ∀( a, b) ∈ A × B : a 6 b et ∀ε > 0, ∃( x, y) ∈ A × B : 0 < y − x < ε

Exercice . 22 . Diamètre et distance à une partie

Soit A une partie de R non vide
1. On suppose que A est bornée et on pose : D = {| x − y| / x, y ∈ A}. Montrer que D possède
une borne supérieure dans R dit e le diamètre de A
2. Pour x de R on pose : d( x, A) = inf {| x − a| / a ∈ A}
(a) Justifier que d( x, a) a bien un sens
(b) Montrer que pour tout x, y ∈ R on a : |d( x, A) − d( y, A)| 6 | x − y|.
(c) Calculer pour x ∈ R : d( x, Q), d( x, N) et d( x, R \ Q

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 5 Fiche 5 - Les nombres réels MPSI

(d) Montrer que A est dense dans R ⇐⇒ ∀ x ∈ R : d( x, A) = 0

Exercice . 23 . Point fixe

Soit f une application croissante de [0, 1] dans [0, 1]. On veut prouver que f possède nécessai-
rement un point fixe (attention, il n’est pas dit que f est continue !).
On considère l’ensemble E = { x ∈ [0, 1] | x 6 f ( x)}.
1. Montrer que E possède une borne supérieure, que l’on notera s = sup( E).
2. On suppose que s < f (s) : en utilisant la monotonie de f , en déduire que f (s) ∈ E, puis
conclure à une absurdité.
3. On a donc forcément f (s) 6 s : supposons que f (s) < s. Justifier l’existence d’un élément x0
dans E tel que f (s) < x0 < s. En utilisant la monotonie de f , conclure à une absurdité.
4. Déduire enfin que s est un point fixe pour f (i.e) f (s) = s.
Indication : commencer par prouver que f (s) 6 s, puis que f (s) < s est absurde.

Exercice . 24 .
1 p
Soit f : [0, 1] → [0, 1] définie par f ( x) = 1 si x ∈
/ Q, et f ( x) = si x = (forme irréductible).
q q
Calculer inf ( f ( x)) et sup ( f ( x)).
x∈[0,1] x∈[0,1]

Exercice . 25 . Eléments de topologie de R

Définition : On dit qu’une partie A de R est un ouvert de R si :
(A est vide ou ∀ a ∈ A, ∃ε > 0 tel que ] a − ε, a + ε[⊆ A)
On dit qu’une partie A de R est un fermé de R si son complémentaire dans R est un ouvert de R
1. Donner des exemples de fermés et d’ouverts de R
Dans la suite A une partie qui est à la fois ouvert et fermé de R
2. On suppose que A est majorée dans R. Montrer que sup( A) n ’appartient ni à A ni à CRA .
Conclure
3. Montrer que A n’est pas minorée
4. On suppose que CRA est non vide. Soit t ∈ CRA et E = { x ∈ A / t 6 x}
(a) Montrer que E 6= ∅ et possède une borne inférieure y > t.
(b) Montrer que y 6= t.
(c) Montrer que y n’appartient ni à A ni à CRA . Conclure.

IV Parties dense dans R

Exercice . 26 .
1. Montrer que l’ensemble {r3 ; r ∈ Q} est dense dans R.
na o
2. Montrer que l’ensemble des nombres diadique : , ( a, k ) ∈ Z × N est dense dans R.
2k
3. Soient A et B deux parties denses de R, AB et A + B sont-elles denses ? Etude de la réciproque.

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 6 Fiche 5 - Les nombres réels MPSI

Exercice . 27 .
1. Soit x et y deux réels. Montrer que si y − x > 1 alors il existe n ∈ Z tel que : x < n < y
√ √
2. Montrer que : A = m − n / (m, n) ∈ N est dense dans R

Exercice . 28 .

∀ x ∈ R, ∃ a, b ∈ A tq a < x < b
Soit A une partie de R vérifiant : .
∀ a, b ∈ A, a + b ∈ A.
2
Montrer que A est dense dans R.

Exercice . 29 . Sous-groupes additifs de R

Soit H un sous-groupe de (R, +) non réduit à {0}, et on pose G = H ∩]0, +∞[.
1. Montrer que G admet une borne inférieure α dans R+ .
2. On suppose que α > 0. Démontrer que α ∈ H, puis que H = α Z.
3. On suppose que α = 0. Démontrer que H est dense dans R.

Exercice . 30 . Applications de 29
√
1. Montrer que { a + b 2, ( a, b) ∈ Z2 } est dense dans R.
2. Groupe des périodes d’une fonction .
(a) Soit f une fonction définie sur R à valeurs dans R. Montrer que l’ensemble des périodes de
f est un sous groupe de (R, +) (ce sous-groupe est réduit à {0} si f n’est pas périodique).
√
(b) Montrer qu’une fonction continue sur R qui admet 1 et 2 pour périodes, est constante
sur R.

Exercice . 31 . Applications de 29
n o
1. Prouver que : F = p ln(2) + q ln(3) / ( p, q) ∈ Z2 est dense dans R
n o
2. Prouver que : E = 2 p 3q / ( p, q) ∈ Z2 est dense dans R+
n a o
3. Montrer que : G = / a ∈ Z , n ∈ N est dense dans R
3n

Exercice . 32 .
Soit f : R → R, un morphisme du corps R, autrement dit vérifiant :
f (1) = 1 et ∀ a, b ∈ R, f ( a + b) = f ( a) + f (b) et f ( ab) = f ( a) f (b).
1. Justifier que f n’est pas la fonction nulle. Montrer : ∀r ∈ Q, f (r) = r.
√
2. Montrer que si x > 0, alors f ( x) > 0 .Ind : x = ( x)2 .... En déduire que f est monotone.
3. On rappelle que, pour tout réel x, il existe deux suites de rationnels ( an ) et (bn ) adjacentes et
convergentes vers x. En déduire : f = IdR .

Fin des énoncés

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