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UNIVERSITE DE CONSTANTINE 3 SALAH BOUBNIDER

DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME


FACULTE D’ARCHITECTURE

MASTER DESIGN ET ENVIRONNEMENT URBAIN

L’HISTOIRE DU
DESIGN :
CONCEPTS ET NOTIONS
INTRODUCTIVES
Cours Master I

Octobe 2023
Table des matières
I. Le Design : naissance et étymologie.................................................................................................. 2
1. Aux origines du concept.................................................................................................................. 2
2. Etymologie et définitions : ............................................................................................................. 3
II. La notion de style : ............................................................................................................................... 5
1. Définition .......................................................................................................................................... 5
2. Étymologie ........................................................................................................................................ 5
3. Aperçu................................................................................................................................................ 5
4. Histoire du concept ......................................................................................................................... 6
5. Style et psychologie ........................................................................................................................ 8
6. En beaux-arts ................................................................................................................................... 8
7. Domaine académique...................................................................................................................... 8
8. Style individuel ................................................................................................................................ 9
III. L’école le groupe et le mouvement ............................................................................................. 10
1. L’école ............................................................................................................................................. 10
2. Le groupe ........................................................................................................................................ 10
3. Le mouvement................................................................................................................................ 11
IV. Histoire et périodisation .............................................................................................................. 11
1. Époque historique : définition ..................................................................................................... 11
2. Périodisation classique en France .............................................................................................. 11
3. École anglo-saxonne et allemande ............................................................................................. 12

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I. Le Design : naissance et étymologie
1. Aux origines du concept
L’origine du design n’est pas identifiable en un point unique. Tout comme l’histoire du design,
elle ne répond pas à une forme monolithique et linéaire, mais relève plutôt d’un faisceau
international complexe de pensées et de productions différentes et parfois contradictoires. C’est
pour cette raison qu’il semble peu pertinent de commencer l’histoire du design par un objet,
aussi génial et déterminant soit-il.

Une majorité des histoires du design situent les débuts de la discipline au moment de la
révolution industrielle. L’utilisation massive de la machine, l’automatisation et sa contrepartie,
la standardisation modifient considérablement les modes de production et de consommation et
font émerger des questions qui n’avaient jusque là pas lieu d’être.

Ce repère, largement partagé, est cependant discutable, car on peut aussi dire que le « design »
(au sens de conception) existait bien avant la révolution industrielle et même depuis que les
hommes ont fabriqué leurs premiers outils.

La plupart des historiens font remonter la naissance du design au moment de la révolution


industrielle :

• Stéphane Laurent, Chronologie du design, 1999 (commence en 1740)


• Jocelyn de Noblet, Introduction à l’histoire de l’évolution des formes industrielles
de 1920 à aujourd’hui, 1974.
• Alexandra Midal, Design, introduction à l’histoire d’une discipline, 2009.
• Bernard Stiegler, « Quand s’usent les usages, un design de la responsabilité ? »,
entretien avec Catherine Geel, Azimuts n°24, 2004.

D’autres se posent la question, comme Raymond Guidot ou Ettore Sottsass, d’autres encore, le
regrettent, comme Andrea Branzi*, d’autres enfin affirment qu’il faut remonter bien au delà
comme Victor Margolin

2
« L’histoire du design elle-même est toujours restreinte à ce qu’on appelle le design industriel,
c’est-à-dire cette activité particulière de création et de production née dans le contexte de la
révolution industrielle, et caractérisée par la production en série et l’utilisation de technologies
avancées. L’histoire du design commencerait donc au cours du XXe siècle et exclurait
totalement les trois millénaires antérieurs. […] En séparant l’histoire du design et l’histoire
(bien plus ancienne) des objets, on sépare aussi les évènements de l’histoire qui les a précédés,
asséchant ainsi les composantes anthropologiques et les traditions qui sont le plancton au milieu
duquel évoluaient les objets anciens et qui constitue le liquide amniotique dans lequel les objets
contemporains se forment et ancrent leur indiscutable capacité d’attraction sur tous les marchés
du monde. » (2007/2009, p. 10)

• Andrea Branzi, Qu’est-ce que le design ?, Gründ, 2009, p. 9-10. Le texte complet
de l’introduction est disponible en suivant ce lien.
• Stéphane Vial (Le Design, 2015), de son côté, constate ce repère commun mais en
propose un autre, qui est celui de la naissance du projet, à la Renaissance.

Il faut noter cependant que, même quand le repère de la révolution industrielle est partagé, tous
les auteurs n’ont pas exactement la même interprétation des faits.

Un autre aspect important des origines du design est aussi celui de sa géographie. Le design est
en effet souvent envisagé quasi exclusivement comme un phénomène occidental. Victor
Margolin, dans son Introduction à l’Histoire Mondiale du Design, tend à corriger cette
approche.

On pourrait dire que le design en tant que processus de conception existe depuis que l’homme
fabrique des objets mais que c’est au moment de la révolution industrielle que se forme sa
pensée, s’énoncent ses principes et sa définition.

2. Etymologie et définitions :
Le mot a un sens beaucoup plus étendu en anglais qu’en français par exemple (il est l’attribut
d’un meuble ou d’un vêtement, le plan et la conception d’une chose, le style ou l’esthétique
d’une chose, un dessin ou un croquis d’étude, un motif décoratif, et enfin l’intention — le
dessein — de faire quelque chose).

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Bref, sa traduction en français donne souvent le mot « conception » ou « concevoir », ce qui
ôte au mot son sens étymologique premier qu’il a conservé en anglais.

Le mot design vient du latin « designare » (marquer d’un signe, dessiner) — que l’on retrouve
en français dans le verbe « désigner ».

Pour percevoir l’importance du dessin à la Renaissance et sa signification, la lecture de


l’ouvrage de Giorgio Vasari, artiste, collectionneur et historien, les Vite de’piu eccellenti
Pittori, Scultori ed Architettori édité en 1550, puis une seconde fois en 1568, est riche
d’enseignement. Vasari écrit au sujet du dessin qu’il qualifie de « père de nos trois arts » : «
Celui-ci est comme la forme ou idée de tous les objets de la nature, toujours originale dans ses
mesures […]. De cette appréhension se forme un concept, une raison engendrée dans l’esprit
par l’objet, dont l’expression manuelle se nomme dessin ». Et plus loin : « Celui qui maîtrise la
ligne atteindra la perfection en chacun de ces arts […] ». Pour Vasari, le dessin sert de lien entre
les trois arts majeurs, et c’est par lui que l’artiste visualise une idée. Le terme italien disegno
qui signifie à la fois dessin et projet, ne se traduit en français que par dessin. Dans ce sens, le
terme français correspondant serait plutôt dessein. La langue anglaise, plus précise ici, utilise
deux termes différents, drawing et design.La faisabilité : est-ce utile et réalisable par rapport au
contexte ? (aspect technologique).

VASARI, Giorgio (1511-1574). Le vite e piu eccellenti architetti, pittori, et scultori Italiani.
Florence, Lorenzo Torrentino, 1550.

Les deux dernières langues ont conservé dans ce même mot les sens croisés de « dessin » et «
dessein », l’acte de projeter et celui de donner forme. Pas le français, qui a séparé les deux
notions au XVIIe siècle. Alors que l’anglais et l’italien avaient gardé le mot design, le français
a utilisé des tas d’autres mots pour essayer de dire la même chose : « arts industriels », « arts
appliqués », « esthétique industrielle », jusqu’au magnifique « stylique » de 1994. En réalité, le
terme est couramment utilisé en français depuis les années 60, mais son usage laisse prévaloir
l’idée du style et de l’apparence esthétique sur celle de la conception, ce qui entraîne bien des
incompréhensions sur la pratique et l’enseignement du design

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II. La notion de style :
1. Définition
Dans les arts visuels, le style est une « … manière distinctive qui permet le regroupement des
œuvres en catégories apparentées » ou « … tout moyen distinctif, et donc reconnaissable, dans
lequel un acte est accompli ou un artefact fait ou doit être effectué et fait « . Il se réfère à
l’apparence visuelle d’une œuvre d’art qui la relie à d’autres œuvres du même artiste ou d’une
même période, formation, lieu, «école», mouvement artistique ou culture archéologique: «La
notion de style a longtemps été le principal mode de classification des œuvres d’art de
l’historien de l’art, il sélectionne et façonne l’histoire de l’art par style ».

Le style est souvent divisé dans le style général d’une période, d’un pays ou d’un groupe
culturel, d’un groupe d’artistes ou d’un mouvement artistique, et du style individuel de l’artiste
dans ce style de groupe. Les divisions au sein des deux types de styles sont souvent faites,
comme entre «early», «middle» ou «late». Chez certains artistes, comme Picasso par exemple,
ces divisions peuvent être marquées et faciles à voir, dans d’autres elles sont plus subtiles. Le
style est vu comme habituellement dynamique, dans la plupart des périodes changeant toujours
par un processus graduel, bien que la vitesse de ceci varie considérablement, entre le
développement très lent typique de l’art préhistorique ou art égyptien ancien aux changements
rapides dans les styles modernes d’art. Le style se développe souvent en une série de sauts, avec
des changements relativement soudains suivis par des périodes de développement plus lent.

Après avoir dominé la discussion académique dans l’histoire de l’art au XIXe et au début du
XXe siècle, l’histoire de l’art de style a été attaquée de plus en plus au cours des dernières
décennies et de nombreux historiens d’art préfèrent éviter les classifications stylistiques.

2. Étymologie
Le mot style vient du latin stilus, une crevaison que les Romains avaient l’habitude d’écrire.
Mais en grec stilo signifie colonne, et puisque la colonne était l’élément le plus singulier et le
plus personnalisé de l’architecture, on peut dire que le mot style était à l’origine la façon dont
la littérature ou l’architecture était faite.

3. Aperçu
Toute œuvre d’art est en théorie susceptible d’être analysée en termes de style; ni les périodes
ni les artistes ne peuvent éviter d’avoir un style, sauf par incompétence complète, et inversement
on ne peut pas dire que les objets naturels ou les visions ont un style, car le style ne résulte que
des choix faits par un créateur. Que l’artiste fasse un choix conscient de style ou puisse identifier
son propre style, peu importe. Les artistes des sociétés développées récentes ont tendance à être
très conscients de leur propre style, sans doute trop conscient, alors que pour les artistes
antérieurs, les choix stylistiques étaient probablement «largement inconscients».

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La plupart des périodes stylistiques sont identifiées et définies plus tard par les historiens de
l’art, mais les artistes peuvent choisir de définir et nommer leur propre style. Les noms de la
plupart des styles plus anciens sont l’invention d’historiens de l’art et n’auraient pas été compris
par les praticiens de ces styles. Certains sont originaires de termes de dérision, y compris
gothique, baroque et rococo. D’autre part, le cubisme était une identification consciente faite
par quelques artistes; le mot lui-même semble provenir de critiques plutôt que de peintres, mais
a été rapidement accepté par les artistes.

L’art occidental, comme celui de certaines autres cultures, notamment l’art chinois, a tendance
à faire revivre par intermittence des styles «classiques» du passé. Dans l’analyse critique des
arts visuels, le style d’une œuvre d’art est généralement traité différemment de son
iconographie, qui couvre le sujet et le contenu de l’œuvre, bien que pour Jas Elsner, cette
distinction ne soit «pas, n’importe quel exemple concret, mais il s’est montré rhétoriquement
extrêmement utile « .

4. Histoire du concept
La critique d’art classique et le peu d’écrits médiévaux sur l’esthétique n’ont pas beaucoup
développé le concept de style en art, ni d’analyse, et bien que les auteurs de la Renaissance et
du Baroque s’intéressent beaucoup à ce que nous appelons style, ils n’ont pas développé théorie
cohérente de celui-ci, au moins en dehors de l’architecture. Giorgio Vasari a présenté un exposé
extrêmement influent mais très interrogé sur le développement du style dans la peinture
italienne (principalement) de Giotto à sa propre période maniériste. Il a mis l’accent sur le
développement d’un style florentin basé sur le dessin disegno ou ligne plutôt que sur la couleur
vénitienne. Avec d’autres théoriciens de la Renaissance comme Leon Battista Alberti, il
poursuit les débats classiques sur le meilleur équilibre de l’art entre la représentation réaliste de
la nature et l’idéalisation de celle-ci; ce débat devait se poursuivre jusqu’au 19ème siècle et
l’avènement du modernisme.

Le théoricien du néoclassicisme, Johann Joachim Winckelmann, analysa les changements


stylistiques de l’art classique grec en 1764, les comparant étroitement aux changements de l’art
de la Renaissance, et « Georg Hegel codifie l’idée que chaque période historique aura un style
typique ». très longue ombre sur l’étude du style. Hegel est souvent attribué à l’invention du
mot allemand Zeitgeist, mais il n’utilise jamais le mot, bien que dans Lectures on the
Philosophy of History, il utilise la phrase der Geist seiner Zeit (l’esprit de son temps), écrivant
« no man peut surpasser son propre temps, car l’esprit de son temps est aussi son propre esprit.
»

Construire des schémas des styles d’époque de l’art et de l’architecture historiques était une
préoccupation majeure des chercheurs du 19ème siècle dans le nouveau domaine de l’histoire
de l’art, principalement germanophone, avec des écrivains importants sur la théorie du style,
notamment Carl Friedrich von Rumohr, Gottfried Semper, et Alois Riegl dans son Stilfragen
6
de 1893, avec Heinrich Wölfflin et Paul Frankl poursuivant le débat au XXe siècle. Paul
Jacobsthal et Josef Strzygowski font partie des historiens de l’art qui ont suivi Riegl en
proposant de grands schémas traçant la transmission d’éléments de styles à travers de grandes
plages de temps et d’espace. Ce type d’histoire de l’art est également connu comme le
formalisme, ou l’étude des formes ou des formes dans l’art.

Semper, Wölfflin et Frankl, et plus tard Ackerman, ont eu des antécédents dans l’histoire de
l’architecture, et comme beaucoup d’autres termes pour les styles d’époque, « Roman » et «
Gothique » ont été inventés pour décrire les styles architecturaux. plus clair et plus facile à
définir, notamment parce que le style dans l’architecture est plus facile à reproduire en suivant
un ensemble de règles que le style dans l’art figuratif comme la peinture. Les termes utilisés
pour décrire les périodes architecturales ont souvent été ensuite appliqués à d’autres domaines
des arts visuels, et plus largement encore à la musique, la littérature et la culture générale.

En architecture, le changement stylistique suit souvent, et est rendu possible par, la découverte
de nouvelles techniques ou matériaux, de la voûte gothique à la construction moderne en métal
et en béton armé. L’évolution de la stylistique dans d’autres domaines comme la peinture ou la
poterie répond aussi à de nouvelles possibilités techniques, ou a son propre élan à développer
(les kunstwollen de Riegl), ou un grand débat dans l’histoire de l’art et l’archéologie. les
changements en réponse aux facteurs sociaux et économiques affectant le clientélisme et les
conditions de l’artiste, comme la tendance actuelle tend à le souligner, en utilisant des versions
moins rigides de l’histoire de l’art marxiste.

Bien que le style ait été bien établi comme élément central de l’analyse historique de l’art, le
considérer comme le facteur dominant de l’histoire de l’art était tombé en désuétude à la fin de
la seconde guerre mondiale. réaction contre l’accent mis sur le style; pour Svetlana Alpers,
«l’invocation normale du style dans l’histoire de l’art est en effet une affaire déprimante». Selon
James Elkins, «à la fin du XXe siècle, les critiques de style visaient à réduire davantage les
éléments hégéliens du concept tout en le conservant sous une forme plus facilement
contrôlable». Meyer Schapiro, James Ackerman, Ernst Gombrich et George Kubler (La forme
du temps: Remarques sur l’histoire des choses, 1962) ont apporté des contributions notables au
débat, qui a également attiré sur des développements plus larges dans la théorie critique. En
2010, Jas Elsner l’exprime plus clairement: « Pendant presque tout le 20ème siècle, l’histoire
de l’art de style a été le roi indiscutable de la discipline, mais depuis les révolutions des années
70 et 80, le roi est mort ». explore les voies par lesquelles « l’histoire de l’art de style » reste
vivante, et son commentaire serait difficilement applicable à l’archéologie.

L’utilisation de termes tels que Counter-Maniera semble être en déclin, car l’impatience avec
de tels «labels de style» se développe parmi les historiens de l’art. En 2000, Marcia B. Hall,
éminente historienne de l’art de la peinture italienne du XVIe siècle et maîtresse de Sydney
Joseph Freedberg (1914-1997), qui a inventé le terme, a été critiquée par un critique de son
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After Raphael: Peinture en Italie centrale dans le Sixteenth Century pour son «défaut
fondamental» de continuer à utiliser ce terme et d’autres termes, malgré une «Note sur les
étiquettes de style» apologétique au début du livre et une promesse de garder leur utilisation au
minimum.

5. Style et psychologie
Le psychologue comportemental Colin Martindale, qui a proposé une théorie évolutionniste
basée sur les principes darwiniens, a tenté récemment de créer une théorie pour expliquer le
processus qui conduit au changement de style artistique plutôt que de simplement les décrire et
les catégoriser. Cependant, on ne peut pas dire que cela ait gagné beaucoup de soutien parmi
les historiens de l’art.

6. En beaux-arts
Le style est le terme général qui désigne traditionnellement les caractéristiques communes
d’une époque ou les œuvres d’un artiste. C’est un outil d’abstraction et d’idéalisation, dérivé
d’œuvres d’art individuelles, pour classifier et systématiser la diversité de l’art et décrire des
traits distinctifs qui sont cohérents entre les œuvres d’art. Grâce à cette assignation à un certain
style ou – comme une différenciation supplémentaire au sein d’un style – une direction de style
des travaux correspondants sont différenciés des autres et ainsi une direction par des critères
scientifiques appropriés peut être établie.

Dans une époque (style d’époque), il existe des différences selon les pays et les régions. Même
le travail d’un seul artiste montre, malgré toutes les similitudes avec le style de son temps et les
particularités de sa nation qui composent son style personnel (style individuel). Après le stade
de développement on différencie historiquement dans l’époque ainsi que dans le style individuel
les phases précoces, hautes et tardives, qui développent encore certaines tendances. Par
exemple, la surcharge est typique de la dernière phase d’une époque.

7. Domaine académique
Dans le domaine académique de l’histoire de l’art, les styles artistiques sont explorés par la soi-
disant stylistique. Dans l’histoire de l’art contemporain, le pluralisme des styles au sein d’une
époque ou dans le travail d’un artiste est de plus en plus étudié et mis en relation avec des
contextes historiques, sociaux et communicatifs. Les styles sont analysés non seulement comme
des critères d’ordre formels et abstraits d’un groupe d’œuvres d’art, mais aussi comme des
porteurs de sens délibérément choisis: par exemple, des édifices représentatifs du gothique ont
également été créés sous les formes d’une époque révolue comme Romanesqueto souligner (ou
même prétendre) l’importance historique du constructeur. Le concept traditionnel du style de
l’époque unifiée est donc de plus en plus remis en question.

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8. Style individuel
L’histoire de l’art traditionnel a également mis l’accent sur le style individuel d’un artiste: «la
notion de style personnel – que l’individualité peut être exprimée non seulement dans la façon
dont un artiste dessine, mais aussi dans les caricatures stylistiques d’un auteur. exemple) – est
peut-être un axiome des notions occidentales d’identité « . L’identification des styles
individuels est particulièrement importante dans l’attribution des œuvres aux artistes, ce qui est
un facteur dominant dans leur évaluation pour le marché de l’art, surtout pour les œuvres de la
tradition occidentale depuis la Renaissance. L’identification du style individuel dans les œuvres
est «essentiellement assignée à un groupe de spécialistes dans le domaine connu sous le nom
de connaisseurs», un groupe qui se concentre dans le commerce et les musées d’art, souvent
avec des tensions entre eux et la communauté des historiens d’art académiques.

L’exercice du savoir-faire est en grande partie une question d’impressions subjectives difficiles
à analyser, mais aussi une question de connaissance des détails de la technique et de la «main»
des différents artistes. Giovanni Morelli (1816 – 1891) fut l’un des pionniers de l’étude
systématique des détails diagnostiques mineurs qui révélaient les sténographies et les
conventions peu conscients des artistes pour représenter, par exemple, les oreilles ou les mains,
dans les anciennes toiles occidentales. Ses techniques ont été adoptées par Bernard Berenson et
d’autres, et ont été appliquées à la sculpture et à de nombreux autres types d’art, par exemple
par Sir John Beazley à la peinture de vase Attic. Les techniques personnelles peuvent être
importantes dans l’analyse du style individuel. Bien que la formation des artistes ait été avant
le modernisme essentiellement imitative, en s’appuyant sur des méthodes techniques
enseignées, apprises en tant qu’apprenti dans un atelier ou plus tard en tant qu’étudiant dans
une académie, il y avait toujours place pour la variation personnelle. L’idée de «secrets»
techniques étroitement gardés par le maître qui les a développés, est un topos de longue date
dans l’histoire de l’art, du récit probablement mythique de Vasari à Jan Van Eyck aux habitudes
secrètes de Georges Seurat.

Cependant, l’idée de style personnel n’est certainement pas limitée à la tradition occidentale.
Dans l’art chinois, il est tout aussi profondément ancré, mais traditionnellement considéré
comme un facteur dans l’appréciation de certains types d’art, surtout la calligraphie et la
peinture lettrée, mais pas d’autres, comme la porcelaine chinoise; une distinction souvent
observée dans les arts dits décoratifs en Occident. La peinture chinoise a également permis à
l’artiste d’exprimer ses opinions politiques et sociales beaucoup plus tôt que ce qui est
normalement observé en Occident. La calligraphie, également considérée comme un art dans
le monde islamique et en Asie de l’Est, apporte une nouvelle dimension au style personnel;
l’idéal de la calligraphie occidentale tend à supprimer le style individuel, tandis que la
graphologie, qui s’appuie sur elle, se considère comme une science

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III. L’école le groupe et le mouvement
1. L’école
On a appelé école, en peinture, non seulement ceux qui ont travaillé dans l'atelier d'un Maître,
mais ceux qui s'en inspirent et travaillent dans sa manière ; et ensuite, dans tous les arts,
l'ensemble de ceux qui suivent les mêmes principes, cultivent le même style, usent de
techniques analogues. Mais la différence entre une école et un mouvement, une tendance, ou.
un groupe, est que dans le concept d'école il entre toujours l'idée d'une relation de maître à
disciple, même si le maître n'est pas à proprement parler une personne, mais plusieurs
personnes, ou un principe, ou une tradition. Parfois il y a effectivement un enseignement donné,
et même des écoles peuvent se caractériser par une certaine façon de former les artistes; ainsi
on parle, en danse, de l'école française ou l'école russe. Parfois, en dehors de tout enseignement,
le maître est celui dont l'œuvre a été une source d'inspiration pour d'autres; écrivains ou artistes,
qui sollicitent même son jugement ou ses conseils; tel a été le rôle de Leconte de Lisle dans
l'école parnassienne, Parfois le maître n'agit que par son seul exemple ; mais il y a école si cet
exemple a révélé une forme d'art, si l'on s'inspire de son œuvre et si l'on en a tiré des leçons ; il
y a ainsi une école romantique où quelques personnalités marquantes ont fait figure de modèles
et de guides (Lamartine, Hugo ... ). Quand on parle d'école dénommées géographiquement, c'est
qu'il y a eu ou bien une homogénéité due à la formation et aux échanges ainsi qu'à des caractères
stylistiques communs (école florentine, école flamande, en peinture), ou bien déférence
commune envers un même idéal ou une même recherche (« école de Pont-Aven » en peinture),
ou une même tradition comme dans les écoles nationales (« école russe », «école espagnole »
en musique, dans la seconde moitié du XIXe siècle). On a même désigné des écoles par le nom
d'un principe dont elles s'inspirent (« l'école de l'art pour l'art » « l'école du bon sens », « l'école
païenne »), Mais il s'agit toujours d'un groupe lié par une même déférence
spirituelle.L’économie collaborative peut assurément permettre la jouissance de biens de
consommation à un niveau de revenu moindre, tout en contribuant peut-être à réduire la
production puisque de plus en plus de biens existants sont utilisés par un nombre croissant de
gens. Ce constat a de nombreuses implications mais le plus important porte sur la création
d’emplois : si de nouveaux postes sont créés, beaucoup plus sont perdus étant donné que la
production globale en nouveaux produits et biens se trouve réduite.

2. Le groupe
Le terme de groupe, dans l'acception d'un ensemble de personnes unies entre elles par les mêmes
croyances et les mêmes buts, a d'abord été employé en psychologie sociale. Aussi ne parlait-on
pas de groupes artistiques avant le début du XXe siècle. Il y avait des écoles où le maître
enseignait à ses élèves les techniques du métier, ou des cénacles qui réunissaient des hommes
de lettres, des artistes, des philosophes, heureux de partager des opinions communes ou

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d'échanger entre eux leurs croyances personnelles, mais ces réunions ne les engageaient pas
dans une nouvelle conception de leurs œuvres.

Les groupes qui se forment dès le début du XXe siècle se caractérisent par une très grande
conscience de leur rôle en même temps que par une grande activité théorique et une volonté
d'action sur le public. Le phénomène du groupe artistique s'est précipité tout au long du XXe
siècle où l'on voit les groupes se succéder les uns aux autres avec rapidité et affirmer leur
volonté d'œuvrer collectivement.

…Tous ces groupes partagent la même croyance à une force sur-individuelle qui pourrait
transformer le monde. Aussi les voit-on s'adresser au public par de nombreux manifestes où ils
ne se contentent pas de présenter leurs nouvelles idées esthétiques mais où ils déclarent leur
credo philosophique, éthique et politique.

3. Le mouvement
Un mouvement artistique ou littéraire est une tendance commune à un certain nombre de
créateurs, à une époque donnée, et qui les mène dans une même direction. Le mouvement est
moins organisé et délimité que l’école, moins restreint que le groupe ; l'emploi du terme marque
surtout un dynamisme globalisant.

IV. Histoire et périodisation


1. Époque historique : définition
Une époque historique est un laps de temps, de plusieurs années, décennies ou siècles, utilisé
par les historiens pour faciliter leurs travaux et productions, selon des critères ou méthodes
divers, les différentesépoques se suivant en général dans une continuité sur plusieurs siècles.

La périodisation est centrale en histoire. Pour Jacques Le Goff, « ce découpage n'est pas un
simple faitchronologique, il exprime aussi l'idée de passage, de tournant, voire de désaveu vis-
à-vis de la société et desvaleurs de la période précédente »

2. Périodisation classique en France


Depuis le xixe siècle, l'histoire universitairefrançaise est divisée, de manière canonique,
enquatre époques : l'Antiquité, le Moyen Âge, lesTemps modernes (époque moderne) et
l'époquecontemporaine. L'organisation des étudesd'histoire (histoire antique, histoire
médiévale, histoire moderne, histoire contemporaine) suit ce découpage,

Les quatre périodes sont les suivantes :

 L'Antiquité, de l'apparition de l'écriture jusqu'à la mort de Théodose Ier en 395 ou la


chutede l'Empire romain d'Occident en 476 ;

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 Le Moyen Âge, de la mort de Théodose ou de la chute de l'Empire romain
d'occidentjusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs (et la fin de la guerre de Cent
Ans avec labataille de Castillon) en 1453 ou la prise de Grenade (et a fortiori la
découverte del'Amérique) en 1492 ;
 L'Époque moderne, de la prise de Constantinople ou de la prise de Grenade au début
dela Révolution française en 1789 ;
 L'Époque contemporaine, depuis la Révolution française jusqu'à mainte

3. École anglo-saxonne et allemande


D'autres écoles historiques distinguent différemment entre Époque moderne et Époque
contemporaine. Leshistoriens allemands et anglo-saxons, par exemple, considèrent que la durée
de l'histoire contemporaine esttoujours relative au présent. Ainsi ils maintiennent une période
moderne unique depuis la fin du xve siècle,avec en général trois subdivisions :

 l'Époque moderne antérieure, de la fin du xve siècle jusqu'à la chute de l'Ancien


Régimeen 1792 ;
 l'Époque moderne postérieure I (1792-1920), jusqu'au lendemain du traité de Versailles
;
 L’Époque moderne postérieure II (depuis 1920), des années 1920 jusqu'à nos jours.

L'historiographie américaine a notamment proposé le concept de l'« age of revolutions » (l'âge


des révolutions) entre 1760 et 1840, tandis que l'historiographie allemande s'appuie sur le
concept de Sattelzeit (« temps-charnière ») proposé en 1972 par Reinhart Koselleck pour
désigner la période de 1750 à 1850.Le terme histoire contemporaine est à l'étranger une
dénomination très relative qui comprend toujours les six à huit décennies qui précèdent le
temps présent. En raison de l'élargissement du champ de la discipline historique, aux quatre
périodes de l'histoire classique, il convient d'ajouter :

 La préhistoire, de l'apparition de l'homme jusqu'à l'émergence des premières


civilisations ;
 La protohistoire : c'est la période pendant laquelle une civilisation ne possède pas encore
d’écriture mais apparaît déjà dans les écrits d'autres civilisations. Il s'agit en effet, des
civilisations postérieures à l'invention de l'écriture mais n'en faisant pas usage ; par
exemple, les Celtes, certaines civilisations précoloniales de l'Afrique noire ou les
Amérindiens entrent dans cette « période ».

Depuis les années 2000, l'histoire se structure de plus en plus autour des aires culturelles qui
ont chacune leur périodisation propre.

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Sources
• https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/56712#:~:text=Le%20mouvement%20
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• https://www.hisour.com/fr/art-style-36070/
• https://www.articule.net/histoire-et-theorie-du-design-i/
• https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sp%C3%A9cial:DownloadAsPdf&page=%
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