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THod 2014 BONHOMME Clement
THod 2014 BONHOMME Clement
fr
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
BONHOMME
(CC BY-NC-ND 2.0)
BU-ODONTOLOGIE
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D 344 01 0926 0
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
par
BONHOMME Clément
JURY
BONHOMME
(CC BY-NC-ND 2.0)
Sommaire
Glossaire
Introduction
1 La déontologie des chirurgiens-dentistes
1.1 Le Code de déontologie
1.2 Le Conseil de l'Ordre
2 Les différents systèmes d'assurance santé
2.1 L'Assurance Maladie Obligatoire et l'UNCAM
2.2 L'Assurance Maladie Complémentaire et l'UNOCAM
3 Les principes déontologiques fondamentaux
3.1 Le secret médical
3.1.1. définition et législation
3.1.2. les systèmes d'assurance santé et le secret médical
3.2 Le libre choix du praticien
3.2.1. définition et législation
3.2.2. les systèmes d'assurance santé et le libre choix du praticien
3.3 L'indépendance professionnelle du praticien
3.3.1. définition et législation
3.3.2. les systèmes d'assurance santé et l'indépendance professionnelle du praticien
3.4 L'exercice non commercial de l'art dentaire
3.4.1. définition et législation
3.4.2. les systèmes d'assurance santé et l'exercice non commercial de l'art dentaire
4 Prospectives d'avenir
4.1 Projet de proposition de loi Le Roux
4.2 Accord interprofessionnel pour la sécurité de l'emploi
4.3 Avenant n°3 de la convention nationale des chirurgiens-dentistes et charte de
bonnes pratiques
Conclusion
Bibliographie
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Glossaire
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Introduction
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déontologiques, au même titre que la Sécurité Sociale.
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Cependant un principe est «qui paye commande !» : face aux organismes
d'assurance complémentaire devenus majoritaires dans le financement du
domaine dentaire, quel poids représentent le chirurgien-dentiste et son patient,
dans leurs droits respectifs et dans une pratique éthique de la santé ? Si un
organisme comme le Conseil de l'Ordre a été chargé par le législateur de contrôler
et de faire respecter la bonne application des principes déontologiques aux
praticiens, quel organisme pourrait-être, aujourd'hui, chargé de l'imposer aux
différents organismes d'assurance santé ?
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1. La déontologie des chirurgiens-dentistes
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Le Code de déontologie n'est pas seulement établi par la profession. Si celle-
ci, représentée en l'occurrence par le Conseil de l'Ordre, est chargée de l'élaborer,
le texte qui en découle est soumis à l'Administration, au Conseil d'État et
finalement au gouvernement de la République Française. Chacun de ces
organismes a la charge de vérifier sa conformité avec les lois et autres règlements
régissant la société où exercent les chirurgiens-dentistes et a la possibilité d'y
apporter des modifications. Enfin, le Code est publié au Journal Officiel sous la
signature du premier ministre. Le Code de déontologie médicale possède une
valeur législative forte puisque celui-ci a été édicté sous forme de décret en Conseil
d'État et qu'il est partie intégrante du Code de la Santé Publique. Le Code de
déontologie précise ainsi les dispositions réglementaires concernant un exercice
professionnel. Celles-ci sont légitimement subordonnées à d'autres textes plus
importants - la Constitution de la République et le Corpus législatif - et doivent être
compatibles avec d'autres décrets commandant ou influant sur d'autres textes de
moindre portée, en particulier les arrêtés et circulaires administratives.
(TERRIER, 2003)
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chirurgien-dentiste et de sage-femme ». Composé de chirurgiens-dentistes élus
(dans les instances départementales, régionales disciplinaires et nationales),
l'Ordre des chirurgiens-dentistes est chargé de veiller au maintien des principes de
moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de l'art dentaire,
comme le précise l'article L.4121-2 du Code de la Santé Publique :
L'Ordre prend des décisions dans le cadre des textes légaux qui le régissent ;
il ne peut agir que dans les limites de sa compétence définie par la loi.
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L'organisation de l’Ordre des chirurgiens-dentistes repose sur une structure
composée du Conseil National, de conseils régionaux et inter-régionaux et de
conseils départementaux.
Organisme privé à mission de service public, l'Ordre est une structure
strictement professionnelle et ne subit aucune tutelle. Ses membres sont des
conseillers élus par l'ensemble des chirurgiens-dentistes français qui assurent, seuls,
le financement de l'institution par une cotisation obligatoire.
L'Ordre est l'interlocuteur, parfois même le conseiller des pouvoirs publics,
notamment en donnant son avis sur les projets de règlements, de décrets ou de
lois qui lui sont soumis par les autorités. L'Ordre porte aussi les intérêts des
patients et de la profession auprès des institutions européennes.
(P0UILLARD, 2011)
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2. Les différents systèmes d'assurance santé
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« La Nation assure à l'individu et à la famille les
conditions nécessaires à leur développement.
Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la
mère et aux vieux travailleurs, la protection de la
santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs.
Tout être humain qui, en raison de son âge, de son
état physique ou mental, de la situation
économique, se trouve dans l'incapacité de
travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des
moyens convenables d'existence »
Préambule de la Constitution de 1946
Ainsi donc, le 22 mai 1946, une loi établira le principe d'une généralisation
de la Sécurité Sociale à tous les Français, salariés ou non salariés.
La Sécurité Sociale va désigner un ensemble de dispositifs et d'institutions qui ont
pour fonction de protéger les individus des conséquences de situations ou
d'événements divers, généralement qualifiés de « risques sociaux ». Quatre
branches sont définies par le Code de la Sécurité Sociale en France qui sont censées
couvrir chacune un type de risques avec les modes de couverture et prestations
prévus pour les ayant-droits concernés :
- la branche maladie (maladie, maternité, invalidité, décès) ;
- la branche accidents du travail et maladies professionnelles ;
- la branche vieillesse et veuvage (retraite) ;
- la branche famille (dont handicap, logement...).
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selon ses moyens (cotisations sociales sur les revenus du travail à l'origine, et
aujourd'hui du capital) et reçoit selon ses besoins (de soins médicalement justifiés).
Ainsi, toute personne qui réside de manière régulière en France, et qui cotise à la
Sécurité Sociale a le droit à la protection sociale, quelle que soit sa situation, son
état de santé etc.
(DORION et GUIONNET, 2004)
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En marge de ces trois grands régimes subsistent, aujourd'hui, plus de 100 régimes spéciaux qui préexistaient à la
création de la Sécurité Sociale et dont l'autonomie a été maintenue en 1946, dans le but de conserver des avantages
statuaires spécifiques : SNCF, RATP, EDF-GDF, Assemblée Nationale, Banque de France, régime des mineurs, militaires,
régime des cultes, etc. Le régime des étudiants - pourtant créé postérieurement (23 septembre 1948) au régime général
- ne lui est pas intégré et devient un régime spécifique dont la gestion est confiée à un opérateur privé, puis plus tard, à
plusieurs opérateurs privés se trouvant en situation de concurrence.
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régir les rapports entre ces deux organismes. Elles ont permis d'appliquer des tarifs
et un remboursement des actes odontologiques. Tout chirurgien-dentiste exerçant
à titre libéral, ou salarié d'un autre praticien exerçant à titre libéral, peut choisir
d'adhérer à ce dispositif. La Convention Nationale des chirurgiens-dentistes
actuellement en vigueur a été conclue et signée en mai 006. lle a été négociée
entre, d'une part, l' C et, d'autre part, la Confédéra on a onale des
Syndicats Dentaires (CNSD) et l'Union des Jeunes Chirurgiens-Dentistes – Union
Dentaire (UJCD-UD). Elle a été publiée au Journal Officiel de la République
Française du 18 juin 2006.
Cette convention rappelle toujours l'attachement qu'ont les deux parties
pour le respect de la déontologie médicale, afin de
« garantir la qualité des soins dispensés, et à
préserver l'accès aux soins dentaires aux assurés
sociaux ».
- préambule de la convention nationale des
chirurgiens-dentistes
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2.2 L'Assurance Maladie Complémentaire
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Il existe différents types d’organismes complémentaires d'assurance
maladie :
- les mutuelles : organismes à but non lucratif, régis par le code de la
mutualité, dans lesquels les adhérents participent directement, ou par
l’intermédiaire de leurs représentants élus, au fonctionnement et aux
décisions ; (86% de l’ensemble des organismes complémentaires pour 59%
des parts de marché)
- les entreprises d’assurances : organismes régis par le code des assurances,
qui peuvent être soit des sociétés anonymes, soit des sociétés d’assurances
mutuelles ; (10% des organismes complémentaires pour 24% des parts de
marché)
- les institutions de prévoyance : organismes à but non lucratif régis par le
code de la sécurité sociale, gérés à parité par les représentants des
employeurs et les représentants des salariés, dont l'objectif est de couvrir
les salariés et anciens salariés dans le cadre de la branche professionnelle ou
de l’entreprise. (4% des organismes complémentaires pour 17% des parts de
marché)
En fait, lorsque les mutuelles assurent un risque santé, elles le font presque
à l'exclusion de toute autre activité. Près de 90 % de leur chiffre d’affaire global
concerne l'activité santé, alors que ce taux n’est que de 47 % pour les institutions
de prévoyance, et de seulement 13 % pour les entreprises d'assurances. Ces deux
derniers organismes ne proposaient à leur origine que des contrats d'assurance
automobile et habitation, et ne se sont que progressivement diversifiées dans la
santé, ainsi que dans des produits d'épargne et de prévoyance.
(DREES, 2012)
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d’organismes. Les mutuelles proposent essentiellement des contrats « santé »
individuels : une personne choisit seule un contrat en fonction des garanties qu’il
lui offre. Les entreprises d’assurance et les institutions de prévoyance proposent
essentiellement des contrats « santé » collectifs : ici, ce sont des entreprises qui
souscrivent un contrat d'assurance pour leurs employés. Dans ce cas, l’entreprise
prend en charge une partie de la prime d’assurance (généralement 50%). Ce
contrat est assorti d’exonérations sociales pour l’employeur et d'exonérations
fiscales pour les salariés.
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L’ OC a vu ses compétences renforcées et étendues progressivement,
notamment par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 qui lui donne
le droit de participer, si elle le souhaite, aux négociations conventionnelles, dès lors
que les organismes d'assurance santé complémentaire assurent la majorité des
remboursements du secteur, ce qui est le cas aujourd'hui du secteur dentaire.
n effet, les dépenses dentaires ont représenté au total 10, milliards d’euros en
2011 dont :
- 34 % par l’ ssurance aladie Obligatoire
- 37 % par l’ ssurance aladie Complémentaire
- 28 % restent à charge des patients.
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3. Les principes déontologiques
fondamentaux
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qu'ils ont pu faire, mais aussi des déductions qu'ils ont pu tirer de leurs
observations. Outre les interdictions qui lui sont relatives en vue de protéger le
secret médical, les textes imposent d'autres obligations aux chirurgiens-dentistes :
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Suite à la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et
à la qualité du système de santé, cette obligation a également valeur légale, car
elle est codifiée dans les dispositions législatives du code de la santé publique,
dans les termes suivants :
« Toute personne prise en charge par un
professionnel, un établissement, un réseau de
santé ou tout autre organisme participant à la
prévention et aux soins a droit au respect de sa vie
privée et du secret des informations la
concernant. »
- Article L.1110-4 CSP
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secret professionnel (et donc du secret médical) fait partie des principes
déontologiques fondamentaux qui sont édictés dans l’intérêt des patients et de la
santé publique.
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3.1.2 Les systèmes d'assurance santé et le secret
médical
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On parle de "secret partagé" concernant l’échange entre le praticien traitant
et le praticien-conseil du service médical de la sécurité sociale, lui-même tenu au
secret absolu. C’est pourquoi, les dentistes-conseils des caisses de l'Assurance
aladie Obligatoire n’ont accès aux informations médicales concernant les assurés
sociaux, que dans la limite de ce qui est strictement nécessaire à l’exercice de leur
mission, d’une part, et du respect du secret médical, d’autre part. n outre, il
appartient aujourd'hui au chirurgien-dentiste de s’assurer que les modes de
transmission informatisés des données médicales répondent aux garanties de
confidentialité indispensables au bon respect du secret professionnel auquel il est
soumis.
Il n’existe pas, en revanche, de " secret partagé " entre le praticien traitant et
les praticiens consultants des organismes d'Assurances complémentaires. Le strict
respect du secret professionnel par le praticien traitant doit donc conduire à
l’interdiction pour tout chirurgien-dentiste d’adresser directement à l’organisme
complémentaire, tout document, pièce ou renseignement comportant des
informations médicales, même si la demande lui en est faite par un dentiste
consultant. Il en est de même si cette demande lui est faite par le patient lui-même
d'ailleurs. Le patient ayant donc tout pouvoir de transmettre ou non ces éléments à
son assureur, le seul moyen est de faire transiter l'information par le patient lui
même qui décidera de délivrer ou non à autrui une information qui lui est
personnelle.
Hormis certains communiqués du Conseil national de l’Ordre rappelant le
principe selon lequel c’est au patient et non au praticien d’adresser le devis
descriptif ou tout autre document à son organisme complémentaire afin de
conformer le chirurgien-dentiste à ses obligations déontologiques, on relève très
peu d'articles dans la presse spécialisée sur ce sujet. Il existe cependant de
nombreux témoignages ou exemples où le droit fondamental du patient au secret
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médical est bafoué par son organisme d'assurance complémentaire. Le patient
semble mis devant une alternative incompatible avec les droits du malade : soit il
doit renoncer au secret médical, soit il doit renoncer aux remboursements
auxquels il devrait pouvoir prétendre.
Les personnes à qui le patient confie des informations médicales
personnelles (devis détaillé, voire même des radiographies afin de vérifier que les
soins soient nécessaires alors même que la vérification devait être avant tout du
ressort du contrôle dentaire de l'Assurance Maladie) ne sont pas toujours soumises
au secret médical ni au code de déontologie. Ainsi, des chirurgiens-dentistes
consultants, voire même de simples secrétaires ont accès de façon habituelle à des
informations médicales que le patient devrait pouvoir garder secrètes. Et rien n'est
fait dans l'organisation du traitement des données pour assurer le respect de la
confidentialité et du secret médical. Pour rappel, avec l'AMO, il existe un codage
des actes destiné avant tout à assurer le secret médical, et un système de double
volet pour les actes à ententes préalables, dont l'un est destiné au contrôle avec les
actes définis, et l'autre destiné à la comptabilité où les actes sont codés et
globalisés.
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3.2 Le libre choix du praticien
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« Les principes ci-après énoncés, traditionnels dans la
pratique de l'art dentaire, s'imposent à tout
chirurgien-dentiste, sauf dans les cas où leur
observation serait incompatible avec une prescription
législative ou réglementaire, ou serait de nature à
compromettre le fonctionnement rationnel et le
développement normal des services ou institutions de
médecine sociale.
Ces principes sont :
- Libre choix du chirurgien-dentiste par le patient ;
- Liberté des prescriptions du chirurgien-dentiste ;
- Entente directe entre patient et chirurgien-dentiste
en matière d'honoraires ;
- Paiement direct des honoraires par le patient au
chirurgien-dentiste.
Lorsqu'il est dérogé à l'un de ces principes pour l'un
des motifs mentionnés à l'alinéa premier du présent
article, le praticien intéressé doit tenir à la disposition
du conseil départemental et éventuellement du
Conseil national de l'ordre tous documents de nature
à établir que le service ou l'institution auprès duquel
le praticien exerce entre dans l'une des catégories
définies audit alinéa premier et qu'il n'est pas fait
échec aux dispositions de l'article L. 4113-5. »
– Article R4127-210 CSP
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3.2.2 Les Systèmes d'assurance et le principe du
libre choix
Affirmé dans le Code de Santé Publique auquel sont soumis l'ensemble des
systèmes d'assurance santé, ainsi que dans l'article L.162-5 du Code de la Sécurité
Sociale, le droit au libre choix de son praticien a été réaffirmé dans les conventions
nationales organisant les rapports entre les praticiens libéraux et les caisses
d'assurance maladie. Cependant, si ce principe reste dans son énoncé
fondamental et reconnu, son application pose toute une série de problèmes liés
aux conditions de remboursement des soins. Le CSP donne un éclairage :
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patient et donc restreindre le libre choix auquel il a droit.
La question de la légitimité, au regard du « libre choix », d'une différence de
remboursement par l'Assurance Maladie Obligatoire pour un même acte, selon
qu'il a été dispensé par un praticien conventionné ou non, peut alors se poser.
L'éventualité d'une différence de remboursement pour l'assuré d'une
complémentaire santé, selon qu'il s'adresse à un praticien ayant signé un accord ou
non avec cet organisme, pose de façon plus pertinente cette question, en raison de
la tentation de plus en plus affirmée de ces organismes de constituer et contrôler
leur propre réseau de praticiens.
Ainsi, depuis quelques années, se développent des systèmes de réseaux de soins
de deux sortes : réseaux ouverts et réseaux fermés.
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tarifs encadrés ou limités en échange d’un certain flux garanti de patients. Ces
réseaux fermés sont aujourd'hui constitués, organisés et gérés par des courtiers
d'assurance (Santéclair, Carte blanche) et obligent le plus souvent le paiement des
honoraires en tiers payant.
Même si le droit fondamental de chaque patient au libre choix du
professionnel de santé semble être garanti, ce système serait susceptible d'être
considéré comme un détournement de « patientèle », ainsi qu’une remise en cause
du principe du libre choix du praticien par le patient qui, fortement incité par les
remboursements différenciés, s'orientera plus volontiers vers les praticiens
appartenant au réseau sur ce seul critère.
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3.3 L'indépendance professionnelle
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3.3.2 Les systèmes d'Assurance santé et
l'indépendance professionnelle
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Notre Code de déontologie, au regard de plusieurs articles, ne permet pas au
praticien d'adapter ses honoraires en fonction des garanties des mutuelles.
« Sont interdits :
1. tout acte de nature à procurer à un patient un
avantage matériel injustifié ou illicite ;
2. toute ristourne en argent ou en nature faite à un
patient... »
- Article R. 4127-221 CSP
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Le non respect de ces dispositions est passible de poursuites devant les
juridictions civiles ou ordinales. Le montant des remboursements des
complémentaires ne saurait donc constituer un élément déterminant dans la
fixation des honoraires du chirurgien-dentiste, surtout si la demande lui est faite
par la complémentaire elle-même.
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S'il convient d'être prudent sur de telles affirmations, le problème de la
déontologie médicale dans les centres mutualistes devrait alerter et inciter la
profession à la vigilance. On peut raisonnablement penser que les praticiens, quel
que soit leur mode d'exercice, sont soucieux de respecter la déontologie (dont ils
ont fait serment), dans l'intérêt médical de leurs patients. Les gestionnaires des
centres de santé, non soumis personnellement à la déontologie car non
professionnels de santé, peuvent être tentés de peser sur l'indépendance
professionnelle des praticiens qu'ils emploient dans le seul intérêt financier de leur
établissement.
En invoquant leur statut de personne morale, les centres de santé estiment
ne pas avoir à observer les obligations déontologiques des praticiens qu'ils
emploient.
Plusieurs juridictions ont été saisies par les conseils départementaux de l'Ordre
pour méconnaissance de la déontologie, pour non respect d'indépendance
professionnelle et concurrence déloyale avec publicité.
(JACOTOT, 2014)
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3.4 L'exercice non commercial de l'art dentaire
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3.4.2 Les Systèmes d'Assurance Santé et l'exercice
non commercial de l'art dentaire
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travaux, pousser plus loin ses investigations, que certains centres dentaires ou
polyvalents adoptaient des pratiques qui éliminaient certains types de patients et
développaient un recours aux prothèses dentaires pouvant apparaître excessif au
regard de l’objectif de “réduire ou de retarder le recours aux soins prothétiques”
inscrit dans l’accord de 2003. La mission souhaite ainsi appeler l’attention sur les
risques que comporte un pilotage axé uniquement sur l’optimisation des
paramètres de gestion du centre ».
(IGAS, 2013)
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4. Actualité et prospectives d'avenir
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quant à une possible atteinte de la liberté de choix du praticien par les patients, car
même si ce principe est réaffirmé dans la proposition de loi, en pratique les
patients pourraient être incités financièrement à choisir leurs professionnels de
santé sur les "catalogues" de leur mutuelle.
Ces mêmes syndicats ont signé une déclaration contre la PPL Le Roux pour
maintenir l'indépendance professionnelle. Dans celle-ci, ils dénoncent l'atteinte à
l'indépendance professionnelle des chirurgiens-dentistes que donnerait l'adoption
de ce texte, car ils seraient placés sous la dépendance des régimes
complémentaires. Ils dénoncent aussi le fait que cette PPL Le Roux "nie le caractère
médical de notre profession, l'assimile abusivement à une profession commerciale
et diffuse ainsi auprès du public une image déformée et dévalorisante de notre
profession."
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4.2 L'accord national interprofessionnel du 11
janvier 2013
Ainsi, les partenaires sociaux (Medef, CGPME et UPA du côté patronal, CFTC,
CFE-CGC et CFDT du côté syndical) ont conclu le 11 janvier 2013 un accord
permettant de renforcer la flexibilité du marché du travail en échange d’un
renforcement des droits des salariés. Dorénavant, tous les salariés qui ne profitent
pas encore d’une couverture collective à adhésion obligatoire en matière de
remboursements complémentaires de frais de santé (environ 4 millions de
personnes en France) devront pouvoir en bénéficier d’ici 016. Le financement de
cette couverture sera assuré conjointement par les salariés et les employeurs, qui
devront prendre en charge au minimum 50 % de la cotisation. L'accord a été
transcrit dans un projet de loi de "sécurisation de l'emploi", adopté en Conseil des
ministres le 6 mars 2013. Son article 1er rend ainsi obligatoire l'instauration d'une
complémentaire santé dans toutes les entreprises au 1er janvier 2016.
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- une atteinte de la liberté du salarié de choisir sa complémentaire santé ;
- une atteinte indirecte au libre choix du praticien par le salarié, qui se voit imposer
une mutuelle, donc un possible réseau de soins qui peut se limiter à un seul
praticien dans certaines régions ;
- une inégalité dans les droits sociaux des assurés, au détriment des non salariés
qui n'ont pas toujours les moyens de s'offrir une complémentaire maladie, sans
pour autant être bénéficiaires de la CMU.
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commune des actes médicaux). La transposition de la NGAP, nomenclature
officiellement "résiduelle", en CCAM, se fait en intégrant tous les actes médicaux et
dentaires pouvant être dispensés par les chirurgiens-dentistes. Elle permet de
partager avec les médecins un référentiel commun qui codifie l'ensemble de nos
actes. Ainsi, la liste exhaustive des actes est définie, les tarifs opposables sont fixés,
et les dispositions générales modifiées, pour établir une nomenclature qui doit
correspondre à la réalité de l'exercice, et permettre une revalorisation de nos actes
plus adaptée aux logiques de financement de l'Assurance Maladie.
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l'ensemble de la prise en charge des actes. Reste à savoir si elle sera bien respectée :
l'accord sera ainsi contrôlé par un comité de suivi qui aura pour objectif de mettre à
jour les difficultés et de les régler."
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Conclusion
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Bibliographie
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mars 2012
POUILLARD J., L'Ordre des Médecins, Glyphe, 2011
TERRIER E., Déontologie médicale et droit, Ed. Études hospitalières, 2003
UNOCAM, Rapport d'activité, 2012
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No 2014 LYO 10 024
Le Conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentistes doit garantir aux malades une pratique éthique
de l'art dentaire en faisant respecter le code de déontologie aux chirurgiens-dentistes, très
majoritairement libéraux à l'origine. L'Assurance Maladie Obligatoire permettait le
remboursement des actes tout en se conformant à cette déontologie, avec son propre code. Le
poids économique grandissant des systèmes d'assurance complémentaire dans le
remboursement des soins, comme dans la dispense des actes eux-mêmes, laisse apparaître le
problème du respect de la déontologie par des organismes soumis entre eux à une
concurrence sévère et à des objectifs de rentabilité et de gestion serrés. Les dérives se font au
détriment des droits fondamentaux des patients qui, croyant y voir un intérêt financier immédiat,
sont peu nombreux à s'en plaindre. Ce travail cherche à souligner les atteintes faites à la
déontologie, et celles qui sont à craindre avec des nouvelles réformes.
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