Cours Expression-Communication VF - Nov - 2020

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Centre de Formation à l’Expertise Année académique 2020-2021

Comptable (CFEC-BFA)

Titre du cours

Expression et communication
(Version 1)

Enseignante
Dr KYELEM/LINGANI Pierrette

KLP_CFEC-BFA_20-21 1
Table des matières
Introduction ............................................................................................................................................ 3
Chapitre 1 : Expression, communication, langage ................................................................... 3
1.1. L’expression et la compréhension de l’information .......................................................... 3
1.1.1. La notion de langage et d’expression............................................................................ 3
1.1.2. Lire et comprendre un texte ............................................................................................. 5
1.1.3. Les articulations du texte .................................................................................................. 6
1.2. La communication ...................................................................................................................... 6
1.2.1. Notion de communication ................................................................................................. 6
1.2.2. Le système de la communication ................................................................................... 7
1.2.3. Le langage verbal ................................................................................................................ 9
1.2.4. Le langage non verbal ...................................................................................................... 11
Chapitre 2 : Argumentation et Organisation de la pensée .................................................... 14
2.1. La notion d’argumentation ................................................................................................. 14
2.2. Quelques types de raisonnements ........................................................................................... 15
2.3. Quelques plans-types .......................................................................................................... 16
Chapitre 3 : La documentation ..................................................................................................... 19
3.1. La recherche documentaire....................................................................................................... 19
3.1.1. Identifier les documents .............................................................................................. 19
3.1.2. Classer les documents ................................................................................................ 19
3.2. Critique et exploitation de l’information ......................................................................... 20
3.2.1. L’identification des sources d’information............................................................. 20
3.2.2. Le décodage des intentions ....................................................................................... 20
3.2.3. Le recoupement de l’information .............................................................................. 21
3.2.4. Outils de collecte d’information ................................................................................ 21
Bibliographie ......................................................................................................................................... 22
Annexes ................................................................................................................................................. 23

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Introduction
Quel que soit le progrès des technologies, le langage reste le vrai moyen d’échange
entre les hommes, dans le travail, aussi bien que dans la vie sociale. Toutes les
activités que nous menons réclamant la production et la circulation de l’information,
les hommes doivent communiquent pour partager leurs émotions, leurs intentions, leur
état de conscience, pour donner des informations sur des évènements, retransmettre
un savoir, pour convaincre, séduire, influencer autrui, transmettre des ordres, etc. Les
difficultés de cette communication sont multiples du fait que nous méconnaissons
souvent les principes et techniques appropriés, que nous avons souvent besoin
d’activer en nous une partie de notre personnalité, et que nous devrions mesurer
l’impact des messages sur l’autre, etc. Il s’agit dans ce cours d’aborder ces aspects à
travers la compréhension du concept de langage, d’expression et de communication,
aussi bien dans le contexte social et professionnel.

Chapitre 1 : Expression, communication, langage


1.1. L’expression et la compréhension de l’information
1.1.1. La notion de langage et d’expression
Le langage est un concept qui s’étend à tout un ensemble de symboles, de signes
graphiques, gestuels ou corporels, socialement compris et partagés. Selon Martinet
(2003 : 7), il « désigne proprement la faculté qu’ont les hommes de s’entendre au
moyen de signes vocaux ». Il se conçoit comme étant l’exercice d’une faculté
spécifique à l’être humain et se caractérise, selon Ferdinand de Saussure, comme
« un système de signes » propres à exprimer la pensée. Ainsi, s’exprimer, c’est
manifester ses idées, ses pensées, ses sentiments, ses opinions par la parole, le geste
ou autres signes. La maitrise de la langue est alors capitale. Lorsqu’on s’exprime, on
utilise des signes linguistiques désignant une réalité qui peut être une chose ou une
idée.

Signifiant et signifié : Le système de signes linguistique se compose de deux


éléments : le signifiant et son signifié. Le signifiant est le support de la signification, la
réalité matérielle, la représentation du son ou de l’entité graphique. Le signifiant
renvoie à un référent mental à partir duquel on peut lui donner sens. Le signifié est le
sens véhiculé du signifiant, la représentation mentale que l’on s’en fait. Le lien entre

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signifiant et signifié est toujours arbitraire ou conventionnel. Le sens peut être dénoté
ou connoté.
Sens dénotatif et sens connotatif : Le sens littéral et stable d’un mot est son sens
dénoté. Il est explicite et objectif ; c’est le sens donné par le dictionnaire et compris par
les utilisateurs de la langue. Le sens dénotatif apporte une information de façon
neutre : ex : Son travail fini le soir

Un terme ou une expression peut acquérir des sens ajoutés en fonction du contexte
et de l’interlocuteur. C'est un sens second, un sens connotatif qui évoque d’autres
réalités par association, réalité qui ajoutent un sens particulier, généralement imagé.
Ce second sens est implicite et sa compréhension dépend du contexte, de l’éducation,
de la culture, etc. : ex : Le soir de sa vie

Les connotations peuvent être thématiques (l’utilisation d’un certain champ lexical se
rapportant à un thème donné), appréciatives (certains suffixes comme -ette -âtre, les
euphémismes ou les hyperboles), stylistiques (archaïsme, termes étrangers),
culturelles (interprétation), de caractérisation (prononciation, accentuation, termes
spécialisés…)

Exprimer correctement la pensée pour être compris suivant l’intention voulue exige de
ce fait beaucoup d’attention pour éviter les pièges de la langue. A titre d’exemple, voici
quelques usages, parfois erronés qui déprécient la qualité de notre expression :
 les négations incomplètes ;
 l’abus des adverbes et des hyperboles ;
 l’usage d’expressions et de mots familiers ;
 Les solécismes (constructions erronées ne respectant pas les règles de la
syntaxe d’une langue à une époque donnée : « se rappeler de quelque chose »
au lieu de « se rappeler quelque chose » ; « j'ai été chez lui » au lieu de « je suis allé
chez lui ») ;
 les barbarismes (fautes dues à l’altération du sens d’un mot). Quelques
exemples de barbarismes à éviter : (voir tableau suivant)

KLP_CFEC-BFA_20-21 4
à nouveau de nouveau
De façon différente Pour une seconde fois, une fois de plus
Ils ont examiné à nouveau son dossier pour Elle a de nouveau demandé un formulaire
essayer de l’inscrire à ce concours
Savoir Connaître
 est utilisé pour des faits, des choses connues  Est utilisé pour les gens et lieu et représente
par cœur une connaissance personnelle ou une
Je sais ma leçon. familiarité
 suivi d’un infinitif, il indique « le savoir », Je connais mes collaborateurs
« comment faire quelque chose » : Je sais Je connais le Burkina
nager.  Connaître n’est jamais suivi d’un verbe, ni de
Il est souvent suivi par les mots : que, mots comme : que,
qui/où/quand/pourquoi/comment/si… qui/où/quand/pourquoi/comment/si…
Je sais que je dois étudier.
Voici Voilà
Se rapporte à des choses, des évènements Se rapporte à des choses, des évènements
proches ou à ce qui va être dit ou dont il va être éloignés ou présente les choses dont il vient
question. d’être question.
Voici les premiers dessins qu’il a réalisés pour Voilà les dernières informations que nous
notre projet. venons d’apprendre de l’AFP.
Malgré que* Malgré que*
S’emploie bien dans la langue soutenue mais De nombreux écrivains ont utilisé la locution
seulement avec le verbe avoir conjugué au conjonctive malgré que dans le sens de bien
subjonctif que, quoique. Il est cependant recommandé
Je reconnais les mérites de mon rival malgré d’éviter cet emploi.
que j’en aie.
Solutionner un problème Résoudre un problème
Cette opération va impacter mon chiffre Cette opération va affecter mon chiffre d’affaire
d’affaire
* source : Dictionnaire de l’Académie française (9e édition)
On peut éviter le barbarisme grâce à une meilleure connaissance du sens des mots.
Un effort personnel d’appropriation de l’expression est nécessaire pour la production
des textes. La lecture en est un bon exercice.

1.1.2. Lire et comprendre un texte

Un texte, jugé difficile à la première lecture, s’éclaircit peu à peu lorsqu’on le prépare
méthodiquement. Le comprendre, c’est rentrer dans la logique de sa structure pour
s’approprier les idées dans leurs rapports et leur hiérarchie. Un texte bien structuré
contient généralement des indicateurs ou clés d’accès qui aident à sa compréhension :
ce sont les mots clés, les mots liens ou connecteurs, les articulations, le plan du texte,
l’idée prise de position de l’auteur, etc. Lire et comprendre un document c’est savoir
ce que son auteur me dit, ou veut me faire comprendre ou veut me faire admettre.

La découverte du texte passe par une lecture attentive à l’issue de laquelle il est
important d’éliminer les difficultés de vocabulaire et de compréhension des phrases :
lorsqu’un mot nous échappe ou que le sens ne nous paraît que confusément,
lorsqu’une phrase de construction ample nous échappe ou que le sens ne nous paraît

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que confusément, sachons nous y arrêter. Déchiffrer les informations contenues dans
un texte, c’est d’abord découvrir les éléments et les étapes du déroulement de
l’énoncé. Pour y arriver, il convient d’observer les actions suivantes :

 éliminer les difficultés de vocabulaire et de compréhension des phrases ;


 repérer l’idée essentielle exprimée (dans le titre, au début ou à la fin) ;
 repérer les sous-titres marquant les parties principales ;
 repérer les connecteurs qui explicitent les liens entre les idées, les paragraphes,
les propositions.

1.1.3. Les articulations du texte


Repérer les articulations qui explicitent les mouvements des idées et du texte, qui
clarifient les étapes du déroulement de l’énoncé et permettent de bien comprendre la
progression du texte. Les plus courantes de ces articulations sont :
L’articulation d’amorce : elles utilisent une formule introductive qui engage une
énumération (d’abord, ensuite, puis, enfin…), annonce une opposition (mais, par
contre, au contraire…) ou une concession (cependant), introduit l’insertion d’une
illustration (par exemple, pour illustrer,…).
L’articulation de liaison : elle marque un lien entre ce qui précède et ce qui suit. Elle
utilise des formules d’addition (et, puis, aussi, en outre…), d’insistance (même, à
plus forte raison, d’autant plus que…), de cause (car, en effet…), de conséquence
(donc, ainsi, c’est pourquoi…), d’opposition et de concession (mais, cependant,
toutefois, néanmoins…), de rappel (ainsi, pour cela, d’où…), de terminaison ou de
conclusion (enfin, en résumé, pour conclure, …) etc.
Notons qu’il est important de toujours placer la formule d’articulation dans son contexte
et de ne pas oublier qu’elle peut ne pas être exprimée explicitement dans le texte. Une
expression correcte allège les difficultés de compréhension d’un document texte et
rend les échanges agréables lorsqu’on est en situation de communication.

1.2. La communication
1.2.1. Notion de communication
Le mot communication est d’origine latine communicare qui veut dire : mettre en
commun, dans le but d’apporter un changement. Elle vise à établir une relation avec
autrui. Elle recouvre trois aspects fondamentaux : l’expression, la représentation,
l’action (ERA) :

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 L’expression : l’émetteur cherche à communiquer une intention, une émotion,
un état de conscience ;
 La représentation : l’émetteur donne des informations sur les évènements, il
retransmet un savoir ;
 L’action sur autrui : l’émetteur cherche à convaincre, à séduire, à influencer
autrui, transmet des ordres)
Dans le domaine de la psychologie sociale, elle désigne « les échanges de
messages linguistiques ou non linguistiques (images, gestes…) entre individus et
groupes »1
Dans le domaine de l’éducation, elle est un « échange d’informations entre deux
correspondants par l’intermédiaire d’un canal de transmission ». Le but est de
« permettre l’adaptation de l’être aux conditions incessamment fluctuantes de son
environnement » (Legendre)2
A l’intérieur de l’entreprise ou de l’organisation, la communication est l’action
« d’informer ou non ses collaborateurs, et de favoriser les échanges d’informations
dans les relations de travail […] Elle vise à créer une image de marque de
l’entreprise à laquelle les salariés puissent s’identifier pour la promouvoir à
l’extérieur.» 3 Elle est donc un acte social dont la conséquence est la prospérité de
l’entreprise où chacun tire une part de dividende.

1.2.2. Le système de la communication


Le système de communication présente trois éléments fondamentaux qui
interagissent : l’émetteur, le message et le récepteur.

Message
Emetteur Récepteur
--------------------------------------------------›
‹--------------------------------------------------
Récepteur Emetteur
Message retour

Les principales composantes du système selon le modèle de Shannon sont:


 la source du message : une personne, un animal, un ordinateur, ou tout autre objet
qui produit et émet le message ;

1
Moscovici S., cité par Raynal F. et al., 2007, Pédagogie : dictionnaire des concepts clés. P.76
2
Légendre, (1993), Le dictionnaire actuel de l’éducation, p.216
3
Raynal F. et al., (2007), Pédagogie : dictionnaire des concepts clés, p.76

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 l’encodeur : il convertit en signaux codés le message émis. Il peut être un
téléphone, un microphone, un clavier d’ordinateur ou de téléphone, etc. ;
 le canal de transmission : c’est par lui que se fait le transport du message codé.
Il peut être un câble optique, l’air ;
 le bruit : tout ce qui peut interférer avec le message au moment où il passe dans le
canal (rumeurs, désinformation, interférences, etc.) ;
 le décodeur : il est l’entité qui décode les signaux à l’arrivée pour les rendre
compréhensibles au récepteur. Le décodeur peut être un être vivant ou un objet.
Le modèle théorique classique de Shannon schématise le système comme suit :

Modèle de communication selon Shannon


Codage Canal Décodage
Source ---------→ transmetteur -------→ Récepteur ----------→ Destinataire
message Signal Message

Bruits

Pour qu’une communication soit efficace, il faut donc que le récepteur reçoive et
comprenne le message, conformément aux intentions de l’émetteur. Il s’établira une
bonne communication s’il y a un message retour et qui est pris en compte par
l’émetteur. La qualité de la communication est souvent affectée à cause d’entraves qui
affectent certaines composantes du système :
 difficultés venant de l’émetteur (mauvaise communication, statut, information
incomplète, ellipse de termes ;
 difficultés venant du récepteur (distraction, perturbation, incompétence…) ;
 incompréhensions provoquées par le langage utilisé (vocabulaire incorrect ou
inadapté, tournures de phrases) ;
 mauvaise transmission (interférences, etc. )
 difficultés liées à une référence (allusion à des situations qu’on ne comprend pas
parce que n’ayant pas assisté au début).
Pour une bonne communication il faut veiller à tous ces aspects.
Une communication verbale, doit considérer certains principes. En voici quelques-uns.

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1.2.3. Le langage verbal

En ce qui concerne le langage verbal, quelques principes sont utiles pour permettre
une communication efficace.
 La clarté et la précision du langage : le manque de clarté et de précision du
langage provoque des malentendus. Il est donc important d’organiser ses idées
pour ne pas oublier des éléments importants à communiquer. Comment y parvenir ?

Il convient de se poser les questions suivantes : qui ? quoi ? quand ? où ? comment ?


pourquoi ? combien ?

Il est aussi important d’éviter des termes imprécis qui reflètent souvent une certaine
négligence et se donner la peine de chercher le terme approprié :

 éviter l’emploi trop fréquent du pronom « on » ou du mot « chose » ;


 éviter l’emploi trop systématique de l’expression « les gens » ;
 éviter les redondances (au jour d’aujourd’hui, voire même, car en effet, comme
par exemple, une autre alternative, etc.).
 Avoir les mêmes référents avec son interlocuteur : le mot en lui-même n’a pas
une signification absolue. Elle dépend du contexte. Il est donc important de
s’assurer que l’interlocuteur donne le même sens au mot employé, qu’il ne l’associe
pas à une idée différente (connotations).
 Distinguer les faits, les opinions et les sentiments, intention : le fait est concret,
observable et mesurable.

Lorsqu’on s’exprime, il faut distinguer les faits, les opinions, les sentiments et les
intentions d’action.
 Le fait est concret, observable, quantifiable, mesurable. C’est une donnée
tangible, impossible à nier. Un fait est donc ancré dans une réalité palpable ; il
n’est pas de l’ordre des idées.
 L’opinion relève de l’interprétation, de l’impression, d’un avis émis, à propos de
quelque chose, de quelqu’un ou d’un évènement. Elle est discutable. Elle est
utile certes, mais n’est pas du même ordre que les faits. . Certains mots
traduisent notre opinion malgré nous : imprudemment, heureusement,
sévèrement, je trouve que, je pense que, je crois, etc.

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Exemple : dans une situation où l’on demande votre opinion, vous exposerez
en premier les faits pour ensuite expliquer comment ces faits ont déterminé
votre opinion.
On améliore ainsi l’efficacité de la communication en évitant l’expression trop rapide
d’opinion parce que de nombreux écrits professionnels demandent neutralité et
objectivité.
 Tenir un langage positif et valorisant : la communication et les actions sont
efficaces lorsqu’on valorise une personne en encourageant les aspects positifs au
lieu de critiquer systématiquement ses points faibles. C’est dire que la façon
d’évaluer le travail a une grande influence sur la qualité du travail et sur l’état d’esprit
de celui qui le fait (voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ?). Même si une image
ou une situation est triste, le langage devrait rester positif.
 Inviter à répéter le message : pour s’assurer que le message est bien reçu, on
peut, dans certaines circonstances et, avec tact, faire répéter les instructions
complexes pour s’assurer que l’on est bien compris. (Ex. « Je ne suis pas sûr d’avoir
été clair et cela m’aiderait si tu me disais ce que tu m’as entendu dire. »).
 Expliquer, dans certaines circonstances, le pourquoi d’une décision ou d’une
instruction : à cela il y a trois raisons :
 la motivation quand on sait pourquoi on agit ;
 la prévention des initiatives personnelles aux conséquences nuisibles dues
à la méconnaissance du mode opératoire ;
 l’insinuation de fausses interprétations.
 communiquer les critères de jugement de qualité afin que la personne puisse
elle-même apprécier les résultats de son travail. Il convient par conséquent de
laisser autant que possible une certaine marge de manœuvre pour qu’elle fasse ce
qu’elle sait faire à sa manière qui n’est pas forcément la vôtre. Cela nécessite d’être
à la disposition de la personne pour l’aider en cas de besoin.
 Savoir être bref : il faut savoir finir et éviter de se répéter, savoir faire ressortir les
informations importantes. Mieux vaut en dire moins que plus.

En entreprise, une communication doit être fonctionnelle, c’est à dire celle qui s’adapte
exactement à une fonction déterminée, bien adaptée à son but. Elle doit transmettre
efficacement le message et aider les acteurs à interagir les uns avec les autres. Elle

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permet un bon fonctionnement de l’organisation, cherche les possibilités de rentabilité
qu’offre la communication et vise de ce fait l’efficacité du moyen.

Exercice 1
« Elodie, vous enverrez un mail, la mise à jour des comptes de l’association, à Madame Ki, avant
lundi matin. Elle doit vérifier ces comptes pour l’assemblée générale du 22 juin. Utilisez son adresse
électronique professionnelle. »
1. Dans ce message, retrouvez les éléments répondant à la technique du questionnement 3QOCPC.
2. Imaginez à votre tour une instruction que vous écrirez à l’intention de votre employé. Veillez au
respect de la technique 3QOCPC.

1.2.4. Le langage non verbal

La communication non verbale se définit comme une communication silencieuse.


Dans un échange face-à-face, l’interaction permet aux locuteurs d’accompagner la
parole par des signes contextuels, non verbaux et paralinguistiques. Le sens donné à
une conversation reposerait à 55% sur le visuel (posture, geste, expression facial,
etc.), 38% sur le message paralinguistique (élocution : ton, débit, intensité,
accentuation, volume de la voix) et à 7% sur les mots effectivement prononcés. La
communication n’est donc pas uniquement verbale c'est-à-dire exprimée de vive voix
ou écrite, elle est en grande partie non verbale et silencieuse. Ce type de
communication « concerne tous les éléments en dehors de l’oral et de l’écrit qui entrent
dans le processus de communication » Bruno Joly (2009) : la distance entre
interlocuteurs, l’expression du visage, les gestes et postures, le comportement, la
tenue vestimentaire, les couleurs, etc. sont autant d’éléments qui composent la
communication non verbale.
Le non verbal est diversifié, de significations variées et joue plusieurs rôles dans la
communication. Joly (2009) en relève quelques éléments :
Rôle
- rôle expressif (affirmer ses sentiments, émotions…) ;
- rôle relationnel (établir un type de relation) ;
- rôle régulateur (réguler l’interaction) ;
- rôle symbolique (gestes signifiants).
Types de territoires et de relations : le territoire de rencontre conditionne la relation
 Le territoire de confrontation (bords opposés) ;
 Le territoire de coopération (bord à bord) ;

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 Le territoire de collaboration (du même bord) ;
Composantes de la communication non verbale :
 La distance et les zones d’interaction : intime (0 à 60 cm), personnelle (60 à
1m20), sociale (1m20à 3m), publique (+3m) (Théorie de la proxémie de E. T.
Hall) ;
 Les postures : attitudes de soumission, de domination, de partage et
d’ouverture, de fuite et de crainte)
La symbolique des gestes : le visage et les gestes donnent de nombreuses
indications sur l’état d’esprit, sur l’humeur et sur ce que ressent l’interlocuteur.

La tenue vestimentaire : elle représente un mode de pensée, l’expression d’une


conformité, d’une appartenance, etc. Aujourd’hui, si l’habit ne fait pas le moine, il
permet au moins de le reconnaitre.

La symbolique des couleurs : les couleurs ont également de l’importance car elles
sont souvent rattachées à une symbolique. Les couleurs froides sont celles qui sont à
base de vert, de bleu, de violet) ; les couleurs chaudes sont à base de rouge, jaune,
orange, Géry et Reboul. Ils présentent des symboliques suivantes qui se rattachent à
certaines couleurs (voir annexe 3)

Attention ! La symbolique peut être liée à une culture donnée.

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La communication interpersonnelle

En somme, tout communique autour de nous et il convient d’être attentif à ce que


chacun ressent.

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Chapitre 2 : Argumentation et Organisation de la pensée
2.1. La notion d’argumentation

L’argumentation est « un raisonnement plus ou moins explicité, par lequel nous nous
efforçons de persuader quelqu’un, c’est-à-dire de lui faire acquérir ou modifier une
opinion, de lui faire entreprendre ou infléchir une action. » (BARIL, p.89). Il est le
processus par lequel l’argument se construit pour atteindre sa finalité qui est de
persuader. Il faut savoir déterminer l’idée vraie qui parviendra le mieux à l’esprit de
l’interlocuteur pour être bien compris. Même si on a une très grande confiance aux
données techniques convaincantes, il faut toujours faire un effort pour convaincre les
autres, et c’est par la technique de l’argumentation qu’on y parvient.

Généralement, il n’y a argumentation que quand il y a désaccord, elle ne relève pas


forcément d’une vérité imposée mais d’une conviction à établir ; elle est donc affaire
moins de certitude que de consensus, voilà pourquoi les facteurs sociologiques sont à
prendre en compte quand il s’agit de convaincre une personne ou un groupe de
personnes sur une idée ou une situation donnée. Dans les rapports sociaux,
l’argumentation exige le renoncement à la force et à la violence.

L’argument est une affirmation appuyée, c'est-à-dire soutenue par des raisons fortes
qui viennent répondre à un sujet. Une affirmation étant explicitement reliée à ses
raisons, il renvoie souvent à des connecteurs comme « car », « parce que », « en
effet », « c’est pourquoi », « donc », « ainsi », « pour conclure ». L’argument n’est
donc pas une affirmation gratuite même s’il s’agit d’une opinion partagée. Tout
argument se construit suivant une certaine organisation des idées : idée directrice
(ou argument) + raisons + preuves + exemple (IRPE). Les raisons expliquent l’idée,
les preuves justifient les raisons avancées, les exemples illustrent les preuves.

---------------------------------------------------------

Exercice 2

La réglementation gouvernementale freine la productivité et la croissance des


entreprises.

A partir de cette idée directrice, proposez deux raisons, une preuve par raison, un exemple
par preuve qui serviront à argumenter l’idée.

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2.2. Quelques types de raisonnements
Le type de raisonnement dans un texte relève d’un choix argumentatif de son auteur
et en le repérant, le lecteur peut mieux comprendre sa stratégie argumentaire.

 Le raisonnement déductif : il se fait à partir d'une situation (idée, principe, loi)


générale pour en arriver à des cas particuliers. Des règles générales ou des faits
reconnus permettent de prédire ce qui peut arriver. La discussion dans ce
raisonnement analyse généralement la valeur de cette situation générale et permet
de voir si le fait particulier répond bien à cette situation.
 Le raisonnement inductif : Il se fait à partir de cas ou faits particuliers pour en tirer
une situation générale (idée, principe, loi). La démarche est inverse à celle
déductive.
 Le raisonnement concessif : on commence par accorder quelque crédit aux
arguments adverses, pour défendre ensuite plus librement ses propres arguments
(voir texte en annexe : « L’école nouvelle »).
 Le raisonnement par l’analogie : il met la réalité dont on parle en parallèle avec
une autre réalité plus concrète ou plus connue (comparaison, images, métaphore).
Ce rapprochement donne une compréhension éclairante du nouveau concept
comparé (voir texte en annexe : « L’école nouvelle »).
 Le raisonnement critique : la critique est le fait de porter un jugement de valeur,
une appréciation sur une situation, une personne ou une chose. Ce raisonnement
consiste à contester ou faire la critique d’une opinion ou d’une idée en démontrant
les failles ou les incohérences dans le raisonnement et/ou en faisant ressortir les
points positifs ou négatifs.
 Le raisonnement par l’opposition : il confronte deux situations pour en faire
ressortir les différences, les divergences, les ressemblances.
 Le raisonnement par l’absurde : il part de l’idée contraire à la thèse défendue pour
montrer qu’elle aboutit sur une conclusion insensée, déraisonnable ou erronée.
 Le dilemme : il consiste en un raisonnement sous forme d’alternative. Il comporte
deux propositions contraires, toutes deux insuffisantes. Parmi les deux propositions
il faut obligatoirement faire un choix. (cf le dilemme cornélien)
 Le syllogisme : il est un raisonnement logique de type déductif qui comporte deux
propositions (ou prémisses) qui aboutissent à une conclusion. Les propositions dont

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une majeure et une mineure sont supposées vraies, irréfutables et conduisent
logiquement à la conclusion. L’exemple célèbre que nous retenons d’Aristote est le
suivant :
Majeure : Tous les hommes sont mortels.
or
Mineure : Tous les Grecs sont des hommes.
Donc
Conclusion : Tous les Grecs sont mortels

Un raisonnement syllogistique n’est valide que lorsque cette forme est respectée. Il est
concluant s’il est valide et si la majeure et la mineure sont vraies.

Attention à ne pas confondre avec la fallace selon Hamlin qui désigne un argument
qui, en apparence, semble valide, un argument défectueux en réalité, parce que « la
relation entre les prémisses et la conclusion n’est pas forcement de l’ordre de la
logique ». Pour lui, un argument peut être formulé sans que les prémisses engagent
nécessairement à la conclusion. De ce point de vue, l’argumentation est affaire non de
vérité ni même d’adhésion à la vérité mais de persuasion.

Exercice 3
A partir de la raison, des preuves et exemples que vous avez retenus dans l’exercice
n°2, rédigez un paragraphe argumentatif suivant un ou deux types de raisonnements
de votre choix.

Tout raisonnement doit se construire en respectant un plan de production rigoureux.


Le raisonnement se construit généralement sur un plan qui détermine la structure du
texte. Il existe plusieurs plan-types et le choix est toujours fonction du sujet.

2.3. Quelques plans-types


Le plan dialectique : thèse / antithèse / synthèse. : Il procède à un examen critique :
thèse première ou thèse soutenue. Il s’agit d’examiner et d’expliciter la thèse
proposée ; thèse adverse ou antithèse. Il s’oppose à la thèse ; thèse finale ou
synthèse. Elle concilie la thèse et l’antithèse.

Le plan analytique (ou thématique) : il fait le point sur une question en traitant des
faits, des circonstances, des causes, des origines, des conséquences, des solutions.

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On analyse ainsi les aspects essentiels du sujet en traitant par rubriques les champs
les plus importants.

Le plan comparatif : il examine deux ou plusieurs thèses ou situations et fait le point


des similitudes et des différences. Il permet ainsi de mettre en parallèle les éléments
à étudier à travers différents critères et en tire un bilan.

Le plan explicatif : il organise la réflexion autour de quelques axes qui en constituent


les parties.

Le plan inventaire : il inventorie les éléments et les regroupe par catégories pour les
présenter.

Il faut savoir qu’aucun plan ne peut s’adapter automatiquement à tous les sujets de
réflexion. En fonction du sujet traité, le plan se conçoit et s’adapte au contenu.

Outre ces plans-types classiques, il faut retenir les types ci-dessous pouvant s’adapter
à certaines situations de production de textes en milieu professionnel.

Plan-questions Plan « aspects- Plan descriptif Plan chronologique


(3QOCPC) critères »
Qui ? 1. Aspect financier 1. 3. L’histoire - Type classique
Quoi ? 2. Aspect 2Les activités Passé/présent/futur
Quand ? commercial 3. Le secteur - Type gradation : du
Où ? 3. Aspect 4. Le personnel plus percutant au
Comment ? sociologique 5. L’organisation moins percutant
Pourquoi ? 4. Aspect technique
Etc.
Ce plan permet Ce plan est utile Ce plan est utile Ce plan est indiqué
d’examiner tous les pour conduire une pour la description lorsqu’une situation
éléments-composants comparaison entre d’une entreprise a évolué dans le
d’une situation plusieurs éléments temps
D’après Géry et Reboul (2010)
A titre d’exemple, un ingénieur qui doit présenter un rapport de faisabilité d’un nouvel
ouvrage hydraulique s’intéressera spontanément à l’aspect technique, économique,
organisationnel. Mais les côtés formation, répercussions psychologiques ou
médicales, syndical peuvent lui échapper s’il ne s’inspire pas de la méthode des
aspects pour avoir un champ large des différents aspects.

Pour produire un travail de réflexion bien structuré et riche en contenu, il faut


s’informer. La documentation sur le sujet est par conséquent impérative. En quoi
consiste-elle ?

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Chapitre 3 : La documentation
Le terme documentation a différentes significations selon le contexte de l’utilisateur. Si
elle désigne généralement une collection de documents, elle peut faire aussi référence
à une bibliothèque, à un centre qui dispose de documents publiés ou non sur un thème
précis. Toutes les informations que nous désirons existent, et souvent à notre portée
si nous savons les chercher avec méthode. Comment s’y prendre pour dominer la
masse des informations qui nous submergent quotidiennement et en tirer le meilleur
pour construire nos textes, surtout en milieu professionnel ?

3.1. La recherche documentaire


Pour s’informer, il faut se documenter. Une riche documentation soutient le travail de
réflexion et rend crédible le document produit.

La documentation est un processus qui consiste à :

 déterminer quelle information est nécessaire ;


 identifier les moyens de l’acquérir ;
 enregistrer l'information découverte et la stocker dans des contenants appropriés ;
 organiser les documents pour les rendre plus facilement accessibles.

3.1.1. Identifier les documents


L’identification d’un document se fait par un travail de lecture et de discernement. La
connaissance du document se fait d’abord par l’identification des éléments suivants :

 le titre, l’auteur, le sommaire ou la table des matières, le résumé s’il y en a.

 La forme du document (article, dossier, ouvrage de synthèse, ouvrage spécialisé,


mémoire, thèse, document de type professionnel, etc.).

 le contenu des références. Ce contenu dépend notamment de la nature du


document (descriptif, récit d’expérience, analytique, méthodologique, etc) et de la
catégorie des lecteurs ou du public visé (vulgarisation, professionnel, scientifique).

3.1.2. Classer les documents


Il s’agit ici de classer les documents identifiés. Plus on avance dans la documentation,
plus on sait ce qui est pertinent. Au fur et à mesure des investigations parmi la masse
de littérature qui existe probablement sur le sujet traité, le gros du travail consiste

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d’abord à sélectionner les documents les plus pertinents et à les classer par catégorie
suivant des critères définis.

Ensuite, il convient de se donner des priorités de recherche et de lecture pour les


adapter au sujet dans un temps actuel. Les moyens informatiques allègent la
recherche d’informations de nos jours.

3.2. Critique et exploitation de l’information

Après la découverte, le rassemblement, le classement de la documentation, le travail


suivant consiste à apprécier la qualité de l’information dont on dispose ; car tout ce qui
est imprimé sur support papier et ce qui apparait sur l’écran ne doivent pas être tenu
pour vérité. C’est pourquoi, il est nécessaire de soumettre chaque document à un
certain nombre d’interrogations.

3.2.1. L’identification des sources d’information

Elle consiste à s’informer sur l’informateur : qui est-il ? (son statut, ses titres et
fonctions, etc.). La qualité de l’informateur peut déterminer la crédibilité de
l’information. On distingue par exemple une communication qui vient directement du
producteur de l’information ou non, et un document « savant » ou de vulgarisation. Ces
derniers, même consciencieux et compétents, apportent des informations
significatives, mais aussi des déformations, parfois involontaires. D’où l’intérêt de
préciser, dans le domaine de la documentation les références exactes de la source.

A titre d’exemple, pour un livre les références sont : auteur, titre, éditeur, lieu et date
d’édition.

Pour un site Internet les références sont : nom, adresse électronique et date.

La date de l’information est importante dans les secteurs où les évolutions des
connaissances sont rapides (données économiques ou techniques) et doit par
conséquent être toujours vérifiée.

3.2.2. Le décodage des intentions


L’information pure et objective n’existe pratiquement pas dans l’absolu. En effet, la
formulation choisie, le mode de communication donnent une dimension plus ou moins
subjectif à l’énoncé d’une situation ou d’un fait. Il faut être attentif aux intentions, même
inconscientes de l’auteur du document. Cela permet de mieux le juger.

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3.2.3. Le recoupement de l’information
Le recoupement est une méthode d’exploitation de texte qui consiste en une
confirmation de l’information par deux ou plusieurs documents. Le lecteur conforte les
informations contenues dans différents documents pour établir avec certitude les
idées, les thèses, les faits.

La recherche d’information peut aussi se faire à travers la collecte de données par


des outils d’enquête.

3.2.4. Outils de collecte d’information


La recherche de l’information passe aussi par des enquêtes à partir d’un questionnaire,
ou d’une interview.

Le questionnaire : lorsqu’on a besoin de recueillir des informations auprès d’une


catégorie de personnes (personnel, utilisateurs, clientèle, etc.), l’on peut procéder par
le remplissage d’un questionnaire. Il présente l’avantage d’harmoniser les réponses
que l’on reçoit et d’en rendre l’exploitation facile. La difficulté réside dans le choix des
questions et la précision de la formulation. Pour éviter des questions peu utiles,
incomplètes et floues, il faut les concevoir en prenant soin de :

 définir les renseignements à recueillir souhaités ;


 éliminer les demandes superflues car ici, l’économie est la condition de
l’efficacité ;
 grouper les questions en rubriques pour éviter la dispersion, le double emploi
et le désordre ;
 rédiger les items avec précision et concision (décomposer une question globale
en une série de questions de détail) pour obtenir des réponses simples et
brèves ;
 adapter les questions au niveau des répondants ;
 Guider par des suggestions ;
 vérifier qu’on n’a rien oublié ;
 tester ce questionnaire sur quelques personnes, le corriger si besoin est, avant
de le valider.

L’entretien (l’interview): Il se caractérise par un contact direct entre partenaires


ou entre enquêteur et enquêté. Une certaine maîtrise du dialogue est alors

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nécessaire pour conduire suivant des tactiques une discussion qui combine
souplesse et fermeté. A partir d’un guide d’entretien préalablement préparé,
l’enquêteur ou le partenaire s’entretient avec son répondant. Cet entretien peut être
non directif, semi directif ou directif ; enregistré ou non. Il a l’avantage de permettre
d’étudier en profondeur les réponses aux préoccupations de l’enquête. Mais des
risques de subjectivité y sont plus grands.

En conclusion, la communication est un acte social par lequel les individus et les
groupes échangent entre eux des messages linguistiques (oralement ou à l’écrit) ou
des messages non linguistiques (gestes, attitude, expression du visage et du corps,
etc.). Elle passe par la maitrise de l’expression et, s’exprimer correctement nécessite
la maîtrise de la langue (lexique, vocabulaire, orthographe, grammaire), exige clarté,
rigueur et élégance de style. Ce style s’acquière par l’exercice. Dans un contexte
professionnel, la communication permet de transmettre des informations, d’impliquer
et motiver le personnel, d’apaiser les conflits, en vue de toujours améliorer la
production de richesses. Aujourd’hui, avec l’évolution perpétuelle des contextes
économique, social et technologique, etc., il n’est pas question d’appliquer des
recettes de communication mais d’intégrer les actions de communication dans des
outils efficaces, voire nouveaux ou originaux, pour résoudre les problèmes
d’adaptation et d’organisation en temps réel.

Bibliographie
JOLY B., La communication, Paris : Editions De Boeck Université, 2009.
GERY P.-E et REBOUL A., Bien s’exprimer à l’écrit et à l’oral, 2 e édition, Paris :
Nathan, 2010
BARIL B., Techniques de l’expression écrite et orale, 11 e édition, Paris : Editions
Dalloz, 2008.

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Annexes

Annexe 1: L’école nouvelle


« Je viens vous dire ceci : moi, Grande Royale, je n’aime pas l’école étrangère. Je la
déteste. Mon avis est qu’il faut y envoyer les enfants cependant. »[…]

La Grande Royale se tourna vers un autre point de l’assistance.

- Hier, Ardo Diallobé, vous me disiez : « La parole se suspend, mais la vie, elle
ne se suspend pas ». C’est très vrai […]

L’assistance demeurait immobile, comme pétrifiée. La grande Royale seule bougeait.


Elle était au centre de l’assistance comme la graine dans la gousse.

- L’école où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu’aujourd’hui nous aimons


et conservons avec soin, à juste titre. Peut-être notre souvenir lui-même mourra-t-il en
eux. Quand ils nous reviendrons de l’école, il en est qui ne nous reconnaîtrons pas.
Ce que je propose, c’est que nous acceptions de mourir en nos enfants et que les
étrangers qui nous ont défaits prennent en eux toute la place que nous aurons laissée
libre.

Elle se tut encore, bien qu’aucun murmure de l’eût interrompue. Samba Diallo perçut
qu’on reniflait près de lui. Il leva la tête et vit deux grosses larmes couler le long du
rude visage du maître des forgerons.

- Mais, gens des Diallobé, souvenez-vous de nos champs quand approche la


saison des pluies. Nous aimons bien nos champs mais que faisons-nous alors ? Nous
y mettons le fer et le feu, nous les tuons. De même, souvenez-vous : que faisons-nous
de nos réserves de graines quand il a plu ? Nous voudrions bien les manger, mais
nous les enfouissons en terre. La tornade qui annonce le grand hivernage de notre
peuple est arrivée avec les étrangers, gens des Diallobé. Mon avis à moi, Grande
Royale, c’est que nos meilleures graines et nos champs les plus chers, ce sont nos
enfants. Quelqu’un veut-il parler ?

Nul ne répondit.
C.H. KANE, L’Aventure ambiguë, Extraits pages 56-58

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Annexe 2 : Exercice 4
Dans la liste de mots suivants, certains ont une connotation négative et d’autres ont
une valeur positive. Quel est le vocabulaire négatif à éviter en situation de
communication ? Justifiez.
Absolument absent Juste Peut-être
Bienveillance Désolé Logique Refus
Accord Annuler Loyal Retard
Adéquat Aucun Meilleur Souci
Appliqué Blâme Objectif Soupçonner
Assurance Défendu Equilibré Veto
Bénéfice Crainte Opportunité Zéro
Bon Déplaire Oui Violent
But Désaccord Parfaitement Erreur
Calme Désastre Pertinent Hélas
Certainement Dommage Précision Imparfait
Compréhension Echec Qualité Faible
Concret, Malchance Récompense Faute
Constructif Malheureusement Reconnaissance impossible
Correct Manque mou Réel
Disponible Négliger Sérieux sur mesure
Efficacité Nuire Talent
Exact, excellent Non Tout-à-fait
Expérience Nul Valeur
Fiabilité Jamais Service
sûr Lacune sincère
Ne…pas
oublier

Annexe 3 : La symbolique des couleurs


Couleurs symbolique
Blanc Pureté, innocence, propreté
Noir Mort, nuit, mystère
Bleu Paix, calme, féminité, sagesse
Rouge Passion, dynamisme, puissance, chaleur, danger
Jaune Science, idéalisme, action, lumière
Vert Espérance, nature, calme
Orange Energie, enthousiasme, imagination
Violet Mystère, spiritualité, mélancolie

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