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Cours 9
Cours 9
Chapitre II
L’entretien d’embauche
Cours 9 : Spécificités de quelques applications de l’entretien
Plan
I- Entretien d’embauche, définition et indications
II- Entretien d’embauche, caractéristiques de la situation globale
III- Entretien d’embauche, quelques difficultés
IV- Entretien d’embauche, la conduite
INTRODUCTION
Actuellement, l’entretien de face à face joue un rôle considérable dans notre vie
professionnelle, conjugale, familiale, sociale en général. Le contact interpersonnel
devient, à tous les niveaux de responsabilité, le moyen privilégié d’accroître la
compréhension de situations qui se posent, et il doit être utile aussi bien à
l’interviewer qu’à l’interviewé.
Le bon entretien a pour objectif la compréhension exacte de ce qui se passe pour
l’Autre, la découverte de la manière dont il éprouve la situation, la clarification
progressive de son bilan et de son projet. L’intention de réussir son entretien ne suffit
pas, il faut être méthodique pour le réussir vraiment.
L’entretien d’embauche s’inscrit dans le cadre de l’interaction du face à face, il
met en œuvre des techniques qui sont censées être efficaces pour bien gérer les
problèmes de l’intersubjectivité et de la communication. Il est l’aboutissement de tout
un processus qui commence par établir un Bilan personnel et professionnel et finit
par la mise en place d’un Projet Personnel et Professionnel en passant par la
constitution d’un Dossier de candidature.
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Les partenaires sont affectivement impliqués (pour ou contre) et chacun surveille la
réaction de l’autre. La relation qui s’instaure est dominée par l’alternative de
domination-soumission.
3-L’entretien n’est pas une interview au sens journalistique du mot. L’interview
journalistique pour la presse écrite, journaux et magazines, pour la radio ou la
télévision, est un genre d’entretien de face à face où le journaliste cherche à faire
parler l’autre sur lui-même ou sur un problème donné (thème de l’interview). Il est
centré sur a personne de l’interviewé et est, de la part du journaliste, un effort pour
comprendre le mieux possible l’opinion personnelle de l’invité. C’est évidemment
une illusion parce qu’en fait l’entretien n’est pas limité au face à face. Un troisième
partenaire pesant est présent quoiqu’il soit absent : le public.
L’interviewer ne cherche pas à comprendre son client, mais à intéresser le public,
c’est-à-dire à accentuer l’aspect spectaculaire. L‘interview journalistique est un
spectacle, et le thème posé ou proposé est choisi en fonction du public.
4-L’entretien n’est pas un interrogatoire. Dans un interrogatoire quel qu’il soit,
l’interrogé est forcément en situation d’infériorité et les questions sont des sondages
de vérifications exerçant une pression plus ou moins hostile. Que l’on exige des
réponses précises à des questions ou autres, l’interrogé est dans une position de
suspect, voire d’accusé, face à un censeur tout-puissant qui mène autoritairement le
jeu ; telle situation crée nécessairement chez lui le trac ou la défensive et le rend avant
tout anxieux de trouver la bonne réponse, celle qui le délivrera de la situation
embarrassante.
5-L’entretien n’est une confession. L’attitude du confesseur implique une
évaluation morale de ce que l’autre dit comme une série d’aveux qui le culpabilise.
Malgré son intention de pardonner ou d’absoudre, le confesseur est présent en tant
que détenteur d’une règle morale ou religieuse, et comme moralement supérieur ou
comme juge. L’autre est dans la situation de celui qui enfreint ou risque d’avoir
enfreint la loi morale.
6-L’entretien n’est pas la recherche d’un diagnostic. Dans l’interrogatoire à
visée diagnostique, le médecin, le psychologue, le thérapeute a en tête un ensemble de
tableaux cliniques ou de types de malaises ou encore une classification des cas, et son
interrogatoire a pour but de savoir dans quelle case se range son client. L’interviewer
est content, puissant, reconnu et rassuré lui-même quand il tient son diagnostic.
Au cours des étapes de la sélection du personnel, un entretien est ménagé avec les
candidats à un poste de travail. C’est un entretien qui est appelé « entretien
d’embauche ».
Les caractéristiques, ces « variables » de la situation interviennent comme
toujours en tant que déterminantes de la signification et donc en tant qu’indirectement
inductrices de réactions, aussi bien chez l’interviewer que chez l’interviewé.
1-Cadre social particulier : le cadre est une entreprise, un organisme, une
administration qui, même si l’entretien se déroule ailleurs pèsent sur l’entretien en lui
donnant son sens plein. Si l’employeur réel est absent de l’entretien, il est à l’arrière-
plan de l’entretien, comme la toile de fond sur laquelle se détachera tout ce qui sera
dit.
Ce cadre social est, pour le sujet, chargé de valeurs dans la mesure où il postule,
où il espère un poste de travail… ce poste de travail signifiant quelque chose à son
tour du point de vue de l’existence personnelle. De ce fait, il détermine, chez le sujet,
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des attitudes particulières : perte de la spontanéité, orientation de l’attention vers ce
qui est favorable ou non à son embauche, présentation intentionnelle sous un jour
particulier de ce qui concerne sa personne, ses activités antérieures, ses goûts…
attitudes spéciales envers l’interviewer comme intermédiaire à séduire ou comme
obstacle à convaincre… sentiment prégnant de la présence compétitive des autres
candidats.
Ce cadre social est pour l’interviewer à la fois un cadre qui limite son
intervention, lui précise ses objectifs… et une couverture à l’abri de laquelle il opère.
Par la première de ces variables, l’interviewer sent le poids de sa responsabilité vis-à-
vis de l’entreprise ou du patron, et a une perception claire des limites de son
intervention. Par la seconde de ces variables, l’interviewer éprouve nécessairement un
sentiment de puissance vis-à-vis du candidat dans la mesure même où il est investi
d’un pouvoir, et où il n’est pas directement attaquable par le sujet.
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►Suppression de l’entretien d’embauche proprement dit, qui est remplacé par
l’examen psychotechnique réduit au testing et parfois à sa plus simple expression :
graphologie ou morphopsychologie.
►Remplacer l’entretien d’embauche par une présentation du candidat sous
couvert d’«entretien ». Ceci correspond à ce qu’on appelle « le choix de l’équipage
par le capitaine du bateau ». En effet, dans le cadre moderne de l’entreprise et des
moyens perfectionnés de tous les services, l’archaïque système de l’embauche persiste
comme un anachronisme aberrant : le responsable choisit « à la tête du candidat » et
se fie à son « intuition », à sa sympathie-antipathie pour le « genre de personne » qui
se présente.
►Codification prudente et stricte de l’entretien, auquel on assigne un schéma
rigide et standardisé dont le but est de compléter la fiche de l’employé.
►Transformation radicale des buts de l’entretien : l’interviewer, ayant un rôle
inverse et devenant l’interviewé volontaire, prend pour mission d’informer le candidat
sur le poste ou les postes disponibles.
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5-Recherche des motivations du candidat : c’est la phase où l’interviewer
procède avec les techniques de compréhension de ce qui motive le candidat : En quoi
et pourquoi ce poste intéresse-t-il ce candidat ?
CONCLUSION