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Chaque numéro de piste correspond au numéro de chapitre respect, Exemple: piste 1 = chapitre 1 JULES Veuve nalt le 8 février 1828 & Nantes. Vingt ans plus tard, il sinstalle & Paris pour commencer ses études de droit: et suivre la tradition familiale : son pere est en effet un célebre avocat. Mais Jules Verne n'a qu'une idée en tate » Gerire Tcommence par le théAtre et, ardce 4 sa rencontre avec Alexandre Dumas, sa comédie Les Pailies rom pues peut étre jouée. Tout en continuant & travailler pour le theatre, Jules Verne écrit ses premiers romans. En 1862, il publie Ging semaines en ballon. Cette oeuvre connait immédiatement un grand suec’s. mncouragé par ces résultats, Jules Verne ne eesse alors de travailler. Les Aventures du capitaine Hatteras (1864), Les Enfants du capitaine Grant (1867-1868), Vingt mille lieues sous les mers (1870), Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1878), Lin capitaine de quinze ans (1878), Deux ins de vacances (1888) et bien d'autres romans sont publiés pour la grande joie de ses lecteurs. Tlmourt & Amiens le 24 mars 1905. © CLE International, 2009 - ISBN : 978 209 031840 1 Dans Vingt mille liewes sous tes mers, Jules ‘Verne nous fait voyager dans le monde mystérienx et fascinant des océans, Tout au long du roman, auteur nous fait découvrir une faune! et tine flore* a la fois extraordinaires et fantastiques. Mais ce roman ne serait pas complet sans son per~ sonnage mythique, le capitaine Nemo, inventeur ‘génial du sous-marin Le Nautilus, personage que Jules Verne nous permet de retrouver dans un autre de ces romans : L'Ne mystérieuse, Limage du capitaine Nemo, cet homme 2 la fois humanitaire et misanthrope’, marque en effet chaque page du roman ; c'est 2 travers Iui que les seerets de la mer nous sont dévoilés et, tout comme Aronniax, le narrateur de l'histoire, nous avons souvent le senti- ment, alt cours de notre lecture, d’étre « prisonnier » de Nemo et de son Nautilus. 1. Rune: animaux dela mer. 2 Flore: plants de la mer. $8 Misanthrope: personne qul rime pas ks compagnie des autres. Trea mots on expressions sulvis Wun axtrisque® dans e texte sont expligués dans le Vocabulaire, page 6. OHAPITRE Tvs SONNES BN 1866. Depuis quelque temps, Niessen ne tao nomene inexpliqué qu’on n'est pas pres doublier. Eneffet, plusieurs navires® ont rencontré, en mer, «une chose énorme », beaucoup plus grande et rapi- de qu'une baleine*: De quoi s'agit-il ” Personne ne le sait, Mais les langues vont bon train’ et bientét on ne: parle plus que de ce monstre marin. Le temps passe et le « monstre » continue & faire de temps en temps son apparition, Le 13 avril 1867, un navire, du nom de Scotia, ren- contre aussi le « monstre » mais, en plus, il est heur- té par hui ce qui lui cause de nombreux déats. Ufaffaire cevient inquiétante et on décide de réagir Une solution est proposée par Amérique = il faut se débarrasser du monstre. On fait done les prépara- ifs d’une expédition destinée a le poursnivre. Peu avant, alors que jtais & New York, comme jai dja publié un livre intitulé Les Mystéres des fonds 1. Les langues vont bon train Jes gens parlent beaucoup, sous-marins, le New York Herald m’a demandé diécrire un article pour donner mon opinion sur le probleme. Jai déjA examiné plusieurs hypotheses sur cet événement et Jen suis arrivé @ la conclusion guil s‘agit d'un narval* géant. C'est ve que fai expliqué dans mon article. ‘Trois heures avant le départ de [Abraham ‘Lincoln, lo bateau chargé de lexpédition, je recois chez moi la lettre suivante Monsieur Aronnaa, professeur au Muséum de Paris Hotel de la 5* avenue, New York Monsieur, St vous voulez vous joindre a Vexpédition de VAbraham Lincoln, nous serons heureuar que la France soit représenide dans ceite entreprise, Le commandant* Farragut a une cabine* & votre dis- position. ‘Tres cordialement, J.B, Hobson, Seorétaire de ia Marine* ‘Saccepte immédiatement loffre du gouvernement américain. Je fais tout de suite mes bagages avec l'aide de mon fidale domestique, Conseil, un homme fort et calme dune trentaine d’années, dix ans plus jeune que moi. (CHAPITRE Ti QUART DINEUIRE-APRES, nous quittons Thotel et. ( j nous nous rendons sur le bateau Je demande aussitét a voir le commandant Farragut. Un des marins* me conduit sur le pont* oi je me trouve en présence d'un homme & lair aimable qui me tend la main, ~ Monsieur Pierre Aronnax ? me dit-. —Lniméme. Le commandant Farragut ? En personne. Soyezle bienvenu, monsieur le pro- fesseur. Votre cabine vous attend. Je salve le commandant et vais minstaller dans ma cabine que je trouve parfait. —Nous serons bien ic, dis-je & Conseil —Tout a fait, monsieur, me répond celui-c Je laisse Conseil défaire nos bagages et je remonte sur le pont pour suivre les préparatifs de départ du batean. Le commandant Farragut est un bon maria, digne du navire quil commande Bn ce qui concerne le « monstre », aucun doute Pour lui. Crest un eétacé* et il va se battre contre lui pour en délivrer les mers. Ila done emporté dans son bateau des appareils destinés & pécher le gigantesque cétacé ; harpons', fleches, balles explosives, ete. Tous les moyens cle destruction sont IA. Mais ily a-mieux ‘encore, Ily a Ned Land, le roi des harponneurs: ‘Ned Land est un Canadien, du Québee, d’environ quarante ans, grand, fort et qui est le meilleur dans son métier. Le commandant Farragut Ta engagé pour son adresse et son sang-froid’, Il faut @tre une baleine bien habile pour échapper a son coup de harpon. “Au bout de quelques jours, je peux dire que, Ned ‘et moi, sans doute parce que nous parlons tous les deux le frangais, sommes devenus amis. J'ai beaucoup de plaisir a 6couter ses récits de péche en mer. Te 30 juin, c‘est-Rdire trois semaines apres notre aépart, le navire se trouve la hauteur du cap Blane Jusque-Ia, le voyage stest fait sans aucun incident. Nous rencontrons des bateaux de péche américains, qui nous apprennent quil n'y a aucune nouvelle du narval. Nous poursuivons notre route. Le temps est favo- rable at Ie voyage se fait dans les meilleures condi- tions. Le 20 juillet, le navire traverse le tropique du Cancer et se dirige vers les mers de Chine. C'est IA que Je cétacé est apparu pour la demiére fois ! [Cons esrnen a ata forme Cane ngue ene, 3 Hamponneor: persone qui péce avec un harp 3, Sangrld : came =B- Pour tout dire, on ne vit plus & bord ! Vingt fois par jour, on examine la mer pour voir sil apparait. On eroit le voir mais en vain. Cette recherche inutile se produit pendant des mols, Le découragement’ s'empare de tous. Le 2 novembre, le commandant Farragut prend tune décision. Si dans trois jours le monstre n'est pas apparu, le navire reprendra le chemin du retour, Deux jours passent. Dernain, a anid, expire le délai fixé par le comman- dant. La nuit approche. De gros nuages cachent la hune. Je suis appuyé a Pavant sur le bastingage* de tribord*. Conseil, posté prés de moi, regarde devant lui = Que de temps perdu, lui dis-je, que d’émotions inutiles | Vous aves raison, monsieur, mais. Conseil ne peut finir sa phrase. Au milieu du silence général, on entend la voix de Ned Land qui s'éerie = Le voila ! Devant nous ! A ce cri, nous nous précipitons tous vers le har- ponneur, Lobscurité est profonde et je me demande com- ment Ned a pu le voir, Mais il ne slest pas trompé et tous, nous apercevons Yobjet qu'il indique de la main. Acenviron 500 métres du navire, la mer semble etre 1 Bcuragenent seinen rte ue Fon pone ‘on perd courage. — = {lluminge pardessous, C’est le monstre qui, immerse & quelques metres de la surface des eaux, projette cot 6clat intense mais inexplicable. ~ Ce nest quiun groupe de molécules phosphores- centes', s'écrie un membre de Péquipage*. — Non, monsicur, dis-je. Cet éclat est. électrique. Diailleurs, voyez, vayer. | Il se déplace ! Il bouge en avant, en arriére !I1's'6lance sur nous ! — Machine en artigre | s’écrie le commandant Parragut. Les ordres sont immédiatement exécutés re décrit un demi-cercle et s’éloigne du point lumineux. ‘Mais je vois alors l'étrange animal se rapprocher de lui a une grande vitesse, . Le navite continue de fuir mais n’attaque pas. Bton- fas la remarque au commandant. — Monsieur Aronnax, me répond-il, je préfere attencire le jour pour attaquer car nous sommes face & ‘un puissant ennemi, = Vous n'avez pas de doute sur la nature de Yaniv, commandant ? — Non, monsieur, C'est un narval gigantesque mais aussi un narval électrique. . Vers minuit, animal disparait. Est-ce quil s'est enfui? Cependant, personne ne pense a dormir et on et le navi- 1. Phosphorescent: qui donne de la lumiére dans Tobscurité -10- attend tous le lever du jour en faisant les préparatifs duu combat, A huit heures, i fait enfin jour, On examine Phorizon mais on ne voit rien, La journée se passe sans autre nouvelle Enfin, le soir venu, Ned s’écrie tout & coup : ~ Hest la, & babord®, par derrigre | Nous regardons tous vers Je point indiqué. La, & plusieurs métres de nous, la clarté électrique de la veille est de nouveau apparue et nous dlistinguons un corps noir qui émerge' d'um metre au-dessus de l'eau, ~ Tout le monde est prét ? demande Ie comman- dant. Alors, & Yattaque ! Lheure de la hutte a sonné. Le navire se dirige sans bruit vers Vanimal. On ne respire plus & bord. Un silence profond régne sur le pont. Ned Land, aceroché dune main au hastingage, lave son terrible harpon de Fautre. Tout & coup, son bras se détend et Je harpon est lanieé. Jentends le choc sonore de Parme qui vient de toucher un corps dur. La clarté électrique s'éteint alors et deux énormes jets d'eau tombent violemment sur le pont du navire, faisant tomber les hommes, Un terrible choc se produit et, soudain, je suis pré- cipité dans la mer, Je suis dabord entraié a une certaine profondeur 1. Bmerger sori de Peau. -u- ais, comme je suis assez bon nageur, je parviens & remonter 2 la surface, eregarde autour de moi. La nuit est tres obscure. Japergois TAbraham Lincoln qui s'éoigne. Je me mets & erier Amoi! A moi! Mais en vain. Mes vétements cellent & mon corps et paralysent: mes mouvements, Je coule. Soudain, mes vélements sont saisis par une main forte et je me sens ramené A la surface. Jentends une voix familiére me dire = Simonsieur veut bien sappuyer sur mon épaule, ilmagera beaucoup plus facilement. ‘Je saisis d'une main le bras de mon fidéle Conse ~Toi! disse, tot! Le choc ta précipité dans eau en méme temps que mol ? ~ Non, monsieur, mais comme je suis 8 votre servi- ce, je vous ai suiv ~Merei, mon ami et le navire ? ~ Quand vous étes tombé a la mer, le gotwvernail* a {6 brisé par les dents du monstre ; le bateau ne népond plus ~ Alors, nous sommes perdus ! disse. Nous continuons & nager. Comme nos vétements nous génent, sous nous aicons a retirer le plus lourd @t nous reprenans notre nage. Vers une heure du matin, je me sens épuisé Conseil doit me soutenir, La lune se leve alors et Yapergois au loin le navire -2- mais aucune barque* a la mer Conseil crie de temps en temps : ~A nous! A nous | Tout & coup, Jai Vimpression qu'un ext répond & celui de Conseil, ~ As-tu entendu ? dis. = Out! Oui! Bt Conseil pousse a nouveau un eri désespéré, Gette fois, pas erreur possible ! Une voix humal- ne répond a la nétre, Conseil s'appuie sur mon épaule et se dresse en dehors de Yeau. ~ Quias-tu va? Jal vu. murmure-ti.. ais ne partons pas, gar dons toutes nos forces |, EC nous nous remettons a nager, Soudain, je heurte un corps dur et je m’évanouis, Peu apres, je reviens mo, ~ Conseil ! dis-je, Gest alors que japergois un visage qui n'est pas celui de Conseil mais que je reconnais aussitot =Ned! ~ En personne, monsieur, ~ Vous avez aussi été précipité & la mer ? ~ Oui, monsieur, mais Jai eu plus de chance que Yous, car fai Du assez vite me réfugier sur un tot fot. tant, = Un flot ? ~ Oui, ou pour mieux dire, sur notre énorme nar- e & Conseil ~1B- val. Bt je sais pourquoi mon harpon n'a pas pu le bles- ser : c'est parce quill est en acier. Je suis trés surpris d'entendre ce que dit le Canadien, Je me souviens alors davoir heurté un corps dur et je me rends enfin compte que je suis couché sur ce corps dur. Je le touche et le doute n‘est plus pos- sible. Lanimal, le monstre a été fait par la main de Thomme. Nous sommes sur le dos d'un bateau sous: marin! ~Mais alors, dis-je & Ned, cet appareil doit avoir un méeanisme pour se déplacer ot des hommes pour le manoeuvrer. — Crest évident, répond Ned. Pourtant, voila trois heures que je suis ici et il ne s'est rien passé. ~ Ce bateau n'a pas marché ? —Non, monsieur Aronnax, II ne bouge pas. C'est alors qu'on entend un bruit venant du bateau et il se met en mouvement, Nous avons juste le temps partie supérieure qui sort lége- de nons aeerocher a sa rement de eau, ~ Tant quill navigue horizontalement, dit Ned, tout va bien, Mais sil plonge, alors... Je comprends quiil devient urgent de nous mettre en contact avee les hommes de cette machine. Je cherche un panneau!, une ouverture pour pouvoir entrer. Mais en vain. D’autre part, la lune vient de dis- 1, Panneau surface plane (porte) que Yon peut ouvir ou fermer. -u- paraitre et nous sommes plongés dans une profonde obscurite. 1 est maintenant impossible d'etre sauvés par le commandant de LAbrakam Lincoln. Il nous faut attendre la possibilité de nous mettre en contact avec Jes hommes de Fétrange machine. Vers quatre heures du matin, l'appareil se met avancer plus vite, Nous nous accrochons encore plus fortement pour ne pas tomiber dans eau. Enfin, ceive longue nuit se termine. Le jour parait Je commence & examiner l'appareil quand je sens ui commence & s'enfoncer dans Yeau, Ned se met 2 frapper dessus en appelant au secours. Soudain, un bruit se fait entendre, un panneau se souléve et un homme apparait. En nous voyant, il pousse un cri et renire dans la machine. Queiques instants plus tard, huit hommes appa- raissent a leur tour et nous font entrer dans le formi- dable apparel. -16- silt & clé, nous laissant tous les trois seuls. Pas accueillir les gens ! Nous traiter de cette facon ! verrous’ et deux hommes entrent dans la cabine. Tair fier et supérieur. Par son aspect, il semble étre Lautre répond avec un hochement de téte puis, du regard, il semble m'interroger, 4. Verrou :systtme de fermeture qui permet de bloquer une port. =i7- = Que monsieur raconte notre histoire, me dit Conseil, ils comprenctront peut-btre quelque chose. Je me présente et présente mes compagnons puis je me mets & raconter nos aventures. homme qui semble étre le chef m’écoute tran- quillement mais ne prononee pas une parole. Quand jai fini mon récit, les deus hommes sortent de la cabi- ne et ferment & nouveau les verrous. La colére dle Ned est encore plus forte. = Ces hommes-a ont un étrange comportement, Ce sont: sirement des coquins'. — Bon !dis-je et-de quel pays ? = Je Vignore: Mais Jai impression quils ont un lan- gage & eux pour qu’on ne les comprenne pas mais ‘eux, par contre, nous comprennent parfaitement. Bt puis, ai faim, vont-ils nous servir & manger ? Comme fl dit ces mots, la porte s‘ouvre et un homme vient mettre des couverts en. argent sur la table Peu aprés, on nous sert un excellent repas, com- ‘posé surtout de poisons. Le service de table est trés élégant et d'un gottt parfait, Chague ustensile de table porte la devise sui= ante MOBILIS IN MOBILE, N Mobite dans Véément mobile ! Cette devise s'ap- 1. Coquin : maui personne, brigand, -18- plique 4 Yappareil, sans aucun doute, mais la lettre N reste une énigme, Ned et Conseil ne se posent pas autant de ques- tions que moi. Affaés, ils mangent tout-ce qu’on nous sert. Aprés le repas, on débarrasse la table et on nous enferme, Ned et Conseil décident alors de dormir ; ils s'al- Jongent sur le tapis qui couvre le sol de Ja cabine et slendorment aussitat. En ce qui me coneerne, jai plus de mal A m’endor- ‘mir mais la fatigue me gagne bientot et je tombe dans un profond sommeil. Je dois dormir longtemps car, quand je me réveille, Jeme sens parfaitement reposé. Mes compagnons dor- ment toujours, Rien n'a changé pendant mon sommeil, Je reste un moment allongé a réfiéchir. Conseil et Ned se réveillent presque en méme temps. ~ Monsieur a bien dormi ? me demande Conseil, =Tés bien, merci = Il doit étre Pheure de diner, dit Ned. = Ou, mieux dit, de déjenner, disje, car nous avons dormi au moins vingt-quatre heures, il me semble, ‘Cest alors qu'on entend le bruit des verrous qu'on ouvre. Le commandant entre avec un autre horame. = Messieurs, dit-il en francais d'une voix tres calme, =19- En voyant notre air étonné en Yentencant parler frangais, il ajoute Eh oui, je parle le frangais, anglais, Vallemand et Je latin. Jaurais pu vous parler frangais hier, mais je voulais d'abord vous entendre puls réfléchir. Je sais, maintenant qui vous étes tous les trols. J'ai mis long- teinps a venir vous trouver car je voulais prendre une décision & votre sujet. J'ai longtemps hésité, Je ne savais pas si je devais vous garder ou si je devais me séparer dle vous. J'ai décidé de vous garder. Vous serez, ‘libres daller, de venir, de voir et observer tout ee qui se passe ici, mais vous ne pourrez plus sortir dick ~ Mais, cela signifie que nous sonunes vos prison- riers ~Bn quelque sorte. Vous eonnaissez maintenant le secret de mon existence et personne ne doit Ie connaitre. Je me suis coupé du monde pour des rai- sons qui ne concernent que moi et je ne veux pas que Yon sache od je vis et comment je vis, = Ainsi, vous nous donnez & choisir entre la vie iet ou la mort, dise. = Tout simplement, — Parfait. Iln'y a pas grand chose a répondre & ga Mais sachez que rien ne nous unit a vous. = Bien, Puis le commandant ajoute d'une voix plus douce — Je vous connais, monsieur Aronnax, et je sais que ‘vous serez, heureux d’étre ei, Vous trouverez, parm les livres que jJutilise pour mes études, votre livre sur 20- les fonds marins, que jfai souvent Iu, Il est tres inté- ressanit mais vous ne savez pas tout, vous n'avez, pas. ‘tout vu. En restant & mon bord, professeur, vous découvrirer des choses incroyables. Vous allez voya- ger dans le pays des merveilles, ‘Favoue que les paroles du commandant font beau- coup deffet sur moi. Je-me sens & la fois faché par sa maniére de nous traiter et fasciné par ce qu'il nous raconte, ~ Monsieur, nous restons done votre bord puis- quill n'y a pas dautre possibilité et jfespere que notre rencontre nous apportera & tous de grandes choses. Une demiére question, si vous me permetter, ~ Parlez, monsieur le professeur, ~ Comment dois-je vous appeler ? ~ Je suis le capitaine* Nemo et vous voyagez avec moi dans le Nautilus Le capitaine Nemo appelle un marin, It lui parle dans cette langue que je ne comprends pas. Pus il dit, ‘a Conseil et Ned ~ Un repas vous attend dans votre cabine. Suivez cet homme, je vous prie, Puis il me dit ~ Bt maintenant, monsieur Aronnax, notre déjeu- ner est prét, accompagnez-mol, s' vous plait. ~Avvos ordres, capitaine, Je suis le capitaine Nemo. Nous entrons dans une salle A manger. Au centre de la pidee, il y a une table Tichement servie. ~21- Le capitaine Nemo me montre ma place et me dit : ~ Asseyez-vous, je vous prie, et mangez comme un homme qui doit mourir de faim Tous Jes plats qui composent le déjeuner sont excellents et tres fins. ~ Tous ces aliments viennent de Ia mer? disje au capitaine Nemo, ~ Oui, monsieur le professeur. La mer fournit a tous mes besoins'. Elle me permet de me nourrir d'une facon trés saine mais aussi de mv’habiller. ‘Tout ici est fait avee des produits de la mer, ~ Vous aimez la mer, capitaine. = Outi, je Taime ! La mer est tout pour moi ! Le Tepas terminé, le capitaine me dit ~ Maintenant, monsieur le professeur, je vais vous faire visiter le Nautitus, Le capitaine se lave. Je le suis. entre dans une bibliothéque. Elle est pleine de livres. JJe commence & les regarder. ~ Capitaine Nemo, dis-je, cette bibliotheque est merveilleuse. Vous possédez au moins six ou sept mille livres. ~ Douze mille, professeur, Ces livres sont & votre Gisposition pour poursuivre vos études, si vous le dési- rez, ~ Merci, capitaine. Je vois que vous avez plusieurs livres de sciences fort intéressants. 1. Fournir ame besoins de quelqu'an donner & quelgun toutes les choses dont ila besoin 29 Cette bibliotheque n’a pas seulement des livres extrordinaires mais aussi des tableaux merveilleux et un orgue’. Ime semble incroyable de trouver tout cela, dans un bateau qui navigue sur les o¢éans, observe tout et je dois dire que je suis totalement seine, Le capitaine Nemo a également un petit musée composé de pitces qui proviennent de la mer : Plantes, coquillages*... des objets extraordinaires. ~ Vous examine. mes coquillages, monsfeur le pro- fesseur, ils sont intéressants, nest-ce pas ? = Bneeffet, capitaine, Aucun muséum d'Europe ne posséde une si belle collection de produits de 'océan, Je vous remercie de me faire découvrir tout cela et de me permettre de les étudier. Apres éire resté un long moment dans la biblio- theque, nous: visitons Je reste du Nawilus puis le capitaine Nemo me conduit dans ma cabine qui se trouve & cbté de la sienne. C'est une cabine élégante et trés confortable, Je remercie le capitaine Nemo ot, je commence & installer dans cet étrange bateau. 1, Ongue: grind instrument de musique qui ressemble dun plano et gut est compase de tuyaus TA VE COMMENCE Sum NALS, Je passe mes /\ [f vies ci Tes livres du captain et & bavarder avec mes compagnans daventures Je vois trés peu le capitaine Nemo. Le 10 novembre, je me réveille aprés un long som- mell de douze heures. Gonsel vient, comme dhabit, de, me proposer ses services Je prends mon petit déjeuner avec lui et Ned. Puis Je me rend i bibliothéque, oi i n'y a personne, et Je me mets & étudier la collection dabjets mating da capitaine J fis es HRN: prencis des notes La journée se passe de cette fagon. Le 11 novembre, de grand matin, je sens l'air frais 4 Tintérieur du Nautilus et Je comprends que nous sommes remonts ala surface de I'gcéan, Je mfhabille rapidement, je me dirge vers Vescaler central et je monte sur la plate-forme?. Test six heures du matin. Le temps est couvert mais la mer est ealme. Je reste un momenta respirer Jair marin puis je redescends dans ma cabine et com- mence mes activites, 1. Croquis dessins 2 Plate-forme surface plate sur le dos du sousmati, = 25 - Ging jouts se passent ainsi, Chaque matin, je ‘monte sur la plate-forme puis je me remets a étudier, Je ne rencontre jamais le capitaine Nemo, Le 16 novembre, alors que je rentre dans ma cabi- ne avec Conseil et Ned, je trouve une lettre sur ma. table Je Youvre aussitdt, Voila ce qu'elle dit : Monsieur le professeur Aronnaz, 16 novembre Le capitaine Nemo vous invite, ainsi que vos amis, a qui aura liew demain matin. Sespere que vous accepterez son invita tion. Le commandant dw Nautilus, Capitaine Nemo, ~ Une chasse !s'éorie Ned. Il va done a terre. ~ Apparemment ! dis-je. Nous acceptons, rvest-ce pas? Oui, répond Ned car j'ai vraiment envie de man- ger un peu de viande fraiche, Je suis fatigué de tous ‘ces poissons. Le lendemain, 17 novembre, & mon réveil, je sens que le Nautilus est immobile, Je nhabille rapidement, et descends dans la bibliotheque. Le capitaine Nemo est la. Il m’attend, se lave, salue et me demande de Paccompagner. ~Puis-Je vous poser une question ? dis-je. —Nalturellement. Je vous éeoute. -26- ~ Vous 2A RET, 2ve%-vous ait un Jour, alors pourquoi allons-nous faire tune partie de chasse sur la terre ? ~ Parce que cette partie de chasse né va pas se faire sur la terre, mais dans la mer, ~ Dans la mer ? Comment ? A pied ? ~Bneeffet, & pied et avec un fusll A la main. Je resarde le capitaine avec un drole diair. ge ae i Nous entrons dans la salle A manger et le capitaine Nano minis prendre le pote Aen ~ Mange bin car nos dsr sae tard. Nous mangeons sans échanger d'autres paroles. Puis le capitaine me. dit : ~ Ge jo vous a it que nous alone chaser dans la mer, professeur, vous mavez regardé comme si Wétais fou. ~Mais, capitaine... Ecoutez-mol. Lhomune peut vivre sous teau si avee lui sa provision dais, Eh bien, le Nautus a tout pour pouvoir se promener tranguille. ment pendant neuf ou dix heures... et, pour chasser, nous utiliserons GEDA vent, ~ Vous avez done tout prévu pour vivre étemelle- ment sous eat ~ Crest bien cela, professeur. Tl est temps de nous preparer, Le capitaine me conduit vers Yarrire du Naas, -27- En passant devant la eabine de Ned et de Conseil, je les appelle pour quils nous suivent, Nous arrivons dans une cabine. La, une douzaine de scaphandres' nous attend. En Jes voyant, Ned fait tune grimace, — Bh oui, mon bon Ned, dis-je, la promenade est sous-marine, Deux marins nous aident. mettre nos seaphandres puis nous donnent un fusil & chacun, On nous condult ensuite dans une autre cabine. On referme alors le porte et une profonde (SSS: Depuis la veille, le Nautidus est de nouveau dans le fond de la mer. Tout & conp, on ouvre une porte@@ERE dans te ‘mur du sous-marin et un instant aprés, nous marchons surle fond de la mer. Le capitaine Nemo marche devant avec un autre marin, Ned, Conseil et moi nous marchons derriére. Le scaphandre, que fal trouvé trés lourd quand je rai mis, ne pase plus du tout dans Peau. Nous marchons sur un sable fin. “Tout ce que je vois autour de moi -les poisons, les me semble merveilleus. Nous marchons depuis tne heure enviton. En ce moment, nous descendons une pente puis 1. Scaphantve : équipement composé d'un casque et d'une combi nalson pour respirer sous Teau, ~28- nous arrivons & lentrée d'une forét de plantes marines Nous marchons pendant un moment au milieu de es planes extranrdinaires Aun nous QUEEN: sur le sable, entre ces arbres rmagiques. Ce repos me patait délicieux. ‘Au bout d'un moment, mes yeux se ferment et je dors un peu. Combien de temps, je Mgnore mais, quand jouvre les yeux, le capitaine s'est déja relevé. GEGREBprvanci une apparition inat- tendue m'oblige & me lever rapidement. A quelques metres de moi, une monstrueuse Qi) e mer*, haute de un métre, me regarde, préte a se jeter sur moi Conseil et le marin du Nanilus se réveillent a ve moment-la. Le capitaine Nemo montre horrible béte son compagnon qui la tue aus it d'un coup donné ave de son fusi heure, le eapitaine ordonne de se reposer et Je commence Cette apparition me fait penser qu'il peut y avoir dautres monstres dans ces fonds marins et je décide | Nous repartons par une autre route plus courte de faire plus attention quand nous reprendrons notre | mais aussi plus pénible. route, | ‘Nous avancons au miliew sm, © GEE troment, te capitaine Nemo nous | ue le compagnon de eapaine chasse de indique qu'il est temps de rentrer. remps en temps pour les rapporter au sous-matin. Souclain, je vois le capitaine préparer son fusil et ss pas de 1. Crosse un fui; parte du fs que Ton pose sur Tépaule pour | -—_—tirer, Un animal tombe sur Ie sable & quelqu Uren nous. —30- ~31- Gest une a aD mer, Le compa- fgnon dit capitaine ur son épiaule et nous nous remettons en route Nous marchons perdant un bon moment. Nous devons etre prés du Nautilus f ‘Tout A coup, le capitaine Nemo se précipite sur moi et_m’oblige & me coucher par terre. Son compagnon ee Ned et Conseil. Je suis un peu sur- pris mais je me rassure en voyant le capitaine se cou- cher prés de moi puis me montrer quelque chose au- dessus de nous. Je vois alors passer deux érormes masses! Gest un eouple de tintoréas, des BD * terribles, la queue énorme. Heurensement, ces anima voient ma Ts passent sans nous apercevoi Je danger passé, nous reprenions notre ot racsnele nus alton Cees Nautitus. 12, nus RBABnos habits et, apres un bon diner, nous allons nous couche ss émerveiliés de cette surprenante excursion au fond de la mer. 1. Masse: chose énorme qui n'a pas une forme détinie. 2 Vorave : qui mange beancoup, dévore. ~32 Habre v 5 TEMPS PASSE et nous continuons notre vie & / bord du Nautilus. Mes recherches avancent et Je découvre des choses passionnantes que Jignorais sur les fonds marins. Conseil maide souvent dans mes travaux. Ned est celiti entre nous qui a le plus de mal a vivre la situation dans laquelle nows nous trouvons. [1 réve de revenir sur la terre. Je parle souvent avec I et ul conseille d'étre patient Le 1 “janvier 1868, de bon matin, Conseil vient me trouver sur ta plate-forme pour me souhaiter une bonne année. Nous sommes dans la mer de Corail, stir la cote nord-est de Australi. Le 4 janvier, nous nous trouvons prés des cétes de Papouasie. Le capitaine Nema m'apprend alors qu'il a intention de gagner Yocéan Indien par le détroit de ‘Torres, Ce détrolt est fort dangereux. Le jour of nous le traversons, la mer est trés mauvaise. Je reste avec mes amis sur la plate-forme da sous-marin pour observer Ce qui se passe. Tout commence trds bien mais sous ain, un choe me renverse, Le Nautilus, que dirige le ~33 Capitaine, vient de toucher un écuell et il reste immo- bile. ‘Quand je me reléve, fapergois sur la plate-forme le Capitaine Nemo et l'un de ses marins qui sont en train examiner la situation, ~ Un accident ? dis-je au capitaine. ~Non, un incident, me répond-il. Nous allons vite réparer cela. Dans 5 jours, nous repartirons, Sur ce, le capitaine et son aide retournent a inté- eur du sous-marin, ~ Eh bien ! monsieur ? me dit Ned. ~Eh bien, mon ami, dans cing jours, apparemment, nous repartons, ~ ya une ile, la-bas, je vois les arbres. Il y a aussi sdrement des animaux. J'ai bien envie de faire une Petite partie de chasse mais, cette fois, sur terre. ~ Lidée de Ned me plait, dit Conseil, Monsieur, ‘Pourquoi vous ne demandez pas au capitaine Nemo de. nous transporter & terre ? ~ de peux le Ini demander, dis-je, mais je erois qu'il va refuser, Atma grande surprise, le capitaine accepte ma pro- Position sans aucun probleme. Il faut dire aussi qu'il nly @ aucun danger de s'échapper. Lelendemain, on met un canot*a notre disposition et, armés de haches et de fusils, nous nous dirigeons. vers Ile, 1. Bevell: rocher Mes artis et moi, nous sommes trésimmpressionnés Ge toucher la terre. It n'y a que deux mois que nows Sommes les « prisonniers » du capitaine Nemo et, Pourtant, fai Timpression de vivre dans le Nautilus depuis trés longtemps, Nous commencons notre excursion sur Ile Nous trouvons bientOt des noix de coco que nous cassons aussitOt pour en boire Ie lait, ~ Excellent | dit Ned, ~ Exquis ! ajoute Conseil, ~ Je ne crois pas que le capitaine dira quelque chose si nous rapportons quelques nioix de coon a bord, dit le Canadion, ~ Non, dis-ie, mais il n'en mangera pas ~ Tant pis pour lui! dit Consett ~ Continuons notre excursion, dis-je en rlant. Cherchons plus de fruits pour ramener a bord Crest ce que nous fisons et bient0t nous avons une rand provision de bananes, de mangues et 'anaris ~Parlalt,dis-e. Voita de quot atre satisfait. ~ Pas tout & fait, monsieur, dit Ned, il manque la viande.. = Bien, alors cherchons quelques animaux, EL nous reprenons notre route, Nous traversons Une Plaine! couverte de buissons®, Je vois alors des oiseaux magnifiques s'élever dans le ciel, 2 ue lendue de pays pate et peu deve, 2 Buisson: groupe de pets ais serés ess conte lesantres, 35 ~ ~ Des oiseaux du paradis ! dis-je. Ned, pourriez- vous en prendre tn pour moi ? ~ Nous essaierons,me répond le Canadien, Soudain, je vols Conseil s'approcher avec Tun de es oiseaux dans la main. ~ Bravo, Conseil, mais comment as-tu fait ? ~ Ce n’était pas trés compliqué, répond Conseil, Cet oiseau est ivre' de muscade* quil dévorait quand je Vai pris, Merci, mon ami. Mais le temps passe et il fatit poursuivre la chasse car nous devons rentrer sur le Nautilus, Ned trouve enfin les animaux qu’ll révait de rap- Porter au sous-marin : des pigeons, un eachon des bois et méme une petite troupe de kangourous, Nous sommes trés satisfaits de notre chasse et Rolls Tetournons heureux sur le Nautilus ob Ned se charge de préparer tous ces animaux pour les conser- er et pouvoir les consommer peu a peu, Comme prévu, le Nautilus reprend son voyage le 9 janvier. 1 Ie awop bye ql a trop mang de mncade 2 Moscade: grained fui tun arbre exotiq, épice 36 — ovADITRE v1 28 savite, Je constate que nous sommes / Pres de Tite de Geylan. Je me rends alors dang 4a bibliotheque pour chercher un tivre qui Parle de cette ite Je suls en train examiner une carte quand te capltaine Nemo apparatt Il jette un coup dell sur a carte ot me dit ~Lile de Ceylan, une terre célabre pour ses perles, Aimeriez-vous aller en pécher, professeur ? ~ Sans ancun doute, capitaine, ~ Vous n'avez pas peur des requins, n’estice pas ? ~ Des requins ? dissje. Javoue que je niaine pas beaucoup ces animaux, ~ Nous sommes habitués-a eux, nous autres, et Rous serons armés pendant notre excursion alors, tran Probleme. Done, rendez-vous demain matin, de tres bonne heure, lis lendemain, a quatre heures du matin, ie suis *éveillé par un marin, Je m'habille rapidement et Je vais dans la salle & manger, Le capitaine Nemo nvattend, Monsieur Aronnax, me:dit-, vous étes pret partir ? ~a7- ~ Je suis pr — Alors, suivez-mol Bt mes compagnons, capitaine ? ~ lls sont préventus et nous attendent, me répond Je capitaine. Nous allons revétir nos scaphandres ? Pas encore. Nous irons en canot jusqu’’a Vendroit ‘ott nous allons plonger et la, nous mettrons nos véte- ments pour l'expédition sows-marine. Nous allons sur ta plate-forme o mes amis et cing ‘marins nous attendent Nous montons dans le canot qui se dirige vers Ie sud. Le capitaine Nemo fait bientat signe de Fantre*. ~ Nous voici arrivés, professeur, me dit-i, Revétons os scaphandres et commencons notre promenade. Nous nous habillons et nous entrons dans Teau avec Taide des marins, Puis nous commengons & marcher sur le sable fin en suivant le capitaine Nous trouvons ensuite des rochers couverts de toutes sortes de mollusques* que fobserve avec beau. coup d'intérét. Puis nous attejgnons enfin l'endroit ot) les hultres* perligres se reproduisent par millions Pendant. que j'examine ces hiltres, Ned en profite Pour en mettre le plus possible dans un filet qu'il a apporté, Mais nous devons poursuivre notre route. Le capitaine nous conduit devant Yentrée d'une -38- immense grotte, Il y entre et nous Je suivons, Mes yeux sthabituent vite & lobscurité, Nous descendons une pente'. La, le capitaine Nemo s‘arréte et nous montre un objet de ta main, Je mapproche et je découvre quelque chose de ‘merveilleus : il Sagit d'une huttre de dimension extra- ordinaire dont la largeur dépasse deux metres, Le capitaine connaissait son existence, de toute évidence. Les deux valves" du mollusque sont entrouvertes’ Le capltaine s‘approche et introduit son poignara entre les coquilles pour les empécher de se refermer. Crest alors que je découvre une perle d'une grosseur égale & une moix de coco. Kile est superbe ! C'est un bijou d'une valeur incalculable. Emporté par la curio- sité, Jétends ta main pour la saisir mais le eapitaine Miarréte et me fait un signe négati, Il retire son poi ‘gnard et les deux valves se referment rapidement, La visite est terminée, Nous quitions la grotte et Temontoris la pente, Nous marchons séparément, chacun admirant ot observant différents éléments. Dix minutes plus tard, le capitaine Nemo s'arréte et nous fait signe duller nous réfugier derrigre des rochers. A cing métres de moi, une ombre apparatt. Je | Pete: surice ineinge qui descend. 2, Valve: chaque partie dela coguille de certains mollusques, 3. Entrouvert:légerement ouvert -40- ense tout de suite a ian requin mais je me trompe, 1 Sagit dun homme, un Indien, un pécheur qui vient fulre sa récolte de mollusques. apergois le fond de soft canot au-dessus de nous, ll plonge, remplit un sac de mollusques et remonte aJa surface. Une pierre quil Serre du pied tandis qu'une corde la rattache & son bateau lui permet de descendre plus rapidement au fond de la mer, Ine nous voit pas. Lombre du rocher nous cache a ses yeux. Je Tobserve avec une grande attention quand tout coup, alors quil est a genoux sur le sable en train de écher, je le vois changer dexpression. Il a lair effrayé, I se reléve et prend son élan! pour remanter ala surface de Teau, Je comprends sa frayeur. Une ombre gigantesque apparalt au-dessus de lui, Cest un requin de grande taille qui savance en diagonale, Yceil en feu, tes miichoires ouvertes. ‘Je suis rauet d’horreur, Incapable de faire un mou- verent, Le requin s'élance vers YIndien qui Pévite de jus- tesse en se jetant de cdté Cette scene dure & peine quelques secondes. Le requin revient et, se retournant sur le dos, il se prépa- re A couper le pauvre homme en deux. Cest alors que 1, Prendre son Glan: fire un mouvement rapide vers Favant pour ‘suter, aller ps ie =41- Je-sens le capitalne Nemo, qui est prés de moi, se lever rapidement. Puis, son poignard a la main, il se préeipi: te sur le monstre, prét a lutter corps a corps avec lui. Le requin, au moment of i va mordre Yindien, apergoit son nouvel adversaire et, se replagant sur le ventre, il se dirige rapidement vers lui Le capitaine Nemo attend tranquillement 'énorme animal, Lorsque ce dernier se précipite sur hui, il évite le choe ot lui plante son poignard dans le ventre, Mais tout nest pas fini, Un terrible combat commence. Lhorume et Panimal luttent corps a corps. Le coura- geux capitaine cherehe a frapper son ennemi en plein ‘cceur mais il n'y parvient pas. Je veux courir au secours du capitaine mais je suis cloué par 'horreur et je ne peux pas bouger. Le capitaine Nemo tombe soudain au sol, renversé ar le monstre qui se préeipite aussit6t sur Ini, les, michoires onvertes. C'est alors que Ned lance son harpon et atteint Panimnal en plein deur. Les eaux deviennent rouges. Quelques instants plus tard, Vanimal est mort. Ned aide le capitaine & se relever. Celti-ci se pré- cipite vers lndien qui a perdu connaissance, coupe rapidement la corde qui le retient a sa pierre, le prend dans ses bras et le remonte & la surface. Nous le snivons et arrivons prés du canot du pécheur. Lhomme revient peu & peu a la vie. Il ouvre enfin les yeux. Sa surprise est grande quand il nous voit penchés sur ui ~42- Le capitaine Nemo sort alors de la poche de son vetement- un sac plein de perles, quil donne au ‘pécheur, puis il nows fait un signe et nous replongeons dans Yeau et regagnons notre cant. Une fois débarrassés de nos scaphandres, la pre mire parole du capitaine Nemo est pour Ned ~ Merci, maitre Land. Et maintenant, au Nautilus | A huit heures, nous sommes de retour & bord du sous-marin. La, Je me remets & penser aurx incidents de la jour- ‘née, an courage et la bonté du capitaine Nemo envers le pauvre pécheur. Cet homme étrange et si froid a done encore des sentiments, Je hui en fais la remarque et il me répond d'un ton un peu érmu — ot Indien, monsieur le professeur, est un habitant, du pays des opprimés et je suis et serai toujours de ce pays, CHAPIERE vit © VOYAGE SH FOURSUIT A TRAVERS LES MERS. Mes travaux avancent et j'ai commencé a écrire un livre sur Je merveilleux monde sous-marin, Je Supporte assex bien notre situation. Conseil aussi mais ce n'est pas le cas de Ned Nous sommes « prisonniers » a bord du Nautilus depuis 6 mois. Ned pense que cela peut continuer Gternellement, Il est nerveux. Ine pense qu’a s‘enfuir, ‘Tai de longues conversations avec lui et essaie de hit faire prendre patience, Un jour, il me redit son désir de partir. Je com- ence & penser comme Iui car mon livre est presque terminé et faimerais quill soit un jour publié. Mais il faut attendte, Le 20 avril, nous nous trouvons dans les mers chaudes des Antilles. Ned, Conseil et moj, nous admirons de grandes roches recouvertes de hautes herbes pat les vitres de Ja salle A manger du Nautilus. ‘Soudain, Ned attire mon attention sitr un mouve- ‘ment qui semble se produire entre les herbes, = Ici, dis-je, il doit y avoir de véritables grottes & Poulpes*. Il se peut qu’on voit un de ces monstres, =45~ —De simples calmars*, des monstres ! fait Conseil = Ici, les poulpes sont de grande dimension, dis-je. Jai entendu dire quils peuvent entratner des bateaux: dans le fond de la mer... mais les herbes ne bougent plus, iln'y a rien, apparemment, Nous continuons a parler ainsi des monstres ‘marins tout en jetant de temps en temps un coup deeil par les vitres. Soudain, Ned s'écrie —Lépouvantable bete 1 Je regarde & mon tour et mes yeux s'agrandissent dhorreur. Devant nous s'agite un calmar d’au moins huit métres de long. I marché & reculons tres rapide- ment en direction du Nautilus, Parfois les ventouses! de ses tentacules s'appliquent sur les vitres de la salle 4 manger. Sa bouche s‘ouvre et se referme verticale- ment. Lanimal semble irrité car sa couleur change rapi- dement, passant du gris au brun, Son irritation est, sans doute causée par la présence du Nautilus sur lequel ses tentacules n’ont aucun pouvoir. 4Jesurmonte mon horreur et je profite de Poccasion our examiner cet étrange animal, Je prends méme une feuille et un crayon et je commence & le dessiner Bientét, @autres poulpes apparaissent. Jen comp- te sept, Je continue mon travail, Ces monstres suivent le 1. Ventouse :organe d'aspiration de certains animaux. 46 Nautilus qui avance assez lentement, ‘Tout & coup, il siarréte. Un ehoe se fait sentir et le sous-marin reste immobile. Le capitaine Nemo entre alors dans la salle & man- ger. Sans nous dire un mot, il va observer les poulpes. ~ Curieuse collection de poulpes, lui dis.je. ~En effet, monsieur te professeur, et nous allons es combattre corps & corps, = Corps & corps ? ~ Oui, monsieur. Lhélice* est arrétée. Je erois que ‘un de ces monsires Ia bloquée avec ses tentacules. ~ Et quallez-vous faire ? ~ Remonter a la surface et les tuer a la hache — Bt au harpon, monsieur, dit le Canadien, si vous acceptez mon aide. = Je Taccepte, maitre Land, —Nous vous accompagnons, dis je. Nouts nous dirigeons vers lescalier central. La, une dizaine dthommes, armés de haches, se tiennent préts a combatire. Conseil et moi, nous prenons une hache, Ned son harpon, Le Nautilus est & la surface de eau. Un marin ouvre le panneau qui donne sur la plate-forme. Aussitdt un long tentacule glisse comme un ser~ ent dans Youyerture. D'un coup de hache, le capitai- ne le coupe, Deux autres tentacules entrent alors, saisissent un des marins et renlevent, -a7- Nemo pousse un cri et se précipite dehors. Nous le sulvons tous, Le malheureux marin crie A Taide, Le capitaine Nemo se précipite sur le poulpe et lui coupe un autre tentacule. Nous nous mettons tous & nous battre féro. cement & coups de hache contre les monstres. Ned enfonce son harpon dans les yeux de ces animaux. Cest horrible ! Mais le malheurenx marin ne parvient, as & se dégager. Le capitaine continne a attaquer le monstre, Lanimal lance alors une colonne dun liquide noir, Nous ne pouvons plus voir, Quand l'eau redevient norntale, nous constatons que le poulpe a disparu, emportant lemarin, Souidain, je hurle de peur. Un poulpe ouvre son énorme bouche et va saisir Ned. Heureusement, le capitaine Nemo lui donne un coup de hache et Ned lui plante son harpon dans le coour, ~ C’était & mon tour de vous sauver la vie, dit le Capitaine & Ned, Ned s‘ineline sans lui répondtre. Ce combat dure un quart d'heure. Les monstres, vaincus, blessés, disparaissent dans l'eau, Le capitaine Nemo, rouge de sang, reste un long, moment sur la plate-forme a regarder la mer qui a tué Yun de ses compagnons. De grosses larmes coulent sur ses joues, Aucun de nous rfoubliera jama seéne du 20 avril Le lendemain,, cette terrible e la raconte dans mon livre. Je la lis -48— & Conseil et a Ned. Isla trouvent intéressante mais ils pensent qu'elle manque de farce. Il faut étre un grand éerivain pour pouvoir la décrine ‘Je ne vois pas le capitaine pendant quelques jours, La mort de son compagnon Ta, de toute évidence, empli de tristesse. Le Nautitus a cependant repris sa route, =50- CHAPITRE vin SUS SOMMES LE I* JUIN et nous nous trouvons Nw secs ne es Jours, le Nautitus est immobile, a la surface de Teau. On a Timpression qu'on attend quelque chose, Le capitaine Nemo monte de temps en temps sur Ja Plate-forme mais il n'échange pratiquement aucune arole avec personne, Ila lair sombre’ Ge matin, je suis sur la plate-forme en train d'ob- server la mer et jfapergois au loin un navire. Haprés-midi, je remonte sur la plate-forme avec Mes compagnons et je constate que le navire s'est beaucoup rapproché de nous mais, chose étrange, le capitaine ne cherche pas a se cacher, Je demande & Ned : ~Avvotre avis, quel est ce navire'? D'oh vient-il? —Je ne sais pas, répond Ned, il n'a pas de drapeau ‘mais jai impression que c'est un navire de guerre. Tout A coup, jentends une détonation* et quelque chose de lourd tombe dans Veau, assez prés de nous, 1. Sombre: triste a inguiet 2 Détonation: bruit woent de quelque chose qui explose. ~81- ~ Comment ? dis;je, ils tirent sur nous ! On entend une autre detonation, Le capitaine apparait sur la plate-forme. Il a Pair feroce, A ce moment, un boulet frappe le Nautilus, Le capitaine redescend dans te sous-marin et revient bientét avec un drapeau noir qu'il place & avant du Nautitus. ~ Descendez, me dit-il, vous et vos compagnons, ~ Monsieur, vous nallez pas attaquer ce navire ? ~ Non, je vais le couler. Descendez, je vous prie ~ Mais, capitaine, pourquoi faites-vous cela ? Alors, d'une voix pleine de haine, le capitaine Nemo s’éerie est cause de lui que j'ai perdu tout ce que Faimais : femme, enfants, pére, mére, patrie. Tout ce ue je déteste est la. Taisez-vous et descendez ! Nous descendons sans rien dir Le soir vient. Il ne se passe rien, Je ne peux pas dormir de toute la nuit. A cirtq heures, j‘entenes de nouveau des détona- tions, de plus en plus proches Crest alors que je sens que le Nautilus stimmerge sous l'eau, Quelques instants plus tard, je pousse un cri. Un choc terrible vient de se produie et je sens que la 4. Boulet: grosse boule de métal que lancaient les earions, avant, pour attaquer. vitesse du sous-marin augmente. Sentends des cra quements horribles Fou dangoisse, je cours dans la salle & manger voir ce qui'se passe, Le capitaine Nemo est la, Muet, sombre, il regarde ar la vitre. Une masse éniorme entre dans Peau. Le Nautilus vient de percer la coque* du navire qui est en train de couler. Je vois alors les malheureux matins chercher @ remonter a la surface, chercher a se sauver, Crest un spectacle horrible, effrayant. Paralysé d'angoisse, je ne peux détacher mes yeux de la vitre et je regarde horrifié cette scéne mons- trueuse, enorme navire s'enfonce lenvement. Le Nautilus “observe tous ses mouvements. Tout a coup, on entend une explosion. C'est fini ! Jeme retourne vers le capitaine Nemo, cet homme si dur qui regarde froidement Phorreur qu'il vient de provoquer. Il sort de la piece et se dirige vers sa chambre. Il ouvre la porte et entre. Je le suis et regarde. Sur le mur du fond, je vois le portrait d'une jeune femme et de deux petits enfants, Le eapitaine Nemo. Jes regarde pendant quelques instants, leur tend les bras puis il tombe a genoux et se met a pleurer. CHAPITRE 1x RENTRE DANS MA CHAMBRE oly Nedl et Conseil se horreur pour le capitaine Nemo, Ia da soufti, Cest certain, mats il n'a pas le droit d'agir ainsi Maintenant, je le sais, je veux vraiment men fule et Je le dis & mes amis, Le Nautilus a repris sa route et pareourt un tong trajet, ‘évite le capitaine. Je dors peu et ne mange ‘Presque rien, Ce matin, le Nawtitus est remonté & la surface. Nous voyons des terres au loin depuis la plate-forme. Je parle avec Conseil et Ned. Nous avons décidé de brofiter de cette circonstance pour prendre le canot et Rous enfuir le soir meme. Nous prenons rendez-vous pour dix heures du soi, pres du canot, ‘Je passe ina journée & revoir toutes. les merveilles ‘ue Jai découvertes sur le Nautilus, A huit heures du soir, je mets de soles vétements de mer. Je rassemble mes notes et les glisse dans mes vétements. Mon coeur bat trés fort, A dix heures moins le quart, je sors de ma = 55> chambre. Alors que je passe prés de la bibliotheque, Jentends le capitaine jouer de Torgue, Une mélodie triste et métancolique. Puis, soudain, entends le capi- taine pousser un profond soupir et s'écrier d'une voix lamentable ~ Assez | Assez | Est-ce le remords' ? Je cours vers Yescalier et jarrive au canot oD m'at- tendent mes amis, Sondain, on entend des cris a Vintérieur du sous- marin. Qu’y a-t-il ? On s'est apergu de notre fuite ? Je sens Ned qui me glisse un poignard dans la main. ~ Oui, disse, nous saurons mourie Mais on entend alors un mot effrayant qui est la cause tle Yagitation qui se fait dans le Nautitus, ~ Maelstrém® ! Maelstrom ! répéte alors Ned, air eftraye. Le Nautilus vient d'entrer dans ce tourbillon et le canot avec lui. Quelle situation | Nous sommes ballo- tés? de tout coté, ~ I faut tenir bon, dit Ned, Nous sommes encore attachés au Nautilus, en restant ainsi. Mais il ne peut pas finir sa phrase. Le canot, arra- ché du sous-marin, est lancé dans le tourbillon. 1. Remords :tristesse et malaise que Yon ressent aprés avoir fit tune mauvaise aetion, 2. Maelstrom: gigantesaue tourbilion. ‘8. Bu ballot: bre secoud dans un sens et dans un autre. == Ma léte vient frapper contre le bord du canot et je erds connaissance, Quand je reviens & moi, je suis couché dans une cabane de pécheurs, en Norvége, Mes deux compa- ‘ghions sont sains et saufs et se trouvent prds de moi ‘Nous nous embrassons. Nous allons attendre maintenant un bateau pour Tegagner la France. ‘Tai mes notes avec moi et je vais pouvoir publier ‘mon livre et poursuivre mes recherches. Me eroira- ‘on ? Je Tignore et pourtant tout ce que je dis est vrai. Mais qu'est deveru le Nautilus ? A-t-il résisté au tourbillon ? JeVespere. Rt si le Nautilus poursuit sa route et st Ie capitaine Nemo habite tonjours dans les oeéans, Jespere que la haine va s'apaiser dans son coour. Que | contemplation de tant de merveilles qui peuplent les mers puisse & jamais éteindre en tui son esprit de vengeance | WOCABULAIRE: La navigation Ancre : grosse piéce d'acier fixée & une chaine: que lon Jette 2 Peau pour retenir un batean, Babord : edté gauche d'un bateau quand on regarce vers l'avant, Barque : petit bateau qu'on fait avancer avee des rames, Bastingage : barriére qui est placée le long du pont un batean, Cabine : chambre dans un bateau, Canot : petit bateau léger, Capitaine : chef d'un bateau, Commandant : officier qui commande un navire. Coque : fond extérieur dun bateau. Equipage : ensemble des marins d'un navire. Gouvernail : appareil qui sert & diriger un bateau, Hélice : apparell qui tourne et permet de faire avancer ‘un bateau, Marin; personne qui navigie sur un bateau: = 59 Marine : ensemble des navires (de commerce et de guerre), flotte d'un pays. ‘Navire : grand bateau construit pour transporter des hommes et des marchandises, Pont: plancher qui recouvre la coque d'un bateau, ‘Tribord : coté droit d'un bateau quand on regarde vers avant. Ta faune marine Araignée de mer: gros crabe qui ressemble'& une atai- anée, Baleine : tres grand mammifére qui vit dans la mer, Calmar : moilusque marin dont la téte est entourée de huit bras et de deux tentacules Cétacé : animal marin qui ressemble & un poisson mais qui est un mammifre (baleine, dauphin...) Coguillage : animal marin dont le corps est protéaé ar une coquille Hultre : mollusque marin qui produit des pers. Loutre de mer : animal brun qui a des pattes palmées, et qui se nourrit de coquillages et de poissons. Mollusque : animal au corps mou qui est: souvent, recouvert d'une coguille, Narval : grand mammifére des mers arctiqnes. qui Porte une longue défense. Poulpe ; animal marin qui a huit tentacules avec des ventouses, Requin : trés grand poisson puissant et dangereux, =ti= acrivires | 1) Chercher Fintrus dans les séries suivantes, sous-marin - navire - canot - barque - vélo baleine - requin - algue - narval - poulpe ‘montagne - rocher - mer - sable - plage ‘marin - requin - serviteur - professeur - pacheur 2) Mettre ces mots dans l'ordre pour retrouver le nom de cing animaux qui vivent dans la mer, a) leniabe ) turhie ©) polupe 4) quemi ©) quelolmus 3) Donner le nom qui correspond & la définition, 1) Petite boule, formée par certainis mollusques, dont on fait des bijoux. 2) Morceatr de tissu fixé sur un baton qui porte les couleurs du pays qu'il représente. 3) Instrument qui sert a couper les arbres, 4) Btre particuliérement effrayant 4) Choisir la bonne réponse, Pierre Aronnax est professeur au Muséum de ; Londres New York Paris Ned Land est Gnorvégien eanadien Dbelge Labibliotheque du Nautilus contient : 7.5000 livres 7 12000 livres 715000 livres Le capitaine Nemo joue : Fae rorgue du vioton du piano Conseil attrape facilement Yoiseau du Paradis parce anil est ; Thiesse Dive jeune wat ont01 2p goog‘ uappeueo sue Cy Sastou Cp ayoey (@ nesdeap (g sjod ae anny Pur (@ umber (@ adtmod (9 amma (@ austen Go @ ‘anbou- oustequous -ansie - ofp (q Page 3: Coll. Archives arbor ‘Mustrations Jaume Hoseh "de projet: 10100838 - Aoat 2012 Imprimé en Peance par Imprnese France Query -Meseute - denpresion 21379 e

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