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2017.1 SOP - Prise Des Decisions Dapprehension Arrestation Et Dappui Aux Demandes Darrestation - Final Signature
2017.1 SOP - Prise Des Decisions Dapprehension Arrestation Et Dappui Aux Demandes Darrestation - Final Signature
Nations Unies
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA)
Ref. MINUSCA.2017.1
Procédures opérationnelles
standardisées
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A. OBJECTIFS
B. CHAMP D’APPLICATION
3. Elle ne s’applique ni aux cas des personnes appréhendées ou arrêtées par les autorités
nationales qui sollicitent l’appui des agents de la Force ou de la Police de la MINUSCA pour
leur transfert, ni aux cas de crimes et délits flagrants qui sont régis par une autre procédure
opérationnelle standardisée. Elle ne s’applique pas non plus aux cas concernant les
appréhensions et les arrestations faites dans le cadre de la collocation de la Police de la
MINUSCA avec la police et la gendarmerie nationales ou dans le cadre de la coopération
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pendant les opérations. Dans ces cas, les appréhensions et arrestations sont exécutées par
les forces de sécurité intérieure.
C. JUSTIFICATION
6. En vertu du paragraphe 34(d)(i) et (ii) de cette Résolution relatif aux mesures temporaires
d’urgence (« MTU »), la MINUSCA est invitée à « […] adopter d’urgence et activement, sur
demande formelle des autorités centrafricaines et dans les limites de ses capacités et de ses
zones de déploiement, à titre exceptionnel et sans constituer de précédent ni remettre en
cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, dans des zones
où les forces de sécurité nationales ne sont pas présentes ou ne sont pas opérationnelles, des
mesures temporaires d’urgence de portée limitée, assorties de délais et compatibles avec les
objectifs énoncés aux paragraphes 33, 34(a) et 35(a), pour procéder à des arrestations et des
mises en détention en vue de maintenir l’ordre public fondamental et de lutter contre
l’impunité » et à « […] accorder une attention particulière, dans le cadre de l’application des
mesures temporaires d’urgence dans les conditions susmentionnées, à ceux qui se livrent ou
apportent un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la
République Centrafricaine, notamment des actes qui menacent ou entravent le processus
politique, la stabilisation et la réconciliation, ou qui alimentent les violences ».
8. La MINUSCA peut être sollicitée, conformément à son mandat, pour effectuer des opérations
d’arrestation, en vertu des Mesures temporaires d’urgence (D.1). Elle peut également prendre
l’initiative d’appréhender des individus, hors UTMs, en application de son mandat. (D.2).
D.1.1. Domaine de prise des décisions des arrestations sur demande des autorités
nationales
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11. La MINUSCA, sur demande des autorités nationales, procède à l’arrestation des auteurs, co-
auteurs et complices présumés de tous actes nuisibles à la préservation de la paix, de la
stabilité ou de la sécurité du pays, que ces actes soient de nature criminelle ou délictuelle.
12. Il en sera de même de ceux qui, par les mêmes actes ou autres, menacent ou entravent le
processus politique, la stabilisation et la réconciliation, ou qui alimentent les violences si les
conditions prévues aux paragraphes 20 à 24 sont réunies.
D.1.1.3. Arrestations sur demande de la CPI par le biais des autorités nationales
14. La MINUSCA procède aux arrestations dans ses zones de déploiement où les forces de
défense et de sécurité intérieure ne sont pas présentes.
15. La MINUSCA appuie également les arrestations dans ses zones de déploiement où les forces
de défense et de sécurité intérieure sont présentes mais non opérationnelles.
16. Les autorités judiciaires compétentes qui peuvent saisir la MINUSCA d’une demande d’appui
aux arrestations fournissant des informations précises ou portant sur des cas spécifiques sont
celles qui, en vertu des dispositions des articles 24 alinéa 3, 30 et 51 alinéa 2 du Code de
procédure pénale centrafricain1, ont le pouvoir de requérir directement la force publique. Il
s’agit des :
17. Toute demande d’appui doit être écrite, datée, signée et revêtue du sceau de l’autorité
requérante. Elle doit énoncer les raisons qui justifient la demande d’appui, notamment les
difficultés d’exécution des arrestations ou l’incapacité des forces de sécurité intérieure à les
1 Art 24 alinéa 3 : « Le Procureur Général a, dans l’exercice de ses fonctions, le droit de requérir
directement la force publique ».
Art.30 : « Le Procureur de la République a, dans l’exercice de ses fonctions, le droit de requérir
directement la force publique ».
Art 52 aliéna 2: « Le Juge d’Instruction a, dans l’exercice de ses fonctions, le droit de requérir
directement la force publique ».
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exécuter. Elle doit comporter, en outre, les éléments pouvant permettre d’apprécier le bien-
fondé de l’arrestation.
a. que l’arrestation de la personne est l’unique moyen de conserver les preuves ou les
indices matériels ou d’empêcher, soit une pression sur les témoins ou les victimes, soit
une concertation frauduleuse entre les coauteurs et complices ;
b. ou que cette arrestation est nécessaire pour préserver l’ordre public du trouble causé
par l’infraction ou pour protéger la personne à arrêter, pour mettre fin à l’infraction ou
prévenir son renouvellement ou pour garantir le maintien de la personne à arrêter à la
disposition de la justice.
19. A cet effet, il doit être joint à la demande d’appui, les dispositions législatives et /ou
réglementaires pertinentes de même qu’un exposé des faits susceptibles d’être mis à la charge
de la personne visée par la décision à exécuter. Il pourra y être joint la photo de la personne
visée, de même que la copie de la liste des preuves ou tous éléments de preuve de nature à
renseigner sur le bien-fondé de la décision.
22. Le GCTPJM tient compte aussi bien des conditions de recevabilité de la demande, de la
légalité des mandats de justice à exécuter, de la suffisance des charges que du contexte de
la demande. Il intègre à son analyse l’appréciation des risques.
23. Le GCTPJM vérifie la réunion des conditions énumérées aux paragraphes 16 à 20 ci-dessus.
Si ces conditions de forme ne sont pas réunies ou que toutes les pièces exigées ne sont pas
produites, le GCTPJM le constate dans un rapport et ne procède plus à la vérification des
autres conditions mentionnées aux paragraphes 24 à 28 ci-dessous. L’analyse de la demande
est suspendue jusqu’à la réunion de toutes les conditions qui faisaient défaut ou de la
production des pièces manquantes.
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24. Les décisions de justice pour l’exécution desquelles l’appui de la MINUSCA est sollicité doivent
remplir toutes les conditions légales exigées par le droit centrafricain.
25. Lorsqu’il s’agit de mandats d’arrêt ou d’amener, ils doivent être décernés par les juges
d’instruction des Tribunaux de grande instance comme prévu à l’article 85 du Code de
procédure pénale centrafricain2 ou par les chambres d’accusation des Cours d’appel comme
indiqué à l’article 104 alinéa 2 du Code de procédure pénale centrafricain3.
26. Analyse des faits. Le GCTPJM analyse les faits ayant motivé les poursuites contre le (ou les)
mis en cause et s’assure soit que les charges et preuves réunies paraissent suffisantes, soit
qu’il existe des chances de réunir, avec l’appui de la MINUSCA ou d’autres organisations, des
preuves suffisantes pour espérer raisonnablement une poursuite devant la juridiction
compétente, de la (des) personne(s) visée(s) par ces décisions de justice. Ces faits doivent
être constitutifs de crimes ou de délits qui laissent présumer une connexité avec des crimes
graves ou des délits dont la sensibilité dans le lieu de commission est de nature à troubler
l’ordre public fondamental ou à entraver le processus politique, la stabilisation et la
réconciliation, ou qui alimentent les violences ou qui compromettent la paix, la stabilité ou la
sécurité de la République centrafricaine.
27. Analyse du contexte. Le GCTPJM procède à une analyse du contexte de la demande d’appui
à l’effet de s’assurer de l’objectivité de la demande et de l’absence de tous motifs susceptibles
de mettre en doute l’impartialité de la MINUSCA.
28. Evaluation des risques. Le GCTPJM procède à une évaluation des risques présents et futurs
liés au concours de la MINUSCA à l’exécution de la décision d’arrestation. A cet effet, il peut
solliciter et obtenir de l’autorité requérante ou de toutes autres personnes toutes les
informations nécessaires à la bonne appréciation des risques encourus. Il peut faire appel à
toute personne extérieure au Comité et dont l’expertise est nécessaire pour l’appréciation des
risques.
29. Le GCTPJM, à l’issue de ses travaux, adresse un rapport confidentiel au RSSG par le biais de
son chef de cabinet. Ce rapport contient l’avis motivé du GCTPJM, préparé principalement par
2Art.85 : « Le Juge d’Instruction peut, selon les cas, décerner mandat de comparution, d’amener, de
dépôt, d’arrêt et de perquisition.
Le mandat de comparution a pour objet de mettre l’inculpé en demeure de se présenter devant le Juge
à la date et à l’heure indiquées par ce mandat.
Le mandat d’amener est l’ordre donné par le Juge à la force publique de conduire immédiatement
l’inculpé devant lui.
Le mandat de dépôt est l’ordre donné par le Juge au régisseur de la maison d’arrêt de recevoir et de
détenir l’inculpé.
Le mandat d’arrêt est l’ordre donné à la force publique de rechercher l’inculpé et de le conduire à la
maison d’arrêt indiquée sur le mandat, où il sera reçu et détenu.
Le mandat de perquisition est l’ordre donné à la police judiciaire d’effectuer des visites domiciliaires,
fouilles à corps et saisies de pièces à conviction au domicile de toute personne impliquée dans une
procédure judiciaire. »
3Art 104 alinéa 2 : (…) Toutefois, un inculpé mis en liberté provisoire par la chambre d’accusation
réformant une ordonnance du Juge d’Instruction ne peut être à nouveau arrêté que sur mandat de
cette juridiction.
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30. Il formule des recommandations claires à l’endroit du RSSG pour lui permettre de prendre une
décision éclairée. Les recommandations peuvent être positives, positives sous conditions
suspensives ou négatives.
31. Les recommandations sont positives, c’est-à-dire conseiller une suite favorable immédiate à
la demande d’appui, lorsque, outre les conditions de recevabilité de la demande énumérées
aux paragraphes 16 à 20 ci-dessus, toutes les conditions exigées aux paragraphes 24 à 28
sont réunies et que l’appui à apporter n’est pas de nature à entrainer des risques sécuritaires
élevés ou excessifs.
32. Les recommandations sont positives sous conditions suspensives lorsque l’appui sollicité
exige une condition qui n’est pas encore remplie mais qui peut l’être dans le temps. Dans ce
cas, le GCTPJM énumère les conditions qui doivent être remplies avant l’apport de l’appui
sollicité.
33. Les recommandations sont négatives, c’est-à-dire déconseiller l’appui sollicité, lorsque l’une
des conditions exigées aux paragraphes 24 à 28 n’est pas remplie ou que l’appui à apporter
est de nature à entrainer des risques sécuritaires élevés ou excessifs. Il en est de même
lorsque l’exécution de la décision de justice est de nature à troubler gravement l’ordre public
ou la stabilité nationale ou à compromettre dangereusement la mise en œuvre de programmes
vitaux comme le Désarmement, la Démobilisation, la Réinsertion et le Rapatriement (DDRR).
Cependant, lorsque le GCTPJM estime que les risques sécuritaires ou les troubles à l’ordre
public que pourrait entrainer l’appui peuvent s’estomper dans le temps, il formule des
recommandations positives sous conditions.
D.2.1. Cas dans lesquels la MINUSCA peut prendre l’initiative des arrestations ou
des appréhensions
35. La MINUSCA prend l’initiative des arrestations et des appréhensions lorsqu’il s’agit d’apporter
son concours au rétablissement et au maintien de la sécurité publique et de l’état de droit ou
dans le cadre de sa coopération avec les juridictions internationales.
36. Les personnes visées sont celles présumées auteurs, coauteurs ou complices des graves
atteintes aux droits de l’homme et de violations graves du droit international humanitaire
constitutifs soit de crimes de guerre, de génocide ou de crimes contre l’humanité.
37. La MINUSCA prend aussi l’initiative des arrestations et des appréhensions lorsque celles-ci
sont nécessaires à l’exécution de ses tâches prioritaires que sont la protection des civils, la
promotion et la protection des droits de l’homme, l’aide à la mise en place de conditions de
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38. Ces arrestations et appréhensions peuvent s’opérer après ou sans recours préalable aux
autorités nationales.
39. Dans des cas où la personne soupçonnée de crimes les plus graves est déjà poursuivie en
justice et qu’il existe contre elle une décision régulière de justice autorisant son arrestation
mais au sujet de laquelle l’appui de la MINUSCA n’est pas expressément sollicité par les
autorités nationales, le RSSG ou toute personne habilitée par lui, peut solliciter auprès des
autorités nationales la transmission officielle de la décision de justice relative à la personne
concernée.
D.2.1.2. Appréhensions pour lesquelles il n’existe pas encore une décision de justice
40. Il s’agit des cas où la personne soupçonnée d’avoir commis des crimes plus graves ne fait
pas encore l’objet de poursuites ou que bien qu’étant poursuivie, il n’existe pas encore contre
elle une décision de justice autorisant son arrestation ou qu’il existe contre elle une décision
irrégulière. Une décision irrégulière équivaut à une absence de décision. Une décision
irrégulière est celle prise en violation de la législation en vigueur, soit par une autorité qui n’en
a pas le pouvoir, soit par une autorité qui en a le pouvoir mais qui a violé des règles de fond
et de forme requises pour la prise de la décision.
41. Dans ces cas, le RSSG (ou toute personne habilitée par lui) fournit aux autorités nationales
tous éléments de preuves, informations et assistance technique de nature à fonder des
poursuites et la délivrance de titres réguliers d’arrestation. A cet effet, le RSSG peut demander
au GCTPJM de lui fournir les éléments dont il a besoin.
43. Les appréhensions sans recours préalable aux autorités nationales s’opèrent lorsqu’elles :
44. Les appréhensions sans recours aux autorités nationales s’opèrent aussi lorsqu’elles :
a. constituent l’unique moyen de protéger les tiers contre les risques d’atteinte à leur vie
ou à leur intégrité corporelle, de limiter le nombre de victimes, de protéger les
personnes et les biens contre les conséquences de l’infraction ; ou
b. constituent l’unique moyen pour protéger les présumés auteurs d’infraction contre les
risques d’atteinte à leur vie ou à leur intégrité corporelle.
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45. En cas d’urgence ou d’extrême urgence, il n’est pas fait recours aux autorités nationales avant
de procéder aux appréhensions4.
46. Il y a urgence toutes les fois qu’un retard dans l’exécution de l’appréhension est de nature à
la rendre plus difficile ou qu’en fonction des informations concordantes dont dispose la
MINUSCA, le défaut d’appréhension compromettrait la paix, la stabilité ou la sécurité de la
République Centrafricaine.
47. Il y a extrême urgence dans les cas où tout retard dans l’exécution de l’appréhension est de
nature à faire encourir des risques sécuritaires élevés pour la stabilité du pays ou la protection
des civils ou à compromettre sérieusement la réalisation de l’appréhension projetée.
48. Le projet d’appréhension peut émaner de toutes les composantes de la MINUSCA à savoir,
Division des droits de l’Homme, Unité de protection des civiles, Division des affaires politiques,
Cellule conjointe d’analyse (JMAC), Section de la protection des enfants, Unité de la protection
des femmes, Section des affaires judiciaires et pénitentiaires, UNPOL, Forces. Il peut aussi
émaner d’autres entités comme le GCTPJM, la Joint Task Force sur les Mesures temporaires
d’urgence ou de tout organe similaire dont la création s’avérerait utile pour la Mission.
49. Le RSSG (ou toute personne habilitée par lui) peut aussi, compte tenu des éléments de preuve
et des informations en sa possession, prendre l’initiative du projet de l’appréhension.
50. L’entité ou la structure qui présente le projet d’appréhension, à l’exception du GCTPJM, produit
à l’appui dudit projet les éléments de preuve et les raisons qui sous-tendent l’initiative. Elle en
saisit le GCTPJM en exposant dans sa requête en quoi le cas entre dans l’une des catégories
prévues par la Résolution 2301 (2016). L’entité ou la structure qui présente le projet, peut, au
préalable, solliciter du GCTPJM d’autres éléments de preuve de nature à conforter son projet.
Lorsque c’est le GCTPJM qui initie le projet d’appréhension, il en discute en son sein et
adresse un rapport au RSSG comme prévu au paragraphe 29.
51. En cas d’urgence, l’entité ou la structure qui initie le projet d’appréhension peut en saisir
directement le RSSG (ou toute personne habilitée par lui) qui a toute latitude pour solliciter
l’avis du GCTPJM ou de consulter le Comité restreint. Lorsque l’initiative de l’appréhension
émane du RSSG comme prévu au paragraphe 49, il peut soit demander l’avis du GCTPJM,
soit consulter le Comité restreint.
52. Lorsque la demande d’arrestation émane de la Cour pénale internationale et que l’appui de la
MINUSCA est sollicité par les autorités nationales tel que décrit au paragraphe 13 ci-dessus,
il n’est pas procédé comme il est dit au paragraphe 50. Le RSSG juge de l’opportunité de saisir
le GCTPJM ou le Comité restreint. Il juge aussi de l’opportunité d’informer les autorités
nationales avant l’exécution de l’arrestation.
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53. Lorsque le GCTPJM est saisi d’un projet d’appréhension initié par le RSSG (ou toute personne
habilitée par lui) ou une entité de la MINUSCA, il procède, dans un délai maximal de cinq (5)
jours ouvrables, à la vérification des conditions décrites aux paragraphes 26 à 28 ci-dessus.
Ce délai peut être abrégé ou prolongé, suivant les circonstances, par le RSSG (ou toute
personne habilitée par lui).
54. Si le GCTPJM a été saisi d’un projet d’appréhension par le RSSG, il lui adresse ses
recommandations quelle qu’en soit la nature et dans les délais qui lui sont impartis par le
RSSG. A défaut d’un délai imparti, le GCTPJM adresse ses recommandations au RSSG dans
un délai maximal de cinq (5) jours ouvrables.
55. Si le GCTPJM a été saisi directement d’un projet d’appréhension par une structure ou une
entité, il n’adresse de recommandations au RSSG que si celles-ci sont positives ou positives
sous condition suspensive. En cas de recommandation négative, il se contente d’en informer
l’initiateur du projet d’appréhension et lui communique les raisons qui justifient cette
recommandation.
56. Dans les cas où le RSSG ou toute personne habilitée par lui consulte le GCTPJM, qui après
étude du cas émet des recommandations positives, il/elle recourt aux autorités nationales pour
obtenir un ordre d’arrestation qui peut être un mandat d’arrêt ou d’amener.
57. Il en est de même lorsqu’une recommandation est adressée au RSSG à la suite d’une
demande d’appréhension émanant d’une composante ou d’une entité de la MINUSCA.
59. Le Comité restreint est co-présidé par le chef de la Section des affaires judiciaires et
pénitentiaires ou son représentant et le Commissaire de police ou son représentant. Le
secrétariat du Comité restreint est assuré par deux spécialistes des affaires judiciaires, un
titulaire et un suppléant, désignés par le Chef de la Section des affaires judiciaires et
pénitentiaires. Le Comité se réunit sur convocation de l’un de ses co-présidents ou à la
demande du RSSG (ou de toute personne habilitée par lui). Il donne son avis sur toutes les
questions relatives aux appréhensions qui lui sont soumises.
60. Le Comité restreint, lorsqu’il est consulté sur un projet d’arrestation ou d’appréhension,
procède comme il est mentionné aux paragraphes 26 à 28 ci-dessus dans un délai maximal
de deux (2) jours, sauf délai plus court à lui imparti par le RSSG ou toute personne habilitée
par lui.
61. Les avis du Comité restreint peuvent être écrits ou oraux. Ils sont écrits à la demande d’au
moins deux de ses membres.
62. Les avis favorables du Comité restreint doivent s’accompagner du délai au bout duquel une
nouvelle consultation est nécessaire pour une nouvelle appréciation des conditions de
l’appréhension projetée.
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63. Sauf les cas de flagrance, les décisions d’appréhension ou d’arrestation engageant les agents
des Forces et de la Police de la MINUSCA sont prises par le RSSG (ou par toute personne
habilitée par lui) et, par ses adjoints par délégation de pouvoir.
64. Les modalités d’exécution des appréhensions et des arrestations décidées par le RSSG ou
par la personne à qui il en a délégué la charge sont déterminées ensemble par le Commissaire
de police et le Commandant des Forces qui en informent le RSSG.
65. La remise aux autorités nationales des personnes interpellées se fera suivant les modalités
décrites dans le SOP sur les arrestations, la détention et le transfert des personnes.
E. RÔLES ET RESPONSABILITÉS
66. La Section des affaires judiciaires et pénitentiaires est chargée du suivi de l’application de la
présente procédure opérationnelle.
67. Le GCTPJM présidé par la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires est chargé du suivi
de l’application de la présente procédure opérationnelle interne en ce qui concerne les
appréhensions sans demande des autorités nationales et des projets d’appréhensions initiés
par les composantes de la MINUSCA ou par ledit Groupe. A cet effet, le GCTPJM collecte,
centralise et conserve toutes les informations nécessaires, d’une part, à l’initiation des projets
d’appréhension, d’autre part, à la bonne appréciation des projets d’appréhension d’où qu’ils
viennent afin de formuler des recommandations bien documentées au RSSG.
68. Toutes les informations détenues, collectées, obtenues ou fournies au soutien d’une demande
d’appréhension/arrestation ou dans ce cadre demeurent strictement confidentielles.
F. TERMES ET DEFINITIONS
Arrestation: acte judiciaire consistant à priver une personne de sa liberté. Elle
s’effectue sur ordre de l’autorité judiciaire nationale compétente.
Mandat d’arrêt : l’ordre donné par une autorité judiciaire compétente aux forces de
police ou de gendarmerie, pour rechercher, arrêter et conduire une
personne contre qui ce mandat est décerné à la maison d’arrêt
indiquée sur le mandat où elle sera reçue et détenue.
Mandat d'amener : l'ordre donné aux forces de police ou de gendarmerie, par le juge
d'instruction, de conduire immédiatement devant lui la personne à
contre qui ce mandat est décerné.
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