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"Le système de santé camerounais s’articule autour de trois sous-secteurs :

 Un sous-secteur public constitué des hôpitaux publics et des structures sanitaires sous
tutelle d’autres départements ministériels (Ministères de la Défense, Ministère de l’Emploi,
du Travail et de la Prévoyance Sociale, Ministère en charge de l’Education Nationale.

 Un sous-secteur privé à but non lucratif (confessions religieuses, associations et diverses


organisations non gouvernementales) et celles à but lucratif.

 Un sous-secteur de la médecine traditionnelle qui est une composante importante du


système et que l’on ne saurait ignorer.

Ce système est par ailleurs structuré en trois niveaux de santé dont chacun dispose de structures
administratives, formations sanitaires et structures de dialogue :

Niveau central (ou national)

Il est constitué des structures de conception, de coordination et d'encadrement de la politique sanitaire


ainsi que des actions de santé d'envergure nationale.
L’administration centrale est composée d’un Secrétariat général, autorité de coordination de l’action
administrative du Ministère de la Santé, de Directions centrales, de Divisions spécifiques, des Projets
et Programmes spécialisés.
On retrouve également à ce niveau des institutions d’appui et des établissements de soins de
référence.
Les Institutions d'Appui se composent comme suit :

 La Centrale Nationale d'Approvisionnement en Médicaments Essentiels (CENAME)


 Le Laboratoire National de Contrôle de Médicaments (LANACOME) ;
 Le Comité National d'Epidémiologie (CNE)
 Le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) ;

Les établissements de soins de référence nationale se répartissent en 3 catégories :

 Première catégorie: les hôpitaux généraux et le CHU ;


 Deuxième catégorie : l’Hôpital Central de Yaoundé, l'Hôpital Jamot de Yaoundé et l'Hôpital
Laquintinie de Douala (HLD) ;
 Troisième catégorie : cette catégorie regroupe certaines institutions d'autres ministères, de
niveau régional ou encore de type associatif appuyant les activités du Ministère de la santé
publique.

Niveau intermédiaire (régional)


Il est constitué de délégations régionales, structures d'appui technique et de coordination pour les
districts de santé, des hôpitaux régionaux et assimilés et des structures de formations paramédicales.
Chaque région sanitaire compte au moins une structure de formation paramédicale pour former soit
des aides-soignants soit des infirmiers.
L'approvisionnement en médicament des infrastructures sanitaires est assuré à ce niveau par une
structure plus ou moins autonome, le Centre d'Approvisionnement Pharmaceutique Régional (CAPR).

Niveau périphérique (District de santé)


Il est composé des Districts de santé. Le District de santé est structuré comme suit :

 a/ un service de santé de district


 b/ un réseau d'aires de santé chargé de la couverture en soins de santé de base des
populations desservies par ces aires de santé.

L'aire de santé constitue une zone bien définie comprenant un ou plusieurs villages ou quartiers, et
desservie par une ou plusieurs infrastructures sanitaires (publiques et/ou privées) de base, encore
appelées Centre de Santé Intégrés(CSI). La gestion de l'aire de santé repose sur des structures de
dialogue (entre prestataires et bénéficiaires de soins), et de participation communautaire en matière
de santé.
Source : Cadre conceptuel du D/S viable révisé (MSP)

Évolution du budget national et de celui du ministère de la Santé (en milliers de Fcfa)


% budget %
Années Budget national Budget MSP
national croissance

2007 2 251 000 000 105 266 000 4,67

2005 1 721 000 000


2004 1 529 845 656 55 250 734 3,6

2003 1 476 103 929 51 520 103 3,5

2002 1 451 933 044 46 483 639 3,2

2001 1 376 738 328 41 296 683 3,0

2000 1 386 574 517 51 560 926 3,7

1999 1 240 516 706 34 850 037 2,8

1997 1 214 750 000 31 322 000 2,8 23

1996 727 280 000 24 018 000 3,3 23

1995 682 000 000 22 230 000 3,26 7

1994 581 000 000 22 523 000 3,88 -1

1993 576 000 000 28 169 093 4,89 -25

1992 573 600 000 29 886 000 5,21 -6

1991 572 000 000 25 087 000 4,39 16

1990 550 000 000 28 011 574 5,09 -12

1989 600 000 000 30 964 340 5,16 -11

1988 600 000 000 27 471 176 4,58 11

1987 650 000 000 30 636 420 4,7 -12

1986 800 000 000 38 081 585 4,76 -24

1985 740 000 000 36 848 534 4,98 3

1984 620 000 000 31 848 632 5,14 14

1983 520 000 000 24 705 737 4,75 22

1982 410 000 000 20 761 986 5,06 16

1981 310 000 000 14 930 829 4,82 28

1980 246 000 000 12 403 702 5,04 17


Cameroun : Pourquoi les
hôpitaux camerounais font-ils
peur ?
27 Jan 2017

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De l’immense défaite et de l’humiliation constante que nos dirigeants
entretiennent, la plus inacceptable est sans doute notre incapacité à avoir
chez nous aussi des hôpitaux où nous pouvons aller nous faire soigner en
toute confiance. Nous n’avons même pas été capables d’entretenir les
infrastructures hospitalières que le système colonial nous avait laissées. Et
pourtant dans le domaine de la formation des cadres hospitaliers, le
Cameroun a aujourd’hui de nombreux spécialistes qui font la fierté des
hôpitaux européens ou nord américains. Ils sont partis en raison des
incohérences de l’État phagocyté par la corruption et incapable de valoriser
les métiers liés à la santé de nos populations. Observez bien l’infirmier du
dispensaire du village ou la sage-femme d’une maternité, perdus au fond du
village, pensez-vous que leurs métiers sont valorisés par l’Etat, quand ils se
retrouvent sans médicament en cas de morsure de serpent ou de l’urgence
d’une césarienne en pleine nuit dans des contrées sans route? Le contribuable
camerounais est condamné à se faire soigner dans des dispensaires ou
hôpitaux sans médicaments. Le mal est tel que si un pays étranger offre
demain un hôpital tout neuf avec le matériel nécessaire au Cameroun, il ne
sera même pas entretenu et dans les trois ans qui suivront tout deviendra
méconnaissable. Le malade au Cameroun doit venir avec l'argent et les
médicaments pour être soigné. Le malade doit payer les gangs pour le
chirurgien, les fils et les aiguilles pour les points de sutures et parfois son
matelas pour l’hospitalisation par terre dans un couloir de l’hôpital. Que de
fois n'a-t-on été le témoin proche ou éloigné d'un décès qu'on attribue à une
négligence médicale ou un manquement professionnel grave ? Vous êtes sans
doute au courant qu'un médecin est décédé l'année dernière à l’hôpital
général de Douala, suite d'une négligence médicale, parce que les médecins
demandaient l'argent avant tout traitement. Vous voyez là, un médecin qui a
fuit l'hôpital où il travaille pour aller se faire soigner ailleurs, toujours au
Cameroun. Faites un tour dans les urgences des CHU de Douala, Yaoundé,
pour voir de vos yeux ce qu’est le visage de l’enfer ici bas Ce n’est un secret
pour personne encore moins une hypocrisie pour un touriste qui arrive pour
la première fois au Cameroun. L’état désastreux de certains de nos hôpitaux
et de nos dispensaires constitue l’une des causes de la grande mortalité au
Cameroun, en passant par le manque des appareils médicaux fiables, la
qualité douteuse des médicaments souvent prescrits par les médecins,
l’accueil dans les services hospitaliers etc. Le premier contact du patient avec
l’hôpital ne se passe pas toujours dans de bonnes conditions. Les visages
crispés des infirmières et des comportements frisant le mépris sont servis la
plupart du temps aux malades. Pour un moindre service, il faut corrompre,
du vigile jusqu’au vendeur du ticket d’accès, tout se « négocie ». Dans les
campagnes et même dans certaines de nos cités, on découvre la précarité, la
misère et la saleté dans nos unités hospitalières. Si ce n’est pas de l’eau
potable qui fait défaut, ce sera le manque d’électricité. A Douala par exemple,
on a peu de lits dans les hôpitaux publics. Ainsi, les malades sont choisis par
degrés divers. Les malades se plaignent des discriminations et des attitudes
pas toujours avenantes. " Lorsque le patient arrive on ouvre un dossier. Si le
cas est urgent, il bénéficie d’un pack en deuxième intention, mais en réalité,
il n’y a pas de pack aux urgences et les familles doivent s’en charger. Pour les
plus démunis, on se débrouille ", lance une infirmière. C'est ici que l'on
rencontre des personnels de santé qui, confrontés à des conditions de vie
difficile, sont souvent davantage préoccupés à compléter leurs revenus qu’à
dispenser des soins, à tel point que l’on peut arriver à se demander pourquoi
les patients se rendent encore dans des établissements de soins A
Ngaoundal, on crie au manque de personnel. Le constat s’étend à la quasi
totalité des formations sanitaires publiques et privées du Cameroun : les
personnel manquent, et les malades abondent. Pourtant, les problèmes
responsables de cette crise sont connus. De récentes statistiques font état
d’une répartition de 2 médecins pour 1000 camerounais. Cette statistique
bien que déjà insoutenable sur le papier, prend une portée plus terrifiante sur
le terrain, qu’on soit en zone rurale ou en zone urbaine, dans des
établissements publics ou en clientèle privée. De nombreux hôpitaux publics
du Cameroun sont touchés par le départ des médecins et autres spécialistes
de soins de santé qui vont vers le secteur privé local ou les bureaux des
organisations internationales, installés en Afrique, qui offrent des salaires
plus attractifs. D`autres encore préfèrent aller vers l`Europe et les Etats-Unis
d`Amérique où, selon eux, ils pourraient trouver de meilleures conditions de
travail. Vous n’avez sûrement jamais été dans une salle d’hospitalisation au
Cameroun, à contempler les gestes d’un malade qui se nettoie le cul après
s’être soulagé dans un seau fermé et dissimulé sous son lit. Ça ne prête
aucunement à rire, mais, posez vous la question sur son geste. Il vous
répondra que les toilettes ne fonctionnent plus depuis belle lurette et que
l'eau du robinet ne coule plus. Malheureusement, ce sont les malades qui font
les frais de ces manquements dans nos formations sanitaires. A regarder de
près les souffrances que les patients endurent dans nos hôpitaux, on a
l’impression de l’inexistence de l’Etat. Les personnels hospitaliers, à cause de
la misère, sont devenus des caricatures : paresseux, négligents et
résolument vénaux, comme si être malade suppose forcément que le patient
possède tout-à-coup, des millions à jeter par la fenêtre. Au Cameroun, si tu
es malade et que tu n’as pas l’argent, tu meurs Les sept hôpitaux nationaux,
les plus équipés du pays, et considérés comme des centres de référence, sont
concentrés à Yaoundé et Douala , les deux plus grandes villes du pays
pendant que les autres villes continuent à s’accrocher à des bâtiments
coloniaux avec des équipements approximatifs. Le paludisme tue ainsi que les
maladies liées à l’infection au Vih, à la tuberculose, à l’hypertension etc.… Le
sida continue sa triste besogne pendant que les ARV sont détournés au
niveau du service du ministère de la santé public qui s’occupe de sa
distribution dans l’arrière pays. Jour comme nuit, on ne cesse d’enterrer dans
nos cimetières à cause de la misère, des erreurs médicales, des manques de
soins appropriés etc. Un hôpital n’est quand même pas un camp
d’extermination... Comment comprendre qu'un simple mal de tête puisse
amener quelqu'un à la morgue, quelques heures à peine avoir été conduit
dans l'un des hôpitaux qu'on cite comme de référence au Cameroun?
Certains de nos hôpitaux emprisonnent même les patients.... Tout
simplement parce qu'ils n'ont pu solder une dette, après avoir reçu des soins
Dans les campagnes, les hôpitaux très sales ne sont que des salles de transit
pour la mort donnant ainsi l’image triste d’un pays malade. Comment se faire
hospitaliser par exemple à l’hôpital de district de Bonassama quand il n’y a
pas de lit, de matelas dans les chambres d’hospitalisation ? Comment
parvenir à acheter les médicaments quand on les retrouvent quelques fois à
des prix exorbitants ? Sommes nous en train de vivre dans un pays devenu le
berceau de la mort ? Dans un pays où l'insécurité sanitaire est grandissant,
dans un pays où on meurt à l'entrée des hôpitaux par manque de soins, dans
un pays où les détenteurs du pouvoir et les mieux nantis se soignent plutôt à
l'étranger, les Camerounais n’ont qu’une crainte majeure qui hante les esprits
: celle de tomber malade et de devoir affronter la misère noire des hôpitaux.
Nos contradicteurs, qui n’ont que leurs visions calculatrices et égoïstes
comme buts de vie, chercheront ici des mauvaises intentions dans notre
questionnement. Non, il s’agit ici de réaction légitime sur l'état d'un système
en pleine décrépitude . Nous faisons le pari ici et devant vous que celui qui
fait un tel raisonnement sera perçu chez nous comme un ennemi de l’Etat et
de son gouvernement. La mort pitoyable du président gabonais, le mollah de
Libreville, El Hadj Omar, Albert Bernard Bongo à Barcelone le 08.juin 2009,
fut une honte pour l’Afrique. Voilà quelqu’un qui après plus de 40 ans de
règne n’a même pas été capable de construire un seul hôpital digne de ce
nom dans son pays. Le président Bongo, a pu assister lui-même à sa propre
fin, à la mort de sa femme, à la faillite morale, économique et sociale du
Gabon et à sa propre fin de vie dans des conditions humiliantes dans un
hôpital étranger. Nous ne souhaitons pas que ce soit le cas au Cameroun. Est
ce que nos dirigeants se servent de leçons pour corriger leurs erreurs ? – Le
Président ghanéen, Kwamé Nkrumah est mort le 27 avril 1972 à Bucarest en
Roumanie, d’un cancer de l’estomac, à cette époque il n’exerçait plus de
fonctions officielles. – Le Président algérien, Houari Boumediene, après avoir
été soigné à Moscou, est décédé le 17 décembre 1978 d’une Tumeur
cérébrale, à l’hôpital Moustapha Bacha, d’Alger. – Le président angolais, Dr
Agostino Neto, est lui aussi mort à Moscou officiellement des suites d’une
intervention chirurgicale, le 10 septembre 1979. – Le président guinéen,
Ahmed Sékou Touré, pour respecter la phraséologie révolutionnaire, est mort
sur la table d’opération du Mémorial Hôpital, sur les bords du Lac Erié à
Cleveland dans l’Ohio aux USA. Le 26 mars 1984. Il souffrait d’une déchirure
de l’aorte. – Le Général Seyni Kountché, Président du Niger est mort le 10
novembre 1987, à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris des suites d?une
tumeur cérébrale. – Le 30 novembre 1989, l’ancien président camerounais
Ahmadou Babatoura Ahidjo, meurt en exil à Dakar au Sénégal, d’une
dépression et d’un diabète avancé. – Le 7 décembre 1993 Félix Houphouët-
Boigny, le président de la Côte d’Ivoire meurt officiellement à Yamoussoukro,
après une opération relative à un cancer généralisé de la prostate à l’hôpital
Cochin à Paris en France. – Le 7 septembre 1997, mourrait à Rabat au Maroc,
le Maréchal Mobutu Sésé Séko, ancien président du Zaïre, des suites d’un
cancer généralisé de la prostate, après une opération au CHIV de Lausanne
en Suisse. – Le Muwalimu, Julus Nyéréré, meurt lui le 14 octobre 1999 dans
un hôpital londonien des suites d’une insuffisance rénale Nous arrêtons ici ce
chapelet macabre pour aller à l’essentiel et vous dire que la santé est le bien
le plus précieux des êtres humains et quand on est président, la première des
choses à faire est de donner au pays qu’on dirige un système sanitaire de
qualité, permettant à ses concitoyens de se soigner dans de meilleures
conditions. L’hôpital, comme expression de notre indépendance, est une
réalité de notre temps, le président, Nelson Mandela, qui souffrait d’une
infection pulmonaire avait reçu tous les soins relatifs à sa santé au Mediclinic
Heart Hospital de Pretoria. Le Roi Hassan II du Maroc est mort le 23 juillet
1999, au palais royal de Rabat aux mains d’une équipe médicale Marocaine.
Le président Ghanéen John Atta-Mills est décédé le 12 juillet 2012, à l’hôpital
militaire d’Accra. Nous espérons qu’au Cameroun, un esprit nouveau
émergera, pour mettre l’hôpital au cœur de toutes les préoccupations

Cette plaie qui gangrène les hôpitaux camerounais

Ecrit Par camerbe le 31 May 2014 Publié dans la categorie: A La Une, Actualités, Santé,Société

Dans l’univers hospitalier camerounais, lorsque l’argent n’est pas directement extorqué aux malades par les
infirmiers, les techniciens et les médecins, ces derniers sont simplement détournés vers des cliniques
privées. Ici, les détournement des patients sont monnaie courante. La plupart des infirmiers et des
médecins travaillent en clientèle privée.

La société camerounaise va mal, dit-on. La crise, présente dans tous les secteurs de la vie sociale,
économique et politique, est devenue le lot quotidien. En fait, y a-t-il une vie au Cameroun au-delà de la
crise sanitaire ? Malaise et tensions sociales, paupérisation insidieuse, insoutenable inconfort de la vie en
ville et en campagne,gestion aberrante des ressources naturelles … Vol au-dessus du chaudron
camerounais.

Nous sommes en 2014, dans un pays situé un peu au-dessus de l’équateur, en Afrique centrale : le
Cameroun. Nous nous rendons comme si nous étions des patients dans un dispensaire , puis dans un service
de l’hôpital Laquintinie, tous deux situés à Douala dans la région du littoral.

C’est l’occasion de montrer les difficultés d’une médecine dont le schéma est imprégné par le modèle
occidental, mais qui fonctionne dans les conditions de dénuement total. Le décalage entre l’image que
patients et soignants ont de la médecine – avec le mythe d’un âge d’or colonial et la dure réalité alimente
les frustrations et crée des tensions permanentes entre infirmiers et malades.

A l’entrée de ces centres de santé, on peut lire ceci : ” Dirigez-vous à la caisse “. De quelle caisse s’agit-il
quand on sait que le malade ne dispose pas assez de temps pour accéder les locaux d’un centre de santé ?
Est-ce à dire qu’en cas d’un accident, l’ambulancier (s’il y en a) devra d’abord passer par ce service ?

A l’ hôpital Laquintinie, à l’entrée, le patient doit préparer la monnaie. Il est accueilli par une nuée de
rabatteurs qui lui proposent de le “guider” dans les méandres de l’hôpital, et qui n’hésitent pas, pour le
convaincre de la “qualité” de leur service, à lui faire part de leur propre diagnostic. Ici, tout se monnaie. Un
repos médical vous sera proposé par le rabatteur pour la modique somme de 2 000 F CFA ; on peut
également vous fournir, si besoin, et contre espèces sonnantes, un document antidaté ou un certificat
médical plus vrai que nature… Le rabatteur, véritable cicérone et maître des lieux, vous proposera “son”
médecin, qui se trouve être en consultation dans son “cabinet privé”. Qu’à cela ne tienne, votre guide
pourra vous y conduire, d’autant que ledit “cabinet privé” est situé… dans l’enceinte même de l’hôpital !
Du coup, le médecin vous réclamera des honoraires plus élevés que ceux auxquels vous donne droit votre
carnet hospitalier, puisqu’il s’agit d’une “consultation privée”… Sur la somme perçue par ce médecin, une
commission sera reversée au rabatteur. Hallucinant… Mieux vaut ne pas avoir besoin d’une hospitalisation
de longue durée, car la “chaîne” de faux frais et de commissions diverses ajouterait à votre état un
diagnostic supplémentaire.

Devant les mêmes locaux de ces centres de santé, tout se vend. Jusqu’au moindre service. Si le malade
décède, juste en face de la grille d’entrée principale de l’hôpital ou du dispensaire se trouve les services de
pompes funèbres qui brandissent à la longueur des journées des affiches ventant leurs produits et qui
cherchent preneurs dès qu’un cri strident se fait entendre dans la rue.Des corbillards occupent le parking
des usagers à la quête des clients. Tout se passe comme si ces derniers souhaitaient la mort de tous les
patients.
Paradoxe. Dans ces institutions sanitaires, le médecin est roi et ne vous reçoit que si vous aviez
préalablement pris un ticket à la caisse. Quelquefois, le patient est obligé de se rendre dans une clinique
privée où travaille le même médecin pour recevoir des soins appropriés.

Dans les salles d’hospitalisation, les meubles coloniaux et les patients se disputent de l’espace. L’infirmier
qui assure le suivi de votre traitement ne revient que si vous lui aviez préalablement ” motivé ” comme ça
se dit ici. Les médicaments prescrits ne se trouvent que dans les bureaux des médecins. N’allez surtout pas
les chercher ailleurs, vous serez abandonnés à vous-mêmes.

Un autre constat, n’ayez pas surtout mal aux dents car le médecin dispose d’un outil rudimentaire similaire
à un marteau et d’une pince de menuisier pour vous arracher la dent cariée. Les rapports sont si tendus qu’il
n’est pas rare de voir les personnes souffrantes fuir l’hôpital avant la fin du traitement.

Troisième lieu décrit, un centre de maternité situé dans un quartier populaire ( New-Bell) et qui souffre des
mêmes pénuries en moyens. Toutes les femmes en voie d’accouchement doivent avoir sur elles la somme
exacte requise avant accouchement. Et l’on est étonné des rapports de confiance qui se nouent entre les
futures mères et les sages-femmes. Quelquefois, certaines d’entre elles sont obligées de rentrer en famille
avec les risques que cela comporte : accouchements non hygiéniques, sans suivis.
Ni les patients ni les soignants ne sont marqués par cette image qui exacerbe les conflits d’un État à la fois
“providence” et “défaillant”

Dernier exemple, toujours dans la même localité de Douala, un centre privé baptiste qui illustre surtout
l’importance d’une pharmacie de la rue alimentée par des “médicaments essentiels”, les ” médicaments du
gazon”. Le médecin vous conseille après son diagnostique d’aller vous procurer vos médicaments à vil prix
dans la rue. Les fournisseurs ici ne sont que des médecins et pharmaciens de nos hôpitaux publics. Ne
cherchez pas surtout ici à lire sur des étiquettes des dates de validité des produits achetés. Tout a été gratté.

Les drames humains sont devenus l’ordinaire de la relation entre les patients et le secteur hospitalier.
Exemple récent. Un homme ayant conduit son épouse à l’hôpital a dû en ressortir, après quelques heures,
pour aller chercher les médicaments destinés à soigner son épouse. Pendant qu’il attendait à l’extérieur de
la pharmacie de garde un malfaiteur a tenté de lui arracher son porte feuille et l’a poignardé. Il a eu la force
de revenir à son point de départ, l’hôpital, où il est décédé des suites de ses graves blessures. Mort, tout
compte fait, parce qu’il n’y avait pas à l’hôpital de médicaments pour soigner son épouse… Des drames
comme celui-là, il s’en produit tous les jours à Douala. A cause de l’extraordinaire absence de conscience
professionnelle d’un personnel soignant qui a érigé en système le mercantilisme, le cynisme et le mépris
des usagers.

Dans ce Cameroun, l’insécurité sanitaire a atteint des sommets. Le pire, c’est qu’on s’y est habitué,
imperceptiblement.

Toutes les villes et campagnes du Cameroun sont victimes de cette pratique devenue le lot quotidien,
devant les yeux inertes de nos dirigeants. Désabusés par des soins et des médicaments coûteux, plusieurs
camerounais ont choisi la voie de la médecine traditionnelle.

À l’heure où se multiplient les critiques contre la politique des soins de santé primaires au Cameroun, ces
quelques exemples et cas vécus, illustrent un développement sanitaire à double vitesse.

CAMEROUN :: HÔPITAUX PUBLICS : LES


DIFFICULTÉS QUE RENCONTRENT LES
MESURES DE MAMA FOUDA ::
CAMEROON
Depuis les nouvelles directives que le
ministre a données sur la prise en
charge, l’accueil, l’accès et la sécurité
dans les hôpitaux publics, la réalité sur
le terrain est dure. Déclaration d’un
collectif de médecins.
Le secteur de la santé au Cameroun a connu au cours des mois
derniers, un ensemble d’évènements malheureux qui relevaient
ainsi les tares et les limites de ce secteur capital dans la survie et
l’équilibre des populations. Et comme réponse, André Mama
Fouda, ministre de la Santé Publique a pris un certain nombre de
mesures. En effet, il s’agit précisément de la prise en charge
immédiate et sans condition des cas d’urgence. Au niveau de
l’accueil, il est désormais exigé à l’ensemble du personnel de
santé, le port obligatoire des badges d’identification. Les
nouvelles mesures recommandent également qu’au niveau de la
prise en charge, la présence permanente et obligatoire du
personnel dans tous les services des hôpitaux et notamment sur le
plan de l’accès et la sécurité, toutes les personnes qui accèdent à
une formation sanitaire, devraient être identifiées. Si l’ensemble
de toutes ces mesures concourent à l’amélioration du service et
le changement du mode de fonctionnement des hôpitaux publics,
on note par ailleurs que le chemin est encore long.

Les insuffisances du plateau technique et


le mauvais traitement salarial
Nous sommes à l’hôpital de garnison militaire de Bonanjo ce
vendredi 6 mai 2016. D’ailleurs dans ce centre hospitalier, la
discipline est la règle d’or. Tout commence à l’entrée. Pas possible
d’y accéder sans être identifié. Surtout ce jour de grande
affluence où on assistance à des levées de corps. Ici plusieurs
hommes en tenue filtrent le passage, il faut montrer patte blanche
pour y avoir accès et de même, aucune camera n’est admise dans
l’enceinte dudit hôpital. Et c’est la raison pour laquelle un jeune
technicien en vidéo qui devait filmer une levée de corps, va devoir
choisir entre laisser son appareil avant d’entrer à l’hôpital ou
simplement faire demi-tour. D’autres usagers qui n’ont pas de
sacs, doivent simplement présenter leur carte d’identité. A
l’intérieur du centre, on peut également identifier le personnel à
partir de leurs uniformes et aussi des badges professionnels qu’ils
arborent. Si dans cet hôpital militaire tout semble correct, cette
démarche n’est pas partagée. A l’hôpital Laquintinie par exemple,
l’identification des personnes qui y accèdent malgré la présence
des agents de sécurité à l’entrée n’est pas la règle d’or. Ici la
principale préoccupation réside au niveau de l’une des vieilles
prescriptions, « ne pas accéder avec un grand sceau ou un sac ».

Au service de consultation externe, l’accueil où tout commence,


peine à porter la nouvelle robe. Les infirmières qui sont ici
n’affichent pas le sourire des grands jours, comme quoi, «les
habitudes ont la peau dure ». Mais il faut le dire, certains savent
que le secteur est désormais sous le feu des projecteurs et par
conséquent très sensible et il faut faire attention. «Nous voulons
que cette image qu’ont désormais les gens change et que la
sérénité revienne. C’est le travail que nous avons choisi et nous le
faisons jusqu’ici avec amour », confie une infirmière sous cape.

Mais si ceux-ci dans l’ensemble veulent aussi que les choses


changent, il reste que beaucoup d’irrégularités indépendamment
de leur volonté vont continuer d’handicaper ce secteur. On note
entre autres, l’insuffisance du plateau technique et le mauvais
traitement salarial du personnel soignant, qui obligent par ailleurs
les médecins à faire des piges dans le privé. Conséquence directe,
« pas très présents dans les hôpitaux publics ».

La sortie de l’association des médecins


du Cameroun
C’est d’ailleurs l’une des causes de la sortie de l’association des
médecins du Cameroun (MedCamer). Soucieux de l’amélioration
du système de santé en général et du fonctionnement des
hôpitaux, écrivent ces derniers, ils ont résumé dans un manifeste
le vécu des médecins exerçant dans les formations sanitaires au
Cameroun. «Notre système de santé vit une crise dramatique qui
affecte nos vies, nos corps, nos âmes et notre honneur. Des
milliers d’hommes, de femmes et d’enfants meurent chaque jour
dans les formations sanitaires de notre pays faute de subvenir aux
coûts de leurs soins. Nous assistons à une récurrence de
dysfonctionnements criards, signe qu’il est temps d’effectuer une
réforme parce que le poids de ces défaillances est endossé par
tout le personnel soignant avec un stoïcisme poussé aux limites
du supportable…»,

Peut-on lire dans ce communiqué signé du Dr Massango


Massango, secrétaire général de cette association qui regroupe
des médecins Camerounais exerçant au Cameroun et ailleurs. De
même, il ressort de cette correspondance que la détérioration de
la qualité des soins, les décès liés aux questions financières,
d’infrastructures ou d’équipements restent une réalité au
Cameroun.

Y allant ces médecins qui sont aujourd’hui au centre des


stigmatisations, refusent de porter la responsabilité d’une
politique de santé publique dont ils ne sont pas les seuls
décisionnaires des orientations stratégiques, dénoncent
également la timide régulation du secteur, la condition matérielle
inique du personnel soignant, la faible rétribution de celui-ci.

En s’insurgeant également contre la mise à l’écart des principaux


acteurs de la santé lors des débats institutionnels et des processus
décisionnaires concernant la santé générale, le collectif propose
une médecine de qualité égale pour tous et d’une sécurité sociale
solidaire à l’échelle nationale, et une nécessité de soigner les
malades dans les conditions décentes. Des améliorations sans
lesquelles certainement, les nouvelles mesures du ministre de la
santé Publique ne sauraient booster le perfectionnement du
système de santé au Cameroun.

Repenser les EIG (événements


indésirables graves) :
définition, analyse et mesure
Le périmètre de la sécurité du patient est une cible en
perpétuelle expansion, l’EIG n’est rien en lui même (nda pour
l’intérêt de l’analyse), il n’existe que par son interprétation.
L'effet domino de ces constats, et les conséquences complexes
pour nos mesures et nos politiques.
 Chirurgien

 Médecin

 Chirurgien-dentiste

 Sage-femme

 Paramédical

 Patient
 Fréquence et nature des risques
 Signalement des EIG et aide aux victimes

Auteur : Pr. René AMALBERTI / MAJ : 07/09/2018

Notre ambition sans limite dans le domaine médical nous pousse à adopter un flux
constant d’innovations, à inclure des patients jusque là exclus, à utiliser des protocoles
plus complexes et plus exigeants, à considérer un nombre croissant de normes et de
référentiels ; assez logiquement cette prise de risque croissante et ce périmètre en
expansion résultent dans un nombre événements indésirables croissant. C’est bien ce
que l’on observe. Pratiquement toutes les études de comptage des EIG au niveau
national et même d’un Hôpital montrent une augmentation du nombre brut d’EIG,
malgré les efforts objectifs dévolus à la sécurité du patient.
À cet égard, la santé diffère de presque toutes les autres industries. Ce qui est
considéré comme indésirable dans l'aviation civile ou le nucléaire par exemple, reste
stable dans le temps quelle que soit les avancées techniques de ces industries. En
revanche nous changeons constamment de références sur ce que nous considérons à la
fois mal et évitable. Difficile dans ces conditions de comparer les évolutions dans le
temps. Les chiffres sont forcément trompeurs.
Dans les années 1950 de nombreuses complications étaient jugées comme des aléas
(1). Au fil du temps une grande partie de ces complications sont aujourd’hui
considérées comme inacceptables et potentiellement évitables. Il en va ainsi pour la
majorité des infections (2). Et la liste des never events s’étend aussi d’année en année
(3).
On trouve maintenant dans le périmètre des EIG toute une série de problèmes
considérés comme des aléas dans les années 90 : escarres, chutes, embolies,
infections sur cathéters et sur sondes urinaires ; et même si tous les cas ne sont pas
évitables, l’évitabilité partielle devient au moins la norme de l’analyse (4, 5). Au
Royaume-Uni, le rapport Francis – produit suite au scandale récent des hôpitaux du
Mid Staffordshire- a mis en évidence des risques supplémentaires inacceptables pour
les patients, tels que la malnutrition, la déshydratation et le délire qui sont tous
maintenant considérés maintenant comme les questions de sécurité du patient (6, 7). Il
en va de même pour toutes les erreurs médicamenteuses (8).
Le périmètre de la sécurité du patient est donc en incroyable et rapide expansion. C’est
sûrement une bonne nouvelle pour les patients et victimes à de multiples titres, et
notamment parce que cette extension reflète l'amélioration du niveau de soins et des
aspirations du système médical. Toutefois, cette expansion pose aussi de sérieux
problèmes, à la fois théoriques et pratiques.
La définition du préjudice semble de plus en plus difficile à cerner car de plus en plus
d'événements sont ‘badgés’ comme des questions de sécurité. Dans ce contexte qui
grossit sous la pression de l’innovation plutôt que de se stabiliser, il nous faut
d’urgence reconsidérer la définition, l’analyse et la mesure des événements
indésirables.
Rappelons qu’historiquement, un événement indésirable a été défini comme une
blessure involontaire causée par les soins qui se traduit au minimum par un
prolongement d’hospitalisation, pouvant aller jusqu’à une incapacité temporaire ou
permanente, ou la mort.
Cette définition instaurée en fin des années 90 s’appliquait aux patients hospitalisés sur
des durées assez longues, pour lesquels on jugeait d’erreurs assez évidentes ; elle a été
très utile pour sensibiliser les professionnels et s’inquiéter du nombre beaucoup plus
grand qu’imaginé de ces EIG (9, 10). Cette définition a servi aussi pour constater que
les progrès n’étaient pas très faciles (11, 12).
Mais cette définition est aussi l’objet de tous les biais actuels.
Les standards de 2005 ne sont plus les standards de 2015.
Plusieurs exemples concrets montrent comment le même mécanisme d’accident est
analysé différemment à 8 ans d’intervalle (en 2001 il est vu comme un problème
professionnel, en 2005 comme un problème managérial, puis en 2009 comme un
problème de gouvernance).
Ce constat conduit à une très forte phrase utilisée dans un article récent
(13) : l’incident n’est rien en lui-même (nda pour l’intérêt de l’analyse), il n’existe
que par son interprétation ; et cette vue doit évidemment influencer grandement un
professionnel de l’analyse et un système national d’analyse. Il nous faut nous
concentrer sur la leçon tirée plutôt que sur le fait lui même et sa conséquence. Mais
évidemment se concentrer sur la leçon tirée suppose d’autres pré requis, notamment
une culture juste, ce qui est loin d’être simple. Le vrai EIG grave dans ce contexte est
d’inverser le ratio bénéfice/risque à venir se faire soigner.
En conclusion, le terme «événement indésirable» a des parallèles avec le terme
«maladie». Au départ il est clairement peu sensible, trop général. On progresse en
disposant de classifications et d’actions spécifiques pour chaque maladie, et on est
tenté de suivre la même logique avec des familles d’EIG (14, 15). Certes, cela ne nous
donnera pas une solution complète car il y aura toujours des EIG rares ou échappant à
une définition précise qui exigera une catégorie générique «autre», mais l’analyse par
catégorie ouvrira de façon certaine des actions plus pertinentes que nos analyses
globales.
Il nous faut aussi adopter une vision nettement plus systémique pour chaque catégorie
d’EIG, ne recherchant pas seulement les causes, mais incluant dans l’analyse la
récupération des événements en réfléchissant sur une mesure d’équilibre global des
avantages et inconvénients à faire un parcours de soins qui reflète mieux les succès
comme les problèmes de la prise en charge (16).

Read more at https://www.prevention-medicale.org/Actualites-et-revues-de-


presse/Toutes-les-actualites/eig-perimetre-securite-patient#EhZFACJSqfzzVhyo.99
La santé au Cameroun

En raison de l’absence de sécurité sociale et de la pauvreté, la plupart des


Camerounais ont recours aux médicaments de rue, achetés à la pièce à des
vendeurs ambulants ou au marché. Souvent, il s’agit de médicament pirates,
inopérants voire toxiques.

80% des Camerounais ont régulièrement recours à la médecine indigène et


aux plantes, nettement moins chère que la médecine occidentale.

Souvent, lorsque l’on se décide à emmener un malade à l’hôpital, il est trop


tard. L’hôpital refuse de soigner le patient s’il ne s’acquitte pas au préalable
d’une somme conséquente (souvent plus de 100.000 FCFA). Dans ce cas, la
solidarité familiale joue. Un membre de la famille mange le montant de sa
tontine et paie les soins.

Le secteur de la santé souffre des conséquences combinées de la corruption,


de la bureaucratie et de l’accaparement des ressources par le personnel. Les
salaires insuffisants, la dévaluation des employés, une mauvaise gestion de
l’administration et des conditions de travail difficiles accentuent ces types de
comportements et étouffent ceux qui tentent en vain d’inverser la tendance,
créant une brèche de plus en plus importante dans le système de santé
publique.

De nombreux articles font état d’un mauvais entretien des structures


médicales, avec seulement 20 à 25% des équipements médicaux
opérationnels et un taux de fréquentation des hôpitaux ne s’élevant qu’à
30%.

L’espérance de vie à la naissance est très faible : 55 ans, le taux de mortalité


des enfants de moins de 5 ans est très important :136/000.

Les problèmes de santés les plus courants sont :

 sous-alimentation des enfants


 paludisme (souvent mortel chez l’enfant)
 maladies diarrhéiques, typhoïde (souvent mortel chez l’enfant)
 sida
 maladies cardiovasculaires
 accidents de la route
 complications suite à la grossesse, l’avortement ou l’accouchement
 choléra (Nord-Cameroun)
 malnutrition des enfants

LES HÔPITAUX CAMEROUNAIS SONT


PLUS MALADES QUE LES PATIENTS ::
CAMEROON
Que de fois n'a-t-on été le témoin proche ou éloigné d'un décès
qu'on attribue à une négligence médicale ou un manquement
professionnel grave ? Vous êtes sans doute au courant qu'un
médecin est décédé dans la nuit du 9 au 10 janvier dernier à
l’hôpital général de Douala, suite d'une négligence médicale,
parce que les médecins demandaient l'argent avant tout
traitement. Vous voyez là, un médecin qui a fuit l'hôpital où il
travaille pour aller se faire soigner ailleurs.
Ce n’est un secret pour personne encore moins une hypocrisie
pour un touriste qui arrive pour la première fois au Cameroun.
L’état désastreux de certains de nos hôpitaux et de nos
dispensaires constitue l’une des causes de la grande mortalité au
Cameroun, en passant par le manque des appareils médicaux
fiables, la qualité douteuse des médicaments souvent prescrits par
les médecins, l’accueil dans les services hospitaliers etc. .

Le premier contact du patient avec l’hôpital ne se passe pas


toujours dans de bonnes conditions. Les visages crispés des
infirmières et des comportements frisant le mépris sont servis la
plupart du temps aux malades. Pour un moindre service, il faut
corrompre, du vigile jusqu’au vendeur du ticket d’accès, tout se «
négocie ».

Dans les campagnes et même dans certaines de nos cités, on


découvre la précarité, la misère et la saleté. Si ce n’est pas de l’eau
potable qui fait défaut, ce sera le manque d’électricité.

A Douala par exemple, on a peu de lits dans les hôpitaux publics.


Ainsi, les malades sont choisis par degrés divers. Les malades se
plaignent des discriminations et des attitudes pas toujours
avenantes. " Lorsque le patient arrive on ouvre un dossier. Si le cas
est urgent, il bénéficie d’un pack en deuxième intention, mais en
réalité, il n’y a pas de pack aux urgences et les familles doivent
s’en charger. Pour les plus démunis, on se débrouille ", lance une
infirmière.

A Ngaoundal, on crie au manque de personnel. Le constat s’étend


à la quasi totalité des formations sanitaires publiques et privées
du Cameroun : les personnel manquent, et les malades abondent.
Pourtant, les problèmes responsables de cette crise sont connus.

De récentes statistiques font état d’une répartition de 2 médecins


pour 1000 camerounais. Cette statistique bien que déjà
insoutenable sur le papier, prend une portée plus terrifiante sur le
terrain, qu’on soit en zone rurale ou en zone urbaine, dans des
établissements publics ou en clientèle privée.

De nombreux hôpitaux publics du Cameroun sont touchés par le


départ des médecins et autres spécialistes de soins de santé qui
vont vers le secteur privé local ou les bureaux des organisations
internationales, installés en Afrique, qui offrent des salaires plus
attractifs. D`autres encore préfèrent aller vers l`Europe et les Etats-
Unis d`Amérique où, selon eux, ils pourraient trouver de
meilleures conditions de travail.

Vous n’avez sûrement jamais été dans une salle d’hospitalisation


au Cameroun, à contempler les gestes d’un malade qui se nettoie
le cul après s’être soulagé dans un seau fermé et dissimulé sous
son lit. Ça ne prête aucunement à rire, mais, posez vous la
question sur son geste. Il vous répondra que les toilettes ne
fonctionnent plus depuis belle lurette et que l'eau du robinet ne
coule plus.

Malheureusement, ce sont les malades qui font les frais de ces


manquements dans nos formations sanitaires. A regarder de près
les souffrances que les patients endurent dans nos hôpitaux, on a
l’impression de l’inexistence de l’Etat.

Les personnels hospitaliers, à cause de la misère, sont devenus


des caricatures : paresseux, négligents et résolument vénaux,
comme si être malade suppose forcément que le patient possède
tout-à-coup, des millions à jeter par la fenêtre. Au Cameroun, si tu
es malade et que tu n’as pas l’argent, tu meurs

Les sept hôpitaux nationaux, les plus équipés du pays, et


considérés comme des centres de référence, sont concentrés à
Yaoundé et Douala , les deux plus grandes villes du pays pendant
que les autres villes continuent à s’accrocher à des bâtiments
coloniaux avec des équipements approximatifs.

Le paludisme tue ainsi que les maladies liées à l’infection au Vih, à


la tuberculose, à l’hypertension etc.… Le sida continue sa triste
besogne pendant que les ARV sont détournés au niveau du
service du ministère de la santé public qui s’occupe de sa
distribution dans l’arrière pays. Jour comme nuit, on ne cesse
d’enterrer dans nos cimetières à cause de la misère, des erreurs
médicales, des manques de soins appropriés etc. Un hôpital n’est
quand même pas un camp d’extermination...

Comment comprendre qu'un simple mal de tête puisse amener


quelqu'un à la morgue, quelques heures à peine avoir été conduit
dans l'un des hôpitaux qu'on cite comme de référence au
Cameroun?

Certains de nos hôpitaux emprisonnent même les patients.... Tout


simplement parce qu'ils n'ont pu solder une dette, après avoir
reçu des soins

Dans les campagnes, les hôpitaux très sales ne sont que des salles
de transit pour la mort donnant ainsi l’image triste d’un pays
malade. Comment se faire hospitaliser par exemple à l’hôpital de
district de Bonassama quand il n’y a pas de lit, de matelas dans les
chambres d’hospitalisation ? Comment parvenir à acheter les
médicaments quand on les retrouvent quelques fois à des prix
exorbitants ? Sommes nous en train de vivre dans un pays devenu
le berceau de la mort ?
Cameroun - Santé. Hôpitaux publics au Cameroun:
Couloirs de la mort et de trafic des bébés !
Que ce soit à l'Hôpital central de Yaoundé, au Centre hospitalier universitaire (Chu) ou
encore à l'Hôpital gynéco-obstétrique pour ne citer que ces formations sanitaires, le
même constat se dégage.

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Cette situation prend de l'ampleur au jour le jour et devient de plus en plus


préoccupante. A la vérité, les établissements hospitaliers publics du Cameroun, sans
exception, sont devenus de véritables couloirs de mort et de trafic de nouveaux-nés.
Les cas de décès pour négligence des malades par un personnel médical démotivé
ne se comptent plus. Un phénomène qui a atteint la côte d'alerte maximale et
nécessite qu'on en trouve une solution urgente. Malheureusement, cette situation
apparemment ne vise que des familles pauvres. Et lorsque le Cameroun se projette
pays émergent à l'horizon 2035, alors qu'il ne parvient pas à atteindre les Objectifs
du millénaire pour le développement (Omd) parmi lesquels la santé des populations
et dont la date butoir est fixée en 2015, il y a lieu de rire aux éclats. Une autre façon
de verser les larmes.

Pourtant, sauver les vies humaines, c'est ce qui devrait caractériser le personnel
médical. Mais on a l'impression que nos infirmiers et médecins ont transformé le
serment d'Hippocrate en hypocrisie. Sinon, comment comprendre qu'au quotidien,
les gens meurent dans ces établissements hospitaliers à cause de l'incurie du
personnel médical subjugué par le culte de l'argent. Quant aux urgences, c'est une
autre paire de manches, Ici, on a l'impression que ce sont des hommes qui ont perdu
le sens même de la vie qui y sont appelés à servir. Ils ne s'émeuvent pas même
devant des cas les plus désespérés, encore moins les cris de détresses du malade
souffrant le martyre. Il faut alors être accompagné d'un «grand» du pays sinon, à
certaines heures de la nuit, vous êtes tout simplement éconduit. En tout cas, de fait
vous entendez une voix généralement féminine qui vous dit de but en blanc, aller
dans tel ou tel établissement hospitalier. A ceci, s'ajoute le trafic des nouveau-nés.
Un fait aussi récurrent que les décès. Il ne se passe plus des mois sans qu'on
apprenne qu'un bébé est porté disparu dans nos hôpitaux publics. Dans ce registre,
l'on note la disparition du bébé de Vanessa Tchatchou récemment à l'hôpital
Gynéco-obstétrique de Ngousso. Un fait qui défraie la chronique. Mais pendant que
la jeune mère est en larmes parce qu'elle n'a jamais vu son bébé depuis
l'accouchement, on lui demande de payer 500.000 FCFA. Excusez du peu.

Tout compte fait, le domaine de la médecine est celui où l'Etat devrait mettre plus
d'accent compte tenu de la flambée des morts pour manque de soins dans les
établissements hospitaliers qui revêtent aujourd’hui la forme des mouroirs. C'est la
raison pour laquelle, il y a un regain d'intérêt pour la médecine traditionnelle pour les
Camerounais à leur corps défendant. Le côté purement social comme on peut le
constater avec amertume aujourd'hui constitue le talon d'Achille du Renouveau. S'il
est vrai que la qualité de la formation de nos infirmiers reste sujette à caution, et que
le serment d'Hippocrate prononcé par nos médecins à la sortie des écoles est
couvert de discrédit, il n'en demeure pas moins que, le manque criard du matériel
constitue un véritable point d'achoppement au travail du personnel médical. Et dans
ce domaine là, c'est bien l'Etat qui pèche en ne mettant pas sur pied des moyens
pour une santé pour tous. Vivement que le chef de l'Etat frappe la main sur la table.

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