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Still Pallet Stacker Egv10 Egv12 Operating Maintenance Manual de
Still Pallet Stacker Egv10 Egv12 Operating Maintenance Manual de
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**Still Pallet Stacker EGV10 EGV12 Operating & Maintenance Manual DE** Size:
4.1 MB Format: PDF Language: Deutsch Brand: Still Type of Machine: Pallet
Stacker Type of document: User Manual, Operating Manual Model: Still EGV 10,
On voit que le roi ne désarme pas, qu'il tient tête à l'orage, qu'il
cherche les moyens de tirer parti des circonstances qui pourront se
présenter. Parmi les éventualités qu'il prévoit, il en est une dont il
appelle et espère la réalisation: c'est la rupture des négociations qui
se poursuivent au même moment entre l'Autriche et la France. Rien
n'est moins sûr en effet que la conclusion de la paix, car on peut
supposer qu'encouragé par la brusque cessation des pourparlers que
le Directoire avait engagés avec l'Angleterre, le cabinet de Vienne
repoussera les conditions qu'on veut lui imposer. Dans sa
correspondance avec Condé, le roi expose ce qu'il y aura lieu de
faire si cette hypothèse se réalise; là encore s'affirme son courage.
«Le but du Directoire est évident: il veut renverser tous les trônes,
parce qu'il sent bien que jamais aucun roi ne sera sincèrement ami
d'une République fondée sur les principes de notre Révolution. Pour
y parvenir, il croit que la guerre est le meilleur moyen, et, bravant la
haine publique qu'il aurait pu apaiser en faisant la paix, il rompt les
négociations[24]. Cette mesure violente ne lui ramènera pas l'opinion,
qui était si prononcée avant la dernière catastrophe et qui, pour être
comprimée aujourd'hui, n'est pas éteinte. Mais cette opinion a
besoin d'appui, et, dans ce moment, elle n'en peut trouver d'autres
que celui des puissances belligérantes. Que celles-ci renoncent à leur
système machiavélique; qu'elles cessent de confondre la France avec
la Pologne et de croire à la possibilité de sa conquête; qu'elles
déclarent que, forcées à reprendre les armes, ce ne sera désormais
plus contre la France, mais pour la monarchie française qu'elles les
porteront; qu'elles abjurent solennellement toute idée de conquêtes
et qu'elles reconnaissent le roi légitime, appellent à lui tous les bons
Français et ne se montrent que comme ses auxiliaires; que cette
déclaration soit appuyée par de l'argent donné sans parcimonie, et
les méfiances s'évanouiront, et la fierté nationale ne sera plus
intéressée dans la guerre, et les fautes et les malheurs de six
campagnes pourront être réparés dans une seule. Mais, si le
système contraire continue à prévaloir, les mêmes fautes et les
mêmes malheurs recommenceront, et l'Empereur sera peut-être bien
heureux de signer sous les murs de Presbourg une paix mille fois
plus dure et plus honteuse que celle qu'il a signée à Léoben.
«Vous pouvez penser, Monsieur, lui disait-il, quelles ont été mes
inquiétudes lorsque j'ai appris la catastrophe qui vous a mis dans un
si grand danger. Elles ne peuvent se comparer qu'à la satisfaction
que j'ai ressentie en vous sachant enfin en sûreté. Comme roi,
comme père de mes sujets, je ne puis que gémir d'un événement
qui retarde la fin des malheurs de ma patrie. Mais, pour vous,
Monsieur, mes sentiments sont bien différents, et je suis plus porté à
vous féliciter qu'à m'affliger avec vous d'un acte de violence qui met
vos sentiments dans un jour plus éclatant, s'il est possible, qu'ils n'y
étaient déjà, et par lequel vos persécuteurs eux-mêmes vous
couvrent de gloire. Je voudrais que tous ceux qui, comme vous, ont
mérité l'honneur de la proscription, y eussent échappé comme vous;
mais vous êtes jusqu'à présent le seul sur qui je sois rassuré. Si vous
connaissez les lieux où quelques-uns de vos dignes collègues se sont
retirés, soyez mon interprète auprès d'eux; dites-leur qu'ils
partagent les sentiments que je viens de vous exprimer.
Toutefois pour achever cet ouvrage, comme disait le roi, pour que
l'opinion conquise ne fût pas étouffée par la violence, il fallait gagner
les armées, les détacher du Directoire, les ramener à l'idée de
royauté. Les missionnaires religieux étaient impropres à cette tâche.
Ils auraient eu dans les camps et dans les casernes trop de dangers
à courir. Seuls, des laïques pouvaient éclairer les officiers et les
soldats «sur leurs véritables intérêts», leur promettre des grâces
proportionnées à leurs services; le roi adjurait ses agents en France,
en Angleterre, en Italie, en Suisse, de lui indiquer des sujets assez
courageux pour accepter une telle mission, assez adroits pour la
remplir.
Il y avait dix jours que l'abbé de La Marre était reparti, lorsque sur
le projet à l'exécution duquel il allait travailler vint s'en greffer un
autre. Les documents qui sont sous nos yeux n'en expliquent pas
l'origine, ce qui permet de supposer qu'il fut conçu spontanément
par Louis XVIII. Il consistait à ramener au parti du roi le général
Berthier, qui était alors en Suisse, à l'armée de Masséna.