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UE3050 Neurosciences 2

D. Bragard, L. Filbrich, J. Grandjean, A. Klöcker

2023-2024 Cognition & Douleur (L. Filbrich)


1
Cognition Lieve Filbrich
Laboratoire d’Algologie, IoNS, UCL
www.nocions.org

Plan

1. Introduction générale: psychologie cognitive & neuropsychologie


2. Fonctions cognitives: mémoire, fonctions exécutives, attention, cognition
sociale, langage, praxies, perception
3. Cognition et douleur: perception spatiale et attention
4. Application clinique: syndrome douloureux régional complexe
5. Perspectives

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Cognition Lieve Filbrich
Laboratoire d’Algologie, IoNS, UCL
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Plan

1. Introduction générale: psychologie cognitive & neuropsychologie


2. Fonctions cognitives: mémoire, fonctions exécutives, attention, cognition
sociale, langage, praxies, perception
3. Cognition et douleur: perception spatiale et attention
4. Application clinique: syndrome douloureux régional complexe
5. Perspectives

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Cognition Lieve Filbrich
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Cognitive Psychology
= theoretical and methodological framework to study mental processes

= infers mental states from the observation of behaviour (≠ behaviourist


psychology)

= interested in the processing steps through which sensory inputs are


transformed into thoughts and actions

Sensory input Thoughts / Actions


Legrain & Torta, 2015 in Pain, Emotion and Cognition: A complex Nexus
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Cognitive Psychology

Sensory input Thoughts / Actions

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Cognitive Psychology

Sensory input Thoughts / Actions

Cognitive processes Judgement


Memory Reasoning
….
Language Problem
solving Flexibility
Executive
Attention Motor ….
functions
Decision
planning making Planification

Perception …. Inhibition
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….
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Cognitive Psychology
= observing the behavior of participants when they are involved in specific
tasks such as perception, attention, memory, or language tasks
 respond to occurrence of stimuli
 response depends on stimulus parameters and instructions
 disclose the succession of operations from the processing of the incoming input
to the output response during the task

= tests specific theoretical hypotheses  only one parameter changed at


the time

Legrain & Torta, 2015 in Pain, Emotion and Cognition: A complex Nexus

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Neuropsychology

= localizing mental processes in regions of the brain by inferring normal


processes from brain lesions

= characterize the cognitive dysfunction produced by a lesion of a cortical


area, with the aim to establish a link between a specific function and that
cortical area

“the way how the cognitive system is deconstructed is related to its


structure and rules of normal functioning” (Seron, 1994)

= knowledge of normal function that can be derived from the description of


a pathological state.
Legrain & Torta, 2015 in Pain, Emotion and Cognition: A complex Nexus

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Plan

1. Introduction générale: psychologie cognitive & neuropsychologie


2. Fonctions cognitives: mémoire, fonctions exécutives, attention, cognition
sociale, langage, praxies, perception
3. Cognition et douleur: perception spatiale et attention
4. Application clinique: syndrome douloureux régional complexe
5. Perspectives

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La mémoire

• Ensemble de systèmes mnésiques (relativement) indépendants

• Ensemble de mécanismes (encodage-stockage-récupération)

• Reposent sur des régions cérébrales distinctes

Diversité de fonctions mnésiques diversité de plaintes

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La mémoire

Mémoire de travail Mémoire à long terme

• Stockage temporaire • Durée de stockage


• Capacité limitée potentiellement illimitée
• Stockage passif • Capacité illimitée
• Traitement de l’information: • Stockage souvenirs personnels,
recherche d’information en MLT, connaissances sémantiques,
gestion ressources de stockage, etc procedures d’actions, etc

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La mémoire – Mémoire de travail

Pour
Pour informations
informations non-verbales
verbales : Traitement,
auditives, manipulation de
écrites, etc l’information

Amodal

Adapté de Meulemans,
2009-2010

K3050 Neuro clin 2 2018-2019


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Parnasse-ISEI HELdV
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La mémoire – Mémoire de travail

Régions
Régions fronto-pariéto-
fronto- occipitales (D)
pariétales
Régions
préfrontales

Adapté de Meulemans,
2009-2010

K3050 Neuro clin 2 2018-2019


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Parnasse-ISEI HELdV
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La mémoire – Mémoire à long terme


(Tulving 1995)

Circuit de Papez (adapté de Gil, Neuropsychologie,


2018)

• Plusieurs sous-systèmes relativement indépendants


• Structures cérébrales différentes, mais en général lobe temporal (bilatéral) avec
l’hippocampe, « circuit de Papez » pour l’encodage, l’apprentissage et consolidation +
régions préfrontales

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme sémantique

• Connaissances générales sur le monde

Par ex. : Date de Noël, signification de mots, Paris=capitale de la France, etc.

• Connaissances décontextualisées: on se souvient du fait seulement (et


pas de l’épisode)

• Déficits dans:
 Alzheimer
 Démences sémantiques
 AVC, avec troubles sémantiques spécifiques: à une catégorie (ex.:
outils..), une modalité d’entrée (ex. visuelle…), etc.

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La mémoire – Mémoire à long terme procédurale

• Chargé de l’encodage (apprentissage), du stockage et de la récupération


d’habilités perceptivo-motrices, perceptivo-verbales et cognitives
• Procédures d’actions automatisées, « mémoire du faire »

Ex.: Conduire, nager/rouler au vélo, dactylo, règles de jeu, etc.

• Acquisition progressive, basé sur la répétition


• La connaissance s’exprime dans l’action
• L’accès verbal à la connaissance est difficile

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La mémoire – Mémoire à long terme des représentations perceptives

• Mémoire de la forme/structure des objets, forme auditive et visuelle des


mots par exemple
• Plusieurs mémoires: vision, olfaction, l’audition, etc.
• Mémoire perceptive, résulterait de la mise en jeu d’un système de
représentation perceptive
• Systèmes pré-sémantiques
• Récupération le plus souvent inconsciente, sur un mode implicite, sans
récupération de l’expérience antérieure d’apprentissage (// mémoire
procédurale)
• Sous-tendent les effets d’amorçage perceptif ou de priming

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La mémoire – Mémoire à long terme des représentations perceptives

Les effets d’amorçage perceptif ou de priming – exemple

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique

• Permet l‘acquisition et le rappel des évènements que nous avons vécus


personnellement dans le passé
Ex.: dernières vacances, repas de la veille, etc.

• Rappel du contexte d‘encodage, enregistré dans le temps et l‘espace (≠


mémoire sémantique)
• Lorsque les faits se rapportent à notre vie personnelle = mémoire
autobiographique épisodique
• Voyage mental vers le passé, „on revit l‘évènement“
• La plupart des tests de mémoire = tests de mémoire épisodique, par ex.
présentation d‘une liste de mots pour rappel ultérieur
• Mémoire épisodique verbale et visuo-spatiale

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique

• Plusieurs processus

 Encodage: traitement élaboré, liaison des traits constitutifs de l’épisode


(lien avec attention, motivation, etc.)
 Stockage/consolidation (plasticité cérébrale)
 Récupération: « reconstruction » de l’épisode

Processus associatifs vs. stratégiques

Activation automatique d’un Recherche active permettant


trace en mémoire (nécessite de réinstaller un contexte de
un recouvrement suffisant récupération et de localiser un
entre l’information contenue indice de récupération à partir
dans l’indice et dans la trace) duquel les processus
associatifs pourront opérer 20
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique

Ex. Liste de mots pour rappel ultérieur

Processus associatifs vs. stratégiques

Rappel indicé: ex. donne Rappel libre: aucun indice est


catégorie mots fourni
Reconnaissance: ex.
présente liste avec items
Processus de récupération
cibles + distracteurs,
stratégique +++ (lien avec
familiarité
fonctions exécutives)

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique- Troubles

• Troubles de mémoire les plus fréquents

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique- Troubles

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique- Troubles

„Syndrome amnésique“

2e vocal

Gruppe de recherche sur l‘alcool


et les pharmacodépendances 24
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique- Troubles

„Syndrome amnésique“

Amnésie antérograde

• Difficultés d’apprendre et de retenir de nouvelles informations APRES la lésion


cérébrale
• Le plus souvent après traumatisme crânien ou AVC, syndrome Korsakoff
• Syndrome amnésique ≠ amnésique post-traumatique: dans période qui suit le
trauma/sortie de coma  période de confusion mentale
- Altération de l’éveil, propos incohérents, troubles attention, désorientation spatio-temporelle,
confabulations, oubli à mesure et fausses reconnaissances, etc.

• Patient ne fixe pratiquement aucune information, ne s’en souviendra pas plus


tard

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique- Troubles

„Syndrome amnésique“

Amnésie rétrograde

• Difficultés d‘évoquer ou de reconnaître des évènements qui se sont produits


AVANT l‘atteinte cérébrale
• Encodage OK
• Soit trouble de la consolidation, soit de la récupération
• Lacune mnésique de durée variable (quelques secondes à plusieurs
semaines/années, parfois plages lacunaires en îlots
• Lacune tendance à rétrécir jusqu‘à l‘obtention d‘une lacune définitive
• Souvenirs anciens > récents (loi de Ribot)

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

„Syndrome amnésique“

- Dissociation mémoire explicite/ mémoire implicite

Récupération consciente et Une expérience préalable


intentionnelle d’une information influence le comportement du
acquise antérieurement sujet dans des tâches qui
(mémoire « déclarative ») n’exigent pas de rappel
conscient ou intentionnel de
Ex. liste de mots cette expérience (« mémoire
non déclarative)

Généralement préservé

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

„Syndrome amnésique“

- Dissociation mémoire explicite/ mémoire implicite

Patients amnésiques capable d’apprendre de nouvelles habilités?

Ex. Tâche de lecture en miroir

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Hypothèses pour expliquer le syndrome amnésique ?

• Déficit à l’encodage ?
Principe « profondeur d’encodage »: plus traitement profond,
plus la trace mnésique sera solide ( traitement élaboratif et
traitement distinctif)
 Amnésiques ne développeraient pas un encodage assez
profond  mais pas de troubles sémantiques?  encodage
encore possible, mais pas effectué?
Seron, 2007-2008

• Déficit à la consolidation/stockage ?
Souvenirs initialement stockés par structures sous-corticales (hippocampe), ensuite transfert vers néo-cortex associatif
 lésion de cette structure  syndrome amnésique: amnésie antérograde et amnésie rétrograde temporellement limitée
(transfert vers cortex pas complètement réalisé)

MAIS ne rend pas compte des amnésies rétrogrades étendues! Et explique mal que reconnaissance > rappel libre

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Hypothèses pour expliquer le syndrome amnésique ?

• Déficit de la récupération ?
Nécessité de pouvoir localiser un souvenir pour le récupérer
 nécessité d’inhiber des compétiteurs
- Appris avant (interférence pro-active)
- Appris après (interférence rétro-active)
Ex. indiquer nouvelle adresse

Seron, 2007-2008
Hypothèse: les amnésiques seraient plus sensible à l’interférence

• Déficit dans le traitement du contexte ?


Non récupération de l’information cible parce que difficulté dans récupération du contexte (= ex. le lieu, le
moment, la source, l’état psychologique de la personne)

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique - Troubles

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Amnésie transitoire

Ictus amnésique (amnésie globale transitoire)


• Anomalie cérébrale temporaire – étiologie méconnue (accident ischémique?
épilepsie?)
• Forme temporaire de syndrome amnésique
• Fréquent chez les personnes âgées ou souffrant de migraine
• Apparition soudaine
Seron, 2007-2008

L’amnésie post-traumatique
• Période de longueur variable
• Suite à un traumatisme crânien
• Patient confus, désorienté, amnésie rétrograde + antérograde

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Amnésie progressive – déficits mnésiques dans pathologies dégénératives

• Maladie d’Alzheimer: déficits mémoire épisodique = premier signe; souvent aussi


déficit en mémoire de travail – puis généralisation du trouble (sémantique, etc.)

• Amnésie antérograde lentement progressive: isolée pendant une période


variable, évolution vers une démence

• Démences sous-corticales (Parkinson, Huntington, …): trouble mnésique de type


« frontal » (cf. chapitre fonctions exécutives) mémoire épisodique
(indices/reconnaissance > rappel libre) + mémoire procédurale

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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique

Meulemans, 2009-2010
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La mémoire – Mémoire à long terme épisodique – Troubles

Amnésie psychogène

• Pas de dysfonctionnement organique


• Certains cas d’amnésies rétrogrades isolées
• « fugue »

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La mémoire – Intervention de facteurs non mnésiques

• Ralentissement du traitement de l’information

• Troubles de mémoire épisodique consécutifs à une lésion frontale  trouble


mnésique spécifique ou trouble plus général?

Ex.: difficultés à inhiber des informations non pertinentes

 Fonctions exécutives

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Les fonctions exécutives

• Anciennement: “fonctions frontales”


• Longtemps considérées comme le résultat d’une activité exclusivement
frontale  mais existence de réseaux entre aires corticales et sous-
corticales

• Ensemble des processus dont la fonction principale est de faciliter


l’adaptation du sujet aux situations nouvelles et/ou complexes, et ce
notamment lorsqu’il ne peut utiliser ses habilités cognitives sur-apprises
(les routines d’actions) pour faire face à la situation

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Les fonctions exécutives

• Exemples de situation impliquant les FE (Rabbit, 1997)

 Nouveauté
 Recherche consciente et active d’information en mémoire
 Empêcher/inhiber la production de réponses non appropriées
 Aller à l’encontre d’une habitude
 La détection et correction d’erreurs
 Coordonner la réalisation simultanée de deux tâches
 Planification et décision
 Maintenir l’attention soutenue sur de longues périodes de temps
 Allocation de ressources attentionnelles
 ….
Le plus souvent des situations qui impliquent un accès à la conscience

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle de la mémoire de travail de Baddeley (cf. partie mémoire)

- Système attentionnel de contrôle


- Sélection stratégies cognitives
- Coordination d’informations de diverses
sources
- Coordination de double tâche
- Mise à jour de l’information
- Récupération informations en MLT

….

! Proche de la définition et des situations


impliquant les fonctions exécutives

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1980)

Trois composantes principales

- Le schéma d’action
- Le gestionnaire de conflits
- Le système de superviseur attentionnel
(SAS)

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1980)

Le schéma d’action (scripts, plans, etc.)

= unité de base du modèle


= connaissances qui contrôlent des
séquences d’actions/pensées sur-apprises
= routines d’action, dans situations
familières ou routinières
= peu de contrôle nécessaire

Ex.: conduire voiture, boire un verre, etc

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1980)

Le gestionnaire de conflits

- Fréquemment plusieurs schémas


activés en même temps
 Activation d’un schéma d’action
pertinent/adéquat et inhibition des
schémas non pertinents
- Agit rapidement
- Obéit à des règles strictes
- Dans situations familières

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1980)

Le système de superviseur attentionnel

- Quand les routines ne suffissent plus


- Mécanisme de contrôle
- Dans situations impliquant un
processus de planification ou de prise
de décision
- Contrôle plus lent et délibéré que celui
du gestionnaire de conflits, plus flexible

Ex.: situations nouvelles, dangereuses,


difficiles, etc.

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)


En faveur du fractionnement du fonctionnement exécutif

 Trois fonctions principales, avec une certaine indépendance :

- Mise à jour
- Inhibition • N’exclut pas d’autres
- Flexibilité composantes
• Tests classiques pour tester le
 Mécanismes communs: fonctionnement exécutif mettent
- Maintien d’infos en MdT le plus souvent en jeu plus d’un
- Inhibition processus exécutif
- Mécanismes attentionnels

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Mise à jour (updating)

• Concept lié à mémoire de travail


• Codage et monitoring de l’information entrante selon sa pertinence pour la
tâche et plus spécifiquement le remplacement de l’information ancienne non
pertinente par de l’information nouvelle

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Inhibition

• Empêcher que des informations non pertinentes entrent en MdT


• Supprimer les informations devenues inutiles
• Capacité d‘inhiber de manière délibérée des réponses dominantes, routinières,
automatiques

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Troubles des processus inhibiteurs et vie quotidienne

• Incapacité générale de réfréner un comportement automatique inadéquat en


actes, paroles ou en pensées
• Disgressions dans le discours
• Impossibilité d‘inhiber le flux de pensées, les idées qui jaillissent naturellement
• Distractibilité accrue (impossibilité d’inhiber les stimuli non pertinents de
l’environnement: « comportement d’utilisation », copie gestes de l’interlocuteur
• …

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Troubles des processus inhibiteurs et vie quotidienne - Exemples

Seron, 2007-2008

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Inhibition
Test de Hayling
 Verbale et motrice

Test de Stroop

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Inhibition

 Verbale et motrice

Tests de type go/no go: présentation de différents stimuli, certains sont


des cibles, d‘autres des distracteurs  répondre aux cibles (go) et ne pas
répondre aux distracteurs (no go) (temps de réaction, omissions, fausses
alarmes)

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Flexibilité

• Capacité d’engager/désengager son attention entre les tâches, des


procédures et des états mentaux

• Déplacent focus attentionnel d’une classe de stimuli à une autre: lien avec
l’inhibition (résister aux interférences d’une autre classe de stimuli par
ex.)

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Troubles de flexibilité et vie quotidienne

• Rigidité mentale: patient n’aime pas sortir de ses routines/habitudes


• Persévérations
• Renvoie à la prise d’initiatives
 “hypo-prise d’initiatives”, “pseudo-dépression”
 “hyper-prise d’initiatives”, “pseudo-psychopathie”

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Flexibilité
Seron, 2007-2008

• Flexibilité réactive: capacité à alterner entre des sets cognitifs


différents, déplacement du focus attentionnel d’une classe de stimuli à
une autre

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Les fonctions exécutives

• Plusieurs modèles théoriques

Modèle des trois facteurs de Myake (2000)

Flexibilité Seron, 2007-2008

• Flexibilité spontanée: production spontanée d’un flux d’idées ou de


réponses suite à une incitation

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Les fonctions exécutives

• Organisation et planification, résolution de problèmes


 Difficultés dans vie quotidienne: difficultés organisation temporelle de la journée,
dans la structure des discours/conversations, dans résolution de problèmes quotidiens 
obstacle à reprise activité professionnelle

 Tour de Londres: planification de l’action dans une situation nouvelle

Seron, 2007-2008

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Les fonctions exécutives et mémoire

• Troubles mémoire longtemps sous-estimés après lésion frontale

 En MLT épisodique: déficit rappel libre, rappel indicé et reconnaissance OK,


mauvaise organisation de recherche, pas les bons indices de rappel

 En MdT: déficit de l’administrateur central, difficultés de résister aux


interférences ou de gérer deux tâches en même temps

 Les confabulations: déficit dans les processus de vérification ? Problème


d’inhibition des pensées intrusives? Confusion entre informations proches? …

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Les fonctions exécutives et l’attention

Seron, 2007-2008

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Les fonctions attentionnelles

• Attention = fonction de base, requise quelle que soit le type d’activité


cognitive (actes, comportements et pensées), à chaque étape

 souvent une priorité en revalidation neuropsychologique


 difficultés d’évaluation

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Les fonctions attentionnelles

• 2 axes (Van Zomeren & Brouwer, 1994)

Intensité Sélectivité

• Alerte • Fonctions de focalisation


• Vitesse de traitement • Flexibilité
• Attention soutenue • Capacité de traitement
• Vigilance

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Les fonctions attentionnelles – L’axe d’intensité

Alerte et vitesse de traitement

Alerte= état général d’éveil/réactivité de l’individu, correspond à sa


disposition à traiter les informations et à répondre rapidement aux
stimulations de l’environnement

- tonique= état global d’éveil du sujet


Evaluation de la vitesse de traitement de l’information avec des tâches des temps de réaction
- phasique= modification rapide de l’état d’alerte suite à la présentation
d’un signal avertisseur (optimisation de l’état de préparation)
Evaluation de la vitesse de traitement de l’information avec des tâches des temps de réaction
avec un signal avertisseur

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Les fonctions attentionnelles – L’axe d’intensité

Attention soutenue
• Situations nécessitant un traitement actif ininterrompu
Ex.: métier d’interprète, cours/conférence, conduite automobile dans circulation dense, etc.

Vigilance
• Capacité à maintenir un niveau d’efficience attentionnelle suffisant dans
des tâches monotones/de longue durée/au cours desquelles le nombre
de stimuli est peu élevé
Ex.: sécurité contrôle d’écrans vidéo, chasseur à l’affût, etc.

62
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Les fonctions attentionnelles – L’axe sélectivité

Fonctions de focalisation  L’attention sélective

• Aspect de l’attention le plus étudié Meulemans, 2009-2010


• « prêter attention à », « fixer ou porter son attention sur », « être
concentré », ….
• Double mécanisme :
1) Activation de processus de centration sur l’objet de l’attention
2) Inhibition active d’éléments distracteurs

Tâches: épreuves de barrage, test de Stroop (cf. fonctions exécutives), etc.

K3050 Neuro clin 2 2018-2019


63
Parnasse-ISEI HELdV
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

- prioritize the processing of some inputs at the expense of other inputs


(physical objects or mental representations of objects/ideas)

- prioritize and facilitate the perception of information that enables us to


select the most efficient action

- based on the environmental context and the individual’s goals

 bottom-up and top-down selection of information

64
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Bottom-up selection Top-down selection

- Stimulus-driven/exogenous: - Goal-directed/endogenous:
attention captured by the stimulus selection of information regulated by
itself, according to its salience (ability the relevance of the stimuli as a
to stand out % surrounding or function of cognitive objectives and
preceding stimuli) motivations

- Involuntary capture - Voluntary

65
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Adapted from
Socialphysicist, slideshare.net

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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

www.youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

www.youtube.com/watch?v=IGQmdoK_ZfY
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Hemispatial neglect

- Attention disorder
- Consecutive to lesion in one hemisphere (right > left)
- Deficits in consciously orienting toward, reporting and exploring stimuli
in the side of space/of the body contralateral to the damaged
hemisphere (the left side in case of right hemisphere damage)

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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Hemispatial neglect

70
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Hemispatial neglect

- Not mainly due to peripheral sensory or motor deficits


- Less explorative behaviours towards the contralesional space & deficits
mental representation of this space
- Can affect different sensory modalities and spatial reference frames
- Patients usually not aware of their deficits (anosognosia)

71
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Extinction

- Frequently considered as a milder form of hemispatial neglect


- Attention disorder
- Consecutive to lesion in one hemisphere (right > left)
- Deficits in detecting/responding to a contralesional stimulus
 but only if presented simultaneously with an ipsilesional stimulus
 usually capable to detect the contralesional stimulus when presented
alone

72
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Les fonctions attentionnelles – L’attention sélective

Extinction

di Pellegrino et al., Neuropsychologia, 1997

73
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Les fonctions attentionnelles – L’axe sélectivité

Flexibilité (cf. chapitre FE)

• Capacité à déplacer, réorienter le focus de l’attention


• Mécanisme essentiel intervenant dans toute situation complexe
• Si déficit: comportement persévérateur, manque de souplesse mentale

Tâches: cf. chapitre fonctions exécutives

Capacité de traitement  Attention divisée

• Quantité de ressources attentionnelles est limitée  répartir


Ex.: prendre des notes tout en téléphonant, discuter tout en courant, etc.

74
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La cognition sociale

• Processus et connaissances qui entrent en jeu lorsque nous


interagissons avec d’autres personnes
• Troubles sont fréquents, mais peu de modèles et peu d’outils
d’évaluation et de rééducation
• Répercussion importantes sur réinsertion socioprofessionnelle et bien-
être
• Différentes composantes

Seron & Vanderlinden, Traité de neuropsychologie


clinique, 2014
75
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La cognition sociale – L’attention sociale


• Automatique
• Attention dirigée vers indices dans notre environnement pertinents sur le plan
social
1) Visage, voix, yeux de l’autre
2) L’autre nous regarde-t-il? Regarde-t-il autre chose?

= mécanismes d’attraction et de réorientation de l’attention, permettent une attention


conjointe, indispensable pour une interaction efficace avec autrui

• Réseau cérébral relativement étendu: amygdale et sillon temporal supérieur

• Déficit: ne plus détecter automatiquement si l’autre nous regarde, ne plus être capable de
regarder automatiquement son interlocuteur ou de maintenir le regard lors d’interactions
sociales  absence d’attention conjointe pourrait refléter aux yeux de l’interlocuteur un
manque d’intérêt à son égard

Seron & Vanderlinden, Traité de neuropsychologie


clinique, 2014
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La cognition sociale – L’attribution sociale (1)


• Inférer l’état mental transitoire d’une personne (ex. état émotionnel, ses intentions, ses
désirs dans une situation particulière ou ses connaissances/pensées à propos d’une situation
ponctuelle)
• Inférer les caractéristiques plus stables d’une personne (ex. traits de personnalité,
croyances religieuses ou politiques)

 Prédire le comportement d’autrui

• Empathie, théorie de l’esprit (« theory of mind ») : connaissances conceptuelles à


propos des états mentaux, « prise de perspective »

• Cortex préfrontal inférieur, jonction temporo-pariétale, pôles temporaux, cortex


cingulaire postérieur

• Evaluation: la tâche de fausse croyance


Seron & Vanderlinden, Traité de neuropsychologie
clinique, 2014
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La cognition sociale – L’attribution sociale (2)

Tâche de fausse croyance

Adapté de Hocquard, Sciences cognitives, 2013

Où Maxime pense-t-il que se trouve l’objet?

78
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La cognition sociale – La cognition morale (1)


• Connaissance des règles appliquées dans notre société et ses valeurs
• Nos réactions émotionnelles lors d’interactions sociales
 Réguler nos comportements de manière à être sensible non pas seulement à notre propre
bien-être mais aussi à celui des autres

Ex. colère face à l’auteur d’un acte injuste, la culpabilité face à une règle sociale ou morale que l’on a
enfreinte

• Rôle fondamental dans la régulation du comportement dans des situations


sociales

• Cortex préfrontal ventromédian et/ou orbital

• Déficit: sociopathie acquise, démences fronto-temporales


Seron & Vanderlinden, Traité de neuropsychologie
clinique, 2014
79
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La cognition sociale – La cognition morale (2)

• Evaluation:
• ex. tests d’intelligence sociale
 « the Optional Thinking Test » (X casse le pot de fleurs de sa femme, que peut-il faire pour que sa femme
ne se mette en colère ?)

• ex. tests sur la connaissance et le jugement du bien et du mal

 « Moral Behavior Inventory » (juger sur une échelle à 4 points à quel point il est moral de faire des
actions énoncées, par exemple « prendre la plus grosse part d’un gâteau)

Seron & Vanderlinden, Traité de neuropsychologie


clinique, 2014

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Le langage

• 2 pôles
Réceptif Adapté de Gil, Neuropsychologie, 2018 Expressif
• Porte d’entrée • Porte de sortie
• L’audition + compréhension langage • Phonation/articulation verbale
parlé • Ecriture
• Vision + compréhension langage écrit
• Aire de Wernicke, dans circonvolution • Aire de Broca, dans circonvolution
temporale postérieure (aire frontale inférieure
associative auditive) + lobule pariétal
inférieur
• Échange entre les deux
(faisceau arqué)
Association québécoise des neuropsychologues
Gil, Neuropsychologie, 2018

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Le langage

• Aphasies (cf. Neuro clin 3)


• Evaluation
Réceptif Expressif
• Langage parlé: • Langage parlé:
Exécution d’ordres de complexité croissante (« Montrez- Ecoute langage spontané, répéter des mots ou
moi votre nez », « votre oreille gauche », « prenez ce crayon et
touchez votre montre », etc.) phrases, dénomination d’objets et d’images

Epreuves à choix multiple, ex. Trois papiers de Pierre Marie:


« Il y a devant vous trois papiers, un grand, un moyen et un petit. Le
grand, vous le jetterez à terre, vous me donnerez le moyen et vous • Langage écrit: idem langage parlé
garderez le petit pour vous »

• Langage écrit:
Exécution d’ordres écrits, tâches correspondance
entre textes et images
Association québécoise des neuropsychologues
Gil, Neuropsychologie, 2018

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Les praxies

• Capacités à exécuter des mouvements simples ou des séquences de


mouvements de façon volontaire, dirigés vers un but

Praxies idéatoires: réaliser une suite d’actions orientées vers un but, impliquant la
manipulation d’objets réels. Ex. allumer une bougie avec allumettes

Praxies idéomotrices: gestes simples, isolés, intransitifs (n’impliquant pas la


manipulation d’objets réels), intentionnels. Ex. réaliser sur ordre verbal ou imitation des gestes
significatifs/fonctionnels (dire au revoir avec la main, boire un verre d’eau,…) ou arbitraires (décrire un
cercle en l’air avec l’index,…)

Praxies constructives: capacité à réaliser un dessin ou à construire un objet,


assembler des éléments dans les 2 ou 3 plans de l’espace.
Eustache et al., Manuel de neuropsychologie, 2018
Gil, Neuropsychologie, 2018
83
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Les praxies

• Apraxies: trouble acquis de l’exécution intentionnelle d’un comportement moteur


finalisé consécutif à une lésion du système nerveux central, qui ne peut être
expliqué par une atteinte motrice, sensitive ou intellectuelle (cf. Neuro clin 3)

• L’hémisphère G, pariétal, cortex moteur associatif, aire motrice supplémentaire +


lésions sous-corticales

Eustache et al., Manuel de neuropsychologie, 2018


Gil, Neuropsychologie, 2018
K3050 Neuro 2 2022-2023
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La perception (gnosies)

• L’activité par laquelle l’individu fait l’expérience d’objets ou de


propriétés présents dans son environnement
• Traitement de l’information sensitive extéroceptive et proprioceptive

 Agnosie= problème de reconnaissance faisant suite à une lésion


cérébrale et survenant en l’absence de trouble sensoriel élémentaire (cf.
Neuro clin 3).
Ex.: Agnosie tactile, autotopoagnosie, agnosie visuelle (agnosie des objets, prosopagnosie),
agnosie topographique, etc.

85
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Spatial perception

= essential to act and interact with our environment – perception and


representation of the spatial relations between objects/individuals and our
own body + between different objects/individuals themselves

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Spatial perception

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Spatial perception

Somatosensory cortex
Visual cortex

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Spatial perception

- Space is perceived as a unitary representation


- but sensory information can be spatially processed according to
different frames of reference
- Reference frame= coordinate system used to define/code the position of
sensory information
- Rely on distinct neural correlates and cognitive mechanisms
- “constructed” in order to act on the world around us, to guide specific
actions , i.e. manipulating or avoiding an object

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Spatial perception
Allocentric vs. Egocentric

Adapted from Mental Imagery and Human-Computer Interaction Lab, http://www.nmr.mgh.harvard.edu

90
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Spatial perception
Allocentric vs. Egocentric

viewer-centered neglect object-centered neglect

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Spatial perception
Anatomical vs. Spatiotopic
- Anatomical frame of reference: representation
based on the ordered projection of spatially
organized receptor fields* to spatially
segregated subgroups of neurons
 Retinotopic for vision; somatotopic for
somatosensation (touch and nociception)

* The receptive field of a neuron is a region of space in which the presence of


a stimulus will alter the firing of that neuron
92
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Spatial perception
Anatomical vs. Spatiotopic
- Anatomical frame of reference: representation
based on the ordered projection of spatially
organized receptor fields* to spatially
segregated subgroups of neurons
 Retinotopic for vision; somatotopic for
somatosensation (touch and nociception)

- Spatiotopic frame of reference: space-based


representation, interaction with signals about
the postion of the body and body parts (i.e. eye
position and proprioception)
* The receptive field of a neuron is a region of space in which the presence of
a stimulus will alter the firing of that neuron
93
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Spatial perception
Anatomical vs. Spatiotopic in the case of somatosensation
The personal reference frame

- Somatotopic frame of reference: anatomical


representation deriving from somatosensory
receptive fields projecting to specific groups of
neurons in the cortex

- Non-somatotopic frame of reference:


spatiotopic representation of the body space,
interaction with proprioception
Legrain, Pain 2012

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Spatial perception
Anatomical vs. Spatiotopic in the case of somatosensation
 Dissociation between somatotopic and non-somatotopic frames of
reference in patients with tactile extinction

Smania & Aglioti, Neurology 1995


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Spatial perception
Peripersonal vs. Extrapersonal
- Peripersonal frame of reference:
representation of the space surrounding the
body, where objects are under grasp;
interaction with vision/audition (only in the
vicinity of the body) and proprioception

- Extrapersonal frame of reference:


representation of the space far from the body;
objects can only be reached by movement (or
explored by eye movements)
Legrain, Pain 2012

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Spatial perception
Peripersonal vs. Extrapersonal
 Dissociation between peripersonal and extrapersonal frames of reference in
neglect patients

Halligan & Marshall , Nature 1991

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Spatial perception
Importance of the peripersonal reference frame

Somatosensory cortex
Visual cortex

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Spatial perception
Importance of the peripersonal reference frame

- Integration of different inputs: body, external space


and proprioception

- Crossmodal interactions between stimuli from different sensory modalities


(mutual influences – changing one could change the other ?)

- Extended cortical representation of the body, beyond the physical boundaries of


the body, facilitating manipulation and defensive actions

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Spatial perception
Evidence for the peripersonal reference frame ?

 Experimental data suggesting that somatic and non-somatic stimuli interact,


especially when they are close to one another?

 Extensively studied in the context of crossmodal interactions between touch and


vision

100
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Spatial perception
Evidence for the peripersonal reference frame ?
- Multimodal neurons in ventral premotor cortex (PMv; F4/F5), ventral
intraparietal cortex (VIP), area 7b and putamen of non-human primates

- Respond to tactile stimuli applied on a given body part but also to visual
stimuli in the space surrounding the animal

Graziano & Gross, Curr Op Neurobiol 1998


Rizzolatti et al., EEG Clin Neurophysiol
1998
101
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Spatial perception
Evidence for the peripersonal reference frame ?
- Visual receptive field does not move with the position of the eyes
(≠retinotopic) but the position of the arm

Graziano et al., J Neurophysiol 1997

102
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Spatial perception
Evidence for peripersonal frames in humans: crossmodal spatial extinction
 Crossmodal extinction: perception of tactile stimuli extinguished by
contralateral visual stimuli

di Pellegrino et al., Nature 1997


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Spatial perception
Evidence for peripersonal frames in humans: crossmodal spatial extinction
 Crossmodal extinction: perception of tactile stimuli extinguished by visual
stimuli close to the contralateral hand

Ladavas et al., J Cogn Neurosci 1998

104
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Spatial perception
The temporal order judgment task

Time to study spatial perception ?

- mental chronometry to elucidate mechanisms underlying cognitive processing


- reaction times as index of processing speed

105
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Spatial perception
The temporal order judgment task

Was the left or the right the first one?

106
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Spatial perception
The temporal order judgment task

Was the left or the right the first one?

107
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Spatial perception
The temporal order judgment task

Was the left or the right the first one?

108
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Spatial perception
The temporal order judgment task
Point of subjective simultaneity (PSS)

109
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Spatial perception
The temporal order judgment task

Was the left or the right the first one?


110
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Spatial perception
The temporal order judgment task
Point of subjective simultaneity (PSS) = measure of perceptual/attentional bias

Cued side Uncued side

111
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Spatial perception
The temporal order judgment task

PSS = measure of
perceptual/
attentional bias

Roberts et al., Cognitive Neuropsych 2014


112
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Spatial perception
The temporal order judgment task

JND = just
noticeable
difference = Slope
measure of
performance, Slope Slope
based on the
slope of the
psychometric
function (steeper
= better
performance,
lower JND)

Roberts et al., Cognitive Neuropsych 2014


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Spatial perception
The temporal order judgment task

Heed & Azanon, Frontiers Psychol 2014

- crossing the hands increases JND  mismatch between somatotopic and


spatiotopic frames of reference  spatial-frames are used to code body sensations

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Spatial perception - Summary

- Sensory information can be spatially processed according to different


frames of reference
- The peripersonal frame of reference is a frame of reference to code the
position of stimuli onto the space of the body and in external space
close to the body
- Would facilitate manipulation of objects and defense behaviours
- Interaction between somatosensory, proximal visual/auditory, and
proprioceptive stimuli
- Involved in nociceptive processing and pain?

115
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Body perception and representation

• Several body representations


• Different models

Sirigu et al. (Brain, 1991); Schwoebel & Coslett (J Cogn Neurosci 1995)
 The body schema: online sensorimotor representations
 The body structural description: topological map of the body
 The body image: semantic and lexical representations of the body

116
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Body perception and representation

The body schema

• Online sensorimotor representations


• Unconscious
• Testing:
hand laterality task: measuring the time needed
to judge whether the hand is a left vs. right hand – reflects
the time used to mentally rotate the hand

• Hand immobilization affects its schema


 Body schema is plastic and shaped by
sensorimotor experiences

Meugnot et al., Exp Psychol 2014 117


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Body perception and representation

The body structural description

• topological map of the body


• cf. spatial perception/anatomical frame of reference
• unconscious ?
• testing: pointing body parts, localization of tactile input

Clinical example of autotopagnosia (Sirigu et al. 1991): unable to localize different body parts
on own body, examiner’s body or a doll, from verbal or non-verbal instruction

Functional definition of body parts OK, localization of object parts OK

118
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Body perception and representation

The body image

• Semantic and lexical representations of the body


• Conscious knowledge about the body
• Testing: matching body parts by functions, to clothes, to objects, etc.

119
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Exercice

Impact des troubles cognitifs et/ou leur prise en charge sur la rééducation
kinésithérapeutique?

120

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