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Les états de la matière

Trois états sont couramment distingués, gazeux, liquide et solide. Prenons le cas du gaz rare
argon (Ar) :
1. A l’état gazeux : la matière est diluée, désordonnée. La position d’un atome ou molécule
est indépendante des autres atomes ou molécules. A un instant donné les atomes d’argon de
diamètre 0, 2nm se trouvent a une vingtaine de diamètre les uns des autres et se déplacent a
une vitesse de 100m/s.
2. A l’état liquide : la matière est plus condensée. Les atomes sont à 0, 4nm et se Déplacent
à une vitesse de 10m/s. On a déjà un ordre à petite distance puisque les atomes sont proches
les uns des autres.
3. A l’état solide : peut être amorphe ou cristallin, l’état solide amorphe est caractérisée par
l’absence de l’ordre à grande distance, c’est le cas du verre par exemple.
À l’état solide cristallin la matière est condensée et ordonnée. Les atomes sont en contact
Les uns des autres et rangés périodiquement suivant un réseau tridimensionnel de symétrie
cubique. Ils vibrent autour dune position moyenne mais ne changent quasiment pas de
position.
L’état cristallin est l’état de la matière la plus importante, en fait 95% des matériaux
métalliques sont cristallins.
C’est quoi d’abord ordonné et désordonné ?

L’état ordonne : les solides cristallisés


Les structures cristallines sont construites à partir d’un ensemble d’identités (atomes, ions,
molécules) en position relativement fixe.
En faisant une description statique parfaite on ne prend pas en compte les défauts de
l’arrangement qui sont fondamentaux dans la compréhension de certaines propriétés
(cohésion, dureté, plasticité, conductibilité, couleur).
La texture inclut la taille, la forme, l’orientation des cristaux ou des grains de chaque phase,
les interfaces entre grains.
Les interactions entre grains peuvent donner naissance à des matériaux dont les propriétés
sont supérieures à celles des constituants pris séparément.
Les cristaux sont obtenus par solidification d’un liquide, évaporation d’une solution ou
condensation d’une vapeur. Ils se caractérisent par une transition brusque passant d’un état
désordonné a un état ordonné. Ce sont des solides polyédriques dont la forme correspond à un
des sept réseaux cristallins fondamentaux (qu’on va voir par la suite).

Cristal parfait : Réseaux cristallins

Un cristal est formé par la juxtaposition et l’empilement de parallélépipédiques quelconques


dans l’espace. Ce dernier est défini par ses vecteurs a, b et c formant des angles α, β et γ. On
définit ainsi la maille élémentaire. Sa répétition donne le cristal lors qu’a chaque noeud est
associé un atomes. Un atome placé en un noeud est caractérise par ses coordonnées u, v, w
nombres entiers (en fait il vibre autour de sa position moyenne).

Si le matériau est formé d’un seul grain il est dit monocristallin, s’il est composé de plusieurs
il est appelé polycristallin.
Un grain est une zone de même orientation cristallographique.
Donc, un matériau monocristallin est un cristal dont le réseau est parfaitement organisé. (on
peut le voir comme un seul gros grain).
Dans un matériau polycristallin, l'orientation du réseau n'est pas la même dans tout le
matériau.
Rq : Les grains sont séparés par des joints de grains, qui sont des zones dans lesquelles le
réseau cristallin est "perturbé" puisqu'il s'agit d'une transition entre 2 orientations.
On peut distinguer à partir des vecteurs de base et des angles, les sept systèmes cristallins
différents. Si on ajoute des noeuds au centre des faces ou du parallélépipède on en obtient 14
qui forment les réseaux de Bravais. Tout cristal peut être décrit par l’un de ces réseaux.
Les 7 reseaux principaus de Barvais sont :
Système triclinique : a  b  c;   90°.
Système monoclinique : a  b  c;  =  = 90°;  > 90°.
Système orthorhombique : a  b  c;  =  =  = 90°.
Système trigonal : a = b = c ; =  =  90°.
Système tétragonal : a = b  c;  =  =  = 90°.
Système hexagonal : a = b  c;  =  = 90°,  = 120°.
Système cubique : a = b = c;  =  =  = 90°.

Disposition des atomes dans un réseau cristallin

En fait, on peut avoir plusieurs configurations selon le nombre d’atomes disposés à chaque
noeud. Prenons l’exemple du cristal cubique à faces centrées (CC).
1. Un atome par noeud : c’est le cas des métaux, du cuivre par exemple.
2. Deux atomes : c’est le cas du chlorure de sodium.
3. Six atomes : on a la cristobalite ( phase cubique de haute température de la silice).

Liaisons cristallines

Les matériaux sont constitues d’atomes liés entre eux par des forces électromagnétiques qui
naissent entre les électrons d’atomes voisins. Le ”rayon” d’un atome est de 10 -7 a 10−6mm
(soit de 0, 1 à 1nm). L’attraction électro-statique entre les charges négatives des électrons et
positives des noyaux est responsable de la cohésion des atomes dans les cristaux.
Un atome est constitue d’un noyau et de Z électrons repartis en différentes couches K, L, M,...
Le nombre d’électrons est limité dans chaque couche : 2 dans la couche K, 8 dans la couche
L. L’énergie d’un électron (i.e. l’énergie nécessaire pour l’arracher de l’atome) est forte dans
la couche K près du noyau (13, 6eV pour l’hydrogène et 115600eV pour l’uranium). Un
cristal n’est stable que si son énergie totale E est inférieure à l’énergie totale des atomes libres
places à l’infini.
Les forces qui lient les atomes peuvent être :
Des liaisons fortes (quelques eV ) à distance courte (0, 05nm),
Des liaisons faibles (quelques 0, 01eV ) à grande distance (0, 5nm)

Liaisons fortes :

1. Liaison ionique : cette liaison s’effectue par échange d’électron entre deux atomes.
Cette liaison est forte car elle sature la couche électronique extérieure des atomes qui
deviennent des ions. On peut prendre l’exemple du sodium Na et du chlore Cl qui donnent le
cristal Na+Cl−. Cette liaison concerne essentiellement les atomes qui possèdent beaucoup
d’électrons de valence et ceux qui en ont peu.
On peut donner comme exemple les oxydes : magnésie (oxyde de magnésium), alumine...
Cette liaison n’a pas de direction privilégiée.

2. Liaison covalente : elle concerne des matériaux tels que le diamant, la silice, le verre, le
tungstène ... Elle consiste en la mise en commun d’électrons de deux atomes sur une même
orbite. En fait le plus souvent ceci permet de saturer la couche électronique extérieure. Cette
liaison est dirigée, anisotrope.

3. Liaison métallique : cette liaison se caractérise par la mise en commun des électrons de
liaison qui ne sont plus localises entre les atomes (covalente) ou sur un ion (ionique) mais qui
sont repartis dans l’ensemble du réseau d’ions. On peut prendre l’exemple du sodium qui a un
électron de valence. Dans le cristal de sodium chaque atome perd un électron de valence de
telle sorte que ce cristal peut être vu comme un ensemble d’ions Na+ baignant dans un nuage
d'électrons libres.

Liaisons faibles :

Les liaisons fortes ne permettent pas d’expliquer la formation de matériaux tels que la Glace,
les polymères. Il faut rappeler que dans la plupart des matériaux à liaison covalente le
barycentre des charges positives n’est pas confondu avec celui des charges négatives. Il
s’ensuit la formation d'un dipôle électrique.
1. Liaison de Van der Waals : c’est l’attraction entre ces dipôles qui en est responsable.
Une simple augmentation de la température (agitation thermique) suffit à rompre ces liaisons
(c’est le cas de l’azote liquide).
2. Dans le cas de la glace on la dénomme liaison hydrogène car c’est l’atome d’hydrogène qui
est en la cause. Ces liaisons se caractérisent par la température de fusion basse (glace,
polymères).
Formes polyédriques de la Structure cristalline

Cellule cubique simple


Nombre d’atome par cellule : 8*1/8=1
Densité atomique = 4/3. pi r3/a3
Comme les atomes se touchent selon le coté: a=2r
Donc la densité atomique = pi/6 =0.53
Cest-à-dire dans une cellule cubique simple il y'a 47 % du vide

Cellule Cubique centrée


Nombre d’atome par cellule : 8*1/8+1 =2
Densité atomique = 4/3 pi r3/a3*2
Comme les atomes se touchent selon la diagonale : a=4r/ (30.5)
Donc la densité atomique = pi (3)0.5/8 =0.68
Cest-à-dire dans une cellule cubique centrée il y'a 32 % du vide

Cellule cubique à face centrée


Nombre d’atome par cellule : 8*1/8+6*1/2 =4
Densité atomique = 4/3 pi r3/a3*4
Comme les atomes se touchent selon la petite diagonale : a=4r/ (20.5)
Donc la densité atomique = 74%
Cest-à-dire dans une cellule cubiqueà face centrée il y'a 26. % du vide
Imperfections dans les cristaux

Les cristaux sont rarement parfaits, ainsi les cristaux réels ne sont pas simplement formés
d’atomes identiques dans des sites identiques dans une structure régulière répétée, mais ils
contiennent des imperfections ou défauts. Plusieurs propriétés importantes sont déterminées
par differentes imperfections dans ces reseaux cristallins. Ces imperfections sont
caracterisées geometriquement selon comment le reseau est touché : en un point, le long d’une
ligne ou sur une surface.

Imperfections en un point (ou locale) :


L’imperfection en un point est une interruption locale dans la regularité du résau, elle est
causée par une absence d’un atome (qui devrait etre present pour un cristal parfait), par un
atome impureté, ou un atome qui n’est pas à sa place (occupe un site qui ne devrait pas etre
occupé). Les cas de ces imperfections les plus souvent rencontrés sont representés dans les
figure suivante.

Les imperfections dans les cristaux ioniques sont representées dans la figure precedente, on
trouve le cas d’un atome manquant : inoccupation , atome etranger present (qui occupe la
place d’un atome du resau): impurete substitutionnelle , atome etranger dans l’interstice du
reseau : impureté interstitielle ….
Dans un cristal un atome peut quitter sa place dans le réseau et aller occuper un interstice,
cette imperfection est appelée Imperfection de Frenkel .
Lorsque l’absence d’un cation est associée avec une absence d’un anion, on est dans le cas de
l’imperfection de Schottky.

Imperfection selon une ligne :


Les imperfections selon une ligne sont comme les imperfection en un point, elles sont définies
par la maniere par la quelle leurs presence cause une interruption dans la regularité du reseau,
et qui sans elles le reseau serait parfait. Dans ce cas le probleme s’identifie sur une ligne
donnée du reseau. Ainsi la ligne d’inperfection est la ligne qui separe deux regions de surface
parfaites mais pas de meme registre. Cette ligne d’imperfection s’appele dislocation.
Dans un cristal cubique simple, deux types de dislocations :
– une dislocation coin, dont la ligne de dislocation L est perpendiculaire au vecteur de Burgers
; elle correspond à l’interruption d’un plan atomique le long d’une ligne ce qui conduit à une
forte distorsion du reseau atomique avec des zones en traction et d’autres en compression.
– une dislocation vis, dont la ligne de dislocation L est parallèle au vecteur de Burgers . Dans
ce cas on a un cisaillement du réseau
Il peut évidemment exister des dislocations mixtes, dont la ligne fait un angle compris entre 0
et 90° avec le vecteur de Burgers. Lorsque la ligne de dislocation se courbe, son vecteur de
Burgers demeure constant
Tout le long de la ligne; le caractère coin, vis ou mixte n’est défini que localement.
Pour des raisons topologiques (comme pour un pli dans un tissu), une ligne de dislocation ne
peut se terminer en un point intérieur d’un cristal; elle se termine obligatoirement :
– en se refermant sur elle-même (« boucle de dislocation »);
– ou sur une surface libre;
– ou sur un autre défaut cristallin (autre dislocation, joint de grains…).
Imperfections de surface
L’imperfection de surface d’une structure est identifiée par le changement d’entassement des
plans atomiques à travers une frontière. On trouve dans cette catégorie les joints de grains et
les macles.
Les joints de grains correspondent à la limite entre les différents grains d’un matériau poly-
cristallin. Les joints de grains ont une épaisseur de quelques couches atomiques, sont des
zones fortement distordues ce qui permet l’insertion d’atomes.
Si les grains sont systématiquement élastiquement anisotropes, le poly-cristal peut être
isotrope en raison de l’orientation aléatoire des orientations cristallines.
Les macles (changement d’orientation) correspondent à des défauts dans l’ordre
d’empilement des couches d’atomes. On peut donc trouver a l’intérieur d’un même grain des
traces de maclage.

fig : joints de grains


Fig : Macles

Figure. Polycristal, et schématisation à deux dimensions


d’un joint de grains et d’un joint de phases.

Imperfections volumiques

On a de tels defauts lorsqu’une partie du cristal est remplace par un autre materiau : inclusion
ou précipité. Ils jouent un role tres important pour la modification des proprietes des
materiaux (limite elastique par exemple).
Conséquences macroscopiques

Les propriétés d’un matériau dépendent du type de liaison atomique, de la structure cristalline
et des défauts internes.
Il n’est pas étonnant de savoir que les propriétés telles que fragilité, ductilité, élasticité,
dilatation thermique se déduisent aisément de la nature des liaisons.
Commençons par l’élasticité qui a fait l’objet d’études des le 17e siècle a savoir :
- Hooke (1635, 1703) a donné la relation de proportionnalité entre allongements et efforts
appliqués,
-Cauchy (1789, 1857) a développé la notion de déformation d’un milieu continu
-…etc.…

La plupart des matériaux possède un domaine de l’espace des contraintes (ou des
déformations) à l’intérieur duquel une variation des sollicitations n’entraıne qu’une variation
réversible des déformations. On a à l'intérieur de ce domaine un mouvement réversible
d’atomes soit régulièrement disposés (cristal), soit organisés dans des chaınes moléculaires
(Polymères).
Afin de comprendre l’origine de ce comportement il est fondamental d’étudier a la fois les
differents types de liaisons intera-tomiques et l’organisation de la matière, ces deux points
intervenant dans l’élasticité macroscopique...

Il est à noter aussi que plus la température de fusion est élevée, plus le module de rigidité est
grand, en voici un exemple :

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