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David L. Mathewson
222 Maria José Mendes e Sousa
literature, not only for its clarity, completeness and precision, but also for the
adequate volume of its data and the corresponding abundance of examples.
And this new edition is even more amplified and clarifying. The chapter de-
voted to prepositions, for instance, has a larger volume of information that
contributes to a better understanding of this complex grammatical matter.
Conscious that “an in-depth knowledge of a language is not attained until
one has total mastery of its prepositional system”, the author has given them
a very special attention, including a classification of their use in compound
words. And the attention given to the nuances of prepositions makes even
more sense in the study of the Greek New Testament, as a necessary prelude
to a deeper understanding of its message. The diagram of the basic meaning
of most prepositions is a nice example of this phenomenon.
The advice presented on page 128 (not mentioned in the first edition) in re-
gard to verbs in -µι is a positive and useful addition. The significantly enlarged
list of irregular and difficult verbs, as well as the new appendices on the Greek
dialects – Ionic, Eolic and Doric – and on basic notions of Greek metrics, are
also very useful.
This Gramática de Griego: Clásico y helenístico “is shaped by the amplitude
of conception, the clarity of exposition and the deep treatment of the themes.
It is called to be converted into an indispensable tool to one’s initiation and
consistent development in the knowledge of Greek language”, as a new and
effective manual for the study and deeper understanding of the literary legacy
of the Greek literature. Among other virtues, this new Greek grammar attunes
for the Greek language and even helps its most qualified users to start think-
ing and expressing themselves in a Greek way.
Maria José Mendes e Sousa
David Alan Black et Jacob N. Cerone, The Pericope of the Adulteress in Con-
temporary Research (LNTS 551; London: Bloomsbury T&T Clark, 2016).
XVII+195 pp. ISBN 9780567665799. Livre relié, US$ 114.
Dans le chapitre 2, “The Strange Case of the Missing Adulteress” (pp. 33-
63), Tommy Wasserman, partisan du caractère de “pièce rapportée” de la PA
dans la narration de Jn 7-8, part de la difficulté que présente le témoignage
de Didyme: lequel trouve le passage dans “certains Évangiles”, sans que l’on
comprenne s’il parle des manuscrits (αντιγραφοι) de Jean, des Évangiles
(ευαγγελια) ou d’un Évangile apocryphe judéo-chrétien comme l’Évangile des
Hébreux (EvHeb). Il semble ensuite faire une digression à propos des frag-
ments de Jean dans les papyrus des IIe-IIIe s. et de leurs variantes; il reprend
pour cela les travaux de Royse et Head au sujet des habitudes de copistes, et
en conclut que ceux-ci ont montré tant de soin à reproduire fidèlement leur
exemplaire, que la PA aurait dû normalement se maintenir à sa place origi-
nelle dans les copies. Il continue avec une liste détaillée de toutes les variantes
textuelles substantielles, connues dans les premiers siècles, et qui reflètent des
traditions de paroles apocryphes de Jésus (pp. 47-58); il cite d’autres passages,
attestés par un petit nombre de manuscrits appartenant principalement au
type “occidental”, pour aboutir à la conclusion que ce type de textes est peu
fiable, certes, mais qu’un ajout de la taille de la PA serait une exception notable.
C’est en s’appuyant sur le témoignage de la Vetus Latina qu’il date l’interpo-
lation entre 150 et 250. Pour lui, le passage de l’EvHeb, qui parle d’une femme
“ayant beaucoup de péchés”, correspond, de l’accord général, à une première
forme de la PA, traduite puis intégrée dans une harmonie évangélique vieille
latine, qu’il analyse à partir des témoins diatessariques occidentaux. L’analyse
est excellente, à notre avis, mais elle entretient la confusion classique entre date
de la copie d’un manuscrit et date de l’exemplaire original; c’est le cas du codex
de Bèze dont la copie date bien du Ve s. mais l’exemplaire, probablement du IIe
s., période d’origine du texte “occidental” que l’on peut lire chez les premiers
Pères occidentaux, comme Justin (150). Même s’il représente la date docu-
mentaire la plus ancienne dans le texte évangélique, le témoignage de la Vetus
Latina ne permet pas d’aller plus haut dans l’estimation de la date d’apparition
de la PA. La contribution reste extrêmement instructive de par l’importance
des éléments bibliographiques : précis et très détaillés, ils jalonnent l’analyse
et permettent de reprendre de façon suivie l’évolution fluctuante du texte du
NT aux IIe-IIIe s.
Dans le chapitre 3, Jennifer Knust poursuit le débat par une contribution
sur l’analyse patristique de la PA (“‘Taking Away From’: Patristic Evidence
and the Omission of the Pericope Adulterae from John’s Gospel”, pp. 65-88)
pour laquelle elle collabore avec Wassermann (n.1), comme elle l’a déjà fait
pour un article particulièrement fouillé de HTR (103 [2010] 407-446). Dans
une démonstration destinée à justifier l’interpolation, elle part du principe,
généralement reconnu dans les premiers siècles bien que théorique, qu’il faut
respecter les textes sacrés, conséquence du commandement de ne rien retirer
[des textes] (d’où le titre “taken away from”, de αφελειν, “retirer”), en réfé-
rence à Dt 4,2 (LXX). Cela est confirmé par les critiques émises, entre autres
par Tertullien, à l’encontre du travail de “purge” éditoriale de Marcion (pp.
68-73); preuves que toute suppression était considérée comme une hérésie, à
la différence d’un travail scrupuleux de correction (διορθοσις) et d’édition
226 Laurent Pinchard
(εκδοσις), où l’on pouvait user d’un système typographique signalant les pas-
sages textuellement douteux, du point de vue de la critique textuelle. Knust
illustre ce point en citant le travail d’Origène sur les passages apocryphes
de l’Ancien Testament, tels que Suzanne (Dn 13 LXX) ou le Chant des trois
hommes de Daniel (Dn 3,24-45 LXX). Elle montre que la tendance a tou-
jours été d’inclure, plutôt que de supprimer de grandes parties de texte, même
non-canoniques, ce qui rend impossible la suppression de la PA, à plus forte
raison lorsqu’on connaît l’aversion pour l’acte d’adultère, dont témoigne Ori-
gène dans ses Commentaires! Sa bibliographie est impressionnante et le souci
du détail, apporté à la démonstration, un modèle du genre.
La contribution de Chris Keith, “The Pericope Adulterae: A Theory of
Attentive Insertion” (chap. 4, pp. 89-113), est un prolongement de sa thèse,
publiée dans NTTSD (38) sous le titre “The Pericope Adulterae, the Gospel of
John, and the Literacy of Jésus”, en 2009 chez Brill. Partisan lui aussi de l’inter-
polation, Keith part, comme Wassermann, du codex de Bèze, comme du témoin
le plus ancien contenant la PA en Jean, et remonte jusqu’au IIe s., où l’on trouve
trace de l’histoire d’une femme en état de péché (Proto-Évangile de Jacques,
l’EvHeb de Papias, l’Évangile Inconnu du Papyrus Egerton 2). Les statistiques
selon lesquelles 95.6% des manuscrits ont la PA à la place traditionnelle, à
savoir Jn 7,53-8,11, lui font écarter les autres témoins, pourtant intéressants,
qui présentent la PA ailleurs, notamment dans Luc; c’est le cas de la famille de
minuscules f 13 où elle se trouve après Luc 21,38. Le prétexte est que tous les
témoins de cette famille sont postérieurs au XIe s. – mais, là encore, il s’agit de
la date des copies, et non du texte qui est attesté bien avant l’établissement du
texte byzantin –, ce qui réduit la question de la place de la PA à une insertion
en un seul endroit, en Jn. Une fois les arguments produits, Keith expose en
trois sous-parties en quoi l’étude du style de la PA, critère des tenants de la
présence originale dans Jean, ne permettra jamais, en réalité, de conclure dans
un sens ou dans l’autre. Il prend l’exemple de l’addition présumée de la finale
de Marc – qui ressemble par certains côtés à la PA (pièce visiblement exogène
mais apparentée au style canonique sans en relever) – pour montrer que ce
sont les scribes qui, capables d’imitation stylistique (“mimcry”), auraient si
bien réussi à s’adapter au style du contexte, que le passage se serait fondu dans
l’édition finale. Il présente un type d’imitation stylistique particulier, celui
d’une tentative de rapprochement avec le style de la Septante (LXX): il prend
l’exemple de ωφθη – mot-à-mot “il fut vu” (pour “il apparut”, dans le sens
des apparitions et autres épiphanies). Cette forme verbale, habituelle dans la
LXX, permettrait d’identifier un passage postérieur ; c’est ce que fait Keith
en concluant que la présence controversée du passage sur la “sueur de sang”
(agonie de Jésus à Gethsémani en Lc 22,43-44) est l’indice d’une insertion
par un scribe cherchant à imiter le style de la LXX. On peut regretter que cet
exemple ne soit peut-être pas le plus heureux: il conjecture en effet que ces
versets sont une interpolation évidente, alors que rien n’est moins sûr, ce que
démontrent par exemple les travaux de C. Clivaz, L’ange et la sueur de sang
(Lc 22,43-44) ou Comment on pourrait bien encore écrire l’histoire (Peteers,
2010); c’est pourquoi on pourrait considérer l’argument comme un peu faible.
Recensiones y presentación de libros 227
Quoi qu’il en soit, Keith termine en reprenant les idées fortes de sa thèse au
sujet du contexte socio-historique de la PA, afin de démonter les arguments de
la “théorie de la suppression”, produits par le camp adverse. Il suggère que la
PA est un rappel d’Exode 32, de par la double utilisation de γραφω sous forme
simple, ou composée καταγραγω, en référence aux Tables de la Loi écrites deux
fois; mais il n’en étudie pas les variantes, pourtant instructives si l’on veut aller
plus loin dans le raisonnement. Il conclut que l’épisode de Jésus écrivant sur
le sol est, en fait, un mimétisme éditorial de type apologétique, répondant
aux premières critiques à l’encontre des chrétiens, comme on en trouve chez
Celse: il aurait pour but de présenter Jésus, non pas comme un pauvre hère
illettré mais bien comme un lettré. La PA serait donc une “insertion attentive”
(d’où le titre de son chapitre), de type apologétique, en réaction aux critiques
antichrétiennes des premiers siècles.
La dernière contribution avant la conclusion (chap. 5, pp. 115-158), “The
Pericope Adulterae: A Johannine Tapestry with Double Interlock”, est celle de
Maurice Robinson, spécialiste incontournable de la PA vue comme un passage
authentiquement johannique supprimé du quatrième Évangile. Il fait état de la
fréquence d’utilisation de certains mots dans Jean, sur la base d’une documen-
tation exhaustive de témoins continus attestant la PA, travail monumental de
collation de manuscrits, qu’il publiera en 2000. Il commence par discuter un
point avancé par Keith (pp. 119-122) en corrigeant ses conclusions quant à la
fréquence d’emploi du verbe “écrire”, sous forme simple ou composée (γραφω/
καταγραφω), qu’il lie au rapprochement thématique et syntaxique de la PA
et d ’Exode: à l’aide de statistiques issues de sa propre recherche, Robinson
dénombre bien plus de témoins utilisant le passé εγραφεν que κατεγραφεν,
reflet du motif johannique habituel du nouveau Moïse, ce qui rend potentiel-
lement caduc l’argument du rapprochement avec Exode. Robinson invoque
ensuite tout à tour l’utilisation du présent historique dans Jn 7-8, les parallèles
syntaxiques qu’on trouve habituellement chez Jean, et les hapax qui parsèment
d’autres passages de Jn non remis en question par les spécialistes, afin d’af-
firmer le continuum narratif de Jean. Après quoi, il expose sa théorie, fondée
sur le principe de la répétition de mots qui se trouvent disséminés dans tout
le quatrième Évangile, de même que dans la PA. Il reprend ainsi les travaux
d’autres auteurs comme Andersen et Freedmann (sur la composition savante
du livre d’Osée), Staley (sur les Leitwörter et la structure concentrique de Jn)
et Toensing (sur l’utilisation de mots-clefs dans Jn 7-8); il les applique dans Jn
7-10 aux aspects syntaxiques et thématiques et au discours de la fête des Tentes
(pp. 135-141). Les listes paraissent probantes car elles montrent l’utilisation
d’un vocabulaire commun à bien des passages de Jn ; mais on pourrait mettre
en doute leur pertinence, étant donné la nature banale des termes répétés dans
tout le NT (πας, λαος, διδασκω, βαλω, λιθος, παραγινομαι), comme celle
des rapprochements, que l’on pourrait juger peu décisifs (8,5 συ ουν//7,52 και
συ//8,38 υμεις ουν). Une comparaison se détache de l’ensemble : celle qui met
en parallèle Jn 18-19 relatant l’arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers puis
son procès, et la PA (tableau 5.4, pp. 140-141), et elle paraît particulièrement
probante du fait d’une structure et d’un vocabulaire similaires. C’est là que
228 Laurent Pinchard
7,53-8,11)” publiée dans les Mélanges offerts au Prof. Pélaez (Greek, Jews and
Christians. Historical, Religious and Philological Studies in Honor of Jesus
Pelaez del Rosal, El Almendro, Córdoba, 2013, pp. 149-165), il suggère une
insertion, volontaire et assumée, du texte repris de l’EvHeb, à l’endroit qu’on
pourrait qualifier de central dans les Evangiles si on les lit dans l’ordre “oc-
cidental”, à savoir Matthieu-Jean- Luc-Marc, et placée là pour cette raison.
Même si l’hypothèse est peu défendue, elle a le mérite de concilier le caractère
exogène évident du passage et une certaine “johannisation” en l’insérant à cet
endroit (ou, éventuellement, en fin de Jean, comme c’est le cas des minuscules
1 et 1582, cas présenté mais non discuté dans les contributions). Enfin, si les
travaux de J. Rius-Camps ont été étudiés, ils l’ont été sous l’angle d’un unique
argument, apparemment : l’utilisation du présent historique (préférence mar-
cienne plutôt que lucanienne) dans quelques leçons variantes, et l’argument
a été jugé trop peu concluant pour soutenir une origine en Marc. Or, malgré
la justesse de cette remarque, Rius-Camps a une analyse qui la dépasse large-
ment ; détaillée dans NTS 53 (2007) 379–405, elle met en évidence deux types
de variantes dans la PA: l’un est attesté par f13 et caractérisé, pour le passage
en question, par un style marcien; l’autre est attesté par des leçons communes
au codex de Bèze et à deux minuscules, 1071 et 2722, d’habitude en opposition,
sauf incidemment dans la PA; au final, le passage sera inséré dans Jean, d’où
le titre, en forme de clin d’œil, “Nomadic Misfortunes” [“of a Bold Pericope”]).
Même si cette analyse ne répond pas à toutes les questions, un développement
plus poussé de ces thèses aurait pu contribuer au débat.
Des erreurs typographiques extrêmement rares peuvent se rencontrer
(omission du signe P gothique pour les papyrus, remplacé par des points aux
pp. 3, 38, 42; une référence identique pour deux articles distincts, dans la
contribution de Punch p. 94 n.25; la graphie inversée de העלמהp. 102; et une
vocalisation erronée de l’hébreu ְּכֻתִבים, p.110 n.99). Mais on ne les relève que
parce qu’elles détonnent dans la perfection éditoriale de l’ensemble.
On ne peut que se réjouir de la publication d’un ouvrage consacré à l’étude
de deux regards différents sur la PA, comme traitement d’un lieu variant si
particulier, et en apprécier la dédicace à tous les étudiants en critique textuelle.
Laurent Pinchard
towel. Piñero’s analysis of Paul’s theology, especially regarding the Law, offers
a unique contribution to the scholarly field. Piñero provides readers with the
nucleus of Paul’s theology, which he describes as a “reflection and rereading
of Israel’s sacred history and its institutions in light of Second Temple Jewish
thought” by a man with one foot in the nation of his forefathers and the other
in Greek-speaking empire (527). He does so by walking his readers through
the “genuine” letters of Paul—which for him include 1 Thessalonians, Gala-
tians, 1–2 Corinthians, Philippians, Philemon, and Romans –while stopping
along the way to flesh out and synthesize some of the most important histor-
ical-theological foci critical for understanding the apostle and his message.
The book begins with a chapter on what Piñero says is necessary for under-
standing the apostle Paul. The chapter is divided into three sections. The first
treats matters related to Paul’s life prior to his calling: his date and birthplace,
his native tongue, education, whether or not he was actually a Pharisee, the
persecution of Christians whose execution he facilitated and oversaw, and his
citizenship. The second is simply a chronology of his life and writings. And the
third section delves into the philosophical-theological backdrop of the apostle’s
world, whose molds shaped the message that he presented to the world: (1) the
Assyrian-Babylonian substrata as the background of the Old Testament, (2)
the apocalyptic worldview of a Messianic Jew, (3) mystery-wisdom, Platonism,
and salvation, and (4) the restoration of Israel and the grafting in of Gentiles.
The next seven chapters treat the aforementioned letters respectively, while the
final chapter summarizes Piñero’s findings.
Piñero questions the traditional view that Paul, shortly after the death of
Jesus of Nazareth, converted to Christianity and thus abandoned the Jewish
manner of life characteristic of one under the Mosaic Law. If Paul did in fact
abandon his Jewish way of life, it would have rendered Paul the ultimate traitor
of the Jewish faith. And Paul could not have converted to Christianity, since
Christianity (as it is known today) did not exist. Paul was a Jew who remained
a Jew. He did not found a new religion, nor did he change the religion of his
people. Instead, Paul and his theology are borne out of the Jewish faith, whose
hope was in God saving the world through the Messiah by fulfilling all of the
covenant promises to Abraham. He believed in the election of his people and
God’s faithfulness to everything he swore to the patriarchs. What Paul brought
to the world of the first-century, though, was an awareness of God’s inclusion
of the Gentiles in the covenant promises, though such information was clearly
revealed to the chosen people in the Jewish Scriptures (e.g., Gen. 12:3; 17:6; Isa.
49:6). And moreover, he explained the manner in which the Gentiles would
receive the hope of Israel and full participation in the covenant promises
without having to become Jewish in the fullest sense. The two groups—Jew
and Gentile—would form one new “household”/“Israel” of God, but the Jewish
people would retain their distinctiveness through living the Law. Paul’s mis-
sion was to take the message of the Messiah’s substitutionary sacrifice and his
imminent return to the maximum number of Gentiles possible. The goal was
to see the conversion of however many Gentiles God had fixed beforehand and
usher in the “restoration of Israel.” According to Piñero, Paul believed faith in
Recensiones y presentación de libros 231
the Messiah was obligatory for everyone, whether Jew or Gentile. But keeping
the Law remained in effect for the people of Israel (1 Cor. 7:17-20). This ex-
plains how Paul spoke positively of the Law—for the Jews—and negatively—for
the Gentiles. The specific part (e.g., the dietary and purity requirements) was
intended exclusively for the Jews. But the Gentiles were shunned from this
portion of the Law. Even if a Gentile attempted to fulfill the requirements of
that part of the Law, it would change nothing. They would remain adopted
children of the covenant. They could never become natural children, which the
Jews were. But in the Greek world, as Piñero points out, adopted children have
the exact same rights and privileges as natural children.
This book is interesantísimo. As logical and coherent as Piñero’s hypothesis
is, it still faces some challenges. For example, Piñero sees a two-fold division in
the Law. There is a universal and eternal part, to which all mankind is subject,
including the Gentiles. And there is a specific and temporary part, pertaining
only to the direct members of the covenant, namely the Jews. That is not a
revolutionary position, of course, though it is distinct from many who view
the Law as a whole and indivisible unit or see a three-fold division (moral, cer-
emonial, and civil). There is a problem, though, in reading divisions into the
Law. Such divisions are artificial (Jam. 2:10). Viewing the Mosaic Law as ex-
tending beyond the death of the Messiah, which enacted the “New” Covenant,
is problematic as well. Four of the six divine covenants (Noahic, Abrahamic,
Mosaic, and Priestly) are recorded in the Pentateuch. Of those four covenants,
the Mosaic Covenant is the only one that lacks any mention of perpetuity
()עֹוָלם. This points to the temporal nature of the covenant. That the Law is
limited in time/duration does not mean that all elements of the Law are unique
to the Law. Some elements are indicative of how God expects all mankind to
conduct their lives, regardless of the time in which they live or whether they
are part of a covenant community. But that does not mean the Law remains
in effect perpetually or even beyond the death of the Messiah. Much of what
Paul says about the Law, for example in 1 Cor. 7:17-20, can be explained in the
context of Jewish adults having to wrestle with their consciences with respect
to their obedience to the Law (carried over from their pre-conversion life) and
their new freedom in Christ, now that the Law had been fulfilled and the New
Covenant had come into effect.
Piñero’s treatment of the reduced Pauline corpus makes up the largest con-
tent of the book (approximately seventy percent). He also provides readers with
twenty “aclaraciones” or focused syntheses on important historical matters
and theological motifs related to the life of the apostle. These sections, which
constitute approximately thirty percent of the book, are really invaluable to
Piñero’s Guide. For example, Aclaración XVI deals with Paul’s understanding
of the nature of the Messiah in light of Second Temple Judaism and Greco-Ro-
man philosophy, refuting ideas that Paul was the “myth maker” (Maccoby
[1987]). He sees Acts 2:22-36 as a more accurate representation of Paul’s view
of the Messiah, the seed that would rapidly grow into a full-blown declaration
of Jesus’ deity, just not by Paul. Unfortunately, these “aclaraciónes” are not
listed in the table of contents at the beginning of the book or the more detailed
232 Thomas W. Hudgins - Christian Amphoux
one at the very end of the book. Because they are so important, though, it is
worth including them here: (I) Why the Change from Saul to Paul? (73-76), (II)
Eschatology and the Kingdom of God in Paul (97-108), (III) Election, Call,
Predetermination (111-118), (IV) The Meaning of the Death of the Messiah
(119-129), (V) Pauline Anthropology (130-135), (VI) The Law of Moses and
Paul: Does the Law of Moses Change in the Messianic Era? (159-187), (VII)
Justification by Faith: Is There Contradiction between Justification and Prom-
ise? (188-200), (VIII) The Ethics of Paul (224-232), (IX) Paul and Christian
Anti-Judaism (279-290), (X) The Mystery-Wisdom of Paul (304-314), (XI)
Liturgy, Worship, and Rites in Paul (322-324), (XII) Paul and Women (326-
332), (XIII) Covenant: Old and New (359-364), (XIV) The Religiosity of Paul:
Living in the Messiah, Body of Christ, Participation (366-370), (XV) Jesus
and Paul: Was Paul the True Founder of Christianity? (372-379), (XVI) Mono-
theism, Binitarianism, and the Nature of the Messiah (402-423), (XVII) The
Justice of God (461-464), (XVIII) Adoption/Filiation (489-493), (XIX) Israel
and the Gentiles (502-505), (XX) The Political Theology of Paul (510-515). In
addition to this, readers would have really benefitted from having a Scripture
index in this book.
This book is chock-full of data on Paul’s life. Some will agree with the
author’s hypothesis, others inevitably will not. One thing is certain, though:
Future research on the apostle Paul must consider what Piñero argues in this
book. Failure to do so simply makes any further publications incomplete. Re-
searchers of the New Testament will definitely find this book interesting. The
real hallmark of Piñero’s book is the twenty “aclaraciones.” They are rich with
material that spur the mind and get the philological wheels turning. Indeed,
Spain is a thriving center of Philology, and this book is yet another reminder
of how much the field of New Testament studies has to gain by consulting the
research arising out of the Iberian Peninsula.
Thomas W. Hudgins
explicite, mais inconnue: «Le fils et la fille hériteront ensemble», qui contredit
une citation de la Loi également non attestée: «Là où il y a un fils, la fille n’hérite
pas», en relevant que Jésus avait affirmé ne pas modifier la loi (Mt 5,17). Cette
double citation pose le problème de savoir de quelle documentation disposaient
les rabbins sur le Nouveau Testament et ce qu’ils en faisaient. L’Auteur avance
une réponse liée au contexte du 7e siècle, «période de bouleversements suscités
par les premières conquêtes de l’Islam»: les chrétiens voient alors à leur tour
leur loi renversée… En somme, le dossier des citations ou allusions à l’évangile
dans le Talmud est particulièrement maigre.
La troisième partie concerne les noms qui renvoient au personnage de Jésus.
(1) Le chap. 8 (p. 321-375) offre une longue discussion ouverte pour refuser
l’identification de Ben Stada à Jésus. (2) Le chap. 9 (p. 377-422) reprend une
étude antérieure qui mêle plusieurs images d’un Jésus né à la fin de l’époque
asmonéenne, lapidé loin de Jérusalem et adorateur d’une brique, son nom lui-
même prenant, avec Yeshu, la forme d’un acronyme connoté négativement. (3)
Le chap. 10 (p. 423-474) est consacré au passage le mieux connu du Talmud
sur Jésus, où il est fait directement allusion à sa mort (B. Sanhédrin 43a). (4)
Le chap. 11 (475-496) étudie la suite de B. Sanhédrin 43a, où il est question
du procès de cinq disciples. Au total, l’Auteur propose de nombreuses études
de vocabulaire, avec le souci de trancher les débats qui ont été ouverts sur tous
ces mots.
La quatrième partie, enfin, revient sur la question des allusions à Jésus que
contiendraient les passages sur Balaam, figure biblique (Nb 22-24). Le chap. 12
(p. 499-528) fait l’analyse du texte des Nombres. Enfin, les chap. 13-15 (p. 529-
669) examinent les traditions tannaïtique et talmudique concernant Balaam.
La première qualité de ce livre est l’ampleur de la documentation maîtrisée
par l’Auteur: non seulement une vaste littérature rabbinique, mais encore
l’exégèse critique qui en est faite et qui émet souvent des avis contradictoires,
entre lesquels l’Auteur trouve son propre chemin. Je ne suis pas à même de
dire si ce chemin est toujours le bon, les spécialistes contredits ou approuvés
le diront, avec le temps. En plus de ce double champ littéraire, l’Auteur s’est
encore soucié de consulter la tradition manuscrite, limitée certes en nombre de
témoins, mais pleine de variantes dont il a tenu compte. Au total, un rassem-
blement documentaire que l’Auteur maîtrise remarquablement.
Le dossier est-il complet? A-t-on dans ce livre l’ensemble des passages du
Talmud et de la littérature talmudique où il est question, de près ou de loin,
de Jésus? Je ne le crois pas. Ce livre s’inscrit dans la continuité d’une exégèse
critique qui s’est développée récemment, il en présente une forme de synthèse,
mais il ne renouvelle pas le dossier. Les quelque 80 textes étudiés ou cités,
répertoriés en annexe, nous apprennent, tout compte fait, très peu de chose sur
Jésus et beaucoup plus sur les raisons de la présence aussi discrète de ce Juif du
1er siècle chez les auteurs de l’exégèse rabbinique des siècles suivants. Manife-
stement, la place qu’a prise le christianisme en devenant la religion de l’empire
romain, puis celle de l’empire byzantin, l’emporte sur la lecture des textes qui
nous renseignent sur le Jésus du 1er siècle. Jésus n’est jamais vu comme un
Juif, mais toujours comme le chef d’une déviance qui met en péril le judaïsme.
Recensiones y presentación de libros 235
C’est le procès qui est fait aux chrétiens dès le 2e siècle, quand certains de leurs
penseurs revendiquent d’être le Verus Israël. Aucun des textes cités ne part
de la connaissance des évangiles, la situation dominante du christianisme a
servi d’écran et le judaïsme rabbinique ne voit Jésus qu’à travers ce prisme
déformant. Dans ce dossier, un texte au moins devrait encore y figurer, il
s’agit de la liste des familles sadducéennes fournissant le bois pour l’autel du
temple (Ta‘anit 4,5), cité pat J. Jeremias (Jérusalem au temps de Jésus, Paris,
1967, p. 306): dans cette liste se trouve une «famille de David» dont il faudrait
discuter qu’elle soit ou non la famille de Jésus. Jeremias ne l’envisage pas, mais
la question mérite examen : y a-t-il dans le Talmud une trace de l’existence
d’une famille sadducéenne de Jérusalem qui serait celle de Jésus?
Toute l’attention de l’Auteur s’est portée, d’autre part, sur la lecture cri-
tique des autres auteurs analysant le Talmud; en revanche, les théories de
l’exégèse critique de la Bible sont admises sans discussion, elles servent même
de point de départ, comme s’il s’agissait d’une connaissance certaine. Or, rien
n’est moins vrai. La théorie des quatre sources du Pentateuque est largement
abandonnée, mais l’Auteur parle encore de yahviste et d’élohiste, à propos
de Balaam. De même, la chronologie des évangiles est admise, alors qu’elle
est une donnée fragile qui mérite quelque prudence; le lien entre l’évangile de
Luc et les Actes des apôtres est aussi trop vite admis. Bien sûr, on ne peut pas
être critique dans tous les domaines à la fois, on a besoin de bases solides; et
l’étude aussi approfondie du Talmud et de sa critique ne laissait pas de place à
un champ documentaire supplémentaire, d’autant que celui-ci est encore plus
vaste, par l’étendue de l’exégèse biblique ; mais on pouvait signaler que ni les
théories concernant l’histoire des rédactions ni les dates de rédaction proposées
n’étaient autre chose que de fragiles hypothèses en partie et momentanément
consensuelles.
Il y a un autre point à aborder, qui concerne l’ensemble de l’exégèse critique,
que ce soit celle du Talmud ou celle de la Bible. Faut-il toujours privilégier une
lecture au premier degré de ces corpus écrits dans d’autres cultures que la
nôtre? La discussion sur le personnage qui est lapidé à Lydda ou celui qui
naît à l’époque asmonéenne et qui, l’un et l’autre, ont été rapprochés de Jésus
ne sont-ils pas des archétypes plutôt que des individus incompatibles avec les
lieux et dates de Jésus, autrement dit des personnages englobant Jésus dans
une catégorie? Quand on lit dans le Talmud que Jésus aurait contredit la Loi
en déclarant que «le fils et la fille hériteront ensemble», faut-il s’interroger sur
l’authenticité de cet « agraphon » ou le rapprocher du fait que le christianisme,
au moins à partir de Paul, proclame l’égalité de l’homme et de la femme dans
le baptême, face à un judaïsme qui donne l’avantage à l’homme par la circon-
cision? De la même façon, les guérisons de Jésus ont un autre sens que celui
d’actes médicaux, auxquels, dans un livre antérieur, l’Auteur a prêté toute
son attention, qui ne se limite pas non plus à l’image d’un pouvoir de salut
illusoire que lui donne le Talmud, mais qui prend encore un sens métaphorique
à travers certains mots ou certaines dispositions: le lépreux provoque la colère
de Jésus, dans le ms. D (Mc 1,41), corrigée ensuite en compassion; la femme
de la foule précède dans la guérison la fille du notable (Mc 5,21-43): il faut y
236 Christian Amphoux
Christian Amphoux