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Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

1. LE TRANSFORMATEUR D’ALIMENTATION 1-1

1.1 Loi de Faraday 1-1

1.2 Principe du transformateur 1-1


1.2.1 Construction 1-1
1.2.2 Rapport de tours 1-1
1.2.3 au primaire: 1-2
1.2.4 au secondaire: 1-2

1.3 Comportement en courant 1-3

1.4 Caractéristiques des transformateurs d'alimentation 1-4


1.4.1 Caractéristiques principales 1-4
1.4.2 Résistance interne au secondaire 1-5

1.5 Types de transformateurs 1-6


1.5.1 Transformateur à secondaires multiples 1-6
1.5.2 Autotransformateur 1-6

1.6 Isolation du secteur 1-7

1.7 Exercices 1-8


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

1. Le transformateur d’alimentation
1.1 Loi de Faraday
Lorsqu'un conducteur est déplacé à l’intérieur d’un champ magnétique, de telle sorte qu'il
croise les lignes de force, il apparaît une tension à ses bornes et un courant, s'il est relié à
un circuit. Plus grand est le nombre de lignes de force et plus grand est le nombre de tours
de fils; plus grande est la tension induite aux bornes du conducteur. Dans le cas d'une
bobine de N tours de fils placés dans un champ magnétique variable (ou se déplaçant), la
tension induite aux bornes de la bobine est déterminée par la loi de Faraday qui s'énonce
comme suit:

e induite = N x ∆φ / ∆t
où: N = le nombre de tours de fils de la bobine.
∆φ / ∆t = la variation du champ magnétique en Weber/seconde.
(1 Weber = 108 lignes de force).

1.2 Principe du transformateur

1.2.1 Construction
Le transformateur est constitué de deux bobines positionnées de telle sorte que le champ
magnétique variable, produit par l'une, embrasse les enroulements de l'autre. Pour repérer
ces dernières, on appelle primaire la bobine alimentée par la source CA et secondaire, la
bobine raccordée à la charge. Examinez la Figure 1-1.

Source
CA Primaire Secondaire Charge

Figure 1-1 Symbole du transformateur

1.2.2 Rapport de tours


N.B.: Dans notre étude, nous supposerons que le transformateur est idéal. Cela veut dire
que toutes les lignes de force provenant du primaire atteignent le secondaire. On
dit ainsi que le couplage est parfait.
Supposons que le primaire est constitué de 1000 tours de fils et le secondaire, de 500
tours. En appliquant une tension CA de 220 volts au primaire, un champ magnétique
variable s’échappe des enroulements du primaire. Ainsi, les lignes de force provenant du
primaire croisent les enroulements du secondaire en induisant une tension à ses bornes.
La valeur de cette tension est trouvée comme suit:

Le transformateur d’alimentation page 1-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

1.2.3 au primaire:
e primaire = N primaire x ∆φ / ∆t (loi de Faraday)
ou encore: ep / Np = ∆φ / ∆t
La tension CA provenant de la source au primaire induit une variation du champ
magnétique ...

1.2.4 au secondaire:
U secondaire = N secondaire x ∆φ / ∆t
ou encore: es / Ns = ∆φ / ∆t
La variation du champ magnétique provenant du primaire induit une tension au
secondaire. La variation du champ magnétique (∆φ / ∆t) au secondaire étant la même
qu'au primaire, on peut alors déduire ceci:
ep / Np = es / Ns
et enfin
ep / es = Np / Ns = a
et encore
ep = a x es

Si a est plus grand que 1, le transformateur est dévolteur.


Si a est plus petit que 1, le transformateur est survolteur.
En revenant au transformateur du début où Np = 1000, Ns = 500 et ep = 220 volts.
a = 1000 tours / 500 tours = 2 (dévolteur)
es = 220V / 2 = 110V

# 1 - Exemple
Un transformateur a un rapport de tours de 0,5.
Questions:
a) Np = 2000 tours que vaut Ns?
b) Si ep = 220 volts CA, que vaut es?
c) Est-il survolteur ou dévolteur?
Solutions:
a) Np / Ns = a => Ns = Np / a = 2000 / 0,5 = 4000 tours.
b) ep / es = a => es = ep / a = 220V / 0,5 = 440V.
c) survolteur (a<1)

Le transformateur d’alimentation page 1-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 2 - Exemple
Un transformateur a 1000 tours au primaire et 100 tours, au secondaire.
Questions:
a) a = ?
b) Si es = 10 V, que vaut ep?
c) Est-il survolteur ou dévolteur?
Solutions:
a) a = Np / Ns = 1000 tours / 100 tours = 10
b) ep = es x a = 10V x 10 = 100V
c) dévolteur (a>1)

# 3 - Exemple
Un transformateur a 220V appliqués à son primaire et on retrouve 40V à son secondaire.
Questions:
a) a = ?
b) Si Ns = 100 tours que vaut donc Np?
c) Est-il survolteur ou dévolteur?
Solutions:
a) a = ep / es = 220V / 40V = 5,5
b) Np = Ns x a = 100 tours x 5,5 = 550 tours
c) Dévolteur (a>1)

1.3 Comportement en courant


Un transformateur ne dépense ni ne fournit d'énergie (transformateur idéal), c'est-à-dire
que toute l’énergie qui y entre doit forcément en sortir:
P entrée = P sortie
P primaire = P secondaire
ep x ip = es x is
ep / es = is / ip = a

is Np
= =a
ip Ns
Cette relation démontre: lorsqu’un transformateur est dévolteur, le courant du secondaire
(is) est supérieur à celui du primaire et évidemment; lorsqu’un transformateur est
survolteur, le courant au secondaire (ip) sera inférieur à celui du primaire. Ceci explique
aussi les différences de grosseur des fils observées entre le primaire et le secondaire d’un
transformateur.

Le transformateur d’alimentation page 1-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemples
Une charge de 10 Ω est reliée au secondaire d'un transformateur dont le rapport de tour
est 4,4. La tension appliquée au primaire est de 220 volts.
Questions:
a) es = ?
b) is = ?
c) ip = ?
d) P sortie = ? et P entrée = ?
e) Est-ce que P sortie = P entrée ?
Solutions:
a) es = 220V / 4,4 = 50V
b) is = 50V / 10Ω = 5A
c) ip = is / a = 5A / 4,4 = 1,14A
d) P sortie = 5A x 50 V = 250 watts
P entrée = 220 volts x 1,14A = 250 watts
e) P entrée = P sortie = 250 watts

1.4 Caractéristiques des transformateurs d'alimentation

1.4.1 Caractéristiques principales


Dans les fiches signalétiques, on rencontre généralement ceci:
a) Tension de primaire;
b) Tension de secondaire (avec et sans charge);
c) Puissance maximale transformable exprimée en VA (volts x ampères) ou le courant
maximum (à pleine charge) au secondaire.

Le transformateur d’alimentation page 1-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

1.4.2 Résistance interne au secondaire


La tension de secondaire est différente avec et sans charge. Ceci est causé par la
résistance interne. Elle provient de la résistance des fils utilisés pour les enroulements et
des diverses pertes du transformateur. On évalue cette résistance en se servant des
caractéristiques fournies par les manufacturiers de transformateurs (voir les fiches
signalétiques) et du théorème de Thévenin. Examinez la Figure 1-2.

isFL
Rint

esFL
esNL
-

FL=Full Load (pleine charge)


Transformateur NL=No Load (sans charge)

Figure 1-2: Résistance interne d'un transformateur.

esNL - esFL
Rint =
isFL
# 1 - Un transformateur 167L36 de la compagnie Hammond (É.U.) a les spécifications
suivantes:
ep = 115 V - 60 Hz
esNL = 38.3 Vct*
esFL = 36 Vct*
isFL = 2 A
*ct = center tap = prise médiane
Questions:
a) Que vaut R int?
b) Quelle est, en VA, la puissance transformable par ce transformateur?
Solutions:
a) R int = (esNL - esFL) / isFL = (38.3V - 36V) / 2A = 1.15Ω
b) P sortieFL = 36V x 2A = 72VA

18Vca
Prise médiane
115Vca 36Vca
18Vca

Figure 1-3: Hammond 167L36 (É.U.).


Les points indiquent la phase entre le primaire et le secondaire.

Le transformateur d’alimentation page 1-5 OFPPT/TECCART


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1.5 Types de transformateurs

1.5.1 Transformateur à secondaires multiples

6,3V 5A

220V 12,6V 1A

10Vct 3A

Figure 1-4: Transformateur à secondaires multiples


On y voit:
Un secondaire pouvant fournir 5 ampères à 6,3 volts CA.
Un secondaire pouvant fournir 1 ampère à 12,6 volts CA.
Un secondaire avec prise médiane divisant le secondaire en deux secondaires de 5 volts
CA, chacun pouvant fournir 3 ampères.

1.5.2 Autotransformateur
Dans un autotransformateur, le primaire
Es Ep
et le secondaire partagent ensemble une
Ep Es
partie de leur enroulement. Toutes les
règles vues précédemment concernant
Survolteur Dévolteur les transformateurs s'appliquent à ce type
de transformateur.
Figure 1-5

# 1 - Examinez la Figure 1-6.


100T Questions:
100V
i1 i3
a) a =?
i2 50R
100T RL
b) eRL = ?
c) i3 = ?
Figure 1-6 d) i1 = ?
e) i2 = ?
Solutions:
a) Np = 200 tours, Ns = 100 tours => a = 200 / 100 = 2
b) eRL = 100V / 2 = 50V
c) i3 = is = 50V / 50Ω = 1A
d) i1 = ip = is / a = 1A / 2 = 500mA
e) i2 = i3 - i1 = 1A - 500mA = 500mA

Le transformateur d’alimentation page 1-6 OFPPT/TECCART


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1.6 Isolation du secteur


Règle générale, le boîtier métallique d'un appareil électrique est relié à la masse.
Cependant, si deux appareils électriques près l’un de l’autre étaient branchés au secteur et
si le fil vivant de l'un et le fil neutre de l'autre étaient branchés sur le boîtier de l’appareil,
une différence de potentiel égale au secteur serait présente entre ceux-ci. Il y aurait la
possibilité d’une électrocution (Figure 1-7).

Secteur

Figure 1-7
Si l'alimentation de ces deux appareils utilisait des transformateurs, ils seraient alors
électriquement isolés l'un de l'autre. (Figure 1-8).

Secteur

Figure 1-8: Isolation électrique grâce aux transformateurs.


N.B.: Un auto-transformateur ne peut servir à isoler du secteur.

Le transformateur d’alimentation page 1-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

1.7 Exercices

# 1 - Quel est le rapport de tours d'un transformateur ayant 40 tours au secondaire et 680
tours, au primaire?

# 2 - Quel est le rapport de tours d'un transformateur qui a une tension secondaire de 550 V
lorsqu'une source de 220V à 50 Hz est branchée au primaire?

# 3 - Quelle tension RMS doit être appliquée au primaire du transformateur du #1 pour avoir
6,3V RMS au secondaire?

# 4 - Quel est le courant ip du transformateur du #2 lorsqu'une résistance de 2k est branchée


au secondaire?

# 5 - Le secondaire du transformateur du #2 possède 1400 tours. Combien de tours compte le


primaire?

# 6 - Quand une charge de 0,8Ω est branchée au secondaire d'un transformateur dévolteur
dont es = 24 V, le courant du primaire est de 8A. Que vaut alors le voltage du primaire?

# 7 - Vous êtes en train de concevoir un ampli de 100 watts RMS/canal. Vous découvrez
qu'un transformateur de 60V à prise médiane est nécessaire. Sachant que l'appareil peut
consommer jusqu'à 250 watts, trouvez, dans les fiches signalétiques, le transformateur
qui répond à ce besoin.

# 8 - Au #7, lorsque l'amplificateur consomme 250 W, que vaut alors le courant au primaire
du transformateur si l'appareil est branché sur une prise de 220 V, 50 Hz?

# 9 - Au #8, que vaut le courant au secondaire du transformateur?

Le transformateur d’alimentation page 1-8 OFPPT/TECCART


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Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
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Électronique

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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

2. LA DIODE 2-1

2.1 Les semiconducteurs. 2-1

2.2 La jonction PN. 2-2

2.3 La diode. 2-3


2.3.1 Schéma et construction. 2-3
2.3.2 Polarisation en direct. 2-3
2.3.3 Polarisation en inverse 2-4
2.3.4 Caractéristiques des diodes. 2-4

2.4 Types de diodes. 2-5


2.4.1 Diodes redresseuses. 2-5
2.4.2 Diode électroluminescente (Del). 2-6

2.5 EXERCICES 2-7


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

2. La Diode
2.1 Les semiconducteurs.
Un semiconducteur, comme son nom l’indique, n'est pas assez conducteur pour être
utilisé comme conducteur et ni assez isolant pour êre utilisé comme isolant. C'est pour
cela qu'on le nomme semiconducteur.
Le matériel semiconducteur le plus répandu est le silicium. On le retrouve sous la forme
de cristaux. Dans un solide, les atomes se rejoignent pour former des cristaux. Les liens
qui les retiennent sont dits convolents: le même électron est partagé par deux noyaux. Un
atome de silicium a, sur sa dernière couche quatre électrons, c’est-à-dire qu’il est
tétravalent: il serait bien content d'en avoir huit. C'est pourquoi il s'associe avec quatre
autres atomes à l'aide des liens covalents. La Figure 2-1 schématise l’explication.

Figure 2-1: Cristal de silicium et liens covalents.


Le silicium comme tel est très résistant. À l'état pur, il n'est guère utile. On modifie la
résistance des semiconducteurs en introduisant des impuretés convenables dans leur
structure cristalline. On dit que le semiconducteur est dopé. Ceci est réalisé en
introduisant des atomes ayant des électrons en plus, ou en moins, sur leur dernière
couche. Par exemple, l'arsenic, le phosphore et l’antimoine en ont cinq, donc un de trop.
Le bore, le gallium et l’indium en ont trois; il en manque un. Les trois premiers sont
pentavalents et les trois derniers, trivalents. Le niveau habituel de dopage va d’un atome
d’impureté par 106 à 108 atomes de silicium.
L'addition d'un élément pentavalent crée un surplus d'électron. Les liens étant tous
complétés, les électrons en trop peuvent se promener d'un atome à l'autre. Ce type de
dopage produit un matériel semiconducteur de type N.
L'addition d'un élément trivalent crée un manque d'électrons qu'on appelle trous. Un
électron manquant dans la structure cristalline laisse une place libre où un électron peut
venir se placer en provenant du lien voisin, laissant alors un trou où il était. Le courant
électrique est appelé un courant de trous, les trous semblant se déplacer. Ce type de
dopage produit un matériel de type P.
Les électrons libres dans un matériel de type N et les trous dans un matériel de type P sont
appelés les porteurs majoritaires du courant électrique.

La Diode page 2-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

électron en
surplus trou

Type N Type P

élément pentavalent élément trivalent


Figure 2-2: Types de matériau semiconducteur

2.2 La jonction PN.


Que se passe-t-il lorsqu'on réunit un matériel P avec un N? On obtient une jonction PN.

Figure 2-3
À la Figure 2-3 de gauche, on vient juste de juxtaposer les deux matériaux l’un à côté de
l'autre.À la Figure 2-3 de droite, par effet de diffusion, les électrons du côté N traversent
du côté P et remplissent les trous. Les atomes du côté P, ayant besoin d'électrons pour
compléter leurs liens covalents les prennent. Ces atomes, étant évidemment près de la
jonction, deviennent des ions négatifs à cause de l'électron de trop dans leur structure. De
l'autre côté, c'est-à-dire du côté N, les atomes ayant un électron de trop pour compléter
leurs liaisons covalentes perdent cet électron et deviennent des ions positifs. On a alors
autour de la jonction l’apparition de ce qu'on appelle un dipôle. Ce processus va se
continuer jusqu'à ce que le champ électrique créé par le dipôle soit assez puissant pour
empêcher d'autres électrons de traverser la jonction; on aura alors l'équilibre. Cet équibre
se fait jusqu’à environ 0,7V.
Ainsi, les électrons qui étaient des porteurs majoritaires du côté N vont vers le côté P en
éliminant ainsi aussi les trous du côté P. On a alors une zone dépourvue de porteurs
majoritaires. On appelle cette zone la zone de déplétion. Le champ électrique provenant
du dipôle crée une différence de potentiel appelée barrière de potentiel. Cette barrière de
potentiel vaut 0,7 volts pour le silicium.

Zone de déplétion

Figure 2-4: Zone de déplétion autour de la jonction PN

La Diode page 2-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

2.3 La diode.

2.3.1 Schéma et construction.


Une diode a comme symbole celui de la Figure 2-5. La flèche indique le sens que peut
prendre le courant conventionnel en direct. La Figure 2-5 représente également la
construction d'une diode. Elle est la juxtaposition de matériaux semiconducteurs de types
N et P auxquels on a raccordé des broches. Une diode ne laisse passer le courant que dans
un seul sens.

A K
A: anode
B: cathode

P N
A K
Figure 2-5

2.3.2 Polarisation en direct.

I conventionnel

Figure 2-6: Polarisation en direct.


Tout le matériel est conducteur, autant du côté P que du côté N, sauf dans la zone de
déplétion où il n'y a pas de porteurs majoritaires. Le champ électrique causé par la pile va
s'opposer à celui du dipôle et, par surcroît, l'annuler.
Les électrons entrent du côté N et pénètrent ensuite dans la zone de déplétion comme
électrons libres en annulant les ions positifs. Ceux qui quittent, du côté P, laissent des
trous qui atteignent la zone de déplétion annulant les ions négatifs. À la jonction, les
électrons du côté N tombent dans les trous du côté P et atteignent la sortie du bloc P par
courant de trous. La zone de déplétion n'existe donc plus et toute la diode est conductrice.

La Diode page 2-3 OFPPT/TECCART


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2.3.3 Polarisation en inverse

P N
ARRET

.
Figure 2-7
Le champ électrique causé par la source s'additionne à celui du dipôle. La zone de
déplétion s'épaissit jusqu'à ce que son potentiel soit égal à celui de la source. La zone de
déplétion n'étant pas conductrice, la diode est bloquée, c'est-à-dire plus un courant ne la
traverse.

2.3.4 Caractéristiques des diodes.


En direct.
Pour qu'une diode conduise, une tension minimale d'environ 0,7 volts est requise afin de
vaincre la barrière de potentiel de la jonction. C'est pourquoi on mesure toujours 0.7 volt
aux bornes d'une diode en direct. De plus, une diode a une résistance interne appelée
résistance extrinsèque ou en anglais bulk.
Une diode possède aussi des caractéristiques maximales à ne pas dépasser, tels le courant
et la tension maximale en direct. Ce sont les cas où la diode s’échauffe et brûle.
En inverse.
En inverse, une diode se comporte comme un circuit ouvert. Cependant rien n'étant
parfait, un léger courant de fuite est créé à la surface du cristal. La surface du cristal est
constituée de liens covalents non-complétés et celle-ci se comporte comme un matériel de
type P en ayant une petite conductivité.
Aussi, comme en direct, un point maximal ne doit pas être franchi: c'est le point
d'avalanche. Une diode ne peut endurer qu'une certaine valeur de voltage en inverse. Si ce
voltage est atteint, le courant augmente rapidement et la diode se détruit.

La Diode page 2-4 OFPPT/TECCART


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Courbes ID VS UD.
ID

IFmax

URmax

UD
0,7V
UFmax

en inverse en direct

Figure 2-8: Courbe ID (UD).

2.4 Types de diodes.


2.4.1 Diodes redresseuses.
Un circuit redresseur transforme une tension alternative en une tension pulsée C.C.

D1
RL

Gen.

Figure 2-9: Circuit redresseur de base


e max. D1, dans la Figure 2-9, ne laissera passer que le
courant causé par l'alternance positive du générateur
eGén C.A. On retrouve, dans ce circuit, les formes d'ondes
de la Figure 2-10.
Lors de l'alternance positive du générateur C.A., la
e max. - VD diode se trouvant polarisée en direct laisse passer un
courant dans la charge (RL).
eRL
La valeur de la tension maximale aux bornes de RL
sera la tension crête du générateur moins la barrière
0,7V
en direct en inverse de potentiel de 0,7 V de la jonction de la diode. Tout
UD le temps que dure l'alternance positive du générateur,
la diode est en direct et chute 0,7 V. Lors de
-es max = PIV
l'alternance négative, la diode se trouve en inverse,
bloque et agit comme un circuit ouvert récoltant toute
la tension du générateur CA à ses bornes et aucun
Figure 2-10
courant ne traverse RL.

La Diode page 2-5 OFPPT/TECCART


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2.4.2 Diode électroluminescente (Del).


Symbole.

forme
fréquente
A K
A
K
Figure 2-11: Diode électroluminescente.
Le semiconducteur utilisé pour la fabrication d’une Del est l’arséniure de gallium ou le
phosphore de gallium. Elle fonctionne à basse tension et à une faible consommation. Près
de la jonction, lorsque les électrons tombent dans les trous, c'est-à-dire descendent de
niveau d'énergie, ils émettent de l'énergie, une partie en chaleur, une partie en lumière.
Dans le cas de la Del, c'est le deuxième cas qui est exploité.
On retrouve la Del dans les applications dites optoélectroniques comme par exemple un
témoin lumineux ou un affichage numérique.
Caractéristiques.
La Del est utilisée en direct:
I Del

-3V U Del

2V

en inverse en direct

Figure 2-12: Courbe typique d'une Del.

Calcul du branchement: R = ?

Idel = IR = 20mA
R
UR = 9V - 2V = 7V
9V
R = 7V / 20mA = 350Ω (360Ω standard)

Figure 2-13

La Diode page 2-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

2.5 EXERCICES

# 1 - Que vaut approximativement la tension aux bornes d'une diode au silicium en direct?

# 2 - Une tension de 100 V est appliquée en inverse sur une diode. Un courant de 10 mA
traverse la diode. Que vaut sa résistance de coulage en inverse (RR)?

#3- I=?
1k

10V

#4- I=?
R1 R3

10k 10k I

R2
10k
20V

#5- I=?
I=?

10k

I
10k
20V

# 6 - Que vaut R?

20mA

50V Ud=2V

La Diode page 2-7 OFPPT/TECCART


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#7-
a) URL crête = ?
b) IRL crête = ?
c) UR crête de la diode = ?
d) Dessinez les formes d'onde présentes aux bornes de D1 et RL.

D1
RL
1k
eGen.
10Vrms

eGén t

URL t

UD1
t

La Diode page 2-8 OFPPT/TECCART


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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

3. LE REDRESSEMENT 3-1

3.1 Introduction 3-1

3.2 Redressement demi-onde 3-1

3.3 Redressement pleine onde avec un transformateur à prise médiane. 3-2

3.4 Redressement pleine onde réalisé avec à un pont. 3-3

3.5 Redressement pleine onde bipolaire 3-4

3.6 EXERCICES 3-5


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

3. Le Redressement
3.1 Introduction
Un circuit redresseur transforme une tension alternative en une tension CC pulsée. Il
existe différents types de redressement, les uns ayant des avantages par rapport aux
autres.

3.2 Redressement demi-onde


+ UD -

+ +

es RL

- -

Figure 3-1: Redressement demi-onde


Lorsque la tension alternative es est positive, elle oblige la diode à conduire. Le demi-
cycle positif de es se retrouve donc aux bornes de la résistance. Lorsque le potentiel es est
négatif, la diode est alors polarisée en inverse et se comporte comme un circuit ouvert.
Aucun courant ne parcourt le circuit et le potentiel aux bornes de la résistance demeure
nul. On trouve dans ce circuit les formes d’onde de la Figure 3-2. La fréquence aux
bornes de la résistance est de 50 Hz.

es
is

50Hz

20 ms

es crête - UD

URL

0,7V

UD

-eS crête = PIV

Figure 3-2

Le Redressement page 3-1 OFPPT/TECCART


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3.3 Redressement pleine onde avec un transformateur à prise médiane.


iS1 + UD1 -

+
eS1 +

eS2 URL
-
-

iS2 + UD2 -

Figure 3-3: Redressement pleine onde avec prise médiane


Un transformateur ayant une prise médiane, lorsqu’elle est branchée à commun, possède
deux sorties inversées l’une par rapport à l'autre. D1 conduit durant l'alternance positive
de eS1 tandis que D2 le fait à son tour durant celle de eS2, 180° plus tard. On retrouve
ainsi, aux bornes de RL, l’alternance positive de eS1 et eS2 l’une à la suite de l'autre,
produisant ce qu'on appelle du pleine onde. La fréquence du signal aux bornes de RL est
100 Hz. Examinez les formes d’onde de la Figure 3-4.

es1
50Hz
is1

es2
is2

50Hz

es crête -0,7V
100Hz
es1 es2
URL
10 ms
20 ms

0,7V

UD1

es1 crête +
es2 crête - 0,7V

0,7V

UD2

es1 crête +
es2 crête - 0,7V

Figure 3-4

Le Redressement page 3-2 OFPPT/TECCART


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3.4 Redressement pleine onde réalisé avec à un pont.


D3 D1

es
+

D2 D4 URL

Figure 3-5
+ -
D1 D3

es - RL + es -
RL +
D2 D4
- +

Figure 3-6
Afin de réaliser cette tâche, ce circuit possède quatre diodes et un transformateur qui n'a
pas besoin d'être pourvu d'une prise médiane. (Figure 3-5).
À la Figure 3-6, D1 et D2 conduisent ensemble lorsque es est positive et on retrouve aux
bornes de RL l'alternance positive de es moins la chute de tension de D1 et D2. On note
les polarités aux bornes de RL. Lorsque es est négative, D3 et D4 conduisent et on
retrouve aux bornes de RL l'alternance négative de es. On note de nouveau les polarités
aux bornes de RL. On voit que les polarités sont les mêmes lors des alternances positives
et négatives de es. Le courant circule donc toujours dans le même sens, peu importe les
polarités de es. La Figure 3-7 montre les tensions présentes dans le circuit. La fréquence
de l'onde aux bornes de RL est 100 Hz.

es
is
50Hz
A
B

es crête - 1.4V
100Hz
URL A B

0,7V

UD1,UD2

es crête - 0,7V

0,7V

UD3,UD4

es crête - 0,7V

Figure 3-7

Le Redressement page 3-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

3.5 Redressement pleine onde bipolaire


Ceci est une répétition du redressement pleine onde avec un transformateur à prise
médiane. On utilise, en parallèle, deux circuits de ce genre: pour les alternances positives
de es1 et es2 et pour les alternances négatives es1 et es2. Le circuit alimente deux
charges: avec une tension pulsée positive et avec une tension négative pulsée par rapport
à commun. (Figure 3-8).
D1

+
es1
+
URL1
es2 D2 -
-

D3

+
URL2
D4 -

Figure 3-8

eS1
50Hz
iS1

eS2
iS2 50Hz

es crête - 0,7V

es1 es2 100Hz


URL1

URL2 es2 es1 100Hz

es crête - 0,7V

Figure 3-9

Le Redressement page 3-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Voici la manière courante de dessiner un redressement pleine onde bipolaire.

D3 D1 +
eS1 URL1
-

eS2 +
D2 D4 URL2
-

Figure 3-10

3.6 EXERCICES

# 1 - Quelle est la tension maximale aux bornes de la charge?

220V
36V 20R
50Hz

# 2 - Au #1, quelle est la fréquence du signal aux bornes de la charge?

# 3 - Au #1, quel est le PIV aux bornes de la diode?

# 4 - Quelle est la tension maximale aux bornes de la charge?

RL
220V
50Hz
12,6V ct

# 5 - Au #4, quelle est la fréquence du signal aux bornes de la charge?

# 6 - Au #4, quel est le PIV aux bornes des diodes?

# 7 - Quelle est la tension maximale aux bornes de la charge?

D3 D1

220V
36V
50Hz

D2 D4 RL

# 8 - Aux #7, quelle est la fréquence aux bornes de la charge?

Le Redressement page 3-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 9 - Lorsque es1 est positif, est-ce es1 ou es2 qui fournit le courant à RL2?
D1

+
es1
+
RL1
es2 D2 -
-

D3

+
RL2
D4 -

# 10 − Dessinez les formes d’onde aux bornes de la 100 Ω et de la 50 Ω.

ip 100R
50Vct
220V
50Hz

50R
60V

Le Redressement page 3-6 OFPPT/TECCART


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OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

4. LE FILTRAGE 4-1

4.1 Principe 4-1

4.2 Ronflement 4-1

4.3 Forme d'onde aux bornes de la diode redresseuse 4-2

4.4 Calcul du condensateur 4-3

4.5 Courant de mise en fonction. 4-6

4.6 Protection: 4-7


4.6.1 Par fusible après le bloc: 4-7
4.6.2 Par fusible au primaire du transformateur. 4-7

4.7 Filtre avec inductance 4-8


4.7.1 Avec redressement monophasé simple (demi-onde) 4-8
4.7.2 Avec redressement à double alternance 4-8
4.7.3 Avec filtre LC 4-10
4.7.4 Filtre en π (CLC) 4-11

4.8 EXERCICES 4-13


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4. Le Filtrage
4.1 Principe
Le circuit de filtrage le plus répandu est le celui utilisant un condensateur. Ce dernier est
branché à la suite du redressement. Grâce au condensateur, on retrouve une tension CC
fixe à la sortie du bloc d'alimentation. Le circuit est représenté à la Figure 4-1.
I moy.

+ +
D
es U charge
C
- -

Figure 4-1 Circuit de base

es crête-0,7V

1 2 3 4

Figure 4-2 Forme d'onde au condensateur et à la charge


En 1: Lors du premier cycle, le condensateur se charge jusqu'à es crête - 0,7 V et accumule ainsi
de l'énergie.
En 2: Le condensateur se décharge ensuite dans la charge dépensant ainsi d'une manière étalée
l'énergie accumulée auparavant.
En 3: Le condensateur se recharge en récupérant l'énergie dépensée en 2.
En 4: Lire 2, lire 3, lire 2, lire 3 ....

4.2 Ronflement
La variation de tension aux bornes du condensateur causée par la charge et la décharge est
appelée ronflement. La tension de sortie sera la tension moyenne. La fréquence du
ronflement dépendra du type de redressement utilisé. On exprime la valeur de la tension
de ronflement en volts crête-à-crête (er).
U
er = U max. - U min.

U max.

er c-à-c. U moy.
= U chargeCC
U min.

Figure 4-3

Le Filtrage page 4-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Usortie CC = U moy. = (es crête - UD) - er / 2


où:
es crête = la tension crête au secondaire du transformateur.
UD = la tension chutée par la ou les diodes du redressement.
er = tension de ronflement crête-à-crête
Indice de ronflement: (Ripple Index).
η = er / U max.
% de ronflement = η x 100%

4.3 Forme d'onde aux bornes de la diode redresseuse


+ UD -

+ +
ID +
es Uc U charge
C -
- -

Figure 4-4
La forme de la tension aux bornes de la diode se trouve à être, entre la cathode et l'anode,
une source CC à peu près fixe (Uc) en série avec un signal alternatif (es).
Lors du redressement et du filtrage, le
es condensateur se déchargeant graduellement après
avoir été chargé à es crête - 0,7V, se fait recharger
au travers la diode à l'instant où la tension es du
côté de l'anode est plus haute que Uc du côté de la
U moy cathode.Une impulsion de courant traverse la
Uc et diode le temps de charger le condensateur et durant
U charge cette impulsion, la diode chute son 0,7 V.
La diode demeure en inverse le reste du temps.
0,7V Lorsque es est à sa valeur crête en inverse, on
UD
atteint le PIV de la diode (Peak Inverse Voltage).
U moy
C'est à ce moment que Uc et es additionnées créent
PIV la plus haute tension que la diode aura à endurer en
Temps
durant lequel
condensateur se
inverse. Lors d’une réparation, il faudra choisir la
recharge
diode redresseuse en fonction de cette situation.
On estime, dans ce circuit simple, que le PIV est
ID
égal à environ 2 x es crête.

Figure 4-5

Le Filtrage page 4-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4.4 Calcul du condensateur


Afin d'évaluer la capacité du condensateur à installer, il faut connaître les besoins du
circuit qui sont:
a) La tension et le courant désirés à la charge (U moy. et I moy.).
b) La quantité minimale de ronflement (er).
c) Le type de redressement utilisé (pleine-onde ou demi-onde).

On se rappelle que:
C=Q/V

Le courant par définition est : I = Q / t => Q = I x t


Si on remplace dans l'équation du condensateur:

C=Ixt/V
On voit ainsi que le courant circulant dans un condensateur dépend de combien la tension
peut varier entre deux recharges. Si la tension aux bornes d'un condensateur de 1 Farad
varie de 1 Volt en 1 seconde, il y circule alors un courant de 1 Ampère. En effet, pour
qu'un courant circule dans un condensateur, il faut faire varier la tension à ses bornes. On
peut écrire l'équation ainsi:

I = C x ∆V / ∆t
La Figure 4-6 montre l'approximation qui nous permettra de calculer d'une façon simple
la valeur du condensateur. On y voit que:
a) Le temps où le condensateur est rechargé est négligé;
b) Le courant demandé par la charge est considéré constant (ce qui est vrai dans les
appareils pratiques).
U ∆t

er
Pente supposée
approximation droite

Figure 4-6
En reprenant la formule vue précédemment:

Le Filtrage page 4-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

C = I x ∆t / ∆V
où:
I = I moyen (courant qui décharge le condensateur)
∆t = La période entre deux recharges (1/f ronfl.).
∆V = La variation de tension aux bornes du condensateur (er).
On trouve ainsi cette formule simple:

C = I moy / ( er x f ronfl. )
où :
f ronfl. = 50 Hz en demi-onde.
= 100 Hz en pleine-onde.
N.B.: Si la source d’alimentation alternative est autre que le secteur (50 Hz), il faudra
considérer la fréquence utilisée. Par exemple, dans les véhicules de transport, les
fréquences de 400 Hz et de 1 kHz sont très répandues.
Les approximations nous permettent d'éviter des calculs trigonométriques fastidieux. Les
résultats obtenus sont très raisonnables. À 5% de ronflement, le condensateur calculé a
une capacité 5% plus haute qu’en utilisant le calcul précis. De toute façon sur le marché,
la tolérance des condensateurs électrolytiques est de -20% + 80%.

# 1 - Exemple
200mA

+ +

6,3V R
C
- -

η = 0,05

Figure 4-7
Questions:
a) Que vaut UR crête?
b) Que vaut er?
c) Que vaut UR moyen?
d) Quelle est la valeur du condensateur?

Le Filtrage page 4-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Solution:
UR crête = 6.3V x 1.414 - 0,7 V = 8,2 V
er = 8,2V x 0,05 = 0,41V crête-à-crête
UR moyen = 8,2V - 0,41V / 2 = 8 V
C = Imoy / ( Er x f ronfl. ) (où f ronfl. = 50 Hz)
C = 200 mA / ( 0,41 x 50 Hz ) = 9 756 µF (10 000µF)

# 2 - Exemple
is
ip η = 0,1
220V 200mA
ca 10V
50 Hz

R
C

Figure 4-8
Questions:
a) URmax. = ?
b) er = ?
c) UR moyen = ?
d) C = ?
e) ip = ?
f) is = ?

Solutions:
UR max. = 10 Vrms x 1,414 - 1,4 V = 12,7 V
er = 12,7 V x 0,1 = 1,27 V crête-à-crête
UR moy. = 12,7 - 1,27 / 2 = 12,07 V
C = 200 mA / ( 1.27V x 100Hz ) = 1 575 µF
P entrant = P sortant (Transformateur)
Pentrant = P sortant = 200 mA x 12 V (à la charge) = 2,4 W
ip = 2,4 W / 220V = 10,9 mA
is = 2,4W / 10V = 240 mA

Le Filtrage page 4-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4.5 Courant de mise en fonction.


Au moment où l'alimentation est mise en fonction, la première charge du condensateur va
demander un courant intense. Ce courant momentané est appelé «I surge». Durant le ou
les premiers cycles d'opération de l'alimentation, un effort important est demandé au
transformateur afin d’amener rapidement la tension aux bornes du condensateur de
filtrage à Umax..

+
+ I surge
+
es 0V R
- C -
-

Figure 4-9 «I surge»: surintensité momentanée .

Uc, UR

I surge

I Diode

Mise en route

Figure 4-10
Le courant traversant la diode redresseuse est évidemment le courant qui charge le
condensateur. C'est pour cela qu'il est important de considérer le «I surge» lors du choix
du redresseur.
Le cas présenté ci-dessus est celui, où chanceux, le manipulateur met l'appareil en marche
exactement au début de l'alternance positive de Es.
Le pire cas serait de mettre l'appareil en marche à exactement 90° , c'est-à-dire sur la crête
de Es. Le courant «I surge» sera déterminé ainsi:
Diode
Transformateur

Rint
UD
R
C

Figure 4-11
R int = Résistance interne du transformateur.
es = Tension du secondaire
RB = R Bulk de la diode (Résistance extrinsèque)
R= La charge
Il s'agit donc de faire un circuit de thévenin de tout cela:
Uth = es max. (à 90°) - UD
Rth = R int + R bulk
«I surge» max. = Uth / Rth

Le Filtrage page 4-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Rth
I surge

Uth

Figure 4-12
Il est évident, à cause de la résistance totale du système, que le condensateur ne se
chargera pas complètement lors du premier cycle et la forme du courant circulant dans
celui-ci aura la forme suivante:

Umax

Uc, UR

I surge

IDiode

Mise en fonction

Figure 4-13

4.6 Protection:

4.6.1 Par fusible après le bloc:


Bloc Charge
Sortie
Secteur d'alimentation alimentée
C.C.

Figure 4-14
On peut utiliser un fusible à fonte rapide (Fast Blow), pour une protection simple et
rapide du circuit et/ou du bloc d'alimentation. Un fusible à fonte lente (Slow Blow) fait le
même travail que précédemment mais ce type de fusible acceptera des surcharges
transitoires. Le facteur de sécurité recommandé est de 1,25. La valeur du courant maximal
du fusible doit être environ 1,25 x le courant demandé normalement par la charge. Par
exemple, si un circuit est fait pour opérer à l ampère, un fusible de 1,25 ampères sera
choisi.

4.6.2 Par fusible au primaire du transformateur.

Bloc
Secteur d'alimentation
et charge

Figure 4-15
Cela permet de protéger le transformateur et le circuit. Si la charge devenait trop
importante. Le pont de redresseur pourrait en souffrir. La surcharge sera stoppée par le
fusible au primaire. Il est cependant conseiller d'utiliser un fusible à fonte lente à cause de
la surintensité («I surge») lors de la mise en fonction de l'appareil.

Le Filtrage page 4-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4.7 Filtre avec inductance

4.7.1 Avec redressement monophasé simple (demi-onde)


Le filtre inductif le plus simple consiste en une inductance (ou bobine de lissage) placée
en série avec la charge (Figure 4-16).
L
D

ep es Rc

Figure 4-16
Il utilise la propriété des inductances de s’opposer à toute variation du courant qui les
traverse. Placée en série, l’inductance oppose donc une forte résistance au passage du
composant alternatif. Ceci contribue à diminuer la tension d’ondulation. La forme d’onde
aux bornes de la charge est illustrée à la Figure 4-17.
es crête
URc

Conduction de
la diode

Figure 4-17
Le courant dans la charge atteint son maximum après celui de la tension de es. Le courant
se prolonge après l’inversion de la source d’alimentation lorsque la bobine restitue
l’énergie qu’elle avait emmagasinée. La durée de ce débit augmente avec la constante de
temps L/Rc.

4.7.2 Avec redressement à double alternance


L’inconvénient principal d’utiliser un redressement à simple alternance est le fait qu’il est
impossible d’obtenir une tension continue non pulsée, c’est-à-dire un courant
ininterrompu dans la bobine.
Dans un redresseur à double alternance (pleine-onde), la tension de sortie moyenne est
augmentée et le circulant dans la charge et dans l’inductance n’est plus interrompu).

es

Rc

Figure 4-18

Le Filtrage page 4-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Le taux d’ondulation est déterminé par le rapport entre la réactance de la bobine et la


valeur de la résistance de charge. On néglige cependant l’effet des harmoniques
supérieures.
er = Umax x Rc / (Rc + XL) (à 100Hz)
Umax

Umoy er

Figure 4-19
La formule précédente indique clairement que le taux d’ondulation diminue lorsque L
augmente et lorsque la résistance de charge diminue en valeur ohmique, c’est-à-dire
lorsque le courant de charge est important. En conclusion, le filtre inductif série ne
devrait être utiliser que dans le cas d’un courant de charge assez important.

# 1 - Exemple
En utilisant le circuit de la Figure 4-18 où es = 50V à 50Hz, L = 1H et Rc = 10Ω,
répondez aux question suivantes.
Questions
a) XL = ?
b) Umax = ?
c) Umoy = ?
d) er = ?
e) η = ?

Solution
XL = 2π x 100Hz x 1H = 628Ω
Umax = 50V x 1,414 - 1,4V = 69,6V
Umoy = 0,636 x 69,6V = 44,3V
er = 69.6V x 10 Ω / (10 Ω + 628 Ω) = 1,1 V c.à c.
η = 1.1V / (44,3V + 1,1V / 2) = 0,02 ou 2%

Le Filtrage page 4-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4.7.3 Avec filtre LC


Nous avons appris, avec un filtre capacitif, que le taux d’ondulation augmente lorsque la
résistance de charge diminue; par contre, il diminue avec un filtre inductif. Une
combinaison de ces deux filtres doit nous permettre d’obtenir un taux d’ondulation
indépendant de la résistance de charge.

es

Rc
C

Figure 4-20
Lorsqu’il n’y a aucune charge, le filtre LC fonction comme un filtre capacitif et le
condensateur se charge au maximum de la source. Lorsque la charge est importante, le
courant dans la bobine est ininterrompu et le filtre LC fonctionne comme un filtre inductif
et la tension aux bornes de la charge est Umoy.
Entre ces deux limites il existe un point critique où le courant traversant la bobine devient
ininterrompu. Ce courant est appelé le courant critique. La valeur de ce courant oscille
autour du courant moyen et la valeur instantanée de celui-ci ne doit pas devenir nul.
IL

I moy 2 x I moy
critique critique

Figure 4-21
UL c. à c. = Umax
XL = Umax / (2 x I moy critique)
I moy critique = Umax / (2 x XL)
En considérant le courant dans la charge comme étant à peu près constant, on peut dire
que les variations du courant de la bobine circuleront aussi dans le condensateur.
er = I moy critique x 2 x XC ( er est donc indépendant de Rc)

Le Filtrage page 4-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
En utilisant le circuit de la Figure 4-20 où es = 24V à 50Hz, L = 0,2H et C = 470µF,
répondez aux question suivantes.

Questions
a) I moy critique =?
b) ∆IL = ?
c) Umoy = ?
d) er = ?
e) η = ?

Solution
XL = 2π x 100Hz x 0,2H = 126Ω
Umax = 24V x 1,414 - 1,4V = 32,5V
I moy critique = 32,5V / (2 x 126Ω) = 129mA
∆IL = 2 x I moy critique = 2 x 129mA = 258mA
Umoy = 32,5V x 0,636 = 20,7V
XC = 1 / (2π x 100Hz x 470µF) = 3,39Ω
er = 258mA x 3,39Ω = 880mV c. à c.
η = 880mV / (20,7V + 880mv / 2) = 0,041 ou 4,1%

4.7.4 Filtre en π (CLC)


Le filtre en π est une combinaison du filtre capacitif et du filtre LC. Lorsqu’aucun courant
de charge ne circule, la tension de sortie vaut Umax. La valeur de la tension moyenne de
sortie est supérieure à celle obtenue avec un filtre LC mais la régulation de tension est
moins bonne. Son taux d’ondulation est cependant plus faible que celui du filtre LC mais
il est dépendant de la charge (Rc).

es
L
Rc
C1 C2

Figure 4-22

∆UL ≅ ∆VC1 = I moy / (C x f) où f = 100Hz

er = ∆UL x XC2 / XL

Le Filtrage page 4-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
En utilisant le circuit de la Figure 4-22 où es = 24V à 50Hz, C1 = 10 000µF, L = 0,2H,
C2 = 470µF et Icharge = 2A, répondez aux question suivantes.
Questions
a) ∆UC1 = ?
b) ∆IL = ?
c) URc moy = ?
d) er = ?
e) η = ?

Solution
∆UC1 = 2A / (10 000µF x 100Hz) = 2V
XL = 2π x 100Hz x 0,2H = 126Ω
∆IL = 2V / 126Ω = 15,9mA
Umax = 24V x 1,414 - 1,4V = 32,5V
UC1moy = URcmoy = 32,5V - 2V / 2 = 31,5V
XC2 = 1 / (2π x 100Hz x 470µF) = 3,39Ω
er = 15,9mA x 3,39Ω = 53,9mV
η = 53,9mV / (31,5V + 53,9mV / 2) = 0,0017 ou 0,17%

Le Filtrage page 4-12 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

4.8 EXERCICES

# 1 - Umax. = ?
300mA

D
120V
12,6Vca RL
60Hz
C

η = 0,1

# 2 - Au #1, U moy. = ?

# 3 - Au #1, C = ?

# 4 - er = ?

η = 0,1
VD = 0,7V
36Vca
120Vca
60Hz

25R
C

# 5 - Au #4, Umoy. = ?

# 6 - Au #4, C = ?

# 7 - Au #4, quelle est la puissance dissipée par la charge?

# 8 - Au #4, quel est l'appel de courant au primaire du transformateur? (ep = 220V, 50 Hz).

#9- C=?
η = 0,1
Rbulk = 1R
24Vca Rint = 1R
240Vca
50Hz

25R
C

# 10 - Au #9, que vaudra «I surge»?

# 11 - Au #9, que vaut le PIV de D1?

Le Filtrage page 4-13 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 12 - Umoy = ?

2H
220V
50Hz 18V

Rc
10R

# 13 - er = ?

# 14 - I moy critique = ?

0,1H
220V
50Hz 20V

Rc
5R
200uF

# 15 - er = ?

# 16 - Umoy = ?

# 17 - ∆UC1 = ?

0,4H
220V 1A
50Hz 22V
L

C1 C2
500uF 680uF

# 18 - URc moyen = ?

# 19 - er = ?

Le Filtrage page 4-14 OFPPT/TECCART


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Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
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Électronique

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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

5. LES RÉGULATEURS MONOLITHIQUES 5-1

5.1 Introduction 5-1

5.2 Détermination de la tension d'entrée 5-2

5.3 Determination du radiateur a installer 5-3

5.4 Exemple de conception complete d'une alimentation régulée 5-5

5.5 Régulateur monolithique ajustable 5-6

5.6 Exercices 5-11


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

5. Les régulateurs monolithiques


5.1 Introduction
Les divers organes et fonctions qui composent les appareils électroniques modernes sont
de plus en plus modulaires. L'alimentation de ces appareils a fait l'objet de beaucoup
d'efforts, de miniaturisation et de simplification. Nous avons vu dans les modules
précédents comment transformer une source d'énergie alternative en une source d'énergie
positive. Cependant, une telle alimentation est à la merci des fluctuations de la tension du
secteur et des soubresauts de l'appareil lui-même. Il est donc important d'obtenir une
tension stable à la sortie du bloc d'alimentation, indépendante des variations de son
environnement.
Suite au redressement et au filtrage, on installera donc un régulateur de tension.
Auparavant, cette fonction électronique était plutôt complexe à réaliser et demandait de
l'espace. Aujourd'hui, de simples circuits intégrés à trois broches, et de dimensoins très
réduites, ont pris la relève.
Plusieurs circuits intégrés à trois broches (entrée, point commun et sortie) sont
disponibles sur le marché dans une grande gamme de tensions et de courants de sortie. Ils
offrent une façon simple et peu dispendieuse de construire une source d'alimentation
stable. Leurs principaux avantages sont les suivants.
- Ils sont facile d'usage.
- Ils ne demandent que peu de composants externes.
- Ils sont fiables.
- Ils possèdent une protection thermique interne.
- Ils possèdent une protection contre les courts-circuits.
Ils ont aussi des désavantages. Ils ne peuvent pas tous être peaufinés et leur précision peut
varier jusqu'à 5% par rapport à la valeur nominale. Les valeurs de tension de sortie
disponibles sont limitées. La limite en courant de ces régulateurs n'est pas ajustable; il
faut donc considérer les carractéristiques de ceux-ci. Si on essayait d'augmenter leur
capacité de courant maximum de sortie, cela demanderait un réseau externe encombrant.
Le régulateur de tension positive à trois broches de la famille 7800 est un exemple de
régulateur monolithique. La Figure 5-1 montre l'application standard d'un tel régulateur.
+ U différentielle -

78XX
U entrée
(en provenance Ce Cs
U sortie
du redressement 1uF
et du filtrage) 0,33uF
céramique tantale

Figure 5-1
-Ce élimine l'effet inductif des longs conducteurs.
-Cs améliore la réponse en régime transitoire.
Ces régulateurs sont préréglés à 5, 6, 8, 12, 18 ou 24 volts. Par exemple, un 7805 est un
régulateur à 5 volts et un 7824 est un régulateur à 24 volts.

Les Régulateurs Monolithiques page 5-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

5.2 Détermination de la tension d'entrée


Ces régulateurs, jusqu'à un certain point, se protégent eux-même. Ils contiennent une
protection électronique considérant la température, la tension différentielle (U entrée - U
sortie) et le courant débité à la sortie (voir la Figure 5-2). Avec l'ajout d'un radiateur
thermique approprié, ces circuits intégrés peuvent fournir des courants au-delà de
l'ampère.
Courant de sortie maximal (ampères)

2
Tj = 25°C

1
Tj = 125°C

6 12 18 24 30

U entrée - U sortie : Tension différentielle entrée-sortie (volts)


Figure 5-2
La Figure 5-2 est valable seulement pour la série 7800 (positifs) et 7900 (négatifs).
Remarquez que les courbes débutent à 3 volts. Ceci veut dire que la tension différentielle
minimale devant être présente est 3 volts; c'est le minimum nécessaire afin d'assurer le
fonctionnement du régulateur intégré. Par exemple, un régulateur 7805, possédant une
tension U sortie de 5 volts, doit avoir comme tension minimale d'entrée pour fonctionner,
5 volts + 3 volts, c’est-à-dire 8 volts. Le maximum est fixé à 35 volts pour tous les
régulateurs de cette famille, sauf le 7824 et 7924 pour qui le maximum est 40 volts.
Sur la Figure 5-2, l'inscription Tj signifie la température de jonction, c’est-à-dire la
température à l'interne de la puce atteinte lors de son fonctionnement. Vous remarquez
aussi deux courbes: une à Tj = 25°C et l'autre à Tj = 125°C. Il est utopique de dire qu'il
est possible de conserver la température interne de la puce à 25°C. On pourrait peut être
remplir son bain de glace et boulonner le régulateur à celui-ci. Mais enfin!
La courbe à considérer sérieusement est celle pour laquelle la température indiquée est
125°C. C'est la température interne qu'il ne faut pas dépasser. Ceci implique, si le
régulateur a dissipé une certaine puissance, l'installation d'un radiateur thermique.

Les Régulateurs Monolithiques page 5-2 OFPPT/TECCART


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# 1 - Exemple
Question
En utilisant la courbe où Tj vaut 125°C, trouvez la tension d'entrée maximale applicable à
un régulateur 7805 pour obtenir un courant disponnible de 750mA.
Solution
À la Figure 5-2, 750mA sur la courbe Tj = 125°C coïncide avec 21V.
Uentrée = 5V + 21V = 26V.

# 2 - Exemple
Question
En utilisant la courbe où Tj vaut 125°C, trouver la tension d'entrée maximale applicable à
un régulateur 7812 pour obtenir un courant disponnible de 1,5 A.
Solution
A la Figure 5-2, 1,5A sur la courbe Tj = 125°C coïncide avec 9V.
Uentrée = 12V + 9V = 21V.
En examinant la Figure 5-2, on peut aussi remarquer une région de fonctionnement
idéale. Cette région se situe entre 6V et 9V; on y obtient le maximum en disponibilité de
courant. Il faut aussi laisser de la place au ronflement de la tension d'entrée; ce qui
justifie la marge inférieure de 6V. Aussi il est sage de garder la tension différentielle le
plus bas possible de façon à limiter la dissipation de puissance du régulateur.

5.3 Determination du radiateur a installer


Ces régulateurs se présentent installés dans plusieurs sortes de boîtiers différents. Les
deux principaux boîtiers dans lesquels on les retrouve sont le TO-220 et le TO-3. Ces
boîtiers sont pourvus d'une fixation en métal permettant l'installation d'un radiateur
thermique.
La dimension physique du radiateur à employer est déterminée par la quantité de chaleur
que le régulateur aura à dégager; il faut donc connaître la puissance à dissiper.
Pd = U différentielle x I sortie
On doit ensuite consulter les caractéristiques du régulateur employé afin de trouver sa
résistance thermique θjc. Celle-ci est exprimée en °C/W. Dans un boîtier TO-220, elle
vaut 5°C/W et dans un boîtier TO-3, elle vaut 5,5°C/W.
Si, par exemple, un régulateur installé dans un boîtier TO-220 avait à dissiper 10 watts,
quelle serait la résistance thermique du radiateur à installer?

Les Régulateurs Monolithiques page 5-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

On fait premièrement le dessin suivant


Tj max = 125°C

θjc
5°C/W
∆T = 100°C 10W
θsa
?°C/W Circuit
thermique
Ta = 25°C

Figure 5-3
Ta = température ambiante
θjc = résistance thermique de la puce au boîtier
θsa = (le radiateur) = résistance thermique du boîtier à l'ambiant

L'augmentation de température maximale permissible dans ce cas est:


∆T = 125°C - 25°C = 100°C.
La résistance thermique totale maximum sera:
θja = 100°C / 10W = 10°C/W
La résistance thermique du radiateur doit donc être au maximum:
θsa = 10°C/W - 5°C/W = 5°C/W
Il faut ensuite choisir dans un catalogue (Thermaloy par exemple) le radiateur approprié.

# 1 - Exemple
Question
Installez un régulateur (boîtier TO-220) ayant une tension de sortie de 12V et fournissant
un courant de 500mA.
Tj max = 125°C

θjc
5°C/W
∆T = 100°C 4W
θsa
?°C/W

Ta = 25°C

Figure 5-4

U entrée = 20V θjc = 5°C/W


Ta = 25°C Tj max = 125°C

a) U différentielle = ?
b) Pd = ?
c) θsa du radiateur = ?

Les Régulateurs Monolithiques page 5-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Solution
U différentielle = U entrée - U sortie = 20V - 12V = 8V
Pd = 8V x 500mA = 4W
∆T = 125°C - 25°C = 100°C
θja = 100°C / 4W = 25°C/W
θsa = 25°C/W - 5°C/W = 20°C/W
Il est à remarquer que plus θsa est grand, plus le radiateur est petit. Un radiateur de faible
dimension a une grande résistance thermique et, à l'inverse, un radiateur de grande
dimension a une résistance thermique faible.

5.4 Exemple de conception complete d'une alimentation régulée


Données
U sortie = 5V I sortie = 750mA
U différentielle = 9V er = 3,2V c.à c., 100Hz (redressement avec pont)
Ta = 25°C Boîtier = TO-220 (7805)

a) Pd = ?
b) θsa du radiateur
c) C filtrage
d) U entrée max
e) es du transformateur à utiliser
f) Puissance tranformable du transformateur en VA
Solution
Pd = 9V x 750mA = 6,75W
θsa = 100°C / 6,75W - 5°C/W = 9,8°C/W
Tj max = 125°C

θjc
5°C/W
∆T = 100°C 6,75W
θsa
9,8°C/W

Ta = 25°C

Figure 5-5
C filtrage = 750mA / (3,2Vc.à c. x 100Hz) = 2344µF
Umax = U entrée + er / 2 = 5V + 9V + 3,2V / 2 = 15,6V
es du transformateur = (15,6V + 1,4V) / 1,414 = 12V rms
Puissance du transformateur = P total = U entrée x I sortie =
(9V + 5V) x 750mA = 10,5VA

Les Régulateurs Monolithiques page 5-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12V
9,8°C/W
10,5VA
220V 7805
50Hz TO-220

2344uF 0,33uF 1uF

Figure 5-6

5.5 Régulateur monolithique ajustable


Il existe une solution au désavantage des régulateur fixes à trois broches; une famille de
régulateurs ajustables existe. Le LM317, un régulateur positif et le LM337, un régulateur
négatif, ont cette propriété.
Parfois, le besoin d’une tension de sortie non-standard se fait sentir. Ou peut-être, désirez-
vous une tension de sortie ajustée plus précisément que celle d’un régulateur fixe?
Jusqu’à maintenant vous avez été choyés par les régulateurs fixes à trois broches. Et bien,
voici le régulateur ajustable à trois broches!
Le LM317 et le LM337 sont capables d’un courant de sortie de l’ordre de 1,5 ampères et
d’une gamme de tensions s’étendant de 1,25 volt à 37 volts. Ces régulateurs sont
exeptionnellement faciles à utiliser. Ils n’ont besoin que de l’ajout de deux résistances
externes. Comme dans le cas des régulateurs fixes, ils contiennent une protection en
courant, en tension et une protection thermique les rendant durs à cuire.
On les retrouve aussi dans les mèmes boîtiers que les régulateurs fixes: le TO-220 et le
TO-3. La Figure 5-7 montre l’application standard.

+ U différentielle -

LM317
+ U sortie
R1
1,25V
U entrée 240R
Ce -
(en provenance
du redressement Cs
et filtrage) 0,1uF 10uF
céramique R2

Figure 5-7

U sortie = 1,25V x (1 + R2 / R1)


La tension de sortie est ajustée par R2. Lorsque R2 est au minimum (0Ω), la tension de
sortie est à son minimum, c’est-à-dire 1,25 volt. Le choix de R1 (240 Ω) vient du fait que
ce régulateur exige un courant minimum de sortie de 5mA pour fonctionner. R1 = 1,25V /
5 ma = 250Ω.

Les Régulateurs Monolithiques page 5-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

La résistance thermique de cette puce est 2,3°C/W pour le boîtier TO-3 (LM317K) et
5°C/W pour le boîtier TO-220 (LM317T).
La Figure 5-8 présente la courbe du courant maximum de sortie en fonction de la tension
différentielle (Ue - Us) du régulateur. On peut remarquer que la zone idéale se trouve
autour de 10 volts.

Courant de sortie maximal (ampères)

1
Tj = 125°C

10 20 30 40
U entrée - U sortie : Tension différentielle entrée-sortie (volts)
Figure 5-8
Le manufacturier propose des améliorations. Le circuit standard (Figure 5-7) fonctionne
très bien. Cependant, l’addition d’un condensateur de 10µF améliore le ronflement
présent à la sortie de 15 dB (facteur de 5 en tension). Il faut cependant ne pas oublier
d’inclure une diode de sécurité afin de décharger ce condensateur. La Figure 5-9 montre
ces améliorations.
+ U différentielle -

LM317
U sortie
R1
U entrée 240R
(en provenance
du redressement Ce Cs
et filtrage) 0,1uF 10uF
R2
10uF

Figure 5-9

Les Régulateurs Monolithiques page 5-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
Question
a) Trouvez à la Figure 5-9 la valeur de la résistance R2 de sorte que la tension de sortie soit
10 volts.
b) Si U entrée vaut 20 volts, trouvez le courant de sortie maximum selon la Figure 5-8.

Solution

VR1 = 1,25V
IR1 = IR2 = 1,25V / 240Ω = 5,21mA
UR2 = 10V - 1,25V = 8,75V
R2 = 8,75V / 5,21mA = 1,68kΩ
U différentielle = 20V - 10V = 10V
I sortie max = 1,8A (Figure 5-8)

Les Régulateurs Monolithiques page 5-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 2 - Exemple
+ U différentielle -

θsa 1A
LM317
TO-3
U entrée = 22V + U sortie = 15V
R1 1,25V
240R -
Ce
Cs
0,1uF 10uF
R2
Ta = 25°C

Figure 5-10
Question
a) R2 = ?
b) U différentielle = ?
c) Pd = ?
d) θsa = ?
Solution
UR2 = 15V - 1,25V = 13,75V
IR2 = IR1 = 1,25V / 240Ω = 5,21mA
R2 = 13,75V / 5,21mA = 2,64kΩ
U différentielle = U entrée - U sortie = 22V = 15V = 7V
Pd = 7V x 1A = 7W
θjc = 2,3°C/W (TO-3)
θja = 100°C / 7W = 14,3°C/W
θsa = 14,3°C/W - 2,3°C/W = 12°C/W
Tj max = 125°C

θjc
2,3°C/W
∆T = 100°C 7W
θsa
12°C/W

Ta = 25°C

Figure 5-11

Les Régulateurs Monolithiques page 5-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 3 - Exemple

Ta = 25°C
R2
Ce
Cs
R1
0,1uF + 10uF
240R
1,25V
U entée = -22V - U sortie = -18V
LM337
1A
+ U différentielle -

Figure 5-12
Question
a) R2 = ?

Solution
IR2 = IR1 = 1,25V / 240Ω = 5,21mA
UR2 = 18V - 1,25V = 16,75V
R2 = 16,75V / 5,21mA = 3,22kΩ

Les Régulateurs Monolithiques page 5-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

5.6 Exercices

# 1 - Quelle est la région idéale de fonctionnement d'un régulateur intégré de type 7800 ou
7900? (Figure 5-2)

# 2 - À la Figure 5-2, quelle est la tension différentielle maximale applicable à un 7805 de


sorte qu'il puisse fournir un courant de 1 ampère avec une température interne de
125°C?

# 3 - Suite au #2, quelle puissance aura à dissiper le régulateur?

# 4 - Un régulateur de type 7812 (TO-220) est appelé à fournir un courant de 1 ampère avec
une tension d'entrée moyenne de 20V. Trouvez la résistance du radiateur à installer de
sorte que la température interne du régulateur ne dépasse 125°C (Ta = 25°C). Dessinez
le circuit thermique.

#5- Examinez le circuit suivant:

Ta = 25°C
er = 2V c.à c.
9V
Ue θsa
10VA 750mA
220V 7905
50Hz TO-220

C filtrage 1uF

a) Ue moyen = ?
b) Pd = ?
c) θsa = ?
d) C filtrage = ?
e) Est-ce que le transformateur est suffisamment puissant?

Les Régulateurs Monolithiques page 5-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 6 - Faites la conception d'une alimentation régulée selon les données suivantes; faites le
diagramme schématique.
U sortie = 12V positif
I sortie = 800mA
U différentielle = 7V
er = 3Vc.à c., 100Hz, redressement en pont
Ta = 25°C
Le boîtier du régulateur est un TO-220.
a) Pd = ?
b) θsa = ?
c) C filtrage = ?
d) Ue max = ?
e) es du transformateur à utiliser = ?
f) Puissance transformable du transformateur = ?

#7-
+ U différentielle -
θsa
1A
LM317
(TO-220) U sortie
U entrée = 21V
R1
120R
Ce Cs
0,1uF 10uF
R2
1k03
10uF

a) U sortie = ?
b) Pd = ?
c) θsa = ?

Les Régulateurs Monolithiques page 5-12 OFPPT/TECCART


Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

6. L’AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL 6-1

6.1 Définitions 6-1

6.2 L'amplificateur opérationnel 6-1

6.3 L'amplificateur opérationnel idéal 6-2

6.4 Brochage d'un circuit intégré 6-3

6.5 La contre-réaction négative 6-3


6.5.1 Règles de simplification. 6-3
6.5.2 Principe de la contre-réaction négative 6-4

6.6 Montage non-inverseur 6-4


6.6.1 Impédance d'entrée (z entrée) d'un montage non-inverseur 6-5

6.7 Montage inverseur 6-8


6.7.1 Principe 6-8
6.7.2 Impédance d'entrée 6-9
6.7.3 Montage inverseur avec circuit complexe 6-9

6.8 Montage suiveur 6-10

6.9 Le montage mélangeur 6-11

6.10 L'amplificateur de différence 6-12

6.11 Exercices 6-13


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6. L’amplificateur opérationnel
6.1 Définitions
L'amplification est une opération consistant à accroître l'amplitude à l'aide d'un
amplificateur.
Un amplificateur est un appareil destiné à augmenter l'amplitude d'un phénomène
(oscillations électriques en particulier) qui fournit une puissance utile de sortie supérieure
à la puissance d'entrée.

6.2 L'amplificateur opérationnel


L'amplificateur opérationnel est un type de circuit intégré caractérisé par son haut gain et
par sa versatilité. À cause de cette versatilité et de sa facilité d'application, l'amplificateur
opérationnel est devenu l'un des circuits intégrés les plus répandus. Les amplificateurs
opérationnels sont conçus pour être utilisés avec des composants externes afin de
pourvoir produire les fonctions de transfert désirées.
L'amplificateur opérationnel idéal fournit une tension de sortie analogique qui est
proportionnelle à la différence de tension entre ses deux bornes d'entrée (Figure 6-1). La
tension de sortie aura la même polarité que celle de l'entrée non-inverseuse (+) par
rapport à la tension de l'entrée inverseuse (-). Quand le potentiel présent à l'entrée non-
inverseuse sera plus positif que celui de l'entrée inverseuse, la tension à la sortie aura une
polarité positive et quand le potentiel présent à l'entrée non-inverseuse sera plus négatif
que celui de l'entrée inverseuse, la tension à la sortie aura une polarité négative.
Ucc+
Entrée non-inverseuse

U différentielle

Entrée inverseuse
Ucc-

Figure 6-1 Symbole de l'amplificateur opérationnel.

L’amplificateur opérationnel page 6-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.3 L'amplificateur opérationnel idéal


L'amplificateur opérationnel, sans circuit externe de contre-réaction de la sortie vers
l'entrée inverseuse, est décrit comme étant en boucle ouverte. En boucle ouverte, les
caractéristiques de l'amplificateur opérationnel idéal sont les suivantes.
-Gain différentiel = ∞
-Impédance d'entrée = ∞ Ω
-L'impédance de sortie = 0 Ω
-Bande passante = ∞ Hz
aussi
-Gain en mode commun = 0
-La tension de décalage = 0 Volt
Il y a littéralement des centaines de types d'amplificateurs opérationnels disponibles,
offrant des niveaux de performance variés. Un amplificateur qui peut servir à toutes les
sauces est le µA-741C (ou le 741, pour faire raccourci). Comme beaucoup
d’amplificateurs opérationnels, il est une petite puce électronique insérée dans un boîtier
appelé mini-DIP (Dual In Line package) ayant l’allure de la Figure 6-2. Il est peu
dispendieux et il est facile d’usage.

1/4"
3/8"

µΑ741

Figure 6-2 Circuit intégré mini-DIP

L’amplificateur opérationnel page 6-2 OFPPT/TECCART


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6.4 Brochage d'un circuit intégré

Ajustement du
1 8 Non branchée
décalage (Vue de dessus)

Entrée
2 7 Ucc+
inverseuse

Entrée non-
3 6 Usortie
inverseuse

Ajustement du
Ucc- 4 5
décalage

Figure 6-3 Brochage du 741.


À l'intérieur du 741, se trouve une puce de silicium contenant des transistors, des
résistances et un condensateur. Son brochage vous est montré à la Figure 6-3. Le point
dans le coin supérieur gauche ou encore la coche en demi-lune, identifient l'extrémité à
partir de laquelle il faut compter le numéro des broches. Comme pour la plupart des
circuits intégrés, on compte en allant dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.

6.5 La contre-réaction négative

6.5.1 Règles de simplification.


On utilise deux règles simples pour faire l'analyse du comportement des amplificateurs
opérationnels. Celles-ci découlent des caractéristiques idéales donnée à la section 6.3.
Premièrement, le gain est tellement élevé (∞ idéalement) que seule une fraction de
millivolt entre les bornes d'entrée est nécessaire afin de faire bouger la sortie sur toute
l'étendue possible, de Ucc+ à Ucc-. Ceci nous amène à ignorer cette petite tension. On
dira donc...
Règle #1: La sortie va tout tenter pour réduire la tension différentielle d'entrée à
zéro.
Deuxièmement, les amplificateurs opérationnels n’exigent que des courants très faibles à
leurs entrées. Ces courants sont dans l'ordre du nanoampère et même du picoampère. On
dira donc...
Règle #2: Les entrées ne demandent aucun courant.

L’amplificateur opérationnel page 6-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.5.2 Principe de la contre-réaction négative


La contre-réaction négative telle qu'illustrée à Figure 6-4 est la comparaison continuelle
de U entrée avec U sortie; c’est-à-dire que, via un diviseur de tension on ramène à l'entrée
inverseuse une portion du signal électrique présent à la sortie de l'amplificateur
opérationnel (U sortie) pour la comparer avec la tension d'entrée (U entrée) présente sur
l'entrée non-inverseuse.
Uentrée Usortie

Rf

Rin Diviseur
de tension

Figure 6-4 Amplificateur de base non-inverseur.

6.6 Montage non-inverseur


Un montage non-inverseur pourvoit une tension de sortie en phase avec la tension
d'entrée. La Figure 6-4 illustre cette idée.
Dans ce circuit, le signal est appliqué à l'entrée non-inverseuse (+) de l'amplificateur. Une
boucle de contre-réaction, formée par un diviseur de tension (Rf et Rin), ramène une
portion du signal de sortie (U sortie) sur l'entrée inverseuse (-).

Uentrée = 1V
0V Usortie = 2V

1V - 1V +
1mA
Rf, 1k
+
1V Rin, 1k Usortie 2V
Av = Gain = = = 2
- Uentrée 1V

Figure 6-5
La Figure 6-5 illustre comment on calcule le gain d'un amplificateur en boucle fermée. Le
gain en tension (Av) est le rapport entre U sortie et U entrée.

U sortie
Gain =
U entrée

L’amplificateur opérationnel page 6-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Dans l'exemple à la Figure 6-5, U entrée = 1V. On dit que U différentielle = 0V (règle I).
La tension aux bornes de Rin vaut donc 1V et son courant, 1 mA. Ce courant provient de
la sortie de l'amplificateur opérationnel. Il fait chuter une tension de 1V à Rf qui vaut
1kΩ. La sortie de l'amplificateur a donc dû s'ajuster à 2V (U sortie = URin + URf = 1V +
1V = 2V) de sorte que le diviseur de tension amène aux bornes de Rin une tension égale à
la tension U entrée.
Donc...

U sortie x Rin (diviseur de tension)


Uentrée=
Rf + Rin

U sortie Rf + Rin
=
U entrée Rin

Rf (gain en tension)
Av = +1
Rin
Un diviseur de tension par 2 produit un gain de 2. Un diviseur de tension par 10 produit
un gain de 10. Un diviseur de tension par 5 produit un gain de ________.

6.6.1 Impédance d'entrée (z entrée) d'un montage non-inverseur


À une section antérieure, on a vu que la résistance d'entrée d'un amplificateur
opérationnel idéal est l'infini. On peut ainsi ajuster aisément l'impédance d'entrée grâce à
une résistance qu'on place entre l'entrée non-inverseuse et le point commun (R1 à la
Figure 6-6). À la Figure 6-6, l'impédance d'entrée vaut 10kΩ.

L’amplificateur opérationnel page 6-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
Questions
a) Av = ? Uentrée = 2V
Usortie
b) U sortie = ? R1
(Zin)
10k
c) URin = ?
d) URf = ? Rf, 10k

e) Trouvez URin à l'aide du Rin, 2k


diviseur de tension.

Figure 6-6

Solution
Av = (Rf / Rin) + 1 = (10k / 2k) +1 = 6
U sortie = Av x U entrée = 6 x 2V = 12V
URin = U entrée = 2V
URf = U sortie - URin = 12V - 2V = 10V
URin = 12V x 2k / (10k + 2k) = 2V

# 2 - Exemple
Question
Uentrée = 2V
a) Av = ? Usortie
R1
b) U sortie = ? 20k

c) Z entrée = ?
Rf, 50k

Rin, 20k
Solution
Av = (50k / 20k) + 1 = 3.5
U sortie = 3.5 x 2V = 7V Figure 6-7
Z entrée = R1 = 20k

L’amplificateur opérationnel page 6-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 3 - Exemple
Montage non-inverseur avec boucle de contre-réaction complexe.
Question
Uentrée = 1V
a) UR1 & IR1 = ? Usortie
20k R4
b) UR2 = ? 10k
c) UR3 & IR3 = ?
d) IR4 & UR4 = ? R2, 10k
R1 R3
e) U sortie = ? 10k 10k

f) Av = ?
g) Z entrée = ? Figure 6-8

Solution
Il faut, dans le cas de la Figure 6-8, utiliser simplement les règles de Kirchhoff en courant
et en tension.

Uentrée = 1V
Usortie = 5V
20k + R4
3V 10k
100uA -
- 1V + 300uA
100uA
R2, 10k +
+
1V R1 2V R3
- 10k - 10k
200uA

Figure 6-9
UR1 = U entrée = 1V
IR1 = IR2 = 100µA
UR2 = 100µA x 10k = 1V
UR3 = UR1+UR2 = 1V + 1V = 2V
IR3 = 2V / 10k = 200µA
IR4 = IR2 + IR3 = 100µA + 200µA = 300µA
UR4 = 300µA x 10k = 3V
U sortie = UR3 + UR4 = 2V + 3V = 5V
Av = U sortie / U entrée = 5V / 1V = 5
Z entrée = 20k

L’amplificateur opérationnel page 6-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.7 Montage inverseur

6.7.1 Principe

Examinons la Figure 6-10. La


0V différence qu'on remarque
Usortie immédiatement par rapport à la
Uentrée
Figure 6-4 est qu'on a interchangé
U entrée avec le point commun de
Rin Rf
Rin. L'entrée de ce montage (U
0V
. entrée) se trouve maintenant via la
Figure 6-10 Montage inverseur.
résistance Rin.

Notez encore (selon la règle I) que le potentiel à l'entrée inverseuse de l'amplificateur


opérationnel est toujours maintenu à 0V. On l'appelle souvent un point commun virtuel.
Un semblant de point commun quoi! On retrouve ainsi la tension U entrée aux bornes de
Rin et le courant de Rin passent au travers Rf (règle II). De là, on peut calculer U sortie.
100uA
+ 1V - + 2V -
Uentrée = 1V Usortie = -2V
Rin, 10k Rf, 20k
0V Rf 20k
Av = - = - = -2
0V Rin 10k

Zin = Rin = 10k

Figure 6-11Montage inverseur


Examinez cette fois-ci la Figure 6-11. D'un côté de Rin, on retrouve U entrée à 1 volt et
de l'autre côté, 0 volt (point commun virtuel). Cela crée aux bornes de Rin une différence
de potentiel selon les polarités indiquées. Le courant dans Rin se doit d'être 1V / 10k =
100µA. À cause de la règle II, tout ce courant traverse Rf créant ainsi à ses bornes 100µΑ
x 20k = 2 volts dans les polarités indiquées. La tension à la borne de sortie de
l'amplificateur opérationnel se trouve selon Kirchhoff à être -2 volts (0V - 2V = -2V). La
tension de sortie a donc dû s'ajuster à -2 volts pour ajuster la tension différentielle d'entrée
de l'amplificateur à 0 volt. On trouve le gain ainsi:

-Rf
Av = (montage inverseur)
Rin
Dans le cas de la Figure 6-11:
Av = -20k / 10k = -2
V sortie = 1V x -2 = -2V

L’amplificateur opérationnel page 6-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.7.2 Impédance d'entrée


On voit que le courant d'entrée est déterminé par la valeur de Rin. On peut alors dire que
la valeur de l'impédance d'entrée d'un montage inverseur est Rin.

Z entrée = Rin (montage inverseur)


# 1 - Exemple
Question
a) Av = ?
b) U sortie = ?
Rin Rf
c) Z entrée = ? 2V Usortie
10k 30k
d) URin = ?
Figure 6-12.
e) URf = ?

Solution
Av = -Rf / Rin = -30k / 10k = -3
U sortie = Av x U entrée = -3 x 2V = -6V
Z entrée = Rin = 10k
URin = 2V
IRin = 2V / 10k = 200µA = IRf
URf = 200µA x 30k = 6V

6.7.3 Montage inverseur avec circuit complexe


Question -1V

a) UR1 & IR1 = ? + 1V - 100uA + 1V - - 1V +


100uA
Uentrée = 1V
b) UR2 & IR2 = ? R1, 10k R2, 10k
+
R3, 10k
R4
2V
c) Potentiel au point A = ? 0V 10k
-

d) UR3 & IR3 = ? Usortie = -3V


200uA
e) UR4 & UR4 = ?
f) U sortie = ?
Figure 6-13

L’amplificateur opérationnel page 6-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Solution
UR1 = Uin = 1V
IR1 = 1V / 10k = 100µA
IR2 = IR1 = 100µA
UR2 = 10k x 100µA = 1V
Par Kirchhoff : -1V
UR3 = 1V
IR3 = 1V / 10k = 100µA
IR4 = IR2 + IR3 = 100µA + 100µA = 200µA
UR4 = 200µA x 10k = 2V
U sortie = UA - UR4 = -1V - 2V = -3V

6.8 Montage suiveur

Uentrée
Usortie

Figure 6-14 Montage suiveur.


Le suiveur de tension a un gain unitaire; il est non-inverseur et il n'a pas de diviseur de
tension dans sa boucle de contre-réaction. La valeur de la tension à la sortie est
exactement la même que celle de l'entrée. Le montage suiveur a une très grande
impédance d'entrée qui est égale à la résistance intrinsèque de l'amplificateur
opérationnel.
Le rôle de ce circuit est de servir d'interface entre une source de signal et la charge. Son
impédance d'entrée est grande et son impédance de sortie, faible.

L’amplificateur opérationnel page 6-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.9 Le montage mélangeur


R1 Rf
U1
R2
U2
R3
U3 Usortie

Figure 6-15 Montage mélangeur (sommateur).


Si plusieurs d'entrée sont branchées à un montage inverseur comme à la Figure 6-15, le
résultat est un amplificateur qui fait la somme des signaux présents dans les différentes
entrées.
Le courant circulant dans Rf se trouve à être la somme de IR1, IR2 et IR3 (Loi de Kirchhoff
en courant). Le courant IRf crée ainsi URf, qui est U sortie.

V1 + V2 + V3 )
Vout = -Rf (
R1 R2 R3
# 1 - Exemple
100uA
R1, 10k Rf, 10k
1V
+ 1V - 0V + 6V -
200uA
R2, 10k
2V
+ 2V - 600uA Usortie = -6V
300uA
R3, 10k
3V
+ 3V -

Figure 6-16 Exemple #6


Question
a) IR1 = ?, IR2 = ?, IR3 = ?
b) IRf & URf = ?
c) Uout = ?
Solution
IR1 = 1V / 10k = 100µA
IR2 = 2V / 10k = 200µA
IR3 = 3V / 10k = 300µA
IRf = 100µA + 200µA + 300µA = 600µA
URf = 600µA x 10k = 6V
U sortie = 0V - 6V = -6V

L’amplificateur opérationnel page 6-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

6.10 L'amplificateur de différence


R2
Si R1 = R1' = R2 = R2'
Usortie = V2 - V1
R1
U1
R1' Usortie
U2

R2'

Figure 6-17 Amplificateur de différence


Dans un amplificateur de différence, les tensions U1 et U2 sont appliquées simultanément
aux entrées inverseuses et non-inverseuses de l'amplificateur opérationnel. Si toutes les
résistances sont identiques, U sortie = U2 - U1.
Si R1 = R1' et que R2 = R2', alors...

U sortie = ( V2 - V1 ) x R2
R1
# 1 - Exemple
Question 100uA
R1 R2
3V
a) Uout = ?, UA = ?, UB = ? + 1V - + 1V -
B
b) UR1 = ?, IR1 = ? 2V

R3 0V 1V
c) UR2 = ?, IR2 = ? 4V
A

+ 2V -
d) U sortie = ? (Kirchhoff) 2V + R1 = R2 = R3 = R4 = 10k
2V R4
-

Solution Figure 6-18


Uout = 4V - 3V = 1V
UA = 4V x 10k / (10k + 10k) = 2V
UB = UA = 2V
UR1 = 3V - 2V = 1V
IR1 = 1V / 10k = 100µA
IR2 = IR1 = 100µA
UR2 = 100µA x 10k = 1V
Uout = 2V - 1V = 1V

L’amplificateur opérationnel page 6-12 OFPPT/TECCART


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6.11 Exercices

# 1 - Donnez le brochage d'un µA741.

# 2 - Donnez le brochage d'un LM324.

# 3 - Énoncez les deux règles de simplification.

# 4 - calculez a) Av, b) U sortie, c) Z entrée.

Usortie
1V
10k
c.à c.

100k

10k

# 5 - Trouvez: a) Av, b) U sortie, c) Z entrée

Usortie
1V
22k
c.à c.

68k

3k9

L’amplificateur opérationnel page 6-13 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 6 - Trouvez Rf.

Usortie = 4.58V c.à c.


1V
10k
c.à c.

Rf

12k

# 7 - Trouvez U sortie, Av et Z entrée.

Usortie

1V R1 10k
R5 10k
R3

10k
R2 5k R4 2k

# 8 - Trouvez U sortie, Av et Z entrée

Usortie

Rin Rf
1,5V
47k 220k
.
# 9 - Trouvez U sortie, Av et Z entrée
Rin Rf
Uentrée
51k 910k

12V

# 10 - Trouvez Rf et Rin sachant que Z entrée = 10k.


Rin Rf
-1V

12V

L’amplificateur opérationnel page 6-14 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 11 - Trouvez U sortie.
UA
R1, 22k R2, 47k R3, 33k
2V

R4
10k

Usortie

# 12 - Trouvez U sortie et dites quel est le rôle de ce circuit.


R1, 10k R4, 30k
2V

R2, 20k
-3V
Usortie
R3, 30k
5V

# 13 - Trouvez UB, UA et U sortie et dites quel est le rôle de ce circuit.


UA
R1 R2
4V

UB
R3
3V

R4 R1 à R4 = 10k

# 14 - Trouvez UA, UB et U sortie et dites quel est le rôle de ce circuit.


0,5V 0,2V

R1 2k R3 2k

UA UB

R2 20k R4 20k

Usortie

L’amplificateur opérationnel page 6-15 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 15 - Trouvez U sortie#1, U sortie#2 et URc dans les cas où U entrée vaut 1 V C.C. et 1 V
càc.
Uentrée
Usortie 1

R1, 10k

R2
RL
10k

R3, 20k

Usortie 2

# 16 - a) Que vaut U sortie, si le curseur de P1 est en haut?


b) Que vaut U sortie, si le curseur de P1 est en bas?
R1, 10k
1V
P1 Usortie
10k

R2
1k R3, 10k

# 17 - Que valent U sortie #1 et U sortie #2 ?


UA
R1 R3
1V

R2
2V R4

R5
Usortie 1

R9

Toutes les résistances


Usortie 2 R8 sont des 10k.
R7
UB R6

# 18 - L’amplificateur de l’exercice #4 possède une f unité de 1 Mhz et un SR de 2V/µs.


Calculez la bande passante (BW) et l’amplitude maximale qu’une onde sinusoïdale à
50kHz peut avoir sans qu’il n’y ait à la sortie une distortion causée par la limite du
temps de montée.

L’amplificateur opérationnel page 6-16 OFPPT/TECCART


Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

7. CARACTÉRISATION D’UN AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL 7-1

7.1 Courant de polarisation 7-1

7.2 Tension de decalage 7-2


7.2.1 Rejection du mode commun 7-2

7.3 Excursion maximale de la tension de sortie 7-2

7.4 Limite du temps de montee (SR, Slew rate limiting) 7-3


7.4.1 Définition 7-3
7.4.2 Distortion due à la limite du temps de montée 7-3
7.4.3 Limitation de la bande passante 7-4

7.5 Limitation de la bande passante en fonction du gain 7-5


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

7. Caractérisation d’un Amplificateur Opérationnel


7.1 Courant de polarisation
Afin qu’un amplificateur opérationnel puisse fonctionner, il faut premièrement brancher
les alimentations. Ça, on connait. Il est aussi nécessaire de fournir un chemin au courant
continu vers les deux entrées. Il est nécessaire de pourvoir un courant de polarisation aux
transistors qui forment l’entrée de l’amplificateur.
À ne pas faire:
On remarque à la Figure 7-1 que le circuit est ouvert en continu sur l’entrée inverseuse.
(Ip = courant de polarisation)
Ip

Ip

Figure 7-1
Recommandé:
À la Figure 7-2, on voit que les entrées de l’amplificateur sont polarisées. La résistance
R1, en plus de déterminer l’impédance d’entrée du système, établit un chemin par lequel
un courant puisse passer. Ce courant est de l’ordre de 30 pA à 100 nA.
Ip

Ip

Figure 7-2

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

7.2 Tension de decalage


C’est une tension présente à la sortie de l’amplificateur causée par l’imperfection du
circuit d’entrée. Cette tension, lors de certaines applications tels les circuits d’un
instruments de mesure, cause des erreurs importantes. Les manufacturiers pourvoient
habituellement à cette lacune en équipant les amplificateurs opérationnels de broches
supplémentaires. Ces broches servent généralement à installer un potentiomètre externe
permettant une calibration précise de la sortie. Cet ajustement est de l’ordre d’une dizaine
de millivolts.

-Ucc

Figure 7-3

7.2.1 Rejection du mode commun


On dit que les entrées d’un amplificateur opérationnel sont différentielles. Cet attribut
signifie que l’amplificateur n’amplifie que des différences de tension entre ses entrées.
Cela veut encore dire que si deux signaux absolument identiques sont appliqués aux deux
entrées par rapport à commun que la sortie ne devrait pas bouger d’un poil. Hélas, il y a
toujours quelque chose qui se propage vers la sortie. La façon de quantifier ce défaut est
la suivante:
CMRR = Av (en boucle ouverte) x U entrée (en mode commun) / U
sortie

où:
CMRR = de l’anglais Common Mode Rejection Ratio
Le numérateur est calculé à partir des caractéristiques et le dénominateur provient d’une
mesure. Dans les caractéristiques, dans la plupart des cas, on retrouve ce terme exprimé
en décibels (20 log CMRR) ou en V/mV.
Plus cette valeur est grande, mieux c’est.

7.3 Excursion maximale de la tension de sortie


À cause de sa construction interne, l’amplificateur n’est pas en mesure d’amener sa
tension de sortie jusqu’aux tensions d’alimentation (±Ucc). Par exemple, un 741 peut
atteindre dans le positif +Ucc - 1V mais dans le négatif -Ucc + 2V. Donc, si son
alimentation était ±15V, son excursion de tension possible à sa sortie serait de -13V à
+14V. Cette information se retrouve sur les feuilles de caractéristiques.

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

7.4 Limite du temps de montée (SR, Slew rate limiting)

7.4.1 Définition
C’est la pente maximale, exprimée en volts/µs, que peut atteindre le signal à la sortie de
l’amplificateur. Cette incommodité, provenant de la section amplifiant la tension, est
causée en général par un condensateur qui a été ajouté au circuit pour le stabiliser.
Il va s’en dire que cette caractéristique est très importante dans le choix d’un
amplificateur à installer lors d’une mise au point ou d’une réparation. Elle est une
indication de la vitesse de l’amplificateur.

7.4.2 Distortion due à la limite du temps de montée


Ce qui risque de se produire est que la sortie de l’amplificateur ne soit pas assez rapide
pour suivre le signal appliqué à l’entrée. Ceci cause une distortion du signal. Au circuit de
la Figure 7-5 on voit le cas extrême d’une onde carrée. Dans ce cas, on utilise un 741 (très
lent) ayant une pente de sortie maximum de 0,5V/µs.

Uentrée
Usortie

Figure 7-4

U entrée

U sortie

Figure 7-5

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

U entrée Dans le cas d’une onde sinusoïdale,


U sortie pour qu’il n’y ait aucune distortion, il
est nécessaire que la pente de l’onde ne
dépasse jamais la limite possible de
l’amplificateur. Cela dépend de la
fréquence du signal et de son
amplitude. Si une onde beaucoup trop
rapide était demandée à la sortie, on
Figure 7-6 obtiendrait l’onde représentée à la
Figure 7-6.

7.4.3 Limitation de la bande passante


La bande passante est déterminée par l’amplitude exigée et la limite du temps de montée
de l’amplificateur.

Pente maximum de devant pas


dépasser ls SR.

0° 180°

Figure 7-7

Fréquence maximale = SR / (2π x U sortie crête)


où:
SR = limite du temps de montée (de l’anglais « slew rate ») en volts/µs.

# 1 - Exemple
Question
Un amplificateur a une limite du temps de montée de 2V/µs. Celui-ci sera utilisé dans une
application exigeant une tension de sortie crête de 10V. Quelle sera la fréquence
maximale applicable à son l’entrée sans qu’il y ait, à sa sortie, de la distortion causée par
la limite du temps de montée?

Solution
Fréq. max. = 2V / (1µs x 2π x 10V) = 31,8 kHz
Dans les amplificateurs de fabrication récente, une limite de temps de montée de 13V/µs
est une chose très commune.

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

7.5 Limitation de la bande passante en fonction du gain


On disait précédemment qu’un amplificateur opérationnel idéal possédait un gain et une
bande passante infinie. L’amplificateur pratique a, de toute évidence, des limites. La
Figure 7-8 montre le gain en boucle ouverte (sans contre-réaction) d’un TL071 en
fonction de la fréquence. Il est à remarquer que gain maximal est de 150 000 et la
fréquence de coupure, de seulement 27 Hz.
Av
150 000
100 000

10 000

1 000

100

10

1 Hz
1 10 100 1k 10k 100k 1M 10M
4M
Figure 7-8

On remarque encore que plus la fréquence augmente, plus le gain en boucle ouverte
diminue. Le graphique s’arrête lorsque le gain est unitaire. On nomme ce gain: le gain
unité.
Par définition, la fréquence à gain unité de symbole f unité est la fréquence à laquelle le
gain en tension égale 1. Voir la Figure 7-8, f unité = 4 MHz.
Tout le long de la pente du graphique, le produit du gain par la bande passante (BW de
l’anglais «band width») vaut f unité. C’est grâce à ce constat qu’on peut calculer la bande
passante d’un amplificateur opérationnel en fonction du gain.

f unité = Gain x BW
BW = f unité / Gain

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple

Question
Un amplificateur opérationnel de type TL071 a une f unité de 4 Mhz. On désire faire un
montage ayant un gain de 20. Quelle sera la bande passante de ce montage?

Solution:
BW = 4 MHz / 20 = 200 kHz

Av
150 000
100 000

10 000

1 000

100

20
10

1 Hz
1 10 100 1k 10k 100k 1M 10M
200k 4M
Figure 7-9

Caractérisation d’un Ampli-Op page 7-6 OFPPT/TECCART


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Circuits Électroniques
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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

8. LE TRANSISTOR (BASE) 8-1

8.1 Amplificateur de courant pour amplificateur de tension. 8-1


8.1.1 Rôle du transistor 8-1

8.2 MONTAGE DARLINGTON: 8-5

8.3 MONTAGE ALPHA (darlington complémentaire). 8-6

8.4 Ajout jout d'un transistor à un amplificateur opérationel 8-7

8.5 Exercices 8-9


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

8. Le transistor (base)
8.1 Amplificateur de courant pour amplificateur de tension.

8.1.1 Rôle du transistor


Le courant maximal de sortie d'un amplificateur opérationnel typique est limité. Pour un
741C, par exemple, il est de 20 mA. Si la charge exige un courant plus élevé, il faut
ajouter un élément "amplificateur de courant" à la sortie.
Regardons les figures suivantes. Ces diagrammes (synoptique et schématique)
représentent une alimentation régulée de laboratoire.
120 V
Bloc d'alimentation
ac
#1
#3 #4

#2 Référence Amplificateur / Élément de Vers la charge


Comparateur puissance

#5

Réseau de
contre-réaction

Diagramme fonctionnel

Figure 8-1
Portons notre attention vers l'élément de puissance (#4). C'est un transistor. Son rôle est
d'amplifier le courant. Il fournit à la charge le courant nécessaire selon la commande de
l'amplificateur opérationnel. Ainsi il véhicule l'énergie en provenance du bloc
d'alimentation vers la charge sous l'oeil vigilant du circuit de contrôle. composé des blocs
#2, #3 et #5.

Le transistor (base) page 8-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

#1

#2
#3
#4
IE

Diagramme
schématique
Charge
#5

Figure 8-2
Le transistor (encadré #4 et Figure 8-3) possède trois broches: le collecteur, la base et
l'émetteur.

IC IC
Collecteur

Base
(Transistor de type NPN)
IB
IB

IE Émetteur

IE

Figure 8-3
L'amplificateur opérationnel est celui qui pourvoit le courant de base IB contrôlant IC et IE.
Dans notre exemple (Figure 8-2), la charge est branchée à l'émetteur d'où elle reçoit son
courant.
On dit que le transistor est un amplificateur de courant. En effet, IC est un courant qui est
IB multiplié par un facteur, ß, qu'on appelle le gain en courant du transistor. Un transistor
typique peut avoir un ß égal à 100.

IC = ß x IB
Le courant IE se trouve la somme de IC et de IB.
IE = IC + IB

Le transistor (base) page 8-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Indiquez les polarités des tensions VCE et VBE afin que les courants IC et IB se déplacent
comme indiqué.
IC

Uce
IB

Ube
IE

Figure 8-4
En manipulant les deux équations précédentes, on découvre aussi ceci:

IE = IB +ß IB
donc: IE = IB x (ß + 1)
ou encore: IB = IE / (ß + 1)
En résumé:
Cas NPN Cas PNP
IC IC

IB IB
Uce Uce

Ube Ube
0,7V IE 0,7V IE

Figure 8-5

IC = ß x IB (Travail du transistor)
IE = IC + IB (Noeud de courant)
IE = (ß + 1) x IB

La flèche qui symbolise l'émetteur pointe dans le sens du courant conventionnel.

Le transistor (base) page 8-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
Question:
IB = 20uA
IC = ? β = 100
IE = ?
Solution:
IC = ß x IB = 100 x 20µA = 2mA
IE = IC + IB = 2mA + 20µA = 2.02mA

# 2 - Exemple:
Question:
IB = ? β = 60
IC = ?
IE = 915uA
Solution:
IB = IE / (ß + 1) = 915µA / (60 +1) = 15µA
IC = ß x IB = 60 x 15µA = 900µA ou encore IC = IE - IB = 915µA - 15µA = 900µA

# 3 - Exemple:
Question:
2mA
IB = ?
IE = ? β = 80

Solution:
IB = IC / β = 2mA / 80 = 25µA
IE = IC + IB= 2mA +25µA = 2.025mA

# 4 - Exemple:
Question: IC
IB
IB = ? β = 250
IC = ? IE = 5,02mA
Solution:
IB = IE / (ß + 1) = 5.02mA / 251 = 20µA
IC = ß x IB = 250 x 20µA = 5mA

Le transistor (base) page 8-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

8.2 MONTAGE DARLINGTON:


On peut grouper des transistors ensemble. On fait ceci dans le but d'avoir un gain en
courant plus grand. En effet, on se sert du courant amplifié de l'un (IET1) pour commander
la base de l'autre (IBT2). Ceux-ci se branchent comme illustré à la Figure 8-6.

T1 T1
T2 T2

Figure 8-6
Le courant d'émetteur du premier transistor (IET1) est le courant de base du deuxième
transistor (IBT2) qui le multiplie à son tour par son facteur ß.

# 1 - Exemple:
Trouver: ICT1, IET1, IBT2, ICT2, IET2, IT, IT / IBT1 et est-ce que IBT1 + IT = IET2?
20uA
IT
T1
T2
β = 100 β = 75

Figure 8-7
Solution:
ICT1 = ß x IBT1 = 100 x 20µA = 2mA
IET1 = IBT1 + ICT1 = 2mA + 20µA = 2.02mA
IBT2 = IET1 = 2.02mA
ICT2 = IBT2 x ß = 2.02mA x 75 = 151.5mA
IET2 = IBT2 + ICT2 = 2.02mA + 151.5mA = 153.52mA
IT = ICT1 + ICT2 = 2mA +151.5mA = 153.5mA
IT/IBT1 = 153.5mA / 20µA = 7675
20µA + 153.5mA = 153.52mA !!! (Noeud de courant OK)
20uA
IT
T1
T2 β = 75
β = 100

Figure 8-8

Le transistor (base) page 8-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

8.3 MONTAGE ALPHA (darlington complémentaire).

T2 T2

T1 T1

Figure 8-9

# 1 - Exemple:
Questions:
Trouver: ICT1, IET1, IBT2, ICT2, IET2, IT.

T2

IT
β = 50 T1
β = 75

10uA

Figure 8-10
Solution:
ICT1 = 10µA x 75 = 750µA
IET1 = 10µA + 750µA = 760µA
IBT2 = ICT1 = 750µA
ICT2 = 750µA x 50 = 37.5mA
IET2 = 37.5mA + 750µA = 38.25mA
IT = ICT2 + IET1 = 37.5mA + 760µA = 38.26mA

T2
IT
β = 50 T1
β = 75

10uA

Figure 8-11

Le transistor (base) page 8-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

8.4 Ajout jout d'un transistor à un amplificateur opérationel


Voici, à la Figure 8-12, l'application classique du transistor comme amplificateur du
courant de sortie d'un amplificateur opérationnel (voir aussi la Figure 8-1 et la Figure 8-
2).
270R
1W
18V

1N4733
+ TIP31
741
β = 100
5,1V
-

1A 12V

68k 1k
+
12V 12R
51k
-

Figure 8-12
Le circuit illustre bien le rôle du transistor. Son emploi est justifié du fait que
l'amplificateur ne peut fournir de lui-même le courant de 1 ampère exigé par la charge de
12Ω.

Pas cabable!

12Ω

Figure 8-13

Un amplificateur opérationnel typique ne peut d'ordinaire fournir plus de 20mA. Ce qui


est bien au-dessous du courant de 1 ampère qui est nécessaire dans ce cas-ci (Voir les
caractéristiques). Le transistor vient donc à la rescousse de l'amplificateur opérationnel en
lui fournissant les muscles qui lui manquent. L'amplificateur ne fournit que 9,9mA, ce
qu'il est en mesure de faire.

Le transistor (base) page 8-7 OFPPT/TECCART


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9,9mA

1A
Cerveau Muscles ß=100
(ampli.op.) (Transistor)

Figure 8-14

- 12,9 + 47,8mA 1,06A


18V
270R 11,6mA 990mA
1W
1N4733 9,9mA
TIP31
741
+
5,1V
β = 100
- 12,7V + 0,7V -

1,7mA 1A

5,1V 12V
- 6,8V + - 0,1V + 1A

68k 1k 100uA
100uA +
12V 12R
51k -

Figure 8-15

* 1.7mA est le courant d'alimentation du 741. On retrouve cette spécification dans les
caractéristiques. C'est le courant qu'il demande pour rendre opérationnels ses
composantes internes.

Le transistor (base) page 8-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

8.5 Exercices
#1-
a) IC = ?
10uA
b) IE = ? β = 100

#2-
a) IC = ?
b) IE = ? 10uA
β = 150

#3-
a) IB = ?
b) IC = ? β = 75

20mA

#4-
a) IBT2 = ? 10A

b) IET2 = ? T1
T2
c) IET1 = ? β = 50 β = 10
d) IBT1 = ?
e) ICT1 = ?

#5-
a) IBT2 = ?
IT
b) ICT2 = ?
T1
c) IET1 = ? β = 50
d) IBT1 = ? β = 100 T2

e) ICT1 = ? 1A
f) IT = ?

Le transistor (base) page 8-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

#6- β = 50
a) ICT1 = ? T2

b) IET1 = ? T1
c) IBT2 = ? 10mA
d) ICT2 = ? β = 100 IT
e) IET2 = ?
f) IT = ?

# 7 - Examiner la figure suivante et trouver toutes les tensions et les courants demandés. Ne
pas oublier de consulter les caractéristiques des amplificateurs opérationnels.
18V
RZ 270R IT
I1

1N4733
a) Usortie = ? + TL071 β = 80
5,1V
-
b) Isortie = ? I2

c) IR1 =IR2 = IR3 = ? I sortie


R2 R3
d) IE = ?
1k2 200R
e) IB = ? +
U sortie 24R
R1 1k -
f) IC = ?
g) UB = ?
h)Courant d'alimentation du TL071 = ?
i) IRZ = ?
j) I1 = ?
k) I2 = ?
l) IT = ?
m) Puissance dissipée par le transistor = ?

Le transistor (base) page 8-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 8 - Examiner la figure suivante et trouver toutes les tensions et les courants demandés. Ne
pas oublier de consulter les caractéristiques des amplificateurs opérationnels.
30V
RZ 910R IT
I1

+ 1436 T1 UBE = 0,7V


12V
-
I2
β = 75 T2
1N4742
β = 25
Rf U sortie

1k

6R
Rin 1k

a) Usortie = ?, Isortie = ?
b) IRF = ?
c) Courant d'alimentation du 1436 = ?
d) IET2 = ?
e) IBT2 = ?
f) IBT1 = ?
g) ICT1 = ? , ICT2 = ?
h) IRZ = ?
i) I1 = ?
j ) I2 = ?
k) IT = ?
l) UBT2 = ?,UBT1 = ?
m) Puissance dissipée par T2 = ?

Le transistor (base) page 8-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 9 - Trouver les valeurs demandées.


3k9 I sortie

-
5k1 18R U sortie
+
β = 60
OP27
TIP42

RZ
-15V
200R IT
-
5,1V
+
DZ

a) Courant d'alimentation du OP 27 = ?
b) Usortie = ?
c) IE = ?
d) IB = ?
e) IC = ?
f) I1 = ?
g) IRZ = ?
h) IT = ?
i) UB =?
j) Puissance dissipée par le transistor = ?

Le transistor (base) page 8-12 OFPPT/TECCART


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Cours 2
Circuits Électroniques
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Électronique

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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

9. CARACTÉRISATION D’UN TRANSISTOR 9-1


9.1.1 Structure: 9-1
9.1.2 L'émetteur: 9-1
9.1.3 La base: 9-1
9.1.4 Le collecteur: 9-1

9.2 Fonctionnement (cas du npn): 9-2

9.3 Caractéristiques des transistors 9-4


9.3.1 IC vs VCE. 9-4
9.3.2 Zone de saturation 9-4
9.3.3 Zone d'opération 9-5
9.3.4 Zone de coupure (où IC = 0 A) 9-5
9.3.5 ß en fonction de IC et de la température 9-5
9.3.6 Tension de rupture 9-6
9.3.7 Puissance dissipée 9-7

9.4 Exercices 9-8


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

9. Caractérisation d’un Transistor


9.1.1 Structure:
Un transistor est formé de la juxtaposition de trois blocs de semi-conducteurs. Le dopage
déterminera le type de transistor de même que la fonction de chacun des blocs.
Les noms donnés aux différents blocs sont: l'émetteur, la base et le collecteur.

9.1.2 L'émetteur:
Il est fortement dopé afin d'être capable "d'émettre" aisément des porteurs (électrons ou
trous) et il est de dimension moyenne.

9.1.3 La base:
Elle est légèrement dopée car elle se doit d'être résistive et sa dimension est mince.

9.1.4 Le collecteur:
Il est moyennement dopé et de grande dimension car il a à supporter de grandes tensions
en inverse et c'est aussi lui qui a à dissiper la plus grande partie de la chaleur émise par le
transistor.

E B C

Figure 9-1

E B C
Dimension: moyen mince grand
Dopage: grand faible moyen

Caractérisation d’un transistor page 9-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

C
C
C
N
B B = B
P =

N
E E
E

C
C
C
P
B = B = B
N

P
E E
E
Figure 9-2 : Types de transistors:

9.2 Fonctionnement (cas du npn):


E B C
N P N

Zone d’apauvrissement Zone d’apauvrissement


Base-émetteur Collecteur-base

Figure 9-3
La Figure 9-3 nous montre le résultat de la juxtaposition des trois blocs.

Caractérisation d’un transistor page 9-2 OFPPT/TECCART


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Β C

Figure 9-4
A la Figure 9-4 on prend à part la base et le collecteur. A l'intérieur de la zone de
déplétion un champ électrique est créé par le dipôle présent de part et d'autre de la
jonction. Si un électron est injecté à l'intérieur de ce dipôle, le champ électrique le
déplacera de la base vers le collecteur.
L'injection d'électrons se fera via l'émetteur. La jonction base-émetteur étant polarisée en
direct, des électrons circulent dans la base. Celle-ci étant mince, un nombre important
d'électrons passent dans la zone de déplétion et sont envoyés dans le collecteur.
E B C

!!???

IE

IC

IB
Figure 9-5
La jonction base-émetteur est polarisée en direct. Les électrons arrivent en grand nombre
du bloc N de l'émetteur qui est fortement dopé.
Parce que la base est très mince et aussi parce que la zone de déplétion de la jonction
collecteur-base a pris une forte dimension, par effet dit de diffusion les électrons
pénètrent cette zone et se font repousser dans la région du collecteur.
Le nombre d'électrons se rendant à la borne électrique de la base est faible
comparativement au nombre qui s'en vont dans le collecteur.
Pour un PNP c'est la même chose mais ce sont des trous cette fois-ci qui se promènent.

Caractérisation d’un transistor page 9-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

électron
trou

Figure 9-6

9.3 Caractéristiques des transistors


9.3.1 IC vs VCE.

IC
IB + UCC
UCE (=UCE)
UBB RB -

Figure 9-7
Le transistor est une source de courant contrôlée. La source de courant est le collecteur et
le courant de base est le contrôleur. En variant UBB on variera de même IB où IB=(UBB -
UBE). En variant UCC on varie par le fait même UCE. Pour différentes valeurs de IB fixes et
en variant UCE on retrouve le graphique de la Figure 9-8.
IC UCEsat = 0.1 à 1V

12mA IB=120µA

10mA IB=100µA

8mA IB=80µA

6mA IB=60µA

4mA IB=40µA

2mA IB=20µA
IB=0A*

UCE
Zone de Zone d'opération
saturation *causé par Is

Figure 9-8

9.3.2 Zone de saturation


Si UCE = 0 l'effet transistor ne peut se produire, c'est-à-dire que les électrons ne peuvent
être attirés vers le collecteur. A mesure que le UCE augmente la zone de déplétion
s'épaissit dans la base et les électrons sont de plus en plus poussés vers le collecteur.

Caractérisation d’un transistor page 9-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

9.3.3 Zone d'opération


Lorsque le UCE n'était pas suffisamment élevé, le gain en courant b était faible. Passé une
certaine valeur de UCE, le ß se stabilise et on n'observe plus de variation de courant IC
même si UCE varie. Le collecteur du transistor se comporte comme un générateur de
courant contrôlé par le courant IB.

9.3.4 Zone de coupure (où IC = 0 A)


Le transistor atteint la coupure lorsque IC = 0 A. Ce qui revient à dire que le transistor se
comporte comme un circuit ouvert (coupé). On retrouve alors à ses bornes la tension de
l'alimentation, c'est-à-dire que UCE = UCC.

IC = 0A

IB = 0A +
UCE = UCC UCC
-

Figure 9-9: Transistor à coupure.


A la Figure 9-9 on voit bien qu'il ne peut y avoir de courant circulant dans le collecteur du
transistor s'il n'y a pas de courant de base. La résistance se trouvant en série avec le
collecteur et la source UCC ne chute alors aucune tension. On retrouve ainsi toute la
tension de la source UCC aux bornes du transistor (UCE), celui-ci étant un circuit ouvert. Si
on regarde cependant sur le graphique IC vs UCE (Figure 9-8), lorsque IB vaut 0A, un très
faible courant de collecteur est présent. La raison de ce phénomène est qu'un courant de
coulage est présent entre le collecteur et la base du transistor créant ainsi un courant de
base non-désiré par l'intérieur du transistor.

9.3.5 ß en fonction de IC et de la température


ß

150°C

-50°C

IC

Limites d'utilisation
utile du transistor.
Figure 9-10

Caractérisation d’un transistor page 9-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Le gain en courant d'un transistor (ß) varie énormément. La Figure 9-10 montre une
variation typique du ß. A une température donnée le ß passe par une valeur maximale à
mesure que le courant de collecteur augmente. Les variations du ß peuvent être dans
l'ordre de 3 pour 1 à l'intérieur des limites d'utilisation utiles du transistor; cela dépend
évidemment aussi du type de transistor. Un changement dans la température ambiante a
aussi un effet sur le ß.
Dans le pire des cas, où la température et le courant IC vont varier de beaucoup, le ß peut
varier jusque dans des proportions de 9 pour 1. Rappelez vous que la conception d'un
circuit exigeant une valeur précise du ß est condamnée à l'échec dès le départ. Une bonne
conception signifie d'arriver à des circuits qui ne dépendent pas de la valeur de ß.

9.3.6 Tension de rupture


BUCEO (tension de rupture): C'est la tension (UCE) à laquelle le transistor se met à
conduire sans IB. La jonction collecteur-base atteint UR max.
ICEO: Courant de collecteur résiduel même s'il n'y a pas de IB. Ceci est causé par la
multiplication de Is par le ß du transistor
On notera aussi l'effet de RR de la jonction base-collecteur. À mesure que UCE augmente,
un courant est apporté à la base par cette résistance de coulage et sera aussi multiplié par
le ß. Son effet sera de donner une légère pente aux courbes IC vs UCE.

IC
Région de saturation
C C

Is Is
RR RR
B B

E E
NPN PNP

Pente due à R
R
Région
IB = 0A d'avalanche
ICE0
UCE
ß x Is

Figure 9-11

Caractérisation d’un transistor page 9-6 OFPPT/TECCART


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9.3.7 Puissance dissipée


Un transistor comme tout autre élément électronique a une puissance maximum à
dissiper. On appellera la zone délimitée par le produit IC x UCE = Pmax, la zone
d'équipuissance. (Pourquoi? Parce que passé cette zone, "il cuit"!)
Par exemple un 2N4401 peut dissiper au maximum 500 mWatt. Il ne faut donc pas
utiliser le transistor dans la zone où IC x UCE > 500 mW. On peut trouver cette zone sur le
graphique IC vs UCE:(Figure 9-12)
IC
Courbe d'équipuissance où IC x UCE =

UCE
Figure 9-12

Caractérisation d’un transistor page 9-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

9.4 Exercices
Caractéristiques des transistors
En utilisant les caractéristiques fournies en classe ou se trouvant en bibliothèque, trouver
les caractéristiques des transistors demandées (si elles sont disponibles).

Numéro Type IC max. P max. B U CE 0 β (HFE) Rθjc Rθja Type de


boîtier
2 N3 9 0 3

2N3905
2N5087
2N5089
2N2222
2N3055
MJ2955
TIP31C
TIP32C
TIP141
TIP146
MJ15001
J15002
MJ15003
MJ15004

Caractérisation d’un transistor page 9-8 OFPPT/TECCART


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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

10. POLARISATION D'UN TRANSISTOR 10-1

10.1 Introduction 10-1

10.2 La polarisation d'un transistor 10-3


10.2.1 Principe 10-3
10.2.2 Polarisation d'un transistor par courant de base 10-4
10.2.3 Polarisation en h 10-6

10.3 Exercices 10-9


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

10. Polarisation d'un transistor


10.1 Introduction
Voici un amplificateur très simple à transistor (Figure 10-1). Il comporte un réseau de
résistances, permettant de polariser le transistor et des condensateurs permettant de
coupler l'amplificateur à un autre, véhiculant le signal alternatif.
Ucc = 15V
R1 RC
100k 10k
Entrée Sortie
+ +

C1 C2
1µF 1µF Rc
(charge)

R2 RE
10k 1k

Figure 10-1

Cet amplificateur a un gain de -10, une impédance d'entrée d'environ 8,3kΩ et une
impédance de sortie de 10kΩ (On verra plus loin comment on calcule ces valeurs). La
Figure 10-2 représente le diagramme fonctionnel d'un tel amplificateur.

Z sortie
Entrée
Sortie
Z entrée AV x Uentrée

Figure 10-2
En fait, n'importe quel type d'amplificateur peut être représenté par ce diagramme. Il
contient des données importantes. L'impédance d'entrée (Z entrée) est la charge que cet
amplificateur va représenter pour la source de signal ou l'étage amplificateur précédant.
L'impédance de sortie (Z sortie) représente la résistance interne équivalente (Rth)
présente à la sortie. Ces deux impédances, Z entrée et Z sortie, influencent la performance
générale de l'amplificateur lorsque plusieurs étages de ce type sont reliés ensemble;
l'impédance de sortie de l'un avec l'impédance d'entrée de l'autre créent un diviseur de
tension indésirable.

Polarisation d’un transistor page 10-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

On quantifie l'effet de ce diviseur de tension par un facteur qu'on appelle le gain


d'interface. Il consiste à calculer le diviseur de tension résultant.

2k 10k 10k
Rc

Av1 = -10 Av2 = -10 10k


8,3k 8,3k

Av int. #1 Av int.#2 Av int #3

Av ampli.#1 Av ampli.#2

Figure 10-3
La Figure 10-3 montre deux étages d'amplification semblables à la Figure 10-1. La source
de signal à amplifier se trouve à la gauche et comporte une résistance interne de 2kΩ.
Cette résistance et l'impédance d'entrée du premier étage créent un diviseur de tension.
Av int #1 = 8,3k / (2k + 8,3k) = 0,806
Le même phénomène se produit entre les deux étages et entre le dernier étage et la
résistance de charge (Rc).
Av int #2 = 8,3k / (10k + 8,3k) = 0,454
Av int #3 = 10k / (10k + 10k) = 0,5
Le gain total du système se trouve à être le produit de tous les gains ensemble.
Av total = Av int #1 x Av1 x Av int #2 x Av2 x Av int #3
= 0,806 x -10 x 0,454 x -10 x 0,5 = 18,3
Ce résultat se retrouve loin de l'espérance de Av1 x Av2 = -10 x -10 = 100! Il est donc
souhaité de maintenir les impédances de sortie le plus bas possible et les impédances
d'entrée le plus haut possible afin de minimiser l'effet du gain d'interface. Ceci vous fait
apprécier les caractéristiques des amplificateurs opérationnels. Cependant, ceux-ci sont
cependant composés de transistors. Il existe donc une façon de faire pour remédier à ces
inconvénients. Voyons comment on réalise un amplificateur transistorisé simple.

Polarisation d’un transistor page 10-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

10.2 La polarisation d'un transistor

10.2.1 Principe
Afin de pouvoir traiter un signal alternatif, c'est à dire de faire varier un courant, il est
nécessaire que le transistor soit préalablement polarisé convenablement. Il faut donc
qu'un courant (CC) soit déjà présent dans celui-ci et qu'il ne soit ni saturé ni bloqué. En
fait, l'idéal est qu'il soit dans l'état intermédiaire, au centre, entre ces deux extrêmes. La
règle de base est que la tension continu (ou de repos appelée UCEQ, Q du latin "quies")
soit la moitié de la tension d'alimentation (UCC).
En reprenant l'exemple de la Figure 10-1 on y trouve en continu une tension UCEQ de
7,5V. Le circuit de la Figure 10-4 représente uniquement le circuit CC de polarisation.

Ucc = 15V
RC
10k
ICQ
+
UCEQ
-
RE
1k

Figure 10-4

Les deux extrêmes mentionnés précédemment sont calculés comme suit:


IC saturation = Ucc / (RC + RE) = 15V / (10k + 1k) = 1,36mA
C'est le courant maximum possible dans le transistor. Le transistor est considéré comme
étant un court-circuit entre son collecteur et son émetteur.
UCE coupure = Ucc = 15V
C'est la tension maximum possible aux bornes du transistor. Le transistor est un circuit
ouvert et toute la tension d'alimentation (Ucc) se retrouve à ses bornes.
La situation intermédiaire désirée, ou idéale, se trouve donc à être en plein centre:
UCEQ = Ucc / 2 et ICQ = ICsat / 2. Dans ce cas-ci:
UCEQ = Ucc / 2 = 7,5V
ICQ = ICsat / 2 = 1,36mA / 2 = 682µA.

Polarisation d’un transistor page 10-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

10.2.2 Polarisation d'un transistor par courant de base


La pire des façons de polariser un transistor est en tentant de contrôler le courant de base.
La raison de sa médiocrité vient du fait que ce modèle est directement dépendant du gain
en courant ß du transistor.
Ucc = 15V
RB RC
2M 10k
+ +
Entrée Sortie
C1 C2

ß = 100
VBE = 0,7V

Figure 10-5

Dans le circuit de la Figure 10-5 on remarque l'absence d'une résistance d'émetteur. Tout
est contrôlé par le courant de base. Il faut premièrement trouver IB et le reste des calculs
est assez simple.
IB = URB / RB = (15V - 0,7V) / 2M = 7,15µA
ICQ = ß x IB = 100 x 7,15µA = 715µA
URC = 715µA x 10k -= 7,15V
UC = UCEQ = 15V - 7,15 = 7,85V
Tout ceci est vrai, mais à la condition que ß vaille bien 100...

Polarisation d’un transistor page 10-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

On augmente la stabilité en faisant l'ajout d'une résistance à l'émetteur comme à la Figure


10-6.

Ucc = 15V
RB RC
2,2M 10k
Entrée + +
Sortie
C1 C2

ß = 100
VBE = 0,7V
RE
1k

Figure 10-6
La résistance d'émetteur apporte un élément de contre-réaction au système. Un courant de
collecteur plus élevé, causé par un ß supérieur, créera une tension aussi plus élevée aux
bornes de RE. Par boucle de tension, RB aura moins de tension à ses bornes et par
conséquence le courant de base sera aussi moindre. Le courant de base ayant diminué le
courant de collecteur fera de même.
Le calcul du courant de l'émetteur est moins simple que dans le circuit de la Figure 10-5.
Examiner la boucle de Kirchhoff suivante.
Ucc = URE + UBE + URB
Ucc = IE x RE + UBE + IB x RB
Ucc = IE x RE + UBE + IE / (ß+1) x RB
IE = (Ucc - UBE) / (RE + RB / (ß+1))

À la Figure 10-6 le courant d'émetteur vaut donc:


IE = (15V - 0,7V) / (1k + 2,2M / (100 + 1)) = 628µA
Ensuite:
IC = 628µA x 100 / (100 + 1) = 621µA
UE = 628µA x 1k = 628mV
UC = 15V - 621µA x 10k = 8,79V
UCEQ = 8,79V - 628mV = 8,16V
UB = 628mV + 0,7V = 1,33V
La tension de collecteur par rapport à commun est alors:
UC = 15V - 682µA x 10k = 8,2V
ICsat = 15V / (10k + 1k) = 1,36mA
UCEcoup = Ucc = 15V

Polarisation d’un transistor page 10-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

10.2.3 Polarisation en h
La polarisation par courant de base, même avec une résistance à l'émetteur, reste
cependant une configuration peu fiable. La raison vient toujours du fait que le ß tient un
rôle trop important. La polarisation en H contient un diviseur de tension à la base
permettant de contrôler la polarisation à l'aide d'une tension plutôt que d'un courant.
Revenons à Figure 10-1. En faisant la transformation du circuit de polarisation vu de la
base du transistor en son équivalent de Thévenin, on obtient le circuit de la Figure 10-7.
Uth = Ubb = 15V x 10k / (100k + 10k) = 1,36V
Rth = Rbb = 100k // 10k = 9,09k

Ucc = 15V
RC
10k

Rbb

ß = 100
9,09k
Ubb
1,36V RE
1k

Figure 10-7

Examiner la boucle en tension suivante:


Ubb = URE + UBE + URbb
Ubb = IE x RE + UBE + IB x Rbb
Ubb = IE x RE + UBE + IE / (ß+1) x Rbb

IE = (Ubb - UBE) / (RE + Rbb / (ß+1))

Le terme Rbb / (ß+1) est petit comparé à RE; il peut même être négligé. Ceci revient à dire
qu'on suppose qu'aucun courant ne circule dans Rbb, ou si on veut, que le courant de base
est négligé ou nul. On affirme alors que la tension de base vaut Ubb.
À titre d'exemple, à partir du circuit de la Figure 10-1, voici un calcul précis de toutes les
tensions et de tous les courants, sans négliger, et ensuite un autre calcul en supposant un
courant de base nul.

Polarisation d’un transistor page 10-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Calcul précis (ß = 100):


IE = (1,36V - 0,7V) / (1k + 9,09k / (100+1)) = 605µA
ICQ = 605µA x 100 / (100 + 1) = 600µA
UE = 605µA x 1k = 605mV
UC = 15V - 600µA x 10k = 9V
UCEQ = 9V - 605mV = 8,4V
UB = 605mV + 0,7V = 1,31V
Calcul approximatif:
UB = 1,36V
UE = 1,36V - 0,7V = 660mV
IE = ICQ = 660mV / 1k = 660µA
UC = 15V - 660µA x 10k = 8,4V
UCEQ = 8,4V - 660mV = 7,74V
Par l'approche approximative on est en mesure d'estimer rapidement les tensions et les
courants qu'on devrait normalement retrouver dans un circuit lorsqu'on tente de corriger
une dysfonctionnement.

Polarisation d’un transistor page 10-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple:
Ucc = 20V
R1 RC
240k 22k
+ +
Entrée Sortie
C1 C2
5µF 5µF

VBE = 0,7V
ß = 150
R2 RE
22k 2,2k

Figure 10-8
Questions:
Faire premièrement tous les calculs, de a) à e), en utilisant l'approximation et ensuite
recommencer le travail, mais en calculant précisément.
a) UB = ?
b) UE = ?
c) ICQ = ?
d) UC = ?
e) UCEQ = ?

Solution approximative:
a) UB = 20V x 22k / (22k + 240k) = 1,68V (diviseur de tension)
b) UE = UB - UBE = 1,68V - 0,7V = 979mV
c) ICQ = IE = UE / RE = 979mV / 2,2k = 445µA
d) UC = Ucc - URC = 20V - 445µA x 22k = 10,21V
e) UCEQ = UC - UE = 10,21V - 979mV = 9,23V

Solution précise:
c) Ubb = 20V x 22k / (22k + 240k) = 1,68V
Rbb = 22k // 240k = 20,2k
IE = (1,68V - 0,7V) / (2,2k + 20,2k / (150 + 1)) = 420µA
ICQ = 420µA x 150 / (150 + 1) = 417µA
b) UE = 420µA x 2,2k = 924mV
a) UB = 924mV + 0,7V = 1,62V
d) UC = 20V - 417µA x 22k = 10,8V
e) UCEQ = 10,8V - 924mv = 9,9V

Polarisation d’un transistor page 10-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

10.3 Exercices

# 1 - Faire le diagramme fonctionnel d'un amplificateur inverseur ayant un gain de 20, une
impédance d'entrée de 20kΩ et une impédance de sortie de 2kΩ.

# 2 - Trouver Av int#1, Av int#2, Av total et es.

600R 1k
Rc +

10k es
200mV 20k Av = -12
rms _

Av int. #1 Av int.#2

# 3 - RB = 20M, ß=300 et RC = 33k. UC = ?


Ucc = 20V
RB RC

+ +
Entrée Sortie
C1 C2

UBE = 0,6V

# 4 - Au #3, RB = 200k, RC = 2k et ß = 200. UC = ?

# 5 - Au #3, RC = 10k, UC = 15V et ß = 100. RB = ?

# 6 - Ubb = 15V, RC = 10k, RE = 1k, ß = 100 et Rbb = 820k. Que valent ICsat et UCE coup?

Rbb RC

UBE = 0,6V
Ucc = 30V
Ubb
RE

Polarisation d’un transistor page 10-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 7 - Au #6, UCEQ = ? et ICQ = ? (Calcul précis)

# 8 - ICsat = ? et UCEcoup = ?
Ucc = 50V
RB RC
2,4M 10k
+ +
Entrée Sortie
C1 C2

ß = 100
VBE = 0,6V
RE
2k

# 9 - Au #8, calculer IE, IC, UC, UE et UCE.

# 10 - UCEQ = ? (Calcul précis)


Ucc = 20V
R1 RC
680k 33k
+ +
Entrée Sortie

UBE = 0,6V
ß = 200
R2 RE
68k 3,3k

# 11 - ICQ =? et UCEQ = ? (Calcul approximatif)


Ucc = 12V
R1 RC
22k 10k
+ +
Entrée Sortie

UBE = 0,6V

R2 RE
2k 620R

Polarisation d’un transistor page 10-10 OFPPT/TECCART


Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

11. LE TRANSISTOR À EFFET DE CHAMP. 11-1

11.1 Principe de fonctionnement 11-1

11.2 Caractéristiques d'un JFET 11-2

11.3 Courbes id(uds) et id(ugs) 11-2

11.4 Polarisation d'un JFET 11-5


11.4.1 Polarisation simple 11-5
11.4.2 Polarisation automatique 11-6

11.5 Exercices 11-8


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

11. Le transistor à effet de champ.


11.1 Principe de fonctionnement
La principale différence entre un transistor bipolaire et un transistor à effet de champ, est
que le premier est contrôlé par un courant et que le deuxième est contrôlé par une tension.
La construction d'un transistor à effet de champ de type N consiste en un barreau de semi-
conducteur de type N étranglé par un beignet de type P. Un transistor à effet de champ de
type P a un barreau de type P et un beignet de type N. La partie inférieure est appelée la
source, la partie supérieure est appelée le drain et entre les deux on retrouve la grille.
C'est par un espace étroit (Figure 11-1) que les électrons doivent passer pour se déplacer
de la source au drain. La largeur de ce canal est importante parce que c'est elle qui
détermine le courant traversant le JFET (de l'anglais "Junction field effect transistor").

Drain
Barreau de typeN D

Grille G
P P
N N

Beignet de type P

D S
Source

Figure 11-1
La grille et le barreau forment une jonction PN. La zone d'appauvrissement autour de
cette jonction étant isolante, l'épaisseur de celle-ci contrôlera la dimension du canal au
centre du beignet. Dans le cas d'un JFET de type N, la grille sera polarisée par une tension
négative par rapport au barreau. Le but est d'obtenir une zone d'appauvrissement dont
l'épaisseur est ajustée par la tension UGS. Plus cette tension sera grande, plus le canal sera
petit et moins de courant pourra alors traverser la structure du JFET. La Figure 11-2
montre les polarités normales d'utilisation d'un JFET de type N et de type P.

Le Transistor à Effet de Champ page 11-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

ID ID

_
G D + Udd G D Udd
Ugg Ugg
_
S _ + S +
+ _

Type N Type P

Figure 11-2
Un transistor à effet de champ ne demande à toute fin pratique aucun courant de grille
pour fonctionner. Ceci a comme qualité de produire une impédance d'entrée d'un valeur
extrêmement élevée. Les entrées d'un amplificateur opérationnel de type TL071, par
exemple, ont une impédance de 1 TΩ!

11.2 Caractéristiques d'un JFET


Tout comme dans le cas des transistors bipolaires, il est nécessaire de polariser de
polariser un JFET. Il faut donc déterminer la tension UGS qui produira le courant de drain
(ID) désiré.

11.3 Courbes id(uds) et id(ugs)


La Figure 11-3 montre la relation entre le courant de drain ID et la tension UDS pour des
valeurs de UGS données. Remarquez la similitude entre ces courbes et celles d'un
transistor bipolaire IC(UCE). Les différences sont la tension de saturation qui est plus
élevée et qui change selon de UGS et le faite que les courbes ne sont pas espacées
régulièrement.

ID
UGS = 0V
IDSS 10mA

UGS = -1V
5mA
UGS = -2V
2,5mA
UGS = -3V
1,25mA
UGSoff = -4V UDS
Up = | UGSoff | BUgds

Zone d'utilisation

Figure 11-3
Les valeurs inscrites à la Figure 11-3 sont à titre d'exemple. Voici ce qu'elles signifient.
• IDSS est le courant de drain lorsque UGS = 0V
• UGSoff est la tension entre grille et source nécessairepour bloqué le JFET.
• Up (tension de pincement) est la tension de saturation du transistor @ IDSS.

Le Transistor à Effet de Champ page 11-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

• BUgds ("break down voltage") est la tension de rupture du JFET.

Le Transistor à Effet de Champ page 11-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

ID

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

UGS 0
1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0

Figure 11-4 : Courbe de transconductance


À la Figure 11-4, on retrouve la relation mathématique normalisée entre ID et UGS. Cette
relation est vrai en autant que le JFET soit utilisé dans la zone d'opération (Figure 11-3).
Cette relation est quadratique et ceci explique l'espacement irrégulier entre les courbes.
Cette courbe est un outil de travail important. On l'appelle aussi la courbe de
transconductance.

La courbe de la Figure 11-4 correspond à l'équation mathématique suivante.

ID = IDSS x (1 - UGS / UGSoff)2


ou encore

UGS = -UGSoff x (û(ID / IDSS) -1)

Le Transistor à Effet de Champ page 11-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

11.4 Polarisation d'un JFET

11.4.1 Polarisation simple


Voici un exemple très simple. Une source (Ugg) est ajustée pour que la tension produise
le courant de drain ID désiré.

IDSS = 10mA
RD
UGSoff = -5V
1k
Udd
D 15V
G
Ugg
S
2,5V

Figure 11-5

Ugg = UGS
ID = 10mA x (1 - -2,5V / -5V)2 = 2,5mA
UD = 15V - 2,5mA x 1k = 12,5V

# 1 - Exemple:
Question
À la Figure 11-5, quelle tension Ugg est nécessaire afin d'obtenir une tension UD de 10V?
Solution:
URD = 15V - 10V = 5V
ID = 5V / 1k = 5mA
Ugg = UGS = 5V ( û( 5mA / 10mA) -1) = -1,46V

Le Transistor à Effet de Champ page 11-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

11.4.2 Polarisation automatique


Il existe une façon plus simple d'ajuster le courant de drain d'un JFET qu'une source
ajustée. On appelle cette autre polarisation la polarisation automatique. Elle consiste à
installer une résistance entre la borne source du JFET et le point commun et de placer la
grille à 0 volt via une résistance à commun. Cette résistance déterminera plus tard
l'impédance d'entrée de l'amplificateur à JFET.
IDSS = 10mA
RD
UGSoff = -5V
1k
Udd
D 15V
G
S
RG RS
100k 1k

Figure 11-6

Le courant de drain dépend de UGS. À la Figure 11-6, la grille étant à 0 volt (se
rappeler qu'aucun courant ne circule dans la grille), la tension UGS est déterminée par la
tension de la source, qui elle est déterminée par la tension aux bornes de RS qui est à son
tour déterminée par le courant de drain. On est en présence d'un système de deux
équations.
#1: ID = IDSS x (1 - UGS / UGSoff)2
#2: ID = -UGS / RS
Il faut, soit utiliser un ordinateur ou une calculatrice sophistiquée, soit utiliser le
graphique normalisé de la Figure 11-4.
Sur l'axe ID, le "1" représente IDSS. Dans ce cas-ci il vaut 10mA. Sur l'axe UGS il
représente UGSoff; -5V.
L'équation #2 est une droite dont la pente vaut -1/RS et dont l'ordonnée à l'origine est
zéro. Pour trouver un autre point de la droite on suppose, par exemple, UGS = -5V.
ID = --5V / 1k = 5mA. Nous avons maintenant la coordonnée (-5V, 5mA). On trace alors
la droite. Le point d'intersection entre la courbe et la droite donne le courant IDQ et la
tension UGS, soit respectivement 2,5mA et 2,5V (voir la Figure 11-7).
UD = 15V - 2,5mA x 1k = 12,5V
US = 2,5mA x 1k = 2,5V
UDSQ = 12,5V - 2,5V = 10V

Le Transistor à Effet de Champ page 11-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

ID

10mA

(0,725V, 7,25mA) 0,9

0,8
7,25mA
0,7

(-5V, 5mA) 0,6

0,5

(-2,5V, 2,5mA) 0,4

0,3
2,5mA

0,2

0,1

UGS 0
-5V -0,9 -0,8 -0,7 -0,6 -0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0
0,725V
-2,5V

Figure 11-7

# 1 - Exemple :
Question:
Trouver IDQ, UGS, UD, US et UDSQ du circuit de la Figure 11-6 en changeant la résistance
RS pour une 100Ω
Solution:
Supposons un courant de 10mA. Ceci implique une tension de 1V aux bornes de RS. Sur
le graphique de la Figure 11-7 on retrouve le point d'intersection: 0,725V et 7,25mA
UD = 15V - 7,25mA x 1k = 7,75V
US = 0,725V
UDSQ = 7,75V - 0,725V = 7,03V

Le Transistor à Effet de Champ page 11-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

11.5 Exercices
# 1 - Un JFET a les courbes suivantes. Que valent UGSoff et IDSS et dire à partir de quelle
tension UDS le JFET agit-il en source de courant.

ID

ID = 0A à UGS = -5V

UDS

5V

# 2 - Un JFET a la courbe de transconductance suivante. Que valent UGSoff et IDSS et dire à


partir de quelle tension UDS le JFET agit-il en source de courant.
ID
15mA

UGS
-4V
# 3 - Ecrire l'équation de transconductance du JFET ayant les courbes du #1.

# 4 - Quel est le courant de drain du JFET du #2 si sa tension UGS = -2V?

Le Transistor à Effet de Champ page 11-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 5 - Voici un circuit à auto-polarisation. IDSS = 12mA et UGSoff = -4V. Calculer les valeurs
de IDQ, UGSQ, UDSQ et UD.
Udd 15V
RD
1,8k

C2
C1 C3
RG RS
10M 270Ω

# 6 - Au numéro précédent, si on remplaçait RS per une 510Ω, que vaudraient UGS, ID, UDS?

Le Transistor à Effet de Champ page 11-9 OFPPT/TECCART


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Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

12. L'AMPLIFICATEUR TRANSISTORISÉ 12-1

12.1 Principe (Classe A) 12-1


12.1.1 Couplage 12-1
12.1.2 Amplificateur et inverseur 12-2

12.2 Résistance dynamique d'émetteur (ou transconductance) 12-3


12.2.1 Cas du transistor bipolaire 12-3
12.2.2 Cas du transistor à effet de champ 12-5

12.3 Impédances d'entrée et de sortie 12-8

12.4 L'amplificateur en classe ab 12-10


12.4.1 l'amplificateur suiveur (collecteur commun) 12-10
12.4.2 Montage push-pull 12-12
12.4.3 Puissance dissipée par un push-pull (audio) 12-15

12.5 Exercices 12-16


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12. L'amplificateur transistorisé


12.1 Principe (Classe A)
Le qualificatif classe A signifie qu'un transistor traite les deux alternances du signal au
complet; on dit communément 360° du signal. Ceci implique que le transistor doit avoir
un courant de repos (IC) tel, qu'il soit possible de le faire varier sur plage assez grande
dans les deux sens; c'est-à-dire, en augmentant et en diminuant. Comme vu
précédemment, on choisit généralement un courant étant à peu de chose près la moitié du
courant de saturation du collecteur.

12.1.1 Couplage
À la Figure 12-1, grâce à C1, servant de barrière pour le courant continu mais laissant la
porte ouverte au signal alternatif, on introduit une perturbation à la base du transistor. On
dit que C1 sert de couplage. On choisit un condensateur dont la réactance est faible dans
la plage de fréquences pour laquelle l'amplificateur sera utilisé. Il faut considérer la
fréquence la plus basse. Si le circuit est utilisé à l'intérieur d'un application audio, on
considère la plage de 20Hz à 20kHz. Il faut dans le cas de Figure 12-1 que XC1 soit plus
petite que la somme de l'impédance d'entrée, ici étant 8,3kΩ, et de la résistance interne de
la source de signal.
Ucc = 15V
R1 RC
100k 10k
Entrée Sortie
+ +

C1 C2
1µF 1µF Rc
(charge)

R2 RE
10k 1k

Figure 12-1

En supposant une résistance interne de source de 600Ω:


C1 = 1 / (2π x (8,3kΩ + 600Ω) x 20Hz) = 895nF (1µF standard)
La même idée s'applique à C2. Il faut que sa réactance soit plus petite que la somme de
RC et de la charge (RC détermine Z sortie). En supposant une charge de 100kΩ on
calcule ainsi C2:
C2 = 1 / (2π x (100kΩ + 10kΩ) x 20Hz) = 72,4nF (0,1µF standard)

L’amplificateur transistorisée page 12-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.1.2 Amplificateur et inverseur


Examinez la Figure 12-2. La tension provenant du signal d'entrée vient se superposer à la
tension continue présente à la base du transistor. On retrouve ensuite de nouveau le signal
d'entrée à l'émetteur avec la composante continue abaissée de 0,7V par rapport à la base.
Le courant IC (ou IE) du transistor se trouve alors à varier autour de son point de
polarisation au gré du signal d'entrée. Si le signal d'entrée a, par exemple, une amplitude
de 1V crête à crête, la variation de courant dans RE sera de 1V / 2,2k = 445µA crête à
crête. Cette variation de courant se répercute dans la résistance du collecteur et on
observe à ses bornes une variation de tension de 455µA x 22k = 10V crête à crête. On a
donc un gain par rapport à la tension d'entrée, ce gain étant le rapport entre RC et RE.
Cette variation de tension est ensuite véhiculée à la charge via le condensateur de
couplage C2.
La tension de sortie présente une autre particularité. En plus d'avoir une plus grande
amplitude elle est inversée. C'est à dire que l'alternance positive du signal d'entrée est
reproduite à la sortie comme étant l'alternance négative et vice versa. Ceci explique le fait
de dire que gain est négatif. Un transistor est amplificateur inverseur.

Av = -RC / RE
13,2V
8,2V
Ucc = 15V
3,2V
0,5V R1 RC
0V 100k 10k
5V
-0,5V +
0V
Entrée C1 C2 Sortie
1µF 0,1µF -5V

1,18V
R2 RE
10k
0,68V
1,88V 1k
0,18V
1,38V
0,88V

Figure 12-2

L’amplificateur transistorisée page 12-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.2 Résistance dynamique d'émetteur (ou transconductance)


12.2.1 Cas du transistor bipolaire
Ucc = 15V
RB RC
2M 10k
+ +
Entrée Sortie
C1 C2

ß = 100
VBE = 0,7V

Figure 12-3
Si on est en présence d'un amplificateur tel la Figure 12-3, quel élément va déterminer le
gain de l'amplificateur? C'est la résistance dynamique de la jonction base-émetteur. Un tel
amplificateur peut atteindre facilement un gain de -300, mais la distorsion est importante.
Si il est vrai que ce montage a une piètre performance en courant continu il en est de
même en courant alternatif.
La tension alternative, via le condensateur de couplage, se trouve à être appliquée
directement aux bornes de la jonction base-émetteur. Cette tension crée donc des
variations de courant de collecteur selon la relation suivante IE(VBE).

IE = IS x eUBE / 26mV (à 25°C)


ou encore:
UBE = 26mV x ln (IE / IS)
où:
IS = est le courant de saturation de la jonction: 10-13 A
Cette fonction de transfert est exprimée graphiquement à la Figure 12-4.

L’amplificateur transistorisée page 12-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

IE (mA)
10,6

4,90

2,27

1,05
0,49
UBE
0,5 0,52 0,54 0,56 0,58 0,6 0,62 0,64 0,66 (V)

Figure 12-4
On voit bien que cette relation n'est pas linéaire, mais plutôt exponentielle. Ceci montre
que le courant circulant dans le transistor ne sera pas directement proportionnel à la
tension d'émetteur, d'où la distorsion du signal à la sortie.
IE (mA)

Point de
polarisation
Pente = 1/r'e
UBE UCE

(V)

+ _
_
+

Figure 12-5

L’amplificateur transistorisée page 12-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Cette manière de faire est acceptable en autant qu'on soit en présences de petits signaux.
C'est à dire que si l'amplitude de sortie reste faible, la distorsion ne sera pas aussi
importante. On remarque sur le graphique de la Figure 12-5 que la variation de IE (ou IC)
dépend de la variation de UBE. Ceci correspond à la pente de la courbe IE(UBE) autour du
point de polarisation. Par calcul différentiel, afin de trouver la pente, on découvre ce
qu'on nomme la transconductance. Celle-ci est exprimée comme étant l'inverse de la
résistance dynamique de la jonction base-émetteur 1/r'e. La résistance dynamique
(ube/ic), symbolisée par r'e, se calcule ainsi:

r'e = 26mV / IE
C'est cette valeur qui nous permet de calculer le gain de ce montage amplificateur (pour
un petit signal seulement).

Av = -RC / r'e
# 1 - Exemple
Question:
Quel est le gain en tension du circuit de la Figure 12-3 et la tension crête-à-crête de sortie
si une tension de 5mV est appliquée à l'entrée?
Solution:
r'e = 26mV / 715µA = 36,4Ω
Av = -10kΩ / 36,4Ω = -275
es = 5mV x -275 = 1,38V crête-à-crête

12.2.2 Cas du transistor à effet de champ


En effectuant la dérivée de l'équation correspondant au graphique de UGS vs ID on obtient
le résultat suivant:

gm = (-2 x IDSS / UGSoff) x (1 - UGS / UGSoff)


où gm représente la transconductance

IDSS

pente = gm

IDQ
UGSoff UGSQ
Figure 12-6

L’amplificateur transistorisée page 12-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Udd 15V
IDSS = 10mA
RD
UGSoff = -5V
1k

Sortie
Entrée
C2
C1 C3
RG RS
0,1µF
100k 1k 20µF

Figure 12-7
La Figure 12-7 montre un amplificateur réalisé grâce à un transistor à effet de champ.
Remarquez le condensateur C3 servant à "court-circuiter" la résistance RS de sorte que la
source du transistor puisse être considérée comme branchée à commun au point de vue
alternatif. Le gain en tension de ce montage se calcule comme suit:

Av = -RD x gm
Cet amplificateur est inverseur comme dans le cas du transistor bipolaire.
gm = -2 x 10mA / -5V x (1 - -2,5V / -5V) = 2mS
Av = -1k x 2mS = 2
Remarquez que l'on n'atteint pas un gain aussi important qu'un transistor bipolaire. La
grande qualité du transistor à effet de champ est sa haute impédance de grille.

# 1 - Exemple
Examiner le circuit suivant:

Udd 20V
IDSS = 10mA
RD
UGSoff = -2V
3,3k

Sortie
Entrée
C2
C1 C3
RG RS
0,01µF
1M 400R 20µF

Figure 12-8

L’amplificateur transistorisée page 12-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Questions:
a) IDQ = ? b) UGSQ = ? c) UD = ? d) US = ?
e) UDSQ = ? f) gm = ? g) Av = ?
Solution:
a) et b) En utilisant le graphique UGS vs ID on trouve IDQ = 2,5mA et UGSQ = 1V
ID
10mA
1

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3
2,5mA
0,2

0,1

UGS 0
1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0
2V 1V

c) UD = 20V - 2,5mA x 3,3k = 11,8V


d) US = UGS = 1V
e) UDSQ = 11,8V - 1V = 10,8V
f) gm = (-2 x 10mA / -2V) x (1 - -1V / -2V) = 5mS
g) Av = -3,3k x 5mS = -16,5

L’amplificateur transistorisée page 12-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.3 Impédances d'entrée et de sortie


L'impédance d'entrée d'un montage, faisant usage d'un transistor bipolaire, est déterminée
par les résistance de polarisation du transistor et l'impédance vue dans la base. Au point
de vue du courant alternatif, une source d'alimentation en courant continu représente un
point commun (théorème de superposition). En utilisant le circuit de la Figure 12-1, par
exemple, on dessine le circuit équivalent alternatif de la Figure 12-9:

ß = 100

Rc
(charge)
R1 R2 RE RC
100k 10k 1k 10k

Figure 12-9
Les condensateurs de couplage disparaissent car ils
sont considérés être des conducteurs en alternatif.
R1 et R2 sont maintenant en parallèle. La base
représente comme impédance le produit par le
facteur ß de tout ce qui est branché à l'émetteur. On
peut représenter cette idée par la Figure 12-10.

Z base = ß x (RE + r'e)



À la Figure 12-1:
UB = 15V x 10k / (10k + 100k) = 1,36V
UE = 1,36V - 0,7V = 664mV Figure 12-10
IE = 664mV / 1k = 664µA
r'e = 26mV / 664µA = 39,2Ω
Z base = 100 x (1k +39,2Ω) = 104k
Z entrée = 10k // 100k // 104k = 8,3k

Dans le cas du transistor à effet de champs, la grille représente une impédance d'entrée
infinie. Dans le cas de la Figure 12-7, par exemple, l'impédance d'entrée du montage vaut
RG, c'est à dire 100kΩ.
L'impédance de sortie, dans le cas d'un transistor bipolaire est la valeur de RC et ,dans le
cas d'un JFET, elle est la valeur de RD. Dans les deux cas, le collecteur comme le drain
sont des générateurs de courant. Ils ont une impédance infinie. Il ne reste, au point de vue
alternatif, que RC ou RD à commun. À la Figure 12-1 elle vaut 1k et à la Figure 12-7 elle
vaut 1k.

L’amplificateur transistorisée page 12-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 1 - Exemple
Question:
Faire le diagramme fonctionnel de la Figure 12-11.
Ucc = 20V
R1 RC
240k 22k
+ +
Entrée Sortie
C1 C2
5µF 5µF

VBE = 0,7V
ß = 150
R2 RE
22k 2,2k

Figure 12-11
Solution:
IE = 445µA
r'e = 26mV / 445µA = 58,4Ω 22k

Z base = 150 x ( 2,2k + 58,4Ω) = 339k


Entrée
Sortie
19k -10 x Uentrée
Z entrée = 240k // 22k // 339k = 19k
Z sortie = RC = 22k
Av = -22k / 2,2k = -10

# 2 - Exemple
Question:
Faire le diagramme fonctionnel de la Figure 12-8.
Solution:
Z entrée = RG = 1M
Z sortie = RD = 3,3k
3,3k
Av = -16,5 Entrée
Sortie
1M -16,5 x Uentrée

L’amplificateur transistorisée page 12-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.4 L'amplificateur en classe ab

12.4.1 l'amplificateur suiveur (collecteur commun)


On a déjà vu qu'il fallait considérer les impédances de sortie et les impédances d'entrée
lorsqu'on reliait deux étages d'amplification entre eux. L'impédance de sortie de l'un
pourrait être trop élevée et l'impédance d'entrée de l'autre trop faible. Ceci produirait un
diviseur de tension indésirable. Il faut alors donner plus de muscle à la sortie de l'étage
d'amplification. On ajoute, pour ce faire, un transistor ayant comme travail d'abaisser
l'impédance de sortie de l'étage. Examinez la Figure 12-12.
Ucc = 15V
R1 RC
100k 10k
Entrée
+
T2
C1 Sortie
+
1µF T1
C2
1µF Rc
R2 RE1 RE2 (charge)
10k 1k ≤ Rc

Figure 12-12
On y retrouve le circuit de la Figure 12-1
augmentée d'un suiveur. Ceci a pour effet
d'abaisser l'impédance de sortie de l'étage du
facteur ß du transistor T2. La Figure 12-13
donne une représentation de l'idée de la
chose.
L'impédance de sortie du circuit branché sur
la base est divisé par le facteur ß comme si xß
on regardait à l'envers au travers une lunette
d'approche. La résistance r'e est une petite
saleté sur la lentille. La tension de
polarisation au collecteur de T1 est la source
de polarisation pour T2. Il est aussi
nécessaire de retrouver une résistance à Figure 12-13
l'émetteur de T2 de sorte à permettre la
polarisation de celui-ci. Cette résistance, de
sorte à avoir un fonctionnement acceptable
(classe A), doit avoir un valeur égale ou
inférieure à la valeur de la charge.

Z sortie = (RCT1 / ßT2 + r'eT2*) // RET2


* négligeable dans la plupart des cas

L’amplificateur transistorisée page 12-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

En supposant RC = 10k, RE = 1k: et ßT2 = 100:


UET2 = UCT1 - 0,7V = 8,4V - 0,7V = 7,7V
IET2 = 7,7V / 1k = 7,7 mA
r'eT2 = 26mV / 7,7mA = 3,4Ω
Z sortie = ((10k / 100) + 3,4Ω) // 1k = 501Ω (r'eT2 négligeable!)
C'est une amélioration nette; en effet, l'impédance de sortie est passée de 10kΩ à 501Ω.
Il y a aussi un effet sur le gain de l'étage. Il ne faudra plus ne considérer que RCT1 mais
aussi Z base de T2 (charge non branchée).

Av = -(RC // ZbaseT2) / RET1


Z baseT2 = 100 x 1k = 100k (r'eT2 négligée)
Av = -(10k // 100k) / 1k = -9,1

On obtient ainsi le nouveau diagramme fonctionnel suivant:

501R
Entrée
Sortie
8,3k -9,1 x Uentrée

Figure 12-14

L’amplificateur transistorisée page 12-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.4.2 Montage push-pull


On a souvent à fournir de l'énergie alternative, ou continue de polarité ayant à changer, à
une charge ayant une impédance très basse. Un transistor suiveur seul ne serait pas en
mesure d'accomplir cette tâche économiquement. Prenons l'exemple d'un haut-parleur de
8Ω auquel une puissance de 5 watts est fournie. Pour être en mesure d'obtenir cette
puissance au haut-parleur dans les deux alternances il est nécessaire, avec suiveur simple,
d'installer une résistance d'émetteur de valeur très basse. Lors de l'alternance négative,
c'est le condensateur de couplage qui est la source d'énergie. À cause de cela la résistance
d'émetteur ainsi en série avec le haut-parleur doit avoir une valeur très basse de sorte à ne
pas chuter une tension excessive. La Figure 12-15 montre un exemple de cette absurdité.
20V

10,6V
1000µF
10,6A +
8Ω
1R

Figure 12-15
Les valeurs de tension et de courant de la Figure 12-15 ont été optimisées de sorte à être
en mesure d'atteindre 5W dans le haut parleur.
UCE = 9,4V
IC = 10,6A
Puissance dissipée par le transistor = 9,4V x 10,6A = 100W! C'est fou!
MONTAGE À ALIMENTATION BIPOLAIRE
Il apparaît donc qu'une solution soit nécessaire, car l'efficacité du système laisse à désirer
grandement même si ce dernier est fonctionnel. C'est ici qu'intervient la structure de
suiveur appelée "push-pull". Un transistor (NPN) prendra la charge du cycle positif et un
autre transistor (PNP) prendra la charge du cycle négatif. Lorsque la tension de sortie sera
nulle, les deux transistors auront un courant presque nul les traversant. Leur dissipation
de puissance au repos sera faible, donc acceptable. Chacun des deux transistors s'occupe
de la moitié du signal (180°). C'est ce qu'on nomme la classe B.
Lors du passage à 0 volt aux bornes de la charge, il est désiré que les transistors soient
tous les deux encore en conduction. C'est une conduction très faible mais qui est
nécessaire pour que les deux transistors puissent contrôler correctement le signal lors du
passage à 0 volt. Ceci implique que les transistors travailleront sur une plage plus grande
que 180° mais plus petite que 360°. C'est ce qu'on nomme la classe AB.

L’amplificateur transistorisée page 12-12 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Examinons la Figure 12-16. Celle-ci est l'idée de principe d'un push-pull.

Courant

Ucc+
Courant
push (pousse) et
Tension
Tension

pull (tire)
Ucc-

Courant

Figure 12-16
Le défaut de la configuration push-pull est la distorsion de croisement, le croisement étant
l'instant où, comme à la course à relais, l'un des transistors donne le bâton à l'autre. La
Figure 12-17 exprime ce défaut. C'est le besoin d'éliminer ce défaut qui est à l'origine de
la classe AB et même plus récemment de la classe A (pour le push-pull). Il va sans dire
que la classe A est très énergivore.
Ucc+

Ucc-

Figure 12-17

Le problème vient du fait que le signal d'entrée doit atteindre une tension suffisante afin
de mettre le transistor en route, approximativement 0,7V. Cela produit la disparition à la
sortie de la portion du signal se trouvant autour de 0 volt, c'est à dire ±0,7V. Ceci cause
une distorsion très désagréable lorsque le signal est à basse amplitude.

L’amplificateur transistorisée page 12-13 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

La façon de régler ce problème est de polariser à l'avance les transistors du push-pull. On


insère entre leurs bases une source de tension d'environ 1,4V (qu'il faut ajuster) de sorte
qu'ils soient près à démarrer immédiatement. Cette source est fabriquée électroniquement.
Des diodes peuvent faire l'affaire, voir même des résistances. Mais l'idéal, dans un
amplificateur de qualité, est d'utiliser un autre transistor servant de régulateur de tension
parallèle. Celui-ci maintiendra la tension entre les deux bases à une valeur très stable.
Cette tension est identifiée à la Figure 12-18 par Upol. (tension de polarisation).
Ucc+

T1
R1
RE1
+
Upol. T3
_
R2 RE2

T2

Ucc-

Figure 12-18

RE1 et RE2 sont des résistances de valeur assez basse (< 1Ω). Ce sont elles en conjonction
avec Upol qui contrôlent le courant de polarisation des transistors du push-pull au repos.
Supposons qu'un courant de 10mA traverse T3, que R2 vaut 100Ω, RE1 = RE2 = 0,5Ω et
que toutes les tensions de jonction base-émetteur soient 0,7V. Si on désire un courant de
repos de 25mA dans T1 et T2, à quelle valeur faut-il alors ajuster R1?
URE1 = URE2 = 25mA x 0,5V = 12,5mV.
Upol = 0,7V + 12,5mV + 12,5mV + 0,7V = 1,425V
UR2 = 0,7V (elle est en parallèle avec UBE de T3)
IR2 = IR1 = 0,7V / 100Ω = 7mA
UR2 = Upol - 0,7V = 1,425V - 0,7V = 0,725V
R1 doit être ajusté à 0,725V / 7mA = 104Ω

En pratique, cet ajustement est effectué en installant un voltmètre numérique aux bornes
de RE1 et RE2 en série et en faisant varier R, en partant de 0Ω et en montant, jusqu'à ce
que la tension désirée soit atteinte. Dans ce cas-ci, cette tension serait de 25mV. Cet
ajustement devrait être fait l'amplificateur déjà chaud. Aussi, le transistor T3 est
mécaniquement en contact avec le radiateur thermique de T1 et T2 de sorte à éviter
l'emballement thermique. En effet, lorsqu'un transistor chauffe, ou est chauffé, sa tension
de jonction base-émetteur diminue (-2mV / °C). Il alors impératif que la tension de
polarisation (Upol) soit asservie à la variation des tensions des jonctions base-émetteur de
T1 et T2. On y parvient en maintenant T3 à la même température que T1 et T2 en
l'installant aussi sur le radiateur thermique supportant T1 et T2.

L’amplificateur transistorisée page 12-14 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

MONTAGE AVEC ALIMENTATION MONOPOLAIRE


Un condensateur de couplage est nécessaire à sortie afin d'éliminer la composante en
courant continu maintenant présente. Examinez la Figure 12-19.

Ucc

T1
Ucc / 2
R1
RE1
+ 1000µF
Upol. T3
+
_
R2 RE2 C1
8R
T2

Figure 12-19
Le condensateur C1, en plus de faire office de couplage, est l'élément qui fournira
l'énergie au transistor T2 lors de l'alternance négative.
En audio, on peut faire le calcul suivant afin de déterminer la valeur de C1:
C1 = 1 / (6,28 x 8Ω x 20Hz) = 1000µF

12.4.3 Puissance dissipée par un push-pull (audio)


Le pire qu'aurait à subir un montage push-pull serait une onde carrée dont l'amplitude
correspond à la moitié de l'alimentation en bipolaire (ou la quart de l'alimentation en
monopolaire). Le pire cas est évidemment celui qui doit être considéré de sorte à être en
mesure de calculer le radiateur thermique à installer.
Donc, lorsqu'un push-pull fournira à la charge l'onde carrée décrite précédemment chaque
transistor dissipera 25% de la puissance maximale de sortie de l'amplificateur. Cette
puissance pourrait être décrite comme étant la puissance fournie à la charge par une onde
sinusoïdale à 1kHz juste avant l'écrêtage de l'onde. Par exemple, les transistors de sortie
(push-pull) d'un amplificateur de 100W, dans le pire des cas, dissiperont chacun 25W.
À plein régime (onde sinusoïdale), cependant, la puissance dissipée sera moindre. Elle
correspondra, par transistor, 14% de la puissance maximale de sortie de l'amplificateur.
Par exemple, les transistors de sortie (push-pull) d'un amplificateur de 100W à plein
régime, dissiperont chacun 14W.
Le pire cas, en onde sinusoïdale, se produit lorsque que la puissance de sortie atteint
seulement 40% de la puissance maximale. Chaque transistor dissipera alors 20% de la
puissance maximum de l'amplificateur. Par exemple, les transistors de sortie (push-pull)
d'un amplificateur de 100W fournissant 40W à sa sortie, dissiperont chacun 20W.

L’amplificateur transistorisée page 12-15 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

12.5 Exercices

# 1 - Calculer la valeur de C de sorte à être en mesure de coupler un signal dont la fréquence


minimum peut atteindre 20Hz.

C Z s o r t ie
1k
E n tré e

Z e n tré e A V x U e n tré e A V x U e n tré e


10k

# 2 - Quel est le gain en tension de ce montage?

Ucc = 20V
R1 RC
91k 15k
+ +
C1 C2
UBE = 0,7V

R2 RE
10k 1k

L’amplificateur transistorisée page 12-16 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 3 - Que vaut r'e?


Ucc = 6V
RB RC
180k 470Ω
+ +

C1 C2

ß = 200
UBE = 0,7V

# 4 - Quel est le gain en tension du circuit précédent?

# 5 - Que vaut l'impédance de sortie du circuit du #3?

# 6 - Que vaut l'impédance de sortie du circuit du #2?

# 7 - Quelle est l'impédance d'entrée du montage du #3?

# 8 - Que vaut l'impédance d'entrée du montage du #2 (ß = 150)?

# 9 - Faire le diagramme fonctionnel du circuit suivant et calculer le gain en tension total.


Utiliser un ß de 200 pour le calcul de Z base.
Ucc = 30V
R1 RC
100k 10k
Entrée Sortie
+ +

C1 C2
1k
Rc
22k

R2 RE
UBE = 0,7V
10k 1k

L’amplificateur transistorisée page 12-17 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 10 - Trouver: UBT1, UET1, ICT1, UBT2, UET2, ICT2, ZbaseT2, Z entrée, Z sortie, Av. Faire
ensuite le diagramme fonctionnel du montage. Utiliser les calculs de polarisation
approximés.
Ucc = 15V
R1 RC
130k 12k
+
Entrée T2 (ß = 200)
C1
+
1µF T1(ß = 100) Sortie
C2
1µF
UBE = 0,6V
R2 RE1 RE2
10k 1k 1k

# 11 - Calculer Upol et R1.


Ucc+
T1
100mA

R1
UBE = 0,7V
RE1
+
0,33R
Upol. T3
_
R2 RE2
200R
0,33R

T2
Ucc-

# 12 - Un amplificateur de 50W possède une alimentation bipolaire et une sortie push-pull.


Calculer la puissance dissipée par chaque transistor dans les trois cas suivants:
a) À plein régime (onde sinusoïdale)
b) À 40% de sa puissance maximale (onde sinusoïdale)
c) En onde carrée à un amplitude de Ucc / 2.

L’amplificateur transistorisée page 12-18 OFPPT/TECCART


Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

13. AMPLIFICATEUR TYPIQUE COMPLET 13-1

13.1 Montage à alimentation bipolaire 13-1

13.2 Diagramme fonctionnel d'un amplificateur de puissance 13-2


13.2.1 BLOC #1 : Comparateur ou amplificateur différentiel. 13-2
13.2.2 BLOC #2: Gain en tension 13-3
13.2.3 BLOC #3: Le gain en courant 13-4
13.2.4 BLOC #4: La contre-réaction 13-4

13.3 Muscles de sortie 13-4


13.3.1 Montage en Darlington 13-5
13.3.2 Montage en alpha 13-5
13.3.3 Montage asymétrique 13-6
13.3.4 Mise en parallèle des transistors de puissance 13-6
13.3.5 L'utilisation du bootstrap 13-7

13.4 AMPLIFICATEURS INTÉGRÉS 13-8

13.5 Exercices 13-10


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

13. Amplificateur typique complet


13.1 Montage à alimentation bipolaire
Examinez le circuit de la Figure 13-1.
+15V

R3 R9
1k 15R

T6
C1 TIP42
R2
4.7µF T8
3k3
+ TIP41
T1 T2 P1
R6 100R
Entrée R1 R12
C2 22k T5 HP
22k 0R5
2.2nF R5 R10 8R
3k9 68R
R13 R14
+ C3 0R5 10R
10µF
T7
C5
TIP42
T1 = T2 = T3 = 2N4401 0.1µF
ou 2N3903

T4
T3
TIP41
R7
D1
220R
1N4004
R4 + R11
R8
330R D2 33R
220R C4
1N4004
1000µF

-15V

Figure 13-1
Ne soyez pas effrayés par l'allure du circuit de la Figure 13-1. Il possède la configuration
typique d'un amplificateur "de puissance". Il est, d'ordinaire, le maillon final d'une chaîne
audio, étant celui qui fournit l'énergie au haut-parleur. Si on examinait plusieurs autres
plans on y retrouverait la même structure de base. Cet amplificateur, conçu pour 5 watts,
peut facilement fournir une puissance de 8 watts à une enceinte acoustique ayant une
impédance de 8Ω. Si on regardait un amplificateur de 200 watts par exemple, on
retrouverait sensiblement le même diagramme électronique avec cependant plus de
muscle.
On reconnaît premièrement le montage push-pull à la sortie (T7 et T8). On remarque
aussi l'absence d'un condensateur de couplage entre le haut parleur et la sortie (placée
entre R12 et R13). Ceci est rendu possible par l'utilisation d'une alimentation bipolaire.
Voici le parcours que fait le signal électrique. Le signal d'entrée est premièrement
appliqué à la base de T1. Ce signal se retrouve inversé au collecteur de celui-ci et se
retrouve appliqué à la base de T6. Le transistor T6 amplifie le signal et le l'inverse de
nouveau. Le signal, alors présent au collecteur de T6 et non inversé par rapport à l'entrée,
est appliqué aux bases de T8 et T7 qui s'occupent de fournir, via leurs émetteurs, le
courant nécessaire au haut-parleur. Remarquez que le signal à la sortie n'est pas inversé.

Amplificateur typique complet page 13-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

La base de T1 est donc l'entrée non inverseuse de l'amplificateur. Un diviseur de tension


alternatif, formé de R6 et R5, ramène une portion du signal de la sortie à la base du
transistor T2, étant l'entrée inverseuse. R6 est la résistance Rf et R5 est la résistance Rin
d'une boucle de contre-réaction. Le gain en tension de l'amplificateur au complet est ainsi
contrôlé par ces deux résistances. Ce gain vaut 22k / 3,9k + 1 = 6,64. Ainsi, un signal
d'entrée de 1 volt RMS produira une puissance de 5,5W au haut-parleur.
T3, T4 et T5 sont des transistors servant à la polarisation du système. T3 et T4 sont des
sources de courant constant et T5 une source de tension (Upol du push-pull).

13.2 Diagramme fonctionnel d'un amplificateur de puissance


Les amplificateurs de puissance commerciaux respectent ce diagramme fonctionnel.

Sortie
Entrée
T1 et T2 T6 T7 et T8

BLOC #1 BLOC #2 BLOC #3


Comparateur Gain en tension Gain en courant

R5 et R6

BLOC #4
Contre-réaction

Figure 13-2

13.2.1 BLOC #1 : Comparateur ou amplificateur différentiel.


Le rôle d'un amplificateur différentiel est +15V

d'amplifier la différence entre ses deux R3


1k
entrées. Ce sont T1 et T2 qui composent
cet amplificateur ayant le rôle de faire la C1
R2
4.7µF
différence entre les signaux présents sur +
3k3 + _
T1 T2
l’entrée inverseuse et la non inverseuse. Entrée R1
C2
Entre leurs émetteurs se trouve un noeud 22k
2.2nF

de courant. La somme des deux courants T3


d'émetteur de T1 et T2 correspond au D1
R7
220R
courant de collecteur de T3. Ce dernier R4
1N4004
+
R8
sert uniquement à pourvoir ce courant. On 330R D2
220R C4
1N4004
dit que T3 est un générateur de courant 1000µF

-15V
constant. En supposant que UBET3, UD1 et
UD2 valent 0,7V, le courant ICT3 se Figure 13-3
calculera ainsi:

Amplificateur typique complet page 13-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

UR4 = UD1 + UD2 - UBET3 = 0,7V + 0,7V - 0,7V = 0,7V (Kirchhoff)


ICT3 = IET3 = 0,7V / 330Ω = 2,12mA
T1 et T2 doivent être rigoureusement identiques au niveau de leurs caractéristiques. Si tel
est le cas, et si les tensions présentes à leur base de part et d'autre sont identiques (disons
0 volt), les courant ICT1 et ICT2 sont identiques. On dit que le différentiel est équilibré.
Rappelez-vous le fonctionnement des entrées d'un amplificateur opérationnel.
ICT1 = ICT2 = 2,12mA / 2 = 1,06mA
Imaginez que la tension à la base de T1 augmente pendant que celle à la base de T2 reste
fixe. La tension UBE de T1 augmente et la tension UBE de T2 doit diminuer (Kirchhoff).
Le courant ICT1 augmente et ICT2 diminue tout en respectant le noeud de courant décrit
tantôt. Ceci crée une augmentation de la tension aux bornes de R3.
Imaginez ensuite que la tension à la base de T1 diminue pendant que celle à la base de T2
reste fixe. La tension UBE de T1 diminue et la tension UBE de T2 doit augmenter
(Kirchhoff). Le courant ICT1 diminue et ICT2 augmente tout en respectant le noeud de
courant décrit tantôt. Ceci crée une diminution de la tension aux bornes de R3.
L'amplificateur différentiel ne sera déséquilibré que si les tensions présentes aux bases de
T1 et T2 sont différentes l'une par rapport à l'autre.

13.2.2 BLOC #2: Gain en tension


Le rôle de l'amplificateur en tension est d'augmenter +15V

l'amplitude du signal. Il pourvoit aussi la plus grande R9


15R
partie du gain en boucle ouverte de l'amplificateur. On
T6
se rappelle que le gain en tension se calcule ainsi: Av TIP42

= RC / RE. RE vaut 15Ω (R9). La résistance RC est


remplacée par un générateur de courant (T4). Une
source de courant représente une impédance
considérée comme étant l'infini. Cela veut dire que le T4
TIP41
R7
gain de cet amplificateur est extrêmement grand. À 220R

toute fin pratique, l'impédance vue au collecteur de T6 R8


+ R11
33R
est l'impédance de base de T7 ou T8. 220R C4
1000µF

La tension aux bornes de R3 est celle qui polarise T6 -15V

en déterminant la tension aux bornes de R9. Cette


Figure 13-4
tension, aux bornes de R9, détermine le courant de
collecteur de T6. En même temps, le courant de
collecteur de T4 est de 0,7V / 33Ω = 21,2mA.. Il faut
donc que T6 fournisse aussi 21,2mA. Si c'est le cas, la
tension à la sortie de l'amplificateur sera exactement 0
volt. Si ce n'est pas le cas, on peut ajuster la valeur de
R3.

Amplificateur typique complet page 13-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

+15V
13.2.3 BLOC #3: Le gain en courant
Le gain en courant est pourvu par le montage push- T8
TIP41
pull, composé de T7 et T8.
R12
T5 HP
0R5
8R

13.2.4 BLOC #4: La contre-réaction R13


0R5
R6 et R5 ajustent le gain de l'amplificateur selon le T7
besoin. Le condensateur C3 relie R5 à point commun TIP42

au point de vue alternatif mais il demeure un circuit -15V


ouvert en courant continu. Ceci permet d'obtenir un
gain unitaire en courant continu. Figure 13-5

Cette boucle de contre-réaction contribue aussi à la polarisation du système. Si la tension


de sortie, pour une raison quelconque, devenait trop positive en courant continu, cela
ramènerait un courant à la base de T2. Ceci aurait comme effet de faire diminuer le
courant de T1, qui ferait diminuer le courant de T6 et ceci ramenerait la tension de sortie
à 0 volt. Le phénomène inverse se produirait dans le cas d'une tension trop négative. C'est
la beauté d'une contre-réaction; ça fonctionne toujours.
La structure qu'on vient d'examiner est aussi la même qu'on retrouve à l'intérieur d'un
amplificateur opérationnel. On ne réinvente pas la roue!

13.3 Muscles de sortie


Vous connaissez déjà la structure générale d'un push-pull. Le signal est toujours appliqué
à un push-pull directement via le collecteur du transistor fournissant l'excursion en
tension.
Ucc+ Ucc+ Ucc Ucc
Z Z

Upol Upol Upol Upol

Z Z

Ucc- Ucc-

Figure 13-6

Amplificateur typique complet page 13-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

La Figure 13-6 montre quatre façons ordinaires d'organiser un étage de sortie en push-
pull. Le transistor "d'attaque" ("driver" en anglais) peut être de type NPN ou PNP. Upol,
on le sait, est la tension contrôlant la polarisation du push-pull. La boîte "Z" est une haute
impédance, étant généralement un générateur de courant fabriqué à l'aide d'un transistor
ou d'un "bootstrap". Nous reviendrons au bootstrap un peu plus loin.
La Figure 13-6 montre cependant des sorties d'amplificateur plutôt chétives. C'est à dire
que la puissance à débiter est relativement faible; on parle d'environ 15 watts en
diminuant. Il faut alors avoir plus de muscle.

13.3.1 Montage en Darlington


Les résistances R1 et R4 permettent d'éviter que
T3 et T4 soient mis en fonction par le courant de
coulage de T1 et T2 et elles contrôlent le courant T1
de polarisation de T1 et T2. T3

R1 R2

Upol
R4 R3

T4
T2

Figure 13-7

13.3.2 Montage en alpha


Les résistances R1 et R4 permettent d'éviter que T3 Ucc+
et T4 soient mis en fonction par le courant de R1
coulage de T1 et T2 et elles contrôlent le courant de
T3
polarisation de T1 et T2. T1

R2
Upol

R3

T2
T4

Z
R4
Ucc-

Figure 13-8

Amplificateur typique complet page 13-5 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

13.3.3 Montage asymétrique


Ucc+

T1
T3

R1
R2
Upol

D1
R3

R5
T2
T4

Z
R4
Ucc-

Figure 13-9
T3 et T4 étant tous deux des NPN identiques, ils représentent une économie pour un
fabricant d'amplificateur. Les résistances R1 et R4 permettent d'éviter que T3 et T4 soient
mis en fonction par le courant de coulage de T1 et T2. Elles contrôlent aussi le courant de
polarisation de T1 et T2. L'ajout de R5 et D1 sert à imiter une jonction UBE en simulant
un push-pull symétrique.

13.3.4 Mise en parallèle des transistors de puissance


Advenant le besoin d'un courant important, un seul transistor peut se révéler insuffisant
afin de faire passer ce courant. On utilisera donc plusieurs transistors installés en
parallèle.

T1 T2

R1 R2

Figure 13-10
Les jonctions base-émetteur des deux transistors n'étant pas nécessairement identiques, on
ajoute les résistance R1 et R2. Elles aideront les transistors à vraiment se partager le
courant d'une façon égale.

Amplificateur typique complet page 13-6 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

13.3.5 L'utilisation du bootstrap


Cet artifice électronique a rapport au bloc "Z" des figures précédentes. Le bootstrap est
une manière économique de fabriquer une source à courant constant sans utiliser un
transistor.

Ucc
Ucc+

Upol
Upol

R1
R1
I pol.
Cb
R2

Ucc-
Bipolaire Monopolaire

Figure 13-11
À la Figure 13-11, dans le cas du montage bipolaire, R1 et R2 sont de valeur identique.
C'est le courant circulant au travers de R1 qui est constant, simulant ainsi une très haute
impédance. On retrouve, grâce au condensateur de couplage Cb, la même tension
alternative de chaque côté de R1. Il n'y a donc pas de variation de courant dans R1. Toute
une astuce!
Dans le cas du montage monopolaire, on utilise le condensateur de couplage de la sortie.
La tension aux bornes de R1 sera donc constante. Il est à noter que l'amplificateur ne se
polarisera, que si le haut-parleur est branché. Il faut donc s'assurer de brancher une charge
à la sortie d'un amplificateur ayant une telle configuration lorsqu'on veut diagnostiquer un
dysfonctionnement.

Amplificateur typique complet page 13-7 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

13.4 AMPLIFICATEURS INTÉGRÉS


Les fabricants offrent un large éventail d'amplificateurs de puissance intégrés. Voici trois
exemples d'amplificateurs audio intégrés de 5 watts, 20 watts et 50 watts.
22V
C3
0,1µF
14
Entrée 2
500µF
8 + -
LM384
6
10k * R1
2,7R hp
3
+ 8Ω
C1 C2
5µF 0,1µF

* 3, 4, 5, 10, 11 et 12

Figure 13-12: (Document de National Semiconductor).


Voici les caractéristiques principales de la Figure 13-12:
Puissance de sortie limite de 5 watts dans 8Ω.
Gain de 34dB
Fréquence de coupure de 300kHz
+18V

0,1µF 100µF

0,1µF 68pF

Entrée 100k TDA2020


hp
1R
4R
3,3k
0,1µF
0,1µF 100µF
4,7µF
-18V
100k

Figure 13-13: (Document de SGS / ATES Corporation)

Amplificateur typique complet page 13-8 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

Caractéristiques principales de la Figure 13-3:


Puissance de sortie de 20 watts dans 4Ω
Gain de 30 dB
Réponse en fréquence de 10Hz à 160kHz
Dissipation thermique de 15W; besoin d'un radiateur de 4,5°C/W maximum.
1,5nF

3,3k
4µH
1,1k

LM12
Entrée

MR752
2,2R 4R
3900µF
1k
+ MR752
3900µF

+
+25V -25V

Figure 13-14: (Document National Semiconductor).

Caractéristiques principales de la Figure 13-14:


Puissance de 50 watts dans 4Ω.
Sensibilité de 3,5 volts.
Réponse en fréquence jusqu'à 80kHz

Amplificateur typique complet page 13-9 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

13.5 Exercices

# 1 - Examiner l'amplificateur suivant.

Figure 13-15 Amplificateur 25W Motorola

a) Identifier les transistors faisant partie des blocs suivants:


Bloc comparateur:_____________
Bloc gain en tension:_______________
Bloc gain en courant: _______________

b) Calculer le gain en tension (dB) de cet amplificateur.


c) Calculer les valeurs suivantes (UBE = 0,6V)
UBT1 = ? UET1 = ? UCT1 = ?
ICT1 = ? UR6 = ? Tension entre R9 et R10 = ?
UBT4 = ? ICT2 = ?

Amplificateur typique complet page 13-10 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 2 - Examiner l'amplificateur suivant.

Figure 13-16 : 35W (Motorola)

a) Identifier les transistors faisant partie des blocs suivants:


Bloc comparateur:_____________
Bloc gain en tension:_______________
Bloc gain en courant: _______________
b) Calculer le gain en tension (dB) de cet amplificateur.
c) Quel est le rôle de T4?
d) Calculer les valeurs suivantes (UBE = 0,6V)
UBT1 = ? UET1 = ? UCT1 = ?
ICT1 = ? UR6 = ? Tension entre R15 et R16 = ?
UR10 = ? ICT4 = ? ICT2 = ?
e) Quel est le rôle de T3?
f) Calculer R8 de sorte à régler le courant du push-pull (IR15 et IR16) à 25mA.

Amplificateur typique complet page 13-11 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

# 3 - Examiner l'amplificateur suivant.

Figure 13-17 : 50W (Delco Radio)

a) Identifier les transistors faisant partie des blocs suivants:


Bloc comparateur:_____________
Bloc gain en tension:_______________
Bloc gain en courant: _______________
b) Calculer le gain en tension (dB) de cet amplificateur.
c) Calculer les valeurs suivantes (UBE = 0,6V)
UBT1 = ? UBT2 = ? UET1 = UET2 = ?
IR3 = IR4 = ? ICT1 = ICT2 = ? Tension entre R13 et R14 = ?
UBT6 = ? ICT3 = ?

Amplificateur typique complet page 13-12 OFPPT/TECCART


Royaume du Maroc

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

Cours 2
Circuits Électroniques
Résumé de Théorie

Première Année
Programme de Formation des Techniciens Spécialisés en
Électronique

DIRECTION DE LA RECHERCHE ET INGENIERIE DE LA FORMATION


Septembre 1995
TABLE DES MATIÈRES

14. PRÉAMPLIFICATEURS 14-1

14.1 Contrôle de tonalité 14-1


14.1.1 Simple 14-1
14.1.2 Gyrateur d'impédance 14-2
14.1.3 Cas du gyrateur #1: 14-3
14.1.4 Cas du gyrateur #2 14-3
14.1.5 Le modèle Baxandal 14-3
14.1.6 Égalisation RIAA 14-4

14.2 Exercice 14-5


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

14. Préamplificateurs
Un préamplificateur peut jouer plusieurs rôles. Le premier est d'amener le signal de la
source à un niveau acceptable pour l'amplificateur de puissance; d'où le nom de
préamplificateur. Les préamplificateurs modernes sont largement composés
d'amplificateurs opérationnels ou de circuits les imitant.
Le deuxième rôle est d'ajuster le son selon le désire de l'usager. On connaît les contrôles
du volume, des graves, des aiguës, de la balance et de la correction physiologique.
Le troisième rôle, qui commence à disparaître, est l'égalisation RIAA. C'est un standard
d'enregistrement établi afin de minimiser l'espace pris par les sillons et les bruits de
frottement d'un disque de vinyle.

14.1 Contrôle de tonalité

14.1.1 Simple

Z sortie
P1
Entrée Sortie

C1

Figure 14-1
Ce contrôle, appelé "TONE", agit seulement sur les hautes fréquences. On choisit un
potentiomètre P1 à progression logarithmique (ou audio) généralement dix fois plus élevé
en valeur que Z sortie. C1 est déterminé par la valeur de la fréquence de coupure, qui est
d'ordinaire 1kHz, lorsque le potentiomètre est ajusté à 0 Ω. Ce contrôle est dit passif car il
ne contient aucun élément semi-conducteur actif tels des transistors ou des amplificateurs
opérationnels.

Les préamplificateurs page 14-1 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

14.1.2 Gyrateur d'impédance


Voici un contrôle de tonalité de type actif. Le principe de base est d'influencer la boucle
de contre-réaction avec des composantes réactives et un potentiomètre.
R1
Sortie
Entrée P1 P2

R2
R3 R4
P1: graves
P2: aiguës
L C

Figure 14-2
Dans le montage de la Figure 14-2:
R1 = R2
L'augmentation:
Av = 20 x log (R2 / R3 + 1) (graves)
Av = 20 x log (R2 / R4 + 1) (aiguës)
La coupure:
Av = 20 x log (R3 / (R3 + R1)) (graves)
Av = 20 x log (R4 / (R4 + R1)) (aiguës)
Av (dB) pentes de ±6dB/oct.

+12dB
augmentation
fréq.
coupure
-12dB
fcb f méd. fch

250 1k 4k

Figure 14-3: Contrôle usuel de la tonalité.

C = 1 / (2 x π x fch x R4)
L = R3 / (2 x π x fcb)
L'utilisation d'une bobine est souvent impossible à cause de la dimension physique de
celle-ci. On doit simuler électroniquement la bobine avec un circuit qu'on nomme un
gyrateur d'impédance.

Les préamplificateurs page 14-2 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

RE
R3

CG
R1
OU
L

de la figure RG
CG
#16 R2

#1 #2

Figure 14-4

14.1.3 Cas du gyrateur #1:


R3 = RE
L = RE x RG x CG
RG = 100 x RE

14.1.4 Cas du gyrateur #2


R3 = R1 + R2
L = R1 x R3 x CG
R1 = R2

14.1.5 Le modèle Baxandal


Ce modèle est courant parce qu'il ne met en oeuvre qu'un seul amplificateur opérationnel
afin de pouvoir contrôler les graves comme les aiguës. En effet, il ne se trouve pas le
besoin de faire l'usage d'un gyrateur. Il est donc plus économique à produire.

R1 C1 22nF R1

27k R3 100k 27k


Graves
Entrée
Sortie

Aiguës
R2 C2 R4 C2 R2

4,7k 4,7nF 25k 4,7nF 4,7k


Figure 14-5

fcb = 1 / (2 x π x R1 x C1)
fch = 1 / (2 x π x R2 x C2)

Le montage Baxandal est inverseur.

Les préamplificateurs page 14-3 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

14.1.6 Égalisation RIAA


La courbe RIAA est une modification apportée au signal enregistré sur le disque afin
d'aller à l'encontre de deux problèmes:
1) Le chevauchement des sillons aux basses fréquences;
2) La présence de bruits de frottements, la plupart étant dans les hautes fréquences.
Ces problèmes viennent de l'utilisation de circuits magnétiques pour graver le disque. Le
déplacement du burin graveur est élevé aux basses fréquences et faible aux hautes
fréquences. Les signaux graves prennent alors plus de place sur le disque et les signaux
aiguës se perdent dans le bruit. Afin de compenser, on diminue à l'enregistrement les
fréquences graves et on augmente les fréquence aiguës. Lors de la lecture d'un disque, le
préamplificateur aura donc comme travail d'amplifier de nouveau les graves et d'atténuer
les aiguës. Ainsi, il faut que le préamplificateur obéisse à la courbe de la Figure 14-6.

dB

Courbe de décodage
RIAA

20dB

20dB

10 100 1k 10k 100k


50 500 2,1k 21k
Hz

Figure 14-6

Les préamplificateurs page 14-4 OFPPT/TECCART


Résumé de Théorie Circuits Électroniques

La Figure 14-7 montre un décodeur RIAA classique.

R1 et C2 éliminent les hautes fréquences indésirables au dessus de 21kHz.


R2 détermine Z entrée.
R3 et R5 donnent le gain de 42dB à basse fréquence.
C3, lorsque sa réactance vaut R3 (56k), on obtient la fréquence de coupure de 50Hz.
R4 limite la baisse du gain à 22dB.
Quand XC4 vaut 56k // 6,8k on obtient la fréquence de coupure à 2,1kHz.
Z entrée vaut 50k.
LM833D
C1 R1
ou LT1028A

5µF 3,3k 2,2nF


R2
47k R3 56k

R4 C3
R5 470R
100µF
6,8k 57nF

C4 12nF
Figure 14-7

14.2 Exercice

# 1 - Examiner le circuit de contrôle de tonalité suivant.

Entrée
3,6k Sortie
10k 10k
gyrateur d'impédance P1 P2

470pF
1,2k
3,6k
1,2k
P1: graves (Bass)
1,3M P2: aiguës (Treble)
33nF

a) Que valent, en décibels, le gain minimum et maximum de ce contrôle de tonalité?


b) Quelle valeur de résistance et de bobine en série représente le gyrateur d'impédance?
c) Que vaut fcb?
d) Que vaut fch?

Les préamplificateurs page 14-5 OFPPT/TECCART

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