Correction Dissert Manon Lescaut

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PROPOSITION DE CORRECTION DE LA DISSERTATION

Manon Lescaut, L’abbé Prévost, 1731

Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIème siècle

SUJET : Dans « L’ Avis de l’auteur » des Mémoires d’un homme de qualité , qui précède
Manon Lescaut, L’abbé Prévost écrit que son livre est un « traité de morale » sous la forme
d’un roman. Que pensez-vous de cette affirmation ? Vous répondrez à cette question de
manière argumentée en vous appuyant sur votre connaissance et votre lecture de l’œuvre
Manon Lescaut, des textes lus dans le cadre du parcours associé, ainsi que sur votre
culture personnelle.

Au XVIIIème siècle, le roman a mauvaise réputation : il est considéré comme immoral, qui
corrompt les lecteurs, et surtout les lectrices, en leur inculquant de fausses idées sur l’amour et le
mariage. Manon Lescaut, publié en 1731 par l’abbé Prévost, a d’ailleurs été condamné et brûlé à deux
reprises. Pourtant, dans « L’Avis de l’auteur » qui précède le roman, L’abbé Prévost présente son livre
comme « un traité de morale » sous la forme d’un roman, ce qui peut sembler paradoxal. En quoi la
question de la morale est-elle au cœur de Manon Lescaut ? Nous étudierons comment ce roman, sans
nier le danger de la passion, expose la corruption morale d’une société à laquelle l’amour seul permet
d’échapper.

I) Manon Lescaut, un « traité de morale »


1. Une mise en garde contre les dangers, les ravages de la passion
2. Des personnages vertueux, moraux, pas vicieux : de la culpabilité et de la vertu

Dans « L’Avis de l’auteur », Prévost présente l’histoire de Manon et Des Grieux comme un
« exemple terrible de la force des passion », une sorte de récit édifiant destiné à éclairer, à guider
lecteurs et lectrices et les aider à s’améliorer « dans l’exercice de la vertu ». L’issue tragique de cette
histoire d’amour (la mort de Manon, le renoncement de Des Grieux au bonheur) peut ainsi se lire
comme une sorte de mise en garde contre les ravages de la passion amoureuse. Les fautes morales
commises par les protagonistes ne restent d’ailleurs jamais impunies dans le roman, bien au contraire :
l’argent gagné par Des Grieux en trichant au jeu est volé par les domestiques, le plan mis au point pour
duper et escroquer M. de G...M...conduit Des Grieux à Saint-Lazare et Manon à l’Hôpital Général.
Les réflexions de Des Grieux, le narrateur du roman, sur sa conduite passée, sont souvent d’ordre
moral : il est le premier à regretter son « innocence », à condamner ses propres actions, à exprimer son
dégoût de l’ « infâme personnage » qu’il joue à plusieurs reprises par amour pour Manon. En effet, ni
Des Grieux, ni Manon ne sont immoraux et vicieux. Des Grieux est constamment déchiré entre son
profond respect pour les conventions morales, son amour de la vertu, sa conscience et « la nécessité »
qui l’oblige à s’écarter du droit chemin et de ses propres principes. Quant à Manon, si elle apparaît au
début très gouvernée par « son penchant au plaisir », Des Grieux souligne, en racontant leur séjour en
Amérique, qu’elle « n’avait jamais été une fille impie » et que sa sensibilité la disposait « à la vertu ».
Renonçant à toute idée de gain ou de bénéfice matériel, elle rejette d’ailleurs à la fin du roman l’idée
d’une union, pourtant avantageuse, avec Synnelet.
Transition : Fondamentalement bons, Manon et Des Grieux se comportent cependant de manière
dévoyée, et peuvent même, par leurs actions, passer pour de « fieffées libertins », Manon pour une
« catin », et Des Grieux pour un « fripon » comme l’écrivait Montesquieu dans une formule restée
célèbre. En vrai « traité de morale », le roman ne se contente donc pas d’exposer les ravages de la
passion amoureuse, il s’interroge également sur les causes profondes qui mènent deux jeunes gens
amoureux et heureux à leur perte.

II) Une critique de la corruption de la société parisienne


1. Un couple victime de la société
2. Une société dépravée et immorale gouvernée par l’argent

Si Manon et Des Grieux commettent des actes jugés répréhensibles (prostitution, tricherie, vol)
c’est d’abord et avant tout pour préserver leur amour, entravé par l’hypocrisie d’une société
fondamentalement corrompue. Cette société censée être garante des valeurs morales, c’est-à-dire dans
la France du XVIIIème siècle, des valeurs de la religion catholique, fait en réalité tout le contraire : elle
protège les puissants et opprime les faibles. La différence de traitement entre Manon et Des Grieux en
est un exemple frappant. Quand ils sont enfermés tous deux au Petit-Châtelet, une simple intervention
du père de Des Grieux et de M.de G...M...auprès du Lieutenant de police suffit à faire libérer Des
Grieux et déporter Manon, alors qu’ils sont complices et ont commis la même faute. En réalité, les
personnages véritablement immoraux, ceux qui sont corrompus et corrompent à leur tour, sont souvent
dans le roman des personnages qui incarnent le pouvoir : M. de B…, « célèbre fermier général », le
riche M. de G...M, qualifié par Lescaut de « vieux voluptueux, qui payait prodiguement les
plaisirs », ou encore Synnelet, qui abuse de sa position de neveu du Gouverneur pour tenter d’épouser
Manon de force.
Face à la dépravation et à la corruption morale de la société, où, comme le souligne Des Grieux
en plaisant sa cause auprès de son père, nombre d’hommes de haut rang et de puissants vivent
notoirement dans le péché sans que personne ne s’en offusque, la différence de statut social entre un
cadet de bonne famille destiné à intégrer l’Ordre de Malte et une jeune fille d’origine modeste paraît
bien dérisoire. Des Grieux attribue d’ailleurs son dévoiement et celui de Manon, leur « oubli du
devoir », aux « lois arbitraires du rang et de la bienséance » qui gouvernent la société française et
qu’il croit dans un premier temps abolies en Amérique, avant de se rendre compte qu’il n’en est rien.
Cette désillusion américaine renforce ainsi l’idée que la société est corrompue parce que les hommes
sont, dans l’ensemble, mauvais. Par contraste, les deux héros, dont le seul véritable crime est de
s ‘aimer passionnément et de ne pouvoir renoncer l’un à l’autre, apparaissent finalement, avec tous
leurs défauts et toutes leurs fautes, comme bien plus moraux que ceux qui les jugent et les condamnent.

Transition : Dans une société gouvernée par l’argent, profondément inégalitaire et hypocrite, l’amour
vrai et sincère n’est-il pas, à lui-même, sa propre morale ?
III) L’amour : la seule valeur vertueuse ; l’amour et sa propre morale.
1. Un amour non conventionnel et original : la quête de la liberté et du bonheur.
2. Des personnages tragiques sublimés et transcendés par l’amour.

Si Des Grieux est attaché à la vertu, au sens du devoir, aux obligations morales imposées par
l’usage et la tradition, la morale de Manon est beaucoup moins conventionnelle. Qualifiée à plusieurs
reprises d’ « extraordinaire », voire d’ « étrange » par Des Grieux, Manon Lescaut exprime en effet des
opinions surprenantes, qui ne correspondent pas à ce que l’on attend d’une femme de son époque,
notamment sur la question de la fidélité. Elle confie à Des Grieux sans détour qu’elle comptait passer la
nuit avec le jeune G...M… tandis qu’il aurait passé, lui, la nuit de son côté avec la jeune prostituée
qu’elle lui avait envoyée, lui déclarant : « la seule fidélité que je souhaite de vous est celle du
cœur ». Elle écrit même à Des Grieux dans une lettre : « sotte vertu que la fidélité », défiant ainsi la
morale bourgeoise et religieuse de l’époque, s’érigeant comme une figure libertine, en quête d’une
liberté de penser et de vivre et du bonheur. Plus pragmatique que Des Grieux, plus lucide sur
l’hypocrisie de la société, elle tire profit de ses charmes sans jamais s’avilir ni renoncer à son
indépendance : à propos de M de B…, elle dit ainsi : « Je ne lui ai donné nul pouvoir sur moi ».
Comme l’a souligné Montesquieu dans une formule restée célèbre, Des Grieux et Manon
échappent à la condamnation morale des lecteurs parce que leurs « actions […] ont pour motif
l’amour, qui est toujours un motif noble, quoi que la conduite soit basse ». Manon a beau être une
« catin » et Des Grieux un « fripon », l’amour passionné, entier, absolu qu’ils se portent, les élève au-
dessus de ceux qui, au nom de la morale, viennent entraver cet amour. Si Prévost a donné à son « traité
de morale » la forme d’un roman, c’est justement pour ancrer cette réflexion morale dans l’expérience
vécue par les deux protagonistes, dans le sentiment et la sensibilité que leur histoire communique aux
lecteurs.

Roman de la passion et du désir, de l’amour intense et absolu, incarné par deux personnages
jeunes, beaux, insouciants et brûlants de sensualité, Manon Lescaut peut sembler aux antipodes d’un
« traité de morale ». Pourtant, la question de la morale est bien au cœur de l’œuvre, posée par la
réflexion sur le danger des passions, le rapport complexe des héros aux valeurs de la société dans
laquelle ils évoluent, et surtout, la manière dont l’amour transcende, renouvelle et rend, finalement,
plus authentique le rapport à la morale. En questionnant ainsi la société et la morale de son temps,
Prévost s’inscrit dans le mouvement libertin, dont l’essor s’affirme dans le roman tout au long du
XVIIIème siècle, des Égarements du cœur et de l’esprit de Crébillon fils, publié en 1736, aux Liaisons
dangereuses de Choderlos de Laclos, roman épistolaire paru en 1782, qui dénonce la vie dépravée du
comte de Valmont et de Madame de Merteuil, deux libertins manipulateurs punis pour leurs vices et
leur immoralité.
PROPOSITION DE CORRECTION DE LA DISSERTATION

Manon Lescaut, L’abbé Prévost, 1731

Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIème siècle

SUJET : Dans « L’ Avis de l’auteur » des Mémoires d’un homme de qualité , qui précède
Manon Lescaut, L’abbé Prévost écrit que son livre est un « traité de morale » sous la forme
d’un roman. Que pensez-vous de cette affirmation ? Vous répondrez à cette question de
manière argumentée en vous appuyant sur votre connaissance et votre lecture de l’œuvre
Manon Lescaut, des textes lus dans le cadre du parcours associé, ainsi que sur votre
culture personnelle.

Au XVIIIème siècle, le roman a mauvaise réputation : il est considéré comme immoral, qui
corrompt les lecteurs, et surtout les lectrices, en leur inculquant de fausses idées sur l’amour et le
mariage. Manon Lescaut, publié en 1731 par l’abbé Prévost, a d’ailleurs été condamné et brûlé à deux
reprises. Pourtant, dans « L’Avis de l’auteur » qui précède le roman, L’abbé Prévost présente son livre
comme « un traité de morale » sous la forme d’un roman, ce qui peut sembler paradoxal. En quoi la
question de la morale est-elle au cœur de Manon Lescaut ? Nous étudierons comment ce roman, sans
nier le danger de la passion, expose la corruption morale d’une société à laquelle l’amour seul permet
d’échapper.

Dans « L’Avis de l’auteur », Prévost présente l’histoire de Manon et Des Grieux comme un
« exemple terrible de la force des passion », une sorte de récit édifiant destiné à éclairer, à guider
lecteurs et lectrices et les aider à s’améliorer « dans l’exercice de la vertu ». L’issue tragique de cette
histoire d’amour (la mort de Manon, le renoncement de Des Grieux au bonheur) peut ainsi se lire
comme une sorte de mise en garde contre les ravages de la passion amoureuse. Les fautes morales
commises par les protagonistes ne restent d’ailleurs jamais impunies dans le roman, bien au contraire :
l’argent gagné par Des Grieux en trichant au jeu est volé par les domestiques, le plan mis au point pour
duper et escroquer M. de G...M...conduit Des Grieux à Saint-Lazare et Manon à l’Hôpital Général.
Les réflexions de Des Grieux, le narrateur du roman, sur sa conduite passée, sont souvent d’ordre
moral : il est le premier à regretter son « innocence », à condamner ses propres actions, à exprimer son
dégoût de l’ « infâme personnage » qu’il joue à plusieurs reprises par amour pour Manon. En effet, ni
Des Grieux, ni Manon ne sont immoraux et vicieux. Des Grieux est constamment déchiré entre son
profond respect pour les conventions morales, son amour de la vertu, sa conscience et « la nécessité »
qui l’oblige à s’écarter du droit chemin et de ses propres principes. Quant à Manon, si elle apparaît au
début très gouvernée par « son penchant au plaisir », Des Grieux souligne, en racontant leur séjour en
Amérique, qu’elle « n’avait jamais été une fille impie » et que sa sensibilité la disposait « à la vertu ».
Renonçant à toute idée de gain ou de bénéfice matériel, elle rejette d’ailleurs à la fin du roman l’idée
d’une union, pourtant avantageuse, avec Synnelet.

Fondamentalement bons, Manon et Des Grieux se comportent cependant de manière dévoyée, et


peuvent même, par leurs actions, passer pour de « fieffées libertins », Manon pour une « catin », et Des
Grieux pour un « fripon » comme l’écrivait Montesquieu dans une formule restée célèbre. En vrai
« traité de morale », le roman ne se contente donc pas d’exposer les ravages de la passion amoureuse, il
s’interroge également sur les causes profondes qui mènent deux jeunes gens amoureux et heureux à
leur perte.
Si Manon et Des Grieux commettent des actes jugés répréhensibles (prostitution, tricherie, vol)
c’est d’abord et avant tout pour préserver leur amour, entravé par l’hypocrisie d’une société
fondamentalement corrompue. Cette société censée être garante des valeurs morales, c’est-à-dire dans
la France du XVIIIème siècle, des valeurs de la religion catholique, fait en réalité tout le contraire : elle
protège les puissants et opprime les faibles. La différence de traitement entre Manon et Des Grieux en
est un exemple frappant. Quand ils sont enfermés tous deux au Petit-Châtelet, une simple intervention
du père de Des Grieux et de M.de G...M...auprès du Lieutenant de police suffit à faire libérer Des
Grieux et déporter Manon, alors qu’ils sont complices et ont commis la même faute. En réalité, les
personnages véritablement immoraux, ceux qui sont corrompus et corrompent à leur tour, sont souvent
dans le roman des personnages qui incarnent le pouvoir : M. de B…, « célèbre fermier général », le
riche M. de G...M, qualifié par Lescaut de « vieux voluptueux, qui payait prodiguement les
plaisirs », ou encore Synnelet, qui abuse de sa position de neveu du Gouverneur pour tenter d’épouser
Manon de force.
Face à la dépravation et à la corruption morale de la société, où, comme le souligne Des Grieux
en plaisant sa cause auprès de son père, nombre d’hommes de haut rang et de puissants vivent
notoirement dans le péché sans que personne ne s’en offusque, la différence de statut social entre un
cadet de bonne famille destiné à intégrer l’Ordre de Malte et une jeune fille d’origine modeste paraît
bien dérisoire. Des Grieux attribue d’ailleurs son dévoiement et celui de Manon, leur « oubli du
devoir », aux « lois arbitraires du rang et de la bienséance » qui gouvernent la société française et
qu’il croit dans un premier temps abolies en Amérique, avant de se rendre compte qu’il n’en est rien.
Cette désillusion américaine renforce ainsi l’idée que la société est corrompue parce que les hommes
sont, dans l’ensemble, mauvais. Par contraste, les deux héros, dont le seul véritable crime est de
s ‘aimer passionnément et de ne pouvoir renoncer l’un à l’autre, apparaissent finalement, avec tous
leurs défauts et toutes leurs fautes, comme bien plus moraux que ceux qui les jugent et les condamnent.

Dans une société gouvernée par l’argent, profondément inégalitaire et hypocrite, l’amour vrai
et sincère n’est-il pas, à lui-même, sa propre morale ?

Si Des Grieux est attaché à la vertu, au sens du devoir, aux obligations morales imposées par
l’usage et la tradition, la morale de Manon est beaucoup moins conventionnelle. Qualifiée à plusieurs
reprises d’ « extraordinaire », voire d’ « étrange » par Des Grieux, Manon Lescaut exprime en effet des
opinions surprenantes, qui ne correspondent pas à ce que l’on attend d’une femme de son époque,
notamment sur la question de la fidélité. Elle confie à Des Grieux sans détour qu’elle comptait passer la
nuit avec le jeune G...M… tandis qu’il aurait passé, lui, la nuit de son côté avec la jeune prostituée
qu’elle lui avait envoyée, lui déclarant : « la seule fidélité que je souhaite de vous est celle du
cœur ». Elle écrit même à Des Grieux dans une lettre : « sotte vertu que la fidélité », défiant ainsi la
morale bourgeoise et religieuse de l’époque, s’érigeant comme une figure libertine, en quête d’une
liberté de penser et de vivre et du bonheur. Plus pragmatique que Des Grieux, plus lucide sur
l’hypocrisie de la société, elle tire profit de ses charmes sans jamais s’avilir ni renoncer à son
indépendance : à propos de M de B…, elle dit ainsi : « Je ne lui ai donné nul pouvoir sur moi ».
Comme l’a souligné Montesquieu dans une formule restée célèbre, Des Grieux et Manon
échappent à la condamnation morale des lecteurs parce que leurs « actions […] ont pour motif
l’amour, qui est toujours un motif noble, quoi que la conduite soit basse ». Manon a beau être une
« catin » et Des Grieux un « fripon », l’amour passionné, entier, absolu qu’ils se portent, les élève au-
dessus de ceux qui, au nom de la morale, viennent entraver cet amour. Si Prévost a donné à son « traité
de morale » la forme d’un roman, c’est justement pour ancrer cette réflexion morale dans l’expérience
vécue par les deux protagonistes, dans le sentiment et la sensibilité que leur histoire communique aux
lecteurs.
Roman de la passion et du désir, de l’amour intense et absolu, incarné par deux personnages
jeunes, beaux, insouciants et brûlants de sensualité, Manon Lescaut peut sembler aux antipodes d’un
« traité de morale ». Pourtant, la question de la morale est bien au cœur de l’œuvre, posée par la
réflexion sur le danger des passions, le rapport complexe des héros aux valeurs de la société dans
laquelle ils évoluent, et surtout, la manière dont l’amour transcende, renouvelle et rend, finalement,
plus authentique le rapport à la morale. En questionnant ainsi la société et la morale de son temps,
Prévost s’inscrit dans le mouvement libertin, dont l’essor s’affirme dans le roman tout au long du
XVIIIème siècle, des Égarements du cœur et de l’esprit de Crébillon fils, publié en 1736, aux Liaisons
dangereuses de Choderlos de Laclos, roman épistolaire paru en 1782, qui dénonce la vie dépravée du
comte de Valmont et de Madame de Merteuil, deux libertins manipulateurs punis pour leurs vices et
leur immoralité.

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