Définition 2

You might also like

Download as pdf or txt
Download as pdf or txt
You are on page 1of 7

G Model

AMEPSY-3581; No. of Pages 7

Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

Available online at

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Article original

Le vécu subjectif de l’expatrié : revue systématique de littérature


The subjective experience of the expatriate: A systematic review of literature
Ludmilla Foy-Sauvage a,*, Philippe Drweski b, Nathalie Duriez c,d
a
Laboratoire psychopathologie et processus de changement, université Paris 8, Paris, France
b
Laboratoire psychologie clinique, psychopathologie, UR 4056 université Paris cité, Paris, France
c
Laboratoire psychopathologie et processus de changement, UR 2027, université Paris 8, Paris, France
d
Groupe SOS solidarité, pôle addiction IDF, CSAPA SOS 75 site Monceau, Paris, France

A R T I C L E I N F O R É S U M É

Article history: L’expatriation constitue un déplacement volontaire hors du pays d’origine, marqué par la possibilité du
Received 20 September 2023 retour. Ce mouvement migratoire singulier s’est accru avec la mondialisation des échanges. Bien qu’ils
Accepted 16 January 2024 aient choisi de se déplacer, certains expatriés rencontrent des difficultés qui les amènent à consulter. Cet
article propose une synthèse des résultats de la revue de littérature que nous avons menée, relative au
Mots clés : vécu subjectif de l’expatrié. Afin de rassembler les données existantes, nous avons suivi la méthode
Culture d’origine PRISMA. Sur 423 publications, parues entre 1992 et 2022, extraites de différents moteurs de recherche,
Crise: Migrant
nous en avons retenu et analysé 25. Il en ressort que, chez certains individus, le séjour en expatriation
Pays étranger
Revue de la littérature
peut signer l’entrée dans une crise, quand il bouleverse le sujet et l’amène à considérer la possibilité de
Vécu changer. Bien que les publications existantes soient peu nombreuses, toutes qualitatives et
Psychologie principalement en français, la revue de littérature éclaire l’expérience subjective du séjour en
expatriation. Dans le cadre d’une recherche doctorale, nous explorons plus avant la nature de la crise, et
la façon dont la psychothérapie peut l’accompagner.
C 2024 L’Auteur(s). Publié par Elsevier Masson SAS. Cet article est publié en Open Access sous licence CC

BY-NC-ND (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).

A B S T R A C T

Keywords: Context. – Expatriation is a form of migration and temporary exile, characterized by a voluntary
Culture of origin departure abroad and frequent back and forth with the country of origin. Globalization and international
Crisis mobility over the past 50 years have resulted in an increase in the number of expatriates worldwide.
Foreign country Even when choosing to move abroad, some expatriates encounter difficulties that lead to illness and
Literature paper recourse to psychotherapy. This article offers a synthesis of the results of a review of the literature on the
Migrant
subjective experiences of expatriates.
Psychology
Objectives. – Our review of the literature aims to better understand the experience of expatriation, and
Subjective Experience
the crises some expatriates go through during their stay abroad. Clinical practice treating expatriates is a
complex situation, occurring in a specific context. However, expatriation has only recently become the
subject of clinical psychological research. Economics and the sciences of sociology, demography, and
work psychology, appear to have been the first to study this phenomenon. The objective was then to
understand why some expatriates ended their expatriation prematurely. In the clinical psychology field,
the paradigms of cultural adaptation and acculturation have been widely invoked as reasons for
determining expatriate suitability and for establishing recommendations of preparation programs. If we
recognize the adaptive dimension, we move away from these concepts to promote the subjective
experience of the expatriate. To date, we have only found one publication on expatriation which
specifically examines the consequences of expatriation for the family. It highlights a need for research
that takes into account the variability of expatriation contexts and individual pathways. We therefore
conducted a literature review on the subjective experience of the expatriate.

* Auteur correspondant. Laboratoire psychopathologie et processus de changement, UR 207, 2, rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis cedex, France.
E-mail address: ludmillafoysauvage@gmail.com (L. Foy-Sauvage).

https://doi.org/10.1016/j.amp.2024.02.005
0003-4487/ C 2024 The Author(s). Published by Elsevier Masson SAS. This is an open access article under the CC BY-NC-ND license (http://creativecommons.org/licenses/by-
nc-nd/4.0/).

Please cite this article as: L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez, Le vécu subjectif de l’expatrié : revue systématique de littérature,
Ann Med Psychol (Paris), https://doi.org/10.1016/j.amp.2024.02.005
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

Method. – A broad search on EBSCO and Google Scholar was conducted in English and French,
successively using the key words EXPATRITION, EXPATRIATE, EXPATRIE. This first search phase led us to
limit the scope of our research to the subjective experience of the expatriate. In order to gather existing
data, we used the PRISMA method. Of the 423 publications extracted from different search engines, we
selected and analyzed 25 papers published between 1992 and 2022.
Results. – Expatriation appears to be a complex subjective experience, which can reveal a state of crisis
in its dimension of upheaval, but also with the potential of creating new order. The literature highlights
the articulation of latent reasons for departure and the accompanying crises that some expatriates may
experience because of a wish to escape from an original environment, the desire to break with the family,
and a search for oneself. Separation from the original environment and exposure to a foreign
environment can cause archaic anxieties to resurface and summon the ability to be alone. The
narcissistic and identity crisis generated is manifested by schizophrenic phenomena (rejection of the
foreigner or the country of origin), relational disorders, and depressive disorders. At the same time, the
experience can open up a transitional space conducive to the emergence of the Self, to the re-
appropriation of poorly introjected objects, and open up an evolution of the bonds of filiation and
affiliation.
Conclusion. – If the stay abroad can lead to narcissistic and identity disorders, it appears in the literature
as a rite of passage allowing for maturation phenomena. As part of this doctoral research, we further
explore the nature of the crisis, and how psychotherapy can provide support during the transformation
process involved.
C 2024 The Author(s). Published by Elsevier Masson SAS. This is an open access article under the CC BY-

NC-ND license (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).

1. Introduction sous l’angle cognitiviste. Dans cette perspective, l’expatriation


perturbe les programmations mentales et comportementales et
L’expatriation constitue un mouvement migratoire particulier induit un choc culturel, donc un stress [4–6]. Les paradigmes
et croissant depuis les années 1960. Aujourd’hui, plus de d’adaptation culturelle et d’acculturation ont largement été
1 600 000 Français résident à l’étranger. Ce déplacement, convoqués, notamment dans la littérature anglo-saxonne, afin de
volontaire, hors de la patrie, est marqué par les allers–retours sélectionner les candidats au départ et proposer des programmes
qu’effectue l’expatrié entre son pays d’origine et l’étranger. Ce de préparation. Si nous reconnaissons la dimension adaptative,
phénomène n’a fait l’objet de recherche en psychologique clinique nous nous dégageons de ces concepts pour nous intéresser au
que récemment. Or la pratique clinique auprès de sujets expatriés vécu subjectif de l’expatrié.
constitue une clinique complexe, dans un contexte singulier. Afin Dans un second temps, nous avons donc affiné la recherche de
de mieux en saisir les enjeux, et de proposer des pistes publications relatives à l’expérience subjective de l’expatriation.
d’amélioration des dispositifs psychothérapeutiques avec des Nous avons suivi la méthodologie PRISMA, prévue pour rapporter
populations expatriées, nous avons entamé un travail de recherche les revues systématiques et les méta-analyses [7]. La revue
doctorale en psychologie clinique. Il s’agissait en premier lieu de générale indiquant un grand nombre de publications référencées
rassembler les données existantes relatives à l’expérience que sur la base de données Cairn, nous l’avons choisie comme base de
constitue l’expatriation. À ce jour, nous n’avons trouvé qu’une données principale à interroger. Quatre cent trente références y
revue de littérature relative à l’expatriation [1], qui interroge étaient signalées, avec pour mot-clé « Expatriation », période de
spécifiquement les conséquences de l’expatriation pour la famille. publication « 1992 à 2022 », discipline « psychologie ». Nous avons
Elle souligne la nécessité de recherches tenant compte de la aussi consulté le fichier national des thèses (20 thèses), et Persée
variabilité des contextes d’expatriation, et des parcours indivi- (trois références des Bulletins de psychologie), ainsi que les
duels. Nous avons donc mené une revue de littérature relative au publications du réseau Psyexpat [3]. Bien que certaines de ces
vécu subjectif de l’expatrié, dont nous présentons ici la démarche publications n’aient pas été validées par des comités de lecture
puis l’analyse des résultats. scientifiques, elles nous semblaient pertinentes en tant que
témoignages de professionnels. Après suppression des doublons,
2. Méthodologie adoptée pour la revue de littérature nous avons ainsi lu les titres et résumés de 423 publications pour
les filtrer selon les critères d’exclusion suivants :
Il s’agissait d’abord d’obtenir une représentation générale de
ce déplacement singulier dans le contexte contemporain. Nous  Publications en psychologie sociale et psychologie du travail ;
avons donc mené une recherche large sur EBSCO et sur Google  Publications en anthropologie clinique et psychologie
Scholar, en anglais et en français, avec successivement les mots interculturelle ;
EXPATRITION, EXPATRIATE, EXPATRIE. Cette première phase  Travaux en psychologie clinique fondés sur le paradigme de
permet de définir l’expatriation en tant que déplacement l’adaptation ou de l’acculturation ;
volontaire, marqué par la possibilité du retour. Les sciences  Publications qui ne concernaient pas spécifiquement l’expatria-
économiques et de gestion, la sociologie, la démographie, la tion mais qui interrogeaient :
psychologie du travail, apparaissent comme les premières à  Le voyage sans dimension d’installation,
s’être penchées sur ce phénomène. L’objectif consistait notam-  Le contexte spécifique des missions humanitaires,
ment à comprendre pourquoi certaines expatriations  Le cas spécifique de l’exil,
« échouaient » (est entendu par échec un retour anticipé dans  Les mouvements d’émigration/immigration ;
le pays d’origine). La littérature socioéconomique révèle en effet  Publications relatives au vécu de la famille et à la dynamique de
un « taux d’échec » de 20 à 70 % des expatriations, selon les couple (la problématique de recherche concernant le vécu
entreprises et les lieux d’expatriation [2,3]. La psychologie individuel de l’expatrié) ;
clinique s’est intéressée plus récemment aux impacts psycho-  Articles dans lesquels l’expatriation était utilisée comme
logiques de l’expatriation et de la réimpatriation, principalement métaphore (typiquement le concept a été expatrié. . .), ou faisait

2
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

état d’une personne qui, à un moment de sa vie, s’était L’étape suivante a consisté à lire les 259 publications restantes
expatriée ; pour éliminer celles qui n’étaient pas pertinentes au regard des
 Travaux relatifs au cadre de la visioconsultation quand ils ne mêmes critères de sélection. Finalement, nous avons considéré
portaient pas sur le vécu de l’expatrié. 25 publications, publiées ces trente dernières années, relatives à

Fig. 1. Diagramme de flux PRISMA.

3
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

l’expérience subjective de l’expatriation. Le diagramme de flux ci- 3.1. L’importance des motifs latents du départ rapportée par la
dessous récapitule les étapes suivies pour la revue systématique littérature
(Fig. 1).
Ces publications reposent toutes sur une approche qualita- L’expatriation est presque toujours motivée par des raisons
tive (études de cas). L’épistémologie est relativement homo- pragmatiques (carrière professionnelle, recherche d’un meilleur
gène, de la psychanalyse, à, plus récemment, l’approche cadre de vie pour la majorité des expatriés) [2,8,11,12]. Cependant,
systémique. Les principaux travaux de recherche en psycholo- Buron [13], Cerdin et Dubouloy [2], Drweski [8,14], Foy-Sauvage
gie clinique s’appuient en particulier sur la clinique de l’exil. [15,16], Hoang [11], Tiberghien [12] pointent le désir de fuite qui
E. Pestre [25], à la suite de V. Hoang [11], avance ainsi la sous-tend le départ. Dans les études de cas présentées par Drweski
formulation « clinique de l’expatriation » comme une déclinai- [8,14,17], Foy-Sauvage [18], Hoang [11], le départ en expatriation
son à la « clinique de l’exil ». Ce paradigme (créé dans les années apparaı̂t comme une solution temporaire face à l’angoisse. Elle
1990 par F. Benslama, O. Douville, A. Cherki, R. Stitou) s’inscrit répond à un désir de fuite d’un environnement vécu comme
dans la continuité tout en se distinguant de la psychopathologie sclérosant ou étouffant [15,18,19], ou de dégagement voir de
de l’immigration et de l’ethnopsychiatrie. Alors que la psy- rupture par rapport à la famille [11,12,16,19–22].
chopathologie de l’immigration évoque l’hypothèse de pré- Parallèlement, Cerdin et Dubouloy [2], Drweski [8,23], Foy-
dispositions psychopathologiques à la migration, puis celle Sauvage [16,18], Tiberghien soulignent le désir de métamorphose
d’une étiologie des troubles liée au changement de cadre social, par lequel sont mus certains sujets, et la dimension de quête de soi.
l’ethnopsychanalyse avance la dimension potentiellement Les études de cas présentent des individus pour qui un « ailleurs »,
traumatique de l’immigration. La clinique de l’exil se penche perçu parfois comme un Eldorado [19] pourrait faire « bouger les
quant à elle sur la dimension expérientielle du processus frontières psychiques internes et multiplier les possibles » [12 :
migratoire. Les travaux sélectionnés dans cette revue de p. 21]. Hoang évoque à ce sujet un état d’attente messianique chez
littérature relèvent essentiellement de cette approche qui certains sujets expatriés. D’une façon générale, les études de cas
permet de replacer les troubles observés chez les sujets évoquent des sujets pour qui le départ renvoie à un désir de
expatriés dans leur subjectivité. changement (changement d’environnement, changement de vie,
Y sont convoqués les théorisations psychanalytiques de la changements professionnels) qui fait écho avec un désir de
construction du narcissisme via les relations d’objet de Wilfried changement personnel. Selon Drweski, l’expatriation apparaı̂t chez
Bion, Melanie Klein et Donald Winnicott, les concepts d’intro- certains sujets « comme une forme de traitement de la souffrance
jection des liens d’Albert Cicconne, de premières symbolisations psychique antérieure au départ à l’étranger » [13 :
corporelles non figuratives d’Alberto Konicheckis, les processus p. 74]. Tiberghien rejoint cette perspective en présentant
d’introjection et d’incorporation de Nicolas Abraham et Maria l’expatriation comme une démarche thérapeutique. Elle avance
Torok, le concept d’incorporât culturel de Claude Rouchy. que les motifs conscients et inconscients du départ, comme le lieu
Certains auteurs s’appuient aussi sur les théorisations de la et les conditions mises en place pour le séjour à l’étranger,
psychanalyse de groupe, en particulier le concept de contrat constituent des indications quant à ce que le sujet veut « soigner »
narcissique de Piera Castoriadis-Aulagnier, de contrat narcis- au travers de son déplacement. Cela peut concerner une difficulté à
sique primaire de René Kaës, d’appareil psychique groupal de se voir en tant que bonne personne, ou personne singulière. Dans
René Kaës ou André Ruffiot. Drweski [8,9] s’appuie sur les ce cas, sont mentionnés dans la littérature le statut singulier que
théorisations relatives aux enveloppes psychiques de Didier l’expatriation confère au sujet une revalorisation narcissique dans
Anzieu, et visuelles du Moi de Guy Lavallée, ainsi que les le regard de leur groupe d’origine, mais aussi le caractère unique
variations du Moi de Paul Federn. que leur procure le fait d’être étranger dans le pays de résidence
À noter que, si les bases de données ont été interrogées en [2,8,12,13,15,24]. Les nouvelles expériences de soi faites à
français et en anglais, l’essentiel des publications retenues provient l’étranger peuvent aussi inviter à une prise de conscience et de
de cliniciens chercheurs francophones. Cela nous semble inhérent recul par rapport au « système relationnel » [12 : p. 24], ou à une
à notre objet de recherche (vécu subjectif) et aux critères de prise de conscience des dynamiques relationnelles dans la famille
sélection appliqués. [8,16].
Cependant, les cliniciens de l’expatriation observent une
difficulté pour les expatriés à évoquer ce qu’ils ont laissé derrière
3. Résultats eux, ce qui met en lumière une forme de clivage [8,15,18,19].
Selon Buron [13], Drweski [8], Foy-Sauvage [18], Hoang [11],
D’une façon générale, la revue de littérature renverse les idées Pestre [25], Ribeyrolles-Colin [19], un fantasme (au sens freudien
reçues concernant l’expatriation. Loin du mythe du golden globe- du terme1) a nourri et porté le projet de départ. Drweski [26]
trotter adhérant pleinement à l’hypermobilité postmoderne, souligne l’importance de l’Idéal du Moi (de « ce que j’aimerais
l’expatriation apparaı̂t comme une expérience subjective être », modelé par les idéaux parentaux et sociétaux). Le séjour à
complexe, qui peut révéler un état de crise dans sa dimension l’étranger est de ce fait souvent idéalisé. Selon Tiberghien, certains
de bouleversement, mais aussi de possibilité de création d’un sujets imaginent trouver à l’étranger ce qu’ils aimeraient en fait
ordre nouveau. Ainsi, bien que cette migration se caractérise par voir en eux. Une fois à l’étranger, l’idéalisation peut constituer une
un départ volontaire, il peut, selon la littérature, signer l’entrée défense contre les difficultés engendrées par la séparation d’avec le
dans une crise narcissique et identitaire profonde, qui laisse à milieu d’origine ou celles liées à la confrontation à un environne-
penser que « si la motivation est indispensable, elle ne suffit ment étranger [8,11]. Mais pour certains sujets, elle symbolise un
cependant pas à réussir son déplacement » [10]. Dans ce qui suit, retour à un passé idéalisé, renvoie à une illusion qui n’est pas sans
nous commencerons donc par présenter le sujet expatrié tel qu’il rappeler le temps de la complétude mère–bébé ou de la « phase
apparaı̂t dans la littérature : un individu, mû par des motifs d’illusion » décrite par Winnicott. Cerdin et Dubouloy [2], Foy-
latents, qui peuvent se révéler au cours du séjour en expatriation. Sauvage, Pestre, Ribeyrolles-Colin associent le rapprochement
Puis nous synthétiserons les bouleversements et les remanie-
ments rapportés par les différents auteurs. Il ne sera pas question 1
Pour Freud, le fantasme est une représentation, scénario imaginaire, conscient,
du retour, qui constitue une expérience bien distincte du séjour à préconscient ou inconscient, qui met en scène, de façon plus ou moins déguisée, un
l’étranger [11]. désir. C’est l’effet d’un désir archaı̈que, et la matrice de désirs actuels.

4
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

communautaire à cette quête d’un paradis perdu. Le groupe de Drweski et Hoang relèvent des mouvements régressifs, associés à
pairs à l’étranger viendrait ainsi, pour certains sujets, remplacer le des représentations fantasmatiques sur le pays d’origine, qui vont
groupe familial mis à distance du fait de l’expatriation. Selon de l’image du « paradis perdu » au « mauvais pays ». Selon Cerdin et
Ribeyrolles-Colin, le groupe meilleur, dans un ailleurs meilleur, Dubouloy [2], Drweski [8,31], Foy-Sauvage, Hoang, Pestre,
participerait à un nouveau « roman familial » au sens freudien [27] Ribeyrolles-Colin [19], le sujet expatrié peut aussi rejeter l’autre
où des parents idéalisés s’actualiseraient au travers d’une « phase étranger et/ou se replier sur sa culture d’origine (communauta-
utopique » [28]. riste).
Quoi qu’il en soit, la littérature psychanalytique et systémique Drweski et Pestre mettent en lumière la façon dont l’environ-
souligne que les motifs latents de l’expatriation se révèlent dans nement étranger peut réactualiser des résidus psychiques non
l’après-coup de l’installation [8,11,12,18,19,25]. Les auteurs métabolisés lors des expériences antérieures, et donner lieu à des
évoquent des tableaux cliniques variés, mais qui relèvent une perturbations thymiques et relationnelles, dont les sujets sont
crise au sens où Thom l’entend [29] : un affaiblissement général d’autant plus surpris qu’ils se sont expatriés « pour une vie
des défenses. Nous allons à présent synthétiser ce que rapportent meilleure », ou dans l’objectif de découvertes dont ils ne
les différents auteurs en termes de bouleversements observés chez soupçonnaient pas qu’elles soulèveraient des affects négatifs.
les expatriés consultant pendant leur séjour à l’étranger. Ainsi, « changer d’environnement soumet le sujet à une remise
en cause de ses « bases » identitaires » [26], qui peut conduire à un
3.2. Bouleversements psychiques lors du séjour en expatriation état de « mal-être » (difficulté d’être au monde, remise en question
des fondements identitaires, selon René Kaës) décrit par les
Le déplacement induit une séparation du milieu familier et cliniciens [11,25,26,30].
l’exposition à un environnement étranger. Dans la littérature, ces Cerdin et Dubouloy [2], Drweski et Hoang observent que
deux dimensions de l’expatriation apparaissent comme potentiel- l’isolement et l’immersion dans un environnement inconnu
lement révélatrices des « opérations primitives qui permettent la peuvent provoquer un sentiment d’insécurité, et convoquer la
construction du psychisme du sujet » [25], de ce qui fonde la capacité à être seul, et le pattern d’attachement. Selon eux, le sujet
subjectivité. Ainsi, dans une perspective psychanalytique, et dans peut y répondre en opérant un rapprochement avec la commu-
la continuité des travaux de psychopathologie de la migration et de nauté française, groupe culturel semblable qui évoque l’objet
la clinique de l’exil, Pestre avance que « les motifs latents se transitionnel. Cette « solution » peut se rigidifier, ou permettre un
révèlent, voire éclatent au grand jour, au lieu même de la rapprochement progressif de la communauté locale. Ce qui nous
subjectivité, par la production singulière de symptômes ». amène aux remaniements qui peuvent avoir lieu lors du séjour à
En premier lieu, la distance instaurée avec l’environnement l’étranger.
d’origine, le vide social et l’environnement inconnu, pour lequel il
manque de représentations, peuvent réactualiser des expériences 3.3. Opportunités de remaniements lors du séjour en expatriation
de pertes, éprouvées dans l’expérience infantile, et partiellement
symbolisées. À commencer par celle de la séparation primordiale Selon Drweski [8,32], Pestre [25] et Robert-Demontrond [3], la
de la naissance [8,11,18,19,22,25,30]. Les études de cas rapportées régression traversée par certains sujets peut donner lieu à un
mettent en évidence que ces phénomènes donnent lieu à des mouvement nostalgique adaptatif, ou à une nostalgie constituant
dysfonctionnements interactionnels et intersubjectifs, et l’émer- un « retour à soi, qui permet une reconnaissance narcissique, et
gence d’angoisses archaı̈ques. Le sujet peut avoir recours à des également un travail de dégagement et d’élaboration de la perte »
modalités défensives (isolation, clivage et identification projec- [31,32]. Hoang, Drweski, précisent que le caractère temporaire de
tive), et des fixations à des positions antérieures, schizoparanoı̈des l’expatriation peut permettre de juguler l’angoisse. Au-delà, selon
ou dépressives [3,8,11,18,25]. Drweski, Foy-Sauvage, Hoang, Pestre, Ribeyrolles Colin, la sépara-
Le séjour à l’étranger implique une séparation, mais aussi une tion provoquée par l’expatriation peut être comprise comme une
perte du contenant culturel, et un changement d’environnement répétition, qui vise à une réappropriation de l’acte de séparation.
physique et culturel. Selon Drweski, cette expérience peut Les suivis psychothérapeutiques rapportés mettent en lumière
réactiver une fragilité narcissique plus ou moins transitoire que la perte du cadre culturel originel et la confrontation avec
[9]. En effet, la culture constitue un miroir narcissique : elle l’étranger peuvent réactiver les résidus psychiques non métabo-
permet au sujet de se reconnaı̂tre sur le plan identitaire. Drewski lisés lors des expériences antérieures, et révéler au sujet une part
[8,9] et Hoang [11] observent que la rupture peut induire des de son identité, via l’émergence de certaines parties (syncrétiques)
perturbations de la continuité et la cohérence du moi. Hors de la de la personnalité [31]. Le non-moi peut entrer dans un état de
patrie, l’expatrié s’expose à un nouvel environnement pour lequel crise. L’espace psychothérapeutique à l’étranger introduit alors un
il n’a pas forcément de représentations. Drweski [8,26] souligne écart entre le sujet et l’objet, rendant possible une première forme
que les perceptions peuvent être difficilement liables à des de relation d’objet [16,26,31], puis des mécanismes de réintrojec-
représentations connues. Selon lui, le sujet peut être amené à tion et de réélaboration du Moi.
repasser par ce qu’il a vécu dans ses premiers temps de rencontre Depuis ce nouvel espace, non contesté, le sujet peut lever
avec l’autre, ce qu’il a vécu bébé. Drweski [8], Foy-Sauvage [15], certains refoulements, sans se sentir menacé, accéder à d’autres
Hoang [11] évoquent des vécus et des angoisses très archaı̈ques. expériences subjectives de lui-même, réintrojecter certains objets,
Les études de cas cliniques rapportées par Foy-Sauvage [18] et et instaurer un dialogue avec ce qui est étranger en lui. Le séjour à
Hoang font état de réactualisation de sentiment de ne pas exister ; l’étranger apparaı̂t, au travers de ces travaux, comme une
Foy-Sauvage rapporte des angoisses d’empiètement par le vide ; opportunité de réorganisation des investissements objectaux.
Drweski et Pestre [25] rapportent des angoisses d’annihilation, ou Selon Drweski et Foy-Sauvage, la séparation semble par ailleurs
d’envahissement propres à la phase schizo-paranoı̈de. Pestre autoriser l’élaboration de la création d’objets psychiques qui
évoque le concept d’extimité à propos de cette situation de assurent différemment l’interface entre le sujet et ses objets
proximité entre le proche et le familier, l’intérieur et l’extérieur. Les parentaux, puis l’élaboration de l’ambivalence, au cours des suivis
études de cas exposées dans ces travaux font état de tableaux psychothérapeutiques.
cliniques très régressifs. Les sujets ont recours à des mécanismes Par ailleurs, selon Drweski [8,9], l’expatriation modifie les
de défense de type projection, clivage, identification projective. enveloppes psychiques. L’auteur avance que la rupture avec

5
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

l’environnement d’origine altère la fonction de pare-excitation de Cependant, Drweski et Foy-Sauvage soulignent que, pour
la couche externe de l’enveloppe psychique, et la fonction certains sujets issus de familles marquées par des migrations,
réceptrice d’inscription des traces de la couche interne. Cela peut l’expatriation peut revenir à une répétition et conduire à une forme
donner lieu à un débordement pulsionnel, d’une part, menaçant d’errance. Selon ces auteurs, c’est le cas lorsque le départ du groupe
l’intégrité du Moi, et à une défaillance de la fonction réceptrice, familial répond à une volonté de préservation narcissique contre
d’autre part, donnant une impression de ne pas vivre l’expatriation. des éléments dangereux pour le moi. Les études de cas présentées
En conséquence, les enveloppes peuvent se rigidifier ou devenir mettent en lumière que l’appropriation subjective de l’expérience
plus poreuses [8]. Ces changements ne semblent pas conduire à des du déplacement semble dépendre des modalités d’identification,
changements structurels mais plutôt à des modifications de soit sous la forme d’identification projective, soit d’identification
l’articulation entre les différents espaces intra-, inter- et trans- introjective.
ubjectif. Par exemple, la rigidification des enveloppes peut Enfin, le séjour à l’étranger apparaı̂t comme propice à d’autres
accompagner un mouvement de resserrement des liens avec des expériences subjectives de soi. Selon Hoang, le séjour à l’étranger
semblables de la communauté expatriée française. autorise une rencontre avec l’étranger en soi. Les études de cas de
L’expatriation semble donc impliquer une évolution des liens, sujets consultant lors de leur séjour à l’étranger font état de vécus
évolution que la littérature éclaire depuis différents angles. de découverte d’une partie de leur personnalité, ou de vécus
Comme le suggère l’étymologie du mot, s’expatrier revient bien à d’autres expériences subjectives de soi. En s’appuyant sur la
poser un acte vis-à-vis de la « terre des pères », donc de la famille. conception du self de Winnicott, Foy-Sauvage [16,18,24] avance
Elle trouve ainsi sa place dans les mouvements d’affiliation et de que l’environnement étranger peut être investi comme un espace
filiation. Cette dimension transgénérationnelle est abordée par transitionnel, un espace non contesté. Loin des étiquettes
Drweski, qui souligne que l’expatriation constitue une expéri- familiales et sociétales, mais aussi des vécus d’empiètement
ence sensorielle, et expose la façon dont elle implique l’intégra- psychique, certains sujets s’autorisent une autre façon d’être, et se
tion d’éléments culturels. L’auteur montre en quoi cette sentent accueillis tels qu’ils sont. Ils existent, comme parfois les
expérience sensorielle, structurante des liens intersubjectifs, bébés qu’ils ont été n’ont pas pu exister dans le miroir offert par le
conduit à une évolution des liens et à une transformation de la regard de la mère. Selon l’auteur, certains sujets trouvent donc, à
place que le sujet occupe dans le groupe lorsque l’expérience l’étranger, les conditions de l’émergence du self, et peuvent faire
peut être subjectivée [26]. Selon Drweski, l’éloignement de la d’autres expériences subjectives d’eux-mêmes qui relèvent de
famille peut alors revenir pour le sujet à déroger au pacte phénomènes transitionnels et qui conduisent à l’élargissement du
narcissique familial [8,9,20], ce qui soulève des angoisses Self. Ces phénomènes sont cependant entravés si l’expatriation
identitaires. Il observe un rapprochement psychique qui vise à réactualise des vécus d’empiètements traversés dans l’histoire
répondre à cette angoisse, et une négociation du pacte infantile, empiètement par le vide notamment. Tiberghien relève
(« assignation immuable » à une place) en contrat chez certains ces phénomènes d’accession à une autre partie de soi depuis une
sujets, qui l’amène à présenter l’expatriation comme ouvrant à la perspective systémique [12].
permutation de la place du sujet. En s’appuyant sur les
conceptualisations de René Kaës, Drweski avance que les liens
qui se développent dans le nouvel environnement vont appeler à 4. Conclusion
des réaménagements des liens d’appartenance. Selon lui, certains
sujets se lient au groupe culturel qui leur ressemble et excluent Cette revue de littérature, relative au vécu subjectif de
celui qui leur est étranger. À l’inverse, certains sujets nouent de l’expatrié, éclaire donc la crise que peuvent traverser certains
nouvelles alliances avec les groupes locaux ou avec des sujets au cours de leur séjour à l’étranger. La crise y apparaı̂t dans
communautés expatriées d’autres origines. ses dimensions de bouleversement de l’identité, en tant que
Pestre propose une lecture des changements de liens et, au- processus qui organise les relations à soi et aux autres, mais aussi
delà, des changements identitaires en tant que maillage des dans sa dimension d’opportunité de changement. Les travaux en
relations à soi et aux autres, notamment via l’analyse du rapport au psychologie clinique sélectionnés ne visent pas à déterminer les
changement d’environnement linguistique. facteurs protecteurs ou aggravants des troubles observés chez les
Drweski fait appel aux théorisations de Bion quant aux sujets expatriés. Cette question est partiellement abordée par la
éléments alpha et bêta pour éclairer la création de nouveaux littérature qui considère l’expatriation sous l’angle de l’adaptation
groupes d’individus partageant cette expérience d’expatriation. En ou de l’acculturation. Cependant, l’impact du contexte de
d’autres termes, l’auteur expose la façon dont le sujet peut l’expatriation sur le vécu de l’expatrié se révèle en filigrane dans
transformer la place qu’il occupe dans le groupe, dès lors que les travaux sélectionnés pour notre revue de littérature. Ainsi, il
l’expérience de l’expatriation peut être subjectivée. apparaı̂t dans les études de cas que le vécu subjectif de
Les données cliniques exploitées par Drweski et Foy-Sauvage l’expatriation diffère selon l’écart de différence culturelle, où
[16] révèlent aussi que l’appareil psychique familial dans son l’ampleur de l’isolement social modifie. Mais aucune étude ne
ensemble est mis au travail de l’expatriation du membre de la porte spécifiquement sur ces thèmes.
famille qui s’en va. Selon Drweski [26,32], l’expatriation peut La présente revue de littérature met en évidence que, là où le
fonctionner comme un régulateur psychique de l’enveloppe déplacement peut engendrer une rigidification ou une désorga-
familiale. Dans les études de cas, la distance géographique et nisation, il peut aussi conduire à un nouveau rapport à soi et aux
culturelle est vécue comme une protection face aux traumatismes autres [8]. C’est ainsi que Cerdin et Dubouloy, Drweski, Foy-
non élaborés de l’histoire familiale [15,19,20]. D’autre part, Sauvage, Hoang, font état de processus d’individualisation, de
Drweski et Foy-Sauvage évoquent que pour certains sujets, différenciation. Ce qui conduit Cerdin et Dubouloy et Hiers [33] à
l’expatriation permet une identification à certains membres de voir dans l’expatriation une opportunité de maturation et de
la famille qui ont migré d’une façon ou d’une autre. Leur croissance. À l’instar de Pestre, les études de cas proposées par ces
déplacement s’inscrit ainsi dans une histoire filiative, et peut auteurs mettent en lumière la façon dont le séjour en expatriation
conduire à une symbolisation de l’histoire familiale, et à une peut réactualiser des expériences non symbolisées. Dans la
reconfiguration des liens qui n’est pas sans rappeler les processus continuité de ces travaux, Ribeyrolles-Colin envisage l’expatriation
d’individuation propres à l’adolescence, ce que souligne aussi en tant qu’acte messager (au sens où Roussillon l’entend, une
Hoang [11]. tentative de symbolisation). D’autre part, cette expérience apparaı̂t

6
G Model
AMEPSY-3581; No. of Pages 7

L. Foy-Sauvage, P. Drweski and N. Duriez Annales Médico-Psychologiques xxx (2024) xxx–xxx

comme une opportunité d’accéder à des phénomènes transition- [14] Drweski P. « Le bug du voyageur »: clinique de l’expatriation. J Psychol
[Internet] 2019;371:74–7. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-le-
nels. Enfin, elle s’inscrit visiblement dans une dynamique journal-des-psychologues-2019-9-page-74.htm.
transgénérationnelle. De ce fait, Hoang, Hiers, Tiberghien, Drweski [15] Foy-Sauvage L. Fantasme du départ : fantasme de la rupture avec le pays
proposent une analogie avec le rite de passage. d’origine, fantasmes de l’ailleurs. Le psy et son patient dans un même bateau.
In: Drweski P, et al., editors. Le patient expatrié, son psy et le pays d’origine Un
La thèse de doctorat, dans laquelle s’inscrit cette revue de lien entre ruptures et continuité. Paris: Ed. Réseau PsyExpat; 2020.
littérature, vise à mieux comprendre la façon dont le travail [16] Foy-Sauvage L. Partir pour se dégager du secret ? Réflexion quant aux
psychothérapeutique peut accompagner cette crise, dans ses changements intra et interpersonnels liés à l’expatriation. Dialogue [Internet]
2021;233(3):41–58. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-dialogue-
dimensions de bouleversement et de remaniements. 2021-3-page-41.htm.
[17] Drweski P. Téléconsultation et expatriation. Adolescence [Internet]
Déclaration de liens d’intérêts 2022;40(2):363–73. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-
adolescence-2022-2-page-363.htm.
[18] Foy-Sauvage L. Psychopathologie des expatriés français qui consultent à
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. l’étranger : de l’existence de phénomènes transitionnels dans les mouvements
d’expatriation et d’impatriation. Université Paris 8; 2020.
Références [19] Ribeyrolles Colin A. L’expatriation, ou le fantasme de rupture avec le pays
d’origine. J Psychol [Internet] 2021;387:64–9. Disponible sur https://www.
[1] Goede J, Holtbrügge D. Methodological issues in family expatriation studies cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2021-5-page-64.htm.
and future directions. Int Stud Manage Org [Internet] 2021;51:95–115 [cité [20] Drweski P. L’expatriation : une approche transgénérationnelle ? Divan Fam
24 août 2022] Disponible sur : http://accesdistant.bu.univ-paris8.fr/login?url= [Internet] 2016;37:153–64 [cité 15 févr 2019] Disponible sur : https://www.
https://search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=bth&AN= cairn.info/revue-le-divan-familial-2016-2-page-153.htm.
151136808&lang=fr&site=eds-live. [21] Drweski P, Pradillon G. Éditorial. Faire couple et famille à distance. Dialogue
[2] Cerdin JL, Dubouloy M. Expatriation as a maturation opportunity: a psycho- [Internet] 2021;233:11–6. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-
analytical approach based on « copy and paste ». Hum Relat (NY) 2004;57:957– dialogue-2021-3-page-11.htm.
81. [22] Drweski P, editor. Le patient expatrié, son psy et le pays d’origine. Un lien entre
[3] Robert-Demontrond P. Psychodynamique de l’expatriation : la nostalgie ruptures et continuité. Le patient expatrié, son psy et le pays d’origine. Un lien
comme syndrome d’adaptation. Rev Int Psychosociol [Internet] entre ruptures et continuité. Paris: Ed. réseau PsyExpat; 2020.
2001;VII:317–38 [cité 16 févr 2019] Disponible sur https://www.cairn.info/ [23] Drweski P. L’identification dans un groupe de patients de retour d’expatriation.
revue-internationale-de-psychosociologie-2001-16-page-317.htm. J Psychol [Internet] 2018;362:56–9 [cité 15 févr 2019] Disponible sur https://
[4] Bowser BR. A grounded theory approach to creating a new model for under- www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2018-10-page-56.htm.
standing cultural adaptation of families in international assignments. Pro- [24] Foy-Sauvage L. L’enjeu des limites dans une clinique hors frontières. Exemple
Quest Information & Learning; 2016. de prise en charge d’un patient-limite expatrié. In: Du normal au
[5] Froese FJ, Jommersbach S, Klautzsch E. Cosmopolitan career choices: a cross- pathologique : cliniques de l’expatriation. Ho-Chi-Minh: Vietnam; 2019.
cultural study of job candidates’ expatriation willingness. Int J Hum Res [25] Pestre É. L’expatriation du sujet. Entre nostalgie de la langue des origines et
Manage [Internet] 2013;24:3247–61 [cité 27 févr 2019] Disponible quête de l’étranger. Fig Psychanal [Internet] 2015;30:215–29 [cité 16 févr
sur http://search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=psyh&AN=2013- 2019] Disponible sur https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2015-
28193-003&lang=fr&site=ehost-live. 2-page-215.htm.
[6] Sussman NM. Working abroad and expatriate adjustment: three disciplinary [26] Drweski P. Passage de la culture et transformation des liens dans le cadre d’une
lenses for exploring the psychological transition cycle of international migration. Rev Psychother Psychanal Group [Internet] 2015;65:85–94 [cité
employees. Soc Pers Psychol Compass 2011;5:393–409. 15 févr 2019] Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-de-
[7] Gedda M. Traduction française des lignes directrices PRISMA pour l’écriture et psychotherapie-psychanalytique-de-groupe-2015-2-page-85.htm.
la lecture des revues systématiques et des méta-analyses. Kinesither [Internet] [27] Freud S. Au-delà du principe de plaisir [Internet]. 2013e éd.. Presses Universi-
2015;15(157):39–44 [cité 2 mai 2023] Disponible sur https://www. taires de France; 1920 [cité 16 févr 2019]. Disponible sur https://www.cairn.
sciencedirect.com/science/article/pii/S177901231400432X. info/au-dela-du-principe-de-plaisir–9782130624325.htm.
[8] Drweski P. L’identité à l’épreuve du déplacement : étude d’une population [28] Kaës R. L’Idéologie, études psychanalytiques. Paris: Dunod; 1980 (Psychis-
expatriée. Paris: Paris Descartes; 2015. mes).
[9] Drweski P. Esquisse d’une métapsychologie de l’identité. Topique [Internet] [29] Thom R. Crise et catastrophe. Comm [Internet] 1976;25(1):34–8 [cité 13 oct
2016;137:109–20. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-topique- 2022] Disponible sur https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1976_
2016-4-page-109.htm. num_25_1_1379.
[10] Payan S. Du déplacement au sentiment d’exil. Rech Psychanal [Internet] [30] Drweski P, editor. Enjeux et défis de la pratique du « psy » à l’étranger.
2010;9(1):171–82 [cité 23 févr 2023] Disponible sur https://www.cairn. Bangkok: Amazon; 2018.
info/revue-recherches-en-psychanalyse1-2010-1-page-171.htm. [31] Drweski P. Le double étranger : une configuration du lien et de l’identité. Rev
[11] Hoang V. Pour une clinique exploratrice de l’expatriation [thèse de doctorat]. Psychother Psychanal Group [Internet] 2017;69:93–102 [cité 15 févr 2019]
Aix-Marseille: Université de Provence; 2010. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-de-psychotherapie-
[12] Tiberghien M. Expatriation à l’étranger, quand un ailleurs vient favoriser la psychanalytique-de-groupe-2017-2-page-93.htm.
mobilité psychique. J Psychol [Internet] 2021;386:20–5. Disponible [32] Drweski P. Esquisse d’une métapsychologie de l’identité. Topique [Internet]
sur https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2021-4- 2016;137:109–20 [cité 15 févr 2019] Disponible sur https://www.cairn.info/
page-20.htm. revue-topique-2016-4-page-109.htm.
[13] Buron L. Du plaisir à l’excès, de l’excès à la pathologie. À propos de l’émergence [33] Hiers S. La position de la psychologue immigrée-expatriée : une double
d’un cas d’addiction sexuelle sur l’ı̂le de Mayotte. J Psychol [Internet] étrangère. Divan Fam [Internet] 2020;44:107–20. Disponible sur https://
2023;402:60–6. Disponible sur https://www.cairn.info/revue-le-journal- www.cairn.info/revue-le-divan-familial-2020-1-page-107.htm.
des-psychologues-2023-1-page-60.htm.

You might also like